Armures de l'Imperium durant l'Hérésie d'Horus

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« Essai sur l’approvisionnement et l’utilisation des Armures Énergétiques Legiones Astartes tout au long de l’Âge des Ténèbres. »

Les Space Marines des Legiones Astartes offrent au regard des mortels un spectacle saisissant, ce qui a entraîné le ralliement sans résistance de nombreux mondes au cours de la Grande Croisade. L’aspect brutal et les contours carrés des véhicules Legiones Astartes vont de pair avec l’armement des Légionnaires surdimensionné à la mesure de leur physique. Mais le plus caractéristique et redoutable, chez les Legiones Astartes, ce sont les Armures Énergétiques de divers modèles, qui effraient l’ennemi en plus de protéger leur porteur.

Les caractéristiques des principaux types d’Armures Énergétiques Legiones Astartes (ou "plates de guerre" comme on les appelait chez certaines Légions) sont bien connues et ont fait l’objet de volumes antérieurs. Par contre, on a rarement abordé le flux et reflux de l’attribution et de l’emploi des divers modèles au fil des années tumultueuses de l’Hérésie d'Horus, et ce jusqu’à leur affreuse conclusion. Tel est donc l’objet du présent traité : décrire dans quelle mesure chaque type d’Armure Énergétique a été en service selon les Legiones Astartes, tant loyalistes que renégate, et comment leur utilisation a varié avec le temps.

Les Fonts du Dieu-Machine

On relèvera qu’au cours de toutes les années qu’a duré l’Hérésie d’Horus, les nombreuses classes d’armes en service dans les deux camps furent demeurées remarquablement constantes. Si l’on met de côté les technologies corrompues par les entités tirées de l’Empyrée, les deux camps ont dans l’ensemble fait usage du même matériel. À mesure du déroulement de l’Hérésie, de nouvelles déclinaisons et classes d’engins de guerre, armes et autres équipements sont entrés en service dans un camp, pour apparaître peu après chez le camp adverse, ce qui peut surprendre quand on se penche sur la période. L’explication du phénomène est en fait fort simple, car elle tient à la façon dont le Mechanicum a produit, entreposé, disséminé et utilisé les données de toutes sortes.

Avant de commencer la production en série d’un objet quel qu’il soit dans les chaînes et ateliers d’un Monde-Forge, il faut déposer son "Empreinte" sur le grand autel du Dieu-Machine du dit Monde-Forge, à titre d’offrande à la Multiface afin de se faire connaître des machines destinées à le produire. Avant la forfaiture du Maître de Guerre, tous les grands autels étaient connectés, chacun d’eux était un nœud au sein d’un réseau d’envergure galactique, afin qu’une empreinte offerte au Dieu-Machine sur un autel soit subséquemment transmise à tous les Mondes-Forges de la galaxie, de sorte qu’on puisse le manufacturer en tout lieu susceptible d’en avoir besoin. Parmi les mondes destinataires, certains apposaient leur griffe sur une technologie, d’où un foisonnement de variantes vernaculaires essentiellement cosmétiques, d’autres mondes reproduisant scrupuleusement l’empreinte d’origine pour une question de pureté doctrinaire. D’où la convention onomastique des empreintes, les formes les plus pures étant souvent nommées d’après le Monde-Forge le plus éminent delà galaxie, et de là, les nombreuses technologies et instrumentalités dites "Modèle Mars".

Or, quand éclata l’Hérésie d’Horus, l’immense réseau des grands autels souffrit de graves disruptions. Précédemment, même si ce n’était pas le cas de tous, les Mondes-Forges considéraient le partage de données comme un devoir doublé d’un acte de foi ; désormais ils pratiquaient la rétention d’empreintes, de crainte que leurs rivaux ou leurs ennemis usent des mêmes armes contre eux. Une guerre invisible éclata dans ce royaume de pure information connu uniquement des serviteurs de l’Omnimessie, tout aussi âpre que celle qui faisait rage dans le domaine matériel, et pour tout dire dans d’autres domaines encore, comme on le vit par la suite. Au moyen de codes assassins et de mémétique tueuse interdite, à des milliers d’années-lumière de distance, les antagonistes commettaient tour à tour des atrocités mentales, s'infiltraient dans les systèmes, corrompaient les connexions nerveuses et, pire, brisaient les sceaux protecteurs du grand autel adverse afin d’en piller les données.

Ainsi, une nouvelle empreinte en possession d’un Monde-Forge était susceptible de tomber aux mains d’un autre. Avant même que la technologie en question entre en service chez un camp, elle pouvait sortir des chaînes de production de l’autre. Des machines, armes et autres équipements sur lesquels un antagoniste comptait pour prendre l’avantage finissaient par se retrouver chez l’ennemi, et cette course à l’armement se poursuivit tout au long de l’Hérésie d’Horus, jusqu’au catastrophique Siège de Terra. Ce ne fut qu’une fois les traîtres chassés du Monde-Trône à un prix terrible que cette guerre invisible cessa, et avant tout parce qu’à ce stade les traîtres dépendaient de technologies qu’aucun serviteur de Terra n’aurait employées, sous peine d’être frappé du sceau de l’hérésie et de la folie.

Concernant les modèles d’Armure Énergétique Legiones Astartes en service pendant les années noires de l’Hérésie d’Horus, nous disposons d’un faisceau de preuves attestant que toutes les Légions, loyalistes ou renégates, ont utilisé tous les modèles a un moment donné et à un certain degré. Au plus fort de la Grande Croisade, l’effectif total des Legiones Astartes s’élevait peut-être à deux millions de guerriers, aussi l’uniformité de la dotation n’était-elle ni possible ni même recherchée. Même quand les modèles d’armure expérimentaux étaient alloués à des corps particuliers comme la Mk VI chez la Raven Guard - d’autres en percevaient aussi, soit légitimement par exemple dans le cadre de tests à faible échelle, soit par subterfuge parfaitement illicite et à des fins insondables. Bien que toutes les Légions aient eu accès à l’ensemble des types d’Armures Énergétiques à un moment ou un autre et en quantités variables, certains modèles ont été davantage associés à tel ou tel corps de Space Marines. Dans plus d’un cas, des Légions firent montre d’une préférence ou d’une affinité pour un modèle particulier et en firent largement usage pendant l’essentiel de la guerre.

Réapprovisionnement et Demande

Outre la complexité de la dissémination des empreintes, les aléas logistiques ont joué un rôle décisif dans l’utilisation des types d’Armure Énergétique selon les Légions. Au lancement de la Grande Croisade, les Légions avaient perçu de vastes stocks d’armure Mk II dites "Armure de Croisade", bien plus adaptée à l’éventail d’environnements hostiles où les Space Marines étaient appelés à servir que la Mk I dites "Armure Tonnerre". À mesure que de nouveaux modèles très différents entraient en service, d’immenses quantités furent distribuées via les flux logistiques de plus en plus tendus de la Grande Croisade. La bureaucratie de Terra mobilisa des mondes entiers pour servir de fournisseurs et de points de regroupement, des millions d’Armures Énergétiques et d’innombrables composantes de la panoplie guerrière étant acheminées dans des entrepôts grands comme des villes.

À l’issue d’une campagne, ou lorsque celle-ci s’interrompait le temps que les flottes logistiques rattrapent les unités combattantes, les Légions bénéficiaient d’un réapprovisionnement en masse. Des milliers d’armures étaient alors distribuées d’un seul coup à des compagnies, à des bataillons voire à des Chapitres entiers, qui échangeaient leurs armures précédentes dégradées, usagées et endommagées contre le modèle fourni à ce moment. Cette pratique courante à l’époque avait pour effet que les Légionnaires présentaient une homogénéité notable, des unités complètes portant des armes et armures des mêmes lots. En général, seuls les officiers et les spécialistes au sein des unités conservaient éventuellement un ancien modèle d’armure, chez des individus particuliers ou des groupes en position de pouvoir s’attribuer leur panoplie de prédilection.

Armure Énergétique Astartes Mk I (Armure Tonnerre)

L’usage de l’Armure Tonnerre avait décliné chez les Legiones Astartes avant même la Grande Croisade. Déjà, les rigueurs du combat sur les satellites sans atmosphère du Système Sol avaient exigé une armure autonome en air, à l’épreuve du vide, des écarts de températures extrêmes et des radiations. Une fois que les Guerres d'Unification débordèrent de la Vieille Terre vers les zones de guerre de Mercure, Sedna, Cérès et l’Aire Jovienne, l’Armure Énergétique Mk I s’avéra inadaptée a la nature des missions pour lesquelles les Space Marines avaient été créés.

Bien qu’obsolète et rapidement supplantée, l’Armure Tonnerre est demeurée en usage jusqu’en pleine Hérésie d’Horus, et même par la suite. Cela, avant tout à des fins de tradition, car lors des occasions de moins en moins régulière où une Légion réunissait ses guerriers pour quelque célébration, certains pouvaient être amenés à revêtir une ancienne Mk I dans un cadre rituel. Ainsi, quand les Légions furent rassemblées sur Ullanor, de nombreux officiers de haut rang et fonctionnaires tels que des champions et porte étendards arboraient fièrement l’armure de leurs prédécesseurs.

Ce genre d’événement se raréfia du fait de l’Hérésie, et on ne connut plus jamais de spectacle aussi grandiose que le Triomphe d'Ullanor, mais çà et là perdurèrent quelques occasions où l’on vit porter des Armures Tonnerre pluriséculaires.

On nota aussi un autre cas d’utilisation persistante, ou plutôt de remise en service, de l’Armure Tonnerre chez les "Écus Noirs". Indépendamment de leurs affiliation, ces Légionnaires proscrits opéraient bien au-delà de l’influence de Terra comme du Maître de Guerre, et coupés de toute chaîne logistique conventionnelle, ils faisaient usage de tout le matériel sur lequel ils pouvaient mettre la main, y compris des modèles obsolètes de longue date. Dans des lieux aussi perdus que Susa 9, la Station Okku, Belami et Kantim Secondus, les forces loyalistes rapportèrent avoir affronté des Légionnaires écus noirs dotés d’armures Mk1, nonobstant les importantes lacunes de ce modèle comparé aux armures énergétiques ultérieures.

L’Omniprésent Bolter[1]

Parallèlement aux nouveaux modèles d’Armures Énergétique apparus durent la Grande Croisade et l’Hérésie d’Horus, les arsenaux des Legiones Astartes perçurent de nombreux modèles d’autres équipement indispensables. Les progrès les plus notables concernèrent l’arme de tir standard des Space Marines : le Bolter. En règle générale, à chaque modèle d’Armure Énergétique Legiones Astartes correspondait un modèle de Bolter distribué sur une même période, dans le cas notamment des réapprovisionnements en masse postérieurs à une campagne, quand toute une Légion recevait simultanément le nouveau matériel.

On vit donc couramment des Space Marines en Armure Énergétique Mk II ou III dotés du Bolter "Phobos" bien reconnaissable, et plus tard, les porteurs d’armure Mk IV "Maximus" reçurent conjointement le Bolter dit "Tigris". Des lors que les modèles V et VI étaient largement en usage, le Bolter de type "Umbra" était produit en grandes quantités, et allait devenir l’arme emblématique des Legiones Astartes pour de nombreuses années. En dépit de cette correspondance approximative du développement et de la fourniture, aucun règlement formel n’imposait de combiner tel modèle d’armure à tel type de Bolter, ni à un équipement de quelque autre sorte. L’Hérésie d’Horus était une ère de chaos où régnait une telle anarchie fratricide que les antagonistes se battaient avec tout ce qu’ils avaient à leur disposition.

Armure Énergétique Astartes MK II (Armure de Croisade)

« L’Armure Énergétique MK II fut produite par millions pendant les deux siècles de la Grande Croisade, et les nouvelles Mk IV ayant été surtout allouées aux légions dont le Maître de Guerre prévoyait qu’elles appuieraient sa rébellion, plus d’une Légion continua à recourir à la Mk II lors de la guerre civile, par manque de dotation récente. »

Au point culminant de la Grande Croisade, l’Armure Énergétique Mk II était quasi universelle, produite par millions pour les Légions dans les manufactures de Mars et d’ailleurs. Pendant l’essentiel des deux siècles que dura la Grande Croisade, la plate MK II fut associée à l’image des Legiones Astartes, de l’Imperium et de la Vérité Impériale. Même si les multitudes de l’Armée Impériale représentaient mille fois l’effectif des Space Marines transhumains, c’était le heaume Mk II qui était le visage résumant les espoirs ou les craintes des tribus humaines éparses, selon qu’elles espèrent la venue de Flottes Expéditionnaires ou qu’elles s’y opposent.

Dans les dernières décennies de la Grande Croisade, l’Armure Énergétique Mk IV avait supplanté la Mk II dans de nombreuses Légions, mais deux facteurs concoururent à la maintenir en service longtemps après que le modèle le plus récent le rende censément obsolète. En premier lieu, une simple question de logistique, mais démultipliée à l’échelle galactique. Les Légions qui avaient poussé le plus loin dans les ténèbres, ou dont le monde d’origine se trouvait loin de Terra, continuèrent souvent à puiser dans les réserves de Mk II car les nouveaux modèles mettaient beaucoup de temps à être livrés en quantités suffisantes. C’est vrai notamment chez les White Scars, car en tant que force éclaireuse de la grande croisade, la Ve Légion s’était enfoncée loin dans le noir du vide par-delà la frontière toujours plus étendue de l’Imperium du Genre Humain.

En second lieu, si certaines Légions conservèrent la MK II longtemps après sa durée de service, cela tient à la toile d’intrigue que tissa le Maître de Guerre avant de commettre sa forfaiture. D’après des archives que notre ordre découvrit il y a longtemps, Horus avait sciemment privé certaines Légions de technologies telles que les modèles les plus récents de plates de guerre Astartes. Ainsi, alors que les Mk IV étaient expédiées en grande quantité à des Légions comme les Sons of Horus, les Night Lords et les Emperor’s Children, d’autres Légions comme les White Scars, les Space Wolves et les Dark Angels n’en reçurent qu’un nombre suffisant pour ne pas provoquer de soupçon. Et tel fut le cas, de sorte qu’au moment de passer à l’acte, seules les Légions que le Maître de Guerre jugeait fiables étaient équipées des armures les plus avancées. À vrai dire, ce n’était sans qu’une infime portion des calculs du Maître de Guerre, qui dans son noir génie ne pouvait manquer de prendre toutes les mesures qu’il estimait pouvoir lui donner le moindre avantage, au cas où le conflit se prolonge.

Pourtant, il y avait des Légions connues pour préférer la plate MK II et qui ne comptaient pas parmi les ennemis du Maître de Guerre. Les Thousand Sons, dont l’alignement demeura incertain jusqu’au paroxysme de la guerre, en utilisaient une grande quantité, peut-être pour complaire au goût notoire de leur Primarque pour l’archaïsme. La Death Guard et les Iron Warriors eux aussi étaient connus pour leur usage supérieur à la norme de l’Armure de Croisade, et dans les deux cas, il y avait sûrement quelque chose dans sa forme strictement utilitaire qui présentait une affinité avec leur propre nature.

Armure Énergétique Astartes Mk III (Armure de Fer)

« L’Armure Énergétique Mk III avait tout spécialement la faveur des Imperial Fists, une Légion connue pour ses Escouades de Brèche. Ce même modèle était très usité également chez les Iron Warriors, les Dark Angels et les Space Wolves. L’Armure de Fer est l’ancêtre direct de l’Armure de Croisade, et à plus d’un égard c’en est une variante spécialisée. En général, chez les Légions où la Mk II était très usitée, on trouvait aussi d’importants stocks de Mk III. Pourtant, même chez les Légions autant pour armures de prédilection les modèles ultérieurs IV et VI, l’Armure de Fer conservait une utilité pour les cas conformes à sa vocation initiale, à savoir l’assaut frontal pur et simple. »

Pendant les années que dura l’Hérésie d’Horus, on ne compta pas les unités de Légionnaires dotés d’Armure de Fer, ni celles dont les guerriers préféraient d’autres modèles en temps normal, mais qui revêtaient une Mk III pour une opération particulière. La Mk III fut largement employée lors des abordages qui ponctuèrent la progression des vastes flottes du Maître de Guerre entre le Système Isstvan et Terra, ce qui prit le plus clair d’une décennie et se traduisit par la destruction de milliers de vaisseaux de ligne. Et le combat en lieu confiné ne se cantonnait pas aux astronefs, car les bases spatiales, postes de guet et autres astéroïdes évidés offraient autant de ce qu’on qualifie de "Zones Mortalis". D’ailleurs, de tels affrontements n’avaient pas tous lieu dans le vide glacial, car tant au sein de forteresses que de réseaux de bunkers, aussi bien dans des recoins sinueux de Cités-Ruches que dans des dédales de grottes naturelles, la guerre civile transforma nombre de sites reclus en zones de combat.

Comme pour tous les modèles d’Armure Énergétique Legiones Astartes, certaines Légions exprimaient une préférence marquée pour celui-ci, longtemps après avoir eu accès à des versions pourtant plus modernes. Les Imperial Fists notamment étaient connus pour privilégier l’Armure Mk III, qu’ils jugeaient la plus appropriée aux opérations de siège et aux abordages, domaines dans lesquels les fils de Dorn étaient si remarquablement efficaces. Il en allait de même chez la Death Guard, qui privilégiait l’usure et les assauts frontaux, ce à quoi convenait tant l’Armure de Fer. Avançons même que cette dernière était si bien assortie au caractère des fils de Mortarion que lors des époques à venir elle devint concomitante à leur chute, car c’est l’Armure de Fer qui allait servir de base à la plate affreusement pervertie de ces immondes guerriers qu’on appelle aujourd’hui les "Marines de la Peste".

L’Armure Énergétique Mk III aura connu un usage encore plus étendu chez certaines Légions Loyalistes, ne serait-ce qu’à cause de la moindre disponibilité des modèles ultérieurs selon la période. Les Space Wolves et les Dark Angels sont connus pour en avoir fait un usage sensiblement plus grand, peut-être aussi bien pour une simple question d’affinité avec sa nature belliqueuse qu’en vertu de critères liés à telle ou telle nécessité tactique.

Le Modèle Perdu[2]

L’Âge des Ténèbres est ainsi nommé pour une bonne raison, car le conflit fut si intense et généralisé qu’on a perdu dans de nombreux cas jusqu’aux traces de ce qu’il advint réellement, les témoins aussi bien que les vestiges matériels ayant été réduits à l’était de cendre dispersées aux quatre vents. On compte aujourd’hui encore des membres soutenant que les modèles d’Armures Énergétique Legiones Astartes recensés au cours de l’Hérésie d’Horus n’en furent pas les seuls à avoir servi. Des récits fragmentaires mentionnent d’autres modèles, certainement expérimentaux à l’époque de la Grande Croisade, et quasiment tous perdus avant même qu’éclate l’Hérésie d’Horus.

IL y a notamment une classe à laquelle une poignée de sources font référence sous le nom d’armure Énergétique "modèle impérial". Elle est décrite comme étant d’une conception sans homologue, hormis son casque qui évoquerait celui de la Mk VI très postérieure, ses articulations et évents à la configuration archaïque, et aux jambière dépourvues de cette forme évasée en bas commune aux modèles connus. Selon ces sources, les porteurs sont aussi dotés d’une arme a priori apparentée à la famille Volkite désuète, émettant quelque faisceau désintégrateur par un procédé complètement oublié de nos jours. One saura jamais combien d’autre prodiges disparurent dans le chaos de l’Âge des Ténèbres, tant cette époque aura été une calamité pour nous tous.

Armure Énergétique Astartes Mk IV (Armure Maximus)

« Les premiers lots d’Armures Énergétiques MK IV furent alloués prioritairement aux Légions que le Maître de Guerre s’attendait à avoir de son côté lors de sa forfaiture, mais les Ultramarines, qui selon les archives disposaient du plus fort effectif entre toutes les Légions, parvinrent à s’en procurer eux aussi de grandes quantités. »

Prévue en son temps pour être le summum de l’Armure Énergétique Astartes, la Mk IV en était déjà au stade de la production en série quand l’Hérésie d’Horus éclata, et toutes les Légions en avaient reçu, fut-ce en quantité très inégale. En effet, rétrospectivement, il est flagrant que la majeure part des stocks d’Armures Maximus furent envoyés aux Légions que le Maître de Guerre prévoyait d’avoir avec lui au moment de trahir, de toute évidence afin de les équiper au mieux en vue des rigueurs du conflit qu’il planifiait. Au début de l’Hérésie d’Horus, la plate Mk IV était la plus commune des classes en service même si elle fut ensuite supplantée par d’autres.

Parmi les Légions dont on a observé une préférence pour la Mk IV, il y a avant tout celle du Maître de Guerre, les Sons of Horus, ainsi que la Légion de son frère Fulgrim, les Emperor’s Children. Toutes deux reçurent des armures Mk IV à profusion en vue de la [[Atrocité de Isstvan III|traîtrise d’Isstvan III, et ce fut également le cas, encore qu’à divers degrés, chez les Word Bearers, les Night Lords et l’Alpha Legion.

Pourtant, même les importantes quantités de Mk IV perçues par les traîtres en prévision de la guerre succombèrent à la destruction insensée des années de l’Hérésie, de sorte qu’avec le temps, d’autres modèles l’éclipsèrent. La légion des Thousand Sons, toutefois, semble avoir adopté ce modèle sur le tard au cours de l’Hérésie d’Horus, on ignore encore comment et pourquoi au moment de rédiger la présente étude. Des années après la guerre, les Thousand Sons allaient se manifester sous la forme des effroyables "Marines Rubricae", qui d’après les rapports sont presque tous pourvus d’une variante de l’Armure Maximus très chargée en ornements, ce qui de nos jours rend ce modèle pratiquement synonyme des fils de Magnus le Rouge.

Armure Énergétique Astartes Mk V (Armure d'Hérésie)

« Toutes les Légions ont employé l’Armure Énergétique Mk V à un moment ou un autre, notamment celles qui comme l’Alpha Légion opéraient loin des axes logistiques conventionnels. Lors des années postérieures à l'Atrocité d’Isstvan, la Raven Guard, les Salamanders et les Iron Hands y recoururent largement, faute de ressources. »

C’est un fait bien documenté que la désignation "Mk V" fut appliquée rétrospectivement à des Armures Énergétiques diversement improvisées, modifiées sur le terrain ou faites d’ersatz qui se répandirent au cours de l’Hérésie d’Horus à cause des difficultés croissantes à procurer des armures de rechange aux unités en campagne. Cependant, ce n'est qu’un volet de la question, et il convient de creuser ce qu’est l’Armure Mk V. Au préalable, il faut diviser l’Armure Énergétique Legiones Astartes Mk V en deux types. Le premier type est parfois qualifié, dons les annales du conflit les plus obscures, de "Mk V de série", d’éléments d’Armure Énergétique que la plupart des Légions pouvaient produire dans leurs propres forges, ou se procurer elles-mêmes par quelque autre moyen, en se rabattant sur des concepts courants pour les pièces à la compatibilité spécifique.

Par exemple, les bras et cuissards de la Mk V de série dérivent en fait de concepts préliminaires de Mk VI, assortis de radiateurs thermiques bien reconnaissables et des joints en bracelet typique de la Mk VII. Les grèves dérivent elles aussi des premières Mk VI, et l'Armure d’Hérésie de série emploie le même générateur que le modèle Corvus ultérieur, ce qui la place à mi-chemin des Mk IV et Mk VI en reprenant des éléments des deux, plus d’autres qui aboutirent bien plus tard avec la Mk VII. En substance, la forme la plus commune et reconnaissable de l’Armure Énergétique Mk V est un hybride de composants de modèles IV, VI et VII pouvant être fabriqués sur place ou puisés dans des stocks disponibles, et pouvant être entretenu en dépit des graves pénuries dont toutes les Légions durent pâtir à un moment ou un autre.

L’autre type, la "Mk V recyclée", est un authentique amalgame de modifications sur le terrain qui combine plusieurs modèles d’armures d’une façon qu’aucun Technoprêtre n’imaginerait valider. En général, on peut combiner sans souci les composants de Mk II et III, et par ailleurs ceux de Mk IV, de Mk VI ainsi que de la Mk VII bien plus tardive. Hors de ces deux grands groupes distincts, on ne peut combiner les pièces qu’à grand-peine, ce qui était l’apanage des Légions les plus techniquement douées comme les Iron Hands et les Salamanders. En particulier les éléments des "Légions Brisées" coupées de tout approvisionnement suite à la félonie d’Isstvan V.

Toutes les Légions ont utilisé l’Armure Mk V a un titre ou un autre, principalement chez les unités qui se retrouvaient hors de portée de ravitaillement, ou impliquées dans les combats les plus rudes et soutenus. Les fameuses Légions Brisées - Iron Hands, Salamanders et Raven Guard - sont connues pour avoir dépendu de ce modèle pendant l’essentiel de la guerre, car elles opéraient quasiment en permanence sans soutien logistique décent. Inversement, le gros des Imperial Fists, tenu en réserve sur Terra, en a fait le moins usage, même si par ailleurs les fils de Dorn affectés à des théâtres d'opérations éloignés de leur Légion durent adopter la Mk V de par les circonstances.

À cause de la cadence implacable des opérations, une Légion en particulier fit largement usage de la Mk V vers la fin de la guerre : les World Eaters. De toutes les Légions Renégates, les fils d’Angron étaient les plus sollicités pour des assauts répétés dans des zones de haute intensité. Les Techmarines de la Légion et les adeptes du Mechanicum rattachés durent constamment se débrouiller avec les composants disponibles, tout spécialement une fois que les rangs des World Eaters furent rapidement reconstitués avec ce que certaines sources appellent les Inductii. Pour tout dire, l’Armure Mk V était devenu la norme chez eux au point que les berserkers écarlates de la Légion, voués corps et âme au soi-disant "Dieu du Sang", allaient utiliser quasi exclusivement ce modèle lors de la Purge et au-delà.

Armure Énergétique Astartes Mk VI (Armure Corvus)

« Quand la guerre civile éclata, l’Armure Énergétique Mk VI faisait l’objet de tests sur le terrain chez la Raven Guard, qui rapporta des résultats globalement positifs après la Campagne de Scalland. À la veille du Siège de Terra, la Mk VI était l’armure de dotation dominante chez la plupart des Légions, surtout dans les formations "Inductii" récentes. »

La Mk VI entra en service très peu de temps avant l’Hérésie, et il est à peu près certain qu’elle n’avait pas été prévue pour la dotation en masse mais pour des unités spécialisées. Manufacturés sur Mars, la plupart des exemplaires en service entre le début et le milieu de la guerre furent évacués avec les forces loyalistes survivantes en pleine chute de la Planète Rouge. De nombreuses armures de ce type furent allouées à la Raven Guard lors de son bref retour dans le Système Sol, et restèrent en service chez la Légion pour le restant de la guerre.

Si la Raven Guard est la Légion la plus notoire pour son utilisation généralisée de l’Armure Mk VI, d’autres Légions en possédaient des quantités variables avant même qu’éclate la guerre. On soupçonne l’Alpha Légion d’en avoir acquis ou même fabriqué des stocks importants grâce à quelque subterfuge, et il est évident que les caractéristiques de l’armure conviennent à ses méthodes tactiques et à ses penchants stratégiques.

Vers la fin de l’Hérésie d’Horus, le Modèle VI était en dotation chez presque toutes les Légions, car les deux camps étaient en possession des empreintes, et les Mondes-Forges alliés de Terra comme du Maître de Guerre pouvaient la produire en quantité. Généralement, les Légions en contact direct avec une chaîne logistique intacte reçurent le plus grand nombre d’Armures Mk VI, pendant que les unités isolées par l’éloignement ou les circonstances se contentaient de l’ersatz qu'était la Mk V. Lors du Siège de Terra par contre, quand les protagonistes avaient dans l’ensemble rétabli leurs voies d’approvisionnement, le Modèle VI était le plus courant, et son service allait continuer durant la Purge et jusqu’à nos jours.

Comme tant d’autres modèles d’Armure Énergétique, la Mk VI apparut à temps pour recevoir l’honneur douteux d’être associée à une Légion Renégate en particulier. En l’occurrence, les Emperor’s Children, qui d’après les observations alignent des soldats de toute évidence descendants en droite ligne des ignobles Kakophoni. Ces Légionnaires déchus sont qualifiés de Marines du Vacarme et semblent privilégier une variante corrompue de l’Armure Corvus, encore que les caractéristiques qui rendent ce modèle davantage qu’un autre approprié à ce rôle restent un mystère pour notre ordre.

Suite à Terra[3]

On connaît bien le point d’orgue de la grande guerre d’où nous avons émergé, et l’histoire a retenu qu’aux derniers jours du Siège de Terra, les deux camps introduisaient encore un modèle d’Armure Énergétique : la bien nommée "Armure Aquila" Mk VII. Cette variante trouve ses origines dans le travail de développement entrepris dans les dernières années avant l’Hérésie, et elle n’était encore guère plus qu’au stade de prototype quand elle entra en service sur Terra. Suite à l’Hérésie, durant la période qu’on appelait déjà à l’époque la Purge, elle entra massivement en dotation chez les loyalistes, dont beaucoup turent promptement réorganisés et ravitaillés immédiatement après la Bataille de Terra, avant d’être mobilisés en masse pour traquer les traîtres en déroute. Mais c’est une histoire qui mérite un autre volume, car sa résolution nous est inconnue même à ce jour.

Source

Pensée du Jour : « La damnation est éternelle. »
  • White Dwarf N°469 - L'Armure à Travers les Âges
  1. White Dwarf 469, page 122
  2. White Dwarf 469, page 124
  3. White Dwarf 469, page 127