Guerre des Bêtes

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Durant la phase préliminaire de la Guerre de Vigilus, le destin de la planète était sur le point de basculer. Du fait de sa proximité avec l’Œil de la Terreur, elle était depuis longtemps sur le pied de guerre, mais avec l’avènement de la Cicatrix Maledictum, Vigilus était inestimable pour l’Imperium comme pour les Xenos et le Chaos.

La planète Vigilus avait de tout temps été reconnue comme un pivot du Segmentum Obscurus. Lorsque la Grande Faille s’ouvrit, elle devint plus que jamais indispensable. Vigilus était une planète si importante pour l’Imperium que lorsqu’une Waaagh! d’Orks jaillit de la Grande Faille, les défenseurs du système réagirent instantanément. Les forces de l’Astra Militarum et de l’Adepta Sororitas stationnées sur place continrent l’invasion Ork et les empêchèrent de dévaster les étendues ruchières tandis que plusieurs Chapitres Space Marines étaient envoyés en renfort depuis le Secteur Stygius et au-delà. Les vagues de renforts suivantes étaient commandées par nul autre que Marneus Augustus Calgar, Maître de Chapitre des Ultramarines, accompagné de certains des esprits les plus affûtés de l’Adeptus Astartes.

Ces contre-attaques permirent d’éviter un désastre. L’apocalypse psychique de la Grande Faille avait court-circuité les défenses de la planète, la rendant vulnérable aux Orks, qui attaquèrent depuis les désolations pour s’en prendre aux étendues urbaines. Dans le même temps, un important soulèvement de la Cultistes Génovores fut déclenché, révélant une infection qui rongeait les souterrains de Vigilus depuis des siècles.

Alors que les races de la galaxie tentaient de survivre aux horreurs de l’Imperium Nihilus, des millions de regards se tournaient vers Vigilus. Si la planète venait à tomber, ce serait la fin de tous ceux qui étaient piégés dans le Sombre Imperium. Entre la destruction de la Porte Cadienne à l’ouest et la Zone de Guerre Stygius à l’est, Vigilus était vulnérable à l’invasion du Chaos.

Point d'Ébullition

« Ce monde lointain a plus d’importance que des milliers d’autres. S’il tombe, le Piège de Nachmund s’effondrera et l’Imperium Nihilus sera perdu pour nous, suivi peu après de l’empire de Terra. »
- Tigurius, Maître Archiviste des Ultramarines.

Roboute Guilliman en personne avait décrété que Vigilus avait une valeur inestimable. La planète était un bastion défensif et l’avant-poste de nouvelles conquêtes, et ses régiments de l’Astra Militarum comme ses macroclades de l’Adeptus Mechanicus formaient une deuxième ligne de défense contre les incursions du Chaos.

Au début de l’invasion Xenos, les vastes continents de Vigilus étaient séparés par d’immenses réservoirs fortifiés. Les désolations poussiéreuses qui entouraient chaque étendue urbaine étaient, à l’instar des océans, difficiles à franchir. Elles étaient non seulement arides et incultes, mais aussi hydrophages, car en raison de la salinité élevée des dunes de poussière, elles pouvaient dessécher les chairs exposées en quelques heures. En théorie, le port de vêtements protecteurs pouvait empêcher la déshydratation, mais à cause des tempêtes et les tornades de sable issues de l’immense tempête orientale connue sous le nom de Tourbillon Vhulien, les particules dessiccatives s’infiltraient dans la moindre faille de la combinaison d’un voyageur. Ainsi, seuls des prédateurs à la lourde carapace hantaient les désolations.

Les rares régions cultivables de la planète étaient très recherchées, mais une industrialisation incontrôlée les avait peu à peu changées en métropoles aussi vastes que des continents appelées étendues ruchières.

Le monde était dirigé par sa Gouverneure Planétaire Lucienne Agamemnus IX. Sa dynastie avait des millénaires durant supervisé les affaires de la planète depuis les tours du Refuge du Saint, la capitale. Mais la planète était aussi un bastion de l’Adeptus Mechanicus.

La proximité de Vigilus avec la Zone de Guerre Stygius en avait fait une étape pour les forces Impériales en transit, y compris les Space Wolves et des légions de Skitarii. Sa position suffisait à en faire un lieu important, mais ses exportations n’étaient pas moins vitales pour la machine de guerre impériale.

Vigilus faisait naguère partie d’un groupe d’une centaine de mondes impériaux du Segmentum Obscurus dont la main-d’œuvre et la production étaient jugées importante pour l’effort de guerre de l’Imperium. L’exportation principale de la planète était son exceptionnelle technologie défensive. L’Adeptus Mechanicus de Vigilus possédait le Schéma de Construction Standard d’un modèle de champ de force psychique, et avait reçu de Mars l’autorisation d’en produire. En plus d’être fournis à d’innombrables mondes, ces champs de force de classe Bastion avaient été installés autour de chaque continent de Vigilus en vertu d’un traité signé entre les Technoprêtres et la dynastie Agamemnus. Jusqu’à l’ouverture de la Grande Faille et les invasions qui suivirent, ces défenses avaient protégé l’industrie et la population de la planète contre toute menace.

En échange, l’Adeptus Mechanicus bénéficiait d’une certaine indépendance sur le continent-forge de Megaborealis, un des "faux continents" urbains qui recouvraient la croûte terrestre de Vigilus, mais c’était une erreur. Megaborealis était ainsi consacrée à l’extraction d’un étrange minerai noir, que les Technoprêtres obtenaient au prix d’opérations de minage destructrices, alimentées en énergie par la région volcanique du Storvhal, au sud de Megaborealis.

Les forages en profondeur des Ruches de forage de l’Adeptus Mechanicus causèrent des séismes si violents sur toute la planète que plusieurs Ruches s’effondrèrent, de nombreuses statues de dirigeants furent détruites et les nappes phréatiques furent perturbées, causant une raréfaction de l’eau potable. Pourtant, le Culte de la Machine de Stygies VIII creusa toujours plus profondément dans le but de comprendre à n’importe quel prix les mystères de l’univers.

Pendant ce temps, l’influence subtile mais indéniable du Ministorum vit la dynastie Agamemnus graduellement infiltrée par les agents de l’Ecclésiarchie. Personne ne pouvait leur disputer leur montée en puissance, car les défier revenait à mettre en doute la parole de l’Empereur. Des Prêtres du Ministorum s’installèrent donc au sein des régiments de la Garde Vigilante et œuvrèrent sans relâche pour endoctriner leurs ouailles de l’Astra Militarum, jusqu’à ce qu’ils deviennent à leur tour des soldats de la foi. En l’espace de quelques décennies, les quartiers du centre de la Ruche Hyperia, le continent-capitale de Vigilus, résonnèrent du pas de nombreuses guerrières de l’Adepta Sororitas accompagnées de leurs alliés dévots de la Garde Vigilante, jusqu’à ce que le pouvoir de la Gouverneure Planétaire devînt essentiellement symbolique. Vigilus tomba sous la coupe de plusieurs factions, chacune poursuivant ses objectifs au détriment des autres.

Malgré des conflits fréquents pour le contrôle des ressources de la planète, la guerre ouverte fut toujours évitée grâce aux efforts du Conseil Aquilarien. Toutefois, les médiations ne mirent pas un terme aux luttes pour le monopole, à tel point que la guerre civile était une menace omniprésente.

Puis, sous l’éclat malveillant de la Grande Faille qui fracturait en deux la galaxie, Vigilus et les autres planètes en orbite autour de l’étoile Astravigila entrèrent dans une nouvelle phase périlleuse de leur tumultueuse existence.

La Grande Faille Bâille

La Guerre des Bêtes.

Avant le début du conflit dit de la Guerre des Bêtes, Vigilus fut témoin d’un cataclysme si grand qu’il fendit la galaxie en deux. La Cicatrix Maledictum s’ouvrit de l’Œil de la Terreur au nord-ouest galactique à l’Anomalie Hadex au sud-est. À l’exception d’une poignée de corridors, la faille était infranchissable.

Lorsque les cieux de Vigilus se fendirent, beaucoup craignirent que la planète fût à jamais perdue. Toutefois, alors que les nébuleuses se dissipaient, il sembla que Vigilus avait contenu la Cicatrix Maledictum. L’étrange égide de la planète la relia au Monde Chevalier de Dharrovar et à la distante planète de Sangua Terra pour former le corridor du Piège de Nachmund.

Nul ne sut si ce fut la foi, la Volonté de l’Empereur, un enchevêtrement quantique chanceux ou tout autre phénomène qui maintint ouvert ce couloir dans la faille. Quoiqu’il en fût, la route entre les étendues d’un Imperium fonctionnel et les domaines désespérés de l’Imperium Nihilus demeura stable. Vigilus devint plus vitale que jamais, et pas seulement pour l’Imperium. Des généraux renégats et des démiurges Xenos la convoitaient, et chacun tramait ses plans de conquête. Des raids Drukharis frappèrent du portail sur la Toile polaire du Fléau de Kaelac tandis que des émissaires du Vaisseau-Monde Saim-Hann annoncèrent l’imminence d’un grand malheur.

Une aube nouvelle et sombre se leva sur les déserts et les Ruches surpeuplées de Vigilus. Le ciel était éventré par une faille Warp qui suintait d’une lumière violette dans le firmament, et les troubles civils atteignirent de nouveaux sommets, forçant le Gouvernement Planétaire à mettre en place des lois draconiennes. Il fut interdit de regarder le ciel nocturne les rares fois où il apparaissait entre les bancs de nuage qui étouffaient la stratosphère, et un couvre-feu fut imposé pour confiner les citoyens dès la tombée de la nuit - sous peine d’une heure de fouet. Cette répression poussa nombre de civils dans les bras de nouveaux cultes clandestins, et l’instauration de cet état policier sema ironiquement les graines de l’anarchie.

Avec la faille Warp de la Cicatrix Maledictum qui défigurait le ciel de Vigilus, beaucoup s’attendaient à ce qu’un malheur consumât la planète de l’extérieur, mais le mal frappa d’abord de l’intérieur. D’un pôle à l’autre, les citoyens de Vigilus furent assaillis de rêves obscurs et de cauchemars récurrents. Le manque de sommeil et la mauvaise humeur inhérente attisaient des centaines de nouveaux conflits chaque jour, qu’il s’agit d’escarmouches, de passages à tabac, de grèves ou d’émeutes organisées, en passant par des vagues d’assassinats qui déferlèrent dans les hautes spires.

La Speedwaagh!

« Faites rugir vos moteurs ! C’est sk’on attendait, les gars. Les Meks y disent k’ce fichu champ de force est foutu. Alors foncez dans c’te poussière, les Boyz, plus vit’ que ça ! Y a des zumains de l’aut’ côté. Alors vous attendez quoi ? L’dernier à rougir sa lame n’est que d’la bave de grot ! »
- Rukfang, chef de guerre Ork.

L’invasion Ork de Vigilus fut subite, et son échelle prit au dépourvu les défenseurs impériaux. Elle fut d’abord contenue, mais elle donna naissance à une menace qui prospéra, invisible, des années durant.

Vers la fin du 41e Millénaire, Vigilus était en proie aux pires tensions. L’Adeptus Mechanicus déclenchait des séismes toujours plus fréquemment, et la lutte de pouvoir entre la dynastie du Gouverneur Planétaire et le Ministorum dégénérait en actes de violence dissimulée. C’est à ce moment que la Grande Faille, un nouveau phénomène céleste semblable à une plaie qui s’ouvrait lentement, vomit une flotte brinquebalante d’Orks dans le Système Vigilus.

La prescience des prophètes et devins assermentés de la planète troublée par la faille, l’invasion Ork ne fut précédée que de peu d’avertissements - la flotte enfonça le cordon naval de Vigilus avec une force soudaine et irrépressible, pour atterrir en catastrophe dans les grands déserts séparant les ruches. Les astronefs qui survécurent grâce à leurs champs de force devinrent des forteresses prêtes à l’emploi, le cœur des Cités-Casses à partir desquelles les Orks attaqueraient les Ruches. Leur manque d’organisation et d’intégrité structurelle fut alors largement compensé par le poids du nombre et la puissance de feu.

Pendant des jours, les désolations cendreuses résonnèrent des coups de marteaux, des percussions de riveteuses, des ordres gutturaux des Mékaniaks et de la toux grasse des moteurs à explosion. Véhicule par véhicule, puis tels des essaims, des centaines de forces mécanisées émergèrent de la poussière à un rythme effréné. La Speedwaaagh! avait commencé, avec à sa tête le Speedlord Suprême, Krooldakka.

Au début, les Orks furent repoussés par les champs de force de classe Bastion qui ceignaient les Ruches. Les envahisseurs durent se contenter de piller les convois blindés qui bravaient les désolations désertiques lors d’escortes de dignitaires ou de transports de marchandises d’un continent à l’autre. Certains Orks se lancèrent par défi dans des courses à travers le globe, se risquant même à frôler le Tourbillon Vhulien, une énorme tempête de poussière.

Lorsque la Grande Faille s’élargit et que la Noctis Aeterna s’abattit sur la galaxie, les émanations délétères du Warp déferlèrent sur Vigilus. Des remous de disruption psychique entraînèrent une vague de cauchemars et, bien pire, enrayèrent la technologie psychique des champs de force qui protégeaient les cités de Vigilus des Peaux-Vertes.

Si les Orks avaient appartenu à une race rationnelle, il leur aurait fallu des jours pour s’apercevoir de la disparition des champs de force. Cependant, les éclaireurs Fondus d’la Vitesse passaient leur temps à braver l’énergie périlleuse par défi - ou du moins à l’effleurer - et il fallut moins d’une heure pour que la rumeur de l’absence de défense se répande. Les Orks ne perdirent pas une minute de plus, et ils surgirent de chaque cité en nombre ahurissant. L’Adeptus Mechanicus, l’Astra Militarum et l’Adepta Sororitas qui défendaient les frontières des Ruches furent débordés sur tous les fronts, et en quelques jours, ils ne luttaient plus que pour freiner l’élan des Orks. Même le bio-dôme du Mortwald, protégé par un réseau de tranchées et de bunkers conventionnels en appui des champs de forces, souffrit de l’invasion - alors que l’attaque Ork s’intensifiait, plusieurs secteurs des forêts luxuriantes et des complexes de réjuvenation du continent furent saccagés.

L'Essor des Princes des Pauvres

L’ensemencement de la Secte Génovore de Vigilus avait commencé bien avant, en silence et dans les ténèbres. Après les premiers succès des Orks, le culte entra en éruption, et ses membres se jetèrent non seulement sur les citoyens qu’ils voulaient supplanter, mais aussi sur les envahisseurs qui risquaient de les priver de leur dû.

Dans l’année 210.33 previo, une poignée de Génovores Pure-Souche fut exportée de la planète de Chancer’s Vale par la Secte Génovore des Princes des Pauvres. Un seul parvint sur Vigilus, mais il n’en fallut pas plus. Dissimulé dans les cavernes sismiques sous Megaborealis, il commença à propager son credo insidieux à travers le monde. Lors des années suivantes, il grandit et se renforça, devenant le père de couvées successives, et finalement le Patriarche appelé Grand Sire Verm.

Des siècles plus tard, lorsque les Peaux-Vertes fondirent sur Vigilus, ils déclenchèrent - bien malgré eux - un soulèvement prématuré de cultistes Génovores qui se cachaient de longue date parmi la population. Aussi épris de la planète que les autorités impériales, et bien moins divisés, ils refusèrent de voir leur infiltration séculaire compromise par le désordre provoqué par l’assaut Ork.

Ils organisèrent des émeutes dans toutes les Ruches de Vigilus et, grâce à la coordination psychique de Grand Sire Verm et ses stratèges Nexos, ils se soulevèrent avec une synchronicité surnaturelle pour perpétrer embuscades et complots à travers la planète. Cette organisation ne fut jamais aussi visible que dans la Ruche Dirkden.

Dirkden était mal pourvue et sous-développée. Là, les Princes des Pauvres avaient gagné un tel poids que dans certains sous-districts, leurs fidèles surpassaient en nombre les incroyants. De plus, le culte avait infesté les rangs des régiments de défense de Dirkden, la Garde Vigilante, tel un nématode dans les entrailles d’un mineur agonisant.

En exploitant des secrets arrachés à des Techno-Magi corrompus, les chefs du culte s’emparèrent de data-psaumes et de scripts mnémoniques de niveau alpha afin de désactiver temporairement les champs de force Bastion de Dirkden.

Les boucliers ceignaient les Ruches de Vigilus depuis des siècles, et une telle panne aura-t-elle eu lieu en des temps plus sereins qu’elle aurait immédiatement entraîné la suspicion et une enquête. Cependant, l’influence délétère de la Grande Faille ravageait déjà les boucliers de l’Adeptus Mechanicus, et les officiers corrompus de la Garde Vigilante n’eurent guère de difficultés à convaincre leurs camarades que cet arrêt était dû à une défaillance technique.

La panique s’ensuivit, comme prévu, et les Orks de la Speedwaaagh! répondirent promptement à la faiblesse de Dirkden. L’horizon se couvrit alors de poussière sous la ruée des envahisseurs en approche.

Ce furent ces mêmes agents cultistes qui firent en sorte de déployer des éléments des 83e, 94e et 313e de la Garde Vigilante dans la poussière au-delà de la ligne de boucliers. Chaque peloton avait été trié sur le volet pour défendre la Ruche, assuré par ses officiers qu’il se replierait à temps derrière les murs dès que les Techno-Magi auraient dompté les Esprits de la Machine récalcitrants.

Près de quatre mille soldats marchèrent dans le désert, de la Pointe du Glaive aux Sous-sols de Rescalid. Ils firent face à une horde de plus de quinze mille Orks sereinement, conscients qu’ils n’avaient qu’à tenir jusqu’à ce que les boucliers soient réactivés. Ce fut à ce moment-là que les agents sous couverture du culte de Dirkden se soulevèrent. Surpassant à dix contre un les loyalistes, ils prirent le contrôle des ressources militaires de la Ruche. Puis, comme leurs anciens camarades désemparés prenaient conscience de l’ampleur de la trahison, les Princes de Pauvres élevèrent à nouveau les champs de force, isolant la Garde Vigilante de Dirkden du mauvais côté de la barrière. Les Orks fondirent sur leurs victimes horrifiées qui n’avaient nulle par où se replier. Le massacre fut bref et effroyable.

Les résidents survivants de la Ruche n’étaient pas tous corrompus. Pressentant un danger sans l’appréhender entièrement, des milliers d’ouvriers, de mineurs et de grouillots réunirent leur famille et leurs maigres possessions avant de fuir vers la Muraille Hyperia-Dirkden. Les Princes des Pauvres exploitèrent ce mouvement à leur avantage. Revêtant des guenilles ou des bleus de travail, des centaines de cultistes se mêlèrent aux réfugiés, et ainsi, leur malédiction fut transmise aux régions méridionales d’Hyperia.

La Ruche Oteck fut elle aussi durement frappée par les Princes de Pauvres. Si Dirkden avait été choisie pour sa faiblesse relative, Oteck avait été désignée pour sa valeur stratégique. Ses vastes réservoirs, que les autochtones appelaient les Abîmes, constituaient l’une des ressources primaires en eau de Vigilus. Pour un monde aussi aride, chaque réservoir est aussi précieux qu’un lac d’adamantium liquide.

La bataille pour le contrôle d’Oteck fut bien plus amère que celle pour Dirkden. Pourtant, grâce à un niveau de préparation et un fanatisme effrayant, les Princes de Pauvres furent capables de prendre l’Abîme Greigan et de corrompre de leur insidieuse souillure génétique l’eau potable de milliards d’âmes.

Desseins Secrets, Âmes Égoïstes

Le Conseil Aquilarien avait contemplé avec une condescendante satisfaction les clichés des Orks repoussés par ses champs de force psychiques. À présent, il recevait des rapports concernant l’apparition d’une nouvelle force. À son désarroi, les messages faisaient état d’une menace intérieure, et non plus extérieure.

Les missives éparses qui détaillaient les émeutes souterraines furent d’abord attribuées aux mécontents, aux criminels et aux opportunistes. De l’avis général, les auteurs seraient rapidement mis hors d’état de nuire par l’Adeptus Arbites local ou, à défaut, par les compagnies de l’Astra Militarum détachées pour étouffer ce genre de rébellion avant qu’elle ne prît de l’ampleur. Ces forces de l’ordre et de l’oppression vertueuse furent envoyées régler la question des soulèvements démagogues. Alors, les leaders d’Hyperia s’en détournèrent et se mirent en quête d’un moyen de tirer profit du conflit pour le compte de leurs entreprises.

Les comptes rendus qui suivirent ces violentes répressions révélèrent des signes de quelque chose qui dépassait le simple trouble à l’ordre public. On avait découvert d’étranges sceaux sur nombre de murs et de portes, dépeignant une créature annelée et épineuse que certains appelaient "forme-guivre". La rumeur de choses sinistres à quatre bras rôdant dans les ténèbres se répandit, et le mot "Xenos", murmuré avec crainte, était sur les lèvres de plus en plus de plébéiens.

Il n’en fallut pas plus pour que les dirigeants prissent leurs dispositions - d’instinct, chacun veilla à sa sécurité avant tout. Le Ministorum s’assura que les forces armées sur lesquelles il exerçait le plus d’influence - les ordres résidents de l’Adepta Sororitas et la pieuse Garde Vigilante - demeuraient à proximité du Refuge du Saint, quand bien même l’observation de Xenos la plus proche avait été faite à des centaines de kilomètres de là. L’Adeptus Mechanicus retira la plupart de ses récolteurs de glace et aqua-prospecteurs du Fléau de Kaelac, bien qu’une équipe réduite restât pour poursuivre la collecte.

Comme les industries de Vigilus tournaient au ralenti, les convois de marchandise qui traversaient les déserts se raréfièrent considérablement. Pour ne rien arranger, les Fondus d’la Vitesse qui utilisaient ces étendues désolées comme terrain de chasse s’avérèrent impitoyables. Le gouvernement de Vigilus tenta de contre-attaquer, mais en priorisant sa sécurité et en bafouant ses anciennes alliances au profit de sa propre survie.

Désastres Intérieur

La Bataille pour le Delta Suintant

La frange mi-occidentale du continent Megaborealis fut assiégée quelques heures après l’effondrement des champs de force. Son point le plus à l’ouest, nommé Delata Suintant en raison des fleuves de déchets industriels qui dévoraient ces étendues, était devenu un champ de mort. Peu de zones y étaient urbanisées, car le sol lui-même était toxique. Toutefois, un terrain acide n’avait que peu d’influence sur les Skitarii aux jambes de métal et les Orks au cuir épais qui s’affrontaient là, et les bourbiers et les glissements de terrain intempestifs menaçaient de paralyser ou de faire disparaitre le moindre véhicule. Le nombre de morts dépassa le million tandis que deux forces envoyaient toujours plus d’infanterie au combat.

Avec le pragmatisme de celui qui a depuis longtemps oublié l’existence même du mot honneur, le Fabricator Voschi de Megaborealis ordonna l’embrasement du Delta Suintant. Au moment où les Orks mobilisaient une force irrépressible contre les défenseurs, six cents Brècheurs Kataphrons armés de Lance-Flammes mirent le feu au Delta. Le Fabricator avait ordonné que du prométhéum raffiné fût acheminé sur la zone, et le territoire entier fût consumé dans un feu liquide comme si une allumette avait été jetée dans une flaque d’hydrocarbure, Par dizaines de milliers, les Orks se changèrent en torches vivantes. Les Skitarii brulèrent avec eux - à l’exception des Corrôdeurs Sicariens équipés d’armures ablative anti-incendie en vue des opérations de nettoyage qui allaient suivre. Ces tueurs aux jambes graciles furent chargés de traquer le moindre Ork ayant survécu ainsi que d’empêcher leurs chefs de fuir la cité. Ce fut bel et bien une victoire, mais remportée à un prix démentiellement élevé.

Les premiers Space Marines à atterrir sur Vigilus furent les Iron Hands et leur Chapitre successeur des Brazen Claws. Ils avaient l'intention de repousser les assauts Orks des Ruches, mais ils se trouvèrent rapidement à lutter pour leur survie contre un adversaire inattendu.

Les Iron Hands et leurs alliés du Groupe de Combat Gantelet translatèrent dans le Système Vigilus sans heurt. Ils avaient calculé avec soin leur approche à travers les systèmes stellaires assiégés de l’Imperium Nihilus ; leur arrivée sains et saufs sur zone malgré la disruption massive causée par la Grande Faille aux systèmes voisins était une nouvelle preuve de leurs prouesses mathématiques et de leur attention aux détails.

Les énormes cathédrales d’acier formant la flotte des Iron Hands jaillirent des nébuleuses Warp comme des javelots surchauffés à travers des toiles d’araignées, crevant l’espace réel dans un nuage tourbillonnant de poussières stellaires. Dans la minute qui suivit leur translation hors de l’Empyrée, ils avaient calculé une solution de tir pour chaque vaisseau Ork encore en orbite entre eux et la planète. Ils étaient rares et épars, car l’immense majorité des Xenos s’étaient rués à la surface, et avait laissé une piètre arrière-garde. Les Orks estimaient vraisemblablement que leur conquête serait rapide, mais les champs de force de classe Bastion avaient contrarié leurs plans.

À présent, ils étaient trop engagés et leur proie avait appelé des renforts. C’était une erreur élémentaire que le Maître de Chapitre des Iron Hands, Kardan Stronos, était résolu à faire payer très cher aux Orks.

Rapidement, les Barges de Bataille et les croiseurs des Space Marines furent en orbite au-dessus de chaque Ruche majeure, et les guerriers à bord rejoignirent les baies de lancement de Modules d’Atterrissage pour être précipités sur le champ de bataille. D’autres atteignirent la surface à bord de Thunderhawks ou de navettes massives. Ils se dirigèrent vers les combats les plus féroces, en général à la périphérie des zones urbaines, où les Orks attaquaient en force, Pourtant, ils ne rencontrèrent là aucune présence Peau-Verte. Pire encore, sur Megaborealis, c’est une toute autre engeance Xenos qu’ils eurent à affronter.

Depuis le soulèvement des Princes des Pauvres, les défenseurs de la planète étaient pris entre deux feux. Le Conseil Aquilarien avait dépêché les ressources dont il pouvait priver Hyperia dans l’espoir de rétablir sans délai l’ordre en Megaborealis - là, une spire avait été abattue par un tir à longue portée et s’était effondrée à travers le champ de force, créant un pont vers l’intérieur de la Ruche pour les Orks Pendant ce temps, les patrouilles de l’Adeptus Arbites et de l’Adepta Sororitas qui étaient aventurées en territoire conquis par la Secte Génovore tombèrent dans des embuscades. Les transports étaient paralysés dans des dédales de pièges à chars et de barbelés obstrués des cadavres de leurs prédécesseurs. En trois occasions, les colonnes de blindés de Astra Militarum, forçant leur chemin à travers les rues encombrées à l’aide de leurs lames de bulldozer et de pelleteuses, tentèrent de prendre des routes alternatives. Elles tombèrent dans des gouffres et des crevasses lorsque le sol se déroba sous leur poids. Ceux qui survécurent à la chute furent alors traqués par les ignobles mutants furtifs qui hantaient les niveaux inférieurs.

Des convois de réfugiés se dirigèrent vers des zones épargnées par les Orks, espérant être à l’abri La majeure partie de l’appui aérien de Vigilus se concentrait sur les mouvements des Peaux-Vertes, et les confinait si nécessaire par des passes de tir punitives. Les formations Fondus d’la Vitesse étaient facilement identifiables par la longue traîne de poussière quelles laissaient dans les désolations, et beaucoup filaient droit sur les sites d’atterrissage des Space Marines, où les combats étaient les plus féroces En contournant ces traînes funestes, les défenseurs purent évacuer le personnel important venu des zones où la loi et l’ordre régnaient encore. Toutefois, la présence Génovore était bien plus difficile à identifier, et tenter d’appuyer ou d’évacuer les régions infestées par les insurgés Xenos revenait à plonger tête la première dans un nid de vipères. En quelques jours, la double menace des Orks et de la Secte Génovore avait écartelé la structure de commandement de Vigilus.

La Défense de Megaborealis

Le continent de Megaborealis ne ressemblait à aucun autre sur Vigilus. Percé d’innombrables gouffres, de fosses et de galeries, il abritait des cités dont les ruines offraient des millions de cachettes.

Bien que la totalité du continent de Megaborealis eût à connaître les affres de la guerre, lors des phases initiales du conflit, les combats se déroulèrent autour de la Ruche de forage Scelerus. Sise au sud de cette étendue ravagée, la Ruche produisait la moitié de l’énergie qui alimentait les manufactorums de Megaborealis, car elle était bâtie sur un énorme conduit géothermique, une source d’énergie essentielle pour le contrôle de la région.

Quand les Orks attaquèrent Vigilus, le Technoprêtre Dominus Ipluvius XIV, seigneur de la Ruche Scelerus, fit tourner quatre-vingts jours durant ses cogitateurs internes à plein régime pour analyser la guerre qui faisait rage dans le désert Pendant ce temps, il ne cessait d’étudier l’aberration cosmique apparue dans le ciel nocturne, en s’efforçant de considérer sans passion les événements sur sa planète. Satisfait de voir que ses territoires étaient bien défendue par les champs de force, Ipluvius XIV coordonna un réseau antiaérien d’Onagres des Dunes pour abattre tout appareil Ork qui survolerait les défenses. Bien que les régions les plus reculées du faux continent fussent pilonnées et, dans certains cas, totalement détruites par l’artillerie des forteresses Orks du désert, il fut satisfait de voir que les installations vitales du continent étaient en sûreté, et consacra toute son énergie à l’étude de la faille.

Lorsque l’énergie émise par le cataclysme Warp déferla sur Vigilus, le réseau de champs de force de classe Bastion connut des perturbations que découvrirent bien vite les Kommandos Orks chargés de sonder les défenses impériales. Les forces ésotériques qui balayaient Megaborealis soulevèrent une colossale tempête de poussière et de particules toxiques que les Orks exploitèrent aussitôt. Les Fondus d’la Vitesse quittèrent les camps établis dans les étendues désolées pour foncer sur Megaborcalis, leur charge effrénée masquée par l’ouragan de poussière et de pollution qui faisait rage sur les frontières du continent.

Comptant sur leur vitesse et leur témérité, les Orks progressèrent rapidement dans l’étendue ruchière, car les défenseurs du continent ne parvinrent pas à redéployer leurs armes lourdes à temps. Des hordes de véhicules Orks brinquebalants de facture si rudimentaire qu’ils arrachèrent des cris d’horreur aux fidèles du Dieu-Machine, envahirent la périphérie de la Ruche. Dans les raffineries de Kraxxon, les champs de scories et les zones sud de Grisport, ils furent quasiment impossibles à arrêter.

Lorsqu’il prit conscience de la gravité de la situation, Ipluvius XIV se figea, pris dans une boucle mentale qui priva ses Skitarii et les troupes du Culte Mechanicus de toute orientation stratégique. Ses cogitateurs avaient peut-être été endommagés par la Grande Faille, ou peut-être avait-il été hypnotisé par les Princes des Pauvres, ou peut-être était-il simplement effrayé. Quelle qu’en fût la raison, ses forces étaient privées d’ordres et de l’appui des Chevaliers et des machines divines de la Legio Ferroxus qui dormaient dans les hangars de Scelerus, attendant son signal pour défendre la Ruche

Les défenseurs du continent firent de leur mieux pour combattre les Orks, mais ils furent submergés dans une centaine de zones. Le soulèvement des Sectes Génovores de Megaborealis, initié par l’invasion Ork, sonna le glas de la Ruche Scelerus. Les zones de destruction et les tirs antiaériens calculés à la perfection pour repousser l’ennemi extérieur furent mis à bas par l’ennemi intérieur.

La géné-secte de la Guivre Grouillante, un groupuscule issu des Princes des Pauvres dirigé par Slygaxx le Prophète, chercha à orchestrer l’assaut Le plus dévastateur qu’elle pouvait lancer. Ses membres s’étaient emparés d’un Missile Vortex au prix de lourdes pertes et avaient acheminé l’ogive dévastatrice au plus profond de étendue ruchière, utilisant des codes d’accès volés ainsi que les globes oculaires arrachés et les doigts coupés de plusieurs hauts dignitaires assassinés pour franchir les points de contrôle biomantiques de chaque hangar. Ils firent exploser le Missile Vortex sous le Titan Warlord en sommeil Dominus Rex. La détonation fut si importante qu’elle déclencha une réaction en chaîne qui détruisit non seulement le Rex mais aussi tous les Titans qui reposaient là. En quelques instants, les plus puissantes ressources militaires impériales avaient été totalement anéanties.

Ce n’est que lorsque l’Archmagos Nesium Caldrike s’empara d’un Ipluvius XIV défectueux et le fit enfermer en cryostase avant de prendre sa place que l’Adeptus Mechanicus parvint à enfin coordonner ses actions. Caldrike s’avéra être un chef de guerre compétent. Unissant ses efforts à ceux de la Compagnie Clanique Kaargul des Iron Hands, récemment dépêchée par Kardan Stronos pour aider Megaborealis, il parvint à stopper l’insurrection des cultistes Génovores avant qu’elle n’atteigne sa masse critique, transformant le conflit en une guerre d’usure où chaque quartier, chaque manufactorum était le théâtre de combats sans merci.

Le Début de la Contre-Offensive

La Bataille du Défilé du Deuil

Sur les limites sud de Megaborealis, le 121e Groupe de Combat Blindé Goliath fut anéanti de la main d’un seul Ork dément. Fragbad Squigbiter espérait avoir une vue imprenable pour admirer le passage de la course de la Speedwaaagh! dans le Défilé du Deuil. Avec sa bande, il entreprit de gravir les falaises avant les coureurs et c’est là qu’il vit un blocus de l’Astra Militarum se mettre en place à l’extrémité du canyon, tandis qu’une compagnie d’artillerie vigillite prenait position sur le précipice.

Alors que la Speedwaaagh! fonçait droit dans le piège, Squigbiter lança tant de frags à main sur la pièce d’artillerie la plus proche, un lance-missiles Deathstrike, que la falaise s’effondra, précipitant l’énorme ogive dans la vallée en contrebas. L’explosion qui en résulta détruisit le blocus et la majeure partie de la Speedwaaagh! avant que les survivants traversent les flammes, finissent d’encercler le Storvhal tout proche et coupent ainsi une route d’approvisionnement vitale pour l’Imperium.

De nombreux Commandant impériaux de Vigilus virent dans les forteresses Orks qui défiguraient l’horizon un appel aux armes. Ils dépêchèrent leurs régiments mécanisés et leur artillerie, dans les étendues désertiques pour ensevelir les Orks sous le sable avant qu’ils puissent consolider leurs positions.

Peu après l’atterrissage des Orks, des blindés de l’Astra Militarum franchirent les portes des cités, accompagnées par les fanfares et les acclamations de la foule. Les blindés partirent pour le désert, en si grand nombre que la poussière soulevée par leur passage était visible depuis l’orbite. Des Valkyries et des Vendettas les survolaient, leurs soutes remplies de vétérans et de Militarum Tempestus Scions impatients d’en découdre.

Certains des convois blindés, chargés de missions de reconnaissance ou de ravitaillement, atteignirent leur destination sans encombre. La colonne de carburant de Padrillus Pan’te permit au Storvhal de doter Fort Kaphinus de précieuses ressources militaires peu avant l’attaque de Kommandos Orks. L’escadrille de Valkyrie baptisée le Graal Ailé brava les tirs incessants de nombreux tracteurs flakka-dakka pour acheminer plusieurs escouades de démolition non loin de l’Uzine de Boît’ de la Ruche de l’avorton, si bien qu’avant la fin de la nuit, le site n’était plus qu’un tas de décombres fumants. La Colonne Aquario atteignit la Ruche Dontoria quasiment intacte, car si ses réservoirs d’eau avaient été percés par les balles des Orks, les conscrits qui avaient bouché les trous avec leurs doigts étaient si nombreux que l’acier des cylindres n’était plus visible sous la masse des corps humains.

Cependant, nombre d’autres convois disparurent corps et biens. Déjà les véhicules rapides Orks sillonnaient le désert en quête de cibles. Ils criblaient de balles les colonies d’Ambulls ou les nids de rats des sables qu’ils croisaient pour s’entraîner, mais la Waaagh! naissante n’avait pas encore connu son véritable baptême du feu. Des yeux rouges scrutaient l’horizon pour localiser des signes de vie, des aboiements autoritaires aiguillonnaient sans cesse les éclaireurs, et des oreilles pointues guettaient le grondement sourd des batailles lointaines.

Lorsqu’ils aperçurent les inélégantes silhouettes des Chimères et des Leman Russ à l’horizon, les membres des Ékuries poussèrent des cris de joie, et les Orks s’élancèrent vers les Impériaux. Les combats qui s’ensuivirent s’accompagnèrent des hurlements des Canons Laser, du tintement des balles rebondissant sur les blindages et du tonnerre des explosions.

Chaque camp subit de lourdes pertes. Les convois de la Garde Impériale détruisirent de nombreux véhicules Orks, car leurs canons leur donnaient un avantage sur les Peaux-Vertes dans les engagements à longue portée.

Mais les Impériaux ne pouvaient pas tous les tuer, et en annonçant leur présence de façon si spectaculaire, ils avaient scellé leur sort. Attirés par le fracas de la bataille, les Fondus d’la Vitesse arrivèrent toujours plus nombreux. Initialement, seuls quelques motards et Buggies étaient assez intrépides pour franchir le cordon défensif avant d’être impitoyablement détruits, mais chaque fois qu’un escadron s’affairait à éliminer une cible, une autre se rapprochait à grande vitesse, si bien que les Orks eurent tôt fait d’arriver au corps à corps, où ils pouvaient laisser libre cours à leur fureur sans limites, et une fois ce point de bascule atteint, il fut impossible de revenir en arrière.

La Maladie Frappe Dontoria

« L’ampleur de cette infection ne saurait être sous-estimée. Ce n’est pas une maladie naturelle, que le corps humain peut combattre. C’est la Variole Geller. Elle peut faire fondre la chair comme de la cire, la mêler aux implants bioniques, à l’équipement et aux machines à proximité du malade pendant son sommeil. Les hybrides qui en résultent sont aussi robustes que des Ogryns et déterminés à transmettre leur mal à autant de sujets sains qu’ils peuvent en trouver. Au nom de l’Astra Cartographica, je vous implore de placer immédiatement Dontoria en quarantaine, de crainte de perdre la planète face à un ennemi contre lequel vous ne pouvez rien. »
- Delarique du Languille.
L’Infection de la Variole Geller

En raison de la densité de population élevée, les maladies étaient monnaie courante à Dontoria. Toutefois, la Ruche avait développé une forme d’immunité aux épidémies, même lorsque des centaines de milliers d’habitants mouraient de la grippe, de la sécheresse pulmonaire ou de la fièvre du smog rouge. Cependant, des rumeurs faisant état d’un mal surnaturel provenaient des quartiers entourant le Dock de Litmus, une maladie qui mélangeait la chair et le métal en un amalgame hideux d’humain, de machine et de Démon.

Chaque jour, les rapports se faisaient plus alarmants, jusqu’à ce que le secteur tout entier soit au bord de la panique. Seule la Libre-Marchand Delarique du Languille, basée dans la plus haute flèche de Litmus où elle cartographiait le Piège de Nachmund, identifia la maladie : la Variole Geller. Elle était contractée lors des longs voyages dans le Warp, lorsque le Champ de Geller du vaisseau laissait passer l’énergie empyréenne, ce qui inoculait les infections paranormales de Nurgle aux hybrides de machine et d’homme si courants dans les rangs de l’Imperium, notamment chez l’Adeptus Mechanicus.

Du Languille avança que la maladie avait été acheminée délibérément au cœur de la Ruche par la Death Guard, qui y exposa la population, chez qui elle se répandit comme une traînée de poudre. Bientôt, la population prit les armés pour capturer et éliminer les infectés, ce qui poussa les malades à se cacher. Dans les bidonvilles des sous-étendues de Prévus et de Grodholev, des créatures appelées Twisted Lords firent leur apparition, chacun à la tête de son petit groupe de mutants et d’horreurs colossales. Les rues grouillèrent de gigantesques vermines affligées de mutations contre-nature. Des Sludge Grubs pullulaient dans les caniveaux, et des Eyestinger Swarms rôdaient en quête de chair fraîche. La bénédiction de Père Nurgle était bel et bien sur Dontoria, et il faudrait un effort-herculien pour purger la ville.

Du Languille se servit de son vaisseau personnel et de son statut privilégié pour se rendre au Refuge du Saint, où elle pria Conseil Aquilarien de placer Dontoria en quarantaine, bien qu’elle redoutât qu’il fût déjà trop tard.

La Ruche Dontoria était la plus grande des régions habitées de Vigilus, et elle était avant tout connue pour sa surpopulation, ainsi, lorsqu’un des ennemis les plus anciens et les plus maléfiques de l’Humanité décida de faire de Dontoria son terrain de jeu, les conséquences furent dévastatrices.

La cohue qui régnait dans les rues de Dontoria était impressionnante, même avant la Cicatrix Maledictum. Les barons du marché noir qui contrôlaient la Ruche savaient que construire de hauts bâtiments était du gâchis de ressources. Contrairement à leurs homologues têtus, dépourvus d’imagination ou simplement rétifs à ridée de cesser de bâtir en hauteur, ils avaient choisi de s’étendre sur une surface aussi large que possible, même si cela signifiait construire des rues étroites, jusqu’à ce que des régions entières se fondent en une gigantesque conurbation.

Ainsi, les bâtiments étaient serrés les uns contre les autres, et chaque centimètre carré de terrain était exploité, de sorte que les habitants se retrouvaient épaule contre épaule dans l’air vicié des rues. Pénétrer dans les niveaux souterrains n’était pas sans risque, car les pannes de courant étaient fréquentes, et ceux qui se retrouvaient piégés dans le noir ne reparaissaient pas toujours.

De même que les bancs de vexenkrill attirent l’attention des léviathans des profondeurs océaniques, une population si foisonnante ne pouvait qu’attiser les appétits des prédateurs. Les Drukharis du Fléau de Kaelac avaient lancé plusieurs raids sur la Ruche pour prendre des esclaves. Les Princes des Pauvres, considérant la Ruche comme un vivier de recrues, s’implantèrent dans les sous-sols de Dontoria pour y recommencer le cycle de vie insidieux de leur Patriarche. Mais c’est une tout autre affliction qui scella le sort du faux continent.

En l’an 2.230 post, le spatioport principal de Dontoria, le Dock de Litmus, reçut un message annonçant l’arrivée d’un vaisseau non identifié. C’était un modèle de véhicule spatial que même les Techno adeptes détachés de Megaborealis considéraient comme ancien, recouvert d’une crasse millénaire et d’une sorte de calfeutrage qui lui donnait un aspect biomécanique. Une pluie d’ordures s’écoula de ses écoutilles tandis qu’il effectuait son approche finale, l’équipage restant sourd aux appels qui réclamaient ses codes animus. Les autocanons Icarus du spatioport entrèrent en action, mais les tirs furent arrêtés par un bouclier inconnu. Même les lasers ne parvinrent pas à déjouer cette barrière énergétique. Enfin, le vaisseau se posa, entouré d’un cordon d’Arbitrators et de troupes locales. Bientôt, une horde de mutants bouffis, les cadavres ambulants appelés Infectés de la Variole Geller, sortit de l’astronef. Leur assaut fut contrecarré par une salve de tirs de laser disciplinée, mais il n’en allait pas de même du détachement de la Death Guard qui les suivait de près. D’après leurs silhouettes boursouflées et cornues, il s'agissait des Astartes Hérétiques qui avaient attaqué Ultramar peu de temps auparavant. Une violente fusillade eut lieu, mais les membres de la Death Guard ne succombaient qu’aux blessures les plus graves. Ils utilisèrent les mutants comme boucliers vivants et s’égaillèrent bien vite dans les niveaux inférieurs de Litmus.

En raison d’une coordination déplorable due à la Noctis Aeterna et des menaces qui pesaient sur Vigilus, la traque fut brève. Rares étaient les soldats prêts à affronter des Death Guard retranchées, mais quelques braves Arbitrators et Gardes Impériaux eurent le courage de s’enfoncer dans les ténèbres pour leur donner la chasse. La plupart ne trouvèrent aucune trace des intrus, mais certains connurent une mort tragique. Lorsque le Tempestor Naiod ordonna d’incendier les niveaux inférieurs dans un rayon de trois kilomètres, les forces impériales considérèrent l’affaire close. Naiod retira le 98e Lamdic Oxen des opérations, et les recherches s’interrompirent. Ce n’est que lorsqu’une étrange épidémie se répandit dans le district qu’il devint évident que les zélateurs de Nurgle avaient fait leur œuvre.

Invoquer les Anges de la Mort

Le Chemin de la Victoire

Le Ruche Hyperia, défendue de longue date par la Garde Vigilante et l’Adepta Sororitas de Notre-Dame des Martyrs, était parvenue à retenir les Orks depuis plus d’un an lorsque les Brazen Claws arrivèrent. Utilisant les bâtiments comme forteresses et se repliant quand c’était nécessaire, les alliés employèrent les escaliers, les ruelles et les entrées des cryptes comme goulots d’étranglement pour repousser les hordes vertes. Mais les ordres du Conseil Aquilarien étaient on ne peut plus clairs : ils devaient défendre et tenir leurs positions en cas d’attaque surprise ou de tentative d’assassinat qui viendraient menacer leurs maîtres.

Pour cette raison, ils n’eurent pas la possibilité de contre-attaquer et de porter l’estocade à l’adversaire. De fait, alors même qu’ils étaient vaincus, les Peaux-Vertes se regroupaient et repartaient à l’attaque en l’espace de quelques jours. Ce n’est que lorsque la livrée rouge et bleue des Brazen Claws fit son apparition dans les rues que les Orks furent piégés, pris entre le marteau d’un assaut Space Marine à la périphérie et l’enclume des troupes impériales au cœur de la ville. À partir de ce moment, le sud de la Ruche Hyperia demeura sous le contrôle de l’Imperium.

À cause des perturbations causées à la lueur de l’Astronomican par la Noctis Aeterna, les Space Marines qui atteignirent Vigilus le firent en ordre dispersé. Mais leur assaut n’en fut pas moins implacable.

Les premiers éléments de l’Adeptus Astartes à atteindre Vigilus étaient en provenance du système de Stygius lorsque la Grande Faille s’était ouverte. Par conséquent, ils avaient pu atteindre le système après une seule transition dans le Warp. Le voyage avait été tendu et violent, mais ce fut une épreuve relativement bénigne si on le comparait aux supplices que connurent les autres Chapitres Space Marines en route pour Vigilus, comme franchir un torrent impétueux. La véritable odyssée attendait les Chapitres qui arriveraient plus tard.

Les premiers Space Marines étaient fort peu nombreux, avec des Forces de Frappe dont les effectifs complets étaient bien inférieurs à ceux d'un Chapitre. Ils se joignirent aux combats dès leur atterrissage, car il est dans la nature des Space Marines d’attaquer depuis l’orbite avec vitesse et assurance. En Hyperia, les Brazen Claws entreprirent de massacrer les Orks sans faire montre d’aucune pitié, dans l’espoir de contrer ce fléau avant qu’il ne prenne racine sur le plus riche des faux continents, et le siège de son gouvernement. Les Iron Hands se déployèrent à Megaborealis pour sécuriser les macrostructures de leurs alliés de l’Adeptus Mechanicus. Les Space Wolves concentrèrent leur assaut sur la Ruche Oteck, où des rapports faisaient état d’une infestation Xenos qui mettrait leurs talents de chasseurs à l’épreuve.

L’assaut des Forces de Frappe fut violent, mais faute d’une coordination suffisante, elles n’eurent que peu d’impact. Ainsi, les contacts entre les Space Wolves et Kardan Stronos des Iron Hands furent pratiquement inexistants. Après avoir succinctement exposé leurs intentions au conseil du Gouverneur Planétaire, une démarche tout aussi frustrante qu’improductive, aucun des Chapitres Space Marines ne daigna envoyer de représentant aux conseils de guerre du Refuge du Saint. Ils étaient faits pour combattre et tuer, aussi passer des heures à débattre avec des bureaucrates n’était pas dans leurs habitudes. Ils consacrèrent donc tous leurs efforts à entrer en contact avec leurs frères de Chapitre, quelle que soit la distance à laquelle ils se trouvaient.

Durant le trajet entre le Point de Mandeville du système de Vigilus et la planète, les vaisseaux des Space Wolves, des Iron Hands et des Brazen Claws croisèrent plusieurs mondes en proie à une offensive du Chaos de grande ampleur. Les Archivistes des diverses Forces de Frappe transmirent des missives psychiques à leurs Maîtres de Chapitre respectifs, afin que ceux-ci envoient dès que possible des renforts.

Maître Magus,

Le conseil a récemment reçu trois appels traditionnels de l’Adeptus Astartes. Je suis parvenu à en brouiller deux, en envoyant des informations contradictoires sans proférer des mensonges qui pourraient me trahir. Malheureusement, le troisième est parvenu jusqu’à Lucienne sans passer par les canaux habituels. Je suis persuadé que cette sorcière égoïste va tenter d’utiliser les Space Marines pour parvenir à ses fins, et se les aliéner lorsqu’ils auront perçu ses véritables intentions. Néanmoins, je vous prie, ainsi que le Grand Sire, de prier pour la Ruche Oteck, car une force d’infâmes fils de Fenris s’y trouve.

Éternellement vôtre, Frère Theronvid.

Aucune communion mentale ne pouvait être tentée sans risque maintenant que la Grande Faille divisait l’Imperium, car même les conduits astropathiques les plus stables étaient perturbés. Même envoyer un simple communiqué interplanétaire pouvait s’avérer fatal. Néanmoins, chacun avait conscience de la gravité de la situation, et la notion du devoir était si profondément enracinée en eux qu’aucun Archiviste ne refusa la responsabilité de demander des renforts à leur Chapitre. De l’autre côté de la Faille, on prit bientôt conscience de l’épreuve qui attendait Vigilus, ainsi que de son importance, et les flottes d’une dizaine de Chapitres furent mobilisées et firent route vers la gueule du Piège de Nachmund.

Au cœur de la nuit, alors qu’il était en route pour Vanantis IX, Marneus Calgar des Ultramarines eut une vision de son vieil ami Tigurius. Il était heureux de voir cette apparition, car il savait qu’il ne s’agissait pas d’un simple rêve le Maître Archiviste le contactait sous sa forme astrale parce qu’il avait un message important à transmettre. Tigurius pressa son index spectral contre la tempe de Calgar. Soudain, les inquiétantes informations glanées au prix d’une terrible épreuve par le Maître Archiviste lui furent transmises instantanément.

Ce lien aurait pu rendre fou un être à la volonté moins trempée, mais en dépit des récentes épreuves qu’il avait traversées lors des procédures chirurgicales pour faire de lui un Primaris, Calgar endura l’assaut mental sans faillir, analysant et compartimentant le flot d’images sitôt qu’il en prenait connaissance. Le haut conseil de Macragge avait besoin qu’il soit leur épée et leur bouclier dans l’Imperium Nihilus, le Primarque en personne avait décrété que Vigilus ne devait pas tomber. La projection astrale de Tigurius s’estompa, des larmes de sang coulèrent le long de ses joues, puis il disparut. Mais il avait accompli sa mission et bientôt, un nouvel ost d’anges prit son essor.

Le Voyage de Calgar

Maintenant ça va chier !

Malgré les épreuves traversées pour atteindre Vigilus, le Seigneur Calgar débarqua sur la planète impériale à la tête de quatre compagnies d’Ultramarines. Il était bien décidé à mener le combat sur tous les fronts, depuis la planification stratégique jusqu’aux plus violents corps à corps.

Une fois remis de l’étrange visite de Tigurius, Marneus Calgar se hâta de réunir une force composée de tous les éléments de l’Adeptus Astartes qu’il put réquisitionner, persuader ou directement commander. Bien que tous les effectifs fussent déjà mobilisés pour la défense de l’Imperium et la destruction de ses ennemis, l’esprit aiguisé de Calgar lui permit de prélever des ressources sur les fronts stabilisés, de réaffecter des flottes de guerre égarées ou immobilisées, et de mobiliser plusieurs Chapitres Primaris de la Croisade Indomitus, il avait ordonné à ses Capitaines et aux Maîtres de Chapitre de briefer leurs Navigators sur les enjeux de la mission, puis il fit route vers le système de Vigilus.

Effectuer à temps les sauts Warp pour atteindre la planète avant sa chute aurait été impossible sans le lien astropathique entre Tigurius et le Seigneur Calgar. Dans les profondeurs de la Forteresse de Hera, entouré de ses meilleurs disciples, le Maître Archiviste guidait mentalement la flotte Ultramarines et ses alliées à travers la démence de l’Imperium Nihilus.

Cela n’était pas chose aisée, et plusieurs Épistoliers périrent en s’arrachant les yeux, consumés par le rituel empyréen, de la même façon que les Psykers qui alimentent l’Astronomican sont consumés par la puissance psychique de l’Empereur. D’autres furent exécutés sommairement par les Chapelains lorsque les premiers signes de possession démoniaque apparurent sur leur corps. Tigurius lui-même fut durement éprouvé, mais il ne faillit point. Il finit par s’effondrer, victime d’un vieillissement accéléré, mais seulement après que la flotte de Calgar eût effectué sa transition dans l’espace réel pour se placer en orbite autour de Vigilus.

Toutefois, l’armada Ultramarines avait subi de lourdes pertes avant de parvenir à son but. Plusieurs Barges de Bataille et Croiseurs d’Attaque à la longue et glorieuse carrière avaient succombé lors de batailles spatiales ou avaient été dévorés par les vortex Warp. Les capitaines des astronefs survivants avaient continué malgré ces tragédies, et lorsque l’armada arriva enfin en vue du système de Vigilus, Calgar dépêcha des forces de frappe Vanguard sur les autres planètes assiégées du système, tandis que le gros de sa flotte se frayait un chemin à travers ce qu’il restait de la flottille Ork.

Calgar transmit des communiqués aux Space Marines déjà sur la planète, mais il ne prit pas la peine d’informer la Gouverneure Planétaire de son approche, car il craignait d’être entraîné dans les intrigues politiciennes locales. Il n’avait qu’une seule chose en tête : restaurer aussi vite que possible l’ordre sur Vigilus.

Les cieux s’embrasèrent lorsque l’assaut planétaire des Space Marines commença. Des Modules d’Atterrissage s’abattirent en formation serrée sur les zones stratégiques établies par Calgar. Sur tous les faux continents, les Adeptus Astartes coordonnèrent leurs efforts avec les forces locales, leur redonnant espoir par leur seule présence, première étape du long processus de réorganisation des défenses de Vigilus.

Sagesses Psychique

En digne héritier du Primarque Roboute Guilliman, la réputation de génie stratégique de Marneus Calgar n’était plus à faire. Guidé par son mentor, Ortan Cassius, le Maître de Chapitre avait défendu l’empire d’Ultramar contre d’innombrables adversaires. Sa finesse stratégique avait permis de mettre en déroute la Flotte-Ruche Béhémoth qui avait envahi la Bordure Orientale, avait défendu l’Imperium contre les Astartes Hérétiques, et massacré les Nécrons de Damnos. Beaucoup de ces exploits avaient été réalisés avec l’aide de son vieil ami Varro Tigurius.

Ces dernières années, Calgar avait remarqué que son Maître Archiviste était distant, voire accablé, et avait pris l’habitude de regarder dans le vide pendant longtemps quand on ne lui adressait pas la parole. Certains affirmaient qu’il avait eu un aperçu de l’incommensurable magnitude du vide par-delà les limites connues de la galaxie. D’autres avançaient qu’en combattant psychiquement les créatures synapses des Tyranides, et en scrutant l’esprit des morts, il avait vu quelque chose qui avait laissé une trace indélébile sur son âme.

C’est peut-être cela qui avait alerté Tigurius du péril de la Secte Génovore qui grouillait sous la surface de Vigilus ; peut-être était-ce sa perspective nouvelle sur la forme de la galaxie, et ce qui l’attendait s’il venait à échouer, qui lui apprit ce qu’il transmit au Maître de Chapitre. Le Maître Archiviste n’en dit rien, et jura de ne jamais en parler.

Le Seigneur Macragge en personne se dirigea droit sur le plus haut bâtiment du Refuge du Saint, car il savait que la cour de la Gouverneure Planétaire s’y trouvait. Tandis que ses Frères de Bataille renforçaient le palais, parfois en neutralisant les défenseurs, Calgar se hâta de rejoindre la salle du Conseil Aquilarien.

Lorsque Calgar ouvrit les portes de la somptueuse salle de réunion du Conseil des Rouages et exigea un rapport sur l’effort de guerre, il trouva non pas des preuves d’héroïsme, mais de pourriture et de corruption. En apparence, le conseil regroupait les personnalités les plus en vue de ce monde, mais tout ce que vit Calgar était une salle remplie d’incapables. Sitôt passé le choc de se retrouver face à un personnage de premier plan de l’Imperium, le conseil retourna à ses querelles intestines.

Pointant un doigt accusateur sur les membres du conseil qui avaient selon lui trahi miné l’effort de guerre, Calgar ordonna à ses Frères de Bouclier de les appréhender. Lorsqu’ils s’emparèrent d’un de ces mécontents, ils remarquèrent sous le col de son habit que sa peau était noueuse et violacée, dissimulée par un maquillage grossier. Un autre cultiste se trahit peu après lorsqu’il tira un poignard dissimulé dans la chair de son bras pour venir en aide à son comparse.

La salle du conseil sombra alors dans le chaos. L’explosion de violence fut brève, fatale et définitive. Les Bolters tonnèrent, les lames des Space Marines se teintèrent de sang, les cultistes furent exécutés, les membres du conseil furent couverts de chaînes et exilés, et moins d’une heure plus tard un nouveau type de gouvernement fut mis en place.

À la tête de cet ordre nouveau se trouvait Calgar plus sombre et déterminé que jamais. Il s’était douté que la Secte Génovore avait infiltré les plus hautes couches de la société, et il n’était pas question qu’il laisse une telle chose se reproduire. Les autres commandants de l’Adeptus Astartes prirent place en compagnie de conseillers triés sur le volet issus des rangs du Conseil Aquilarien. Le chancre de la corruption avait enfin été extirpé du Refuge du Saint, et un nouveau gouvernement, le Sénat de Vigilus, fut établi.

Des Vrilles Profondes

La Chasse est ouverte !

Le Culte des Princes des Pauvres, qui se répandait depuis des générations dans toutes les strates de la société, avait pris le contrôle de l’industrie du traitement des eaux de la Ruche Oteck. Ils étaient si bien cachés, si profondément infiltrés, que seuls les Space Wolves purent les pourchasser.

Une Nouvelle Pollution

Les cultistes de la Guivre Assoiffée avaient infiltré toutes l’infrastructure des citernes d’Oteck, où ils avaient contaminé l’eau avec des produits chimiques et des élixirs immondes. Certains de ces produits, distillés à partir de leur propre bang, rendaient la population plus sensible à l’hypnose de leurs maîtres, et certains réservoirs étaient corrompus par les cadavres des morts du culte. L’eau avait été polluée par plusieurs générations, jusqu’à acquérir une teinte tantôt violacée, tantôt jaunâtre. Lorsque l’insurrection commença en 1.823 post, des centaines d’équipes de travailleurs affectés aux conduites et aux filtres dévoilèrent leur véritable allégeance. Ces renégats s’emparèrent très vite des pièces d’artillerie et des batteries antiaériennes qui protégeaient chaque réservoir, tuant sans pitié les loyalistes avant de prendre le contrôle des usines de traitement de l’eau l’une après l’autre. Cependant, les cultistes eurent fort à faire lorsqu’ils se retrouvèrent face aux Space Wolves de la Grande compagnie de Ragnar Crinière Noire.

Les cultistes surgirent en grand nombre des ténèbres, mais cela ne découragea pas les Space Wolves. Durant les batailles qui s’ensuivirent, les troupes du culte furent massacrées par les Haches Énergétiques, les griffes mues par des pistons et les poignards d’hyperacier, quand ils n’étaient pas déchiquetés par des rafales d’obus à réaction de masse. Suivant les directives de Gilgas Vendella, la Guivre Assoiffée se replia pour attirer les Space Wolves dans un piège où les explosifs dissimulés pourraient entrer en action, mais ainsi, le culte quitta la zone que Haldor cherchait à détruire. C’est ce dernier qui déclencha le dernier maillon d’une chaîne de cachettes remplies de charges de démolition, ce qui entoura la ville d’une ceinture de feu, à la suite de quoi une section de l’Abîme Greigan de plus de huit cents mètres de large s’effondra, bloquant ainsi la macro-conduite. Ce qui restait du district fut repris par les troupes impériales peu après.

Cet exploit digne des sagas permit de mettre un frein à la corruption qui s’écoulait peu à peu dans les veines de Vigilus. La Deathwatch conduisit peu après une purge, et estima que les eaux étaient trop polluées pour être utilisées. Deux des cinq citernes, Greigan et Agamemnus, furent déclarées Condemnatus, et les autres furent placées sous une vigil extremis. Les ressources de la planète étaient en grand danger.

Les Space Wolves, sous les ordres du Primaris Haldor Icepelt, faisaient partie de la première vague d’Adeptus Astartes qui répondit aux appels de détresse de Vigilus, et ils atterrirent quelques mois à peine après les Iron Hands et leurs successeurs. Dès leur arrivée, les Fenrisiens comprirent immédiatement que la rareté de l’eau en faisait une ressource stratégique, et que s’emparer des réserves d’eau était un préalable à la conquête de la planète. Ils informèrent le Conseil Aquilarien de l’arrivée imminente des Crinières Noires, puis se dirigèrent vers les grands réservoirs de la Ruche Oteck appelés les Citernes. Là, ils entreprirent de neutraliser les insurgés qui se cachaient sous terre, car il n’était pas question que les réserves d’eau de la planète ne tombent aux mains de l’ennemi.

Durant les premières batailles de rue contre les insurgés, menées avec l’appui du 14e Vigilant, les "Mourning Stars," les Space Wolves pensaient avoir débusqué leur véritable objectif, tapi quelque part dans les souterrains des villes de l’Abîme Greigan. Les Mourning Stars pilonnèrent la région entière, considérée désormais comme irrécupérable, avant que les Space Wolves ne lancent leur assaut. En représailles, le culte fit exploser des charges de démolition qui firent s’effondrer les bâtiments sur leurs adversaires avant de lancer des vagues de combattants mutants à l’assaut, suivis de près par des Génovores chargés de démembrer ceux qui avaient osé pénétrer sur le territoire du culte. Piégés, les Space Wolves subirent de lourdes pertes, mais ne furent pas vaincus pour autant.

Alors que la guerre faisait rage en surface, les chasseurs de Haldor Icepelt s’enfoncèrent dans les profondeurs de l’Abîme Greigan, se frayant un chemin à coups de lames, de crocs et de griffes. Pisteurs experts, leurs sens surnaturels leur permettaient de déceler l’odeur des commandants Xenos parmi les relents de moisissure, de charogne, d’urine et de désinfectant. L’odeur étrange suggérait un métabolisme hors de contrôle, car ils traquaient la Griffe de la Guivre Assoiffée, qui abritait certaines des formes de vie les plus étranges de Vigilus.

Grâce à l’art de la chasse appris sur Fenris, les Space Wolves purent suivre les hybrides dans un dédale de passages et de conduites où d’autres se seraient perdus. Ils durent déjouer des pièges et des fausses pistes dans les tunnels, et affronter d’innombrables couvains et Néophytes. Leur férocité et leur puissance de feu leur permirent de triompher des tirs nourris qu’on leur opposait. Dans les profondeurs, à l’épicentre de l’infestation, ils combattirent Gilgas Vendella, le porte-icône de la géné-secte, accompagné de Bregg, son immense chef de guerre Abominant, mais ces dernières ne parvinrent pas à neutraliser les Space Wolves.

Les cultistes Génovores étaient des spécialistes de l’embuscade, et ils connaissaient chaque centimètre carré de leur territoire par cœur, et ils avaient étendu leur domaine loin sous la Ruche au moyen de subterfuges, œuvrant loin des regards pour améliorer leurs défenses. À mesure que Haldor et ses hommes progressaient, ils étaient soumis à une pression de plus en plus intense, graduellement minés par des pièges, des voies sans issue et des embuscades.

Les longues traques éprouvantes se terminant par un combat féroce sont monnaie courante sur Fenris, et la Guivre Assoiffée apprit à ses dépens que les fils de Russ ne renonçaient pas facilement. Alors qu’il combattait dans l’usine de traitement principale de l’Abîme Greigan, Haldor retrouva Asger le Glacial, un Dreadnought Redemptor. La machine de guerre permit à la Force de Frappe de se frayer un chemin à travers les murs de rocbéton et les tuyaux épais chaque fois qu’un obstacle leur barrait la route.

Apprenant que le culte avait placé des explosifs dans toute la ville, Haldor décida de retourner ce piège contre la Guivre Assoiffée. Il demanda par vox à ses frères restés en surface de retrouver les dépôts d’explosif et de reprogrammer les détonateurs. Il voulait déclencher des explosions simultanées au-dessus de la macro-conduite principale pour qu’une vaste zone de la ville s’effondre sur les souterrains. Selon ses calculs, cela stopperait le flot d’eau pollué que les conduites acheminaient vers les autres ruches. Ainsi, même si Oteck était condamnée, les autres métropoles pourraient survivre.

Vendetta Sanglante

L’intervention des Asuryanis provoqua une réaction violente de l’Imperium.

Les Aeldaris de Saim-Hann savaient que Vigilus aurait une importance capitale dans la lutte contre la Grande Ennemie. Lors de la première phase de la Guerre des Bêtes, ils dépêchèrent certains de leurs plus redoutables guerriers claniques pour contrecarrer l’invasion du Chaos qui commençait sur la planète.

Le Conseil des Psycharques de Saim-Hann, sur l’insistance du Grand Prophète Anvirr Keltoc, demanda aux chefs de clan de se rendre sur Vigilus. Les Aeldaris avaient fort à faire pour défendre leur propre territoire contre l’invasion du Chaos, mais ils envoyèrent néanmoins une petite force dans la Toile, car ils savaient que le Grand Prophète leur avait confié cette mission parce qu’elle permettrait de faire avancer la cause de leur Vaisseau-Monde. Le détachement était commandé par l’Autarque Rhyloor du Clan Moirec. Il était secondé par le Psycharque Qelanaris, un membre de sa famille.

Le Grand Prophète Keltoc avait déterminé que le destin de Vigilus pouvait être modifié par l’élimination d’un seul individu - Vannadan le Brandon. Originaire de Storvhal, ce démagogue avait soulevé la population de cette région volcanique, qu’il avait convertie au culte d’un dieu ardent qui n’était autre que Tzeentch, le Modeleur du Destin. Après avoir semé les graines de la rébellion dans le terreau fertile de Storvhal, il s’était tourné vers les quartiers pauvres d’Hyperia, afin de convertir les habitants à son credo chaotique. S’il réussissait, Keltoc avait prédit qu’une éruption volcanique artificielle serait déclenchée à Storvhal, causant une réaction en chaîne qui s’étendrait au district du Bûcher du Martyr, dans le Refuge du Saint, ce qui tuerait de nombreux dirigeants du continent et détruirait le conseil de guerre.

Les Aeldaris sortirent de la porte de la Toile à l’ouest du Fléau de Kaelac, et les pouvoirs divinatoires de Qelanaris leur permirent d’éviter les Drukharis qui profitaient du blizzard pour lancer leurs raids. Les Aeldaris foncèrent à travers les nuages à bord de leurs Motojets et de leurs Serpents Ondoyants en direction de leur objectif. Ils trouvèrent Vannadan en train de prêcher à l’endroit prédit par Keltoc, sans prendre la peine de contacter les forces impériales, ils frappèrent rapidement et à l’issue d’un engagement bref et sanglant, le corps lacéré de Vannadan s’effondra au sol.

Mais l’attaque des Motojets de Saim-Hann à Hyperia ne passa pas inaperçue, et l’apparition soudaine des Aeldaris fut rapportée au Conseil Aquilarien. Apprenant que des Aeldaris avaient commis un massacre parmi la population, les dirigeants de la planète en conclurent qu’il s’agissait des Drukharis qui avaient lancé des raids contre les Ruches Oteck et Dirkden. Le conseil ordonna des représailles et, quelques minutes plus tard, une force aéroportée de Militarum Tempestus fut dépêchée sur place. Les soldats du 47e Antrell Lions effectuèrent un saut en Grav-Chute et encerclèrent les Aeldaris alors même que les Xenos éliminaient les derniers partisans de Vannadan. Qelanaris tenta d’expliquer qu’ils venaient d’extirper un chancre qui infectait toute la planète.

Malheureusement, ses paroles furent interrompues par une salve de tirs. L’Autarque Rhyloor fut abattu sur-le-champ, et la plupart des Windriders de son groupe périrent avec lui. Qelanaris et les survivants se replièrent en jurant de venger leurs compagnons.

Le Sénat de Vigilus

Une des premières décisions de Calgar en tant que nouveau dirigeant de Vigilus fut de réorganiser sa structure de commandement. Ce ne fut pas une décision aisée, mais depuis qu’il avait la preuve que la Secte Génovore qui infestait la planète avait atteint les plus hauts échelons du gouvernement, il n’eut pas le choix. Les portes du Sénat furent verrouillées, et les dignitaires que Calgar avait autorisés à rester reçurent l’ordre de dire tout ce qu’ils savaient de l’effort de guerre jusque-là. Un front uni fut établi, et la première étape vers la victoire finale était désormais l’information et la communication. Les membres du sénat de Vigilus purent parler librement en présence sur seigneur de Macragge, et les progrès furent rapides.

La réorganisation de la machine de guerre impériale ne se limita pas à ses commandants. Afin que le Sénat se concentre exclusivement sur les opérations, Calgar réunit un groupe d’élite d’Ultramarines sélectionnés dans les compagnies de bataille à sa disposition, dont la mission serait de barrer la route à quiconque essaierait de s’en prendre au Haut Commandement Impérial. Il baptisa cette force la Garde Extremis, et plaça à sa tête le Lieutenant Eothrus, un jeune héros qui avait fait ses preuves contre la Death Guard.

Eothrus était un des esprits les plus brillants de la 2e Compagnie, et possédait la sagesse d’un chef d’État qui rappelait celle du Primarque. Cette nomination s’avéra une sage décision : quelques jours à peine après la formation de la Garde Extremis, celle-ci déjoua une attaque Aeldari qui aurait pu décapiter l’état-major de Vigilus.

Qelanaris fuit par le portail de la Toile, emportant avec lui les Pierres-Esprits de ses camarades défunts. De retour sur Saim-Hann, il mobilisa toutes ses connaissances pour placer les âmes de ses compagnons dans des châssis de moelle spectrale. Il ne chercha pas l’appui du Conseil des Psycharques et n’écouta pas les avertissements des autres clans. Il vengerait ses compagnons, même s’il devait pour cela envoyer leurs mânes au combat.

Des années plus tard, lorsque Qelanaris revint sur Vigilus durant la troisième phase de la guerre, il chercha non seulement à se venger des brutes qui avaient abattu les siens, mais aussi des dirigeants qui avaient orchestré ce massacre. Il ne savait pas que le Conseil Aquilarien avait été dissous depuis longtemps. La Force de Frappe composée de vivants et de défunts attaqua le Palais Aquilarien, siège du gouvernement de Vigilus, où elle se retrouva face aux Ultramarines de Marneus Calgar.

Une Erreur Tragique

Le Lieutenant Eothrus de la 2e Compagnie des Ultramarines était en charge de la défense du Palais Aquilarien. Lorsque, en compagnie de sa Garde Extremis, il entreprit d’intercepter les Aeldaris qui avaient massacré les Antrell Lions à la porte orientale, il fut pris dans une série de distractions, de feintes et de fausses retraites. Tandis que l’essentiel de ses forces affrontaient les Motojets qui filaient à toute allure entre les bâtiments et les portes du palais, il s’efforçait de repousser toute tentative d’assaut contre les salles vitales du palais. Il se retrouva bientôt face à Qelanaris, qui essayait de gagner. le Sénat.

Eothrus essaya de conclure une trêve, et peut-être une alliance avec les Aeldaris. Il avait entendu de la bouche de Haldor Icepelt, qui avait combattu aux côtés des Aeldaris en armure rouge dans la Zone de Guerre Stygius, que le code des guerriers de Saim-Hann était honorable. Mais en ce jour, Qelanaris ne pensait qu’à la vengeance. Une lutte sans merci s’engagea, les Aeldaris périrent sous les Bolts et le plasma alors même que les Space Marines Primaris périssaient sous les tirs des Canons Fantôme. Les guerriers de Saim-Hann franchirent le cordon des Ultramarines et s’approchèrent des portes du Sénat. Ils étaient sur le point d’atteindre leur but lorsque les portes s’ouvrirent d’elles-mêmes, et quatre Maître de Chapitre s’élancèrent, talonnés par leur garde d’honneur. Qelanaris fut contraint de battre en retraite, privé de son ultime vengeance.

Le Mur Dontorial

L’Héritage Pesteux

Calgar exigea que le problème de Dontoria soit traité en priorité, avant les assauts des Orks et les soulèvements des Sectes Génovores. Les Ultramarines avaient joué un rôle essentiel dans la guerre contre Mortarion et sa Death Guard, et ils savaient bien que laisser les fidèles de Nurgle établir une tête de pont ne manquerait pas de voir l’épidémie se répandre. Le voile entre le Warp et la réalité allait s’affaiblir, au point où les rejetons du Chaos pourraient se manifester. Une telle situation ne devait pas se produire.

Lorsqu’on apprit que deux étendues ruchières et un spatioport de la taille d’une ville avaient succombé face aux l’Infection de la Variole Geller, les Space Marines établirent une quarantaine et un cordon militaire.

Le Conseil Aquilarian avait mis du temps à répondre à la missive de Du Languille, car à ses yeux, Dontoria était un problème secondaire. Le Sénat de Vigilus se contenta d’accorder une audience à la Libre-Marchande pour écouter ce qu’elle avait à dire. Au bout de quelques minutes, les seigneurs du sénat parvinrent à un consensus. Le Maître de Chapitre Raquilon Zandtus allait mener son Chapitre Primaris des Necropolis Hawks contre les Infectés de la Variole Geller, car ses compagnies étaient versées dans l’art du combat urbain. Pendant ce temps, les Crimson Fists du Frère Capitaine Jhermandes allaient travailler de concert avec les Iron Hands pour mettre en place un cordon sanitaire rigoureux, de contenir l’infection.

Les Necropolis Hawks découvrirent un spectacle abominable dans les docks à l’abandon de Litmus. Des mutants aux jambes de bois, et aux crânes recouverts de métal, grouillaient dans les allées et sur les places. La vermine bondissait des fenêtres pour s’attaquer aux jointures des armures avec ses dards et ses griffes. Des colosses de chair déambulaient en crachant des flammes. Ces créatures étaient redoutables au corps à corps à cause de leurs pinces mécaniques et de leurs armes improvisées gigantesques, si bien que plusieurs Necropolis Hawks moururent au cours d’embuscades. Toutefois, les guerriers de ce Chapitre étaient formés à l’emploi de leurs armes de tir, même à bout portant. Les Intercessors décimaient leurs adversaires en créant des zones mortelles avec leurs Fusils Bolters, tandis que les Hellblasters se chargeaient d’incinérer les plus gros mutants. Grâce à leur fureur, leur discipline et leur esprit de sacrifice, ils acculèrent les mutants de la Variole Geller, et traquèrent leurs chefs alors que les Crimson Fists resserraient le cordon autour de la zone.

En rassemblant des Land Raider Redeemers des Crimson Fists avec les Hellhounds de la Garde Vigilante, et en incendiant des sections entières de pipelines à prométhéum dans les étendues ruchières, un mur de feu fut érigé mentir de la zone infectée. Calgar et son Sénat n’avaient pas d’autre choix. Même si cela bloquait des centaines de milliers de civils sains à l’intérieur de la zone de quarantaine et les condamnait à une mort atroce, cela permit de contrôler l’épidémie. Malgré tout, ces mesures de sécurité ne suffiraient pas, car les disciples de Nurgle sont obstinés…

Course pour le Point de Mandeville

Les infectés par la Variole de Geller ont des symptôme assez "manifestes"…

Lors de son retour dans les Étendues Ruchières de Dontoria, Delarique du Languille reprit contact avec la Garde Vigilante. Son adjudant Psyker, Morghalian, avait fait des cauchemars évoquant un mal se déversant de Dontoria vers Terra, sous la forme d’une maladie qui transformait les hommes en cyborgs démoniaques.

Du Languille savait qu’il ne fallait pas prendre cet avertissement à la légère, car son Psyker ne lui avait jamais fait défaut. Elle convainquit ses contacts parmi les Technaugures de l’urgence de sa requête, et communiqua avec les scribes de Neo-vellum par le biais d’un datacâble noosphérique à spectre étroit. Elle demanda à vérifier les environs du Dock Litmus, et reçut un message qui confirma ses pires craintes : le cordon de quarantaine avait des fuites.

L’exportation de marchandises depuis les étendues ruchières avait cessé dès que les Space Marines avaient mis en place la quarantaine. Très peu de civils avaient réussi à fuir la zone en passant au nez et à la barbe de l’Adeptus Arbites qui contrôlait les routes extraplanétaires. Malheureusement, l’interdiction de voyages spatiaux depuis les docks était arrivée trop tard pour empêcher le décollage du vaisseau Illustrions Cargo. Il avait quitté la planète trois jours plus tôt, après la détection de la Variole de Geller mais avant la mise en place de la quarantaine. S’il transportait des infectés, il représentait une bombe à retardement bactériologique. Il se dirigeait en cet instant vers le Point Mandeville de la planète, afin de pénétrer dans le Warp sans être gêné par la gravité de la planète ou de son étoile.

Si l’Illustrious Cargo disparaissait dans l’Empyrée, il serait définitivement hors d’atteinte. Les communications interstellaires étant impossibles, il pourrait se rendre sans encombres au Système Dharrovar, puis jusqu’au Piège de Nachmund pour arriver dans l’Imperium Sanctus. S’il transportait bel et bien des mutants et que ceux-ci posaient pied sur Terra, cela pourrait bien sonner le glas de tout son système solaire, et le plonger définitivement dans la damnation la plus abjecte.

Du Languille ne pouvait pas prendre un tel risque. Lorsqu’elle consulta le conseil de guerre du Refuge du Saint, elle apprit que ses vaisseaux sacrifiaient leur vitesse pour un armement dévastateur, et ne pourraient jamais rattraper l’Illustrious Cargo avant son plongeon dans le Warp. Le seul navire assez preste pour rattraper l’Illustrious Cargo faisait partie de sa flotte personnelle. C’était une corvette racée baptisée Messenger. Malheureusement, c’était un navire de plaisance dénué d’armement, ou en tout cas de canons assez puissants pour menacer l’Illustrious Cargo.

En dépit de cela, la Libre-Marchande ne se laissa pas abattre. En moins d’une heure, le Messenger filait à travers l’espace, en direction des coordonnées fournies par les augurators de Neo-vellum. Soixante heures plus tard, le point vert indiquant la présence de l’Illustrious Cargo apparut sur les Auspex, et sa forme trapue ne tarda pas à envahir la baie d’observation. Avec son efficacité habituelle, Du Languille rassembla une équipe de ses meilleurs agents, embarqua dans un module de transit et aborda le cargo.

Nul ne saura jamais, en dehors de Du Languille et du Seigneur de Macragge en personne, ce qui se trouvait à bord du cargo. La Libre-Marchande fut la seule à revenir vivante de cette mission suicidaire, et n’en parla qu’avec Calgar. Ce qui est certain, c’est, que l’Illustrious Cargo explosa juste avant de plonger dans le Warp, à cause du sabotage de ses moteurs par le commando.

Ce n’est qu’à la fin du débriefing avec Calgar que Dontoria révéla son dernier et plus terrible secret. Les scribes de Neo-vellum avaient envoyé un second message, qui fut remis solennellement à Du Languille et au Seigneur de Macragge. Il évoquait trois autres cargos qui avaient quitté le même dock de Dontoria, un jour avant l’Illustrions Cargo, et qui avaient la même destination.

Du Languille avait sans doute sauvé tout un système d’une terrible épidémie en détruisant l’Illustrious Cargo. Cependant, malgré tous ses efforts et les sacrifices consentis par ceux qui avaient accepté de s’aventurer à l’intérieur du navire maudit pour le saboter de l’intérieur, l’infection de la Variole Geller poursuivait sa route à travers les étoiles en direction de la Très Sainte Terra, le Siège de l’Empereur.

L'Espoir Subsiste

Même si les Orks se déchaînaient sur presque toute la surface de la planète, il y avait un continent artificiel où l’ordre et l’efficacité résistaient encore à l’anarchie des Xenos. Le Mortwald ne devait pas tomber, et lorsque des renforts arrivèrent, la région fut capable de passer de la défense à l’attaque.

Depuis la Perte d’Oteck, l’eau devenait de plus en plus rare sur Vigilus, et les convois qui la transportaient étaient tout aussi peu nombreux. Suite à la perte de la Ruche Grodholev à cause de la Variole de Geller, Dontoria risquait de perdre son principal approvisionnement en eau : le Lac Dontor, qui était désormais étroitement surveillé pour éviter toute contamination. Le Sénat de Vigilus n’avait pas encore localisé les forces de la Death Guard qui avaient propagé l’épidémie de la Variole de Geller sur la planète, et se doutait que si ces traîtres passaient outre la zone de quarantaine, ils s’empresseraient de s’attaquer au lac.

De plus, l’eau n’était pas la seule ressource qui se raréfiait.

Le continent artificiel du Mortwald produisait l’essentiel de la nourriture et des médicaments de la planète, mais comme les Orks étaient présents à ses frontières, et que le Culte des Princes des Pauvres était apparu au sud, ses capacités de production en pâtissaient, et la population commençait à en payer le prix.

Certains des membres originels du Conseil Aquilarian sous-entendirent que les seigneurs du Mortwald, dont le propre frère du Gouverneur Planétaire, Deinos Agamemnus, se contentaient de se protéger sans penser aux autres. Cette interrogation restait en suspens : même si les défenseurs de Vigilus repoussaient les Xenos, n’allaient-ils pas mourir de faim ?

Le Mortwald ne manquait pas de soldats expérimentés, car aux cours des siècles qu’avait duré le règne de Deinos, son continent avait été renforcé par des régiments des Praefects d'Indiga, des Loquhar Prime Sandsmen, des Nobles Ventrillians, des Premiers-Nés Vostroyens, et même récemment par des Troupes d’Assaut Cadiennes. Tous ces soldats étaient prêts à affronter les Orks, même si les champs de forces devenaient hors d’usage, et beaucoup étaient des vétérans de la Porte Cadienne. D’ailleurs, une guerre de positions traditionnelle contre un ennemi certes redoutable comme les Orks, mais prévisible, paraissait beaucoup plus enviable que des affrontements cauchemardesques contre les forces du Chaos.

Lorsque les champs de force Bastion de la planète disjonctèrent en masse, les Orks de la Flaque de Tanka assaillirent le Réseau de Tranchées Deinos au nord du Mortwald. L’Astra Militarum tint bon et abattit les Orks à coups de Bolters Lourds, d’Autocanons et de Fusils Laser tandis qu’ils fonçaient à découvert. Lorsque les Peaux-Vertes se présentaient avec des blindés trop nombreux pour être stoppés, l’Astra Militarum battait en retraite sur une ligne ou deux, laissant les véhicules Xenos s’embourber dans les tranchées. Une fois ralentis, ils faisaient des cibles faciles pour les Canons Laser et les Lance-Missiles des équipes d’armes postées dans les bunkers. Une fois l’assaut enrayé, des groupes d’Ogryns étaient envoyés pour dégager les épaves et renforcer les défenses en utilisant tout matériau à disposition, aussi bien des poutrelles métalliques que des cadavres.

Pendant des semaines, les attaques des Orks se succédèrent. Ils tentèrent même de passer par les forêts de barbelés de la Ligne Tzeller au sud.

Malgré tout, l’Astra Militarum tenait bon, non seulement contre les peaux-vertes, mais aussi contre les insurrections du culte dans les Districts Ejecta Districts, les Plastofabriques Biosantiques et les quartiers des ouvriers. Deinos Agamemnus répétait son mantra, qui était relayé via les échelons de commandement et répété aux troupes : le Mortwald tiendrait bon.

Lorsque les énormes transports stratosphériques et les aéronefs des renforts impériaux passèrent le blocus des Orks et arrivèrent aux Docks de la Nouvelle Vitae, la défense obstinée des défenseurs du Mortwald se mua en un zèle irrépressible. La vision de centaines d’Imperial Fists se rendant au combat dans leur livrée jaune, impavides face à l’ennemi, enflammait les âmes des témoins. En quelques jours le Capitaine Fane, le chef laconique et couturé de cicatrices de la 5e Compagnie des Imperial Fists, avait intégré les plans du Réseau de Tranchées Deinos et de la Ligne Tzeller. Il mit en place des zones de tirs croisées redoutablement efficaces, et positionnait ses guerriers là où les Orks attaquaient en force. Ainsi, l’infanterie et les escadrons de véhicules Peaux-Vertes qui arrivaient dans la ligne de mire des défenseurs étaient rapidement éradiqués. Seuls les marcheurs titanesques qui surplombaient les tranchées autour de la Ruche Electros furent assez puissants pour briser le cordon défensif : les Krabouilleurs étaient si gros et si nombreux que les forces impériales furent forcées de céder tout un district et de battre en retraite pour préparer une contre-attaque.

Lorsque les énormes navires transportant des Chevaliers Impériaux passèrent les nuages et arrivèrent aux Docks de la Nouvelle Vitae, le Capitaine Fane était là pour les accueillir. Le sol trembla lorsque les machines de guerre sortirent de leurs hangars de transport pour défendre le Mortwald. Parmi ces lances d’engins portant l’héraldique de plusieurs Maisons, on pouvait distinguer celle des Chevaliers Sans-Fief de Dharrovar. Fane remercia silencieusement l’Empereur.

Une Charge Légendaire

« Ce Haut Castellan nous parle de courage, d’honneur, de notre devoir envers Vigilus et d’autres planètes. Est-il fidèle à ce qu’il clame ? Prend-il sa lance et son bouclier pour défendre son peuple ? Non ! Il sirote de l’amasec dans sa tour d’ivoire, laissant les autres guerroyer à sa place. Il ne réalise pas que ces âmes courageuses, en affrontant des forces qui les dépassent, valent mille fois mieux que lui. Allons-nous laisser un homme aussi méprisable décider de notre sort, mes frères ? Allons-nous rester oisifs pendant que les Orks gagnent en puissance ? Non ! Nous allons laver l’honneur de notre près dans le sang de nos ennemis ! Nous allons effacer le souvenir de Dharrovar le maudit dans le feu d’une bataille chevaleresque! À la guerre ! »
- Baron Joren Vanaklimptas.

Beaucoup de Chevaliers Impériaux ayant atterri dans le Mortwald étaient pressés d’en découdre contre les énormes Marcheurs Orks qui sortaient des Cités-casses. Certains pensaient qu’il s’agissait là de pure témérité, mais au fil des semaines, le Capitaine Fane des Imperial Fists soupçonna d’autres raisons.

Les Chevaliers de la Maison Terryn furent prompts à attaquer les Krabouilleurs qui avaient envahi le Mortwald, en les engageant à longue portée et en les éliminant méthodiquement, les uns après les autres. En revanche, les Chevaliers Impériaux arrivés de Dharrovar demandèrent à s’aventurer profondément en territoire ennemi. Ils arguaient qu’ils n’avaient nulle gloire à glaner en affrontant de la piétaille Peau-Verte cachée dans des tranchées, et qui ne représentait qu’une faible menace pour leurs énormes marcheurs. Cependant, l’insistance des demandes des Chevaliers pour former l’avant-garde de l’assaut intrigua leurs alliés Imperial Fists, notamment Fane.

Même s’ils étaient de jeunes nobles impulsifs, ces Chevaliers Sans-Fiefs semblaient trop désireux d’un assaut frontal. Un ombre planait au-dessus d’eux, et plus particulièrement au-dessus de leur chef à la barbe rousse, Joren Vanaklimptas. Fane n’était pas dupe. Il en parla à ses plus fidèles conseillers, car il reconnaissait en Joren des tourments qu’il avait lui-même connus : depuis que sa compagnie d’Imperial Fists avait affronté le Conclave de la Griffe Mentale de Tzeentch, il était perturbé par des cauchemars éveillés si terribles que parfois, il espérait que la mort viendrait le libérer. Est-ce que ces Chevaliers Sans-Fief connaissaient le même mal, et qu’ils ne possédaient pas la force mentale de l’Adeptus Astartes pour y résister ? Est-ce que leur insistance pour se retrouver en première ligne avait quelque chose à voir avec le fait qu’ils avaient effacé leur héraldique pour la remplacer par d’autres symboles ?

Bataille de la Flaque de Tanka

Les Chevaliers Sans-Fief qui attaquèrent la Cité-casse de la Flaque de Tanka à l’est du Mortwald, approchèrent depuis le Réseau de Tranchées Deinos, en usant du couvert d’une tempête de sable soulevée par un précédent assaut des Orks. Ils attendirent que les Peaux-Vertes soient sous le vent, puis foncèrent vers l’est à travers la horde, en utilisant de façon experte leurs Boucliers Ioniques pour dévier les tirs. Les Chevaliers traversèrent les lignes ennemies et ressortirent de l’autre côté avant que les Orks comprennent ce qui se passait. La horde resta stupéfaite. La moitié des Orks voulait faire volte-face tandis que l’autre ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ils furent des proies faciles pour le manipule de Warhounds et le Titan Reaver Heresium’s Bane. Lorsque le crépuscule céda la place à la nuit, les Chevaliers Sans-Fief lancèrent l’assaut contre la Flaque de Tank faiblement défendue, et eurent l’effet d’un épieu enfoncé dans le cœur d’un monstre. Les explosions illuminaient la nuit alors que les uzines et les Krabouilleurs en construction étaient détruits par les armes à fusion et les obusiers. Fane leur ordonna alors de battre en retraite et de venir se ravitailler au Mortwald, car même depuis les tranchées, on pouvait voir les flammes des incendies. Mais les Chevaliers Sans-Fief enchaînèrent un assaut contre la cité-casse suivante, et tuèrent encore des milliers d’Orks avant d’être finalement encerclés.

Toutefois, de telles considérations étaient insignifiantes aux yeux de Deinos Agamemnus. Il considérait les Chevaliers comme des outils parfaits pour mener sa guerre. Il était satisfait de les avoir à sa disposition, mais les considérait aussi sacrifiables que des cavaliers sur un échiquier. Il promulgua un édit leur interdisant de dépasser les lignes de tranchées et le réseau de bastions afin de s’aventurer dans les désolations : leurs canons servaient utilement d’artillerie dont la portée dépassait celle de la plupart des armes des Orks. De plus, ils étaient liés par leur serment d’allégeance envers leurs aînés. Au début, les Chevaliers Sans-Fief acceptèrent avec réticence de se plier à ces obligations. Le Princeps du Titan Reaver Heresium’s Bane, un allié de longue date de Deinos et de ses conseillers traditionalistes, rappela aux Chevaliers leur devoir envers le peuple du Mortwald, et souligna que même si son propre manipule de Warhounds, les Hyperian Hounds, désirait plus que tout partir en chasse, ils acceptaient eux aussi de se refréner.

Ainsi bridés, les Chevaliers furent déployés aux côtés du Capitaine Fane au cours de plusieurs batailles défensives qui repoussèrent plusieurs assauts des Orks. Cependant, il se passait des jours entiers pendant lesquels les Chevaliers Sans-Fiefes et leurs alliés Titans restaient immobiles et silencieux, dans l’attente de l’ennemi.

Les Orks attaquaient le Mortwald une ou deux fois par semaine, et à chaque fois, leurs forces étaient stoppées puis mises en déroute. Néanmoins, les troupes envoyées contre le Capitaine Fane et ses alliées étaient de plus en plus nombreuses et puissantes. Les machines de guerre des Orks surclassaient en nombre celles des impériaux. Au début, elles n’étaient composées que d’engins de la taille d’un Dreadnought, mais il en venait de plus en plus souvent de la taille d’un Chevalier, voire d’un Warhound.

Quand des machines rivalisant en taille avec l’Heresium’s Bane apparurent à l’horizon, Fane prit une décision. Il fallait détruire les usines des Orks. Il donna des ordres à Vanaklimptas et à ses Chevaliers sur un canal sécurisé, usant de son autorité en tant que fils de la Légion originelle de Rogal Dorn. Une heure plus tard, les Chevaliers franchissaient la Ligne Deinos et partaient dans les désolations aux côtés des Hyperian Hounds.

L’heure de lâcher les chiens de guerre était venue.

Aqua Meteoris

La conquête soudaine de Megaborealis par les Xenos avait mis la cité à feu et à sang. Les ressources se faisaient rares, notamment l’eau acheminée depuis l’orbite par l’Adeptus Mechanicus. Les chefs des Princes des Pauvres étaient conscients de cette faiblesse et l’exploitèrent à fond.

La guerre de Megaborealis avait vu l’alliance de l’esprit cartésien de l’Archmagos Nesium Caldrilce, du pragmatisme implacable du Fabricator Vosch et de la logique froide des Iron Hands. Cette combinaison s’était avérée dévastatrice. Megaborealis revenait sous contrôle impérial, un quartier après l’autre. Les Space Marines brisaient l’échine de chaque incursion majeure si bien qu’ensuite, les Skitarii et leurs maîtres Technoprêtres n’avaient plus qu’à achever les survivants.

Les auspicators et les omnispex des défenseurs impériaux se verrouillaient sur les biosignatures des Xenos, et chaque traque était menée avec une efficacité méthodique. Le Culte des Princes des Pauvres, qui avait brièvement dominé un bon tiers de Megaborealis, avait été forcé de reculer sur une douzaine de fronts. Un mois après l’arrivée des Iron Hands, les cultistes étaient de nouveau réduits à mener une guérilla contre les macrodades des Skitarii de l’Adeptus Mechanicus.

Il y avait cependant une exception, et de taille. Dans le quartier autour des Flèches Stygiennes et du Grand Treuil de l’Omnimessie, les icônes de la Secte Génovore étaient toujours levées. Un des plus éminents Primus du culte, Dethru Noan, avait décrété que cette zone était d’une importance vitale, car non seulement l’immense Ruche était le centre des structures de commandement de Megaborealis, mais c’était également là que l’eau était acheminée depuis les météores captés en orbite par l’immense mécanisme à contrepoids de Vosch, et qui avait été baptisé le Treuil de l’Omnimessie.

Primus Noan n’était pas un fanatique, mais quelqu’un de rationnel. Il savait que sans cette source d’eau, et avec les convois de transport de rations de survie coupés par les Orks partout sur la planète, l’Adeptus Mechanicus pouvait être privé du fluide vital dont il avait besoin. Il prévoyait donc d’assiéger cette Ruche majeure depuis son quartier-général.

Afin de mettre son plan en action, Noan avait pénétré dans l’immense cathedrum de son essaim, dans les tréfonds de Megaborealis. Il avait arpenté les colonnades décorées de cadavres et les bannières plantées en haut de montagnes de matériel capturé. Dans la crypte, à moitié immergé dans les restes semi-liquéfiés de ses serviteurs défunts, se trouvait Grand Sire Venu Des protubérances osseuses avaient jailli pour former un trône étrange sur lequel était assis le gigantesque Pure-Souche. Des familiers sortaient de temps à autre la tête du liquide pour fixer Noan d’un air mauvais. Le regard de Verm lui-même scintillait haineusement, car il n’aimait guère être dérangé.

Heureusement pour lui, Noan s’était assuré l’assistance du Magus Slynte. Ce dernier établit un contact psychique avec Verm et lui exposa le plan de bataille de Noan. Une longue minute s’écoula avant que le Grand Sire se relève de toute sa hauteur et sorte de son bain méphitique avant de dépasser ses interlocuteurs. Le Magus annonça alors fièrement que l’assaut contre les Flèches Stygiennes serait mené par le Patriarche en personne, et lui emboîta prestement le pas.

Moins d’une journée plus tard, le cloaque des Flèches Stygiennes grouillait de Génovores Pure-Souche. Ils venaient de tout le continent et même d’au-delà, et répondaient sans hésiter à l’appel psychique de leur Patriarche. Il n’y avait pourtant pas de cris résonnant dans la nuit, pas de prières enfiévrées, pas d’appels. La chute imminente de Megaborealis se préparait en silence, mais se rapprochait inexorablement.

La conquête des Flèches Stygiennes fut terriblement sanglante. Tout d’abord, survint l’événement qu’on allait appeler le Massacre Vertical, comme beaucoup de Ruches impériales, les Spires avaient des niveaux inférieurs si profonds, sombres et labyrinthiques que nul ne savait exactement jusqu’où ils s’étendaient. La guerre contre les Orks monopolisait beaucoup de ressources, si bien que les patrouilles de Skitarii opérant dans les niveaux inférieurs étaient rares. Et il n’y avait pas que des Pure-Souche qui convergeaient vers les Flèches Stygiennes, mais aussi tous les membres du culte du continent Des écoutilles fermées depuis des éons furent rouvertes, des galeries furent dégagées et de nouveaux tunnels furent creusés avec des Concasseurs et des macroforeuses. Tels des termites industrieux, les cultistes se rapprochèrent des strates inférieures des Flèches Stygiennes, leurs Équipes d’Extermination s’occupant d’anéantir méthodiquement toute résistance. Lorsque les sirènes d’alarme sonnèrent enfin, plus de vingt pour cent des tunnels étaient sous le contrôle du culte.

Une Étrange Ruée

Le plus grand centre de production d’eau de Vigilus vit sa capacité quasiment réduite à néant lorsque les Belluaires des Cultes Cérastes Drukharis apprirent à contrôler les mantes religieuses blanches qui chassaient dans les blizzards du Fléau de Kaelac. En modulant leurs neurocides et leurs munitions éclateuses afin de plonger ces insectes géants dans une frénésie tueuse, ils dirigèrent des centaines de ces créatures à travers les glaciers et les plaines recouvertes de permafrost jusqu’aux canyons des macrocanières de Kaelac. Les Drukharis se nourrirent avidement de la douleur qu’ils infligèrent sadiquement, en observant les mantes religieuses de la taille d’un cheval qui démembraient les Skitarii et les carriers. Le bain de sang fut tel que le liquide écarlate emplit tous les cratères des environs.

Les couloirs des Flèches Stygiennes résonnèrent des pas métalliques de milliers de Skitarii lorsque leurs garnisons se portèrent à la rencontre des envahisseurs. Lors des combats qui s’ensuivirent, les Skitarii prirent rapidement l’avantage. Ils combattaient avec la détermination de zélotes défendant leur temple, et leurs maîtres Technoprêtres Dominus avaient prévu toutes les éventualités, quel que soit le type d’invasion. Les protocoles d’alerte étaient bien établis, et bientôt, les couloirs furent jonchés de cadavres d’hybrides Xenos. Cependant, les plans des Technoprêtres avaient une faille : les précieux pipelines qui acheminaient l’eau au sommet des Flèches Stygiennes.

En tant qu’organismes d’avant-garde des Tyranides, les Génovores sont capables de se faufiler dans des espaces réduits, afin d’exploiter au mieux les divers vecteurs possibles pour répandre leur infection. Après que les griffes de Grand Sire Verm eurent ouvert des trous béants dans les conduites d’eau, les Pure-Souche s’y faufilèrent les uns après les autres. Ils rampèrent en luttant contre le flot de liquide pendant toute une journée, exploit que ni un humain, ni un Ork n’auraient pu accomplir, jusqu’à atteindre les fermes d’eau au sommet des spires. Celles-ci étaient légèrement défendues, car l’essentiel des Skitarii était engagé dans les profondeurs, et rapidement, elles ressemblèrent à des abattoirs, les corps déchiquetés et les membres bioniques de leurs occupants étant répandus au sol. Pris à revers, les Skitarii étaient piégés, et ils furent vaincus au bout de trois jours de combats acharnés.

Forces Impliqués dans la Guerre des Bêtes

Des Héros Naissent

Même si les batailles décisives de la Guerre des Bêtes se gagnaient sur terre, ces victoires cruciales auraient été impossibles sans les vaillants efforts de l’Aeronautica Imperialis. Alors que les Orks établissaient leurs Cités-Casses et augmentaient leur production de matériel de guerre, des dizaines de Dakkajets, de Blitza-Bombas et d’autres aéronefs sortaient des lignes d’assemblage. Des vagues d’attaques d’appareils xenos emplissaient les deux au-dessus des étendues ruchières de Vigilus. Ils fondaient vers le sol pour mitrailler les convois et pour dévaster les manufactorums avec des bombes incendiaires.

Les commandants impériaux répondirent en envoyant toute leur flotte aérienne en missions d’interception et de patrouille. Des escadrilles de Thunderbolts et de Lightning filaient à toute vitesse entre les flottilles des Orks, leurs canons laser abattant les appareils des peaux-vertes les uns après les autres. Des escadrons de bombardiers Marauder survolaient les plaines pour pilonner les pistes d’atterrissage des Orks. En dépit de lourdes pertes au sein des équipages, leurs efforts mirent à mal les capacités aériennes des xenos et évitèrent qu’une bataille déjà difficile tourne au carnage en défaveur de l’Imperium.

Le cœur de l’effort de guerre aérien des Orks sur Vigilus était le Labymek de Rakkuk, un dédale de bidonvilles en tôle dont les défenses antiaériennes quadrillaient quatre aérodromes majeurs. Rakkuk menait un rassemblement de tribus aériennes qui surpassait en nombre toutes les autres forces aériennes des Orks sur Vigilus, et il s’en servait pour lancer des raids contre Megaborealis. Les silhouettes des Blitza-Bombas devinrent une vision de terreur pour les forces impériales protégeant les convois de ravitaillement de Megaborealis. Toutefois, en dépit de la crainte inspirée par les Zaviateurs , elle n’égalait pas l’enthousiasme des soldats de l’Imperium quand ils assistaient à l’intervention des pilotes de l’Aeronautica Imperialis. Alors que les macro-tankers et les Taurox traversaient en trombes les désolations de Vigilus, de courageuses bandes de pilotes livraient des duels héroïques contre des adversaires largement supérieurs en nombre, afin d’aider les convois à atteindre leur destination.

La propagande Impériale fut prompte à prendre en exemple les faits d’armes de ces héros. Des pilotes comme le Lieutenant Brandyn MacElroy, Lucretia "La Marquise Rouge" Jenst et le Capitaine-Artilleur Brokmann Gallister devinrent des légendes parmi les soldats de Vigilus, leurs noms apparaissant sur les annonces du Commissariat d’Oteck à Hyperia. Le fait que la plupart d’entre eux ne survécurent pas à cette guerre aérienne fut bien évidemment passé sous silence…

Le Marteau et L’Enclume

L’Astra Militarum est souvent comparée à une massue, mais sur Vigilus, elle joua plus souvent le rôle de l’enclume. Forcée par les circonstances à conserver l’essentiel de ses troupes dans les limites des étendues ruchières, elle mena essentiellement une guerre défensive au début des affrontements. Même si l’appel à l’aide était parti vers les étoiles (de nombreux Astropathes payant de leur vie l’envoi de ce message), il y avait peu d’espoir pour que des renforts arrivent promptement Si nul n’osait le dire ouvertement, la plupart des commandants de l’Imperium craignaient que les champs de force Bastion s’épuisent avant les Orks. Et même s’ils continuaient de fonctionner indéfiniment, les peaux-vertes qui parcouraient les désolations menaient une guerre de siège qui allait affamer tôt ou tard les défenseurs de Vigilus, et les pousser à tenter des sorties.

C’est alors que les Space Marines arrivèrent. Frappant sans prévenir depuis la couche nuageuse, les croiseurs de l’Adeptus Astartes lancèrent des Modules d’Atterrissage avec une efficacité dévastatrice. Les Brazen Claws frappèrent comme la foudre au sud d’Hyperia, car même la Muraille Hyperia-Dirkden et son importante garnison ne tiendraient pas indéfiniment à cause des insurrections du culte et des attaques répétées des Orks de Mekstopville. Une attaque de Modules d’Atterrissage dans les environs d’une ville tenue par les Orks était vouée à l’échec, c’est pourquoi les Brazen Claws lancèrent un assaut mécanisé vers plusieurs directions à la fois, afin de tomber sur l’arrière-garde des Orks et de la repousser vers les canons des défenseurs impériaux retranchés. Pris entre la force irrésistible des chars space marines et la résistance des bunkers de l’Astra Militarum, les Orks furent mis en déroute, traqués et tués.

À l’extérieur de Megaborealis, les White Scars et la Ravenwing usèrent à fond de leur mobilité pour émousser les assauts des Orks par des manœuvres en tenaille. Au nord du Fléau de Kaelac, les Primaris des Void Tridents et des Castellans of the Rift menèrent des attaques similaires, et engagèrent les Orks (et, dans une zone, les pillards Drukharis) au cours d’une série d’affrontements bien orchestrés qui obligeait l’ennemi à réagir à la hâte. Pendant un temps, l’espoir revint chez les habitants de Vigilus.

Forces des Ultramarines

Marneus Augustus Calgar restaura un semblant d’ordre dans l’effort de guerre de Vigilus, même s’il était déjà trop tard sur bien des points.

Les guerriers d’Ultramar vinrent en nombre à Vigilus, et même s’ils furent parmi les derniers à arriver, leur contribution à l’effort de guerre fut telle qu’ils parvinrent à transformer une défaite programmée en un statu quo. Pendant quelque temps, la victoire parut même à portée de main. Les Ultramarines sont les dignes héritiers de la tradition martiale de [[Macragge], qui produit aussi bien des hommes d’État hors pair que de grands guerriers. Sur Vigilus, leurs talents en diplomatie leur permirent de restructurer efficacement la machine de guerre impériale.

Peu de personnes dans l’Imperium auraient pu égaler la maîtrise politique du seigneur Calgar alors qu’il déracinait la corruption du Conseil Aquilarien et le refaçonnait à l’image du sénat de Macragge. Il se débarrassa des incompétents et des corrompus en une seule nuit, tout en conservant le fragile équilibre entre la Dynastie Agamemnus, le Clergé de Mars et l’Ecclésiarchie. Ainsi reformé, le sénat fut capable de se concentrer sur son véritable ennemi au lieu de sombrer dans de vieilles rivalités. Depuis la table des débats du Palais Aquilarien, la guerre fut organisée, les continents ne furent plus livrés uniquement à eux-mêmes, et une méthodologie complexe fut mise en place afin de combiner toutes les forces disparates de Vigilus. Le talent stratégique de Calgar permit aux armées de la planète d’œuvrer de concert, d’écraser les hordes d’Orks et d’étouffer les infestations de sectateurs Génovores.

À la fin de la troisième phase de la guerre, Calgar n’avait pas engagé ses propres forces loin au-delà d’Hyperia, ni même au-delà du Refuge du Saint. Au lieu de cela, il assigna trois compagnies et deux demi-compagnies d’Ultramarines à la défense de la métropole. Ses guerriers organisèrent des raids depuis le Refuge du Saint dès que des soulèvements de cultistes, des attaques aériennes des Orks ou des rebelles menaçaient l’intégrité d’Hyperia, car maintenir une base d’opérations solide était d’une importance vitale. Toute force de frappe envoyée hors de la capitale revenait dès que sa mission était accomplie, par conséquent Calgar disposait en permanence d’une force conséquente d’Ultramarines pour défendre le sénat.

Le seul déploiement d’Ultramarines consistait en cinq escouades de la 9e Compagnie, chacune assignée à un des ponts au-dessus de l’Anneau du Néant, autour des terres intérieures du refuge du Saint. Ceux qui voulaient traverser le pont devaient se plier à des vérifications pointilleuses, et tout ennemi se présentant devait faire face aux tirs des Devastators et des Centurions. Ainsi, il n’y avait aucune voie d’invasion facile d’accès pour attaquer le Palais Aquilarien, du moins par voie terrestre.

Les Aeldari vengeurs de Saim-Hann tentèrent malgré tout des assauts contre le sénat, car leurs motojets et leurs transports antigrav pouvaient facilement éviter les zones de feu de la 9e Compagnie en survolant l’Anneau du Néant. Même s’ils causèrent de lourdes pertes au Militarum Tempestus et tuèrent plusieurs Ultramarines, ils furent finalement anéantis grâce à l’esprit d’initiative du Lieutenant Eothrus.

Certains accusèrent Calgar d’être pusillanime. Certes, la Garde Victrix qui formait la garde personnelle de Calgar et du reste du Sénat de Vigilus n’était que rarement engagée, et la majorité des Ultramarines ne participaient qu’à des missions de type recherche & destruction. Eothrus exprima son avis en expliquant que Calgar avait une bonne raison.

Ce n’est que lorsque les spires de Vigilus furent le théâtre de meurtres horribles que la menace que soupçonnait Calgar apparut au grand jour, et qu’une nouvelle phase de la guerre de Vigilus commença. Les Ultramarines réagirent en force et envoyèrent des troupes dans les hauteurs des spires pour affronter les Raptors, les Serres du Warp et les Métadracs qui infestaient le ciel. Si les Ultramarines avaient été envoyés auparavant sur d’autres fronts, ils n’auraient pas pu répondre à la menace émergente du Chaos avec autant d’efficacité.

Seul un chef aussi visionnaire pouvait conserver suffisamment de sang-froid pour affronter la menace de trois invasions xenos, tout en ayant la clairvoyance de garder ses meilleures troupes pour contrer un danger éventuel plus grand encore. Chaque décision de Calgar remise en question s’avéra être en réalité parfaitement calculée, qu’il s’agisse de condamner des zones de guerre entières pour en sauver d’autres, ou de sacrifier des ressources importantes pour éliminer une menace insidieuse. Certes, les ordres en apparence illogiques de Calgar ternirent la réputation des Ultramarines auprès de l’aristocratie régnante de la planète, pourtant ils étaient justes et nécessaires. Grâce à la sagesse de Calgar, le Chaos fut incapable de tirer pleinement profit de sa tête de pont établie dans les hauteurs des spires.

Malgré tout, seuls les plus proches conseillers du Seigneur Macragge suspectaient une raison plus personnelle d’être à l’origine de sa réticence à intervenir personnellement. En réalité, il était encore en rémission depuis l’épreuve du Rubicon Primaris.

Forces des Dark Angels

Alors que les White Scars et les Crimson Fists travaillaient en collaboration étroite avec le Sénat de Vigilus, les Dark Angels qui répondirent à l’appel à l’aide suivaient leur propre voie. Malgré tout, ils combattaient en faisant preuve d’une fureur telle qu’elle s’avéra souvent décisive.

Les Impardonnés
Les Blades of Vengeance, un Chapitre Primaris successeur, combattaient seuls au nord de Dontoria.

Les Consecrators arrivèrent à la Ruche d’Oteck sans prévenir et frappèrent durement avant de disparaître.

Les Angels of Redemption étaient sous le coup d’une enquête pour cause de défection, pourtant ils combattirent avec autant de détermination que les autres Chapitres.

L’émissaire des Dark Angels qui contacta le Sénat était le jeune Lieutenant Primaris Kodden. Même Marneus Calgar ne s’était pas attendu à cela, car il pensait rencontrer un vétéran de la Deathwing. Kodden ne fit guère montre d’enthousiasme avant de quitter le conseil. Même s’il ne fut en aucun cas offensant, son refus de divulguer les stratégies de ses frères était éloquent. Seuls les Maîtres de Chapitre Calgar et Kantor suspectaient la vérité: Kodden ne savait tout simplement rien des plans des Dark Angels.

La rumeur s’était répandue au sein de délégations du Sénat de Vigilus que les Dark Angels conservaient généralement leurs contingents de Primaris séparés des autres compagnies de leur Chapitre. Même si certains Primaris occupaient des positions de vétérans, les moins expérimentés étaient rarement déployés aux côtés des forces de frappe rapides de la Deathwing ou de la Ravenwing. Au lieu de cela, ils formaient des groupes d’attaques à part entière, et chargeaient au cœur des forces ennemies pendant que leurs frères ordinaires menaient des opérations plus discrètes. En observant Kodden, Calgar comprit que les Dark Angels utilisaient de la même façon l’officier Primaris et sa garde d’honneur d’Intercessors: afin de camoufler les véritables objectifs des Dark Angels.

Cependant, il était impossible de prouver de telles assertions. Au cours des premiers mois de la troisième phase de la guerre, le sénat apprit que des forces de frappe de la Ravenwing agissaient étrangement. Elles combattaient en soutien d’Olujin Khan lors des attaques contre Fort Dakka, et avaient assailli férocement la forteresse des Orks, avant de partir subitement vers l’est au beau milieu des combats. Abandonnés par leurs alliés, les White Scars avaient été forcés de battre en retraite sans parvenir à détruire le centre de commandement qui dirigeait l’effort de guerre des peaux-vertes. Kodden n’offrit aucune explication à ce sujet, et maintint que la Ravenwing ne dépendait pas de lui. Calgar discerna une pointe d’amertume dans la voix du jeune officier.

Au cours de la troisième phase de la guerre, Calgar recolla les morceaux du puzzle que formaient les actions des Dark Angels. Ils ne restaient jamais bien loin du Tourbillon Vhulien, cette immense tempête de poussière à l’est de la planète. 11 était toutefois conscient que le destin de Vigilus ne tenait qu’à un fil, aussi se garda-t-il de faire part de ses convictions pour ne pas déstabiliser le conseil de guerre alors que ses membres devaient se concentrer sur les opérations militaires à venir.

Lorsque l’invasion du Chaos fut découverte, les Dark Angels participèrent avec toutes leurs troupes aux combats, aux côtés des Ultramarines. La Deathwing et la Ravenwing, qui étaient jusqu’à présent restées à l’écart des affrontements principaux, frappèrent avec tant de force que les envahisseurs du Chaos furent exterminés dans plusieurs flèches en une heure à peine. On rapporta que plusieurs guerriers ennemis avaient été capturés et emmenés à bord d’aéronefs macabres que Kodden désigna sous le terme de Dark Talons. Une fois de plus, Calgar n’insista pas. Il avait encore besoin des Fils du Lion, quelles que fussent leurs motivations réelles.

Forces des White Scars

Même parmi l’Adeptus Astartes, les White Scars sont considérés comme les maîtres de la guerre éclair. Comme l’essentiel de la surface de Vigilus était composé de plaines désolées, ils étaient parfaits pour lutter contre les Speedwaaagh! Leur style de combat fit ses preuves sur des dizaines de théâtres de guerre.

Les White Scars sont exaltés par le combat. Ils entonnent des chants guerriers, adorent voir gicler le sang de l’ennemi et sentir le vent leur fouetter le visage alors qu’ils accélèrent avec leurs motos et leurs transports rapides. Suite à l’apparition de la Grande Faille, leur Chapitre a souffert et s’est retrouvé éparpillé dans toute la galaxie alors qu’il avait plus que jamais besoin de conserver sa cohésion. En dépit de ce revers, ou peut-être par nécessité de surmonter cette épreuve, ils firent face aux dangers de Vigilus avec une détermination admirable.

Sur Vigilus, les White Scars combattaient sous les ordres d’Olujin Khan, un capitaine connu pour sa personnalité orageuse et sa fierté. C’était un disciple du célèbre Maître de la Chasse Kor'sarro Khan, et il reçut le commandement de l’expédition vers Vigilus, qui comprenait les White Scars et leurs Chapitres successeurs. Les Fils du Khan envoyèrent deux compagnies complètes, et leurs trois successeurs des demi-compagnies : les Solar Hawks, les Storm Reapers et les Destroyers. En envoyant une force aussi conséquente, les Fils du Khan prouvèrent leur grandeur d’âme, car ils étaient déjà engagés sur plusieurs fronts ailleurs dans la galaxie.

L’ajout de Space Marines Primaris de la Croisade Indomitus avait étoffé les rangs du Chapitre, et lui avait permis de libérer son monde natal de Chogoris de l’étreinte du Chaos, toutefois le reste du système ne s’était pas encore remis des dégâts infligés par les forces de Huron Sombrecœur. Le Grand Khan Jubal était toujours porté disparu après son raid contre le Seethnar. De plus, le Chapitre avait subi de lourdes pertes contre les T'au dans le Golfe de Damoclès, et sa forteresse de Quan Zhou n’avait pas fini d’être resanctifiée suite à une attaque du Chaos. Olujin était avide de collaborer avec ses frères pour rendre de nouveau sûr le système de Chogoris. Néanmoins, il ne pouvait pas ignorer son devoir envers le reste de l’imperium, c’est pourquoi il s’était rendu sur Vigilus.

Les Devins d'Orage du Chapitre, qui assuraient le rôle des Archivistes des autres confréries, avaient eu des visions du monde-sentinelle de Vigilus. Il allait bientôt être submergé par l’anarchie, à la tête de laquelle chevauchait une bête à peau-verte. Une partie de l’esprit d’Olujin se réjouissait à l’idée de combattre les Orks, surtout des Fondus d’là Vitesse, car c’étaient là des adversaires à sa mesure. De plus, les Orks sont robustes, brutaux et prévisibles comparés aux osts déments qu’il avait affrontés lors de sa dernière croisade sur le monde tombé sous la coupe d’un culte de Slaanesh, et nommé Vondrel Magnificat. Vigilus lui apporterait une gloire franche, gagnée à la force de l’épée. Certains parmi les Lames d’ivoire, les vétérans d’Olujin, avaient suggéré que peut- être, si leur capitaine jouait un rôle majeur dans le sauvetage de Vigilus, il pourrait devenir le successeur du Grand Khan Jubal si celui-ci était bel et bien mort.

Les White Scars se distinguèrent d’abord non pas en défendant les cités impériales, mais en menant des attaques rapides et sanglantes. Leur 2e Compagnie atterrit au nord de Fort Dakka. Olujin Khan mena alors des combats rapides dans les environs du territoire de Krooldakka. Les grêles de bolts et de laser rasèrent les sites industriels et détruisirent les effigies guerrières des Orks. Ces derniers ripostèrent prestement en sortant de leurs ateliers et de leurs garages pour engager les White Scars avec des engins véloces. Plusieurs Fils du Khan furent désarçonnes, voire pulvérisés par les canons qui hérissaient les murs de Fort Dakka.

Néanmoins, la rapidité du fer de lance des White Scars, combinée aux épais nuages de poussière soulevés par leurs engins, les protégea efficacement. La majorité des Orks étaient engagés sur d’autres fronts, par conséquent les Space Marines purent anéantir une bonne partie de Fort Dakka avec leurs Land Raiders, leurs Repulsors et leurs Predators, et même venir à bout du vaisseau Punchin Fist formant la bretèche du fort.

Presque simultanément, la 3e Compagnie des White Scars arriva de l’ouest après s’être occupée de la Ruche de l’Avorton. L’assaut coïncida avec une attaque de la Ravenwing au sud de la ville, car les Dark Angels avaient assailli à la fois Fort Dakka et le Cratère de Drogzot pour semer la confusion. Les motards en armures noires, cachés par les nuages de poussière et de fumée générés par l’attaque au nord, tuèrent des centaines d’Orks au fil des minutes. Pris en étau, un grand nombre de peaux-vertes de Fort Dakka fuirent leur cité par la route du sud-ouest. Le nœud coulant était prêt à se refermer, et les Orks, pris de panique, étaient sur le point de brûler dans leur propre forteresse. C’est alors que sans prévenir, la Ravenwing changea de cap et partit vers l’est, laissant les Orks concentrer leurs forces contre les White Scars. Olujin Khan ordonna rapidement la retraite, car les dégâts infligés au quartier général de Krooldakka étaient déjà considérables. Cependant, il ne pardonna pas à la Ravenwing de l’avoir empêché d’infliger un coup fatal aux Orks.

Au fil des mois suivants, les White Scars œuvrèrent de concert avec l’Astra Militarum pour rassembler le plus d’informations possible sur la disposition des forces ennemies sur la planète. Olujin Khan participa au nouveau sénat de Marneus Calgar au Refuge du Saint, et passa un accord avec le Proctor Commandeur Venedar de la garde Impériale. Les compagnies de Sentinelles Éclaireuses de la Garde Vigilante qui parcouraient les désolations entre les étendues ruchières, et qui s’aventuraient même jusqu’à l’océan de poussière de l’autre côté de la planète, allaient partager leurs informations concernant les routes empruntées par les Orks. En retour, Olujin Khan allait partager ses propres informations avec Venedar et deux autres officiers : le Chef de Char Jaesman des Fers de Lances Blindés Vigilant, et le seigneur des Tempestus Scions, le Tempestor Prime Ghallaghan. Ce dernier ne daignait pas traiter avec de simples officiers de l’Astra Militarum, mais il était toujours prompt à prendre contact avec l’Adeptus Astartes. Grâce à Olujin Khan, la cohésion de l’effort de guerre se trouva renforcée. Alors que les Ultramarines se chargeaient de la stratégie depuis Hyperia, les White Scars parcouraient les désolations, et prenaient contact avec les forces impériales par le biais de Vox conventionnels, car le système de communications global avait été parasité par les tempêtes warp de la Grande Faille.

Grâce à Olujin Khan, des dizaines de régiments mécanisés de l’Astra Militarum qui escortaient des convois vitaux transportant de l’eau et du matériel de guerre d’une ruche à l’autre purent accomplir leur mission malgré la menace constante de raids de la part des Orks. Les accords qu’il avait passés s’avérèrent fructueux au cours de la seconde moitié de la guerre, car ils permirent aux White Scars de frapper avec précision et efficacité les Orks, puis de battre en retraite avant de se retrouver face à des forces trop supérieures en nombre. De cette façon, Olujin gagna le respect et l’admiration qu’il espérait, non pas à travers le combat, mais grâce à sa sagesse, sa diplomatie et son désir d’unité au nom de l’Empereur.

Forces des Imperial Fists

Les Fils de Rogal Dorn sont le parfait exemple de défenseurs déterminés de l’Imperium, et ils prouvèrent sans cesse leur valeur dans les combats sur Vigilus. Depuis que leur Primarque fut chargé de coordonner les défenses du Palais de l’Empereur sur Terra, ce sont des experts en poliorcétique et des gardiens zélés.

Ce fut le Capitaine Dravastis Fane de la 5e Compagnie des Imperial Fists qui mena l’effort de guerre de son Chapitre sur Vigilus. Il fut parmi les premiers à travailler de concert avec Marneus Calgar, tout comme le Primarque Dorn avait œuvré avec Roboute Guilliman suite à l’Hérésie d’Horus pour remettre sur pied l’Imperium.

La majorité des forces de Fane était stationnée dans les tranchées à l’est du Mortwald, et ce depuis son atterrissage. Les Imperial Fists combattirent pour défendre ce continent artificiel pendant la deuxième et la troisième phases de la guerre, et assurèrent un rôle vital: permettre aux défenses de tenir bon face à une invasion des Orks qui aurait autrement privé la planète de sa principale source d’approvisionnement en nourriture : les forêts de cactus du Mortwald. Les Imperial Fists combattaient aux côtés de régiments de Cadia et de Catachan, de Chevaliers de la Maison Terryn et des Chevaliers Sans-Fief du monde maudit de Dharrovar. Ils causèrent de lourdes pertes aux Orks. Un grand nombre de soldats de l’Astra Militarum en vinrent à parler en plaisantant de la Fine Ligne Jaune, car les Imperial Fists étaient certes disséminés au milieu des uniformes kaki de l’Astra Militarum, mais ils surent gagner leur respect à force de vaillance.

Les Imperial Fists voient la guerre de positions comme le test ultime des capacités martiales, car elle met à l’épreuve le courage, la ténacité et l’endurance, domaines dans lesquels ils excellent. Lorsque des bandes de Dreads apparaissaient au loin, elles étaient accueillies par les Devastators et les Centurions de la 5e Compagnie. Quand l’Astra Militarum battait en retraite face à une marée verte impossible à stopper par de simples humains, les Imperial Fists tenaient la ligne. Quand les Orks perçaient les défenses impériales et semblaient conquérir du terrain, ils se retrouvaient pris sur les flancs par les Imperial Fists d’un côté, et par leurs alliés de l’autre. Une fois les ennemis piégés, les Fils de Dorn les abattaient par des salves de bolters précises. Quand les munitions venaient à manquer, c’étaient les lames des Imperial Fists qui repoussaient les xenos, une vague d’assaut après l’autre. Car lorsqu’il s’agit de défendre une tranchée boueuse face à une horde d’adversaires ou à un engin de guerre monstrueux, les Imperial Fists sont les meilleures troupes de la galaxie.

Forces des Crimson Fists

Les Imperial Fists n’étaient pas les seuls Fils de Dorn présents sur Vigilus. Ils étaient accompagnés par un de leurs Chapitres Successeurs, les Crimson Fists. Ceux-ci avaient failli être exterminés par les peaux-vertes sur leur Monde Chapitral, Rynn, et ils comptaient bien se venger sur Vigilus.

Les Crimson Fists étaient un des Chapitres aux effectifs les plus nombreux sur Vigilus. C’était en soi un exploit, étant donné leur passé tragique. Suite à l’explosion dramatique d’un missile au sein de leur Forteresse-Monastère, celle-ci avait été détruite, emportant avec elle la majorité des frères de bataille du Chapitre. En un instant, les Crimson Fists avaient été réduits à moins de cinquante pour cent de leurs effectifs. Cependant, céder au désespoir n’était pas dans leur nature. Bien que privés de leur Forteresse-Monastère, de leurs véhicules et même de leur patrimoine génétique, ils combattirent l’invasion ork sur Rynn. Unis derrière la volonté inébranlable de leur Maître de Chapitre Pedro Kantor, ils reformèrent leurs escouades et usèrent de leur connaissance du terrain pour harceler l’ennemi et consolider leurs forces. Même s’ils subirent encore de lourdes pertes, ils finirent par ramener un semblant d’ordre sur leur planète malmenée.

Lorsque la Croisade Indomitus atteignit le monde de Rynn, elle amenait avec elle une nouvelle race de guerriers. Guilliman avait eu vent des malheurs de ce Chapitre, et lui assigna cinq cents frères de bataille Primaris en guise de renforts. Cet événement majeur de l’histoire du Chapitre est depuis célébré comme le Jour du Renouveau.

Les Crimson Fists étaient plus que reconnaissants envers ce destin qui leur permettait d’envisager de retrouver un jour des effectifs normaux. Voir leurs effectifs plus que doubler du jour au lendemain, et avoir ainsi une réelle chance de rédemption, était un don inespéré. Ils firent de leur mieux pour intégrer leurs frères Primaris, leur apprendre les rites de bataille du Chapitre et les entraîner jour et nuit afin que les deux confréries combattent avec une synchronisation parfaite. Chaque nouvelle recrue se plia à l’épreuve du Poing Sanglant, et revint avec les mains maculées du sang d’un dragon barbelé tué à mains nues, gagnant ainsi le droit de porter le gantelet rouge propre au Chapitre. Quelques traditionalistes virent l’intégration de ces étrangers comme un blasphème, mais ils se ravisèrent en voyant la force de conviction de Guilliman et Kantor.

Les Crimson Fists avaient eu vent de l’appel de détresse de Vigilus. Y voyant là l’occasion de raffermir les liens de fraternité entre les Primaris et les vétérans, Kantor mena cinq compagnies complètes, c’est-à-dire la moitié de son Chapitre, dans le Piège de Nachmund. Le message de Kantor était clair comme de l’eau de roche: les Crimson Fists étaient de retour, et prêt à combattre et à mourir non seulement pour leurs terres, mais aussi pour défendre les autres mondes de l’Imperium.

Lorsqu’ils atterrirent au Refuge du Saint, les Crimson Fists ne foncèrent pas immédiatement au combat en tombant du ciel à bord de Modules d’Atterrissage, comme la plupart des autres Chapitres. Au lieu de cela, ils se déployèrent via des Thunderhawk, dont la plupart étaient flambant neufs, car l’armorium du Chapitre avait été renouvelé en même temps que ses effectifs par la Croisade Indomitus. Pedro Kantor se présenta au Sénat de Vigilus, consulta les chefs de guerre de cette auguste assemblée, et alla même prendre conseil auprès de Marneus Calgar en personne. Il était là pour servir, pas pour amasser de la gloire, car il voulait payer sa dette envers Guilliman.

Au grand regret de nombreux Crimson Fists, les compagnies de Rynn ne furent pas envoyées contre les Orks. À la place, elles reçurent l’ordre d’aider à l’effort de guerre à Dirkden, en enrayant la progression des Sectes Génovores qui avaient jailli des niveaux souterrains, et en nombres tels que la plupart des observateurs pensaient que le continent était déjà condamné à court terme.

Sans protester, Kantor se rendit à la Muraille Hyperia-Dirkden, où il fut immédiatement attaqué par des forces des Princes des Pauvres, puis il traversa les désolations cauchemardesques pour se rendre aux Sous-sols de Rescalid. Ses forces combattirent noblement et sans répit contre les Génovores Pure-Souche qui grouillaient dans les galeries tels des insectes. Ils nettoyèrent les antres de ces créatures infâmes par la flamme et le bolt. Ils ne cherchaient pas à exterminer leurs adversaires, car même avec leurs compagnies aux effectifs renouvelés, ils n’auraient pas été en mesure de venir à bout de toute une nation de cultistes. Au lieu de cela, ils menèrent une série d’affrontements minutieusement planifiée afin de donner le temps aux citoyens impériaux de s’échapper.

La population de Dirkden avait vécu pendant des mois un enfer où chaque bâtiment, chaque bloc d’habitation et chaque bunker pouvait abriter des mutants xenos, et avait perdu tout espoir. Mais l’arrivée des Crimson Fists et de régiments de Cadia pour sauver autant d’innocents que possible permit la création de convois de réfugiés, qui se dirigèrent vers le sud d’Hyperia, là où les Brazen Claws avaient récemment repoussé les Orks. Lorsque le Ministorum décréta que les capacités d’accueil d’Hyperia avaient atteint leurs limites, et que des agents des Princes des Pauvres s’échappaient également en se cachant parmi les flots de réfugiés, Pedro Kantor se fit l’avocat de vérifications drastiques menées aux portes sud de la muraille. Il le fit avec tant de passion et d’éloquence que le Ministorum accepta un compromis, et mit en place des checkpoints tenus par des vétérans de Cadia. Malheureusement, ces mesures s’avérèrent insuffisantes, car la Muraille et Dirkden finirent par tomber aux mains des cultistes xenos, qui avaient si longuement mûri leur rébellion. Malgré tout, sans l’efficacité, la force de conviction et la compassion des Crimson Fists, ce continent artificiel serait tombé bien plus tôt avant l’apogée de la Guerre des Bêtes, et des millions d’innocents auraient péri avant d’avoir pu s’échapper en direction d’Hyperia.

Forces de L’Adeptus Mechanicus

Le Fabricator Vosch de l’Adeptus Mechanicus considéra la guerre comme un exercice de logique. Son approche impitoyable alluma les feux de plusieurs rébellions.

Plusieurs dizaines de macroclades de l’Adeptus Mechanicus étaient déjà mobilisés sur Vigilus lorsque la Guerre de Bêtes éclata. 11 ne s’agissait pas uniquement d’agents de Stygies VIII, bien que les troupes de ce Monde-Forge combattissent vaillamment pour défendre leur domaine.

Après que le Pacte de Feu et d’Acier eut ratifié ce qu’il estimait être son contrôle de droit divin sur Megaborealis, les forces de l’Adeptus Mechanicus de Vigilus se consacrèrent à des tâches que nul en dehors de leur ordre énigmatique ne pouvait comprendre. Fidèles à leur réputation d’isolationnisme et à leur attitude exaspérante, leurs représentants auprès du Conseil Aquilarien étaient des prêtres rompus à l’art de la politique, qui changeaient de sujet ou éludaient la question - quand ils répondaient - sitôt qu’on les interrogeait sur leurs véritables motivations.

L’Adeptus Mechanicus de Stygies VIII est considéré comme étrange et peu digne de confiance par les autres. L’histoire de ce monde-forge est marquée par les événements de l’Hérésie d'Horus, lorsque la planète fut sauvée par les insondables Aeldaris, ce qui suscita chez les adeptes de Stygies un intérêt suspect pour les extraterrestres et leurs artéfacts. Depuis lors, leur propension à étudier la technologie xenos a conduit les observateurs extérieurs à s’interroger sur leurs objectifs. Bien qu’ils n’aient jamais abordé la question avec autrui, les prêtres de Megaborealis et de Storvhal ont creusé la croûte de la planète à la recherche de gisements d’un matériau précieux appelé Noctilithe, ou Sombreroche pour les profanes. Ce matériau est important aux yeux de l’Adeptus Mechanicus, notamment depuis les découvertes d’Amontep II, et les expéditions de Belisarius Cawl sur une dizaine de mondes de la galaxie pour trouver de nouveaux gisements. Mais une particularité curieuse des échantillons de Sombreroche de Vigilus a plongé les spécialistes du sujet dans des abîmes de perplexité.

Le Mont Colossid, un volcan actif qui constituait une source d’énergie vitale pour Vigilus, fut attaqué simultanément par un culte xenos, et par les disciples du Culte Pyroclaste de feu le démagogue Vannadan. Les Skitarii de Stygies VIII disposaient d’assez d’énergie géovoltaïque pour faire tirer leurs armes à puissance maximale pendant une journée entière, ce qui leur permit de repousser les assaillants. L’issue en aurait été bien différente si Vannadan et ses alliés de Tzeentch avaient été présents.

Selon une rumeur qui avait cours au sein du Clergé de Mars, il était possible de sculpter et polariser la Sombreroche brute non seulement pour capter l’énergie empyréenne, mais aussi pour la repousser. Les théories les plus folles avançaient que les Forteresses Noires qui peuplaient la galaxie servaient à renforcer la barrière entre l’univers matériel et le Warp. Aucun Xénarite de Stygies VIII ne prétendait pouvoir reproduire ce phénomène, mais cela n’empêchait pas de l’étudier avec beaucoup d’intérêt.

C’est cet appétit de connaissances qui conduisit les Technoprêtres de Vigilus à creuser toujours plus profondément, après avoir établi des relevés étranges le long de certains points géomantiques. Lorsqu’ils y découvrirent des gisements de Sombreroche, ils eurent la surprise de constater que les fragments de noctilithe pointus se trouvaient au cœur de sphères creuses qui s’étaient formées dans le sous-seul, et que celles-ci étaient remplies d’une suspension noire et visqueuse. Malgré la rotation de la planète, les pointes de Sombreroche indiquaient toujours la même direction: Sangua Terra dans l’Imperium Sanctus.

Suite à cette découverte, les Xénarites de Stygies n’eurent de cesse de renforcer leurs positions. Quelle que fût la nature du phénomène d’ingénierie cosmique dissimulé sous terre, il fallait le protéger à tout prix. Seize macroclades au complet, composés chacun de quatre cohortes de trois manipules, se joignirent aux huit déjà affectés à la défense de Vigilus. Plusieurs autres mondes-forges envoyèrent des macroclades pour "appuyer" les forces de Vigilus, mais avant tout, en réalité, pour découvrir pourquoi Stygies VIII considérait ce monde comme vital. Les prêtres de Stygies refusèrent d’abord ces "renforts", Mais lorsqu’il s’avéra que la Guerre des Bêtes menaçait de causer un désastre planétaire, les mondes-forges unirent leurs efforts sans protester.

Forces de L’Astra Militarum

L’implacable Proctor Commandeur Venedar de la Garde Vigilante était le chef de la Garde de la Ruche Hyperia Agamemnus de l’Astra Militarum.

Les défenseurs de Vigilus appartenaient à une centaine de brigades et de régiments différents, dont certains étaient célèbres dans tout l’imperium. Les meilleurs d’entre eux étaient affectes au Mortwald, où leur talent pour la guerre conventionnelle leur permit de repousser des dizaines d’attaques orks.

Du fait de sa valeur stratégique, Vigilus reçut le renfort de plusieurs régiments de Troupes d'Assaut Cadienne, qui s’adaptèrent parfaitement aux conditions de combat des étendues ruchières, et furent rapidement chargés de former les troupes locales à l’art du combat rapproché et de la pacification des théâtres d’opérations urbains. Cadia était un monde où les villes étaient si militarisées quelles ressemblaient davantage à des dédales de tranchées qu’à des conurbations, ce dont Deinos Agamemnus, qui avait visité Cadia dans sa jeunesse, avait conscience depuis bien longtemps.

Après avoir affecté les Cadiens aux réseaux de tranchées qui protégeaient la frange nord du Mortwald, le Seigneur Deinos reporta son attention sur les régions intérieures de son précieux faux continent. Lorsque des Catachans arrivèrent, il les posta en garnison non loin des forêts de cactus comestibles du Mortwald. Bien que chaque plante fût hérissée d’épines de 30 centimètres de long, cela ne gênait absolument pas les fantassins de Catachan. Quand l’escadrille ork des Zaviatieurs Dakkanauts déjoua les défenses antiaériennes Icarus du Réseau de Tranchées Deinos pour larguer des Chokboyz depuis leurs soutes à bombes, les Catachans les attendaient de pied ferme. La bataille fut brève et sanglante dans les forêts de cactus, et les plantes les plus hautes s’ornèrent bientôt des têtes tranchées des peaux-vertes.

Les Premiers-Nés Vostroyens étaient pour l’essentiel stationnés à Dontoria. Nobles et désintéressés, ils se portèrent volontaires pour y faire respecter la quarantaine, ce qui leur coûta cher. Lorsque les lignes cédèrent, quatre fantassins premiers-nés sur dix succombèrent à la peste, et le reste fut incarcéré.

Forces du Militarum Tempestus

La guerre de Vigilus vit plusieurs célèbres régiments du Militarum Tempestus combattre comme troupes d’élite pour sécuriser des objectifs prioritaires et, lorsque des membres de l’aristocratie disparurent, furent enlevés ou nécessitèrent d’être évacués, comme équipes de recherche, d’extraction, et d’escorte.

Les Militarum Tempestus sont avant tout connus pour trois caractéristiques: leur absolutisme, leur entraînement exceptionnel et la qualité de leur équipement. Ils ne sont guère appréciés des fantassins de la Garde Impériale, et sont franchement détestés par ceux qui leur envient leur matériel et leurs positions privilégiés. Mais les Tempestus Scions n’en ont cure, car ils sont envoyés quand l’Astra Militarum s’avère incompétente, et sont confrontés aux pires zones de guerre de la galaxie. Sur Vigilus, ils considèrent que leurs actes sont suffisamment éloquents.

La Schola Progenium, œuvrant de concert avec le Seigneur Vigilant Vaargan du Conseil Aquilarien, reconnut que le moral des forces impériales était capital. Avec la prolifération des soulèvements de sectes génovores dans les étendues ruchières, les rumeurs les plus alarmistes semaient la panique dans les rues.

Selon le Tempestor Prime Liocardus des Centaures Betics, les Tempestus Scions joueraient un rôle essentiel dans le conflit s’ils étaient chargés de la protection des dirigeants de Vigilus. En déjouant les tentatives d’assassinat des cultistes génovores et en jouant le rôle d’escorte pour les dignitaires en fuite, les Lions Antrell et les Tigres Zetic sous les ordres du Seigneur Commissaire Asdan sauvèrent la vie de trois membres du Conseil Aquilarien de la horde d’Aberrants du chef de culte Holluun Desh. Lorsque la Flèche Magentine fut attaquée par les Fondus d’la Vitesse qui cherchaient à causer son effondrement, les Aigles de Kappic les ralentirent et mirent le Pontife Slyne Galluck en sûreté. Sans lui, le Ministorum se serait retrouvé sérieusement amoindri.

Forces de l’Adepta Sororitas

Tempérance Blaise de l’Ordre de Notre Dame des Martyres était connue pour son absence d’humour, cependant, c’était une guerrière respectée.

Les Sœurs de Bataille qui combattaient sur Vigilus étaient un élément essentiel de la défense de ce monde. Sans leur dévotion et leur détermination, la Ruche Oteck serait certainement tombée, de même qu’Hyperia. Les témoins de leurs exploits n’hésitèrent pas à les qualifier de miraculeux. Les fondatrices de l’Adepta Sororitas rencontrèrent jadis l’Empereur-Dieu en personne. Elles incarnent le Credo Impérial, quelles veillent à faire appliquer par le feu et la fureur. Sur Vigilus, elles ont protégé les étendues ruchières contre d’innombrables menaces, qu’il s’agisse de rébellions ou de manifestations surnaturelles.

L’Ordre de Notre Dame des Martyrs protégeait Vigilus du Chaos depuis près de quatre mille ans. Elles étaient postées en garnison au Refuge du Saint depuis l’époque où c’était un humble basilicanum, et patrouillaient le long de milliers de kilomètres de remparts d’albâtre et de boulevards parsemés de tours. À force de combattre dans les zones urbaines, l’Adepta Sororitas d’Hyperia devint une force essentiellement mécanisée. Les Sœurs de Bataille avaient un bon nombre de transports, et avaient acquis une grande expérience dans les techniques de maîtrise des foules, à tel point que la simple vue de leurs véhicules noirs suffisait à ramener le calme auprès de la population d’Hyperia. Chaque Chanoinesse, chaque Sœur Supérieur connaissait les rues par cœur, car elles les avaient étudiées tout au long de leur carrière. Grâce aux moissons de données de l’Ordre Dialogus qui permettaient de prédire les zones potentiellement dangereuses et l’itinéraire optimal d’un district de l’étendue Ruchière à l’autre, les Sœurs d’Hyperia maîtrisaient parfaitement leur territoire. Si les infidèles, les hérétiques ou les abominations menaçaient un district particulier, les Sœurs de Bataille pouvaient réagir rapidement. Cet avantage leur permit de repousser les Orks durant la première phase de la Guerre des Bêtes.

Le Ministorum avait une influence si grande sur Vigilus que les Sœurs de Bataille avaient des prieurés et des abbayes dans chaque étendue Ruchière. Elles avaient pour mission détendre l’influence du Refuge du Saint, ou plutôt la présence de l’Ecclésiarchie sur la planète, ce qui au départ déplut à Lucienne Agamemnus. Mais alors que les Orks se rapprochaient des métropoles et que le culte genestealer dévoila sa présence, la véritable valeur de l’Adepta Sororitas apparut au grand jour. Partout où les Sœurs de Bataille allaient, la grâce de l’Empereur déjouait la magie impie, de même que la lumière du soleil chasse les ténèbres de la nuit. Partout où elles combattaient, la population combattait à leurs côtés.

La Chanoinesse Supérieur de l’Adepta Sororitas de Vigilus, une guerrière fougueuse et colérique du nom de Tempérance Biaise, était si redoutée que le Conseil Aquilarien lui avait laissé les mains libres pour conduire la campagne de Vigilus à sa guise. Sous ses ordres se trouvait un réseau de Chanoinesse et de Séraphines Supérieurs quelle avait baptisées les Épines Sacrées, à qui elle confia la défense des intérêts du Ministorum dans les diverses étendues ruchières de la planète.

Quand les Space Marines atterrirent sur Vigilus, ce fut Tempérance Biaise qui s’entretint en personne avec les Maitres de Chapitre. Durant les premières semaines de la guerre, Biaise avait été durement affectée par l’invasion de la planète et avait personnellement dirigé plusieurs contre-attaques, massacrant sans pitié tous les agitateurs et les couards qui croisaient sa route, ainsi que les envahisseurs qui menaçaient ses cordons défensifs. Ce n’est que lorsque le conflit s’enlisa quelle reprit son rôle de chef de guerre, afin de coordonner la défense d’Hyperia avec une efficacité redoutable, laissant la poursuite des tueries à ses guerrières.

Habitué à ignorer les officiers de l’Astra Militarum, l’Adeptus Astartes collaborait avec Biaise, en qui ils reconnaissaient une alliée puissante ayant une connaissance étendue des théâtres de guerre où ils opéraient. Leur union s’avéra fructueuse, et si les Sœurs de Bataille restaient essentiellement dans les étendues ruchières, elles tenaient bon là où un régiment entier de la Garde Impériale aurait cédé, protégeant les villes avec leurs bolters, leurs lance-flammes et leurs fuseurs.

Les Chevaliers de Vigilus

« L’honneur est en nous, il ne naît pas des circonstances. Bien qu’il n’appelle pas de récompense, c’est un bouclier plus solide que tout autre chose. »
- Taurus, de la Maison Terryn.

Des dizaines de Chevaliers Impériaux combattirent sur Vigilus: Questor Imperialis, Chevaliers du Mechanicus, et même des Sans-Fiefs du monde de Dharrovar. Certains venaient d’endroits aussi lointains que Voltoris, monde natal de la Maison Terryn ; ces nobles vétérans participèrent à l’attaque contre les cités-casses orks.

Lorsque le conflit atteignit la périphérie des zones urbaines, les défenseurs de Vigilus furent surclassés par les colossales machines de guerre blindées des Mekaniaks orks qui supervisaient la production des cités-casses. Seule la marche des Chevaliers permit de contrer ces véhicules. Cependant, la Guerre des Bêtes fut si violente qua la fin du conflit, il ne restait que quatre Cehvaliers Impériaux en état de marche.

Les premiers marcheurs qui attaquèrent les étendues ruchières étaient pilotés par des Gretchins et des Orks subalternes, et leurs engins étaient plus petits que les Armigères des maisons impériales. Les véhicules orks furent détruits par dizaines, taillés en pièces par les charges dévastatrices de formations de lances, ou mis en fuite à de nombreuses reprises. Mais les machines de guerre devinrent plus grandes à mesure que la guerre se poursuivit, jusqu’à ce que les marcheurs orks dépassent en taille les Chevaliers Dominus.

Lorsque les Gargants des tribus orks apparurent à l’horizon, plusieurs détachements de Questor Mechanicus de Megaborealis calculèrent qu’ils subiraient des pertes catastrophiques s’ils les engageaient, et se contentèrent de combattre ailleurs, prélevant un lourd tribut parmi les Fondus d’la Vitesse qui s’aventuraient à l’intérieur de leur continent natal. Les Sans-Fiefs de Dharrovar étaient impatients d’affronter les grandes machines de guerre, quittant les lignes impériales pour poursuivre leurs rêves de gloire militaire. Leur assaut intrépide les mena très loin, mais ils étaient surclassés et furent massacrés jusqu’au dernier.

Forces des Orks

« Ces champs d’force ont protégé les zumains un moment, et J'ai cru qu’on allait jamais s’marrer. Depuis, j’ai fait l’tour de c’monde avec ma kaisse, j’ai gagné une course du tonnerre, perdu trois doigts et pillé un fort plein d’ces trucs ki brûlent bien, komment ça s’appelle, des boukins. S’qu’on rigole ! »
-Drokk eul’ Surin, les Haches Noires

Tous les clans, castes et sous-cultures orks étaient représentés sur Vigilus, et bien qu’il leur fallût du temps pour être en ordre de bataille, ils devinrent impossibles à arrêter vers la fin de la guerre.

Durant les premières phases de la Guerre des Bêtes, l’Imperium mit à profit le répit accordé par ses champs de force de classe Bastion pour identifier les diverses forces de peaux-vertes qui avaient envahi la planète, ce qui ne fut pas chose aisée étant donné la taille de l’armada qui avait atterri sur Vigilus à l’aube du conflit. Malgré tout, les stratèges impériaux établirent une estimation des contingents orks en présence, grâce aux données collectées par les convois, les appareils d’évacuation et les satellites de reconnaissance.

Ces informations furent complétées par les récits de témoins, des picts prélevés sur des Servocrânes et par le rapport des espions qui opéraient aux abords des zones de combat. Certains de ces espions purent, conclure des accords avec des mercenaires Blood Axes, au prix de nombreuses vies impériales. Néanmoins, les informations ainsi collectées, associées aux interrogatoires de captifs orks, permirent au Conseil Aquilarien - puis au Sénat de Vigilus - de dresser un tableau précis de la menace xenos et des priorités en termes de défense, étape préalable à la reconquête des étendues désolées.

Les forces qui envahirent les étendues urbaines de Vigilus lorsque les champs de force furent désactivés totalisaient plusieurs milliards de combattants. L’incommensurable violence de l’offensive leur permit de raser d’immenses zones de chaque continent, à l’exception du Fléau de Kaelac et de Dirkden. Cette offensive fut baptisée L’Grand Sakkage par les chefs de guerre orks qui menèrent l’assaut. Dans le même temps, des hordes de véhicules xenos à grande vitesse et d’engins de guerre motorisés sillonnaient la planète en quête de cibles, et elles attaquèrent toutes les étendues urbaines où les champs de force avaient cédé. Ces redoutables meutes de véhicules crachant balles et fumée sur toute la planète reçurent l’appellation collective de Speedwaaagh!

Nombre des cités-casses qui parsemaient les étendues désolées avaient établi leurs spécialités en fonction des ateliers et usines embarquées que contenaient leurs forteresses-mères, qui n’étaient autre que les appareils qui avaient réussi à se poser sur Vigilus sans se désintégrer à l’atterrissage. Ainsi, si la forteresse-mère avait abrité des ateliers de mékaniaks et des hangars d’assemblage de marcheurs orks, la cité-casse qui en résultait devenait un centre de production de Deff Dreads, de Morkanauts et de Stompas. Dans le cas du vaisseau d’un Kulte eud’ la Vitesse, la cité-casse devenait une étape pour la Speedwaaagh!. À mesure que s’affirmait l’ordre naturel de la société ork, chaque cité-casse tomba sous le joug d’un chef de guerre, qu’il s’agisse d’un Boss de Guerre ou d’un Gros Mek.

Courses Speed Freeks

Au début de la guerre, les Fondus d’la Vitesse de Vigilus, incapables d’envahir les étendues urbaines à cause des champs de force Bastion, étaient en mal de batailles dignes de ce nom. Pour tromper leur ennui, ils se mirent à rouler à toute vitesse autour du Storvhal, du Tourbillon Vhulien et même du Fléau de Kaelac, bien que pour celui-ci, ils fussent contraints de prendre beaucoup de bière-de-feu à base de Squig en guise d’antigel. Le passage constant des véhicules à roues et chenillés finit par tailler des pistes visibles depuis l’espace. Toutefois, les murailles qui reliaient les faux continents principaux constituaient des obstacles difficiles.

Faits de doubles rangées de rocbéton de plusieurs mètres d’épaisseur, ces murailles étaient trop solides pour les flings’ d’là mort. Chacune était tenue par une garnison de l’A stra Militarum, et elles étaient traversées en leur centre par des macro-autoroutes qui permettaient aux Impériaux d’acheminer rapidement les renforts et le ravitaillement en provenance des étendues ruchières. Ces gigantesques fortifications gênaient donc le bon déroulement des courses autour des continents de Vigilus, de sorte qu’il était impossible de faire le tour d’Oteck, de Dontoria, de Megaborealis, d’Hyperia et de Dirkden, ou du moins c’est ce dont les Boss de Guerre de la Speedwaaagh! étaient persuadés. Durant la première phase de la Guerre des Bêtes, Krooldakka établit sa réputation sur Vigilus en accomplissant un exploit qui lui permit de distancer tous ses rivaux. Après avoir conclu un accord avec le pilote fou Boss Shokk et son sponsor, le Mekano Fou Gungubbinz, Krooldakka parvint à résoudre le problème des murailles.

Alors qu’ils approchaient de la muraille, Krooldakka laissa Boss Shokk doubler son Chariot d'Guerre, à la grande surprise de ses compagnons, puis tira une fusée éclairante comme signal à Mek Gungubbinz. Une bulle de force apparut autour des véhicules de tête, les protégeant des tirs des Cadiens. Boss Shokk actionna alors le réacteur shokk de course de son véhicule. Doté d’émetteurs warp, l’engin ouvrit une brèche dans la réalité, un tunnel warp suffisamment large pour laisser passer un Chariot de Guerre. Boss Shokk disparut dans une explosion de lumière, avant de réappparaitre de l’autre coté de la muraille. Le reste de la Speedwaaagh ! emprunta à son tour le portail lumineux pour franchir sans encombre les fortifications et terminer son circuit autour du faux continent. Ainsi naquit le koup’-warp de Krooldakka, la première d’une série de nouvelles courses sur Vigilus.

Ainsi, tant que les champs de force qui protégeaient les étendues ruchières étaient actifs, les Speed Freeks organisèrent des courses pour tuer le temps. Ils couraient pour prouver la supériorité de leurs véhicules, pour exhiber les dernières trouvailles de leurs Meks, et pour parier des dents, car parier sur une course aussi épique que la Course de la Faucille Trans-Hyperia était toujours amusant. Mais avant tout, les orks couraient pour le plaisir de la course, et ils ne mirent fin à leurs compétitions qu’après le début de la Guerre des Bêtes.

Forces du Seigneur de Guerre KROOLDAKKA, Speedboss Suprême

Krooldakka était le Boss de guerre à la tête de la Speedwaaagh! de Vigilus. Premier Ork sorti des vaisseaux-forteresses et le premier à faire le tour de la planète, en éliminant tous ses concurrents, il devint rapidement le seigneur incontesté des Kultes d’là Vitess’ des désolations de Vigilus.

Fort Dakka

Selon le principe philosophique ork qui veut que la raison du plus fort soit toujours la meilleure, un boss de la carrure de Krooldakka, embarqué dans le plus gros Chariot d'Guerre qu’il pouvait se payer, ne pouvait manquer de susciter le respect. Comme disaient les Fondus d’là Vitesse - dans son dos, et dans un langage moins châtié - il n’était peut-être pas le plus rapide, mais il était le plus pugnace. Quiconque était assez fou pour s’approcher de la Brigade Blitz itinérante de Krooldakka risquait sa vie. La puissance de feu à la disposition de sa meute de Chariot d’Guerre était en effet plus que capable d’anéantir un bataillon de chars impériaux, ce qui se produisit à de nombreuses reprises durant la Guerre des Bêtes.

Krooldakka avait la rancune tenace, la gâchette facile et une hache de trois mètres de long affamée de chair peau-verte. Quiconque approchait de son Chariot d’Guerre, une monstruosité baptisée le Broyeur eud’Planètes qu’il pilotait lui-même, pour atteindre la ligne d’arrivée, ou le front dans le cas d’une bataille, recevait une rafale de gros fling’ ou une salve de Kanon Kitu. Ceux qui évitaient ses tirs étaient broyés sous les roues du Broyeur eud’Planètes, ou capturé à Fort Dakka pour recevoir une bonne correction. Presque tous les Orks de Vigilus apprirent ainsi rapidement à éviter de contredire Krooldakka quand il prétendait être arrivé le premier à la bataille. Ceux qui affirmaient le contraire voyaient leurs copains les abandonner soudainement lorsqu’une ombre inquiétante se profilait derrière eux.

Certains orks gagnèrent le respect de Krooldakka en perpétrant des actes violents et spectaculaires. Il permit au maniaque Ozgrog et au perfide Boss Narka de concourir pour la place de commandant en second, et chacun essaya pendant plus de dix ans de surpasser son rival, en accomplissant des exploits toujours plus audacieux, voire franchement déments. Les Buveurs d’Uil, une bande de nobs chevauchant des Buggys, des Motos, des Kamions aux moteurs gonflés et même des Aéronefs modifiés, servaient de vivier de recrutement à Krooldakka, et les plus méritants se retrouvaient aux commandes d’un Chariot d’Guerre aux côtés du Speedlord (ou plutôt, juste derrière). Presque toutes les ékuries de Fort Dakka étaient riches, soit parce que les mâchoires de leurs membres étaient bien garnies, soit parce qu’ils les avaient obtenues à coups de poing. Les Orks moins bien lotis avaient formé une bande appelée Lé Zékornifleurs, des parasites qui n’existaient que parce que Krooldakka n’avait pas encore pris la peine de les éliminer.

Le Cratère de Drogzot

Sis à l’ouest de Fort Dakka, le Cratère de Drogzot était rempli de millions de tonnes de ferraille amassées par les Pillards du Rig Mek Drogzot. Pour se rendre d’une pile de métal rouillé à l’autre, les Meks de Drogzot employaient fréquemment des rokettes dorsales alimentées par le carburant tiré de l’épave de leur vaisseau, le Koup d’Klé dans Ta Face. Le même carburant alimentait les protégés du Gros Mek, les Stars d’là Vitesse, commandés par Richgit Drukk. Avec leur peinture tape-à-l’œil et la qualité exceptionnelle de leurs turbo-boosters, les Stars d’là Vitesse étaient sans conteste les Frimeurs par excellence sur Vigilus. Ils pouvaient compter sur le soutien des Kamtars-citernes de Big Rigg, qui les ravitaillaient en carburant, et les Pilleurs de Tombes de Drogzot, qui prélevaient les pièces détachées utiles sur les épaves des véhicules détruits par les Stars d’là Vitesse.

Flaque de Tanka

Rival de Drogzot, le Mekboss Big Tanka privilégiait la force brute plutôt que la vitesse et le panache pour impressionner le Speedlord Krooldakka. Sa ville, la Flaque de Tanka, était vouée à la construction d’immenses marcheurs, qui partirent à l’attaque du Mortwald. Ainsi, la Flotte de Hooladakka comptait pas moins de cinquante citernes d’assaut, de gigantesques Chariots d’Guerre. Leurs réservoirs de carburant leur conféraient une autonomie de plusieurs semaines et leur permettaient de ravitailler des véhicules super-lourds, parmi lesquels deux Baneblades volés à la Garde Vigilante par Oddmek.

Raid sur L’Exode de Dirkden

Le soulèvement des Princes de Pauvres poussa de nombreux habitants de Dirkden à fuir vers le nord et la relative sécurité d’Hyperia. Durant la troisième phase de la guerre, une rumeur affirmant que les habitants fuyant les Sous-sols de Rescalid au sud de Dirkden avaient été expulsés de la Muraille Hyperia-Dirkden. Selon la rumeur, les Cadiens et les Crimson Fists avaient ouvert le feu pour rétablir l’ordre. En effet, lorsque des agents du culte infiltrés parmi les militaires et les civils furent découverts, les Commissaires ordonnèrent leur exécution immédiate, et aucun Dirkdenite ne fut autorisé à franchir la muraille. Cependant, depuis que les cultistes et les génovores agissaient en toute impunité dans les rues de Dirkden, la région était plongée dans un chaos total. Par conséquent, des dizaines de convois mécanisés de réfugiés accompagnés d’engins militaires quittèrent le nord de Dirkden pour suivre un itinéraire parallèle à la muraille désormais fermée. L’Exode de Dirkden prit alors une ampleur inédite.

L’Eskadrille Kitu de Nakkadakk, qui espionnait la zone pour le compte de Krooldakka, informa ce dernier de la situation. Sa Speedwaaagh! abandonna immédiatement ses raids au nord d’Hyperia et fit demi-tour. Fonçant depuis la Décharj’ du Cyklone en direction de l’étendue septentrionale de Dirkden, il se positionna une nouvelle fois en tête de la Speedwaaagh!. Si son plan fonctionnait, il pourrait offrir à ses gars une bonne course doublée d’une bonne baston. Le minutage de Krooldakka fut sans faille, et son rire guttural résonna dans les désolations comme il se rapprochait de ses proies.

Malgré la réaction rapide des troupes de la Garde Vigilante qui escortaient le convoi, qui adoptèrent une formation en échelons sitôt qu’ils aperçurent les panaches de fumée noire des engins de la Speedwaaagh!, et malgré la présence de leurs familles qui les galvanisait, les soldats n’avaient tout simplement pas la puissance de feu nécessaire pour repousser les Orks.

Nombre des véhicules de tête de la Speedwaaagh! furent détruits par des tirs à longue portée, ce qui permit à des milliers de réfugiés d’avoir le temps de fuir vers Hyperia. Puis l’avant-garde de Krooldakka faucha la colonne de véhicules comme du blé mûr. Sa Brigade Blitz ralentit à peine lorsqu’elle atteignit les Chimères et les Taurox qui tentèrent de l’arrêter, et Krooldakka continua sa route sans même chercher à prendre des trophées. Lorsque la muraille se dressa sur sa route, il n’hésita pas une seule seconde et ordonna à ses Meks d’actionner leurs tunnels Shokk. Les véhicules de la Speedwaaagh! traversèrent alors la muraille à vitesse maximale comme si elle n’existait pas.

Forces de Murk Goff Cinglé

Murk régnait sur un empire de poussière. Le fait que celle-ci provienne des os de ses ennemis suffisait à son bonheur, car Murk ne se souciait pas d’ériger des statues, de créer des effigies de guerre, ni même d’entrer dans la légende de Vigilus. Il ne se souciait que de tout détruire. Les Goffs pensent avec leurs poings et battent à mort tout ce qui les énerve. Mais même les Goffs craignaient Murk. Ses yeux rouges brûlaient d’une haine dévorante, et les Bizarboyz prétendaient qu’il n’était pas ressorti indemne des tempêtes du Sourire de Gork.

Krass'Bourg

Murk était le seigneur de la cité- casse anarchique qui, insistait-il, s’appelait La Super Forteresse des Fling’ et des Haches Kitu de Murk, et que tout le monde appelait plus simplement Krass’bourg. Bien entendu, personne ne prononçait ce mot en sa présence, car ceux qui osaient employer ce terme devant lui voyaient leur tête s’ajouter à sa collection de trophées. Krass’bourg n’était qu’un assemblage désordonné des carcasses d’une centaine de vaisseaux, dont les épaves avaient été jetées çà et là comme des carcasses d’animaux marins échoués, le vent soufflant sans merci sur les cabanes et les huttes. Le mépris de Murk pour toute forme de créativité en dehors de l’armement avait fait de son domaine le plus pauvre de Vigilus avec la Ruche de l’Avorton. Ceux qui lui rendaient visite, et ils étaient rares, car il avait tendance à s’aliéner ses alliés, ne faisaient pas de remarques sur l’état déplorable de la cité, car ils savaient que c’était suicidaire. En effet, Murk compensait son manque d’imagination par des accès de rage psychotique.

Murk suivit les boyz de Krogskull dans les ruines de la flèche de Megaborealis, et ses Krazeurs Goffs, ses Zigouilleurs Effikass’ et ses Haches Noires attaquèrent les Flèches Stygiennes pendant quelles étaient conquises par les Génovores. Ses alliés pillards, Les Gâchett’ Facil’, fournirent à Murk la puissance de feu pour achever les adversaires que ses hordes vertes et noires ne parvenaient pas à abattre.

Forces du Gros Mek Zogbag

Le Gros Mek Zogbag était un élément essentiel de la machine de guerre de Krooldakka. Il conçut de nombreuses avancées technologiques qui permirent à la Speedwaaagh! de rivaliser avec l’Adeptus Astartes.

La Halte de Gork

Il se disait auprès des partisans de Krooldakka que le Mékaniak de génie Zogbag, boss de la Halte de Gork, était plus intéressé par la construction de nouvelles machines de guerre que par leur utilisation. C’était peut-être vrai, car Zogbag était talentueux, mais en tant que peau-verte, il adorait broyer ses ennemis chaque fois qu’il le pouvait. Ce fut lui qui fabriqua les premières effigies de guerre géantes sur Vigilus, ce qui ne manqua pas d’inspirer des centaines d’imitateurs. Cela aboutit à la formation des bandes de Dreds qui attaquèrent les ruches durant la Guerre des Bêtes, telles que celles qui ravagèrent les défenses de la Ruche Dontoria sans prendre la peine de s’arrêter. Bien que Krooldakka refusât de l’admettre, cela valut au Big Mek d’être presque autant respecté que le Speedlord Suprême.

Eul'Moyeu D'Roue

« Zogbag est aussi cinglé que Murk, tout l’monde sait ça. Mais y fait bosser les gars, et y peuv’ faire la course grâce à lui, spas mal ça. L’a une vision, TZogbag. On l’voit bien en r gardant les Gargants k y’ konstruit. Ou on l’voit quand y pense, pask’il a des étincelles qui sortent du krâne. »
- Mogga la Mangeoire, Fouettard

Le Gros Mek Tankskrappa, un ancien apprenti de Zogbag, s’écrasa sur Vigilus à bord de l’immense macrocargo ork baptisé le Big Tugga. Spécialiste autoproclamé des Chariots d'Guerre, Tankskrappa construisait des véhicules robustes, bien que fort peu agréables à regarder. Il avait construit un grand nombre de ses engins roulants lors du voyage vers Vigilus, et le fait que ses meilleurs véhicules aient survécu au crash pour former l’avant-garde de la Speedwaaagh! qui fonça sur Megaborealis et Dontoria. La carcasse du vaisseau de guerre Big Tugga devint le centre névralgique de la cité-casse baptisée Eul’Moyeu d’Roue.

Tout Fondus digne de ce nom allait voir les équipes de Mékaniaks de Tankskrappa pour régler le moteur de sa machine et y apporter des améliorations. Les comparses du Gros Mek, le vieux spécialiste du carburant appelé Eul’RoueBoss et Mekbreaka Drakk, le Boss aux bras de métal des Boss d’là Vitesse étaient les seuls qui pouvaient rivaliser avec Tankskrappa en matière d’ingénierie mobile ork.

En tant que seigneur de Eul’Moyeu d’Roue, Tankskrappa consacra ses talents à la construction de marcheurs toujours plus grands. Inspiré par les gigantesques effigies de guerre de Zogbag, le Mékaniak construisit une énorme bande de Dreds qui comptait pas moins d’une trentaine de marcheurs super-lourds. Dans les dernières années de la Guerre des Bêtes, il s’associa à d’autres Gris Meks pour construire la plus grosse et la plus surarmée de toutes les idoles de Gork et Mork - Eul’ Grand Gargant Gorkzilla. Ils espéraient qu’une fois cette monstruosité achevée, elle donnerait du fil à retordre aux Titans de Megaborealis.

Le Labymek de Rakkuk

Le Labymek de Rakkuk était un dédale de bidonvilles. Parmi les Orks qui s’aventurèrent dans ce labyrinthe à la recherche de la zone centrale, où se trouvait le meilleur butin, peu nombreux furent ceux qui purent ressortir indemnes, et avec tout leur matériel. Au cœur du Labymek se trouvait le véritable trésor de la cité-casse, qui la rendait plus importante encore que la Flaque de Tanka et la Halte de Gork : quatre pistes d’atterrissage. Ces terrains soigneusement entretenus étaient des sanctuaires préservés de l’industrialisation galopante de la cité qui accueillait l’Eskadrille Kitu de Nakkadakk, les Dakkajets de Warhog et les propres Zaviateurs de Rakkuk, qui faisaient partie de l’élite de ses Fondus d'la Vitesse. Ce que Rakkuk ne savait pas, c’est que Nakkadakk était en réalité un employé de Krooldakka, et qu’il abandonnerait Rakkuk dans la seconde si son véritable maître lui en donnait l’ordre.

Les trois tribus aériennes constituaient la plus importante force aérienne ork de Vigilus. Leurs compétences ne valaient pas celles des pilotes impériaux qui leur disputaient la suprématie dans le ciel, mais semaine après semaine, leurs appareils étaient réparés, et leurs pertes remplacées, tandis que la capacité opérationnelle des pilotes des chasseurs et bombardiers de l’Imperium diminuait inexorablement chaque fois qu’un appareil était abattu.

La Décharj' du Cyklone et les Flèches Stygiennes

La Dent’du Boss, vaisseau spatial du Gros Mek Ragzakka, s’écrasa dangereusement près du Tourbillon Vhulien. Lorsque le tourbillon grossit durant la troisième phase de la guerre, les vents violents ravagèrent la forteresse de bric et de broc qui s’était construite autour de l’astronef de Ragzakka. Les Bizarboyz y virent le signe d’un cataclysme imminent. C’est en s’alliant avec Murk le Cinglé que Ragzakka put éviter d’avoir une place anecdotique dans l’histoire de la planète. En concentrant leurs attaques sur Megaborealis, Ragzakka et les pyromanes sous ses ordres déferlèrent sur le continent, repoussant indistinctement des légions de Skitarii et des Sectateurs Génovores. Seuls les Iron Hands parvinrent à les empêcher de mettre à sac les Flèches Stygiennes, mais la ruche tomba aux mains des Génovores peu après.

Bandes de Krabouilleurs

« Ces marcheurs ne sont pas de simples machines de guerre, Messieurs. Ce sont des idoles, les effigies de dieux barbares mues par des moteurs primitifs. Les détruire, c’est détruire les dieux des orks ! En avant ! »
- Derniers mots de Sire Thrund de Terryn

La création de gigantesques effigies de guerre est un processus quasi-automatique dans la société ork, en raison de leur irrépressible besoin de conquérir toute chose au nom des dieux Gork et Mork. Celles qui furent construites sur Vigilus lors de la Guerre des Bêtes se distinguaient par leur taille colossale.

Le Gros Mek Zogbag devint très influent dès le début de la guerre de Vigilus, et devint la source d’inspiration d’une nouvelle forme de Waaagh!. Il prétendait voir dans ses rêves des géants crachés à la surface de la planète par la tempête warp que les orks appelaient le Sourire de Gork, et l’Imperium la Cicatrix Maledictum. Galvanisé par ces visions de dieux orks au rire tonitruant piétinant les villes des zumains, il construisit des marcheurs géants hérissés de dizaines d’armes destructrices.

Au début, il s’agissait de machines de guerre pilotées par un seul ork, les Gorkanautes et les Morkanautes, qui furent vendues au plus offrant pour qu’il puisse avoir les fonds nécessaires à la phase suivante. Après en avoir construit plusieurs dizaines, Zogbag se rendit compte que ces machines n’étaient pas assez grandioses. Il ne lui fallut donc pas longtemps pour revoir ses ambitions à la hausse et, lorsqu’il eût réuni assez de Meks partageant sa vision, se consacrer à la construction de Krabouilleurs. Comme l’offensive peau-verte était dans une impasse au début de la guerre, il ne manquait pas d’assistants.

Ainsi, Zogbag fut le premier Mek à construire des Gargants dans les désolations de Vigilus. Ces colosses ventripotents dotés d’énormes canons en guise de bras, de poings capables de détruire des bâtiments et de canons ventraux capables de projeter des boulets reliés par des chaînes pour massacrer l’infanterie ennemie, ces machines commencèrent une période de renaissance pour les Orks de Vigilus. Baptisés Gargants Poing d’Meks, ces constructions brinquebalantes, voire rudimentaires, ne manquèrent pas d’enflammer l’imagination des autres Meks.

Si Zogbag fut le pionnier des effigies de guerre sur Vigilus, le Gros Mek Big Tanka fut celui qui hissa ses concepts vers les sommets de la destruction. Associé au Médiko Hooladakka, il construisit une énorme bande de plus d’une cinquantaine de marcheurs, chacun piloté par un Grot ou un Ork branché directement sur son engin. Dans certains cas, leur poste de pilotage était assez inconfortable, puisqu’il était placé directement au-dessus du moteur, de sorte que les Boît'Kitu et les Dred Eud'la Mort se dirigèrent à toute allure sur leur objectif, la Ligne de Tranchées Deinos, afin de s’adonner à la joie de la tuerie pour oublier la chaleur.

Cette collaboration n’était qu’un début, car avec la création d’effigies de guerre encore plus grandes, les Nobs Kass’dents reçurent les machines de guerre dévastatrices qu’ils pensaient mériter, une force suffisamment puissante pour permettre à Big Tanka de conclure une alliance durable avec le Suprême Bossspeed. Plus tard fut bâtie une usine géante consacrée à l’assemblage des Krabouilleurs, car à ce moment-là les talents de Big Tanka en matière de production en série étaient devenues notoires. Avec tous les Fondus d'là Vitesse qui partaient à toute allure pour le front, tous les fantassins orks au nord de la Ruche Oteck rêvaient de piloter un Dred Eud'la Mort ou un Krabouilleur au combat.

Les bandes de Krabouilleurs de la Flaque de Tanka furent responsables d’une partie importante des conquêtes peaux-vertes dans les régions occidentales de Vigilus durant la deuxième phase de la Guerre des Bêtes. Lorsque, inspiré par les créations de Zogbag, le Gros Mek se lança dans la construction de Gargants, Big Tanka se retrouva au sommet de la hiérarchie des Meks. Malgré les lourdes pertes subies face aux Sans-Fief du Mortwald qui attaquèrent sa forteresse, ses relations avec les trois autres cités-casses lui permirent d’avoir assez de ressources pour combattre et vaincre les Chevaliers et les Titans mobilisés pour détruire ses usines.

Pendant ce temps, Zogbag œuvrait sans relâche. Si les créations de Big Tanka étaient bien plus nombreuses, et si le Mek Ragzakka de la Décharj’ du Cyklone s’avéra bien plus doué pour réutiliser le matériel impérial, Zogbag ne renonça pas à sa vision. Travaillant nuit et jour, éclairé par la lueur de sa lampe à souder, il compensa le manque de qualité par la quantité. Zogbag rêvait de déchaîner une horde immense de marcheurs contre ses ennemis pour conquérir non seulement Vigilus, mais aussi Neo-Vellum et Omis-Prion. Seul Gork (et peut-être Mork) savait si ce rêve pourrait se réaliser, car au sein de la société peau-verte, une conviction solide peut très rapidement devenir réalité.

Les Squiggoths de la Ruche de L’Avorton

Partout où l’on trouve des Orks, les squigs ne sont jamais loin, comme le dit le vieux dicton Fouettard, et Vigilus ne faisait pas exception à la règle. Quelques jours à peine après s’être posé sur la planète, l’ancien Boss de Guerre Snakebites appelé Ogrokk Mors'araignée repéra une niche dans l’écosystème de la planète, et il entreprit aussitôt de l’exploiter. Ses éclaireurs avaient enfourché leurs Cybergorets pour inspecter les autres campements orks sur la planète, et constatèrent que les peaux-vertes étaient déjà sur le sentier de la guerre et qu’ils étaient obsédés par la Speedwaaagh! ou les effigies de guerre du Sakkage. Personne ne cherchait à devenir maître des Fouettards. Bien que cette position fut considérée comme subalterne dans la société ork, Ogrokk savait que la voie du Fouettard pouvait amener de grandes choses, parmi lesquelles les bêtes titanesques connues sous le nom de Squiggoths.

Ogrokk ordonna à ses bandes de Gretchins de se rendre partout sur le globe, embarqués clandestinement à bord de véhicules Evil Sunz ou dans les soutes des aéronefs, pour annoncer à tous que les grots auraient leur propre ville, baptisée la Ruche de l’Avorton, où ils pourraient prospérer loin de leurs oppresseurs, du moins tant qu’ils obéiraient à Ogrokk. Des dizaines de milliers de Grots s’enfuirent ainsi pour rejoindre Ogrokk et les Snakebites à la Ruche de l’Avorton et participer à l’élevage des squigs, organisé par les Dresseurs de Squigs de Buglurk, afin que les plus gros et les plus féroces spécimens soient bien nourris (parfois en donnant littéralement de leur personne). Les avortons formèrent bientôt leurs propres tribus, dont les plus importantes étaient les Pikiers Badgrot, l’Ékipe de Chok, et les Flingueurs d’là Mort, en charge des canons rouillés mais nombreux d’Ogrokk. Ces bandes avaient leur propre identité et leurs propres couleurs, et certaines se révoltèrent sans succès contre les Fouettards qui les faisaient travailler sans relâche. Ainsi les Rebelles du Larbin Rouj commencèrent une carrière de fauteurs de troubles avant de finir dans la panse d’un Squiggoth.

Tandis que les snotlings, les grots et les squigs prospéraient tant bien que mal dans les bidonvilles de la ruche de l’Avorton, les Squiggoths devenaient toujours plus gros et plus nombreux. Au début de la troisième phase de la guerre, une dizaine de Squiggoths appelés les Gros Machins, qui faisaient la fierté d’Ogrokk, étaient si grands qu’ils pouvaient renverser un char d’assaut impérial d’un coup de défenses. Colériques et flatulents, ces bêtes colossales furent aiguillonnées par leurs maîtres pour charger la zone méridionale de Dontoria, où ils dévastèrent des districts entiers avant de s’égailler en quête de nourriture.

Forces des Sectes Génovores

« Nous n’étions pas prêts pour cette guerre. Les dernières pièces de notre glorieuse révolution n’étaient pas encore en place. Mais, par les Enfants des Étoiles, nous vaincrons quand même »
- Hisser Verglorian, Nexus des Ouailles Souterraines.

La Secte Génovore de Vigilus était implanté sur toute la planète, et comptait plusieurs dizaines de millions de membres, qui descendaient tous du même Patriarche, le Grand Sire Verm. Arrivé à maturité, une Secte Génovore est énorme: il peut compter des millions, voire des milliards de membres s’il a pu essaimer sur plusieurs mondes, le culte des Princes des Pauvres était originaire de Chancer’s Vale, mais il se répandit dans les étoiles et atteignit le monde-sentinelle de Vigilus, ainsi que quinze autres planètes.

Selon la nomenclature de l’Ordo Xenos, la première occurrence d’un culte comme celui des Princes des Pauvres est appelée infestation genesis. Chaque sous-division du culte qui infiltre un monde est appelée infestation secondaire. Celles-ci reprennent la même héraldique, en l’adaptant aux codes vestimentaires de la société locale ; de proche en proche, les infestations ultérieures des Princes de Pauvres divergeaient peu de la toute première. Leur propre Patriarche descendant de la genèse de l’infestation, les cultistes arboraient une chitine et une peau aux tons similaires. Les différences de marquages et de tempérament étaient anecdotiques, car tous les sectateurs étaient de la même lignée. Sur Vigilus, des brassards et des tatouages étaient utilisés comme insignes mais ils étaient toutefois soigneusement dissimulés.

Tous les cultistes d’un centre de population donné sont appelés une géné-secte. Certaines planètes sont à peine assez peuplées pour abriter une géné-secte, mais parmi les innombrables habitants de Vigilus, plusieurs géné-sectes coexistaient. Les géné-sectes emploient des variantes de marquages et d’héraldique pour se différencier, mais comme elles descendent d’un même Patriarche, elles coopèrent généralement sans problème, notamment en temps de guerre.

L’infestation de Vigilus était si fermement établie quelle connut plusieurs cycles complets dans plusieurs régions, le culte connaissait une croissance exponentielle dans les sous-sols et les zones abandonnées des étendues ruchières et fondait de nouvelles géné-sectes dans chaque zone urbaine. La géné-secte du Mortwald était différente de celle du continent géothermique de Storvhal, ainsi que de celle de la capitale Hyperia et ainsi de suite.

Chaque géné-secte comporte un ou plusieurs chefs de guerre, dont un Magus, un Primus et d’autres spécialistes si elle a atteint la quatrième génération. Sur Vigilus, le premier Magus du culte, Velleron de Megaborealis, était en contact psychique avec celui de la Ruche Dontoria, Frère-magus Darrague. Ils étaient si proches en actes et en pensée qu’ils réquisitionnaient parfois des navettes pour combattre ensemble lorsque c’était nécessaire.

Chaque géné-secte de Vigilus, forte en général de plusieurs centaines de membres, était séparée en griffes, qui étaient l’équivalent des forces de frappe des armées impériales, chacune comptant entre une cinquantaine et une centaine de combattants. Chaque Magus et Primus disposaient ainsi de plusieurs griffes, qui allaient des gangs de Néophytes d’Hyperia, qui pouvaient passer pour des citoyens normaux, jusqu’aux groupes d’Aberrants et d’Hybride Metamorphes de la Ruche Oteck, qui n’avaient plus rien d’humain et se cachaient tant que le soulèvement n’était pas déclenché.

Les griffes étaient habituellement commandées par un chef. Sur Vigilus, la Griffe de la Guivre Assoiffée, qui organisa l’empoisonnement de l’Abîme Greigan, était ainsi commandée par Gilgas Vendella, bien que l’Abominant Bregg le Consacré fût également considéré comme une figure d’autorité, notamment auprès des Aberrants. Lorsque la géné-secte originale de Megaborealis atteignit le stade où elle pouvait se permettre d’essaimer, elle dépêcha plusieurs Génovores Pure-Souche, ou dans le cas de Dirkden, un couvain complet, en mission d’infiltration. Les générations suivantes envoyèrent des armées entières de monstruosités xenos de la cinquième génération, employant des tunnels secrets, des pipelines d’eau inutilisés et des conduites couvertes d’algue pour se déplacer sans être repérés. Ces nouveaux vecteurs d’infection fondèrent de nouvelles géné-sectes au cœur des plus grandes zones habitées, étendant ainsi l’influence du culte.

Selon les informations de l’Imperium, Vigilus n’avait qu’un seul Patriarche, mais certains expliquaient la capacité du Grand Sire Verm à se rendre partout la planète extrêmement rapidement au fait qu’il existait au moins un autre Patriarche. Ces prophètes du malheur avançaient que si un des éclaireurs de l’infestation rencontrait une zone habitée équivalente à la population d’une petite planète, comme une ruche impériale par exemple, le Génovore Pure-Souche envoyé en éclaireur pouvait se transformer à son tour en Patriarche. Si c’est avéré, il est peu probable que cela se produise sur une petite planète comportant des masses terrestres contiguës, en raison du contrecoup psychique qui en résulterait. Mais cela serait possible si les sites étaient suffisamment éloignés les uns des autres. Sur une planète aussi surpeuplée que Vigilus, il y avait peut être bel et bien deux Patriarches, chacun d’un côté de la planète, séparés par les immenses étendues désolées qui séparent chaque étendue Ruchière. D’autres affirmaient que la lune Neo-Vellum, où des preuves de la présence du culte furent découvertes, avait son propre Patriarche, et qu’il avait été envoyé pour remplacer le Grand Sire Verm s’il venait à disparaître.

Même si la première géné-secte de Vigilus était originaire de Megaborealis, la Ruche Dirkden était sans l’ombre d’un doute le faux continent le plus infesté. Au moment où Marneus Calgar arriva sur la planète, elle était irrécupérable, et ses rues grouillaient de Genestealers et d’adorateurs, à tel point que seules des actions d’arrière-garde et des opérations d’évacuation étaient efficaces. Les Tempestus Scions de la Force Praesidion accomplirent des exploits durant l’évacuation de Dirkden, escortant les Chimera qui transportaient des nobles impériaux de haut rang en lieu sûr et combattant avec efficacité et une détermination sans faille pour contrecarrer le culte partout où celui-ci cherchait à décapiter la structure de commandement impériale. Après avoir coordonné les opérations des Tempestus Scions assignés à Dirkden et avoir supervisé l’évacuation de dizaines de familles nobles, le Tempestor-Prime Vandred périt peu avant la fin de la troisième phase de la guerre. Après la fermeture définitive de la Muraille Hyperia-Dirkden en cours de mission, le Tempestor Prime Vandred affronta un couvain de cultistes genestealers en combat rapproché pour faire gagner du temps aux civils sous sa responsabilité, et fut démembré par les griffes des hybrides xenos. Son sacrifice permit à la famille que son équipe escortait gagne le nouveau point d’évacuation à pied, car leur transport avait été détruit. La lignée de la famille royale Ashenid était sauvée, quoique, étant donné l’histoire désastreuse de la Non-Ruche Ashenid, la valeur de cet exploit fait débat.

Forces des Asuryanis

Les Asuryanis des Vaisseaux-Monde garantissent leur survie en manipulant les événements. Sur Vigilus, un simple assassinat dégénéra en une vendetta sanglante. Les premiers Asuryani présents sur Vigilus durant la Guerre des Bêtes étaient des guerriers de Saim-Hann. Après le désastre du Refuge du Saint, où un petit groupe d’Aeldari fut massacré par les Militarum Tempestus alors qu’ils cherchaient à engager des pourparlers, les Aeldari défunts revinrent sous l’aspect d’un ost de Guerriers Fantômes, les Pierres-Esprits qui animaient ces armatures de Moelle Spectrale donnant aux Aeldaris assassinés l’occasion de se venger.

La force de frappe du Spirit Qelanaris était l’ost Asuryanis le plus visible sur Vigilus, mais le sénat de Calgar bruissait de rumeurs selon lesquelles d’autres éléments de Saim-Hann, et même d’autres Vaisseau-Monde, prenaient part au conflit, éliminant les cultes d’adorateurs du Chaos qui opéraient en secret sur la planète. Quand Calgar dépêcha ses forces pour enquêter dans les plus hautes flèches des ruches, il trouva des traces de combats intenses. Les dépouilles de nombreux adorateurs du Chaos avaient été déchiquetées par des shurikens tranchants, preuve indubitable que les Aeldaris n’étaient plus des ennemis mais des alliés.

Le Spirit Qelanaris savait - que l’imperium protégerait son conseil de guerre le plus important avec un anneau d’adamantium imperméable à toute force conventionnelle. Pour briser ce cercle défensif le seigneur de guerre de Saim-Hann envoya plusieurs forces de diversion traverser l’Anneau du Néant, évitant les ponts qui enjambaient ce vide, où mes Devastators de la 9e Compagnie des Ultramarines étaient stationnés. Les Ultramarines et des unités du Militarum Tempestus tentèrent de les arrêter, ce qui permit à la force principale de Qelanaris de pénétrer par le nord.

Forces des Drukharis

Les Drukhari de Commorragh sont des pillards et de meurtriers qui surgissent du néant pour ravir les imprudents. Sur Vigilus, ils jaillirent d’un portail secret sur le Fléau de Kaelac, et leurs raids devinrent plus fréquents lorsque la Noctis Aeterna s’abattit sur la planète. Les Drukhari étaient une épine dans le pied de l’Imperium, et avec l’avènement de la Noctis Aeterna, cette épine s’avéra empoisonnée. Les tactiques de leurs raids reposaient sur l’anarchie, la peur et la confusion, c’est pourquoi les mondes de l’Imperium Nihilus étaient des proies idéales.

Puisque les communications qui reliaient les forces impériales étaient perturbées, voire inexistantes, les Drukharis furent en mesure de s’enfoncer profondément en territoire impérial et se replier avant qu’une riposte efficace fût mise sur pied. La machine de guerre impériale, lente et lourde comparé aux Drukhari, fut perturbée par des messages vox fantômes qui gênaient la bonne transmission des ordres. Lorsque les pillards Drukhari utilisèrent leur maîtrise technologique pour insérer dans ces messages les hurlements de leurs victimes, le désordre et la panique gagnèrent même les régiments vétérans de l’Astra Militarum.

Au cours des premières phases de la Guerre des Bêtes, les guerriers des Kabales Drukharis frappèrent vite et fort les mineurs cryogéologiques qui siphonnaient l’eau des macrocarrières de Glacia Betus et Glacia Omicroid. Ce qui était au départ des raids occasionnels devint une guerre à grande échelle, et quelques mois après l’apparition de la Grande Faille dans le ciel de Vigilus, la moitié du Fléau de Kaelac se retrouva dépourvue de vie, et seuls les Drukharis avaient survécu. À partir de là, ils étendirent leurs opérations à l’ouest de Dirkden et au sud d’Oteck, leurs raids devenant plus audacieux et dévastateurs de semaine en semaine. Mais bien que ces raids fussent effrayants, les plus graves conséquences des exactions des Drukhari ne se feraient sentir que plus tard dans la guerre.

L’essentiel de la menace que représentaient les Aeldari Noirs au cours de la troisième phase de la Guerre des Bêtes était dû à la présence de Coteries d’Hémoncules, des maîtres de la perversion de la société des Drukharis. Leurs coteries envahirent les étendues urbaines dans le but affiché de réapprovisionner leurs garde-manger et leurs laboratoires de nouveaux spécimens. Mais leurs véritables objectifs étaient en réalité plus personnels.

À la tête de la force d’invasion se trouvait la Coterie des Altérés qui, à l’instar des Aeldaris de Saim-Hann, avait une revanche à prendre sur les forces impériales de Vigilus. La coterie avait eu fort à faire avec Roboute Guilliman lors de la Croisade Indomitus, et ils se replièrent à Commorragh pour concevoir leur sinistre vengeance. Ils suivirent de loin plusieurs éléments des Ultramarines, dans le but d’atteindre le Primarque en frappant ses fils, et si cela permettait de mettre la main sur la technologie génétique des Primaris par la même occasion, c’était encore mieux. Lorsqu’ils apprirent que les guerriers d’Ultramar arrivaient en renfort sur Vigilus, ils se dirigèrent vers le portail de la toile du Fléau de Kaelac et sortirent en force du désert arctique.

Ces forces de frappe se dirigèrent droit sur les régions sud d’Hyperia et Oteck, où ils conduisirent des attaques si spectaculaires quelles furent appelées Festivals de la Souffrance. Parfois, c’était les Gorgones et les Grotesques de la coterie qui massacraient les habitants paniqués, mais d’autres fois, c’était des créatures plus étranges encore, parmi lesquelles les gigantesques mantes des glaces qui avaient été capturées au Fléau de Kaelac pour être transformées en Machines de Souffrance iridescentes. Les Drukharis ne savaient que trop bien que les horreurs qu’ils commettaient ne pouvaient rester impunies. En réalité, cette mise en scène macabre n’était qu’un leurre, mais elle fonctionna à la perfection.

Les opérations des Hémoncules étaient parfaitement coordonnées avec celles de leurs alliés kabalites, ainsi qu’avec celles des Cultes Cérastes. Plusieurs Cultes Cérastes avaient été attirés sur Vigilus par la promesse d’importantes récompenses s’ils parvenaient à capturer suffisamment de Space Marines Primaris pour leurs arènes et pour les expériences alchimiques et biomantiques des Hémoncules. Tout en évitant tout conflit ouvert, les Drukharis piégèrent, affrontèrent et parfois enlevèrent des escouades entières d’Ultramarines pour les vendre à Commorragh.

Assaut sur les Cités-Casses

Les Space Marines de Vigilus avaient apporté la mort aux envahisseurs Xenos dans des dizaines de quartiers des étendues ruchières, et désormais, leurs chefs avaient de nouvelles ambitions. Pour que l’Imperium remporte cette guerre, il devait porter le fer à l’ennemi dans sa propre tanière.

La charge des Chevaliers Sans-Fief de Dharrovar, même si elle avait fini par être vaincue, avait donné une occasion sans précédent à la coalition des Space Marines. Peut-être que le Capitaine Fane l’avait prévu quand il avait donné l’ordre d’attaquer aux jeunes Chevaliers Impériaux, ou peut-être que l’Adeptus Astartes saisissait simplement une nouvelle opportunité. Mais pendant un certain temps, dans le territoire Ork à l’est du Mortwald qu’on appelait le Diamant Vert, tous les regards étaient tournés vers les Chevaliers Impériaux.

Quelques secondes après que Fane eut informé les autres Capitaines Space Marines de la charge des Chevaliers Sans-Fief, plusieurs Forces de Frappes furent envoyées à bord de Thunderhawks et de Stormtalons. Les compagnies à moto des White Scars, menées par Olujin Khan, et la Ravenwing, menée par le taciturne Meneraeus, suivaient de près. Vus depuis les bombardiers de l’Aeronautica Imperialis qui assuraient le soutien, les assauts des Space Marines étaient très ciblés mais mortels. Ils frappaient des objectifs dans les cités-casses comme des torpilles filant à travers le vide spatial pour anéantir de lourds vaisseaux.

Les capacités de l’artillerie lourde des Orks, conçue pour le combat spatial, étaient redoutées des colonnes de la Garde Impériale qui passaient à portée. Un seul obus pouvait détruire tout un escadron de chars, et mettre à mal tout un assaut s’approchant des cités-casses. Ceux qui attaquaient les Orks en plein jour subissaient rapidement un pilonnage qui laissait des cratères immenses dans le sol. Olujin Khan, surnommé le Faucon pour sa tendance à s’assurer la supériorité aérienne, avait effectué suffisamment de reconnaissances aériennes pour connaître les emplacements exacts des super-canons des Orks, et leurs zones de tirs. Certaines de ces armes avaient été placées sur des affûts mobiles pour couvrir de plus grands angles. Les escadrons de Stormtalons d’Olujin avaient indiqué que ces canons visaient désormais les Chevaliers et les Titans progressant vers la Ruche de l’Avorton, le Cratère de Drogzot et Fort Dakka. Vérifiant les données de combat des assauts mécanisés précédents, le Khan établit des routes d’approche qui restaient autant que possible dans l’angle mort de ces armes, technique apprise au cours des affrontements dans la zone de guerre Damoclès. Ainsi, il put guider ses Forces de Frappe droit vers le cœur des colonies Orks.

Dirkden Abandonnée

Réalisant qu’il ne pourrait pas être victorieux sur tous les fronts, Marneus Calgar retira ses forces de la Ruche Dirkden. Ce petit continent artificiel avait été submergé par des cultistes et encerclé par les Orks de Krooldakka. Il avait été sacrifié pour que d’autres survivent, car il était si infesté de Xenos que le reconquérir aurait demandé une quantité d’effectifs dont Calgar ne disposait pas.

Même si certains membres du Sénat de Vigilus trouvèrent cette décision timorée, elle était néanmoins sage. L’évacuation de civils le long du Mur Hyperia-Dirkden fut stoppée, et les gardes qui défendaient les checkpoints furent repositionnés ailleurs. Seules les forces militaires quittant Dirkden furent autorisées à traverser la capitale. Elles furent ainsi en mesure de renforcer les guerrières de l’Adepta Sororitas d’Hyperia. Œuvrant sur le Plateau Triadin, ces forces redéployées se vengèrent de la perte de Dirkden. Les Xenos présents dans le sud d’Hyperia furent tués les uns après les autres ou chassés de leurs repaires, et rapidement, les territoires jadis tenus fermement par les Orks furent purgés par les flammes et la juste colère des Sœurs de Bataille et de leurs alliés.

Suite à la disparition des troupes impériales de Dirkden, les Orks qui attaquaient depuis Mekstopville se retournèrent contre les cultistes Génovores de cette région. De nouvelles batailles éclatèrent dans les étendues ruchières alors que les deux empires Xenos s’affrontaient. Une semaine après le retrait des forces impériales, un quart des bâtiments était en feu. Depuis Hyperia, on pouvait apercevoir les flammes à l’horizon.

Évidemment, les premières victimes de la décision de Calgar furent les civils. Il en avait abandonné des dizaines de millions, de la Pointe du Glaive jusqu’aux Sous-sols de Rescalid. Les réfugiés formaient d'interminables colonnes tentant de franchir la Muraille vers Hyperia. Ils en furent empêchés par les Crimson Fists assignés à cette région, car ils savaient que des Néophytes Génovores se cachaient parmi la populace, et même parmi l’Astra Militarum. Lorsque la foule jeta des pierres, les Space Marines ouvrirent le feu. Le carnage qui s’ensuivit entacha l’honneur de ce fier Chapitre, surtout qu’il fut forcé ultérieurement de céder la Muraille face aux assauts des cultistes. Malgré tout, Calgar resta convaincu que sa décision avait été la bonne.

Le premier assaut vit les motards atteindre les lignes ennemies en subissant peu de pertes, car le dernier Chevalier Sans-Fief combattait encore et couvrait leur approche. Les yeux des Peaux-Vertes étaient tous tournés vers le fier Chevalier, tandis qu’il finissait par succomber et était mis en pièces. Des milliers d’Orks moururent au cours du premier assaut, déchiquetés par les grêles de Bolts alors que les White Scars et Ravenwing déferlaient tel un ouragan. Les motards zigzaguaient dans les ruelles entre les bâtiments de fortune. Les armes lourdes des Motos d’Assaut mettaient hors d’état de nuire les véhicules brinquebalants avant qu’ils démarrent et rejoignent les combats. Lorsque les Orks organisaient un embryon de défense, les motards se retiraient et attaquaient sur un autre front.

Peut-être que s’ils n’avaient effectué qu’un seul assaut avant de battre en retraite, afin de se donner une chance de se regrouper et d’attaquer de nouveau ultérieurement, les Space Marines auraient pu remporter cette guerre d’usure contre les Orks, grâce à leurs tactiques de choc. Cependant, ils n’en avaient pas le temps, c’est pourquoi ils prolongèrent leur assaut pour atteindre les uzines au cœur des Cités-casses.

Les Orks ne se laissent pas facilement impressionner, surtout lorsqu’ils sont en nombre. D’ailleurs, le vacarme des combats ne fait que les rendre plus agressifs. C’est pourquoi les peaux-vertes affluèrent au-devant des Space Marines, et lorsqu’ils virent qu’ils faisaient face à deux Chapitres différents, leur ardeur guerrière en fut décuplée.

C’est à cet instant que l’intégralité de la Ravenwing rompit le combat et fonça vers le Tourbillon Vhulien. Ils ne communiquèrent pas leurs intentions aux White Scars, au point qu’Olujin Khan aurait pu prendre leur comportement pour de la lâcheté, même s’il aurait eu du mal à le croire. Toutefois, la moitié de ses effectifs s’étant évaporés en un instant, la Force de Frappe de White Scars se retrouva face à une horde trop populeuse, dont un grand nombre de motos de guerre rapides. Olujin Khan fut forcé d’ordonner une retraite en bon ordre en jurant de se venger, et ses motards s’éclipsèrent prestement.

Une Nouvelle Menace

Le destin de Vigilus restait incertain au fil des jours. Pour chaque zone reconquise, une autre était perdue. Les citoyens priaient afin qu’un miracle survienne et fasse pencher la balance en faveur de l’Imperium, mais c’est tout le contraire qui allait se produire.

Alors que le Sénat de Vigilus prenait des décisions stratégiques drastiques et que les Space Marines lançaient sans cesse des attaques contre des objectifs prioritaires, les citoyens impériaux se prenaient à espérer que leur planète pourrait être reconquise. C’est à ce moment qu’une nouvelle menace émergea. D’étranges fantômes vox et des prémonitions étranges s’étaient intensifiées récemment. Les cieux pourpres autour de la Grande Faille noircissaient sur leurs bordures, comme la gangrène se propageant dans une plaie. C’est alors que tomba brièvement du ciel une lance de lumière. On eut recours aux données des hyper-auspex et à des rites d’augures, néanmoins la source de l’anomalie ne fut pas établie, et on l’oublia rapidement au milieu du carnage ambiant. Seuls les agents de Tzeentch de Storvhal surent de quoi il s’agissait : le premier signe d’une invasion imminente du Chaos, dirigée droit vers le cœur du Système Vigilus.

ÉMISSION 14.010 - L’INFECTION SE RÉPAND

Alors que les incendies à cause du prométhéum faisaient des ravages autour de Dontoria, les Iron Hands faisant respecter la quarantaine laissèrent la frustration et le dégoût les envahir, et dominer leur nature noble. L’efficacité céda à la place à la brutalité, au point que le désespoir de la population se mua en terreur. Préférant affronter le feu et la maladie plutôt que la colère des Iron Hands, des bandes de Dontorians parvinrent à sortir de la zone de quarantaine et à s’enfuir. Aussi efficaces que des cogitateurs stratégiques, les Iron Hands déployèrent des Équipes d’Extermination pour contenir ces fuyards. Toutefois, elles furent prises à parie par la Death Guard tapie fans la ville. Des rapports firent même état de la présence d’entités démoniaques aux côtés des fils de Mortarion.

D’autres phénomènes inquiétants se produisirent, et furent répertoriés sur des cartes par le Sénat de Vigilus, tels des traces de moisissure sur un mur humide. Les Psykers-prophètes de Lucienne Agamemnus affirmèrent que leurs divinations à partir du Tarot de l'Empereur révélaient toujours les mêmes cartes : celles de la Lame Démon croisée avec le Héraut des Ténèbres et le Chevalier de l’Abîme. Des rapports faisant état de silhouettes aux ailes de chauves-souris hantant les plus hautes spires des étendues ruchières, loin au-dessus de nuages de pollution, affluèrent. On évoqua des enlèvements parmi les membres les plus éminents de la société.

D’autres histoires circulaient et affirmaient que les nids de mitrailleuses des Ruches supérieures étaient étrangement vides, et les ragots les plus fantaisistes parlèrent de dragons volant en cercles autour des citadelles de l’aristocratie. Les membres de l’Astra Militarum envoyés enquêter ne revinrent pas, mais des observateurs dans les spires rapportèrent avoir vu des cadavres calcinés et démembrés qui jonchaient les toits.

Marneus Calgar et le Sénat portèrent un grand intérêt aux anomalies ayant lieu dans les spires, car elles se déroulèrent dans toutes les cités de la planète.

ÉMISSION 14.641 - LE HÉRAUT D’ABADDON

Une voix résonna dans toutes les étendues ruchières. C’était celle d’Haarken Worldclaimer ; le Héraut de l’Apocalypse. Il s’adressa aux humains, aux Orks et aux cultistes Génovores, et s’assura par des moyens ésotériques que tous puissent l’entendre, notamment en reliant son émetteur vox démoniaque à ceux de ces acolytes Raptors, de ses Métadracs et même aux laudaphones des spires sous son contrôle:

« Cette planète appartient désormais à Abaddon, le Fléau des Mondes. Vous allez vous agenouiller devant lui, sinon vous brûlerez… »

Dans l’esprit de Calgar, il était évident que ces événements n’étaient en aucun cas liés à ses adversaires Xenos. Les Orks préféraient que leurs guerres soient bruyantes et violentes, et leurs attaques aériennes étaient exclusivement des bombardements en piqué, des combats tournoyants et des mitraillages au sol. Le culte n’avait pour l’instant dévoilé aucune force aérienne. Par conséquent, la Marine Impériale s’était jusqu’à présent concentrée sur des opérations sous la couverture nuageuse, et n’avait envoyé qu’une poignée de patrouilles au-dessus de la couche de pollution.

Le couvre-feu obligeait la population à rester claquemurée la nuit tombée, et l’interdiction de regarder la Grande Faille était appliquée par la force, si bien que peu de citoyens osaient lever les yeux vers le ciel. Le Sénat de Vigilus découvrit trop tard qu’alors qu’il était accaparé par la guerre contre les Orks, et par les affrontements souterrains contre la Secte Génovore, un autre front s’était ouvert en haut des spires. Ces opérations étaient invisibles depuis le sol à cause du nuage de pollution qui cachait le ciel de Vigilus. Ironiquement, les habitants de cette planète, qui se nommaient eux-mêmes Vigilants, avaient laissé une force ennemie établir une tête de pont sur les hauteurs des spires.

Les cauchemars qui harassaient la population de Vigilus depuis l’avènement de la Noctis Aeterna étaient de plus en plus intenses. Ceux qui étaient le plus durement touchés gémissaient et baragouinaient dans leur sommeil, en répétant toujours la même phrase. Elle n’était prononcée ni en Bas Gothique, ni en Haut Gothique, mais dans une langue que personne sur cette planète ne pouvait comprendre.

Ce fut l’Inquisitrice Freina de l’Ordo Malleus qui finit par s’apercevoir (dans le plus grand secret) qu’il s’agissait en fait de la Langue Noire du Chaos. Elle parvint à isoler les syllabes les unes après les autres, jusqu’à former des mots distincts. Lorsqu’elle finit par rassembler plusieurs malades au même endroit, au même moment, il devint clair qu’ils scandaient la même chose à l’unisson : "Le Roi Sombre Arrive".

Les investigations du Sénat de Vigilus dans les spires ne tardèrent pas à porter leurs fruits. Les défenseurs des hauteurs des spires avaient été massacrés, et le sommet de chaque citadelle avait été conquis pas un ost aérien. Les textes blasphématoires inscrits avec du sang confirmaient que ces envahisseurs n’avaient rien à voir avec les Orks, la Secte Génovore ou les pillards Drukharis. C’était l’œuvre d’Astartes Hérétiques, des Raptors, des Serres du Warp et des Métadracs, menés par le démagogue Haarken Worldclaimer, le Héraut de l’Apocalypse.

Lorsque la voix de Worldclaimer finit par résonner sur la planète, elle était terrifiante, et les malheurs qu’elle promettait à la population semèrent l’effroi dans les cœurs les plus endurcis. Son message fut retransmis à travers d’innombrables unités vox piratées. La voix était déformée et grésillante, et résonna aussi depuis les amplis-vox en forme de gargouilles d’un millier de Raptors et de Serres du Warp. Malgré tout, son message était clair et compréhensible par tous: cette planète appartenait à Abaddon le Fléau, et il viendrait bientôt pour s’en emparer.

L'Arrivée du Chaos

ÉMISSION 14.782 - L’OST DE RAPTORS

Les bandes de Raptors qui suivaient le Héraut de l’Apocalypse venaient des navires du Chaos situés du côté sombre de la planète. Elles se cachèrent dans les nuages, et de là, attaquèrent les niveaux supérieurs des étendues ruchières de Vigilus. Un millier de tueurs à Réacteurs Dorsaux zébrèrent les cieux nocturnes, et ressemblaient à des asticots grouillant dans une plaie. Des dynasties entières d’aristocrates furent éradiquées en une nuit lorsque les Raptors fondirent sur les dirigeants de chaque continent et leurs familles, afin de déstabiliser le système politique de toute la planète avant que son véritable maître, Abaddon, arrive.

Alors que les armées de l’Imperium faisaient face aux menaces des Orks, des Aeldaris et des cultistes Génovores, les forces d’Haarken Worldclaimer et de la Black Legion en avaient profité pour conquérir les hauteurs des plus grandes spires de la planète, et préparaient l’étape suivant de l’invasion.

Lorsque le Sénat de Vigilus rassembla de toute urgence un conclave de guerre pour débattre à propos de ce nouvel ennemi, un grondement terrible survint. Le dôme de la salle du conseil explosa alors que la gigantesque statue dorée qui trônait au sommet du palais du Refuge du Saint, une représentation de Lucienne Agamemnus IX, brisa le verre blindé et s’écrasa au sol.

La statue était si grande et si lourde qu’elle broya une dizaine de membres présents et pulvérisa l’antique table du conseil, faisant chuter au passage Calgar et ses deux Gardes Victrix. Une langue de feu démoniaque inonda ensuite la salle du conseil. Plusieurs gardes Primaris furent tués, puis le Métadrac responsable du désastre apparut dans le trou béant du dôme, et rugit de défi.

Marneus et la Garde Victrix ripostèrent tout en évitant de regarder la Grande Faille qui occupait une bonne partie du ciel, cependant le monstre s’était déjà envolé. Calgar réfléchit rapidement, et envoya un Thunderhawk et une escorte de Stormtalons dans les nuages. Un combat aérien s’ensuivit entre cette force et les Métadracs qui volaient autour du sommet brisé de la spire. Au bout d’un affrontement violent, l’Adeptus Astartes l’emporta, même si personne au Sénat n’était naïf au point de croire que la partie était gagnée. D’ailleurs, la corruption du Chaos était déjà profondément enracinée.

ÉMISSION 14.912 - LA GUERRE DES SPIRES

Dans les plus hauts niveaux des spires se dressant au-dessus des cités agitées de Vigilus, les spécialistes du corps à corps des Necropolis Hawks, de la Ravenwing et des Ultramarines s’unirent pour guerroyer contre les envahisseurs du cites qui infestaient les sommets des spires. Chaque heure, des cadavres en armures de céramite tombaient du ciel et s’écrasaient sur les habitations et les champs de bataille où s’affrontaient les fantassins des diverses factions. Pendant que les envahisseurs Orks progressaient aux abords des cités, les cultistes Génovores surgissaient du sol, et les Raptors du Chaos attaquaient depuis le ciel. Une chose était certaine : il n’existait plus aucun lieu sûr.

"Il" arrive !

Au sud, le Fléau de Kaelac était devenu encore plus vital, car les sources d’eau de la planète avaient été coupées les unes après les autres. Sept compagnies blindées impériales se frayaient un chemin à travers les désolations infestées d’Orks depuis Solor, la Ruche Sentinelle des Étendues Ruchières d’Oteck, et se dirigeaient vers le Périmètre de Toundra du Fléau de Kaelac. Elles traversèrent le champ de force Bastion lorsqu’il fut coupé pendant un bref instant par les Technaugures, et rejoignirent les survivants de la garnison du continent. Ce répit fut de courte durée. Les blizzards étaient non seulement hantés par des pillards Drukharis, mais aussi par des conclaves d’automates des Thousand Sons. Ces Rubricae, qui portaient le noir tout autant que le bleu et l’or de la Planète des Sorciers, illuminaient la neige par leurs salves de Bolts Inferno. Le Seigneur Commissaire Barthold Dorst, chargé du bien-être spirituel de sa compagnie, ordonna à ses chars de charger. Les blindés broyèrent plusieurs Rubricae, mais même les Leman Russ finirent par périr sous les flammes ensorcelées des mages des Thousand Sons. Seule une poignée de chars parvint jusqu’aux mines glacées.

Les seigneurs du Mortwald, plongés dans l’anxiété par la rumeur d’une épidémie de Variole de Geller au nord de leur domaine, s’étaient retranchés dans leurs citadelles avec tous les stocks de nourriture et d’eau stérilisées disponibles. Au cours des mois suivants, ils poussèrent les ouvriers du Mortwald au bord de l’épuisement, car ils exigeaient bien plus qu’ils ne pouvaient consommer. Ce comportement inadmissible attisa la rancœur des démagogues et des prêcheurs au sein de la population, et en moins d’une semaine, une insurrection se déclencha à la limite du continent, sans que les cultes Xenos ou la corruption du Chaos en soient responsables.

Les émissions vox et le réseau de communications de l’effort de guerre impérial, déjà mis à mal par les parasites et l’influence maligne de la Grande Faille, étaient hantés par des murmures qui détaillaient les mille atrocités à venir. Parfois, ces voix se muaient en un hurlement assourdissant qui mettait à vif les nerfs de ceux qui l’entendaient. L’effet sur les soldats de l’Astra Militarum se fit sentir, car plusieurs régiments cessèrent d’avoir recours à leurs vox longue portée. Ce manque de cohésion dans les communications handicapa l’effort de guerre impérial, et força le Sénat de Vigilus à éparpiller encore plus ses forces. Les défenseurs de la planète avaient presque atteint leur point de rupture.

Guerre des Cauchemars#Et le Pire Restait à Venir.

Médias Externes

Sources

Pensée du Jour : « Le savoir, c’est le pouvoir. Ne le gaspillez pas inutilement sur les masses. »
  • Imperium Nihilus - Vigilus Insoumis