Catégorie:Ynnari

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Sombres mais résolus, les Ynnari se sont choisi une voie funeste et dangereuse que peu d’Aeldaris arpenteraient volontiers. L’énergie spirituelle des défunts les nimbe et leur insuffle une vigueur surnaturelle et des pouvoirs psychiques capables d’arracher la vie du corps de leurs adversaires. Ils sont les adorateurs d’Ynnead, le Dieu des Morts, et ils sont convaincus que seul le trépas sauvera leur race de son extinction promise.

Les Ynnari, ou Exhumés, sont une force nouvelle dans la galaxie. Ils croient que les Aeldaris peuvent être sauvés de l’extinction par la venue d’Ynnead, le Dieu des Morts. En domptant l’étrange magie spirituelle de cette déité en plein essor et en captant l’énergie des trépassés, les Ynnari surgissent dans la mêlée imbus d’une vigueur et d’une agressivité exceptionnelles.

Au sein de la société des Aeldaris, il existe une école de pensée qui affirme que lorsque tous les Aeldaris seront morts et auront intégré le Circuit d’Infinité de leur Vaisseau-Monde, ils permettront l’éveil d’un dieu capable de mettre fin à la malédiction de Slaanesh. Certains prophètes et érudits affirment que cet événement est proche, mais que tous les Aeldaris ne doivent pas mourir pour échapper aux griffes de Slaanesh, car il y a un nouvel espoir dans les ténèbres. On compte parmi eux les éminents prophètes d’Ulthwé, dont les machinations psychiques ont mené au réveil prématuré du Dieu des Morts.

Peu après qu’Ynnead eut été tiré de son sommeil, une parcelle de sa volonté et de son pouvoir fut accordée à Yvraine, la Dame des Ombres. Exilée de Biel-Tan après avoir suivi les voies du Guerrier et du Sorcier, Yvraine avait visité chaque recoin de la société Aeldari ; elle avait été une paria, puis une chef corsaire, et enfin, suite à une mutinerie, elle était tombée en disgrâce et avait dû rejoindre les sous-cultures les plus méprisées des Aeldaris. Elle avait mené une nouvelle vie dans les rues sombres de Commorragh, en intégrant les Cultes Cérastes. Yvraine s’était montrée si douée qu’elle avait atteint le rang de Succube. Dans une arène, elle faillit alors terminer son existence juste avant d’être imbue des énergies d’Ynnead. Cet événement vit la naissance d’une nouvelle religion, car en un instant fatidique, Yvraine devint le réceptacle d’énergies macabres, et reçut la capacité à transférer ses talents ésotériques à ceux qui la rejoignaient dans sa foi lugubre.

Avec l’aide d’un épéiste mystérieux nommé le Visarque, Yvraine se fraya un chemin à travers l’infestation démoniaque qui venait de s’empare de Commorragh après sa renaissance. Elle retourna au Vaisseau-Monde où elle était née, arracha une des mythiques Épées Déchues de la Moelle Spectrale qui formait le squelette de Biel-Tan. Ce faisant, elle détruisit presque entièrement le Vaisseau-Monde, qui ne fut plus que l’ombre de sa gloire passée. L’annihilation du Circuit d’Infinité de Biel-Tan provoqua une onde d’énergie psychique qui donna naissance à des vortex Warp autour du navire, mais qui permit aussi au Dieu des Morts de se focaliser sur le monde réel et de créer son avatar. Ainsi naquit l’Yncarne, un être aussi magnifique que terrible, dont la maîtrise des énergies macabres provenait du Dieu des Morts en personne.

Depuis ce jour fatidique, le Triumvirat d’Ynnead a répandu la nouvelle de la venue de son dieu dans les plus grands Vaisseaux-Mondes, au sein des flottes corsaires éparpillées, dans les plus sombres recoins de Commorragh, et même sur des Mondes Exodites. Beaucoup d’Aeldaris se sont joints à la cause d’Yvraine, en provenance de toutes les factions de leur race, à l’exception des plus conservatrices et des plus recluses. Ils n’ont pas rejoint une philosophie abstraite, car leur divinité se manifeste sous leurs yeux, et les Exhumés sont capables de puiser dans l’énergie des Pierres-Esprits qu’ils portent pour décupler leurs facultés, pour drainer la vitalité des mourants, et pour réduire leurs ennemis en cendre grâce à leurs armes étranges et à leurs facultés ésotériques. Ils ont appris les secrets des morts, se rapprochant ainsi des connaissances de leurs ancêtres et de la gloire perdue de leur race.

Hélas, certains pensent que les Ynnari sont corrompus par les forces démoniaques qu’ils cherchent à dompter, alors que d’autres pensent tout simplement que leurs âmes sont déjà mortes. Et peut-être ont-ils raison. Même si les Exhumés désirent reconstruire la société d’antan des Aeldaris afin qu’elle retrouve toute sa superbe, leurs manipulations arrogantes des pouvoirs métaphysiques leur attirent autant d’ennemis que de partisans. Pire encore, le danger qu’ils représentent pour les forces du Chaos, notamment celles de Slaanesh, a poussé ces dernières à réagir violemment afin de les anéantir. Le conflit et la destruction suivent les Ynnari comme des ombres, car ils sont tout autant les hérauts de l’espoir que de la mort.

  • Reprendre La Galaxie : Les Ynnari cherchent les lieux ou les reliques de grande puissance pour restaurer la puissance des Aeldaris, en chassant avec zèle ceux qui convoiteraient leurs prix.


Le Triumvirat d’Ynnead - le Visarque, l’Yncarne, et Yvraine - se dresse pour défier l’adversité. Leur route est jalonnée de périls, car nombre d’Aeldaris s’opposent activement à leur projet de réveil du Dieu qui Murmure, tandis que l’Assoiffée scrute le moindre de leurs mouvements…

L'Essor d’un Nouveau Pouvoir

« La Rhana Dandra. La fin de notre race. Depuis combien de temps la disons-nous inéluctable ? Chaque prophétie pointe vers son aboutissement. Ne peut-elle pas être retardée ? Notre résignation face à notre destruction ne serait-elle pas la cause même de son avènement ? »
- Theuria d’Ulthwé.
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Au crépuscule de leur race, les Aeldaris avaient trouvé un nouvel espoir : quelque chose qui pouvait leur éviter la damnation totale. Les chefs des Ynnari virent là une chance d’unifier leur race depuis longtemps éparpillée, de refermer de vieilles plaies et de débuter une ère de progrès.

Les Aeldaris avaient assisté aux changements tumultueux de la toute fin du 41e Millénaire. Pour une race douée d’une prescience innée, un cataclysme ne frappait jamais sans prévenir. Comme toujours, les Aeldaris tentèrent de manipuler le destin pour en tirer profit ; le Haut Prophète Eldrad Ulthran plus que quiconque.

Au cours des derniers siècles de sa longue vie, Ulthran décelait une confluence d’énergie spirituelle dès lors qu’il plongeait son esprit dans l’au-delà d’un Circuit d’Onfinité. Les essences rémanentes des morts se mêlaient en un battement de cœur lent mais audible, tel celui de quelque géant impossiblement grand qui sommeillerait dans les profondeurs infinies de l’âme collective Aeldari. C’était l’essence naissante du dieu des morts, Ynnead. Dans ce potentiel vertigineux, Eldrad Ulthran vit l’espoir.

Le Signe du Phénix

Les Ynnari sont la plus récente des factions de la société des Aeldaris. Malgré leur statut de nouveaux venus, leur esthétique est celle des anciens Aeldaris, ces voyageurs décadents qui précèdent même les doyens de Commorragh. Ceux qui rejoignent la secte des Ynnari sont exclusivement des Aeldaris, car jamais cette race ne daignerait parler de ses secrets aux humains, pas même aux plus érudits.

Les Ynnari vénèrent Ynnead, le Dieu des Morts, une déité macabre au seuil de l’apothéose. Les couleurs de leurs chefs reflètent cela - ils arborent de riches atours et des armures baroques aux tons rouge sombre, noirs et violets rappelant les halls fantômes et les jardins mémoriels de l’ancien empire. Certains des Asuryanis, Arlequins, et même Drukharis qui rejoignent leur cause abandonnent les couleurs de leur ancienne organisation pour adopter les teintes portées par Yvraine et le Visarque, cela afin d’afficher ostensiblement leur allégeance. Ces individus ne perçoivent qu’une voie valide pour la race des Aeldaris : celle d’un dévouement sans compromis à la foi macabre des Ynnari.

Les convertis les plus récents, ou ceux qui désirent entretenir un lien ou rendre hommage à leurs anciens idéaux, arborent parfois un ruban de pourpre profond au bras ou à la taille. Cela s’inspire des pratiques funéraires des anciens Aeldaris, qui portaient de tels accessoires pour manifester leur chagrin après le trépas d’un membre de leur famille ou d’un être cher, un avertissement afin qu’on les laisse faire leur deuil en paix. Toutefois, pour les Ynnari, ce symbole est porté en signe de détermination et de dignité. Ils succomberont volontiers, car ils savent que chaque mort apportera à leur race un atome inestimable de puissance capable de vaincre Slaanesh.

Ce furent les Nomades d’Alaitoc, conduits par Illic Lance de Nuit, qui rapportèrent sur Ulthwé la rumeur de l’étrange lune de cristal de Coheria. Peu après, la nature de cette lune se fit évidente et Eldrad déclencha une cascade d’événements qui refaçonneraient la galaxie. Le Haut Prophète projeta sa conscience à travers les étoiles et fit appel à une troupe d’Arlequins du Chagrin Nocturne. Dirigés par l’énigmatique personnage du Spectre d’Inriam, ces Arlequins étaient les premiers parmi les Aeldaris à croire que le Chaos pouvait être vaincu, et qu’Ynnead pourrait un jour aider leur race à transcender leur destin.

La Lune de Cristal

Ensemble, le Haut Prophète et ses alliés Arlequins exécutèrent un grand rituel sur Coheria afin d’établir un conduit de cristal entre les Vaisseaux-Mondes et les sables psychoréactifs qui recouvraient la plus grande partie de la surface de cette lune. Son plan consistait purement et simplement à canaliser la plupart des âmes des Circuits d’Infinité au même endroit et au même moment ; et ce faisant, à réveiller Ynnead bien avant l’apogée naturellement prévu.

Ce rituel était des plus périlleux, car il plongerait les Vaisseaux-Mondes dans les ténèbres ; et pourrait même conduire à leur destruction spirituelle. Pourtant, il renfermait la possibilité de voir la race des Aeldaris vivants et morts unie lors d’un moment de gloire qui verrait Slaanesh vaincu à jamais et son pouvoir usurpé, cela pour le bien de l’antique peuple plutôt que pour sa chute. Aux yeux d’Eldrad, ce pari valait tous les risques.

Les conséquences de cette gageure furent profondes. La lune de Coheria était sous contrôle impérial, bien qu’elle fût considérée comme mineure et presque dépourvue d’intérêt au regard de la planète autour de laquelle elle gravitait, Port Demesnus. Les Aeldaris d’Ulthwé lancèrent un assaut féroce sur Demesnus, une diversion orchestrée par Eldrad pour dissimuler son projet. De manière prévisible, l’Imperium mobilisa la moindre ressource disponible dans le système pour défendre ses possessions principales. Néanmoins, un chasseur dont l’instinct était particulièrement aiguisé perçut la feinte.

Le Capitaine Artemis de la Deathwatch, un spécialiste de la chasse aux Xenos, mena son Équipe d'Extermination sur Coheria pour y affronter Eldrad Ulthran au moment crucial de son rituel. À l’instant où les sables de la lune vrombissaient de l’énergie psychique d’innombrables esprits Aeldaris, les Arlequins alliés à Eldrad furent fauchés. Lorsque le Bouffon Tragique qu’on nommait le Spectre d’Inriam fut mis en joue il demanda à son adversaire, Artemis, s’il pouvait mettre de côté sa haine pour porter un coup fatal à un ennemi commun supérieur : le Dieu du Chaos Slaanesh. Il ne reçut pour réponse qu’un Bolt entre les deux yeux.

Le rituel, si proche de son point final, échappa à tout contrôle. Les émanations psychiques censées éveiller Ynnead résonnèrent dans le vide, mais de manière anarchique, car Eldrad avait dû se défendre contre la Deathwatch afin de s’échapper de Coheria. Le grand pari avait été perdu, ou presque : un infime fragment de conscience avait traversé l’espace pour atterrir au cœur de la Cité Crépusculaire de Commorragh.

La Nuit des Révélations

Les Épées Déchues

Les légendes Aeldaris parlent de cinq épées qui, réunies, détiennent un pouvoir terrible sur la mort elle-même. Un mythe bien connu raconte comment les filles hurlantes de Heg incitèrent le dieu de la guerre Khaine à trancher la main de la déesse sorcière afin de lui permettre de partager son propre sang et le savoir qu’il recelait. Peu connaissent toutefois le chapitre plus obscur qui fait suite à ce mythe : comment cinq lames fatales furent forgées, une pour chacune des griffes de la déesse, et disséminées dans l’ancien empire des Aeldaris afin qu’ils se défendissent contre leur destin. Tous croyaient ces épées perdues dans les brumes du temps, mais elles sont bien réelles.

Dans les légendes Aeldaris, le père des filles de Morai-Heg est appelé le Kaelis Vara’lanthian, ou le "dieu de la mort à naître". Vraisemblablement, Eldrad et Kysaduras virent là un signe que le pouvoir d’Ynnead attendait d’être conquis. Eussent-ils les moyens de localiser et dégainer ces épées, ils pourraient manipuler une fraction de son pouvoir. Peut-être que seule Morai-Heg connaissait la vérité ; en focalisant l’attention sur le pouvoir émergeant d’Ynnead, elle aurait mis en branle une série d’événements qui se déploieraient lorsque les Aeldaris en auraient le plus besoin.

« Le Dieu qui Murmure donne la vie, tout comme il la prend. »
- Yvraine, Émissaire d’Ynnead.

Dans l’arène du Crucibael, la fameuse Lelith Hesperax affrontait en duel la Succube Yvraine. La renommée de cette dernière était telle que la foule comptait riches Corsaires et parias, et même une troupe d’Arlequins. Certains vantaient les mérites d’Yvraine, prétendant qu’elle était assez talentueuse pour affronter Lelith Hesperax en combat singulier. Une telle prétention était en général synonyme de mort même pour les guerriers les plus doués, car Dame Hesperax était si habile au combat que nul ne pouvait lui tenir tête plus de quelques secondes. Pourtant, cette rivale distinguée recelait quelque chose de spécial. Ainsi, ce fut au cœur ardent de l’arène qu’Yvraine foula le seuil de la mort et se retrouva imbue de l’énergie d’Ynnead.

Cette nuit-là, Yvraine avait combattu Cérastes et Hellions, et même des Incubes. Elle avait mobilisé toutes ses ressources pour défaire un Tyran des Ruches hybride de Kraken et Léviathan capturé sur la planète de Valedor. Après avoir réduit en cendre ses bêtes gardiennes à grands coups habiles de sa Lame Dessicante, elle désintégra le monstre géant en duel. À l’apogée des combats, elle affronta en tête à tête Lelith Hesperax, mais elle fut dépassée et mortellement blessée, laissée comme un vulgaire animal à se vider de son sang. Lorsqu’une athlétique combattante, une prêtresse aux doigts griffus de Morai-Heg, consentit à prendre le relais, son destin était scellé.

Son adversaire était emmaillotée dans un filet de soie noire, et l’emblème de la déesse sorcière morte Morai-Heg était tatoué sur son front. Yvraine avait vu ces atours cérémoniels auparavant, dans les jardins statuaires de son Biel-Tan natal. Sa nouvelle rivale portait les attributs d’une ancienne prêtresse dont l’existence précédait la chute de l’empire des Aeldaris.

Les aiguilles de la prêtresse étincelèrent et, pendant quelques secondes, forcèrent Yvraine à la défensive. Elle avait l’impression d’être assaillie par les rapières de deux maîtres escrimeurs. Une autre nuit, Yvraine aurait vaincu la prêtresse sans difficulté, mais elle avait été gravement blessée par Lelith. Le désarroi s’empara d’elle en même temps que ses forces la quittaient, et chacun de ses coups se fit plus faible que le précédent.

Ce fut à cet instant que l’apogée du rituel d’éveil d’Eldrad Ulthran projeta un fragment de pouvoir de la mort à travers la réalité. Aussi petit qu’un éclat de météorite, mais au potentiel inconcevable, sa trajectoire l’amena au beau milieu du Crucibael. Fendant le ciel de Commorragh comme une étoile filante, la graine de conscience d’Ynnead frappa Yvraine alors qu’elle se trouvait entre la vie et la mort : sur ce seuil, le dieu Ynnead en éveil put alors l’atteindre et lui insuffler sa puissance divine.

L’Yncarne, Avatar d’Ynnead, le Dieu des Morts, est né de la Moelle Spectrale mourante de Biel-Tan. Sa naissance est porteuse à la fois d’espoir et de désespoir, car sa création révèle la Septième Voie - un nouvel horizon pour la race des Aeldaris. Néanmoins, le Vaisseau-Monde de Biel-Tan est fracturé - peut-être irrémédiablement - par sa venue au monde.

Peut-être était-ce parce qu’elle se tenait à la lisière de la mort qu’elle attira le regard d’Ynnead, ou bien parce qu’elle avait arpenté une myriade de voies et mené une vie semblable à celle des ancêtres perdus de sa race, ces Aeldaris dont les âmes se réincarnaient naturellement à leur mort. Quelle qu’en fût la raison, l’expérience de ce contact divin fut transcendante. Bien qu’elle ne reçût qu’une infime part du potentiel fatal de la déité naissante, Yvraine détenait en cet instant plus de pouvoir que n’importe quel autre Aeldari vivant. Elle était devenue la première et la plus puissante des Ynnari.

Cette conjonction de la destinée vit le public de l’arène subitement soufflé par une déferlante de puissance funèbre jaillie d’Yvraine en personne. En cet instant fatal, Yvraine était devenue un canal pour l’énergie de la mort, investie de l’aptitude à manipuler l’énergie spirituelle pour la transmettre à ceux qui rejoignaient sa cause. Ainsi naquit un nouveau pouvoir avec lequel compter dans la galaxie, sa nouvelle prêtresse, et une religion macabre à laquelle des milliers d’âmes se sont converties depuis ce jour.

La transformation d’Yvraine fut un rocher jeté dans une mare d’eau stagnante. Épaulée par un mystérieux individu qui se faisait appeler le Visarque, elle se tailla un chemin à travers la cohue du Crucibael. Les ondes destructrices que l’événement avait projetées provoquèrent le séisme métaphysique d’une disjonction Warp. L’apothéose d’Yvraine déchira la semi-réalité de la Cité Crépusculaire, et elle fuit Commorragh, la laissant en proie aux créatures démoniaques qui s’étaient engouffrées dans son sillage.

La fuite des Ynnari par la Toile conduisit Yvraine sur des mondes Exodites, plusieurs Vaisseaux-Mondes et même un Monde Déchu de l’Œil de la Terreur. En tout lieu, elle semait la dissension et le schisme. Les conséquences de ses actions ne furent jamais plus flagrantes que sur Biel-Tan, où elle donna naissance à une nouvelle entité, l’Avatar d’Ynnead. Pour beaucoup d’Aeldaris, Yvraine était l’annonciatrice du désastre, mais nul ne chercha à l’écraser avec autant d’énergie que le Seigneur Suprême de Commorragh, qui avait soigneusement œuvré au statu quo qu’elle avait soudain brisé. Asdrubæl Vect envoya ses agents mettre un terme aux troubles qu’elle propageait une bonne fois pour toutes, dont une force de mercenaires dirigés par Drazhar, le Maître des Lames. Toutefois, Yvraine représentait pour d’autres l’espoir, et des milliers d’Aeldaris embrassèrent la cause des Ynnari, parmi lesquels la Seigneur Phénix Jain Zar. L’écheveau du destin s’emmêlait tant et plus, au point que le plus habile Grand Prophète ne parvenait plus à déceler la voie optimale à suivre dans ce dédale de causalité. D’une façon troublante, le futur était voilé.

L'Ère du Dathedian

« Les Dieux Sombres se lèvent. Nous devons nous élever plus haut, pour mieux les renverser. »
- Yvraine, Émissaire d’Ynnead.

Les événements de la fin du 41e Millénaire virent la galaxie fendue en deux par un cataclysme céleste que les Aeldaris appellent le Dathedian. Il s’ensuivit une hausse des phénomènes éthériques ; en tant que membres d’une race psychique, les Ynnari en furent profondément affectés.

La Cicatrix Maledictum, cette déchirure dans le voile du temps et de l’espace, a en outre divisé la race Aeldari. Après l’avènement de la Grande Faille, les Asuryanis envoyèrent des communiqués à chacun de leurs Vaisseaux-Mondes, afin d’appréhender l’échelle du désastre. Deux d’entre eux ne répondirent pas, leur trace psychique vacillant peu à peu. Pour un empire de l’ampleur de l’Imperium, ces pertes auraient été jugées négligeables, car il compte plus d’un million de mondes, mais le coût fut si élevé pour les Aeldaris qu’il en meurtrit leur cœur. La perte de deux Vaisseaux-Mondes entiers était inconcevable. Peut-être reviendraient-ils un jour, comme lorsqu’Altansar fut tiré du siphon du Warp par l’odyssée du Seigneur Phénix Maugan Ra. Mais pour l’heure, ces arches avaient disparu. Seul le Dieu qui Murmure savait si leurs esprits avaient enrichi l’entité gestaltique qu’était Ynnead.

Sur le monde glaciaire de Klaisus, que les Aeldaris appellent le Repos d’Ulthanash, les partisans d’Yvraine joignent leurs forces à celles de l’Imperium contre les immenses légions d’Abaddon. C’est un moment charnière à la fois pour l’histoire impériale et pour celle des Aeldaris, car sans cette fragile alliance, la résurrection de Roboute Guilliman n’aurait jamais pu avoir lieu.

Loin d’unifier les survivants contre l’ennemi commun qu’était le Chaos comme Yvraine l’espérait, le fossé entre les nations spatiales des Aeldaris n’avait fait que s’élargir. Les Vaisseaux-Mondes ne peuvent pas voyager dans le Warp, et les Aeldaris ne risqueraient jamais leurs âmes en se jetant volontairement dans l’Empyrée. Cela relèverait du suicide, car ils attireraient ce faisant l’attention de Slaanesh, qu’ils appellent l’Assoiffée, une entité dévoreuse d’âmes friande de celles des Aeldaris. Les Vaisseaux-Mondes ne peuvent pas non plus traverser la Toile, la dimension labyrinthique par laquelle de petits appareils Aeldaris parcourent les voies secrètes de la galaxie. Le plus maigre de ces Vaisseaux-Mondes est de la taille d’une petite lune, et il n’existe aucun portail sur la Toile assez large pour eux. Les Arlequins utilisent des chemins encore tenus secrets des autres Aeldaris pour franchir de vastes arpents de la galaxie dans une sécurité relative, et ceux qui se sont convertis à la cause des Ynnari guident Yvraine et ses partisans à travers la dimension labyrinthe lorsqu’ils le peuvent. Mais l’avènement de ces temps de désolation a truffé de dangers les voies les plus calmes de l’espace. En devenant une race réellement divisée, les Aeldaris encourent ainsi une nouvelle chute.

Dans les pôles culturels de l’empire Aeldari, la blessure du Dathedian s’infecta. Nulle civilisation ne peut observer un ciel nocturne violenté par l’énergie du Chaos sans en être affectée. Pour une race aussi sensible aux phénomènes psychiques que les Aeldaris, la plaie du firmament était une migraine constante, un rappel de tout ce qu’ils avaient perdu. Peut-être n’aurait-elle jamais existé sans la formation de l’Œil de la Terreur, né du cataclysme morbide de la naissance de Slaanesh. Cette réminiscence cruelle de leur heure la plus sombre dévorait leur esprit, et vidait de leur sens les promesses d’Yvraine sur la naissance à venir d’un nouveau dieu, pourtant salvateur.

Dans toute la galaxie, des cauchemars de culpabilité et de doute minèrent la race Aeldari. Même les Drukharis, égoïstes et insensibles, étaient affectés et forcés d’admettre que leur existence était menacée. Une nouvelle ère de guerre commença lorsque ce trouble interne trouva un exutoire dans l’agression des ennemis, anciens et nouveaux, et des alliés d’autrefois. Le nouveau désastre fut mis sur le compte de ce mystérieux culte de la mort des Ynnari, en particulier sur Biel-Tan. Là, la plèbe se divisait entre ceux qui souhaitaient soutenir Yvraine et ceux qui condamnaient sa venue ; qui coïncidait avec l’invasion et la fracture qui s’ensuivit du Circuit d’Infinité du vaisseau.

Néanmoins, la nouvelle ère apporta aussi l’espoir : une nouvelle source de foi que certains pensaient à même de conduire les Aeldaris à une grandeur retrouvée. L’entité qu’Yvraine avait invoquée du squelette brisé de Biel-Tan était une sorte d’avatar ; et pour qu’un avatar existe, il a besoin d’être incarné par le pouvoir d’un dieu. L’entité appelée l’Yncarne était la preuve que le Dieu qui Murmure était bien réel, et qu’il pouvait donc peut-être sauver leurs âmes de l’Assoiffée une bonne fois pour toutes.

Une Psyché Enflammée

« L’univers est tripartite : le jour du plan matériel, les ténèbres du plan spirituel, et le crépuscule des espaces entre les deux. »
- Spirite Iyanna Arienal.

Depuis que la Grande Faille a fendu la galaxie, les pouvoirs psychiques que tous les Aeldaris possèdent ont éclos de diverses façons. La plupart des Prophètes de Bataille s’accordent pour voir là les conséquences directes du Dathedian et du suintement d’énergie empyréenne dans la galaxie. De tous les Aeldaris, les habitants des Vaisseaux-Mondes sont les plus en phase avec le surnaturel. Sans le système de Voie - le procédé culturel par lequel un Aeldari concentre son intellect sur un unique but pour éviter la tentation de tous les autres - les Asuryanis estimeraient cet éclat d’activité psychique dérangeant, voire désastreux.

Fort heureusement, la discipline de la Voie a été développée précisément dans le but de faire de l’esprit Aeldari une forteresse contre une telle activité délétère. De toutes les races conscientes de la galaxie, les Asuryanis sont ceux qui ont le mieux su surmonter ce surplus d’énergie psychique : leur culture entière a été bâtie autour de méthodes de discipline, de préservation et d’abnégation au cas où leurs pires excès débordent et éclipsent leur santé mentale une fois de plus.

Les Aeldaris qui arpentent la Voie du Sorcier virent leurs intuitions prophétiques se changer en visions claires et complètes, magnifiant leur aptitude à démêler les fils du destin et à y réagir. Sur chaque Vaisseau-Monde, leurs Runes de Garde brûlèrent à un rythme alarmant, ces symboles protecteurs s’épuisant presque aussi vite qu’ils étaient refaçonnés. Pour l’heure, les menaces psychiques de leurs némésis démoniaques ont du moins toujours pu être contenues.

Ce nouveau flux d’énergie psychique s’accompagna de nouvelles aptitudes, et nombre de sous-cultures Aeldari se trouvèrent capables de puiser dans leur pouvoir intérieur. Même ceux qui traditionnellement s’étaient exercés à utiliser leur physique au lieu de leur esprit se découvrirent de nouveaux dons lorsqu’ils conjuguèrent les deux. Les Ynnari ne firent pas exception : où que l’énergie de la mort se concentrât, les partisans d’Ynnead pouvaient y prospérer, domptant la puissance invisible libérée par les défunts pour se renforcer et combattre à une vitesse ahurissante et avec une adresse incroyable, même selon les critères Aeldaris. Le potentiel devint talent, le talent devint maîtrise, la maîtrise devint prouesse. Tout était prêt afin que le phénix de la race des Aeldaris naquît à nouveau.

+++ MISSIVE INQUISITORIALE +++
  • Auteur : Lassiter Mung III, Ordo Xenos
  • Document de Contexte : La Prophétie de la Voie Cachée
  • Source : Kysaduras l’Anachorète, Prophète d’Ulthwé


Telles des goules dans les ténèbres,
Les malfaisants se rassemblent,
Attirés par une tragédie en cours.
Des avertissements par deux fois donnés
Au fil du temps,
Réprimés par orgueil et par haine.
Les fils du destin se tendront
À l’aube de la Rhana Dandra.
La mort de tous les Aeldaris plane,
Mais le destin peut être tordu, brisé même.
L’un devra emprunter la voie fourchue,
Une triple vérité pour tresser l’écheveau :
Némésis de l’Assoiffée,
Ouvreur de la Septième Voie.
Les âmes des morts se rassemblent derrière
La Renaissance des Jours Anciens,
Il boit, mais ne consume point ;
Il prend mais donne une nouvelle vie.
Dans la chaleur de la colère de Khaine,
Notre chagrin sera reforgé.
Notre destinée devient une arme
À même de tuer une déesse.
La lune pâle faite d’innombrables voix
Deviendra un soleil
Attisé par les feux de guerres injustes,
Un creuset d’âmes et de rêves.
Les prophètes dérobés, amassés,
Appellent à eux les Morts.
Légion, ils errent dans les sables,
Leurs voix élevées comme une seule.
Le halo vacillant devient fanal,
Le glas enfle en un cri du héraut.
Le bouclier noirci devient l’épée,
Le vide béant devient la voie.
Le Dieu des Morts appelle.
Un murmure si féroce et si fort
Qu’il fera taire les étoiles à jamais.

- Prophétie Aeldari.

En tant que dernier membre des lexicographes de la Dynastie Mung, et membre de l’Ordo Xenos, il m’incombe de me plonger dans les mystères de textes Xenos ; en particulier ceux des Aeldaris. Le texte ci-dessus est l’une des prophéties qui m’ont été racontées par mon prisonnier délirant, après l’administration d’élixir de Lotus Sépulcral, et il peut être interprété de mille façons. Pourtant, fort des études de ma famille sur le double sens et les échos mythiques des textes Aeldaris, j’ai pu déceler dans cet extrait plusieurs indices.

Il est plausible que les "avertissements deux fois donnés" se réfèrent aux pourparlers entre des Aeldaris et des agents de l’Imperium au cours desquels ces derniers ont été prévenus de la menace des Puissances de la Ruine. Lors de mes recherches, j’ai découvert des dataparchemins scellés qui évoquent un "Prophète d’Ulthran" - peut-être une déformation d’Ulthwé et du nom de son Psyker en chef - rendant visite au Primarque de la Troisième Légion, qu’on appelle entre autres le Phénicien. Cet avertissement a peut-être été donné à nouveau lors du conflit sur Coheria, rapporté à l’Ordo Xenos par la force de frappe de la Deathwatch du Capitaine Artemis. Cette lune singulière est évoquée dans le texte sous les termes de "lune pâle faite d’innombrables voix" ; bien qu’au regard de la désolation du satellite, j’ignore la nature desdites voix. Peut-être s’agit-il des "prophètes dérobés" de la strophe suivante, et que ces mêmes gorges poussent le "glas [qui] enfle en un cri du héraut". J’estime que les spectres multiples des "Morts" sont vus ici comme une forme de salut, qui éloignera les Aeldaris du seuil de l’extinction (cf. Secte Ynnari). Quant au bouclier noirci qui devient l’épée, cette déduction est plus aisée - il s’agit de la Deathwatch, au sein de laquelle on trouve les Écus Noirs, et de son combat sur la Lune de Coheria lorsque les Aeldaris ont tenté d’utiliser les "prophètes dérobés" pour quelque rituel ésotérique. S’ils avaient été plus attentifs à leur propre prophétie, peut-être auraient-ils pu se préparer à la frappe de cette épée allégorique quand le Capitaine Artemis et son Équipe d’Extermination ont porté le coup de grâce à l’état-major des ritualistes Xenos.

Le terme "Rhana Dandra", selon mon prédécesseur Obelius Mung, se réfère à l’extinction de masse que les Aeldaris sont convaincus de subir un jour (le plus tôt sera le mieux, par la Grâce de l’Empereur). L’individu auquel fait mention "[celui qui] devra emprunter la voie fourchue" est, selon moi, Yvraine, la figure de proue des Ynnari décrite dans les archives de la Forteresse de Hera. Qu’elle soit appelée la némésis de l’Assoiffé, le terme Aeldari pour <AUTO-EXPURGÉ>, la plus jeune des Puissances du Chaos, est en effet prometteur. Pour cette seule raison, je propose que la sentence de mort prononcée contre elle par l’Inquisiteur Otoria soit repoussée dans le temps.


+++ FIN DE LA MISSIVE INQUISITORIALE +++


Reliques d'Ynnead

Comme il sied aux partisans du dieu des morts, les Exhumés vont au combat en portant les reliques de la race Aeldari dispersée. Qu’il s’agisse d’antiques trésors ou d’objets façonnés pour manipuler l’énergie de la mort, tous ces artéfacts sont de puissants instruments permettant d’accomplir la volonté d’Ynnead.

La Lame Affamée

En cette arme réside un terrible appétit, une impatience de changer tous les Aeldaris vivants en corps inertes afin de voir la suprématie d’Ynnead précipitée et la Grand Ennemie vaincue. Le porteur doit faire très attention, car la moindre égratignure de cette lame scintillante provoque une nécrose qui réduit le corps en poussière en quelques secondes. Ses effets sur les formes de vie non-Aeldari sont tout aussi profonds.

Le Chant d'Ynnead

Le sifflement des disques monomoléculaires que tire ce pistolet s’amplifie en un rugissement de triomphe assourdissant lorsqu’ils prennent une vie. Ceux qui se trouvent à proximité sont assaillis de terribles hallucinations, tandis que des esprits vengeurs hurlent dans leur tête.

Le Regard Miroir

Ce heaume est couvert de mosaïques constituées du fabuleux Miroir de Cristal. Ses facettes peuvent canaliser la lumière aveuglante de la bataille pour dérober la vue de ceux qui le regardent, conférant au porteur un avantage momentané mais pouvant faire la différence entre la vie et la mort.

Pièges à Âmes

Ce grand orbe couvert de runes est empli de la gaze psychique du filet d’Ynnead. Lorsqu’il est jeté au sol, il s’ouvre dans un nuage de fils scintillants. Ces filaments brillant tranchent à travers l’âme, et ceux qui sont pris dans ses mailles s’effondrent, leurs corps réduits à une matière sans vie tandis que leurs esprits hurlent de douleur.

Le Linceul Perdu

Cette cape fut tissée à partir des fils de soie d’un sous-produit ectoplasmique qui s’échappait de circuit d’infinité ravagé du Vaisseau-Monde Biel-Tan après l’intrusion démoniaque qui l’avait mené au bord de la catastrophe. Les prophètes Aeldaris le considèrent comme dangereux à l’extrême, car il pourrait conserver un lien avec le démon; or, sous ses plis miroitants, la bénédiction d’Ynnead est d’une puissance considérable.

Médaillon de Corag Hai

La prêtresse Corag Hai mourut de façon spectaculaire quand Ynnead choisit son émissaire dans le monde vivant des Aeldaris. Seul son médaillon en âmacier fut retrouvé dans le tas de poussière de sa désincarnation. Le porteur peut canaliser l’énergie de la renaissance chaque fois qu’il se trouve à proximité du feu d’une victime fraîchement tuée.

Source

Pensée du Jour : « Tout les coups sont permis contre le Xenos et le Traître. »
  • Index Xenos : Ynnari - White Dwarf N°271 (Mai 2019)

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