Mortarion
Le Roi Pâle. Le Maître de la Death Guard. Le Voyageur. Le Libérateur Redouté de Barbarus. Le Seigneur de la Mort. Le Faucheur. Prince Démon de Nurgle. Le sinistre et obscur Mortarion était le Primarque et le commandant de la Légion de la Death Guard. Il fut élevé dans un monde de cauchemars, de secrets et d’horreurs mécaniques où les humains étaient chassés comme des animaux. Les ténèbres qui l’entouraient s’infiltrèrent dans son âme et ne le quitteront plus jamais. Férocement motivé et implacable, le Faucheur a dirigé sa Légion pour en faire une libératrice courroucée, un spectre de la mort et du jugement pour qui aucun champ de bataille n’était insurmontable et aucun ennemi trop terrible à affronter. Avec des mensonges et des demi-vérités, Horus a fait pencher la loyauté de Mortarion en sa faveur, et le prix que lui et sa Légion payèrent pour leur rôle dans l’Hérésie fut un cauchemar au-delà de toute imagination.[1]
Dans les légendes poussiéreuses qui avaient perduré de l’histoire des vieux états-nations de Terra, comme la Mérique, l’ancienne Ursh et l’Oséanie, il existait le mythe d’une créature surgissant à pas lents des ténèbres pour emporter les esprits défunts, un individu squelettique, l’incarnation qui fauchait les âmes comme sur un champ de blé. Ce n’était là que les spéculations des superstitieux et des craintifs. Et pourtant, Mortarion était le reflet même de cette figure emblématique. Haut et émacié, Mortarion était paré de plaques de cuivre nu et de céramite d’un blanc cadavérique. Une longue cape vert sombre pendait de ses épaulières à haut bord. Des crânes accrochés à sa ceinture s’entrechoquaient au bout de courtes chaînes ; certains humains, certains Xenos. Un long pistolet à large canon était niché parmi eux, et sa poignée était cloutée d’un décompte de ses victimes sous forme de rivets de bronze. Ses yeux étaient d’ambre, et scintillaient sous l’ombre profonde de son capuchon élimé. Sa tête comme son visage exsangue étaient glabres et grêlés de marques, sa bouche et son cou cachés par un haut gorgerin, dont s’exhalaient des volutes de vapeur grise au rythme de sa respiration. Une grille respiratoire ornementée couvrait la partie inférieure de son visage tandis que des enroulements de gaz huileux se répandaient par les lignes de son armure, dégoulinant le long des surfaces peintes de crânes, et sifflant au contact du sol. Les tubes qui couraient depuis la grille faciale gargouillaient de fluides et son souffle lui venait par sifflements encombrés. Les seules autres parures de Mortarion étaient un chapelet d’encensoirs ronds en airain, lesquels contenaient eux aussi des éléments de la haute atmosphère empoisonnée de son monde d’adoption. On racontait que Mortarion les reniflait parfois comme un connaisseur aurait humé de bons vins, ou qu’il les lançait parmi les rangs de l’ennemi pour le faire suffoquer.[2]
Mortarion a grandi sur Barbarus, un monde abominable perpétuellement recouvert de vapeurs empoisonnées, et dont les montagnes escarpées étaient le fief des puissants Seigneurs de Guerre, ou Barbaruns Élus, des Xenos manipulant la sorcellerie et des arts nécromantiques abjects. La population humaine vivait dans les vallées sous une chape de brumes étouffantes et étaient terrorisée et chassés pour le bon plaisir des immortels Seigneurs de Guerre qui passaient leur temps à s’affronter. Le plus puissant des Seigneurs de Guerre se nommait Necare et un jour où il se tenait victorieux au milieu d’un champ de bataille, le silence macabre fut brisé par les cris d’un bébé. Guidé par les pleurs, il trouva l’enfant et faillit le tuer, mais il se ravisa en considérant qu’aucun humain ordinaire n’aurait pu respirer les miasmes empoisonnés des hauteurs de Barbarus, et encore moins un bébé. Il l’emmena avec lui, réalisant alors qu’il venait de se trouver à la fois un fils et un héritier. Il baptisa l’enfant né dans un champ de cadavres Mortarion : né de la mort. Mortarion sera élevé par Necare, lui interdisant aucun contact avec les humains de Barbarus, pour devenir une arme au service du cruel Seigneur de Guerre. Il sera maltraité et cruellement mis à l’épreuve. Un jour, il rencontrera un jeune homme qui s’évadera d’un convoi de récolte rempli d’humains pour les expérimentations de Necare, un certain Calas Typhon, celui qui deviendra son ami et le responsable de sa perte. Typhon convaincra Mortarion de venir avec lui et ainsi, le Primarque découvrit ses semblables humains, vivant dans la misère et la terreur, mais animés d’un féroce désir de vivre. Mortarion décidera de les libérer du joug des Seigneurs de Guerre et avec Calas Typhon à ses côtés, il entraînera et organisera l’Humanité de cette planète en une armée organisée afin de mener les luttes contre les hordes d’abominations nécromantiques des Seigneurs de Guerre. Les plus proches compagnons d’armes de Mortarion deviendront sa Death Guard, l’élite de cette armée de libération qui après des années de combats, éliminera tout les Seigneurs de Guerre de Barbarus, hormis Necare, enfermé dans son château en haut des montagnes, protégé par un brouillard de toxines trop mortel pour les humains et même pour Mortarion. Lorsque l’Empereur se rendit sur Barbarus, Mortarion était sur le point de remporter la victoire finale contre les suzerains des charniers. C’était la lutte de sa vie, mais l’Empereur la dédaigna comme un désagrément mineur, un détail de Sa Grande Croisade. Pire, quand Mortarion chercha à abattre Necare mais échoua faute de supporter la toxicité de son antre, l’Empereur tua la créature, sauvant la vie du Primarque mais en s’attirant sa rancœur à jamais. Ce fut peut-être à ce moment que les germes de la félonie furent plantés en Mortarion.[3]
Mortarion combattra durant la Grande Croisade les ennemis de l’Humanité à la tête de la XIVe Légion, qu’il rebaptisera la Death Guard en hommage à sa première armée. Le Primarque entraîna sa Légion pour en faire une infanterie robuste qui broyait l’ennemi sous des assauts implacables. Mais il était froid et distant avec ses fils et ne créa que peu de liens avec ses frères Primarques, à l’exception de Konrad Curze et surtout avec Horus Lupercal, qui reconnu la grande efficacité du Seigneur de la Mort, favorisant un rapprochement entre eux qui se mua chez Mortarion en une loyauté envers le Primarque des Luna Wolves. Il participera au Triomphe d'Ullanor, saluant l’avènement d’Horus comme nouveau Maître de Guerre de l’Imperium, tout en exprimant sa crainte du déséquilibre que cette ascension allait créer au sein de la fratrie des fils de l'Empereur.[4]
Le Seigneur de la Mort va se caractériser pour sa haine farouche de la "sorcellerie" - les arts du Warp en somme - et des Psykers en général. Les Seigneurs de Guerre de Barbarus faisaient usage de tels pouvoirs pour animer leurs armées de poupées de chair, si bien que le Primarque se méfia pour le restant de son existence des sorciers et des nécromants. Il ira jusqu’à interdire à Calas Typhon, son plus proche compagnon devenu le Premier Capitaine de la Death Guard, d’utiliser ses pouvoirs psychiques. Mortarion deviendra l’un des plus virulents détracteurs du Projet Librarius de Magnus le Rouge et lors du Concile de Nikaea, il prononcera un très violent discours contre les Psykers et le Roi Pourpre. L’Édit de Nikaea, qui interdira l’usage des Archivistes Space Marines et le démembrement du Librarius, sera perçu par Mortarion comme une grande victoire.[5]
Puis il fut approché par le Maître de Guerre qui préparait sa rébellion. Mortarion espérait l’avènement d’un âge de justice et la chute du tyran qu’était devenu à ses yeux le Maître de l’Humanité. Le Seigneur de la Mort sera l’un des premiers Primarques avec Fulgrim et Angron à se déclarer partisan d’Horus. Il prépara la purge de sa Légion, testant les loyautés de ses guerriers, notamment celle du Capitaine Nathaniel Garro, qui s’était distingué à ses côtés lors d’une bataille contre une pernicieuse race Xenos. Il envoya par la suite les Death Guards Loyalistes périr sur Isstvan III. Mortarion participera aux combats sur cette planète contre les derniers carrés de Loyalistes qui résistaient aux Traîtres avant de rallier Isstvan V. Là, il affrontera les Légions des Iron Hands, des Salamanders et de la Raven Guard, fauchant les Loyalistes durant l’assaut de la Dépression d’Urgall. Lorsque les Légions des Iron Warriors, des Word Bearers, des Night Lords et de l’Alpha Legion encercleront les trois Legiones Astartes, il participa au massacre qui s’en suivit lorsque ces quatre Légions proclamèrent leurs allégeances à Horus.[6]
Alors que l’Hérésie d’Horus débutait et se propageait, Mortarion rejoignit la surface ravagée de Prospero où se trouvait un Jaghatai Khan en quête de réponse sur les événements qui avaient mené à la guerre civile. Il affronta en duel le Faucon de Chogoris dans les ruines de Tizca avant de se replier lorsque sa flotte fut attaquée par les White Scars. Furieux de s’être fait humilié par le Khan, Mortarion se dirigera vers le monde-bibliothèque de Terathalion qu’il fera bombarder sans pitié avant d’ordonner l’extermination des milliards de citoyens de ce monde. Il y capturera une femme qui était en réalité possédée par un Démon de Tzeentch. Mortarion usera pour la première fois de la sorcellerie qu’il détestait tant pour expérimenter le bannissement des entités du Warp.[7]
Mortarion a ensuite rejoint Horus sur le monde de Réside, après la victoire d’Horus. En compagnie d’un Fulgrim devenu un Prince Démon de Slaanesh, il apprendra d’Horus que sur le Monde Chevalier de Molech se trouvait un grand pouvoir que l’Empereur avait acquis voilà des éons. Mais il sera grièvement blessé lorsque trois Fire Raptors pilotés par les guerriers du commandant Iron Hand Shadrak Meduson attaqueront les trois Primarques. Remis de ses blessures, il participera à la Bataille de Molech aux côtés d’Horus. Après la victoire, il sera témoin de l’acquisition par le Maître de Guerre de la puissance nécessaire pour affronter l’Empereur, devenant un Champion des Dieux Sombres à part entière suite à son voyage dans le Royaume du Chaos à travers un portail Warp dissimulé par l’Empereur sur Molech.[8]
Plus tard, Horus le chargera de retrouver le Khan et de détruire sa Légion avant qu’il ne rallie Terra. Mortarion localisera la Ve Légion dans la failles de Catullus et aux côtés des Emperor's Children commandés par le Seigneur Commandeur Eidolon, il attaquera la flotte Loyaliste avant d’aborder le vaisseau amiral du Khan. Mais il fera face à des White Scars chargés de le retenir pendant que le Faucon s’enfuyait avec le reste de sa Légion dans un passage éphémère de la Toile qui permettra aux White Scars de rejoindre Terra.[9]
Après ces campagnes, Mortarion reçut des ordres d’Horus pour être l’avant-garde de l’invasion du Système Sol. Il fut rejoint par la flotte de Calas Typhon qui avait mené sa propre guerre durant des années. Retrouvant son ami sur le monde d’Ynys qu’il venait de ravager, il partagea sa peine après avoir appris la destruction de Barbarus par les Dark Angels de Lion El'Jonson. Jurant de se venger du Lion, il mit le cap vers Terra. Mais une fois entré dans l’Immaterium, Calas Typhon fit croire que les Navigators de la flotte étaient des agents Loyalistes et les fit exécuter. La flotte de la Death Guard fut prise dans une puissante tempête Warp et sans Navigators, elle ne parvint ni à se diriger à travers le Warp, ni à s’en extraire pour retrouver la sécurité de la dimension matériel. Puis une horrible maladie se propagea dans la flotte, infectant les Astartes qui se transformèrent en des abominations bouffies sous les yeux impuissants de Mortation. Mais malgré leurs atroces souffrances, les Death Guards n’en moururent pas car leur constitution surnaturelle les préserva, devenant par là même leur pire ennemie. Ils endurèrent des souffrances inimaginables au grand désespoir de Mortarion qui vit par la même occasion la transformation de son ami Typhon en un champion du Chaos : Typhus. Il finit par ne plus pouvoir supporter cette agonie et en appela aux puissances de l’Immaterium, offrant son âme et sa Légion en échange de leur délivrance. Le Dieu du Chaos Nurgle, Seigneur de la Décadence et Père des Maladies, répondit à son appel et accepta l’offre de Mortarion, transformant le Seigneur de la Mort en Prince Démon et ses Death Guards en Marines de la Peste.[10]
Devenu une horreur pestilentielle, Mortarion rejoignit Horus et ses frères lors du Siège de Terra auquel il participa, se voyant remettre l’honneur de mener le premier assaut des Légions Renégates contre les remparts du Palais Impérial. Quand le Primarque des Iron Warriors, Perturabo, abandonna les forces renégates au cours du siège, Mortarion reçut d’Horus le commandement pour mener les opérations à la surface du Monde-Trône. Depuis le stratégique spatioport de la Porte aux Lions, il dirigea sa Légion jusqu’à ce que Jaghatai Khan, à la tête des White Scars, prit d’assaut le spatioport. Mortarion affronta de nouveau le Grand Khan dans un duel sans pitié. Après avoir très grièvement blessé son frère, ce dernier parvint à le décapiter avec son dao, le bannissant dans le Royaume du Chaos et plongeant sa Death Guard dans la désorganisation la plus totale alors que la bataille touchait à sa fin. Peu après, Horus fut tué par l’Empereur et Mortarion, replié dans l’Œil de la Terreur, reçut de la part de Nurgle la Planète de la Peste sur laquelle il règne encore de nos jours.[11]
Dix millénaires plus tard, Roboute Guilliman ressuscita et prit les rênes de l’Imperium assailli. Alors que la Grande Faille divisait la galaxie en deux suite à la Chute de Cadia, Mortarion fut chargé par Nurgle de conquérir le royaume d’Ultramar, le domaine du Fils Vengeur. Un violent conflit baptisé les Guerres de la Peste fit rage et Mortarion affronta Guilliman à Parmenio avant de le combattre de nouveau sur Iax. Mais Nurgle rappela le Seigneur de la Mort afin qu’il défende son domaine dans le monde matériel, les Astres Fléaux, attaqué par les Dieux du Chaos rivaux de sa divinité.[12]
- Mortarion possède les Équipements suivants :
- Silence : Mortarion manie une faux gigantesque nommée Silence, dont la hampe tordue est aussi longue que son détenteur est grand. Avec son fil acéré et dentelé, cette arme démesurée peut sectionner toute une ligne de fantassins. Mue par la force surnaturelle de Mortarion, Silence a décapité des héros et tranché des chars, éviscéré des Démons Majeurs et même coupé une jambe à un Titan de ligne Reaver. Un défilé interminable de champions et de chefs de guerre a succombé à la faux du moissonneur, souillée par le sang de mondes entiers. Ce n’est pas seulement sa puissance brute qui rend Silence aussi redoutable. Un Démon de la peste réside dans l’encensoir qui surmonte sa hampe. Le pouvoir venimeux de l’entité fait de la moindre entaille de la faux une plaie fatale. Il imprègne aussi les volutes de fumée porteuse de lèpre que la faux répand à chaque coup, et en fait l’anathème de toute chose. Le métal rouille et la chair pourrissent à son contact, réduisant l’ennemi à l’état de cadavre putride.
- Lanterne : Chaque décharge de la Lanterne réduit des ennemis en cendres emportées par le vent.
Jeunesse sur Barbarus
Lorsque l’Empereur parcourait encore l’univers afin de sauver la galaxie de la régression, de la superstition et du mysticisme, Il créa les Primarques, des êtres surhumains. Cependant Son projet ne passa guère inaperçu, car un vortex aspira les fœtus des Primarques dans le Warp.
Les vingt capsules d’incubation dérivèrent dans l’Immaterium et finalement, elles furent déposées sur diverses planètes de la galaxie. La capsule de celui qui allait devenir Mortarion, le Primarque de la Death Guard, échoua sur une planète nommée Barbarus.
Barbarus était l’incarnation même de la terreur, le fief des Seigneurs de Guerre aussi appelés les Barbaruns Élus, des Xenos à l’apparence effrayante et cadavérique qui régnaient sur la population humaine locale du haut de leurs forteresses dans les montagnes, comme des seigneurs féodaux, et qu’ils terrorisaient et utilisaient pour leurs expériences maléfiques et néoromantiques. Les Barbaruns Élus étaient les maîtres incontestés de Barbarus, ne souffrant d’aucune menace venue d’en dessous ou de plus haut qu’eux pour remettre en cause leur domination. Privée de telles préoccupations extérieures pour donner cours à leurs penchants véniels et combatifs, leur cruauté innée s’envenimait encore si aucun exutoire ne lui était donné. Tous se tournaient régulièrement les uns contre les autres pour les motifs les plus dérisoires, une offense imaginaire, la résurgence d’une ancienne rancune, ou le simple désespoir de tant de monotonie, et tiraient une joie perverse à s’infliger réciproquement leur méchanceté. On prétendait que la race des seigneurs de guerre ne pouvait pas être tuée si facilement, du moins pas par des moyens compris des hommes, et les stigmates qu’ils se laissaient les uns aux autres étaient rares, en ces quelques occasions espacées où ils s’affrontaient face à face. Plus souvent, les dommages n’étaient pas portés en combat direct, mais à travers la destruction de leurs avoirs, et la brutalité incessante infligée aux hommes qui avaient la malchance de se trouver à leur service.
Barbarus était un monde sombre, escarpé et montagneux, fait de marais primordiaux, de forêts tortueuses et enveloppées de brouillards vénéneux, de miasmes étouffants et de pluies acides assez fortes pour arracher la chair de l’os en un instant. C’est dans les forêts et les marécages des basses terres que les habitants humains de Barbarus, les "inférieurs", s’accrochaient à la vie, car les hauteurs des montagnes étaient trop toxiques pour leurs organismes. Ils vivaient dans des villages isolés et fortifiés du mieux qu’ils le pouvaient contre la venue de la nuit, vivant dans la terreur et la misère perpétuelles, que leurs seigneurs monstrueux viennent les dévorer. Ainsi l’existence des "inférieurs" sur Barbarus s’en trouvait-elle affectée. Être un humain sur ce monde baigné de brume, c’était naître pour ne connaître que la peur, rester au-dessous de toute considération, vivre en s’attendant à ce que la lame de la faucheuse puisse s’abattre à chaque nouvelle aube. Savoir que des individus anciens et horribles tenaient votre vie entre leurs mains griffues, en droit de la ruiner ou d’y mettre fin selon leurs caprices. S’était oser espérer que ces goules intelligentes considèrent votre existence comme trop indigne pour s’en préoccuper, et que leur désintérêt vous permettre de vivre encore une journée de plus
Le plus puissant des Seigneur de Guerre se nommait Necare, le Seigneur de Guerre Suprême et un très puissant nécromant. Le Seigneur de Guerre Suprême avait une réputation de brutalité qui poussait même ses semblables à se méfier de lui, mais c’était aussi un être capricieux. Un jour s’était présenté où il avait noyé les sommets dans le sang d’un de ses rivaux, pour venir en personne, au lendemain du massacre, se gargariser du spectacle des dépouilles. Son ennemi avait cherché à lui cacher quelque chose, une découverte dont les esclaves du Seigneur de Guerre lui avaient dit qu’elle était tombée du ciel ; Necare avait donc décidé qu’il lui revenait de la posséder, par rancœur et par jalousie pure. Ce trésor n’était pas ce à quoi il s’attendait. Au milieu des champs de cadavres pourrissants dont les montagnes étaient jonchées, il entendit les cris d’un nouveau-né. Le Seigneur de Guerre trouva l'enfant et avait hésité au moment de le mettre à mort, intrigué par la résistance singulière dont il semblait faire preuve car il ressemblait à un inférieur, à un humain et aurait dû succomber. Necare racontera plus tard à son fils adoptif qu’il l’avait soupçonné d’être un mutant, porteur d’une quelconque aberration et d’autres fois, il lui racontera les choses d’une façon différente, clamant que cette histoire d’enfant trouvé n’était qu’un mensonge qu’il avait concocté pour s’en divertir, et qu’en vérité, il était une de ses expériences ratées, créé à partir de matière génétique brute et d’inférieurs qu’il avait enlevés. Quelles que pouvaient bien être ses origines, l’enfant avait été revendiqué par Necare, qui lui avait donné son nom ; un mot de la forme dialectale du haut gothique pratiquée par les Barbaruns et qui signifiait "né de la mort". Le Seigneur Suprême éleva Mortarion comme son héritier, testant ses limites, et découvrant à quelle concentration de toxines l’enfant était capable de survivre, et s’était servi de ce savoir pour déterminer exactement à quelle altitude lui ériger les murs d’un domicile le long de la chaîne montagneuse : assez haut pour que l’atmosphère refrène ce garçon qui grandissait vite, loin des inférieurs dans les vallées d’en bas, et loin du propre château obscur de Necare, où il lui était interdit de s’aventurer. Il n’y aura rien dans cette association qui pût se rapprocher d’une certaine affection. Ce ne sera qu’une relation durement transactionnelle, complètement biaisée en faveur du père adoptif. Necare interdira au jeune Primarque de descendre dans les vallées, là où les inférieurs vivaient leur misérable existence. Le dos de Mortarion avait conservé les marques là où il avait été fouetté jusqu’à l’os, punit par Necare pour avoir une fois osé s’aventurer trop loin.
Necare mettra régulièrement à l’épreuve Mortarion et s’il ne parvenait pas à gagner par la brutalité seule, c’était qu’il n’était pas assez fort et alors il serait traité comme un "inférieur". Ainsi, Mortarion fut jeté dans une fosse de canidés affamés, avant même de savoir marcher debout, dut escalader nu les falaises les plus escarpées sous une tempête acide torrentielle, après avoir été forcé à tuer de ses seules mains une légion de golems. Necare le jugeait toujours et se moquait de lui. Mortarion finit par prendre le parti de détester le raisonnement qui avait poussé son père d’adoption à le garder vivant, et certains jours sombres, il regrettait que le Seigneur de Guerre ne l’eût pas simplement tué quand il l’avait trouvé. Mortarion apprit à puiser dans ces émotions pour stimuler sa volonté de survivre, espérant trouver un jour des réponses sur ses origines quand il comprit qu’il était bien plus qu’un homme.
Alors que Mortarion grandissait, Necare se servit de lui pour régler ses différents avec les autres Seigneurs de Guerre. Ainsi, un jour, le Seigneur de Guerre Hethemre s’était emparé de terres humaines dans lesquelles Necare prélevait ses "dîmes". Il refusa de les lui rendre et commença à massacrer chaque serf de la région et raser la terre détrempée et boueuse. Hethemre, avait invoqué de sous la terre morne des flammes sorcières couleur émeraude, et leurs grands affleurements explosifs avaient jailli des marais, embrasant tout du moulin de la Balafre jusqu’à la lande venteuse d’Hadeaen. Le moulin s’était mu comme un organisme vivant pour encercler les murs du hameau, et resserré afin de l’étouffer. Autre part, sur les routes des levées de terre, les caravanes avaient été prises à découvert sous les excrétions acides, lâchées par d’immenses vols de busards malades et engraissés. Le Seigneur de Guerre avait lâché une grande meute de revenants et de créatures assemblées et cousues dans l’espace confiné et humide d’un experimentum. Ces abominations traquèrent et massacrèrent les serfs humains survivants de Necare, pourchassant les survivants jusqu’au pied des grandes montagnes grises, mordant sur le territoire personnel de Necare. Mortarion fut envoyé occire les monstres d’Hethemre, alors que ceux-ci achevaient d’assassiner un groupe de survivants découverts dans une grotte peu profonde. Il était accompagné d’un groupe de soldats-golems - qui avaient été autrefois des hommes - et armé d’un lourd espadon à la lame rouillée et d’un pistolet à répétition à poudre noire. C’était une nouvelle mise à l’épreuve de Necare, car Mortarion ne possédait pas assez de troupes, de même que Necare aurait pu éliminer facilement les monstres d'Hethemre. Le Primarque affronta les non-morts dans une furieuse mêlée. C’est alors qu’un immense rampant à vapeur des Barbaruns Élus surgit. C’était une bête tueuse qui n’était qu’un agglomérat de morceaux humains et d’animaux, folle à cause de la douleur et soufflant par une double paire de narines dégoulinantes de morve, cousues à partir de ce qui avait été autrefois celles d’une paire de Grox d’élevage. D’un jet de bile vomit, elle éclata plusieurs des golems de Mortarion. Le Primarque se jeta sur ce corps bulbeux, distordu et qui s’équilibrait sur sept jambes musculeuses, certaines d’origine humaine, d’autres non, et une grappe d’yeux resserrés recouvrait une plaque frémissante de tissu charnel. Mais son espadon se brisa et sa vie fut menacée lorsqu’il fut aplatit contre le sol, tordant son armure et lui brisant les os. Il ne dut sa survit que par l’intervention de Necare qui apparut comme une lumière dorée, capturée dans la lame d’un cimeterre massif et dont l’éclat brillait plus fort que celui de la vérité. La lame rouillée trancha le membre qui le retenait cloué au sol et massacra la bête. Necare exprima sa déception, lui affirmant ce jour là que s’il échouait de nouveau, ses découpeurs s’occuperont de lui. Puis Necare rejoingnit les neiges empoisonnées qui recouvraient la roche morte et où l’air lui-même était si vicié que même Mortarion ne pouvait pas s’y rendre. Là se dressait le sombre manoir de Necare un lieu qui pour Mortarion était hors d’atteinte.
Peu de temps après, la vie de Mortarion bascula.
Alors qu’il ruminait dans sa sombre citadelle face à son journal intime et entouré de tomes sur la guerre et les expériences macabres que Necare avait daigné lui donner, il entendit un bruit de mitraille. Une caravane de rampants à vapeur apparut sur la route qui grimpait à travers le col où se se trouvait sa citadelle. Mortarion vit une détonation se produire à l’intérieur d’un des rampants, un large modèle transporteur monté sur d’épaisses chenilles. La machine dérapa hors de la route et versa au fossé, en crachant de la fumée. C’était une récolte pour les expérimentations de Necare, destinée à souffrir dans les ateliers charnels du Seigneur de Guerre Suprême. Du lit de chargement éventré descendit un humain, vêtu de guenilles, secoué par des haut-le-cœur malgré le masque respirateur qu’il plaquait contre lui. C’était un jeune homme, trapu, aux airs de renard, les yeux écarquillés par la peur. Les véhicules d’escorte de la caravane, plus petits, interrompirent leur cheminement, et leurs portes se rétractèrent pour déployer des groupes de golems. Les assemblages de chair avait reniflé la trace du fugitif. Cette scène fascina le solitaire Mortarion qui la regarda sur le chemin de ronde autour de l’enceinte de sa citadelle, afin de mieux voir. Le jeune homme aida d’autres humains, et toute une marée d’entre eux se répandait de l’épave du rampant, un mélange d’hommes et de femmes de différents âge, robuste et paniqués. Puis le jeune homme vit Mortarion sur les murs de la citadelle, et courut dans sa direction, entraînant les autres derrière lui pour y chercher refuge. Quand le regard de Mortarion croisa celui du jeune homme, le Primarque ressentit pour la première fois de sa vie une connexion informe qui n’exista qu’un bref instant. Il observa le jeune homme faire face aux golems sur ses talons, et vit l’apparition d’une onde bizarre dans l’air autour de sa main, apparu soudainement et sans explication. Ce "pouvoir" fit tomber une des golems au sol, des serpents-lamproies blanches et fines jaillissant du sol et lui dévorant les jambes. Le jeune homme parvenait à les appeler d’une manière quelconque, une faculté que Mortarion ne connaissait qu’aux Seigneurs de Guerre. Puis le jeune homme hurla une question à Mortarion, lui demandant qui il était, ce qui troubla le Primarque. Le jeune homme l’appela à l’aide alors que les golems le maintenaient au sol pour le massacrer. Mortarion se demanda si cela était une nouvelle épreuve de Necare, mais une rage froide au point d’en devenir brûlante monta de son ventre : il saisit son piolet lourd et abattit les golems qui menaçaient le jeune fuyard blessé. Mortarion massacra les golems de sa propre demeure et sorti de sa citadelle pour venir en aide aux humains, proclamant ainsi sa trahison contre son cruel père adoptif.
Alors qu’il courait, vers les golems, Mortarion dévida la longue chaîne d’acier entre la crosse de son pistolet en poivrière et le crochet à sa ceinture, et en fit un fouet métallique. Il taillada la première rangée des golems quand ils arrivèrent en courant à sa portée, les maillons acérés répandant en arcs autour de lui le sang et la chair déchirée. À ses cotés, le jeune homme se battait avec un morceau de cuivre corrodé qui lui servait de couteau. Le Primarque massacra les golems, les derniers s’enfuyant pour éviter son courroux. Le jeune homme le remercia pour son aide, même si il craignait Mortarion, connut pour être le fils de Necare, une filiation que le Primarque nia. Puis une sirène de guerre retentit et Mortarion sut que Necare descendait de son sommet, et qu’il amènerait avec lui sa désapprobation violente, sachant que Mortarion l’avait trahi. Le Primarque s’attendait à mourir pour ce qu’il avait fait, invitant le jeune homme et ses compagnons à s’enfuir, tout en le remerciant de lui avoir permit de faire pour la première fois de sa vie un choix. Le jeune homme l’invita à partir avec lui, dans le bas de la vallée avant que le jour se lève. Mais Mortarion rétorqua qu’ils se feront rattrapés alors que si il restait, il pourrait gagner un temps précieux pour sa fuite et celle de ses compagnons. Le jeune homme eut une idée : il mania des conduites d’alimentation d’un rampant à l’arrêt et le carburant se mit à fuiter des valves de surcharge ouvertes qui inonda le pont. Mortarion s’élança derrière le jeune homme avant de s’arrêter en entendant la voix de Necare qui promit à son fils rebelle la mort si il ne revenait pas à lui. Mortarion le rejeta et armant son pistolet, il tira dans le carburant répandu, provoquant une explosion qui éventra le véhicule dans une boule de feu. Des cascades de pierres se décrochèrent et bloquèrent le col, le séparant de Necare. Puis il rejoignit le jeune homme, qui se présenta à lui sous le nom de Calas Typhon.
Il arriva dans une bourgade de deux cent âmes qui s’appelait la Taille d’Heller. C’était une petite communauté sise dans une des vallées qui n’était guère constituée que de quelques domiciles groupés autour d’un bâtiment commun bas de toit, et d’entrepôts collectifs. Un large disque de champs de blé dur irradiait tout autour, fournissant ses récoltes aux habitants et du fourrage pour les animaux. Mortarion fit l’expérience de l’Humanité, découvrant les pleurs de joie et de l’affection entre les habitants. Mais beaucoup le craignait de même que Calas Typhon qui possédait des pouvoirs particuliers - un Psyker en réalité. Certains voulaient renvoyer les rescapés dans les griffes de Necare, de peur que le Seigneur Suprême revienne à la Taille d’Heller et ne l’anéantisse dans sa totalité pour avoir osé se rebeller contre sa battue. D’autres appelaient ouvertement à ce que Typhon et Mortarion soient mis à mort, malgré le fait que leur rôle avait été décisif dans ce sauvetage. En fin de compte, les deux compagnons trouvèrent refuge dans une étable à l’abandon en bordure du village, les habitants leur donnant du bois pour faire un feu et de la nourriture. Les jours s’écoulèrent et Necare ne vint pas le chercher et au bout d’un temps, la communauté revint à un certain équilibre. À la faible lumière du jour, ces gens robustes travaillaient aux champs et quand le soir tombait, ils se rassemblaient au centre de leurs habitations pour manger et se reposer ensemble. Mortarion entendit des sons étranges, et Typhon lui apprit que c’était des "chansons". Des semaines plus tard, Typhon lui proposa de quitter le village, car beaucoup d’habitants les rejetaient. Mortarion apprit de son compagnon qu’il était issu d’une union entre sa mère humaine et d’un Seigneur de Guerre, expliquant le rejet qu’il subissait depuis son plus jeune âge. Mais le Primarque ignorait où aller et il décida de changer les choses, d’offrir une autre vie aux humains qui vivaient dans la peur et l’angoisse. Il admirait la résistance de ce peuple et le ressentiment qui couvait en eux. Mortarion rejoignit les moissonneurs et s’engagea dans les champs. Le Primarque trouva les vestiges d’une charrue de coupe, l’ouvrit et s’empara d’un outil qui allait le caractériser pour le restant de ses jours : une grande faux, dont la hampe et le fer dense en croissant étaient trop lourds pour qu’aucun des inférieurs puisse les soulever, encore moins les manier. Mortarion se mit à l’ouvrage et chaque passage de sa faux couchait cinq fois plus de récolte qu’aucun geste des autres, qui ne mirent pas longtemps à se ranger dans son sillage, pour ramasser cette récolte plus rapidement. Peu à peu, Mortarion gagna leur respect. À la fin de la journée, le cri soudain d’un enfant retentit dans l’air. Des hommes avaient traîné une lourde charrette derrière eux, chargée de balles de blé dur, pour retourner dans la direction des remises, et une roue s’était mise dans une ornière cachée, brisant son axe avant de faire s’écrouler la charrette sur une enfant qui fut prise au piège sous la carriole. Personne ne pouvait soulever la carriole et le brouillard qui entourait le village s’avançait alors que la nuit tombait, un brouillard dans lequel des choses évoluaient. Mortarion prit alors à deux mains l’essieu de la charrette et souleva son poids conséquent sous le regard médusé des villageois face à cette fantastique force. L’enfant fut sauvée. Mais Calas lui apprit que des ennemis approchaient, et en effet, une forme noire parée d’une cape se dressa depuis les épis de blé encore sur pied, et filer à travers l’air en silence, décapitant l’un des villageois. D’autres formes spectrales se dessinèrent dans les profondeurs du banc de brouillard et Mortarion sut qu’un Seigneur de Guerre nommé Desalem, un vassal de Necare, les attaquait. Des soldats-golems surgirent et la bataille commença. Des villageois furent enlevés et emmenés dans le brouillard qui entourait le village, s’étouffant une fois à l’intérieur. Mortarion y entra afin de récupérer la grande faux laissé dans le champ. Il trouva Desalem et le plaqua au sol avec le plat de la faux et l’exécuta. La guerre de libération avait commencé.[13]
La Libération de Barbarus
Pendant huit années Mortarion et son lieutenant Calas Typhon inspirèrent les humains et organisèrent la guerre contre les Seigneurs de Guerre. Le Primarque et Typhon devinrent des frères d’armes et des amis, leur destin étant liés pour le meilleur et surtout pour le pire dans l’avenir. Mortarion alla sur une butte de granit grossier sur lequel s’était construit un camp de bandits, un groupe de crapules se surnommant eux-mêmes les Maussades. Mortarion, devenu pour le peuple de Barbarus le Faucheur d’Hommes, battit le chef des brigands en combat singulier et l’avait convaincu de se joindre à la guerre contre les Seigneurs. Une partie de leur accord avait concerné la cession de ces terres à la rébellion de Mortarion. Une cité prit racine, la première véritable cité libre de l’histoire de Barbarus y avait pris racine : Fort-sûr, un symbole pour tous ceux qui luttaient, un lieu où les humains pouvaient marcher sans peur sachant que ses hauts murs de pierre, ses portes de fer imprenables et les fusils des guerriers sur les remparts repousseraient tous les raids punitifs. L’alliance avec les Tyrans des Forges, de talentueux forgerons, assuraient armes et armures. Des battues cruelles furent organisés pour éliminer un à un les Seigneurs de Guerre et lentement, inexorablement, la situation se renversa sur tout Barbarus. Pour la première fois de mémoire d’homme, il y avait de l’espoir, ou du moins ce qui s’en approchait.
Les compagnons d’armes de Mortarion formèrent une fraternité guerrière ayant reçu la marque du crâne sur fond de soleil pour indiquer leur rang et leur statut. Le crâne représentait l’ombre de la mort qui pesait sur les soldats et était à la fois leur alliée, tandis que l’astre à six pointes était supposé symboliser la lumière que cette liberté nouvelle allait apporter à Barbarus. Ceux marqués ainsi composaient la Death Guard de Mortarion, ses lames indestructibles dans sa guerre contre les seigneurs et ensemble, ils libérèrent les communautés et les vallées éloignées, dans les terres recouvertes de brume. Mortarion institua une tradition au sein de la Death Guard : boire ensemble des concoctions toxiques afin de s’assurer de la force et résistance des membres de leur fraternité guerrière, car défier le poison, les ténèbres et la douleur permettaient de tenir tête à la mort.
Vers la fin de la guerre, la victoire était proche. Une grande partie de la planète était libérée du joug des oppresseurs, les Seigneurs de Guerres massacrés, de même que certains humains qui avaient, par peur ou habitude, défendus leurs oppresseurs. Lorsque Calas Typhon revint à Fort-sûr, victorieux d’une campagne, il apprit à Mortarion qu’un Seigneur de Guerre avait été abandonné par Necare, bien qu’étant de proches alliés. Necare était le dernier de son espèce et se terrait dans son antre, protégé par la toxicité de son environnement. Pour atteindre le Seigneur de Guerre Suprême, Mortarion proposa un plan. Dans l’armurerie de la Death Guard, Mortarion avait demandé aux Tyrans des Forges de concevoir de nouvelles armures complètement étanche, où aucune toxine ne pouvait affecter celui qui la portait. Ainsi équipé, Mortarion ambitionnait de mener une escouade d’élite de la Death Guard afin d’aller tuer Necare dans son antre, bravant les toxines mortelles de son environnement, une unité d’élite qui déploiera le "linceul" des Seigneurs de Guerre.
Typhon avait une autre idée. Il avait capturé un Seigneur de Guerre, Volcral, et l’avait enfermé dans une cage. Typhon voulait arracher le secret de sa "magye" pour créer des golems afin de se constituer une armée capable de prendre d’assaut en masse le domaine de Necare. Mais Mortarion, dont la haine pour toute forme de sorcellerie était devenu sa caractéristique, refusa totalement, et ordonna à Typhon de tuer Volcral, ce qu’il fit. Puis Mortarion mit en application son plan. Après des mois de préparation et d’entraînement d’endurance, le Primarque partit avec son ami et une petite troupe équipée d’armures étanches. Il monta dans le brouillard toxique vers le château de Necare, situé dans les monts de l’Échine. En chemin, il retrouva son ancienne demeure, qui avait été réduite en ruine. Là, Mortarion et ses hommes subirent un bombardement soudain de dizaines de boules de feu depuis les remparts du château de Necare. À l’intérieur des projectiles incendiaires, des silhouettes humaines avec des griffes noires en sortirent en chancelant, attaquant la Death Guard. Mortarion ordonna de foncer vers le château de Necare afin d’éviter d’être touché par l’intense bombardement. Mais Typhon s’y opposa, ramenant Mortarion à la vérité en lui rappelant que Necare voulait justement l’enrager pour lui faire prendre des décisions irréfléchies. Mais le bombardement s’accentua et leurs armures furent endommagées, forçant une retraite précipitée. Durant le retrait, Mortarion ressentit une rage inédite et une haine passagère pour la faiblesse humaine de ses compagnons, lui rappelant sa nature extraordinaire et mystérieuse.
Revenant à Fort-sûr, le Primarque découvrit que tous ses habitants avaient disparu, hormis un messager qui lui demandait de venir de toute urgence dans le village de la Taille d’Heller : un Aigle était arrivé ![14]
Le Défi de l'Étranger
L’engin que l’éclaireuse appelait "l’Aigle" se trouvait sur les vestiges des champs, au-dehors des murets écroulés du village de la Taille d’Heller. C’était un vaisseau en métal lustré et d’or avec une coque principale effilée fusionnant de manière lisse avec de larges ailes inversées et des surfaces portantes ventrales. Y était écrit "Ave Imperator". Mortarion s’avança vers le vaisseau, vers la seule entrée visible, furieux que sa tentative d’assaut du domaine de Necare ait été oublié par ses compagnons qui ne parlaient que de l’Aigle qui leur avait apporté nourriture et médicaments, ainsi que des récits d’une empire humain dans les étoiles. Ils lui parlèrent d’un l’Étranger qui les avait aidé à mettre fin à la bataille sur les plaines. Mais Mortarion était méfiant devant cette soudaine apparition d’un inconnu chargé de cadeaux au soir de sa bataille la plus éprouvante. C’était supposé être un jour de délivrance pour Barbarus et son triomphe, et l’Étranger était apparu et lui avait volé sa gloire. Le Primarque pénétra dans le vaisseau et y trouva assis à une table des dirigeants du cadre de soutien civil aux côtés des guerriers de la Death Guard que Mortarion avait laissés en charge à sa place. Et avec eux se trouvait… Lui. Un regard sombre, à la fois clair et sans fond, et qui paraissait ancien, un visage patricien à la peau bronzée comme un vieux cuir, et de cheveux noirs qui pendaient jusqu’aux épaule. L’Étranger en lourde armure d’or s’avança devant Mortarion, se présentant comme un ami et affirmant qu’Il était à sa recherche. Il y avait chez cet homme à la peau cuivrée un aspect familier qui n’avait pu échapper à Mortarion, sentant instinctivement qu’il le connaissait. L’Étranger proposa que Barbarus intègre l’Imperium et de bénéficier de Ses technologies. Il promit d’expliquer les origines de Mortarion, de détruire les Seigneurs de Guerre et de purger la souillure toxique de Barbarus, mais Mortarion s’en moquait, rejetant d’emblée les propositions de l’Étranger. Il proclama qu’il était né sur Barbarus et que la Death Guard était sa seule famille. L’Étranger lui proposa alors un défi : si Mortarion éliminait Necare de sa main, alors Il partira pour toujours, mais si il échouait, alors Barbarus rejoindra l'Imperium de l’Humanité, et Mortarion et sa Death Guard lui jureront allégeance. Mortarion accepta ces conditions.
Le Primarque alla chercher une nouvelle armure étanche et parti seul vers la citadelle de Necare. Il gravit le schiste glissant des hauts éperons alors que chaque respiration lui réclamait un effort. Sa faux de combat à son côté, Mortarion continuait son avance, en se hissant, un pas brutal après l’autre, toujours plus près des tours noires et menaçantes de la citadelle finale. Les plaques extérieures de son armure se corrodaient déjà, à mesure que le brouillard acide autour de lui ternissait le reflet du métal et affaiblissait sa structure. Les sangles de cuir traité se dissolvaient mais Mortarion ne s’en soucia pas et continua. Il parvient à atteindra le château de Necare, se retrouvant au pied de portes immenses forgées de fer noir, encastrées dans une tour qui disparaissait dans la brume noir-orange. Necare apparu soudainement. Mortarion essaya de basculer sa faux dans une posture d’attaque, mais le tremblement de ses bras échappa à son contrôle, et il perdit toute prise sur l’arme. Celle-ci tomba dans la terre retournée, et commença à se flétrir comme du bois pourrissant. Le poison dans l’atmosphère parut s’épaissir, s’agglomérer autour de Necare, et se tendit en vrilles nébuleuses pour l’étouffer. Mortarion s’étranglait et chancelait. Necare le regarda s’étouffer en se moquant de lui. Puis Mortarion entendit une voix obscure qui le suivit par terre, des mots qui résonnaient en chœur bourdonnant, et le frappaient comme des coups physiques. Puis un grondement de flammes dorées trancha dans l’air au-dessus de Mortarion qui vit la brume elle-même se désagréger dans le sillage d’une grande épée à large lame, faite d’un métal brillant. L’Étranger sectionna Necare au travers du thorax tuant sur le coup le Seigneur de Guerre Suprême dont le torse se désincarna en épais panaches de cendres sales que le vent emporta avant d’avoir touché le sol. L’Empereur s’avança vers lui et révéla qu’Il était Son père. Mais Mortarion ne vit que sa victoire, dont il rêvait depuis longtemps, lui être arraché, créant une haine envers le Maître de l’Humanité qui ne le quittera plus. Puis il s’évanouit.[15]
À son réveil, Mortarion tint parole et lui et sa Death Guard jurèrent fidélité à l’Étranger. Ce n’est qu’alors que l’Empereur révéla au jeune Primarque qu’Il était Son créateur et qu’Il lui confia le commandement de la quatorzième Legiones Astartes. Mortarion rencontra avec l’élite des cohortes de Barbarus à ses côtés, et des centaines d’autres combattants derrière lui, les Astartes de la XIVe Légion, les Dusk Raiders. Il leur annonça qu’ils étaient à présent la Death Guard.[16]
La Lumière de la Lanterne
Un an après sa redécouverte par l’Empereur, Mortarion avait reçu une nouvelle Armure Énergétique, qu’il apprit à porter comme une seconde peau. Mortarion ne s’était pas soucié des embellissements ornés et du décor martial intégré aux gantelets, aux cretons et à la cuirasse et au grand désarroi des artisans armuriers au service de l’Empereur, le Primarque avait dépouillé les détails superflus et s’en était débarrassé, ne laissant que l’héraldique nécessaire aux opérations sur le champ de bataille. À la place, il leur ordonne de couler une icône du sigle de la Death Guard et de la placer sur la plaque. Le crâne et le soleil était un symbole trop puissant, trop proche de son cœur pour être laissé derrière lui avec le reste de son ancienne vie. Le crâne signifiait la mort, car il menaçait la vie de Mortarion mais était aussi son allié, tandis que le soleil à six branches représentait l’illumination de la liberté qu’il avait apportée à Barbarus. Si son monde d’adoption restera à jamais l’endroit où il était réellement né, son regard commença à se porter vers les étoiles. Il connaissait grâce aux connaissances arrachées des livres de Necare les planètes proches de Babarus, mais savoir qu’il y avait des billions d’étoiles et de mondes supplémentaires au-delà de ce voile stygien était pour lui éblouissant. Une partie de lui voulait voir ces mondes, enfoncer ses gants dans leurs sables et leurs eaux, traverser de nouvelles terres et des paysages extraterrestres, se battre dans de nouvelles batailles. Depuis sa jeunesse, Mortarion n’avait jamais été aussi assoiffé de connaissances.
Mais après la mort de Necare, l’Empereur demanda à Mortarion de rester dans les limites du système de Barbarus pendant plus d’une année solaire, à sa plus grande frustration. Après leur première rencontre, l’Empereur parla en ellipse des questions relatives à la dispersion des Primarques, Mortarion ne parvenant pas à savoir comment il s’était retrouvé sur Barbarus, l’Empereur détournant toutes ses questions.
Néanmoins, l’élite de sa Death Guard, tel Typhon, furent élevés au rang de Space Marines durant cette période. Mortarion en profita pour apprendre à utiliser les nouvelles armes et armures que l’Imperium ainsi qu’à maîtriser la tactique et la stratégie de combat avec ces Légionnaires Astartes. Son apprentissage fut exceptionnellement rapide, et des mois de jeux de guerres et d’entraînement avaient amené Mortarion à être prêt au combat, s’efforçant de laisser Barbarus derrière lui et de s’aventurer dans la galaxie au-delà. Mais plus que cela, Mortarion avait rencontré quelque chose auquel il n’attendait pas : il s’était lié avec ces Dusk Raiders, d’une manière que les mots ne pouvaient exprimer. D’une manière étrange, c’était comme si ce lien avait toujours été en lui, en sommeil, attendant d’être activé.
Après une année d’attente, Mortarion reçut un message de l’Empereur, le convoquant sur Son vaisseau, le Bucephelus, pour discuter. À bord de la navette l’emmenant rencontrer son père, Mortarion avait pour compagnon un Dusk Raider qui faisait partie de sa garde d’honneur, un Légionnaire se nommant Alexus Xael. Le Primarque lui demanda quel était le protocole une fois arrivé à bord du vaisseau de l’Empereur, apprenant qu’il devra s’attendre à une grande cérémonie et à des formalités à respecter, ce qui exaspéra Mortarion qui n’avait pas la patience de supporter ce genre de convenance.
Une fois arrivé à bord du Bucephelus, Mortarion débarqua de sa navette pour arriver dans une vaste baie d’amarrage et fut accueilli par un chœur de trompettes martiales. Il vit des rangs de gardes d’honneur en armure d’or tenant des bannières et des armes en signe de salut, des musiciens qui jouaient un hymne et d’autres personnages en tenue trop détaillée dont le but et la fonction lui étaient inconnus. Mortarion ignora la foule rassemblée et avança seul, grimpant un étage d’escaliers vers une estrade de réception éclairée par des rideaux de velours cramoisi. Sous le regard de fonctionnaires choqués, Mortarion constata l’absence de l’Empereur et fut prit à parti par un homme portant un chapeau haut de forme et un manteau de brocart orné de plusieurs dessins techniques, suivi par un engin déambulant sans aucun moyen de soutien visible, ressemblant à l’œil d’un géant d’acier arraché et laissé à flotter dans les courants d’air, observant tout ce que l’homme en manteau disait et faisait. Cet homme se présenta comme étant Épine de Lackland, célèbre Commémorateur et documentariste à la Cour Impériale, et expliqua au Primarque que sa foulée n’avait pas été aussi mesurée que prévu et que l’intention était que son père s’avance en premier pour l’accueillir ! Mortarion le coupa en lui demandant ce qu’était un Commémorateur, apprenant que son rôle était d’enregistrer les évènements historiques pour en faire profiter les futures générations.
Exaspéré, Mortarion demanda où était l’Empereur, lorsque ce denier apparu de derrière des rideaux de velours, apparemment heureux de voir l’impatience de Son fils de le retrouver. Face à la lueur flamboyante qu’était l’Empereur, Mortarion ne put résister à s’agenouiller, avant de se faire inviter à se révéler. Mortarion se demandera si le regard de l’Empereur était capable de voir son âme et ses pensées intérieures avant d’écouter son créateur s’excuser pour cette cérémonie qui lui avait été désagréable. Accompagné de Ses Custodiens, l’Empereur emmena Mortartion dans un long couloir tubulaire fait d’une sorte de verre cristallin avec de longues feuilles courbes de matériaux vitreux suspendues à des cadres en métal blanc. Mortarion arriva au niveau du gigantesque château de commandement qui s’élevait à la poupe du Bucephelus et de là, le Faucheur vit de nombreux navires avec des symboles qui lui étaient inconnus. L’Empereur lui expliqua que c’étaient des vaisseau appartenant à des Légions d’autres Primarques, et que les recherches pour retrouver ceux qui manquaient étaient en cours. Mortarion exprima son impatience de rencontrer enfin un vrai frère de sang, apprenant qu’un certain Horus était désireux de le rencontrer mais que l’Empereur lui avait demandé d’être patient afin de pouvoir discuter avec lui en tête à tête. Mortarion senti que son père hésitait sur son nom, "Enfant de la Mort", une désignation que l’Empereur ne voulait pas lui donner à l’origine. Changeant de sujet, l’Empereur souligna la résistance admirable des natifs de Barbarus et que l’assimilation impériale se passait bien. Néanmoins, le Maître de l’Humanité avait constaté le refus du Primarque de laisser Son contingent de Ses scientifiques et géoformateurs les plus accomplis de modifier radicalement l’atmosphère et l’écologie de Barbarus pour la rendre vivable et agréable. Mortarion souhaitait que le climat terrible et toxique de son monde continu de former un peuple fort.
Enfin, l’Empereur annonça à Mortarion qu’Il souhait lui offrir un cadeau, lui montrant au loin un vaisseau gigantesque ayant la forme d’une dague : l'Endurance, vaisseau amiral de la flotte de la XIVe Légion. Puis, comme dernière formalité pour marquer leurs liens de fidélité, l’Empereur l’emmena suivre une large rampe en spirale pour descendre dans une autre salle qui servait de lieu de détente pour le Maître de l’Humanité, un atelier dans lequel Il forgeait des armes et menait des expériences étranges. Mortarion comprit alors que les Primarques n’étaient que des armes aux yeux de l’Empereur, se remémorant Necare qui avait fait de lui un outil de guerre. Gardant ce ressentiment pour lui, il vit l’Empereur lui offrir un cimeterre menaçant de grande dimension et d’une létalité chatoyante. Mais le Faucheur déclara que sa faux de guerre, Silence, qu’il avait forgée, refaite, renforcée et améliorée était suffisant à ses yeux, ignorant le raidissement dans l'expression de son père. Mais son regard s’arrêta sur une arme à feu lourde en forme de tambour, faite pour les mains de quelque chose de plus grand qu’un homme, une arme n’ayant pas le rendu surfait d’un artiste de l’armement mais qui était un dispositif de tueur, industriel et lourd. Sans demander la permission, Mortarion prit l’arme, concédant avoir besoin d’un pistolet. L’Empereur fronça les sourcils et lui expliqua que celui qui avait fabriqué cette arme l'avait baptisée la Lanterne, avant de périr sur Son ordre. Son créateur avait été un homme qui dirigeait un culte de tueurs dans un monde manufacturier appelé Shenlong et qui vénéraient un "Dragon". L’arme était agréable pour Mortarion, et l’Empereur le lui offrit de bonne grâce, le Primarque utilisant des cordes à sa ceinture pour fabriquer un cordon auquel la Lanterne pouvait être suspendue.
L’Empereur nota que Mortarion avait encore choisi sa propre voie, le Faucheur y voyant une critique sur le fait qu’il défiait les plans que les autres avaient pour lui. L’ambiance se refroidit entre l’Empereur et le Primarque, le Maître de l’Humanité l’invitant à dire ce qu’il avait sur le cœur. Mortarion lui demanda alors pourquoi Il lui avait pris sa victoire le jour où Il était venu sur Barbarus. L’Empereur se justifia avoir agi que pour lui sauver sa vie face à Necare, bien que ce fut Son défi lancé au Primarque qui l’avait amené à risquer sa vie. L’Empereur rappela à Mortarion qu’il y avait des ennemis qu’il ne pouvait vaincre seul, ce qui énerva le Primarque qui ne pouvait admettre la défaite. Regardant la Lanterne, il eut pendant une seconde l’idée de retourner l’arme contre l’Empereur, se demandant ce qui se passerait… Il se calma et jura de se battre pour la Grande Croisade, bien qu’il savait qu’il n’avait pas le choix.
Pour terminer, l’Empereur le conduisit hors de la chambre, où se trouvait une salle voûtée, un espace si grand qu’il avait son propre microclimat. Là se trouvait Horus Lupercal, qui était venu depuis le système de Zhao quand il avait appris la volonté de l’Empereur de retrouver Mortation, faisant le voyage avec le Maître de l’Humanité afin de rencontrer enfin le Faucheur. Face à son frère, Mortarion connu un sentiment étrange et éthéré de connexion alors qu’Horus l’accueillait comme un frère.[17]
La Rencontre avec Malcador le Sigillite
Mortarion séjourna un temps sur Terra avant de se lancer dans la Grande Croisade. Là, dans le Palais Impérial, il trouva une entrée gigantesque en travaux, un portail de trois cents mètres de section, renforcé d’une chape d’adamantium et entouré de runes de l’ancienne Terre. Malcador le Sigillite, le bras droit de l'Empereur, vint le trouver. Le Primarque lui demanda ce qu’était cette construction mais Malcador l’invita "gentiment" à s’éloigner de cette porte. Mortarion exprima sa haine du Sigillite, jurant de le briser un jour. Malcador ramena néanmoins Mortarion dans ses quartiers privés, très haut sur les pentes surplombant la vaste étendue des grands halls et des flèches du palais. Le Primarque exigea de voir le Maître de l’Humanité, car il s’impatienta, et voulait partir en guerre. Mais Malcador lui fit comprendre que l’Empereur était indisponible. Mortarion pensait être traité différemment de ses frères, se voyant prisonnier et ignoré par l’Empereur, bien que Malcador lui assura que cela n’était pas le cas. Le Seigneur de la Mort s’énerva, ne voyant qu’en Malcador qu’un hypocrite qui prônait la Vérité Impériale athée tout en se baignant dans la sorcellerie, car il était un Psyker. Mortarion demanda de nouveau quelle était l’objectif des travaux menés dans le portail, mais Malcador éluda la question. Furieux, le Primarque saisit violemment le vieil homme par le cou et le souleva, tout en crachant sa haine pour sa nature de Psyker avant de le relâcher. Mortarion affirma qu’il refusait de faire la Grande Croisade tant qu’un seul "sorcier" se trouvait parmi eux. Finalement, Malcador décida de montrer quelque chose à Mortarion afin de le convaincre de mener à bien la Grande Croisade et de tolérer un temps les Psykers. Il l’emmena à travers une double porte en ébène depuis des quartiers privés, menant vers une chambre normalement interdite à tous, à l’exception du Sigillite et de l’Empereur Lui-même. Mortarion pénétra avec Malcador dans une pièce étroite, dont le mobilier se résumait à une table longue et basse drapée de soie noire. Les portes qui se refermèrent derrière lui le plongea dans une obscurité de velours. Un hololithe s’alluma par-dessus la table : c’était une carte qui montrait une planète du nom de Nikaea. Mortarion vit des images pluvieuses, de grands engins stellaires du Mechanicum suspendus en orbite basse, des rampants de terraformation descendus à travers l’atmosphère volatile et un énorme complexe qui s’élevait d’un paysage désolé de cendre volcanique, en irradiant autour d’une grande arène centrale. Le Primarque apprit de Malcador que l’Empereur avait conscience du problème que posait les Psykers et qu’Il travaillait sans relâche afin que l’Imperium puisse un jour se passer des Navigators ou des Archivistes Space Marines. Nikaea devait un jour trancher cette question et que Mortarion aurait son rôle à jouer, qu’il devra y défendre sa cause sous les yeux de l’Imperium tout entier. Mais avant cela, Malcador lui demanda juste de la patience, car il fallait d’abord bâtir un empire à l’aide des Psykers cités. L’attitude de Mortarion changea et il demanda au Sigillite de lui en dire plus…[18]
La Grande Croisade
Mortarion cultiva l’inflexibilité, l’absence de pitié et la résistance de sa Légion qu’il baptisa la Death Guard, ainsi que les nombreux succès qu’il remporta. Toutefois, il ne s’intégra pourtant jamais vraiment à la société impériale du fait de son tempérament sombre et sauvage. Il restait étranger à la franche camaraderie qui unissait ses frères, ne créant que des liens avec Konrad Curze, le Night Haunter, et surtout avec Horus Lupercal, qui reconnaissait la valeur de sa Death Guard, la plaçant souvent au centre de sa ligne de combat. La Légion de Mortarion était en effet une enclume inamovible. Le Seigneur de la Mort prit le commandement de sa nouvelle Légion avec autoritarisme et sévérité. Il était froid et distant avec ses fils mais ces derniers le vénéraient et lui obéissaient sans la moindre hésitation. Mortarion vit en eux l’occasion de poursuivre ce qu’il avait commencé sur Barbarus : mettre à bas les tyrans, à l’instar des Seigneurs de Guerre. Pour cela, il fit de la Death Guard l’infanterie ultime, polyvalente et autonome, spécialisée dans l’utilisation d’un équipement robuste et fiable, facile à entretenir et à ravitailler. L’objectif était de broyer l’ennemi sous des assauts implacables et bien que dénuées de toute inventivité, ces tactiques étaient efficaces en dépit de leur simplicité.
Mortarion était plus proche d’Horus que de l’Empereur, car le premier reconnaissait son mérite, étant donné qu’il combattait souvent à ses côtés. Le Seigneur de la Mort trouva dans le charismatique Horus un mentor qui comprenait ses désirs et appréciait ses méthodes. Il est dit que l’Empereur ne se souciait pas de ce rapprochement, considérant que la loyauté de Son fils envers Horus signifiait de facto sa loyauté envers Lui. L’histoire montrera que l’Empereur s’était lourdement trompé…[19]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Death Guard
La Conquête de Galaspar
La première campagne que dirigea Mortarion à la tête de sa Death Guard fut la très violente conquête du Monde-Ruche de Galaspar. Capitale d’un petit empire de onze systèmes, Galaspar était dirigé par un régime nommé l’Ordre et qui réduisait ses habitants à des "unités de travail" anonymes qui devaient être immédiatement euthanasiées lorsqu’elles n’avaient plus de valeur pour son système. L’Ordre régnait grâce à un mélange d’oppression écrasante et de dépendance chimique forcée.
Pour Mortarion, ce régime devait être mis à bas et son peuple libéré. Il dirigea sans crier gare sa flotte vers le Monde-Ruche en se protégeant des tirs de défense de Galaspar avec des astéroïdes et des vassaux suicides qui défendaient sa barde d’assaut, le "Quatrième Cavalier", avant de s’écraser littéralement sur la Cité-Ruche principale. Là, à la tête de 11 000 Space Marines, il massacra tout ceux qui lui barraient la route, pourchassant sans pitié les dirigeants de l’Ordre avant de les faire exécuter.
Avec la Ruche principale de Galaspar sous son contrôle, Mortarion fit désactiver les défenses orbitales planétaires afin de permettre au reste de sa Légion de débarquer sur Galaspar, et de conquérir dans le sang les Ruches restantes. Néanmoins, la Death Guard épargna la population asservie, et lorsque Galaspar fut totalement conquise, le peuple de ce monde accepta de bonne grâce l’intégration dans l’Imperium. Les autres planètes du système se rendirent immédiatement afin de ne pas subir la fureur du Faucheur. Avant de partir, Mortarion ordonna aux Galaspariens de compter le nombre de morts. Cela fut impossible…[20]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Conquête de Galaspar
La Purge d'Absyrtus
Après ce qu’il avait fait sur Galaspar, Mortarion fit face aux reproches cinglants de ses frères, bien qu’à ses yeux, la libération d’une centaine de milliards de citoyens de la tyrannie de l’Ordre validait la brutalité de sa conquête. Et pourtant, il vit la réprobation dans le regard de l’Empereur, un regard qui le hanta.
Suite à cette première campagne, Mortarion mena sa Death Guard sur un monde humain nommé Absyrtus, avec pour capitale la Ruche Temnis, qui était qu’une fraction de la taille des Ruches de Galaspar. Cette planète était loin d’avoir le même niveau de défense que sa première campagne et Mortarion était bien décidé à libérer la population une fois les défenses orbitales détruites. Lorsque la Death Guard avait été chargée de mettre Absyrtus en Conformité, Mortarion avait parcouru les données sur les conditions de ce monde avec une colère froide et intense. Absyrtus était un écho de Barbarus, avec une classe dirigeante de sorciers au pouvoir. Ses conditions de vie étaient difficiles, bien que pas aussi toxiques que celles de Barbarus. Mais l’asservissement de la population par la sorcellerie avait déclenché une grande fureur chez le Primarque qui décréta que la libération de ce monde passerait par la mort.
À bord du vaisseau Fourth Horseman qui descendait vers la surface, Mortarion ordonna le largage des Modules d’Atterrissage et des Storm Eagles droit sur Temnis. Dès que le navire fut arrivé en dessous des nuages, il subit les tirs inoffensifs des canons de défense ennemis. Debout à côté du Primarque, Calas Typhon se moqua de cette tentative, mais Mortarion souligna que cela était qu’un geste de défi, leur véritable défense étant leur sorcellerie.
Une fois la confirmation que Temnis était le centre de la vie sur Absyrtus à tous les égards et qu’un fois prise, tout s’effondrerait, Mortarion fonça vers la cité. Néanmoins, alors qu’il s’apprêtait à jeter le Fourth Horseman sur le complexe pour le briser, le Primarque se remémora le regard de l’Empereur suite à Galaspar, et décida finalement de changer de méthode et de viser le spatioport à la place, afin de faire moins de victimes. Ses Légionnaires attaquèrent les murs du complexe, ravageant et détruisant tout sur leur passage, tandis que le Fourth Horseman s’abattait sur le spatioport, les trois kilomètres de long du vaisseau faisant fondre le béton rocheux avec le souffle de ses moteurs et sa coque surchauffée, écrasant les faibles vaisseaux de Temnis durant son atterrissage. Puis des sorciers apparurent sur les murs, envoyant des jets du Warp sur les Space Marines. Le Faucheur ordonna à sa garde personnelle de lancer des bombes au phosphex sur les murs, ce qui fit fondre la chair et les os des sorciers le long des remparts de Temnis. Le combat prit fin avant que Mortarion, Typhon et les premiers rangs de la Première Grande Compagnie n’aient atteint le bas des rampes du Fourth Horseman.
Une communication ennemie demanda un cessez-le-feu et Mortarion accepta d’écouter dans son réseau vox la maîtresse d’Absyrtus, la Reine Cirkesce, qui acceptait tout les termes de la reddition mais demandait seulement qu’on épargne son peuple. Alors que les soldats ennemis déposaient les armes, le Faucheur fut surpris de constater que, contrairement à Galaspar, les souverains sorciers de ce monde se souciaient de leur peuple. Une nouvelle voie autre que l’annihilation s’ouvrait devant Mortarion et après un effort de volonté, ordonna l’arrêt des combats.
Le Primarque rejoignit, au centre du complexe, le palais de Temnis, construit en pierre calcaire noircie par la suie, avec une flèche qui s’élevait tous les cent mètres le long de son mur circulaire. La maçonnerie était ouvragée, mais avait été rongée par les pluies acides au fil du temps, et n’avait pas été réparée. Les fenêtres étaient en verre plombé terne. Mortarion remonta la pente douce du boulevard avec Typhon et une escorte de ses gardes du corps, vers la Reine d’Absyrtus qui les attendait seule à l’entrée toute ouverte du palais. C’était une femme âgée, avec des cheveux blancs, un visage fort et des yeux d’un vert profond.
Typhon ne comprenait pas pourquoi Mortarion avait laissé le complexe debout, le Primarque lui répondant qu’il n’était pas nécessaire de le détruire, des mots qui étaient étranges à prononcer pour lui mais qu’il voulait mettre à l’épreuve. La Reine Cirkesce l’accueillit et en remerciement de sa "clémence", elle le guida dans son palais. Le Faucheur fut surpris de constater qu’il n’y avait que de la déférence dans ses manières, mais peu de la crainte à laquelle il était habitué chez les autres mortels, comme si quelque chose d’autre avait déjà réclamé sa capacité d’émerveillement. Cirkesce l’emmena à travers les chambres principales du palais et lui montra une pièce qui était une chapelle avec un autel rectangulaire en son centre, avec des lignes étrangement courbées. Mortarion déclara que la religion et la superstition n’avaient plus lieu d’être et que ce lieu sera détruit, ce que la souveraine accepta sans discuter. Enfin le Primarque fut amené sur un balcon surplombant une grande place et devant un foule de dizaines de milliers de citoyens, il vit Cirkesce être accueillit avec reconnaissance, ce qui était en totale opposition avec le rapport entre les anciens maître de Barbarus et leur peuple. La Reine proclama leur rattachement à l’Imperium, et la fin de la guerre. Quand le peuple le regarda avec espoir, le Faucheur fut mal à l’aise, ayant l’impression d’être un imposteur.
Quelques heures plus tard, Mortarion, avec Typhon à ses côtés, était assis en face de la Reine dans la salle de banquet du palais royal, célébrant la paix et l’union. Ennuyé après une succession de discours, tous plus longs les uns que les autres, tous de fades variations sur le même thème obséquieux, le Primarque était irrité devant la servilité de ces gens, et leur capitulation totale, se demandant si leur abdication était le signe de leur intelligence ou de leur lâcheté. Typhon exprima lui aussi son désappointement, s’interrogeant sur ce qu’ils avaient soumis ce jour là. Mortarion décida alors de parcourir les rues pour en avoir le cœur net.
Mortarion marcha dans la nuit de Temnis avec ses gardes du corps, quittant les environs du palais et se dirigeant vers les secteurs résidentiels en pleine célébration. Mortarion les contourna, s’approchant suffisamment pour avoir une idée des réjouissances, puis s’éloigna. La nouvelle de son identité s’était rapidement répandue, et tous ceux qui le voyaient s’arrêtaient de festoyer et de danser pour se prosterner devant lui, le front contre le sol, et lui adresser leurs louanges et leurs remerciements. Il prit des rues au hasard, choisissant des ruelles de plus en plus petites, entrant et sortant des culs-de-sac. Plus il avançait, plus il avait l’impression que ce qu’il avait vu depuis son arrivée sur Absyrtus était un paravent fragile. Le Primarque fini par atteindre des zones de taudis et s’arrêta dans un lieu désert quand il entendit un enfant pleurer, et ce qu’il avait d’abord pris pour une mère chantant une berceuse. Mais en réalité, ce n’était pas un chant, mais des incantations. Suivant les sons, il pénétra dans une ruelle puis passa une porte avant d’arriver dans une pièce au plafond bas. Il y vit des livres en lambeaux qui s’entassaient sur des étagères affaissées et des gravures incompréhensibles éparpillées sur tous les niveaux. Le Primarque trouva un autel au centre du sol, le même sous une forme plus grossière que celui dans le palais. Là, une veille femme était penchée sur l’autel, psalmodiant des mots étranges. Alors que la femme parlait, des flammes apparurent au-dessus de l’autel, vacillèrent, puis s’évanouirent. Les cris d’enfant provenaient des flammes… La Psyker leva ensuite les yeux vers le Primarque et tout en souriant, elle lui avoua que tous sur Absyrtus pratiquaient de tels abominations maléfiques et que leur reddition était juste un moyen de continuer leur culte blasphématoire. Mortarion partit sans la tuer, après avoir vu son regard moqueur. Durant le trajet retour vers le palais, il comprit qu’il y avait des Psykers partout, pas seulement à la tête du gouvernement, mais dans le peuple tout entier. Il entendit alors les fragments de chuchotements qui se glissaient dans la nuit depuis les fenêtres des complexes d’habitation et voyait les motifs étranges gravés sur la suie dans les coins sombres des bâtiments et les cris d’enfants dans des flammes.
Typhon et ses gardes l’attendaient à l’entrée du palais et comprenant ce qui allait se passer en apercevant le visage du Faucheur, ils retournèrent vers la spatioport où attendait le Fourth Horseman. Une fois en orbite, Mortarion confirma à Typhon qu’il avait eu raison, qu’il n’y avait rien à conquérir, que la sorcellerie de ce monde n’était pas l’outil de tyrans mais infectait la société d’Absyrtus de fond en comble. Puis il ordonna la largage des torpilles cycloniques, regardant la planète périr.
Mortarion se promit alors devenir la Mort.[21]
L'Émancipation de Drune
Campagne menée par Mortarion, Jaghatai Khan et Horus Lupercal, l’Émancipation de Drune vit la Death Guard et ses deux Légions frères affronter les Asservisseurs sur le monde de Drune. La population humaine de Drune avait été dominé mentalement par les Xenos, soit des centaines de millions de personnes. Le Khan fut chargé de mener la campagne, mais Mortarion refusa de combattre aux côtés des Prophètes des Tempêtes du Khan, menant sa Death Guard sur d’autres fronts pour combattre les Asservisseurs. Lors du combat final dans la capitale de la planète, les trois Primarques affrontèrent un Asservisseur gigantesque qui faillit tuer Mortarion ainsi qu’Horus. Le Seigneur de la Mort dût son salut que par l’intervention de Jaghatai Khan qui tua l’énorme Xenos grâce à la protection psychique de ses Prophètes des Tempêtes tant décriés par Mortarion.[22]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Émancipation de Drune
Le Triomphe d'Ullanor
Mortarion fut présent lors du Triomphe d’Ullanor qui fêtait la grande victoire impériale contre le plus puissant empire Ork rencontré depuis le début de la Grande Croisade. Le Seigneur de la Mort eu une conversation tendue avec son frère Magnus le Rouge, Primarque des Thousand Sons, lorsque ce dernier arriva pour prendre sa place dans la tribune officielle des Primarques et de l’Empereur pour assister au Triomphe. Leur conversation fut une agressivité distillée. Mortarion coupa Magnus lorsque celui-ci évoqua un autre jour semblable à celui d’Ullanor, lorsque neuf Primarques avaient été réuni il y a longtemps. Le Seigneur de la Mort lui rappela que l’Empereur leur avait interdit d’en reparler… Magnus évoqua ensuite la symbolique des chiffres, ce qui agaça Mortarion qui se moqua de l’obsession du Roi Pourpre pour les symboles, lui parlant des événements qui avaient eu lieu lors de la Bataille du Piton du Phénix, où les Thousand Sons eurent une violente altercation avec les Space Wolves, avant que l’un des fils de Magnus ne subisse une violente mutation génétique le transformant en aberration, le tout sous les yeux de Leman Russ qui répéta à Mortarion ce qu’il avait vu. Il menaça son frère en l’accusant de sorcellerie, et que cela signera sa chute, comme elle avait signé celle de son père adoptif. Moqueur, Magnus l’invita à venir sur Prospero débattre avec les Corvidae de la causalité et la prédestination. Le Seigneur de la Mort se détourna et rejoignit la tribune de l’Empereur. Il se tiendra néanmoins relativement à l’écart durant les célébrations mais assista à la parade et vit Horus Lupercal être nommé Maître de Guerre par l’Empereur, premier parmi ses pairs Primarques ainsi qu'au discours du Maître de l’Humanité qui annonçait Son départ de la Grande Croisade pour rejoindre Terra afin d’achever un grand projet.
Plus tard, sur la terrasse qui surplombait l’artère processionnelle principale, assis avec Jaghatai Khan, Fulgrim et Sanguinius, il débâtera sur les changements que l’avènement d’Horus apportaient. À ses yeux, Horus avait été nommé juste parce qu’il était le premier Primarque retrouvé par l’Empereur. Il n’éprouvait pas de jalousie, mais il affirma devant ses frères que quand l’Empereur les guidait, ils rivalisaient tous pour un simple regard ou un geste de Lui, car aucun d’entre eux n’était Son rival. Mais Horus n’était que l’un d’entre eux alors qu’il n’était pas l’architecte de l'Imperium, une situation qui n’augurait rien de bon à ses yeux.[23]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : le Triomphe d'Ullanor
Le Concile de Nikaea
Suite au Triomphe d’Ullanor, Mortarion se rendit sur le monde de Nikaea afin de participer, en la présence de l’Empereur, au règlement de la question sensible du Projet Librarius. Ce projet défendu par Magnus le Rouge, Sanguinius et Jaghatai Khan, était un régime d’entraînement et de développement psychique, allant de pair avec le processus de création déjà rigoureux d’un combattant de l’Astartes.
Mortarion était, avec Leman Russ, le Primarque le plus violemment contre ce Projet et avait combattu son développement avec vigueur, n’y voyant qu’un outil de sorcellerie et de corruption. Le Concile de Nikaea se mua en procès contre les Thousand Sons. Suite au témoignage du Space Wolf Ohthere Wyrdmake qui accusait les Thousand Sons de sorcellerie, Mortarion se plaça au centre de l’amphithéâtre qui accueillait les partisans, s’inclinant rapidement devant l’Empereur assis devant lui et entama son exposé. Il rappela que l’Ère des Luttes qui avait mit fin au premier empire galactique de l’Humanité devait sa chute à la multiplication des Psykers. Il prétendit avoir vu les dévastations que la sorcellerie laissait dans son sillage, comme des mondes réduits en cendres, des hommes en esclavage et des monstres lâchés de partout. Il rappela que l’Empereur Lui-même avait mis en place les Vaisseaux Noirs de la Sororité Silencieuse pour rechercher ces dangereux individus. Mortarion reconnu l’utilité des Navigators et Astropathes, mais ils étaient tolérés car ils faisaient usage de leurs pouvoirs pour le bien d’autrui, tout en étant étroitement surveillés et encadrés, alors que le sorcier utilisait sa puissance pour son gain personnel, pour obtenir la puissance et la domination séculière. Le Seigneur de la Mort raconta que sa Légion avait affronté sur un monde nommé Kajor une peuplade guerrière d’humains retombés dans la barbarie. Il avait fallu près de six mois à la Death Guard pour soumettre Kajor, car les sauvages utilisaient des pouvoirs abjects et avaient des alliés invisibles : des créatures nées de leur sorcellerie qui rôdaient dans les ombres et qui tuaient pour le plaisir de tuer, des chiens rouge sang qui hantaient les ténèbres des forêts avec un instinct sauvage, et des bêtes à la cavalcade de tonnerre, qui brisaient les lignes à chacune de leurs charges. Le Primarque parla de Temples du Sang empli d’ossements et de mort. Le Projet Librarius ne pourrait à ses yeux que mener, doucement, étape par étape, à ses actes odieux. Il accusa publiquement les Thousand Sons de pratiquer des actes de sorcellerie et d’avoir vu les guerriers des cultes de Magnus invoquer la foudre et le feu pour anéantir leurs ennemis, pendant que d’autres de leurs frères les écrasaient sous une force invisible. Enfin, les actes de la XVe Légion lors de la Bataille du Piton du Phénix était la dernière d’une longue série de pratiques répugnantes. Pour cela Mortarion demanda la censure de Magnus et l’abandon de Projet Librarius.
Son souhait sera exaucé. Après le discours de Magnus le Rouge pour défendre son projet et les arts psychiques, le jugement final tomba. L’Empereur ordonna le démembrement du Librarius, l’interdiction des Archivistes et condamna sans le citer Magnus le Rouge et sa Légion. Mortarion sortait de Nikaea triomphant.[24]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : le Concile de Nikaea
La Bataille de Iota Horologii
À la fin de la Grande Croisade, Mortarion rassembla sa flotte dans l’ombre du soleil du système de Iota Horologii sur ordre de l’Empereur. L’objectif était de prendre d’assaut un monde-cylindre d’une race Xenos nommées les Jorgall. C’était un épais cylindre long de plusieurs kilomètres, rendu bulbeux à une de ses extrémités par ses blocs de propulsion, terminé à l’autre bout par une proue plus effilée. D’énormes ailes en forme de pétales, couvertes de panneaux miroitants, formaient une corolle à l’arrière de cette chose et accrochaient la lumière du soleil et la réfléchissaient à travers des fenêtres aussi vastes que des mers intérieures. Les Jorgall pratiquaient des implants mécaniques pour accroître leur potentiel physique. Ils possédaient certains traits semblables à ceux des humains mais leur cerveau et leur système nerveux central se trouvaient au niveau de la poitrine. Les Jorgall semblaient chercher à coloniser des mondes de l’Imperium et pour les affronter, Mortarion avait ramené avec lui un contingent de Sœurs du Silence commandé par Amendera Kendel, contingent qu’il avait obtenu sur la requête de Malcador le Sigillite qui avait ordonné que la présence jorgalli dans ce secteur de la galaxie devait été anéantie. Le Seigneur de la Mort ordonna aux 1ère, 2e et 7e Compagnies de l’accompagner tandis qu’il mènerait le fer de lance. Quant aux Sœurs, elles avaient pour mission de suivre une piste psychique qui les avait conduite jusqu’au monde artificiel des Jorgall. Mortarion aborda le vaisseau cylindre, arrivant sur la berge d’un lac peu profond de produits chimiques, sa faucheuse pointée devant lui. Il affronta les Xenos dans des combats furieux, faisant face à des cyborgs et des combattants Jorgal cybernétiquement améliorés. Mortarion plongea le bras dans une mêlée de Xenos acharnés, tout en les repoussant sans effort de l’autre bras, sauvant un de ses hommes blessés. Il fut averti par le Capitaine de la 7e Compagnie, Nathaniel Garro, de l’arrivé de renfort Jorgall avec des ailes et des serres incurvées, depuis le couloir à gravité zéro au centre du monde-cylindre, au dessus de lui. Mortarion adressa un signe de remerciement à Garro avant de continuer le combat. Il ordonna à Garro de s’occuper des incubateurs jorgalli, le lieu où des œufs aliens étaient entreposés. Garro, aidé par les Sœurs du Silence, fera exploser cette cible.
Mortarion se replia alors que le reste de la flotte des Jorgall était annihilé, ordonnant que l’épave du monde-cylindre jorgalli soit aligné dans le plan elliptique du système de Iota Horologii, larguant derrière lui des débris de ses vastes panneaux solaires, comme les particules de la queue d’une comète. Il refusa au Mechanicum de pouvoir dépouiller le vaisseau Xenos de sa technologie, argumentant que Malcador - et donc l’Empereur à travers lui - avait ordonné une totale éradication.[25]
La Conspiration
Mortarion retrouva le Capitaine Nathaniel Garro à bord de son vaisseau amiral, l’Endurance, afin de partager avec lui et Typhon un distillat de l’agent neurotoxique magenta, le venin d’une variété de scarabée xiphophore, et d’autres éléments moins identifiables. C’était un rituel après chaque affrontement auquel le Seigneur de la Mort prenait part en personne. Il choisissait un de ses guerriers et partageait avec lui une concoction empoisonnée. Ils buvaient, et survivaient, démontrant ainsi la force inébranlable de la Légion qu’ils incarnaient.
Après ce rituel, Mortarion invita Garro à le suivre jusqu’à un balcon de l’Endurance. Là, il souligna que Garro était un vétéran écouté et apprécié, et qu’il avait besoin que la Légion fasse preuve d’unité pour les temps à venir, et que cela était important pour son frère, Horus, de faire régner la cohésion chez l’intégralité des Astartes. Il questionna Garro sur pourquoi il refusait de rejoindre la Loge Guerrière de la Death Guard. Garro défendit sa position au nom du fait qu’on ne pouvait se dissimuler à la vérité et que l’Empereur avait interdit les loges. Mortarion décida ensuite de faire de Garro son Écuyer pour sa rencontre avec son frère Horus à bord du Vengeful Spirit, le vaisseau amiral d’Horus, dans un système qui se nommait Isstvan…
L’Endurance et la flotte de la Death Guard arriva à Isstvan, ralliant la puissante armada d’Horus. Mortarion, accompagné de Garro et de ses gardes du corps, le Linceul, rejoignit à bord d’un Warhawk le Vengeful Spirit. Durant le trajet, Mortarion donna à Garro une bobine de fibre mémorielle contenant un signal de détresse que le Valley of Haloes, un vaisseau gros-porteur de ravitaillement au service de la Death Guard, avait intercepté durant son transit. Ce signal de détresse prouvait la trahison du Gouverneur Planétaire de Isstvan III, le Baron Vardus Praal, ce dernier s’étant rallié aux idolâtres de ce monde, les Chanteuses de Guerre, une caste d’incroyables guerrières chamaniques. Praal avait rejeté l’autorité impériale et Horus était décidé à châtier le Gouverneur félon. Malheureusement, le Valley of Haloes avait été "perdu" corps et biens durant un engagement mais par chance, l’enregistrement du signal provenu de Isstvan III avait été relayé au Terminus Est, vaisseau de Calas Typhon.
À l’intérieur du Vengeful Spirit, Mortarion se vit questionner par Garro sur l’absence étrange des Commémorateurs, des artistes envoyés dans toutes les Flottes Expéditionnaires pour noter et représenter l’histoire de la Grande Croisade. Le Seigneur de la Mort affirma qu’ils avaient été confinés pour leur sécurité… Mortarion retrouva le Maître de Guerre, Angron et le représentant de Fulgrim, Eidolon. Le conseil de guerre commença. Horus parla sur un ton d’urgence, et chacun de ses mots résonna dans la salle tandis qu’il répétait en détail ce que Mortarion avait dit à Garro, décrivant comment des années plus tôt, le Primarque Corvus Corax et sa Raven Guard avaient laissé le système de Isstvan en bon ordre pour qu’il fût rallié à la loi impériale. Mortarion reprit le fil du briefing et continua sur le sujet du signal de détresse tandis que Nathaniel Garro porta la bobine mémorielle qui fut inséré dans la console de l’hololithe qui prouvait la félonie de Praal. Le Maître de Guerre leur montra la Cité Chorale, le siège du gouvernement de Isstvan III, la source du signal et exposa l’attaque d’ampleur combinant des éléments des quatre Légions présentes. Mortarion reçut l’ordre d’Horus d’engager l’effectif principal du contingent de la Cité Chorale, ce que Mortarion acta. Puis il salua Angron avant de préparer certains Death Guards préalablement "sélectionnés". Une fois les combats dans l’avant-poste ennemi sur Isstvan Extremis, à la limite du système, terminés, Mortarion attendit que ses Death Guards, les Sons of Horus, les World Eaters et les Emperor’s Children choisie pour écraser la rébellion de Isstvan III rejoignent la surface de la planète.
Là, l’Hérésie d’Horus débuta.[26]
L'Hérésie d'Horus
Lorsqu’Horus fut corrompu par les Puissances de la Ruine, il tissa presque immédiatement un plan de trahison complexe. Il approcha aussi les Primarques qui lui était proche et l’un d’eux fut Mortarion. Le Seigneur de la Mort fut difficile à persuader, mais Horus affirma que l’Empereur était corrompu par le pouvoir et devenait un nouveau tyran alors que les Primarques pouvaient forger un nouvel âge de justice et de liberté. Mortarion fut convaincu et rejoignit sa rébellion.
Ce fut sur Isstvan III que Mortarion montra sa félonie à tout l’Imperium quand il participa à l’Atrocité qui vit la destruction des éléments Loyalistes de sa Légion et des trois autres Légions présentes. Mais il ne pourra pas empêcher le Capitaine Garro de s’emparer de la frégate Eisenstein, et d’atteindre Terra pour prévenir l’Empereur que le Maître de Guerre venait de déclencher une guerre fratricide.
Mortarion s’engagea dans l’Hérésie d’Horus avec ferveur mais rien ne l’avait préparé au sinistre destin qui l’attendait lui et sa Légion.[27]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Hérésie d'Horus
L'Atrocité de Isstvan III
Une fois qu’une partie des Space Marines des Légions des Sons of Horus, des Worlds Eaters, des Emperor’s Children et de la Death Guard furent envoyés sur Isstvan III et qu’ils eurent écrasés les éléments rebelles du Gouverneur félon Vardus Praal, ils reçurent un avertissement d’éléments Loyalistes dans la flotte en orbite pour leur exhorter de se mettre à l’abri : Horus Lupercal, Maître de Guerre de l’Imperium, acta sa trahison en déclenchant un bombardement viral afin d’exterminer ses Space Marines considérés comme des Loyalistes envers l’Empereur. Manque de bol, les deux tiers survécurent, et alors qu’Horus s’apprêtait à leur envoyer un deuxième bombardement, le Primarque Angron eu la très mauvaise idée d’atterrir avec sa Légion pour aller massacrer les yeux dans les yeux ses fils trahis. Qui plus est, les survivants organisèrent une résistance acharnée, principalement dans les ruines de la capitale planétaire, la Cité Chorale, ce qui obligea Horus à mener une véritable bataille pendant plusieurs mois solaires
Puis, profitant que les tempêtes déclenchées par le bombardement viral s’estompèrent, Horus fit débarquer en force ses troupes et avec elles, se trouvait Mortarion, chargé de briser la résistance des Death Guards Loyalistes qui tenaient le Palais du Maître de Chœur. Sans finesse, Mortarion avait tout simplement fait atterrir l’un des plus gros appareils orbitaux de sa flotte en bordure des tranchées ouest des Loyalistes, qu’il avait fait saturer de tirs tandis que ses guerriers se déployaient.
Le Seigneur de la Mort pris les Loyalistes entre le marteau et l’enclume, et les força peu à peu à battre en retraite. Eut lieu à cet instant un fiasco sanglant baptisé le "Voile du Chagrin" lorsque des équipages d’engins de sièges lourds refusèrent de tirer sur leurs frères et retournèrent leurs armes contre Mortarion, mettant à mal la résolution et la discipline de la XIVe Légion. Le Primarque fut blessé par un tir de plasma d’un char Predator arborant la livrée de sa Légion avant que les Loyalistes soient taillés en place avec leurs machines de guerre. Mortarion déversa ses forces sur l’enclave des Death Guards Loyalistes qui finit par plier, le Primarque pourchassant personnellement les derniers survivants dans les profondeurs des tunnels de défense souterraines.
Puis il se replia afin qu’Horus puisse déclencher un dernier bombardement orbital de la planète, ce qui mit fin à la résistance des Loyalistes.
La victoire acquise, Mortarion rejoignit le Vengeful Spirit et apprit du Maître de Guerre que sept Légions venaient les châtier mais que cela n’était qu’un piège organisé pour briser les armées Loyalistes. Tout allait se jouer sur Isstvan V.[28]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Atrocité de Isstvan III
Le Massacre du Site d'Atterrissage
Apprenant la trahison d’Horus, l’Imperium envoya les Légions Loyalistes des Iron Hands, des Salamanders et de la Raven Guard sur Isstvan V où Mortarion s’était replié aux côtés du Maître de Guerre, d’Angron, de Fulgrim et leurs Légions respectives. Les trois Légions Loyalistes débarquèrent dans la Dépression d’Urgall, où la forteresse d’Horus se trouvait. Mortarion leur fit face avec sa Death Guard. Le Seigneur de la Mort tua avec une efficacité lugubre, moissonnant des dizaines de vies Loyalistes sur le passage de sa faux. Sa Death Guard combattait avec ténacité. L’assaut Loyaliste se brisait là où il se tenait, comme la vague au pied de la falaise immuable. Puis à mesure que des équipements plus lourds étaient amenés derrière la bataille féroce par les Loyalistes, de plus en plus d’explosions ravagèrent les lignes des Traîtres, et Mortarion fut contraint de reculer hors de portée de l’artillerie Loyaliste.
Profitant de ce repli, Ferrus Manus, à la tête de ses Morloks, avança profondément dans la Dépression, alors que la Raven Guard et les Salamanders, sous le commandement de Corvus Corax et de Vulkan se replièrent. Puis les Legiones Astartes de l’Alpha Legion, des Iron Warriors, des Word Bearers et des Night Lords débarquèrent, encerclant les trois Légions Loyalistes de la première vague d’attaque. Le piège se referma, et ces quatre Légions proclamèrent leur allégeance à Horus en massacrant leurs anciens frères. Mortarion ramena à cet instant ses guerriers dans la bataille et coucha les Loyalistes totalement encerclés à grands coups de faux, sa cape déchirée flottant dans les vents chauds soufflés par les flammes, tandis que la Death Guard écrasait ses victimes sous son pas implacable et ses volées de tir disciplinées. Les trois Légions furent massacrés et Ferrus Manus tué par Fulgrim.
Mortarion rejoignit les autres Primarques renégats en haut d’une immense estrade mis sur pied dans la Dépression d’Urgall, d’où le Maître de Guerre se déclara souverain de l’Humanité devant les Légions acquis à sa cause. Il participa ensuite au conseil d’Horus sur le Vengeful Spirit en avatar hololithique. Ce conseil réunissait les Primarques félons et il fut témoin de l’incident qui vit Lorgar Aurelian attaquer le Primarque Fulgrim après la découverte de sa possession par un Démon.[29]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : le Massacre du Site d'Atterrissage
La Seconde Bataille de Prospero
Alors que la guerre civile enflammait la galaxie, Jaghatai Khan, qui combattait les Orks avec sa Légion dans le système de Chondax, restait ignorant des événements terribles qui déchiraient l’Imperium. Après avoir reçu des messages contradictoires, dont ceux d’Horus qui l’appelait à le soutenir et à rallier l’Alpha Legion à Alaxxes pour affronter les Space Wolves de Russ, le Khan mit le cap sur Prospero, devenu un cimetière, dans l’espoir de retrouver Magnus et d’obtenir des réponses de ce frère qu’il estimait. Le Khan se rendit avec sa garde personnelle, le Keshig, dans les ruines de la capitale de Prospero, Tizca, anéantit depuis le passage des Space Wolves.
Jaghatai rencontra une Écharde de l’âme de Magnus qui lui fit comprendre l’horreur de la félonie d’Horus. C’est alors que la flotte de Mortarion apparut sur l’orbite de Prospero, après avoir été contactée par les White Scars soutenant la cause d’Horus. Le Seigneur de la Mort se téléporta à son tour avec son Linceul dans les ruines de la planète et fit face au Khan. Mortarion avait voyagé de loin et recherché le Khan afin de le persuader de rallier la cause d’Horus, tout en lui demandant la raison de son non ralliement avec l’Alpha Legion à Alaxxes comme Horus le lui avait demandé. Le Khan se demanda pourquoi c’était Mortarion qui était arrivé et non Horus, puis il réalisa qu’en réalité, le Seigneur de la Mort était venu le trouver sans en tenir au courant le Maître de Guerre. Mortarion lui prêcha une galaxie dirigée par des guerriers mais le Khan se moqua de lui. Reconnaissant que Mortarion avait toujours été sincère dans sa chasse aux Psykers, le Faucon avait compris qu’il se sentait mal à l’aise d’avoir rejoint un camp qui faisait un usage débridé de la sorcellerie, qu’il avait anéanti le Librarius pour s’apercevoir que les sorciers étaient libres d’agir. Peut-être qu’il s’était fait manipulé ? Pire, le Khan affirma que Magnus lui avait montré qu’il était affecté par le Warp, et qu’un destin ignoble l’attendait lui et sa Légion. Conscient d’être isolé, Mortarion avait espéré faire du Grand Khan son allié, pariant sur le fait que la moitié des White Scars s’était déclarée pour Horus. Mais le Khan le rejeta et alors que les White Scars partisans d’Horus prenaient le contrôle du vaisseau amiral de la flotte de la Ve Légion, le duel entre Mortarion et Jaghatai commença.
Tandis que le Keshig affrontait le Linceul, les deux Primarques se battaient. Mortarion fit face à un Jaghatai Khan beaucoup plus rapide que lui mais il avait l’avantage de l’endurance. Mortarion se fit pilonner et accabler d’attaques, le forçant à reculer. Durant les échanges de coups, Mortarion affirma que la salle du Trône de l’Empereur était devenu un cauchemar et que Fulgrim avait décapité Ferrus Manus. Mortarion absorba tous les coups qu’on pouvait lui porter, en aspirait la puissance comme une sangsue. Il les encaissa, et revenait en recevoir davantage. Puis, soudainement, alors que le Khan fatiguait, il s’arrêta. Il avait reçu une communication de sa flotte lui affirmant que la flotte des White Scars les attaquait, confirmant la victoire Loyaliste au sein de la Ve Légion. Promettant à Jaghatai Khan de le retrouver un autre jour, Mortarion se téléporta sur son vaisseau.
Le Faucon l’imita peu de temps après, entamant une bataille spatiale. La Seconde Bataille de Prospero n’égala pas l’horreur de la première, car Mortarion était venue pour superviser l’intégration d’un allié, et non pour s’embarquer dans un conflit spatial de longue durée. Mortarion fut forcé de se replier.[30]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Seconde Bataille de Prospero
La Destruction de Terathalion
Humilié suite à sa défaite contre le Khan, Mortarion dirigea sa flotte vers une planète nommée Terathalion, qui devait son nom aux pierres précieuses extraites de sa ceinture équatoriale sous les montagnes de cuivre et de fer. Terathalion était un monde-bibliothèque, un lieu où s’agrégeait la connaissance. Ce monde était sous la protection des Thousand Sons durant la Grande Croisade
Mortarion plaça sa flotte autour de Terathalion et les habitants paisibles de ce monde, qui n’avaient jamais été témoins de la pleine puissance de feu d’une flotte des Légions, furent noyés dans une tempête de feu et de bombes qui consuma des savoirs millénaires et des volumes irremplaçables. Quand le bombardement se calma enfin, Mortarion fit débarquer sa Légion qui entreprit d’exterminer tout les hommes, femmes et enfants survivants.
Mortarion se téléporta avec le Linceul à Geryiadha, autrefois le cinquième centre de population de la planète. Il leur ordonna de retrouver une femme nommée Lermenta, une des syndics de haut rang du cadre d’archivage administratif de Geryiadha. Cette dernière tenta de se sauver vers les grands silos industriels du commerce des gemmes de Geryiadha mais alors qu’elle tournait à l’angle d’un vieux dépôt de manufacture, elle se retrouva nez à nez avec Mortarion, avant de se faire encercler par les Death Guards. Elle fut faite prisonnière et emmené par le Primarque sur son vaisseau amiral.
Lermenta fut retenue par les poignets, le cou et les chevilles, entravée à un cadre métallique dans la chambre de Mortarion à bord de l’Endurance. Le Primarque observa pendant plus d’une heure la destruction de la planète sans rien dire, trouvant que cela faisait du bien de détruire un monde car cela purifiait l’âme…
Ses quartiers privés étaient à présents envahis par les piles de vieil équipement dispersées sur le sol en métal pressé noir, de parchemins chiffonnés répandus au milieu de toute une collection de souvenirs venus d’un millier de mondes comme des têtes Xenos empaillées, d’astrolabes, de planches de divination faites en bois de rose et en fer, des manuels de numérologie reliés de cuir, ou des dagues de silex de toutes tailles, enroulées de longueurs de cordelette. Mortarion avait gravé sur le sol des cercles concentriques tournés autour de Lermenta.
Cette dernière entama la conversation avec le Seigneur de la Mort, lui demandant comme il l’avait trouvé. Mortarion éluda la question et lui expliqua qu’il avait cru que des être comme elle relevait un temps du mythe pour lui. Il était dégoûté d’observer Lorgar utiliser les semblables de Lermenta et de voir que Fulgrim était devenu l’un d’eux. Le Seigneur de la Mort avait compris que le Khan avait eu raison lors de leur duel sur Prospero, qu’il était entouré de frères faisant commerce avec le Warp. Il expliqua que les cercles gavés dans ses quartiers avaient pour tâche de le protéger de la sorcellerie. Lermenta rétorqua que la destruction de Terathalion lui amènera le courroux de Magnus le Rouge mais cela ne fit qu’énerver Mortarion qui expliqua la haine que Lermenta lui inspirait alors qu’elle était au contraire admirative d’observer un Primarque de près. Mais si Mortarion avait le Warp en horreur, il avait emmené Lermenta avec lui afin d’expérimenter des moyens de détruire des entités comme elle.
Mortarion avait appris beaucoup de choses - les objets arcaniques éparpillés dans ses quartiers le prouvant - comme par exemple les moyens de se protéger du Warp et de l’entraver ou de le bannir. Lermenta, amusée devant la prétention de Mortarion, lui expliqua qu’il existait de nombreuses grandes forces à l’œuvre dans l’Immaterium, et que l’une d’elles avait gravé le nom du Primarque sur son trôné rouillé et qu’elle l’attendait pour l’avoir.
Mortarion grogna, refusant d’être de nouveau soumis à un maître comme il l’avait été à l’Empereur, persuadé d’être resté pur et libre de la corruption. Enfin, il expliqua qu’il avait l’attention de soumettre Lermenta, dans une "démarche scientifique". Mais en réalité, Mortarion se fourvoyait, il ne possédait pas de réelles connaissances dans les arcanes et les mystères de l’Empyrean.
C’est alors que Lermenta révéla la nature que Mortarion avait identifié depuis le début : un Démon, serviteur de Tzeentch.
La plupart des sceaux et des sorts que Mortarion avait rassemblé pour la maintenir à sa place étaient d’une faiblesse presque embarrassante. Les entraves de Lermenta éclatèrent. Son enveloppe humaine se défit, tomba de sur elle comme une cape sanglante, en révélant sa forme insectoïde et luisante. Elle se jeta sur Mortarion, les mâchoires écartées, d’une largeur obscène, et le ratissa de ses griffes.
Le Primarque fut pris de surprise, et eut son armure éventrée. Il abattit un poing pesant pour essayer d’aplatir la tête du Démon, mais la créature l’esquiva facilement. La patte griffue de l’entité du Warp s’enfonça dans son ventre, mordit profondément, ce qui fit naître un rugissement de douleur au Primarque. Mortarion hurla, ordonnant son bannissement. Ses poings battaient l’air et essayaient d’agripper le Démon, de le clouer à terre. Mais il glissa entre ses mains comme une anguille et continua de faire couler son sang, ajoutant de nouvelles griffures à son armure déjà malmenée. Tous deux tombèrent en arrière vers les cercles, et la créature sentit dans l’air le pouvoir des différents sceaux se recouper tandis même qu’elle passait à travers eux.
C’est là que Lermenta invita enfin Mortarion à prononcer les mots nécessaire à son bannissement. Mortarion hésita mais lorsque le Démon lui cracha de la salive acide dans l’œil, il rugit et récita des paroles de sorciers, allumant les runes gravées dans ses quartiers, malmenant la forme véritable de Lermenta. Mortarion frappa de ses poings le Démon, des coups de poing autour desquels des éclairs du Warp tournaient en spirales et qui parvenaient à causer de véritables dégâts. Mortarion avait réveillé en lui un pouvoir qu’il détestait, offrant au Démon un fragment de ce qu’il finirait par devenir. C’est là que le futur du Seigneur de la Mort naquit.
Alors que le Démon retournait dans le Warp, il lui adressa des dernières paroles en le félicitant pour son rapide apprentissage de la sorcellerie, le nommant "Maître de la Peste".
Mortarion se dressa au-dessus du corps écrasé de Lermenta, le souffle haletant. Le combat l’avait rendu malade et il avait compris qu’il avait franchi une limite, qu’il était devenu ce qu’il abhorrait. Le Primarque s’engagea donc à en apprendre davantage, à maîtriser toutes les voies de la ruine.[31]
Le Mausolytica
Mortarion fut rappelé par Horus sur le monde de Réside, récemment conquis par le Maître de Guerre, où il avait affronté les hommes de l’implacable Iron Hand Shadrak Meduson. Horus avait mit la main sur un antique bâtiment nommé le Mausolytica et qui permettait d’accéder à la mémoire des morts de Réside. Le Maître de Guerre avait constaté des lacunes dans ses propres souvenirs, et il consulta les éléments de cette conscience collective s’étalant sur des millénaires afin d’identifier ce qu’il ne parvenait pas à se rappeler : la campagne de Molech durant la Grande Croisade.
Aux côtés de Fulgrim, devenu un Prince Démon de Slaanesh, Mortarion rencontra Horus dans le dôme de la Revivification, un vaste hémisphère de verre et de transpacier, posé au sommet d’une des plus grandes structures de pierre du Mausolytica. Apprenant l’abandon de Perturabo par Fulgrim dans l’Œil de la Terreur, Mortarion exigea de savoir ce qui était advenu du Seigneur de Fer, dégoûté d’apprendre que le Phénicien avait manipulé le Primarque des Iron Warriors pour devenir cette chose serpentine. Puis il apprit à Horus que le Khan lui avait filé ente les doigts mais qu’il le retrouvera et le fauchera un jour.
Horus leur expliqua qu’il avait été - comme Fulgrim - victime d’une altération de sa mémoire par l’Empereur, suite à une campagne mené avec le Maître de l’Humanité sur un Monde Chevalier dénommé Molech. L’Empereur avait voulu garder secret Son passage sur ce Monde Chevalier il y a des millénaires, car Il y avait passé un antique pacte avec les Dieux Sombres. Après la mise en Conformité pacifique de Molech, l’Empereur avait laissé une prodigieuse force en garnison, ce qui intrigua Mortarion. Horus expliqua qu’il allait avoir besoin de la Death Guard pour conquérir Molech, tandis que Fulgrim aurait un autre rôle à jouer.
Mais soudainement, trois Fire Raptors de Shadrak Meduson apparurent et mitraillèrent les trois Primarques, blessant sérieusement Mortarion. Le Seigneur de la Mort dût en partie son salut grâce à Fulgrim qui se dressa face aux appareils. Grâce à ses nouvelles capacités dans sa maîtrise du Warp, le Prince Démon détruisit un Fire Raptor avant d’invoquer une barrière de force qui protégea ses frères, leur permettant de contre-attaquer et de détruire les deux engins restants.
Mortarion avança à grands pas au travers des décombres, aussi inébranlable qu’à son habitude, armé de Silence. Il se mit à courir vers la bordure du dôme et lança sa faux d’un grand geste latéral qui alla s’enfoncer dans un Fire Raptor. Puis Mortarion tira sur la chaîne attachée au bas de la hampe de Silence. L’appareil fit comme une embardée en plein ciel, mais les mitrailleuses de l’aéronef criblèrent Mortarion et le firent reculer. Mais il continua de tirer sur la chaîne et d’amener plus près l’appareil, permettant à Horus de sauter et d’atterrir sur le nez de l’aéronef et de détruire le compartiment de pilotage. Le Maître de Guerre se jeta dans les airs sur le dernier Fire Raptor et le détruisit avant de rejoindre Mortarion et de le serrer contre son plastron. Les bras de Mortarion pendaient inertes, les tendons arrachés des os, et les muscles à vif, la peau rongée.
Mais le Seigneur de la Mort survécut. Emmailloté comme un roi embaumé de l’ancienne Gypte, de gazes antiseptiques et de cataplasmes régénératifs, son métabolisme surhumain n’avait mis que sept heures à défaire le plus gros des dommages dans l’Apothecarion de l’Endurance.
Alors que sa flotte s’approchait de Molech, il ressentit la présence d’un intrus et accompagné du Linceul, il fouilla le navire. Il pénétra à la fin dans le seul endroit qu’on n’avait pas fouillé : l’Apothecarion, le lieu où était entreposé le stock entier de souche génétique. L’Apothicaire Koray Burcu le supplia de ne pas pénétrer dans ce lieu afin de préserver la stérilité des stocks génétiques mais Mortarion n’en avait que faire et pénétra à l’intérieur. Il ordonna à son Écuyer, Caipha Morarg, de refermer la porte blindé derrière lui. Une fois seul avec le Linceul et Koray Burcu, il ressentit une chose qui se pressait contre l’étoffe de la réalité, comme un nouveau-né cherchant à rompre sa poche de naissance. Une voix parla soudainement, demandant de la "viande". Mortarion comprit et d’un geste d’une rapidité impossible, il trancha avec Silence les sept membres du Linceul qui l’entourait d’un coup au niveau de la taille. L’air devant lui s’érafla et s’y dessina l’image fantomatique d’une forme humanoïde gravée sur un panneau de verre extraordinairement fin. Cette forme posa le pied dans le lac de sang et graduellement, d’une façon impossible, l’expansion de la grande flaque se mit à s’inverser. Lentement, mais de plus en plus vite, à mesure que le liquide source de toute vie était attiré vers la forme éthérique, une silhouette se mit à prendre forme.
La forme d’un Space Marine se manifesta, nourrie et façonnée par le sang des morts, un Space Marine avec des filets dégoulinants de décomposition flasque et blanche strièrent la matière rouge comme des tissus gras, et des volutes de gaz cadavériques qui s’élevaient d’une chair grouillante, comme infestée d’asticots en plein repas. Les stocks de l’Apothecarion mutèrent, corrompues à jamais. L’apparition tua Koray Burcu en le transformant en pâte puante. Mortarion souhaita la bienvenu à cette forme qui était l’ancien Capitaine de la 2e Compagnie de la Death Guard, mort en affrontant Garro lors de la Fuite de l’Eisenstein et perdu dans le Warp : Ignatius Grulgor, devenu le Dévoreur de Vie. Mortarion lui annonça qu’il lui serrait utile pour la conquête de Molech.[32]
La Bataille de Molech
La flotte de Mortarion accompagna celle du Maître de Guerre jusqu’à Molech. Une fois qu’Horus eut conquis par la ruse les stations de défense qui protégeait le Monde Chevalier, et aborder le vaisseau amiral de la flotte de défense Loyaliste, la forme holographique par-dessus un projecteur du disque flottant du Seigneur de la Mort apparu aux côtés Horus qui se tenait au milieu des corps de l’équipage du pont principal. Il demanda qui était la dépouille qui gisait aux pieds du Maître de Guerre. Horus lui apprit que c’était le Seigneur Amiral Brython Semper se qui impressionna Mortarion, car un Seigneur Amiral présent dans ce système prouvait l’importance qu’il revêtait pour l’Empereur. Alors qu’Horus annonçait qu’il allait emprunter le Chemin Fulgurite sur Molech, il donna l’ordre à Mortarion de ravager le reste de la planète et de donner le libre champ au Dévoreur de Vies, Ignace Grulgor.
Mortarion débarque avec sa Légion dans ville d’Ophir, alors que le Monde Chevalier subissait un intense bombardent orbital. Cette cité était un important centre industriel. Le Seigneur de la Mort fut la cible d’un Stormhammer, disparaissant sous les obus tirés sur lui, avant d’apparaître indemne sur le puissant tank afin de trancher le Stormhammer et son équipage.
Ophir entre ses mains, ses raffineries, ses usines et ses puits de prométhéum désormais asservis à sa volonté, Mortarion mena dix mille de ses guerriers vers la Ligne Préceptaire, un long rempart fortifié. Mais entre lui et sa Légion, se trouvait une jungle dense de neuf mille kilomètres de jungle. Pire y habitait des troupeaux d’azhdarchides, des mallahgras au comportement territorial, ou des meutes prédatrices de xenosmilus. Et tous ceux-là n’étaient que les moindres des grands monstres auxquels la rumeur prêtait d’habiter le cœur sombre de la jungle.
Mais Mortarion avait un atout.
Il envoya un Rhino pénétrer dans la jungle. Une meute de xenosmilus prit le Rhino en chasse, un croisement tout en muscles entre le tigre à dents de sabre et le crocodile, au dos hérissé de piquants, à la fourrure caméléonesque, et pourvu d’un appétit vorace pour la chair.
Le chef de la meute égalait le Rhino par sa masse. Sa meute firent basculer le transporteur de troupe sur le flanc, qui dévala la pente en roulant dans ce qui avait été autrefois le lit d’une rivière. Le reste de la meute chargea, déchira le Rhino retourné et éventra son blindage comme du papier. Avant qu’ils n’aient pu totalement le détruire, une écoutille élargie s’ouvrit sur son flanc, et une silhouette massive posa le pied dans le lit à sec. Enfermée dans une exo-combinaison totalement étanche dédiée à la maintenance interne des réacteurs à plasma, et qui avait été le précurseur de l’Armure Terminator, la silhouette fut happée entre les mâchoires du chef de la meute mais le monstre ne parvenait pas à goûter à la chair et recracha sa prise. L’occupant du Rhino se remit sur ses pieds d’un mouvement souple comme si le fait d’être jeté comme une poupée de chiffon n’avait été d’aucune conséquence pour lui puis il ouvrit une série complexe de verrous et de joints hermétiques, retira son casque et se révéla être Ignatius Grulgor.
Les xenosmilus n’attaquèrent pas car ils sentirent la corruption qui touchait le Dévoreur de Vie. Il s’exhalait de Grulgor des toxines, des maladies, des bactéries et des souches virales vaincues lors des âges précédents, mais que la rapacité de l’homme l’avait poussé à conserver. Chacun de ses souffles changeait l’air en une arme létale. L’animal dominant de la meute s’effondra, en toussant des tissus nécrosés de matière pulmonaire dissoute. La chair fondit en un instant de sur ses os, telle une séquence d’images passées en accéléré. Sa meute mourut avec lui aussitôt que Gruglor eut étendu le champ d’action du dévoreur de vie, dont la puissance continua de croître exponentiellement à chacun de ses souffles, qui n’en étaient pas. La jungle mourut autour de lui. Les arbres s’effondraient en une pâte fibreuse décomposée ; les rivières se muèrent en poussière, et les végétaux en une bouillie chargée de gaz. Là où il marchait, la jungle succombait et ne pousserait jamais plus. Cette jungle jadis impénétrable se dissolvait comme de la glace face au Lance-Flammes. Des milliers d’hectares s’affaissaient sur eux-mêmes, et s’écoulaient comme de la cire fondue autour du fils ressuscité de Mortarion. Grulgor remonta dans le Rhino, et continua de conduire vers la Ligne Préceptaire. Mortarion envoya sa Death Guard le suivre. Six cents millions d’hectares de végétation luxuriante n’étaient plus à présent qu’un tapis sans fin de mélasse noire et nécrotique et la Ligne Préceptaire avait été ravagé par les animaux sauvages qui avaient pris d’assaut les fortifications pour échapper à l’avancée implacable de la XIVe Légion. La Ligne Préceptaire fut conquise après le massacre des Chevaliers de la Maison Donar qui firent une dernière charge pour honorable contre les fils de Mortarion.
Plus tard, Mortarion rejoignit Horus qui venait de prendre la capitale de Molech, Lupercalia, où les deux frères se serrèrent le poignet. Le Faucheur entra dans la cité vaincue avec le Maître de Guerre qui lui révéla qu’il était ici pour devenir littéralement un dieu.
Le Seigneur de la Mort accompagna Horus avec ses officiers, dont Ezekyle Abaddon, dans la Crypte Transcendante, un lieu secret dans Lupercalia que l’Empereur avait caché, car ici, le Maître de l’Humanité était venu des millénaires avant eux. Ils éliminèrent quelques Ultramarines menés par une femme laissée comme gardienne par l’Empereur il y a bien longtemps et se retrouvèrent devant un portail d’obsidienne noir. Horus expliqua à Mortarion que l’Empereur avait pénétré à partir de ce portail dans un autre royaume, un royaume où aucun autre être vivant n’avait pu pénétrer et y survivre. Puis Horus défit les fermoirs de son plastron et ordonna à Mortarion de le couper profondément de sa faucheuse car cette porte ne s’ouvrirait que par le sang. La lame de Silence passa dans un éclair de lumière et Horus hurla lorsque le Seigneur de la Mort le lacéra de la clavicule au pelvis. Le sang jaillit de la blessure et aspergea le mur noir. Puis Horus fit voler le mur de portail en éclats avec sa masse et un noir absolu se répandit dans la chambre comme un phénomène physique. Mortarion fut déconcerté alors que la clarté revenait peu à peu et qu’il constata qu’Horus avait disparu, comprenant qu’il était passé au travers du portail. Il attendit le retour du Maître de Guerre qui finit par tomber à travers la surface d’huile noire et s’écraser devant ses hommes. Pour Mortarion, Horus était partit que quelques instants alors que pour le Maître de Guerre, une éternité c’était écoulé. Mortarion lui demanda si il avait obtenu ce qu’il avait cherché mais quand Horus se releva, il constata qu’il avait vieilli et que la puissance de l’Empyrean s’était distillée et insufflée dans son corps. Horus se dressait plus droit, plus grand, et plus puissant que jamais. Mortarion et tout ceux présent tombèrent à genoux devant la puissance qui emplissait le Maître de Guerre. Horus était devenu sous les yeux de Mortarion un être capable d’affronter l’Empereur Lui-même.[33]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Bataille de Molech
La Bataille de Catullus
Suite à l’ascension d’Horus comme Champion du Chaos à part entière sur Molech, Mortarion fut appelé par le Maître de Guerre sur une planète de fer noir veiné d’argent baptisé par les premiers explorateurs sous le nom de Spectre.
Des escorteurs d’Horus arrivèrent depuis l’orbite tandis que Mortarion débarqua de l’un de ses Warhawks par-dessus les roches vitreuses et noires de Spectre. Il atteignit le cercle formé par l’élite des Sons of Horus, les Justaerin, à la sortie de l’une des navettes de la XVIe Légion. Le Seigneur de la Mort s’inclina lorsqu’Horus sortit enfin de son appareil. Le Maître de Guerre l’informa que sa campagne de conquête du Monde-Trône se trouvait perturber, que leurs frères alliés étaient devenus difficile à contrôler et que la Tempête de la Ruine - la tempête Warp qui bloquait une grande part des Loyalistes dans la Bordure Orientale de la galaxie - prendra bientôt fin. Mortarion insista alors pour attaquer Terra sans plus attendre, sa Death Guard se tenant prête, mais Horus lui rappela que l’Empereur était un être incommensurablement puissant et que l’attaquer sans préparation était voué à l’échec. Horus demanda à Mortarion de s’occuper d’un individu dont les actions menaçaient sa campagne : Jaghatai Khan. Le Faucon menait depuis des années des raids rapides et efficaces contre les troupes d’Horus, tout en cherchant un moyen de rallier Terra, bloqué qu’il était par la Tempête de la Ruine.
Mortarion refusa de partir traquer le Khan, exigeant d’être à l’avant de l’offensive contre Terra. Horus lui promit que son vœu se réalisera mais qu’il lui demandait de s’occuper du Khan car il était le dernier de ses frères dont il avait confiance, le dernier non corrompu ou incontrôlable. Mortarion reçut l’ordre de rejoindre le Seigneur Commandant Eidolon des Emperor’s Children, qui lui aussi traquait les White Scars. Mortarion lui demanda avant de se retirer si il avait la parole d’Horus que celui-ci l’attendra avant l’assaut sur les remparts du Palais Impérial. Le Maître de Guerre le lui promit.
Mortarion continua tout au long de l’Hérésie d’Horus de s’entourer des choses qu’il avait emporté de Terathalion et de dizaine d’autres mondes qu’il avait soumis. Suite à sa rencontre avec le Khan sur Prospero, le Faucheur s’était attelé à détruire les mondes liés aux Thousand Sons, pillant par la même leurs connaissances, absorbant les derniers secrets, dans une tentative d’apaiser les doutes que le Khan avait suscités dans son esprit. Il dévorait les sources de savoir avec la ferveur de ceux restés longtemps sur leur faim, en lisant fiévreusement pendant des jours entiers sans souffrir la moindre interruption. Chaque fois lui revenaient les paroles de la Démone Lermenta, celle qu’il avait capturée en l’emportant des ruines de Terathalion, et qu’il avait retenue ici jusqu’à en obtenir la vérité. La portée de sa connaissance ne cessait de s’étendre et la somme des sorts dont il disposait, et qui conférait une nouvelle arme à sa Légion déjà redoutable. Plus il devenait puissant, et plus les informateurs de l’autre côté se pressaient clairement contre les membranes de la réalité. Il finit par les entendre lui parler lors de ses rares périodes de sommeil : ils lui accordaient des visions du passé et du futur, bien qu’à leurs vérités se mêlent des mensonges si flagrants que même lui parvenait à les discerner. D’autres fois, il lui arrivait de jeter ces livres, d’en déchirer les pages et d’en brûler le contenu. Il brisait les jarres et quittait son sanctuaire en trombe, en se promettant de ne plus jamais revenir s’immerger dans la fange de ces connaissances proscrites. |
Le Seigneur de la Mort partit avec sa flotte, à bord d’Endurance et durant le voyage, il se demandait où était passé Calas Typhon, son Premier Capitaine, agacé que cela est trop éclatée et trop dispersée sa Légion dans l’immensité de la galaxie en flammes. Néanmoins, il espérait obtenir une gloire que seul Fulgrim avait acquis : tuer un Primarque, et pour Mortarion, sa cible était le Khan.
Sa flotte finit par trouver et par capturer une frégate des White Scars, le Melak Karta. Mortarion y débarqua une fois le vaisseau ennemi sous contrôle de la Death Guard et atteignit le pont de commandement dévasté. Un seul combattant White Scar demeurait en vie, le maître du vaisseau. Mortarion s’adressa au guerrier, exigeant qu’il lui dise les coordonnées de ralliement de la flotte du Grand Khan. La réponse prit la forme d’un gros crachat sur le visage. Alors Mortarion baissa la main vers le petit caisson qu’il avait emporté de sa salle d’étude, un objet pas plus long que son avant-bras, mais un peu plus large, et bardé de fer aux deux extrémités. Entre les deux, nageant derrière la paroi embuée, quelque chose gigotait. Lorsqu’il le leva plus haut, des tentacules noirs fouettèrent l’intérieur du verre blindé, y adhérèrent brièvement avant de s’en décrocher. C’était un djemdja falak, un dévoreur d’esprit qui allait tuer le White Scar mais pas avant de longues heures. Durant ce temps, il allait lui dévorer son esprit de l’intérieur et pendant la période où il demeurerait conscient, il criera à voix haute tout ce que le Primarque lui demanderai. Il laissa au White Scar une dernière chance, celui-ci accepta de lui dire où se trouvait le Khan quand il l’aura tué en riant… Mortarion plaça la créature sur la tête du White Scar, et se mit à l’interroger alors que celui-ci hurlait, apprenant in fine que sa proie se trouvait dans le système d’Aerelion.
Mortarion ordonna à ses centaines de vaisseaux de se regrouper et enragea lorsqu’il constata l’absence du Terminus Est de Calas Typhon lors du rassemblement, ne sachant toujours pas où se trouvait son Premier Capitaine. Il contacta tous les commandants de sa Légion, leur apprenant qu’il avait été rassemblé pour s’assurer de l’élimination de la Ve Légion qui menaçait les flancs des armées d’Horus. La Death Guard allait attaquer par surprise Jaghatai Khan et sa Légion rassemblée au système d’Aerelion, avec l’aide des Emperor’s Children d’Eidolon. Mais pour Mortarion, la déception fut au rendez-vous. En arrivant à Aerelion, il ne trouva rien hormis des épaves, des vaisseaux vétustes, sabordés par la Ve Légion avant de s’engager dans le Warp. Jaghatai s’était enfui car personne ne piège le Khan !
Les forces d’Eidolon arrivèrent et Mortarion accueilli le prétentieux Seigneur Commandeur dans la Chambre des Archivages de l’Endurance, une salle poussiéreuse, en lieu sombre logée en profondeur à l’avant de la carcasse du vaisseau. Le Seigneur de la Mort apprit les événements de la Bataille de la Porte de Kalium et fut amusé de l’arrogance d’Eidolon qui sous entendait être l’égal du Khan en stratégie militaire. Il marcha avec l’Emperor’s Children et lui demanda des nouvelles de Fulgrim, mais Eidolon ne savait pas où se trouvait le Phénicien, espérant le revoir lors du siège de Terra. Mortarion lui demanda si il avait des informations capable de l’amener au Faucon de Chogoris. Eidolon évoqua la sorcellerie et les pactes impies qui pourraient l’aider, mais Mortarion n’était pas prêt à en payer le prix, malgré la fait que le Seigneur Commandeur lui rappela qu’il s’était déjà compromis avec les entités du Warp. Le Primarque forgea une alliance avec Eidolon, malgré leur méfiance mutuelle, n’exigeant que de pouvoir porter le coup fatal contre le Khan et laissant la gloire à Eidolon, ce que ce dernier accepta.
Peu après, lors d’un rituel, un Démon apprit aux Emperor’s Children la présence des White Scars dans la faille de Catullus. Mortarion et ses alliés de la IIIe Légion s’y rendirent immédiatement. Là, le Khan avait visité une station d’origine inconnu, mais vraisemblablement lié au Grand Œuvre de l’Empereur pour s’emparer de la Toile Aeldari. Le Khan retourna rejoindre ses fils quand le flotte de Mortarion arriva. Le Seigneur de la Mort quitta la formation, fonçant vers le vaisseau amiral du Faucon, le Swordstorm, tout en observant la furieuse bataille spatiale qui s’était déclenchée dans la faille de Catullus. Le Faucheur vit les White Scars battre en retraite, mais seul le Swordstorm l’intéressait. L’Endurance s’approcha de sa proie et l’engagea dans une canonnade. Mortarion en profita pour se téléporter avec le Linceul sur le pont du vaisseau amiral White Scar, persuadé qu’il allait pourvoir affronter le Khan en personne. Surprise : la passerelle du Swordstorm était déserte, ses sièges abandonnés, ses salles résonnantes, le trône de commandement vide. Mortarion fut furieux, le Khan s’était encore échappé ! Qui plus est, des sagyar mazan - des White Scars bannis autrefois par le Khan pour trahison - attaquèrent Mortarion et sa garde personnelle afin de regagner leur honneur dans la mort. Mortarion avait été piégé par le rusé Jaghatai, les sagyar mazan l’affrontant pour gagner du temps, alors que le Swordstorm se consumait de l’intérieur, dans l’espoir d’emporter dans la mort le Faucheur dans l’implosion du vaisseau amiral. En parallèle, Jaghatai Khan, à bord d’un autre navire, empruntait un passage éphémère de la Toile ouverte par le sacrifice du Prophète des Tempêtes Targutai Yesugei, s’échappant définitivement des griffes de Mortarion afin de rallier Terra.
Le Seigneur de la Mort massacra les sagyar mazan avant de se faire téléporter d’urgence sur l’Endurance. Il vit sur le pont la disparition des White Scars et rugit sur Eidolon qui prétendait qu’ils avaient gagné la bataille alors que ce fut pour le Primarque un échec honteux. Il demanda à Eidolon de solliciter les Démons afin qu’ils contactent pour lui Calas Typhon ; Mortarion voulait enfin rassembler sa Légion avant de partir vers Terra.[35]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Bataille de Catullus
La Bataille d'Ynyx
Au dernier acte de l’Hérésie d’Horus, le Seigneur de la Mort communiqua avec Maloghurst, l’Écuyer d’Horus, à travers un Métatrons, des Astropathes qui avaient l’âme et l’esprit ouverts par la sorcellerie et liés à des créatures du Warp. Par leur intermédiaire, une connexion instantanée et sur des distances impossibles était possible. Maloghurst informa Mortarion que le Maître de Guerre lui faisait l’honneur d’être le premier à envoyer sa Légion contre les murs du Palais Impérial. Mortarion s’offusqua néanmoins qu’Horus n’ai pas jugé digne de le lui dire en face, mais Maloghurst expliqua que le Maître de Guerre était indisponible - en réalité en convalescence suite à une terrible blessure donnée par Leman Russ lors de la Bataille de Trisolian.[36]
Mortarion et sa Légion reçurent également l’ordre d’Horus de massacrer la population du Monde-Forge d’Ynyx. En réalité, Mortarion le fit car il voulait détruire une possession de plus de l’Empereur. Néanmoins, il ne comprenait pas pourquoi il fallait conquérir ce monde manufacturier, car il n’avait guère de valeur tactique, pas plus que les entrepôts lunaires qui tournaient en orbite, et encore moins les autres sphères de roche flottant dans la lumière laiteuse autour du soleil d’Ynyx. Il se demanda si Horus l’avait envoyé dans le but d’exterminer la population d’Ynyx dans le cadre d’un marché avec les Puissances de la Ruine. Après tant d’années de guerre, sa confiance quasi aveugle envers le Maître de Guerre s’était dissipé, remplacé par la méfiance. Il débarqua sur Ynyx avec les forces d’invasion de la Death Guard depuis sa Barge de Bataille baptisée Greenheart, qui était en réalité un segment de son vaisseau amiral l’Endurance, capable d’opérer de façon indépendante comme centre de commandement et de contrôle si la mission le réclamait. Greenheart emportait des armes plus puissantes que la plupart des engins de sa taille, une technologie Volkite et des canons déplaceurs capables de ravager des villes. À l’intérieur de son vaisseau, il avait enfermé dans une cage le Dévoreur de Vie, Grulgor, qui l’avait supplié de le laisser détruire Ynyx. Mais le Primarque avait refusé, conscient de la menace qu’il faisait peser.
Mortarion avança vers la plus haute citadelle, haute sur des kilomètres et surgissant d’un grand canyon axial faisant le tour de l’hémisphère supérieur d’Ynyx. Au cœur des combats, il trouva un cratère d’impact ouvert où se trouvaient trois humains, qui contre toute attente étaient toujours vivants. S’emparant de Lanterne, son pistolet lourd, il les effaça de cette existence, ne laissant de leurs corps qu’une faible trace de vapeur au moment de la décharge. En arrivant devant la citadelle, sur les vestiges d’une esplanade semée de gravats, des doigts griffus gainés de polycarbonate jaillirent du sol et des corps d’humains en armure carapace ou en scaphandre minier résistant aux hautes pressions ressurgirent de là où ils avaient été enterrés. Les derniers bataillons des défenses d’Ynyx s’étaient laissé enfouir de leur plein gré sous les sables métalliques afin de pouvoir tendre ce piège à la Death Guard. Mortarion et ses Astartes les massacrèrent avant de continuer d’avancer, sans rencontrer rien qu’on puisse qualifier de résistance cependant qu’il remontait les derniers mètres jusqu’à atteindre le pied de la citadelle imprenable, sans entrée apparente. Mortarion décrocha une poignée de globes ressemblant à des encensoirs, d’une bandoulière passée devant l’étendue d’acier et de cuivre de son plastron. Chacun de ces globes était percé de milliers de trous, et à l’intérieur, des philtres et des fluides alchimiques d’une grande puissance nichaient dans des sacs perméables. Mortarion leva la grappe de globes jusqu’au masque respirateur qui couvrait la partie inférieure de ses traits pâles et émaciés, et les fit rouler entre ses longs doigts, pour y remuer les éléments volatils. Des volutes d’une fine fumée blanche montèrent des trous à leur surface, et il les inhala, en savourant la morsure mortelle des molécules chimiques. Puis alors, d’un geste fouetté du poignet, le Faucheur lança les orbes contre le mur de la citadelle et les regarda éclater. Les liquides hyperacides qui s’y trouvaient éclaboussèrent la pierre noire, et amollirent instantanément la surface en une matière cireuse et frangible. Sans un mot, Mortarion compta jusqu’à sept, et frappa le mur affaibli à l’aide du lourd pommeau de la hampe de Silence. La pierre cassa comme du verre, ménageant une ouverture de forme irrégulière suffisamment grande pour permettre à deux Dreadnoughts de s’y engager de front.
Mortarion pénétra dans la citadelle, couchant de sa faux les soldats qui lui faisaient face. Une cage d’escalier s’était élargit devant lui et il entra dans une chambre que dominaient deux portes semi-circulaires dans le mur d’en face. C’était l’opulent domaine du souverain d’Ynyx . Deux formes immenses jaillirent de derrière les rideaux de vapeur brûlante, des êtres de forme humanoïde qui se précipitèrent en travers de la salle en direction du Seigneur de la Mort. Chacun d’eux portait tout un jardin de lames et d’émetteurs de faisceaux bourdonnants qui lui hérissait les bras, des formes humaines altérées aux allures d’ogre. En un clin d’œil, Silence fit son œuvre macabre en fendant le premier monstre avant que Lanterne ne pulvérise une jambe et un bras du second. Puis il s’empara de cette deuxième victime encore vivante, la souleva, et l’envoya se fracasser contre les portes verrouillées au bout de la chambre, les enfonçant pour révéler la salle du trône qu’il y avait derrière. La salle du trône était formée d’une cuvette de cristalflex renforcé pendue au plafond d’une caverne, et loin en dessous d’elle bouillonnait un lac de feu remuant. Des jets de vapeur jaillissaient de cette plaine de magma turbulent, et des centaines de mineurs-esclaves mécanisés en combinaison protectrice continuaient de diriger leur foreuse ou leur siphon, dans leur labeur sans fin pour extraire le butin minéral d’Ynyx. Le trône en lui-même était placé au centre de cet endroit, au point le plus bas de la cuvette, une représentation à échelle réduite d’un autre fameux Trône que Mortarion avait une fois entrevu aux jours où l’Empereur l’avait ramené sur Terra pour qu’il y vît Son palais et les ouvrages que celui-ci renfermait. Cette arrogance stupéfia Mortarion.
Une voix artificielle se fit entendre, diffusée par un vocodeur et qui elle émanait d’une cuve cylindrique flottant par-dessus l’assise de l’ersatz de trône. Ce réceptacle faisait la taille d’un homme, en vitres de cristal serties dans une armature d’or incrustée de pierres précieuses. Il oscilla doucement sur son module de suspension, maintenu en l’air par la technologie antigravitique. La cuve quitta le trône en flottant, et à l’intérieur remuait un bouillon d’huile transparente et épaisse, au centre de laquelle une masse de matière grise était sertie de circuits délicats et d’implants nourriciers. Des fils venaient s’y brancher par tous les côtés, connectant ce morceau de circonvolutions organiques aux systèmes du conteneur flottant. Ces quelques kilos de chair abîmée dans un bocal était le Magister Superex Nalthusian le Quarante-Cinquième, et il refusait de se rendre aux Traîtres. Mortarion tendit une main pour écraser cette chose mais fut frappé par un mur de force intense comme celle d’un ouragan. Mortarion fut soulevé du sol et projeté, ainsi que ses hommes, vers les grands panneaux de cristalflex de la salle du trône. Il se servit du fer courbe de Silence pour se raccrocher à un pilier de soutènement, et arrêta net sa glissade en arrière. Le Magister Superex Nalthusian était un Psyker qui était parvenu à se cacher du Primarque. Il invoqua une rafale de force qui souleva les morceaux épars de métal et de cristalflex et les projeta sur la Death Guard en une tempête de shrapnels. Mortarion engagea son corps dans une progression lente, un pied devant l’autre, en poussant contre ce barrage surgi des mains tendues du Psyker, autour duquel du givre se formait, tandis qu’il puisait désespérément dans son énergie pour s’opposer aux pas du Primarque, de plus en plus frénétiquement à mesure que le Faucheur se rapprochait de lui. Dans la gueule de l’ouragan psychokinétique, Mortarion atteignit le sorcier mais une brillante lumière émeraude éclaira la salle du trône depuis l’autre extrémité : une téléportation. Quand elle s’estompa, des formes aux lourdes Armures Cataphractii apparurent, se déplaçant à la vitesse de l’éclair, et le Psyker en fut distrait. Une faucheuse trancha le Magister Superex Nalthusian en deux.
Au milieu des quartiers sanglants à terre, Mortarion retrouvait son Premier Capitaine, Calas Typhon, après des années de séparation où Typhon avait mené une guerre contre les Dark Angels. Ses vaisseaux étaient arrivés durant la bataille sur Ynyx. Mortarion vit que les dents de Typhon avaient jauni, que sa peau était tirée, comme s’il avait été victime récemment d’un mal puissant. Mortarion lui demanda la raison de son retour après tout ce temps et la raison. Calas Typhon rétorqua que le Primarque l’avait fait chercher et que la Death Guard était à nouveau entièrement réunie alors que l’acte final de l’Hérésie d’Horus approchait.
Mortarion sorti de la citadelle avec Typhon et ses hommes, les laissant la détruire avec des charges explosives de géoformation laissées par les escouades d’appui tactique de la Légion et déclenchées en séquence. Mortarion envoya des groupes d’observation opérer un dernier balayage de la surface, afin d’être certain que toute vie en avait bien été éliminée. Puis il discuta avec son Premier Capitaine qui lui expliqua que quand Horus avait démarré son insurrection, il n’était pas certain du chemin qu’il devait prendre, de "son" chemin propre. Mortarion lui parla alors de Barbarus, et de la nouvelle terrible qu’il avait reçue : son monde natal avait été détruit par les Dark Angels sous le commandement de Lion El’Jonson. Typhon le lui confirma, leur monde avait été fissuré sous un bombardement d’ogives tueuses de planètes. Mortarion se jura de châtier Caliban et de faire payer aux Dark Angels leur méfait.
Mortarion toisa Typhon d’un regard dur, comme si le lien qui avait existé entre eux semblait être devenu flou et difficile à appréhender se rendant compte que Typhon avait changé durant le temps où il avait été absent.
Typhon lui fit alors une requête étrange : celle d’amarrer sa Barge de Bataille Greenheart au Terminus Est, le vaisseau amiral de Typhon, au lieu de rejoindre l’Endurance. Typhon argumenta que cela aiderait beaucoup à combler les fossés qui s’étaient creusés entre sa flotte et le reste de l’armada de Mortarion. L’instinct du Primarque fut d’emblée de refuser cette faveur à son Premier Capitaine. Mais il se souvint de la cassure que la défection du Capitaine Garro de la 7e Grande Compagnie et de ses hommes, à bord de la frégate Eisenstein, avait provoqué et il accepta.
Laissant Ynyx réduit à une tombe dénudée, la flotte de la Death Guard rallia le Point de Mandeville le plus proche, tandis que Greenheart rejoignait les ponts du Terminus Est. Mortarion alla sur la passerelle du Terminus Est qui apprêtait à passer dans le Warp, et ordonna de là à sa flotte de plonger dans l’Immaterium. L’Empyrée s’ouvrit à eux, une gueule béante et rieuse, qui les avala lorsque le Terminus Est fut le premier à franchir la frontière vers l’irréel.
La chute finale les y attendait…[37]
La Ruine de la Death Guard
Alors que la flotte de la Death Guard entrait dans l’Empyrée, Mortarion a ressentit une douleur et une soudaine incapacité à respirer, phénomène qui avait touché tous ceux présent sur le pont avec lui. Seul Typhon sembla ne pas en être affecté, et le regard du Premier Capitaine se perdait dans le vague. Le Primarque comprit que le Warp était responsable de son état. L’étouffement général passa, et devant des dizaines de serfs morts, Mortarion exigea de savoir ce qui c’était passé. Typhon scruta une lentille d’un projecteur et l’informa que lors de la transition de la flotte, les capteurs de scrutation avaient enregistré une décharge inattendue d’énergie. Tous les vaisseaux de la flotte de la Death Guard avait subi cette asphyxie générale, avec des milliers de morts parmi les serfs et que certains des ponts inférieurs avaient été ouverts sur l’extérieur par des membres d’équipage qui avaient déverrouillé les sas. Étrangement, les Champs de Geller étaient intacts…
Mortarion contacta les commandants des navires en projecteurs hololithiques et apprit du commandant Gremus Kalgaro de l’Endurance qu’une confrontation armée sur les ponts des machines avaient eu lieu. Pire, trois vaisseaux dans l’élément de tête s’était autodétruit durant le phénomène d’asphyxie généralisé. Typhon clama que cela ne pouvait être l’œuvre que de saboteurs. Certains commandants voulaient revenir dans l’espace réel afin de se regrouper et pour comprendre ce qui c’était passé. Mais Mortarion, après une hésitation, rejeta la proposition mais ordonna une enquête. Calas Typhon proposa que lui et des Death Guards possédant des talents psychiques comme lui fassent le tour de la flotte. Malgré la révulsion de Mortarion pour les Psykers, il accepta.
Puis Typhon et ses Sentinelles Sépulcrales revinrent avec un groupe de silhouettes osseuses, leurs têtes couvertes par des capuchons en toile de jute noire, les poignets et les chevilles pris dans de lourds bracelets en fer de phase : les Navigators du Terminus Est, de la Maison Zegenda, traînés depuis le sanctuaire fermé de leurs chambres d’isolement. Mortarion écouta Typhon lui expliquer que la Navis Nobilite les avait trahis, malgré les protestations des Navigators qui jurèrent être loyaux envers la Death Guard. Typhon affirma qu’il soupçonnait ses Navigators depuis un certain temps, suite à la perte de certains de ses vaisseaux dans le Warp - en réalité perdus à cause des prédations habituelles de l’Immaterium. Mortarion ne parvint pas à le croire, car les Navigators ne prenaient généralement pas parti. Typhon lui tendit une gemme blanche, et un halo de brume estompée apparut autour du joyau, et se focalisa en motifs de symboles ésotériques. C’était des glyphes psychiques codées sur des diamants hololithiques. Typhon expliqua qu’il en avait retrouvé dans tous les vaisseaux qu’il avait fait fouillé, cachées dans le Navis Sanctorum - là où les Navigators officiaient - et qui montrait un communiqué qui provenait de Malcador le Sigillite, invitant la Maison Zegenda à trahir la Death Guard. Puis avant que Mortarion ait pu dire le moindre mot, les hommes de Typhon exécutèrent les Navigators sous ses yeux. Bouillonnant de fureur, Mortarion hurla sa rage devant cet acte, car sans Navigators, il était impossible de guider les navires dans le Warp, condamnant sa flotte. Typhon prétendit que lui et ses Psykers pouvaient remplacer les Navigators. Mortarion n’avait pas le choix…
Quand Mortarion arriva dans le Navis Sanctorum, il vit Typhon s’adonner à des rites occultes et ses hommes aux places occupés normalement par les Navigators. Lorsqu’il vit ce que Typhon faisait, il cria, demandant ce qui se passait. Imperturbable, Typhon jura qu’il faisait tout cela pour le bien de la Légion. Puis le Premier Capitaine lui avoua qu’il avait entretenu un Librarius parallèle, malgré Nikaea et la haine du Primarque pour leur nature. Puis il promit à Mortarion qu’il allait offrir la "force" qu’il recherchait depuis toujours, une force infinie et éternelle… Mortarion se moqua de ses prétentions et des pouvoirs du Warp avant que Typhon lui rappelle ce qu’il avait fait à Terathalion, ce qui surpris le Primarque, ne comprenant pas comment Typhon pouvait être au courant de cet épisode, car absent ce jour là. Le Premier Capitaine lui affirma que contrairement à lui, il avait trouvé "l’illumination". Mortarion commença à s’inquiéter, se demandant si son ami était devenu "autre chose" que l’homme qu’il avait connu autrefois. Finalement, Typhon sortit une paire de petits récipients à boire, rempli d’un liquide visqueux et noir comme de l’encre et ensemble, ils burent comme la tradition de la Death Guard l’exigeait.
Entre-temps, un lieutenant de la Death Guard, Raheb Zurrieq, tomba malade - chose inconcevable pour un Space Marine. Il fut frappé par une fièvre terrible, a vomi un torrent liquide grotesque de bile noir et visqueux, hurla de douleur et fut secoué de spasmes incontrôlables, ses os denses craquant les uns contre les autres sous la force de sa crispation. Des centaines de bubons incolores s’étaient développés sur sa peau, tous groupés par trois alors que des larves étaient en train d’éclore dans la bile répandu sur le pont avant que des mouches ne se mettent à voler. Deux opérateurs humains présents commencèrent alors à griffer leur peau à nu et à hurler, avant d’eux aussi vider leurs estomacs en un écoulement noir. Une contagion avait commencé.
Apprenant ce qui se passait, Mortarion apparut peu après dans la baie médicale, là où se trouvait une chambre étanche de plastacier et de cristalflex dans laquelle Raheb Zurrieq avait été placé. Le Faucheur fut frappé par l’horreur qu’il vit étalé sur le lit médical : une parodie difforme de ce qu’était un Space Marine, la constitution sèche et svelte du Death Guard, aux muscles d’acier, ayant été corrompue en une caricature livide et malade d’elle-même, sa chair devenue une masse surréaliste et grise de matière putride qui se détachait du guerrier affligé en lambeaux puants. Des protubérances osseuses foncées dépassaient de grandes plaies suintantes d’où coulait un ichor vert jaunâtre. D’épais liquides glutineux s’étalaient en mare sur le plastacier du sol, où ils se mêlaient en moussant. Des minuscules mouches d’un noir argenté dansaient en nuage autour du corps cadavéreux de Zurrieq, et se posaient sur lui pour grignoter les bords à vif des lésions, ou pondre des œufs qui s’épanouissaient en vers grouillants. Zurrieq ressemblait à un cadavre laissé à pourrir des mois dans une région sauvage humide ; et pourtant, sans que cela parût possible, il vivait encore. Une paire de Serviteurs médicaux, étaient étalés à ses pieds, noyés dans leur propre sang malade. L’Apothicaire Crosius a apprit au Primarque que le cœur secondaire de Zurrieq avait éclaté, et que la majorité de ses organes ne fonctionnaient plus. Pire, ses glandes progénoïdes étaient compromis au-delà de tout espoir de les extraire. Crosius expliqua que Zurrieq avait en lui toutes les maladies à la fois. Étrangement, cette maladie virulente semblait posséder une intelligence et l’influence du Warp semblait être derrière tout ça.
Mortarion s’empara du poignard d’un Death Guard, activa un confinement de son armure de niveau ultima et marcha vers le sas qui séparait la chambre d’isolement du reste de la baie médicale. Il entra dans le sas puis à l’intérieur de la chambre d’isolement. Zurrieq ne parvint qu’à lui dire un seul mot : "Paix". Mortarion lui rendit hommage avant de lui enfoncer la dague dans la poitrine, tranchant son cœur principal en deux. Le coup de grâce était parfait, tuant le malheureux… qui revint à la vie quelques secondes après ! Zurrieq se releva d’un sursaut en se jetant à moitié de la plate-forme, un hurlement épouvantable s’échappant de l’écume de ses lèvres. Ses yeux aveugles étaient noirs de sang gâté, et la masse bourdonnante des mouches devint comme un nuage d’une fumée frénétique autour de lui. Mortarion fut effaré. Zurrieq se mouvait comme une marionnette, levait les mains par saccades pour tirer le couteau de combat de sa poitrine. La lame sortit et Mortarion vit que le métal en était devenu corrodé et cassant. L’arme tomba sur le pont, et s’y brisa en morceaux, tandis que Zurrieq s’affaissait en se tortillant. Les auto-sens de l’armure de Mortarion balayèrent le guerrier et ne retournèrent que des valeurs de constantes vitales négatives. Le résultat était accablant, Zurrieq était mort et ne l’était pas, son corps continuait de se mouvoir, et ses yeux terrifiés fixaient Mortarion qui battit en retraite par le sas, horrifié.
Le Seigneur de la Mort voyait la nature profonde de sa Légion se déliter sous ses yeux, celle d’une Légion invincible et endurante qui ne craignait pas la mort. Une maladie capable de terrasser la Death Guard existait, apparaissant quasi au même moment que le retour de Calas Typhon. Mortarion retourna sur le pont de commandement du Terminus Est, trouvant Typhon qui lui apprit que la maladie qui avait frappé Zurrieq se répandait dans toute la flotte de la Death Guard. Typhon affirma de nouveau que c’était l’œuvre des Loyalistes, ce qui rendait perplexe Mortarion qui contacta les commandants de la flotte pour les informer qu’un mal non identifié d’une grande virulence et de forme chimérique était lâché sur eux. Il ordonna de sceller les sas, les baies d’atterrissage et les tubes de lancement. Un protocole d’isolement fut mit en place et un remède devait être trouvé. Il jura que cette "Peste Destructrice" ne les emportera pas… Puis il ordonna au Premier Capitaine de trouver un moyen de revenir dans l’univers matériel alors qu’un de ses vaisseaux, le Coldreign, implosa dans le Warp après avoir tenté de revenir dans le Materium.
Mortarion se dirigea dans un compartiment l’intérieur de la coque de Greenheart, une chambre entière isolé où se trouvait une grande cuve de verre blindé renforcé, elle-même installée derrière une barrière de lourd grillage électrifié. À l’intérieur, le Primarque y avait enfermé Igniatius Grulgor, le Dévoreur de Vie, devenue plus grande qu’un guerrier du rang, plus proche du volume d’un Dreadnought. Il apprit à Grulgor la maladie qui sévissait, tout en accusant le Warp d’en être responsable ce que le Dévoreur de Vie confirma, parlant des dons d’un "Grand-Père", un titre que Mortarion avait lu dans des tomes du savoir interdit qu’il avait rassemblé. Grulgor l’invita à regarder vers l’avenir, vers une transformation prochaine. Mortarion lui demanda de donner sa parole de le servir, ce que le Dévoreur de Vie fit. Satisfait, le Seigneur de la Mort l’informa qu’il allait l’utiliser pour forcer Typhon à lui obéir de gré ou de force, ce qui fit dire à Grulgor que "Typhus" avait déjà une nouvelle allégeance. Mortarion fut surpris devant ce nom qui lui était inconnu et exigea de savoir de quoi il parlait. Grulgor invita le Primarque à aller le demander directement à Typhon. Mortarion rassembla le Linceul mais vit sur sa paume de la main un groupe de minuscules traces rouge vif formant un parfait triangle, comme la marque qu’un insecte aurait laissée en le mordant.
Alors qu’il remontait les couloirs du Terminus Est, il vit que la peste sévissait partout. L’équipage humain était mort mais plus grave encore était le cas des guerriers de sa Légion, qui plutôt que d’affronter son regard, s’éclipsaient à son approche, honteux d’avoir été contaminés. Mortarion rumina suite à la révélation de ce trio de cloques apparu sur sa propre peau. Il était écœuré de devoir admettre que lui aussi était infecté. Plus il s’approchait du sanctorum du vaisseau, plus les choses devenaient répugnantes. La maladie contaminait la structure du Terminus Est lui-même alors que le Primarque croisait ceux de ses fils qui avaient eu moins de chance. Le personnel médical et les Apothicaires de la Légion se démenaient par-dessus les corps de guerriers assis, adossés aux murs. Atteignant la grande porte donnant vers le sanctorum des Navigators, Mortarion informa le Linceul qu’il allait obliger Typhon à lui obéir, quitte à devoir l’exécuter en cas de refus ou résistance. Puis il entra, prêt à régler définitivement ses comptes avec celui qui était autrefois son ami et frère d’arme.
Il s’engouffra à l’intérieur du sanctorum, envahit par le parfum de l’ancienne Barbarus, capturé et recréé. Il appela Typhon en exigeant qu’il mène la flotte dans l’univers matériel sous peine de mort en cas de refus. Typhon émergea, ressemblant à une version fantomatique de son ancien lui, d’un teint pâle et cadavérique, bien plus blanc que chez le commun des Barbaruns. Son armure était toute sale de sang et d’immondices, comme s’il avait rampé dans les égouts d’un abattoir. Mortarion lui demanda pourquoi il lui avait menti et qu’est ce qu’il avait fait. Typhon admettra lui avoir mentit et que les Navigators complotaient vraiment contre eux, mais pas comme il se l’imaginait. Le Premier Capitaine avoua que tout cela avait été préparé par ses soins afin de montrer à Mortarion le pouvoir de Grand-Père, un être avec qui il avait conclu un pacte sur un monde du nom de Zaramund, sous le toucher d’une vieille femme, et qu’il était temps que la Death Guard suive le même chemin. Le Seigneur de la Mort refusa de l’écouter et se jeta sur Typhon. Il dégaina Lanterne et tira sur Typhon qui brailla de douleur, mais resta toujours debout quand le rayon se dissipa. La couche supérieure de son épiderme se décrochait en flocons de cendre, et son armure était calcinée, mais les effets de l’arme à rayon avaient été atténués par quelque moyen invisible. Sans hésiter, Mortarion leva Silence. Typhon évita de peu un coup qui lui aurait tranché le bras et sans avoir donné aucun ordre manifeste, une dizaine de formes incertaines surgirent des ombres de la salle et se lancèrent à l’attaque du Linceul. Il s’agissait de membres de l’escouade de Psykers du Premier Capitaine, ceux qu’il appelait ses Sentinelles Sépulcrales, et pas un d’entre eux ne se dirigea vers Mortarion pour engager le combat contre lui. Le Primarque et Typhon se sont tournés autour, testant la défense de l’autre, échangeant des coups qui gagnèrent rapidement en tempo et en dangerosité. Alors que leur affrontement se déroulait, Mortarion a sentit une vérité désagréable s’élever à la surface de ses pensées : il ne connaissait pas réellement Calas Typhon. Le Premier Capitaine semblait puiser dans des réserves de force et d’endurance supérieures à celles d’un guerrier ordinaire de la Légion. Mortarion vit un étranger derrière ces yeux familiers. Le Faucheur abattit Silence sur la faux de Typhon et la brisa en faisant voler les deux moitiés puis il déchira l’armure thoracique du Premier Capitaine et la traversa dans un crissement de céramite brisée. La courbe du bord aiguisé plongea à l’intérieur et remonta à travers la chair du corps de Typhon, son passage parvenant à trancher les deux cœurs d’une seule entaille. Typhon s’effondra sans vie. Mais sous les yeux de Mortarion, il se releva très vite, affirmant qu’il ne pouvait pas être tué. Il arriva sur Mortarion à une vitesse impossible. Le Primarque bloqua l’attaque d’une dague plongeant vers son cou, mais ne parvint qu’à la détourner. Le couteau de métal trouva un des interstices entre ses plaques d’armure et perça à travers l’épaisse combinaison en dessous comme si cela n’était rien. Le Primarque sentit la pointe de la lame mordre dans sa chair, et la douleur fut incroyable.
Mortarion tituba en ressentant cette souffrance inédite pour lui, s’arrachant la dague hors de son corps : c’était l’arme que Calas Typhon avait le jour où ils s’étaient rencontrés sur Barbarus. Typhon retira Silence de son ventre avant de la jeter à Mortarion qui était dégoûté en voyant les boucles d’intestin distendues et les organes carcinomateux pendre mollement de l’entaille qu’elle avait infligée à son Premier Capitaine. Comprenant qu’il fallait utiliser une arme de la même nature que Typhon, Mortarion a pressé le bouton d’une fine baguette de métal qu’il portait sur lui avant de la jeter aux pieds de Typhon. C’était une balise de téléportation et le Dévoreur de Vie se matérialisa dans le sanctorum. Mortarion lui ordonna de respecter son serment et de détruire Calas Typhon. Grulgor se mit à étrangler Typhon qui suffoqua… avant de se mettre à rire avec Grulgor. Alors le Dévoreur de Vie avoua à Mortarion que son serment envers un Dieu de la Pestilence, Roi de la Décomposition et Infect Régent, passait avant tout pacte conclu avec des mortels - comme Mortarion - car le règne pourrissant d’un certain Nurgle dominait tout à ses yeux. Mortarion essaya de répéter le nom que Grulgor avait prononcé, mais il se changea en bile dans sa bouche, et le força à ravaler l’exigence qu’il avait voulu formuler.
Puis Grulgor et Typhon se soumirent à "l’accolade" sous ses yeux. Le Dévoreur de Vie ouvrit les bras bien grand, renversa la tête pour exposer la large masse purulente de son goitre bouffi. Sa chair remua, comme si quelque chose était pris au piège en dessous et essayait d’en sortir. Mortarion s’élança en courant et en levant Silence bien haut pour arrêter ce qui se profilait ensuite, mais Typhon projeta un mur de force invisible vers lui, et l’air s’épaissit en une pâte dans laquelle chaque pas lui demanda la force de cent hommes. Typhon se jeta à la gorge du Démon et la lui arracha de ses mains nues, comme s’il dépeçait un animal. Par la déchirure échancrée qu’il lui fit, surgit une déflagration de points noirs et bruyants : un ouragan de mouches luisantes, qui jaillirent et engloutirent le Premier Capitaine, en se ruant avec assez de force pour le faire tomber. Mortarion frappa le pont avec Silence et s’en servit pour s’accrocher alors que la bourrasque hurlante d’insectes déferlait sur lui. Des milliers d’infimes mandibules coupantes comme des rasoirs mordirent dans chaque centimètre carré exposé de sa peau, et il sentit la brûlure de leur venin acide dans son sang. Écartant son visage, le Primarque entrevit que des franges enroulées de l’essaim s’en détachaient et partaient plonger sur les survivants de son Linceul et des Sentinelles Sépulcrales de Typhon, en attaquant les deux camps indifféremment. Les mouches en firent leur festin, en dévorant les tissus souples de leurs corps et le cristallin de leurs yeux. Même ceux isolés à l’intérieur de leur armure de combat ne purent leur échapper, tant ces bestioles corrompues semblaient capables de s’infiltrer par les plus petites des ouvertures à la recherche de viande à consumer. La nuée laissa soudain les corps desséchés des morts derrière elle et retourna comme une implosion vers le centre de la chambre, l’œil de cette tempête pestilentielle centré sur Mortarion et son ancien frère d’armes. L’essence qui animait auparavant Ignatius Grulgor avait quitté la chair du Démon alors que celle-ci mourait en bouillonnant. Les mouches ignorèrent la masse putride en train de se dissoudre, qui avait été le Dévoreur de Vie, s’accommodant fort bien de laisser le Démon se désincorporer et tomber en miettes. Elles tournoyèrent à la place autour de Typhon, en une tornade sombre et floue, avant de plonger soudainement à l’intérieur de lui, s’enfonçant par la grande plaie que la faux de Mortarion avait laissée au Premier Capitaine et plongea par sa bouche ouverte. Sidéré, Mortarion ne put rien faire alors que le corps de Typhon remuait, se tordait et se distendait pour faire de la place à la transformation qui le dévorait du dedans. Son dos s’enfla au milieu du craquement des os et de la céramite, et des tubes denses de corne fissurée y poussèrent, chacun crachant des nuages de mouches comme la fumée serait montée d’une cheminée. Il frissonna et des morceaux de chair morte et grise se détachèrent pour révéler une floraison nouvelle de muscles pourrissants. Il devint impossible de discerner où s’achevait son armure et où débutait la matière putride qui le constituait. Enfin, dans un craquement repoussant de cartilage, une protubérance de corne tordue poussa sur le visage enflé du Premier Capitaine. Typhon était devenu une ruche pour ces choses, un nid vivant pour ce nuage de contagion. Mortarion fut abattu de voir ce qu’était devenu son ancien ami qui se releva à lui sous le nom de Typhus.
Mortarion s’était sentit évidé par le creux béant de son immense désespoir lorsqu’il a compris que sa Légion allait succomber à cette ruine, à cette décrépitude, et que rien de ce qu’il pouvait faire n’allait l’empêcher. Typhus lui avoua qu’il avait prévu tout ce que Mortarion allait faire, et que sa destiné était d’être remodelé. Mortarion se vit inviter à se soumette, de faire le dernier pas si il ne voulait pas condamner la Death Guard à une éternité de faiblesse et de souffrance.
Ne voulant pas devoir écouter davantage ce que Typhus lui disait, Mortarion s’en alla, en se raccrochant désespérément aux morceaux de raison qu’il pouvait encore saisir de ses mains. Mortarion erra dans les coursives du Terminus Est, regardant autour de lui et voyant tituber les êtres changés que devenaient ses guerriers. Tous les membres de la Death Guard qu’il voyait étaient pris dans les affres de la même altération, les corps devenaient des éventails de mutation, des vecteurs d’épidémie métastasés. De vils bubons leur poussaient, des rivières de pus coulaient de leur chair remodelée par sa dissolution, alors que le chair et les os devenaient impossibles à dissocier du métal rouillé et de la céramite qui s’écaillait. Sur les faciès bouffis poussaient des bourgeons d’yeux d’insectes et les doigts et les bras se reconstituaient en pseudopodes, et tout cela se produisait dans une puanteur de cloaque, un brouillard d’exhalaisons nocives et infectieuses. Il ne savait plus depuis combien de temps il errait dans le Warp et il sentait un conflit qui faisait rage à l’intérieur de son propre organisme, l’infection chimérique qui se jetait par vagues contre sa résolution. Guidé seulement par son instinct, Mortarion avait rejoint le lieu où le Greenheart s’était amarré, sa navette ne ressemblant plus qu’à une épave exhumée de quelque marais bourbeux. Mortarion se dirigea vers les portes principales qui isolaient la baie de l’espace, où les lourds volets s’étaient affaissés et entrouverts sous leur propre poids et laissaient une fraction de l’aurore boréale qu’il y avait derrière. Il souleva son capuchon et marcha vers les volets de la baie atterrissage et tandis qu’il avançait, la coque du Terminus Est s’écartait de lui de tous côtés, le métal bougeant et s’altérant, en se couvrant d’excroissances qui y poussaient comme des herbes. Mortarion vit s’esquisser ce qui pouvait être le visage d’un dieu, et sur lui, la forme de trois yeux grand ouverts, disposés en un triangle intimidant. Mortarion hurla au Warp ce qu’il voulait de lui.
Et il lui répondit.
Une voix au timbre bourdonnant, à la qualité lointaine et fragile comme du papier lui figèrent ses deux cœurs. Elle lui dit que défier la mort ne suffisait pas, qu’il fallait devenir la mort et que si Mortarion souhaitait être délivré de ses souffrances, il devait renoncer à son âme. Une entité vaste et terrible vint flotter plus près, et se dessina mieux. Son apparence était protéiforme, une gigantesque créature-colonie, composée de spécimens viraux qui s’étaient vu offrir une dimension et une singularité. Elle tendit vers Mortarion une main colossale et lépreuse, dont les trois doigts griffus s’écartèrent, jusqu’à envelopper toute la vue du Primarque. Sur sa peau dégénérescente, se retrouvait cette même triade qui s’y répétait encore et encore, en une profusion fractale ; cette même forme que les lésions groupées qui s’étaient manifestées sur le Seigneur de la Mort après son exposition au virus. Nurgle, le Dieu de la Peste était venu à lui et il offrit à Mortarion tout ce qu’il souhaitait, son propre domaine à modeler à sa volonté et devenir ce qu’il avait toujours voulu être. Mortarion n’avait qu’à accepter la Marque et jurer allégeance au Dieu du Chaos.
Un genou posé à terre, le dos courbé, Mortarion se vit revivre cette même scène sur Barbarus, quand il avait prêté serment à l’Empereur. Le passé et le présent se mêlèrent et Mortarion ne demanda qu’une chose : pouvoir vivre. Alors Nurgle lui ordonna de se relever, lui le Prince Né de la Mort. Mortarion prononça les mots de son serment qui firent de lui le serviteur de la ruine et de l’entropie. Alors une transformation s’empara de lui. Une force d’une puissance mutagène incommensurable fit irruption dans son enveloppe physique et déborda les pitoyables limites de la chair et du sang. Mortarion se releva dans un sursaut, se sentant changer à chaque battement de cœur. De son dos surgit une paire d’ailes d’insecte repoussantes, qui tremblèrent et craquèrent encore sous la transformation. Son âme s’imprégna de ce processus corrupteur, mourante et vivante, ressuscitée et anéantie. La chair se resserra sur ses traits émaciés, tira sa bouche en un rictus satisfait. Le sourire de la Mort elle-même.
Des voix lui souhaitèrent la bienvenue…[38]
La Bataille de Terra
Mortarion a consenti à la souffrance et avait admis de plein gré le paradoxe de l’infection de ses fils, leur descente dans la folie et leur mutation en créatures du dieu Nurgle afin de les transformer en êtres capables de respirer l’air du Warp autant que celui de l’univers réel. Le Roi Pâle était persuadé qu’une fois qu’Horus aura éliminé l’Empereur, les barrières entre les plans matériels et immatériels voleraient en éclats et que toute cette souffrance amènerait sa récompense finale. La Death Guard devait se tenir à cheval sur le seuil, toujours indomptable, les veines parcourues d’ichor démoniaque, et leur protecteur éternel les couvrant en gloussant de dons plus grands encore que ceux qu’il leur avait déjà accordés. Le domaine à venir des dieux et des anges, tel était vraiment le prix à viser désormais à ses yeux. |
Mortarion et sa Death Guard corrompue par Nurgle réémergèrent du Warp. La flotte du Primarque était à présent formée de centaines de formes rouillées, laissant derrière elles une traîne de putréfaction et d’effluents empoisonnés. Mortarion souriait en voyant enfin Terra, encerclée par la flotte d’Horus après sa victoire de la Guerre Solaire qui avait vu les défenses du Système Sol tomber. Sa flotte refusa de communiquer avec Horus tout en rejoignant son armada.
Lors d’un conseil de guerre organisé par l’Architraître sur son vaisseau-amiral, le Vengeful Spirit, et alors qu’Angron, Fulgrim et Perturabo se chamaillaient, Mortarion apparu devant le Maître de Guerre. Entrant par les grandes portes de la Cour de Lupercal, la pestilence qu’il dégageait fit s’écrouler les Justaerin de la Première Compagnie d’Horus, un fluide noir coulant des joints de leur armure et leur toux expulsant des phlegmons sanglants à travers leur grille respiratoire. Ezekyle Abaddon dut ordonner à tout ceux présent de reculer car Mortarion provoquait maladie et nausée à tout ceux présent dans la salle sauf pour Horus, Tormageddon et Abaddon qui n’en semblaient pas affectés. La puanteur qui enveloppait le Seigneur de la Mort défiait toute description et il manquait même à l’odorat humain la faculté d’en faire toute l’expérience. Mortarion s’arrêta à quelques pas du trône du Maître de Guerre et ploya le genou devant lui, annonçant qu’il venait pour respecter sa promesse de mener l’assaut contre le Palais Impérial. Il était aussi grand que le Maître de Guerre assis, même lorsqu’il s’inclina. Horus lui souhaita la bienvenue. Mortarion expliqua qu’il possédait à présent de nouvelles armes virales et que la Death Guard avait transcendé les limites de la mortalité. Mortarion si vit gratifier de l’honneur d’envoyer sa Death Guard contre le Palais Impérial, première Légion Renégate à poser le pied sur Terra, à la grande rage d’Angron qui convoitait cette place.[40]
Mortarion lança une offensive destructrice près de la Porte d’Hélios, mais qui échoua en définitive. Les White Scars du Khan avaient opéré une sortie contre la Death Guard, en portant soutien à Sanguinius. Mortarion n’avait pas tenté de franchir la barrière psychique que leur opposait l’Empereur autour de Son domaine, et sur l’ordre d’Horus, il redirigea ses efforts au sud-ouest du Palais Impérial, en attaquant les vingt kilomètres d’une étendue de mur près du bastion de la Porte Taciturne.
Plus tard, lors d’un nouveau conseil de guerre en hologramme organisé par Horus, Mortarion et ses frères écoutèrent Perturabo, chargé de prendre le spatioport majeur de la Porte aux Lions, les apostropher pour leurs incompétences et leur incapacité à poser un pied dans le domaine de l’Empereur à cause de la puissance psychique du Maître de l’Humanité qui repoussait les entités démoniaques, comme le Faucheur. Mortarion invita Perturabo à aller lui-même frapper à la porte du Palais. Finalement, afin d’aider le Seigneur de Fer à faire face à la barrière psychique qui bloquait son siège, Horus envoya l’Apôtre Noir Zardu Layak mener un rituel à ses côtés, renforcé par la proposition de Mortarion qui envoya Typhus les soutenir.[41]
Après la prise de la Porte aux Lions qui offraient aux armées du Maître de Guerre le moyen de déposer des Titans et autres machines de guerre, Mortarion participa à une nouvelle étape du siège sous le commandement de Perturabo qui avait été nommé par Horus commandant des forces renégates sur le Monde-Trône. Cette nouvelle étape était de s’emparer de la Portes des Colosses qui furent rapidement assiégés par sa Death Guard. Le Primarque Démon qui se décomposait et se recomposait sans arrêt à l’intérieur, observa l’avancée des vagues d’infanterie et de machines de guerre, qui s’écoulaient entre les ruines du barrage de Corbenic, barrage qui avait été la première des places fortes fières et hautaines qui protégeaient l’approche de la Porte aux Lions, avant sa chute brutale le 18 Secundus. Sur le point d’observation en hauteur des restes de Corbenic, Mortarion avait à ses côtés le bras droit de Magnus le Rouge, le très puissant sorcier Ahzek Ahriman des Thousand Sons. Ahriman avait été envoyé par le Roi Pourpre en avant des lignes pour juger de l’état d’esprit actuel de Mortarion. Un dialogue très tendu débuta entre eux et malgré sa nature à présent démoniaque, le Roi Pâle continuait de désapprouver l’influence du Warp et la sorcellerie, qu’il considérait comme un fléau personnifié par les Thousand Sons. Puis ils discutèrent de l’assaut que Jaghatai Khan avait, avec ses White Scars, mené contre la Death Guard, parvenant à briser leurs lignes en face des Portes des Colosses. Mortarion entendait en parallèle les voix des Démons qui attendaient d’être appelés à la guerre, exclus de la Bataille de Terra à cause du bouclier psychique que l’Empereur avait crée pour empêcher leur apparition. Finalement, Magnus le Rouge apparu aux côtés d’Ahriman et de Mortarion et les deux frères Primarques ennemis s’échangèrent des paroles inamicales. Magnus tenta de faire preuve de diplomatie, rappelant au Roi Pâle que leurs querelles anciennes devaient être mises de côtés pour servir le plan de Perturabo. Mortarion fut agacé d’entendre Magnus lui pardonner ce qu’il lui avait fait, surtout depuis qu’ils étaient devenus des entités de l’Empyrée, état qui faisait honte à Mortarion, qui se voyait comme un faible d’avoir cédé à la caresse du Warp. En signe de bonne foi, Magnus envoya, depuis ses doigts, une lumière dorée qui infusa l’armure sale et rongée de Mortarion. Celui-ci cligna des yeux, se redressa légèrement, et prit une inspiration plus profonde, moins sifflante. Il parut plus grand, moins affligé par la douleur et par son supplice tandis que son regard était devenu féroce et s’était éclairci. Exprimant un peu de reconnaissance au Roi Pourpre, Mortarion partit rallier ses troupes. Bien entendu, le don de Magnus était provisoire et calculé pour servir ses propres dessins… Néanmoins, la collaboration entre les Légions de Mortarion et de Magnus le Rouge pour pendre la Porte aux Colosses s’avérera être un échec. Si la Death Guard avait réussi à attirer les White Scars et les Custodiens dans une contre-attaque, la suite ne se passa pas comme prévue. Magnus, Ahriman et sept initiés de l’Ordre de la Ruine avaient attendu que les Loyalistes soient à découvert puis firent tomber une pluie qui se mêla à des flocons de neige cinglants, et qui fit se couvrir sur le sol de terre des mares et des flaques de bourbier suintant. Puis, comme si la boue était vivante, des Démons coiffés de leurs cornes et de leurs bois apparurent, se jetant sur les Loyalistes. Mais les Prophètes des Tempêtes White Scars, menés par un certain Naranbaatar, bannirent les Démons, offrant à Jaghatai Khan l’occasion de mener une contre-offensive qui brisa le siège de la Porte des Colosses.[42]
Plus tard, alors qu’Horus sombrait de plus en plus dans la folie, il ordonna à Perturabo - de plus en plus alarmé devant l’état mental du Maître de Guerre, - la mission de briser le Mur Mercure avec la puissante Legio Mortis. Devant la réticence du Seigneur de Fer qui considérait cet assaut comme stratégiquement prématuré, Mortarion et la Death Guard furent alors chargés par Horus de cette offensive, en remplacement de Perturabo. Ce dernier, constatant que la guerre menée était gangrenée par la corruption, la folie et l’aberration, quitta le théâtre des opérations avec sa Légion des Iron Warriors, abandonnant les forces renégates à leur sort et quittant avec sa flotte le Système Sol. Quand à Mortarion, il fit déplacer sa Légion pour diriger la suite du siège.[43]
Durant l’offensive de la Legio Mortis contre le Mur Mercure, Mortarion se mit à philosopher au sein du spatioport de la Porte aux Lions sur ce qu’était un Primarque. Dans ce qu’il considéra comme son nouveau "manoir", Mortarion voyait les fils de l’Empereur comme des satrapes au sein de l’Imperium rêvé par le Maître de l’Humanité. Puis il se mit à réfléchir sur le pacte démoniaque qu’il avait fait avec Nurgle, pacte qui lui avait donné le don de voir des bribes des possibles ou des choses ayant eu lieu avant qu’il ne fût né, quand il en percevait d’autres qui n’étaient pas encore advenue. Il avait échangé le futur prévu par l’Empereur contre un autre, plus éblouissant, plus vaste que tous ceux que promettait l’Imperium mourant. Le plus important pour lui était que c’était son choix et regrettait d’avoir si longtemps tergiversé, se félicitant d’avoir mis fin au crépuscule d’indécision qui le condamnait à se battre pour le Maître de Guerre sans jamais embrasser vraiment les forces que celui-ci avait libérées. Il se doutait que ses frères, qui tentaient de profiter à la fois des pouvoirs du Warp sans trahir leur nature, échoueraient et tomberaient comme lui, notamment Perturabo… |
S’installant à la place abandonnée par Perturabo dans l’une des salles de contrôle du spatioport de la Porte aux Lions, Mortarion observa la Legio Mortis, menée par le gigantesque Titan Empereur Dies Irae, percer le Mur Mercure, ouvrant ainsi la voie vers les bastions intérieurs du Palais Impérial. Devant la dévastation, son esprit commença à songer à ce qu’il devra faire une fois la victoire d’Horus acquise. Il soupçonnait le Maître de Guerre de ne pas avoir prévu la suite une fois l’Empereur vaincue, et se préparait à assurer à sa Légion un futur domaine dans lequel ils pourront régner. Puis observant au loin les derniers bastions Loyalistes tels que le Grand Observatoire, l’Investiaire, la tour de l’Hegemon et le Bastion de Bhab, il tendit sa main droite, en étirant les griffes comme s’il avait pu soulever les sommets de ces forteresses tels des couvercles et attraper ceux qui se terraient dessous. En refermant le poing, il annonça à son frère Rogal Dorn, barricadé dans le Palais Impérial, qu’il allait lui apporter le désespoir.
Restant enfermé tout le long de l’offensive dans l’ancien centre de commandement de Perturabo et sous la garde de son Linceul, Mortarion était entouré de Démons à demi formés qui se manifestaient et agitaient la réalité autour de lui tel un chœur fantomatique. Le Roi Pâle entama une dispute avec Typhus, présent dans la pièce sous la forme d’un hololithe. Mortarion avait appris que des Dark Angels sous le commandement du bras droit du Lion, Corswain, avait pris l’Astronomican, le phare psychique de l’Empereur guidant les vaisseaux dans l’Empyrée. Le Primarque Démon voulait faire preuve de patience face aux Loyalistes responsables de la destruction de Barbarus, à la grande rage de Typhus qui préconisait l’attaque immédiate. Après avoir promis à son Premier Capitaine qu’il l’appellera en cas de changement sur le front, ce dernier disparut. À la fin de cet échange tendu, Mortarion avait été rejoint par son fidèle Écuyer, le Marine de la Peste Caipha Morarg. Le Primarque Démon expliqua que contrairement au souhait de Typhus qui voulait foncer contre les remparts, il attendait patiemment que les Loyalistes s’épuisent car il était soucieux de préserver ses forces. Mortarion souhaitait se tailler une place dans le nouvel Imperium depuis une position de force, surtout depuis que Perturabo et Fulgrim avaient quitté le terrain, qu’Angron avait sombré dans la folie sanguinaire et que Magnus avait très peu de guerriers. Ainsi, le Primarque de la Death Guard avait bien l’attention d’en profiter pour revendiquer la victoire comme sienne…
Finalement, le tournant de la Bataille de Terra pour Mortarion fut l’ultime contre-offensive de Jaghatai Khan pour reprendre avec ses White Scars le spatioport de la Porte aux Lions afin d’offrir aux renforts Loyalistes de Roboute Guilliman, en route vers le Monde-Trône, un lieu de débarquement. Apprenant que son frère avait lancé cette offensive, Mortarion fut intrigué, ne montrant à ses fils qu’un sourire triste, comme s’il s’agissait hélas de quelque chose de parfaitement attendu, et d’inévitable, mais source de regret néanmoins. Alors que les White Scars s’enfonçaient dans les lignes de la Death Guard, le Roi Pâle resta assis sur son trône d’obsidienne, à fixer intensément les cieux teintés de rouge en face de lui, ses grands gantelets serrant la pierre taillée. Il avoua à Morarg qu’il avait voulu tuer le Faucon de Chogoris au sein même du domaine de l’Empereur, mais que le destin en avait décidé autrement. En réalité, Mortarion se doutait que Jaghatai Khan allait tenter de l’atteindre, et avait fait en sorte que la Porte aux Lions ne soit pas réellement rendu imprenable en l’emplissant de toutes les incarnations possibles de Nurgle, comme le transformer en un marécage d’une telle profondeur et d’une telle rancœur infinie que même l’Empereur y aurait réfléchi à deux fois avant de s’y risquer. Décidé à tuer une bonne fois pour toutes son frère, il remonta le hall d’observation, en longeant des fenêtres hautes de trente mètres dont tout le verre avait depuis longtemps volé en éclats, entouré du pas presque silencieux de ses gardes du corps du Linceul. Tout en admirant la structure tout entière désormais percluse de maladies qui agissaient comme une arme, il se réconfortait en se disant que la tête du Grand Khan serait un trophée prestigieux passé à sa ceinture…
Lorsqu’il retrouva Mortarion dans le spatioport de la Porte aux Lions, Caipha Morarg avoua qu’une partie de la Death Guard voyait dans le Premier Capitaine Calas Typhon le véritable maître de la Légion, celui qui avait véritablement apporté les dons de Nurgle et non Mortarion. Le Primarque avait conscient qu’une partie de ses fils se rangeraient du côté de Typhus en cas de conflits. Il avoua que ce qui c’était passé sur le Terminus Est le jour de son ascension venait du fait qu’il avait eu la faiblesse d’avoir trop d’affections pour ses fils et que Typhus n’avait été qu’un instrument. Néanmoins, la rivalité entre lui et Typhus marquera le destin de la Death Guard durant des millénaires. |
C’est alors que les White Scars surprirent Mortarion et son entourage de sept guerriers du Linceul en Armures Terminator, ainsi que ces quarante-neuf Indestructibles prélevés de diverses formations, au niveau de la galerie d’observation - un long espace processionnel flanqué de deux hauts murs blindés, qui courait le long du bord externe de la redoute et dont des tapis rampants de matière organique avaient remplacé ses surfaces fonctionnelles. Le Seigneur de la Mort en fut admiratif bien qu’il sentit l’attaque juste avant qu’elle ne survînt. Il comprit qu’une sorte de talent devait avoir été utilisé, le genre d’artifices magiques de peu de valeur auxquels les Prophètes des Tempêtes se prêtaient en secouant leurs osselets, mais qui pouvaient se montrer suffisamment efficaces en les employant à un moment opportun. Depuis une section de mur craquelée se trouvant à trois cents mètres de lui, un Stormbird apparu. Mortarion se contenta de s’arrêter devant l’appareil que ses guerriers prenaient pour cible, plantant le talon de sa faux sur le lithobéton, plus intrigué que perturbé devant ce qu’il voyait. Des guerriers de la Ve Légion se jetèrent par les déchirures du mur et des Terminators White Scars se téléportèrent pour se joindre immédiatement eux. Aucun des White Scars ne put s’approcher du Primarque Démon, poussés de façon régulière comme ils le furent vers le nuage de miasmes tandis que l’affrontement s’intensifiait.
Au moment où Mortarion songeait à se jeter sur les Loyalistes, il sentit une perturbation plus subtile, qu’avait invoquée une discipline enracinée dans les éclairs de la nature, et les lunes jumelles au-dessus d’une prairie éternelle. Se retournant dans tous les sens, il cherchait cette ombre mouvante qui glissait pour en rejoindre une autre. C’était ni plus ni moins que Jaghatai Khan qui émergea des ténèbres, projeté par ses Prophètes des Tempêtes pour l’affronter. Mortarion regarda son frère qui montrait une image plus usée. Le Grand Khan se contenta de noter que le Roi Pâle possédait des ailes, symbole de sa corruption. Mortarion se moqua du fait qu’il était venu mourir sur un monde qu’il ne connaissait pas, mais le Grand Khan eut pour seule réponse de lever son dao, le Tigre Blanc, en position de garde. Mortarion attisa la lumière sépulcrale de Silence et s’apprêtait à régler définitivement la rivalité entre lui et Jaghatai Khan qui avait débuté lors de la Seconde Bataille de Prospero.
Le duel débuta, mais bien vite, les changements qu’avait subi Mortarion lui offrit rapidement l’avantage. L’ancienne rencontre entre les deux Primarques avait été celui du choc de la vitesse contre l’opiniâtreté. Mais la force brute de Mortarion s’était accrue de façon abjecte, car le Warp courait dans ses veines, palpitait sous sa peau lourdement frappée par la mutation. Chaque fois qu’il bougeait, la réalité ondulait autour de lui, reculant devant cette violation des lois naturelles. Le grand fer de sa faux affichait des reflets de l’enfer par-delà : celui de jardins pourrissants, de chair tourmentée, et de champs de douleur fertiles. Le Seigneur de la Mort et le Faucon se jetèrent l’un sur l’autre, en faisant craquer la pierre sous leurs pieds. Tigre Blanc percutait Silence, en libérant une explosion d’énergies mêlées. Ils échangèrent des coups, plus lourds et plus rapides alors que tout autour d’eux, le rugissement de la bataille au sens large filtrait des niveaux en dessous, un chœur de hurlements et d’explosions qu’ils ne pouvaient pas occulter. Mais si les coups s’accélérèrent et s’accentuèrent rapidement jusqu’à ce qu’ils fussent exceptionnels par leur poids et leur précision, Mortarion avait gagné en vitesse, son flegme passé ayant laissé place à une célérité démoniaque, à des mouvements décalés entre les dimensions. Les arcs décrits par sa faux sifflaient de voix d’un autre monde, blessaient l’atmosphère elle-même lorsque le Grand Khan se baissait sous son bord lacérant. Mortarion supporta les moqueries de son frère qui soulignait qu’il était déjà vaincu, car il était devenu ce qu’il haïssait même si le Roi Pâle tentait de se convaincre que cette haine ne méritait pas d’être conservée. Le duel s’accentua au fil du temps, désintégrant la maçonnerie en nuages de poussière. Le Primarque Démon parvint à porter le premier coup sérieux dans l’armure du Grand Khan qui vit les ornements de son épaule jusqu’à sa hanche être labourés, projetant des giclées de sang. Puis percutant à deux le mur externe de la galerie, si brutalement que la section entière s’écroula comme sous la frappe d’une torpille, ils tournoyèrent l’un avec l’autre et poursuivirent leur duel sous les débris qui dégringolaient, et se retrouvèrent dehors, exposés à l’air de la nuit de Terra, complètement absorbés dans leur affaire privée, comme si le reste de la planète et de l’existence n’existaient plus. Cette violence ne fit qu’augmenter d’un cran à chaque seconde : Mortarion faillit décoller la tête de Jaghatai d’un coup net et vicieux en diagonale, la pointe incurvée de Silence creusant dans le sol une entaille profonde d’un mètre, et en arracha tout un morceau de lithobéton nimbé de grésillements lorsqu’il l’en retira. Le Grand Khan poussa l’épaule en avant, pour aller faire porter une entaille haineuse sur la cuisse que le Seigneur de la Mort avait trop avancée, arrachant la plaque d’armure corrodée de sur la chair et obtint son premier sang, avant d’être repoussé.
Leur duel se termina sur l’un des grands tabliers d’atterrissage d’un kilomètre de large, à mille deux cents mètres de hauteur alors qu’au-dessus d’eux, la tempête faisait rage, illuminée d’éclairs verts qui s’abattaient depuis les cimes du spatioport et qu’en dessous, la masse de l’immense place forte s’étalait en une panoplie d’étages et de terrasses mélangés, dont chaque centimètre carré était à présent disputé entre White Scars et la Death Guard. Mortarion asséna un revers violent du dos de la main, atteignant sur le côté du cou son frère, avant d’enchaîner d’un coup descendant de sa faux portée à deux mains. Un autre de ses coups toucha le casque du Grand Khan, un autre détruisit son épaulière. Mais Jaghatai provoqua le Roi Pâle, insinuant que le véritable maître de la Death Guard est, et a toujours été en réalité Calas Typhon. À ces mots, Mortarion sombra dans une fureur sans limite et déchaîna ses coups contondants qui projetèrent le Grand Khan en l’envoyant glisser sur le tablier d’atterrissage, l’enveloppèrent de volutes de poison, endommagèrent le métal de ses gantelets et lui fit craquer les flancs sous les coups de hampe imprégnée par l’éther, avant d’inverser son geste pour frapper du tranchant incurvé, en le dirigeant vers son torse. Au bout du bout, Jaghatai Kahn fit preuve d’une endurance frôlant les limites du possible, même pour un Primarque, alors que Mortarion avait fracturé son bras droit, lacéré son flanc et éclaté sa pommette éclatée. Un autre coup de Silence plongea droit sur le Grand Khan qui fit une tentative désespérée pour bloque la faux, mais qui l’atteignit avec un poids à lui fracasser l’armure et l’envoya à genoux en dérapant par terre. Le Roi Pâle déchaîna encore d’autres coups sur son frère qui fut cloué au sol, jusqu’à ce que son dos fût couché contre le lithobéton. Le Seigneur de la Mort termina en se dressant au-dessus du Primarque des White Scars, les bras levés pour lui porter le coup fatal. Mais à travers son casque en miettes, et malgré ses deux bras brisés, le Faucon de Chogoris se mit à rire, à la stupeur de Mortarion qui pensait qu’il était enfin mort. Il lui envoya un nouveau coup qui projeta le Primarque de la Ve Légion à l’autre bout de la grande plateforme d’atterrissage. Mais malgré tout, Jaghatai se remit à genoux alors que le sang suintait par tous les joints de son armure en une profusion ahurissante, continuant d’entretenir un torrent de piques et d’insultes mesquines. Aalors même que Mortartion faisait pleuvoir les coups sur son casque cabossé, le frappait en l’aplatissant dans le lithobéton brisé, les moqueries n’arrêtaient pas de venir, quelquefois acerbes, quelquefois brutales, parfois tout juste d’un niveau infantile. Lassé de ce jeu puéril, Mortarion arracha net le casque au Grand Khan d’un grand coup de sa faux, et tenta d’en abattre le talon sur le ventre exposé de son ennemi. Mais Jaghatai parvint à se tordre de côté au dernier instant, et Mortarion lui décocha un coup de pied violent en plein visage, lui fracturant le nez et la joue. À moitié aveugle et sonné, le Faucon frappa avec sa lame, qui accrocha Silence et parvint à l’arracher des mains de Mortarion. En laissant sa grande faux s’en aller rebondir à grand bruit, Mortarion se baissa et se mit à cogner avec ses gantelets, en enchaînant les coups de poings brutaux, dans la gorge de son frère, dans sa poitrine et sur son visage ravagé. Le Primarque Démon le rejeta à terre avec dédain, en lui fracturant la colonne. Mais se rendant compte qu’ils ressemblaient tous les deux plus à des Gangers de ruche, qu’aux fils de l’Empereur, il s’arrêta.
Puis Jagahtai Khan bougea encore, et toucha Mortarion au plus profond de son être quand il déclara que contrairement à lui, il avait supporté la douleur et la souffrance alors que le Roi Pâle avait déclaré forfait sur le Terminus Est. Au final, le Grand Khan était plus endurant que lui. Ne pouvant supporter l’idée que tous voyaient en lui qu’un faible, Mortarion prit Silence et s’apprêta à achever son frère. Mais Mortarion n’avait pas vu la prise du Grand Khan qui se redressa du sol, son dao en main, et qui parvint et le pénétrer profondément sous le seul segment de son armure que le Faucon était parvenu à déloger. Un pic de douleur droit à travers le torse frappa le Primarque Démon, du sang se mettant à couler de sa plaie profonde. Sonné, Mortarion ne put croire ses yeux quand le Faucon de Chogoris se mit soudainement à entamer son ballet, faisant preuve de son agilité insaisissable et cette faculté à sembler se trouver dans tous les endroits à la fois. Jaghatai lui annonça qu’il avait effectué un "zao", traduit sous le terme de "Ciseau". Mortarion lança sa faux dans un arc maladroit, et rata son frère qui le frappa de nouveau, laissant un profond sillon le long du bras du Roi Pâle. Mortarion avait beau essayer de toucher son frère ou le repousser,celui-ci bougeait comme une anguille, le frappait et disparaissait avant de resurgir d’un autre angle. Paniqué, le Faucheur informa le Faucon qu’il était désormais immortel et impossible à tuer, ce qui fut un signal pour le Grand Khan qui alors s’élança sur lui. Mortarion l’intercepta avec Silence, enfonçant sa faux sous l’épaule dénudée d’armure de son frère, l’empalant profondément. Jaghatai continua de se rapprocher, se tracta le long du fer courbe jusqu’à ce que celui-ci dépassât de son dos transpercé et que son dao Tigre Blanc fût plaqué contre le cou du Primarque de la Death Guard. Pendant un instant, Mortarion regarda le visage de son frère qui d’un mouvement vif, lui décolla proprement la tête dans une explosion de bile noire. Mortarion disparut de la surface de Terra au milieu d’une explosion Warp qui transforma la plateforme d’atterrissage, brièvement, en l’objet le plus brillant de la planète, après l’âme tourmentée de l’Empereur Lui-même.
Le bannissement de Mortarion plongea la Death Guard dans la stupeur et rapidement la XIVe Légion se replia, laissant le sapatioport de la Porte aux Lions entre les mains des White Scars. La Death Guard fut rapidement placée sous le commandement de Typhus tandis que Jaghatai Khan, malgré ses blessures catastrophiques, fut sauvé in-extremis par Malcador le Sigillite et l’Empereur.[46]
Finalement, la Bataille de Terra se termina par la défaite d’Horus qui fut tué par l’Empereur dans un duel légendaire qui condamna néanmoins le Maître de l’Humanité à être placé dans le Trône d’Or pour survivre à Ses blessures.[47]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Bataille de Terra
L'Exil
Sur la Planète de la Peste, Monde Démon regorgeant de lieux ignobles et de sites de pouvoir immondes, Mortarion installa le centre de son pouvoir dans le Manoir Fuligineux. Cet édifice est la citadelle la plus imposante des sept forteresses montagneuses des Compagnies de la Peste de la Death Guard. Le Manoir Fuligineux s’étend sur les trois plus hauts pics de la Planète de la Peste, accueillant dans ses cachots et ses laboratoires des horreurs de la pire espèce. |
Après la défaite finale d’Horus face à l’Empereur, Mortarion et sa Death Guard se replièrent en bon ordre jusqu’à l’Œil de la Terreur où le Seigneur de la Mort reçut de Nurgle un nouveau domaine : la Planète de la Peste, où il règne encore aujourd’hui. Autrefois monde Aeldari du nom d’Eliathada, signifiant "jardin de l’âme sublime", Mortarion a choisi ce lieu pour, peut-être, avoir quelque chose de pur à corrompre. Ou peut-être aimait-il ce nom parce qu’il évoquait le Vrai et Unique Jardin de Nurgle, et qu’il y voyait une sorte de résonnance fatidique. Mais Mortarion ne renommera jamais cette planète, qui gagnera son surnom de Planète de la Peste d'acteurs extérieurs. Le Primarque Démon Mortarion générera des nuages toxiques pour garder son royaume caché du reste de l’Œil de la Terreur, faisant en sorte que la couche demeure compacte, éclairée du dessous par ses forges et ses manufactorums démoniaques. Ces nuages constitueront des poisons hautement toxiques, capables de dissoudre des vaisseaux entiers si telle était la volonté de Nurgle, et seuls les transports de la Death Guard auront les moyens de les traverser sans subir de dégâts. Mortarion restera pendant longtemps enfermé dans son scriptorium pourrissant, laissant sa Légion se débrouiller seul pour bâtir son nouveau foyer.[49]
Après l'Hérésie
Depuis dix mille ans, Mortarion, Seigneur de la Death Guard, écrase ses ennemis sur le champ de bataille. Encapuchonné, revêtu de l’armure baroque appelée Plate de Barbarus et d’une bure moisie, Mortarion est bien plus grand qu’aucun champion de l’Humanité. D’une main, il lève son effroyable faux baptisée Silence. De l’autre il tient la terrible Lanterne, son antique pistolet à énergie Xenos qui peut trouer une Armure Terminator de part en part. Entouré de vermine démoniaque piaillante, de mouches hideuses et de vapeurs pestifères, Mortarion fond sur ses proies porté par des ailes grinçantes. Leur claquement écœurant insuffle la crainte chez l’ennemi alors même que l’odeur de la mort atteint ses lignes. Les bombes Phosphex que Mortarion sème changent promptement leurs victimes en une pulpe visqueuse. La simple présence du Seigneur de la Mort est mortelle, car ses adversaires s’étouffent et succombent très vite à sa nuée de miasmes pathogènes.
Si Mortarion n’était qu’un monstre en maraude, il serait déjà bien assez terrifiant. Or, bien qu’il fût déchu de la grâce de l’Empereur, il n’en demeure pas moins un Primarque. Mortarion est doué d’un intellect supérieur, et son sens stratégique de général d’infanterie n’est en rien amoindri. Le Seigneur de la Mort sait lire les flux de la bataille d’un coup d’œil, et décider aussitôt de la meilleure option pour la victoire. Peu lui importent les pertes, car à ses yeux, ses fils doivent sans cesse prouver leur valeur, et la victoire doit revenir à ceux qui la méritent. S’il fallait trouver une faiblesse à Mortarion, ce serait son mépris pour l’adversaire, ce qui peut le conduire à sous-estimer ce dernier. Mais rares sont les ennemis qui peuvent longtemps tenir tête à l’assaut implacable de la Death Guard tel que Mortarion sait l’orchestrer.[50]
La Guerre dans l'Œil de la Terreur
Après leur défaite sur Terra, les Légions Renégates se sont battus entre elles au sein de l’Œil de la Terreur. Mortarion a dirigé sa Légion et remporté de nombreuses victoires mais ces campagnes ont accaparé toute son attention si bien qu’il s’écoulera des milliers d’années dans l’espace réel, pendant lesquelles la Death Guard sera rarement aperçue par les serviteurs de l’Imperium.[51]
Le Cadeau de Grand-Père
Foulspawn était un champion de la Death Guard grotesque, puant, malveillant et insupportable mais qui avait l’attachement de Nurgle qui le transforma en un Enfant du Chaos. Mais au lieu de mourir au bout d’un certain temps comme tout ses congénères, Foulspawn continua de gagner en stature et en force, dévorant tout ce qu’il trouvait - ami comme ennemi - au point de devenir aussi gros qu’un vaisseau cargo, imprégné de l’énergie entropique du Warp et infesté d’épidémies démoniaques. Mortarion s’irrita des pertes que l’énorme bête démoniaque infligeait à ses fils mais ne pouvant détruire une créature que Nurgle appréciait tant, il banni Foulspawn dans les landes rancies de la Planète de la Peste, pour y traquer les tribus de mortels. Certains disent que Foulspawn vit toujours la et qu’il aurai enflé au point d’atteindre la taille d’une montagne vivante. |
Des siècles après l’Hérésie d’Horus, dans le Royaume du Chaos, Mortarion se réveilla dans un jardin répugnant et surnaturel, sous sa forme humaine, sans se souvenir de son nom, de où il était et de comment il était arrivé ici.
Il retrouva peu à peu son identité, se crut revenu sur Barbarus avant de se souvenir qu’il se trouvait dans son laboratoire situé dans les brumes d’un autre monde semblable à Barbarus, mais bien pire. Il se rémora des expériences avec la technologie des arcanes, les fruits de son triomphe sur la sorcellerie de base et d’une technologie qu’il était déterminé à perfectionner avec pour but de retrouver quelqu’un…
Mortarion se mit à explorer le jardin, vagabondant dans ce lieu hors du temps, entre les arbres, les champignons et les grosses mouches. Il découvrit les étangs écumeux d’algues, les mauvaises herbes puantes, les gaz toxiques, les têtes pourries qui pendaient comme des fruits dans un verger d’arbres dont l’écorce était douce et blanche comme la peau des hommes noyés. Il observa des légumes non traités qui faisaient germer des mains malades qui écrasaient faiblement les mouches qui les dévoraient. Il vit des ruisseaux d’immondices qui gargouillaient entre les prairies de roseaux noirs trempés et des choses qui croassaient et gazouillaient dans les marges. De petites créatures grasses le regardaient avec des yeux brillants et titubaient avec une malveillance non dissimulée. Des oiseaux noirs battant des ailes et dont les corps dégoulinaient de liquide nocif qui remplissaient de leurs cris les rochers d’ornement. Mortarion erra dans les vergers, les bois et le marais de ce jardin. Il n’emprunta aucune route particulière, serpentant sans but. Mortarion n’a jamais suivi le même chemin deux fois et fut témoin de choses qui l’ont étonné.
La révélation d’une pourriture aussi splendide et féconde brisait le mythe de la suprématie de l’Humanité et devant cet état de fait, Mortarion se mit à rire. Soudainement, il entendit des sanglots. Il se dirigea à travers un fourré humide et descendit une colline pour se retrouver dans un terrain dégagé, où un être immonde et énorme prenait un bain de boue dans un trou. En le voyant, Mortarion se rappela que Nurgle était son maître que cette chose était un Démon Majeur, un Grand Immonde. Celui-ci était assis, le visage enfoui dans ses mains boueuses et pleurait. Curieux, Mortarion lui demanda pourquoi il sanglotait. Le Grand Immonde lui demanda alors si il n’avait jamais entendu parler du malheur de Ku'gath. Mortarion avait déjà entendu ce nom sans se souvenir précisément de qui il s’agissait. Ku’gath lui expliqua alors que lui et Mortarion étaient des alliés et qu’ils avaient déjà combattu ensemble. Mortarion ne s’en souvenait pas. Le Grand Immonde lui dit que cela n’était pas encore arrivé. Le temps dans le Royaume du Chaos ne voulait rien dire. Ku’gath lui raconta comment Nurgle avait crée un grand fléau dans sa marmite avant que lui, alors simple Nurgling, ne tombe dedans et ne boive l’ensemble du contenu, le faisant enfler et gonfler. Le fait de ne jamais savoir les effets du grand fléau qu’il avait bu le hantait, malgré l’absence de ressentiment de Nurgle. Puis il encensa Mortarion, célèbre parmi les serviteurs de Grand-Père avant de lui demander ce qu’il faisait ici.
Mortarion lui affirma être dans son laboratoire, qu’il recherchait quelque chose mais que ses machines avaient surchargé et qu’il s’était réveillé dans le Jardin de Nurgle. Ku’gath affirma que son essence se promenait dans le Royaume du Chaos après qu’il ait pratiqué de la magie - ce que Mortarion préférait appeler science - tout comme il avait utilisé l’occultisme pour refaçonner la Planète de la Peste - ce que Mortarion définissait plutôt comme des calculs mathématiques - et que ce Jardin n’était pas une création de son esprit mais était bien réel, car sinon, il aurait pratiqué la sorcellerie pour parvenir à concevoir à tel lieu - ce que Mortarion définissait comme de la numérologie (tu es un sorcier Morty).
Enfin, le Grand Immonde lui expliqua que Grand-Père connaissait l’objet de sa quête : il recherchait son père, son premier père, le Seigneur de Guerre qui l’avait asservi sur Barbarus : Necare.
Ku’gath prit Mortarion et le frotta entre ses mains avec une rapidité étonnante, puis pressa et moula sa chair. Mortarion était trop effrayé pour répondre, et ne pouvait pas rien faire de toute façon malgré la souffrance qui refaçonnait son corps. Quand Ku’gath eut fini, il déposa Mortarion devenu plus grand, plus fort, vêtu de son armure et portant ses armes. Puis le Démon Majeur retourna le Faucheur et le frappa violemment sur le dos, enfonçant des doigts et tirant en arrière afin qu’une large série d’ailes se détache de la chair du Primarque.
Ku’gath encouragea Mortarion à s’envoler et d’attraper sa proie, car elle était là, dans le Jardin. Grand-Père Nurgle en faisait cadeau au Primarque pour sa dévotion. Mortarion se rappelait enfin que cela faisait sept cent ans qu’il traquait l’âme de Necare et qu’il avait construit des machines qui lui permettaient de scruter le domaine des Dieux Sombres pour le retrouver. Il se remémora que la première fois qu’il était entré dans le Warp, il avait senti l’âme de son père adoptif sur les marées bouillonnantes de l’Empyrée, et qu’il avait passé des années interminables à le chasser sur des plaines de verre vivant et de sable hurlant, ainsi que dans des royaumes de désolations sanglants qui s’effritaient, changeaient et se reformaient sans fin. L’âme de Necare était resté puissante malgré son trépas, et il s’était enfui, échappant à Mortarion pendant des siècles si bien que Nurgle avait imposé un séjour au Faucheur dans son Jardin pour qu’il se repose.
Puis il le vit, un éclat d’âme qui rayonnait de panique. Remerciant Nurgle, Mortarion s’envola dans les courants de l’Empyrée et fonça sur l’essence de Necare qui se débattait dans les marais à la frontière du Jardin et à un instant avant que sa proie ne s’échappe, le Seigneur de la Mort accrocha habillement l’âme avec sa faux et l’attira vers lui. Mortarion démembra l’essence de son père hurlant, la laissant en lambeaux brillants. Puis il plongea une main osseuse à l’intérieur de sa robe et en sortit un flacon de verre dont le couvercle se dévissa puis il mit les fragments dans le flacon et le fit tournoyer d’avant en arrière jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un brin. Il vissa fermement le flacon et admira le minuscule visage criard de son père adoptif se manifester à l’intérieur, en pleine agonie. Enfin, Mortarion avait obtenu la vengeance que l’Empereur lui avait volé sur Barbarus et il promis à Necare de l’enfermer dans une prison similaire à la sienne autrefois, un tourment sans fin, en remerciement de ses méchancetés.
Puis Mortarion regarda une lumière brûlante au loin qui brillait au-delà du Royaume du Chaos, jurant que son créateur, connaîtra le même sort un jour…[53]
La Chute de Sanctia
Le monde de l’Ecclésiarchie de Sanctia fut envahi au 36e Millénaire par les Orks. Les Peaux-Vertes firent preuve d’une barbarie indicible, dévorant les défenseurs de la planète, aussi bien les morts que les vivants, comme s’ils étaient poussés par une faim démoniaque. Les Orks se sont transformés en des horreurs obèses devenant aussi rapides que des limaces. Les Sœurs de Bataille en ont profité pour les éliminer mais c’est alors qu’apparut Mortarion et ses fils. Le Primarque Démon s’empara de Sanctia en une journée, renforcé par les nuées de Nurglings qui avaient jailli des entrailles des cadavres des Orks, et propageant un mal dans le reste du système de l’Ecclésiarchie.[54]
Les Croisades Noires
Au cours des siècles, Abaddon le Fléau organisa et mena de nombreuses Croisades Noires contre l’Imperium. Même si elles ne semblaient pas liées les unes aux autres, les Croisades Noires ont chacune remplie une partie d’un plan à l’échelle galactique qui ouvrira in fine la Grande Faille. Mortarion méprisait Abaddon mais il ne pouvait nier ses succès. Ainsi, le Seigneur de la Mort lui envoya des bandes de guerre l’aider dans certaines de ses campagnes.[55]
La Bataille de Kornovin
En 901.M41, sur le monde Kornovin, Mortarion et sa Death Guard affrontèrent les Chevaliers Gris. Mortarion avait rassemblé sous sa bannière tous les seigneurs de guerre et les champions du Dieu de la Peste dans une centaine de secteurs et avait frappé Korovin, un monde impérial autrefois verdoyant. Il déclencha plusieurs mois de famine et de pestilence qui dévastèrent la population humaine qui sombra ensuite dans une guerre civile. Dans ce conflit qui suivi, des horreurs défiant l’entendement des mortels furent libérées dans le royaume matériel, et les morts se sont levés pour marcher sur la terre sous des essaims de mouches charognardes bourdonnantes et gonflées. Dominant de sa taille ses vils serviteurs et avançant d’un pas sinistre sur les plaines de Korovin, le Faucheur tuait à chaque coup de sa faux de guerre, en face de la cité-capitale qui résistait désespérément. Le Grand Maître Suprême des Chevaliers Gris, Linus Geronitan, avait emmené avec lui cinq Confréries de son Chapitre et alors que des Fils de Titan prenaient en tenaille la horde de Mortarion, Gerontian mena une frappe chirurgicale, se matérialisant à quelques pas du Seigneur de la Mort qui combattait avec ses Terminators du Linceul. Mortarion vit ses gardes du corps se faire éliminer et Gerontian s’avancer vers lui. Mais le Primarque Démon se mit à rire puis effectua des battements d’ailes lents et délibérés qui balaya les vapeurs traînantes qui se sont renforcés, tourbillonnant comme un ouragan empoisonné avec lui en son centre. C’est alors que Geronitan tomba dans son piège et fut frappé par les énergies nocives de la tempête que Mortarion déployait. Les Chevaliers Gris protégeant le Grand Maître Suprême s’effondrèrent eux aussi, raides morts, tandis que Gerontian étouffai, tombant à genoux devant Mortarion. Témoin de ce désastre, un Grand Maître de Confrérie ordonna à un de ses Archivistes de téléporter psychiquement Gerontian, mais au moment où cela fut fait, Mortarion avait frappé avec Silence sa faux de guerre égorgeant Gerontian à l’instant même où il était téléporté. Le Grand Maître Suprême périt peu après sous les rires amusés du Faucheur.
Quelques temps après, alors que Mortarion continuait à ravager Korovin, un Chevalier Gris, seul, et armée de l’Épée de Titan, symbole de sa nouvelle autorité de Grand Maître Suprême, élu par ses pairs pour remplacer Gerontian, se traça une voie, seul, dans la horde de la peste pour atteindre le Primarque. Draigo élimina les Terminators du Linceul, les pulvérisant avec un barrage psychique à partir de ses gantelets. Puis Mortarion surgit depuis les cieux, s’écrasant au sol là où se trouvait ce Chevalier Gris qui se jeta sur le côté à temps. Sous les rires de petits Démons qui regardaient la scène, le Primarque Démon expliqua ne pas avoir peur du Chevalier Gris, qui n’était pas selon lui l’"élu" qui devait un jour le détruire. Mortarion leva et pointa sa main gantée vers le Fils de Titan, en lui demandant qui il était. Levant l’Épée de Titan, le Chevalier Gris se présenta comme étant Kaldor Draigo, et récita ses titres, avant d’être interrompu par Mortarion qui s’en moquait, voulant savoir qui il était personnellement. Draigo annonça alors qu’il était la lance de lumière qui chassera l’obscurité et le futur fléau des Démons. Il défia Mortarion en combat personnel, évoquant Janus, le premier Grand Maître Suprême des Chevaliers Gris, comme source d’inspiration. L’évocation de Janus fit rire Mortarion qui reçut alors une claque psychique de Draigo qui ne supporta pas de voir cette figure légendaire moqué par le Primarque félon. Toujours aussi amusé, Mortarion cracha sur le nom de Janus, affirmant l’avoir tué et qu’il connaissait les identités originelles des fondateurs des Chevaliers Gris, secret qui ébranlerait selon lui les fondations du Chapitre.
Puis Mortarion chargea Kaldor Draigo, démarrant un duel violent et digne d’une légende sous les yeux des Démons. La force formidable et la ruse du Primarque auraient dû avoir raison de Draigo, mais ce dernier se battait avec une fureur désespérée et vengeresse, parvenant toujours à éviter le coup fatal. Mais l’épuisement vint à bout de Draigo, offrant à Mortarion l’occasion de lui asséner un puissant coup d’estoc et de le clouer au sol, lui écrasant la poitrine avec son pied immense. Il redéploya ses ailes et recommença à baratter l’air malade, recréant la tempête maléfique ayant eut raison de Gerontian. Mortarion tenta d’enlever le casque de Draigo pour le contaminer quand ce dernier, dans un dernier effort, déploya ses pouvoirs psychiques et envoya un jet de flamme qui consuma l’avant-bras de Mortarion avant de se propager dans l’ensemble de son corps. Le Seigneur de la Mort hurla de douleur, et fut définitivement vaincu lorsque Draigo s’insinua dans son esprit, prononçant son véritable nom - celui que l’Empereur avait eu l’attention de lui donner et que Draigo avait appris au moment de son accession comme Grand Maître Suprême - le faisant exploser littéralement de l’intérieur. Vaincu, Mortarion n’était plus qu’un géant cadavérique, ses entrailles pendantes, sa chair mise à nue. Son cœur était exposé et battait encore un rythme effrayant dans sa poitrine en ruine. Avec l’Épée de Titan en main, Kaldor Draigo a maintenu en place Mortarion qui hurla de douleur, lui écartant les côtes avant de lui entailler la viande putride de son cœur, y gravant le nom de Linus Geronitan. Ses cris cessèrent quand Draigo l’élimina d’un dernier coup de lame, renvoyant son esprit dans le Warp où il mettra de nombreuses années à se reformer.[56]
La Colère de Magnus
Alors qu’Abaddon amassait ses troupes pour mener sa Treizième Croisade Noire, Mortarion sut avant sa Légion que la Grande Faille allait advenir. Dans le Presbytère, le lieu où il tenait sa cour sur la Planète de la Peste, Mortarion reçut l’un des ses lieutenants, le chef de la bande de guerre des Seigneurs du Silence, le Maître de Siège Vorx. L’accueillant dans les profondeurs du Presbytère, dans la salle où se trouvait son trône de haute taille, cannelé, surmonté d’une couronne de crânes déchiquetée et conçu pour qu’il puisse y asseoir son immense silhouette, Mortarion salua celui a qui il avait personnellement donné le titre de Maître de Siège, avant de se lancer dans un monologue. Le Prince Démon n’avait pas prévu la naissance sous peu de la Grande Faille et considérait qu’il n’avait plus rien à faire dans le domaine matériel, seul le Grand Jeu étant digne de son intérêt. Mais Abaddon le Fléau avait par ses actions forcé le destin, reconnaissant s’être trompé sur l’héritier d’Horus. Vorx, ne comprenant pas les parole de son Primarque, lui demanda la signification de ses paroles. Se reprenant, Mortarion expliqua à Vorx qu’il avait vu un futur proche qui allait changer le destin de la galaxie. Abaddon, qui forçait son admiration, allait être sur le point de percer l’Œil de la Terreur et envahir le domaine de l’Empereur comme jamais. Néanmoins, Terra n’intéressait plus Mortarion, considérant qu’il l’avait endommagée si gravement qu’elle ne se remettra jamais. Le Faucheur y voyait l’occasion de régler de vieilles rancune, apprenant à un Vorx choqué que Roboute Guilliman allait revenir, tandis que d’autre de ses frères s’animaient. Mortarion aurait préféré le retour du Lion, qu’il avait admiré, mais il avait voyagé loin dans le Jardin de Nurgle pour en avoir la confirmation, des bosquets sifflant le nom du Fils Vengeur dans le vent. Il avait bien l’attention d’être là pour accueillir le Primarque des Ultramarines et ordonna à Vorx de préparer la Death Guard pour aider Abaddon à percer l’Œil de la Terreur avant de partir vers une nouvelle guerre, dans le royaume d’Ultramar. |
Le 41e Millénaire touchant à sa fin, Magnus le Rouge mit en place un plan visant à envahir Fenris, le monde natal des Space Wolves, et pratiquer un rituel effrayant pour faire surgir la Planète des Sorciers dans l’univers matériel. Le Roi Écarlate avait conclu un accord avec Mortarion au fin fond de l’Œil de la Terreur, le Seigneur de la Mort acceptant d’aider Magnus dans son entreprise en y envoyant une de ses pires maladies entropiques avec comme vecteur une légion innombrable pour hâter la conquête du système de Fenris. En échange, Mortarion se vit promettre par son frère sorcier qu’il pourrait vouer à Nurgle n’importe quelle planète du système de Fenris, sauf Fenris elle-même, destiné à Tzeentch. Mortarion a choisit Midgardia, qui fut transformé en une annexe du Jardin de Nurgle. Mais les Dark Angels arrivés dans le système envoyèrent un Exterminatus sur la planète, privant Mortarion de sa récompense.[58]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : le Siège du Secteur Fenris
Les Guerres de la Peste
Avec l’ouverture de la Grande Faille, Nurgle put se constituer un domaine dans le monde matériel, suite aux Guerres Délétères qui vit la corruption de trois systèmes au nord galactique d’Ultramar, baptisé les Astres Fléaux. Le Dieu de la Peste souhaitait, à partir des Astres Fléaux, lança une invasion afin d’annexer le domaine d’Ultramar à son Jardin. Il envoya Mortarion et sa Death Guard - soutenu par le Grand Immonde Ku’gath et Typhus - pour mener à bien cette conquête baptisée Guerres de la Peste.
La campagne de Mortarion ravagea Ultramar. Il déclencha le siège du Monde-Ruche d’Ardium, et une offensive contre Espandor et Drohl. Mortarion était soutenu par la flotte de Typhus et la Légion Démoniaque de Ku’gath, la Garde Purulente, elle-même divisée en sept Légions et commandées par six autres Grands Immondes : Septicus, Bubondubon Boute-En-Train, Pestus Throon, Gangrel, Squatumous et Famine. Sa stratégie consistait à prendre et à tenir quelques-uns des principaux mondes d’Ultramar tels que Iax, Espandor et Konor. Mortarion utilisa un artefact connu sous le nom de "Main des Ténèbres", un appareil ancien datant d’âges bien antérieurs à la conquête des étoiles par l’Humanité, et qui lui permettait de manipuler aisément les énergies du Warp à une échelle gigantesque. La Main des Ténèbres lui avait été offert par Abaddon le Fléau, qui s’en était emparé lors de la Guerre Gothique. Mortarion avait ainsi la possibilité de faire relever les morts en zombies de la peste. Il mena des raids dans tout le domaine de Guilliman afin de disséminer des appareils similaires sous la forme d’horloges démoniaques, ce qui renforçait l’influence du Warp dans un réseau qui permettait aux Démons de se matérialiser dans l’univers matériel.
L’invasion du système de Konor et la conquête de ce système important d’Ultramar qui accueillait le Monde-Forge majeur de Konor, devait lui servir de tremplin pour attaquer Macragge, mais il échoua face à la défense impériale et à la contre-attaque subséquente dans le système malgré son stratagème ultime qui consistait à envoyer le Monde Hostile corrompu de Loebos - grâce à une propulsion de Moteurs Warp - pour se tracer un chemin vers Macragge.
Puis Guilliman revint de la Croisade Indomitus, douze années après son commencement, et purgea le monde d’Ardium de la présence de la Death Guard. Le retour du Fils Vengeur accéléra les Guerres de la Peste.
Apprenant le retour de son frère, Mortarion contacta ses alliés à l’intérieur de son vaisseau amiral, l’Endurance - qui était devenu un petit lopin du Jardin de Nurgle - depuis le Mycota Profundis, une énorme horloge démoniaque. Ku’gath, le Patriarche Purulent, apparu en premier, son image prenant forme sous la pendule, frémissante, comme nimbée du souffle brûlant d’une forge. Une seconde image, celle de Typhus, apparut. Mortarion salua froidement son ancien Premier Capitaine avec qui les rapports étaient très tendus. Le Seigneur de la Mort apprit à Ku’gath le retour de Guilliman à Ultramar, ce qui lui permettait de mettre en place les dernières étapes de son plan d’invasion et le rituel qu’il préparait. Typhus critiqua cette stratégie, considérant qu’il fallait porter le coup de grâce à Ultramar avant le retour du Fils Vengeur. Le Primarque se vit inviter par Typhus d’embrasser pleinement la sorcellerie et de noyer Ultramar sous un tsunami d’épidémies. Au yeux de Typhus, Mortarion essayait de se persuader que son nouveau corps était séparé du Warp et qu’il pouvait faire comme bon lui semblait, alors qu’il appartenait corps et âme à Nurgle, et que s’il se soumettait pas, Grand-Père risquait d’avoir à lui enseigner de douloureuses leçons. Outré, Mortarion rappela qu’il avait été démonifié, mais Typhus lui affirma qu’il ne croyait pas sincèrement en sa nature, qu’il n’avait fait aucun sacrifice pour obtenir ce pouvoir et que Nurgle l’avait voulu seulement comme objet de collection, un trophée. Sans l’action de Typhus, Mortarion n’aurait jamais atteint ce statut de Prince Démon et serait mort depuis longtemps alors que le Héraut de Nurgle s’était battu de toutes ses forces pour gagner la bénédiction du Père Suprême. Mortarion lui ordonna de se taire, mais Typhus le railla en lui rappelant qu’il était le favori de Grand-Père et qu’il ne pouvait lever la main sur lui. Enfin, il demanda à ce que leurs flottes s’unissent afin de frapper sans attendre l’Imperium afin de ne pas commettre l’erreur d’accorder à Guilliman le luxe du temps pour se préparer à établir une stratégie avec ses guerriers ou de consolider ses positions. Mortarion refusa ce plan, si bien que Typhus décida de mener ses propres batailles de son côté, afin de répandre les contagions du Dieu de la Peste, au lieu de suivre la vengeance mesquine de Mortarion contre Guilliman. Mortarion chercha du soutien chez Ku’gath mais tout ce qui importait au Grand Immonde était de réparer le gâchis que sa naissance avait provoqué en privant Nurgle d’une maladie terrible. Le Faucheur prédit néanmoins à Typhus qu’il le rejoindra sous ordre de Nurgle sur Parmenio, ce qui laissa Typhus prétendre qu’il y avait un "espoir" pour Mortarion, car il pratiquait de plus en plus la sorcellerie Warp sous sa forme pure avant de prendre congé. Puis Ku’gath assura Mortarion de son soutien, ne demandant qu’au Primarque de tenir Guilliman loin du monde d’Iax où il concoctait un rituel qui permettra l’annexion d’Ultramar au domaine de Nurgle.
Suite à la reprise du monde d’Espandor par Guilliman et ses armées, et la destruction de l’une de ses horloges démoniaques habitée par le Démon Qaramar, bannit par le Fils Vengeur, Mortarion concentra ses troupes dans le monde de Parmenio. Son réseau d’horloge-Warp qu’il avait tissé était démembré par Guilliman, et sachant son frère en route vers Parmenio, il recontacta Ku’gath avec le Mycota Profundi afin de lui demander son aide et sa présence sur Parmenio avec sa Garde Purulente. Le Faucheur était acculé devant la rapidité de la campagne mené par le Fils Vengeur. Mais Ku’gath était réticent à venir le rejoindre, car il était en train de préparer le rituel ultime sur Iax pour en faire Pestiliax et le cœur du futur domaine des Sept Cent Mondes d’Ultramar de Nurgle. Il mit en garde Mortarion de ne pas se mettre à portée de l’Épée de l’Empereur que maniait Guilliman, car elle était capable de mettre fin à son existence pour de bon, et ceux malgré sa nature démoniaque. Mortarion était surpris de constater que les tempêtes Warp ne ralentissaient pas Guilliman et que les légions démoniaques qu’il avait envoyé ont été défaites, voir délitées avant même d’approcher des vaisseaux du Primarque des Ultramarines. Le Seigneur de la Mort voyait la protection de l’Empereur derrière ses défaites, ce qui fit paniquer Ku’Gath qui craignait plus que tout l’Anathème et le risque de le voir mobiliser Sa puissance contre eux. Mortarion ambitionnait de capturer Guilliman lors de la bataille qui s’annonçait afin de le sacrifier sur Iax pour parachever le rituel.
Finalement, Guilliman atteignit Parmenio et débarqua sa puissante armée composée des nouveaux Space Marines Primaris, des Legios Titaniques et des régiments de l’Astra Militarum. Les impériaux reprirent la cité portuaire de Tyros, alors assailli par la Death Guard, et y trouvèrent une jeune fille vénérée comme une Sainte Vivante par les Sœurs de Bataille défendant la cité. Cette jeune fille possédait des pouvoirs époustouflants capables d’éliminer la corruption et de repousser les Marines de la Peste. Elle fut néanmoins enfermée par Guilliman en attendant de mieux comprendre sa nature.
Ailleurs, au nord de Parmenio, Mortarion s’était installé dans une vallée peu encaissée, dans les montagnes. En son centre, une plateforme corrodée constituée de trois cercles mêlés avait été érigée, surplombant la zone environnante. Trois cent quarante mortels y avaient été rassemblés sous les yeux blancs et vitreux de Mortarion. Ils formaient le Culte de la Prolifération Infinie, une secte d’oracles toute dévouée à Nurgle. Chacun d’entre eux était un Psyker, certains étaient dotés de pouvoirs non-négligeables. Mortarion était assis sur un trône à haut dossier constitué d’un empilement d’ossements en train de verdir. Ses mains gantées de métal agrippaient des accoudoirs composés de colonnes de crânes. Il était entouré de sept Terminators du Linceul - qui, en dépit de leurs armures massives, semblaient être des nains à côté de l’immensité de leur seigneur démoniaque haut de dix mètres - et ordonna le début du sacrifice. Un gong de cuivre émit une note grave et un chant s’éleva. Les sorciers firent un cercle autour du point d’intersection des trois cercles, ne laissant qu’un unique espace vide dans leur mur de chair scrofuleuse afin que Mortarion, assis tout au bord du cercle situé le plus au nord, pût voir le centre du cercle. Sept des trois cent quarante sorciers s’avancèrent au centre de ce cercle selon un rythme calqué sur celui du chant. Ils s’arrêtèrent à égale distance les uns des autres, formant un cercle plus petit au sein du premier. Tous ensemble, ils levèrent les bras et rejetèrent leurs capuchons en arrière, avant de défaire leurs manteaux et de les laisser tomber au sol. Ils se retrouvèrent nus sous la pluie. Sept des adeptes de Nurgle les plus exaltés avaient été choisis et ils levèrent leurs Athamés rituels dans leurs poings ou leurs tentacules, tendant le métal vers le ciel où un éclair fissurait le ciel, un trident à sept pointes d’énergie verdâtre courroucée qui illuminait les environs par intermittence. La foudre frappa à nouveau et vint s’ancrer dans les dagues. Tremblant sous l’effet de cette puissance qui dansait sur leur peau, les sept enfoncèrent les pointes de leurs lames dans leur ventre et s’éviscérèrent avec des gestes vifs et saccadés. Les organes viraient déjà au vert et explosaient en une nuée d’asticots grouillants. Les cadavres tressautèrent et furent à nouveau frappés par les éclairs, leurs cages thoraciques explosant avec des craquements sinistres, les os furent arrachés à la chair morte, traînant les colonnes vertébrales derrière eux. Les ossements, nimbés d’un halo bioluminescent pestilentiel, s’élevèrent et tournoyèrent les uns autour des autres tout en gagnant en volume. Une matière noire surgie de nulle part vint les recouvrir. Des filaments tourmentés relièrent les cages thoraciques, poussant à une vitesse épidémique avant de toucher leurs homologues et de s’attirer mutuellement, reliant les ossements en une arche elliptique et irrégulière de trente mètres de haut. La réalité ondula, puis des flammes surgirent de la brèche et s’enfoncèrent dans les orbites des membres du culte. Le portail s’ouvrit en grand dans une terrible déflagration, ouvrant une plaie béante dans l’épiderme de la réalité. Les membres du culte tombèrent raides morts. À travers la faille dans le Warp, on pouvait voir Iax, et le Démon Ku’gath là traversa, passant d’un monde à l’autre en un battement de son cœur pourri. Mortarion accueillit Ku’gath et lui annonça que la bataille majeure allait commencer, alors que la Légion Démoniaque du Grand Immonde se déversait depuis la faille crée.
Enfin, la Bataille de Parmenio débuta sur les Plaines d’Hecatone. Au milieu des affrontements mêlant tanks, Titans et Chevaliers, Guilliman atteignit le cœur du champ de bataille depuis son Léviathan de commandement. Les entités du Warp apparurent grâce à sept Tours de la Peste qui avancèrent vers le champ de bataille, propageant une brume maléfique qui offrait la possibilité aux Démons de se matérialiser par milliers. Mortarion survola le champ de bataille et ordonna à Ku’gath et aux six autres Grands Immondes qui menaient la Garde Purulente de trouver et de capturer Guilliman vivant. Roboute Guilliman plongea au cœur de la masse des entités démoniaques et les massacra avec l’Épée de l’Empereur. Puis le Grand Immonde Septicus Sept, Septième Seigneur de la Septième Demeure et le lieutenant favori de Ku’gath, engagea le Fils Vengeur et trouva une minuscule ouverture qui permit une de ses longues griffes noires de caresser le bras de Guilliman. Septicus blessa le creux du coude du Primarque des Ultramarines, faisant couler une goutte unique du sang du Fils Vengeur sur le sol. Cela offrit à Ku’gath l’occasion de jeter un sort et en claquant des doigts, il fit apparaître des faisceaux d’énergie sinueuse qui se frayèrent un chemin à travers la pénombre, apparaissant de chaque Tour de la Peste restante. Guilliman fut entravé au niveau du poignet, du cou et de la taille. Son frère piégé, Mortarion se présenta devant lui.
Le Seigneur de la Mort salua son frère après tant de millénaires sans se voir, et se moqua de lui après que Guilliman exprimât sa satisfaction d’avoir enfin mis la main sur lui, alors qu’il était entravé et à sa merci. Mortarion refusait de l’affronter, car il considérait avoir déjà gagné. Puis il se disputa avec Guilliman qui le traita de lâche et d’esclave d’un monstre. Mortarion lui rétorqua qu’il valait guère mieux de servir l’Empereur, un tyran qui les avait manipulé, tout en ne pouvant cacher sa réelle curiosité sur la rencontre de son frère avec l’Empereur dans la salle du trône. Il enragea lorsque le Fils Vengeur lui rappela qu’il était devenu une entité du Warp, énergie qu’il avait pourtant toujours combattue, nourri par sa haine pour les Psykers et la sorcellerie, qu’il s’était livré au Chaos et avait laissé ses fils devenir des monstres bouffis, montrant sa faiblesse au moment ultime alors qu’il se revendiquait comme le Primarque le plus endurant. Mortarion cracha à son frère qu’il ignorait la souffrance qu’il avait vécue puis il leva sa faux pour lui sectionner les deux jambes. Mais Mortarion se retrouva soudainement paralysé et le temps s’était comme arrêté pour les séides de Nurgle. La Sainte de Tyros, la jeune fille que Guilliman avait fait enfermé, apparut sur le champ de bataille, après s’être libérée de sa prison grâce à l’intervention des Sœurs de Bataille dévotes. La jeune fille semblait comme possédée par une puissance lumineuse époustouflante qui anéantissait les Démons par le simple halo qu’elle dégageait. Les Démons s’affolèrent, hurlant "Anathème !" et Mortarion fut projeté en arrière par la Sainte Vivante habitée par la puissance du père qu’il avait trahi. Les liens qui entravaient Guilliman disparurent et le Fils Vengeur coursa Mortarion, l’épée au vent, jurant de le découper en rondelles pour sa trahison. Le Seigneur de la Mort se releva tant bien que mal et souleva sa faux, mais il ne se retourna pas pour attaquer son frère plus pur. Il frappa en arrière avec Silence, ouvrant une fente dans le temps et l’espace. Ku’gath fut le premier à y pénétrer en chancelant, son palanquin abandonné achevant de se consumer sur le champ de bataille, son propre dos enflammé. Mortarion hurla à Guilliman de le retrouver sur Iax afin de régler définitivement leurs comptes avant de disparaître dans la faille sous les cris de frustration du Fils Vengeur.
Des mois après la bataille de Galatan, dans son horarium Mortarion, communia avec Typhus via la Mycota Profundis. Il ordonna à son Premier Capitaine à venir le rejoindre sur Iax, mais ce dernier refusa catégoriquement, car il avait reçu des ordres de Nurgle lui enjoignant de revenir dans les Astres Fléaux. Le Faucheur apprit ainsi que le dieu Tzeentch - allié à Khorne - avait lancé une offensive contre le domaine dans le monde matériel du Dieu de la Peste, démarrant la Guerre de la Faille. Avec les Première, Troisième et Quatrième Compagnies de la Death Guard, Typhus abandonnait les Guerres de la Peste, ce qui aux yeux de Mortarion n’était qu’une réaction motivée par la peur et la lâcheté. Typhus lui enjoignait de retourner défendre lui aussi les Astres Fléaux mais le Primarque Démon refusa de quitter sa campagne, car sa haine de Guilliman l’aveuglait au point de se croire permettre de rejeter les ordres de Nurgle. D’une voix patiente, Typhus lui expliqua que leur divinité se moquait de sa rivalité avec Guilliman et qu’il devait grandir. Cela enragea Mortarion qui ne supportait pas d’être réprimandé comme un enfant par son Premier Capitaine alors que ni Nurgle, ni ses sentinelles de son manoir, ni ses Grands Immondes, ni ses autres princes ne lui avaient donné l’ordre de partir. Typhus lui expliqua que la volonté de Grand-Père Nurgle s’exprimait à travers lui à travers des visions et des signes. Il l’avertit que Nurgle ne pardonnera pas la désobéissance, lui rappelant que c’était grâce à lui qu’il avait atteint son statut de Prince Démon et qu’il surestimerait néanmoins sa valeur. Pour toute réponse, le Seigneur de la Mort abattit Silence qui découpa l’amalgame fongique qui représentait Typhus, ce dernier grognant quand la douleur fantôme lui parvint à travers le Warp, faisant s’effondrer son image sur elle-même et coupant la communication via le Mycota Profundis. Sa rage fut telle qu’elle se manifesta sous la forme d’une déflagration d’énergie psychique qui balaya les milliers d’horloges présentes. Quand l’onde de choc les toucha, elles se remirent en mouvement et commencèrent à sonner, des fragments de temps brisé résonnant dans tout l’horarium alors que dans sa prison de verre situé au cœur de la grande horloge centrale, l’âme de son père adoptif fut terrorisée. Peu après, ce fut le Grand Immonde Ku’gath qui le contacta, Mortarion lui apprenant le départ de Typhus.
Plus tard, sur le monde d’Iax dont une grande partie avait été conquise et en plein processus de démonification, Mortarion fut de nouveau contacté par Kuga’th qui demanda une rencontre à son moulin de la peste lui servant de base. Alors que Roboute Guilliman arrivait avec ses armées sur la planète, Mortarion arriva en volant pour rencontrer le Démon Majeur, atterrissant dans un nuage de fumée et d’odeurs, suivi par tout un entourage de Nurglings qui jaillirent de sous sa cape. Mortarion salua le Patriarche Purulent avant de se promener dans son moulin à peste en utilisant son énorme faux comme un bâton pour sonder les planchers brisés, fouiller les décombres et écraser des pans de verre, satisfait de voir un ancien lieu de guérison totalement détruit, y voyant un moyen d’éliminer les faibles. Il se vit présenter alors l’artefact le plus important qu’accueillait le moulin à peste : le Chaudron de Nurgle, que Ku’gath s’était vu remettre par le Dieu de la Peste lui-même en vue de préparer un rituel important. Mortarion fut déçu, se l’imaginant plus grand. Ku’gath claqua alors des doigts et le réduisit de la taille d’une pièce de monnaie avant de l’agrandir jusqu’à la taille des dieux eux-mêmes pour l’impressionner. Enfin, le Seigneur de la Mort découvrit la raison de sa convocation par le Grand Immonde : le Fléau Divin, un poison enfermé dans une fiole que le Démon Majeur avait dans le chaudron concocté et qui était capable de tuer un Primarque et même un Démon ! Mortarion s’attendait à quelque chose de plus impressionnant, au plus grand agacement de Ku’gath qui expliqua les effets mortels de ce liquide. Avant de lui remettre le Fléau Divin, Ku’gath mit en garde Mortarion qu’il devait piquer Guilliman et lui injecter le Fléau Divin dans le corps, car s’il était exposé à l’air libre, il en sera affecté lui aussi. Le Grand Immonde lui remit en main propre le Fléau Divin, en cadeau, tout en lui exprimant fermement son désir d’avoir un peu plus de respect de sa part. Puis quand Ku’gath souligna que le temps était compté et qu’ils devront bientôt répondre à la mobilisation pour rejoindre les Astres Fléaux, la simple évocation de ce nouveau conflit enragea Mortation qui menaça le Grand Immonde avec Silence, lui promettant de l’asservir à sa volonté et d’emprisonner son essence dans sa faux, hurlant qu’il n’était l’esclave de personne, pas même de Nurgle. Pour détendre l’atmosphère, Ku’gath lui fit un clin d’œil complice, mais l’effet voulu échoua lorsque l’orbe capricieux du Démon Majeur se détacha de son visage… Puis le Primarque Démon écouta son allié démoniaque lui raconter qu’un petit Démon à son service, un dénommé Jacassticot, lui avait appris que Roboute Guilliman savait qu’on voulait lui voler Ultramar, qu’Iax se trouvait au centre de la toile corruptrice qu’il avait tissé et qu’il connaissait l’existence d’une clé de voûte - le Chaudron de Nurgle - à ce réseau de décrépitude. Mais surtout le Fils Vengeur l’attendait à Prime Atterrissage, une cité portuaire tenue par les impériaux, et ignorait l’existence du Fléau Divin qui le terrassera. Cela fit rire Mortarion, expliquant alors à Ku’gath que son frère s’était joué de lui, conscient qu’il était espionné et qu’il avait fait croire qu’il ignorait tout. Il savait que Guilliman avait ses propres sorciers et que le Fléau Divin existait. Le Primarque Démon mit en garde Ku’gath, car le Chaudron de Nurgle sera la cible des forces impériales et qu’il devait se préparer à la bataille. Ces dires firent paniqués le Grand Immonde, d’autant plus lorsque Mortarion lui annonça l’arrivée possible de Custodiens, de Sœurs du Silence et de Chevaliers Gris pour s’occuper de lui alors que sa Garde Purulente était ravagée. Mortarion refusa néanmoins d’envoyer ses Marines de la Peste soutenir Ku’gath et de propager maintenant le Fléau Divin, lui demandant plutôt de lui concocter une tempête Warp en y incorporant toute la pourriture et les maladies d’Iax et tisser un suaire autour de la planète afin d’empêcher toute aide venant de la flotte loyaliste en orbite. Mortarion s’envola ensuite et disparut afin de mener le combat final contre Guilliman.
La dernière bataille des Guerres de la Peste débuta lorsque la Death Guard de Mortarion attaqua la cité de Prime Atterrissage dans laquelle s’étaient retranchés les forces de Guilliman. Les Traîtres furent repoussés, puis Guilliman en personne sortit la porte de l’enceinte, ordonnant de larguer une torpille embarquant une ogive à magma qui explosa à cent mètres de la surface d’Iax, libérant des quantités d’énergie prodigieuses de classe Exterminatus qui vaporisèrent le cœur de l’armée de Mortarion. Le Fils Vengeur avança au cœur du champ de cadavres et de blessés et ce fut là que Mortarion surgit depuis les airs pour venir à la rencontre de son frère. Il salua ironiquement Guilliman, annonçant qu’il savait qu’un piège avait été tendu contre lui avant de débuter le duel. Mortarion trancha l’air avec sa faux alors que Guilliman serrait l’Épée de l’Empereur. Puis les deux demi-dieux se jetèrent l’un sur l’autre. Silence fut stoppé par la lame de Guilliman, l’impact engendrant des éclairs alors que l’esprit démoniaque de Silence émettait des babillements apeurés quand les flammes de la lame de l’Empereur léchèrent sa cage de cuivre. Mortarion recula et pivota pour dégager la tête de sa faux de la parade de Guilliman avant de tourner sur lui-même, exploitant sa taille supérieure pour rester à bonne distance de la lame enflammée. Leur combat continua, le Fils Vengeur parvenant à pulvériser les os qui formait une cage au sommet de Silence, forçant Mortarion à lâcher une nappe de fumée s’éleva de son encensoir installé dans la tête de la faux pour engloutir Guilliman afin de dévorer les sceaux souples de son armure et de s’immiscer dans sa grille respiratrice. Le Faucheur s’apprêta alors à utiliser son pistolet, mais Guilliman le neutralisa avec une grêle de Bolts libérés par sa Main de Domination, lui proposant de rester à l’arme blanche avant de lui trancher les maillons d’une chaîne qui portait l’un de ses nombreux encensoirs ornant son armure. Le Faucheur tendit la main, envoyant un éclair jaune de sa paume et que Guilliman intercepta en levant sa lame qui absorba le rayon. Mortarion continua de produire un flot d’énergie Warp par sa main, mais Guilliman a tenu bon et poussa à son tour en criant, le rayon d’énergie s’incurvant sur lui-même avant d’exploser, repoussant Mortarion. Roboute Guilliman se moqua de lui, car il était devenu le type de sorcier qu’il dénonçait autrefois à Nikaea, le Primarque Démon contrant qu’il s’était juste réveillé devant les mensonges de leur créateur. Il fonça droit sur son ennemi et lui arracha son halo décoratif monté au sommet de son armure avant de le frapper violemment sur son plastron. Guilliman, oubliant sa demande d’en rester à l’arme blanche, tira un Bolt droit dans le visage Mortarion trop occupé alors d’expliquer sa supériorité sur son frère. Agacé, le Seigneur de la Mort mit fin au duel en transformant un plongeon en coup de pied, son talon percutant Guilliman et le projetant en l’air sur plusieurs mètres. Puis il tendit la main et fit apparaître une brume empoisonnée qui enveloppa son frère avant de le clouer au sol avec son pied massif. Il ôta le casque de Guilliman et inséra la fiole contenant le Fléau Divin dans une seringue avant d’enfoncer l’aiguille dans le cou de son frère avec un profond soupir de satisfaction, juste au-dessus de la cicatrice que Fulgrim avait laissée à Guilliman. Le Primarque Démon prit bien soin de rester à l’écart des fumerolles toxiques mortels pour lui, et les détourna avec sa puissance psychique. Il regarda Guilliman agoniser, ses veines devenir noires, ses yeux virant au rouge alors qu’une marée d’immondices envahissait son système sanguin. Il conseilla à son frère de ne pas lutter et en utilisant ses pouvoirs, il vit un souvenir du Fils Vengeur qui le mit mal à l’aise : celui de sa rencontre avec l’Empereur suite à sa résurrection. Mortarion s’est tenu aux côtés de Guilliman dans ce souvenir, face au Trône d’Or. Il ressentit de l’inconfort et même de l’horreur en faisant face au cadavre de l’Empereur et à Sa puissance époustouflante. Suite à cette expérience, il souligna à Guilliman que leur père était un mauvais maître responsable de tous les maux de l’univers. Puis le voile entre la réalité et l’Immaterium étant prêt de s’effondrer, Mortarion s’est retrouvé avec Guilliman aux portes du Manoir de Nurgle alors qu’Iax était à deux doigts de se faire annexer par le Jardin du Dieu de la Peste.
Mais tout s’effondra pour Mortarion lorsqu’il sentit le bannissement du Chaudron de Nurgle suite à une bataille ayant eu lieu dans le moulin à peste de Ku’gath, ce qui mit à bas son réseau de corruption qu’il avait mit en place dans Ultramar et mettant fin à la possibilité aux Démons de venir dans le monde matériel. Guilliman décéda à ses pieds, mais c’est alors qu’il sentit quelque chose d’immense et de dangereux se déplacer à travers le Warp : l’Empereur de l’Humanité. L’Empereur prit possession du corps du Fils Vengeur, le ressuscita en purgeant son cops du Fléau Divin et en rétablissant à l’état neuf son armure de combat. Alors que le corps de Guilliman s’élevait dans les airs, habité par la puissance de l’Empereur de l’Humanité, les Démons, les arbres et les mouches présents dans le Jardin de Nurgle prirent la fuite. Mortarion plongea son regard dans celui de Guilliman qui luisaient d’une puissance pure et d’un blanc éclatant et sentit une autre présence, aussi puissante que la première, qui le regardait derrière les fenêtres perpétuellement calfeutrées de son manoir : Nurgle. Roboute Guilliman/l’Empereur parla alors à Mortarion, qui demanda s’il était son père, sa voix alors devenu aussi frêle que celle d’un petit garçon surpris en train de commettre une infraction bénigne, mais impardonnable. Roboute Guilliman/l’Empereur proclama que le Primarque des Ultramarines était la main droite, le général et le champion de l’Empereur. Affolé, le Faucheur entendit un son terrible, le grincement de porte du manoir de son dieu, choses impensables, car normalement, les portes de la maison de Nurgle ne s’ouvraient jamais… Mortarion se retourna très lentement, et regarda l’immense demeure, apercevant un petit volet ouvert au milieu d’un pignon insignifiant, un carré de ténèbres encore plus insondable que le bois noir. Il demanda à Grand-Père Nurgle de lui pardonner avant que Roboute Guilliman/l’Empereur ne le désigne que comme un traître, une victime et un monstre, proclamant qu’il pourra néanmoins être sauvé. Puis la force infinie de Nurgle s’empara de lui, une force inconnue qui l’entraîna violemment en arrière. Mortarion survola le jardin et fusa vers la maison noire du Dieu de la Pestilence, éprouvant un moment de pure terreur juste avant de franchir le portail ouvert, qui se referma derrière lui. Nurgle était furieux contre lui. Puis l’Empereur à travers Guilliman utilisa Son épée pour ravager par les flammes une partie du jardin, blessant Nurgle avant de ramener dans le monde matériel le corps de Guilliman.
Les Guerres de la Peste se terminèrent par la défaite et la déchéance de Mortarion.[59]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : les Guerres de la Peste
Le Sombre Imperium
Après les Guerres de la Peste, le Faucheur participa à la Guerre de la Faille, conflit entre les Dieux du Chaos débuté suite à l’invasion des Astres Fléaux de Nurgle. Au cours de ce conflit, Mortarion décapita les sept champions de Lybria, et se servit de leurs têtes pour fabriquer des grenades si puissantes qu’elles s’avéraient capables un peu plus tard de bannir Ka'Bandha dans le Warp.[60]
Lorsqu’un navire de guerre décrépit qui ressemble au légendaire Eisenstein fut aperçu aux abords de la troisième lune de Lorn’s Landing, brillant d’une étrange lueur avant de disparaître, Mortarion et sa Death Guard attaquèrent quelque jours plus tard Lorn’s Landing, alors que c’était la sixième fois que le navire apparaissait de la sorte. Qui sait ce qui se passera la septième fois ?[61]
Pendant la Bataille de Yultah, Mortarion et son Linceul ont affronté seuls toute une légion de Nécrons. Des renforts de la Death Guard arrivèrent précipitamment, mais Mortarion avait déjà vaincu les Nécrons, triomphants au milieu des corps grésillants qui commençaient déjà à se dématérialiser.[62]
Au cours de la saison du feu de Dysactis, au milieu des tempêtes ardentes, Mortarion affronta son frère démoniaque Perturabo dans un duel de plus de sept heures, tout les deux convoitant les secrets du Temple de l’Ascension. Mais les maux propagés par la Death Guard se répandirent dans les rangs des Iron Warriors et les dévastèrent, forçant le Seigneur de Fer à reconnaître sa défaite avant de s’échapper, laissant à Mortarion accès au Temple de l’Ascension. Néanmoins, il finit par conclure une alliance avec Perturabo afin de combiner leurs génies qui mena à la création d’un fléau qui se répand sous une forme immatérielle, souvent appelée "anticode", capable de gripper un Esprit de la Machine et de pervertir un engin de guerre pour qu’il embrasse la cause du Chaos.[63]
Plus tard, Mortarion attaqua avec la 7e Compagnie de la Peste Lynoxis, le Monde Chapitral océanique des Golden Paladins. Son attaque coïncida avec une éclipse favorable qui a permit à ses Biologus Putréfacteurs et ses à Corrupteurs Nidoreux d’empoisonner les mers de la planète. En parallèle avec la corruption de la faune maritime qui se transformaient en des monstres difformes, Mortarion mena sa Death Guard vers une victoire éclatante qui a auguré une nouvelle pandémie dans l’Imperium Nihilus.[64]
Alors que la galaxie est plus sombre et violente que jamais, qui sait quels desseins Mortarion prépare afin de livrer la galaxie à Grand-Père Nurgle ?
Médias Externes
Sources
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- ANNANDALE DAVID, Scions of the Emperor - An Anthology : The Verdict of the Scythe, Black Library, 2019
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- FRENCH JOHN, Esclaves des Ténèbres - Les Égares et les Damnés, Black Library, 2019
- GOULDING L.J, Mortarion’s Heart, Black Library, 2014
- HALEY GUY, Grandfather's Gift - A Mortarion Short Story, Black Library, 2017
- HALEY GUY, Sombre Imperium, Black Library, 2017
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- Codex Heretic Astartes Daemonkin, V8
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- ↑ Informations issues de Les Fils de Lupercal - Vengeful Spirit Volume Un, Chapitre Un - Le Mausolytica - Fraternité - Devenir un Dieu, Chapitre Deux - Des Racines Solides - Molech - Le Feu de Medusa, Chapitre Huit - Le Dévoreur de Vies - Confrontation - L’Espoir dans les Mensonges de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2014 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Les Fils de Lupercal - Vengeful Spirit Volume Un, Chapitre Dix - Je Veux Ce Vaisseau - Maître de Guerre - Passager Clandestin, Chapitre Onze - Hurlements - Responsabilités - Invasion de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2014
Informations issues de La Bataille de Molech - Vengeful Spirit Volume Deux, Chapitre Quatorze - La Flèche d’Apollon - Machine Détruite - Le Complexe d’Elektra, Chapitre Dix-Sept - Les Bêtes de Molech - Critique à la Mission - Sans Imperfection, pas de Perfection, Chapitre Vingt - La Bataille de Lupercalia, Chapitre Vingt-Deux - Pas Ullanor - Voilà ce qu’est la Peur - La Porte des Enfers, Chapitre Vingt-Trois - Le Prix du Sang - La Voie d'Obsidienne - Un Dieu Parmi les Hommes de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2014 et résumées par Guilhem. - ↑ Informations issues de Le Chemin Céleste - La Fin de l'Orage Approche, Chapitre Onze de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2017 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Le Chemin Céleste - La Fin de l'Orage Approche, Chapitre Sept, Chapitre Onze, Treize, Quinze, Seize, Vingt-Et-Un, Vingt-Quatre, Vingt-Sept de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2017 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Esclaves des Ténèbres - Les Égarés et les Damnés, Chapitre Deux de FRENCH JOHN, Black Library, 2019 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de La Dague Enfouie - La Ruine de la Death Guard, Intervalle I - Ante Mortem, Intervall II - Un Cheval Pâle de SWALLOW JAMES, Black Library, 2019 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de La Dague Enfouie - La Ruine de la Death Guard, Intervalle II - Un Cheval Pâle, Intervalle III - La Tombe Ouverte - Intervalle IV - Aucune Chair Épargnée, Intervalle V - Immortel, Intervalle VII La Chute de SWALLOW JAMES, Black Library, 2019 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Siege of Terra - Le Faucon, Chapitre Vingt-Deux -Frères du Même Sang - En Écoutant Attentivement - Ascension de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2021 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de La Dague Enfouie - La Ruine de la Death Guard, Coda de SWALLOW JAMES, Black Library, 2019
Informations issues de Siege of Terra - Les Égarés et les Damnés, Chapitre Sept - Le Conclave des Traîtres - Risques et Bénéfices - Pour la Gloire des Dieux, Chapitre Quinze - Rage et Déliquescence - Premier Capitaine - Le Bras Armé de HALEY GUY, Black Library, 2019 et résumées par Guilhem. - ↑ Informations issues de Siege of Terra - Le Premier Rempart, Chapitre Un - Le Seigneur de Fer - L’Au-Revoir - Un Honneur Accordé, Chapitre Trois - Dorn Attend - En Transit - Les Largesses de Mortarion de THORPE GAV, Black Library, 2020
Informations issues de l'Index Astartes du White Dwarf N°98 (Juin 2002) et résumées par Guilhem. - ↑ Informations issues de Siege of Terra - Saturnine, Partie I : L'Enfer n'Est Profond que de la Longueur de l'Épée, Chapitre Cinq - Départs et Dialogues, Deuxième Partie : Je suis la Forteresse Désormais, Chapitre Deux - World Eaters - Concernant les Morts - Un Autre Grondement de Sabots, Troisième Partie : Quatre Victoires (Jusqu’à la Mort), Chapitre Deux - La Tour Blessée - Cible Potentielle ou Avérée - Mauvais Climat de ABNETT DAN, Black Library, 2020 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Siege of Terra : Mortis, Première Partie : L’Éveil, Chapitre Quatre - Legio - Drainer les Cieux - Dans la Zone Aveugle, Chapitre Six - Totale - Quand elle s’Appelait la Terre - Repéré, Deuxième Partie : Zone de Mort, Chapitre Huit - Sur le Rivage d’une Mer Disparue - Le Passé est Venu Mourir Ici - La Foi, Chapitre Quatorze - L’Ange Stygien - Tomber - Respirer de FRENCH JOHN, Black Library, 2021 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Siege of Terra - Le Faucon, Chapitre Deux - Mort et Vivant - Apothicaire - Le Roi Pâle de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2021 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Siege of Terra - Le Faucon, Chapitre Six - Destructeur - Aika 73 - Fils de l’Orage de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2021 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Siege of Terra - Le Faucon, Chapitre Deux - Mort et Vivant - Apothicaire - Le Roi Pâle, Chapitre Six - Destructeur - Aika 73 - Fils de l’Orage, Chapitre Douze - Friction Atmosphérique - Points Faibles - Pourcentages, Chapitre Seize - Saisir l’Occasion - Apprendre à Douter - Irruption, Chapitre Vingt-Quatre - Un Rêve Devenu Réalité - Retour à la Vie - Le Faucon, Chapitre Vingt-Cinq - Rites Mortuaires - Glissement de Terrain - Les Plus Discrets, Chapitre Vingt-Six - D’un Sang Ancien - Passation - La Lame de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2021 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues du White Dwarf N°100 (Août 2002) et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard, V8 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Les Seigneurs du Silence - Chapitre Cinq de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2018 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard, V8 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8 et résumées par Guilhem
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Foulspawn, V8 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Grandfather's Gift - A Mortarion Short Story de HALEY GUY, Black Library, 2017 et traduit par Trazyn l'infini et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8 et résumées par Guilhem
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8 et résumées par Guilhem
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8
Informations issues du Codex Chevaliers Gris, V5
Informations issues de Mortarion’s Heart de GOULDING L.J, Black Library, 2014 et traduites et résumées par Guilhem. - ↑ Informations issues de Les Seigneurs du Silence - Chapitre Cinq de WRAIGHT CHRIS, Black Library, 2018 et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de War Zone Fenris : Wrath of Magnus et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de Warhammer 40K - Livre de Règles, V8 - Zone de Guerre : Ultramar
Informations issues de Sombre Imperium, Chapitre Dix - Des Nouvelles d’Ultramar, Chapitre Quatorze - Portepeste, Chapitre Seize - Le Cortège de Ku’gath, Chapitre Dix-Neuf - Mycota Profundis, Chapitre Vingt-et-Un - Espandoria Tertio, Chapitre Vingt-Deux - Theologica de HALEY GUY, Black Library, 2017
Informations issues de Galaxy In Flames - Fate of Konor[2]
Informations issues de Sombre Imperium - Guerre et Peste, Chapitre Quatre - La Convocation de Ku’gath, Chapitre Cinq - Tyros Assiégée, Chapitre Dix - Les Navires De La Peste, Chapitre Quatorze - La Voie de la Chair, Chapitre Quinze - Relève, Chapitre Dix-Sept - Rassemblement Sur Parmenio, Chapitre Vingt - La Legio Oberon en Marche, Chapitre Vingt-Deux - La Volonté de L’Empereur, Chapitre Vingt-Trois - La Garde Pestilentielle Approche, Chapitre Vingt-Cinq - Le Destin du Monde, Chapitre Vingt-Six - Désengendrés, Chapitre Vingt-Sept - Le Plan de l'Empereur, Chapitre Vingt-Huit - Liens de Parenté de HALEY GUY, Black Library, 2018
Informations issues de Sombre Imperium - Fléau Divin, Chapitre Quatre - Le Premier Favori de Nurgle, Chapitre Dix Neuf - Les Bienfaits de Ku'gath, Chapitre Trente-Deux - Deux Frères, Chapitre Trente-Trois - Exterminatus, Chapitre Trente-Cinq - Une Lumière dans le Jardin, Chapitre Trente Huit - Pour l'Empereur de HALEY GUY, Black Library, 2021 et résumées par Guilhem. - ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8 et résumées par Guilhem
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8 et résumées par Guilhem
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8 et résumées par Guilhem
- ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8
Informations issues du Codex Heretic Astartes Daemonkin, V8 et résumées par Guilhem - ↑ Informations issues du Codex Heretic Astartes Death Guard - Chroniques de Virulence, V8 et résumées par Guilhem