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:''« De grandes actions ont façonné notre société, dont la plus grande, sur le plan intellectuel, a été notre rejet de ce lourd fardeau qu’est la religion. La religion a damné notre espèce pendant des milliers d’années, de la plus basse superstition aux plus hauts conclaves de la foi spirituelle. Elle nous a conduit à la folie, à la guerre, au meurtre ; elle s’est accrochée à nous comme une maladie. La foi, la croyance en des démons, des esprits et une vie après la mort sont des outils simples pour des esprits simples pour qui l’immensité du cosmos est incompréhensible. C’est de l’ignorance et des mensonges. Depuis, nous avons réalisé qu’il n’y a pas de dieux, et que nous n’avons pas besoin de dieux. Nous avons été témoins du cosmos maintenant, mes amis, nous avons appris et compris le tissu de la réalité. »''
:''« Tous les Empereurs sont des menteurs, tous les tyrans sont des voleurs. »''
:::'''- Premier [[Itérateur]] [[Kyril Sindermann]], sur la Vérité Impériale.
:::'''- Proverbe [[Chogoris|Chogorien]] de l’ère d’avant la [[Conformité Impériale|Conformité]].


Dans chaque civilisation humaine, dans chaque coin perdu et redécouvert de la galaxie, il y a des [[Démon]]s. Certains de ces Démons sont ceux que l’Humanité s’est elle-même créé, d’autres encore proviennent de l’influence perfide et mal comprise du [[Xenos]] et de l’Inconnu. Pourtant, certains, même si l’[[Empereur]] a estimé qu’il était juste de nier d’en avoir connaissance, sont véritablement autres choses. Les Démons sont réels et irréels. Si il y avait une leçon à retenir, c’est celle issue des événements tragiques de l’[[Hérésie d'Horus|Âge des Ténèbres]]. Il est essentiel de partager cette connaissance, de la préserver et d’en tirer des enseignements, afin de pouvoir se préparer aux menaces de la galaxie et tenter de dissiper les maux de l’avenir. Demeurer dans l’ignorance à présent, alors que la lumière dorée de l’Empereur qui nous protégeait des ténèbres extérieures s’est tellement réduite, condamnerait non seulement le corps de l’Humanité, mais son âme même.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Hidden War'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
[[Fichier:LaTrahisonSurChondax.jpg|right|600px|thumb|La Trahison sur Chondax.]]Chondax n’est pas un nom mentionné lorsque les érudits parlent des grands tournants de l’[[Hérésie d'Horus]]. Il ne résonne pas avec la [[Atrocité de Isstvan III|même infamie]] que les [[Massacre du Site d'Atterrissage|massacres de Isstvan]] ou de [[Bataille de Calth|Calth]], où des centaines de milliers d’âmes y ont trouvé leur fin, ni avec l’importance stratégique des [[Guerre de Beta-Garmon|batailles pour Beta-Garmon]] ou [[Bataille de Tallarn|Tallarn]]. Pourtant, c’est à Chondax que le cours de l’Hérésie d’Horus fut décidé, non pas dans le feu et le tonnerre, mais dans le calme et l’oubli. Ici, [[Horus Lupercal|Horus]] connu son premier échec. Sa première défaite. Ici, l’[[Alpha Legion]] et les [[White Scars]] ont choisi une voie inattendue et ont défié les attentes d’une galaxie en guerre. Ici, le massacre a pris fin et la guerre a commencé.


==La  Vérité Impériale==
L’incident de Chondax trouve son origine dans le sillage de la [[Croisade d'Ullanor]], où l’[[Empereur]] et Horus combattirent côte à côte pour la dernière fois. Le vaste empire [[Ork]] d’Urlakk Urg fut renversé et brisé pour toujours et Horus proclamé [[Maître de Guerre]] de tout l’[[Imperium]], champion de l’Empereur et commandant de la [[Grande Croisade]] lorsque le Maître de l’Humanité se retira sur [[Terra]]. Certains disent que c’est le jour où le cœur d’Horus s’est refroidi, que le départ de son Père a donné naissance aux braises de la rébellion. Que de telles accusations soient fondées ou non, c’est dans la foulée du [[Triomphe d'Ullanor|macro-Triomphe]] qui s’en suivi, une célébration pour fêter le nouveau titre d’Horus, que les fondements de l’Hérésie ont sans aucun doute été jetés.
[[Fichier:VeriteImperiale.jpg|right|600px|thumb|De la Vérité Impériale promue par l’Empereur, devait égermer une Humanité hégémonique dans la Galaxie. Libérer de la superstition et de la religion, l’Humanité aurait été guidée par la raison et la science afin d’accéder à un Âge d’Or… qui ne viendra jamais.]]<onlyinclude>La '''Vérité Impériale''' était la philosophie rationnelle et athée qui avait guidé la [[Guerres d'Unification|conquête]] de la Vieille [[Terra|Terre]] par l’Empereur et la formation de l’[[Imperium]] lors de la [[Grande Croisade]]. En son cœur, la Vérité Impériale affirmait que l’univers était logique, et que cette connaissance vaincrait la peur et apporterait la liberté suite aux terreurs de l’[[Ère des Luttes]]. Cette affirmation allait de pair avec la négation de l’irrationnel et du superstitieux, ainsi que l’abandon de la foi en des pouvoirs et des principes allant au-delà de la connaissance.</onlyinclude> Dans la Terra unifiée et dans l’Imperium de l’Humanité, il ne pouvait y avoir de mystère de l’âme, pas de sorcellerie, pas de dieux. Ceux qui s’accrochaient à leur ignorance furent rejetés, leurs mensonges réduits au silence dans le rugissement du bûcher. Les terreurs du passé avaient grandi dans l’ombre de la superstition et de la fausse croyance. Si l’Humanité devait survivre à sa renaissance, elle ne pourrait tolérer les illusions du passé. Qu’il y ait eu d’autres dimensions, des races étrangères et des [[Mutant]]s exerçant des pouvoirs [[Psyker|psychiques]] n’a pas été nié, mais seulement qu’elles étaient occultes. Le fait que certains puissent appeler ces phénomènes "[[sorcellerie]]" ou les attribuer à des dieux n’était que le symptôme d’une incompréhension. Avec une fondation basée sur les principes de la Vérité Impériale, l’Humanité pouvait prétendre à la grandeur et bien qu’elle ne soit pas destinée à durer, la Grande Croisade fut irréprochable dans ses méthodes et dans sa glorieuse élévation de l’Humanité sur les espèces dominantes de la galaxie.


Bien sûr, l’Imperium et l’Empereur utilisaient dans un certain degré l’irrationnel et le merveilleux. Le nouvel Imperium s’était développé à partir du passé, et aussi séculier soit-il, une grande partie de sa puissance et de sa nature s’exprimait d’une manière qui faisait écho au spirituel. Dans des pratiques telles que la Prestation de Serments du Moment Présent, les noms des divisions du pouvoir Impérial et les symboles de ce pouvoir, l’Imperium s’enveloppait de vêtements d’autorité tissés à partir de rêves aussi vieux que les dieux qu’il rejetait. Et l’Humanité continua à croire, à croire à l’omniscience et à la bienveillance de l’Empereur et à Ses desseins, à travers la raison à la foi, à la Vérité Impériale. Peut-être que c’était une béquille spirituelle prévue ; que l’Empereur, dans Sa sagesse, voyait les faiblesses du cerveau postérieur primitif de chaque homme et femme à Son service et reconnaissait qu’Il ne pouvait que rejeter le [[Démagogue]] et le pontife de cette manière - qu’Il ne pouvait détruire le spirituel qu’en utilisant le langage de la religion, en prêchant la foi de l’empirique et du rationnel.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Hidden War : The Imperial Truth'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
Dans les ruines de la dernière grande menace à la domination de l’Humanité, et le dernier véritable défi de la Grande Croisade, Horus rédigea un certain nombre d’ordres. Les régiments de l’[[Armée Impériale]] et des [[Legio Titanique|Legios Titaniques]] furent réorganisés et redéployés sous son commandement. Les unités dont la loyauté envers le nouveau Maître de Guerre était absolue se voyaient déplacer vers des positions stratégiques clés, tandis que celles qui avaient peu de loyauté personnelle envers Horus étaient affectées dans la zone de guerre la plus sanglante de la Grande Croisade. Même ses frères [[Primarque]]s n’étaient pas à l’abri de ces machinations, ceux qui étaient les confidents du Maître de Guerre et ceux qui ont longtemps été rancuniers envers leur père se voyaient accorder les conquêtes les plus opportunes, tandis que ceux qui pouvaient être considérés comme des rivaux furent envoyés aux confins de la galaxie. Comme nous l’avons déjà vu, les [[Blood Angels]] furent éloignés du centre de l’Imperium, envoyés dans la lointaine [[Signus Prime|Signus]] pour connaître [[Bataille de Signus Prime|leur destin]]. Le [[Lion El'Jonson|Lion]], [[Roboute Guilliman]] et d’autres encore reçurent des campagnes à mener loin des centres du pouvoir Impérial.


===Le Grand Mensonge===
Contrairement à certains de ses frères, [[Jaghatai Khan]] était l’un des Primarques que le nouveau Maître de Guerre considérait comme un proche allié, dont l’absolue honnêteté et le mépris des subterfuges le rendaient insoupçonnable en tant que rival du grand destin qu’Horus nourrissait dans les coins sombres de son âme. Le Khagan était un guerrier, pur et simple ; il avait peu d’ambitions de créer un empire et beaucoup de ses compagnons Primarques négligèrent son habileté et les grandes actions que lui et sa [[Legiones Astartes|Légion]] avaient accomplies au nom de la Grande Croisade. Mais le Khagan était aussi loyal à l’Empereur et à un guerrier pour qui les serments faits ne pouvaient être facilement reniés. Étant donné la nature des White Scars, dont la réputation d’autosuffisance et les codes d’honneur obscurs étaient bien établis, toute tentative de les suborner ouvertement était aussi susceptible de les rendre ennemis que de les lier à la cause du Maître de Guerre. Au lieu de cela, Horus opta pour un plan plus subtil, ne voulant pas confier à son vieil ami un destin aussi sanglant qu’il réservait pour ceux qu’il considérait comme des obstacles dans son ascension.
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 50%; float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px; margin-bottom: 3px;"
 
|<center>'''Le Déni du Surnaturel <ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Hidden War : A Denial of the Supernatural'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>'''</center>
Il savait que le Khagan ne pouvait être ni corrompu ni intimidé, car il était un homme célèbre pour ses manières obstinées et tenaces, empressé à suivre ses propres voies, tout comme sa Légion, qui  évitait les restrictions de la doctrine standard de l’Imperium. Pour le Maître de Guerre, Jaghatai Khan ne pouvait pas être commandé, mais il pouvait être manipulé. Il ne répondrait ni aux demandes ni aux supplications, et il faudrait donc qu’il soit obligé de prendre de son plein gré le chemin qu’Horus avait choisi pour lui. Pour ce faire, Horus devrait préparer le terrain pour un tel choix avec beaucoup de soin, de peur que le cheval qu’il souhaitait apprivoisé ne s’enfuit. Il aurait besoin de contrôler tous les facteurs en jeu, de fermer toutes les options que les White Scars avaient, à l’exception de celle qui les menait à ses côtés. Il fallait les isoler des autres Légions et les envoyer dans un lieu où seules les nouvelles qu’Horus souhaitait leur faire parvenir pourraient les atteindre, ainsi que de les occuper avec une guerre qui satisferait leurs caractères nomades. Le Maître de Guerre avait beaucoup à faire, beaucoup de pièges à poser et de manœuvres à planifier, et les White Scars ne devraient pas s’y mêler jusqu’à ce qu’elles soient aboutis.
Ce qui suit est un extrait de l’essai "La vérité dans toutes ses œuvres", le Magnum Opus du philosophe rationaliste terrien Alasteir Gundi. En tant que l’un des premiers érudits de la Vérité Impériale, Gundi a été l’un des premiers à contribuer à ses idéaux.
 
Horus envoya donc les White Scars à Chondax, un système inhabité à quelques sauts [[Warp]] d’[[Ullanor]], un endroit sans importance stratégique réelle et loin de tout passage Warp bien fréquenté. C’est là qu’ils devaient poursuivre les derniers soubresauts de la victoire d’Ullanor, pourchassant les restes des armées Peaux-Vertes d’Urlakkk Urg qui s’étaient réfugiées parmi les mondes largement dispersés du système de Chondax. Horus présenta au Khan ses ordres comme une chance de mener une guerre comme celle qu’il menait aux premiers jours de la Grande Croisade, à l’abri des [[Commémorateur]]s et de la surveillance de Terra, un vaste système stellaire dans lequel errer, tuer et rire. Il savait que Jaghatai Khan et ses fils devenaient agités, qu’ils sentaient la Grande Croisade évoluer et changer, devenir quelque chose de plus solide et de plus réglementé qu’auparavant, quelque chose à laquelle les White Scars n’étaient pas adaptés. Il leur offrit la chance de vivre à nouveau pleinement et librement, d’imposer plus visiblement leurs marques sur le progrès de la Grande Croisade que celle qui leur était habituellement offerte - une Légion qui servait le plus souvent de cavalier de la Grande Croisade, sans se faire remarquer et rarement encensée. Il allait mettre la dernière pierre sur la tombe de l’empire d’Urlakkk Urg et être un élément central du triomphe du Maître de Guerre. De plus, là où d’autres auraient pu donner des ordres aux Khan, le Maître de Guerre le lui demanda comme une faveur à un ami. Il sollicita de l’aide au lieu d’exiger l’obéissance, et Jaghatai Khan et ses White Scars agirent comme ils l’avaient toujours fait, répondant à l’appel du Maître de Guerre.
 
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 40%; float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px; margin-bottom: 3px;"
|<center>'''<u>Les ''Écailles Asymétriques''<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Unbalanced Scales'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
Une grande partie du travail que vous lisez maintenant a été rendue possible grâce à un document connu sous le nom d’''Écailles Asymétriques''. Le volume est une collection de notes manuscrites, de dépêches codées et d’images, tous traçant la destinée de l’Alpha Legion à travers l’Hérésie Horus. C’est un code crypté qui révèle les secrets de l’Alpha Legion. Selon toute probabilité, tout ce qui se trouve sur ses pages est un mensonge.
 
Les ''Écailles Asymétriques'' ne sont pas le résultat d’opérations du renseignement impérial ou de mes propres recherches, elle est d’un pedigree un peu plus mystérieux. Ils sont entrés en possession des Archives Terranes dans les années qui ont suivi la retraite du reste des Traîtres de Terra dans les dernières années de l’Hérésie Horus. Aucune entrée de catalogue ni aucun [[Adepte]] [[Scribe]] n’indique la date exacte de son inclusion dans les Archives, et seule une seule note concernant son arrivée a été découverte. De cette note on peut simplement lire : "Au service de la Vérité". Malgré cette origine gênante, les serviteurs de [[Malcador le Sigillite|Malcador]], qui conservent beaucoup d’influence dans le sillage du grand sacrifice de leur maître, nous ont assuré de sa véracité.
 
La ''Écailles Asymétriques'' énumère les déploiements de troupes, les honneurs de guerre, les dossiers du personnel et bien d’autres choses encore. Grâce à elle, la pleine participation de l’Alpha Legion à l’Engagement de Chondax et à des centaines d’autres batailles peut enfin être entièrement documentée - si l’on veut que son contenu soit fiable. Cependant, vu l’absence totale d’autres sources concernant la secrète XX<small><sup>e</sup></small> Légion, il n’y a pas eu d’autre choix. Toute l’information tirée des ''Écailles Asymétriques'' a été vérifiée autant que possible par des sources de l’Imperium, bien que certains détails demeurent impossibles à confirmer entièrement et qu’un certain nombre de divergences importantes demeurent. Pourtant, lorsqu’il s’agit de la XX<small><sup>e</sup></small> Légion, son arme la plus redoutée est celle du mensonge et de la désinformation. Je crains qu’il n’y ait jamais de vérité définitive et absolue sur leurs activités.
|}
Pourtant, les White Scars n’étaient pas la seule Légion qu’Horus envoya à Chondax. L’Alpha Legion reçut également l’ordre de partir pour cette étendue d’espace insignifiante, mais pour un objectif très éloignée des affaires de la Grande Croisade. Horus aurait besoin de l’instrument approprié pour poser son piège, pour l’appâter et, au bon moment, pour y refermer les mâchoires. Dans l’Alpha Legion, il trouva exactement ce qu’il fallait. Nous ne savons pas quand Horus a retourné [[Alpharius Omegon|Alpharius]] et ses partisans à sa cause, mais étant donné le timing des événements à Chondax, cela a dû se produire en 000.M31, avant la fin du Grand Triomphe d’Ullanor. Pourtant, à l’instar de beaucoup d’autres Primarques qui se sont convertis de bonne heure au cercle intime d’Horus, Alpharius semblait avoir peu de raison de trahir. Contrairement à [[Angron]], il n’avait aucune rancune connue contre son père et, à l’exception de [[Mortarion]], il n’était pas connu pour avoir eu des préoccupations ouvertes concernant les politiques et la direction de l’Imperium. Tant les preuves disponibles que les informations trouvées dans les ''Écailles Asymétriques'' font allusion à une force extérieure qui a influencé le Primarque de la XX<small><sup>e</sup></small> Légion, une [[La Cabale|Cabale]] qui voulait pour de sombres raisons qu’Horus réalise ses terribles plans. Il est peut-être même possible que l’impénétrable Primarque de l’Alpha Legion ait pensé qu’il agissait dans le meilleur intérêt de l’Imperium, ou qu’il ait cherché à manipuler Horus et à atténuer les dommages qu’il pourrait causer. Peut-être s’est-il simplement réjoui du chaos qui s’apprêtait à se déchaîner.
 
La vérité restera probablement incertaine, mais il est clair que l’Hérésie d’Horus était bien plus qu’une guerre civile provoquée par une ambition mal placée. Des forces cachées à la fois malignes et secrètes manipulaient le cours de l’avenir de l’Humanité, et les événements qui allaient se produire à Chondax montraient à quel point leur influence était étendu. C’était lors de la première année du 31<small><sup>e</sup></small> Millénaire, quatre ans avant les massacres dans le système de Isstvan et trois ans avant la [[Chute d'Horus]] [[Bataille de Davin|sur la lune de Davin]]. Bien avant que la plupart des récits contemporains ne considèrent l’instant où la folie de l’Hérésie d’Horus avait commencé, il semblerait que les actions de divers groupes subtils actifs dans l’Imperium avaient déjà planté les graines de la trahison dans le cœur de beaucoup des grands serviteurs de l’Empereur.
 
L’Alpha Legion, à ce moment volontier complice de la trahison du Maître de Guerre, s’était mise à sa tâche avec rigueur. Elle reçut l’ordre de se hâter pour Chondax, de préparer ce vaste système pour l’arrivée des White Scars et de les garder en place jusqu’au bon moment. La XX<small><sup>e</sup></small> Légion, toujours aussi secrète, avait établi une série de stations spatiales dissimulée dans le vide dans le système de Chondax, chacune capable d’intercepter et de bloquer les communications [[Astropathe|astropathiques]], un exploit rarement réalisé avec une telle efficacité dans une autre zone de guerre digne d’être mentionnée. Certains spéculent sur l’implication des [[Word Bearers]] dans cette tâche, dans la manipulation de l’essence même du royaume Æthérique par les fils de [[Lorgar Aurelian|Lorgar]], peut-être même dans les premiers murmures de la [[Tempête de la Ruine]] elle-même. Quelle que soit sa source ou sa méthode, l’Alpha Legion avait isolée le système de Chondax bien avant l’arrivée des White Scars, ensemençant ses mondes d’avant-postes cachés à partir desquels elle pourrait guider le cours de la campagne contre les Orks, et empêcher une victoire rapide à la Légion du Khagan.
 
Tous ces préparatifs devaient préparer le terrain pour l’intimidation des White Scars. Horus n’avait pas l’intention de provoquer une bataille entre les Légions à Chondax, car contrairement à ceux qui furent pris dans le piège qu’il organisa à [[Isstvan V]], il ne souhaitait pas voir les White Scars brisés et dispersés. Horus avait veillé à ce qu’ils soient isolés des événements qu’il s’apprêtait à mettre en branle. Prisonniers à Chondax, ils ne pourraient pas intervenir lors du [[Sac de Prospero]], car le Khagan et [[Magnus le Rouge]] étaient des alliés proches, tous deux étrangers à beaucoup de leurs frères et tous deux ayant une inclination mystique, et s’il avait entendu parler du péril de son ami, aucune force n’aurait pu empêcher les White Scars de se diriger vers [[Prospero]] pour aider les [[Thousand Sons]]. Une catastrophe que craignait Horus. Ses plans exigeaient que les [[Space Wolves|Loups]] soient amoindris et que les fils du Sorcier soient trahis - par un tel stratagème, il renforçait sa position et affaiblissait ceux qui étaient loyaux à l’Empereur. Le Maître de Guerre n’a eu qu’à attendre au fur et à mesure que ses plans se déroulaient, et quand le moment serait venu, il présenterait à Jaghatai Khan juste assez de vérité pour le satisfaire et de mensonges pour le mettre au service de l’empire obscur qu’il cherchait à créer à partir du cadavre de l’Imperium.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
 
==Une Tempête à l'Horizon==  
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 40%; float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px; margin-bottom: 3px;"
|<center>'''<u>Des Plans dans les Plans<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - Plans within Plans'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
La plupart des informations en notre possession indiquent que l’Alpha Legion a conspiré non seulement avec Horus mais aussi avec un autre bienfaiteur inconnu. L’identité de ce commanditaire demeure un mystère, et ce n’est que par les actions de l’Alpha Legion que nous pouvons en déduire les motifs. L’Alpha Legion fut parmi les premières Légions à se joindre à la rébellion d’Horus. Leur participation à l’Engagement de Chondax dans les premières années du 31<small><sup>e</sup></small> Millénaire était une de leurs actions traîtresses les plus connues. Pourtant, il n’est pas certain qu’Horus ait fait un effort concerté pour gagner sa loyauté. En fait, elle s’était souvent exclue des réunions clés et fut méprisé par d’autres membres de l’ost [[renégat]]. En tant que tel, il semble raisonnable de supposer que ce bienfaiteur inconnu a en quelque sorte contraint Alpharius à servir le Maître de Guerre, bien que l’on ignore ce qu’une telle association aurait à gagner à aider la rébellion. Peu de puissants parmi les puissants de l’Imperium ont récoltés des gains lors de la destruction totale de l’Hérésie d’Horus, et la plupart d’entre eux ont été gravement affaiblis dans son sillage. En effet, ce sont les exclus, les Xenos et les parias qui ont le plus bénéficié de la faiblesse de l’Imperium. C’est un fait révélateur et effrayant. Car si l’Alpha Legion opérait à la demande d’une faction extraterrestre, qui aurait vue dans la chute de l’Imperium leur propre ascension alors il est certain que ces complots ne se sont pas terminés avec la chute d’Horus.
|}
Quand Horus apposa son sceau sur les ordres qui enverraient les White Scars à Chondax, Jaghatai Khan et cinq Confréries des White Scars furent disposées sur les Champs de Triomphe d’Ullanor. Des Primarques à Ullanor, de leurs réunions et de leur conduite, nous avons beaucoup de sources - des écrits de plusieurs des Primarques eux-mêmes aux récits des Commémorateurs.
 
Beaucoup font peu de cas de la présence du Khan, choisissant souvent de concentrer leurs louanges sur celles de ses frères plus habitués à de tels éloges. Pourtant, là où il apparaît, c’est souvent significatif. Par exemple, il est rarement vu en dehors de sa Légion, sauf en compagnie de certains de ses frères, le plus souvent Horus Lupercal ou Magnus de Prospero. De ces réunions, au cours desquelles il est supposé qu’Horus a présenté à son frère l’ordre de purifier Chondax, il n’y a aucune trace de mécontentement ou de bouleversement dans le comportement du Khagan. En effet, de nombreux récits font la part belle à la camaraderie entre les deux, surtout en raison de l’absence des autres interactions du Khan.
 
De ses rencontres avec Magnus le Rouge, il y a beaucoup moins d’archives, mais ce sont celles-ci qui occupent la majorité de son temps loin des tâches de la guerre et de la conquête. Les deux étaient liés par leur statut d’étrangers parmi les plus charismatiques de leurs frères et une alliance improbable s’était formée entre les deux Légions, l’une d’errants pragmatiques et l’autre d’érudits liés par des livres. Pendant les grands défilés du Triomphe, les White Scars présents défilèrent aux côtés des guerriers de Prospero, et lors des célébrations qui suivirent la nomination du Maître de Guerre, les deux Légions, souvent oubliées par les autres, étaient toujours l’une à côté de l’autre. Il est dit par ceux qui l’ont connu que le Khagan appréciait Magnus pour son honnêteté et sa volonté de dire la vérité telle qu’il la voyait malgré la menace de la censure, et bien que leurs points de vue ne concordaient pas toujours, son respect n’en avait pas faibli. Pendant le bref séjour des Légions sur les Champs de Triomphe d’Ullanor, de nombreux liens s’étaient tissés entre les guerriers de Chogoris et de Prospero, bien que peu d’hommes d’État parmi les grands de l’Imperium purent en témoigner. Cette importante alliance deviendrait évidente pour beaucoup de grands et puissants que bien trop tard.
 
Nous supposons qu’Horus, désireux d’apaiser son frère et d’accélérer son départ pour une tâche qui, malgré son apparence honorifique, impliquerait probablement quelques années de combat peu glorieux et ardus, accorda au Khagan l’autorité de rassembler les unités présentes à Ullanor qui lui semblait les mieux adaptés pour la tâche à venir. Au dire de tous, c’est une tâche à laquelle le Khagan travailla avec vigueur, probablement heureux d’être débarrassé du faste et de la cérémonie du grand Triomphe. Pendant plusieurs mois, le Khagan s’est occupé de la formation de sa propre Légion, y compris l’envoi de dépêches à des Hordes éloignées, et la sélection d’unités de soutien. À cet égard, le parti pris des White Scars en faveur d’un style de guerre mobile est très évident. En fait, certains documents laissent entendre que, dans un premier temps, le Khagan était réticent à attacher des forces non-Astartes à sa flotte. L’inclusion d’une cohorte mécanisée des Béliers de Saturne semblaient indiquer ce biais, les Béliers étant connus pour leurs compétences d’élite et leur préférence pour l’assaut rapide plutôt que pour la défense prolongée. D’autres choix encore, comme celui d’un détachement des ingénieurs de siège Charonides, sont en désaccord avec les préférences habituelles du Khan et parlent peut-être de l’influence d’Horus ou d’un autre conseiller.
 
L’ajout le plus curieux à la flotte de Chondax était peut-être celui d’un demi-cadre de la [[Sœur du Silence|Sororité du Silence]]. Un petit détachement avait fait partie de la Croisade d’Ullanor, mais n’avait guère participé aux combats, à l’exception de deux affrontements avec des [[Bizarboy|Psykers Orks]] qui les amena sur les premières lignes. Cependant, le [[Concile de Nikaea]], auquel le Grand Khan n’avait pas été convoqué, n’avait pas encore imposé de restrictions sur l’utilisation des [[Psyker]]s de combat au sein des Légions, et les White Scars continuaient à compter sur leurs [[Devin d'Orage|Prophètes des Tempêtes]] pour contrer ces menaces. Certains ont émis l’avis que la raison de l’inclusion des Sœurs était moins due à leurs capacités uniques qu’à leurs Motojets de fabrication Terrane, machines pour lesquelles les White Scars éprouvaient une curiosité notoire. D’autres ont noté la tendance du Khan à recruter des conseillers dans les lieux les plus inhabituels, en cherchant des points de vue différents aux siens.
 
Concernant la Légion des White Scars, les archives du Triomphe restent peu détaillées. Comme à de nombreuses occasions, la V<small><sup>e</sup></small> Légion semble avoir échappé à l’attention de nombreux chroniqueurs, mais par leurs absences, nous pouvons retracer leurs activités et leur tempérament au cours des derniers mois précédant la Campagne de Chondax. Lors de nombreux défilés et d’examens cérémoniels auxquelles ils prenaient part, les White Scars furent représenté que par un nombre limité de guerriers. La majorité des troupes présentes, environ cinq Hordes complètes comptant environ 50 000 guerriers, s’affairaient à récurer les désolations d’Ullanor à la recherche des derniers restes de l’ennemi vaincu. Les quelques Commémorateurs qui les ont remarqué ont noté l’aspect agité de la Légion et la distance qui la séparait de plusieurs de leurs frères. De toutes les Légions à Ullanor, les White Scars restaient la plupart du temps entre eux, faisant preuves du peu de camaraderie qui marquait la réunion de certaines des autres Légions.
 
Peu de dispositions étaient nécessaires pour préparer la Légion au combat. Plus que toute autre Légion, les White Scars étaient réputés pour leur mobilité stratégique, la plupart des unités restant aux postes de combat pendant toute la durée du Triomphe. En effet, plusieurs Confréries étaient encore engagées dans des combats actifs avec des vestiges des Xenos sur les mondes extérieurs du système d’Ullanor. Alors même que les unités de l’Armée Impériale se réunissaient, plusieurs Confréries des White Scars avaient déjà quitté le système pour effectuer une reconnaissance préliminaire du système de Chondax. En quelques jours à peine, le gros des forces de la Légion était prêt à partir, avec deux Hordes et plusieurs escadrons de navires de guerre détachés par le Khan pour sécuriser une aire de rassemblement pendant que le gros des troupes se rassemblait. Fait inhabituel, le Khan ne voyageait pas avec l’avant-garde, choisissant plutôt de rester sur Ullanor alors que son groupement tactique se rassemblait. Le peu de dossiers dont nous disposons montre que ce temps a été consacré à des réunions à huis clos avec le Maître de Guerre, bien que le sujet de la discussion ait été perdu avec le temps.
 
Malgré la rapidité avec laquelle les White Scars assemblèrent leur corps expéditionnaire, ils ne furent pas la première force impériale à arriver dans le système de Chondax. L’Alpha Legion était présente à Chondax depuis un certain temps, ayant reçu ses propres ordres d’Horus bien avant que Jaghatai Khan reçoive les siens. Des préparatifs avaient été effectués tant au sein du système qu’à l’extérieur, dont l’ampleur n’avait pas encore été pleinement étudiée jusqu’à présent. Un certain nombre de stations orbitales furent construites le long de l’héliopause de l’étoile de Chondax et dans l’espace interstellaire. Ces stations, connues par l’Alpha Legion sous le nom de stations Tenebrae, devaient servir de sentinelles sur le système de Chondax, hébergeant un ensemble de systèmes complexes d’interception de signaux qui, une fois activés, formerait un réseau complexe autour du système de Chondax et arrêterait toutes les communications à courte portée. Les documents contenus dans les "Écailles Asymétriques" mentionnent également l’inclusion de petites cabales de Word Bearers sur plusieurs des stations, apparemment inclus pour leur capacité à manipuler le Warp d’une manière inconnue, bloquant efficacement la communication astropathique.
 
Leurs préparatifs ne se limitaient pas aux stations du système. Plusieurs planètes du système de Chondax furent préparées à recevoir l’arrivée des White Scars. Chondax était un système complexe et tentaculaire de trois soleils, ayant été d’abord cartographié des siècles auparavant par des explorateurs et des commerçants, et avait à un moment donné accueilli plusieurs communautés isolées dont la descendance pouvait être retracée aux anciens exilés des cantons Skandik de la Vieille Terre. Longtemps dévolus à des marchés de viandes délabrés pour les pilleurs du vide qui tourmentaient les systèmes environnants, on suppose que ces établissements furent détruits par l’afflux des tribus Orks fuyant la destruction causée à Ullanor, mais les cartes et les noms qu’ils utilisaient pour les mondes du système restèrent dans l’usage courant. Les hordes Orks, dépourvues d’un leadership fort, se sont, comme on pouvait s’y attendre, divisées en un réseau fragmenté de clans belligérants peu après s’être établies dans les fiefs de leurs victimes. Inconnue des agents impériaux, mais bien documentée par les équipes de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion, les principaux groupes d’Orks étaient concentrés autour des forteresses rivales de Hate Spike et de Vorskarr dans le système intérieur, la plus puissante parmi les nombreux mondes du système central étant Fléau Noir. Incluons les clans nomades se déplaçant dans des astéroïdes creux et qui menaient entre eux une guerre cannibale sans fin dans les régions reculées de Chondax.
 
Soucieuse d’éviter d’agiter les clans Orks qui s’étaient installés dans Chondax, l’Alpha Legion créa un petit réseau d’espionnage basés sur des redoutes fortifiées dans tout le système. La plupart étaient minuscules, destinées à abriter seulement quelques douzaines d’agents de l’Alpha Legion, mais au moins deux, situés sur les mondes de Byfrust et les lunes de Phemus, étaient beaucoup plus grands. Dans ces solides cachettes, chacune avec une série d’augures et de systèmes de communication renforcés, l’Alpha Legion pouvait manipuler le cours des combats pour servir ses propres intérêts. Peu de choses furent laissées au hasard. Les White Scars n’auraient guère l’occasion de découvrir le subterfuge de leur Maître de Guerre et ne sauraient s’éloigner de Chondax, sauf si Horus et ses alliés le leur permettait. Horus avait tendu son piège et n’avait plus qu’à attendre l’arrivée de sa proie.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - A Storm on the Horizon (6244 Standard Fractionals Before)'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
 
{|style="width: 90%; background-color: #000000; margin: auto; color:#DBE9F4;"
|style="width: 50%; vertical-align:top;border-right:solid 15px #000000; border-left:solid 15px #000000"|
<center>'''<u>La Flotte de Purge de Chondax<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Chondax Cleansing Fleet (6244 Standard Fractionals Before)'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
Vous trouverez ici une transcription de la liste originale et du décret d’autorisation délivré par le Maître de Guerre à Jaghatai Khan pour la Campagne de Chondax. Il comprend une liste complète des forces allouées au Khan et, d’un intérêt particulier pour les érudits de l’Hérésie Horus, un ensemble condensé des ordres officiels de la campagne.
 
:''« Ceci étant une liste des forces liées par serment au service de l’agent du Maître de Guerre, Jaghatai Khan, nommé exécuteur en son nom et chef parmi ses serviteurs dans cette entreprise, connue ci-après sous le nom de Croisade de Chondax. Par ordre de Horus Lupercal, Maître de la XVI<small><sup>e</sup></small> Légion, l’Œil de Terra, et Maître de Guerre de l’Imperium, cette croisade se consacrera à la poursuite des buts énumérés ici bas:
 
:''Au moyen de toute la force nécessaire, réduire en ruines toutes les forteresses ennemies, harceler et détruire toutes ses forces et effacer toutes les traces de sa présences. Partir en arme dans le voisinage immédiat du système stellaire trinaire connu sous le nom de Chondax, et que la provocation de l’ennemi ou l’appel des alliés ne perturbe pas le grand dessein du Maître de Guerre.
 
:''Accueillir et secourir tous les émissaires déclarés du Maître de Guerre Horus Lupercal, et écouter les missives qu’ils portent sans égard à une autre autorité.
 
:''Qu’aucun autre devoir ou appel aux armes ne l’emporte sur cette charge, qu’aucun guerrier ne se repose jusqu’à ce que la volonté du Maître de Guerre soit pleinement exécutée et que sa colère soit épuisée jusqu’à son extrême limite.
 
:''Par le sceau et l’autorité du Maître de Guerre de l’Imperium, premier serviteur de l’Empereur ; à cette date[769000.M31], que personne n’empêche ces guerriers dans l’exercice de leurs fonctions sous peine de sanction extrême et de pleine réparation en droit impérial. »''
 
*'''Cadre des Officiers de la Flotte de Croisade :'''
*Jaghatai Khan, Seigneur de la V<small><sup>e</sup></small> Légion, Émissaire du Maître de Guerre - Commandant en chef de toutes les forces de l’Imperium affectées à la zone de guerre Chondax.
 
*Cahstis Merovin, Chevalier-Centura de la Sororité du Silence.
 
*Argus Gygan, Stratège de l’ost Saturnyens et commandant de la 13<small><sup>e</sup></small> cohorte de l’[[Auxilia Solar]].
 
*'''Contingent de la Flotte :'''
*Éléments de la flotte des White Scars, 472 navires de classe capitale, principalement de masse et de classe plus légères, ainsi que des vaisseaux d’attaque et des destroyers de moindre envergure.
 
*Éléments de la Marine Impériale, 21 embarcations de classe capitale, y compris sept barges de transport macro-arche, et 30 autres embarcations et destroyers de reconnaissance à grande distance.
 
*Un seul croiseur léger de classe Optima-Malifax de la Sororité du Silence.  


En marge de ce travail sur les mérites d’une croyance unique en la Vérité, je souhaite discréditer une théorie populaire en la qualifiant d’idiotie. Voyez-vous, je me moque de la notion primitive de démons ! Je considère que les histoires d’êtres des ténèbres et du mal le plus pur et le plus noir ne sont rien d’autre que des créations exagérées des tyrans de la Vieille Terre, imaginées pour maintenir dans la servitude les plus vils des esclaves de l’humanité. Les prêches des faux prophètes, les prédictions des vizirs et les malédictions des vieilles sorcières ne sont que des méthodes comiques et dramatiques permettant aux faibles de paraître forts et aux moins que rien de s’attirer un respect immérité. Les colifichets et les charmes colportés pour éloigner ces esprits ne sont rien d’autre que les exploitations mercantiles des vendeurs d’huiles de serpent. Tout cela, une économie du non-sens, est un exercice pour obtenir et maintenir le contrôle sur les faibles d’esprit.
*'''Contingent Principal :'''
*'''Le V<small><sup>e</sup></small> Légion - Les White Scars :'''
*Cinq Hordes des White Scars étaient présentes au Triomphe d’Ullanor, avec trois autres Hordes rejoignant la flotte à Chondax, arrivant de campagnes autour des Étoiles Pâles via les zones de rassemblement de [[Ryza]]. Au total, la force White Scars comptait environ 67 600 Légionnaires, y compris des blindés et d’autres unités de soutien, représentant plus de 60 Confréries individuelles et plus des deux tiers de la Légion.  


Qu’en est-il des histoires de dieux, de leurs miracles et de leurs rétributions ? Dans le meilleur des cas, il s’agit simplement de coïncidences attribuées à la divinité, d’espoirs ou de désespoirs inattendus mis sur le compte de certains événements menaçants mais non extraordinaires. Dans le pire des cas, il s’agit de comportements grégaires d’hystérie de groupe et d’hallucination de masse, ou de symptômes de propagation d’infirmités mentales causées par l’héritage radiologique de [[Terra]]. Les paroles et les actes de soi-disant dieux tels que "Magrese", "[[Slaanesh|Abondance]]", "Dagriel", "[[Khorne|Khurnatan]]" et le "[[Nurgle|Roi Contagieux]]" sont des œuvres de fiction patentes, imaginées dans l’esprit de fous. On ne peut pas non plus les faire apparaître de nulle part par des incantations orales ou des gribouillis de symboles enfantins. Leurs noms n’ont aucun pouvoir sur nous, car nous devons être un empire galactique de l’humanité unifié par notre illumination!
Contrairement à la plupart des Légions, les White Scars ne suivent aucun schéma numérique pour identifier leurs Hordes, les marquant seulement avec le nom de l’actuel Noyan-Khan de la Horde. Cette singularité, lorsqu’elle est combiné avec la tradition des White Scars qui voit les recrues prendre un nouveau nom Chogorien pour remplacer leur ancien nom lorsqu’elles obtiennent le grade de Légionnaire, les rend extrêmement difficiles à suivre avec précision.  


Il est faux de prétendre que ces êtres illogiques nous veulent du mal et qu’ils résident dans la tourmente du [[Warp]]. L’Empyrée est un passage obligé pour les voyages spatiaux et n’est qu’une autre dimension qui n’a pas encore été entièrement explorée, comme n’importe quelle autre région de l’espace. Cette galaxie est le droit d’aînesse de l’humanité. Le Warp fait partie de notre domaine et nous le maîtriserons également. Tout comme les marins de l’ancienne Terre ont jadis craint les profondeurs et que les plongeurs gaziers de [[Jupiter]] ont évité les jets chauds des zones joviennes, l’humanité a surmonté, et surmontera encore, ses peurs irrationnelles et immatérielles.
*La Horde du Noyan-Khan Krenak, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, est principalement composée d’infanterie montée, forte d’environ 7 900 hommes.
*La Horde du Noyan-Khan d’Asudai, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, comprenait un important contingent blindé d’environ 7 300 hommes.
*La Horde du Noyan-Khan Hasik, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, est principalement composée d’infanterie montée, forte d’environ 9 800 hommes.
*La Horde du Noyan-Khan Jemulan, qui fait partie de la Croisade d’Ullanor, est principalement composée d’infanterie montée, forte d’environ 8 300 hommes.  
*La Horde du Noyan-Khan Nogai, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, comprend une grande proportion de spécialistes de la reconnaissance, environ 9 200 hommes.  
*La Horde du Noyan-Khan Sangjar, détournée de la Pacification de Yarath, est principalement composée d’infanterie montée, environ 8 600 hommes.  
*La Horde du Noyan-Khan Gansukh, détournée de la Pacification de Yarath, comprend un important contingent d’infanterie avec de nombreuses armes lourdes, environ 7 000 hommes.
*La Horde du Noyan-Khan Orbaatar, détournée de l’expédition Thanatos, l’une des rares Hordes à inclure un train d’artillerie, d’environ 9 500 hommes.  


À chaque voyage, nous en apprenons davantage sur les formes [[Xenos]] de l’[[Empyrée]]. Ils peuvent sembler attirés vers nous, mais ils sont simplement comme des bancs de créatures océaniques inoffensives, attirées par les lumières clignotantes le long de la quille de nos vaisseaux. Comme dans tout écosystème, il y a aussi des prédateurs dont il faut se méfier, mais il s’agit de simples étoiles qui chassent les bancs et qui n’ont aucune intention malveillante à notre égard.
*'''Auxiliaires de l’Armée Impériale :'''
*13<small><sup>e</sup></small> Cohorte de l’Auxilia Solar - 4 000 Hoplites des célèbres régiments de Béliers de Saturne. La 13<small><sup>e</sup></small> était l’une des rares cohortes entièrement mécanisées des Béliers.
*42<small><sup>e</sup></small> Garde Séraphine - 8 000 soldats de la Milice Impériale affectés en garnison.  
*8<small><sup>e</sup></small> Voie des Sentinelles Charonides - 2 000 ingénieurs de siège fortement augmentés et des machines de guerre de provenance ancienne.


Je sais que les marins peuvent être superstitieux et je dois donc le répéter : il n’y a pas de [[Démon]]s dans le Warp! C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles la Vérité Impériale est si essentielle pour briser la peur qu’éprouvent les esprits humains face à l’immensité du Cosmos. Sans elle, nous ne pourrions jamais quitter la lumière de Sol.
*'''Forces Indépendantes'''
*Un demi-cadre de la Sororité du Silence - 63 Sœurs militantes équipées de Motojets Erinyes.
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Du cycle apparemment sans fin de tragédie et de mort qu’[[Horus Lupercal|Horus]] avait déclenché, il est devenu clair pour tous qu’au cœur de la Vérité Impériale s’y dissimulait un mensonge. Ce Grand Mensonge, promulgué par l’Empereur qui est à présent assis à tout jamais sur Son [[Trône d'Or|trône]], est celui d’une ignorance calculée et sciemment camouflée dans la doctrine de l’illumination. Ceux qui ont vu ce qui se cachent réellement derrière les étoiles savent que le Mensonge résidait là depuis le début, tel une lumière dans l’obscurité, même s’ils avaient peur d’y penser et n’osaient pas en parler : le [[Warp]] est vivant et possède une sensibilité maligne, dont l’essence même est surnaturelle. Ces entités inquiétantes, qui résident dans le Warp, se rassasient des âmes des mortels. Ceux qui le savent doivent examiner les conséquences de ce silence et le prix qu’il a fallut payer à cause du Grand Mensonge.


La première de ces conséquences peut paraître aujourd’hui comme la plus terrible, c’est celle de la rébellion d’Horus. En se détournant de la lumière de son Père, Horus a non seulement apporté la ruine sur l’Imperium, mais il a aussi permis aux êtres du Warp de passer de leur royaume Empyrean au nôtre. On dit qu’Horus était le [[Primarque]] le plus proche de son père, et que l’Empereur partageait avec lui toute Sa sagesse. Cela ne peut être qu’un mensonge, mais Horus a pu apprendre le pouvoir de l’Immaterium d’une autre [[Loge du Serpent|source]] - sinon l’Empereur aurait sûrement averti Son fils des dangers des forces avec lesquelles il en était venu à conclure un pacte. Le Primarque de la [[Legiones Astartes|Légion]] des [[White Scars]], [[Jaghatai Khan]], y a réfléchit lors de son retour sur Terra : ''« C’est le fait d’avoir compris que l’Empereur avait caché Son but véritable à Son fils préféré qui a conduit à la [[chute d'Horus]]. Dans l’esprit d’Horus, la suspicion qu’il n’était peut-être pas le favori de son père s’est enracinée ; après tout, mon frère [[Magnus le Rouge|Magnus]] connaissait mieux la nature du Warp et [[Corvus Corax|Corax]] celle de l’obscurité de l’Humanité. Ce doit être ce qui a brisé la volonté d’Horus." »'' Le [[Capitaine Space Marine|Capitaine]] [[Garviel Loken|Loken]], un survivant de [[Atrocité de Isstvan III|Isstvan III]], dira le cœur plein d’amertume : ''« Ce n’est que la prise de conscience que l’Empereur n’était pas infaillible, comme tous les fils l’apprennent de leurs pères, qui envenima le cœur d’Horus. »'' Il est impossible de le savoir à présent, car Horus est mort et ses cendres ne révéleront plus rien.
==Le Voile se Ferme==
Chondax avait été bien choisi, à la fois par les Orks qui s’y étaient enfuis et plus tard par Horus quand il avait cherché une diversion pour occuper le Khan. Ses champs de bataille étaient vastes et intacts, à l’abri des préoccupations politiques et logistiques qui avaient commencé à marquer les dernières années de la Grande Croisade et des White Scars. Ici, ils étaient libres d’errer dans les plaines vides et les mers de cendres à volonté, tuant et chassant comme ils l’entendaient avec un ennemi qui ne faisait pas de quartier et qui prenait presque autant de plaisir dans le simple acte de guerroyer que les White Scars eux-mêmes. Telle était la nature sauvage et inexplorée du système, avec plus d’une douzaine de mondes majeurs. Les innombrables hordes qui avaient fui la chute d’Ullanor ne manqueraient pas de trous pour se cacher.
 
Pour une force opérationnelle purement constituée de simples humains mortels, il aurait fallu toute une vie pour purger l’ensemble du système, et le coût en vies humaines aurait été beaucoup plus élevé que ne le justifie un système inhabité et sans importance stratégique. Même pour la grande force que Jaghatai Khan avait rassemblée, la campagne serait une entreprise majeure, mais les ordres d’Horus avaient été absolus : si un seul Ork respirait encore à Chondax, leur devoir ne serait pas terminé. Un tel effort semblait excessif car le système de Chondax n’avait pas d’importance, mais le Khagan avait prêté serment à un homme qu’il considérait non seulement comme son supérieur, mais aussi comme son ami. Les propres écrits du Khagan impliquent qu’il considérait l’affaire comme une démonstration de force par le Maître de Guerre nouvellement couronné, une tentative de cimenter son autorité et son succès parmi ses compagnons Primarques en rendant absolue la victoire qu’il avait obtenue à Ullanor. Un tel style de leadership n’était pas le même que celui de Jaghatai Khan, qui était renommé pour son approche distante, parfois considérée comme négligente, de l’incarnation de l’autorité. Le Khagan avait toujours préféré inspirer plutôt qu’exiger une obéissance aveugle.
 
En dépit des doutes sur les ordres de son Maître de Guerre et ami, le Khan se lança rigoureusement dans la tâche de mettre en place sa stratégie, peut-être heureux d’être à nouveau en guerre et loin des défilés sans fin d’Ullanor et des postures de ses frères Primarques. Chondax présentait un défi stratégique inhabituel. La plupart des campagnes de Conformité étaient axées sur la réduction et l’occupation d’un seul monde habité, ou l’anéantissement total de plusieurs. En tant que telle, la campagne typique consistait en une brève, quoique sanglante, attaque des forces concentrées de l’ennemi, détruisant sa capacité de résistance avant de charger les unités de l’Armée Impériale de traquer les traînards et d’appliquer la loi impériale aux survivants choqués, tâche de longue haleine. Chondax, avec une paire binaire d’étoiles bleues géantes en son cœur et une troisième étoile en orbite autour de la paire centrale à une distance immense, offrait seize cibles principales, dont chacune était infestée de traînards Xenos dans une certaine mesure. Sur tous ces mondes, les White Scars devraient traquer et anéantir leur ennemi, harceler les survivants jusqu’à leur mort et ensuite consolider leur emprise sur les monde, car de tous les Xenos hostiles que l’Humanité avait affrontés dans les étoiles, c’était l’Ork qui réapparaissait le plus souvent suite à une défaite s’il n’était pas complètement purgé. Une fois déclaré exempt de toute souillure Ork, chaque monde aurait besoin d’une force sentinelle laissée en place pour empêcher les Orks fuyards d’atteindre autres cibles et de s’y réfugier une fois de plus. L’ampleur du système était telle que même avec la présence d’un important contingent de la flotte, les White Scars ne pouvaient pas facilement interdire tous les recoins sombres de Chondax. De fait, ils étaient bloqués en ce lieu car liés par l’honneur et des serments les obligeant à mener une longue campagne d’éradication.
 
Les premières étapes de la purge de Chondax, tel que détaillé dans les dossiers du Khagan et dans les rapports du corps logistique de l’Imperium affecté à la flotte, étaient axées sur la prise de contrôle d’un seul système mondial in-situ, qui agirait comme le commandement central de la force opérationnelle. À partir de cette base centrale, chaque cible individuelle serait assignée à une ou plusieurs Confréries pour être purgée et sécurisée. Ce plan s’appuyait sur les compétences des White Scars en matière d’opération indépendante et une structure de commandement décentralisée pour mener à bien leur mission avec la plus grande rapidité sans mettre en danger sa sécurité globale. Les éléments de l’Armée Impériale qui avaient accompagné la flotte devaient servir de réserve spécialisée, pour s’occuper des cibles qui nécessitaient de l’équipement qui manquait aux White Scars, ou mieux adaptés à des modes de guerre statiques à plus long terme.


Il y a eu d’autres conséquences déclenchées par le Grand Mensonge et qui ont détruits le rêve de l’Empereur pour l’Imperium. Des milliards de vies ont été perdues dans les purges nécessaires à sa dissimulation. Les civilisations anciennes, descendantes directement de la Vieille Terre, qui portaient en elles et à travers le cosmos le flambeau des religions considérées comme anathème en cet âge éclairé, furent simplement assassinées pour leurs croyances. Des dizaines de milliers de cités ont été brûlées, des cultures massacrées par l’épée et des mondes annihilés au nom de la Vérité. L’ignorance a été promue main dans la main avec l’illumination à travers les étoiles. La stabilité et la sécurité de cette ignorance ont été utilisées comme un outil, un opiacé pour les masses bienheureuses, à travers lequel elles resteraient incontestables. Avec l’aveuglement et la mort comme outils pour promouvoir la sagesse, fut rendu vulnérables les fondements mêmes de l’actuel Imperium. Qui peut dire maintenant lequel des [[Adeptus Ministorum|héritiers]] de Son royaume sera le premier à utiliser l’ignorance de la foi aveugle comme une arme ?
Il a été décidé d’utiliser la quatrième planète au niveau moyen de l’orbite du système, connue sur les anciennes cartes sous le nom de Kvarsir, un vaste monde ouvert avec des plaines de sel blanc, comme cible initiale de la flotte. Désignée comme Chondax Prime, et connue de façon plus informelle parmi les White Scars comme le Monde Blanc, cette planète répondait à un certain nombre de paramètres clés qui la rendait idéale à la fois comme zone d’atterrissage initiale et, plus tard, comme lieu de commandement central. De tous les mondes désolés du système de Chondax, c’était peut-être le moins inhospitalier, un paysage de plaines d’un blanc immaculé et d’une végétation de broussailles basses, idéal pour le type de guerre préféré pratiquée par la V<small><sup>e</sup></small> Légion. Il était également situé à une distance raisonnable dans l’espace réel de la plupart des autres cibles étalées dans le système de Chondax, considéré comme important car les Astropathes de la flotte avaient remarqué une augmentation de la turbulence Æthérique dans la région et avaient mis en garde contre les translations Warp inutiles à courte portée. Enfin, et peut-être plus confusément pour ceux qui ne connaissent pas la nature de la V<small><sup>e</sup></small> Légion, c’était le site de la plus grande concentration de forces Orks jamais trouvée par les éclaireurs dans le système, occupant plusieurs forteresses dans les vastes plaines et les montagnes isolées du nord. Jaghatai Khan avait l’intention de descendre des cieux par surprise, briser la plus grande force de l’ennemi avant qu’elle ne puisse se rassembler et ensuite traquer ceux qui restaient en toute tranquillité.


Il y a eu une dernière conséquence, plus grave, qui se révéla avec le temps. Alors que l’Humanité avait ostensiblement souffert de la trahison et de la guerre civile, une plus grande guerre commença et qui allait détruire l’avenir de l’Humanité. Après que le fils se soit retourné contre son père, le frère contre le frère, et que les plus grands défenseurs de l’Imperium furent mis à genoux, plus jamais la grandeur de la domination galactique que l’Empereur avait destiné à l’Humanité ne sera atteinte. C’est là que réside le problème, car dans son ambition imprudente, Horus a mortellement blessé l’Imperium. La menace extraterrestre que avait été repoussée pendant deux siècles connu un sursis. De plus, le tissu même de la réalité avait été altéré et des terreurs inconnues jusqu’alors tournèrent leur regard vers l’Humanité. Les Xenos et les Démons ne pourront jamais permettre à l’Humanité de récupérer sa force ; ils chercheront toujours à lui faire du mal, car dans sa vulnérabilité ils y trouvent leur force. Dans l’état affaibli de l’Imperium, ces antagonistes s’approchent maintenant, encerclant leur proie blessée comme les prédateurs Ichthyens de la Vieille Terre.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Hidden War : The Great Lie'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
Ses plans ainsi établis, la V<small><sup>e</sup></small> Légion s’embarqua pour Chondax. À ce moment-là, la flotte se composait des cinq Hordes présentes à Ullanor, peut-être 40 000 Légionnaires, et les différents régiments de l’Armée Impériale sélectionnés par le Khagan pour l’accompagner. Partant des grandes flottes qui attendaient en orbite au-dessus d’Ullanor, le Khagan et ses guerriers entrèrent dans ce qui aurait pu sembler être davantage un exil qu’ils se seraient imposés, mais, comme l’attestent divers journaux personnels et les serments d’allégeance faits par les White Scars, cela fut considéré par la V<small><sup>e</sup></small> Légion comme une libération heureuse de l’onéreuse tâche du défilé et des célébrations. Suivant l’un des canaux les plus petits du grand canal Warp de [[Paramar V|Paramar]], le soi-disant Passage de Fer qui passait par le [[Maelström]] et se qui terminait au [[Monde-Forge]] d’[[Anvillus]], la flotte de la Croisade de Chondax voyagea dans le Warp avant d’apparaître à Chondax après seulement quelques mois de voyage. Ici, le Khan ordonna aux [[Navigator]]s de la flotte de sortir dans la ceinture de Mandeville, une zone étroite d’espace entre les orbites de la paire de mondes binaires centraux et la troisième étoile extérieure, là où les vaisseaux pourraient sortir du Warp sans être inhibés. Cette manœuvre risquée plaça les White Scars presque au-dessus de leur cible, en contournant les barges de guerre des Orks qui se faisaient la guerre dans les régions froides du système.


===La Nécessité du Mensonge===
La puissance de feu combinée des navires de la V<small><sup>e</sup></small> Légion et de ceux de la [[Marine Impériale]] a rapidement anéanti les quelques stations sentinelles et les barges en ferraille que les Orks avaient placé pour surveiller Chondax Prime et permettre à la flotte de sécuriser son orbite. La seule victime signalée à ce stade des combats était le croiseur léger de la Marine Impériale, le "Forsworn", qui fut frappé par des embarcations d’abordage rudimentaires et rapidement infesté par des pillards Orks. Bien que les forces de secours de vaisseaux White Scars voisins, le ''Hawkstar'' et le ''Void-mare'' furent rapidement rassemblées, on pense que les forces des Orks ont percés le compartiment du moteur avant d’atteindre le croiseur sinistré, puis le "Forsworn" fut déchiré quand le réacteur explosa, faisant pleuvoir des débris brûlants sur la moitié d’un continent de la planète. Avec l’opportunisme soudain typique de sa Légion, Jaghatai Khan s’empara rapidement de cet échec apparent et en fit une sorte de victoire étrange. Avec les débris du ''Forsworn'' qui traçaient de grandes pistes enflammées dans l’atmosphère et créaient de grands nuages couleur terre pâle dans le ciel, le Khagan ordonna que les atterrissages planétaires commencent immédiatement. Il envoya son débarquement au milieu des débris qui tombaient, ce qui le protégeait à la fois des tirs d’obus des Orks et de l’observation ennemi.
Bien que les savants remettent maintenant en question l’équilibre complexe et délicat des philosophies que la Vérité Impériale a mis en mouvement, on ne peut rejeter le projet de l’Empereur. Il était sans doute conscient des hypocrisies fondamentales des principes de la Vérité Impériale. Il ne fait aucun doute que les êtres à l’intérieur de l’Empyrean représentent un danger pour l’Imperium. Chercher à supprimer leur nature plutôt que d’éduquer Ses sujets et nier l’illumination de l’Ère des Lumières n’a pas du être une voie prise à la légère. On ne peut que conclure que l’Empereur était conscient des risques et des dangers et a adopté une stratégie calculée pour protéger les Siens pour Son plus grand dessein.


La nécessité du Grand Mensonge est question de quelques spéculations. Certains ont fait valoir que le but de l’Empereur était de vaincre la mort en excisant l’âme car la connaissance de notre fin causerait inévitablement notre perte. D’autres qu’Il a cherché à entrer dans l’esprit de chaque être humain dans la galaxie afin de transmettre Son phénoménal savoir ou Ses dons psychiques, créant ainsi une race ultime et ascendante de l’Humanité. Pourtant, d’autres ont discrètement suspecté qu’Il souhaitait rien de moins qu’exercer Sa domination sur l’ensemble de la réalité et de l’irréalité, et qu’Il cachait la nature surnaturelle de l’irréalité de telle sorte qu’aucun être ne puisse oser contester Ses prétentions à ce sujet. Des rumeurs plus sombres, furent murmurés que pendant les jours de l’isolement de l’Empereur sur Terra, Il a cherché à atteindre l’apothéose de la divinité à Ses propres fins, laissant l’Humanité derrière Lui avec la révélation froide que la Vérité Impériale était un mensonge et que les dieux étaient réels.
[[Fichier:CampagneDeChondax.jpg|right|600px|thumb|Sur le Monde Blanc, les White Scars menées par Jaghatai Khan massacrent les Orks.]]Leur cible initiale était la plus grande des forteresses de l’Ork, une forteresse connue sous le nom de Fléau Noir. C’était l’une des anciennes forteresses de Chondax Prime que les Orks avaient conquis durant les combats qui ponctuèrent leur arrivée lors de leur en retraite d’Ullanor. C’était une vaste et laide tour de rouille, avec d’énormes cheminées de fumée projetant des nuages de vapeurs sombres et de la suie noire qui tachaient les plaines blanches de Chondax Prime à des kilomètres à la ronde. De telles frappes orbitales n’étaient pas une spécialité de la Ve Légion. Elle préférait de loin les styles de guerre plus ouverts que le creuset brutal de l’assaut frontal et du travail de siège, où leur vitesse et leurs capacités de tirailleurs ne pouvaient pas être pleinement exploitées. Face à un tel défi, d’autres Légions, telles que les [[Blood Angels]] ou les [[World Eaters]], auraient libéré toute la puissance de leur Légion dans une grêle de [[Module d'Atterrissage des Legiones Astartes|Modules d’Atterrissage]] et de troupes d’assaut descendantes, dont l’efficacité impitoyable n’a été contrebalancée que par le coût des pertes qu’elles entraînaient, un coût qu’une petite Légion comme la V<small><sup>e</sup></small> ne pouvait pas se permettre de supporter. Au lieu de cela, le Khagan lâcha le [[:Catégorie:White Scars#Disposition de Guerre|Kharash]].


Quoi qu’il en soit, il était clair pour l’Imperium que depuis Sa retraite jusqu’à Terra, à l’apogée de la Grande Croisade, la disparition de Ses [[Adeptus Custodes|Légions dorées]], ainsi que la parade sans fin des hommes et des machines qui descendaient dans le Donjon Impérial, qu’un vaste et intense artifice était en cours, alimentant d’autres spéculations. Il se peut même que l’ensemble de la Grande Croisade n’ait servi qu’à découvrir les mystères et acquérir le matériel nécessaires pour atteindre un autre objectif, et que la Vérité Impériale n’était qu’un moyen de parvenir à cette fin - mais jamais destiné à résister à une épreuve telle que celle que les [[Légions Renégates|Traîtres]] lui ont imposée. La vérité sur ces rumeurs et le Grand Œuvre de l’Empereur sont des sujets trop importants pour être discutés à ce stade et devront être [[Guerre dans la Toile|révélée]] plus tard.
Parfois connu sous le nom de [[Keshig Ébène]] parmi le contingent Chogorien de la Légion, le Kharash était l’une des rares unités parmi les White Scars qui allaient régulièrement à la guerre en [[Armure Terminator]]. Ses rangs n’étaient pas fixes, mais plutôt composés d’une liste de volontaires en constante évolution qui cherchaient la gloire au combat ou l’absolution d’un déshonneur perçu durant le service. Certains étrangers ont injustement qualifié le Kharash d’unité suicidaire, mais comme c’est le cas pour beaucoup de traditions des White Scars, cela rend difficile une catégorisation facile, car une position d’honneur et de respect est autant une position de punition et de repentir. Les guerriers du Kharash, vêtus d’une Armure Terminator teintée de noir, sont tombés sur Fléau Noir en profitant de la pluie de débris orbitaux. Leurs [[Stormbird des Legiones Asatrtes|Stormbirds]] ont été durement touchés par les tirs de l’ennemi alors que des transporteurs plus grands et plus lourds débarquaient à l’extérieur des fortifications. Dans les confins enchevêtrés de la forteresse Ork, le Kharash livra une bataille brutale faite d’attaque et de retraite, frappant des positions défensives clés avant de se retirer dans le labyrinthe des couloirs et des bunkers derrière les murs de Fléau Noir. Leur armure lourde leur permirent de résister là où d’autres unités auraient échoué, permettant à un peu plus de 1 000 White Scars d’apporter le chaos et la mort aux centaines de milliers d’Orks dans la forteresse.  


Le savoir aurait pu être la plus grande arme de l’Humanité. L’épée de cette connaissance qui a traversé les étoiles avec la Grande Croisade aurait pu permettre à l’Humanité de connaître le Démon et de combattre sa présence insidieuse. Le bouclier de l’ignorance avec laquelle l’Empereur espérait protéger l’Humanité ne pourrait qu’endiguer le déluge des ténèbres, mais jamais arrêter son assaut. Elle s’est effilochée et déformée comme n’importe quel bouclier face au martèlement de l’ennemi sur elle. Son pari pour le destin de l’Humanité fut un échec, et Son déni de la vraie nature du Warp une erreur. L’Empereur aurait pu arrêter tout cela, la rébellion d’Horus, l’ascension du Warp et la ruine de l’Imperium, si seulement Il avait dit la vérité à Ses fils et à Ses sujets. Bien que le plan de l’Empereur ait échoué, personne, vivant ou mort, n’aurait pu connaître davantage les conséquences de Ses décisions ? Si on avait su ce que l’Empereur avait fait, n’importe qui aurait-il pu faire un choix plus sage à Sa place ? Quoi qu’il en soit, personne ne peut être sûr de la solution ultime qu’Il a prévue, seulement que la menace devait être contrée. Le devoir incombe maintenant à [[Inquisition|ceux]] qui ont les connaissances nécessaires pour protéger l’Imperium ; ceux qui doivent éclairer l’Humanité sur la nature et la menace du Démon et de l’Inconnu.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Hidden War : The Necessity of the Lie'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
Pendant que le Kharash combattait, le reste des cinq Hordes de Jaghatai Khan se déployèrent à la surface du Monde Blanc, impatients d’affronter l’ennemi mais mal équipés pour la guerre de siège. Ce fut aux stoïques ingénieurs de siège Charonides qu’il incomba de percer les murs, les guerriers augmentés originaires de [[Segmentum Solar|Sol]] étant bien équipés pour cette tâche. Avec le Kharash occupant une grande partie de l’attention de la horde Ork, les ingénieurs Charonides n’ont rencontré qu’une opposition dispersée alors qu’ils remplissaient les murs de charges de melta à haut rendement et d’autres armes plus obscures, détruisant de vastes pans des défenses rouillées de Fléau Noir et ouvrant le cœur de la forteresse à ses assaillants. Les Orks à l’intérieur, enragé par les tactiques d’appât employées par les guerriers du Keshig Ébène, se déversèrent vers ce nouvel ennemi, seulement pour trouver les rangs massés des White Scars qui les attendaient. Maintenant capable d’engager l’ennemi en terrain découvert, les White Scars tombèrent sur leur ennemi sans retenu. Des escadrons de [[Motojet Scimitar|Motojets Scimitars]] harcelèrent les forces des Orks, couper et isoler dans des poches qui furent détruites par les éléments d’infanterie les plus lourdement armés qui suivront dans leur sillage, tandis que les chars d’assaut [[Sabre des Legiones Astartes|Sabre]] ravagèrent les rangs des Peaux-Vertes pour viser les quelques véhicules blindés délabrés qui émergèrent de la forteresse en ruine. À la tête de l’assaut des White Scars se trouvait le Khagan, Jaghatai Khan lui-même, un tourbillon de mort et de carnage sous forme humaine, inspirant ses fils à des exploits d’audace sans peur et de courage bestial.


==Percer le voile==
La bataille pour Fléau Noir dura un peu plus de six heures. Finalement, les Orks restants s’enfuirent dans la vaste étendue sauvage de Chondax Prime, où une ignoble masse innombrable des leurs les attendait. Cela aussi faisait partie du plan du Khagan, car il savait qu’une fois acculé, l’Ork devenait un ennemi vraiment féroce. Sa Légion était mal équipée pour l’affronter, mais dans les plaines, il n’y avait pas d’adversaire à la hauteur des White Scars au combat. Fléau Noir fut rasé pour qu’aucun Ork ne puisse s’y réfugier à nouveau, et les White Scars placèrent leur campement près de ses ruines. Ce n’était pas un campement fortifié, comme les [[Imperial Fists]] auraient pu le construire, car il n’y avait pas de remparts pour s’abriter derrière et stationner ses forces en défense. C’était un camp de guerre à partir duquel coordonner et réapprovisionner les diverses Hordes des White Scars alors qu’elles poursuivaient une campagne agressive dans les vastes plaines du Monde Blanc. Bien qu’il resterait debout pendant toutes les années où les White Scars resteraient dans le système de Chondax, seules les troupes auxiliaires resteraient en garnison, en attendant qu’on fasse appel à elles pour leurs compétences spécialisées
:''« Nous avons vu les étoiles de derrière, et nous avons découvert qu’elles n’ont pas de mécanismes d’horlogerie, pas de chars d’or qui les transportent. »''
:::'''- Extrait des travaux du Premier [[Itérateur]], [[Kyril Sindermann]]
Si la nature même du Warp est irréelle, la menace posée par le Démon et l’Ésotérisme dépasse le cadre métaphysique et s’attaque aux fondements mêmes de la réalité. Beaucoup choisirent de nier la réalité de cette menace, et pour eux, l’armure de l’ignorance fut brisée en même temps que leur fragile santé mentale durant l’[[Hérésie d'Horus]]. Pour ceux qui cherchaient à tenir les ténèbres à distance - les organisations établies au cours des années de la Grande Croisade - la menace contre laquelle ils se protégeaient était une préoccupation très pratique. Ces protecteurs intrépides auraient du mal à survivre dans le tumulte de l’irréalité déclenché par Horus et ses alliés, même s’ils se revêtaient de l’[[Armure Énergétique]] de la connaissance et maniaient des armes puissantes sous la forme d’[[Archéotechnologie]] et de [[Psyarkana]]. Ces armes d’origine ésotérique étaient à la fois réelles et irréelles, tout comme les sinistres habitants du Warp, et servaient à retourner l’arcane contre l’[[Empyrée]]. Cependant, ces armes puissantes sont à doubles tranchants, et l’Imperium souffrirait des attentions de ses propres protecteurs.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>


===Maintenir les Ténèbres à Distance===
Les Orks sur Chondax Prime s’étaient répandus à travers la planète, en une multitude foisonnante au-delà de tout calcul, errant dans les désolations et se battant entre eux autant qu’avec les cavaliers des White Scars. Toute campagne pour les éradiquer serait longue, même pour des chasseurs aussi ardents que les White Scars.
Durant la terrible période de l’histoire connue sous le nom de la Longue Nuit, le mal a atteint son apogée dans la galaxie. Pendant des milliers d’années, des horreurs ininterrompues ont assailli les mondes isolés de l’Humanité, menant notre espèce au bord de l’anéantissement et réduisant l’humanité à une race pitoyable, à l’ombre des gloires de son passé. Cette ère d’horreurs, perpétuée par des seigneurs vivisecteurs et des Tyrans Techno-barbares, a été marquée par les fléaux de la démence, le calvaire de la famine et la tragédie d’une guerre sans fin. La pire de toutes les terreurs auxquelles notre espèce fut confrontée fut l’incursion du Warp, provoquée par l’émergence d’un nombre toujours plus grand de Psykers et par les machinations des rois-sorciers. Les mondes humains ont été engloutis par le Warp ou asservis pour devenir les esclaves des Démons.  


Sur ces mondes, le corps humain devint inconstant, des mutations constantes transformant la forme des hommes et des femmes en quelque chose de totalement étranger. Cruauté, brutalité et souffrance sont les seules constantes de cet âge - c’est l’anomie galactique à laquelle s’opposait l’Empereur et l’horreur des ténèbres que la [[Vérité Impériale]] s’employait à tenir à distance.
Le Khagan envoya deux Hordes à la poursuite des Orks, avec l’ordre de rassembler les Peaux-Vertes vers le nord, où une série de chaînes de montagnes basses connues sous le nom de Grinders leur donnera l’occasion de saigner et de scruter l’ennemi avant son annihilation. Les troupes restantes furent dispersées dans tout le système, chacune assigné à un monde pour dégager la propagation vers l’extérieur à partir de sa position sur Chondax Prime, à commencer par la planète naine Kren et les mers peu profondes de Shaln. Dans chaque cas, leurs ordres étaient simples : pourchasser l’ennemi, le saigner et user sa volonté de résister avant l’anéantissement final une fois que toute sa race aura été révélée au grand jour et mise au pilori pour l’abattage. Le Khagan est resté que peu de temps sur le Monde Blanc avant de partir pour rejoindre la campagne ailleurs, toujours à la recherche de nouveaux territoires de chasse et refusant, peut-être, d’être lié par la corvée du commandement stratégique. Les White Scars semblaient n’avoir besoin que de peu de surveillance - une fois leur destination assignée, chaque détachement disparaissait dans le vide. Les sentinelles et les aides logistiques impériaux du camp de guerre de Chondax Prime n’ont presque rien entendu les concernant jusqu’au rapport de la victoire finale sur un monde donné.


Si le maintien de la Vérité Impériale était un mal nécessaire à la domination galactique que l’Empereur cherchait à atteindre, elle a également servi à de nombreuses fins dans la croissance de l’Imperium, de l’éclatement des communautés qui partageaient des croyances communes susceptibles de s’opposer à Lui, à la création d’une égalité des chances telle que tout citoyen méritant puisse s’élever à la proéminence de son propre chef. De plus, en brisant le tribalisme et les luttes intestines que les différents groupes culturels entretenaient depuis des millénaires par la création d’une doctrine culturelle impériale unique, et en libérant la population impériale de la peur cosmique que les mortels ressentent lorsqu’ils contemplent l’immensité de la galaxie, Il a permis à toute l’humanité de se concentrer sur le seul objectif du rêve impérial. Ces causes sont toutes nobles et rationnelles, bien qu’elles soient éclipsées par ce qui semble avoir été le plus grand avantage, comme l’ont observé ceux qui étaient conscients du [[:Vérité Impériale#Le Grand Mensonge|Grand Mensonge]]. Toutes les religions, anciennes ou ésotériques, rencontrées par la Grande Croisade en deux siècles avaient un point commun: leur culte attire l’attention des puissances du Warp. Les religions organisées, les cultes de la personnalité, l’adoration des rois-dieux et des Xenos, tout cela, par le biais de moyens éthérés, donne du pouvoir à des êtres que les fous décrivent comme les "Vrais Dieux".
C’est peut-être la nature indépendante des opérations des White Scars qui fit en sorte que le manque de communications de l’extérieur du système de Chondax passa presque inaperçu au cours des premières années de la campagne. Après l’arrivée de deux autres Hordes, détournées des zones de guerre dans l’extrême sud galactique, les White Scars et leurs alliés n’ont reçu aucune autre communication d’aucune sorte de l’Imperium. Pour toute autre Légion, une telle situation aurait été beaucoup plus préoccupante, mais la V<small><sup>e</sup></small> Légion a longtemps été habituée à opérer loin de la surveillance de la Grande Croisade et de ses maîtres lointains. Ils n’ont guère prêté attention à l’absence de demandes de rapports de situation et de manifestes logistiques, et se sont plutôt concentrés sur la tâche qui les attendait. Certains pensaient que c’était l’œuvre de [[tempête Warp|tempêtes Warp]] transitoires ou d’autres phénomènes qui avaient amené leurs Astropathes à se taire, car de tels événements étaient loin d’être inconnus en marge de l’espace impérial, tandis que d’autres blâmaient l’éloignement du système de Chondax, loin de l’objectif principal de la Grande Croisade. De nombreux membres du commandement de l’Auxilia étaient moins optimistes face à une telle violation du protocole standard, le Stratège Gygan déposant un certain nombre de plaintes officielles à Jaghatai Khan lui-même à ce sujet, mais le Khagan ne lui a pas prêté attention. Il s’était pleinement engagé dans les combats, cédant à la libération qu’un tel abandon sanglant lui apportait, une attitude qui prévalait dans une grande partie de la V<small><sup>e</sup></small> Légion.


Il ne serait pas absurde de penser que l’une des motivations secrètes de l’Empereur, en promulguant la Vérité Impériale, était d’affaiblir les fils qui lient l’Humanité aux immondes sentiments de l’Empyrée, et de briser l’emprise des Puissances de la Ruine. Étant donné l’importance vitale de faire de la Vérité Impériale une doctrine galactique universelle, les moyens pris par l’Empereur et le [[Malcador le Sigillite|Sigillite]] pour s’assurer de son application ont été nombreux et, dans certains cas, extrêmes. Cependant, leur but constant indique que certains objectifs justifiés sont servis, ce qui pourrait être insondable pour des intelligences humaines inférieures. Cet objectif était de supprimer à tout prix toute connaissance de la nature surnaturelle du Warp. À cette fin, des organismes spécifiques et secrets ont été créés et, pendant la durée de la Grande Croisade, ils y sont parvenus dans une large mesure.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Keeping the Darkness at Bay'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Ce n’était pas le seul problème à mettre la campagne en péril, car au fil des années, d’autres incohérences étranges commencèrent à se manifester. Les forces Orks, depuis longtemps tombées dans l’ancien conflit interne commun à leur race, et divisé en clans après la chute de Fléau Noir sur Chondax Prime, firent preuve d’un curieux sens de la stratégie. Partout où les Confréries éparpillées des White Scars étaient sur le point d’écraser une faction, ils en trouvaient continuellement une autre qui menaçait leurs flancs, les forçant à retarder la frappe finale. Même à l’échelle interplanétaire, les Orks semblaient capables de réagir aux changements de déploiement des White Scars bien avant d’en être conscients, avec des bandes de guerre traversant soudainement des planètes qui virent les Confréries des White Scars bloquées et forcées de se replier sur la défensive. À un moment donné, deux des macro-arches de la Marine Impériale furent détruits lors d’opérations de transport pour un bataillon de la Garde Séraphine - 3 000 hommes d’armes perdus lorsqu’une meute de vaisseaux de combat Orks tomba sur l’engin pendant le ravitaillement en carburant et submergea le croiseur ''Broken Ladder''.


==Les Acteurs de l’Illumination==
D’autres défaites marquèrent la campagne, comme beaucoup de victoires, mais il y avait toujours un facteur inconnu en jeu qui transformait ce qui aurait dû être des victoires décisives en succès pyrrhiques. La Confrérie des Faucons Rouges, ayant passé la plus grande partie d’une année terrane standard à harceler les clans Orks sur Honderal et en les séparant avant de chercher à écraser chaque clan isolé, constata que ses efforts ont été vains lorsqu’une série de tremblements de terre et d’affaissements inattendus a forcé plusieurs clans à se joindre à d’autres bandes de guerre voisines. Dans les déserts d’Eshmun, les Confréries du Serpent Enroulé et du Bouclier Stellaire étaient engagées dans une bataille pour pousser un ost blindé Ork dans un défilé où les ingénieurs Charonides avaient planté suffisamment de charges de phosphex pour anéantir l’ennemi, seulement pour qu’une bande d’Orks beaucoup plus petite tombe dans le piège avant que la force principale ne puisse être attirée à portée. Pire encore, dans tout le système, une maladie étrange s’était emparée d’un grand nombre de seigneurs de guerre et de chamans Orks, dont beaucoup succombaient à une folie engendrée par le Warp que les White Scars n’étaient pas équipés pour affronter. Heureusement, les Sœurs du Silence qui accompagnaient la flotte réussirent à réprimer plusieurs de ces éclosions psychiques, mais elles étaient éparpillées, et plusieurs forces des White Scars subirent de lourdes pertes pour faire face à de telles flambées. À l’époque, la plupart des commandants blâmaient la défaite écrasante infligée à la race Ork à Ullanor, mais ce n’était peut-être pas la seule cause, car le Warp faisait rage autour des étoiles de Chondax.
Les plus connus de ces organismes agissant en faveur de la Vérité Impériale étaient les outils de la vaste machine de propagande de l’Imperium. Les [[Itérateur]]s, un ordre de rhétoriciens, de philosophes et d’éducateurs, ont été formés dans le but exprès de propager le message de la Vérité Impériale tout au long de la Grande Croisade. Ils exerceraient leur métier sur chaque monde conforme entrant dans l’Imperium, et renforceraient la sécularité et la rationalité des principes de la Vérité Impériale sur les mondes faisant partie de l’Imperium depuis des décennies ou des siècles. Les itérateurs étaient recrutés parmi les enseignants les plus érudits, à l’esprit vif et à la langue d’argent de Terra, des hommes et des femmes formés sous la direction de Malcador le Sigillite pour avoir une croyance si ferme en la Vérité Impériale et une compréhension si fine de la rhétorique, du débat et de la diplomatie que lorsqu’ils prononçaient leurs oraisons, ils pouvaient étouffer tout argument, aussi sensé soit-il, allant à l’encontre de leur dogme spécifique.
 
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Pourtant, pour chaque contre-temps, il y avait un triomphe, une chasse glorieuse comme celles que les White Scars avaient entreprises dans les premières années de la Grande Croisade. Sur Teras, trois Confréries de la Horde du Noyan-Khan Krenak se battirent pendant quatre jours à la poursuite d’un ost Ork monté sur des motos recouverts d’huile à travers des plaines de glace sans fin ravagées par les tempêtes. Sur Alkonost, le Noyan-Khan Asudai, avec la Chevalier-Centura Merovin derrière lui, affronta un Pysker chaman dans les profondeurs des vastes cavernes que les Orks avaient infesté sur ce monde. Herkon vit le plus grand affrontement blindé de l’histoire des White Scars avec des escadrons de chars d’assaut Sabre, des chars de combat [[Predator des Legiones Astartes|Predator]] et des chars [[Sicaran des Legiones Astartes|Sicaran]] qui combattirent aux côtés des Dracosans des Béliers de Saturne contre une masse de béhémoths faites de ferrailles. Pendant tout ce temps, le Khagan était partout, avec des nouvelles de lui au combat, sur les planète jumelles d’Irra aux lunes de Phemus, des récits de ses prouesses qui stimulèrent les White Scars malgré les épreuves qu’ils enduraient.
|<center>'''Mythes et monstres<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Of Myths and Monsters'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>'''</center>
 
Les arcanistes historiques de Malcador le Sigillite ont identifié certaines similitudes d’aspect entre les créatures décrites dans les myriades de mythologies de l’Ancienne Terra et les manifestations courantes des entités du Warp. Parmi les nombreux exemples d’attributs que les Démons partagent avec les monstres des premiers temps de l’humanité, on trouve la soif de vivre des vampires, la cruauté gratuite des tigres et la puanteur rance des trolls. Il est difficile de savoir lesquelles de ces créations mythologiques étaient de simples fabrications, et lesquelles peuvent être véritablement attribuées aux Démons.
Malgré les victoires que chaque année apportait, les incohérences rencontrées au cours de la campagne commençaient lentement à s’accumuler, et un maître de la stratégie tel que Jaghatai Khan ne pouvait s’empêcher de les voir. Alors que les combats sur Chondax commençaient à tirer à leur fin, les différents registres tenus par les White Scars montraient un malaise croissant chez le Khagan et dans les échelons de commandement. Sept ans s’étaient écoulés depuis leur arrivée, sept ans de combats qui avaient vu le système de Chondax presque complètement débarrassé de la souillure Ork. Pourtant, il n’y avait toujours aucune nouvelle de l’Imperium ni d’Horus, ni pour soutenir leurs efforts, ni pour condamner la longueur de leur campagne. Aucun navire d’au-delà de Chondax n’était arrivé, et les White Scars et leurs alliés avaient épuisé une grande partie de leurs stocks de munitions et d’autres fournitures essentielles. Les quelques vaisseaux qui avaient été envoyés vers l’extérieur, pour éliminer l’interférence des tempêtes Warp qui soufflaient sur les bords du système de Chondax, n’étaient pas revenus. Alors qu’autrefois la chasse était tout ce qui importait au Khagan et à ses fils, les Orks étaient à présent trop diminués pour éclipser son inquiétude. Les quelques rapports que nous avons de cette époque suggèrent que Jaghatai Khan savait que quelque chose d’important se passait dans l’Imperium. Au moyen d’un talent latent ou d’une prémonition subtile, il savait qu’il était temps pour les White Scars de quitter Chondax et de chercher des réponses. Il avait fait ce que l’honneur lui demandait et avait tenu parole à Horus, son ami et Maître de Guerre. On lui devait des réponses.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Veil Closes (5964 Standard Fractionals Before)'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
 
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<center>'''<u>L’Hydre en Guerre<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Hydra at War'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
La taille et l’organisation du contingent de l’Alpha Legion affecté au système de Chondax demeurent difficiles à certifier. Les informations fournies par les ''Écailles Asymétriques'' et d’autres sources de l’Imperium ne concordent pas avec le compte rendu des White Scars présents lors de cet engagement, bien qu’il faut aussi noter que plusieurs de ces White Scars qui ont enregistré leurs souvenirs des événements se sont contredits les uns les autres. Telle est la nature de l’Alpha Legion, rodée pour ainsi dire à la tromperie et à la ruse. Il est probable qu’une grande partie de la confusion était une tactique de combat intentionnelle. C’est pourquoi l’auteur a choisi d’inclure une liste complète des forces enregistrées comme forces in-situ par toutes les sources. Les actifs qui ne peuvent être confirmés que par l’une des nombreuses sources et qui doivent donc être considérés comme des erreurs potentielles ont été notés comme tels.
 
*'''La Flotte de l’Alpha Legion :'''
La flotte de l’Alpha Legion, qui a réussi à déployer une flottille de combat contre plusieurs Légions dans des sections disparates de la galaxie et à maintenir une supériorité numérique, s’est révélée beaucoup plus importante que toutes les estimations antérieures à la Pré-Hérésie et comportait deux composantes distinctes dans Chondax. La première d’entre elles était composé de plusieurs escadrons de petits destroyers rapides. Ces escadrons ont intercepté tout le trafic à destination du système de Chondax et on présume qu’ils sont responsables de la destruction de plus d’une douzaine de navires marchands ainsi que de quatre cargos-arches impériaux, et d’un croiseur Thousand Son qui a échappé au Sac de Prospero cherchant refuge chez les White Scars. On estime qu’il n’y avait pas plus de 100 vaisseaux, tous approvisionnés par les stations Tenebrae et actifs à partir d’un certain point au début de 001.M31.
 
Le deuxième déploiement de la flotte comprenait au moins 600 vaisseaux de classe capitale et plus de 1 000 navires de plus petites tailles. Cette deuxième flotte n’était prévue qu’en dernier recours, et représente la première étape de la déviation de l’Alpha Legion par rapport aux ordres d’Horus - car il est évident qu’elle a été formée dans l’intention d’engager et de détruire la flotte des White Scars dans une guerre ouverte et spatiale. Assemblées pendant les années que les White Scarss ont passé en campagne à Chondax, on pense qu’elle n’est pas entré en service avant le milieu de 006.M31, date à laquelle elle s’est positionné dans le système voisin d’Angvor. Il faut noter que de nombreux récits tirés de ceux qui ont participé aux combats ultérieurs à Chondax montrent clairement qu’un grand nombre des navires déployés par l’Alpha Legion n’étaient pas des vaisseaux de combat spécialisés, mais plutôt des transporteurs de marchandises en vrac et d’autres engins non destinés au combat, habilement déguisés et munis d’un minimum d’armements. D’autres navires utilisés par l’Alpha Legion, détruits plus tard au combat et analysés, ont été identifiés comme appartenant à l’origine à d’autres Légions et ont été portés disparus bien avant le commencement de l’Hérésie Horus.
 
*'''Actifs de l’Alpha Legion :'''
Comparé au vaste déploiement naval effectué à l’intérieur et autour du système de Chondax, le nombre de troupes terrestres engagées par l’Alpha Legion est relativement faible. D’après les rapports de combat des quelques rencontres en surface connues et l’information contenue dans les ''Écailles Asymétriques'', le nombre total d’Alpha Légionnaires présents dans le système de Chondax ne dépassa probablement pas les 30 000. Pour la plupart, cette force a été divisée en groupes beaucoup plus petits, chacun chargé de surveiller une partie du système de Chondax, bien que deux plus grands avant-postes cachés sur la quatrième lune du géant gazier Phemus et le monde de Byfrust détenaient probablement des forces de réserve plus importantes. En plus de ces forces, il y avait aussi de petits cadres en garnison à bord des postes Tenebrae, mais ces troupes ne prirent pas part à la grande bataille au sein du système de Chondax. Cependant, les dossiers indiquent que plusieurs des stations Tenebrae ont inclus un petit nombre de Word Bearers dans leur garnison. Ces troupes spécialisées semblent avoir été liées aux efforts de l’Alpha Legion pour maintenir le système isolé des déplacements et des communications Warp.
 
*'''Commandement et Contrôle :''' 
Même avec toutes les ressources dont nous disposons maintenant à la suite de la défaite d’Horus, on ne sait toujours pas qui commandait la force opérationnelle de l’Alpha Legion à Chondax. Certains rapports d’après-action rédigés par des vétérans de l’incident ont affirmé qu’Alpharius lui-même était présent, bien que ces récits soient souvent contradictoires, le plaçant dans des endroits très différents en même temps. Étant donné le penchant du Primarque de l’Alpha Legion pour les pièges d’orientation et le caractère divertissante de l’incident à Chondax, il est peu probable que le Primarque lui-même ait supervisé le combat. Le seul autre aperçu disponible sont les ''Écailles Asymétriques'', et cette source d’information doit être considérée comme d’origine douteuse, qui liste le commandant à Chondax uniquement sous le pseudonyme de "Desidero", probablement un chiffre interne ayant un sens dans la hiérarchie de l’Alpha Legion.
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==Ombres et Malveillance==
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 40%; float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px; margin-bottom: 3px;"
|<center>'''<u>Les Boucles du Serpent<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Hydra's Coils'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
Horus avait bien préparé ses plans pour Chondax et les White Scars. Il savait comment manipuler au mieux Jaghatai Khan et ses fils, et comment les avoir à ses côtés. Avec l’exécution parfaite de ses plans pour le système de Isstvan, pour Prospero et une douzaine d’autres premiers conflits, l’échec de ses projets à Chondax est une maladresse notable. Cependant, ce n’est pas un échec qui est entièrement la faute d’Horus, car la ruine principale dans ce plan fut la confiance mal placée du Maître de Guerre dans l’Alpha Legion. Pour des raisons finalement connues seulement d’Alpharius lui-même, l’Alpha Legion a choisi de ne pas tenir compte de plusieurs facteurs clés du plan. Elle a permis aux deux Légions d’en venir aux mains à plusieurs reprises, bien que des tentatives aient été faites pour dissimuler ces actions ; elle a permis de rétablir les communications trop tôt, avertissant le Khagan de la trahison dans l’Imperium ; et elle a forcé une confrontation armée avec les White Scars. 
 
De tous ces échecs, c’est le dernier qui est le plus révélateur, la seule chose qu’Horus avait cherché à éviter, car il savait que toute tentative de forcer le Khagan et les White Scars à faire ce qu’il souhaitait aboutirait au désastre. Pourtant, l’Alpha Legion a ignoré ces souhaits. Supposer que l’Alpha Legion s’est laissée emporté par une simple folie est risible, surtout après l’habileté avec laquelle elle a mené les premières étapes de la campagne. Non, ce n’est pas un simple acte de folie indiscipliné comme on aurait pu l’attendre des berserkers d’Angron, mais un acte de trahison volontaire et malveillant. Pour une raison quelconque, une faction de l’Alpha Legion voulait que le plan d’Horus échoue, mais pas trop afin que la guerre se prolonge et refuse une victoire rapide à l’un ou l’autre des deux camps.  
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Bien que considéré comme un succès retentissant du point de vue de la bienveillance de la Grande Croisade, sur de nombreux mondes, le discours des Itérateurs a été perçu comme de la grandiloquence et de la magnificence, car il n’est pas facile de modifier des règles et des croyances profondément ancrées en introduisant de nouveaux concepts, souvent incendiaires. Le maître de Jungmagr aurait dit, à propos de l’armée d’Itérateurs qui s’était répandue dans sa population après cette sanglante Conformité :
Pendant sept ans, les White Scars s’étaient perdues dans une guerre soigneusement arrangée et orchestrée dans le seul but de les garder occuper à Chondax. La vraie cause du retard des White Scars réside dans les actions de l’Alpha Legion. La XX<small><sup>e</sup></small> Légion n’était pas restée les bras croisés pendant que leurs anciens frères se frayaient un chemin à travers les nombreux mondes du système de  Chondax. À partir de leurs redoutes cachées, ils ont lancé une campagne furtive dans le but d’annuler tous les gains stratégiques réalisés par les White Scars. Là où les Orks ont été piégés, l’Alpha Legion organisa des raids pour les libérer des pièges des White Scars. Là où les Orks se massaient pour des attaques suicidaires sur les guerriers de la V<small><sup>e</sup></small>  Légion, l’Alpha Legion assassina des [[Boss de Guerre|seigneurs de guerre]] clés de Xenos pour empêcher les White Scars de livrer une bataille décisive. Sous prétexte d’événements naturels et de catastrophes, les fils d’Alpharius ont remodelé les mondes pour mieux répondre au plan qu’ils avaient établi pour le conflit. Peu à peu, les White Scars s’étaient éparpillés sur une douzaine de mondes, s’étalant et s’usant sous l’effet d’une guerre continuelle et, si nécessaire, de petites victoires leur furent accordés pour les garder motiver.
 
''« Mieux vaut des crocs qui nous transpercent que la langue mielleuse de ces serpents pour nous faire changer d’avis, car le serpent est la racine de nos maux et les malheurs nous frappent désormais »''.  
Il y avait peu de stratagèmes jugés trop extrêmes pour les infiltrateurs de l’Alpha Legion chargés de distraire et de disperser clandestinement les unités de combat des White Scars. Cependant, les ordres qu’Alpharius avait reçus d’Horus indiquaient clairement qu’ils devaient prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter toute confrontation avec la V<small><sup>e</sup></small> Légion. Horus avait exigé qu’aucun Légionnaire des White Scars ne soit blessé à moins que ce ne soit absolument nécessaire. Pourtant, en comparant les rapports des White Scars de la Campagne de Chondax et les informations fournies par les ''Écailles Asymétriques'', il semblerait que même cette directive ait été violée à plusieurs reprises. De toute évidence, les navires envoyés par les White Scars pour franchir les tempêtes Warp qui entouraient le système semblent tous avoir été pris et détruits par l’Alpha Legion. On ne sait toujours pas ce qu’il est advenu de leurs équipages, mais il est probable que ceux qui ont survécu à l’abordage de l’Alpha Legion ont été torturés pour obtenir des informations et exécutés. Ajoutez à ce nombre un certain nombre de patrouilles des White Scars disparues au combat, très probablement éliminées à la suite des opérations de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion. La plupart de ces incidents sont probablement le résultat de mesures prises pour éviter d’être détectés, mais d’autres semblent plus aveugles et malveillants, la cruauté occasionnelle d’un prédateur jouant avec sa proie avant le coup de grâce.
 
Parmi ces divers incidents, deux méritent d’être soulignés, non seulement pour leur impact sur les White Scars et la Campagne de Chondax dans son ensemble, mais aussi comme des exemples des actes auxquelles l’Alpha Legion était prête à commettre dans l’accomplissement de sa mission. Le premier de ces incidents se produisit dans les premières années de la campagne, pendant les combats sur Shain. Ici, au milieu des mers peu profondes et légèrement acides qui dominaient le monde, le Noyan-Khan Nogai mena une campagne d’éradication très réussie. Plus que n’importe lequel de ses frères Khans, Nogai avait maîtrisé l’art de traquer les tribus de Hain, tirant pleinement parti de ses meutes de chasse de Légionnaires de reconnaissance et de vétérans des Griffes de Burkhut pour isoler et piéger les parties les plus faibles de la horde Ork sur Shain. La vitesse de sa campagne personnelle était telle qu’il reçut des éloges du Khagan lui-même, et poussa les autres Hordes à des exploits toujours plus grands après chaque triomphes. En tant que tel, il représentait une menace grave pour la mission de l’Alpha Legion de retarder les White Scars, car si les White Scars prenaient trop d’élan au début de leurs efforts pour anéantir les Orks, il deviendrait pratiquement impossible de les ralentir par des moyens secrets. Ainsi, plutôt que d’employer des méthodes plus subtiles, l’Alpha Legion s’est tournée vers des moyens plus directs.
 
Au plus fort des combats sur Shain, lors de la bataille du grand récif de l’ouest où la puissance rassemblée de la Horde de Nogai utilisa une combinaison de frappes des Confréries montées sur Motojets et de pièges et embuscades tendus par les [[Griffes du Faucon]], Nogai tomba. Son corps fut découvert après la bataille, une victoire posthume s’ajoutant à son long palmarès, et à l’époque, on supposait que sa mort avait été causée par la bataille contre les Orks. C’était en fait le travail d’un cadre de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion sous le commandement d’un guerrier portant le titre d’"Interfector", attaquant en embuscade et laissant peu de chance au guerrier White Scar de se défendre.
 
Pour autant qu’il soit facile de le vérifier, il s’agit peut-être du premier cas où l’un des Legiones Astartes commis délibérément un acte de guerre contre un autre, comme ce fut le cas en 002.M31. Ce sombre honneur pourrait bien avoir fait partie de l’objectif de l’Alpha Legion sur Shaln, pour tester ce nouvel ennemi en vue d’une entreprise future autant que pour freiner les progrès des White Scars dans leur mission. Certains parmi les vétérans des Griffes du Faucon ont soulevé des inquiétudes quant à la nature de son embuscade, la considérant trop propre et bien préparée pour des Orks, et ils notèrent l’absence de cadavres Orks autour du Khan tombé au champ d’honneur. Mais sans raison de suspecter un acte criminel, ces préoccupations furent ignorées et la Horde s’est retirée du combat pour accomplir les rituels appropriés en raison de la mort d’un Khan et d’un chef de guerre honoré, permettant aux Orks de se regrouper sur Shaln.
 
Plus important encore que la mort du Noyan-Khan Nogai fut le Massacre de Phemus. Bien qu’à l’époque beaucoup aient négligé l’incident, il est considéré par la plupart des chercheurs qui ont étudié le conflit de Chondax comme le point tournant, l’action qui a vu la longue campagne secrète prendre fin.
 
Phemus était un géant de gaz froid sur le bord même du système, en orbite autour de l’étoile tertiaire jaune. Le géant gazier lui-même n’avait aucun intérêt stratégique, mais sur près de 30 lunes, il y en avait sept d’une taille et d’une densité atmosphérique suffisantes pour accueillir des populations orkoïdes, et de façon plus significative, mais inconnue des White Scars, c’était l’une des plus grandes forteresses de l’Alpha Legion dans le système. La purification des lunes de Phemus avait été assignée à la Confrérie de la Serre par le Khagan, environ six mois avant l’incident. Une grande partie des combats s’était concentrée sur la deuxième et la huitième lunes, mais sur la quatrième, un petit orbe volcanique, était également capable de subvenir aux besoins d’une population et montrait des faibles signes d’une présence inconnue.


Bien que de nombreuses Conformités aient pu sembler pacifiques grâce au travail des itérateurs, bien souvent c’est la menace des [[Bolter]]s des [[Legiones Astartes]] aux côtés des Itérateurs qui a fait plier les mondes, plutôt que l’éloquence et la logique. Comme le dit l’adage pré-Imperium, ''« un esprit changé contre sa volonté est toujours du même avis »'' et, en tant que tel, il aurait fallu l’écouter plus attentivement, car dans la hâte de passer à de plus grandes conquêtes, la Grande Croisade a laissé derrière elle une série de mondes prêts à rejeter les platitudes des Itérateurs, mûrs pour que l’influence de l’Étranger et du Démagogue s’envenime et fermente la rébellion.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : The Actors of Illumination'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Comme l’une des dernières actions de la campagne, avec une grande partie du reste du système déclaré libre de la souillure Xenos, des éléments de la Confrérie de la Serre ont été affectés à balayer la quatrième lune. À l’insu des White Scars, Phemus IV était l’hôte de la seconde des grandes forteresses de l’Alpha Legion dans le système de Chondax, une construction soignée et lourdement protégée, enterrée sous la cendre et la roche de cette lune inhospitalière. C’est là que se trouvait un chapitre entier de l’impénétrable Alpha Legion, destinée à servir de réserve stratégique en cas de besoin urgent, ainsi que de moyen de soulager les divers cadres d’infiltrateurs à l’œuvre dans tout Chondax.


===Ses Griffes===
Alors que plusieurs cadres de la Confrérie de la Serre approchaient de la base cachée, l’Alpha Legion fut forcée d’agir. Les White Scars, occupés à chasser les petites bandes d’Orks présentes sur Phemus IV, n’étaient pas préparés aux embuscades soigneusement planifiées que l’Alpha Legion leur tendit et devinrent rapidement leur proie. Une courte et vicieuse bataille à sens unique éclata sous le ciel cendré de Phemus IV, l’un des premiers à dresser frère contre frère dans un combat ouvert. Pris par surprise et ne s’attendant pas à affronter un ennemi qui leur ressemblait, les White Scars sont rapidement devenus la proie des couteaux tranchants des Chasseurs de Têtes expérimentés de l’Alpha Legion, bien que quelques membres de la Confrérie de la Serre aient réussi à s’en extirper et à monter une brève défense. Mais ils étaient condamnés en fin de compte. Au lendemain de leur victoire, l’Alpha Legion a déclenché une série de glissements de terrain et de coulées de lave pour couvrir les traces de la bataille, laissant les White Scars ensevelies dans les cendres après avoir enlevé leurs propres morts.  
Les Griffes de l’Empereur et, sur ordre du Sigillite, la police secrète grisonnante connue sous le nom d’[[Élucidateur]]s, étaient considérés comme les principaux exécuteurs armés de la Vérité impériale. Étant aux côtés de l’Empereur pendant les [[Guerres d'Unification]] et la Grande Croisade, il était naturel que la Legio Custodes soit son arme de prédilection lorsqu’il intervenait personnellement dans des affaires ésotériques, aucun ordre donné par le Maître de l’humanité n’étant au-delà de la capacité des Custodes à l’exécuter. Sans reproche, la Legio Custodes avait la main plus légère que n’importe quelle autre force impériale lorsqu’il s’agissait de manipuler les artefacts interdits et dangereux de l’occulte. Il était de leur devoir d’appréhender et d’interroger les personnes connaissant les sciences des arcanes et ayant accès à des [[Archéotechnologie]]s interdites, d’apprendre tout ce qu’elles pouvaient et de s’emparer de toutes les reliques dignes d’être étudiées ou utilisées par l’Empereur et ses techniciens dans le futur. Si la plupart de ces personnes étaient sommairement exécutées une fois leurs secrets arrachés, quelques-unes avaient de la valeur et se voyaient offrir le choix de servir le Maître de l’Humanité plutôt que d’être mises à mort.


Les [[Soeur du Silence|Sœurs du Silence]] étaient connues pour être des traqueuses de sorcières, et bien qu’elles aient servi leur objectif discret de chasser des [[Psyker]]s humains de valeur pour les Chœurs de l’[[Adeptus Astra Telepathica|Astra Telepathica]], il leur était également loisible d’enquêter plus avant sur les activités d’un Psyker rebelle. Ces enquêtes révélaient souvent l’utilisation malveillante d’un Psyker en développement par un [[Cultes Warp de l'Âge des Ténèbres|culte]] ou par l’abus de pratiques anciennes et interdites de la part d’un dominant local. Que ces événements soient accidentels ou intentionnels, le fait d’avoir touché l’autre côté entache un Psyker et toutes les personnes avec lesquelles il a été en contact, ce qui entraîne le déchaînement de la colère des Sœurs du Silence sur une localité sous la forme d’équipes de [[Poursuivante]]s, d’escadrons de [[Motoket Erinye|Motojets Erinyes]] et du redoutable Vaisseau furtif, [[Diviseur]]. Lorsque la mort était la seule solution disponible, l’[[Officio Assassinorum]] pouvait également être employé, mais dans les rares cas extrêmes où la mort était nécessaire pour mettre fin à un monde entier pour la perfidie de ses accords avec les entités du Warp, les Titans de l’[[Ordo Sinister]] pouvaient être déchaînés, apportant la ruine partout où ils passaient.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : His Talons'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Ce n’était pas la première fois que l’Alpha Legion éliminait des intrus, Pourtant, à ce stade de la longue campagne, les retards continus et les événements étranges en avaient laissé beaucoup parmi les échelons de commandement des White Scars méfiants. Pour la première fois, une enquête complète a été entreprise, un Khan s’est attelé à la tâche de découvrir le sort de la Confrérie de la Serre. Avec la Confrérie de l’Orage maintenant sur Phemus IV à la recherche de réponses et l’infestation Ork du grand système de Chondax presque entièrement purgée, il a dû sembler aux commandants de l’Alpha Légion qu’il ne leur restait plus grand-chose à accomplir dans le secret. Malgré cela, il y a une certaine incertitude quant à savoir si ce qui a suivi était un choix délibéré au nom d’une Alpha Legion unifiée, ou une situation qui leur a été imposée par les actions d’une faction renégate au sein de la Légion. Mais pour une raison quelconque, le voile de silence qui était tombé sur Chondax s’est soudainement levé.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - Shadows ans Spite (137 Standard Fractionals Before)'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>


==Elucidatum==
==Le Voile se Lève==
Au lendemain de l’Hérésie d’Horus, de nombreux mystères ont été élucidés grâce à des recherches dans les archives du Sigillite. Dans l’archivum souterrain scellé d’Azure-Locus-CI-yδ, les archives conservées des activités de la police secrète de Malcador - les soi-disant Officiers de l’Élucidation - ont été trouvées, corroborant des rumeurs longtemps rejetées comme de simples propos alarmistes.
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 40%; float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px; margin-bottom: 3px;"
|<center>'''<u>Tenebrae 9-50<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - Tenbrae 9-50'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
Les installations Tenebrae de l’Alpha Legion sont un autre visage du mystère de cette Légion discrète. Construites en secret pendant les dernières années de la Grande Croisade, les quelques unes qui ont été découvertes ont montré des indices de technologie inconnue et de projets de recherche qui se sont penchés sur des mystères depuis longtemps jugés trop dangereux pour une exploration non autorisée. Tenebrae 9-50 était l’une des nombreuses installations dont l’objectif, du moins en partie, semble avoir concerné le système de Chondax, et a fournit une autre allégorie alléchante sur le conflit qui se déroulait au sein même de l’Alpha Legion.  


L’[[Ordo Elucidatum]], connu familièrement sous le nom d’Elucidateurs ou d’Intendants, avait deux fonctions: ouvertement, comme contributeurs apparents à la bureaucratie de la Grande Croisade, et secrètement, comme iconoclastes, censeurs et assassins. Au grand jour, les Elucidateurs se déplaçaient librement parmi les [[Flotte Expéditionnaire|Flottes Expéditionnaires]] de la Grande Croisade, agissant comme scribes de données pour les bureaux des itérateurs, futurs [[Gouverneur Planétaire|Gouverneurs Planétaires]] et recenseurs de l’[[Administratum]]. Le travail de l’Elucidatum était essentiel pour passer au crible et analyser les données recueillies auprès des civilisations nouvellement conformes ; catégoriser, examiner et fournir des informations démographiques utiles à ceux qui commandent maintenant, ou guider doucement la rhétorique requise des itérateurs pour assurer une transition plus efficace vers l’autorité impériale.
À peu près au même moment que la fin soudaine de l’absence des communications qui avait handicapé les White Scars depuis le début des combats dans le système de Chondax, Tenebrae 9-50 fut [[Alpharius Omegon#La Destruction de l’Installation Tenebrae 9-50|complètement détruite]]. Il est difficile de croire que ces deux incidents ne sont pas liés. Il est plus probable que l’installation Tenebrae 9-50 a servi de pivot au réseau de stations autour de Chondax et qui a alimenté les aberrations des tempêtes Warp qui ont encerclé le système, empêchant toutes les communications d’atteindre les White Scars. Si c’est le cas, alors c’est la destruction de Tenebrae 9-50 qui donna des nouvelles de l’Hérésie Horus à Jaghatai Khan, et non une volonté de l’Alpha Legion.  


L’accès illimité de l’Ordre aux banques de données des connaissances combinées de la Grande Croisade a joué un rôle déterminant dans l’objectif ultérieur de sa présence dans la galaxie. En analysant les données de recensement et en étant au courant des informations fournies par les ambassadeurs des mondes humains nouvellement découverts, les Elucidateurs ont pu déterminer le risque posé par les cultes religieux naissants ou réprimés après l’entrée en vigueur de la Convention. Ces informations facilitaient la poursuite de leurs véritables objectifs : l’assassinat des démagogues, la destruction des textes proscrits et la suppression de toute personne ayant une connaissance ou un contact avec les manifestations du Warp. Le mandat détenu par l’Ordo Elucidatum était souscrit avec le sceau du Sigillite lui-même, permettant aux Intendants, qui étaient eux-mêmes des guerriers experts et hautement spécialisés, de prendre immédiatement possession de tout commandement militaire ou de tout bien dont ils avaient besoin, autre que les Legiones Astartes, pour mener à bien leur mission.
Cette action, bien que finalement bénéfique à l’effort de guerre des Loyalistes, n’a été entreprise par aucun actifs connus des Légions Loyalistes. La station Tenebrae 9-50, située près du système distant d’Octiss, à une courte distance stellaire de Chondax, ne nous est connu que par les registres de l’Alpha Legion et les ''Écailles Asymétriques'', et même ses ruines ne furent pas découvertes par les forces de l’Imperium. Considérant ceci, il semble très probable que la station ait été détruite par une faction renégate au sein de l’Alpha Legion, soit pour des raisons qui lui sont propres, soit pour servir secrètement la cause des Loyalistes. Bien sûr, nous devons également considérer que toutes les preuves indiquant l’existence de Tenebrae 9-50, une station jamais retrouvée par les forces impériales, n’est peut-être qu’un autre mensonge fabriqué par l’Alpha Legion pour confondre et obscurcir son rôle dans la guerre civile de l’Humanité.  
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Dans tout le système de Chondax, les Astropathes rattachés à la flotte des White Scars furent frappés par une cacophonie de voix venu de l’au-delà après des années de silence. L’effet fut catastrophique, le tsunami soudain d’informations codées surchargea la psyché des Astropathes à bord de la flotte. Pendant quelques jours périlleux, les White Scars n’ont pas été capables de traduire correctement le sens des messages qu’ils recevaient, n’ayant que le ton sinistre de sous-entendu qui ne fit que nourrir un malaise grandissant. Les premières missives entièrement déchiffrées n’ont guère apaisé les inquiétudes du Khagan et de ses proches conseillers, car bien que contradictoires à l’extrême, ils parlaient tous de troubles civils dans l’Imperium, de Légions qui s’étaient retournées contre leurs frères. Face à une telle chose impensable, et sans renseignements vérifiés sur la situation, le Khagan pris la décision fatidique de retarder toute réponse. Qu’une ligne de conduite aussi inhabituelle ait été choisi, alors que les White Scars étaient connus pour leur prise d’initiative, montrait la profonde inquiétude qui assaillit Jaghatai Khan à ce moment. Il avait été isolé pendant des années, gardé à l’écart alors que les événements l’avaient dépassé de loin. Il ne pouvait pas savoir si c’était la vérité ou une fiction exagérée, qui était l’allié et qui était l’ennemi. Pire encore, ses propres entrées dans le journal de bord suggèrent qu’il n’était pas sûr de sa propre loyauté.


Ces missions étaient choisies et entreprises de manière indépendante, car le Sigillite avait recruté pour sa police secrète des guerriers très intelligents issus des meilleurs ordres militaires du système Sol, dans le cadre de ses premières initiatives visant à trouver des hommes et des femmes de nature curieuse susceptibles de débusquer les traîtres, les adeptes, les sorcières et ceux qui étaient contaminés par eux. Les Elucidateurs n’organisaient pas de procès, se fiant à la logique de leur Vérité et à la perspicacité des informations qu’ils compilaient pour sélectionner leurs cibles à "élucider".
La seule action prise par les commandants White Scars rassemblés alors que le Khagan luttait contre l’indécision, était d’ordonner un rappel de tous les moyens de combat du système de Chondax, en convoquant les Hordes à Chondax Prime au plus vite. Pourtant, dans toute la confusion causée par les nouvelles choquantes de la guerre entre frères dans l’Imperium et la surcharge des réseaux [[vox]] et des relais astropathiques à l’échelle du système par le simple volume de nouveaux signaux, peu notèrent qu’un certain nombre d’avant-postes et de détachements n’avaient pas accusé réception de l’ordre de rappel. Une discipline aussi laxiste dans les communications stratégiques était loin d’être inhabituelle parmi les White Scars à l’esprit indépendant, mais c’était là le premier signal de la terrible intention de l’Alpha Legion. Dans tout le système, alors que Jaghatai Khan se débattait avec ses doutes, les White Scars furent attaqués.


Bien que peu de gens connaissent vraiment les exploits des Elucidateurs, ils ont acquis une sombre réputation. Cette faction est responsable de l’incendie de Temples avec tous leurs adorateurs encore blottis à l’intérieur, et des pogroms de castes religieuses dans les campagnes sauvages d’innombrables mondes. Leur nom est rapidement devenu synonyme de génocide. La police secrète de Malcador a été autorisée à utiliser la sératoxine, un agent neurotoxique dispersé pour s’assurer que l’esprit de tous les témoins d’une incursion immatérielle, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou d’un enfant, soit totalement effacé et placé au-delà de tout espoir de souvenir. Destin cruel, le "destructeur de cerveau" laisse ses victimes à l’état d’enveloppes flétries, incapables de répondre à autre chose qu’à l’instinct autonome et aux signaux phototropiques.
Les premières agressions sont survenus aux confins du système de Chondax, où des escadrons détachés de l’importante flotte de l’Alpha Legion qui attendait à Angvor tombèrent sur des patrouilles isolées des White Scars. D’après le nombre de navires qui n’ont pas répondu à l’ordre de rappel de Jaghatai Khan et qui ont par la suite été portés disparus, on peut estimer qu’une trentaine de vaisseaux de classe capitale furent perdus. L’embuscade du groupe de patrouilleurs sous le commandement du Tenri-Khan Naran, seigneur du croiseur ''Eagle’s Claws'', est emblématique de ces engagements largement oubliés. Composé de quatre croiseurs légers : l’''Eagle’s Claws'', le ''Serengrel'', le ''Hawkstar'' et le ''Narsukh'', et accompagné par un petit groupe de destroyers, c’était la petite patrouille typique des White Scars durant les derniers jours de la campagne de purge. Elle détecta des signaux inhabituels dans les secteurs les plus inconnus du système, où l’orbite des étoiles Chondax Alpha-Prime et Chondax Alpha-Secundus voilait les scans [[Auspex]]. Les navires s’étaient déplacés pour enquêter, s’attendant à ne trouver rien de plus que quelques grossiers vaisseaux de combat Orks. Au lieu de cela, ils ont découvert un seul croiseur White Scar le long du bord du champ d’astéroïdes extérieur du système. L’embarcation White Scar était inerte et rapidement identifiée comme étant le ''Dark Moon'', qu’on croyait perdu pendant les premières années de la campagne.
Leurs atrocités ne se limitent pas à l’assassinat de familles impériales entières, car à mesure que la Grande Croisade progresse vers les confins de l’espace, les Elucidateurs se chargent d’anéantir les nombreux premiers cultes de l’Empereur au sein des flottes expéditionnaires. L’Intendant devint un croquemitaine ou un Gardien à craindre dans l’esprit des gens du peuple résidant dans le ventre des vastes vaisseaux de guerre de la Grande Croisade, les anciens réprimandant les enfants qui se conduisaient mal en invoquant son nom.  
Si l’on avait fait confiance à l’humanité pour qu’elle connaisse l’obscurité extérieure et la rejette de son propre chef, l’Ordo Elucidatum n’aurait pas été nécessaire. Des milliers et des milliers de morts et de massacres d’innocents simplement accusés d’association ou de croyance liés au Warp sans procédure régulière auraient pu être évités. Leur nombre de meurtres est une contribution directe au coût du Grand Mensonge.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Elucidatum'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>


===Les Légions Zélées===
Les White Scars n’avaient aucune raison de suspecter un acte criminel et ils s’approchèrent pour porter secours à leurs frères apparemment touchés et, alors qu’ils se rapprochaient, le ''Dark Moon'', se révélant être une carcasse brisée, explosa. La déflagration, très probablement le réacteur du vaisseau qui était surchargé, accabla la patrouille, laissant le ''Narsukh'' paralysé et l’''Eagle’s Claws'' avec des failles dans la coque et des incendies sur plusieurs ponts. Au même moment, un trio de croiseurs lourds de l’Alpha Legion sortit de sa cachette dans le champ de débris autour de Chondax Alpha-Secundus et ouvrit le feu sur les vaisseaux touchés. Dans l’intention de distraire les vaisseaux de l’Alpha Legion de leurs camarades assiégés, le ''Hawkstar'' et le ''Serengrel'' bondirent vers l’avant avec un coup d’accélération soudain pour engager les croiseurs lourds à courte distance, les destroyers les suivants dans leur sillage. Le passage à grande vitesse des croiseurs légers n’a pas fait grand-chose pour dissuader les lourds navires de guerre et laissa les débris du ''Serengrel'' à la traîne, son blindage pelée le long d’un de ses flancs avec des fuites visibles sur les scanners Auspex. Les destroyers à leurs talons n’ont guère mieux réussi, les frappes de torpilles qu’ils ont réussi à tirer avaient endommagé le bouclier avant du croiseur de tête, ralentissant son avance. Mais ils furent immolés par les canons lourds concentrés des autres vaisseaux de l’Alpha Legion.  
On pense que la Légion des [[Imperial Fists]] a également été subtilement employée par l’Empereur pour combattre la [[Démonologie]]. La nature des Imperial Fists est celle d’une adhésion stoïque au devoir, une loyauté zélée inscrite au cœur de leur code génétique, les protégeant de la corruption. Bien qu’ils soient connus pour être ses parfaits défenseurs, leur but n’était pas seulement de défendre ses murs, mais aussi l’âme de l’Imperium. Pendant la majeure partie de la Grande Croisade, l’Empereur a gardé la VII<small><sup>e</sup></small> Légion et son Primarque, [[Rogal Dorn]], à ses côtés. Contrairement à son frère [[Magnus le Rouge]], Dorn ne se laissait pas facilement convaincre de rechercher la connaissance pour elle-même, et on lui faisait confiance pour faire preuve de retenue et de prudence dans ses études. C’est pour cette raison que la rumeur veut que l’Empereur ait partagé avec Rogal Dorn, pendant des décennies, des secrets dont seuls quelques individus avaient connaissance, permettant ainsi au Prétorien de mieux comprendre la nécessité de la Vérité Impériale et l’urgence avec laquelle le véritable ennemi doit être combattu.


Au cours de la Grande Croisade, les Imperial Fists ont défendu la "Vérité Impériale" avec un zèle passionné. En rencontrant des sorciers et des prêcheurs profanes, ils ont compris et pu identifier les faiblesses de leur ennemi, et ont été les premiers à utiliser un arsenal de dispositifs [[Psyarkana]] capables de combattre l’influence du Warp. Au cours de la Grande Croisade, Rogal Dorn a accumulé l’un des plus grands dépôts d’arcanes de l’Imperium dans les vastes voûtes du [[Phalanx]], une ressource précieuse cachée à ses frères qui, bien qu’il ait été réticent à l’utiliser, s’est avérée très utile lors du [[Bataille de Terra|Siège de Terra]].
Ignorant les deux croiseurs légers alors qu’ils passaient devant, les navires de l’Alpha Legion convergèrent vers les deux vaisseaux endommagés, attaquant les flancs de l’''Eagle’s Claws'', qui ne pouvait riposter que faiblement avec ses quelques batteries en état de marche, tout en lançant un blizzard d’embarcations d’abordage vers la coque du ''Narsukh''. Avec peu d’options restantes, les deux croiseurs opérationnels des White Scars firent un second passage, se concentrant sur le vaisseau blessé de l’Alpha Legion. Passant devant sa proie à une vitesse difficile à égaler pour les vaisseaux de l’Alpha Legion, le tir de précision du ''Hawkstar'' ne réussit guère plus qu’à frapper l’épais blindage de la coque du vaisseau de l’Alpha Legion, et en retour, il subit le plus gros du tir de riposte. Avançant péniblement avec des trous dans sa coque et des vapeurs qui s’y échappaient, le ''Hawkstar'' ne pouvait pas faire plus que regarder le ''Serengrel'', en suivant son vecteur au-delà des vaisseaux de l’Alpha Legion, virer au dernier moment et frapper la proue dans le blindage affaiblie de sa cible, piégeant les deux vaisseaux ensemble dans un enchevêtrement d’épaves. Bien que le sacrifice du ''Serengrel'' ait paralysé l’un des attaquants, les vaisseaux restants de l’Alpha Legion massacrèrent l’''Eagle’s Claws'' tandis que le ''Narsukh'' restait silencieux et mort. Le ''Hawkstar'' fut forcé de se désengager aussi vite qu’il le pouvait, espérant distancer ses poursuivants en plongeant désespérément dans la couronne extérieure de l’étoile Chondax Alpha-Secundus, où les vaisseaux de l’Alpha Legion ont été présumés détruits par les radiations et la chaleur intense.


La [[Death Guard]] a également joué un rôle dans l’application de la Vérité Impériale. [[Mortarion]], dans sa haine de l’étranger et de sa sorcellerie, recherchait activement les mondes souillés par ce qu’il percevait comme l’influence nauséabonde du Warp. Sur ces mondes, il n’agissait pas en tant que Libérateur de [[Barbarus]], mais en tant que Faucheur, le Seigneur de la Mort venant à la tête d’un ost de Destructeurs de la XIV<small><sup>e</sup></small> Légion pour récolter les âmes de ceux qu’il considérait comme malades. Les guerriers de Mortarion ont été parmi les premiers à faire un usage généralisé de la torche à balles et des munitions dites "Anti-Psy" ou "Psy-Réactives". Pour Mortarion, la souillure de la magie Warp était la plus mortelle et la plus incurable des contagions, et constituait un fléau maladif qu’il fallait éradiquer sans relâche.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : The Zealous Legions'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Sur les planètes éloignées, où la taille même du système de Chondax imposait un décalage de plusieurs heures entre les transmissions vox conventionnelles, plusieurs des détachements au sol de White Scars ont également été attaqués. Dans chaque cas, les assauts ont été soigneusement planifiés et cruellement exécutés, privant aux défenseurs la possibilité d’organiser une défense. Dans presque tous les cas, les unités attaquées furent soit anéanties en l’espace de quelques heures environ, soit tellement assiégées qu’elles n’ont pu signaler leur détresse ou s’extraire de la zone de combat. L’Alpha Legion a pris soin de ne cibler ouvertement que les unités qui étaient isolées du soutien et à une distance appropriée de la force principale sur Chondax Prime, limitant les options de leurs proies soit à une mort silencieuse et oubliée, soit accomplir des actes héroïques désespérés et futiles qui étaient l’antithèse de la doctrine des White Scars.


===Préparatifs indépendants===
Dans le monde éloigné d’Herkon, depuis longtemps purifié de la présence Xenos, les deux Centuries de la Garde Séraphine laissées comme sentinelles ont été approchés par un détachement de Légionnaires portant l’héraldique des White Scars. Ces derniers ont retourné leurs armes contre les troupes auxiliaires non préparées, une fois à l’intérieur de leurs fortifications. Ce stratagème d’infiltration a été utilisé à nouveau sur Honderal et les différentes lunes de Pharas, capitalisant sur la difficulté qu’avaient de nombreuses unités auxiliaires à interpréter les héraldiques souvent impénétrables utilisés par les White Scars. Dans les jungles vaporeuses d’Epihelikon, les soldats plus disciplinés des Béliers de Saturne étaient moins faciles à tromper, mais ils n’ont pas réussi à ouvrir le feu lorsqu’ils furent confronté à des Légionnaires ennemis portant les couleurs alliés, même après réception de mauvaises réponses codées. Le régiment a subi de lourdes pertes et a été forcé d’abandonner son camp pour la sécurité douteuse de la forêt profonde. Toujours ignorant de l’éclatement de la guerre civile d’Horus, il était impensable pour les guerriers de la flotte de Chondax que des Legiones Astartes puissent être considérés comme des ennemis.  
D’autres puissances ont également défendu, directement ou par inadvertance, la Vérité Impériale. Les Technophages de la Malagra, la fonction interne de purification du [[Mechanicum]], ont pendant un temps agi pour entraver malicieusement les travaux de tout [[Magos]] bricolant avec ce qui est dangereusement cryptique. Au sein du Mechanicum, les adeptes des doctrines de la Malagra cherchaient à préserver la pureté des mécanismes internes des cultes de l’[[Omnimessie]]. Ils chassaient les Magos [[Heretek]] et étaient connus pour déclarer des forges entières en suspens si l’on y trouvait des traces d’éléments liés aux hérésie technologique les plus graves, comme la malédiction de l’[[Intelligence Abominable]], la fusion de la technologie Xenos avec la machine bénie ou l’extraction d’énergie venue directement du Warp.


Chez les [[Capitaine Chartiste|Capitaines Chartistes]] et les [[Libre-Marchand]]s aussi, certaines précautions étaient prises contre la menace d’une influence Éthéré. Opérant aux frontières lointaines de la galaxie et traversant fréquemment l’Immaterium, ces capitaines rencontraient des phénomènes arcaniques indescriptibles, des vues et des sensations qui rendaient les hommes fous d’un seul coup d’œil fugace. Souvent, ils opéraient de manière indépendante, loin de la surveillance impériale, où ils pouvaient prendre leurs propres mesures pour assurer la sécurité de leurs vaisseaux. Lorsqu’ils étaient menacés par l’étrange ou le Démon, ces capitaines, dont beaucoup n’étaient guère plus que des boucaniers, avaient les moyens de répondre par la force et l’ingéniosité, même s’ils n’auraient jamais osé le déclarer dans les limites de l’Imperium.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Independent Preparations'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Sur l’Irra Minor, la jumelle glacée d’Irra Majoris, la Confrérie de la Hache Noire a été ouvertement approchée par une force de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion qui se trouvait sur la planète, permettant à ce qu’ils percevaient comme des frères Space Marines d’entrer dans leur camp, où la cohorte de l’Alpha Legion a rapidement ouvert le feu. Ce n’est que grâce aux efforts héroïques de Sengur Khan qui, avec quelques-uns de ses anciens combattants lança une contre-attaque suicidaire contre l’ennemi, que quelques frères de la Hache Noire purent s’échapper dans les désolations glacées d’Irra Minor, emportant le corps mutilé de leur Khan.


==Les Vents de la Peur==
Beaucoup d’autres petites garnisons, généralement des avant-postes isolés de la taille d’une Confrérie, ont tout simplement disparu. L’Alpha Legion avait depuis longtemps établi ses plans, connaissait avec précision les déploiements de chacun des détachements des White Scars, avait déchiffré leur cryptage vox et conservé tous les avantages de la surprise. C’était un témoignage de l’habileté et de la bravoure obstinée des White Scars que ces attaques initiales n’ont pas vu la Légion être détruite au coup par coup.
Durant les jours sombres de l’Hérésie d’Horus, la puissance du Warp atteignit son apogée, les entités ruineuses qui s’y trouvaient étant attirées plus près de l’étroite ligne de partage entre l’Empyrée et l’espace réel qu’elles ne l’avaient jamais été depuis l’Ère des Luttes. La connaissance de l’existence et de la folie de ce qui se trouve au-delà du voile atteignit son apogée parmi les mondes de l’Imperium. Que ce soit par une expérience de première main, des témoignages fiables, de sombres rumeurs ou les bavardages frénétiques d’innombrables réfugiés en fuite, les citoyens de l’Imperium apprirent d’un seul coup que les Démons qu’ils avaient si longtemps niés étaient en fait bien réels. Avec cette prise de conscience, la panique et l’effroi se répandirent jusqu’à devenir une hystérie galactique. La menace de l’approche du [[Maître de Guerre]] ne fit qu’attiser les flammes de l’agitation ; sur de nombreux mondes, la fièvre de la terreur réduisit à néant tout espoir de résistance lorsque les légions de traîtres arrivèrent, les gardiens de ces mondes étant paralysés par la terreur ou ayant déjà pris la fuite. Le Maître de Guerre avait compris le pouvoir de la peur et l’utilisait largement dans le cadre de sa stratégie de conquête. En envoyant ses émissaires à la tête de ses Flottes, Horus fit connaître le Grand Mensonge de l’Empereur et menaça de déchaîner les pouvoirs qu’il détenait désormais pour contraindre les populations à la soumission.


On dit que les mondes perdus au profit du Maître de Guerre sont devenus "sombres". Ce sentiment était à la fois figuré et littéral. Ces mondes cesseraient immédiatement tout commerce et toute communication avec leurs voisins, leurs ports spatiaux seraient bloqués et leurs Chœurs Astropathiques réduits au silence. Le flot de réfugiés fuyant la ruée des armées du Maître de Guerre se tarirait, et seuls quelques rares vaisseaux seraient autorisés à s’enfuir, transportant la peur comme une arme pour briser d’autres mondes. Parmi les réfugiés se trouvaient des agents du Maître de Guerre, qui s’insinuaient dans des positions visant à déstabiliser les systèmes stellaires voisins. Pour de nombreux observateurs, il semblait que les ténèbres de l’espace se rapprochaient de ces mondes perdus ; isolés, ils allaient régresser à un état antérieur à l’illumination impériale. Les [[Monde-Forteresse|Mondes-Forteresses]] de l’Imperium glissèrent dans l’obscurité et disparurent tout simplement, pour ne plus jamais être revus. De nombreux mondes ont été rendus stériles par les machines de guerre du Maître de Guerre, leur population et leurs ressources ont été mises au service des flottes et des armées du Maître de Guerre. Les [[Monde Industriel|Mondes Industriels]] et les [[Monde-Forge|Mondes-Forge]] furent capturés et leurs habitants réduits en esclavage pour poursuivre la production dans les [[Conformité Noire|Conformités Noires]]. D’autres mondes, jugés moins utiles ou plus résistants, ont été vidés de leur vie par des tirs atomiques redoutables ou par le virus dévoreur de vie. D’autres encore furent sacrifiés en masse pour maintenir la puissance de la [[Tempête de la Ruine]], ce qui est peut-être le sort le plus sombre qui soit.
En effet, un certain nombre d’éléments des White Scars réussirent à repousser leurs attaquants, bien qu’aucun d’entre eux n’ait été capable de transmettre plus que des parasites pour avertir le Khagan de la trahison qui les attendait. Sur Phemus IV, où un cadre de reconnaissance avait été laissé à la recherche d’autres causes pour la perte de la Confrérie de la Serren, les White Scars montraient plus de prudence que leurs frères sur d’autres mondes. Quand le contingent de l’Alpha Legion sur la planète révéla sa présence, en déployant une macro balise à partir de leur base cachée, ils n’ont pas été pris par surprise. Une tentative de l’Alpha Legion de les attirer dans une embuscade avec des signaux de détresse envoyés avec le code de la V<small><sup>e</sup></small> Légion fut rapidement retournée contre la XX<small><sup>e</sup></small> Légion, avec les guerriers des Griffes du Faucon qui jouèrent à égalité avec l’Alpha Legion dans une lente bataille de furtivité et d’élimination silencieuse. Les White Scars, pleinement conscients de la dangerosité de leur ennemi, avaient maintenu l’initiative en utilisant leurs Motojets pour se redéployer rapidement à travers le paysage escarpé par la lave, pour finalement reculer lorsque l’Alpha Legion renforça sa position autour de la balise.


Au fur et à mesure que les mondes sombraient dans la noirceur, les conditions devenaient idéales pour l’émergence de tous les maux de l’espace. Les cargos remplis de réfugiés transportaient un creuset d’adorateurs d’anciennes religions et, pour la première fois sans doute, de nombreux cultes différents se mêlaient, chacun portant une partie d’un rituel noir plus vaste et plus complexe. La succession de mondes sombrant dans les ténèbres entraînerait des raz-de-marée d’émotions de peur, qui se répercuteraient à leur tour dans le Warp, entraînant des incursions démoniaques aveugles et à grande échelle sur des dizaines de mondes. Dans toute la galaxie, les rebelles et les cultistes se débarrassèrent de la prétendue conformité pour défier leurs Gouverneurs Impériaux, et ces distractions pour les défenseurs loyaux ne firent qu’accélérer l’avancée d’Horus. D’autres forces profitèrent de la faiblesse de l’Imperium. L’Innommable Roi allait réapparaître, tout comme la psychopathie de Du’Maash. Les menaces Xenos bannies aux confins de la galaxie refirent surface pour s’approprier un coin de l’Imperium, et ceux qui se trouvaient à l’intérieur des cordons de quarantaine regardaient leurs cieux pour voir que les Cuirassés de leurs geôliers impériaux n’étaient plus au-dessus d’eux. Dans de nombreux cas, les récits effrayants des Démons présents dans l’Imperium et ravageant les systèmes loyaux ont pu être attribués à tort à l’afflux de races Xenos déchaînées profitant des bouleversements de l’Imperium, mais étant donné le peu d’archives qui subsistent, il est impossible de dire quel a été le sort exact de ces mondes.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : The Winds of Fear'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Byfrust, l’une des cibles finales de la campagne de purge, était encore l’hôte d’une force importante de White Scars, peut-être huit Confréries et des milices rattachées qui comprenaient des détachements des Sentinelles Charonides et de la Sororité du Silence. Monde de glace où les Orks avaient creusé de vastes tanières fortifiées dans les profonds canyons, loin des vents violents qui balayaient la surface du globe, Byfrust s’était révélé un défi bienvenu pour les White Scars. Leurs Confréries montées avaient été plus qu’habiles à déblayer les plaines glaciaires de la présences des Orks, mais moins efficaces pour combattre dans les tunnels sous la surface. Ils s’étaient plutôt appuyés sur les formidables compétences des ingénieurs Charonites pour forcer les Orks à remonter à la surface, et pour le dynamitage des puits avec des charges de fonte avant de remplir les dédales sous la surface avec du phosphex. Après quoi les Peaux-Vertes pouvaient être facilement harcelés à travers la glace.


===Un Imperium abandonné===
Ce n’est que récemment que les Confréries, sous la direction générale de Tsolmon Khan, avaient cessé leurs opérations de combat après la bataille finale, et accomplissaient des patrouilles dans les désolations glacées, à l’affût de tout vestige ennemi sur Hain. Ainsi, par pure chance, les patrouilles sont tombées sur les forces de formation d’un bataillon complet de guerriers de l’Alpha Legion et sur la deuxième des bases cachées du système de Chondax. Refusant de permettre que l’avantage de la surprise soit perdu, l’Alpha Legion envoya et perdit ses propres escadrons montés, partit poursuivre et faire taire les patrouilles White Scars avant qu’elles ne rejoignent l’ost principal de la V<small><sup>e</sup></small> Légion sur Byfrust. Cependant, ils ne pouvaient pas rivaliser avec les guerriers de la V<small><sup>e</sup></small> Légion pour la vitesse ou le contrôle inégalé qu’ils avaient sur leurs supports mécaniques, et ils furent rapidement dépassés. Tsolmon Khan, prévenu de l’approche de l’ost, a eu amplement le temps d’abandonner sa base de fortune et d’échapper à l’Alpha Legion, mais ce faisant, il abandonnera toute chance d’avertir le Khagan de la trahison de l’Alpha Legion. Ni lui ni ses guerriers ne faillirent à leur devoir, et malgré l’approche de la force beaucoup plus importante de l’Alpha Legion, ils ont tenu bon et ont tenté de transmettre un message à travers le maelström grâce aux nouveaux signaux qui inondaient maintenant le système.
À cette époque, nombreux sont ceux qui se demandent s’il aurait été possible d’en faire plus pour endiguer la panique grandissante. Les Legiones Astartes, symbole de la force et de l’unité impériale, furent brisées après les coups amers d’[[Massacre du Site d'Atterrissage|Isstvan]], de [[Bataille de Calth|Calth]], de [[Bataille de Signus Prime|Signus]] et de bien d’autres encore. Les forces de la Légion dispersées dans l’immensité de la galaxie menèrent des campagnes de guérilla pour contrer l’avancée des ténèbres, mais ne purent guère la ralentir de manière significative. L’immense puissance martiale de l’[[Armée Impériale]] était divisée en deux, répondant à un million d’appels à l’aide ou se consumant dans des luttes intestines. Les garnisons planétaires avaient du mal à faire face au déluge de réfugiés et se méfiaient rapidement de leurs voisins, la méfiance l’emportant sur la compassion grâce aux artifices du Maître de Guerre. Les défenseurs impériaux étant désorganisés, des voix s’élevèrent pour demander où se trouvaient l’Empereur et ses agents de l’illumination, ceux en qui l’on avait le plus confiance et dont on avait le plus besoin pour tenir les ténèbres à distance en ces temps difficiles pour l’Imperium.


L’Empereur avait regagné son siège sur Terra après le [[Triomphe d'Ullanor]], confiant à son fils élu, [[Horus Lupercal]], le soin d’achever la Grande Croisade, tandis qu’à l’insu de l’Imperium, il était plongé dans son Grand Œuvre. Les masses ont pu avoir l’impression que, tout au long des années de l’Hérésie d’Horus, Il n’était pas conscient ou ne se souciait pas du sort des milliards d’âmes qui cherchaient la délivrance auprès de lui, et le poids de cette perception a engendré le désespoir. La vérité est cependant bien plus effrayante, car les secrets de la [[Porte de l’Eternité]] étaient de la plus haute importance, retenant toute l’attention de l’esprit indomptable du Maître de l’Humanité, ne lui laissant aucun répit pour tourner son regard vers les étoiles. Avec lui, ses [[Serres de l'Empereur|Serres]] se retirèrent sur Terra, jouant peu de rôle dans les guerres de l’Hérésie d’Horus, s’occupant plutôt du corps de l’Empereur et de l’exécution de sa volonté secrète. La Légion des Imperial Fists et son Primarque retournèrent également sur Terra, chargés de fortifier le Monde Trône. Au-delà de la lumière de Sol, les Imperial Fists jouèrent un rôle déterminant dans la défense des zones centrales de l’Imperium au sein du [[Segmentum Solar]], où ils surveillaient au moins le flux des rumeurs et rassuraient les Gouverneurs des planètes isolées en leur montrant qu’ils n’étaient pas oubliés. Ces efforts ont souvent été sapés lors des premières étapes de ce qui allait être connu sous le nom de [[Guerre Solaire]], une campagne de détournement et de manipulation calculée dont l’objectif était d’affaiblir le siège du pouvoir de Terra avant l’arrivée du Maître de Guerre.
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|<center>'''Armes anciennes<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Ancient Weapons'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>'''</center>
|<center>'''<u>Le Prix de la Victoire<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Price of Victory'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>  
Les rapports de combat des premières rencontres entre les Legiones Astartes et les entités du Warp révèlent une facette particulière de la nature du Démon. Il a été noté que pour une raison inconnue, les Démons semblent être immunisés contre les projectiles et les armes à base d’énergie dans leur état le plus récent. Les attaques de nature plus primitive, comme le fait de tailler une lame ou d’appliquer une flamme sur une telle créature, ont été rapportées comme ayant un effet considérable.
Sept années de guerre avaient fait des ravages sur la Flotte de Purge. D’après les dossiers disponibles, les White Scars avaient été saignés ligne par ligne à travers les douzaines de mondes du système de Chondax. Sans doute tous cela faisait-il partie des plans de l’Alpha Legion. Au début de 007.M31, ils avaient peut-être perdu 9% de leur effectif, soit environ 6 000 Légionnaires, en tant que victimes directes et 15 % avaient été suffisamment blessé pour limiter leur potentiel de combat. Au total, près de 16 500 Légionnaires White Scars n’étaient pas aptes au combat lorsque l’Alpha Legion décida de frapper. Bien qu’ils aient été limitées à des actions spécifiques de faible intensité, les différents régiments de l’Auxilia avaient subi des pertes relativement faibles.


Des rhétoriciens radicaux ont avancé que les armes maniées par les hommes anciens sont les plus redoutées par les Démons eux-mêmes, car en tant qu’êtres de sensibilité et d’émotion récupérés, ils ne sont pas blessés sur le plan physique mais sur le plan idéologique, par l’attente primordiale de la douleur. En outre, la vulnérabilité des Démons à cet égard pourrait avoir influencé les armes avec lesquelles nous continuons à faire la guerre, sinon pourquoi l’Empereur aurait-il ordonné à ses légions de brandir des épées aussi facilement que leurs [[Bolter]]s à notre époque ?
Pire encore, en raison de la nature tentaculaire du système et des manipulations de l’Alpha Legion, les White Scars étaient disséminés à travers tout le système de Chondax dans des détachements qui étaient rarement plus grands que quelques Confréries. Ce n’est que sur les mondes centraux de Chondax Prime : Kren et Shaln, qu’ils étaient présents en grand nombre, avec la majorité des forces de quatre Hordes présentes sur ces mondes. Les régiments d’auxiliaires étaient également dispersés autour du système - sur beaucoup de mondes mineurs que les White Scars avaient déclaré exemptes de la souillure Xenos, ce sont des compagnies de la Garde Séraphine qui servaient de sentinelles. Tous les moyens de combat dont disposait Jaghatai Khan montraient également les premiers signes d’épuisement, des munitions limitées et autres approvisionnements apportés avec eux à Chondax en déclin, car pendant les longues années du xenocide, aucun ravitaillement n’était arrivé. Alors que les combats entraient dans leur phase finale et que la principale force de l’ennemi était brisée, les inquiétudes concernant la logistique ont été jugées non critiques.
 
Les éléments de la flotte des White Scars étaient également dispersés, avec la force principale de l’armada présente au mouillage sur Chondax Prime. Ailleurs, de petits escadrons de navires de classe capitale, principalement les croiseurs légers privilégiés par la V<small><sup>e</sup></small> Légion pour leur vitesse, patrouillaient dans les mondes isolés de Chondax et le vaste champ d’astéroïdes qui se trouvait à sa périphérie. Heureusement, la flotte des White Scars avaient subi peu de dégâts pendant la Grande Croisade, les quelques rencontres avec les vaisseaux Orks ayant été menées des années auparavant et s’étant terminé de manière décisive en faveur de la V<small><sup>e</sup></small> Légion. Ainsi la flotte était abondamment pourvue en munitions.
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Les Mondes-Forges du Mechanicum, toujours jaloux de leurs domaines, sont devenus isolationnistes et reclus, hors de portée de Mars et de Terra. Le destin de l’Ordre fanatique de Malagra est lié à la révélation du [[Mechanicum Noir]], et comme de nombreux maîtres des Mondes-Forge, ils ne s’intéressaient guère à la situation de l’Imperium au sens large, étant donné qu’ils étaient occupés par la division du Mechanicum et le [[Schisme de Mars]]. Les Capitaines Chartistes et les Libre-Marchands de la galaxie se firent connaître de bien des manières, arrivant sans se faire remarquer pour aider l’Imperium ou, dans leur incrédulité et leur choc, laissant éclater leur colère à l’idée d’une guerre civile, punissant à parts égales les forces de l’Empereur et celles du Libre-Marchand. C’est ce qui s’est produit lorsque la [[Flotte d'Or]] a [[Bataille de Tallarn|brûlé le ciel]] de [[Tallarn]] et que l’Amirauté de Joss a détruit la lune de Drussen IV.
Il n’y a pas eu d’attaques seulement sur Chondax Prime. Ici, l’Alpha Legion a poursuivi une stratégie différente. Au lieu de lames et des Bolts, elle a déployé une arme beaucoup plus meurtrière : le mensonge et la désinformation. Pendant des années, les White Scars avaient combattu sans être au courant des grands bouleversements de l’Imperium, du Concile de Nikaea, de la mort de Prospero et du Massacre du Site d’Atterrissage. La nouvelle de ces événements était plus dévastatrice pour le moral de la V<small><sup>e</sup></small> Légion que toute simple victoire martiale que l’Alpha Legion aurait pu remporter. Les Khans des White Scars sur Chondax Prime furent ébranlés par l’annonce de la guerre civile, de la mort d’un [[Ferrus Manus|frère]] tué par un [[Fulgrim|frère]] dans les confins de l’Imperium, de la fin sanglante de la Grande Croisade et de tout ce pour quoi ils se sont battus pendant près de deux siècles. Certains se sont demandés comment, dans ces premières étapes de l’incident de Chondax, les White Scars ont pu ignorer tous les signes de danger. La réponse est simple. Dans la vague de choc, de colère et de désespoir qui a suivi les nouvelles qui leur sont parvenues dans les derniers jours, avant que l’Alpha Legion ne referme son piège, ils ont découvert que toutes les valeurs qui formaient autrefois le fondement de leur univers avaient disparus. La loyauté et le devoir avaient été oubliés, et à la suite d’une telle trahison, des préoccupations moindres sont apparues.
 
Les premiers messages à atteindre l’état-major de commandement de White Scars et le Khagan troublé furent les demi-vérités d’Horus, longtemps préparées et répétées. Elles racontèrent l’histoire cruellement déformée d’un [[Leman Russ (Primarque)|Leman Russ]] renégat qui avait assassiné Prospero et déclenché une guerre civile, un mensonge si dévastateur qu’il était crédible. La haine de Russ pour le Roi-Sorcier et son monde était bien connue, tout comme sa tendance à faire preuve de brutalité. C’est Horus lui-même qui a soutenu cette histoire en appelant son fidèle ami Jaghatai Khan à venir à sa rescousse pour l’aider à abattre le loup enragé et ses fils renégats. Si ce message était arrivé sans opposition, il est probable que les White Scars auraient rejoint Horus ce jour-là, que le Khagan serait parti à la guerre pour venger son frère Magnus et damné l’Imperium sans réaliser sa duplicité. Pourtant, malgré tous les plans bien établis du Maître de Guerre, ce ne fut pas la seule missive à atteindre la Légion des White Scars. [[Rogal Dorn]], Prétorien de Terra sous le sceau personnel de l’Empereur, apporta aussi des nouvelles. Il envoya la nouvelle de la trahison d’Horus à Isstvan et convoqua les White Scars sur Terra en toute hâte.
 
Face à la trahison d’un ami ou de son propre Père, Jaghatai Khan tenait maintenant entre ses mains le sort de l’Imperium. S’il se ralliait à Horus, son inébranlable allié et ami, l’équilibre du pouvoir favoriserait rapidement la cause des Traîtres et aurait probablement vu Terra assiégée en moins d’un an, mais s’il ralliait Dorn et Terra, en tenant compte de l’autorité de l’Empereur lointain, les Loyalistes récupéreraient l’avantage et Horus verrait ses ambitions brisées. Il nous est impossible, ici, dans le sillage de l’Hérésie d’Horus, de savoir quelles luttes impossibles firent rage dans l’esprit de Jaghatai Khan en cette heure fatidique. Beaucoup de Primarques furent confrontés au destin dans les premiers jours de la guerre civile de l’Humanité - Magnus à Prospero, Ferrus Manus à Isstvan V et Guilliman [[Bataille de Calth|à Calth]]. Pourtant, ils avaient tous été confrontés à une menace qui les avait forcé à se battre, un ennemi contre lequel ils pouvaient exprimer leur rage. Jaghatai Khan n’avait pas eu ce luxe. On l’a laissé décider du sort d’un empire en se basant sur les rumeurs, les ouï-dire et sur les rêves à moitié compris des Astropathes.
 
Nous ne saurons jamais quelle décision il aurait pu prendre, car pendant que le Khagan se débattait avec ses doutes, l’Alpha Legion joua sa dernière carte en main, faisant une dernière tentative pour faire basculer le destin là où elle voulait qu’il aille. Avec le chaos qui éclata dans les mondes du système de Chondax, et le doute qui se propagea à travers leurs commandants, Jaghatai Khan avait enfin un ennemi à affronter.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Veil Lifts (8 Standard Fractionals Before)'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
 
===Ne Vous Inclinez Devant Personne (L'Engagement de Chondax)===
[[Fichier:AlphaLegionnairesChondax.jpg|right|600px|thumb|Les Légionnaires de l’Alpha Legion sortent de leurs antres pour attaquer les White Scars.]]L’arrivée de l’Alpha Legion fut si inattendue qu’elle passa d’abord inaperçue. Au moment où le mot a été passé au Khagan, il y avait déjà 50 vaisseaux de l’Alpha Legion dans le système. En quelques minutes, ce nombre avait doublé, puis triplé. De plus en plus de navires apparurent, arrivant du Warp avec une précision qui exigeait habituellement une balise de guidage. En l’espace d’une heure, il y avait plus de 1 000 navires portant la marque de l’Hydre flottant dans le canal étroit de l’espace entre la paire binaire centrale de Chondax et son étoile extérieure. Il y avait tout le spectre des navires de guerre existants, depuis les rapides destroyers d’attaque jusqu’aux croiseurs lourds hérissés de batteries de canons. En nombre, ils surpassaient de loin les vaisseaux des White Scars - même avec la plupart de la flotte de Chondax rassemblée sur Chondax Prime par l’ordre de rappel du Khagan, ils n’avaient pas plus de 700 vaisseaux, et la plupart d’entre eux étaient plus petits et plus légers que les navires de guerre de l’Alpha Legion.
 
Les deux flottes se firent face avec des milliards de kilomètres dans l’espace entre elles, mais aucun mot n’a été échangé. Les navires des White Scars qui avaient répondu à l’appel de Khagan se mirent dans des formations de combat à l’image de leurs cousins de l’Alpha Legion alors qu’il n’y avait toujours pas de communication, ni pour menacer ni pour contraindre. Rien ne changea pendant quelques heures, alors que de plus en plus de missives se forçaient un chemin à travers l’Æther pour atteindre l’esprit réceptif des Astropathes du Khagan. Pourtant, chaque nouveau message ne faisait qu’embrouiller davantage la question, certains parlant en faveur de Terra et Dorn, et d’autres pour Horus. Chaque mouvement fait par les White Scars, chaque tentative pour provoquer une réponse du cordon silencieux de l’Alpha Legion, a été reflété par la Légion d’Alpharius. Le Khagan ignorant toujours le rôle qu’avait joué l’Alpha Legion dans la Campagne de Chondax et le conflit qui se déroulait alors qu’il réfléchissait à l’avenir de sa Légion à bord du ''Swordstorm'', aucun des deux camps ne semblait désireux de déclencher un affrontement violent.
 
Puis la tempête éclata avec la soudaineté qui caractérisait les campagnes des White Scars. La flotte de Jaghatai Khan bondit en avant derrière le ''Swordstorm'', vers le cordon de l’Alpha Legion, avec toute sa puissance. Le Khagan n’avait pas été oisif pendant qu’il réfléchissait sur la flotte de son frère Alpharius, et malgré la difficulté de la situation, il vit un seul point faible dans son déploiement, une chance de briser la confusion qui maintenait sa propre Légion dans l’immobilité et l’impuissance. La flotte de l’Alpha Legion tenta de déplacer sa formation pour contrer l’attaque, concentrant les escadrons de croiseurs lourds vers ce qui semblait être un assaut désorganisé par les White Scars. Ce fut le début de ce que les Légionnaires sauvages de Chogoris appelaient un ''Zao'', une tactique issues des tribus de chevaux qui parcouraient les vastes plaines de ce monde et que l’Alpha Legion ne connaissait pas. Il devait se révéler aussi mortel dans le vide que sur Chogoris.
 
Le ''Swordstorm'' demeura à l’avant-garde de l’assaut, un vaste navire de guerre hérissé de canons, mais aussi tranchant et rapide qu’un croiseur léger. Mais les premiers vaisseaux entrer au contact de l’Alpha Legion furent les escadrons de destroyers éloignés et les lignes de corvettes. Alors qu’ils arrivaient à portée de leurs adversaires, des escadrons de vaisseaux aux blindages légers marqués du symbole de l’Hydre, ouvrirent le feu sans avertissement ni défi formel. Des salves de [[Macrocanon]]s et des faisceaux de lances brûlants déchirèrent le vide, mais l’Alpha Legion était loin d’être vulnérable. La décharge scintillante des [[Bouclier Void|Boucliers Voids]] marqua le premier échange ouvert de tirs entre les Légions qui avaient été des frères assermentés si peu de temps auparavant. Malgré leurs écrans de défense, le poids du feu nourri avait laissé plusieurs navires de l’Alpha Legion brûlés, dérivant silencieusement dans le vide. Mais les autres ripostèrent avec la même vigueur. Les croiseurs des White Scars qui remontaient dans le sillage des destroyers ouvrirent le feu dès que leurs officiers d’artillerie purent calculer les solutions de tir. Mais à cet instant, l’Alpha Legion était plus proche et leurs vaisseaux plus lourds, quoique plus lents, répondirent aux tirs.
 
Les escadrons en avant-garde des deux flottes s’affrontèrent, mais aucun des deux camps n’a pris l’avantage, tous les deux aussi talentueux et féroces les uns que les autres. Tous deux subirent des blessures, peu de navires étaient exempts de dommages. Plusieurs finirent en débris ou étaient envahis d’embarcations d’abordage. Mais aucun navire du cordon n’était encore détruit. Pourtant, malgré leur ferveur initiale, l’assaut des White Scars s’était ralenti rapidement, et la fuite en avant s’était rapidement transformée en une escarmouche désastreuse. Alors que l’Alpha Legion commençait à avancer avec ses escadrons de réserve, les White Scars firent une retraite hésitante et leurs lignes commencèrent à se replier sur elles-mêmes. Pire encore, avec la flotte de l’Alpha Legion qui comptait beaucoup plus de vaisseaux que celle de Jaghatai, les capitaines vétérans de l’Alpha Legion se sont déplacés pour encercler les assaillants apparemment téméraire du Khagan. La bataille en orbite était incertaine, mais le Zao n’avait pas encore commencé.
 
Ailleurs dans le système de Chondax, les White Scars ont dû faire face à des batailles plus désespérées, une campagne qui n’avait rien à envier à d’autres par sa pure malveillance, sinon par son ampleur. Une centaine de petites guerres se sont toutes déroulées dans l’espace durant ces quelques jours où le Khagan fit sa guerre spatiale. Chondax Prime était maintenant pratiquement abandonné à la suite de l’évacuation, les guerriers qui s’y étaient battus pour la purifier luttant maintenant pour leur vie dans le vide spatial, alors que des détachements sur des mondes lointains étaient par nécessité laissés à eux-mêmes pour sécuriser leurs propres moyens d’évacuation. N’ayant plus besoin de se cacher, les cadres de l’Alpha Legion qui se terraient à travers le système se sont déplacés pour s’opposer à leur évasion. Les agressions audacieuses et les offensives ont remplacé le sabotage et la furtivité, avec de nombreux petits avant-postes annihilés dans les premières heures de la bataille, car difficiles à tenir pour les White Scars en pleine retraite.
 
À Herkon, huit Confréries, soit près de 10 000 guerriers, se sont rassemblées pour embarquer dans leurs transports quand une force de frappe de l’Alpha Legion composée de chars d’assaut [[Spartan]], et d’autres unités blindées, a dévasté leur campement. La Confrérie de la Lune Rouge, après un dernier salut à leurs frères, s’aventura dans les plaines à bord des Motojets et de leurs [[Land Speeder des Legiones Astartes|Speeders]] lourds pour repousser l’ennemi du mieux qu’elle le pouvait et périt au service du Khagan. La désolée Kren n’avait que quelques petites frégates encore en orbite pour servir de moyens de transport à plus de 12 000 guerriers, parmi lesquels se trouvaient aussi bien des Legiones Astartes que des milices. Ils tirèrent au sort, non pas pour savoir qui serait sauvé, mais plutôt pour l’honneur de rester derrière et combattre l’ennemi. Dans les jungles d’Epihelikon, où il ne restait aucun vaisseau White Scars de quelque sorte que ce soit, l’Alpha Legion se rassembla avec une sinistre confiance, s’attendant à affronter un ennemi apeuré et battu, seulement pour voir ses lignes percer par Argus Gygan et les Béliers de Saturne aux côtés de la Confrérie du Serpent Pâle dans un assaut quasi suicidaire. Les troupes impériales prirent le contrôle d’un ensemble d’aéronefs tout en repoussant les contre-attaques de l’Alpha Legion dans une tentative désespérée de rejoindre la flotte. De tels récits de bravoure sinistre étaient nombreux, bien que nous devons supposer que beaucoup d’autres héros sont morts au cours des combats chaotiques sans qu’on se souvienne d’eux. Phemus IV, où les White Scars avaient d’abord pris conscience de la trahison de l’Alpha Legion, fut le théâtre d’un de ces récits. Ici, la petite force qui restait pour poursuivre l’enquête, maintenant bloquée par le départ de ces croiseurs en orbite, était piégée dans une guerre meurtrière d’ombres et de fureur soudaine. La garnison de l’Alpha Legion, sa base cachée maintenant révélée et réputée être le repaire de nul autre que le Primarque Alpharius lui-même, opposa ses Chasseurs de Têtes et ses infiltrés aux cavaliers rapides et tueurs hilares de la Confrérie des White Scars du Loup de Sable.
 
Ulkanor Khan, soupçonnant à juste titre que la macrobalise gardée par l’Alpha Legion était essentielle à leurs plans, mena ses gardes du corps Keshig dans une attaque audacieuse. Pourtant, malgré leur vitesse et leur habileté, les White Scars furent rapidement victimes des pièges meurtriers de l’élite de l’Alpha Legion. Pris à l’écart parmi les flaques de lave et les dérives de cendres, sa Motojet Scimitar écrasé et ses Keshig dispersé, Ulkanor Khan cria un défi au commandant de l’Alpha Legion, l’invitant à l’affronter en duel pendant que ses guerriers regardaient dans l’ombre. Sans un mot, Siridor Vhen, le Préteur de l’Alpha Legion, fit signe à ses hommes d’ouvrir le feu, abattant le courageux Khan.
 
Sur la lointaine Byfrust, où les White Scars sous le commandement de Solmon Khan ne pouvaient pas savoir que leur Khagan s’éloignait directement d’eux, les combats étaient encore plus sombres. Les tentatives de Tsolmon Khan pour avertir le Khagan de la trahison de l’Alpha Legion avaient échoué, noyé par les signaux qui avaient inondé le système, et la force qui s’approchait des fils d’Alpharius avait assez de puissance de feu pour réduire rapidement ses maigres fortifications en ruines. En dépit de l’écrasante majorité des chances, Tsolmon est enregistré comme ayant fait la déclaration suivante aux White Scars et aux soldats impériaux rassemblés, qui est depuis entré dans la légende : ''« Frères, nous ne savons pas d’où vient notre trahison, du Maître de Guerre ou de notre Empereur, et cela importe peu. Nous nous battons pour notre honneur et le Khagan, pas à la demande d’un tyran lointain. Nous nous battons parce que nous sommes nés pour le faire, pas pour les ambitions des empereurs. Nous sommes les White Scars, nous sommes la tempête à l’horizon et nous ne nous inclinons devant personne. »'' Et les White Scars chargèrent, fonçant vers les combats en riant.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - Bow to No One
(The Chondax Engagement)'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>
 
==Le Ciseau==
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 40%; float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px; margin-bottom: 3px;"
|<center>'''<u>La Tête de l’Hydre<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Chisel - The Hydra's Head'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref> </u>'''</center>
L’implication d’Alpharius pendant l’Engagement de Chondax est une question offrant beaucoup de spéculations, mais peu de preuves directes. Compte tenu de la taille de la flotte impliquée, beaucoup ont supposé sa présence à sa tête, bien qu’aucun document ne dise la vérité à ce sujet. Divers rapports non confirmés provenant de tout le système revendiquent sa présence lors des combats qui ont éclaté à Chondax. Certains guerriers disent l’avoir vu au cœur des combats à Epihelikon, Irra Minor, Kren et plus. La seule observation de ce genre qui soit étayée par des preuves est celle qui a été relevée lors des combats sur Phemus IV, où de multiples guerriers de renom mentionnent la présence d’un guerrier qui correspond à la description du maître de la XX<small><sup>e</sup></small> légion dans sa panoplie la plus connue. Cependant, compte tenu du penchant d’Alpharius pour la tromperie et du nombre d’autres incidents documentés où des doubles, des sosies et des déguisement plus ésotériques qui ont été utilisés, ainsi que du fait que beaucoup de ces observations placent le Primarque dans des lieux très éloignés en même temps, nous devons supposer que la plupart, sinon tous, sont faux. Ainsi, cette chronique a choisi de ne pas enregistrer la majorité d’entre eux au nom de la clarté, ne retenant que la rencontre de Phemus IV.
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Le changement fut si soudain que peu de membres de l’Alpha Legion a eu le temps de mettre en place ses défenses. En orbite haute de Chondax Prime, alors que quelques instants auparavant, la flotte des White Scars semblait sur le point d’être mise déroute, sa formation s’est soudainement transformée en un fer de lance de vaisseaux spatiaux, le ''Swordstorm'' à sa tête. La phase finale du Zao avait commencé, exactement comme le Khagan l’avait prévu. Le ''Swordstorm'' frappa la zone la plus vulnérable du cordon de l’Alpha Legion, affaiblie lorsque les Traîtres libérèrent leurs réserves pour poursuivre la retraite feinte des White Scars, balayant le moindre vaisseau qui cherchait à lui barrer le passage. Des faisceaux de laser vacillèrent dans le vide et de brèves coulées de flammes et d’épaves marquèrent le chemin du vaisseau amiral White Scars, un poignard pâle enfoncé dans le ventre de la flotte de l’Alpha Legion.
 
De la même façon, les guerriers sous le commandement de Tsolmon Khan sur Byfrust formèrent un fer de lance volant de Motojets, de Speeders d’Assaut terrestres et de blindés légers visant le cœur de la formation de l’Alpha Legion. Ne s’attendant pas à cette férocité subtile, l’Alpha Legion a d’abord été prise par surprise, bien qu’avec les guerriers de la Legiones Astartes, une telle surprise ne pouvait être que momentanée. Pourtant, c’est tout ce que les White Scars attendaient. Un détachement du [[Keshig d'Or]] créa une brèche dans les rangs de l’Alpha Legion, leurs lances brisant la céramite et transperçant même la plaque des Terminators. Derrière eux se trouvaient presque tous les guerriers que Tsolmon pouvait rassembler, White Scars et soldats impériaux, qui ont tout misé sur une seule et même charge désespérée. La cible de l’assaut était le commandant de l’Alpha Legion au centre de l’attaque, Malek Striga et ses acolytes, afin de couper les têtes de l’hydre. Les éléments les plus lourds de l’attaque de White Scars ralentirent pour engager le corps principal de l’ennemi, donnant aux Motojets Scimitars et Erinyes des White Scars, ainsi qu’aux Sœurs du Silence, l’occasion de s’enfoncer plus profondément dans leur formation, à la recherche de son cœur corrompu.
 
[[Fichier:TrahisonSurChondax.jpg|right|700px|thumb|Le Grand Khan ordonnant de mettre en place le Zao, ou "ciseau" contre la flotte de l’Alpha Legion.]]Au milieu du fracas des lames et du tonnerre des canons lourds, les phalanges des White Scars, plus nombreuses, ont utilisé leur vitesse au mieux, traçant un chemin à travers l’Alpha Legion alors que les guerriers vêtus d’azur essayaient de réorganiser leurs lignes. Se précipitant sur le cadre de commandement de l’Alpha Legion, les guerriers montés sur des Motojets ont été accueillis par un mur de flammes sombres et rugissantes, l’œuvre des pouvoirs maléfiques du Consul Alpha Légionnaire Striga et encore un autre signe de la corruption de l’Alpha Legion dans la trahison et l’abomination. Les White Scars s’effondrèrent alors que Striga et ses acolytes déchaînèrent l’enfer sur eux, des jaillissements de flammes rances et des faisceaux hurlants d’énergie impossible perçant leur phalange et retardant l’assaut le pourchassant. Cependant, la tempête a fait surgir les guerrières survivantes de la communauté des Sœurs du Silence, les flammes maléfiques reculant face à elles comme si elles étaient terrifiées par leur présence. Immunisées contre les arts sombres du sorcier de l’Alpha Legion, les Sœurs du Silence se jetèrent sur les Légionnaires renégats, les acolytes tombant devant leurs lames alors que leurs glaives psychiques leurs étaient inutiles.
 
La Chevaleresse Centura Merovin, blessée et épuisée par la bataille, affronta Malek Striga en combat singulier. Bien qu’elle était une guerrière hors pair, la Sœur du Silence n’a pas pu rivaliser avec la puissance post-humaine du Consul des Legiones Astartes et a été battue, blessée mortellement par la lance du guerrier de l’Alpha Légion. Alors que Striga se préparait à porter le coup de grâce, Tsolmon Khan est apparu à travers les miasmes psychiques défaillants qui entouraient les deux duellistes, affaibli comme il l’était par la malédiction génétique de la Chevaleresse Centura, et le frappa à mort avec son [[Marteau Tonnerre]]. Leur chef ayant été tué et les White Scars envahissant leurs lignes, les guerriers de l’Alpha Légion sentirent qu’ils avaient perdu l’initiative et entamèrent un désengagement soigneusement coordonné. S’enfonçant dans les tunnels de glace sinueux et les redoutes si récemment tenues par les Orks, l’Alpha Legion abandonna, ne voulant plus affronter les White Scars dans une bataille ouverte.
 
À ce moment-là, comme en réponse à l’alarme désespérée diffusée sur ordre de Tsolmon, un croiseur solitaire arriva sur l’orbite haute de Byfrust. Ce n’était pourtant pas un élégant navire White Scars, mais la forme émoussée et efficace d’un croiseur de bombardement de l’Alpha, Legion identifié plus tard comme le ''Phi-Hekator''. Le vaisseau Alpha Legion entra en orbite géosynchrone au-dessus du champ de bataille, ses batteries d’armes s’amorçant et se verrouillant sur le site de la courte victoire des White Scars. Puis ils apprirent seulement à cet instant que le Khagan et sa flotte se trouvaient loin dans le système, laissant Tsolmon et ses troupes sans espoir de sauvetage ou de renfort. Les derniers centaines de White Scars se sont rassemblés, cherchant leurs blessés sur le terrain pour qu’ils puissent faire face à la mort débout et avec fierté. Tsolmon Khan lui-même, dont le succès éphémère n’avait plus de sens, jeta le corps de Malek Striga et porta la Chevaleresse Centura avant de rejoindre ses hommes pour qu’ils puissent rencontrer leur destin ensemble.
 
Avec la mort d’Ulkanor Khan, la situation sur Phemus IV semblait tout aussi désastreuse, avec quelques officiers restant pour prendre le commandement de la Confrérie du Loup de Sable. En effet, le guerrier le plus haut gradé qui restait était Munokhoi, connu dans le charabia gothique de la V<small><sup>e</sup></small> Légion sous le nom de Chien Noir, Kharakhor, un tueur [[Moritat]] et peu habitué à l’autorité ou à la grande stratégie. Contrairement à son Khan, il n’avait que faire de l’honneur et se mit en route vers les ruines de Phemus IV avec un seul objectif : tuer le plus grand nombre possible d’ennemis avant que la mort ne le rattrape. Son rire braillard résonnait dans les dunes de cendres. Le boucan de ses pistolets attiraient l’Alpha Legion à chaque nouveau massacre laissé dans son sillage, et à chaque victoire, de plus en plus de ses frères se joignirent à sa chasse sauvage. L’Alpha Legion répondit à cette furie insouciante par une froide cruauté, envoyant l’Assassin Vigilator connu sous le nom d’''Interfector'' pour éliminer les derniers White Scars.
 
Les combats firent rage sporadiquement sur le terrain accidenté de Phemus IV, avec des assauts de guérilla suivis d’embuscades et d’éliminations ciblées se répétant à l’infini. Sans les effectifs nécessaires pour lancer un assaut direct sur la base fortifiée de l’Alpha Legion, Munokhoi et les White Scars qui l’ont suivi se sont contentés de faire un carnage sur les patrouilles qui s’aventuraient en dehors. En retour, l’Alpha Legion a mis en place une série de pièges complexes, peut-être pour tester ses tactiques en combat ouvert contre d’autres Légionnaires autant que pour mettre fin aux combats. En raison de la nature irrégulière de cet engagement, il est difficile de reconstituer entièrement les événements. Les White Scars se sont fortement appuyés sur leur connaissance des opérations indépendantes et n’ont déposé que quelques rapports concernant leurs actes après les combats. Parmi ceux que nous possédons, la plupart traitent des dossiers des soldats tombés au combat et de leurs ennemis, ignorant souvent la situation tactique et les détails des dispositions des unités. Il est intéressant de noter que malgré la gravité de leur situation, beaucoup éprouvent une admiration réticente pour la nature rusée de leur ennemi, même ceux comme l’''Interfector'', dont les compétences en matière d’embuscade et de tir à longue distance ont réduits au silence de nombreux White Scars. Quelques rapports font même mention de rencontres avec un personnage imposant en armure fortement ornée brandissant une lance, une figure que certains ont supposé être Alpharius lui-même.
 
Les White Scars embourbés et l’Alpha Legion ne voulant pas mettre fin rapidement aux combats sur Phemus IV, la guerre de l’ombre se poursuit. Peut-être l’Alpha Legion avait-elle maintenue cette situation jusqu’à ce qu’elle décrète avoir rempli sa mission et utilise son avantage numérique pour purger la lune de ses ennemis. Ce qui aurait pu se produire ne sera jamais connu, car si les combats au sol ont tourné en faveur de l’Alpha Legion, ce ne fut pas le cas de la bataille orbitale. Le fer de lance du Khagan avait brisé les lignes de la flotte de l’Alpha Legion, le ''Swordstorm'' balayant les croiseurs qui cherchaient à lui barrer la route dans une tempête de tirs d’artillerie et de salves de torpilles à courte portée. Avant que l’Alpha Legion ne puisse réorganiser ses lignes, le ''Swordstorm'' et les autres escadrons de tête se frayèrent un chemin à travers le point le plus faible de leur formation, le reste de la flotte à leur suite.
 
Les navires portant la marque de l’Hydre chavirèrent et brûlèrent dans le vide, frappés par des barrages successifs à chaque vague de navires qui passaient, mais les croiseurs marqués de l’insigne de l’éclair du Khagan souffraient en retour de leur charge insouciante. Pire encore, les vaisseaux White Scars qui prirent du retard en raison de dommages ou qui ont été coupés de la formation principale par les manœuvres du navire de l’Alpha Legion, ont été rapidement débordés, démantelés ou infestés par des embarcations d’abordage et capturés.
 
Malgré les pertes subies, le Zao, ou "ciseau" dans la langue du Chogoris, plongea en avant, coupant à travers les couches extérieures de la formation complexe de l’Alpha Legion et dans son cœur, où la doctrine impériale commune plaçait les vaisseaux du vide les plus lourds et les plus puissants. Des douzaines de vaisseaux de guerre et de barges de l’Alpha Legion se trouvaient à proximité du ''Swordstorm'' et de ses alliés, chacun d’entre eux étant apparemment armés de grandes batteries et de hangars, surpassant en nombre et en masse le fer de lance des White Scars. Nous devons supposer que le Khagan comptait sur la rapidité et la férocité de son assaut pour mener le combat, car il n’avait pas l’intention de se battre longtemps, mais simplement de percer la formation qui se trouvait devant lui, même s’il se peut que le Primarque des White Scars, au sang sauvage, ne se soit tout simplement pas soucié des rapports de force qui l’attendaient. Avec le Khagan en tête, aucun des navires qui suivirent ne se refusa à la défaite qui les attendait face aux canons des cuirassés qui les précédaient. En effet, de nombreux croiseurs des deuxième et troisième vagues de la formation Ciseau ont canalisé la puissance des principaux systèmes défensifs afin d’accélérer et de rejoindre l’attaque.


De nombreux Libres-Marchands auraient également contribué des deux côtés de la Mer de Feu, l’engagement dévastateur de la guerre du vide dans la région de [[Guerre de Beta-Garmon|Bêta-Garmon]]. Dans l’ensemble, leurs forces étaient trop éloignées des mondes principaux qui avaient besoin de leur aide, trop dispersées pour avoir un impact concerté sur la guerre au sens large et trop peu nombreuses pour renverser la vapeur. Quant à l’Ordre Elucidatum, Horus connaissait sa présence au sein de la Grande Croisade. En bon général, il avait observé très tôt que certains régiments de l’armée impériale s’écartaient de leur progression ordonnée pour poursuivre des objectifs jusqu’alors inconnus, et il avait remonté la piste jusqu’aux organisations du Sigillite. Lorsqu’il a voulu purger ses vaisseaux des Itérateurs, des [[Commémorateur]]s et des bureaucrates impériaux, il n’a pas sous-estimé les Elucidateurs, chargeant son écuyer [[Maloghurst]] de les exterminer. En dehors des flottes des Traîtres, les Élucidateurs se retrouvèrent dépassés par leur travail, car la naissance de la Tempête de la Ruine donna naissance à d’innombrables nouvelles cibles, bien au-delà de la capacité de leur Ordre à y faire face seul, en particulier lorsque les éléments de l’Armée Impériale sur lesquels ils s’étaient appuyés étaient retranchés dans la guerre sur de multiples fronts.  
Que ce soit par clairvoyance ou par la bénédiction de la fortune, l’attaque de Jaghatai Khan a mis à jour la faille dans la stratégie de l’Alpha Legion. Le ''Swordstorm'' et les vaisseaux qui l’accompagnait ont laissé voler chaque obus, torpille et dernière charge à leur disposition, transformant le vide profond en une lumière éclatante grâce à leur puissance de feu, ne s’attendant pas à autre chose que de marquer le blindage de ces puissants navires de leur première salve. Au lieu de cela, le barrage a semé le chaos parmi leurs ennemis, transformant un certain nombre des plus grands vaisseaux en des carcasses en feu. Si certains des navires ennemis faisaient effectivement la fierté de la flotte de l’Alpha Legion, peut-être un tiers d’entre eux n’étaient guère plus que des cargos modifiés pour apparaître comme des croiseurs lourds et des Barges de Bataille, mal protégés et faiblement armés. La puissance écrasante de la flotte de l’Alpha Legion n’étant qu’une fiction intelligente, et il n’y avait pas grand-chose pour contenir la fureur du Khagan. Le Zao traversa le centre de la flotte de l’Alpha Legion, les plus petites embarcations à l’arrière suivant dans le sillage de la destruction causée par ceux qui étaient en tête. Le Khagan ne s’est pas arrêté pour livrer bataille, même si les chances étaient équilibrées entre les deux flottes, et a plutôt atteint la vitesse maximale pour atteindre l’autre côté du système, là où ses vaisseaux pouvaient se déplacer en toute sécurité vers l’espace Warp.


Les Elucidateurs se sont fragmentés au fur et à mesure que l’[[Age des Ténèbres]] avançait, leurs destins étant inconnus et non étudiés. D’après les Écailles Asymétriques, nous pouvons déduire que des dizaines d’Elucidateurs répartis dans les Flottes expéditionnaires étaient en fait des agents doubles de l’[[Alpha Legion]] et, au début de l’Hérésie d’Horus, ils ont été rappelés à d’autres postes inconnus. En 012.M31, l’Ordre Elucidatum a été officiellement dissous par le Sigillite sans tambour ni trompette, et les documents attestant de son existence ont été effacés. Les quelques Intendants qui survécurent pour retourner auprès de leur maître sur Terra ne furent pas considérés comme des héros ou des méchants, mais furent discrètement incorporés dans différentes agences secrètes, car Malcador avait toujours besoin d’hommes et de femmes ayant fait leurs preuves et possédant des compétences particulières.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : An Imperium Abandoned'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Les White Scars poussèrent à leurs limites leurs pulsions sub-luminescentes finement réglées, se propulsant à travers le vide sur un parcours qui les mènerait au-delà de Phemus et des mondes périphériques avant de quitter les confins de la triple gravité des soleils de Chondax. Les vaisseaux de l’Alpha Legion avaient peu de chances d’atteindre une telle vitesse et n’étaient guère enclins à poursuivre le combat. Au lieu de cela, ils se sont consolidés autour du système intérieur, avec seulement quelques petites escadrilles de frégates qui suivaient la retraite des White Scars. L’Alpha Legion semble avoir reçu pour ordre de ne pas poursuivre le Khagan et de rester à Chondax, peut-être pour inciter Jaghatai à continuer sa lancée et de ne pas lui donner envie de s’attarder. Ainsi, le Khagan et sa flotte arrivèrent enfin sur les lunes de Phemus, meurtries par la bataille, mais leur soif de vengeance était loin d’être assouvie.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Chisel'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>


==Les Arcanes des Legiones Astartes==
===Un Aigle, un Serpent et un Loup===
Au plus fort de l’Hérésie d’Horus, les Legiones Astartes étaient presque tous exposés à l’ésotérisme, qu’ils choisissent ou non de s’y intéresser. Des dizaines de batailles se sont jouées sur la capacité des Légions à puiser dans l’Empyrée ou à le combattre. De nombreuses batailles ont tourné autour de l’acquisition ou de la destruction d’artefacts et de reliques qui auraient été auparavant rejetés comme étant trop dangereuses ou trop coûteuses pour être utilisés par une Légion. D’autres batailles ont été déclenchées ou décidées par les murs de l’espace réel qui se sont déchirés pour permettre aux Démons d’entrer dans une [[Zone de Guerre]].
En arrivant à Phemus, qui se trouvait à l’extrémité du grand système de Chondax, Jaghatai Khan découvrit ce qu’il était advenu des détachements de ses fils qui n’avaient pas pu répondre aux ordres de rappel. Phemus comptait 30 lunes, dont sept avaient connu des batailles datant de la campagne contre les Hain. Seuls deux des petites Confréries qui restaient pour les surveiller avaient fait un rapport dans le cadre du rappel. Parmi celles qui étaient restés, soit elles n’avaient jamais reçu l’appel, soit elles avaient été empêchés de partir par l’Alpha Legion. Il n’en restait plus grand-chose. Il n’y avait des signes de survivants qu’à partir de la quatrième lune, où le Chien Noir et les restes de la Confrérie du Loup de Sable continuaient à se battre.


Des conflits tels que la [[Bataille de Perditus]] en 009.M31 a commencé lorsque la 98<small><sup>e</sup></small> Compagnie du Clan des [[Iron Hands]] a intercepté une équipe de la 1<small><sup>e</sup></small> Compagnie de la Death Guard qui pillait une installation de recherche interdite du Mechanicum. Selon le [[Révérend de Fer]] qui dirigeait la force de la X<small><sup>e</sup></small> Légion, la Death Guard recherchait un objet détenu par le Mechanicum de Perditus, qui était censé pouvoir calmer les marées de la Tempête de la Ruine qui avait éclaté dans les cieux de l’Ultima Segmentum moins de deux ans plus tôt. Les Iron Hands et la Death Guard s’affrontèrent sans relâche, se privant mutuellement de la Techno-arcane de Perditus, jusqu’à ce que, après plus d’un mois de conflit, la bataille soit finalement interrompue par l’intervention du Lion. Sommées de partir ou d’être détruites par le Primarque de la I<small><sup>e</sup></small> Legion, les Iron Hands et la Death Guard ont battu en retraite. Les dirigeants de la Compagnie du 98<small><sup>e</sup></small> Clan pensent que le [[Lion El'Jonson|Lion]] a pris possession de l’artefact sur Perditus, un [[Tuchulcha|objet d’une grande valeur]] pour les [[Dark Angels]] afin de naviguer dans les tumultes du Warp pendant la durée de la Tempête de la Ruine.
Ici, sans vaste flotte d’ennemis pour le retenir et furieux en contemplant le massacre de ses fils, le courroux du Khagan s’abattit sur l’Alpha Legion. Des escadrilles massives de vaisseaux de combat [[Storm Eagle des Legiones Astartes|Storm Eagles]] et d’autres aéronefs de débarquement descendirent à la surface, portant la garde personnelle Keshig du Khagan et les autres éléments de la Légion qui purent être rapidement mobilisés pour le combat. Une marée de blindés blancs et de Motojets élégantes déferlèrent sur les cendres de Phemus IV en direction de la base qui leur était auparavant cachée. Les guerriers de chaque Confrérie rivalisèrent pour suivre le rythme du Khagan qui était en première ligne de l’assaut. L’Alpha Legion envoya une phalange de béhémoths blindés, un trio de puissants chars [[Fellblade des Legiones Astartes|Fellblades]] gardés cachés dans les profondeurs de leur base en prévision à un tel moment, pour bloquer l’approche du Khagan soutenu par l’artillerie et les cadres de l’infanterie. Les escadrons de Motojets qui s’élancèrent enveloppèrent rapidement les Fellblades et leur soutien, un essaim blanc tourbillonnant autour d’un petit nid couleur bleu.


Le premier Capitaine [[Ahzek Ahriman]] de la légion des Thousand Sons a franchi les défenses de la prison psykana de Kamiti Sona en 010.M31, avec l’intention de trouver dans la station de l’espace lointain un détenu dont la valeur n’est connue que de son Culte [[Corvidae]]. La mort de plusieurs éminentes geôlières des Sœurs du Silence qui s’ensuivit brisa l’aura de néant qui enveloppait la station spatiale. La substance de la réalité, déjà perforée par les machinations des Thousand Sons, éclata sous la vague de pression de centaines de Psykers assourdis retrouvant leurs sens éthériques, permettant à des entités non liées du Warp de se déverser dans l’installation, attirées par l’angoisse des prisonniers. Seule l’intervention d’un contingent de [[Space Wolves]] - une force connue pour réagir avec une brutalité écrasante aux incursions des Démons - et d’un [[Archiviste]] des [[Chevaliers Errants]], tous deux apparemment en train de chasser Ahriman lui-même, a pu contenir la menace. Quels que soient ces efforts, leur révélation à la galaxie a scellé le destin de Kamiti Sona et de ses occupants.
Les cavaliers talentueux de la V<small><sup>e</sup></small> Légion évitèrent des tirs de canon dévastateurs et traversèrent des grêles de tirs d’artillerie avec le même aplomb, en délivrant des ripostes ponctuelles à partir de multi-meltas ou en balançant des [[Bombe à Fusion|Bombes à Fusion]]. À l’arrière, les survivants de la Confrérie du Loup de Sable, qui connaissait maintenant bien les canyons tortueux de Phemus IV, tombèrent sur le train d’artillerie, causant beaucoup de ravages alors qu’ils remboursaient la dette de sang qui leur était due. En peu de temps, les troupes du Khagan avaient encerclé, neutralisé et contourné la force de l’Alpha Legion, poussant jusqu’à la base elle-même. Là, le Khagan chercha son frère, Alpharius, qui, selon les rapports, était présent à la surface, afin qu’il puisse répondre de ses actes. Mais malgré tous ses efforts, Jaghatai Khan ne trouva rien, sauf des fantômes et des rumeurs. Selon les rapports, Alpharius aurait d’abord repoussé les troupes d’assaut des White Scars aux portes inférieures, puis aurait traversé le champ de bataille principal en compagnie des Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion. Attiré d’escarmouche en escarmouche, le Khagan n’a rencontré que des leurres, des erreurs d’observation et des pièges, l’Alpha Legion l’ayant habilement empêché de prendre part à l’assaut.
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|<center>'''<u>Le Sanglant Bilan de la Victoire<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Bloody Toll of Victory'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
Sur les quelque 60 000 White Scars aptes au combat pendant la Campagne de Chondax, seule une petite fraction n’avait pas été recueillie dans le cadre du grand ordre de rappel émis par le Khagan. Parmi les conflits mentionnés ici, dont la plupart se sont déroulés dans des garnisons isolées et parmi des unités situées à une certaine distance de l’ost principal, il y avait peut-être moins de 10 000 White Scars impliquées.


Quelle que soit l’issue de ces batailles, il est clair que chaque rencontre avec les arcanes au cours de l’Âge des Ténèbres a servi à renforcer la campagne du Maître de Guerre. Les incursions répétées des Démons et l’utilisation de Techno-Arcanes s’activant simultanément dans l’espace réel et dans le Warp ont affaibli les portes du seuil de l’enfer. Au fur et à mesure que ces anciennes frontières s’effritaient, de nouveaux portails apparaissaient, dispersés gratuitement dans toute la galaxie. Cela permit aux [[Démon de la Tempête de la Ruine|Démons de la Ruine]] de se manifester de leurs propre chef, renforçant ainsi leurs emprises sur notre monde matériel.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Arcana of the Legiones Astartes'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Malgré le caractère vague des registres logistiques de la V<small><sup>e</sup></small> Légion, nous pouvons estimer le total de leurs pertes au combat contre l’Alpha Legion à environ 6 000 Légionnaires. Parmi eux, environ 2 000 ont péri au cours de la bataille spatiale, soit affectés à l’un des navires détruits ou endommagés, soit comme membres d’équipage à bord de l’un des escadrons de navires de combat engagés dans les actions d’abordage qui ont eu lieu. Les autres guerriers perdus ont tous été affectés aux petites garnisons du système de Chondax qui ont été détruites par l’Alpha Legion.


===Ambitions Éthérées===
Sur les 4 000 restants, seule la moitié peut être comptabilisés comme ayant été tués au combat - beaucoup de leurs corps n’ont jamais été retrouvés, et bien que l’on suppose qu’ils ont connu leur fin au combat, il se peut que certains aient été pris vivants par l’Alpha Legion. Il est peut-être préférable de ne pas explorer, au-delà des informations les plus évidentes, l’avantage que la XX<small><sup>e</sup></small> Légion aurait pu gagner en faisant des prisonniers. La présence dans les dernières années de l’Hérésie Horus d’unités dont les performances opérationnelles et de combat semblent rappeler les doctrines des White Scars est très probablement une coïncidence plutôt qu’une sinistre expérience avec des gènes chimériques.
Parmi les Primarques des Légions Traîtresses, les attitudes à l’égard de leurs alliés au sein de la Tempête de la Ruine semblent avoir été conflictuelles et variées. [[Perturabo]] considérait les êtres du Warp avec indifférence, tandis que Mortarion et [[Angron]] les repoussaient avec méchanceté et mépris. On pense que [[Fulgrim]] en vint à embrasser les pouvoirs du Warp, trouvant en eux quelque chose de béatifique, de ravissant et de dévorant. Cependant, c’est la relation de [[Lorgar Aurelian]] avec le Warp et la force qu’il décrit comme la Vérité Primordiale qui est la plus pertinente pour rendre compte du rôle du Démon dans la rébellion d’Horus.


D’après les lettres échangées avec son mentor [[Kor Phaeron]] et son principal ouvrage, le [[Livre de Lorgar]], quelques décennies avant les événements d’[[Atrocité de Isstvan III|Isstvan]], Lorgar Aurelian a entrepris un pèlerinage qui l’a conduit dans les coins lointains et obscurs de la galaxie. Son père, l’Empereur, que Lorgar vénérait, avait renié sa propre divinité et, ce faisant, humilié Lorgar et sa Légion. Depuis ce jour sur [[Destruction de Monarchia|Monarchia]], le Primarque de la XVII<small><sup>e</sup></small> Légion a eu pour unique et amère ambition de racheter sa croyance en l’existence réelle des divinités dont il avait entendu parler durant son enfance sur [[Colchis]] et, ce faisant, de démontrer que l’Empereur était un hypocrite. Pour prouver que la Vérité Impériale de l’Empereur est fausse, Lorgar a cherché à découvrir des êtres qui manifestaient une véritable divinité. Ce [[Pèlerinage de Lorgar|voyage]] a donné raison à Lorgar et, bien qu’il n’ait pas été le premier Primarque à découvrir le Grand Mensonge de son plein gré au cours de cette quête de plusieurs décennies, sa découverte peut être considérée comme la plus déterminante.
La flotte des White Scars a subi des pertes légères, avec un total de 30 vaisseaux notés comme absents de la dernière translation hors système. Il s’agit notamment d’un certain nombre d’embarcations perdues avant l’ordre de rappel, très probablement tombées dans une embuscade tendue par les escadrons de chasseurs tueurs de l’Alpha Legion, ainsi que des embarcations détruites pendant l’exécution de la manœuvre dite du Ciseau. Là encore, comme le Khagan a choisi d’abandonner le système et de partir à toute la vitesse à Prospero. Les carcasses de ces navires furent abandonnées à l’Alpha Legion. Plusieurs de ces vaisseaux furent plus tard notés comme étant actifs. En effet, à plusieurs reprises, l’Alpha Legion a utilisé ces vaisseaux réparés et restaurés dans le cadre de ses opérations de cheval de Troie dans leur panoplie originale White Scars, attirant les escadrons de l’Imperium dans des embuscades avec de faux signaux.
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 50%;  float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px;  margin-bottom: 3px;"
|<center>'''L’hypocrisie du Seigneur de la Mort<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : The Death Lord’s Hypocrisy'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>'''</center>
Étant donné la haine véhémente de Mortarion pour les Psykers, les [[Sorcier]]s et les arcanes, il semblerait contraire à ses propres intérêts d’avoir rejoint Horus et les forces de la Tempête de la Ruine pour semer le désordre dans l’Imperium, sans parler de l’utilisation de ces pouvoirs pour parvenir à ses propres fins. On sait peu de choses sur les sentiments personnels de Mortarion concernant cette hypocrisie perçue pendant l’Âge des Ténèbres, bien que des voix se soient élevées pour spéculer et condamner à la fois. Cependant, ses fils, qui nient que Mortarion ait pu tomber si bas et si vite, ont continué à faire preuve d’une loyauté lassée.


Plus tard, le Capitaine [[Nathaniel Garro]], anciennement de la Death Guard, a laissé entendre qu’il devait y avoir une lutte interne au cœur du Seigneur de la Mort, car en se ralliant au Maître de Guerre, il s’était allié à tout ce qu’il méprisait. Selon Garro, il est possible que Mortarion ait contribué à saper les pouvoirs obscurs de la Tempête de la Ruine alors qu’il était l’allié le plus proche et le plus fidèle du Maître de Guerre. Peut-être Mortarion a-t-il continué à agir en faveur de l’Imperium, émoussant le tranchant de la lame portée par le Warp qu’Horus cherchait à brandir.
Il est à noter que les forces rassemblées à Chondax ne représentaient pas la totalité des effectifs de la V<small><sup>e</sup></small> Légion. On sait que cinq autres Hordes, soit environ 30 000 à 40 000 Légionnaires, ont été affectées à d’autres tâches. Certains sont restés en garnison à Chogoris, tandis que d’autres ont été affectés à des croisades et des conflits le long de la frontière la plus éloignée du nouveau domaine de l’Humanité. On sait qu’au moins une de ces hordes s’est déclarée pour Horus, peut-être sans savoir que Jaghatai refusait de le faire, après avoir été nourrie de nouveaux mensonges par Horus et ses agents.


Le Capitaine [[Crysos Morturg]], une voix fiable en ce qui concerne son Primarque, a suggéré avec espoir que Mortarion aurait éprouvé des remords à se ranger du côté d’Horus, souhaitant plutôt les jours plus purs et enivrants de la Grande Croisade où il s’est battu aux côtés de son vénérable frère [[Ferrus Manus]]. Cependant, si l’on en juge par la série de trahisons commises par la Death Guard au cours de ces années noires, la Légion de Mortarion était un ennemi suffisamment dangereux pour l’Imperium sans la menace supplémentaire du Démon.
On sait peu de choses de la flotte de l’Alpha Legion - peu d’expéditions de l’Imperium se sont aventurées dans le système isolé de Chondax pendant les années noires de l’Hérésie Horus. Les prochains vaisseaux loyaux à pénétrer dans le système furent des escadrons de raid des [[Légions Éclatées]] dans les années 010.M31, et ils n’ont signalé aucun signe de navires ou de bases stellaires ennemis.
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Compte tenu de ce que nous savons aujourd’hui de la corruption et de la folie de Lorgar, on peut supposer que le jour où il a découvert la vérité qu’il recherchait avec tant de ferveur, son esprit s’est emballé à la suite d’un traumatisme d’origine psychique. Après cette rencontre fatidique, les révisions du Livre de Lorgar - souvent identifiées par le passage de l’encre au sang dans les exemplaires retrouvés sur les victimes de la XVII<small><sup>e</sup></small> Légion - sont ouvertement écrites dans des vers rituels insensés. Le ton des supérieurs de Kor Phaeron a également beaucoup changé après cette période, se référant ouvertement au spirituel dans le langage du culte. Ils nous apprennent que Lorgar, loin de se reposer sur les lauriers de sa découverte des Dieux dans le Warp, s’est détourné de l’Empereur et est devenu un vil prophète des nouvelles et sombres puissances qu’il avait découvertes. Ses ambitions grandirent avec sa Légion, passant de l’humilité au grandiose et, dans les dernières années de la Grande Croisade, du simple enseignement au changement de paradigme. À l’époque de l’Hérésie d’Horus, Lorgar ne désirait rien de moins que de parvenir à l’harmonie entre l’humanité et l’Annihilateur Primordial, en créant une ascendance symbiotique pour les deux, aboutissant à une consonance galactique. Il s’attela à cette tâche avec sérieux, cherchant à construire une grande vision de l’unité dimensionnelle par des étapes réfléchies et prudentes, d’abord en répandant la Religion de Colchis, celle des vrais dieux, puis en concluant des accords sélectifs avec les puissances du Warp les plus favorables à son objectif.


Horus apprit les mystères les plus profonds du Warp lors de ses conférences avec son frère Lorgar. Pour Horus, l’adoration et la diffusion de la Vérité Primordiale étaient au mieux sans intérêt et au pire une répétition des échecs de la Grande Croisade et de la diffusion de la Vérité Impériale. Horus n’avait aucune envie de revenir sur ce passé belliqueux, mais se tournait plutôt vers un avenir glorieux dans lequel il se couronnerait maître de la galaxie. Pour Horus, le Warp et les esprits malheureux qui s’y trouvent n’étaient rien de plus que des pions supplémentaires qu’il pouvait ajouter à son plateau de [[Régicide]] ; une ressource supplémentaire avec laquelle il pouvait confondre et perturber les plans de l’Empereur. Horus ne voyait que les calculs froids et logiques qu’impliquait l’obtention d’une aide de l’au-delà : des hommes étaient échangés contre des Démons, des mondes et des mots étaient échangés contre du pouvoir et tous les équilibres finissaient par pencher en sa faveur. Il était aveugle aux véritables risques et sacrifices encourus au nom de la conquête, et au tribut que cela ferait payer à son âme. Tous les moyens pour parvenir à la victoire étaient justifiables à ses yeux, car il pensait qu’une fois qu’il aurait obtenu la domination galactique, il aurait le droit de renégocier les termes de n’importe quelle obligation. Obtenir le pouvoir immédiat pour assurer la victoire était la seule préoccupation du Maître de Guerre Horus.
Jaghatai Khan et son élite étant distraits, les guerriers restants de l’Alpha Legion ont mené une action de défense bien planifiée, en tenant les intersections et les positions fortifiées à l’intérieur de la base aussi longtemps que possible avant de se replier. Les White Scars répondirent par un assaut dont la vitesse pure menaçait de submerger la défense, contournant souvent les positions de l’Alpha Legion avant qu’ils ne puissent se déplacer. Lorsqu’elle était débordée, l’Alpha Legion se battait avec une détermination calculée, vendant chèrement sa vie pour gagner le plus de temps possible face à la férocité sans bornes des White Scars. Le temps qu’ils ont acheté a été payé dans le sang car, bien que distraits, le Khagan ne pouvait pas être ignoré, et là où il marchait, les défenses de l’Alpha Legion s’effondrèrent, les commandants tombèrent et la juste fureur des White Scars fit un lourd bilan de vies dans l’Alpha Legion. Ce court répit, acheté par la tromperie, l’action et le sacrifice, a permis à l’Alpha Legion de saboter les générateurs endo-thermiques enfouis profondément sous la forteresse autrefois cachée, déclenchant une réaction en chaîne d’explosions massives qui ont commencé à pulvériser la base.  
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|<center>'''Loges Guerrières<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Warrior Lodges'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>'''</center>
Les combats atteignirent leur paroxysme lorsque les White Scars, désormais pris au piège de l’Alpha Legion, se sont tournés vers le combat pour s’échapper de la fin violente de la forteresse. Des fusillades acharnées ont éclaté dans les quartiers intérieurs en ruine alors que les White Scars se battaient pour se replier, l’Alpha Legion luttant pour les bloquer à l’intérieur alors même que leur base s’effondrait autour d’eux. Ici, au milieu des fortifications en ruine, Jaghatai Khan s’est retrouvé face au commandant de l’Alpha Legion, non pas Alpharius, mais simplement le Préteur Siridor Vhen. N’ayant pu trouver son frère qu’il avait cherché, Jaghatai Khan donna libre cours à sa frustration et à sa colère en attaquant le Préteur Vhen. Bien qu’il était un puissant guerrier, ne manquant ni de compétence ni d’expérience, le Préteur n’était pas de taille face au Primarque de la V<small><sup>e</sup></small> Légion. Même épuisé par la bataille et la trahison, Jaghatai Khan aurait pu abattre son ennemi au premier croisement de leurs lames, mais le Khagan décida de ne pas le faire, jouant plutôt avec le guerrier de l’Alpha Legion comme cette Légion en tenue d’azur avait joué avec ses propres hommes. Un tel échange cruel ne donnait que peu de satisfaction au Khagan, et le maître de la V<small><sup>e</sup></small> s’en lassa rapidement, assénant un coup mortel à son adversaire. Là, alors que la forteresse tremblait, Jaghatai Khan se tint au-dessus de Siridor Vhen qui lui aurait prononcé ces paroles : ''« Dois-je te parler de la terreur dont nous t’avons sauvé, petit Khan ? Tu peux maintenant grogner et nous frapper avec ta canne, mais à la fin, tu nous remercieras. Il y a des destins bien pires que celui vers lequel tu cours. Je vais peut-être te parler du sort de Magnus, car il me fera plaisir de vous voir pleurer. »''
Découvertes pendant le tumulte de l’Hérésie d’Horus, de nombreuses Légions, qu’elles soient traîtresses ou loyalistes, contenaient des Ordres secrets. Ces ordres, ou loges, auraient été propagés par les Word Bearers durant la Grande Croisade, et partageaient de nombreuses caractéristiques et rituels associés aux activités occultes. Bien qu’elles aient prétendu être de simples fraternités guerrières visant à créer des liens de fraternité entre les légionnaires, quel que soit leur rang, les [[Loges Guerrières]] étaient utilisées par le Maître de Guerre pour cibler les Space Marines de toutes les légions qu’il pouvait manipuler pour qu’ils lui jurent fidélité avant tout le monde, qu’il s’agisse de leur géniteur ou de l’Empereur. Au fur et à mesure que l’Hérésie d’Horus progressait, les guerriers de ces loges furent les premiers parmi les Légions traîtresses à être initiés aux mystères du Warp par les [[Word Bearers]], et les premiers parmi leurs frères à connaître et à communiquer avec les alliés d’Horus au sein de la Tempête de la Ruine.
 
Siridor Vhen ne parlera plus, car avant de pouvoir prononcer un autre mot, il fut réduit au silence par l’impact d’un Bolt à grande vitesse tiré par un tireur d’élite inconnu.
 
Privé à la fois d’une victoire et de tout sentiment de certitude sur les actions de l’Alpha Legion, Jaghatai Khan avait plus de questions et de doutes sans réponse. Il avait sauvé ceux de ses fils échoués sur Phemus IV et sorti la V<small><sup>e</sup></small> Légion du piège de l’Alpha Legion à Chondax, mais il avait encore peu de faits concernant les circonstances qui avaient mis en branle un complot aussi désastreux.
 
La satisfaction qu’il avait trouvé dans la distraction viscérale du combat lui fut volée par le dilemme imminent de l’avenir de sa Légion. À qui, parmi ses frères, devait-il sa loyauté ? Et lequel d’entre eux lui était encore fidèle ? Quel sort terrible fut réservé au Seigneur de Prospero, l’un des rares frères qu’il tenait pour un véritable ami parmi ses lointains et impénétrables parents ?
 
Alors qu’il se tenait sur la surface cendrée de Phemus IV, il devait lui sembler que tout l’Imperium s’était retourné contre les White Scars, que toutes les choses auxquelles le Khagan avait jadis fait confiance et auxquelles il avait accordé sa loyauté s’étaient effondrées, tout comme la forteresse de l’Alpha Legion. Une forteresse du mensonge dont les supports avaient été arrachés.
 
Pour ceux des White Scars éloignés du Khagan, une telle notion d’ambiguïté avait depuis longtemps été supprimée de par leur situation qui était simple : ils étaient peu nombreux et entourés de tous côtés par l’Alpha Legion, n’ayant que peu d’espoir de s’échapper. Ceux qui combattaient à leurs côtés étaient des alliés et tous les autres étaient des ennemis. Telle était la leçon que leur avaient apprises les ruses des fils d’Alpharius : ne pas faire confiance aux uniformes et aux symboles, mais seulement à l’action. Sur Byfrust, la planète la plus éloignée de Phemus dans le système, ces leçons avaient été forgées dans le trépas et écrites dans le sang des morts et il ne restait que peu de monde pour assister à leur fin. Sur les milliers de guerriers de Tsolman Khan, il restait moins de 300 guerriers - les Légionnaires Astartes, les Sœurs du Silence et les sentinelles Charonides, tous liés par la trahison dont ils ont été victimes. Tous attendaient en silence leur fin alors que le croiseur ''Phi-hekator'' de l’Alpha Legion tournait lentement en orbite pour mettre à profit ses vastes batteries de Macrocanons. Pourtant, le destin avait décrété une fin différente, et lorsque le ciel s’est illuminé, ce n’était pas avec la lumière brûlante du feu d’un laser descendant, mais par les affres de la mort du ''Phi-hekator'' lui-même frappé sans avertissement par un autre vaisseau qui avait émergé de la couronne de Chondax Alpha-Secundus.
 
Ce nouveau venu était à peine reconnaissable. Sa coque était fondu et déformé par la chaleur extrême qu’elle avait subie et portait encore les marques d’une bataille antérieure, mais les quelques bribes d’héraldique qui restaient permirent de l’identifier comme étant le ''Hawkstar''. Présumée perdue lors d’une bataille précédente, de l’autre côté de la petite étoile du système de Chondax, le ''Hawkstar'' avait contourné l’étoile Alpha-Secundus sous le couvert de sa couronne extérieure, pour finalement émerger près de Byfrust. Sa première salve avait paralysé le ''Phi-hekator'' et déclenché une cascade de panne dans les systèmes du ''Hawkstar''. Alors que sa charge thermique augmentait, sa deuxième salve a anéanti le vaisseau de l’Alpha Legion avant qu’il ne puisse récupérer ou riposter, mais elle a également cramé un certain nombre de systèmes secondaires du ''Hawkstar''. Le croiseur des White Scars s’est mis en orbite autour de Byfrust, en continua à dégager l’excès de chaleur accumulé pendant son voyage et l’exécution du ''Phi-hekator'', alors qu’il envoyait des transporteurs pour récupérer les survivants.
 
En surface, Tsolmon Khan et ses guerriers ont retardé leur évacuation pour accomplir un dernier devoir. Sur les plaines glacées de Byfrust, ils élevèrent un cairn de pierre et de pièces de véhicules, un monument brut et hâtif à la mémoire de ceux qui étaient tombés vaillamment au combat en tant que frères. Ils y enterrèrent tous les corps des Loyalistes qu’ils purent trouver, du plus humble Frère de Bataille de la Légion V<small><sup>e</sup></small> Légion, de l’initié de l’Auxilia Charonide à celui du Chevalier-Centura Merovin. Dans la mort, tous étaient égaux, et ceux qui vivaient encore étaient admiratifs devant le courage dont ils avaient fait preuve sur le champ de bataille. Sur ce tombeau grossier, élevé sur la surface sombre et solitaire d’un monde inconnu des sages et des puissants, ils n’ont pas inscrit de longs hommages ni de lauriers dorés, mais seulement quelques courts mots de louange dans l’écriture fluide du Korchin de Chogoris, traduite ici en bas gothique à partir du vieux Chogorien :
 
:''Sous un ciel bleu,''
 
:''Les empires s’élèvent et puis ils tombent.''
 
:''Mais les héros ne peuvent mourir.''
 
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 40%; float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px; margin-bottom: 3px;"
|<center>'''<u>Le Chien et le Chasseur<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - The Hound and the Huntsman'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref></u>'''</center>
La mort de Siridor Vhen n’était pas un incident isolé - au cours de la bataille finale qui s’est déroulée sur Phemus IV, six officiers au total ont été tués par un tireur d’élite non identifié. Parmi eux, deux étaient des guerriers de l’Alpha Legion, tous deux tombés mais non tués au cours de la bataille contre les White Scars, tandis que les quatre autres étaient des vétérans des White Scars et des Khans. Tous les meurtres ont été perpétrés selon le même schéma, un seul Bolt tiré avec une précision à couper le souffle, son auteur étant invisible pour les personnes impliquées. Un seul rapport offre une identité au tueur. Le témoignage de Munokhoi, le Chien Noir, affirme qu’il s’agissait d’un agent connu sous le nom d’Interfector, qu’il traqua et confronta, mais qu’il n’a pas pu abattre.
 
Parmi les White Scars tués, il semble à première vue y avoir peu de raison au-delà du meurtre opportuniste d’ennemis. Cependant, le recul et la connaissance des événements qui allaient bientôt survenir dans la Ve Légion nous permettent de voir les choses différemment, car tous les officiers de White Scars tués étaient connus pour être les plus farouchement opposés à la propagation des Loges Guerrières au sein de leurs Confréries. En effet, au moins deux de ces officiers furent remplacés par des vétérans d’origine terrane qui avaient combattu aux côtés du Maître de Guerre et avait fait preuve d’une certaine loyauté envers Horus. Cela aura des répercussions terribles sur les White Scars, faisant pencher la balance de la brève insurrection qui allait plus tard avoir lieu sur Prospero juste assez pour qu’elle cause le plus de dégâts possible à la Légion sans la briser ou la voir tomber entre les mains d’Horus. Une fois de plus, la motivation complète des actions de l’Alpha Legion reste inconnue.
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En échange, Horus a renoncé à son humanité et à bien d’autres choses encore. Les lettres de Lorgar à Kor Phaeron indiquent qu’il a réprimandé Horus pour avoir puisé trop rapidement et trop avidement dans le puits de pouvoir qu’il avait fait découvrir à son frère dans le Warp, car cela risquait de ruiner les propres projets d’Aurelian. L’orgueil d’Horus accélérait la mise en péril de la grande vision de Lorgar, que le Livre de Lorgar décrit comme "la cadence mélodique d’un chant d’adoration écrit en grand à travers les étoiles". Pour sa part, Horus a ignoré les supplications de son frère de ralentir, et a fini par rejeter entièrement son conseil, voyant en lui non pas la sagesse, mais seulement les faiblesses du fanatisme et de la démagogie. Peu soucieux du rôle prépondérant du Warp dans l’avenir de l’humanité, les divergences de philosophie du Maître de Guerre allaient favoriser la rivalité entre les deux, mettant à mal l’un des rares liens durables de respect et d’amitié qu’Horus entretenait avec ses frères Primarques.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : Aetheric Ambitions'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Les derniers guerriers survivants à la bataille ayant été ramenés sains et saufs à bord, le ''Hawkstar'' fit pleuvoir des tirs sur la forteresse de l’Alpha Legion en contrebas, ne laissant derrière lui que des ruines à son départ. Brisé mais pas encore prêt à mourir, le ''Hawkstar'' s’éloigna à la fois de la vaste flotte de l’Alpha Legion et des navires du Khagan à l’autre bout du système, car même le plus petit des vaisseaux aurait probablement submergé le croiseur ravagé s’il avait été repéré par l’ennemi. Prenant note du propre stratagème de l’Alpha Legion, le ''Hawkstar'' a utilisé l’ombre gravitationnelle de Chondax Alpha-Secundus pour atteindre le [[Point de Mandeville]] entre les systèmes intérieur et extérieur avant de mettre à rude épreuve ses [[Moteur Warp|Moteurs Warp]] endommagés pour ouvrir un passage vers les régions les plus éloignées de Chondax où le Khagan et sa flotte passaient sur l’orbite de Phemus.


===Les Confessions de l’Hydre===
Le retour du ''Hawkstar'' et de quelques autres navires errants fut une petite bénédiction parmi les malheurs de la Légion, et coïncidera avec l’arrivée de malheurs pour le Khagan.
Les Écailles Asymétrique nous parle du pacte conclu entre l’Alpha Legion et une force étrangère, sous la forme d’une [[La Cabale|Cabale]] de races extraterrestres psychiques censées servir les intérêts de la galaxie et, par extension, de l’humanité. Cependant, les relations entre la Légion Alpha et la Cabale étaient peu connues jusqu’à ce qu’un légionnaire Alpha se rende à la VII<small><sup>e</sup></small> Légion, quelques semaines après le Siège de Terra. Il ne donna aucune information lors de son interrogatoire, si ce n’est son nom, qu’il donna comme étant [[Alpharius Omegon|Alpharius]], et son but : raconter un certain nombre d’anecdotes à l’Imperium, dont certaines faisaient allusion à la relation de la Légion Alpha avec l’occultisme. N’apportant rien de plus, le Space Marine, désigné comme le prisonnier "LXX", fut exécuté pour trahison ; un témoignage de cette nouvelle ère vengeresse et impitoyable. Il n’existe aucun moyen d’étayer les récits de ce guerrier. On soupçonne que tout ce qu’il a raconté n’était que mensonge.


"LXX" disait de sa Légion qu’au moment même où le Jugement de Nikaea avait été prononcé, elle l’avait totalement ignoré et n’arrêterais jamais de le faire sans remords, son intention n’ayant jamais été de s’y plier. L’Alpha Legion se considérait comme au-dessus de telles directives, estimant qu’elle possédait les connaissances et la maîtrise nécessaires pour s’affranchir de toute restriction. Elle avait utilisé des Psykers tout au long de la Grande Croisade et continuerait à le faire, à la fois pour ses [[Librarius]] et sous la forme de ses agents, parmi lesquels se trouvaient des sorciers, des mages de guerre et des magiciens autoproclamés. En partageant, dans une certaine mesure, les connaissances et les ressources de la Légion avec ces individus, la Légion les avait cooptés pour qu’ils divulguent leurs secrets de l’arcane. Ainsi, les cellules concernées de l’Alpha Legion étaient suffisamment bien informées pour pouvoir généralement atténuer le risque d’être submergées par un contact accidentel avec les êtres du Warp. Ce paradigme s’est vérifié même lorsque Lorgar Aurélian a effectué son pèlerinage dans le Warp. Parmi les Word Bearers, un certain nombre de space marines de l’Alpha Legion du Chapitre du Soleil dentelé, proches du Primarque d’Or, ont été recrutés par des moyens non divulgués. Lorsque ces Space Marines sont entrés dans le Warp sans protection, ils sont morts, mais au-delà des explications de la science impériale, deux Légionnaires Alpha ont survécu à leur propre mort en atteignant une forme de symbiose démoniaque. Selon "LXX", ils furent détectés et chassés par des entités non naturelles qui n’étaient que vaguement considérées comme des Légionnaires Word Bearers. Seul un Alpha Légionnaire s’est échappé, retournant à sa Légion pour partager la connaissance de son nouveau pouvoir, se soumettant lui-même à l’interrogatoire et à la vivisection.
Un message avait été envoyé directement par les Astropathes rattachés à la VI<small><sup>e</sup></small> Légion, les Space Wolves. Leman Russ et ses guerriers étaient en [[Bataille de la Nébuleuse d'Alaxxes|difficulté dans la Nébuleuse d’Alaxxes]], attaqués par une autre flotte de l’Alpha Legion, et le Seigneur Loup demandait le soutien du Khagan. La VI<small><sup>e</sup></small> Légion, comme tant d’autres, avait depuis longtemps - négligé tout lien avec les White Scars. Les deux Légions étaient presque étrangères l’une à l’autre. Peu de membres d’entre elles pourraient prétendre avoir combattu ensemble pendant toutes les années de la Grande Croisade, et la maladresse de son message avait trahi le manque de considération de Leman Russ. Il daigna les appeler seulement quand aucun d’autres choix s’est présenté à lui, exprimant peu d’inquiétude pour les problèmes de son frère. À Jaghatai Khan et aux White Scars, il n’a pas fait appel à des frères d’armes, mais a plutôt lancé une convocation envers un subordonné.


Une autre anecdote racontée par le prisonnier fait état d’un certain nombre de guerriers de la XX<small><sup>e</sup></small> Légion qui avaient indépendamment été témoins et avaient enregistré les premières formes de rituels d’invocation, de liaison et de possession de nature démoniaque au sein des Loges Guerrières des Legiones Astartes. Bien que l’Alpha Légion n’ait pas eu besoin de ses propres loges, elle en a infiltré plusieurs dans d’autres Légions Traîtresses. Sous la tutelle des soi-disant [[Diaboliste]]s de la Légion Word Bearers et des maîtres des loges des Sons of Horus, ils apprirent l’utilisation des sacrifices humains, la nécessité des cercles d’invocation, la gravure des runes, les magies du sang et l’extraction d’une âme du corps d’un légionnaire pour permettre à un nouvel esprit de remplir son vaisseau. Ces infiltrés continuaient à rassembler des connaissances et à pratiquer les rites qu’ils avaient appris jusqu’à ce que, une fois leur mission achevée ou à la suite d’un autre signal de commandement, ils reviennent pour se réunir avec l’ensemble de l’Alpha Legion et faire part de leurs découvertes à leur Primarque.
Malgré la nature de l’appel du Seigneur Loup, il y avait là une chance de se venger, car la bataille ouverte et franche leur avait jusqu’ici été refusé, mais cela demandait une confiance absolue dans le Seigneur Loup malgré les accusations portées contre lui par les précédentes suppliques du Maître de Guerre. Il semblait que peu de ses frères s’étaient souciés de Jaghatai Khan ou des White Scars, si ce n’est comme des outils pour servir leurs propres ambitions. Horus souhaitait l’enchaîner, l’Alpha Legion le tenir en laisse et Dorn le commander - chacun exigeait sa loyauté comme une ressource à marchander. Chacun tenait à souligner les conséquences désastreuses d’ignorer leur sommation, avec des menaces proférées à la fois contre sa Légion et contre l’Imperium lui-même, le mettant face à ses responsabilités. Son choix placerait les White Scars à la merci des ambitions d’une faction qui s’en souciait peu, pour en faire soient des sbires de l’ambition d’Horus ou comme serviteurs des plans impénétrables de l’Empereur. Mais son inaction entraînerait la perte de l’Imperium.


Pour l’Alpha Legion, l’utilisation des Psykers n’était qu’un moyen d’arriver à ses fins, le Warp étant considéré de manière rationnelle comme une source d’énergie dont l’utilisation entraînait un coût égal et opposé. Les pratiques de [[Sorcellerie]] et de [[Démonologie]] n’étaient que des outils dans leur arsenal de l’Empyrée. Même après avoir découvert les énigmes les plus profondes du Warp et des dieux malins, la majorité de l’Alpha Legion continua à manier ses arcanes avec rationalité et non avec révérence, acceptant les risques comme faisant partie de la sinistre équation du sacrifice et de la préservation. De nombreux Légionnaires se sont portés volontaires pour devenir [[Possédé]]s dans le cadre d’expériences visant à améliorer les connaissances de la Légion et, en fait, pour être déployés au combat, mais "LXX" a fait comprendre à ses interrogateurs que ces légionnaires n’ont jamais reçu le statut de « Démons » ou d’Étranger, devenant simplement un nouveau maillon fonctionnel de la chaîne ininterrompue de la Légion.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : The Confessions of the Hydra'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
De tous les frères du Khan qui auraient pu faire appel à sa loyauté, il n’avait entendu que des rumeurs terribles et inquiétantes sur celui dont il cherchait le plus anxieusement des nouvelles - Magnus le Rouge, Roi Sorcier de Prospero et aussi étranger à ceux de ses frères qui cherchaient à régner sur l’Imperium que lui-même. Les deux hommes avaient déjà été liés par le mépris de nombre de leurs confrères Primarques, non seulement par leur loyauté envers l’Imperium qu’ils servaient, mais aussi en tant qu’alliés et voyageurs sur des chemins étranges. Il semblerait maintenant que l’Imperium se soit retourné contre le Roi Pourpre, soit en l’attaquant frontalement, soit en permettant à un Primarque de rendre sa propre justice, Jaghatai Khan ne pouvait pas en connaître la vérité. Pourtant, avec le retour du ''Hawkstar'', l’ancienne sagesse de Chogoris revint dans son esprit : ''Sous un ciel bleu, les empires s’élèvent et puis ils tombent. Les héros ne peuvent mourir''. Le Khagan savait où il devait aller.


==La Mort de l’Espoir==
La puissance rassemblée des White Scars, un ost sur lequel reposait le destin de l’Imperium, tourna silencieusement dans le vide, s’alignant sur une étoile lointaine. Cet ost avança en formation serrée, prêt à partir en guerre avec ses canons à portée de main et des couleurs vives et claires. Partout dans la flotte, les guerriers de Chogoris se préparaient, car les ordres du Khagan avaient été transmis à toute l’armada, ils allaient maintenant à la guerre, peut-être la plus grande guerre qu’ils auraient jamais à affronter. Il n’y avait plus de confusion, aucun doute ne subsistait parmi les Khans et les guerriers rassemblés. Ils n’étaient plus à l’écart, mais lâchés comme un aigle à la chasse, les serres déployées pour frapper. Terra les appelait à ses côtés et le Maître de Guerre les convoquait au combat. Un Empereur et un Tyran attendaient la décision du Khagan. Mais ils étaient les White Scars, l’ordu de Jaghatai, ils n’étaient les esclaves de personne. Ils étaient seuls, comme ils l’avaient toujours été, et ils allaient chercher leur propre vérité.
Avec tout ce qui s’est passé, les fondations mêmes de l’Imperium ont été ébranlées. L’incertitude était la seule vérité qui restait à l’Imperium, même après que les Traîtres se soient enfuis aux confins de la galaxie et que les fils loyaux de l’Empereur se soient regardés les uns les autres avec des yeux dépourvus de lumière et qu’ils se soient séparés. Tant de questions restent sans réponse. Le Traître, le Démon et la Cabale ont tous laissé leur empreinte indélébile sur l’âme de l’Imperium, leurs intentions malveillantes abondant. Bien que ces chancres aient été extirpés de Terra lors du Grand Siège, leur influence s’est métastasée dans tout l’Imperium et ne cessera de s’étendre et de croître.
Nous ne pouvons que ruminer sur ce qui aurait pu être. Au tout début de l’Âge des Ténèbres, le destin de l’humanité dépendait de tournants que nous étions trop aveugles pour voir et, si nous les avions vus, nous étions trop habitués au déséquilibre pour prendre les mesures qui s’imposaient.  


Si l’humanité n’avait pas su tirer parti de ces événements capitaux, les choses auraient pu être très différentes. Si seulement [[Roboute Guilliman]] avait appris l’existence d’Isstvan avant le rassemblement de Calth. Si seulement l’[[Sanguinius|Ange]] et sa Légion s’étaient envolés de Signus avant d’être mêlés au cataclysme de ce monde. Si seulement Magnus n’avait pas fait la guerre avec une telle concupiscence qu’il avait brisé l’édit de Nikaea. Si seulement le [[Jaghatai Khan|Khan]] avait eu une plus grande place dans le royaume de son père. Si seulement Alpharius et son insondable Légion avaient tracé leur propre voie, indépendamment des ordres du Maître de guerre et de la Cabale, pour sauver l’Imperium grâce aux connaissances qu’ils possédaient. Si seulement Horus avait gagné sa guerre, et que la souffrance perpétuelle de l’humanité avait été évitée. Ce sont là les spéculations des endeuillés et la culpabilité des survivants. Au lendemain du grand Siège, Terra fut privée de ses gardiens post-humains, dont la plupart quittèrent Sol en pleine nuit pour ne peut-être jamais revenir, poursuivant les Traîtres jusqu’aux confins de la galaxie.
Ils allaient à Prospero, et l’Imperium brûlerait.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Betrayal At Chondax - An Eagle, a Serpent and a Wolf'' ''(traduit de l'anglais par Guilhem)''</ref>


Parmi ceux qui restaient, Rogal Dorn ruminait, contemplant le destin de l’humanité, la seule qui restait à vivre dans le rêve de l’Imperium. Il vivait dans un chagrin fragile, prompt à se transformer en rage dans ses tentatives de reconstruction de l’Imperium, bien qu’il luttât pour trouver une pierre assez grande pour en placer une autre dans les décombres. Dans les salles de banquet des grands, Roboute Guilliman a fait étalage de sa force, sa Légion n’ayant pas été ensanglantée sur le sol terranien. Il courtise la noblesse et les futurs dirigeants de l’Imperium, façonnant la propagande de la prochaine ère. Chacun d’entre eux a montré la faiblesse de sa nature et on s’est méfié d’eux à juste titre. Terra est un monde qui résonne des pleurs d’une population laissée à jamais dans la crainte de ses protecteurs. Elle regrette le jour où l’Empereur a fait confiance à ses fils, même si, en désespoir de cause, elle se tourne encore vers eux, plutôt que vers les hommes et les femmes qui ont vu beaucoup de choses et se sont sacrifiés encore plus, et qui pouvaient pourtant les sauver.
==Des Empereurs et des Mensonges==
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 50%;  float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px;  margin-bottom: 3px;"
|<center>'''La Nébuleuse d’Alaxxes<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Betrayal at Chondax: The Alaxxes Nebula'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>'''</center>
Alors que le [[Khagan]] affrontait l’Alpha Legion sur Chondax Prime, Leman Russ des Space Wolves fut pris à partie par une flotte similaire portant la marque de l’Hydre dans la nébuleuse d’Alaxxes. Cependant, contrairement à l’incident de Chondax, l’Alpha Legion n’a pas hésité à engager les Space Wolves dans une bataille directe. Leur objectif dans cet engagement semble plus explicitement la destruction de l’ennemi sans recours à aucune forme de coercition. En effet, il n’existe pratiquement aucune trace de communication entre Leman Russ et un commandant de l’Alpha Legion. Au moment où Leman Russ a jugé bon de contacter son frère Primarque pour lui demander de l’aide, la bataille avait déjà mal tourné pour la VI<small><sup>e</sup></small> Legion, avec des pertes importantes, avec des pertes significatives dans leurs flottes contingentes, et avec l’Alpha Legion utilisant pleinement l’élément de surprise sans être gênée par le besoin de suborner leur ennemi.
Les événements de cette bataille et la décision du Khagan, qui devaient avoir leurs propres conséquences sur la guerre civile, méritent d’être discutés à un autre moment, lorsque l’on pourra y consacrer le temps et l’attention nécessaires. Cependant, il est intéressant de noter que la Bataille Spatiale à Alaxxes se déroulant à peu près au même moment que les combats à Chondax, l’Alpha Legion était capable d’opérer simultanément un certain nombre de contingents de flottes de la taille d’une armada. Même en tenant compte de l’inclusion d’un certain nombre de vaisseaux Q et d’autres vaisseaux civils déguisés, il s’agissait d’une flotte bien supérieure à celle déployée par n’importe quelle autre Légion. De plus, selon la politique de la Légion et les rapports des éléments des White Scars et des Space Wolves qui ont réussi à monter à bord des vaisseaux de l’Alpha Legion au cours de ces affrontements, il n’y a pas de raison de s’attendre à ce qu’il y ait un conflit entre l’Alpha Légion et les White Scars. L’Alpha Legion au cours de ces engagements, les deux Flottes ont maintenu une force de sécurité assez importante de Legiones Astartes à bord des vaisseaux de classe capitale. Cela nous amène à penser que non seulement la Flotte de l’Alpha Legion a dépassé les estimations d’avant l’Hérésie, mais aussi que leurs chiffres de recrutement ont dû être largement sous-estimés par les recensements militaires de l’Imperium.
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Au total, la bataille du vide connue dans l’histoire sous le nom d’Engagement de Chondax avait duré un peu plus de huit heures. La campagne entière, de l’arrivée de la Flotte de l’Alpha Legion au départ de Jaghatai Khan, avait duré quatre jours. Les pertes totales parmi les deux Légions impliquées sont bien inférieures à celles de batailles similaires. Alors que les massacres d’Isstvan et la Bataille de Calth ont décimé les participants, les combats de Chondax n’ont servi qu’à aiguiser les guerriers du Khagan, en éliminant les plus faibles et les moins aptes. En effet, leurs premières vraies pertes viendraient de leurs propres mains dans l’espace au-dessus de la tombe de Magnus, un creuset de leur propre fabrication.
 
Pour un si court incident, son impact sur la guerre est stupéfiant, non pas pour les événements de la bataille elle-même, mais pour les tragédies qu’il a laissées se produire et la promesse de salut qu’il a laissée naître. Dans la nébuleuse d’Alaxxes, les Loups de Russ ont été battus et empêchés d’intervenir dans la guerre, mais ils n’ont pas été détruits comme Horus l’avait espéré. Avec ce désastre s’évanouit tout espoir de voir la cause loyaliste entreprendre une grande contre-offensive. Avec Ultramar assiégé, Rogal Dorn installé sur Terra et les Dark Angels et les Blood Angels pratiquement disparus, il ne restait que peu de grandes forces offensives. Russ, bien que souvent décrié par ses frères comme un commandant grossier et vulgaire, faisait partie des quelques Primarques dont la loyauté était irréprochable, et même après les pertes brutales subies lors de la campagne de Prospero, il commandait toujours l’une des Légions les plus féroces, et était le seul à avoir une expérience significative du combat avec d’autres forces des Legiones Astartes. Pourtant, sans le soutien des White Scars, l’assaut surprise de l’Alpha Legion a laissé le [[Seigneur Loup]] ébranlé et sur la défensive, garantissant à Horus les coudées franches dans le nord galactique pour consolider sa base de pouvoir.
 
Mais considérer cette bataille comme une victoire pour Horus, c’est ne pas voir en quoi le choix de Jaghatai Khan a nui à la cause des rebelles. Au mieux, le résultat de la bataille peut être considéré comme une victoire à la Pyrrhus pour la rébellion naissante d’Horus, car si le choix de Jaghatai Khan a laissé les Space Wolves à la merci de l’Alpha Legion, il les a également retirés du camp d’Horus, le privant ainsi d’une Légion complète de guerriers d’élite. [[Rogal Dorn]], agissant en tant que Sénéchal de Terra, s’est vu refuser la possibilité de mettre rapidement fin à la guerre, mais Horus en a fait de même. Bien qu’il puisse être considéré comme déloyal d’écrire de tels mots, l’Imperium aurait pu être moins destructeur si Horus avait été en mesure d’obtenir une victoire rapide, épargnant ainsi aux mondes de l’Humanité sept années de lutte cataclysmique. Jaghatai n’a choisi ni la voie du Loyaliste, ni celle du Traître, et ce faisant, il n’a épargné ni à lui-même, ni à l’Imperium dans son ensemble, la moindre douleur.
==Des Empereurs et des Mensonges==
{|class="wikitable" style="background-color: #000000; width: 55%;  float:right; color:#DBE9F4; margin-left: 10px; margin-top: 3px;  margin-bottom: 3px;"
|<center>'''Les Perdus et les Abandonnés<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Betrayal at Chondax: The Lost and the Forsaken'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>'''</center>
Le retrait de Jaghatai Khan et de sa flotte du système Chondax marque la fin des combats dans la plupart des documents conventionnels. Peu d’érudits font référence au système de Chondax pendant les années de l’Hérésie d’Horus. Aujourd’hui encore, il est considéré comme une zone désolée et sans intérêt stratégique. Cependant, de petites bandes de White Scars sont restées actives dans le système pendant un certain nombre d’années après le retrait, bien plus longtemps que ne le reconnaissent la plupart des récits.
Ces groupes de survivants obstinés ont été contraints de se tourner vers une guerre de harcèlement, comptant sur leur vitesse pour garder une longueur d’avance sur leurs poursuivants. La plupart d’entre eux ne comptaient guère plus de quelques dizaines de guerriers et en furent rapidement réduits à fouiller les décombres des batailles passées pour rester aptes au combat, reprenant à bien des égards les tactiques des Orks qu’ils avaient chassés jusqu’à l’extinction peu de temps auparavant. La plupart de ces résistants furent exterminés par l’Alpha Legion en l’espace de quelques semaines, mais quelques-uns survécurent bien plus longtemps.
Le dernier groupe de survivants de White Scars à avoir été sauvé de Chondax fut découvert en 017.M31, dix longues années après l’abandon du système par l’Alpha Legion, par un croiseur de patrouille de la Raven Guard qui cherchait la trace des flottes de Traîtres fuyant l’échec du siège de Terra. Pris au piège sur Irra Minor depuis une décennie, les guerriers de la Confrérie de la Hache Noire, dirigés par Sengur le Manchot, que ses troupes appelaient le Khan de Fer en raison du patchwork d’augmentiques qui le soutenaient, ont d’abord pris la Raven Guard pour une force hostile. Une longue guerre solitaire contre les chasseurs de têtes de l’Alpha Legion, les Serviteurs chasseurs-tueurs du Mechanicum et d’immondes apparitions du Warp avait fait de la paranoïa une vertu. Ce n’est qu’après une brève escarmouche avortée que les guerriers de la XIXe Légion parvinrent à les convaincre de leurs intentions. Sengur Khan et ses huit guerriers survivants furent invités sur Terra par Rogal Dorn pour y recevoir les honneurs de leur bravoure, mais ils choisirent plutôt de rentrer tranquillement à Chogoris, sans fanfare.
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Il serait injuste de rejeter la responsabilité de ces conséquences uniquement sur Jaghatai Khan, car ses actions sont dans une large mesure dictées par celles de l’Alpha Legion. Malgré toutes les ressources consacrées à la découverte des plans de l’Alpha Legion et de son mystérieux Primarque, nous ne savons toujours pas grand-chose de la vérité à cet égard. Les ordres donnés par Horus à Alpharius à Chondax sont désormais connus, de nombreuses données étant tombées entre les mains des Flottes de Purge à la suite de la [[Bataille de Terra]], mais cela montre simplement à quel point l’Alpha Legion s’est écartée de ses souhaits. Il convient de se demander ce qu’ils pensaient tirer de cette trahison. Ils n’ont pas cherché à tirer profit de sa conclusion, que ce soit en termes de territoire, de matériel de guerre ou de pouvoir politique. En fait, il est difficile de voir comment ils auraient pu le faire, car les actions des White Scars n’ont favorisé que le chaos et la destruction. Est-ce là ce qu’Alpharius recherchait ? Prolonger la guerre et affaiblir celui qui finira par monter sur le Trône ? Peu de gens à l’intérieur des frontières de l’Imperium profiteraient d’une telle issue, mais alors qui peut savoir où se trouvent les véritables maîtres d’Alpharius ?


Laissés à l’abandon pendant des années dans les ruines du palais impérial, les survivants condamnent l’Empereur pour ses mensonges et pour avoir tenté d’endiguer l’inéluctabilité de l’avenir. Avec la sagesse du recul, nous constatons que l’Empereur a créé ce qu’il cherchait à détruire : les conditions parfaites pour que des puissances perfides et ruineuses triomphent de sa galaxie. Nous condamnons Horus pour son orgueil et son ambition qui ont ouvert à nos ennemis une porte qui ne pourra jamais être refermée. Sa mort sera sans conséquence, car une éternité de guerre et de méfiance nous attend. Nous craignons à présent que les futurs seigneurs de Terra ne cherchent à taire l’amère vérité et ne refusent à l’Imperium la sagesse qui pourrait le sauver. Nous désespérons également que même les connaissances que nous possédons ne puissent nous libérer de la damnation.
Une autre théorie existe, bien que sa crédibilité soit mise en doute par les érudits de l’Imperium. Cette théorie soutient que l’Alpha Legion n’était pas la force unifiée que beaucoup voyaient en elle, et que dans ses rangs obscurs se déroulait une guerre cachée qui cherchait à changer la trajectoire de la Légion. On ne sait pas qui aurait pu défier Alpharius à la tête de sa propre Légion, ni comment il aurait pu rallier ses propres fils contre lui, mais peut-être que le penchant de la Légion pour le secret et les fausses pistes aurait permis à un chef astucieux de la manipuler de l’intérieur. Cependant, cette théorie explique en grande partie les choix étranges de l’Alpha Legion au cours de la Campagne de Chondax.


Nous nous lamentons sur le futur à venir.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''Piercing the Veil : The Death of Hope'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Voici donc l’héritage de la bataille de Chondax. La destruction et la fin d’un âge d’or, peut-être le dernier âge d’or de l’humanité. La malveillance dans sa forme la plus pure, une intention calculée et délibérée de causer du tort et de la misère. Nous avons parlé de nombreux maux au cours de cette histoire de l’Hérésie d’Horus, de Démons et de dieux obscurs déterminés à détruire l’Homme. Mais le plus grand des maux, la pire des malveillances, se trouve peut-être dans le cœur des hommes.<ref>The Horus Heresy, Book Eight - ''Malevolence'', Chapter ''The Betrayal at Chondax: Of Emperors and Lies'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>


==Source==
==Source==
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[[Catégorie:Hérésie d'Horus]]
[[Catégorie:Hérésie d'Horus]]
[[Catégorie:Imperium]]
[[Catégorie:Conflits Adeptus Astartes]]
[[Catégorie:Conflits Space Marines du Chaos]]
[[Catégorie:Conflits Alpha Legion]]
[[Catégorie:Conflits White Scars]]
[[Catégorie:Conflits Sœurs du Silence]]
[[Catégorie:Conflits Orks]]
[[Catégorie:Batailles de la Galaxie]]

Version du 18 mars 2024 à 04:55

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« Tous les Empereurs sont des menteurs, tous les tyrans sont des voleurs. »
- Proverbe Chogorien de l’ère d’avant la Conformité.
La Trahison sur Chondax.

Chondax n’est pas un nom mentionné lorsque les érudits parlent des grands tournants de l’Hérésie d'Horus. Il ne résonne pas avec la même infamie que les massacres de Isstvan ou de Calth, où des centaines de milliers d’âmes y ont trouvé leur fin, ni avec l’importance stratégique des batailles pour Beta-Garmon ou Tallarn. Pourtant, c’est à Chondax que le cours de l’Hérésie d’Horus fut décidé, non pas dans le feu et le tonnerre, mais dans le calme et l’oubli. Ici, Horus connu son premier échec. Sa première défaite. Ici, l’Alpha Legion et les White Scars ont choisi une voie inattendue et ont défié les attentes d’une galaxie en guerre. Ici, le massacre a pris fin et la guerre a commencé.

L’incident de Chondax trouve son origine dans le sillage de la Croisade d'Ullanor, où l’Empereur et Horus combattirent côte à côte pour la dernière fois. Le vaste empire Ork d’Urlakk Urg fut renversé et brisé pour toujours et Horus proclamé Maître de Guerre de tout l’Imperium, champion de l’Empereur et commandant de la Grande Croisade lorsque le Maître de l’Humanité se retira sur Terra. Certains disent que c’est le jour où le cœur d’Horus s’est refroidi, que le départ de son Père a donné naissance aux braises de la rébellion. Que de telles accusations soient fondées ou non, c’est dans la foulée du macro-Triomphe qui s’en suivi, une célébration pour fêter le nouveau titre d’Horus, que les fondements de l’Hérésie ont sans aucun doute été jetés.

Dans les ruines de la dernière grande menace à la domination de l’Humanité, et le dernier véritable défi de la Grande Croisade, Horus rédigea un certain nombre d’ordres. Les régiments de l’Armée Impériale et des Legios Titaniques furent réorganisés et redéployés sous son commandement. Les unités dont la loyauté envers le nouveau Maître de Guerre était absolue se voyaient déplacer vers des positions stratégiques clés, tandis que celles qui avaient peu de loyauté personnelle envers Horus étaient affectées dans la zone de guerre la plus sanglante de la Grande Croisade. Même ses frères Primarques n’étaient pas à l’abri de ces machinations, ceux qui étaient les confidents du Maître de Guerre et ceux qui ont longtemps été rancuniers envers leur père se voyaient accorder les conquêtes les plus opportunes, tandis que ceux qui pouvaient être considérés comme des rivaux furent envoyés aux confins de la galaxie. Comme nous l’avons déjà vu, les Blood Angels furent éloignés du centre de l’Imperium, envoyés dans la lointaine Signus pour connaître leur destin. Le Lion, Roboute Guilliman et d’autres encore reçurent des campagnes à mener loin des centres du pouvoir Impérial.

Contrairement à certains de ses frères, Jaghatai Khan était l’un des Primarques que le nouveau Maître de Guerre considérait comme un proche allié, dont l’absolue honnêteté et le mépris des subterfuges le rendaient insoupçonnable en tant que rival du grand destin qu’Horus nourrissait dans les coins sombres de son âme. Le Khagan était un guerrier, pur et simple ; il avait peu d’ambitions de créer un empire et beaucoup de ses compagnons Primarques négligèrent son habileté et les grandes actions que lui et sa Légion avaient accomplies au nom de la Grande Croisade. Mais le Khagan était aussi loyal à l’Empereur et à un guerrier pour qui les serments faits ne pouvaient être facilement reniés. Étant donné la nature des White Scars, dont la réputation d’autosuffisance et les codes d’honneur obscurs étaient bien établis, toute tentative de les suborner ouvertement était aussi susceptible de les rendre ennemis que de les lier à la cause du Maître de Guerre. Au lieu de cela, Horus opta pour un plan plus subtil, ne voulant pas confier à son vieil ami un destin aussi sanglant qu’il réservait pour ceux qu’il considérait comme des obstacles dans son ascension.

Il savait que le Khagan ne pouvait être ni corrompu ni intimidé, car il était un homme célèbre pour ses manières obstinées et tenaces, empressé à suivre ses propres voies, tout comme sa Légion, qui évitait les restrictions de la doctrine standard de l’Imperium. Pour le Maître de Guerre, Jaghatai Khan ne pouvait pas être commandé, mais il pouvait être manipulé. Il ne répondrait ni aux demandes ni aux supplications, et il faudrait donc qu’il soit obligé de prendre de son plein gré le chemin qu’Horus avait choisi pour lui. Pour ce faire, Horus devrait préparer le terrain pour un tel choix avec beaucoup de soin, de peur que le cheval qu’il souhaitait apprivoisé ne s’enfuit. Il aurait besoin de contrôler tous les facteurs en jeu, de fermer toutes les options que les White Scars avaient, à l’exception de celle qui les menait à ses côtés. Il fallait les isoler des autres Légions et les envoyer dans un lieu où seules les nouvelles qu’Horus souhaitait leur faire parvenir pourraient les atteindre, ainsi que de les occuper avec une guerre qui satisferait leurs caractères nomades. Le Maître de Guerre avait beaucoup à faire, beaucoup de pièges à poser et de manœuvres à planifier, et les White Scars ne devraient pas s’y mêler jusqu’à ce qu’elles soient aboutis.

Horus envoya donc les White Scars à Chondax, un système inhabité à quelques sauts Warp d’Ullanor, un endroit sans importance stratégique réelle et loin de tout passage Warp bien fréquenté. C’est là qu’ils devaient poursuivre les derniers soubresauts de la victoire d’Ullanor, pourchassant les restes des armées Peaux-Vertes d’Urlakkk Urg qui s’étaient réfugiées parmi les mondes largement dispersés du système de Chondax. Horus présenta au Khan ses ordres comme une chance de mener une guerre comme celle qu’il menait aux premiers jours de la Grande Croisade, à l’abri des Commémorateurs et de la surveillance de Terra, un vaste système stellaire dans lequel errer, tuer et rire. Il savait que Jaghatai Khan et ses fils devenaient agités, qu’ils sentaient la Grande Croisade évoluer et changer, devenir quelque chose de plus solide et de plus réglementé qu’auparavant, quelque chose à laquelle les White Scars n’étaient pas adaptés. Il leur offrit la chance de vivre à nouveau pleinement et librement, d’imposer plus visiblement leurs marques sur le progrès de la Grande Croisade que celle qui leur était habituellement offerte - une Légion qui servait le plus souvent de cavalier de la Grande Croisade, sans se faire remarquer et rarement encensée. Il allait mettre la dernière pierre sur la tombe de l’empire d’Urlakkk Urg et être un élément central du triomphe du Maître de Guerre. De plus, là où d’autres auraient pu donner des ordres aux Khan, le Maître de Guerre le lui demanda comme une faveur à un ami. Il sollicita de l’aide au lieu d’exiger l’obéissance, et Jaghatai Khan et ses White Scars agirent comme ils l’avaient toujours fait, répondant à l’appel du Maître de Guerre.

Les Écailles Asymétriques[1]

Une grande partie du travail que vous lisez maintenant a été rendue possible grâce à un document connu sous le nom d’Écailles Asymétriques. Le volume est une collection de notes manuscrites, de dépêches codées et d’images, tous traçant la destinée de l’Alpha Legion à travers l’Hérésie Horus. C’est un code crypté qui révèle les secrets de l’Alpha Legion. Selon toute probabilité, tout ce qui se trouve sur ses pages est un mensonge.

Les Écailles Asymétriques ne sont pas le résultat d’opérations du renseignement impérial ou de mes propres recherches, elle est d’un pedigree un peu plus mystérieux. Ils sont entrés en possession des Archives Terranes dans les années qui ont suivi la retraite du reste des Traîtres de Terra dans les dernières années de l’Hérésie Horus. Aucune entrée de catalogue ni aucun Adepte Scribe n’indique la date exacte de son inclusion dans les Archives, et seule une seule note concernant son arrivée a été découverte. De cette note on peut simplement lire : "Au service de la Vérité". Malgré cette origine gênante, les serviteurs de Malcador, qui conservent beaucoup d’influence dans le sillage du grand sacrifice de leur maître, nous ont assuré de sa véracité.

La Écailles Asymétriques énumère les déploiements de troupes, les honneurs de guerre, les dossiers du personnel et bien d’autres choses encore. Grâce à elle, la pleine participation de l’Alpha Legion à l’Engagement de Chondax et à des centaines d’autres batailles peut enfin être entièrement documentée - si l’on veut que son contenu soit fiable. Cependant, vu l’absence totale d’autres sources concernant la secrète XXe Légion, il n’y a pas eu d’autre choix. Toute l’information tirée des Écailles Asymétriques a été vérifiée autant que possible par des sources de l’Imperium, bien que certains détails demeurent impossibles à confirmer entièrement et qu’un certain nombre de divergences importantes demeurent. Pourtant, lorsqu’il s’agit de la XXe Légion, son arme la plus redoutée est celle du mensonge et de la désinformation. Je crains qu’il n’y ait jamais de vérité définitive et absolue sur leurs activités.

Pourtant, les White Scars n’étaient pas la seule Légion qu’Horus envoya à Chondax. L’Alpha Legion reçut également l’ordre de partir pour cette étendue d’espace insignifiante, mais pour un objectif très éloignée des affaires de la Grande Croisade. Horus aurait besoin de l’instrument approprié pour poser son piège, pour l’appâter et, au bon moment, pour y refermer les mâchoires. Dans l’Alpha Legion, il trouva exactement ce qu’il fallait. Nous ne savons pas quand Horus a retourné Alpharius et ses partisans à sa cause, mais étant donné le timing des événements à Chondax, cela a dû se produire en 000.M31, avant la fin du Grand Triomphe d’Ullanor. Pourtant, à l’instar de beaucoup d’autres Primarques qui se sont convertis de bonne heure au cercle intime d’Horus, Alpharius semblait avoir peu de raison de trahir. Contrairement à Angron, il n’avait aucune rancune connue contre son père et, à l’exception de Mortarion, il n’était pas connu pour avoir eu des préoccupations ouvertes concernant les politiques et la direction de l’Imperium. Tant les preuves disponibles que les informations trouvées dans les Écailles Asymétriques font allusion à une force extérieure qui a influencé le Primarque de la XXe Légion, une Cabale qui voulait pour de sombres raisons qu’Horus réalise ses terribles plans. Il est peut-être même possible que l’impénétrable Primarque de l’Alpha Legion ait pensé qu’il agissait dans le meilleur intérêt de l’Imperium, ou qu’il ait cherché à manipuler Horus et à atténuer les dommages qu’il pourrait causer. Peut-être s’est-il simplement réjoui du chaos qui s’apprêtait à se déchaîner.

La vérité restera probablement incertaine, mais il est clair que l’Hérésie d’Horus était bien plus qu’une guerre civile provoquée par une ambition mal placée. Des forces cachées à la fois malignes et secrètes manipulaient le cours de l’avenir de l’Humanité, et les événements qui allaient se produire à Chondax montraient à quel point leur influence était étendu. C’était lors de la première année du 31e Millénaire, quatre ans avant les massacres dans le système de Isstvan et trois ans avant la Chute d'Horus sur la lune de Davin. Bien avant que la plupart des récits contemporains ne considèrent l’instant où la folie de l’Hérésie d’Horus avait commencé, il semblerait que les actions de divers groupes subtils actifs dans l’Imperium avaient déjà planté les graines de la trahison dans le cœur de beaucoup des grands serviteurs de l’Empereur.

L’Alpha Legion, à ce moment volontier complice de la trahison du Maître de Guerre, s’était mise à sa tâche avec rigueur. Elle reçut l’ordre de se hâter pour Chondax, de préparer ce vaste système pour l’arrivée des White Scars et de les garder en place jusqu’au bon moment. La XXe Légion, toujours aussi secrète, avait établi une série de stations spatiales dissimulée dans le vide dans le système de Chondax, chacune capable d’intercepter et de bloquer les communications astropathiques, un exploit rarement réalisé avec une telle efficacité dans une autre zone de guerre digne d’être mentionnée. Certains spéculent sur l’implication des Word Bearers dans cette tâche, dans la manipulation de l’essence même du royaume Æthérique par les fils de Lorgar, peut-être même dans les premiers murmures de la Tempête de la Ruine elle-même. Quelle que soit sa source ou sa méthode, l’Alpha Legion avait isolée le système de Chondax bien avant l’arrivée des White Scars, ensemençant ses mondes d’avant-postes cachés à partir desquels elle pourrait guider le cours de la campagne contre les Orks, et empêcher une victoire rapide à la Légion du Khagan.

Tous ces préparatifs devaient préparer le terrain pour l’intimidation des White Scars. Horus n’avait pas l’intention de provoquer une bataille entre les Légions à Chondax, car contrairement à ceux qui furent pris dans le piège qu’il organisa à Isstvan V, il ne souhaitait pas voir les White Scars brisés et dispersés. Horus avait veillé à ce qu’ils soient isolés des événements qu’il s’apprêtait à mettre en branle. Prisonniers à Chondax, ils ne pourraient pas intervenir lors du Sac de Prospero, car le Khagan et Magnus le Rouge étaient des alliés proches, tous deux étrangers à beaucoup de leurs frères et tous deux ayant une inclination mystique, et s’il avait entendu parler du péril de son ami, aucune force n’aurait pu empêcher les White Scars de se diriger vers Prospero pour aider les Thousand Sons. Une catastrophe que craignait Horus. Ses plans exigeaient que les Loups soient amoindris et que les fils du Sorcier soient trahis - par un tel stratagème, il renforçait sa position et affaiblissait ceux qui étaient loyaux à l’Empereur. Le Maître de Guerre n’a eu qu’à attendre au fur et à mesure que ses plans se déroulaient, et quand le moment serait venu, il présenterait à Jaghatai Khan juste assez de vérité pour le satisfaire et de mensonges pour le mettre au service de l’empire obscur qu’il cherchait à créer à partir du cadavre de l’Imperium.[2]

Une Tempête à l'Horizon

Des Plans dans les Plans[3]

La plupart des informations en notre possession indiquent que l’Alpha Legion a conspiré non seulement avec Horus mais aussi avec un autre bienfaiteur inconnu. L’identité de ce commanditaire demeure un mystère, et ce n’est que par les actions de l’Alpha Legion que nous pouvons en déduire les motifs. L’Alpha Legion fut parmi les premières Légions à se joindre à la rébellion d’Horus. Leur participation à l’Engagement de Chondax dans les premières années du 31e Millénaire était une de leurs actions traîtresses les plus connues. Pourtant, il n’est pas certain qu’Horus ait fait un effort concerté pour gagner sa loyauté. En fait, elle s’était souvent exclue des réunions clés et fut méprisé par d’autres membres de l’ost renégat. En tant que tel, il semble raisonnable de supposer que ce bienfaiteur inconnu a en quelque sorte contraint Alpharius à servir le Maître de Guerre, bien que l’on ignore ce qu’une telle association aurait à gagner à aider la rébellion. Peu de puissants parmi les puissants de l’Imperium ont récoltés des gains lors de la destruction totale de l’Hérésie d’Horus, et la plupart d’entre eux ont été gravement affaiblis dans son sillage. En effet, ce sont les exclus, les Xenos et les parias qui ont le plus bénéficié de la faiblesse de l’Imperium. C’est un fait révélateur et effrayant. Car si l’Alpha Legion opérait à la demande d’une faction extraterrestre, qui aurait vue dans la chute de l’Imperium leur propre ascension alors il est certain que ces complots ne se sont pas terminés avec la chute d’Horus.

Quand Horus apposa son sceau sur les ordres qui enverraient les White Scars à Chondax, Jaghatai Khan et cinq Confréries des White Scars furent disposées sur les Champs de Triomphe d’Ullanor. Des Primarques à Ullanor, de leurs réunions et de leur conduite, nous avons beaucoup de sources - des écrits de plusieurs des Primarques eux-mêmes aux récits des Commémorateurs.

Beaucoup font peu de cas de la présence du Khan, choisissant souvent de concentrer leurs louanges sur celles de ses frères plus habitués à de tels éloges. Pourtant, là où il apparaît, c’est souvent significatif. Par exemple, il est rarement vu en dehors de sa Légion, sauf en compagnie de certains de ses frères, le plus souvent Horus Lupercal ou Magnus de Prospero. De ces réunions, au cours desquelles il est supposé qu’Horus a présenté à son frère l’ordre de purifier Chondax, il n’y a aucune trace de mécontentement ou de bouleversement dans le comportement du Khagan. En effet, de nombreux récits font la part belle à la camaraderie entre les deux, surtout en raison de l’absence des autres interactions du Khan.

De ses rencontres avec Magnus le Rouge, il y a beaucoup moins d’archives, mais ce sont celles-ci qui occupent la majorité de son temps loin des tâches de la guerre et de la conquête. Les deux étaient liés par leur statut d’étrangers parmi les plus charismatiques de leurs frères et une alliance improbable s’était formée entre les deux Légions, l’une d’errants pragmatiques et l’autre d’érudits liés par des livres. Pendant les grands défilés du Triomphe, les White Scars présents défilèrent aux côtés des guerriers de Prospero, et lors des célébrations qui suivirent la nomination du Maître de Guerre, les deux Légions, souvent oubliées par les autres, étaient toujours l’une à côté de l’autre. Il est dit par ceux qui l’ont connu que le Khagan appréciait Magnus pour son honnêteté et sa volonté de dire la vérité telle qu’il la voyait malgré la menace de la censure, et bien que leurs points de vue ne concordaient pas toujours, son respect n’en avait pas faibli. Pendant le bref séjour des Légions sur les Champs de Triomphe d’Ullanor, de nombreux liens s’étaient tissés entre les guerriers de Chogoris et de Prospero, bien que peu d’hommes d’État parmi les grands de l’Imperium purent en témoigner. Cette importante alliance deviendrait évidente pour beaucoup de grands et puissants que bien trop tard.

Nous supposons qu’Horus, désireux d’apaiser son frère et d’accélérer son départ pour une tâche qui, malgré son apparence honorifique, impliquerait probablement quelques années de combat peu glorieux et ardus, accorda au Khagan l’autorité de rassembler les unités présentes à Ullanor qui lui semblait les mieux adaptés pour la tâche à venir. Au dire de tous, c’est une tâche à laquelle le Khagan travailla avec vigueur, probablement heureux d’être débarrassé du faste et de la cérémonie du grand Triomphe. Pendant plusieurs mois, le Khagan s’est occupé de la formation de sa propre Légion, y compris l’envoi de dépêches à des Hordes éloignées, et la sélection d’unités de soutien. À cet égard, le parti pris des White Scars en faveur d’un style de guerre mobile est très évident. En fait, certains documents laissent entendre que, dans un premier temps, le Khagan était réticent à attacher des forces non-Astartes à sa flotte. L’inclusion d’une cohorte mécanisée des Béliers de Saturne semblaient indiquer ce biais, les Béliers étant connus pour leurs compétences d’élite et leur préférence pour l’assaut rapide plutôt que pour la défense prolongée. D’autres choix encore, comme celui d’un détachement des ingénieurs de siège Charonides, sont en désaccord avec les préférences habituelles du Khan et parlent peut-être de l’influence d’Horus ou d’un autre conseiller.

L’ajout le plus curieux à la flotte de Chondax était peut-être celui d’un demi-cadre de la Sororité du Silence. Un petit détachement avait fait partie de la Croisade d’Ullanor, mais n’avait guère participé aux combats, à l’exception de deux affrontements avec des Psykers Orks qui les amena sur les premières lignes. Cependant, le Concile de Nikaea, auquel le Grand Khan n’avait pas été convoqué, n’avait pas encore imposé de restrictions sur l’utilisation des Psykers de combat au sein des Légions, et les White Scars continuaient à compter sur leurs Prophètes des Tempêtes pour contrer ces menaces. Certains ont émis l’avis que la raison de l’inclusion des Sœurs était moins due à leurs capacités uniques qu’à leurs Motojets de fabrication Terrane, machines pour lesquelles les White Scars éprouvaient une curiosité notoire. D’autres ont noté la tendance du Khan à recruter des conseillers dans les lieux les plus inhabituels, en cherchant des points de vue différents aux siens.

Concernant la Légion des White Scars, les archives du Triomphe restent peu détaillées. Comme à de nombreuses occasions, la Ve Légion semble avoir échappé à l’attention de nombreux chroniqueurs, mais par leurs absences, nous pouvons retracer leurs activités et leur tempérament au cours des derniers mois précédant la Campagne de Chondax. Lors de nombreux défilés et d’examens cérémoniels auxquelles ils prenaient part, les White Scars furent représenté que par un nombre limité de guerriers. La majorité des troupes présentes, environ cinq Hordes complètes comptant environ 50 000 guerriers, s’affairaient à récurer les désolations d’Ullanor à la recherche des derniers restes de l’ennemi vaincu. Les quelques Commémorateurs qui les ont remarqué ont noté l’aspect agité de la Légion et la distance qui la séparait de plusieurs de leurs frères. De toutes les Légions à Ullanor, les White Scars restaient la plupart du temps entre eux, faisant preuves du peu de camaraderie qui marquait la réunion de certaines des autres Légions.

Peu de dispositions étaient nécessaires pour préparer la Légion au combat. Plus que toute autre Légion, les White Scars étaient réputés pour leur mobilité stratégique, la plupart des unités restant aux postes de combat pendant toute la durée du Triomphe. En effet, plusieurs Confréries étaient encore engagées dans des combats actifs avec des vestiges des Xenos sur les mondes extérieurs du système d’Ullanor. Alors même que les unités de l’Armée Impériale se réunissaient, plusieurs Confréries des White Scars avaient déjà quitté le système pour effectuer une reconnaissance préliminaire du système de Chondax. En quelques jours à peine, le gros des forces de la Légion était prêt à partir, avec deux Hordes et plusieurs escadrons de navires de guerre détachés par le Khan pour sécuriser une aire de rassemblement pendant que le gros des troupes se rassemblait. Fait inhabituel, le Khan ne voyageait pas avec l’avant-garde, choisissant plutôt de rester sur Ullanor alors que son groupement tactique se rassemblait. Le peu de dossiers dont nous disposons montre que ce temps a été consacré à des réunions à huis clos avec le Maître de Guerre, bien que le sujet de la discussion ait été perdu avec le temps.

Malgré la rapidité avec laquelle les White Scars assemblèrent leur corps expéditionnaire, ils ne furent pas la première force impériale à arriver dans le système de Chondax. L’Alpha Legion était présente à Chondax depuis un certain temps, ayant reçu ses propres ordres d’Horus bien avant que Jaghatai Khan reçoive les siens. Des préparatifs avaient été effectués tant au sein du système qu’à l’extérieur, dont l’ampleur n’avait pas encore été pleinement étudiée jusqu’à présent. Un certain nombre de stations orbitales furent construites le long de l’héliopause de l’étoile de Chondax et dans l’espace interstellaire. Ces stations, connues par l’Alpha Legion sous le nom de stations Tenebrae, devaient servir de sentinelles sur le système de Chondax, hébergeant un ensemble de systèmes complexes d’interception de signaux qui, une fois activés, formerait un réseau complexe autour du système de Chondax et arrêterait toutes les communications à courte portée. Les documents contenus dans les "Écailles Asymétriques" mentionnent également l’inclusion de petites cabales de Word Bearers sur plusieurs des stations, apparemment inclus pour leur capacité à manipuler le Warp d’une manière inconnue, bloquant efficacement la communication astropathique.

Leurs préparatifs ne se limitaient pas aux stations du système. Plusieurs planètes du système de Chondax furent préparées à recevoir l’arrivée des White Scars. Chondax était un système complexe et tentaculaire de trois soleils, ayant été d’abord cartographié des siècles auparavant par des explorateurs et des commerçants, et avait à un moment donné accueilli plusieurs communautés isolées dont la descendance pouvait être retracée aux anciens exilés des cantons Skandik de la Vieille Terre. Longtemps dévolus à des marchés de viandes délabrés pour les pilleurs du vide qui tourmentaient les systèmes environnants, on suppose que ces établissements furent détruits par l’afflux des tribus Orks fuyant la destruction causée à Ullanor, mais les cartes et les noms qu’ils utilisaient pour les mondes du système restèrent dans l’usage courant. Les hordes Orks, dépourvues d’un leadership fort, se sont, comme on pouvait s’y attendre, divisées en un réseau fragmenté de clans belligérants peu après s’être établies dans les fiefs de leurs victimes. Inconnue des agents impériaux, mais bien documentée par les équipes de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion, les principaux groupes d’Orks étaient concentrés autour des forteresses rivales de Hate Spike et de Vorskarr dans le système intérieur, la plus puissante parmi les nombreux mondes du système central étant Fléau Noir. Incluons les clans nomades se déplaçant dans des astéroïdes creux et qui menaient entre eux une guerre cannibale sans fin dans les régions reculées de Chondax.

Soucieuse d’éviter d’agiter les clans Orks qui s’étaient installés dans Chondax, l’Alpha Legion créa un petit réseau d’espionnage basés sur des redoutes fortifiées dans tout le système. La plupart étaient minuscules, destinées à abriter seulement quelques douzaines d’agents de l’Alpha Legion, mais au moins deux, situés sur les mondes de Byfrust et les lunes de Phemus, étaient beaucoup plus grands. Dans ces solides cachettes, chacune avec une série d’augures et de systèmes de communication renforcés, l’Alpha Legion pouvait manipuler le cours des combats pour servir ses propres intérêts. Peu de choses furent laissées au hasard. Les White Scars n’auraient guère l’occasion de découvrir le subterfuge de leur Maître de Guerre et ne sauraient s’éloigner de Chondax, sauf si Horus et ses alliés le leur permettait. Horus avait tendu son piège et n’avait plus qu’à attendre l’arrivée de sa proie.[4]

La Flotte de Purge de Chondax[5]

Vous trouverez ici une transcription de la liste originale et du décret d’autorisation délivré par le Maître de Guerre à Jaghatai Khan pour la Campagne de Chondax. Il comprend une liste complète des forces allouées au Khan et, d’un intérêt particulier pour les érudits de l’Hérésie Horus, un ensemble condensé des ordres officiels de la campagne.

« Ceci étant une liste des forces liées par serment au service de l’agent du Maître de Guerre, Jaghatai Khan, nommé exécuteur en son nom et chef parmi ses serviteurs dans cette entreprise, connue ci-après sous le nom de Croisade de Chondax. Par ordre de Horus Lupercal, Maître de la XVIe Légion, l’Œil de Terra, et Maître de Guerre de l’Imperium, cette croisade se consacrera à la poursuite des buts énumérés ici bas:
Au moyen de toute la force nécessaire, réduire en ruines toutes les forteresses ennemies, harceler et détruire toutes ses forces et effacer toutes les traces de sa présences. Partir en arme dans le voisinage immédiat du système stellaire trinaire connu sous le nom de Chondax, et que la provocation de l’ennemi ou l’appel des alliés ne perturbe pas le grand dessein du Maître de Guerre.
Accueillir et secourir tous les émissaires déclarés du Maître de Guerre Horus Lupercal, et écouter les missives qu’ils portent sans égard à une autre autorité.
Qu’aucun autre devoir ou appel aux armes ne l’emporte sur cette charge, qu’aucun guerrier ne se repose jusqu’à ce que la volonté du Maître de Guerre soit pleinement exécutée et que sa colère soit épuisée jusqu’à son extrême limite.
Par le sceau et l’autorité du Maître de Guerre de l’Imperium, premier serviteur de l’Empereur ; à cette date[769000.M31], que personne n’empêche ces guerriers dans l’exercice de leurs fonctions sous peine de sanction extrême et de pleine réparation en droit impérial. »
  • Cadre des Officiers de la Flotte de Croisade :
  • Jaghatai Khan, Seigneur de la Ve Légion, Émissaire du Maître de Guerre - Commandant en chef de toutes les forces de l’Imperium affectées à la zone de guerre Chondax.
  • Cahstis Merovin, Chevalier-Centura de la Sororité du Silence.
  • Argus Gygan, Stratège de l’ost Saturnyens et commandant de la 13e cohorte de l’Auxilia Solar.
  • Contingent de la Flotte :
  • Éléments de la flotte des White Scars, 472 navires de classe capitale, principalement de masse et de classe plus légères, ainsi que des vaisseaux d’attaque et des destroyers de moindre envergure.
  • Éléments de la Marine Impériale, 21 embarcations de classe capitale, y compris sept barges de transport macro-arche, et 30 autres embarcations et destroyers de reconnaissance à grande distance.
  • Un seul croiseur léger de classe Optima-Malifax de la Sororité du Silence.
  • Contingent Principal :
  • Le Ve Légion - Les White Scars :
  • Cinq Hordes des White Scars étaient présentes au Triomphe d’Ullanor, avec trois autres Hordes rejoignant la flotte à Chondax, arrivant de campagnes autour des Étoiles Pâles via les zones de rassemblement de Ryza. Au total, la force White Scars comptait environ 67 600 Légionnaires, y compris des blindés et d’autres unités de soutien, représentant plus de 60 Confréries individuelles et plus des deux tiers de la Légion.

Contrairement à la plupart des Légions, les White Scars ne suivent aucun schéma numérique pour identifier leurs Hordes, les marquant seulement avec le nom de l’actuel Noyan-Khan de la Horde. Cette singularité, lorsqu’elle est combiné avec la tradition des White Scars qui voit les recrues prendre un nouveau nom Chogorien pour remplacer leur ancien nom lorsqu’elles obtiennent le grade de Légionnaire, les rend extrêmement difficiles à suivre avec précision.

  • La Horde du Noyan-Khan Krenak, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, est principalement composée d’infanterie montée, forte d’environ 7 900 hommes.
  • La Horde du Noyan-Khan d’Asudai, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, comprenait un important contingent blindé d’environ 7 300 hommes.
  • La Horde du Noyan-Khan Hasik, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, est principalement composée d’infanterie montée, forte d’environ 9 800 hommes.
  • La Horde du Noyan-Khan Jemulan, qui fait partie de la Croisade d’Ullanor, est principalement composée d’infanterie montée, forte d’environ 8 300 hommes.
  • La Horde du Noyan-Khan Nogai, qui faisait partie de la Croisade d’Ullanor, comprend une grande proportion de spécialistes de la reconnaissance, environ 9 200 hommes.
  • La Horde du Noyan-Khan Sangjar, détournée de la Pacification de Yarath, est principalement composée d’infanterie montée, environ 8 600 hommes.
  • La Horde du Noyan-Khan Gansukh, détournée de la Pacification de Yarath, comprend un important contingent d’infanterie avec de nombreuses armes lourdes, environ 7 000 hommes.
  • La Horde du Noyan-Khan Orbaatar, détournée de l’expédition Thanatos, l’une des rares Hordes à inclure un train d’artillerie, d’environ 9 500 hommes.
  • Auxiliaires de l’Armée Impériale :
  • 13e Cohorte de l’Auxilia Solar - 4 000 Hoplites des célèbres régiments de Béliers de Saturne. La 13e était l’une des rares cohortes entièrement mécanisées des Béliers.
  • 42e Garde Séraphine - 8 000 soldats de la Milice Impériale affectés en garnison.
  • 8e Voie des Sentinelles Charonides - 2 000 ingénieurs de siège fortement augmentés et des machines de guerre de provenance ancienne.
  • Forces Indépendantes
  • Un demi-cadre de la Sororité du Silence - 63 Sœurs militantes équipées de Motojets Erinyes.

Le Voile se Ferme

Chondax avait été bien choisi, à la fois par les Orks qui s’y étaient enfuis et plus tard par Horus quand il avait cherché une diversion pour occuper le Khan. Ses champs de bataille étaient vastes et intacts, à l’abri des préoccupations politiques et logistiques qui avaient commencé à marquer les dernières années de la Grande Croisade et des White Scars. Ici, ils étaient libres d’errer dans les plaines vides et les mers de cendres à volonté, tuant et chassant comme ils l’entendaient avec un ennemi qui ne faisait pas de quartier et qui prenait presque autant de plaisir dans le simple acte de guerroyer que les White Scars eux-mêmes. Telle était la nature sauvage et inexplorée du système, avec plus d’une douzaine de mondes majeurs. Les innombrables hordes qui avaient fui la chute d’Ullanor ne manqueraient pas de trous pour se cacher.

Pour une force opérationnelle purement constituée de simples humains mortels, il aurait fallu toute une vie pour purger l’ensemble du système, et le coût en vies humaines aurait été beaucoup plus élevé que ne le justifie un système inhabité et sans importance stratégique. Même pour la grande force que Jaghatai Khan avait rassemblée, la campagne serait une entreprise majeure, mais les ordres d’Horus avaient été absolus : si un seul Ork respirait encore à Chondax, leur devoir ne serait pas terminé. Un tel effort semblait excessif car le système de Chondax n’avait pas d’importance, mais le Khagan avait prêté serment à un homme qu’il considérait non seulement comme son supérieur, mais aussi comme son ami. Les propres écrits du Khagan impliquent qu’il considérait l’affaire comme une démonstration de force par le Maître de Guerre nouvellement couronné, une tentative de cimenter son autorité et son succès parmi ses compagnons Primarques en rendant absolue la victoire qu’il avait obtenue à Ullanor. Un tel style de leadership n’était pas le même que celui de Jaghatai Khan, qui était renommé pour son approche distante, parfois considérée comme négligente, de l’incarnation de l’autorité. Le Khagan avait toujours préféré inspirer plutôt qu’exiger une obéissance aveugle.

En dépit des doutes sur les ordres de son Maître de Guerre et ami, le Khan se lança rigoureusement dans la tâche de mettre en place sa stratégie, peut-être heureux d’être à nouveau en guerre et loin des défilés sans fin d’Ullanor et des postures de ses frères Primarques. Chondax présentait un défi stratégique inhabituel. La plupart des campagnes de Conformité étaient axées sur la réduction et l’occupation d’un seul monde habité, ou l’anéantissement total de plusieurs. En tant que telle, la campagne typique consistait en une brève, quoique sanglante, attaque des forces concentrées de l’ennemi, détruisant sa capacité de résistance avant de charger les unités de l’Armée Impériale de traquer les traînards et d’appliquer la loi impériale aux survivants choqués, tâche de longue haleine. Chondax, avec une paire binaire d’étoiles bleues géantes en son cœur et une troisième étoile en orbite autour de la paire centrale à une distance immense, offrait seize cibles principales, dont chacune était infestée de traînards Xenos dans une certaine mesure. Sur tous ces mondes, les White Scars devraient traquer et anéantir leur ennemi, harceler les survivants jusqu’à leur mort et ensuite consolider leur emprise sur les monde, car de tous les Xenos hostiles que l’Humanité avait affrontés dans les étoiles, c’était l’Ork qui réapparaissait le plus souvent suite à une défaite s’il n’était pas complètement purgé. Une fois déclaré exempt de toute souillure Ork, chaque monde aurait besoin d’une force sentinelle laissée en place pour empêcher les Orks fuyards d’atteindre autres cibles et de s’y réfugier une fois de plus. L’ampleur du système était telle que même avec la présence d’un important contingent de la flotte, les White Scars ne pouvaient pas facilement interdire tous les recoins sombres de Chondax. De fait, ils étaient bloqués en ce lieu car liés par l’honneur et des serments les obligeant à mener une longue campagne d’éradication.

Les premières étapes de la purge de Chondax, tel que détaillé dans les dossiers du Khagan et dans les rapports du corps logistique de l’Imperium affecté à la flotte, étaient axées sur la prise de contrôle d’un seul système mondial in-situ, qui agirait comme le commandement central de la force opérationnelle. À partir de cette base centrale, chaque cible individuelle serait assignée à une ou plusieurs Confréries pour être purgée et sécurisée. Ce plan s’appuyait sur les compétences des White Scars en matière d’opération indépendante et une structure de commandement décentralisée pour mener à bien leur mission avec la plus grande rapidité sans mettre en danger sa sécurité globale. Les éléments de l’Armée Impériale qui avaient accompagné la flotte devaient servir de réserve spécialisée, pour s’occuper des cibles qui nécessitaient de l’équipement qui manquait aux White Scars, ou mieux adaptés à des modes de guerre statiques à plus long terme.

Il a été décidé d’utiliser la quatrième planète au niveau moyen de l’orbite du système, connue sur les anciennes cartes sous le nom de Kvarsir, un vaste monde ouvert avec des plaines de sel blanc, comme cible initiale de la flotte. Désignée comme Chondax Prime, et connue de façon plus informelle parmi les White Scars comme le Monde Blanc, cette planète répondait à un certain nombre de paramètres clés qui la rendait idéale à la fois comme zone d’atterrissage initiale et, plus tard, comme lieu de commandement central. De tous les mondes désolés du système de Chondax, c’était peut-être le moins inhospitalier, un paysage de plaines d’un blanc immaculé et d’une végétation de broussailles basses, idéal pour le type de guerre préféré pratiquée par la Ve Légion. Il était également situé à une distance raisonnable dans l’espace réel de la plupart des autres cibles étalées dans le système de Chondax, considéré comme important car les Astropathes de la flotte avaient remarqué une augmentation de la turbulence Æthérique dans la région et avaient mis en garde contre les translations Warp inutiles à courte portée. Enfin, et peut-être plus confusément pour ceux qui ne connaissent pas la nature de la Ve Légion, c’était le site de la plus grande concentration de forces Orks jamais trouvée par les éclaireurs dans le système, occupant plusieurs forteresses dans les vastes plaines et les montagnes isolées du nord. Jaghatai Khan avait l’intention de descendre des cieux par surprise, briser la plus grande force de l’ennemi avant qu’elle ne puisse se rassembler et ensuite traquer ceux qui restaient en toute tranquillité.

Ses plans ainsi établis, la Ve Légion s’embarqua pour Chondax. À ce moment-là, la flotte se composait des cinq Hordes présentes à Ullanor, peut-être 40 000 Légionnaires, et les différents régiments de l’Armée Impériale sélectionnés par le Khagan pour l’accompagner. Partant des grandes flottes qui attendaient en orbite au-dessus d’Ullanor, le Khagan et ses guerriers entrèrent dans ce qui aurait pu sembler être davantage un exil qu’ils se seraient imposés, mais, comme l’attestent divers journaux personnels et les serments d’allégeance faits par les White Scars, cela fut considéré par la Ve Légion comme une libération heureuse de l’onéreuse tâche du défilé et des célébrations. Suivant l’un des canaux les plus petits du grand canal Warp de Paramar, le soi-disant Passage de Fer qui passait par le Maelström et se qui terminait au Monde-Forge d’Anvillus, la flotte de la Croisade de Chondax voyagea dans le Warp avant d’apparaître à Chondax après seulement quelques mois de voyage. Ici, le Khan ordonna aux Navigators de la flotte de sortir dans la ceinture de Mandeville, une zone étroite d’espace entre les orbites de la paire de mondes binaires centraux et la troisième étoile extérieure, là où les vaisseaux pourraient sortir du Warp sans être inhibés. Cette manœuvre risquée plaça les White Scars presque au-dessus de leur cible, en contournant les barges de guerre des Orks qui se faisaient la guerre dans les régions froides du système.

La puissance de feu combinée des navires de la Ve Légion et de ceux de la Marine Impériale a rapidement anéanti les quelques stations sentinelles et les barges en ferraille que les Orks avaient placé pour surveiller Chondax Prime et permettre à la flotte de sécuriser son orbite. La seule victime signalée à ce stade des combats était le croiseur léger de la Marine Impériale, le "Forsworn", qui fut frappé par des embarcations d’abordage rudimentaires et rapidement infesté par des pillards Orks. Bien que les forces de secours de vaisseaux White Scars voisins, le Hawkstar et le Void-mare furent rapidement rassemblées, on pense que les forces des Orks ont percés le compartiment du moteur avant d’atteindre le croiseur sinistré, puis le "Forsworn" fut déchiré quand le réacteur explosa, faisant pleuvoir des débris brûlants sur la moitié d’un continent de la planète. Avec l’opportunisme soudain typique de sa Légion, Jaghatai Khan s’empara rapidement de cet échec apparent et en fit une sorte de victoire étrange. Avec les débris du Forsworn qui traçaient de grandes pistes enflammées dans l’atmosphère et créaient de grands nuages couleur terre pâle dans le ciel, le Khagan ordonna que les atterrissages planétaires commencent immédiatement. Il envoya son débarquement au milieu des débris qui tombaient, ce qui le protégeait à la fois des tirs d’obus des Orks et de l’observation ennemi.

Sur le Monde Blanc, les White Scars menées par Jaghatai Khan massacrent les Orks.

Leur cible initiale était la plus grande des forteresses de l’Ork, une forteresse connue sous le nom de Fléau Noir. C’était l’une des anciennes forteresses de Chondax Prime que les Orks avaient conquis durant les combats qui ponctuèrent leur arrivée lors de leur en retraite d’Ullanor. C’était une vaste et laide tour de rouille, avec d’énormes cheminées de fumée projetant des nuages de vapeurs sombres et de la suie noire qui tachaient les plaines blanches de Chondax Prime à des kilomètres à la ronde. De telles frappes orbitales n’étaient pas une spécialité de la Ve Légion. Elle préférait de loin les styles de guerre plus ouverts que le creuset brutal de l’assaut frontal et du travail de siège, où leur vitesse et leurs capacités de tirailleurs ne pouvaient pas être pleinement exploitées. Face à un tel défi, d’autres Légions, telles que les Blood Angels ou les World Eaters, auraient libéré toute la puissance de leur Légion dans une grêle de Modules d’Atterrissage et de troupes d’assaut descendantes, dont l’efficacité impitoyable n’a été contrebalancée que par le coût des pertes qu’elles entraînaient, un coût qu’une petite Légion comme la Ve ne pouvait pas se permettre de supporter. Au lieu de cela, le Khagan lâcha le Kharash.

Parfois connu sous le nom de Keshig Ébène parmi le contingent Chogorien de la Légion, le Kharash était l’une des rares unités parmi les White Scars qui allaient régulièrement à la guerre en Armure Terminator. Ses rangs n’étaient pas fixes, mais plutôt composés d’une liste de volontaires en constante évolution qui cherchaient la gloire au combat ou l’absolution d’un déshonneur perçu durant le service. Certains étrangers ont injustement qualifié le Kharash d’unité suicidaire, mais comme c’est le cas pour beaucoup de traditions des White Scars, cela rend difficile une catégorisation facile, car une position d’honneur et de respect est autant une position de punition et de repentir. Les guerriers du Kharash, vêtus d’une Armure Terminator teintée de noir, sont tombés sur Fléau Noir en profitant de la pluie de débris orbitaux. Leurs Stormbirds ont été durement touchés par les tirs de l’ennemi alors que des transporteurs plus grands et plus lourds débarquaient à l’extérieur des fortifications. Dans les confins enchevêtrés de la forteresse Ork, le Kharash livra une bataille brutale faite d’attaque et de retraite, frappant des positions défensives clés avant de se retirer dans le labyrinthe des couloirs et des bunkers derrière les murs de Fléau Noir. Leur armure lourde leur permirent de résister là où d’autres unités auraient échoué, permettant à un peu plus de 1 000 White Scars d’apporter le chaos et la mort aux centaines de milliers d’Orks dans la forteresse.

Pendant que le Kharash combattait, le reste des cinq Hordes de Jaghatai Khan se déployèrent à la surface du Monde Blanc, impatients d’affronter l’ennemi mais mal équipés pour la guerre de siège. Ce fut aux stoïques ingénieurs de siège Charonides qu’il incomba de percer les murs, les guerriers augmentés originaires de Sol étant bien équipés pour cette tâche. Avec le Kharash occupant une grande partie de l’attention de la horde Ork, les ingénieurs Charonides n’ont rencontré qu’une opposition dispersée alors qu’ils remplissaient les murs de charges de melta à haut rendement et d’autres armes plus obscures, détruisant de vastes pans des défenses rouillées de Fléau Noir et ouvrant le cœur de la forteresse à ses assaillants. Les Orks à l’intérieur, enragé par les tactiques d’appât employées par les guerriers du Keshig Ébène, se déversèrent vers ce nouvel ennemi, seulement pour trouver les rangs massés des White Scars qui les attendaient. Maintenant capable d’engager l’ennemi en terrain découvert, les White Scars tombèrent sur leur ennemi sans retenu. Des escadrons de Motojets Scimitars harcelèrent les forces des Orks, couper et isoler dans des poches qui furent détruites par les éléments d’infanterie les plus lourdement armés qui suivront dans leur sillage, tandis que les chars d’assaut Sabre ravagèrent les rangs des Peaux-Vertes pour viser les quelques véhicules blindés délabrés qui émergèrent de la forteresse en ruine. À la tête de l’assaut des White Scars se trouvait le Khagan, Jaghatai Khan lui-même, un tourbillon de mort et de carnage sous forme humaine, inspirant ses fils à des exploits d’audace sans peur et de courage bestial.

La bataille pour Fléau Noir dura un peu plus de six heures. Finalement, les Orks restants s’enfuirent dans la vaste étendue sauvage de Chondax Prime, où une ignoble masse innombrable des leurs les attendait. Cela aussi faisait partie du plan du Khagan, car il savait qu’une fois acculé, l’Ork devenait un ennemi vraiment féroce. Sa Légion était mal équipée pour l’affronter, mais dans les plaines, il n’y avait pas d’adversaire à la hauteur des White Scars au combat. Fléau Noir fut rasé pour qu’aucun Ork ne puisse s’y réfugier à nouveau, et les White Scars placèrent leur campement près de ses ruines. Ce n’était pas un campement fortifié, comme les Imperial Fists auraient pu le construire, car il n’y avait pas de remparts pour s’abriter derrière et stationner ses forces en défense. C’était un camp de guerre à partir duquel coordonner et réapprovisionner les diverses Hordes des White Scars alors qu’elles poursuivaient une campagne agressive dans les vastes plaines du Monde Blanc. Bien qu’il resterait debout pendant toutes les années où les White Scars resteraient dans le système de Chondax, seules les troupes auxiliaires resteraient en garnison, en attendant qu’on fasse appel à elles pour leurs compétences spécialisées

Les Orks sur Chondax Prime s’étaient répandus à travers la planète, en une multitude foisonnante au-delà de tout calcul, errant dans les désolations et se battant entre eux autant qu’avec les cavaliers des White Scars. Toute campagne pour les éradiquer serait longue, même pour des chasseurs aussi ardents que les White Scars.

Le Khagan envoya deux Hordes à la poursuite des Orks, avec l’ordre de rassembler les Peaux-Vertes vers le nord, où une série de chaînes de montagnes basses connues sous le nom de Grinders leur donnera l’occasion de saigner et de scruter l’ennemi avant son annihilation. Les troupes restantes furent dispersées dans tout le système, chacune assigné à un monde pour dégager la propagation vers l’extérieur à partir de sa position sur Chondax Prime, à commencer par la planète naine Kren et les mers peu profondes de Shaln. Dans chaque cas, leurs ordres étaient simples : pourchasser l’ennemi, le saigner et user sa volonté de résister avant l’anéantissement final une fois que toute sa race aura été révélée au grand jour et mise au pilori pour l’abattage. Le Khagan est resté que peu de temps sur le Monde Blanc avant de partir pour rejoindre la campagne ailleurs, toujours à la recherche de nouveaux territoires de chasse et refusant, peut-être, d’être lié par la corvée du commandement stratégique. Les White Scars semblaient n’avoir besoin que de peu de surveillance - une fois leur destination assignée, chaque détachement disparaissait dans le vide. Les sentinelles et les aides logistiques impériaux du camp de guerre de Chondax Prime n’ont presque rien entendu les concernant jusqu’au rapport de la victoire finale sur un monde donné.

C’est peut-être la nature indépendante des opérations des White Scars qui fit en sorte que le manque de communications de l’extérieur du système de Chondax passa presque inaperçu au cours des premières années de la campagne. Après l’arrivée de deux autres Hordes, détournées des zones de guerre dans l’extrême sud galactique, les White Scars et leurs alliés n’ont reçu aucune autre communication d’aucune sorte de l’Imperium. Pour toute autre Légion, une telle situation aurait été beaucoup plus préoccupante, mais la Ve Légion a longtemps été habituée à opérer loin de la surveillance de la Grande Croisade et de ses maîtres lointains. Ils n’ont guère prêté attention à l’absence de demandes de rapports de situation et de manifestes logistiques, et se sont plutôt concentrés sur la tâche qui les attendait. Certains pensaient que c’était l’œuvre de tempêtes Warp transitoires ou d’autres phénomènes qui avaient amené leurs Astropathes à se taire, car de tels événements étaient loin d’être inconnus en marge de l’espace impérial, tandis que d’autres blâmaient l’éloignement du système de Chondax, loin de l’objectif principal de la Grande Croisade. De nombreux membres du commandement de l’Auxilia étaient moins optimistes face à une telle violation du protocole standard, le Stratège Gygan déposant un certain nombre de plaintes officielles à Jaghatai Khan lui-même à ce sujet, mais le Khagan ne lui a pas prêté attention. Il s’était pleinement engagé dans les combats, cédant à la libération qu’un tel abandon sanglant lui apportait, une attitude qui prévalait dans une grande partie de la Ve Légion.

Ce n’était pas le seul problème à mettre la campagne en péril, car au fil des années, d’autres incohérences étranges commencèrent à se manifester. Les forces Orks, depuis longtemps tombées dans l’ancien conflit interne commun à leur race, et divisé en clans après la chute de Fléau Noir sur Chondax Prime, firent preuve d’un curieux sens de la stratégie. Partout où les Confréries éparpillées des White Scars étaient sur le point d’écraser une faction, ils en trouvaient continuellement une autre qui menaçait leurs flancs, les forçant à retarder la frappe finale. Même à l’échelle interplanétaire, les Orks semblaient capables de réagir aux changements de déploiement des White Scars bien avant d’en être conscients, avec des bandes de guerre traversant soudainement des planètes qui virent les Confréries des White Scars bloquées et forcées de se replier sur la défensive. À un moment donné, deux des macro-arches de la Marine Impériale furent détruits lors d’opérations de transport pour un bataillon de la Garde Séraphine - 3 000 hommes d’armes perdus lorsqu’une meute de vaisseaux de combat Orks tomba sur l’engin pendant le ravitaillement en carburant et submergea le croiseur Broken Ladder.

D’autres défaites marquèrent la campagne, comme beaucoup de victoires, mais il y avait toujours un facteur inconnu en jeu qui transformait ce qui aurait dû être des victoires décisives en succès pyrrhiques. La Confrérie des Faucons Rouges, ayant passé la plus grande partie d’une année terrane standard à harceler les clans Orks sur Honderal et en les séparant avant de chercher à écraser chaque clan isolé, constata que ses efforts ont été vains lorsqu’une série de tremblements de terre et d’affaissements inattendus a forcé plusieurs clans à se joindre à d’autres bandes de guerre voisines. Dans les déserts d’Eshmun, les Confréries du Serpent Enroulé et du Bouclier Stellaire étaient engagées dans une bataille pour pousser un ost blindé Ork dans un défilé où les ingénieurs Charonides avaient planté suffisamment de charges de phosphex pour anéantir l’ennemi, seulement pour qu’une bande d’Orks beaucoup plus petite tombe dans le piège avant que la force principale ne puisse être attirée à portée. Pire encore, dans tout le système, une maladie étrange s’était emparée d’un grand nombre de seigneurs de guerre et de chamans Orks, dont beaucoup succombaient à une folie engendrée par le Warp que les White Scars n’étaient pas équipés pour affronter. Heureusement, les Sœurs du Silence qui accompagnaient la flotte réussirent à réprimer plusieurs de ces éclosions psychiques, mais elles étaient éparpillées, et plusieurs forces des White Scars subirent de lourdes pertes pour faire face à de telles flambées. À l’époque, la plupart des commandants blâmaient la défaite écrasante infligée à la race Ork à Ullanor, mais ce n’était peut-être pas la seule cause, car le Warp faisait rage autour des étoiles de Chondax.

Pourtant, pour chaque contre-temps, il y avait un triomphe, une chasse glorieuse comme celles que les White Scars avaient entreprises dans les premières années de la Grande Croisade. Sur Teras, trois Confréries de la Horde du Noyan-Khan Krenak se battirent pendant quatre jours à la poursuite d’un ost Ork monté sur des motos recouverts d’huile à travers des plaines de glace sans fin ravagées par les tempêtes. Sur Alkonost, le Noyan-Khan Asudai, avec la Chevalier-Centura Merovin derrière lui, affronta un Pysker chaman dans les profondeurs des vastes cavernes que les Orks avaient infesté sur ce monde. Herkon vit le plus grand affrontement blindé de l’histoire des White Scars avec des escadrons de chars d’assaut Sabre, des chars de combat Predator et des chars Sicaran qui combattirent aux côtés des Dracosans des Béliers de Saturne contre une masse de béhémoths faites de ferrailles. Pendant tout ce temps, le Khagan était partout, avec des nouvelles de lui au combat, sur les planète jumelles d’Irra aux lunes de Phemus, des récits de ses prouesses qui stimulèrent les White Scars malgré les épreuves qu’ils enduraient.

Malgré les victoires que chaque année apportait, les incohérences rencontrées au cours de la campagne commençaient lentement à s’accumuler, et un maître de la stratégie tel que Jaghatai Khan ne pouvait s’empêcher de les voir. Alors que les combats sur Chondax commençaient à tirer à leur fin, les différents registres tenus par les White Scars montraient un malaise croissant chez le Khagan et dans les échelons de commandement. Sept ans s’étaient écoulés depuis leur arrivée, sept ans de combats qui avaient vu le système de Chondax presque complètement débarrassé de la souillure Ork. Pourtant, il n’y avait toujours aucune nouvelle de l’Imperium ni d’Horus, ni pour soutenir leurs efforts, ni pour condamner la longueur de leur campagne. Aucun navire d’au-delà de Chondax n’était arrivé, et les White Scars et leurs alliés avaient épuisé une grande partie de leurs stocks de munitions et d’autres fournitures essentielles. Les quelques vaisseaux qui avaient été envoyés vers l’extérieur, pour éliminer l’interférence des tempêtes Warp qui soufflaient sur les bords du système de Chondax, n’étaient pas revenus. Alors qu’autrefois la chasse était tout ce qui importait au Khagan et à ses fils, les Orks étaient à présent trop diminués pour éclipser son inquiétude. Les quelques rapports que nous avons de cette époque suggèrent que Jaghatai Khan savait que quelque chose d’important se passait dans l’Imperium. Au moyen d’un talent latent ou d’une prémonition subtile, il savait qu’il était temps pour les White Scars de quitter Chondax et de chercher des réponses. Il avait fait ce que l’honneur lui demandait et avait tenu parole à Horus, son ami et Maître de Guerre. On lui devait des réponses.[6]

L’Hydre en Guerre[7]

La taille et l’organisation du contingent de l’Alpha Legion affecté au système de Chondax demeurent difficiles à certifier. Les informations fournies par les Écailles Asymétriques et d’autres sources de l’Imperium ne concordent pas avec le compte rendu des White Scars présents lors de cet engagement, bien qu’il faut aussi noter que plusieurs de ces White Scars qui ont enregistré leurs souvenirs des événements se sont contredits les uns les autres. Telle est la nature de l’Alpha Legion, rodée pour ainsi dire à la tromperie et à la ruse. Il est probable qu’une grande partie de la confusion était une tactique de combat intentionnelle. C’est pourquoi l’auteur a choisi d’inclure une liste complète des forces enregistrées comme forces in-situ par toutes les sources. Les actifs qui ne peuvent être confirmés que par l’une des nombreuses sources et qui doivent donc être considérés comme des erreurs potentielles ont été notés comme tels.

  • La Flotte de l’Alpha Legion :

La flotte de l’Alpha Legion, qui a réussi à déployer une flottille de combat contre plusieurs Légions dans des sections disparates de la galaxie et à maintenir une supériorité numérique, s’est révélée beaucoup plus importante que toutes les estimations antérieures à la Pré-Hérésie et comportait deux composantes distinctes dans Chondax. La première d’entre elles était composé de plusieurs escadrons de petits destroyers rapides. Ces escadrons ont intercepté tout le trafic à destination du système de Chondax et on présume qu’ils sont responsables de la destruction de plus d’une douzaine de navires marchands ainsi que de quatre cargos-arches impériaux, et d’un croiseur Thousand Son qui a échappé au Sac de Prospero cherchant refuge chez les White Scars. On estime qu’il n’y avait pas plus de 100 vaisseaux, tous approvisionnés par les stations Tenebrae et actifs à partir d’un certain point au début de 001.M31.

Le deuxième déploiement de la flotte comprenait au moins 600 vaisseaux de classe capitale et plus de 1 000 navires de plus petites tailles. Cette deuxième flotte n’était prévue qu’en dernier recours, et représente la première étape de la déviation de l’Alpha Legion par rapport aux ordres d’Horus - car il est évident qu’elle a été formée dans l’intention d’engager et de détruire la flotte des White Scars dans une guerre ouverte et spatiale. Assemblées pendant les années que les White Scarss ont passé en campagne à Chondax, on pense qu’elle n’est pas entré en service avant le milieu de 006.M31, date à laquelle elle s’est positionné dans le système voisin d’Angvor. Il faut noter que de nombreux récits tirés de ceux qui ont participé aux combats ultérieurs à Chondax montrent clairement qu’un grand nombre des navires déployés par l’Alpha Legion n’étaient pas des vaisseaux de combat spécialisés, mais plutôt des transporteurs de marchandises en vrac et d’autres engins non destinés au combat, habilement déguisés et munis d’un minimum d’armements. D’autres navires utilisés par l’Alpha Legion, détruits plus tard au combat et analysés, ont été identifiés comme appartenant à l’origine à d’autres Légions et ont été portés disparus bien avant le commencement de l’Hérésie Horus.

  • Actifs de l’Alpha Legion :

Comparé au vaste déploiement naval effectué à l’intérieur et autour du système de Chondax, le nombre de troupes terrestres engagées par l’Alpha Legion est relativement faible. D’après les rapports de combat des quelques rencontres en surface connues et l’information contenue dans les Écailles Asymétriques, le nombre total d’Alpha Légionnaires présents dans le système de Chondax ne dépassa probablement pas les 30 000. Pour la plupart, cette force a été divisée en groupes beaucoup plus petits, chacun chargé de surveiller une partie du système de Chondax, bien que deux plus grands avant-postes cachés sur la quatrième lune du géant gazier Phemus et le monde de Byfrust détenaient probablement des forces de réserve plus importantes. En plus de ces forces, il y avait aussi de petits cadres en garnison à bord des postes Tenebrae, mais ces troupes ne prirent pas part à la grande bataille au sein du système de Chondax. Cependant, les dossiers indiquent que plusieurs des stations Tenebrae ont inclus un petit nombre de Word Bearers dans leur garnison. Ces troupes spécialisées semblent avoir été liées aux efforts de l’Alpha Legion pour maintenir le système isolé des déplacements et des communications Warp.

  • Commandement et Contrôle :

Même avec toutes les ressources dont nous disposons maintenant à la suite de la défaite d’Horus, on ne sait toujours pas qui commandait la force opérationnelle de l’Alpha Legion à Chondax. Certains rapports d’après-action rédigés par des vétérans de l’incident ont affirmé qu’Alpharius lui-même était présent, bien que ces récits soient souvent contradictoires, le plaçant dans des endroits très différents en même temps. Étant donné le penchant du Primarque de l’Alpha Legion pour les pièges d’orientation et le caractère divertissante de l’incident à Chondax, il est peu probable que le Primarque lui-même ait supervisé le combat. Le seul autre aperçu disponible sont les Écailles Asymétriques, et cette source d’information doit être considérée comme d’origine douteuse, qui liste le commandant à Chondax uniquement sous le pseudonyme de "Desidero", probablement un chiffre interne ayant un sens dans la hiérarchie de l’Alpha Legion.

Ombres et Malveillance

Les Boucles du Serpent[8]

Horus avait bien préparé ses plans pour Chondax et les White Scars. Il savait comment manipuler au mieux Jaghatai Khan et ses fils, et comment les avoir à ses côtés. Avec l’exécution parfaite de ses plans pour le système de Isstvan, pour Prospero et une douzaine d’autres premiers conflits, l’échec de ses projets à Chondax est une maladresse notable. Cependant, ce n’est pas un échec qui est entièrement la faute d’Horus, car la ruine principale dans ce plan fut la confiance mal placée du Maître de Guerre dans l’Alpha Legion. Pour des raisons finalement connues seulement d’Alpharius lui-même, l’Alpha Legion a choisi de ne pas tenir compte de plusieurs facteurs clés du plan. Elle a permis aux deux Légions d’en venir aux mains à plusieurs reprises, bien que des tentatives aient été faites pour dissimuler ces actions ; elle a permis de rétablir les communications trop tôt, avertissant le Khagan de la trahison dans l’Imperium ; et elle a forcé une confrontation armée avec les White Scars.

De tous ces échecs, c’est le dernier qui est le plus révélateur, la seule chose qu’Horus avait cherché à éviter, car il savait que toute tentative de forcer le Khagan et les White Scars à faire ce qu’il souhaitait aboutirait au désastre. Pourtant, l’Alpha Legion a ignoré ces souhaits. Supposer que l’Alpha Legion s’est laissée emporté par une simple folie est risible, surtout après l’habileté avec laquelle elle a mené les premières étapes de la campagne. Non, ce n’est pas un simple acte de folie indiscipliné comme on aurait pu l’attendre des berserkers d’Angron, mais un acte de trahison volontaire et malveillant. Pour une raison quelconque, une faction de l’Alpha Legion voulait que le plan d’Horus échoue, mais pas trop afin que la guerre se prolonge et refuse une victoire rapide à l’un ou l’autre des deux camps.

Pendant sept ans, les White Scars s’étaient perdues dans une guerre soigneusement arrangée et orchestrée dans le seul but de les garder occuper à Chondax. La vraie cause du retard des White Scars réside dans les actions de l’Alpha Legion. La XXe Légion n’était pas restée les bras croisés pendant que leurs anciens frères se frayaient un chemin à travers les nombreux mondes du système de Chondax. À partir de leurs redoutes cachées, ils ont lancé une campagne furtive dans le but d’annuler tous les gains stratégiques réalisés par les White Scars. Là où les Orks ont été piégés, l’Alpha Legion organisa des raids pour les libérer des pièges des White Scars. Là où les Orks se massaient pour des attaques suicidaires sur les guerriers de la Ve Légion, l’Alpha Legion assassina des seigneurs de guerre clés de Xenos pour empêcher les White Scars de livrer une bataille décisive. Sous prétexte d’événements naturels et de catastrophes, les fils d’Alpharius ont remodelé les mondes pour mieux répondre au plan qu’ils avaient établi pour le conflit. Peu à peu, les White Scars s’étaient éparpillés sur une douzaine de mondes, s’étalant et s’usant sous l’effet d’une guerre continuelle et, si nécessaire, de petites victoires leur furent accordés pour les garder motiver.

Il y avait peu de stratagèmes jugés trop extrêmes pour les infiltrateurs de l’Alpha Legion chargés de distraire et de disperser clandestinement les unités de combat des White Scars. Cependant, les ordres qu’Alpharius avait reçus d’Horus indiquaient clairement qu’ils devaient prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter toute confrontation avec la Ve Légion. Horus avait exigé qu’aucun Légionnaire des White Scars ne soit blessé à moins que ce ne soit absolument nécessaire. Pourtant, en comparant les rapports des White Scars de la Campagne de Chondax et les informations fournies par les Écailles Asymétriques, il semblerait que même cette directive ait été violée à plusieurs reprises. De toute évidence, les navires envoyés par les White Scars pour franchir les tempêtes Warp qui entouraient le système semblent tous avoir été pris et détruits par l’Alpha Legion. On ne sait toujours pas ce qu’il est advenu de leurs équipages, mais il est probable que ceux qui ont survécu à l’abordage de l’Alpha Legion ont été torturés pour obtenir des informations et exécutés. Ajoutez à ce nombre un certain nombre de patrouilles des White Scars disparues au combat, très probablement éliminées à la suite des opérations de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion. La plupart de ces incidents sont probablement le résultat de mesures prises pour éviter d’être détectés, mais d’autres semblent plus aveugles et malveillants, la cruauté occasionnelle d’un prédateur jouant avec sa proie avant le coup de grâce.

Parmi ces divers incidents, deux méritent d’être soulignés, non seulement pour leur impact sur les White Scars et la Campagne de Chondax dans son ensemble, mais aussi comme des exemples des actes auxquelles l’Alpha Legion était prête à commettre dans l’accomplissement de sa mission. Le premier de ces incidents se produisit dans les premières années de la campagne, pendant les combats sur Shain. Ici, au milieu des mers peu profondes et légèrement acides qui dominaient le monde, le Noyan-Khan Nogai mena une campagne d’éradication très réussie. Plus que n’importe lequel de ses frères Khans, Nogai avait maîtrisé l’art de traquer les tribus de Hain, tirant pleinement parti de ses meutes de chasse de Légionnaires de reconnaissance et de vétérans des Griffes de Burkhut pour isoler et piéger les parties les plus faibles de la horde Ork sur Shain. La vitesse de sa campagne personnelle était telle qu’il reçut des éloges du Khagan lui-même, et poussa les autres Hordes à des exploits toujours plus grands après chaque triomphes. En tant que tel, il représentait une menace grave pour la mission de l’Alpha Legion de retarder les White Scars, car si les White Scars prenaient trop d’élan au début de leurs efforts pour anéantir les Orks, il deviendrait pratiquement impossible de les ralentir par des moyens secrets. Ainsi, plutôt que d’employer des méthodes plus subtiles, l’Alpha Legion s’est tournée vers des moyens plus directs.

Au plus fort des combats sur Shain, lors de la bataille du grand récif de l’ouest où la puissance rassemblée de la Horde de Nogai utilisa une combinaison de frappes des Confréries montées sur Motojets et de pièges et embuscades tendus par les Griffes du Faucon, Nogai tomba. Son corps fut découvert après la bataille, une victoire posthume s’ajoutant à son long palmarès, et à l’époque, on supposait que sa mort avait été causée par la bataille contre les Orks. C’était en fait le travail d’un cadre de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion sous le commandement d’un guerrier portant le titre d’"Interfector", attaquant en embuscade et laissant peu de chance au guerrier White Scar de se défendre.

Pour autant qu’il soit facile de le vérifier, il s’agit peut-être du premier cas où l’un des Legiones Astartes commis délibérément un acte de guerre contre un autre, comme ce fut le cas en 002.M31. Ce sombre honneur pourrait bien avoir fait partie de l’objectif de l’Alpha Legion sur Shaln, pour tester ce nouvel ennemi en vue d’une entreprise future autant que pour freiner les progrès des White Scars dans leur mission. Certains parmi les vétérans des Griffes du Faucon ont soulevé des inquiétudes quant à la nature de son embuscade, la considérant trop propre et bien préparée pour des Orks, et ils notèrent l’absence de cadavres Orks autour du Khan tombé au champ d’honneur. Mais sans raison de suspecter un acte criminel, ces préoccupations furent ignorées et la Horde s’est retirée du combat pour accomplir les rituels appropriés en raison de la mort d’un Khan et d’un chef de guerre honoré, permettant aux Orks de se regrouper sur Shaln.

Plus important encore que la mort du Noyan-Khan Nogai fut le Massacre de Phemus. Bien qu’à l’époque beaucoup aient négligé l’incident, il est considéré par la plupart des chercheurs qui ont étudié le conflit de Chondax comme le point tournant, l’action qui a vu la longue campagne secrète prendre fin.

Phemus était un géant de gaz froid sur le bord même du système, en orbite autour de l’étoile tertiaire jaune. Le géant gazier lui-même n’avait aucun intérêt stratégique, mais sur près de 30 lunes, il y en avait sept d’une taille et d’une densité atmosphérique suffisantes pour accueillir des populations orkoïdes, et de façon plus significative, mais inconnue des White Scars, c’était l’une des plus grandes forteresses de l’Alpha Legion dans le système. La purification des lunes de Phemus avait été assignée à la Confrérie de la Serre par le Khagan, environ six mois avant l’incident. Une grande partie des combats s’était concentrée sur la deuxième et la huitième lunes, mais sur la quatrième, un petit orbe volcanique, était également capable de subvenir aux besoins d’une population et montrait des faibles signes d’une présence inconnue.

Comme l’une des dernières actions de la campagne, avec une grande partie du reste du système déclaré libre de la souillure Xenos, des éléments de la Confrérie de la Serre ont été affectés à balayer la quatrième lune. À l’insu des White Scars, Phemus IV était l’hôte de la seconde des grandes forteresses de l’Alpha Legion dans le système de Chondax, une construction soignée et lourdement protégée, enterrée sous la cendre et la roche de cette lune inhospitalière. C’est là que se trouvait un chapitre entier de l’impénétrable Alpha Legion, destinée à servir de réserve stratégique en cas de besoin urgent, ainsi que de moyen de soulager les divers cadres d’infiltrateurs à l’œuvre dans tout Chondax.

Alors que plusieurs cadres de la Confrérie de la Serre approchaient de la base cachée, l’Alpha Legion fut forcée d’agir. Les White Scars, occupés à chasser les petites bandes d’Orks présentes sur Phemus IV, n’étaient pas préparés aux embuscades soigneusement planifiées que l’Alpha Legion leur tendit et devinrent rapidement leur proie. Une courte et vicieuse bataille à sens unique éclata sous le ciel cendré de Phemus IV, l’un des premiers à dresser frère contre frère dans un combat ouvert. Pris par surprise et ne s’attendant pas à affronter un ennemi qui leur ressemblait, les White Scars sont rapidement devenus la proie des couteaux tranchants des Chasseurs de Têtes expérimentés de l’Alpha Legion, bien que quelques membres de la Confrérie de la Serre aient réussi à s’en extirper et à monter une brève défense. Mais ils étaient condamnés en fin de compte. Au lendemain de leur victoire, l’Alpha Legion a déclenché une série de glissements de terrain et de coulées de lave pour couvrir les traces de la bataille, laissant les White Scars ensevelies dans les cendres après avoir enlevé leurs propres morts.

Ce n’était pas la première fois que l’Alpha Legion éliminait des intrus, Pourtant, à ce stade de la longue campagne, les retards continus et les événements étranges en avaient laissé beaucoup parmi les échelons de commandement des White Scars méfiants. Pour la première fois, une enquête complète a été entreprise, un Khan s’est attelé à la tâche de découvrir le sort de la Confrérie de la Serre. Avec la Confrérie de l’Orage maintenant sur Phemus IV à la recherche de réponses et l’infestation Ork du grand système de Chondax presque entièrement purgée, il a dû sembler aux commandants de l’Alpha Légion qu’il ne leur restait plus grand-chose à accomplir dans le secret. Malgré cela, il y a une certaine incertitude quant à savoir si ce qui a suivi était un choix délibéré au nom d’une Alpha Legion unifiée, ou une situation qui leur a été imposée par les actions d’une faction renégate au sein de la Légion. Mais pour une raison quelconque, le voile de silence qui était tombé sur Chondax s’est soudainement levé.[9]

Le Voile se Lève

Tenebrae 9-50[10]

Les installations Tenebrae de l’Alpha Legion sont un autre visage du mystère de cette Légion discrète. Construites en secret pendant les dernières années de la Grande Croisade, les quelques unes qui ont été découvertes ont montré des indices de technologie inconnue et de projets de recherche qui se sont penchés sur des mystères depuis longtemps jugés trop dangereux pour une exploration non autorisée. Tenebrae 9-50 était l’une des nombreuses installations dont l’objectif, du moins en partie, semble avoir concerné le système de Chondax, et a fournit une autre allégorie alléchante sur le conflit qui se déroulait au sein même de l’Alpha Legion.

À peu près au même moment que la fin soudaine de l’absence des communications qui avait handicapé les White Scars depuis le début des combats dans le système de Chondax, Tenebrae 9-50 fut complètement détruite. Il est difficile de croire que ces deux incidents ne sont pas liés. Il est plus probable que l’installation Tenebrae 9-50 a servi de pivot au réseau de stations autour de Chondax et qui a alimenté les aberrations des tempêtes Warp qui ont encerclé le système, empêchant toutes les communications d’atteindre les White Scars. Si c’est le cas, alors c’est la destruction de Tenebrae 9-50 qui donna des nouvelles de l’Hérésie Horus à Jaghatai Khan, et non une volonté de l’Alpha Legion.

Cette action, bien que finalement bénéfique à l’effort de guerre des Loyalistes, n’a été entreprise par aucun actifs connus des Légions Loyalistes. La station Tenebrae 9-50, située près du système distant d’Octiss, à une courte distance stellaire de Chondax, ne nous est connu que par les registres de l’Alpha Legion et les Écailles Asymétriques, et même ses ruines ne furent pas découvertes par les forces de l’Imperium. Considérant ceci, il semble très probable que la station ait été détruite par une faction renégate au sein de l’Alpha Legion, soit pour des raisons qui lui sont propres, soit pour servir secrètement la cause des Loyalistes. Bien sûr, nous devons également considérer que toutes les preuves indiquant l’existence de Tenebrae 9-50, une station jamais retrouvée par les forces impériales, n’est peut-être qu’un autre mensonge fabriqué par l’Alpha Legion pour confondre et obscurcir son rôle dans la guerre civile de l’Humanité.

Dans tout le système de Chondax, les Astropathes rattachés à la flotte des White Scars furent frappés par une cacophonie de voix venu de l’au-delà après des années de silence. L’effet fut catastrophique, le tsunami soudain d’informations codées surchargea la psyché des Astropathes à bord de la flotte. Pendant quelques jours périlleux, les White Scars n’ont pas été capables de traduire correctement le sens des messages qu’ils recevaient, n’ayant que le ton sinistre de sous-entendu qui ne fit que nourrir un malaise grandissant. Les premières missives entièrement déchiffrées n’ont guère apaisé les inquiétudes du Khagan et de ses proches conseillers, car bien que contradictoires à l’extrême, ils parlaient tous de troubles civils dans l’Imperium, de Légions qui s’étaient retournées contre leurs frères. Face à une telle chose impensable, et sans renseignements vérifiés sur la situation, le Khagan pris la décision fatidique de retarder toute réponse. Qu’une ligne de conduite aussi inhabituelle ait été choisi, alors que les White Scars étaient connus pour leur prise d’initiative, montrait la profonde inquiétude qui assaillit Jaghatai Khan à ce moment. Il avait été isolé pendant des années, gardé à l’écart alors que les événements l’avaient dépassé de loin. Il ne pouvait pas savoir si c’était la vérité ou une fiction exagérée, qui était l’allié et qui était l’ennemi. Pire encore, ses propres entrées dans le journal de bord suggèrent qu’il n’était pas sûr de sa propre loyauté.

La seule action prise par les commandants White Scars rassemblés alors que le Khagan luttait contre l’indécision, était d’ordonner un rappel de tous les moyens de combat du système de Chondax, en convoquant les Hordes à Chondax Prime au plus vite. Pourtant, dans toute la confusion causée par les nouvelles choquantes de la guerre entre frères dans l’Imperium et la surcharge des réseaux vox et des relais astropathiques à l’échelle du système par le simple volume de nouveaux signaux, peu notèrent qu’un certain nombre d’avant-postes et de détachements n’avaient pas accusé réception de l’ordre de rappel. Une discipline aussi laxiste dans les communications stratégiques était loin d’être inhabituelle parmi les White Scars à l’esprit indépendant, mais c’était là le premier signal de la terrible intention de l’Alpha Legion. Dans tout le système, alors que Jaghatai Khan se débattait avec ses doutes, les White Scars furent attaqués.

Les premières agressions sont survenus aux confins du système de Chondax, où des escadrons détachés de l’importante flotte de l’Alpha Legion qui attendait à Angvor tombèrent sur des patrouilles isolées des White Scars. D’après le nombre de navires qui n’ont pas répondu à l’ordre de rappel de Jaghatai Khan et qui ont par la suite été portés disparus, on peut estimer qu’une trentaine de vaisseaux de classe capitale furent perdus. L’embuscade du groupe de patrouilleurs sous le commandement du Tenri-Khan Naran, seigneur du croiseur Eagle’s Claws, est emblématique de ces engagements largement oubliés. Composé de quatre croiseurs légers : l’Eagle’s Claws, le Serengrel, le Hawkstar et le Narsukh, et accompagné par un petit groupe de destroyers, c’était la petite patrouille typique des White Scars durant les derniers jours de la campagne de purge. Elle détecta des signaux inhabituels dans les secteurs les plus inconnus du système, où l’orbite des étoiles Chondax Alpha-Prime et Chondax Alpha-Secundus voilait les scans Auspex. Les navires s’étaient déplacés pour enquêter, s’attendant à ne trouver rien de plus que quelques grossiers vaisseaux de combat Orks. Au lieu de cela, ils ont découvert un seul croiseur White Scar le long du bord du champ d’astéroïdes extérieur du système. L’embarcation White Scar était inerte et rapidement identifiée comme étant le Dark Moon, qu’on croyait perdu pendant les premières années de la campagne.

Les White Scars n’avaient aucune raison de suspecter un acte criminel et ils s’approchèrent pour porter secours à leurs frères apparemment touchés et, alors qu’ils se rapprochaient, le Dark Moon, se révélant être une carcasse brisée, explosa. La déflagration, très probablement le réacteur du vaisseau qui était surchargé, accabla la patrouille, laissant le Narsukh paralysé et l’Eagle’s Claws avec des failles dans la coque et des incendies sur plusieurs ponts. Au même moment, un trio de croiseurs lourds de l’Alpha Legion sortit de sa cachette dans le champ de débris autour de Chondax Alpha-Secundus et ouvrit le feu sur les vaisseaux touchés. Dans l’intention de distraire les vaisseaux de l’Alpha Legion de leurs camarades assiégés, le Hawkstar et le Serengrel bondirent vers l’avant avec un coup d’accélération soudain pour engager les croiseurs lourds à courte distance, les destroyers les suivants dans leur sillage. Le passage à grande vitesse des croiseurs légers n’a pas fait grand-chose pour dissuader les lourds navires de guerre et laissa les débris du Serengrel à la traîne, son blindage pelée le long d’un de ses flancs avec des fuites visibles sur les scanners Auspex. Les destroyers à leurs talons n’ont guère mieux réussi, les frappes de torpilles qu’ils ont réussi à tirer avaient endommagé le bouclier avant du croiseur de tête, ralentissant son avance. Mais ils furent immolés par les canons lourds concentrés des autres vaisseaux de l’Alpha Legion.

Ignorant les deux croiseurs légers alors qu’ils passaient devant, les navires de l’Alpha Legion convergèrent vers les deux vaisseaux endommagés, attaquant les flancs de l’Eagle’s Claws, qui ne pouvait riposter que faiblement avec ses quelques batteries en état de marche, tout en lançant un blizzard d’embarcations d’abordage vers la coque du Narsukh. Avec peu d’options restantes, les deux croiseurs opérationnels des White Scars firent un second passage, se concentrant sur le vaisseau blessé de l’Alpha Legion. Passant devant sa proie à une vitesse difficile à égaler pour les vaisseaux de l’Alpha Legion, le tir de précision du Hawkstar ne réussit guère plus qu’à frapper l’épais blindage de la coque du vaisseau de l’Alpha Legion, et en retour, il subit le plus gros du tir de riposte. Avançant péniblement avec des trous dans sa coque et des vapeurs qui s’y échappaient, le Hawkstar ne pouvait pas faire plus que regarder le Serengrel, en suivant son vecteur au-delà des vaisseaux de l’Alpha Legion, virer au dernier moment et frapper la proue dans le blindage affaiblie de sa cible, piégeant les deux vaisseaux ensemble dans un enchevêtrement d’épaves. Bien que le sacrifice du Serengrel ait paralysé l’un des attaquants, les vaisseaux restants de l’Alpha Legion massacrèrent l’Eagle’s Claws tandis que le Narsukh restait silencieux et mort. Le Hawkstar fut forcé de se désengager aussi vite qu’il le pouvait, espérant distancer ses poursuivants en plongeant désespérément dans la couronne extérieure de l’étoile Chondax Alpha-Secundus, où les vaisseaux de l’Alpha Legion ont été présumés détruits par les radiations et la chaleur intense.

Sur les planètes éloignées, où la taille même du système de Chondax imposait un décalage de plusieurs heures entre les transmissions vox conventionnelles, plusieurs des détachements au sol de White Scars ont également été attaqués. Dans chaque cas, les assauts ont été soigneusement planifiés et cruellement exécutés, privant aux défenseurs la possibilité d’organiser une défense. Dans presque tous les cas, les unités attaquées furent soit anéanties en l’espace de quelques heures environ, soit tellement assiégées qu’elles n’ont pu signaler leur détresse ou s’extraire de la zone de combat. L’Alpha Legion a pris soin de ne cibler ouvertement que les unités qui étaient isolées du soutien et à une distance appropriée de la force principale sur Chondax Prime, limitant les options de leurs proies soit à une mort silencieuse et oubliée, soit accomplir des actes héroïques désespérés et futiles qui étaient l’antithèse de la doctrine des White Scars.

Dans le monde éloigné d’Herkon, depuis longtemps purifié de la présence Xenos, les deux Centuries de la Garde Séraphine laissées comme sentinelles ont été approchés par un détachement de Légionnaires portant l’héraldique des White Scars. Ces derniers ont retourné leurs armes contre les troupes auxiliaires non préparées, une fois à l’intérieur de leurs fortifications. Ce stratagème d’infiltration a été utilisé à nouveau sur Honderal et les différentes lunes de Pharas, capitalisant sur la difficulté qu’avaient de nombreuses unités auxiliaires à interpréter les héraldiques souvent impénétrables utilisés par les White Scars. Dans les jungles vaporeuses d’Epihelikon, les soldats plus disciplinés des Béliers de Saturne étaient moins faciles à tromper, mais ils n’ont pas réussi à ouvrir le feu lorsqu’ils furent confronté à des Légionnaires ennemis portant les couleurs alliés, même après réception de mauvaises réponses codées. Le régiment a subi de lourdes pertes et a été forcé d’abandonner son camp pour la sécurité douteuse de la forêt profonde. Toujours ignorant de l’éclatement de la guerre civile d’Horus, il était impensable pour les guerriers de la flotte de Chondax que des Legiones Astartes puissent être considérés comme des ennemis.

Sur l’Irra Minor, la jumelle glacée d’Irra Majoris, la Confrérie de la Hache Noire a été ouvertement approchée par une force de Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion qui se trouvait sur la planète, permettant à ce qu’ils percevaient comme des frères Space Marines d’entrer dans leur camp, où la cohorte de l’Alpha Legion a rapidement ouvert le feu. Ce n’est que grâce aux efforts héroïques de Sengur Khan qui, avec quelques-uns de ses anciens combattants lança une contre-attaque suicidaire contre l’ennemi, que quelques frères de la Hache Noire purent s’échapper dans les désolations glacées d’Irra Minor, emportant le corps mutilé de leur Khan.

Beaucoup d’autres petites garnisons, généralement des avant-postes isolés de la taille d’une Confrérie, ont tout simplement disparu. L’Alpha Legion avait depuis longtemps établi ses plans, connaissait avec précision les déploiements de chacun des détachements des White Scars, avait déchiffré leur cryptage vox et conservé tous les avantages de la surprise. C’était un témoignage de l’habileté et de la bravoure obstinée des White Scars que ces attaques initiales n’ont pas vu la Légion être détruite au coup par coup.

En effet, un certain nombre d’éléments des White Scars réussirent à repousser leurs attaquants, bien qu’aucun d’entre eux n’ait été capable de transmettre plus que des parasites pour avertir le Khagan de la trahison qui les attendait. Sur Phemus IV, où un cadre de reconnaissance avait été laissé à la recherche d’autres causes pour la perte de la Confrérie de la Serren, les White Scars montraient plus de prudence que leurs frères sur d’autres mondes. Quand le contingent de l’Alpha Legion sur la planète révéla sa présence, en déployant une macro balise à partir de leur base cachée, ils n’ont pas été pris par surprise. Une tentative de l’Alpha Legion de les attirer dans une embuscade avec des signaux de détresse envoyés avec le code de la Ve Légion fut rapidement retournée contre la XXe Légion, avec les guerriers des Griffes du Faucon qui jouèrent à égalité avec l’Alpha Legion dans une lente bataille de furtivité et d’élimination silencieuse. Les White Scars, pleinement conscients de la dangerosité de leur ennemi, avaient maintenu l’initiative en utilisant leurs Motojets pour se redéployer rapidement à travers le paysage escarpé par la lave, pour finalement reculer lorsque l’Alpha Legion renforça sa position autour de la balise.

Byfrust, l’une des cibles finales de la campagne de purge, était encore l’hôte d’une force importante de White Scars, peut-être huit Confréries et des milices rattachées qui comprenaient des détachements des Sentinelles Charonides et de la Sororité du Silence. Monde de glace où les Orks avaient creusé de vastes tanières fortifiées dans les profonds canyons, loin des vents violents qui balayaient la surface du globe, Byfrust s’était révélé un défi bienvenu pour les White Scars. Leurs Confréries montées avaient été plus qu’habiles à déblayer les plaines glaciaires de la présences des Orks, mais moins efficaces pour combattre dans les tunnels sous la surface. Ils s’étaient plutôt appuyés sur les formidables compétences des ingénieurs Charonites pour forcer les Orks à remonter à la surface, et pour le dynamitage des puits avec des charges de fonte avant de remplir les dédales sous la surface avec du phosphex. Après quoi les Peaux-Vertes pouvaient être facilement harcelés à travers la glace.

Ce n’est que récemment que les Confréries, sous la direction générale de Tsolmon Khan, avaient cessé leurs opérations de combat après la bataille finale, et accomplissaient des patrouilles dans les désolations glacées, à l’affût de tout vestige ennemi sur Hain. Ainsi, par pure chance, les patrouilles sont tombées sur les forces de formation d’un bataillon complet de guerriers de l’Alpha Legion et sur la deuxième des bases cachées du système de Chondax. Refusant de permettre que l’avantage de la surprise soit perdu, l’Alpha Legion envoya et perdit ses propres escadrons montés, partit poursuivre et faire taire les patrouilles White Scars avant qu’elles ne rejoignent l’ost principal de la Ve Légion sur Byfrust. Cependant, ils ne pouvaient pas rivaliser avec les guerriers de la Ve Légion pour la vitesse ou le contrôle inégalé qu’ils avaient sur leurs supports mécaniques, et ils furent rapidement dépassés. Tsolmon Khan, prévenu de l’approche de l’ost, a eu amplement le temps d’abandonner sa base de fortune et d’échapper à l’Alpha Legion, mais ce faisant, il abandonnera toute chance d’avertir le Khagan de la trahison de l’Alpha Legion. Ni lui ni ses guerriers ne faillirent à leur devoir, et malgré l’approche de la force beaucoup plus importante de l’Alpha Legion, ils ont tenu bon et ont tenté de transmettre un message à travers le maelström grâce aux nouveaux signaux qui inondaient maintenant le système.

Le Prix de la Victoire[11]

Sept années de guerre avaient fait des ravages sur la Flotte de Purge. D’après les dossiers disponibles, les White Scars avaient été saignés ligne par ligne à travers les douzaines de mondes du système de Chondax. Sans doute tous cela faisait-il partie des plans de l’Alpha Legion. Au début de 007.M31, ils avaient peut-être perdu 9% de leur effectif, soit environ 6 000 Légionnaires, en tant que victimes directes et 15 % avaient été suffisamment blessé pour limiter leur potentiel de combat. Au total, près de 16 500 Légionnaires White Scars n’étaient pas aptes au combat lorsque l’Alpha Legion décida de frapper. Bien qu’ils aient été limitées à des actions spécifiques de faible intensité, les différents régiments de l’Auxilia avaient subi des pertes relativement faibles.

Pire encore, en raison de la nature tentaculaire du système et des manipulations de l’Alpha Legion, les White Scars étaient disséminés à travers tout le système de Chondax dans des détachements qui étaient rarement plus grands que quelques Confréries. Ce n’est que sur les mondes centraux de Chondax Prime : Kren et Shaln, qu’ils étaient présents en grand nombre, avec la majorité des forces de quatre Hordes présentes sur ces mondes. Les régiments d’auxiliaires étaient également dispersés autour du système - sur beaucoup de mondes mineurs que les White Scars avaient déclaré exemptes de la souillure Xenos, ce sont des compagnies de la Garde Séraphine qui servaient de sentinelles. Tous les moyens de combat dont disposait Jaghatai Khan montraient également les premiers signes d’épuisement, des munitions limitées et autres approvisionnements apportés avec eux à Chondax en déclin, car pendant les longues années du xenocide, aucun ravitaillement n’était arrivé. Alors que les combats entraient dans leur phase finale et que la principale force de l’ennemi était brisée, les inquiétudes concernant la logistique ont été jugées non critiques.

Les éléments de la flotte des White Scars étaient également dispersés, avec la force principale de l’armada présente au mouillage sur Chondax Prime. Ailleurs, de petits escadrons de navires de classe capitale, principalement les croiseurs légers privilégiés par la Ve Légion pour leur vitesse, patrouillaient dans les mondes isolés de Chondax et le vaste champ d’astéroïdes qui se trouvait à sa périphérie. Heureusement, la flotte des White Scars avaient subi peu de dégâts pendant la Grande Croisade, les quelques rencontres avec les vaisseaux Orks ayant été menées des années auparavant et s’étant terminé de manière décisive en faveur de la Ve Légion. Ainsi la flotte était abondamment pourvue en munitions.

Il n’y a pas eu d’attaques seulement sur Chondax Prime. Ici, l’Alpha Legion a poursuivi une stratégie différente. Au lieu de lames et des Bolts, elle a déployé une arme beaucoup plus meurtrière : le mensonge et la désinformation. Pendant des années, les White Scars avaient combattu sans être au courant des grands bouleversements de l’Imperium, du Concile de Nikaea, de la mort de Prospero et du Massacre du Site d’Atterrissage. La nouvelle de ces événements était plus dévastatrice pour le moral de la Ve Légion que toute simple victoire martiale que l’Alpha Legion aurait pu remporter. Les Khans des White Scars sur Chondax Prime furent ébranlés par l’annonce de la guerre civile, de la mort d’un frère tué par un frère dans les confins de l’Imperium, de la fin sanglante de la Grande Croisade et de tout ce pour quoi ils se sont battus pendant près de deux siècles. Certains se sont demandés comment, dans ces premières étapes de l’incident de Chondax, les White Scars ont pu ignorer tous les signes de danger. La réponse est simple. Dans la vague de choc, de colère et de désespoir qui a suivi les nouvelles qui leur sont parvenues dans les derniers jours, avant que l’Alpha Legion ne referme son piège, ils ont découvert que toutes les valeurs qui formaient autrefois le fondement de leur univers avaient disparus. La loyauté et le devoir avaient été oubliés, et à la suite d’une telle trahison, des préoccupations moindres sont apparues.

Les premiers messages à atteindre l’état-major de commandement de White Scars et le Khagan troublé furent les demi-vérités d’Horus, longtemps préparées et répétées. Elles racontèrent l’histoire cruellement déformée d’un Leman Russ renégat qui avait assassiné Prospero et déclenché une guerre civile, un mensonge si dévastateur qu’il était crédible. La haine de Russ pour le Roi-Sorcier et son monde était bien connue, tout comme sa tendance à faire preuve de brutalité. C’est Horus lui-même qui a soutenu cette histoire en appelant son fidèle ami Jaghatai Khan à venir à sa rescousse pour l’aider à abattre le loup enragé et ses fils renégats. Si ce message était arrivé sans opposition, il est probable que les White Scars auraient rejoint Horus ce jour-là, que le Khagan serait parti à la guerre pour venger son frère Magnus et damné l’Imperium sans réaliser sa duplicité. Pourtant, malgré tous les plans bien établis du Maître de Guerre, ce ne fut pas la seule missive à atteindre la Légion des White Scars. Rogal Dorn, Prétorien de Terra sous le sceau personnel de l’Empereur, apporta aussi des nouvelles. Il envoya la nouvelle de la trahison d’Horus à Isstvan et convoqua les White Scars sur Terra en toute hâte.

Face à la trahison d’un ami ou de son propre Père, Jaghatai Khan tenait maintenant entre ses mains le sort de l’Imperium. S’il se ralliait à Horus, son inébranlable allié et ami, l’équilibre du pouvoir favoriserait rapidement la cause des Traîtres et aurait probablement vu Terra assiégée en moins d’un an, mais s’il ralliait Dorn et Terra, en tenant compte de l’autorité de l’Empereur lointain, les Loyalistes récupéreraient l’avantage et Horus verrait ses ambitions brisées. Il nous est impossible, ici, dans le sillage de l’Hérésie d’Horus, de savoir quelles luttes impossibles firent rage dans l’esprit de Jaghatai Khan en cette heure fatidique. Beaucoup de Primarques furent confrontés au destin dans les premiers jours de la guerre civile de l’Humanité - Magnus à Prospero, Ferrus Manus à Isstvan V et Guilliman à Calth. Pourtant, ils avaient tous été confrontés à une menace qui les avait forcé à se battre, un ennemi contre lequel ils pouvaient exprimer leur rage. Jaghatai Khan n’avait pas eu ce luxe. On l’a laissé décider du sort d’un empire en se basant sur les rumeurs, les ouï-dire et sur les rêves à moitié compris des Astropathes.

Nous ne saurons jamais quelle décision il aurait pu prendre, car pendant que le Khagan se débattait avec ses doutes, l’Alpha Legion joua sa dernière carte en main, faisant une dernière tentative pour faire basculer le destin là où elle voulait qu’il aille. Avec le chaos qui éclata dans les mondes du système de Chondax, et le doute qui se propagea à travers leurs commandants, Jaghatai Khan avait enfin un ennemi à affronter.[12]

Ne Vous Inclinez Devant Personne (L'Engagement de Chondax)

Les Légionnaires de l’Alpha Legion sortent de leurs antres pour attaquer les White Scars.

L’arrivée de l’Alpha Legion fut si inattendue qu’elle passa d’abord inaperçue. Au moment où le mot a été passé au Khagan, il y avait déjà 50 vaisseaux de l’Alpha Legion dans le système. En quelques minutes, ce nombre avait doublé, puis triplé. De plus en plus de navires apparurent, arrivant du Warp avec une précision qui exigeait habituellement une balise de guidage. En l’espace d’une heure, il y avait plus de 1 000 navires portant la marque de l’Hydre flottant dans le canal étroit de l’espace entre la paire binaire centrale de Chondax et son étoile extérieure. Il y avait tout le spectre des navires de guerre existants, depuis les rapides destroyers d’attaque jusqu’aux croiseurs lourds hérissés de batteries de canons. En nombre, ils surpassaient de loin les vaisseaux des White Scars - même avec la plupart de la flotte de Chondax rassemblée sur Chondax Prime par l’ordre de rappel du Khagan, ils n’avaient pas plus de 700 vaisseaux, et la plupart d’entre eux étaient plus petits et plus légers que les navires de guerre de l’Alpha Legion.

Les deux flottes se firent face avec des milliards de kilomètres dans l’espace entre elles, mais aucun mot n’a été échangé. Les navires des White Scars qui avaient répondu à l’appel de Khagan se mirent dans des formations de combat à l’image de leurs cousins de l’Alpha Legion alors qu’il n’y avait toujours pas de communication, ni pour menacer ni pour contraindre. Rien ne changea pendant quelques heures, alors que de plus en plus de missives se forçaient un chemin à travers l’Æther pour atteindre l’esprit réceptif des Astropathes du Khagan. Pourtant, chaque nouveau message ne faisait qu’embrouiller davantage la question, certains parlant en faveur de Terra et Dorn, et d’autres pour Horus. Chaque mouvement fait par les White Scars, chaque tentative pour provoquer une réponse du cordon silencieux de l’Alpha Legion, a été reflété par la Légion d’Alpharius. Le Khagan ignorant toujours le rôle qu’avait joué l’Alpha Legion dans la Campagne de Chondax et le conflit qui se déroulait alors qu’il réfléchissait à l’avenir de sa Légion à bord du Swordstorm, aucun des deux camps ne semblait désireux de déclencher un affrontement violent.

Puis la tempête éclata avec la soudaineté qui caractérisait les campagnes des White Scars. La flotte de Jaghatai Khan bondit en avant derrière le Swordstorm, vers le cordon de l’Alpha Legion, avec toute sa puissance. Le Khagan n’avait pas été oisif pendant qu’il réfléchissait sur la flotte de son frère Alpharius, et malgré la difficulté de la situation, il vit un seul point faible dans son déploiement, une chance de briser la confusion qui maintenait sa propre Légion dans l’immobilité et l’impuissance. La flotte de l’Alpha Legion tenta de déplacer sa formation pour contrer l’attaque, concentrant les escadrons de croiseurs lourds vers ce qui semblait être un assaut désorganisé par les White Scars. Ce fut le début de ce que les Légionnaires sauvages de Chogoris appelaient un Zao, une tactique issues des tribus de chevaux qui parcouraient les vastes plaines de ce monde et que l’Alpha Legion ne connaissait pas. Il devait se révéler aussi mortel dans le vide que sur Chogoris.

Le Swordstorm demeura à l’avant-garde de l’assaut, un vaste navire de guerre hérissé de canons, mais aussi tranchant et rapide qu’un croiseur léger. Mais les premiers vaisseaux entrer au contact de l’Alpha Legion furent les escadrons de destroyers éloignés et les lignes de corvettes. Alors qu’ils arrivaient à portée de leurs adversaires, des escadrons de vaisseaux aux blindages légers marqués du symbole de l’Hydre, ouvrirent le feu sans avertissement ni défi formel. Des salves de Macrocanons et des faisceaux de lances brûlants déchirèrent le vide, mais l’Alpha Legion était loin d’être vulnérable. La décharge scintillante des Boucliers Voids marqua le premier échange ouvert de tirs entre les Légions qui avaient été des frères assermentés si peu de temps auparavant. Malgré leurs écrans de défense, le poids du feu nourri avait laissé plusieurs navires de l’Alpha Legion brûlés, dérivant silencieusement dans le vide. Mais les autres ripostèrent avec la même vigueur. Les croiseurs des White Scars qui remontaient dans le sillage des destroyers ouvrirent le feu dès que leurs officiers d’artillerie purent calculer les solutions de tir. Mais à cet instant, l’Alpha Legion était plus proche et leurs vaisseaux plus lourds, quoique plus lents, répondirent aux tirs.

Les escadrons en avant-garde des deux flottes s’affrontèrent, mais aucun des deux camps n’a pris l’avantage, tous les deux aussi talentueux et féroces les uns que les autres. Tous deux subirent des blessures, peu de navires étaient exempts de dommages. Plusieurs finirent en débris ou étaient envahis d’embarcations d’abordage. Mais aucun navire du cordon n’était encore détruit. Pourtant, malgré leur ferveur initiale, l’assaut des White Scars s’était ralenti rapidement, et la fuite en avant s’était rapidement transformée en une escarmouche désastreuse. Alors que l’Alpha Legion commençait à avancer avec ses escadrons de réserve, les White Scars firent une retraite hésitante et leurs lignes commencèrent à se replier sur elles-mêmes. Pire encore, avec la flotte de l’Alpha Legion qui comptait beaucoup plus de vaisseaux que celle de Jaghatai, les capitaines vétérans de l’Alpha Legion se sont déplacés pour encercler les assaillants apparemment téméraire du Khagan. La bataille en orbite était incertaine, mais le Zao n’avait pas encore commencé.

Ailleurs dans le système de Chondax, les White Scars ont dû faire face à des batailles plus désespérées, une campagne qui n’avait rien à envier à d’autres par sa pure malveillance, sinon par son ampleur. Une centaine de petites guerres se sont toutes déroulées dans l’espace durant ces quelques jours où le Khagan fit sa guerre spatiale. Chondax Prime était maintenant pratiquement abandonné à la suite de l’évacuation, les guerriers qui s’y étaient battus pour la purifier luttant maintenant pour leur vie dans le vide spatial, alors que des détachements sur des mondes lointains étaient par nécessité laissés à eux-mêmes pour sécuriser leurs propres moyens d’évacuation. N’ayant plus besoin de se cacher, les cadres de l’Alpha Legion qui se terraient à travers le système se sont déplacés pour s’opposer à leur évasion. Les agressions audacieuses et les offensives ont remplacé le sabotage et la furtivité, avec de nombreux petits avant-postes annihilés dans les premières heures de la bataille, car difficiles à tenir pour les White Scars en pleine retraite.

À Herkon, huit Confréries, soit près de 10 000 guerriers, se sont rassemblées pour embarquer dans leurs transports quand une force de frappe de l’Alpha Legion composée de chars d’assaut Spartan, et d’autres unités blindées, a dévasté leur campement. La Confrérie de la Lune Rouge, après un dernier salut à leurs frères, s’aventura dans les plaines à bord des Motojets et de leurs Speeders lourds pour repousser l’ennemi du mieux qu’elle le pouvait et périt au service du Khagan. La désolée Kren n’avait que quelques petites frégates encore en orbite pour servir de moyens de transport à plus de 12 000 guerriers, parmi lesquels se trouvaient aussi bien des Legiones Astartes que des milices. Ils tirèrent au sort, non pas pour savoir qui serait sauvé, mais plutôt pour l’honneur de rester derrière et combattre l’ennemi. Dans les jungles d’Epihelikon, où il ne restait aucun vaisseau White Scars de quelque sorte que ce soit, l’Alpha Legion se rassembla avec une sinistre confiance, s’attendant à affronter un ennemi apeuré et battu, seulement pour voir ses lignes percer par Argus Gygan et les Béliers de Saturne aux côtés de la Confrérie du Serpent Pâle dans un assaut quasi suicidaire. Les troupes impériales prirent le contrôle d’un ensemble d’aéronefs tout en repoussant les contre-attaques de l’Alpha Legion dans une tentative désespérée de rejoindre la flotte. De tels récits de bravoure sinistre étaient nombreux, bien que nous devons supposer que beaucoup d’autres héros sont morts au cours des combats chaotiques sans qu’on se souvienne d’eux. Phemus IV, où les White Scars avaient d’abord pris conscience de la trahison de l’Alpha Legion, fut le théâtre d’un de ces récits. Ici, la petite force qui restait pour poursuivre l’enquête, maintenant bloquée par le départ de ces croiseurs en orbite, était piégée dans une guerre meurtrière d’ombres et de fureur soudaine. La garnison de l’Alpha Legion, sa base cachée maintenant révélée et réputée être le repaire de nul autre que le Primarque Alpharius lui-même, opposa ses Chasseurs de Têtes et ses infiltrés aux cavaliers rapides et tueurs hilares de la Confrérie des White Scars du Loup de Sable.

Ulkanor Khan, soupçonnant à juste titre que la macrobalise gardée par l’Alpha Legion était essentielle à leurs plans, mena ses gardes du corps Keshig dans une attaque audacieuse. Pourtant, malgré leur vitesse et leur habileté, les White Scars furent rapidement victimes des pièges meurtriers de l’élite de l’Alpha Legion. Pris à l’écart parmi les flaques de lave et les dérives de cendres, sa Motojet Scimitar écrasé et ses Keshig dispersé, Ulkanor Khan cria un défi au commandant de l’Alpha Legion, l’invitant à l’affronter en duel pendant que ses guerriers regardaient dans l’ombre. Sans un mot, Siridor Vhen, le Préteur de l’Alpha Legion, fit signe à ses hommes d’ouvrir le feu, abattant le courageux Khan.

Sur la lointaine Byfrust, où les White Scars sous le commandement de Solmon Khan ne pouvaient pas savoir que leur Khagan s’éloignait directement d’eux, les combats étaient encore plus sombres. Les tentatives de Tsolmon Khan pour avertir le Khagan de la trahison de l’Alpha Legion avaient échoué, noyé par les signaux qui avaient inondé le système, et la force qui s’approchait des fils d’Alpharius avait assez de puissance de feu pour réduire rapidement ses maigres fortifications en ruines. En dépit de l’écrasante majorité des chances, Tsolmon est enregistré comme ayant fait la déclaration suivante aux White Scars et aux soldats impériaux rassemblés, qui est depuis entré dans la légende : « Frères, nous ne savons pas d’où vient notre trahison, du Maître de Guerre ou de notre Empereur, et cela importe peu. Nous nous battons pour notre honneur et le Khagan, pas à la demande d’un tyran lointain. Nous nous battons parce que nous sommes nés pour le faire, pas pour les ambitions des empereurs. Nous sommes les White Scars, nous sommes la tempête à l’horizon et nous ne nous inclinons devant personne. » Et les White Scars chargèrent, fonçant vers les combats en riant.[13]

Le Ciseau

La Tête de l’Hydre[14]

L’implication d’Alpharius pendant l’Engagement de Chondax est une question offrant beaucoup de spéculations, mais peu de preuves directes. Compte tenu de la taille de la flotte impliquée, beaucoup ont supposé sa présence à sa tête, bien qu’aucun document ne dise la vérité à ce sujet. Divers rapports non confirmés provenant de tout le système revendiquent sa présence lors des combats qui ont éclaté à Chondax. Certains guerriers disent l’avoir vu au cœur des combats à Epihelikon, Irra Minor, Kren et plus. La seule observation de ce genre qui soit étayée par des preuves est celle qui a été relevée lors des combats sur Phemus IV, où de multiples guerriers de renom mentionnent la présence d’un guerrier qui correspond à la description du maître de la XXe légion dans sa panoplie la plus connue. Cependant, compte tenu du penchant d’Alpharius pour la tromperie et du nombre d’autres incidents documentés où des doubles, des sosies et des déguisement plus ésotériques qui ont été utilisés, ainsi que du fait que beaucoup de ces observations placent le Primarque dans des lieux très éloignés en même temps, nous devons supposer que la plupart, sinon tous, sont faux. Ainsi, cette chronique a choisi de ne pas enregistrer la majorité d’entre eux au nom de la clarté, ne retenant que la rencontre de Phemus IV.

Le changement fut si soudain que peu de membres de l’Alpha Legion a eu le temps de mettre en place ses défenses. En orbite haute de Chondax Prime, alors que quelques instants auparavant, la flotte des White Scars semblait sur le point d’être mise déroute, sa formation s’est soudainement transformée en un fer de lance de vaisseaux spatiaux, le Swordstorm à sa tête. La phase finale du Zao avait commencé, exactement comme le Khagan l’avait prévu. Le Swordstorm frappa la zone la plus vulnérable du cordon de l’Alpha Legion, affaiblie lorsque les Traîtres libérèrent leurs réserves pour poursuivre la retraite feinte des White Scars, balayant le moindre vaisseau qui cherchait à lui barrer le passage. Des faisceaux de laser vacillèrent dans le vide et de brèves coulées de flammes et d’épaves marquèrent le chemin du vaisseau amiral White Scars, un poignard pâle enfoncé dans le ventre de la flotte de l’Alpha Legion.

De la même façon, les guerriers sous le commandement de Tsolmon Khan sur Byfrust formèrent un fer de lance volant de Motojets, de Speeders d’Assaut terrestres et de blindés légers visant le cœur de la formation de l’Alpha Legion. Ne s’attendant pas à cette férocité subtile, l’Alpha Legion a d’abord été prise par surprise, bien qu’avec les guerriers de la Legiones Astartes, une telle surprise ne pouvait être que momentanée. Pourtant, c’est tout ce que les White Scars attendaient. Un détachement du Keshig d'Or créa une brèche dans les rangs de l’Alpha Legion, leurs lances brisant la céramite et transperçant même la plaque des Terminators. Derrière eux se trouvaient presque tous les guerriers que Tsolmon pouvait rassembler, White Scars et soldats impériaux, qui ont tout misé sur une seule et même charge désespérée. La cible de l’assaut était le commandant de l’Alpha Legion au centre de l’attaque, Malek Striga et ses acolytes, afin de couper les têtes de l’hydre. Les éléments les plus lourds de l’attaque de White Scars ralentirent pour engager le corps principal de l’ennemi, donnant aux Motojets Scimitars et Erinyes des White Scars, ainsi qu’aux Sœurs du Silence, l’occasion de s’enfoncer plus profondément dans leur formation, à la recherche de son cœur corrompu.

Le Grand Khan ordonnant de mettre en place le Zao, ou "ciseau" contre la flotte de l’Alpha Legion.

Au milieu du fracas des lames et du tonnerre des canons lourds, les phalanges des White Scars, plus nombreuses, ont utilisé leur vitesse au mieux, traçant un chemin à travers l’Alpha Legion alors que les guerriers vêtus d’azur essayaient de réorganiser leurs lignes. Se précipitant sur le cadre de commandement de l’Alpha Legion, les guerriers montés sur des Motojets ont été accueillis par un mur de flammes sombres et rugissantes, l’œuvre des pouvoirs maléfiques du Consul Alpha Légionnaire Striga et encore un autre signe de la corruption de l’Alpha Legion dans la trahison et l’abomination. Les White Scars s’effondrèrent alors que Striga et ses acolytes déchaînèrent l’enfer sur eux, des jaillissements de flammes rances et des faisceaux hurlants d’énergie impossible perçant leur phalange et retardant l’assaut le pourchassant. Cependant, la tempête a fait surgir les guerrières survivantes de la communauté des Sœurs du Silence, les flammes maléfiques reculant face à elles comme si elles étaient terrifiées par leur présence. Immunisées contre les arts sombres du sorcier de l’Alpha Legion, les Sœurs du Silence se jetèrent sur les Légionnaires renégats, les acolytes tombant devant leurs lames alors que leurs glaives psychiques leurs étaient inutiles.

La Chevaleresse Centura Merovin, blessée et épuisée par la bataille, affronta Malek Striga en combat singulier. Bien qu’elle était une guerrière hors pair, la Sœur du Silence n’a pas pu rivaliser avec la puissance post-humaine du Consul des Legiones Astartes et a été battue, blessée mortellement par la lance du guerrier de l’Alpha Légion. Alors que Striga se préparait à porter le coup de grâce, Tsolmon Khan est apparu à travers les miasmes psychiques défaillants qui entouraient les deux duellistes, affaibli comme il l’était par la malédiction génétique de la Chevaleresse Centura, et le frappa à mort avec son Marteau Tonnerre. Leur chef ayant été tué et les White Scars envahissant leurs lignes, les guerriers de l’Alpha Légion sentirent qu’ils avaient perdu l’initiative et entamèrent un désengagement soigneusement coordonné. S’enfonçant dans les tunnels de glace sinueux et les redoutes si récemment tenues par les Orks, l’Alpha Legion abandonna, ne voulant plus affronter les White Scars dans une bataille ouverte.

À ce moment-là, comme en réponse à l’alarme désespérée diffusée sur ordre de Tsolmon, un croiseur solitaire arriva sur l’orbite haute de Byfrust. Ce n’était pourtant pas un élégant navire White Scars, mais la forme émoussée et efficace d’un croiseur de bombardement de l’Alpha, Legion identifié plus tard comme le Phi-Hekator. Le vaisseau Alpha Legion entra en orbite géosynchrone au-dessus du champ de bataille, ses batteries d’armes s’amorçant et se verrouillant sur le site de la courte victoire des White Scars. Puis ils apprirent seulement à cet instant que le Khagan et sa flotte se trouvaient loin dans le système, laissant Tsolmon et ses troupes sans espoir de sauvetage ou de renfort. Les derniers centaines de White Scars se sont rassemblés, cherchant leurs blessés sur le terrain pour qu’ils puissent faire face à la mort débout et avec fierté. Tsolmon Khan lui-même, dont le succès éphémère n’avait plus de sens, jeta le corps de Malek Striga et porta la Chevaleresse Centura avant de rejoindre ses hommes pour qu’ils puissent rencontrer leur destin ensemble.

Avec la mort d’Ulkanor Khan, la situation sur Phemus IV semblait tout aussi désastreuse, avec quelques officiers restant pour prendre le commandement de la Confrérie du Loup de Sable. En effet, le guerrier le plus haut gradé qui restait était Munokhoi, connu dans le charabia gothique de la Ve Légion sous le nom de Chien Noir, Kharakhor, un tueur Moritat et peu habitué à l’autorité ou à la grande stratégie. Contrairement à son Khan, il n’avait que faire de l’honneur et se mit en route vers les ruines de Phemus IV avec un seul objectif : tuer le plus grand nombre possible d’ennemis avant que la mort ne le rattrape. Son rire braillard résonnait dans les dunes de cendres. Le boucan de ses pistolets attiraient l’Alpha Legion à chaque nouveau massacre laissé dans son sillage, et à chaque victoire, de plus en plus de ses frères se joignirent à sa chasse sauvage. L’Alpha Legion répondit à cette furie insouciante par une froide cruauté, envoyant l’Assassin Vigilator connu sous le nom d’Interfector pour éliminer les derniers White Scars.

Les combats firent rage sporadiquement sur le terrain accidenté de Phemus IV, avec des assauts de guérilla suivis d’embuscades et d’éliminations ciblées se répétant à l’infini. Sans les effectifs nécessaires pour lancer un assaut direct sur la base fortifiée de l’Alpha Legion, Munokhoi et les White Scars qui l’ont suivi se sont contentés de faire un carnage sur les patrouilles qui s’aventuraient en dehors. En retour, l’Alpha Legion a mis en place une série de pièges complexes, peut-être pour tester ses tactiques en combat ouvert contre d’autres Légionnaires autant que pour mettre fin aux combats. En raison de la nature irrégulière de cet engagement, il est difficile de reconstituer entièrement les événements. Les White Scars se sont fortement appuyés sur leur connaissance des opérations indépendantes et n’ont déposé que quelques rapports concernant leurs actes après les combats. Parmi ceux que nous possédons, la plupart traitent des dossiers des soldats tombés au combat et de leurs ennemis, ignorant souvent la situation tactique et les détails des dispositions des unités. Il est intéressant de noter que malgré la gravité de leur situation, beaucoup éprouvent une admiration réticente pour la nature rusée de leur ennemi, même ceux comme l’Interfector, dont les compétences en matière d’embuscade et de tir à longue distance ont réduits au silence de nombreux White Scars. Quelques rapports font même mention de rencontres avec un personnage imposant en armure fortement ornée brandissant une lance, une figure que certains ont supposé être Alpharius lui-même.

Les White Scars embourbés et l’Alpha Legion ne voulant pas mettre fin rapidement aux combats sur Phemus IV, la guerre de l’ombre se poursuit. Peut-être l’Alpha Legion avait-elle maintenue cette situation jusqu’à ce qu’elle décrète avoir rempli sa mission et utilise son avantage numérique pour purger la lune de ses ennemis. Ce qui aurait pu se produire ne sera jamais connu, car si les combats au sol ont tourné en faveur de l’Alpha Legion, ce ne fut pas le cas de la bataille orbitale. Le fer de lance du Khagan avait brisé les lignes de la flotte de l’Alpha Legion, le Swordstorm balayant les croiseurs qui cherchaient à lui barrer la route dans une tempête de tirs d’artillerie et de salves de torpilles à courte portée. Avant que l’Alpha Legion ne puisse réorganiser ses lignes, le Swordstorm et les autres escadrons de tête se frayèrent un chemin à travers le point le plus faible de leur formation, le reste de la flotte à leur suite.

Les navires portant la marque de l’Hydre chavirèrent et brûlèrent dans le vide, frappés par des barrages successifs à chaque vague de navires qui passaient, mais les croiseurs marqués de l’insigne de l’éclair du Khagan souffraient en retour de leur charge insouciante. Pire encore, les vaisseaux White Scars qui prirent du retard en raison de dommages ou qui ont été coupés de la formation principale par les manœuvres du navire de l’Alpha Legion, ont été rapidement débordés, démantelés ou infestés par des embarcations d’abordage et capturés.

Malgré les pertes subies, le Zao, ou "ciseau" dans la langue du Chogoris, plongea en avant, coupant à travers les couches extérieures de la formation complexe de l’Alpha Legion et dans son cœur, où la doctrine impériale commune plaçait les vaisseaux du vide les plus lourds et les plus puissants. Des douzaines de vaisseaux de guerre et de barges de l’Alpha Legion se trouvaient à proximité du Swordstorm et de ses alliés, chacun d’entre eux étant apparemment armés de grandes batteries et de hangars, surpassant en nombre et en masse le fer de lance des White Scars. Nous devons supposer que le Khagan comptait sur la rapidité et la férocité de son assaut pour mener le combat, car il n’avait pas l’intention de se battre longtemps, mais simplement de percer la formation qui se trouvait devant lui, même s’il se peut que le Primarque des White Scars, au sang sauvage, ne se soit tout simplement pas soucié des rapports de force qui l’attendaient. Avec le Khagan en tête, aucun des navires qui suivirent ne se refusa à la défaite qui les attendait face aux canons des cuirassés qui les précédaient. En effet, de nombreux croiseurs des deuxième et troisième vagues de la formation Ciseau ont canalisé la puissance des principaux systèmes défensifs afin d’accélérer et de rejoindre l’attaque.

Que ce soit par clairvoyance ou par la bénédiction de la fortune, l’attaque de Jaghatai Khan a mis à jour la faille dans la stratégie de l’Alpha Legion. Le Swordstorm et les vaisseaux qui l’accompagnait ont laissé voler chaque obus, torpille et dernière charge à leur disposition, transformant le vide profond en une lumière éclatante grâce à leur puissance de feu, ne s’attendant pas à autre chose que de marquer le blindage de ces puissants navires de leur première salve. Au lieu de cela, le barrage a semé le chaos parmi leurs ennemis, transformant un certain nombre des plus grands vaisseaux en des carcasses en feu. Si certains des navires ennemis faisaient effectivement la fierté de la flotte de l’Alpha Legion, peut-être un tiers d’entre eux n’étaient guère plus que des cargos modifiés pour apparaître comme des croiseurs lourds et des Barges de Bataille, mal protégés et faiblement armés. La puissance écrasante de la flotte de l’Alpha Legion n’étant qu’une fiction intelligente, et il n’y avait pas grand-chose pour contenir la fureur du Khagan. Le Zao traversa le centre de la flotte de l’Alpha Legion, les plus petites embarcations à l’arrière suivant dans le sillage de la destruction causée par ceux qui étaient en tête. Le Khagan ne s’est pas arrêté pour livrer bataille, même si les chances étaient équilibrées entre les deux flottes, et a plutôt atteint la vitesse maximale pour atteindre l’autre côté du système, là où ses vaisseaux pouvaient se déplacer en toute sécurité vers l’espace Warp.

Les White Scars poussèrent à leurs limites leurs pulsions sub-luminescentes finement réglées, se propulsant à travers le vide sur un parcours qui les mènerait au-delà de Phemus et des mondes périphériques avant de quitter les confins de la triple gravité des soleils de Chondax. Les vaisseaux de l’Alpha Legion avaient peu de chances d’atteindre une telle vitesse et n’étaient guère enclins à poursuivre le combat. Au lieu de cela, ils se sont consolidés autour du système intérieur, avec seulement quelques petites escadrilles de frégates qui suivaient la retraite des White Scars. L’Alpha Legion semble avoir reçu pour ordre de ne pas poursuivre le Khagan et de rester à Chondax, peut-être pour inciter Jaghatai à continuer sa lancée et de ne pas lui donner envie de s’attarder. Ainsi, le Khagan et sa flotte arrivèrent enfin sur les lunes de Phemus, meurtries par la bataille, mais leur soif de vengeance était loin d’être assouvie.[15]

Un Aigle, un Serpent et un Loup

En arrivant à Phemus, qui se trouvait à l’extrémité du grand système de Chondax, Jaghatai Khan découvrit ce qu’il était advenu des détachements de ses fils qui n’avaient pas pu répondre aux ordres de rappel. Phemus comptait 30 lunes, dont sept avaient connu des batailles datant de la campagne contre les Hain. Seuls deux des petites Confréries qui restaient pour les surveiller avaient fait un rapport dans le cadre du rappel. Parmi celles qui étaient restés, soit elles n’avaient jamais reçu l’appel, soit elles avaient été empêchés de partir par l’Alpha Legion. Il n’en restait plus grand-chose. Il n’y avait des signes de survivants qu’à partir de la quatrième lune, où le Chien Noir et les restes de la Confrérie du Loup de Sable continuaient à se battre.

Ici, sans vaste flotte d’ennemis pour le retenir et furieux en contemplant le massacre de ses fils, le courroux du Khagan s’abattit sur l’Alpha Legion. Des escadrilles massives de vaisseaux de combat Storm Eagles et d’autres aéronefs de débarquement descendirent à la surface, portant la garde personnelle Keshig du Khagan et les autres éléments de la Légion qui purent être rapidement mobilisés pour le combat. Une marée de blindés blancs et de Motojets élégantes déferlèrent sur les cendres de Phemus IV en direction de la base qui leur était auparavant cachée. Les guerriers de chaque Confrérie rivalisèrent pour suivre le rythme du Khagan qui était en première ligne de l’assaut. L’Alpha Legion envoya une phalange de béhémoths blindés, un trio de puissants chars Fellblades gardés cachés dans les profondeurs de leur base en prévision à un tel moment, pour bloquer l’approche du Khagan soutenu par l’artillerie et les cadres de l’infanterie. Les escadrons de Motojets qui s’élancèrent enveloppèrent rapidement les Fellblades et leur soutien, un essaim blanc tourbillonnant autour d’un petit nid couleur bleu.

Les cavaliers talentueux de la Ve Légion évitèrent des tirs de canon dévastateurs et traversèrent des grêles de tirs d’artillerie avec le même aplomb, en délivrant des ripostes ponctuelles à partir de multi-meltas ou en balançant des Bombes à Fusion. À l’arrière, les survivants de la Confrérie du Loup de Sable, qui connaissait maintenant bien les canyons tortueux de Phemus IV, tombèrent sur le train d’artillerie, causant beaucoup de ravages alors qu’ils remboursaient la dette de sang qui leur était due. En peu de temps, les troupes du Khagan avaient encerclé, neutralisé et contourné la force de l’Alpha Legion, poussant jusqu’à la base elle-même. Là, le Khagan chercha son frère, Alpharius, qui, selon les rapports, était présent à la surface, afin qu’il puisse répondre de ses actes. Mais malgré tous ses efforts, Jaghatai Khan ne trouva rien, sauf des fantômes et des rumeurs. Selon les rapports, Alpharius aurait d’abord repoussé les troupes d’assaut des White Scars aux portes inférieures, puis aurait traversé le champ de bataille principal en compagnie des Chasseurs de Têtes de l’Alpha Legion. Attiré d’escarmouche en escarmouche, le Khagan n’a rencontré que des leurres, des erreurs d’observation et des pièges, l’Alpha Legion l’ayant habilement empêché de prendre part à l’assaut.

Le Sanglant Bilan de la Victoire[16]

Sur les quelque 60 000 White Scars aptes au combat pendant la Campagne de Chondax, seule une petite fraction n’avait pas été recueillie dans le cadre du grand ordre de rappel émis par le Khagan. Parmi les conflits mentionnés ici, dont la plupart se sont déroulés dans des garnisons isolées et parmi des unités situées à une certaine distance de l’ost principal, il y avait peut-être moins de 10 000 White Scars impliquées.

Malgré le caractère vague des registres logistiques de la Ve Légion, nous pouvons estimer le total de leurs pertes au combat contre l’Alpha Legion à environ 6 000 Légionnaires. Parmi eux, environ 2 000 ont péri au cours de la bataille spatiale, soit affectés à l’un des navires détruits ou endommagés, soit comme membres d’équipage à bord de l’un des escadrons de navires de combat engagés dans les actions d’abordage qui ont eu lieu. Les autres guerriers perdus ont tous été affectés aux petites garnisons du système de Chondax qui ont été détruites par l’Alpha Legion.

Sur les 4 000 restants, seule la moitié peut être comptabilisés comme ayant été tués au combat - beaucoup de leurs corps n’ont jamais été retrouvés, et bien que l’on suppose qu’ils ont connu leur fin au combat, il se peut que certains aient été pris vivants par l’Alpha Legion. Il est peut-être préférable de ne pas explorer, au-delà des informations les plus évidentes, l’avantage que la XXe Légion aurait pu gagner en faisant des prisonniers. La présence dans les dernières années de l’Hérésie Horus d’unités dont les performances opérationnelles et de combat semblent rappeler les doctrines des White Scars est très probablement une coïncidence plutôt qu’une sinistre expérience avec des gènes chimériques.

La flotte des White Scars a subi des pertes légères, avec un total de 30 vaisseaux notés comme absents de la dernière translation hors système. Il s’agit notamment d’un certain nombre d’embarcations perdues avant l’ordre de rappel, très probablement tombées dans une embuscade tendue par les escadrons de chasseurs tueurs de l’Alpha Legion, ainsi que des embarcations détruites pendant l’exécution de la manœuvre dite du Ciseau. Là encore, comme le Khagan a choisi d’abandonner le système et de partir à toute la vitesse à Prospero. Les carcasses de ces navires furent abandonnées à l’Alpha Legion. Plusieurs de ces vaisseaux furent plus tard notés comme étant actifs. En effet, à plusieurs reprises, l’Alpha Legion a utilisé ces vaisseaux réparés et restaurés dans le cadre de ses opérations de cheval de Troie dans leur panoplie originale White Scars, attirant les escadrons de l’Imperium dans des embuscades avec de faux signaux.

Il est à noter que les forces rassemblées à Chondax ne représentaient pas la totalité des effectifs de la Ve Légion. On sait que cinq autres Hordes, soit environ 30 000 à 40 000 Légionnaires, ont été affectées à d’autres tâches. Certains sont restés en garnison à Chogoris, tandis que d’autres ont été affectés à des croisades et des conflits le long de la frontière la plus éloignée du nouveau domaine de l’Humanité. On sait qu’au moins une de ces hordes s’est déclarée pour Horus, peut-être sans savoir que Jaghatai refusait de le faire, après avoir été nourrie de nouveaux mensonges par Horus et ses agents.

On sait peu de choses de la flotte de l’Alpha Legion - peu d’expéditions de l’Imperium se sont aventurées dans le système isolé de Chondax pendant les années noires de l’Hérésie Horus. Les prochains vaisseaux loyaux à pénétrer dans le système furent des escadrons de raid des Légions Éclatées dans les années 010.M31, et ils n’ont signalé aucun signe de navires ou de bases stellaires ennemis.

Jaghatai Khan et son élite étant distraits, les guerriers restants de l’Alpha Legion ont mené une action de défense bien planifiée, en tenant les intersections et les positions fortifiées à l’intérieur de la base aussi longtemps que possible avant de se replier. Les White Scars répondirent par un assaut dont la vitesse pure menaçait de submerger la défense, contournant souvent les positions de l’Alpha Legion avant qu’ils ne puissent se déplacer. Lorsqu’elle était débordée, l’Alpha Legion se battait avec une détermination calculée, vendant chèrement sa vie pour gagner le plus de temps possible face à la férocité sans bornes des White Scars. Le temps qu’ils ont acheté a été payé dans le sang car, bien que distraits, le Khagan ne pouvait pas être ignoré, et là où il marchait, les défenses de l’Alpha Legion s’effondrèrent, les commandants tombèrent et la juste fureur des White Scars fit un lourd bilan de vies dans l’Alpha Legion. Ce court répit, acheté par la tromperie, l’action et le sacrifice, a permis à l’Alpha Legion de saboter les générateurs endo-thermiques enfouis profondément sous la forteresse autrefois cachée, déclenchant une réaction en chaîne d’explosions massives qui ont commencé à pulvériser la base.

Les combats atteignirent leur paroxysme lorsque les White Scars, désormais pris au piège de l’Alpha Legion, se sont tournés vers le combat pour s’échapper de la fin violente de la forteresse. Des fusillades acharnées ont éclaté dans les quartiers intérieurs en ruine alors que les White Scars se battaient pour se replier, l’Alpha Legion luttant pour les bloquer à l’intérieur alors même que leur base s’effondrait autour d’eux. Ici, au milieu des fortifications en ruine, Jaghatai Khan s’est retrouvé face au commandant de l’Alpha Legion, non pas Alpharius, mais simplement le Préteur Siridor Vhen. N’ayant pu trouver son frère qu’il avait cherché, Jaghatai Khan donna libre cours à sa frustration et à sa colère en attaquant le Préteur Vhen. Bien qu’il était un puissant guerrier, ne manquant ni de compétence ni d’expérience, le Préteur n’était pas de taille face au Primarque de la Ve Légion. Même épuisé par la bataille et la trahison, Jaghatai Khan aurait pu abattre son ennemi au premier croisement de leurs lames, mais le Khagan décida de ne pas le faire, jouant plutôt avec le guerrier de l’Alpha Legion comme cette Légion en tenue d’azur avait joué avec ses propres hommes. Un tel échange cruel ne donnait que peu de satisfaction au Khagan, et le maître de la Ve s’en lassa rapidement, assénant un coup mortel à son adversaire. Là, alors que la forteresse tremblait, Jaghatai Khan se tint au-dessus de Siridor Vhen qui lui aurait prononcé ces paroles : « Dois-je te parler de la terreur dont nous t’avons sauvé, petit Khan ? Tu peux maintenant grogner et nous frapper avec ta canne, mais à la fin, tu nous remercieras. Il y a des destins bien pires que celui vers lequel tu cours. Je vais peut-être te parler du sort de Magnus, car il me fera plaisir de vous voir pleurer. »

Siridor Vhen ne parlera plus, car avant de pouvoir prononcer un autre mot, il fut réduit au silence par l’impact d’un Bolt à grande vitesse tiré par un tireur d’élite inconnu.

Privé à la fois d’une victoire et de tout sentiment de certitude sur les actions de l’Alpha Legion, Jaghatai Khan avait plus de questions et de doutes sans réponse. Il avait sauvé ceux de ses fils échoués sur Phemus IV et sorti la Ve Légion du piège de l’Alpha Legion à Chondax, mais il avait encore peu de faits concernant les circonstances qui avaient mis en branle un complot aussi désastreux.

La satisfaction qu’il avait trouvé dans la distraction viscérale du combat lui fut volée par le dilemme imminent de l’avenir de sa Légion. À qui, parmi ses frères, devait-il sa loyauté ? Et lequel d’entre eux lui était encore fidèle ? Quel sort terrible fut réservé au Seigneur de Prospero, l’un des rares frères qu’il tenait pour un véritable ami parmi ses lointains et impénétrables parents ?

Alors qu’il se tenait sur la surface cendrée de Phemus IV, il devait lui sembler que tout l’Imperium s’était retourné contre les White Scars, que toutes les choses auxquelles le Khagan avait jadis fait confiance et auxquelles il avait accordé sa loyauté s’étaient effondrées, tout comme la forteresse de l’Alpha Legion. Une forteresse du mensonge dont les supports avaient été arrachés.

Pour ceux des White Scars éloignés du Khagan, une telle notion d’ambiguïté avait depuis longtemps été supprimée de par leur situation qui était simple : ils étaient peu nombreux et entourés de tous côtés par l’Alpha Legion, n’ayant que peu d’espoir de s’échapper. Ceux qui combattaient à leurs côtés étaient des alliés et tous les autres étaient des ennemis. Telle était la leçon que leur avaient apprises les ruses des fils d’Alpharius : ne pas faire confiance aux uniformes et aux symboles, mais seulement à l’action. Sur Byfrust, la planète la plus éloignée de Phemus dans le système, ces leçons avaient été forgées dans le trépas et écrites dans le sang des morts et il ne restait que peu de monde pour assister à leur fin. Sur les milliers de guerriers de Tsolman Khan, il restait moins de 300 guerriers - les Légionnaires Astartes, les Sœurs du Silence et les sentinelles Charonides, tous liés par la trahison dont ils ont été victimes. Tous attendaient en silence leur fin alors que le croiseur Phi-hekator de l’Alpha Legion tournait lentement en orbite pour mettre à profit ses vastes batteries de Macrocanons. Pourtant, le destin avait décrété une fin différente, et lorsque le ciel s’est illuminé, ce n’était pas avec la lumière brûlante du feu d’un laser descendant, mais par les affres de la mort du Phi-hekator lui-même frappé sans avertissement par un autre vaisseau qui avait émergé de la couronne de Chondax Alpha-Secundus.

Ce nouveau venu était à peine reconnaissable. Sa coque était fondu et déformé par la chaleur extrême qu’elle avait subie et portait encore les marques d’une bataille antérieure, mais les quelques bribes d’héraldique qui restaient permirent de l’identifier comme étant le Hawkstar. Présumée perdue lors d’une bataille précédente, de l’autre côté de la petite étoile du système de Chondax, le Hawkstar avait contourné l’étoile Alpha-Secundus sous le couvert de sa couronne extérieure, pour finalement émerger près de Byfrust. Sa première salve avait paralysé le Phi-hekator et déclenché une cascade de panne dans les systèmes du Hawkstar. Alors que sa charge thermique augmentait, sa deuxième salve a anéanti le vaisseau de l’Alpha Legion avant qu’il ne puisse récupérer ou riposter, mais elle a également cramé un certain nombre de systèmes secondaires du Hawkstar. Le croiseur des White Scars s’est mis en orbite autour de Byfrust, en continua à dégager l’excès de chaleur accumulé pendant son voyage et l’exécution du Phi-hekator, alors qu’il envoyait des transporteurs pour récupérer les survivants.

En surface, Tsolmon Khan et ses guerriers ont retardé leur évacuation pour accomplir un dernier devoir. Sur les plaines glacées de Byfrust, ils élevèrent un cairn de pierre et de pièces de véhicules, un monument brut et hâtif à la mémoire de ceux qui étaient tombés vaillamment au combat en tant que frères. Ils y enterrèrent tous les corps des Loyalistes qu’ils purent trouver, du plus humble Frère de Bataille de la Légion Ve Légion, de l’initié de l’Auxilia Charonide à celui du Chevalier-Centura Merovin. Dans la mort, tous étaient égaux, et ceux qui vivaient encore étaient admiratifs devant le courage dont ils avaient fait preuve sur le champ de bataille. Sur ce tombeau grossier, élevé sur la surface sombre et solitaire d’un monde inconnu des sages et des puissants, ils n’ont pas inscrit de longs hommages ni de lauriers dorés, mais seulement quelques courts mots de louange dans l’écriture fluide du Korchin de Chogoris, traduite ici en bas gothique à partir du vieux Chogorien :

Sous un ciel bleu,
Les empires s’élèvent et puis ils tombent.
Mais les héros ne peuvent mourir.
Le Chien et le Chasseur[17]

La mort de Siridor Vhen n’était pas un incident isolé - au cours de la bataille finale qui s’est déroulée sur Phemus IV, six officiers au total ont été tués par un tireur d’élite non identifié. Parmi eux, deux étaient des guerriers de l’Alpha Legion, tous deux tombés mais non tués au cours de la bataille contre les White Scars, tandis que les quatre autres étaient des vétérans des White Scars et des Khans. Tous les meurtres ont été perpétrés selon le même schéma, un seul Bolt tiré avec une précision à couper le souffle, son auteur étant invisible pour les personnes impliquées. Un seul rapport offre une identité au tueur. Le témoignage de Munokhoi, le Chien Noir, affirme qu’il s’agissait d’un agent connu sous le nom d’Interfector, qu’il traqua et confronta, mais qu’il n’a pas pu abattre.

Parmi les White Scars tués, il semble à première vue y avoir peu de raison au-delà du meurtre opportuniste d’ennemis. Cependant, le recul et la connaissance des événements qui allaient bientôt survenir dans la Ve Légion nous permettent de voir les choses différemment, car tous les officiers de White Scars tués étaient connus pour être les plus farouchement opposés à la propagation des Loges Guerrières au sein de leurs Confréries. En effet, au moins deux de ces officiers furent remplacés par des vétérans d’origine terrane qui avaient combattu aux côtés du Maître de Guerre et avait fait preuve d’une certaine loyauté envers Horus. Cela aura des répercussions terribles sur les White Scars, faisant pencher la balance de la brève insurrection qui allait plus tard avoir lieu sur Prospero juste assez pour qu’elle cause le plus de dégâts possible à la Légion sans la briser ou la voir tomber entre les mains d’Horus. Une fois de plus, la motivation complète des actions de l’Alpha Legion reste inconnue.

Les derniers guerriers survivants à la bataille ayant été ramenés sains et saufs à bord, le Hawkstar fit pleuvoir des tirs sur la forteresse de l’Alpha Legion en contrebas, ne laissant derrière lui que des ruines à son départ. Brisé mais pas encore prêt à mourir, le Hawkstar s’éloigna à la fois de la vaste flotte de l’Alpha Legion et des navires du Khagan à l’autre bout du système, car même le plus petit des vaisseaux aurait probablement submergé le croiseur ravagé s’il avait été repéré par l’ennemi. Prenant note du propre stratagème de l’Alpha Legion, le Hawkstar a utilisé l’ombre gravitationnelle de Chondax Alpha-Secundus pour atteindre le Point de Mandeville entre les systèmes intérieur et extérieur avant de mettre à rude épreuve ses Moteurs Warp endommagés pour ouvrir un passage vers les régions les plus éloignées de Chondax où le Khagan et sa flotte passaient sur l’orbite de Phemus.

Le retour du Hawkstar et de quelques autres navires errants fut une petite bénédiction parmi les malheurs de la Légion, et coïncidera avec l’arrivée de malheurs pour le Khagan.

Un message avait été envoyé directement par les Astropathes rattachés à la VIe Légion, les Space Wolves. Leman Russ et ses guerriers étaient en difficulté dans la Nébuleuse d’Alaxxes, attaqués par une autre flotte de l’Alpha Legion, et le Seigneur Loup demandait le soutien du Khagan. La VIe Légion, comme tant d’autres, avait depuis longtemps - négligé tout lien avec les White Scars. Les deux Légions étaient presque étrangères l’une à l’autre. Peu de membres d’entre elles pourraient prétendre avoir combattu ensemble pendant toutes les années de la Grande Croisade, et la maladresse de son message avait trahi le manque de considération de Leman Russ. Il daigna les appeler seulement quand aucun d’autres choix s’est présenté à lui, exprimant peu d’inquiétude pour les problèmes de son frère. À Jaghatai Khan et aux White Scars, il n’a pas fait appel à des frères d’armes, mais a plutôt lancé une convocation envers un subordonné.

Malgré la nature de l’appel du Seigneur Loup, il y avait là une chance de se venger, car la bataille ouverte et franche leur avait jusqu’ici été refusé, mais cela demandait une confiance absolue dans le Seigneur Loup malgré les accusations portées contre lui par les précédentes suppliques du Maître de Guerre. Il semblait que peu de ses frères s’étaient souciés de Jaghatai Khan ou des White Scars, si ce n’est comme des outils pour servir leurs propres ambitions. Horus souhaitait l’enchaîner, l’Alpha Legion le tenir en laisse et Dorn le commander - chacun exigeait sa loyauté comme une ressource à marchander. Chacun tenait à souligner les conséquences désastreuses d’ignorer leur sommation, avec des menaces proférées à la fois contre sa Légion et contre l’Imperium lui-même, le mettant face à ses responsabilités. Son choix placerait les White Scars à la merci des ambitions d’une faction qui s’en souciait peu, pour en faire soient des sbires de l’ambition d’Horus ou comme serviteurs des plans impénétrables de l’Empereur. Mais son inaction entraînerait la perte de l’Imperium.

De tous les frères du Khan qui auraient pu faire appel à sa loyauté, il n’avait entendu que des rumeurs terribles et inquiétantes sur celui dont il cherchait le plus anxieusement des nouvelles - Magnus le Rouge, Roi Sorcier de Prospero et aussi étranger à ceux de ses frères qui cherchaient à régner sur l’Imperium que lui-même. Les deux hommes avaient déjà été liés par le mépris de nombre de leurs confrères Primarques, non seulement par leur loyauté envers l’Imperium qu’ils servaient, mais aussi en tant qu’alliés et voyageurs sur des chemins étranges. Il semblerait maintenant que l’Imperium se soit retourné contre le Roi Pourpre, soit en l’attaquant frontalement, soit en permettant à un Primarque de rendre sa propre justice, Jaghatai Khan ne pouvait pas en connaître la vérité. Pourtant, avec le retour du Hawkstar, l’ancienne sagesse de Chogoris revint dans son esprit : Sous un ciel bleu, les empires s’élèvent et puis ils tombent. Les héros ne peuvent mourir. Le Khagan savait où il devait aller.

La puissance rassemblée des White Scars, un ost sur lequel reposait le destin de l’Imperium, tourna silencieusement dans le vide, s’alignant sur une étoile lointaine. Cet ost avança en formation serrée, prêt à partir en guerre avec ses canons à portée de main et des couleurs vives et claires. Partout dans la flotte, les guerriers de Chogoris se préparaient, car les ordres du Khagan avaient été transmis à toute l’armada, ils allaient maintenant à la guerre, peut-être la plus grande guerre qu’ils auraient jamais à affronter. Il n’y avait plus de confusion, aucun doute ne subsistait parmi les Khans et les guerriers rassemblés. Ils n’étaient plus à l’écart, mais lâchés comme un aigle à la chasse, les serres déployées pour frapper. Terra les appelait à ses côtés et le Maître de Guerre les convoquait au combat. Un Empereur et un Tyran attendaient la décision du Khagan. Mais ils étaient les White Scars, l’ordu de Jaghatai, ils n’étaient les esclaves de personne. Ils étaient seuls, comme ils l’avaient toujours été, et ils allaient chercher leur propre vérité.

Ils allaient à Prospero, et l’Imperium brûlerait.[18]

Des Empereurs et des Mensonges

La Nébuleuse d’Alaxxes[19]

Alors que le Khagan affrontait l’Alpha Legion sur Chondax Prime, Leman Russ des Space Wolves fut pris à partie par une flotte similaire portant la marque de l’Hydre dans la nébuleuse d’Alaxxes. Cependant, contrairement à l’incident de Chondax, l’Alpha Legion n’a pas hésité à engager les Space Wolves dans une bataille directe. Leur objectif dans cet engagement semble plus explicitement la destruction de l’ennemi sans recours à aucune forme de coercition. En effet, il n’existe pratiquement aucune trace de communication entre Leman Russ et un commandant de l’Alpha Legion. Au moment où Leman Russ a jugé bon de contacter son frère Primarque pour lui demander de l’aide, la bataille avait déjà mal tourné pour la VIe Legion, avec des pertes importantes, avec des pertes significatives dans leurs flottes contingentes, et avec l’Alpha Legion utilisant pleinement l’élément de surprise sans être gênée par le besoin de suborner leur ennemi.

Les événements de cette bataille et la décision du Khagan, qui devaient avoir leurs propres conséquences sur la guerre civile, méritent d’être discutés à un autre moment, lorsque l’on pourra y consacrer le temps et l’attention nécessaires. Cependant, il est intéressant de noter que la Bataille Spatiale à Alaxxes se déroulant à peu près au même moment que les combats à Chondax, l’Alpha Legion était capable d’opérer simultanément un certain nombre de contingents de flottes de la taille d’une armada. Même en tenant compte de l’inclusion d’un certain nombre de vaisseaux Q et d’autres vaisseaux civils déguisés, il s’agissait d’une flotte bien supérieure à celle déployée par n’importe quelle autre Légion. De plus, selon la politique de la Légion et les rapports des éléments des White Scars et des Space Wolves qui ont réussi à monter à bord des vaisseaux de l’Alpha Legion au cours de ces affrontements, il n’y a pas de raison de s’attendre à ce qu’il y ait un conflit entre l’Alpha Légion et les White Scars. L’Alpha Legion au cours de ces engagements, les deux Flottes ont maintenu une force de sécurité assez importante de Legiones Astartes à bord des vaisseaux de classe capitale. Cela nous amène à penser que non seulement la Flotte de l’Alpha Legion a dépassé les estimations d’avant l’Hérésie, mais aussi que leurs chiffres de recrutement ont dû être largement sous-estimés par les recensements militaires de l’Imperium.

Au total, la bataille du vide connue dans l’histoire sous le nom d’Engagement de Chondax avait duré un peu plus de huit heures. La campagne entière, de l’arrivée de la Flotte de l’Alpha Legion au départ de Jaghatai Khan, avait duré quatre jours. Les pertes totales parmi les deux Légions impliquées sont bien inférieures à celles de batailles similaires. Alors que les massacres d’Isstvan et la Bataille de Calth ont décimé les participants, les combats de Chondax n’ont servi qu’à aiguiser les guerriers du Khagan, en éliminant les plus faibles et les moins aptes. En effet, leurs premières vraies pertes viendraient de leurs propres mains dans l’espace au-dessus de la tombe de Magnus, un creuset de leur propre fabrication.

Pour un si court incident, son impact sur la guerre est stupéfiant, non pas pour les événements de la bataille elle-même, mais pour les tragédies qu’il a laissées se produire et la promesse de salut qu’il a laissée naître. Dans la nébuleuse d’Alaxxes, les Loups de Russ ont été battus et empêchés d’intervenir dans la guerre, mais ils n’ont pas été détruits comme Horus l’avait espéré. Avec ce désastre s’évanouit tout espoir de voir la cause loyaliste entreprendre une grande contre-offensive. Avec Ultramar assiégé, Rogal Dorn installé sur Terra et les Dark Angels et les Blood Angels pratiquement disparus, il ne restait que peu de grandes forces offensives. Russ, bien que souvent décrié par ses frères comme un commandant grossier et vulgaire, faisait partie des quelques Primarques dont la loyauté était irréprochable, et même après les pertes brutales subies lors de la campagne de Prospero, il commandait toujours l’une des Légions les plus féroces, et était le seul à avoir une expérience significative du combat avec d’autres forces des Legiones Astartes. Pourtant, sans le soutien des White Scars, l’assaut surprise de l’Alpha Legion a laissé le Seigneur Loup ébranlé et sur la défensive, garantissant à Horus les coudées franches dans le nord galactique pour consolider sa base de pouvoir.

Mais considérer cette bataille comme une victoire pour Horus, c’est ne pas voir en quoi le choix de Jaghatai Khan a nui à la cause des rebelles. Au mieux, le résultat de la bataille peut être considéré comme une victoire à la Pyrrhus pour la rébellion naissante d’Horus, car si le choix de Jaghatai Khan a laissé les Space Wolves à la merci de l’Alpha Legion, il les a également retirés du camp d’Horus, le privant ainsi d’une Légion complète de guerriers d’élite. Rogal Dorn, agissant en tant que Sénéchal de Terra, s’est vu refuser la possibilité de mettre rapidement fin à la guerre, mais Horus en a fait de même. Bien qu’il puisse être considéré comme déloyal d’écrire de tels mots, l’Imperium aurait pu être moins destructeur si Horus avait été en mesure d’obtenir une victoire rapide, épargnant ainsi aux mondes de l’Humanité sept années de lutte cataclysmique. Jaghatai n’a choisi ni la voie du Loyaliste, ni celle du Traître, et ce faisant, il n’a épargné ni à lui-même, ni à l’Imperium dans son ensemble, la moindre douleur.

Des Empereurs et des Mensonges

Les Perdus et les Abandonnés[20]

Le retrait de Jaghatai Khan et de sa flotte du système Chondax marque la fin des combats dans la plupart des documents conventionnels. Peu d’érudits font référence au système de Chondax pendant les années de l’Hérésie d’Horus. Aujourd’hui encore, il est considéré comme une zone désolée et sans intérêt stratégique. Cependant, de petites bandes de White Scars sont restées actives dans le système pendant un certain nombre d’années après le retrait, bien plus longtemps que ne le reconnaissent la plupart des récits.

Ces groupes de survivants obstinés ont été contraints de se tourner vers une guerre de harcèlement, comptant sur leur vitesse pour garder une longueur d’avance sur leurs poursuivants. La plupart d’entre eux ne comptaient guère plus de quelques dizaines de guerriers et en furent rapidement réduits à fouiller les décombres des batailles passées pour rester aptes au combat, reprenant à bien des égards les tactiques des Orks qu’ils avaient chassés jusqu’à l’extinction peu de temps auparavant. La plupart de ces résistants furent exterminés par l’Alpha Legion en l’espace de quelques semaines, mais quelques-uns survécurent bien plus longtemps.

Le dernier groupe de survivants de White Scars à avoir été sauvé de Chondax fut découvert en 017.M31, dix longues années après l’abandon du système par l’Alpha Legion, par un croiseur de patrouille de la Raven Guard qui cherchait la trace des flottes de Traîtres fuyant l’échec du siège de Terra. Pris au piège sur Irra Minor depuis une décennie, les guerriers de la Confrérie de la Hache Noire, dirigés par Sengur le Manchot, que ses troupes appelaient le Khan de Fer en raison du patchwork d’augmentiques qui le soutenaient, ont d’abord pris la Raven Guard pour une force hostile. Une longue guerre solitaire contre les chasseurs de têtes de l’Alpha Legion, les Serviteurs chasseurs-tueurs du Mechanicum et d’immondes apparitions du Warp avait fait de la paranoïa une vertu. Ce n’est qu’après une brève escarmouche avortée que les guerriers de la XIXe Légion parvinrent à les convaincre de leurs intentions. Sengur Khan et ses huit guerriers survivants furent invités sur Terra par Rogal Dorn pour y recevoir les honneurs de leur bravoure, mais ils choisirent plutôt de rentrer tranquillement à Chogoris, sans fanfare.

Il serait injuste de rejeter la responsabilité de ces conséquences uniquement sur Jaghatai Khan, car ses actions sont dans une large mesure dictées par celles de l’Alpha Legion. Malgré toutes les ressources consacrées à la découverte des plans de l’Alpha Legion et de son mystérieux Primarque, nous ne savons toujours pas grand-chose de la vérité à cet égard. Les ordres donnés par Horus à Alpharius à Chondax sont désormais connus, de nombreuses données étant tombées entre les mains des Flottes de Purge à la suite de la Bataille de Terra, mais cela montre simplement à quel point l’Alpha Legion s’est écartée de ses souhaits. Il convient de se demander ce qu’ils pensaient tirer de cette trahison. Ils n’ont pas cherché à tirer profit de sa conclusion, que ce soit en termes de territoire, de matériel de guerre ou de pouvoir politique. En fait, il est difficile de voir comment ils auraient pu le faire, car les actions des White Scars n’ont favorisé que le chaos et la destruction. Est-ce là ce qu’Alpharius recherchait ? Prolonger la guerre et affaiblir celui qui finira par monter sur le Trône ? Peu de gens à l’intérieur des frontières de l’Imperium profiteraient d’une telle issue, mais alors qui peut savoir où se trouvent les véritables maîtres d’Alpharius ?

Une autre théorie existe, bien que sa crédibilité soit mise en doute par les érudits de l’Imperium. Cette théorie soutient que l’Alpha Legion n’était pas la force unifiée que beaucoup voyaient en elle, et que dans ses rangs obscurs se déroulait une guerre cachée qui cherchait à changer la trajectoire de la Légion. On ne sait pas qui aurait pu défier Alpharius à la tête de sa propre Légion, ni comment il aurait pu rallier ses propres fils contre lui, mais peut-être que le penchant de la Légion pour le secret et les fausses pistes aurait permis à un chef astucieux de la manipuler de l’intérieur. Cependant, cette théorie explique en grande partie les choix étranges de l’Alpha Legion au cours de la Campagne de Chondax.

Voici donc l’héritage de la bataille de Chondax. La destruction et la fin d’un âge d’or, peut-être le dernier âge d’or de l’humanité. La malveillance dans sa forme la plus pure, une intention calculée et délibérée de causer du tort et de la misère. Nous avons parlé de nombreux maux au cours de cette histoire de l’Hérésie d’Horus, de Démons et de dieux obscurs déterminés à détruire l’Homme. Mais le plus grand des maux, la pire des malveillances, se trouve peut-être dans le cœur des hommes.[21]

Source

Pensée du Jour : « La vie est la devise de l’Empereur, dépensez-là judicieusement. »
  • The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence
  1. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Unbalanced Scales (traduit de l'anglais par Guilhem)
  2. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax (traduit de l'anglais par Guilhem)
  3. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - Plans within Plans (traduit de l'anglais par Guilhem)
  4. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - A Storm on the Horizon (6244 Standard Fractionals Before) (traduit de l'anglais par Guilhem)
  5. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Chondax Cleansing Fleet (6244 Standard Fractionals Before) (traduit de l'anglais par Guilhem)
  6. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Veil Closes (5964 Standard Fractionals Before) (traduit de l'anglais par Guilhem)
  7. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Hydra at War (traduit de l'anglais par Guilhem)
  8. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Hydra's Coils (traduit de l'anglais par Guilhem)
  9. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - Shadows ans Spite (137 Standard Fractionals Before) (traduit de l'anglais par Guilhem)
  10. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - Tenbrae 9-50 (traduit de l'anglais par Guilhem)
  11. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Price of Victory (traduit de l'anglais par Guilhem)
  12. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Veil Lifts (8 Standard Fractionals Before) (traduit de l'anglais par Guilhem)
  13. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - Bow to No One (The Chondax Engagement) (traduit de l'anglais par Guilhem)
  14. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Chisel - The Hydra's Head (traduit de l'anglais par Guilhem)
  15. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Chisel (traduit de l'anglais par Guilhem)
  16. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Bloody Toll of Victory (traduit de l'anglais par Guilhem)
  17. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - The Hound and the Huntsman (traduit de l'anglais par Guilhem)
  18. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter Betrayal At Chondax - An Eagle, a Serpent and a Wolf (traduit de l'anglais par Guilhem)
  19. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter The Betrayal at Chondax: The Alaxxes Nebula (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  20. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter The Betrayal at Chondax: The Lost and the Forsaken (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  21. The Horus Heresy, Book Eight - Malevolence, Chapter The Betrayal at Chondax: Of Emperors and Lies (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)