Schisme de Mars
- « Aujourd’hui est un grand jour, mes acolytes, conservez-en le souvenir éternellement. C’est aujourd’hui le jour où Mars et ses Mondes-Forges vont rejeter le joug de la tyrannie de l’Empereur. Lancez vos armées à l’attaque, et que les sables de notre planète se teintent de la couleur du sang ! »
- - Fabricator-Général Kelbor-Hal.
Le Schisme de Mars fut une guerre civile meurtrière, à la fois politique et théologique, qui éclata sur la Planète Rouge, cœur politique, spirituel et technologique du Mechanicum. Les factions loyalistes du Mechanicum et les traîtres du Mechanicum Noir s’entre-tuèrent dès le début de l’Hérésie d'Horus. Des millénaires plus tard, les détails de cette guerre fratricide sont gardés dans le secret par l’Adeptus Mechanicus, afin de conserver sa particularité dans l’actuel Imperium, et pour ne pas rouvrir les causes doctrinales et politiques de ce désastre alors que les terres dévastées et les ruines des Forges annihilés jonchent encore la Planète Rouge dix millénaires plus tard. Peu connaissent les détails de cette tragédie, gardés sous scellés. Néanmoins, cachés dans les profondeurs des cryptes martiennes, il est possible de comprendre les principaux événements qui ont bouleversé la Planète Rouge en parallèle avec les événements des débuts de la Grande Trahison.
Dans sa sagesse, l’Empereur a mis fin à la folie de la religion, au poison du fanatisme qui avait gangrené Terra et l’avait plongée dans la Longue Nuit. Il imposa la raison et la Vérité Impériale à tous les royaumes qui lui étaient soumis.
Tous sauf un.
Sur Mars, l’ancienne malédiction persistait. Cachée dans les rituels byzantins et les traditions obtuses du Mechanicum, elle perdurait, et dans les entrailles des vastes Villes-Usines de la planète rouge, elle suppurait et se nourrissait de vieilles rancunes et de méfiance. C’est ici qu’Horus la trouverait, la nourrirait et, dans l’obscurité, la forgerait pour en faire un outil qui lui permettrait un jour de déverrouiller la plus puissante forteresse de la galaxie.
La dévotion à l’ancien credo de Mars, au passé sanglant plutôt qu’à l’avenir doré de l’Empereur, aveuglait tant de seigneurs du Mechanicum. Ils ne pouvaient supporter que leur culte tombe dans l’abîme de l’histoire et soit oublié, pour être remplacé par un nouvel ordre. Se languissant de l’époque où leurs ancêtres régnaient en maîtres dans une galaxie déchirée par la guerre, nombre d’entre eux jurèrent fidélité au Maître de Guerre, sans se soucier du prix à payer pour leur zèle aveugle.
Une fois de plus, l’humanité serait à la merci des fanatiques, de ceux qui préféraient voir la galaxie brûler plutôt que de laisser le passé derrière eux. Alors même que les braises de la Grande Croisade refroidissaient dans les plaines sanglantes d’Isstvan V, Mars s’apprêtait à entrer en guerre. Non pas pour renverser l’Empereur Tyran, ni pour introniser le Maître de Guerre, mais pour déchirer sa propre âme. Les enfants de la planète rouge se sont battus soit pour se libérer des chaînes de la raison, soit pour se débarrasser une fois pour toutes du manteau du mysticisme, sans se soucier de savoir qui dirigerait l’Imperium lorsque les armes se tairaient. Leur dévouement à la cause les a tellement aveuglés qu’ils n’ont pas vu la brèche qu’ils avaient ouverte dans l’armure autrefois impénétrable de Terra.
Je vous parlerai des actes qui ont été commis, car vous ne connaissez pas la vérité de ces années sombres. Je ne vous mentirai pas en vous disant que tout ce que nous avons fait était juste et approprié, car nous savons tous les deux que ce n’était pas le cas.
Est-ce ce qu’il fallait faire ?
Je vous présente ce dossier et vous demande de décider, de juger ceux d’entre nous qui ont vécu ces jours terribles.
Tel est le fardeau de l’Hérésie d'Horus.[1]Le Schisme de Mars
- « Ne vous laissez pas tromper par la froideur extérieure de ces Magos, car sous le voile du décorum, la politique du Mechanicum est aussi complexe que n’importe quel plan ou querelle de la Cour Impériale, et lorsque leur colère est vraiment soulevée, des mondes entiers brûlent dans leur fureur. »
- - Mémorandum non attribué à l’Amiral Phoroc
Mars était pour le Mechanicum ce que Terra était pour l’humanité. À l’époque de la Grande Croisade, les Seigneurs de la planète rouge régnaient sur un vaste empire de Mondes-Forge allant de Phaeton dans le Segmentum Solar et Jupiter, dans le Système Sol, aux lointains M'Pandex et Gulgorahd. Même si les habitants de Mars s’efforçaient d’exercer leur pouvoir, leur domination n’était pas totale. Tout comme la domination de l’Empereur sur son vaste domaine était affaiblie par les distances entre les mondes, la domination de Mars l’était également. Malgré cela, les Mondes-Forges étaient unis par un dogme commun qui façonnait leur culture et leur organisation pour qu’elles se ressemblent superficiellement. Ce point commun était une obsession profondément ancrée pour le progrès technologique et une soif de connaître les mécanismes sur lesquels l’univers était construit, ce qui permettait au Mechanicum d’exister dans un état de cohésion, en dépit de sa nature féodale.
Mars elle-même était un microcosme de cette grande organisation, avec ses Cités-Forges, ses Temples-Forges et ses Ordres, fac-similés à l’échelle des Mondes-Forges qui existaient dans toute la galaxie. Ces vastes constructions couvraient la masse continentale ininterrompue de la planète rouge et s’élevaient dans son atmosphère poussiéreuse. Certaines, comme la Cité-Forge de Koriel Zeth, s’appuyaient sur des failles géologiques pour exploiter l’énergie du manteau magmatique de la planète, tandis que d’autres exploitaient la puissance de vastes réseaux de réacteurs gardés par leurs architectes dominateurs et les troupes qu’ils contrôlaient.
Les dirigeants de ces complexes de Forge, chacun étant un chef-d’œuvre d’ingénierie dépassant les capacités de l’ingéniosité commune, étaient tout aussi disparates dans leur quête de savoir et de maîtrise de l’inconnu. Souvent, ces objectifs les opposaient, voire les mettaient en conflit, car des voiles de secret et des subterfuges étaient mis en place pour tenter d’obtenir un avantage sur leurs pairs. À l’instar des relations entre les Mondes-Forges, une unité ténue s’est établie entre les dirigeants des différentes provinces et les Satrapes de Mars, car leur fidélité commune à Terra les liait les uns aux autres. En conséquence, les rivalités entre les facettes et les cultes du Mechanicum restèrent à l’état pur ; la longue histoire de Mars avait été émaillée de guerres et de destructions, mais la dévotion commune au Culte Mechanicus forçait une alliance, quelle que soit l’amertume avec laquelle elle était acceptée.
Avec l’éclatement de l’Hérésie d’Horus, le Mechanicum dut prendre une décision : prêter allégeance soit à l’Empereur et à l’Imperium, soit au Maître de Guerre et à sa rébellion. Horus, par l’intermédiaire de son envoyé Regulus, promit au Fabricator-Général Kelbor-Hal que le Mechanicum serait libéré des contraintes imposées par l’Empereur. Ils seraient à nouveau autorisés à pénétrer dans les voûtes cachées et proscrites afin d’approfondir leurs connaissances, à condition que leurs projets servent la cause du Maître de Guerre.
Ce faisant, ils creuseront entre eux des fossés plus profonds que ceux qui existaient auparavant. Des malentendus longtemps enfouis remontèrent à la surface lorsque les dirigeants du Mechanicum firent connaître leurs intentions et dévoilèrent leurs alliances. Tout comme l’Imperium de l’humanité, Mars a été divisé par des conflits internes. Les Seigneurs de la planète rouge rassemblèrent leurs Taghma, leurs armées de guerriers et leurs myriades de machines de guerre ; avec eux vinrent les Maisons de Chevaliers et les Legios de Titans, et ensemble ils marchèrent au combat, non pas unis pour faire face à un agresseur extérieur, mais pour manifester la fureur de générations de querelles et de rivalités dans une frénésie de destruction sans limites. Tout comme les Légions de Space Marines, l’Auxilia Solar et l’Excertus Imperialis dans son ensemble étaient divisés par des guerres intestines, le Mechanicum l’était également.[2]
++Carta Galactica++
++Circumspecta++
+Verum-Absolotum+
Mars : Le Monde Rouge
Mars est le cœur de la puissance de l’Imperium. Ses innombrables Forges alimentent la faim inextinguible de la Grande Croisade et sont elles-mêmes alimentées par le butin inépuisable des mondes brisés et conquis à travers la galaxie. C’est le centre rituel du Mechanicum, le lieu de naissance du Culte Mechanicus et le domaine de son plus puissant potentat, le Fabricator-Général. C’est de son Temple-Forge que sont gérées les politiques de ce groupuscule secret de l’humanité et que sont envoyés les diktats aux Mondes-Forge dans les coins les plus reculés de la galaxie. Enfin, c’est l’une des plus grandes forteresses de l’Imperium, chacune de ses villes étant une citadelle et chaque usine une caserne. Ici attendent des millions de guerriers - de chair et de fer - et certaines des plus puissantes Legios Titaniques de l’Imperium, prêts à la défendre contre tout envahisseur assez téméraire pour oser la menacer.
C’est un monde inhospitalier, ravagé par des tempêtes de poussière qui font rage dans les plaines rouges et arides qui s’étendent d’un pôle à l’autre. Son air est imprégné de l’odeur de l’industrie et seuls les serviteurs les plus robustes, génétiquement modifiés, ou les adeptes augmentés peuvent le respirer longtemps ; rares sont ceux qui s’aventurent dans les vastes désolations en dehors des Cités-Forges. Chacune de ces vastes cités est le domaine de l’un des Archimagos de Mars, chaque habitant et chaque machine à l’intérieur de ses murs étant totalement soumis à la volonté de son maître. Pourtant, les Archimagos eux-mêmes ne se soucient pas de la dévotion de leurs sujets, mais uniquement de l’amélioration de leur art, comme une forme de culte au nom de l’Omnimessie. Ce sont ces seigneurs du Mechanicum qui gouvernent ce monde désolé, le Fabricator-Général étant placé au-dessus d’eux en tant qu’autorité ultime sur Mars.[4]
Le Prix de l'Hérésie
Mars a beaucoup souffert de la tourmente de l’Hérésie d’Horus, un malheur déclenché et perpétué non pas par des agents extérieurs, mais par ses propres gardiens. Afin de s’assurer que personne ne s’opposerait à lui lorsqu’il prendrait le parti d’Horus, le Fabricator-Général Kelbor-Hal déchaîna toutes les armes dont il disposait, ciblant toutes les forges dont le maître n’était pas loyal. Des explosions nucléaires, des phages toxiques et des essaims de drones chasseurs-tueurs furent lâchés sur une Mars mal préparée, et dans leur sillage arrivèrent les armées des Magos Traîtres et les vastes Titans de la Legio Mortis. Des villes entières ont été rayées de la carte, des montagnes ont été rasées et d’immenses pans de la planète ont été rendus inhabitables pendant des siècles. Mars, malgré sa valeur pour l’Imperium, ne sera pas épargnée et l’Hérésie d’Horus laissera à jamais sa marque sur la face rouge de ce monde.[5]
L'Avènement du Mechanicum Noir
- « Ne pensez qu’à la guerre, à l’organisation de la puissance et à l’application de la discipline, le reste est en deçà de ce que l’on exige d’un commandant. »
- - Le Primarque Perturabo.
La Grande Croisade de l’Empereur de l’Humanité poursuivit son expansion dans la galaxie au début du 31e Millénaire, ramenant un nombre sans cesse croissant de mondes humains sous le contrôle d’une seule autorité et mettant fin à l’isolement de l’Humanité depuis l’Ère des Luttes. Dès le début de cette conquête, l’Empereur avait conclu une alliance avec le Mechanicum de Mars, dont certains membres voyaient en Lui l’incarnation du Dieu-Machine. Cette alliance, connu sous le nom de Traité d'Olympus, liait les destinées du Trône et de la Forge pour constituer une union qui ne devait jamais être rompue. En échange du savoir faire technologique du Mechanicum, de ses armes, vaisseaux et machines de guerre nécessaires à la Grande Croisade, l’Empereur s’était engagé de ne pas intervenir sur les structures de la société martienne et à remettre aux Technoprêtres toutes les technologies que l’Imperium découvriraient durant Ses conquêtes.
Cette expansion prit fin avec la trahison d’Horus lors de l’Atrocité de Isstvan III. Le plus grand et le plus aimé des fils Primarques de l’Empereur bombarda des Space Marines dont la loyauté envers lui était suspecte sur le monde de Istvaan III. Comble du désastre, en plus de la Légion d’Horus, les Sons of Horus, trois autres Légions, les Emperor's Children, les World Eaters et la Death Guard faisaient parti de la conjuration, leurs Primarques respectifs ayant prêtés serment d’allégeance à Horus.
Mais la puissance militaire des Astartes ne pouvait suffire pour parvenir à renverser l’Empereur. Même avant le début des premières étapes de son insurrection planifiée, Horus savait qu’il devrait obtenir le soutien du Mechanicum s’il voulait s’emparer de l’Imperium. Les Technoprêtres étaient les seigneurs du savoir technologique de l’Humanité, leurs armes de qualité supérieure, leurs Legios Titaniques et leurs puissants Mondes-Forges alimentaient l’Imperium en armes, armures et véhicules.
Horus sut se fidéliser de nombreux Techoprêtres du Mechanicum après leur avoir promis les secrets de l’ancienne technologie des Schémas de Construction Standards qu’il avait récupéré sur les mondes de la Technocratie Aurétienne, récemment soumise par sa Légion. Mais cette alliance fut véritablement scellée avec ces martiens renégats que lorsque le Maître de Guerre promis au représentant du Mechanicum de sa flotte, Regulus, une plus grande autonomie politique à Mars et la levée de l’interdiction de l’Empereur sur les études des technologies interdites. Regulus accepta cet accord et après l’Atrocité de Istvaan III, il parti, au titre d’ambassadeur d’Horus, sur Mars en faire part au Fabricator-Général du Mechanicum, Kelbor-Hal.
Le climat sur Mars était tumultueux peu avant le déclenchement du conflit. Les différents Maître de Forge sur Mars ne cessaient de se disputer pour des affaires de pouvoir. Il existait des relations tendues entre les divers Magi qui gouvernaient Mars avec des épisodes sporadiques d’espionnage et de violence perpétrés contre les différentes Forges qui représentaient les principales puissances de Mars. Il y avait même des soupçons non confirmés que les différentes Legio Titaniques de la Collegia Titanica, les forces militaires les plus puissantes à la disposition du Mechanicum, avaient déjà choisi secrètement leurs camps en cas d’un potentiel conflit. En effet, une grande faction du Mechanicum dirigée par le Fabricator-Général, Kelbor-Hal, était persuadé que l’Empereur était une fausse idole et non le véritable Omnimessie, ce dernier devant se révéler ultérieurement. Plus important encore, Kelbor-Hal nourrissait un grand ressentiment contre l’Empereur pour avoir, à ses yeux, vassalisé Mars pour n’en faire qu’une simple fabrique d’armes destinée à nourrir les forces de la Grande Croisade et pour Son interdiction de certains types de recherches technologiques, notamment l’intelligence artificielle.
C’est dans ce contexte qu’arriva Regulus. Le représentant d’Horus présenta l’offre d’alliance du Maître de Guerre à Kelbor-Hal. En plus d’une autonomie accrue, et de la levée de l’interdiction de l’Empereur sur certaines technologies, Regulus convainquit le Fabricator-Général de soutenir le Maître de Guerre contre le régime autocratique de l’Empereur en lui offrant un présent de la part d’Horus : des codes d’accès lui permettant d’ouvrir un dépôt de connaissances interdites connu sous le nom de Cryptes de Moravec, que l’Empereur avait scellé en personne deux siècles plus tôt lors de Son arrivé sur Mars et de Son alliance avec le Mechanicum, retrouvant ce lieu secret dans les labyrinthes d’Olympus Mons, la plus grande et plus puissante Forge de Mars. Le fait que ce lieu de légende martienne, recelant un savoir extraordinaire, fut scellé et redissimulé par l’Empereur, avait enragé Kelbor-Hal. Ces cryptes contenaient d’innombrables artefacts technologiques qui avaient été façonnés ou corrompus par le pouvoir malfaisant du Chaos, artefacts que Moravec, un ancien sorcier de Terra exilé sur Mars il y a des siècles, avait créés grâce à des pactes impies passé avec les Puissances de la Ruine.
Aguiché par les savoirs interdits de Moravec, et souhaitant chasser l’Empereur de Mars, le Fabricator-Général accepta de s’allier avec Horus, s’engageant à aider les traîtres avec toute la technologie à sa disposition.
Lorsque les cryptes furent ouvertes, toutes sortes de connaissances et d’armes mystérieuses interdites qui avaient de toute évidence été souillées par l’influence corruptrice du Chaos furent découvertes à l’intérieur. Ce savoir permettait d’unir des machines avec l’énergie pure du Warp, créant des monstruosités non naturelles et malveillantes d’une époustouflante puissance. Kelbor-Hal et ses alliés mirent sur pied des troupes de Serviteurs et de machines corrompus et se préparèrent à lancer la désolation sur Mars.
De sa Forge d’Olympus Mons, le Fabricator-Général utilisa les millions de kilomètres de câbles de faisceaux de fibres optiques, de champs électriques nébuleux et grésillants, de réseaux sans fil et de conduits hololithiques - qui permettaient à l’information de circuler partout sur Mars et entre les Forges - pour propager des codes corrompus qui se répandirent dans les Forges et les temples de la Planète Rouge. Le code gangrené trouva le point faible de chaque Forge et déclencha une désastreuse cascade de pannes systèmes. Aucun recoin de Mars, ou presque, n’échappa au code corrompu dont l’ambition augmentait à mesure qu’il gagnait du terrain et qui finit par enserrer la planète dans une toile de malveillance toujours plus resserrée.
Les terribles effets de ce code sont trop nombreux à recenser, mais encore de nos jours, cette série de catastrophes meurtrières reste dans les mémoires sous le nom de Massacre des innocents. Nous pouvons évoquer quelques événements marquants qui souillèrent à jamais Mars durant ce massacre. Ainsi, à Sinus Sabaeus, des machines qui tournaient sans interruption depuis plus d’un siècle furent irrémédiablement paralysées et ne devaient plus jamais redémarrer. De même, dans les entrepôts de munitions de Tycho Brahe, une séquence de commandes devenue folle fit monter la température des cuves de prométhéum, provoquant une déflagration catastrophique qui dévasta les niveaux inférieurs des entrepôts, ainsi qu’un ouragan de flammes liquides qui s’épanouit dans le cratère, causant une série d’explosions dévastatrices qui ravagea la totalité des arsenaux, faisant sauter des milliards de tonnes de pièces d’artillerie et de munitions. Évoquons aussi le Mémorial Schiaparelli, une gigantesque pyramide renfermant un trésor de données non encore révélées datant des premiers âges dans lesquels l’Humanité avait commencé à acquérir la maîtrise des sciences ainsi que toutes sortes de sages grimoires recueillis au fil du temps, qui fut infecté par le code corrompu, effaçant vingt mille ans de savoir. Enfin, n’oublions pas les raffineries de produits chimiques de Vastitas Borealis, lorsque les vannes de dépressurisation s’ouvrirent et inondèrent les basses-ruches du bassin polaire septentrional, habitées par les ouvriers, les nuages mortels descendant lentement dans les bas-fonds de la ruche, tuant neuf cent mille personnes. Le code corrompu entreprit ensuite d’assassiner les Astropathes de Medusa Fossae en altérant le mélange gazeux de leurs respirateurs de manière à ce que chacun des Psykers finisse par inhaler du cyanure d’hydrogène pur. En quelques minutes, plus de six mille Astropathes trépassèrent après avoir poussé une plainte d’agonie collective qui fut ressentie jusque sous les voûtes des Cryptes impériales, sous la surface de Terra.
Mars plongea dans un silence absolu, car suite à l’infestation par le code corrompu, la communication à travers le monde et hors de la planète fut gravement perturbée et de nombreuses industries essentielles avaient été sabotées. Une période de confusion générale s’ensuivit, confusion exploitée par le Fabricator-Général et ses alliés pour rassembler leurs forces afin de s’assurer que l’ensemble de Mars soit fermement sous leur domination.
Cela s’avéra plus difficile que prévu. Plusieurs Forges de Mars restèrent relativement peu infectées par le code corrompu, isolées de l’assaut par leur adoption rapide d’une nouvelle technologie de réseau d’information numérique, beaucoup plus sécurisée, appelée Liaison Noosphérique, liée aux expérimentations de la Grande Adepte Koriel Zeth, expérimentation dont il ne reste malheureusement aucune trace et dont la nature restera à jamais un mystère. Parmi ces Forges, se trouvaient ainsi la propre Forge de Zeth, la Cité du Magma, les réacteur du canyon d’Ulysses Fossae d’Ipluvien Maximal et la Forge de Mondus Occulum du Fabricator-Supplétif Zagreus Kane - second hiérarchique du Mechanicum. Ces trois Maîtres de Forge allaient devenir les dirigeants des Technoprêtres restés fidèles à l’Empereur et mener la résistance à la nouvelle organisation de Kelbor-Hal, née de la corruption et de la trahison : le Mechanicum Noir.[6]
Tempestus Contre Mortis
Les Legios Titaniques de Mars étaient, et sont toujours, les plus puissantes forces militaires de la Planète Rouge - et même, aux yeux de beaucoup, de l’Imperium. Leurs allégeance fut toujours âprement disputé par les différents Adeptes du Mechanicum, et à l’heure du conflit civil, ces allégeances étaient plus que nécessaires. Alors qu’il lui manquait encore des prétextes pour déclencher la guerre contre les loyalistes, Kelbor-Hal et ses alliés tentèrent de provoquer les indécis, en recourant à divers actes de sabotage, d’assassinat et d’agression pure et simple. Un exemple de cette tactique fut lorsque la Legio Mortis, allié au Mechanicum Noir, envoya ses Titans provoquer la Legio Tempestus en entrant illégalement sur son territoire pour pousser la fière Legio à ouvrir le feu pour défendre son domaine. Cette tactique échoua, mais mis à jour les allégeances de deux des plus puissantes Legios Titaniques de Mars qui allaient marquer le conflit.[7]
Les Loyalistes se Préparent
En parallèle, Kelbor-Hal envoya Melgator, un membre du Mechanicus possédant une longue carrière comme ambassadeur, rencontrer Koriel Zeth dans la Cité du Magma afin de la rallier à la cause du Mechanicum Noir sous le mensonge que l’Empereur était responsable de la propagation du code corrompu afin de s’emparer totalement de Mars, ainsi - et surtout - pour découvrir comment la Forge de Zeth avait pu échapper à la corruption du dit code. Nous ignorons ce qui s’est dit entre les deux protagonistes, mais quoi qu’il en soit, Koriel Zeth se déclara ennemie de Kelbor-Hal et prépara ses forces à l’inévitable assaut. Elle pouvait compter notamment sur les Chevaliers de la Taranis sous le commandement de ses seigneurs Taymon Verticorda et Caturix ainsi que sur la Legio Tempestus sous le commandement du Princeps Indias Cavalerio.[8]
Mars s'Embrase
Les préparatifs du conflit par les forces renégates restent inconnus, les documents concernant ces traîtres ayant depuis longtemps été expurgé. Ce qui est néanmoins certains, c’est que le premier coup de la guerre civile martienne débuta véritablement lorsque le Fabricator-Général Kelbor-Hal ordonna à la Legio Titanique Magna de frapper la Forge du Magos Mattias Kefra qui était située dans la région de Sinus Sabaeus. Prise par surprise, la Forge de Kefra fut détruite en quelques minutes. Ce fut ensuite au tour de la Forge du Grand Magos Ahotep d’être rasé par une centaine de missiles nucléaires, les champignons atomiques ayant été visibles, dit-on, depuis l’espace. Les Titans en profitèrent pour régler leur querelle, comme aux confins des régions de Lunae Palus et d’Arcadia, lorsque le Princeps Ulriche, des Marcheurs de Mort, lança ses Titans contre la forteresse des Bolts de la Mort de Maxen Vledig, détruisant dix-neuf machines divines au cours de la première heure de combat tandis qu’à Athabasca Valles, les machines de guerre de la Legio Ignatum et des Burning Stars s’entre-tuèrent.
En parallèle, Kelbor-Hal envoya ses troupes composés de Skitarii corrompu par une science hérétique attaquer le cratère qui abritait les Forges d’Ipluvien Maximal, ce dernier parvenant à repousser pendant un temps les traîtres. Il est a noté, que ce fut la première fois que fut enregistré la présence d’armes connus couramment sous le terme de "Machines-Démons", amalgame du savoir du Mechanicum et des sombres pouvoirs du Warp - un blasphème envers l’Omnimessie !
Mais le Mechanicum Noir était actif sur l’ensemble de la planète, propageant l’horreur et la désolation. Dans la région d’Ismenius Lacus, les Forges glaciales qui s’y trouvaient furent prises pour cible par des roquettes contenant une souche mutante du Dévoreur de Vies, les micro-organismes viraux se propageant en tuant en quelques minutes des dizaines de milliers de personne avant que le virus se répandit ensuite dans l’atmosphère et dépeupla totalement les habs ouvrières de Deuteronilus Mensae où vivaient des millions de travailleurs avant de terminer sa propagation vers ceux qui se croyaient à l’abri derrière leurs boucliers de protection hermétiquement scellés. Sept heures après cette attaque bactériologique, quatorze millions de cadavres liquéfiés peuplaient Ismenius Lacus, la plus importante perte en vie humaine lors du Schisme.
Les combats se propagèrent aussi dans l’espace : l’immense chantier naval spatial qui encerclait la Planète Rouge fut secoué d’explosions et ravagé par les affrontements. Les factions loyales à Terra et celles partisanes d’Horus se massacrèrent collectivement, les vaisseaux du Mechanicum s’affrontant dans l’ombre de l’Anneau de Fer. L’épave incendiée du Mechanicum Gloriam, dont les réacteurs avaient été détruits lorsqu’il avait tenté d’échapper à une petite meute de frégates qui l’avaient pris en chasse en orbite basse, plongea comme une pierre vers la basilique du Saint Algorithme, à Cydonia Mensae, tuant les Technothéologiens et ravageant ses millions de kilomètres carrés de terrain et des milliards de prêtres dévoués. De nos jours, la chute du Mechanicum Gloriam apparaît toujours sur la surface de Mars, sous la forme du plus récent et du plus profond de tous les cratères d’impact, défigurant le visage de la Planète Rouge.
En plus des pertes humaines, la guerre civile provoqua la disparition d’immenses bibliothèques, du savoir des Adeptes dont la science et les immenses compétences avaient permis à la race humaine de se libérer de sa planète natale. Le Mechanicum régressa ainsi en terme de science et de savoir, et ne s’en est toujours pas remis malgré les millénaires passés.[9]
L'Assaut des Imperial Fists
Sur Terra, apprenant la rébellion qui s’était déclenché sur Mars grâce à Ipluvien Maximal, et encore sous le choc de la révélation de la trahison d’Horus et de l’Atrocité de Isstvan III, Malcador le Sigillite demanda à Rogal Dorn de reprendre la Planète Rouge. Dorn ordonna à son Premier Capitaine, Sigismund et au Capitaine Camba-Diaz de mener une force composée de quatre Compagnies de la VIIe Légion et de troupes auxiliaires de l’Armée Impériale pour sécuriser en priorité Mondus Occulum et Mondus Gamma - forges qui produisaient la plus grande partie des armures et des armes de l’Astartes.
Les Compagnies de Sigismund se posèrent à Mondus Occulum, principale productrice de matériel pour les Legiones Astartes et furent accueilli avec soulagement par Zagreus Kane qui les aida à assurer un transfert aussi organisé que possible des productions de la Forge vers les vaisseaux qui attendaient en orbite.
Mais les Imperial Fists commandés par Camba-Diaz connurent moins de chance à Mondus Gamma, Forge allié au Mechanicum Noir. Les Astartes durent batailler pour prendre le contrôle d’une partie de la Forge, mais finirent par être repoussé vers l’astroport, subissant de très lourdes pertes.
Conscient qu’il ne pourra conquérir Mondus Gamma ni tenir Mondus Occulum face aux armées du Mechanicum Noir, Sigismund ordonna de s’emparer d’une grande quantité de matériels tactiques pour les renvoyer sur Terra, expédiant plus de douze mille Armures Mark IV et deux fois plus d’armes.
Face à d’importantes troupes Skitarii ennemies et plus de soixante Titans de deux Legios Titaniques arrivant pour détruire la Forge de Mondus Occulum, le Premier Capitaine de la VIIe Légion ordonna la retraite générale malgré les protestations de Kane, désespéré de voir sa Forge tomber et par l’abandon de fait de Koriel Zeth et de Ipluvien Maximal à leur sort. Zagreus Kane, devenu aux yeux de Terra le nouveau Fabricator-Général, et le reste des loyalistes martiens partirent en exil sur Terra avec les Imperial Fists.
Avec la perte de Mondus Occulum, les Astartes partisans de l’Empereur perdirent toute chance de remplacer les armures et matériel des Astartes durant tout le reste de l’Hérésie.[10]
La Mort de l'Innocence
- « Un crâne rouge sang, auréolé de fer barbelé - les dents du rouage grinceront et étincelleront, se déchirant elles-mêmes. »
- - Déclaration finale de l’Astropathe [EXPURGÉ] du Chœur de Luna, 778004.M31.
005.M31
Tout a commencé par un silence.
Un silence terrible et accablant qui recouvrait la planète rouge et l’isolait entièrement du système solaire, laissant à l’Imperium peu d’indices sur les horreurs qui se déroulaient à sa surface. Sous ce voile, le Mechanicum qui avait prêté serment au Fabricator-Général et, à travers lui, à Horus, entreprirent une grande purge sanglante. Tous ceux qui refusaient de plier le genou devant le Maître de Guerre, qu’ils soient Hauts Magos ou simples Techno-Adeptes, furent brisés, certains tués par la lame d’un assassin, d’autres abattus par leurs propres serviteurs corrompus. Seule une poignée d’entre eux a échappé à la colère calculée du Fabricator Général Kelbor-Hal, ceux parmi les Magos dont les serviteurs sont restés loyaux et dont la puissance était suffisante pour tenir en échec n’importe quel assaut.
Le linceul de Codes Corrompus que Kelbor-Hal avait libéré cacha sa trahison pendant un certain temps, ses vrilles s’étendant à travers le réseau d’avant-postes du Mechanicum dans le système solaire, mais cela ne pouvait pas durer. Des signaux Vox frénétiques en provenance de Vénus furent la première alarme, marquant la mort des stations de contrôle climatique dans la haute atmosphère de ce monde. Ces avant-postes isolés du Mechanicum sont tombés du ciel tandis que les Technoprêtres qui s’y trouvaient s’entretuaient dans une fureur schismatique. Ce désastre fut suivi d’une avalanche de signaux de détresse en provenance de Sol, les adeptes de Mars se retournant les uns contre les autres avec une fureur soudaine et inattendue. Le Code Corrompu s’étendit jusqu’aux confins du système, où les stations de défense gelées disséminées dans la Ceinture de Kuiper se livrèrent à leur propre et brève guerre civile à coups de faisceaux de particules et de missiles guidés par des Servitors.
Au centre de cette toile de désastre se trouvait l’orbe rouge et silencieux de Mars. Toujours pragmatique, Rogal Dorn, le Sénéchal de Terra, ordonna la destruction de toutes les liaisons de données avec la planète rouge. Des unités de Destoyers Imperial Fists vêtus de noir rasèrent les modules de données et tuèrent les Technoprêtres qui s’y trouvaient, mettant ainsi fin à toutes les tentatives d’infiltration du Palais Impérial par les Codes Corrompus, un prix terrible à payés en vies humaines. Il avait appris que, alors que le chaos régnait dans le Système Sol, Horus avait hissé les drapeaux de la rébellion sur la lointaine Isstvan, et il ne pouvait que supposer que Mars avait succombé à la même folie et devait subir la même mesure de la colère de l’Empereur. Cependant, comme la majorité des légions loyalistes qui pouvaient être rassemblées étaient engagées dans la Flotte de Représailles d’Isstvan, Dorn n’avait plus grand-chose à envoyer sur Mars.
Au total, il ne pouvait envoyer que quatre compagnies de ses propres Imperial Fists, les seuls guerriers en qui il pouvait avoir une confiance implicite face à la trahison de son frère, ainsi que des troupes de soutien de l’Auxilia Solar. Enfin, trois douzaines de membres de la garde de l’Empereur, la Legio Custodes, sont venus compléter la force. Ces guerriers avaient été désignés par Malcador de la Cour impériale pour témoigner du sort qui avait frappé le foyer du Mechanicum, et pour symboliser l’autorité de l’Empereur, tant pour les serviteurs loyaux que pour les rebelles.
À la tête de cette force d’intervention, Dorn a placé deux de ses commandants les plus fidèles - le premier Capitaine Sigismund et le guerrier vétéran Camba Diaz. Réputé, même parmi les stoïques Imperial Fists, pour être un guerrier peu loquace et aux actions mesurées, Camba Diaz devait servir à tempérer l’infâme colère de Sigismund, qui portait le mandat de commandement au nom de Dorn. Leurs ordres étaient simples : prendre leurs guerriers et sécuriser les principaux sites de production sur Mars. Une fois la tête de pont assurée, ils devaient évaluer la situation et, si possible, passer à l’attaque pour reprendre la planète.[11]
Le Domaine de la Guerre
Voici un compte-rendu complet des forces envoyées par Dorn sur Mars en 005.M31. - Quatre compagnies des Imperial Fists (divisées en deux forces de combat commandées par les Capitaines Sigismund et Diaz). - Une force ad hoc de la Legio Custodes (comptant seulement 32 guerriers, cette force a souvent été omise dans les documents historiques contemporains. D’après les registres restreints des Archives Impériales, cette force était sous le commandement nominal du Capitaine-Bouclier, Sola Morvae Arcas). - Treize sous-cohortes des "Béliers de Saturne" (issues des 1e et 9e cohortes de l’Auxilia Solar, les "Béliers de Saturne", et placées sous le commandement général de la Maréchale-Légate, Mera Devallis). - Quatre sous-cohortes de Grenadiers Jovien (issus de la 19e cohorte de l’Auxilia Solar, la "Nova Cramoisie", commandée par le Maréchal Serban Oachar). |
Aucun vaisseau ne s’élèvera de l’orbite de Mars pour barrer le passage à la force d’intervention qui s’approche, car tout ce qui reste au-dessus de la planète rouge n’est qu’une épave brisée. L’Anneau de Fer, le vaste chantier naval qui encerclait Mars comme une ceinture, était en ruines et plusieurs de ses sections étaient enveloppées de flammes de Phosphex vacillantes qui brûlaient même dans le vide. Les quelques vaisseaux du Mechanicum encore capables de combattre avançaient lentement vers des refuges situés aux confins du système, et ne prêtaient guère attention aux vaisseaux impériaux qui s’approchaient et prenaient position en orbite haute au-dessus de la région entourant Olympus Mons. D’en haut, les guerriers de l’Empereur pouvaient voir que la planète rouge elle-même portait les cicatrices de la bataille, fraîches et terribles, sur son visage.
Des ruines fumantes se dressaient sur les plaines rouges de Mars, témoignant silencieusement de la férocité de la lutte menée, sous le regard des commandants impériaux. Dans le vaste cratère de Cassini, là où s’élevaient autrefois les grands chantiers du Haut Magos Ahotep, il n’y avait plus qu’une mer de feu nucléaire et les Temples-Forge de l’Ismenius Lacus étaient infestés par une souche tordue du Virus Dévoreur de Vie. Des Legios entières de Titans marchaient, se battaient et mouraient, et des millions de guerriers étaient déjà engagés dans la bataille - une force armée tellement supérieure à celle que Sigismund et Diaz avaient apportés que toute tentative de reprendre Mars dans son intégralité était vouée à l’échec.
Cependant, Sigismund, toujours belliqueux face à l’ennemi, n’accepte pas un retrait immédiat. Lors d’un conseil privé avec Camba Diaz et Arcas de la Garde, il dénonce la perfidie de ceux qui défient l’Empereur et son impuissance face à leur trahison. Arcas, dont le devoir les obligeait à protéger la personne de l’Empereur et non les domaines du Mechanicum, regarda la rage du Space Marine avec indifférence, mais Camba Diaz, imperturbable face à la fureur de son frère, proposa un moyen par lequel ils pourraient accomplir les ordres de Dorn et assouvir leur honneur à tous les deux. Partout dans les vaisseaux de leur petit escadron, les guerriers se précipitèrent vers leurs aéronefs, chacun se préparant au combat, car personne ne savait ce qui les attendait à la surface de Mars après la tragédie qui l’avait frappée.
Quelques heures après que l’ordre de largage ait été donné, les vaisseaux d’assaut firent irruption à travers les nuages chargés de cendres qui planaient sur le paysage martien. La première vague de vaisseaux portait tous l’emblème jaune des Imperial Fists, car Sigismund avait insisté pour qu’il soit le premier à débarquer. Deux compagnies entières des meilleurs guerriers de Dorn, la plupart vêtus d’encombrantes Armures Terminator, furent dégorgées par des Stormbirds aux abords de Mondus Occulum, la cité du Fabricator Locum Kane. Incertains de la loyauté du Magos Kane, les Imperial Fists se sont déployés en formation de combat avec Sigismund à leur tête, bannières déployées pour que tout le monde puisse voir leur allégeance.
Si Rogal Dorn plaçait la sécurité du système Sol et de son maître l’Empereur au-dessus de toute autre préoccupation, il y avait un butin sur Mars qu’il convoitait. Dans les Temples-Forge de Mondus Gamma et Mondus Occulum reposait une série complète d’Armures Énergétiques Mk VI, destinées aux guerriers des Legiones Astartes en première ligne dans toute la galaxie et désormais indispensables pour approvisionner les Légions restées loyales. Plus précieux encore, et secret connu seulement de Malcador, Dorn et des deux commandants de terrain, était la présence du modèle de conception du prototype d’Armure Énergétique Mk VII stocké dans les banques de Cogitateurs de la cité de Mondus Occulum du Fabricator Locum Kane. Pour ces trésors, Dorn était prêt à risquer la vie de ses guerriers et la sécurité du Système Sol, car au fond de lui, il craignait qu’Horus ne succombe pas à la flotte qu’il avait envoyée au nord. Il savait que cette guerre ne serait pas simple et qu’il aurait besoin de toutes les armes et de tous les atouts pour préserver l’Imperium qu’il avait construit au prix de son sang. |
Alors que Sigismund attendait la réponse de Kane, Camba Diaz avait déjà reçu la sienne. Sur Mondus Gamma, le Magos Lukas Chrom avait annoncé sa fidélité à coup de canon, un véritable blizzard de faisceaux d’énergie fauchant le premier vaisseau de débarquement à s’approcher de son Temple-Forge. Le Capitaine Diaz détourna son vaisseau vers les hautes plaines du Solis Planum, le guerrier prudent hésitant à lancer ses effectifs limités à l’assaut des défenses d’un ennemi inconnu. Le débarquement à Ipluvien Maximal se déroula encore plus mal, car ce Temple-Forge était déjà assiégé et les Béliers de Saturne engagés dans l’assaut ne savaient pas quelles forces étaient amies et lesquelles étaient ennemies. Une bataille meurtrière à bout portant a éclaté au pied des murs du Temple-Forge, et les Auxilia Solar ont dû se défendre de tous côtés pendant plus d’une heure avant de pouvoir établir qu’Ipluvien Maximal et ses défenseurs se battaient pour l’Empereur.
Pendant une heure, Sigismund a écouté les signaux codés sur son Vox, traçant le flux de la bataille alors que la pénombre du soir grandissait autour de lui. Une fois ses alliés engagés dans la bataille, il mit en place ses propres troupes. Les Terminators dotés de Boucliers Tempête volumineux se mirent en marche pour se préparer à l’assaut et un trio de Dreadnoughts Léviathan se prépara à l’exercice du siège, tandis que les troupes moins nombreuses prenaient position à l’arrière. Avec la terrifiante efficacité qui caractérisait les Imperial Fists, les rangs se resserrèrent et se mirent en formation, les guerriers se déplaçant presque comme un seul homme, Sigismund s’apprêtant à leur donner l’ordre de combattre. Puis les portes de Mondus Occulum s’ouvrirent.[14]
Les Portes de l’Enfer
De l’autre côté du Noctis Labyrinthus, Camba Diaz continue le combat. Son premier débarquement ayant été repoussé, il n’avait pas l’intention de mener un assaut précipité ou mal planifié, mais comptait plutôt sur une stratégie minutieuse pour vaincre les défenses de l’Archimagos Chrom. Les Escouades d’Éclaireurs des Imperial Fists, dont l’héraldique jaune était noyée dans la poussière martienne rouge, ouvrirent le feu à partir de positions soigneusement choisies afin d’épingler les défenseurs sur les murs de Mondus Gamma. Les furieuses salves de Fulgurants n’ont pas endommagé les fortifications, mais ont abattu tous les Techno-Esclaves assez fous pour riposter, et ont couvert les équipes d’armes lourdes lorsqu’elles ont pris position. Une fois en place, les guerriers Imperial Fists équipés de Lance-Missiles et de Canons Laser tirèrent avec précision sur des tours d’artillerie soigneusement sélectionnées, ouvrant une faille petite mais critique dans les champs de tir superposés des défenses orbitales des défenseurs.
En l’espace de quelques instants, le ciel nocturne au-dessus de Mondus Gamma s’est embrasé, tandis qu’une centaine de Modules d’Atterrissage perforaient les nuages et s’enfonçaient dans la brèche ouverte dans les fortifications de la ville. S’écrasant dans l’enceinte extérieure du district oriental de Mondus Gamma, les modules dégorgèrent une compagnie complète d’Imperial Fists aguerris, un ost des meilleurs guerriers de l’Imperium prêts au combat. Des volées de Bolts à masse réactives déchiraient les Techno-Esclaves et les Automates Vorax à bout portant, réduisant en miettes les armures légères de ces troupes. Les Automates Domitar plus lourds représentaient une menace plus sérieuse, leur blindage en Céramite étant à l’épreuve des armes légères, mais leur mobilité limitée les laissait isolés tandis que les Imperial Fists se lançaient à l’assaut d’objectifs clés dans le district oriental.
La première à tomber fut la porte du mur extérieur, dont les portes blindées furent arrachées de leurs gonds par des Charges à Fusion avant que Camba Diaz ne mène les guerriers du débarquement initial au combat contre la masse de Techno-Esclaves qui attendaient à l’intérieur des murs. En second lieu, il y avait une série de macro-entrepôts le long de la bordure intérieure du district, de vastes structures remplies de conteneurs blindés qui constituaient des champs de bataille brutaux. Dans ces murs caverneux, les petites unités de Space Marines disposaient d’un avantage décisif sur les Automates Thanatar, capables de déborder et de confondre les programmes de combat limités de l’ennemi. De plus, ces immenses entrepôts étaient remplis de matériel destiné à grossir les rangs d’Horus, et les Imperial Fists n’ont pas tardé à retourner ces armes contre l’ennemi. En effet, la troisième cible à tomber, le relais de commandement des automates du district, l’a été sous les coups d’un escadron de chars de siège Vindicator aux couleurs vertes, dont l’équipage était désormais composé de guerriers Imperial Fists. Les chars ont détruit les fondations de la tour et empêché le commandant des Technoprêtres de mettre à jour les engrammes de contrôle de leurs automates.
En l’espace de quelques heures, Camba Diaz a franchi les murs de Mondus Gamma et pris le contrôle des districts orientaux. Les forces de défense du Mechanicum traître se repliaient, mortes ou rendues inopérantes, et ses guerriers s’étaient emparés d’un vaste trésor de munitions et de véhicules blindés, dont beaucoup avaient été immédiatement mis à contribution. Alors que le combat entrait dans une phase d’accalmie, le Capitaine Diaz ordonna aux Auxilia Solar de commencer leur débarquement et chargea d’autres guerriers de récupérer le matériel qu’il avait saisi à l’ennemi. À Mondus Gamma, il semble que les ordres de Dorn puissent être mis en pratique, qu’une victoire puisse être remportée sur le sol de Mars.[16]
De Sombres Présages
Alors que Camba Diaz se battait dans les murs de Mondus Gamma, Sigismund se tenait dans les couloirs de Mondus Occulum. Il n’a pas livré de grande bataille, mais a découvert que le Magos Kane était fermement attaché à l’Empereur et qu’il avait été invité dans la cité en tant qu’hôte d’honneur. Mondus Occulum avait connu peu de batailles depuis que le Code Corrompu avait rendu Mars silencieuse, la cité de Kane semblant épargnée par les ravages de la guerre dans un but inconnu. Celle-ci avait pris fin avec l’arrivée des guerriers de Sigismund, et les cadres de Myrmidons qui faisaient la renommée de Mondus Occulum subissaient désormais des attaques sporadiques tout au long du périmètre. Alors même que Sigismund et Kane tenaient conseil ensemble, ils reçurent des rapports faisant état d’explosions dans les raffineries extérieures, à l’autre bout de la cité, à la suite des attaques précédentes.
Les Automates de Bataille du Mondus Occulum n’étant pas adaptés aux changements rapides de tactique et de déploiement, Sigismund dirigea lui-même une centaine de ses Space Marines pour sécuriser le flanc de la cité. S’attendant à rencontrer une horde de Techno-Esclaves dont les armes ne représenteraient qu’une faible menace pour les Terminators des Space Marines lourdement blindés, Sigismund s’est lancé dans un assaut audacieux. Cependant, cette attaque échoua lorsque ses guerriers furent stoppés par les tirs précis des Bolters Némésis. Les Loyalistes échangèrent des coups de feu avec un ennemi qui leur était égal en termes de compétences et d’équipement, vêtu d’une Armure Énergétique bleu terne marquée du symbole d’une hydre - l’Alpha Legion. Ces guerriers auraient dû être leurs frères, car leur Primarque avait rejoint la Flotte de Représailles d’Isstvan que Dorn avait envoyée, et pourtant ils prenaient les armes contre les Imperial Fists sans hésiter.
Choqués au plus haut point, Sigismund et ses guerriers faiblirent un bref instant, pris sous le feu de tirs provenant de multiples angles, le sang de leurs compagnons Imperial Fists se répandant à présent sur la terre rouge martienne. Réveillé par la fureur, Sigismund fonça, furieux que des Space Marines osent entrer en guerre contre leur Empereur, ses gardes du corps tentant de le protéger avec leurs propres corps. Les tireurs d’élite de l’Alpha Legion, l’ayant attiré à découvert, prirent l’avantage et auraient pu tuer le Capitaine des Imperial Fists sans l’intervention d’une cohorte de Thallax de Kane, les cyborgs s’élançant à travers le paysage industriel enchevêtré avec une précision impossible pour déborder les traîtres. Pris en tenaille entre les tirs des Canons à Foudre des Thallax et la charge téméraire de Sigismund, l’Alpha Legion comprit qu’elle avait perdu l’avantage et abandonna sa position.
Lorsque Sigismund et ses hommes arrivèrent, il ne restait plus que des douilles et des traces d’explosion pour témoigner de la présence de l’ennemi. La cité était sécurisée, mais les Imperial Fists savaient pertinemment que l’Alpha Legion reviendrait et Sigismund craignait pour ses frères de la lointaine Isstvan - car si Alpharius s’était engagé auprès d’Horus, combien d’autres Primarques pouvaient être dans l’erreur ? Le devoir étant le seul remède à son inquiétude, il retourna auprès du Fabricator Locum Kane pour lui annoncer la sinistre nouvelle. En réponse, le loyal Archimagos mit en place toutes les défenses de sa cité pour protéger les forces impériales des effets du Code Corrompu et réveilla toute la puissance de son Taghmata, des rangs entiers d’Automates de Bataille silencieux et de chars ouvragés sortis de leur sommeil artificiel. Ces redoutables moyens de combat furent mis à la disposition de l’émissaire de Dorn pour la protection de Mondus Occulum, car si la flotte d’Isstvan avait échoué, les trésors de la cité seraient encore plus vitaux que Dorn ne l’avait d’abord cru.[17]
L'Œil du Cyclone
L’ancienne rancune entre les habitants des sphères Saturnienne et Jovienne est légendaire. Tous deux sont des peuples fiers et indépendants, tous deux ont une longue tradition de bravoure martiale et d’expertise dans la guerre spatial, mais seul le peuple de Saturne a été honoré par l’Empereur et son royaume. C’est un sujet de discorde entre ceux qui auraient dû être des alliés fidèles et peu de généraux autorisent les guerriers de Saturne et de Jupiter à servir côte à côte, de peur qu’un conflit fratricide n’éclate au beau milieu de la bataille. La rancune remonte aux derniers jours de la Longue Nuit, à la veille de la Grande Croisade dans la galaxie. Alors que l’Empereur étendait sa domination sur Sol et amenait ses guerriers sur les mondes extérieurs du système, il arriva d’abord sur Jupiter, où les guerriers Joviens opposèrent une résistance acharnée à ses Space Marines. L’entêtement des Joviens fut tel que Jupiter resta un champ de bataille pendant des années, tandis que Saturne ne connut que quelques batailles avant que les osts Saturniens ne voient la futilité de la résistance et ne plient le genou. Saturne et ses guerriers seraient célébrés pour leur habileté, l’ancien modèle des Hoplites du Vide qui avait évolué sur Jupiter et Saturne étant baptisé "Saturnien" en leur honneur et leur valant l’inimitié de leurs voisins qui prétendaient qu’il avait vu le jour sur Jupiter. Même à l’époque de l’Hérésie d’Horus, près de deux siècles après l’Unification de Sol, la querelle se poursuit, car Jupiter et Saturne fournissent tous deux des guerriers à l’Auxilia Solar. Alors que les Béliers Saturniens ont acquis une réputation de dignité et de bravoure stoïque sous le feu, les Grenadiers Joviens sont tristement célèbres pour leur tempérament fougueux et leurs charges vaniteuses. Le fait que Dorn ait choisi d’inclure à la fois des Joviens et des Saturniens est peut-être emblématique du désespoir des forces impériales envoyées sur Mars, même si les commandants des Imperial Fists ont pris soin de les affecter à des zones de largage différentes. |
Tandis que Kane et Sigismund passaient en revue l’armée avec laquelle ils allaient défendre l’emprise de l’Empereur sur Mars, le Capitaine Diaz faisait le point sur ses propres troupes. Il avait pris pied dans les murs de Mondus Gamma, mais au prix de vies humaines qu’il ne pouvait se permettre. Sur les deux compagnies qu’il avait débarquées, la dixième était maintenant perdue - près de deux cents Space Marines morts et une poignée de blessés. Les armes des guerriers du Mechanicum étaient telles que la moindre blessure était fatale, leurs canons expulsant des Bolts de flammes noires qui transperçaient les armures avec une fureur silencieuse, ou des jets de radiations suffisamment puissants pour faire pourrir la chair d’un Space Marine à l’intérieur même de son armure. La victoire sur Mondus Gamma était à portée de main, mais il faudrait plus de troupes pour consolider les gains que les Space Marines pourraient obtenir, et Camba Diaz engagea donc les dernières réserves de la force opérationnelle sur sa position.
Quarante mille guerriers des Grenadiers Joviens, organisés selon le modèle Auxilia Solar rendu célèbre par leurs anciens rivaux, les Béliers de Saturne, s’étaient posés à quatre-vingts kilomètres des murs de Mondus Gamma. Leurs engins lourds ne pouvaient pas risquer les canons asservis par les Serviteurs encore actifs sur Mondus Gamma, laissant l’infanterie se rassembler dans le Solis Planum, débarquant l’équipement lourd et formant leur Tercio avant de marcher à l’aide du Capitaine Diaz. Les Space Marines devraient rester seuls jusqu’à leur arrivée, mais Camba Diaz n’avait pas l’intention d’attendre sans rien faire que les Traîtres se remettent de leur premier assaut. Prenant ses guerriers d’élite, des Éclaireurs Imperial Fists dotés d’une variété d’Armes à Fusion mortelles capables de consumer même les armures en Céramite les plus denses, le Capitaine Diaz se mit en route pour gagner du temps et permettre à ses alliés de se rassembler.
Après avoir pris la mesure de son ennemi, le capitaine Diaz choisit ses cibles non pas pour leur valeur tactique, mais pour désorienter et distraire les algorithmes de combat limités des Automates de Lukas Chrom. À la jonction de transit 993G, Camba Diaz et cinquante Space Marines, à bord d’une paire de transports lourds Mastodon portant encore les couleurs des Sons of Horus, ont jeté la petite garnison de Techno-Esclaves dans un bref massacre à sens unique. Les Imperial Fists ont ensuite maintenu leur position pendant une demi-heure, alors que les protocoles de défense automatisés dirigeaient contre eux des patrouilles disparates d’Automates de Bataille Castellax et Vorax.
Ces guerriers de métal insensibles furent lancés contre les lignes de Space Marines, quelques-uns à la fois, pas plus d’une douzaine de gros automates par attaque. Bien qu’en infériorité numérique, les cohortes d’acier du Mechanicum firent tout de même des victimes, car seuls les tirs de Fusion ou les Lames Énergétiques parvenaient à percer avec certitude leur enveloppe de Céramite. Camba Diaz lui-même fut blessé par le Mortier à Plasma d’un imposant Automate Thanatar avant qu’il ne puisse lui sectionner les jambes et que ses guerriers ne l’achèvent à coups d’Armes Combinées. Avec le temps acheté dans le sang, les Imperial Fists ont piégé la jonction avec des Bombes à Fusion, la détruisant et paralysant la capacité des défenseurs à déployer leurs blindés lourds. Ce n’était là qu’une des dizaines d’attaques distinctes menées par les guerriers de Camba Diaz, mais toutes n’allaient pas se dérouler aussi bien. Pris en flagrant délit de sabotage de l’une des nombreuses centrales électriques auxiliaires, deux douzaines d’Imperial Fists furent submergés par une horde de Serviteurs de Combat modifiés, le Centurion qui les commandait choisissant de s’immoler lui-même et de détruire la centrale électrique alors que les armes de ses troupes épuisaient leurs munitions et que les Imperial Fists étaient débordés.
Ces morts ne furent pas vaines, car la stratégie de Camba Diaz avait plongé les défenseurs dans le chaos. Même si ses petites forces étaient largement supérieures en nombre, les ost des Automates de Bataille et des Techno-Esclaves s’avérèrent incapables de contrer ses attaques imprévisibles, car même si leurs armes étaient à la hauteur de n’importe quelle munition portée par les troupes de Diaz, ils ne pouvaient pas les utiliser en nombre suffisant pour stopper les Imperial Fists. La majeure partie de la force de Camba Diaz restait encore dans le district oriental et n’avait vu que des combats sporadiques, tenant facilement les dépôts de munitions dont ils s’étaient emparés. Au milieu des ruines d’un autre nexus de Cogitateurs, il semblait à Camba Diaz que la victoire sur Mars était peut-être encore à portée de main.[19]
Une Tempête à l’Horizon
À Mondus Occulum, les Taghmas de Kane, désormais mobilisés pour la guerre dans leur totalité, ne firent face qu’à des assauts désordonnés. Des meutes de Techno-Esclaves désorganisés ont émergé des tempêtes hurlantes qui balayaient les terres désolées autour de Mondus Occulum pour se jeter sur les défenses de la cité avec un abandon suicidaire. Les bandes de Myrmidons portant l’emblème de Kane les déchiquetèrent avec les tirs de leurs batteries de canons, les rares qui parvinrent à atteindre les murs de la cité furent abattus par des Haches Énergétiques si grandes que seuls les Myrmidons améliorés pouvaient les manier, les Technoprêtres de Bataille étant parmi les rares serviteurs de Kane à accueillir la guerre maintenant qu’elle était arrivée. Pourtant, malgré la colère des Myrmidons, ces escarmouches et ces massacres n’étaient pas une véritable guerre et ne représentaient pas une menace réelle pour Mondus Occulum.
C’était comme si les forces traîtresses avaient été abandonnées par la volonté de leurs créateurs et laissées à elles-mêmes. Ni Kelbor-Hal, ni Lukas Chrom n’avaient adressé la moindre parole, ni la moindre menace, ni la moindre demande de reddition, et seuls les plus petits de leurs serviteurs avaient été libérés pour poursuivre leur guerre de trahison. Aucun des Loyalistes ne pouvait douter qu’une grande œuvre les avait attirés et que son but était très probablement leur destruction. Malgré cette menace, les forges de Mondus Occulum n’ont pas cessé de fonctionner alors que la bataille faisait rage à ses portes, et de ses factoria est sortie une marée ininterrompue d’armes et de machines de guerre destinées à être utilisées par les Legiones Astartes. Kane, toujours un homme de parole, n’accepterait aucun compromis dans ses obligations envers Dorn et l’Imperium. En tant qu’adepte du Culte Mechanicus, il avait l’intention d’utiliser chaque seconde au maximum, se battant non pas avec des Bolts et des lames, mais avec des manufactures et des codes de script.
Dix-huit heures s’écoulèrent, le grondement des fours et des usines noyant le bruit sporadique des canons et des missiles. Sigismund attendait impatiemment, partagé entre son désir de combattre les Traîtres et ses ordres de défendre la cité, jusqu’à ce que certains rapports filtrés par la Noosphère locale attirent son attention. Des captures d’images vacillantes et brouillées montraient de vastes armées de Techno-Esclaves se battant le long du périmètre de la cité, tandis que de vastes ombres se profilaient au loin, et parmi les escarmouches tentaculaires, on apercevait brièvement des armures bleues. Sigismund n’avait que faire des simples fantassins du Mechanicum ou des ombres vagues, mais sa fierté ne lui permettait pas d’ignorer la moindre chance de mettre l’Alpha Legion au pas. Rassemblant ses guerriers, il laissa Kane s’occuper des horaires de production et se lança dans la bataille.
À la limite ouest de Mondus Occulum, Sigismund et ses guerriers trouvèrent les défenses en plein chaos, les manipules de Gardiens Castellax de Kane avaient été éliminés par des frappes de précision et le périmètre extérieur avait été percé. Une horde de Techno-Esclaves misérables et d’Automata Vorax ensablés déferlait dans l’enceinte de la cité, des cohortes désespérées de Techno-Esclaves loyalistes se distinguant dans la masse des griffes métalliques en mouvement par l’éclat bleu actinique de leurs Fusils à Foudre alors qu’ils s’efforçaient de repousser l’ennemi. Menant ses guerriers au cœur de la bataille, Sigismund et sa phalange de Terminators résolus firent correspondre la puissance des lames et des jets de plasma avec l’artisanat des Magos traîtres et démontrèrent la puissance des Legiones Astartes. Cependant, pour chaque malheureux neuro-esclave qu’ils abattaient, deux autres s’avançaient pour faire face aux Imperial Fists - contrairement aux attaques précédentes, il ne s’agissait pas d’un raid aveugle, mais d’un assaut de grande envergure.
Au milieu de la mêlée, Sigismund ne trouva aucune bataille honorable, seulement un massacre sans fin et abrutissant, alors que les derniers automates et guerriers neuro-esclaves étaient abattus. Les créatures sans cervelle se battaient avec une monotonie abrutissante, ne cessant jamais le combat mais ne faisant pas le poids face aux compétences féroces des Legiones Astartes. L’Alpha Legion avait depuis longtemps gagné l’intérieur de la cité, laissant la masse de traîtres du Mechanicum retarder toute poursuite, brandissant le devoir comme une arme pour coincer Sigismund aux murs brisés du Mondus Occulum. Si les Imperial Fists se retiraient à la recherche des fils d’Alpharius, la cité de Kane pourrait s’avérer impossible à tenir, obligeant Sigismund et ses frères à tenir la horde à distance jusqu’à ce que les Myrmidons arrivent pour briser l’attaque avec leurs armes lourdes. Pendant une heure, ils se sont battus et n’ont perdu qu’une douzaine d’hommes en échange de centaines d’ennemis, puis le vent a tourné.
Un grondement soudain se fit entendre au loin, mais il ne s’agissait pas des canons des Technoprêtres de Kane, et une explosion brutale déchira une escouade entière de Huscarls Imperial Fists en Armure Terminator. Les ombres qui se profilaient à l’horizon, qui n’étaient plus masquées par la tempête ou les interférences du Code Corrompu, se révélèrent être les immenses Titans de guerre de la Legio Mortis. Encore distants de plusieurs kilomètres de la cité, ils pouvaient faire pleuvoir des tirs mortels sur les défenseurs, qui ne disposaient d’aucune arme ou machine de guerre capable de rivaliser avec la puissance écrasante des Titans. Sigismund n’éprouva aucune crainte à leur approche, mais il reçut un coup amer dans son orgueil en constatant qu’il ne pouvait même pas espérer retarder l’approche des Titans, ni tenir Mondus Occulum contre eux. Les Imperial Fists se replièrent sur les Temples-Forge au cœur de la cité, le rugissement de leurs Combi-Bolters marquant leur passage, afin d’annoncer au Fabricator Locum Kane que sa cité était condamnée.[20]
La Bête Déchaînée
Tous les récits historiques sur les premières expéditions des Imperial Fists sur Mars ont toujours mis l’accent sur les combats de Mondus Gamma et Mondus Occulum. Peu d’érudits se sont penchés sur le carnage qui s’est déroulé à Ipluvien Maximal, pourtant emblématique à bien des égards de la guerre pour Mars - un massacre chaotique et totalement futile qui n’a eu pratiquement aucun effet stratégique sur la guerre en cours. Alors que les Space Marines ont mené des combats limités sur Mondus Gamma et Mondus Occulum, les Béliers Saturnien d’Ipluvien Maximal ont subi de plein fouet la colère du Fabricator-Général. Des vastes complexes de forge de l’Olympus Mons sortit une telle marée de Techno-Esclaves et d’automates de combat que les plaines de Mars n’étaient plus rouges, mais une mer de fer sombre. Les défenseurs d’Ipluvien Maximal ont d’abord considéré les Auxilia Solar comme des ennemis, et bien qu’ils aient évité une bataille ouverte avec eux, ils se sont retrouvés à l’extérieur des murs de la ville lorsque le véritable ennemi est arrivé. Les volées de tirs lasers, qui caractérisent la discipline stoïque des régiments de l’Auxilia, leur ont permis de résister aux premières vagues, mais au fur et à mesure que la bataille avançait, les munitions ont commencé à manquer, les réserves limitées des Auxilia ayant été épuisées par le nombre de leurs adversaires. La dernière communication confirmée des forces impériales à Ipluvien Maximal arriva alors même que Sigismund voyait approcher la fin de Mondus Occulum. Il s’agissait d’une courte salve de Vox très dégradée, dont le code d’identification était celui de la Maréchale-Légate Devallis, ce qui se traduisait par : « Les munitions sont presque épuisées, tous les Tercios ont subi de lourdes pertes. Notre position est intenable sans soutien - j’attaque avec toutes les forces disponibles… ». Bien que Sigismund et Kane aient tous deux tenté de contacter les Béliers via Vox et liaison noosphérique, ils ne recevraient aucune réponse. Ipluvien Maximal était tombé. |
Alors que les Titans planaient sur Mondus Occulum, Camba Diaz s’est retrouvé face à une menace tout aussi terrible. Lukas Chrom avait révélé le travail qui l’avait éloigné du champ de bataille et libéré une horde de monstruosités tordues dans ses propres salles, des géants de métal qui ressemblaient à des Automates Castellax et Vorax, mais qui étaient mus par une nouvelle intelligence affamée et vicieuse. Ils ne se battaient pas du tout comme ces brutes de fer que le Capitaine Diaz avait vaincues encore et encore lors des batailles précédentes, ne suivant plus aveuglément les dictats d’algorithmes de combat limités, mais s’adaptant et apprenant au fur et à mesure qu’ils déchiraient son avant-garde isolée.
Le Capitaine Diaz se retrouva attiré dans une embuscade par des signaux Vox fortement corrompus sur les canaux des Imperial Fists, des automates maculés de sang utilisant les cadavres de Space Marines tombés au combat comme appât pour attirer le gros de l’avant-garde des Imperial Fists. Pris au piège par des monstres de fer qui utilisaient ses propres ruses contre lui, le Capitaine Diaz mena les Imperial Fists survivants dans une percée, dépensant leurs réserves de Bombes à Fusion pour se libérer de cet enfer de métal affamé. Sur les centaines de soldats que le Capitaine Diaz avait menés, à peine une cinquantaine parviendraient à regagner sans encombre le point d’appui des Imperial Fists dans le quartier est de Mondus Gamma.
Les escadrons de Predators, dont le blindage vert de mer contrastait fortement avec l’or orgueilleux de l’équipage, ouvraient le feu en une volée de tonnerre pour retenir la marée de métal qui déferlait, les canons lourds bloquant puis repoussant les Automates voraces, dont le nombre semblait bien supérieur à celui des défenseurs. Révélées maintenant en pleine bataille, les créations de Lukas Chrom mettaient en évidence les connaissances interdites qu’il avait exigées pour sa loyauté à la cause d’Horus. Chrom avait sacrifié tous ses autres serviteurs pour pouvoir rassembler ces monstres et tester leur puissance contre celle des Space Marines, opposant ainsi ses propres chefs-d’œuvre à ceux de l’Empereur dans une bataille ouverte.
Sans l’arrivée des Grenadiers Joviens, les Imperial Fists auraient péri dans le creuset de l’ambition de Chrom. L’habileté des Legiones Astartes n’avait rien à envier aux nouvelles créations meurtrières de Chrom, mais leur nombre était insuffisant face à la horde qui leur tombait dessus. Le génie génétique supérieur à l’origine des Space Marines avait demandé des années avant de porter ses fruits, tandis que Lukas Chrom avait produit une foule d’abominations de fer dans le court laps de temps de silence qui avait précédé la révolte de Mars. Des milliers d’Auxilia Solar arrivèrent enfin pour renforcer la défense, lançant des volées de rayons Volkites et de tirs lasers pour soutenir les canons des Imperial Fists et ralentir la horde qui déferlait sur eux. Les Sentinelles Aethon sortaient des Désolations pour lancer des volées de roquettes sur les Automates, tandis que les transports blindés Dracosans formaient des barricades de fortune à partir desquelles les défenseurs se battaient.
C’était une impasse brutale qui coûtait aux loyalistes des centaines de vies à chaque heure qui passait, et même s’ils n’infligeaient pas moins de dégâts à leur ennemi, les Automates ne cédaient pas. Camba Diaz ne pouvait pas abandonner les murs, car cela reviendrait à céder à l’ennemi les munitions et l’équipement qu’il avait capturés, mais il ne pouvait pas non plus tenir indéfiniment face au nombre des créations avilies de Lukas Chrom. Le cœur lourd face à la défaite, il donna l’ordre de commencer l’évacuation - ils ne tiendraient leur position que le temps de récupérer les éléments clés dont ils s’étaient emparés, et pas plus longtemps. Mondus Gamma était perdue pour l’Imperium et aucun effort qu’il pourrait faire maintenant ne pourrait changer cela.[22]
La Colère de Mars
Épargnée par les pires effets de la contagion des Codes Corrompus déclenchée par Kelbor-Hal, Mondus Occulum - la Cité-Forge du Fabricator Locum Kane - est attaquée par les armées du Mechanicum Noir. Dans les dépôts d’approvisionnement de la vaste cité-forge se trouvent d’immenses quantités d’Armures Énergétique Space Marine, une ressource qui pourrait s’avérer vitale dans la guerre civile en cours. Alors que les forces traîtresses approchent, les ost de Taghmata Kane se rassemblent dans les faubourgs de Mondus Occulum, afin de gagner le plus de temps possible pour que le butin du Temple-Forge soit acheminée hors du monde. |
Sous les canons de la Legio Mortis, Sigismund fut contraint de procéder à sa propre évacuation alors même que Camba Diaz était assailli par les créations de Lukas Chrom. Des rafales d’obus et d’immenses faisceaux d’énergie démolirent impunément des quartiers entiers de Mondus Occulum tandis que les Titans avançaient sur les défenses de Sigismund, leurs cors de guerre hurlant en guise de défi. Des escadrons de Thallax loyalistes bourdonnaient autour de leurs genoux comme des mouches impuissantes et même les armes les plus lourdes dont disposaient les Imperial Fists n’étaient guère plus que des irritants - ce n’était pas une bataille mais un massacre que les Princeps de la Legio Mortis faisaient durer pour leur propre amusement morbide.
Pourtant, dans la dépravation de son ennemi résidait le seul espoir de Sigismund et de Kane. Pendant que les Titans chassaient et tuaient les défenseurs, les Magos et les Servitors de Kane s’affairaient à charger des milliers d’Armures Mk VI et d’autres fournitures vitales à bord de navettes en attente. Chaque coup de canon titanesque au loin signalait la mort d’autres valeureux guerriers, mais aussi celle d’une nouvelle navette lancée vers le ciel, pour se mettre à l’abri dans les vaisseaux qui avaient amené Sigismund sur Mars.
Des escouades déterminées de guerriers à l’armure jaune attendaient au milieu des décombres de Mondus Occulum, tandis que la cité était rasée autour d’eux. Ils maintenaient le feu, ignorant les Titans et attendant le passage des Chevaliers qui les précédaient, lâchant des salves de missiles dans leur blindage arrière pour blesser les chiens de chasse de la Legio Mortis. Les Automates Thanatars aux couleurs de Kane s’abattirent sur les Chevaliers blessés, les détruisant par des salves de plasma et l’impact des Chargeurs-Choc. Mais même ces actes héroïques ne pouvaient que ralentir l’avancée des Traîtres, car les Chevaliers étaient la moindre de leurs armes.
Au cœur de la ruine, Sigismund menait son propre combat, déterminé à être le dernier guerrier à quitter la mêlée. Il avait déjà assisté à l’évacuation de Kane, bien que les deux en soient presque venus aux mains avant que l’Archimagos n’accepte la nécessité pour lui de fuir sa propre cité. Désormais, sans la main de Kane, les automates de son Taghmata étaient revenus à leur programmation de base, et les Automates Castellax et Thanatar survivants de Mondus Occulum s’étaient élancés dans un dernier assaut suicidaire. Ils ne se souciaient pas de leurs camarades qui étaient déchiquetés par les tirs de canon, ni de la futilité de leur assaut, mais ils déchiraient et déchiquetaient l’ennemi avant de tomber.
Sous le commandement de Sigismund, les Imperial Fists se retirèrent avec un stoïcisme mesuré et les armes à la main, infligeant un lourd tribut aux esclaves qui couraient devant les Titans et émoussant l’assaut des Chevaliers grâce à des embuscades et à un courage effronté. Tandis que ses guerriers et les derniers vestiges de la Taghmata de Kane repoussaient l’ennemi, Sigismund avait un dernier devoir à accomplir : la destruction du principal Temple de Données de Mondus Occulum pour s’assurer que les modèles Mk VII ne tombent pas entre les mains des Traîtres.
C’est là qu’il se retrouva enfin face à face avec l’Alpha Legion et le guerrier qui la dirigeait, les traîtres en pleine attaque surprise contre les Myrmidons qui veillaient sur la chambre forte. Les briseurs de serment étaient venus chercher les modèles de données, pensant que les Fils de Dorn les abandonneraient, eux et les quelques guerriers qui restaient pour les protéger, afin de sauver le gros de leurs forces et les stocks d’Armures Mk VI dans les coffres de Kane. Ils n’avaient pas prévu l’entêtement de Sigismund, et le champion de Dorn tonna dans leurs rangs pour soutenir les Myrmidons qui se tenaient en sentinelle au-dessus de la girouette.
Pour la première fois, l’Épée Noire faucha des Space Marines tandis que Sigismund se frayait un chemin parmi les fils d’Alpharius. Dans son dos, les formes brutes des Myrmidons lancèrent une salve foudroyante de tirs qui repoussa l’ennemi et donna à Sigismund le temps de frapper une fois avant d’être submergé. Animé par sa rage et sa frustration, Sigismund fonça sur son adversaire, clouant le guerrier à l’armure bleue aux murs brisés de la cité, tandis que les guerriers de moindre importance s’éparpillaient dans les ruines. Mais sa victoire n’était que vaine, car le rire moqueur du Préteur mourant de l’Alpha Legion lui apprit que les données avaient déjà été extraites par les Traîtres.
Sigismund quitta la cité mourante tandis que la Legio Mortis l’anéantissait dans une orgie de destruction qui les rendait aveugles aux guerriers de moindre importance qui se trouvaient à leurs pieds. Un signal codé envoya les dernières troupes vers leurs navettes, le laissant comme le dernier guerrier loyal à se tenir debout dans la cité, entouré seulement par les morts. D’un geste du poignet, Sigismund trancha la tête du traître vêtu de bleu et la laissa dans les cendres de Mars pour le regarder partir, intact et prêt à poursuivre la guerre sur d’autres champs de bataille.[24]
Les Braises de l’Espoir
La navette de Sigismund a quitté la cité au moment où ses dernières tours tombaient, fuyant la colère des Titans avec un gros butin d’armures et de données à l’abri dans ses soutes. Le Capitaine Diaz, de l’autre côté du Syria Planum, l’a regardé partir avant de retourner à sa propre bataille désespérée. Ses guerriers ne bénéficiaient de l’aide d’aucun adepte du Mechanicum. En effet, Lukas Chrom avait retourné toute sa ville contre eux et ses systèmes et Cogitateurs les combattaient avec la même sombre ruse que la horde d’Automates distordus aux abords des murailles. Les lumières s’allumaient pour aveugler les défenseurs, ou tombaient dans une obscurité soudaine qui les laissait sans défense face aux Automates itinérants, tandis que les portes de sortie et les portes prétendument scellées laissaient échapper des hordes de drones altérés et de Techno-Esclaves sur les Loyalistes.
Le massacre des murs du quartier est ralenti le chargement des munitions et des machines de guerre capturées. Plus de canons ont été utilisés pour aider l’Auxilia Solar désespérée sur les barricades que pour charger les vaisseaux vulnérables cachés au-delà de la ville assiégée. Le gros des guerriers valides, Space Marines et Auxilia Solar confondus, luttant désormais pour tenir en échec les terrifiantes créations de Lukas Chrom, il ne restait plus grand monde pour récupérer le butin de guerre. Un trésor d’armures, de munitions et de machines de guerre était à leur portée, s’ils pouvaient trouver un moyen de le mettre à l’abri.
Camba Diaz était confronté à une terrible décision. La force et les compétences de ses Space Marines permettraient d’acheminer le matériel vital jusqu’aux aéronefs, mais laisseraient les Grenadiers Jovien à la merci de la horde enragée de Lukas Chrom. Pourtant, même la force combinée des Imperial Fists et de l’Auxilia Solar ne put arrêter la marée d’Automates, ne faisant que mourir ensemble dans une défaite futile mais honorable. Le Capitaine Diaz n’hésita pas, il donna l’ordre aux Imperial Fists de se replier et d’achever l’évacuation. Il savait que ses ordres avaient condamné des milliers de guerriers loyaux, mais les munitions qu’ils avaient sauvées pourraient bien faire la différence entre la victoire et la défaite dans une guerre bien plus importante que cette petite bataille.
Laissant les Grenadiers Jovien tenir les murs aussi longtemps qu’ils le pouvaient, les Imperial Fists récupérèrent le butin de Mondus Gamma. Ils se lancèrent dans le Solis Planum, poursuivis par les Stratos-Automates Vultarax hurlants qui descendaient du ciel pour les assaillir. Leur pénible retraite fut aggravée par la communication Vox qui les suivait, car les Grenadiers Jovien ne lançaient pas d’appels désespérés pour sauver leur vie, mais se mettaient à chanter les antiques chants funèbres de Jupiter. Le son de leur courageux défi alors qu’ils combattaient et mouraient tourmentait les Imperial Fists plus que la rancune de n’importe quel ennemi, et chacun des fils de Dorn souhaitait pouvoir abandonner son devoir et retourner vers le combat à leurs côtés.
À l’extrême limite du Solis Planum, en vue des aéronefs, Camba Diaz arrêta le dernier transport d’assaut Spartan capturé et se retourna pour faire un dernier salut. Seul le tonnerre des tirs de Bolter tenait les Vultarax à distance, et à travers les plaines, les hordes innombrables d’Automates de Chrom étaient si nombreuses qu’il pouvait à peine voir les dernières lueurs des tirs de lasers dans la ville lointaine. Camba Diaz craignit que les Joviens n’aient utilisés leurs dernières munitions avant d’être envahis. Pourtant, lorsqu’il retrouva la vue, il ne vit pas de ruines, mais plutôt une foule de guerriers dorés - car les Custodiens avaient surgi, se téléportant directement dans la bataille, un exploit que peu de gens pouvaient égaler, et s’étaient frayé un chemin à travers l’ost d’Automates.
Lukas Chrom avait créé un terrible amalgame de science et de puissance obscure dans ses Automates, mais ils ne pouvaient pas s’opposer à la propre garde de l’Empereur. Sola Arcas et ses guerriers formaient un rempart de lames énergétiques tournoyantes, chaque coup emportant la tête d’un Techno-Esclave ou un membre d’un Automate. Ils tinrent en échec une horde impossible à dénombrer tandis que les restes des forces joviennes se repliaient précipitamment à travers les Désolations. Même en retraite, les Auxilia Solar ont gardé leur courage, se repliant par section et tirant au fur et à mesure.
Le Capitaine Diaz ne pouvait pas abandonner des guerriers aussi courageux et fit signe aux vaisseaux chargés de décoller, ne retenant que les derniers. Déployant sa propre suite pour servir d’arrière-garde, Camba Diaz tint les vaisseaux restants contre tous les ennemis jusqu’à ce que les derniers Grenadiers Joviens soient à bord des vaisseaux ou morts sur les plaines de Mars. Tirant toujours sur les rampes d’embarquement, le Capitaine Diaz donna l’ordre final de l’expédition martienne et les vaisseaux se mirent en orbite. Un flash aveuglant marqua la fin de la bataille lorsque les guerriers de la Legio Custodes se téléportèrent, laissant derrière eux une masse d’Automates détruits et d’esclaves découpés, sans la moindre trace d’or parmi les ruines.[25]
Le Butin de la Victoire
On sait peu de choses sur le sort final des Béliers Saturnien qui ont combattu à Ipluvien Maximal. Dans les premières heures de l’expédition, Sigismund et Camba Diaz ont reçu divers rapports faisant état de terribles batailles et de vastes hordes d’ennemis libérés des interminables catacombes situées sous l’Olympus Mons. Une fois que la présence des Traîtres sur Mars a été entièrement révélée et que Mondus Occulum et Mondus Gamma ont fait l’objet d’une attaque massive, toutes les communications avec l’Auxilia Solar affectée à Ipluvien Maximal ont cessé. Aucune navette ne s’éleva de cette ville lors de l’évacuation des Loyalistes, et aucun appel à l’aide ne parvint jamais aux Imperial Fists. Lors du retour de la force opérationnelle sur Terra, les guerriers des Béliers Saturnien qui avaient débarqué furent déclarés martyrs et honorés pour leur sacrifice, mais leur véritable sort ne fut connu que dans les dernières années de l’Hérésie d’Horus. |
Les troupes impériales se sont regroupées en orbite, en lambeaux et meurtries. Elles avaient subi de lourdes pertes, mais avaient réussi là où des guerriers moins valeureux seraient tombés. Dans les cales de leurs vaisseaux se trouvaient des armures et des munitions en abondance, de quoi apaiser les craintes de Dorn quant à la défense de Terra et tenir à distance tout assaut immédiat des traîtres ayant prêté serment à Horus. Plus précieux encore, ils transportaient la dernière création de Mars, le Mk VII, et son architecte, le Fabricator Locum Kane, en sécurité à la Cour impériale.
Bien qu’ils n’aient pas réussi à chasser les Traîtres de Mars, ils avaient tiré de cette défaite une sorte de victoire. Ils disposaient des outils et des informations nécessaires pour armer toute expédition future et pour prévenir les Traîtres sur d’autres fronts, et ils étaient restés en vie pour se battre à nouveau sur d’autres champs de bataille. Comme l’avaient appris les Loyalistes laissés à l’abandon dans les plaines cendrées de la lointaine Isstvan V, la guerre qui avait commencé avec la Mort de l’Innocence ne serait ni rapide ni maîtrisée. Elle allait faire rage pendant plus d’une décennie et ravager toute la galaxie.
Ce qui avait commencé dans le silence ne s’achèverait que dans un tumulte assourdissant et une rage amère.[27]
Taghmata Kane Thallax, Thallax Excoria-132, Excoria-13 Cohorte, Excoria Vulpaxis Taghma, Garnison de Mondus Occulum, Taghmata Kane, La Destruction de Mondus Occulum
En tant que "véritables" cyborgs, les cohortes de Thallaxii qui composaient la garnison du Temple-Forge Occulum jouaient un rôle essentiel dans la défense de la cité, agissant comme une force de contre-assaut rapide capable de s’adapter aux circonstances - ce qui dépasse de loin les contraintes du comportement programmé d’un Automate. Ainsi, les Thallaxii du Taghma de l’Excoria Vulpaxis furent parmi les seuls éléments de Taghmata Kane capables de répondre aux attaques soudaines et imprévisibles de l’Alpha Legion lors de l’assaut des Traîtres sur Mondus Occulum, leurs Canons à Foudre et leurs Fusils à Plasma repoussant les énigmatiques Légionnaires sur une demi-douzaine d’axes d’attaque.[28]
Taghmata Chrom Thallax, Thallax 83/Psi-Phi-Rho, Cohorte 3/Psi, Phi-Rho Taghma, Groupe d’Interception de Mondus Gamma, Taghmata Chrom L’Assaut sur Mondus Gamma
Identifiées à partir des données des capteurs de plusieurs véhicules de la Légion appropriés par la force de frappe de Camba Diaz, les cohortes Thallax du Taghmata Chrom n’ont été que très peu impliquées dans les phases initiales du raid loyaliste sur Mondus Gamma, ne semblant pas vouloir engager la force de frappe des Imperial Fists à toutes les occasions sauf deux. Avec le recul, ces deux escarmouches - au cours desquelles les Thallax renégats ont repoussé des Escouades de Traqueurs Imperial Fists - se sont déroulées à proximité d’endroits identifiés plus tard comme les modules de transit d’où les Automates corrompus de l’Archimagos Chrom allaient émerger. Un tel schéma pourrait suggérer que le suzerain du Mechanicum Noir avait tenté de contrôler la portée de l’assaut des Imperial Fists à distance, préparant peut-être le terrain pour un conflit qui satisferait plus adéquatement sa curiosité perverse.
La Chute de la Cité du Magma
Délaissés par l’Imperium, Koriel Zeth et Ipluvien Maximal subirent l’implacable assaut du Mechanicum Noir. Refusant d’abandonner aux traîtres ses réacteurs, Maximal fit le choix de les faire sauter, se sacrifiant dans cet acte et irradiant le désert martien pour des dizaines de milliers d’années au passage.
La dernière bataille eu lieu au sein même de la Cité du Magma, voyant l’héroïque mais suicidaire charge des Chevaliers de la Maison Taranis à la Chaussée des Typhons mené par Verticorda et Caturix contre un océan de Skitarii et de Serviteurs corrompus. Verticorda parvint à tuer Melgator, qui dirigeait l’assaut, avant d’être détruit.
La Legio Tempestus affronta la Legio Mortis dans un combat âpres, marqué par la bravoure du Princeps Camulos dirigeant son Titan Deus Tempestus, qui fit chèrement payer aux Titans renégats leur assaut. Malheureusement, un par un, les Titans loyalistes furent détruits et le fier Princeps Camulos, dernier debout, se fit exploser pour éviter sa capture, marquant la fin de la sanglante bataille. Avec l’anéantissement de la Legio Tempestus et la disparition des Chevaliers de Taranis, les dernières forces qui s’opposaient encore réellement aux armées du Mechanicum Noir avaient disparu.
Pénétrant dans la Cité du Magma, les traîtres commirent un massacre qui fut épouvantable. Mais le dernier acte de cette guerre civile fut porté par Zeth elle-même. Mortellement blessée par une Technoassassin du Mechanicum Noir, elle désactiva, avant s’expirer, l’alimentation énergétique perpétuelle des boucliers qui protégeaient les colonnes qui plongeaient dans les profondeurs de la couche rocheuse de Mars et qui soutenaient tout le poids de l’île sur laquelle était bâtie la grande Forge. Les colonnes furent ainsi exposées à la chaleur incandescente du magma, le flot de roche liquide commençant à ronger l’adamantium qui les composait.
Un immense craquement grinçant résonna dans la cité ravagée et les traîtres qui se trouvaient à présent à l’intérieur virent la Cité du Magma s’affaisser sur elle-même. La lave incandescente se transforma en puissantes cascades et des rivières de roche en fusion envahirent les rues, consumant tout ce qu’elles rencontraient sur leur passage. Les troupes du Mechanicum Noir furent balayées par la marée montante de la lave. La Forge fut engloutie, permettant à un océan de magma de déferler hors de la cité emportant ceux qui tentaient de s’échapper à l’extérieur, notamment le dernier Titan Mortis survivant, l’Aquila Ignis. Quelques heures après l’apocalypse, les vestiges de la Cité du Magma sombrèrent finalement sous la surface du lac, emportant ses secrets et son savoir dans la tombe.
Au prix de ravages et de terribles pertes, le Mechanicum Noir était le maître de Mars, et le sera jusqu’à la fin de l’Hérésie d’Horus.[29]
Sources
- McNEILL GRAHAM, Les Faux Dieux - Où l'Hérésie prend racine, Black Library, 2006
- McNEILL GRAHAM, Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Black Library, 2009
- Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : The Lathe Worlds
- The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Preface, (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Spectaculum: Mars, Notation (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Carta Galactica, Mars: The Red World (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Carta Galactica, The Wages of Heresy (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ Informations issues de Les Faux Dieux - Où l'Hérésie prend racine, Partie IV : La Fin de la Croisade - Chapitre Dix-Huit Frères - Assassinat - Ce poète turbulent, Chapitre Dix-Neuf - Isolés - Alliés - Les Ailes de l’Aigle, de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2006
Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Principia Mechanicum - 1.01 - 1.04 - 1.06 -1.07 - 1.08, Systemae Mechanicum - 2.01 - 2.02 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009
Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : The Lathe Worlds - Chapter I : The Cult Mechanicus - The Arrival of the Omnissiah et résumées par Guilhem. - ↑ Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Principia Mechanicum - 1.08, Systemae Mechanicum - 2.01 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Systemae Mechanicum - 2.03 - 2.05 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Origens Mechanicus - 3.01 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Origens Mechanicus - 3.01 - 3.03- 3.04 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, 005.M31 (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Mars Taskforce (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Treasures of Mars (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Domain of War (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Taghmata Maximal Tech-Thrall (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Gates of Hell (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Grim Tidings (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Saturnine Grudge (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Eye of the Storm (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, A Storm on the Horizon (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Ipluvien Maximal (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Beast Unleashed (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Martian Civil War, The Razing of Mondus Occulum (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Wrath of Mars (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Embers of Hope (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Martyrs to the Red World (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Spoils of Victory (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Taghmata Kane Thallax (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Origens Mechanicus - 3.04 - 3.05 - 3.06 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.