Marine Rubricae
- Tout n’est que poussière… Tout n’est que poussière… Tout n’est que poussière… Tout n’est que poussière…
Sans peur et sans remords, les Marines Rubricae marchent au combat, implacables, leurs rangs scintillants entourés d’un halo d’énergie éthérique. L’étrange synchronisation de leurs pas n’est pas le fruit de leur entraînement, mais de la volonté qui les lie. Victimes de la Rubrication d’Ahriman, l’enveloppe mortelle de ces automates sans vie a depuis longtemps été réduite en poussière. Même les plus puissants mystiques des Thousand Sons ignorent si les âmes de ces guerriers ont été entièrement éradiquées, ou s’ils conservent un fragment de ce qu’ils furent. Mais quand ils se déchaînent contre les ennemis de la Légion, la soif de bataille les habite à nouveau et les Rubricae combattent avec une efficacité redoutable.
Lorsque fut attaqué son monde, Prospero, la légion des Thousand Sons dut fuir sa capitale bien-aimée, Tizca. L’Empereur avait envoyé les Space Wolves, les Gardes Custodienne et les Sœurs du Silence, afin de demander des comptes au Primarque Magnus et à ses Psykers. Malgré leurs talents ésotériques, les Thousand Sons ne purent résister à la puissance combinée de ces envahisseurs et s’échappèrent dans l’Œil de la Terreur à travers un portail Warp ouvert par leurs Sorciers. Toutefois, leur évasion rapide et l’usage de pouvoir interdis avaient un prix.
En ajoutant les décennies passée à puiser les énergies de l’Empyrée, le Chaos commença à répandre les mutations au sein de toute la légion. Ahzek Ahriman, le Chef Archiviste des Thousand Sons, tenta alors de stopper cette dégénérescence en lançant un puissant sort appelé l’Effacement d’Ahriman. Grâce à des pactes démoniaques et à l’énergie combinée des Archivistes de son conclave, Ahriman se risqua à enchanter tous les Thousand Sons, afin de les soustraire à jamais aux mutations engendrées par le Chaos. Tzeentch, l’Architecte du Changement, exauça son souhait, mais d’une façon des plus retord.
Dans un sens, l’Effacement d’Ahriman fonctionna au-delà de toute espérance, mais à un coût que personne n’aurait pu prévoir. Les plus puissants Sorciers des Thousand Sons y survécurent en augmentant prodigieusement leur puissance et leur savoir. Cependant, les frères dont les capacités psychiques étaient faibles ou inexistantes, soit l’essentiel de la Légion, furent irrémédiablement altérés - leur armure fut scellée, comme si chaque jointure et fermoir avaient été soudés, et leurs corps réduits en poussière abritant un semblant de conscience. Aucune mutation ne pourrait plus jamais les affecter, car leurs esprits désincarnés furent piégés dans leur Armure Énergétique pour l’éternité.
L’antique armure prosperine qui abrite leur essence ne ressemble que de loin à ce qu’elle était, car elle a été remodelée au fil des siècles par le Warp. Là où jadis elle était l’incarnation de la puissance impériale, leur armure est désormais la manifestation de la volonté de Tzeentch. Les servomoteurs et les réseaux de fibres électriques qui permettent aux plaques de céramite de se mouvoir sont imprégnés de sorcellerie, conférant aux Marines Rubricae un semblant de vie. Cette même énergie émane de leur armure pour créer un voile protecteur contre les tirs adverses. Même les attaques qui parviennent à entamer leurs protections n’ont que peu d’effet, car les Marines Rubricae n’ont pas de chair susceptible d’être déchirée par une lame ou une balle, et le seul moyen de les abattre est de détruire entièrement leur armure.
Quand un Marine Rubricae tombe au combat, les restes desséchés de sa forme corporelle s’écoulent des fissures de son armure sont dispersés par le vent. Ainsi, la poussière des Marines Rubricae parsème les champs de bataille oubliés de nombreux mondes. Toutefois, même après sa dispersion, la délivrance de l’oubli n’est pas accordée au guerrier, car si les débris de son armure venaient à être récupérés et réparés, l’essence du Marine Rubricae pourrait y être à nouveau enfermée, afin qu’il serve à nouveau les Thousand Sons. Les sorts nécessaires à une telle opération sont aussi dangereux que puissants. Une syllabe mal prononcée peut rendre fou ou tuer celui qui accomplit le rituel, mais s’il réussit, l’essence du Marine Rubricae regagne sa prison. Nombre d’Aspirants Sorciers de la Légion connaissent ce rituel, et les plus habiles d’entre eux parviennent à rassembler la poussière d’un Marine Rubricae même si elle a été dispersée partout sur la planète, ou si elle a été ensevelie très loin sous la surface.
Les Marines Rubricae sont sous le joug éternel de ceux qui les ont piégés. Un Aspirant Sorcier qui a pris le contrôle d’une escouade de Marine Rubricae peut les diriger au combat comme un marionnettiste dirige ses pantins. Souvent, l’Aspirant Sorcier utilise ses guerriers asservis pour retenir l’ennemi tandis qu’il tisse ses sortilèges. Si l’Aspirant Sorcier vient à tomber, les Marines Rubricae continuent à suivre les ordres qui leur ont été donnés, tuant sans relâche tant qu’ils n’ont pas tous été anéantis.
Comme leurs armures, les armes des Marines Rubricae sont des parodies macabres de l’équipement impérial. Les canons de leurs armes sont ornés de runes qui changent au gré des courants d’énergie de l’Empyrée, et leurs bouches sont sculptées en forme de gueules d’animaux surnaturels. L’armement le plus commun des Marines Rubricae est le Bolter Inferno. Les Bolts qu’ils tirent sont chargés d’une sorcellerie impie qui se libère à l’impact, déchiquetant l’armure, la chair et l’âme de ceux qu’ils atteignent. Le Canon Soulreaper est une arme plus lourde et encore plus dévastatrice, et en dépit de sa masse imposante, un Marine Rubricae peut déverser avec un flot ininterrompu de tirs sans ralentir son allure. Certains Marines Rubricae emploient des lance-flammes Warp au combat. Quoique similaires en apparence aux lance-flammes des Légions du Chaos, les jets de flammes de cette arme brûlent le tissu même de la réalité. Au lieu de simplement incinérer tout ce qu’ils touchent, les flammes irisées ont un effet mutagène. La matière est ainsi fondue par la chaleur intense avant d’être remodelée en de hideuses configurations.
Asmosor pressa la détente de son pistolet ornementé. Un boit gravé de runes jaillit de sa gueule dans une gerbe de fumée sulfureuse et fusa en rugissant en direction de lu cible. Au dernier moment, le Sorcier Aeldari chercha à éviter le tir, obéissant sans doute à l’avertissement de quelque sens surnaturel. Face à un adversaire inférieur, ces défenses contre nature auraient sûrement suffi, mais Asmosor était un dévot du Culte de l’Intrigue. Des jours avant la bataille, il avait appris le nom de son rival Psyker. Il avait passé de longues heures à graver ce nom sur la chemise de métal de ce Bolt tout en sacrifiant des serfs les uns après les autres afin d’y lier des malédictions et parachever le rituel. À présent, le Bolt était soumis à sa volonté, comme toutes les choses contraintes aux lois altérables de la réalité. Brillant intérieurement, le Bolt décrivit un arc en pleine course pour fondre irrémédiablement sur l’Aeldari. Les mouvements fluides de sa victime se raidirent d’effroi pour devenir une gesticulation effrénée, peut-être l’esquisse d’un sceau de protection balistique. C’était trop peu, trop tard. Le Bolt maudit traversa les doigts entrelacés de sa victime dans une gerbe de sang et s’enfonça dans le heaume du Xenos avant de détoner en un geyser écœurant. L’Aeldari s’écroula dans un claquement d’étoffe navrant. Asmosor s’était remis en marche avant même qu’il heurte le sol. Les camarades de sa victime hurlaient leur désarroi en se ruant pour l’affronter la lame au clair. Leurs Pistolets Shurikens crachaient la mort, mais il balaya les projectiles d’une incantation dédaigneuse. Un instant plus tard, ses Rubricae faisaient feu, l’aboiement rapide de leurs Bolters répondant au sifflement des armes Xenos. Plusieurs Aeldari furent soulevés du sol, le corps réduit en pulpe. Mus par un impératif, les Rubricae forcèrent le passage dans la mêlée et repoussèrent les assaillants. Laissant ses laquais affronter les Aeldaris ivres de vengeance, Asmosor fondit sur le Psyker défunt tel un oiseau charognard. Il arracha la ceinture du cadavre, trouva la musette qu’il avait toujours su être là et en tira le petit grimoire usé qu’il cherchait depuis si longtemps. Un sentiment de triomphe le parcourut quand il sentit l’énergie empyréenne brûler à l’intérieur du livre et entendit les échos de gémissements portés par les vents du Warp. Alors même que la bataille continuait à faire rage, Asmosor força le fermoir du grimoire et tordit ses doigts en un geste mystique qui vida l’ouvrage de sa puissance en une vague scintillante. À chacun de ses battements de cœurs, le savoir explosait en supernova dans son esprit. Et avec lui, sa puissance croissait… |
Sources
- Codex Thousand Sons, V9
- Codex Heretic Astartes Chaos Space Marines, V8
- Codex Heretic Astartes Thousand Sons, V8
- Codex Space Marines du Chaos, V6