Guerre dans la Toile

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« L’enfer est vide, et tous les démons sont ici. »
- Tempestium, de l’hérétique Ariel Sycorax de la Vieille Terre.
La Guerre dans la Toile.

De tous les conflits, de tous les combats, de toutes les guerres de l’Hérésie d'Horus, aucuns ne fut à la fois plus importants et dissimulés aux yeux de tous que la Guerre dans la Toile. Les implications de cet événement sont telles qu’elles changeraient à jamais le regard qu’à l’Imperium et ses sujets sur cette guerre civile mythique et sur l’Empereur Lui-même. Oublié de presque tous, les archives les plus secrètes et protégées révèlent que cette guerre fut sûrement le chapitre le plus important de l’Hérésie d’Horus - avec la Bataille de Terra - et la plus terrible au vu des forces impliquées et des conséquences qui encore aujourd’hui, explique l’état de l’Empereur et Son ascension.

Cette guerre eu lieu sur Terra elle-même, à l’intérieur du Palais Impérial. Elle vit l’implication du Maître de l’Humanité en personne et de Ses Serres dans ce conflit qui débuta au tout début de l’Hérésie, avant même le Sac de Prospero et l’Atrocité de Isstvan III. Les preuves issues des archives révèlent à la fois des horreurs effroyables qui faillirent engloutir Terra avant l’arrivée des Traîtres sur le Monde-Trône mais aussi la vérité quand aux secrets des travaux de l’Empereur et la vision magnifique qu’Il avait pour l’avenir de l’Humanité et assurer le règne éternel de notre espèce sur les étoiles.

Ce fut aussi un affrontement entre les dieux, car c’est dans cette bataille que les Dieux Sombres défièrent directement l’Empereur - leur Anathème - et que les champions respectifs de ces puissances divines menèrent une lutte pour sauver ou détruire le genre humain. De nombreux héros de l’Imperium se battirent tout en sachant que leur sacrifice ne sera jamais connu et commémoré.

La Guerre de la Toile mit en place de nombreux événements qui décidèrent du sort de beaucoup : d’abord celui de l’Empereur, car elle préfigura Son avenir encastré dans les machineries ésotériques du Trône d'Or. Puis, celui de Magnus le Rouge et de sa Légion, car l’implication du Roi Pourpre dans cette catastrophe scellèrent son sort et celui de ses fils. Enfin, elle mit fin au rêve de l’Empereur et à Son projet grandiose qu’Il destinait à l’Humanité et qui devait être l’arme contre Son véritable ennemi : le Chaos. Certains iront jusqu’à spéculer que tous le conflit de la Grande Hérésie n’avait, pour les Dieux Sombres, que pour but de détruire le projet de l’Empereur et le piéger pour l’éternité sur le Trône d’Or. Si cela était vrai, alors les Puissances de la Ruine y sont parvenus…

Cet événement permet aussi de comprendre un élément que tous ceux qui étudient l’Hérésie d’Horus ne peuvent s’empêcher de soulever : pourquoi, alors que l’Imperium était déchiré par la trahison et la guerre civile, l’Empereur Lui-même, Ses puissants Custodiens et Ses terrifiantes Sœurs du Silence furent absents des théâtres d’opérations pour affronter Horus avant que le Maître de Guerre n’atteigne Terra ? Pourquoi est-ce que ce fut Rogal Dorn et Malcador le Sigillite qui dirigèrent à Sa place la guerre contre l’Architraître, alors que plus que jamais, les Loyalistes avaient besoin de l’Empereur à leurs côtés ? Ils ne pouvaient et ne devaient pas le savoir, car l’Empereur s’assura que tous, hormis les rares élus assermentés, ne découvrent la vérité, car les implications et les menaces qu’elle représente pour la sécurité de l’âme de l’Humanité et de l’intégrité du Monde-Trône forcent à là dissimuler, jusqu’à la fin des temps si il le faut…

Le Grand Œuvre

Comme pour de nombreux événements de l’Hérésie d’Horus, la Guerre dans la Toile trouve son origine lors du Triomphe d'Ullanor, lorsque l’Empereur confia le commandement général de la Grande Croisade à Horus en lui attribuant le titre de Maître de Guerre. L’Empereur se retira de la Grande Croisade avant de mettre fin au Projet Librarius lors du Concile de Nikaea. Puis Il retourna sur Terra, dans les vastes salles courant sous le Palais Impérial pour s’atteler à un projet secret d’une ampleur colossale, et Il y œuvrait jour et nuit, cloîtré au plus profond de leurs ténèbres impénétrables. Dès le début de ce chantiers, des dizaines de Technoprêtres, de manouvriers et de scientifiques impériaux avaient été appelés pour travailler à Ses côtés dans les profondeurs du Palais. À mesure que passaient les mois, de plus en plus d’assistants avaient été recrutés et avaient rejoints les Cryptes. Chaque jour en voyait désormais des centaines passer les portes de fer gigantesques qui isolaient les souterrains du reste du Palais.

Les documents de cette époque parle du Grand Œuvre, l’ultime projet de l’Empereur afin d’assurer la sécurité de l’Humanité et la domination de l’Imperium. Les répercussions du Grand Œuvre sur le destin des hommes sont telles qu’il aurait changé à jamais le destin de l’espèce et de l’Imperium, et prouve à ceux ayant connaissance de ce secret l’incroyable génie de l’Empereur. La raison de Son départ de la Grande Croisade et Son interdiction de le déranger dans Ses Cryptes s’expliquent par l’objectif ultime du Grand Œuvre : rendre l’Humanité maître de la Toile.

Du peu que nous savons encore aujourd’hui, la Toile est un réseau complexe d’artères et de capillaires formant un dédale de tunnels entre le Warp et l’univers matériel. Les Aeldaris en étaient les maîtres durant l’apogée de leur empire, mais ce dédale était à présent en ruine suite au cataclysme qui mis fin à leur domination dans les étoiles. Certains érudits soutiennent que les Aeldaris avaient hérité de la Toile d’une autre race depuis longtemps éteinte et qui en était l’architecte. Quoi qu’il en soit, la Toile est si incroyablement vaste et complexe qu’il serait difficile de la cartographier. Cependant, ses passages mystérieux permettent de voyager jusqu’à l’autre bout de la galaxie en un clin d’œil, pour peu qu’on ait accès aux portails Warp nécessaires. La manière dont l’Empereur en est venu à connaître ce réseau ne doit pas nous préoccuper, mais ce qui est certain, c’est qu’Il s’était résolu à construire Son propre moyen d’y accéder. Ainsi, l’Empereur était parvenue, après des décennies de labeur, à construire Son propre portail Warp au sein du Palais Impérial, labeurs qui commencèrent, selon certains, au moment où Il a établi Son Palais dans les hauteurs. Sa construction devait être la première étape d’une mission audacieuse pour conquérir la Toile. Si l’Empereur était parvenu à Ses fins, alors l’Imperium aurait été libéré de sa dépendance envers la navigation Warp et l’astrotélépathie.

Malheureusement, les événements ont conspiré à perturber Son projet et la catastrophe survient.[1]

La Folie de Magnus

La Folie de Magnus.

Trois années après Ullanor et Nikaea, le Palais Impérial fut frappé par des séismes et un désastre psychique à la force cataclysmique, qui fit de nombreuses victimes au sein même du Palais et sur Terra. Peu de temps après cette calamité, l’Empereur publia des édits censurant Magnus le Rouge, Primarque des Thousand Sons. Quoi qu’il est pu se passer, il ne fait quasiment aucun doute que la déchéance de la XVe Légion et du Roi Pourpre, et la dévastation qui ravagea leur monde, Prospero, était liée à ce cataclysme. De rares témoignages de personnel présent lors de ce chaos décrivent l’apparition de Magnus au sein du Donjon Impérial, dans les laboratoires secrets de l’Empereur. Ils font le récit de barrières psychiques ultimes mis à bas, de sirènes qui hurlaient, de Custodiens menés par le Capitaine Général Constantin Valdor faisant face à l’apparition du Roi Pourpre et de la colère qui brûlait dans les yeux de l’Empereur, assis sur le Trône d’Or quand Il vit la catastrophe que Son fils avait provoqué.

On ne peut spéculer que, par naïveté, ou manipulation par les Dieux du Chaos, Magnus avait prévenu, en toute bonne fois, son père de la trahison d’Horus, trahison qu’il avait perçu dans de sombres et interdits rituels menés sur Prospero. Mais le puissant sort qu’il utilisa brisa les protections psychiques autour de la construction de l’Empereur.

Il est certain pour ceux connaissant la nature réelle du Warp, que ce qui fut baptisé la Folie de Magnus permit aux habitants du Warp l’accès à la portion de la Toile qui menait directement dans les Cryptes du Palais, profitant de la mis à bas des protections que l’Empereur avait mis en place pour Se garder d’une telle invasion. Le Maître de l’Humanité fut à cet instant, bien avant Son affrontement face à l’Architraître, obligé de rester à tout moment sur le Trône d’Or afin de canaliser Ses incroyables dons psychiques pour empêcher la formation d’une faille Warp au cœur même de Terra ! Si la nature exacte du Trône d’Or nous est encore inconnu, il est certain que cette antique technologie issus du Moyen-Âge Technologique était liée d’une manière ou d’une autre au Grand Œuvre et que c’était à travers le Trône d’Or que l’Empereur prévoyait d’assurer la viabilité de Son projet.

Ainsi, l’Empereur fut bloqué sur le Monde-Trône avant même qu’Horus révèle sa perfidie afin de préserver l’intégrité du monde natal de l’Humanité. Les Dix Mille et la Sororité du Silence, aidés par les éléments du Mechanicum affiliés au projet, entrèrent dans la Toile afin de repousser les hordes démoniaques qui tentèrent de pénétrer dans le saint des saints de l’Imperium.

La Guerre pour la Toile avait commencé, et allait durer cinq ans.[2]

La Guerre à l'Intérieur de la Toile

Le portail Warp du Donjon Impérial menait sur une courte portion de tunnel Warp ouverte de la main de l’homme. Au-delà s’étendait le vaste dédale tortueux de passages et de conduits constituant cette toile extraterrestre. Beaucoup de ces voies n’étaient que de petits chemins, tout juste assez larges pour qu’un humain y passe seul. Certains autres l’étaient suffisamment pour qu’il soit possible d’y faire passer un gros véhicule. Par endroits s’ouvraient d’énormes tunnels, facilement assez grands pour permettre le passage de vaisseaux entiers. Aux carrefours de ces grandes artères se dressaient d’anciennes cités, depuis longtemps abandonnées par leurs anciens occupants, tombées dans le délabrement et la ruine.

L’armée de l’Empereur à l’intérieur de la Toile avait commencé par sécuriser les tunnels les plus proches du portail Warp sous le Trône d’Or. Des équipes de techniciens et d’ouvriers du Mechanicum reçurent la tâche de se mettre à ériger d’immenses portes blindées à des points stratégiques dans le voisinage immédiat du passage impérial. Bien que la Toile parût déserte, de nombreuses preuves laissaient à penser que quelque un ou quelque chose restait tapi dans ses méandres. Les agents du Mechanicum rechignaient à travailler à l’intérieur de la Toile sans défense ; à cette fin, la Garde Custodienne y fut envoyée pour les protéger dans leur entreprise.

Les conséquences du sort d’avertissement lancé par Magnus le Rouge furent dévastatrices. Le portail du Trône d’Or, le tunnel impérial et ceux de facture Xenos étaient tous de nature à la fois physiques et psychiques : autour de la composante physique s’enroulait une gaine psychique protectrice. La substance même des tunnels Xenos paraissait générer naturellement ce genre de bouclier, car les ingénieurs et techniciens impériaux ne trouvèrent ni mécanismes ni engins qui en auraient été responsables. Concernant le portail et la galerie de facture humaine, cette épaisseur psychique protectrice devait être générée par l’Empereur. La Toile s’en trouvait donc isolée du Warp et de ses habitants, par des arcanes inexplicables. Mais le sort de Magnus perturba cette protection et y fit apparaître des failles béantes. Ce fut au travers de ces failles que les créatures du Warp se trouvèrent en mesure de pénétrer les tunnels. Des milliers de Démons hideux s’y déversèrent et se mirent aussitôt à attaquer les forces impériales qui se trouvaient là. Les travailleurs du Mechanicum furent massacrés par milliers, et la Garde Custodienne mise à mal pour retenir la vague de fureur démoniaque qui s’était libérée contre elle.

La Guerre à l’Intérieur de la Toile.

Lorsque les forces impériales furent attaquées dans la Toile, l’Empereur mobilisa ce qu’il restait de Sa garde personnelle et l’envoya dans les tunnels. Au côté des Custodiens s’y aventura un contingent de Sœurs du Silence, l’Empereur supposant que leur nature unique les rendrait tout particulièrement efficaces contre ces créatures. Cela se révéla bientôt vrai lorsque les Sœurs se taillèrent un chemin au milieu de la horde d’invasion des Démons, qui à proximité d’elles piaillaient comme sous le coup d’une grande douleur.

Les renforts arrêtèrent l’épanchement de la marée de Démons, et les combats de la Toile se mirent à obéir à un motif régulier. Les Custodiens établirent une série de barricades et de zones défendues, derrière lesquelles les travailleurs du Mechanicum réparaient les sections de tunnel endommagées et scellaient les failles afin d’empêcher d’autres Démons de s’immiscer à l’intérieur de la Toile. Devant ces barricades, les Custodiens et les Sœurs lançaient des contre-attaques éclair afin de prendre la horde démoniaque à contre-pied et de l’empêcher de se masser en nombre.

Lentement, mais sûrement, les forces impériales firent avancer leurs barricades alors que la pression des attaques de Démons diminuait. Néanmoins, certaines des attaques démoniaques parvenaient à passer au travers des défenses impériales, et en ces rares occasions les assaillants faisaient un carnage parmi les ouvriers impériaux. Plus d’une fois, les Démons parvinrent à se frayer un chemin jusqu’au portail Warp du Trône d’Or. S’ensuivaient des combats désespérés où les Custodiens et les Sœurs redoublaient leurs efforts pour repousser les Démons et les empêcher de franchir le portail Warp vers les Cryptes Impériales qui se trouvaient derrière.

À mesure que cette guerre faisait rage, de nouvelles troupes apparurent parmi les hordes de Démons attaquant les forces impériales. Les Puissances du Chaos envoyèrent dans la Toile des Space Marines hideusement corrompus, des Titans, et d’autres machines de guerre pour tenter de forcer la victoire. L’inviolabilité du Palais Impérial, le sort de l’Imperium et la vie même de l’Empereur reposaient sur la Garde Custodienne et les Sœurs du Silence. S’ils échouaient à vaincre la horde démoniaque et ses alliés corrompus, alors l’Humanité serait condamnée.

Calastar, La Cité Impossible

Les Unificateurs[3]

Les Technoprêtres qui furent recrutés par l’Empereur pour Son Grand Œuvre formèrent, à l’insu des regards de Terra et de Mars, une nouvelle caste baptisée l’Adnector Concillium, ou les Unificateurs. Ils avaient réussi à connecter l’acier terrien et le fer martien aux avenues d’une matière surnaturelle de la Toile qui n’avait aucun sens pour eux, modelée auparavant par une race Xenos morte et oubliée depuis longtemps. Ils avaient uni la mécanique physique et la matière à résonance psychique d’une autre dimension, et reconstruit le cœur de la ville extraterrestre de Calastar. La façon dont l’Empereur en était venu à concevoir en premier lieu ce projet inconcevable demeure - et sûrement pour toujours - un mystère mais les Technoprêtres n’en avaient pas moins appliqués les schémas issus de Ses travaux.

Après cinq années de guerre interrompus, les Custodiens ne comptaient plus qu’à peine un millier de guerriers, sur les dix mille originaux qui composaient leur Ordre envoyés combattre le Grand Ennemi tandis que les Sœurs du Silence et les forces du Mechanicum avaient subi un nombre inconnu de pertes, bien que très lourdes. Soutenu par les Titans de la Legio Ignatum, les forces impériales ne tenaient plus qu’une ancienne cité Aeldari au sein de la Toile que les archives disponibles surnomment la Nécropole de Calastar ou la Cité Impossible. Les rapports décrivent un lieu sans soleil et sans jour, sans ciel et sans nuit et qui s’étendait sur des kilomètres dans "chaque" direction, que cela soit à l’est ou vers l’ouest, en haut et en bas. Un paysage de rues tortueuses et de tours émiettées s’élevait à des angles incroyables, alors que le sol s’incurvait pour prendre la forme d’un cylindre démesurément vaste. D’après d’autres témoignages, on y observait d’autres districts de l’ancienne ville Xenos, éloignés de plusieurs kilomètres et difficiles à percevoir à travers un voile de brume. Les hautes tours à l’architecture Aeldari lisse et incurvée se tendaient vers le bas de la même manière que des spires du sol se dressaient vers elles. Toutes les observations de l’époque s’accordent à dire qu’une fois parvenu dans la ville, il n’était plus possible pour un voyageur de distinguer où se trouvait le véritable sol, et la gravité ne changeait pas quel que fût l’endroit. La Cité Impossible était une porte vers la Toile au-delà, qui débutait à ses frontières avec des milliers de capillaires et de grandes artères s’enfonçant dans l’ancien réseau Xenos, pour mener sur d’autres mondes et vers d’autres régions de la galaxie. Chaque croisement, chaque tunnel, chaque pont, chaque passage menant hors de la ville, qu’il fût juste assez grand pour un humain seul ou assez large pour laisser passer un Titan, était tenu par des combattants asservis du Mechanicum, des Chevaliers de l’Oubli des Sœurs du Silence, et par les propres Custodiens de l’Empereur, tous retranchés. Les anciennes études menées pour cartographier Calastar montre que cette ville semblait ne pas être constituée de routes et de secteurs à la façon dont l’esprit humain aurait formalisé un contexte urbain, mais se composait de passages sinueux qui traversaient les plateaux et les élévations, menant tous aux structures perchées d’une importance que l’on pouvait présumer grande alors que chaque pont enjambait une étendue d’abîme infinie.

Mais le plus important de ce lieu était une grande partie du cœur de Calastar. C’était un labyrinthe de sections apportées à l’époque ici par le Mechanicum et rivetées en place afin de jeter un pont entre le Donjon Impérial et le noyau de la ville elle-même : de grandes étendues de tunnels, de passerelles et de galeries forgées par d’innombrables prêtres du Mechanicum. C’était dans ce lieu que le Primarque Magnus avait guidé un océan de Démons dans son sillage, en cherchant à avertir l’Empereur de la trahison d’Horus. Et c’était ici, avec la naïveté d’un enfant-dieu, fier et dévoyé, que Magnus avait égorgé les rêves de l’Empereur. L’importance de Calastar venait du fait qu’elle menait directement au Donjon Impérial. Si la Cité Impossible tombait, Terra tomberait avec elle.

Et c’est sur Calastar que s’est joué le dernier acte de la Guerre de la Toile.[4]

La Fin des Empires

Drach’nyen, La Fin des Empires.

Avant de continuer le récit de ces combats, il est nécessaires de souligner l’apparition d’un protagoniste lors des derniers jours de cette guerre, une créature du Warp qui marqua les défenseurs impériaux et dont l’identité était tous sauf anodine.

Ce Démon se caractérisait par le fait qu’il ne cherchait pas à prendre d’assaut les positions impériales, mais semblait plutôt "chasser" des proies isolées. Il se fit remarquer lorsqu’il massacra de nombreux Serviteurs du Mechanicum dans les tunnels extérieurs de la Toile, la région que l’avant-garde connaissait sous le nom de Folie de Magnus, dans les abords de la Cité Impossible et où les Unificateurs travaillaient dans les passages qui menaient plus loin dans la Toile sous la garde de nombreux Serviteurs de Bataille et machines de guerre diverse du Mechanicum. Les données du personnel du Mechanicum de l’époque révèlent que ces Serviteurs gardaient un passage éloigné doté de batteries de défense et d’emplacements d’armes significatifs. Aux yeux des Technoprêtres, celui-là n’aurait pas dû tomber, encore moins aussi rapidement et sans signes avant-coureurs. La liaison avait par la suite encore été perdue avec les autres Serviteurs envoyés en renfort, leur maître superviseur et les trois escouades de machines de guerre Thallax. Mais c’est avec la perte du Protector Alpha-Rho-25 et de ses Automates de Combat Castellax que les premières brides d’informations sur ce Démon sont parvenue au commandement impérial. Alpha-Rho-25 avait transmis des données audiovisuelles à travers un signal en faisceau resserré à ses superviseurs avant de finir massacrer par le Démon.

Grâce aux données du Protector Alpha-Rho-25, les commandants Custodiens déployèrent des forces pour tenter d’éliminer cette dangereuse créature du Warp mais cela ne fit qu’accentuer les pertes dans les rangs des impériaux. Des rapports inquiétants de l’époque faisaient état de tueries que ce Démon perpétra comme l’élimination entière d’un cadre des Sœurs du Silence, les "Wyrms de Feu" et d’une escouade de Custodiens, baptisée "Ostianus" ainsi que d’un Titan Warhound. Ces troupes gardaient les tunnels inclinés vers l’ouest de la Cité Impossible et avaient été chargées de localiser la créature et de la détruire si possible. Cela nous prouve que ce Démon n’hésitait pas à s’en prendre aux plus puissants combattants de l’Imperium et avait toutes les capacités pour les vaincre.

L’information primordiale qui nous est parvenu reste néanmoins la diffusion audiovisuelle finale d’Alpha-Rho-25 qui répétait un mot en boucle, un nom que les spécialistes de la lutte contre le Chaos, les Démons et les Traîtres ne connaissent que trop bien. Un Démon qui serait, selon certain, né lors du premier meurtre accompli par sang froid par un être humain, à l’aube de l’Humanité : "Drach’nyen". La Fin des Empires.

Ce Démon jouera un rôle important lors de la toute fin de cette guerre, ainsi que des millénaires plus tard entre les mains du plus grand Seigneur du Chaos.[5]

Réquisition

Tous les rares témoignages de ce conflit, malgré leurs divergences, s’accordent sur un point essentiel : après cinq années de guerre, les effectifs impériaux, allant des Serres de l’Empereur à ceux du Mechanicum étaient dangereusement bas. On peut se demander pourquoi les Imperial Fists, présents en très grand nombre sur Terra avec leur Primarque pour fortifier le Palais Impérial, ne furent pas solliciter. Il nous est impossible de donner une réponse, certains évoquent la volonté de conserver leurs forces pour la future grande bataille qui allait décider du destin de l’Imperium, d’autres qu’en raison du secret du projet et de la loyauté douteuse qu’éprouvèrent les Custodiens envers les Astartes suite à la Grande Trahison, décidèrent de leur non implication dans la Guerre dans la Toile.

Néanmoins, des efforts furent fournis pour tenter de trouver des forces nouvelles pour soutenir la fortification de Calastar. Ils prirent la forme inattendu de la création d’une machine de commandement du Mechanicum, d’une Maison de Chevaliers jugé pour haute trahison et d’un Blood Angel que les documents du Préceptoire dans lequel il vivait en retraite sur Terra décrivent comme estropié…

La Guerre dans la Toile nécessitait le soutien du Mechanicum, seul capable de fournir le matériel, les munitions et les nombreuses troupes de Serviteurs de Bataille. Ce soutien logistique reposait sur la collaboration avec les exilés de Mars, suite à la perte de la Planète Rouge dans les premiers instants de la guerre. Les exilés martiens étaient sous l’autorité de Zagreus Kane, ancien Fabricator-Supplétif et désormais Fabricator-Général du Mechanicum reconnu par les Loyalistes. Kane avait fourni le maximum de troupes et de matériel qu’il pouvait mais dans les derniers instants du conflit, les Serres de l’Empereur lui demandèrent de concéder un commandant capable de diriger les forces impériales dans les nombreux dédales et tunnels de la Toile.

Il semble que des négociations durent être mené avec le Fabricator-Général qui exigea le maintien d’une soi-disant route de la Toile qui aurait relié Terra à Mars, route baptisée Voie Arésienne à cause du fait qu’elle rejoignait la Crypte Arésienne sur Mars. Que cette route existe ou non est impossible à prouver, mais cela révèle que Zagreus Kane cherchait à tirer profit de cette guerre pour imposer son autorité et la reconnaissance qu’il jugeait justifiée. Une fois l’accord scellé avec les Serres de l’Empereur, il activa un projet du nom "Archimandrite" qui consista à transformer une Magos Domina de l’Ordo Reductor, dont le nom a été perdu il y a fort longtemps, en un "Avatar du Dieu-Machine". La forme de cet Archimandrite reste flou, mais il semble faire allusion à une fusion de la personnalité de cette Magos Domina dans un châssis semblable à un robot de Classe Domitar. Fait notable, l’Archimandrite possédait de multiples couches de code formant la carte aux dimensions impossibles de la Toile. Nous pouvons être assuré, connaissant l’Adeptus Mechanicus, que l’objectif était d’assurer la connaissance et le maintien de la Voie Arésienne.

En plus d’un commandant du Mechanicum, les Custodiens et les Sœurs du Silence purent compter par l’arrivée d’une Maison de Chevaliers au destin tragique : la Maison Vyridion dirigée par la Baronne Jaya d’Arcus. Cette Maison était originaire de Haute-Roche, un monde qui fut redécouvert par le Primarque Fulgrim et qui fut ramené dans le giron de l’Imperium durant la Grande Croisade par la IIIe Légion. Les serments de loyauté de la Maison Vyridion furent prononcé envers Fulgrim et sa Légion et elle combattit aux côtés du Phénicien durant la Grande Croisade. Lors du déclenchement de l’Hérésie d’Horus, elle se rangea naturellement du côté des Emperor's Children. Les charges contre cette Maison et la Baronne Jaya d’Arcus étaient très lourdes : conquête de deux mondes impériaux, destruction de plusieurs centaines de guerriers et machines de guerre des Iron Hands, ainsi que de milliers de soldats de leurs éléments de réserve, mort du Loyaliste Baron Kells de la Maison Riathan à la Bataille du Mont Galheim. Devant cette série impressionnantes de faits hostiles contre l’Imperium, il est étonnant que la Baronne d’Arcus et les membres de sa cour n’est pas été exécuté sur le champ. La réponse de sa survie peut se trouver dans l’événement qui a mené à l’emprisonnement de la Maison Vyridion. D’après le témoignage de la Baronne, il était impossible de savoir qui avait trahi qui - prouvant la confusion que régnait dans les secteurs éloignés du Système Sol durant la guerre civile - et que sa Maison découvrit la fourberie du Maître de Guerre lors du siège des vestiges de la Maison Kells qui leur transmirent les détails concernant la guerre dans son ensemble. Devant les interrogations de leurs alliés, les Emperor’s Children les attaquèrent, forçant les Chevaliers à s’enfuir. La Maison Vyridion se rendit donc sur Terra pour chercher des réponses, avec un petit contingent de leurs Sacristains, puis fut emprisonnée sur le champ. Le fait de s’être livré avait soulevé des questions au sein des autorités Loyalistes, retardant à n’en pas douter leur exécution. Les Serres de l’Empereur obtinrent l’allégeance de la Maison Vyridion et leurs fournirent de nouveaux Chevaliers, jouant sur le désir de revanche de la Baronne d’Arcus lorsqu’elle appris que Haute-Roche, sa planète, avait été détruite par les Emperor’s Children, en représailles à sa défection.

Le dernier personnage fut un mystérieux Légionnaire Blood Angel, dénommé Dominion Zephon. Ce vétéran de la Grande Croisade avait eu ses deux bras tranchés par une arme Xenos et ses deux jambes mutilés, le rendant inapte au combat. Les bioniques implantés par les Apothicaires de sa Légion furent rejeté par son corps et il était depuis incapables de tirer au Bolter, ou tenir une épée. Il fut exilé sur Terra ou les archives mentionnent un Astartes retiré dans ses quartiers, dans le Préceptoire, lieu accueillant des Astartes trop diminués pour se battre. Malgré les incapacités physiques du Blood Angel, les archives font mention de l’arrivée d’un Custodien qui repartit en compagnie du Space Marine. Pourquoi un Astartes impotent fut choisi par les Custodiens ? Nous n’en avons pas la moindre idée, mais il faut remarquer qu’alors les Gardiens Dorés refusaient l’aide des Imperial Fists ou du moindre Astartes, ils choisirent un Space Marine qui, dans l’état physique de Zephon, ne constituait aucune menace pour eux si jamais le Blood Angel décidait de les trahir.

Un dernier personnage inattendu fit parti des dernières recrues des Serres de l’Empereur. Un nom à la fois célèbre pour son génie et ses découvertes mais dont la vie nous est méconnu apparu lors de notre examen des différentes archives : le Technoarchéologue Arkhan Land. Ce Technoprêtre un peu farfelu mena la Grande Expédition d’exploration des ruines du Librarius Omnis de Mars et fit des découvertes révolutionnaires notamment un SCS contenant presque toutes les informations concernant un char lourdement blindé qui se fera connaître sous le nom de "Land" Raider", ainsi que des plans détaillés, et entièrement décodés, de l’engin de récolte agricole modèle Crawler qui était peu coûteux à construire, facile à entretenir, simple à faire opérer en toute sécurité par des utilisateurs novices et qui avait révolutionner la vie sur les Agri-Mondes de l’Imperium émergeant.

Land était présent à la demande du Fabricator-Général Kane qui lui demanda son aide dans la conception de l’Archimandrite. C’est sûrement lors de cette entrevue que le célèbre Technoarchéologue apprit l’existence du Grand Œuvre de l’Empereur. Comment parvint-il à faire accepter aux Custodiens sa participation à la campagne finale ? Nul ne le sait, mais il est intéressant de voir qu’un personnage aussi fascinant et méconnu que Land parvint à participer à cet épisode primordial de notre histoire.[6]

La Sanction Tacite

En parallèle au rassemblement des forces de soutien, un ordre avait été émis par les plus hauts échelons de la Sororité du Silence, notamment par Jenetia Krole, Commanderesse de l’Ordre des Sœurs. Ayant pour nom de Code "Sanction Tacite", les Vaisseaux Noirs de l’Astra Telepathica sous commandement des Sœurs du Silence, capturèrent de nombreux citoyens impériaux en qui le "don" du Psyker avait été détecté. Des sous-entendus dans les archives disent que ce serait l’Empereur en personne qui a ordonné la Sanction Tacite, bien qu’on ignore comment le Maître de l’Humanité aurait pu ordonner quoique ce soit, bloqué comme Il était dans les mécanismes du Trône d’Or.

Quoi qu’il en soit, après des mois de collecte, les Vaisseaux Noirs arrivèrent vers Terra avec leurs précieuses cargaisons. Les Sœurs les emmenèrent vers les Cryptes Impériales dans des caissons antigravitiques aux couvercles de cristacier. Arrêtons nous pour souligner l’importance de cette information qui n’est pas inconnue aux Adeptes de l’Adeptus Astra Telepathica : tous les documents insistent sur le fait que le nombre de Psykers emmenés dans la salle du Trône était de mille précisément, soit le nombre journalier de Psykers sacrifiés depuis dix mille pour assurer Sa survie.

Par un procédé qui nous interdit de révéler, les caissons furent branchés dans l’étrange machinerie qui composait le Trône d’Or, afin que leur contenu psychique soit "consumé" pendant une journée entière. Une journée qui allait Lui permettre de mettre fin à cette guerre…[7]

Le Dernier Combat

La Legio Custodes tient ses positions dans la Cité Impossible, prête à faire face à l’ultime bataille de la Guerre dans la Toile.

Une fois les renforts rassemblés, les dernières forces impériales furent menées dans les Cryptes Impériales afin de leur faire traverser la Toile et rejoindre Calastar et le dernier acte de cette guerre. Ils prirent les tunnels bâtis par le Mechanicum qui joignaient le monde matériel à celui de la Toile, où ils observèrent une architecture faite de quelque matière stupéfiante défiant tous les ratissages à l’Auspex. Certains estiment que cette substance était proche de la Moelle Spectrale Aeldari. Mais ils n’eurent pas le temps de s’attarder, car ce qu’ils découvrirent en arrivant à Calastar dépassaient les pires cauchemars des hommes : un siège d’une ville tenue par une poignée de héros face à un océan sans fin d’abominations issus des pires cauchemars. Toutes les sources dont nous disposons décrivent un ennemi qui était sans nombre. Il n’y avait pas dans ses rangs deux individus qui fussent exactement semblables, et chacun paraissait né de sa propre espèce, jailli d’un délire unique. L’air Xenos portait des vagues de chaleur intense, et les sons des lames qui se heurtaient, et par-dessus tout, la puanteur de ces créatures, trop forte même pour les masques respiratoires et les filtres des casques des Custodes.

Les renforts rejoignirent les Serres de l’Empereur et les troupes du Mechanicum déjà présents, et menèrent l’une des batailles les plus importantes de notre histoire. L’affrontement avait débuté lorsque la Legio Audax - une Legio Titanique renégate - avait fait tomber les murs de la Cité Impossible. Sous un barrage de feu, de plasma et de tirs explosifs crachés depuis de hautes barricades, une horde de Titans Warhounds avait accompli la tâche presque seule, et obtenu ce triomphe au prix de leurs vies. Chacune des machines de guerre ennemis chancelait, brûlait sous ses boucliers éclatés et ses plaques de blindage cloquées, tandis que leurs harpons transperçaient la Moelle Spectrale des remparts de Calastar. Elles avaient alors reculé, en emportant des portions du mur avec elles, et ouvert des failles pour que les masses d’infanterie s’y déversent. Tous les Warhounds avaient été détruits mais leur sacrifice avaient permis aux Démons et aux Space Marines des Légions Renégates de pénétrer dans la ville.

Les Sœurs du Silence se battent pour conserver le passage de la Toile menant vers Terra.

Ils se retrouvèrent face à la Sororité Silencieuse et aux Dix Mille qui occupaient chaque pont et chaque croisement, avec le renfort des hordes de Serviteurs de combat du Mechanicum, et des colosses gigantesques de la Legio Ignatum. Chaque mur, chaque tour qui se dressait encore avait depuis longtemps été pourvu de tourelles, et les défenseurs de la ville canalisaient l’avancée de la marée vers des cours qui devinrent des charniers, sur des ponts qui furent écroulés sous l’affluence des créatures démoniaques et plongèrent avec elles et sur des artères offrant de parfaits terrains de tir. La Legio Ignatum tenait les points d’étranglement qui menaient aux artères réparées, avec la majorité des Skitarii et les Serviteurs de Combat des Unificateurs. La Sororité et les Custodiens étaient placés sur des positions défensives le long des voies de circulation majeures, pour interdire l’accès de la ville à l’ennemi.

De nombreux actes héroïques eurent lieu durant les affrontements. Les Custodiens prouvèrent leurs incroyables talents aux combats, éviscérant et tranchant de leurs Lames de Gardiens les engeances du Warp et les Space Marines renégats, forçant ces derniers à noyer par leurs nombres les Dorés pour avoir une chance d’en éliminer n’en serait-ce qu’un. La présence des Sœurs du Silence déstabilisèrent les Démons, le vide abyssal qui réside en lieu et place de leur âme étant un repoussoir pour les engeances démoniaques. L’Archimandrite menait et dirigeait les troupes du Mechanicum disséminés dans divers tunnels menant à la Cité Impossible afin de ralentir les hordes ennemis tandis que les Chevaliers de la Maison Vyridion combattaient avec efficacité et courage à la fois pour rétablir l’honneur de leur nom et pour la gloire de l’Empereur aux yeux de qui ils devaient se racheter. Le Blood Angel accompagna Arkhan Land à bord de son Land Raider modifié, et qui par des moyens qui ne nous sommes pas parvenus, réussi à combattre, ses bioniques ayant été mystérieusement réparés. Ne doutons pas que Land, dont le génie était reconnu par tous même de ses détracteurs, avaient trouvé un moyen de venir en aide au Blood Angel en lui réparant ses implants bioniques défectueux. Quant à la Legio Ignatium, elle affronta les Titans ennemis dans des combats dignes des mythologies anciennes. Soulignons le combat final du Princeps Nishoma Alvarek à bord de son Titan Warlord Scion of Vigilant Light qui élimina deux Titans, un Warhound et un Warlord avant de périr suite d’un coup traître.

Mais au plus fort des combats, la trahison frappa. Les survivants révèlent que l’Archimandrite attaqua soudainement les Sœurs du Silence, en recherchant à en tuer un maximum. Certains soutiennent que ce n’était ni plus ni moins que le Démon La Fin des Empires qui avait pris possession de ce qui restait de la Magos composant la personnalité de l’Archimandrite, et que son choix d’attaquer les Intouchables répondait à l’instinct des créatures de son engeance d’éliminer une menace à son intégrité. Les forces impériales durent concentrer leur puissance de feu sur l’avatar corrompu du Dieu-Machine. Le Chevalier Aquila from the Ashes de Devram Sevik affronta l’Archimandrite pour finir démantelé tandis qu’un Dreadnought de la Legio Custodes fut gravement endommagé lors d’un corps à corps violent avec la Domina possédée. Le Dreadnought fut pris au piège par les tentacules impies qui composaient désormais la machine possédée lorsque qu’intervient deux nouveaux acteurs. Ce fut la coopération entre la Baronne d’Arcus et le Blood Angel Dominion Zephon qui permit de mettre à bas l’abomination. Lors d’une manœuvre qui fut remarquée et acclamée dans les rapports suite à la bataille, l’Astartes, grâce aux Réacteurs Dorsaux en sa possession, atterrit sur l’Archimandrite et abattit son Épée Tronçonneuse dans un coup à deux mains qui trouva le joint d’un des tentacules, là où la chair rencontrait la machine dans une fusion impie et parvient à le couper, libérant le Dreadnought Custodien. Le Blood Angel s’envola un instant avant que la bandoulière de grenades plaquée par ses aimants derrière la tête de l’Archimandrite n’éclate dans un concert incendiaire, projetant ses fragments sur le front des combats comme une pluie d’orage. L’Archimandrite, à qui il manquait soudain une portion significative de son dos voûté et de ses épaules, chancela vers l’avant. La créature fut achevée par la Baronne d’Arcus qui se jeta sur elle avec son Chevalier Castigator, la lame de la divine machine transperçant la Machine-Démon. La Baronne parvient à s’extirper de son Chevalerie ravagé grâce à l’intervention de Zephon qui la souleva par le poignet avant de s’envoler alors que les engeances du Warp s’apprêtait à détruire les restes du Chevalier. Mais ce ne sera pas la dernière fois que l’on entendra parler de Drach’nyen.

Vous ne passerez pas Âge of Sigmarite !

Tous ces actes de bravoure et de carnage n’étaient que quelques uns parmi de nombreux instants de ce siège. Et malgré leur bravoure, les Impériaux furent peu à peu repousser, chaque centimètre perdu rapprochant Terra de la destruction.

Mais tout prit fin lorsque dans ce royaume sans soleil, l’aube se leva enfin. Les témoignages sont confus, certain parlant d’une aube lumineuse et aveuglante, d’autre d’une brûlure palpitante. Les engeances du Warp, au bord de la victoire, se seraient soudainement enfuies pour la plupart, perdant le peu d’ordre qui les avait animées comme si un prédateur plus gros et puissant qu’eux approchait. Dans leur panique, elles hurlaient un nom : "L’Anathème !"

Et alors l’Empereur vint. Libéré du Trône d’Or pour une journée grâce au sacrifice des Psykers capturés lors de la Sanction Tacite, le Maître de l’Humanité fut décrit comme portant Son armure d’or avec Sa cape rouge déployée où reposait un Bolter ornementé de noir et de bronze. Il tenait Son épée qui ne ressemblait en rien à celle dépeinte sur les fresques victorieuses et dans les sagas illustrées.

On ne peut qu’imaginer le spectacle incroyable et divin de voir l’Empereur marcher vers les serviteurs de Ses ennemis qui quittaient leurs rangs et s’enfuyaient, ces fragments timorés de leurs sombres maîtres sachant leur destruction venue. Certains se déchiraient entre eux, cannibalisant leurs semblables pour s’emparer de leur force alors que certains perdirent le peu d’emprise qui les liait à la matérialité, leurs formes se mettant à fondre et à se dissoudre avant même que leur Anathème n’eût atteint les premières lignes. Les plus forts beuglèrent collectivement et se ruèrent pour atteindre leur ennemi suprême.

Alors l’Empereur leva à deux mains Son épée, le tracé des circuits s’éclaira le long de la lame, crachant un feu électrique qui la baigna de flammes. L’épée s’abattit. Et la Toile s’embrasa.[8]

Le Maître de l'Humanité et la Fin des Empires

Le dernier combat de l’Imperium au sein de la Toile fut décrit comme un combat entre les forces de la lumière et les forces des ténèbres, entre la vie et la mort, entre l’espoir et la damnation. Cela fut aussi le dernier combat connu de l’Empereur avant la Bataille de Terra et le duel fatidique contre Horus.

Au milieu des flammes déchaîné par le Maître de l’Humanité, des spectres surgirent et se jetèrent contre les Démons et les renégats, certains évoquant des avatars des Dix Mille tombés au fil des années de combat, d’autres les silhouettes des Space Marines trahis et morts à Isstvan. Parmi eux, un géant parmi les géants combattaient à leur côtés, ayant les traits du dixième fils de l’Empereur, ressuscité brièvement dans la colère immolatrice de son père.

Face à la puissance psychique de l’Empereur, les Démons se consumaient par milliers, leur chair éthérique tombant de leurs prétendus os. Les vagues de flammes blanches d’une clarté corrosive et purificatrice, qui irradiait en halo depuis l’épée, les fouettaient chaque fois que la lame de l’Empereur s’abattait. Se dresser face à Lui les faisait mourir. L’Empereur avançait entouré de Ses fidèles Custodiens qui de leurs lames tranchaient dans la chair démoniaque, certains évoquant cet événement comme étant la Dernière Charge des Dix Mille.

Les bêtes qui survivaient à l’assaut psychique de l’Empereur titubaient vers Lui, mais parvenir à l’atteindre étaient pour eux que souffrance. Les plus forts, les plus sauvages de leur engeance finissaient par frapper un adversaire qui n’était déjà plus là, en fendant la brume d’or qui tourbillonnait à Sa place. Dans un claquement de tonnerre de force psychique, l’Empereur réapparaissait dans leur dos, pour les abattre de Son épée flamboyante. L’Empereur était une étoile d’espoir et de lumière qui faisait face à des ténèbres qu’Il irradiait de Sa colère et magnificence, et aucunes des viles engeances des Dieux du Chaos ne pouvaient lui tenir tête. Toute sauf une.

Lorsque l’Empereur leva Sa lame et la refit tomber dans un geste en croissant, une vague de flammes partit dans un arc incinérant et alla baigner les créatures démoniaques devant Lui. Leurs cendres mortuaires éclatèrent et furent soufflées dans l’air stagnant. Et dernière ces cendres, une forme émergea. Les rares survivant décrivent cette silhouette comme étant un homme aux cheveux longs, à la peau sombre, et à la barbe hirsute et tribale, portant des bijoux d’os façonné, et une lance dont le silex était ficelé sur le bois durci au feu par de la vigne enroulée. Des centaines de coups de lances et d’entailles marquaient sa peau et une plaie plus sanglante et plus fraîche apparaissait sur sa poitrine.

Cette silhouette cendreuse se déplaça à travers les rangs des Démons, les créatures inférieures s’écartant devant lui. Quelle que fût la forme véritable de la créature, ce n’était pas celle d’un chef musculeux de l’Âge de Pierre. Elle ne faisait que singer l’apparence des premiers hommes. Cet être avança droit sur l’Empereur qui la vit. Et en un clin d’œil, Il disparut.

Personne ne sut ce qui s’est passé, jusque que le Dieu et le Démon s’étaient jetés l’un vers l’autre, en glissant hors de l’existence et en réapparaissant, laissant derrière eux les êtres inférieurs de leurs camps. Ces deux entités, l’un le salut d’une espèce, et l’autre sa damnation, se rencontrèrent lame à la main, leur essence et leurs pouvoirs étant hors de toute compréhension pour les mortels présents ce jour là.

Et l’Empereur s’assis sur le Trône d’Or pour maintenir le portail fermé. À jamais…

La fin de ce duel fut aussi rapide qu’incompréhensif. Le corps de l’Empereur fut transpercé par cinq griffes qui jaillirent dans Son dos et alors que tout semblait perdu, une lumière d’or brilla assez fort pour aveugler ceux dont les yeux n’étaient pas protégés. L’Empereur se matérialisa auprès d’un de Ses Custodiens, que les dossiers des archives identifient comme étant le Tribun Ra Endymion. Le Démon Drach’nyen avait disparu mais à la place des griffes qui transperçaient le Maître de l’Humanité, une épée ornementée, tout autant faite d’os que de métal et où se tordaient des visages hurlants, gravés spirituellement par-dessus l’acier, s’y trouvait. L’Empereur arracha l’épée en la tirant de Son propre corps et d’un geste, Il la planta dans la poitrine de Son Custodien. La raison d’un tel geste restera à jamais mystérieux, mais l’épée aurait vite disparu, comme absorbée dans le corps du Custodien avant que ce dernier ne se mette à courir vers les tunnels de la Toile pour y disparaître à jamais.

Les spécialistes de la démonologie pense que grâce Ses incroyables pouvoirs, l’Empereur avait emprisonné Drach’nyen dans cette épée, le Démon étant trop puissant pour être détruit, même par l’Empereur. Quel pu être les destin de Drach’nyen et de Ra Endymion, cette épée est depuis réapparu, pour le plus grand malheur de l’Imperium. Mais ceci est une autre histoire.[9]

La Mort d'un Rêve

Les derniers instants de la Guerre de la Toile furent une retraite précipitée des Impériaux, alors que les tunnels étaient en train d’éclater. On ignore combien purent se sauver, mais nous pouvons certifier de la survie à ce moment du Blood Angel Zephon, de la Baronne d’Arcus ainsi que du Technoarchéologue Arkhan Land.

Au niveau de la salle du Trône, un chaos régnait, des Custodiens, guerriers pourtant vantés pour leur discipline, s’effondrèrent, des Sœurs du Silence exténuées s’écroulèrent tandis que des Adeptes et des ingénieurs se pressaient autour des machines, travaillant sur les commandes de chaque système afin de sceller le portail qui restait un passage ouvert béant pour les Démons. Les machines ésotériques s’éteignaient et s’assombrissaient tout autour d’eux tandis que les ingénieurs les éteignaient, des grands engins de la vision de l’Empereur qui avaient mis des siècles à être conçus et des décennies à être construits, baissaient en régime et se vidaient de leur énergie. Mais trop lentement.

L’Empereur grimpa de nouveau sur le Trône d’Or s’assit et s’installa, les mains délicatement serrées sur les bras du siège. Puis Il fixa le portail menant vers la Toile, et durant un instant qui parut être une éternité, alors qu’une forme ailée et griffue, une autre cornue et boursouflée apparaissaient, tous les générateurs au sein de la salle s’éteignirent, leurs mécanismes internes rompus. Le Trône d’Or fut privé d’énergie. L’arche menant vers le salut condamné de l’Humanité ne fut plus qu’un cadre orné, donnant sur la roche nue du mur de la salle du Trône.

Le portail allait rester clos face aux Démons tant que l’Empereur serait capable de l’alimenter depuis Son Trône. Seuls les plus grands Psykers auraient disposé d’un pouvoir suffisant pour accomplir cela, et même alors la plupart seraient épuisés en peu de temps. Seul l’Empereur possédait la puissance nécessaire pour maintenir le portail fermé indéfiniment, et pour Lui, l’effort s’accentuait à mesure que les forces démoniaques s’en rapprochaient. Aussi longtemps que la horde menacerait de franchir le portail, le Trône d’Or allait être Sa prison.

Un rêve était mort.[10]

Médias Externes

Sources

Pensée du Jour : « Révérez l’Omnimessie, source de toute force. »
  • DEMBSKI-BOWDEN AARON, Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile, Black Library, 2016
  • McNEILL GRAHAM, Un Millier de Fils : Tout n'est que Poussière, Black Library, 2010
  • MERRET ALAN, Visions d'Hérésie - Guerre, ténèbres, traîtrise et mort, 2014
  • The Horus Heresy, Book Seven - Inferno
  1. Informations issues de Visions d'Hérésie - Guerre, ténèbres, traîtrise et mort, de MERRET ALAN 2014, et résumées par Guilhem.
  2. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile - Prélude - Le Héraut, Chapitre Deux - Le Garçon Qui Allait Être Roi - Le Nom d’Un Faux Dieu - La Cité Impossible de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016,
    Informations issues de Un Millier de Fils : Tout n'est que Poussière, de McNEILL GRAHAM, Chapitre Vingt-Cinq L’Avertissement- Vous Aviez Raison - Trop Près du Soleil, Black Library, 2010
    Informations issues de The Horus Heresy, Book Seven - Inferno, Chapter The Fall of Prospero - Part I : The Trial of the Sorcerer - The Configuration of Guilt
    Informations issues de Visions d'Hérésie - Guerre, ténèbres, traîtrise et mort, de MERRET ALAN 2014, et résumées par Guilhem.
  3. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile - Le Héraut, Chapitre Deux - Le Garçon Qui Allait Être Roi - Le Nom d’Un Faux Dieu - La Cité Impossible de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016 et résumées par Guilhem.
  4. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile - Le Héraut, Chapitre Deux - Le Garçon Qui Allait Être Roi - Le Nom d’Un Faux Dieu - La Cité Impossible de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016 et résumées par Guilhem.
  5. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile - Chapitre Un - Le Premier Meurtre - La Soif - La Faim, Chapitre Quatre - Anomalies - Des Corps dans la Brume - La Fin des Empires, Chapitre Six - La Foi et la Peur - Unité - Morti-pulsion, Chapitre Neuf - Dans l’Ombre de l’Ambition - Dans la Brume - Chimaera de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016 et résumées par Guilhem.
  6. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile - Chapitre Trois, Lumière du Soleil - Le Premier des Dix Mille - Conseil de Guerre, Chapitre Cinq - Le Porteur de Tourments - Réfugiés - Réquisition, Chapitre Sept - Le Raider et le Crawler de Land - Le Douzième - Disciple du Dieu Démanteleur, Chapitre Huit - Emprisonnée - Jugement Sur Les Remparts - Les Bannières de la IIIe Légion de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016 et résumées par Guilhem.
  7. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile - Chapitre Deux, Le Garçon qui Allait être Roi - Le Nom d’un Faux Dieu - La Cité Impossible, Chapitre Quatre - Anomalies - Des Corps dans la Brume - La Fin des Empires - I : Moisson, Chapitre Dix - Le Chemin de Chez Eux - Archimandrite - Maîtresse de la Flotte Noire, II : Cargaison, Chapitre Dix-Sept - L’Alliance de Terra et de Mars - Tribun - La Sanction Tacite - II : Cargaison, Chapitre Dix-Neuf - Un Millier d’Âmes - Un Tunnel Comme Tous les Autres - Le Spectre Pernicieux de l’Espoir, Chapitre Vingt et Un - Ce Devoir des Plus Sacrés - Le Terme de Nombreuses Routes - Éveil - III : Chœur de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016 et résumées par Guilhem.
  8. Informations issues de Le Maître de l’Humanité - Guerre dans la Toile - Chapitre Quinze, Les Artères du Mechanicum - La Véritable Toile - Une Guerre Éternelle, Chapitre Seize - La Guerre dans la Toile - Dynastes, les Seigneurs de Terra - Les Dorés et les Sans-Âme, Chapitre Dix-Sept - L’Alliance de Terra et de Mars - Tribun - La Sanction Tacite, Chapitre Dix-Huit - Demi-déesse de Mars - Évacuation - Ne les Laissez Pas M’oublier, Chapitre Dix-Neuf - Un Millier d’Âmes - Un Tunnel Comme Tous les Autres - Le Spectre Pernicieux de l’Espoir, Chapitre Vingt et Un - Ce Devoir des Plus Sacrés - Le Terme de Nombreuses Routes - Éveil, Chapitre Vingt et Deux - Les Filles de l’Anathème - Seule la Mort Met Fin au Devoir - Lever de Soleil de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016 et résumées par Guilhem
  9. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile - Chapitre Vingt-Trois, L’Aube - La Raison de l’Illumination - Quand Il ne Restera que Cendre et Poussière de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2016 et résumées par Guilhem.
  10. Informations issues de Le Maître de l'Humanité - Guerre dans la Toile de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Chapitre Vingt-Quatre - La Mort d’un Rêve, Black Library, 2016
    Informations issues de Visions d'Hérésie - Guerre, ténèbres, traîtrise et mort, de MERRET ALAN 2014, et résumées par Guilhem.