Catégorie:Astra Militarum

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Des obus s’abattirent en une série d’explosions, faisant frémir le sol comme un tremblement de terre. Une vague de bruit et de poussière recouvrit les hommes du 23e Cadien, émiettant sa ligne de bataille. Des dizaines de milliers d’hommes avancèrent au travers de la fumée qui baignait le champ de bataille ravagé par les flammes, ouvrant le feu tandis qu’ils progressaient dans l’ombre d’un groupe de Titans, au milieu du vacarme des compagnies blindées.

La plaine rocheuse de la Viklas était autrefois d’une beauté sauvage, de vastes steppes herbeuses sillonnées par des torrents étincelants, un spectacle capable de guérir le plus amer des cœurs. À présent, ces merveilles étaient disparu à jamais. La vallée majestueuse avait été transformée en bourbier recouvert de cratères, et les cours d’eau étaient comblés par des charniers. Des vapeurs jaunâtres stagnaient au sol, l’odeur métallique de la guerre régnaient en maîtresse.

Le Lieutenant Escarno sentit l’onde de choc le traverser, mais il parvint à rester debout, en dépit de la peur qui paralysait ses membres. Son champ de conscience se résumait à présent aux mouvements de ses pieds, les faire avancer malgré la terreur qui l’engourdissait. Les exhortations du Commissaire Jarko étaient inaudibles, mais elles étaient appuyées par de grands moulinets de son épée et de son pistolet, tant bien que si effrayant que fût l’ennemi, subir les foudres du Commissaire au visage buriné ne semblait pas être une alternative enviable.

Escarno distingua des formes sombres au travers de la brume et cria à pleins poumons : « Ennemis droit devant ! » avant de poser un genou à terre et de tirer une rafale de son Fusil Laser. L’une des formes s’effondra, puis le reste du peloton finit d’achever les autres. Avant qu’il ne puisse se réjouir, une volée de tirs de représailles fendit la brume et faucha trois de ses hommes. Escarno se jeta à plat ventre, sentant les balles le frôler. L’ennemi possédait quelque arme lourde pour couvrir sa position, et le lieutenant tira au jugé dans la brume, essayant de viser les éclats de lumière qu’il croyait trahir la position de l’arme.

Le sol trembla, et il jura, espérant avoir l’occasion de viser soigneusement au moins une fois.
« On n’y voit rien ! » cria l’un de ses snipers, « trop de brouillard ! »
« Tirez là où vous pensez qu’ils sont ! » ordonna Escarno.
De nouveaux projectiles traversèrent la brume en sifflant, arrachant des cris aux malheureux qu’ils touchaient, et Escarno devina alors leur provenance. Il rampa jusqu’à un cratère rempli d’eau croupie et hurla : « Brosste, Edran, ramenez ce foutu Bolter Lourd par ici ! Ils sont sur notre flanc ! »

Les deux artilleurs hochèrent la tête et firent pivoter leur arme lourde sur son trépied, libérant de longues rafales de bolts. La brume fut soudain illuminée par des traînées lumineuses et des explosions phosphorescentes. Un char d’assaut passa à côté de leur position, mais Escarno était incapable de dire s’il était de leur côté ou pas. Soudain, une détonation projeta en l’air de vastes nuages de terre et d’eau vaporisée. Une forme sombre et immense s’enfonça dans le sol à côté de lui, mais avant qu’il n’ait eut le temps de se remettre de sa surprise, une autre fit de même non loin de là, et Escarno compris qu’il s’agissait d’un pied. Un pied de Titan. L’énorme jambe de la divine machine frappa le sol humide, projetant des vagues de boue autour d’elle, avant de se soulever de nouveau en arrachant d’énormes mottes de terre. Il regarda le monstre de métal cyclopéen avancer, tandis que les balles et les décharges de laser faisaient onduler la brume autour de lui.

Escarno sentit que la situation lui échappait, mais il n’avait d’autre choix que de continuer à se battre.[1]


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Sur des milliers de champs de bataille éparpillés dans la galaxie, les soldats de l’Astra Militarum représente l’implacable bras armé de l’Imperium, et l’une des plus vastes forces arpentant la galaxie. Aussi appelée Garde Impériale, ses rangs sont gonflés d’une masse d’hommes et de femmes marchant vers d’éternels champs de bataille contre les ennemis de l’Humanité. Avec le cran, la détermination, la foi, la fureur et le poids du nombre comme armes, les rangs serrés de Gardes Impériaux affrontent les plus grandes horreurs de la galaxie, repoussant les monstruosités Xenos et les bêtes démoniaques avec des salves concentrées de lasers tandis que les officiers beuglent leurs ordres par-dessus le rugissement des chars implacables et des tirs d’artillerie massive. Chaque régiment provient d’un monde spécifique de l’Imperium : gangers des Ruches, chasseurs tribaux et nobles guerriers se mêlant pour servir. Soutenue par de puissantes machines de guerre, des aéronefs de combat, Psykers, Prêtres, Technaugures et troupes d’auxiliaires Abhumains, la Garde Impériale est aussi flexible qu’inébranlable. Même en ces jours éminemment sombres, dans un Imperium voilé par les ténèbres, les Gardes de l'Astra Militarum sont plus que jamais mobilisés pour accomplir leur devoir avec détermination, aussi ingrat et difficile soit-il, se sacrifiant par milliards pour endiguer les maints ennemis de l’Humanité.

Si une planète impériale est attaquée et que les défenses locales s’avèrent insuffisantes, le Commandant Impérial a le devoir de requérir l’assistance du Departmento Munitorum, qui déploiera alors en réponse l’Astra Militarum. Tandis que la guerre embrasera les systèmes voisins, de nouveaux régiments seront levés et des corps armée formés sur les planètes proches. Lorsqu’une armée est rassemblée, elle est composée de régiments provenant de différents mondes, et ressemble donc à un conglomérat d’uniformes et de spécialités militaires plutôt qu’à un ensemble homogène. Des techno-soldats bio-contrôlés combattent aux côtés d’hommes primitifs et des combattants issus de la noblesse côtoient des membres de gang de la plus basse extraction. Lorsque la Waaagh! Grax envahit le système de Ryza, toutes les planètes à dix années-lumière à la ronde reçurent l’ordre de lever au moins cinquante régiments supplémentaires pour contrer l’invasion Ork. Si les mesures prises par l’Imperium s’avèrent insuffisantes pour écraser l’ennemi, la sphère de recrutement autour de la zone de conflit est élargie progressivement, si bien que des régiments arrivent de toujours plus loin afin de combler les pertes. Ce procédé se répète jusqu’à ce que l’ennemi soit écrasé par le coup de marteau final des forces de plus en plus importantes de l’Astra Militarum qui s’amassent progressivement contre lui. C’est ainsi que plus l’attaque contre l’Imperium est véhémente, plus la réponse de celui-ci est violente et implacable.

  • Défenseurs de l’Humanité : L’Astra Militarum est le bouclier de l’Humanité. Seul le sacrifice héroïque de ses milliards de soldats préserve les mondes de l’Imperium.
  • Doctrines Régimentaires : Chaque régiment de l’Astra Militarum à ses propres traditions, régimes d’entraînement, tactiques et méthodes militaires.


L’Imperium fait face à des horreurs multiples. La vermine Xenos se rassemble en hordes innombrables, la souillure de la mutation macule les astres et les hérétiques répandent leur corruption chaque jour. Mais l’Humanité est puissante, et ses guerriers sont nombreux. Les soldats de l’Astra Militarum sont le Marteau de l’Empereur dont les hauts faits écrasent les ennemis de l’Humanité.

Une Guerre Sans Fin

Le million de mondes de l’Imperium devra pourvoir à sa propre défense. Chacun contribuera en outre à la défense de l’Imperium, et participera aux guerres que l’Empereur dans Sa sagesse déclarera, selon les modalités imposées par l’Administratum. À cette fin, chaque planète habitée devra lever et entraîner des troupes pour sa protection, et les meilleures d’entre elles seront incorporées à la plus vaste armée de l’Imperium : la Garde Impériale.
Chaque commandant impérial devra faire le serment que les hommes donnés pour la défense de royaumes autres que le sien seront équipés pour se battre comme le doit un soldat impérial, et que ses domaines entretiendront les machines et les engins de guerre nécessaires pour que ses armées puissent détruire les ennemis de l’Imperium. Le commandant impérial devra comprendre que lui et lui seul est responsable de cette entreprise. Si ses armées révèlent des défauts et des manquements dans un domaine ou un autre, il sera destitué de sa gouvernante et devra affronter la punition que les Hauts Seigneurs de Terra, ou les agents qu’ils auront mandatés, estimeront juste.
- Introduction au Codex Exercitus, incorporant le Serment Amalathien.
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« Plaignez-le car sa foi était vacillante. Mais réjouissez-vous, car la mienne est sans limite ! En avant, pour l’Empereur ! »
- Commissaire Krieglust.

La guerre est le feu sur lequel brûle l’Imperium de l’Humanité et la folie qui lui a donné naissance. Sur des millions, millions de mondes répartis à travers des milliers d’années-lumière dans l’espace, l’homme se bat sans cesse pour sa survie contre les Xenos, les hérétiques et les Démons afin que l’Humanité puisse continuer à exister. De la boue sanglante des mondes frontaliers aux profondeurs froides de l’espace, les humains sont constamment en guerre avec la galaxie, combattant les menaces externes, internes et de l’au-delà. Peuplé de milliards et de milliards d’âmes, l’Imperium de l’Humanité s’étend à travers les étoiles sous l’œil vigilant de son Empereur-Dieu, de ses mondes instables et de ses jours de gloire révolus. Il s’est enfoncé dans un long crépuscule d’où il ne sortira peut-être jamais. Des empires Xenos puissants frappent l’Imperium de tous côtés, ceux qui veulent s’approprier la galaxie, ou qui sont simplement déterminés à anéantir l’Humanité. L’homme n’a pas sa place dans son royaume pour de telles races, et être un alien, c’est être considéré comme un ennemi de l’Humanité et un ennemi de plus à détruire. Dans l’Imperium, l’homme se retourne contre l’homme et des milliers de guerres civiles font rage constamment, alors que les armées de l’Empereur-Dieu travaillent sans relâche pour éradiquer la sédition et l’hérésie de leur propre monde. Pourtant, des hommes et des femmes se retournent encore contre l’Imperium, soit par mécontentement et rébellion contre des seigneurs oppressifs, soit parce qu’ils ont été contaminés par des idées impures et de viles philosophies Xenos.

Au-delà de l’Imperium se cache le Warp, le domaine de la folie et du chaos que les vaisseaux doivent utiliser pour traverser les vastes distances de l’espace et que les Psykers utilisent pour tirer du pouvoir pour leurs dons impies. De ce royaume ancien émergent des monstres et des Démons, qui se forcent un passage par des failles dans le tissu de la réalité et amènent ruine et mort aux habitants vivants de mondes entiers. Ce n’est qu’à travers des conflits sans fin, des luttes brutales et la vie d’innombrables soldats que l’Imperium de l’Humanité survit. C’est le prix du sang pour un empire vieux de dix millénaires, créé à une époque où la lumière de l’homme s’éteignait, au bord de l’abîme et de l’éternelle obscurité du vide.

Jamais dans son existence l’Imperium n’a connu la paix. Depuis les jours sombres de sa création, où des secteurs entiers de l’espace se sont fait la guerre, jusqu’à son sombre et sinistre présent, l’Imperium a toujours été en proie aux conflits. Alors que les mondes et les systèmes individuels connaissent souvent des périodes de sécurité et de stabilité relatives, ce n’est qu’au prix de milliers d’autres qui chancellent au bord de l’oubli, leurs populations sacrifiées pour préserver le plus grand domaine de l’Humanité et le règne de l’Empereur-Dieu. Avec un tel danger et tant d’ennemis terribles qui assaillent l’Humanité, seul le plus brutal et le plus discipliné des empires pouvait espérer survivre. L’Empereur-Dieu est assis au sommet d’un tel royaume, Ses hordes foisonnantes de serviteurs et Ses vastes armées appliquant Sa volonté aux habitants de l’Imperium, assurant leur obéissance et leur loyauté. C’est ce qui maintient l'unité et la pérennité de l’Imperium quand un esprit ouvert et une âme plus faible invitent à la destruction totale des ennemis qui ne vivent que pour se régaler des os des hommes. Seule sa taille et sa puissance antique empêchent la destruction complète de l’Imperium ; qu’il perde cent systèmes ou un monde d’un milliard de citoyens fidèles, il continuera néanmoins à se battre. Malgré cela, il meurt lentement - les armées de l’Empereur-Dieu s’accrochent désespérément à ce qui reste, tandis que les systèmes s’effritent sur ses bords et que la lente pourriture de la sédition et de l’hérésie le rongent de l’intérieur. Bien qu’il lui reste encore dix mille ans avant sa mort, l’Imperium est en déclin et chaque bataille gagnée par ses armées, chaque ennemi qu’il vainc ou efface de l’existence n’est qu’un seul sac de sable placé devant un flot croissant de morts et de pourriture.

Ceux qui vivent dans une telle époque le font en sachant que la galaxie est un endroit dangereux et peu accueillant. Ils lèvent les yeux vers les étoiles et ne voient que l’obscurité entre eux qui cache des pilleurs Xenos affamés et des monstres engendré par le Warp, désireux de se nourrir de l’âme des hommes. Pour la plupart d’entre eux, cela signifie garder les yeux fixés sur la saleté sous leurs pieds et continuer leur vie sans oser penser à quoi que ce soit au-delà de leur dévotion à Empereur-Dieu et du labeur interminable de leur vie, satisfaits dans la conviction que la prière et le travail dur les garderont en sécurité. Pour certains, cependant, la défense de l’Imperium devient leur devoir personnel. Par choix ou par hasard, ces hommes et ces femmes sont enrôlés dans les armées de l’Empereur-Dieu, entraînés pour combattre et envoyés vers des étoiles et systèmes lointains pour repousser ce qui les attend dans les ténèbres. Bien qu’ils viennent d’un million de mondes différents, chacun avec ses propres superstitions, croyances et cultures, ils sont unis contre les ennemis de l’Humanité par l’Empereur-Dieu ; une dévotion à un monarque lointain qu’ils ne rencontreront jamais et un devoir à un Imperium dont ils ne verront jamais qu’une infime fraction. Et ils se battent ; pour l’honneur de leur monde, par sens du devoir envers la cause ou même l’Humanité elle-même, parce qu’ils aiment simplement se battre, ou parce qu’ils n’ont pas le choix et tuer les ennemis de l’Humanité signifie pour eux rester en vie un jour de plus. Quelles que soient leurs origines, leurs raisons ou leur formation, ils sont la fine ligne qui protège l’Imperium de la destruction complète et totale ; ils sont la Garde Impériale.

« Je n’arrive toujours pas à croire ma chance, que mon numéro soit tiré parmi tous les membres de ma maison montre que le Dieu-Empereur doit veiller sur nous, juste comme ils disent. Je venais tout juste de rejoindre la Guilde des Fabricants de nos strates de Ruche quand j’ai appris la nouvelle : je fais partie de la troupe, je vais faire partie de ceux choisis pour servir l’Empereur et nos seigneurs là-bas, au-delà des cieux d’acier. Cela semble encore trop étrange pour être vrai, un garçon de base comme moi choisi pour une telle tâche, même si j’entends dire qu’ils en prennent autant aux autres Ruches, surtout celles près des mers chimiques ; quelque chose à voir avec tous les gens qu’ils ont là-bas et la formation qu’ils reçoivent en travaillant les grandes cuves et les déversoirs. Je sais aussi que je ne suis pas seul ; Drayn, Helson, et même Torsh ont tous été appelés aussi, nous les garçons fabricants, tous abandonnant le travail de nos pères et frères pour prendre le fusil. Ils m’ont dit que personne de notre maison n’avait servi dans la Garde depuis mon vieil oncle Nert, il y a trois ou quatre générations. J’espère juste pouvoir faire à moitié aussi bien que lui et rendre ma maison et mes maîtres d’hab fiers !»

Il est du devoir de chaque monde de l’Imperium de fournir des hommes et des femmes à la Garde Impériale, et en substance de recruter les armées qui protègent non seulement leur propre planète mais le vaste empire galactique auquel ils appartiennent. Être membre de l’Astra Militarum, c’est être arraché à son monde natal, souvent à peine à l’âge adulte, et plongé dans une vie de discipline sévère, d’entraînement continu et de mobilisation constante pour la guerre. Les Gardes "chanceux" peuvent avoir la chance de combattre sur leur propre monde ou dans leur propre système stellaire s’ils sont en état de guerre ; sans doute élevés avec le spectre de la destruction suspendu sur leur tête depuis leur naissance et sachant que ce serait bientôt leur tour de marcher pour combattre comme leur père et frère avant eux. Le plus souvent, un Garde laisse son monde derrière lui, pour ne plus jamais le revoir, et fait le terrifiant voyage à travers le vide vers un champ de bataille lointain où il combattra au nom de l’Empereur-Dieu. La Garde Impériale est une vaste machine bureaucratique et logistique, avec des Gardes qui sont sans cesse recrutés sur pratiquement tous les mondes de l’Imperium et aiguillonnés vers des zones de guerre, parfois proches, parfois lointaines, à une échelle que l’esprit humain a du mal à saisir. C’est une vérité indéniable qu’un individu de l’Astra Militarum n’est qu’un grain de sable sur une plage ensanglantée et quand il mourra inévitablement, avec des milliers de ses frères d’armes sur un champ de bataille sans nom, il ne manquera à personne. Mais avec sa mort, l’Imperium continuera d’exister, même si ce n’est que pour quelques secondes de plus, rendant son sacrifice nécessaire dans l’esprit de ses commandants et glorieux aux yeux de l’Empereur-Dieu.[2]

La Garde Impériale

« Messieurs, nous sommes la première, la dernière et souvent la seule ligne de défense de l’Imperium contre ce qui se trouve au-delà. Vous et cette belle pièce d’armement impérial que vous tenez dans vos mains est tout ce qui maintient l’Humanité en vie. La plupart d’entre vous ne vivront probablement pas assez longtemps pour voir votre deuxième année dans l’Astra Militarum et la plupart d’entre vous ne reverront probablement plus jamais votre monde natal, mais je peux vous garantir que lorsque vous tomberez, avec une prière au Très-Haut et Tout Puissant Empereur-Dieu sur vos lèvres, vous aurez le droit de vous considérer d’être un homme ! »
- Sergent d’État-Major Vermak, 12e Régiment d’Assaut Cadien.
« Commander consiste à envoyer d’autres personnes mourir pour vous. C’est un simple fait. Le rôle d’un meneur est de s’assurer qu’ils meurent pour des raisons plus sérieuses que ses propres faiblesses et erreurs de calcul. »
- Seigneur-général Covington Pasheen.

La Garde Impériale constitue l’ossature de la puissance militaire de l’Imperium, composée de millions et de millions d’hommes et de femmes entraînés, organisés en milliers de régiments. La baïonnette au Fusil Laser, ils foulent les champs de bataille lointains ou stationnent sur les planètes vitales. Ils sont la première ligne de défense de l’Imperium et portent le premier coup lors de nombreuses Croisades. Ces régiments sont formés par de grandes levées de troupes sur les mondes impériaux.

Chacun d’entre eux possède son caractère unique et ses traditions de combat, allant de la discipline rigide de la Légion d’Acier à la brutalité discrète du 23e Stygien à la peau pâle, en passant par la bravoure résolue des Vostroyens. De vastes contingents de Conscrits, des forces spéciales, des colonnes de chars et une glorieuse cavalerie chargeant sabre au clair combattent souvent les uns aux côtés des autres sur des mondes reculés dont ils n’ont jamais entendu parler. Les régiments ne demeurent pas sur leur monde d’origine, mais sont expressément constitués pour aller combattre et mourir à des années-lumière de chez eux. Et ils y meurent, car l’Astra Militarum endure tout le poids des guerres de l’Imperium. On prétend que l’Empereur connaît le nom de chaque soldat tombé pour Lui : si cela est vrai, Lui seul peut appréhender combien de Gardes Impériaux sont morts depuis les dix mille ans qui nous séparent de Son ascension sur le Trône d'Or.

Ceux qui survivent aux horreurs éprouvantes d’une vie de guerre reçoivent souvent en récompense une parcelle de terre qu’ils ont aidé à conquérir par leur lutte. Comme beaucoup de choses dans l’Imperium, ce cadeau n’en est pas toujours un. Les régiments de la Garde Impériale sont prélevés parmi les troupes locales des mondes de l’Imperium dans le cadre de la dîme et sont normalement déployés selon les ordres de l’Adeptus Terra. Toutefois, lorsque les Hauts Seigneurs de Terra lancent une campagne militaire majeure (souvent appelée "Croisade"), ils nomment un Maître de Guerre, choisi parmi les officiers haut gradés de l’Astra Militarum, et le placent à la tête de cette opération. L’un des Maîtres de Guerre les plus célèbres, le Seigneur Stellaire Macharius, reçut le titre de Seigneur Stellaire pour avoir conquis un millier de mondes sur le bord oriental de l’Imperium, en atteignant les limites de la portée de l’Astronomican.

La Garde Impériale comprend des milliards de soldats issus d’un million de mondes, tous unis contre les ennemis qui menacent de disloquer l’Imperium. Des rangs de soldats disciplinés et des colonnes de blindés s’opposent à de sauvages extraterrestres et à des horreurs surnaturelles. L’Astra Militarum est l’épine dorsale de l’Imperium et sans elle, l’Humanité succomberait face aux hordes des Xenos, des hérétiques et pire encore.

Le royaume de l’Humanité s’étend des Étoiles du Halo jusqu’à la Bordure Orientale et au-delà. Cet empire est incroyablement vaste et le parcourir d’un bout à l’autre prendrait bien plus qu’une vie humaine. La simple communication interplanétaire est une affaire coûteuse et souvent impossible. Les distances sont telles qu’un message envoyé à la vitesse de la lumière prendrait des décennies, sinon des siècles à atteindre le système solaire voisin, et les demandes de renforts sont souvent ignorées pendant des éternités. Une seule force armée est assez vaste pour défendre la totalité de cet empire : la Garde Impériale.

À l’instar de celle des autres soldats de l’Imperium, la vie des Gardes Impériaux est faite de discipline, de devoirs et d’honneur. Même s’ils sont bien moins puissants que les Space Marines, on dénombre plusieurs millions de Gardes pour chaque membre de l’Adeptus Astartes. Même si un seul Bolt bien placé peut abattre n’importe quel ennemi, une volée de millions de tirs de laser peut mettre un terme à la progression d’une armée entière. Les forces de l’Astra Militarum sont entraînées à tenir bon face à l’adversaire et à répliquer par des tirs disciplinés. Les Gardes ne manient pas les meilleures armes qui soient, leur métabolisme est celui d’un humain ordinaire, mais ils ont des tripes, et du feu dans les veines. Le fait qu’ils combattent avec la même discipline des Démons du Warp et des monstres colossaux fait d’eux de véritables héros. Chaque Garde a fait vœu de défendre l’Imperium et de détruire ses ennemis dans le cadre des terribles guerres qui ravagent la galaxie. Les engagements auxquels participe la Garde sont les plus brutaux qui soient : la vie des soldats n’a aucune importance et le sacrifice de centaines de milliers d’hommes décide du destin de mondes entiers. Mais même au milieu de ces bains de sang, il existe des instants cruciaux où les exploits d’une seule compagnie peuvent changer le cours d’une guerre. Dans de tels moments, les actes héroïques d’un simple soldat peuvent faire la différence entre la victoire et la défaite.

« Je n’ai jamais imaginé une chose aussi immense qu’un vaisseau spatial. Ils n’arrêtent pas de nous dire que nous sommes dans la soute de l’un d’eux, mais je ne peux pas le dire avec certitude. C’est un peu comme les strates de la Ruche, juste des murs et des portes différents, bien que beaucoup d’odeurs soient les mêmes. La seule vraie différence, c’est le nombre de Serviteurs, des douzaines de trucs qui rampent comme des rats partout, quelque chose à voir avec le fonctionnement de ceci ou cela, mais je ne vois jamais vraiment ce qu’ils font. Je dors avec mes camarades de la Guilde des Fabricants, Drayn, Helson et Torsh, et un millier d’autres gars, nous tous dans cette immense salle que nous semblons utiliser pour nous promener, manger ou dormir, entre autres choses. Hier, un officier est venu nous faire un discours, il avait trois rayures sur son col, ce qui, m’a-t-on dit, le rend important, mais il a surtout parlé de devoir et d’honneur, et nous a dit que nous sommes maintenant le 565 et que nous devrions toujours garder cela en tête. J’ai hâte de me battre. Ils n’arrêtent pas de nous dire que nous allons dans un monde qui s’est rebellé contre l’Empereur, mais ils ne veulent pas dire où et combien de temps il faudra pour y arriver. Je suppose que c’est ce que ça veut dire d’être dans la Garde Impériale. »

Les armées de la Garde n’ont que faire de la subtilité et répondent à n’importe quelle situation par l’usage de force brute. L’Astra Militarum broie ses ennemis lors d’épouvantables guerres d’usure, et beaucoup de ses commandants sacrifient des milliers de soldats pour le plus insignifiant des gains tactiques. Si certaines ressources, comme les reliques de l’âge d’or de la technologie, sont rares et inestimables, il en est une dont l’Imperium ne manque pas : ses citoyens.

La logistique nécessaire au transport des colossales armées de la Garde est considérable ; le simple fait de parvenir à acheminer un régiment sur une zone de guerre est une victoire en soi. Mais même si ces forces sont peu maniables et lentes, leur déploiement face à un ennemi a toujours les mêmes conséquences. Vu les quantités de soldats, de chars et de munitions déployées, la Garde tient du marteau qui écrasera toute opposition.

Au combat, des vagues d’infanterie submergent les positions ennemies ; les adversaires qui survivent aux volées disciplinées des Fusils Laser seront navrés de cent coups de baïonnette ou tout simplement piétinés par des milliers de bottes ferrées. Les troupes sont appuyées par de pesants blindés, des monstres de plastacier et de céramite à la puissance de feu inouïe. Ces géants de métal crachent une pluie de mort continue et écrasent les rares survivants sous leurs chenilles d’acier. La progression inexorable de la Garde se fait au son des déflagrations assourdissantes d’imposantes pièces d’appui, lesquelles noient les positions adverses sous un barrage d’obus capables de raser un gratte-ciel. Rébellions hérétiques, invasions Xenos et empires ennemis ont tous succombé à la force des armées de la Garde Impériale, et c’est grâce au noble sacrifice de ses soldats que l’Imperium existe encore, plus de dix mille ans après sa création.

Des Étoiles Imbibées de Sang et des Mondes Brisés

« Rien de ce qui a de la valeur n’a jamais été gagné sans en avoir payé le prix en sang. »
- Commandant Tyras Cor, 73e Infanterie Légère Scintillan.
« On a commencé l’entraînement au maniement des armes aujourd’hui et j’ai pu tirer au Fusil Laser pour la première fois. Ils nous ont emmenés dans les profondeurs du navire, où le bruit des moteurs a augmenté et où l’air sentait mauvais. On aurait dit que la chambre avait déjà servi à l’entraînement, car elle présentait des traces de brûlures sur les murs et ce qui ressemblait à du vieux sang séché sur le plancher. Notre Sergent, Prator, était là aussi. Je pense que je me souviens de lui au poste de surveillance de nos strates, bien que s’il était de là-bas, il ne semblait pas se souvenir de moi ou des autres. C’était beaucoup de cris et de bruit et il semblait que nous ne pouvions rien faire de bien. Quand Drayn a lâché sa charge en essayant de recharger, Prator lui a donné un coup brutal derrière la tête et lui a dit qu’un Ork n’attendrait pas qu’il la ramasse, quoi que soit un Ork. Quoi qu’il en soit, il semble très important que nous puissions tous tirer rapidement et à temps les uns avec les autres. Les Fusils Laser ne semblent pas avoir beaucoup de recul, ce qui est bien, donc il est assez facile de continuer à tirer un coup après l’autre et d’être à peu près sur la cible. J’ai bien fait, mais Prator semble penser que nous pouvons tous faire mieux et il dit qu’il a d’autres méthodes de formation plus "motivantes" en tête, quoi que ça veuille dire. »

En ce 41e Millénaire, la galaxie est au bord de l’annihilation. L’Humanité s’est répandue à travers les étoiles et, depuis des milliers d’années, elle s’est installée dans des mondes et a étendu son domaine au plus profond du vide. Les âges des hommes ont passé depuis que les premiers vaisseaux coloniaux ont quitté l’ancienne Terra et les fortunes de l’Humanité ont fluctué au gré des batailles entre une galaxie indifférente et les races aliens hostiles qui lui ont fait face. Il y a dix mille ans, après un temps de ténèbres et de désolation sans précédent, l’Empereur-Dieu s’est levé et a uni l’Humanité à nouveau. Dans une Grande Croisade qui dura de nombreuses années, Ses armées rassemblèrent les tribus dispersées des hommes et créèrent ce qui allait devenir l’Imperium de l’Humanité. Tragiquement, avant qu’il n’ait pu terminer Sa grande œuvre, Il a été trahi par Son plus fidèle serviteur, Horus, et plongé dans une guerre civile qui a presque détruit tout ce qu’Il avait accompli. Dans Son combat contre Horus, l’Empereur fut mortellement blessé et est maintenant enfermé dans le Trône d’Or, où les anciennes technologies Lui ont permis de survivre jusqu’à ce jour. Cependant, malgré Ses blessures, Ses armées avaient triomphé des Traîtres et Son rêve d’unification et de domination a perduré. À travers des milliers d’années-lumière, l’Imperium maintient une emprise ténue sur des millions de mondes et considère chaque domaine des hommes comme le sien, qu’ils s’inclinent ou non devant l’Empereur-Dieu sur la lointaine Terra. De vastes armées d’hommes et de navires de guerre luttent chaque jour pour maintenir en vie le royaume de l’Empereur-Dieu et tenir à distance la myriade d’ennemis de l’Humanité. Cependant, dix mille ans, c’est très long, et au fil des siècles, les frontières de l’Imperium n’ont cessé de péricliter - de nombreux mondes se sont effondrés ou ont été détruits et les puissants empires Xenos se sont attaqués à ses entrailles. Peut-être que si l’Empereur-Dieu avait eu plus de temps pour achever Sa grande œuvre d’unification de la galaxie, ou peut-être si la nature des hommes ne se transformait pas si facilement en destruction, l’Imperium ne serait pas aussi ravagé par la guerre et les conflits ; ou peut-être après dix mille ans, il est juste temps pour l’Imperium de sombrer dans l’abîme.

« Ils ne sont pas mes outils les plus subtils, mais ils sont mes préférés. »
- L’Inquisiteur Galdred York, à propos de l’Astra Militarum.

Dans ce contexte de carnage et de chaos, c’est le rôle de la Garde Impériale de protéger et de défendre l’Imperium. Même dans sa gloire fanée, l’Imperium couvre encore la majeure partie de la galaxie, comprenant des millions de mondes et d’innombrables milliards d’humains. Sa grande étendue est à la fois la source de sa plus grande force et de sa plus grande faiblesse : sa taille lui permet de subir la perte de mondes et de vies avec peu d’effet immédiat sur le grand Imperium, mais elle le rend aussi extrêmement difficile à défendre. La logistique d’une armée qui doit couvrir toute la galaxie et protéger un empire sans frontières distinctes contre des dizaines d’ennemis à la fois est à peine compréhensible pour l’esprit humain. Même l’Administratum, le vaste réseau bureaucratique de l’Imperium chargé d’enregistrer et de tenir le compte des armées de l’Empereur-Dieu, n’a aucune idée précise du nombre exact d’hommes et de femmes servant dans l’Astra Militarum à un moment donné. Presque tous les mondes de l’Imperium disposent de leurs propres Forces de Défense Planétaire permanentes, bien que contre une invasion ou un soulèvement déterminé, ces forces limitées se révèlent souvent insuffisantes. Il revient ensuite aux régiments voisins de la Garde Impériale, composés de soldats venus de dizaines de mondes, proches ou éloignés, de réagir en conséquence. Trouver de tels régiments, puis les déplacer dans une zone de guerre, peut prendre des mois, voire des années à exécuter, et les régiments peuvent arriver dans une zone de guerre pour découvrir que le monde où ils ont été envoyés sauver est depuis longtemps tombé aux mains de leurs ennemis. En conséquence, les régiments de l’Astra Militarum combattent constamment ou sont en transit vers des zones de guerre, ses soldats se blottissant dans des tranchées et des trous de tirailleur sur des planètes marquées par les combats ou attendant leur destin dans les cales des navires de transport alors qu’ils plongent dans le Warp. C’est la seule façon dont la Garde Impériale peut exister ; toujours mobilisée pour la guerre, toujours prête à agir.

Les ennemis de l’Imperium et de sa Garde Impériale sont innombrables. Il y a longtemps, l’Humanité a réalisé qu’il n’y aurait pas de réconfort pour lui parmi les étoiles et qu’il n’y aurait pas de paix avec ceux qui partageaient sa galaxie. Toute vie Xenos est considérée comme hostile à l’Humanité et toute race, aussi vaste ou simple soit-elle, est considérée comme une menace pour la stabilité et la domination continue de l’Imperium. Dans de nombreux cas, les empires Xenos sont limités à quelques mondes ou à un système et facilement contenus ou exterminés par l’Humanité, ne menaçant guère ses vastes armées et ses puissants navires de guerre. Certaines races de Xenos sont plus problématiques et ne peuvent pas si facilement être balayées ou écrasées par la puissance émoussée des armées de l’Empereur-Dieu. Plusieurs de ces races occupent une place importante parmi les ennemis de l’homme : les Orks sanguinaires, les Aeldaris énigmatiques et distants, les voraces Tyranides profondément monstrueux, les morbides Nécrons technologiquement avancés, et les T'au se battant au nom leur prétendu "Bien Suprême" ; tous ces fléaux constituent les principaux ennemis de la Garde Impériale.

Les Xenos ne sont pas les seuls ennemis que l’Astra Militarum doit retenir pour préserver l’Imperium béni de l’Humanité et défendre son très saint Empereur-Dieu. Les Orks, les Aeldaris, les Tyranides, les Nécrons et les T’au sont tout aussi dangereux que les Renégats, les Traîtres et les Hérétiques qui se détournent de l’Imperium et cherchent à le renverser par leur traîtrise. Dans sa forme la plus simple, cela peut signifier que des mondes ont été dévoyés par des Gouverneurs Planétaires séditieux, choisissant de rompre avec l’Imperium et de proclamer son indépendance. Avec tant de mondes et de telles distances entre eux, une planète et ses habitants peuvent oublier que l’Imperium existe ou en venir à croire que son emprise ne peut les toucher, si éloignés qu’ils sont de l’antique Terra et de l’Empereur-Dieu. Ce sont de fausses croyances, bien sûr, et avec le temps la colère de l’Imperium s’abattra sur tout monde humain qui rejette la magistrature de l’Empereur-Dieu et choisit soit de refuser de payer ses dîmes, soit de se proclamer indépendant. Ainsi, la Garde Impériale est souvent chargée de s’occuper de ces rebelles, d’écraser toute résistance et de détruire les dirigeants qui les ont amenés dans un tel lieu, laissant derrière elle un monde ravagé par la guerre et meurtri, avec une lourde dette à rembourser à l’Administratum et la menace d’une annihilation complète s’ils commettaient encore de telles transgressions.

Tous les rebelles ne sont pas traités avec autant de clémence que ceux qui tentent simplement de faire sécession. Parfois, les humains seront séduits par les promesses d’empires Xenos ou, pire encore, par les forces obscures du Warp. Aucune miséricorde ne peut être accordée à de tels traîtres et la récompense pour ceux qui se sont dévoués à de tels méprisables maîtres ne peut être que la mort. L’influence du Warp en particulier est d’un grand péril pour l’Imperium et l’Humanité, ses entités malignes et ses dieux obscurs sont toujours à la recherche de moyens de se libérer de leur royaume et de répandre sur le monde folie et chaos. Ainsi fut le terrible destin d’Horus il y a si longtemps lorsqu’il se détourna de l’Empereur et, depuis ce temps, d’innombrables autres ont été pervertis par les Démons et les Dieux Sombres du Chaos. Pour l’Astra Militarum, combattre de tels ennemis est peut-être la guerre la plus périlleuse, une guerre dans laquelle même les vainqueurs peuvent connaître la défaite s’ils ont eux-mêmes été corrompus en affrontant leurs ennemis. Cela a souvent été le sort des régiments, remportant de grandes victoires contre les puissances du Warp et leurs serviteurs, pour être eux-mêmes mis à mort de peur qu’ils n’aient été corrompus et que s’ils restaient vivants, ils ne se retournent contre l’Imperium qu’ils avaient juré de protéger.

« Je n’arrive toujours pas à croire ce qui vient de se passer. Prator appelait ça un exercice d’entraînement, mais je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, pas même cette fois où je me suis perdu dans les tunnels d’évacuation des strates après le verrouillage. Il y a eu au moins une douzaine de cycles ou plus depuis que nous avons commencé l’entraînement aux armes et il me semble que la plupart d’entre nous arrivent bien à atteindre les cibles. Ils ont même commencé à nous regrouper en escouades en fonction de nos capacités et je me suis retrouvé dans l’une des meilleures (désignée B14 puisque nous faisons partie de la Compagnie B, selon eux). Aujourd’hui, cependant, Prator nous a dit qu’il nous faudrait apprendre à tirer sous pression si nous voulions faire de vrais soldats, et tirer sur une cible qui ne riposte pas ne peut que nous apprendre tellement de choses. Nous avons donc été emmenés par équipes dans une autre partie de la cale où ils nous ont enfermés dans une série de tunnels. Au début, je ne savais pas ce qu’ils faisaient et j’ai supposé que nous devions peut-être trouver notre voie de sortie ou survivre jusqu’à ce qu’ils nous libèrent. Ce n’est que lorsque le premier Serviteur est arrivé et a commencé à nous tirer dessus que nous avons compris ce qui se passait. Les Serviteurs avaient été équipés de lourdes plaques de blindage et de pétoires (à faible impact, de façon à réduire au minimum le nombre de victimes, nous ont-ils dit plus tard), mais à ce moment là, nous avons dû nous battre pour nos vies et j’ai été frappé plus d’une fois pendant que nous nous échappions en canardant les Serviteurs. Par la suite, j’ai entendu dire que deux gars de la compagnie D avaient été tués lorsqu’ils ont laissé les Serviteurs s’approcher trop près et ont été abattus à bout portant. »

Ensemble, les ennemis de la Garde Impériale et les efforts de l’Imperium pour s’y opposer créent un vaste conflit galactique qui fait rage depuis le jour où l’Empereur a pris Sa place à la tête de l’Humanité et où l’Imperium fut créé. Assaillis sur tous les fronts à travers d’innombrables mondes, les Gardes combattent vaillamment, courageusement et désespérément pour retenir la nuit, maintenir l’Imperium en vie et la place de l’Humanité parmi les étoiles. Servir dans leurs rangs, c’est se voir confier un devoir sacré envers toute l’Humanité, et être l’un de ceux qui versera son sang et donnera sa vie pour que des milliards puissent dormir en paix dans leur lit, sachant que les armées de l’Empereur-Dieu veillent sur eux. Tout Garde connaît ce devoir et l’accepte comme son lot. Du jour où ils prêtent serment devant l’Empereur-Dieu jusqu’au jour où ils tombent au combat, ils font partie de la guerre sans fin de l’Humanité. Qu’ils affrontent leur destin avec une sinistre et inébranlable détermination d’acier ou avec un cœur faible et un esprit lâche, leur mort servira l’Imperium d’une manière ou d’une autre. C’est le destin de tous les Gardes, de donner leur vie au combat, de vendre leur existence au nom de l’Empereur pour que Sa gloire continue et que Sa lumière brille à travers l’obscurité du vide. C’est à chaque Garde qu’il appartient de décider comment cette vie est utilisée et s’il meurt avec devoir et honneur, ou s’il meurt simplement.

Des Gardes ont donné leur vie pour protéger l’Imperium pendant des milliers d’années dans des millions de guerres à travers la galaxie. Certains de ces conflits ont été célèbres et la renommée de leurs luttes héroïques a atteint les oreilles de mondes à des centaines d’années-lumière de distance et a vécu longtemps dans les mémoires après que les canons se soient tus et que les champs de bataille se soient refroidis - des conflits comme la Croisade des Mondes du Sabbat pour purifier un secteur entier de l’emprise des hérétiques et des adeptes du Chaos, qui dura plusieurs décennies et consuma des régiments complets durant les batailles meurtrières. Tout aussi importants que ces conflits majeurs sont les milliers d’autres qui ne sont pas enregistrés et dont on ne se souvient pas ; des combats désespérés sur des mondes qui passent largement inaperçus au regard du grand Imperium, mais non moins importants pour la survie de ce dernier. Chaque monde perdu à cause de l’ambition Xenos, de rebelles déloyaux, ou des Dieux des Ténèbres est un pas de plus vers la fin de l’Imperium, et chaque perte pourrait être le point critique qui le fera tomber en ruine.[3]

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Le Marteau de l'Empereur

« Ce que j’aime le plus chez eux, c’est qu’on peut en tuer autant qu’on veut. Ils continuent à en envoyer d’autres ! »
- K’retth Surath, élu de Slaanesh.
« Nous sommes enfin arrivés et je ne me suis jamais senti aussi malade de ma vie. Après s’être habitués au bourdonnement et à l’odeur du vaisseau (ils ne nous ont jamais dit son nom), ils nous ont mis dans des navettes pour être transportés jusqu’à la surface d’une planète. Je ne pouvais rien voir parce qu’il n’y avait pas de fenêtres ou de hublots, mais tous ces ballottements et ces oscillations me donnaient des nausées, surtout quand Helson a vomi sur mes bottes et que je devais me retenir de ne pas vomir moi aussi. Après ce qui semblait être une éternité, notre navette est finalement arrivée sur une surface dure, ils ont ouvert les portes et nous ont laissé sortir. Je ne sais toujours pas ce qui est le pire, le temps passé sur le navire, la navette ou ce que j’ai vu quand j’en suis sorti. Ils me disent que ce monde s’appelle Kulth, bien qu’il ne ressemble à aucun autre monde que j’aie jamais vu auparavant. Pour commencer, il n’y a pas de toit et là où le ciel d’acier devrait être, il y a… juste rien du tout, rien qu’une étendue de vide parfois grise ou bleue et puis noire quand on entre dans le cycle inférieur. Presque aussi mauvais que le vide au-dessus de nos têtes est le vide tout autour de nous. La terre semble s’étendre dans toutes les directions sans fin, avec toutes les inégalités du terrain et des éléments abîmés, dont peu semblent être le fait de l’homme. Ils nous ont laissé descendre près d’une ville appelée Rans Bluff, bien qu’elle soit minuscule en réalité, et s’insérerait facilement à l’intérieur de nos strates. Elle est également en ruines. Il n’y a personne ici, seulement notre régiment (jusqu’à ce que nous descendions de la navette, je n’avais aucune idée de sa taille). Nous voilà donc, comme une ruche de poux d’égout rampant partout dans cet endroit, attendant de voir ce qui va se passer ensuite. »

Imaginez une armée si vaste qu’à aucun moment il n’a été possible d’en connaître la taille exacte, une armée d’une ampleur telle que les ressources de millions de mondes doivent constamment la nourrir de nouvelles recrues et de nouvelles armes, et une armée qui doit défendre un empire qui s’étend à toute la galaxie. C’est l’Astra Militarum, les armées humaines de l’Empereur-Dieu et l’institution militaire primaire de l’Imperium, à travers laquelle elle exerce son pouvoir sur les étoiles. Il est difficile de concevoir la taille de la Garde Impériale et l’ampleur de ses opérations, car rien dans toute l’histoire de l’Humanité n’a jamais réussi à la reproduire, mais aucune guerre n’a jamais atteint l’ampleur des conflits qu’elle doit mener. Pendant des générations, des mondes entiers ont envoyé leurs jeunes hommes et leurs jeunes femmes dans les étoiles pour combattre dans l’Astra Militarum, les voyant rarement, voire jamais, revenir, et en entendant rarement parler de leur exploit, sachant seulement qu’ils combattent pour l’Empereur-Dieu contre les ennemis de l’Humanité entière. Des planètes entières sont également consacrées à la production constante d’armes et de matériel pour la Garde Impériale ; des Mondes-Forges qui produisent sans cesse des tanks et des canons, tandis que des planètes agricoles cultivent de vastes plantations pour nourrir ses soldats. L’échelle de la Garde Impériale est telle que chaque monde de l’Imperium y contribue d’une manière ou d’une autre, aussi éloigné ou petit soit-il : des mondes criminels isolés offrant leur lot de scélérats condamné, des colonies minières d’astéroïdes qui extraient du minerai pour fabriquer des obus, des Mondes Sauvages et primitifs où des membres de tribus barbares s’affrontent pour avoir la chance de rejoindre les hommes-des-étoiles.

S’il est une constante qui a défini l’Imperium au fil de ses millénaires d’existence, il s’agit bien de la guerre. L’Imperium a été bâti sur des croisades sanglantes et sur les combats éternels grâce auxquels il perdure aujourd’hui. Même les secteurs à la réputation de région civilisée ne font pas exception à la règle et possèdent eux aussi leur lot de zones en guerre. Les voyages peuvent exposer à de nombreux conflits, allant des escarmouches à petite échelle menées par des factions d’ouvriers rebelles jusqu’aux carnages planétaires provoqués par des incursions Xenos. L’Astra Militarum est la plus vaste force homogène de combat de la galaxie. Réunissant des troupes de milliards d’humains, soutenues par des légions de blindés et d’artillerie, l’Astra Militarum livre une guerre incessante pour la survie de l’Humanité. Le surnom de « Marteau de l’Empereur », couramment employé pour désigner la Garde Impériale, est très bien choisi, car le type de guerre que pratiquent les forces impériales est aussi brutal et impitoyable qu’un coup de marteau en plein visage. Beaucoup de conflits ne se mesurent qu’en termes de jours ou de mois ; d’autres peuvent durer plusieurs décennies, ou plus encore.

Ne frappez que lorsque vous serez certain de terrasser l’ennemi. Écrasez-le alors sans merci. Réduisez à néant toute résistance. Ne lui laissez jamais l’occasion de redresser la tête.
- Tactica Imperium

Compte tenu de la taille de l’Astra Militarum et de la nature de sa guerre perpétuelle, elle est constamment mise à rude épreuve sous le poids des problèmes logistiques. Même pour des engagements relativement rapprochés, où un ensemble de mondes est menacé et où la Garde Impériale dispose de régiments pour répondre à la menace, déplacer les millions d’hommes et le matériel nécessaires pour faire la guerre d’un monde à un autre est une entreprise colossale. Alors que la Marine Impériale fournit des navires aux régiments de l’Astra Militarum pour atteindre leur destination, l’Imperium ne peut pas toujours leur fournir tout ce dont ils ont besoin ou la main-d’œuvre nécessaire pour accomplir la tâche souvent redoutable qui leur est assignée, comme la libération de mondes entiers qui sont en rébellion ou sous le joug des Xenos. Dans ces cas, la véritable ingéniosité de la Garde Impériale est mise en évidence et la nature de sa composition militaire est mise à l’épreuve, car les ressources doivent être recueillies dans les planètes et systèmes locaux. En raison des grandes distances à l’intérieur de l’Imperium, souvent des centaines ou des milliers d’années-lumière séparant les conflits des renforts, et de la nature changeante des voyages Warp, quand les navires peuvent disparaître ou arriver plusieurs années après leur départ, l’Astra Militarum saisit ce qui lui appartient, à chaque fois qu’elle le peut, pour faire face aux conflits et à ses guerres. Cela signifie que tous les mondes à portée d’une zone de guerre sont souvent appelés à se battre, offrant des hommes et du matériel supplémentaires ou ce qu’ils peuvent, de peur que leurs propres mondes ne subissent le sort de leurs voisins assiégés (l’ignorance est une vertu, et l’essentiel des guerres se livre à l’insu des masses laborieuses du reste du secteur : ce qu’elles savent se limite à la propagande mobilisatrice et aux quelques rumeurs ramenées par des soldats fatigués, dont le sommeil est hanté par les cauchemars sans fin de ceux qui en ont trop vu). Cela signifie également que la qualité et le type des régiments et de l’équipement de la Garde Impériale varieront énormément, même au sein d’un même théâtre d’opérations. Les Gardes peuvent se retrouver aux prises avec des camarades portant des uniformes très différents, dont les officiers n’ont pas de titres familiers ou qui ne partagent même pas une langue commune. Malgré ces grandes différences, cependant, une seule pièce d’équipement demeure presque universellement uniforme dans tous les régiments : le Fusil Laser. Simple à fabriquer en masse, incroyablement fiable et facile à entretenir, le Fusil Laser est resté le pilier des régiments de la Garde Impériale de toute la galaxie alors qu’ils mènent constamment les guerres de l’Empereur dans les étoiles.

Telle est la nature de l’Astra Militarum, qui fera la guerre pour l’Empereur-Dieu, comme elle le peut, où elle le doit. Dans une galaxie de plus d’un million de mondes habités, la Garde Impériale doit faire face à toutes sortes d’environnements et de conditions du champ de bataille. Elle doit s’adapter, vaincre et triompher à n’importe quel prix ; avec seulement le vide froid de l’espace dans son dos lorsque ses régiments atterrissent sur un monde, ils savent qu’ils doivent combattre et gagner ou mourir en essayant. La grande guerre quepratiqe l’Astra Militarum ne peut être menée autrement, car céder un pouce ou abandonner un secteur, c’est inviter la destruction de la part des ennemis de l’Humanité. Ce n’est que par une tension constante, une résistance incessante et l’action continue d’innombrables millions de Gardes que l’Imperium pourra continuer d’exister, que ses ennemis seront tenus en échec et que ses frontières seront protégées. C’est le devoir de la Garde Impériale, qui ne prendra fin que lorsque l’Humanité sera maître de toutes les planètes de la galaxie ou que l’Imperium de l’Humanité ne sera plus que cendres.[4]

Né dans la Bataille

« Tout ce qui est dehors essaie de te tuer, soldat. Si tu comprends ça assez vite, tu pourras vivre assez longtemps pour le faire savoir à la prochaine vague de futures victimes. »
- Mercito Grant, vétéran.
« Cela fait plus de sept cycles ici sur Kulth et nous n’avons rien vu ni entendu des ennemis que nous devons combattre. Ils n’ont cessé de nous entraîner, de nous faire courir sur tous ces terrains découverts et de nous entraîner à l’exercice d’armement. Nous avons aussi commencé à creuser autour de Rans Bluff, en installant des murs de sacs de sable et des tranchées, ce qui est un travail des plus difficiles que j’aie jamais fait. Ils nous ont aussi parlé de notre ennemi, une espèce Xenos vile connue sous le nom d’Orks. Apparemment, ils sont grossiers et brutaux avec peu d’intelligence ou de talents à la guerre, et on nous a dit que si nous construisons nos défenses correctement, il n’y a aucune chance qu’ils puissent faire une percée. D’autres membres du régiment sont arrivés régulièrement, et je pense qu’il doit y avoir au moins dix mille d’entre nous ici maintenant, avec des chars et de l’artillerie d’une division Scintillan. Drayn, Helson et Torsh ont tous commencé à jouer pour passer le temps entre l’entraînement et le creusage (et aussi pour nous changer les idées sur ce qui nous dépasse). Certains des jeux de la Mise de l’Empereur auxquels nous avons joué se sont déroulés avec les Scintillans, bien qu’ils soient un peu trop sombres pour la plupart. Il semble qu’ils viennent d’une autre partie de Kulth où l’Astra Militarum est moins bien lotie et a perdu une bonne partie de ses régiments. J’aimerais qu’ils se réjouissent un peu, leurs visages apathiques et leurs regards vides me donnent la chair de poule. »

Les origines de l’Astra Militarum remontent à la Grande Croisade, lorsque l’Empereur conquit les étoiles et forgea l’Imperium de l’Humanité. Les Légions de Space Marines étaient en première ligne de ces combats. L’Adeptus Astartes comptait les meilleurs guerriers jamais engendrés par l’Humanité, et chacun d’eux valait plus de dix hommes ordinaires. Mais en dépit de leurs talents martiaux, les Space Marines n’étaient pas assez nombreux, et la demande croissante en soldats de cet empire naissant forçait les Légions à s’éparpiller toujours plus à travers les étoiles. Séparés par des milliers d’années-lumière, les Space Marines se retrouvèrent de plus en plus isolés de leurs Frères de Bataille. L’Empereur avait besoin de plus d’hommes pour éviter que la Grande Croisade périclite. Ainsi fut créée l’Armée Impériale.

L’Armée Impériale forma une partie vitale des flottes d’expéditions envoyées conquérir les étoiles au nom de l’Empereur. Une quantité immense de courageux soldats, d’abord des millions, puis des milliards, des armées de chars et des armadas de vaisseaux furent placés sous le commandement des Legiones Astartes. Au début, l’Armée Impériale se cantonna à des rôles de garnison, et se chargeait de résorber les noyaux de résistance qui restaient dans le sillage des Légions. Elle avait pour mission de briser définitivement les reins d’un ennemi déjà démoralisé, ou de surveiller les mondes placés sous la bienveillante loi de l’Empereur. Cependant, il est probable qu’au moment où la Grande Croisade atteignit la Bordure Orientale, elle combattait en première ligne aux côtés des soldats génétiquement améliorés de l’Adeptus Astartes. Mais tout changea lorsque la galaxie fut déchirée par la trahison du Maître de Guerre Horus, qui provoqua le cataclysme qui allait précipiter l’Imperium dans la guerre civile.

Pendant cette période de guerre civile, l’Imperium a été divisé et l’humanité s’est repliée sur elle-même dans une guerre sanglante qui a presque vu sa destruction complète. Horus, autrefois l’un des fils les plus dignes de confiance de l’Empereur, mena la moitié des légendaires Légions Space Marine en révolte ouverte contre l’Imperium qui les avait créés et le maître qu’ils s’étaient juré de protéger. À côté de ces régions de guerriers génétiquement modifiés, des millions de soldats impériaux, hommes et femmes, venus de toutes les colonies d’hommes et rassemblés sous la bannière de l’Empereur ont marché. À cette époque, ces troupes mortelles étaient simplement connues sous le nom d’"Armée Impériale" et comprenaient de vastes flottes de navires de guerre et des milliers de régiments mélangeant blindés, infanterie et armes de soutien, le tout en formations uniques et puissantes. Quand Horus se révolta, il entraîna avec lui d’innombrables soldats et vaisseaux de l’armée impériale. Ces hommes qui s’étaient battus pour l’humanité pendant la Grande Croisade de l’Empereur, réunifiant l’Imperium, se trouvèrent opposés dans une lutte sanglante pendant que l’Hérésie se répandait et que la guerre civile se répandait à travers la galaxie.

« Ils sont venus hier soir, quand le non-ciel s’est assombri et que la plupart d’entre nous dormaient. Je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas quand l’une des fusées éclairantes du périmètre s’est déclenchée quelque part dans l’obscurité. Tout à coup, quelque chose a atterri dans la tranchée à côté de moi qui ressemblait à un bâton avec une boule de métal à une extrémité, puis tout est devenu blanc pendant une seconde et j’ai été jeté au sol. Ce n’est qu’en me levant que j’ai réalisé que Torsh s’était interposé entre moi et la bombe et qu’il avait pris le plus gros de l’explosion, déchiquetant sa chair et brisant ses os. En sautant sur le pas de tir de la tranchée, je pouvais voir une douzaine de silhouettes qui sortaient des terre-pleins et couraient vers moi. C’est alors que je me suis souvenu de Prator et des Serviteurs et que j’ai commencé à tirer. Des dizaines d’autres Gardes ont pris place à mes côtés et, comme on nous l’avait appris, nous avons enchaîné les rafales de tir sur les silhouettes qui s’approchaient de nous. Pourtant, ils sont quand même venus. Au fur et à mesure qu’ils s’approchaient, je me suis rendu compte que chacun d’eux faisait bien sept pieds de haut, couvert de muscles et hurlant de rage à travers ses dents affreusement pointues. À quelques pas de là, j’ai vu l’une des créatures descendre dans notre tranchée et sortir un pauvre Garde avant de lui arracher le bras et de l’envoyer sur le côté comme un jouet. C’est alors que nos lignes semblaient vaciller et que des idées de fuite me traversaient l’esprit. Notre capitaine, Favan, qui nous avait rejoints dans la tranchée, ne semblait pas savoir quoi faire, et je l’ai vu ramper vers le centre de Rans Bluff les yeux pleins de frayeur. Tout autour, les hommes se repliaient et suivaient le capitaine. Puis j’ai entendu un coup de feu retentir, distinct, profond et fort. Debout au-dessus du corps de Favan se trouvait le Commissaire Kurtz, un homme que je n’avais vu que de loin et dont j’avais entendu de terribles rumeurs. Je me souviens encore de ce qu’il a dit : "Combattez-les ou combattez-moi ! Faites votre choix, mais rappelez-vous que l’Empereur-Dieu vous regarde et vous serez jugés !" Je me suis donc battu contre eux, et j’ai lutté jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de combat à mener. »

Après la défaite d’Horus et la fuite de ses armées, l’Imperium était en proie au chaos, affaibli et dévasté après de longues années de guerre. Même si le besoin de l’Armée Impériale était plus grand que jamais, ceux qui restaient craignaient une répétition de la rébellion qui leur avait coûté si cher. Ainsi, alors que l’Empereur était inhumé dans le Trône d’Or, tenu entre la vie et la mort après Sa bataille mortelle avec Horus, des plans furent mis en place pour protéger la sécurité de l’Imperium - même contre lui-même - et la structure des armées de l’Imperium fut revue en profondeur. Pour éviter tout risque d’une nouvelle rébellion à grande échelle, les forces de l’Imperium furent divisées. Les Légions de Space Marines donnèrent naissance à de nombreux Chapitres, afin qu’elles n’exercent plus jamais la terrible puissance qu’elles avaient autrefois, tandis que l’Armée Impériale cessa d’exister en tant que telle, car elle fut divisée en différentes institutions. Le lien entre ses flottes et ses armées fut coupé, pour qu’aucun Commandant de troupes ne puisse diriger des vaisseaux interstellaires et soit ainsi en mesure de rassembler à la fois les flottes et les armées avec la facilité qu’avaient les traîtres de l’Hérésie. C’est ainsi que naquirent la Flotte Impériale et la Garde Impériale – officiellement baptisée Astra Militarum. L’Astra Militarum fut réorganisée en unités à l’échelle planétaire, appelées Militarum Regimentos, qui furent à leur tour divisées en régiments. Des Commissaires de l’Officio Prefectus furent intégrés afin d’assurer loyauté et discipline. L’interdépendance de la récente Garde Impériale empêcherait ainsi qu’un régiment reniant ses serments puisse répandre sa corruption au-delà de son monde, ou qu’une mutinerie au sein d’une flotte donne la capacité de ravitailler ou de déployer des troupes au sol. L’Imperium avait tiré les leçons de l’expérience douloureuse qu’avait été l’Hérésie d’Horus.

Ce fut la naissance de l’Astra Militarum telle qu’elle existe aujourd’hui. Divisée par la logistique et séparée par des mondes, elle reste unie par un devoir commun envers l’Empereur-Dieu et l’humanité. Rongée par l’inefficacité et la bureaucratie, elle est souvent lente à réagir et résistante au changement, mais elle continue à fonctionner malgré les règles établies par l’Adeptus Administratum pour limiter son pouvoir et son utilisation par des commandants indignes de confiance. Le fait qu’aucun homme ne puisse à aucun moment connaître l’étendue de la force totale de la Garde Impériale fait partie de cette protection et de son pouvoir, car c’est une armée d’une taille et de ressources illimitées qui peut répondre aux exigences de la guerre mais qui ne répondra jamais que devant l’Empereur-Dieu lui-même.[5]

Commandement Stratégique

« Ce que je ne peux faire plier par les mots, je l’écraserai sous les chars de la Garde Impériale ! »
- Seigneur Stellaire Macharius.
Organisation hiérarchique de l’Astra Militarum.

Le commandement et le contrôle de l’Astra Militarum est assuré par un réseau complexe et byzantin de conseillers, d’officiers et de seigneurs travaillant tous ensemble et les uns contre les autres pour déterminer le destin d’un régiment. Au sein d’un régiment de la Garde Impériale, on y trouve habituellement son propre cadre d’officiers, allant des sous-officiers subalternes jusqu’à son commandant attitré, tous originaires du même monde et élevés en même temps avec un contrôle direct sur ceux qu’ils commandent. Il est rare, cependant, qu’un régiment combatte seul et, lorsqu’il est mobilisé pour la guerre, un régiment sera un parmi tant d’autres, parfois du même monde, mais souvent de plusieurs mondes, tous réunis dans un seul but. À cela s’ajoutent les diverses formations de soutien qui accompagnent les régiments de l’Astra Militarum, certains provenant d’autres branches de la Garde Impériale, d’autres de puissantes organisations impériales comme l’Adeptus Mechanicus ou le Ministorum, chacune ayant un intérêt direct dans cette entreprise. Enfin, aucune mobilisation de l’Astra Militarum ne pourrait avoir lieu sans la Marine impériale et ses flottes. Ensemble, cela signifie que pour chaque engagement auquel la Garde Impériale participe, il y aura des douzaines de commandants potentiels ayant le contrôle direct de ses régiments ou l’influence nécessaire pour changer leurs ordres ou modifier leur déploiement.

En principe, les armées de l’Astra Militarum sont sous le contrôle direct des Seigneurs de Segmentum, chacun contrôlant le déploiement et la disposition de la Garde Impériale à travers une vaste section de la galaxie et répondant seulement aux Hauts Seigneurs de Terra. En théorie, le Seigneur Commandeur d’un Segmentum donne ses ordres aux divers officiers de Secteur, qui servent de relais de commandement aux Militarum Regimentos. Pour ce faire, les souhaits des Hauts Seigneurs de Terra sont promulgués par le Departmento Munitorum. Lorsqu’un conflit survient dans le domaine d’un seigneur de Segmentum, il doit alors considérer son importance dans la défense globale de sa région et dicter la réponse de l’Astra Militarum en conséquence. Dans la pratique, cependant, les seigneurs de Segmentum ont peu de temps à consacrer à chaque feu de brousse dont leur autorité est victime et, dans de nombreux cas, ne sont informés de l’existence des conflits que longtemps après leur résolution, tant la communication est longue et délicate. Au contraire, alors que les Seigneurs du Segmentum se concentrent sur les grandes croisades et les longs conflits en cours dans leurs régions, c’est aux commandants de secteur et même aux commandants de système de prendre les décisions immédiates concernant le déploiement et la mobilisation des régiments de la Garde Impériale sous leur contrôle. Un Seigneur de Secteur peut toujours faire appel à l’aide extérieure de son Seigneur de Segmentum si le besoin est grand, ou s’il fait face à une menace trop conséquente pour ses propres forces, mais la réalité à laquelle se heurte l’Imperium et une bonne part de l’Astra Militarum est que si des renforts arrivent, il peut falloir attendre des mois ou même des années pour voir le front traverser de vastes portions de territoire, et seulement lorsque les ordres appropriés auront été passés et que le Seigneur du Segmentum sera certain de leur nécessité.

Maître de Guerre

En de très rares circonstances, un niveau de commandement encore plus élevé est nécessaire. Un chef particulièrement brillant et charismatique est alors nommé Maître de Guerre. Ce rang ne peut être conféré qu’avec l’assentiment des Hauts Seigneurs de Terra, car il arrive en second au niveau hiérarchique, après l’Empereur en personne. Plusieurs siècles peuvent s’écouler sans qu’un Maître de Guerre ne soit nommé, et le statut d’un tel individu est si élevé qu’il ne peut y en avoir qu’un seul à la fois. À cause du traumatisme persistant laissé par l’Architraître Horus, il n’est pas rare que le terme Maître de Guerre soit remplacé par un autre équivalent, comme Seigneur Solaire.

En raison de la nature disparate de la structure de commandement de la Garde Impériale, une part importante du poids des responsabilité incombe aux Seigneurs de Secteur, aux Gouverneurs Planétaires et à leurs cadres locaux d’officiers impériaux. Il peut s’agir du déclenchement d’un conflit long d’une décennie visant à nettoyer un système souillé par des Peaux-Vertes sauvages, de la protection d’une mine d’adamantium ou de raffineries de prométhéum contre des raids de pirates. La colonisation militaire de planètes sorties du giron de l’Imperium est tout aussi commune. Quelle que soit la mission, le commandant d’un groupe d’armée est responsable du déploiement des troupes et de l’assignation des ressources à sa disposition : des centaines de compagnies d’infanterie, des régiments blindés, des batteries d’artilleries et d’une foule d’autres outils de guerre. Ces hommes ne peuvent toutefois jamais être sûrs que leurs demandes d’aide, ou leurs requêtes pour l’approbation d’un plan d’action, recevront une réponse avant qu’il ne soit trop tard, mais ils peuvent être sûrs que s’ils perdent des mondes ou sacrifient leurs régiments sans raison, ils seront tenus pour responsables. Heureusement pour ces hommes, si les Hauts Seigneurs de Terra et leurs Seigneurs de Segmentum ont le droit d’intervenir personnellement dans les actions de l’Astra Militarum, ils le font rarement, ne faisant connaître leur volonté que lorsque des événements menacent des parties importantes de l’Imperium ou sont sur le point de se répandre au delà des limites du monde ou de tout un système. Dans ces cas, lorsqu’un conflit sectoriel attire l’attention des autorités impériales, l’issue peut devenir imprévisible. De même qu’un Seigneur du Système peut se retrouver marginalisé lorsque la main du Seigneur du Secteur intervient, des secteurs entiers peuvent aussi perdre toute prétention au contrôle individuel par leurs seigneurs si des armées levées par le Seigneur Segmentum viennent "régler" un problème.

« Voir les lignes de l’ennemi brisées n’est pas la victoire. Contempler sa débâcle est un triomphe vain. C’est seulement une fois qu’il est écrasé sous nos bottes, réduit à néant pour ne jamais revenir, que la bataille est remportée. »
- Commandant de Compagnie Zamalod Chikova.

Tout cela revient à une structure de commandement qui concerne autant la politique de l’Imperium que le commandement militaire de la Garde Impériale. Sur le terrain, les officiers de première ligne peuvent déplorer le manque de soutien et les ordres qui exigent qu’ils se retranchent quand ils savent qu’ils doivent manœuvrer ou qui appellent a une retraite quand ils savent qu’ils doivent attaquer, mais pour leurs supérieurs, pour les seigneurs et gouverneurs, mener une guerre réussie signifie combattre les ennemis et faire savoir que l’on est en train de les combattre, deux choses qui peuvent tout aussi bien être identiques que très différentes. Cela ne simplifie pas les choses, car bon nombre des officiers supérieurs de l’Astra Militarum sont issus de la noblesse locale et font partie de la haute bourgeoisie, située très au-dessus des hommes et femmes qui leur sont subordonnés au niveau de la hiérarchie. Pour atteindre même un rang élevé dans la Garde Impériale, un commandant doit généralement être un expert en politique avisé, parfaitement conscient de la faveur de son Seigneur de Secteur et des besoins des gouverneurs planétaires. Beaucoup de ces hommes et de ces femmes peuvent aussi être des tacticiens et des stratèges astucieux, bien formés aux arts de la guerre, bien que pour conserver leur poste, ils doivent aussi considérer leurs actions, les ordres qu’ils donnent et reçoivent, et comment ceux-ci vont affecter leur carrière.

C’est ce climat politique qui est le fléau de l’indépendance et de la prise d’initiative chez de nombreux officiers de l’Astra Militarum. Loin des machinations des Seigneurs du Système, du Secteur et du Segmentum, les commandants de régiment doivent faire preuve de prudence, gardant un œil sur les hommes sous leur commandement et le succès de leurs campagnes, tout en gardant un œil sur leurs supérieurs et la faveur que leur action suscite, sous peine de se voir envoyés sur le front ou leur régiment affecté dans un monde lointain et morose. Certains officiers, souvent jeunes et idéalistes, feront preuve d’initiative sur le champ de bataille, prendront les choses en main pour assurer la victoire et agiront en fonction des intentions de leurs ordres plutôt que de les suivre servilement à la lettre. Que cela soit ou non récompensé ou puni par ceux qui sont au-dessus de ces jeunes officiers idéalistes varie énormément à travers l’Imperium. Dans certaines régions, ce genre d’action est rapidement réprimé, les officiers fautifs étant envoyés en mission suicide avant qu’ils ne causent trop de problèmes aux officiers supérieurs dans la hiérarchie. Cependant, dans d’autres parties de l’Imperium, ce comportement courageux et spontané peut être récompensé, le jeune officier prenant le commandement et s’élevant finalement assez haut pour mener une Croisade à travers les étoiles au nom de l’Empereur.

En plus de la chaîne de commandement directe qui descend des Seigneurs de Segmentum, il existe de nombreuses personnes et organisations qui exercent une influence considérable sur les officiers de la Garde Impériale. À tous les niveaux, depuis les compagnies jusqu’aux groupes entiers de l’armée, l’Astra Militarum regorge de conseillers de toutes sortes : des tacticiens versés dans les secrets de la Tactica Imperialis et des clercs du Ministorum envoyés pour que la foi en l’Empereur-Dieu soit toujours aussi forte, aux Tech-Prêtres des Adeptus Mechanicus supervisant l’utilisation des anciens machines de guerre et les Psykers de la Scholastica Psykana pour leur apporter leur aide en matière de Warp. Lorsqu’un officier de haut rang de la Garde Impériale entre dans une salle de briefing, il est généralement à la tête d’un tel entourage ; des dizaines de conseillers le suivent et murmurent à son oreille chaque fois qu’il doit prendre une décision ou édicter un ordre. Dans certains cas, ces conseillers sont au service de l’Astra Militarum, et leurs avis ne sont offerts que sur demande et même à la seule discrétion de l’officier. Dans d’autres, par exemple lorsqu’il s’agit d’institutions aussi puissantes que le Ministorum ou l’Adeptus Mechanicus, ces conseils viendront qu’ils soient désirés ou non et un officier doit examiner soigneusement s’il doit ou non y donner suite, de peur de susciter des critiques dans des instances très influentes.

Cette fonction consultative s’applique également à la relation entre la Garde Impériale et la Marine impériale, et les officiers de l’Astra Militarum ont souvent des agents de liaison navale et des conseillers de la flotte au sein de leur personnel. En théorie, la présence de telles liaisons doit aider à coordonner les opérations entre les régiments au sol et les navires en orbite proche ou, dans le cas des régiments en transit, à s’assurer qu’ils ne constituent pas une menace pour le navire. Dans la pratique, cependant, la présence de ces hommes et de ces femmes peut être tout aussi politique que celle d’autres conseillers. Une liaison navale peut être un facteur d’influence important lorsque la présence navale l’emporte sur celle de la Garde Impériale (en s’assurant que les objectifs des commandants de flotte sont atteints en premier), ou comme un espion pour garder un œil sur l’Astra Militarum de peur qu’un officier opportuniste ne revendique une gloire ou une faveur qui devrait appartenir légitimement à la Marine impériale.[6]

Le Tactica Imperium

« Une arme soigneusement forgée est à l’image d’un plan de bataille bien fignolé ; et tous deux vous seront très utiles. »
- Commissaire Holt.

Lorsqu’il cherche à obtenir des instructions sur la marche à suivre, aucun commandant ne devrait aller à la guerre sans avoir au moins un volume du Tactica Imperium dans ses affaires. C’est le manuel de combat le plus répandu de la Garde Impériale. Au moment de la Grande Croisade, la levée rapide de vastes armées nécessitait une uniformisation des méthodes de fonctionnement et tous les écrits disponibles sur ce sujet commencèrent à être rassemblés et distribués aux dirigeants impériaux pour leur fournir une ligne de conduite à suivre. Le Tactica Imperium est un document massif et évolutif dont les nombreux tomes sont le fruit du travail d’un grand nombre d’auteurs différents, compilé à partir de dix millénaires de sagesse tactique, comprenant un ensemble de documents, de doctrines, de manuels et de notes ayant été approuvés pour être inclus par le Departmento Munitorum et la Haute Chambre du Grand Connétable de la Garde Impériale. Il est recommandé que chaque commandant de la Garde Impériale en mémorise une partie à un moment donné de sa carrière.

Si une collection complète du Tactica Imperium devait être réunie, les Calculus-Logi estiment qu’elle remplirait suffisamment d’étagères pour qu’il faille à un seul homme une vie entière pour en lire ne serait-ce qu’un dixième. La Bibliothèque Sanctus sur Terra possède la seule copie complète connue du Tactica Imperium, et ainsi, elle grandit continuellement à mesure que des fragments de sagesse plus anciens sont mis en lumière ou que de nouvelles doctrines sont ajoutées, si bien qu’une quelconque standardisation soit impossible à achever étant donnée la taille immense de l’Imperium. On estimait que le Seigneur Sheyla d’Omnasae Binaire possédait la collection la plus complète du Tactica Imperium en dehors de Terra, mais malheureusement un scribe qui copiait une série de lettres illuminées est devenu fou après avoir travaillé sur le même mot pendant une décennie et a réduit en cendres une grande partie de la collection lorsqu’il a réalisé qu’il avait fait une faute d’orthographe.

Un commandant doit avoir le courage d’assumer ses plans, pour le meilleur comme pour le pire. Les guerres se gagnent ou se perdent au moment où les armées se déploient.
- Tactica Imperium

Cette compilation grandit alors qu’on y ajoutait des traités sur la construction de fortifications, l’entraînement, les serments d’allégeance devant être donnés par les recrues et les règlements militaires. Certains sont suivis à la lettre alors que d’autres, spécialement ceux traitant des tactiques, sont plus obscurs et demandent une certaine dose d’interprétation de la part de leur lecteur. Leur principal objectif reste malgré tout d’éveiller l’intérêt et par là même d’inculquer aux commandeurs les principes de base qui feront d’eux de bons chefs. Ce serait toutefois une erreur que d’appliquer trop littéralement les recommandations du Tactica Imperium, car à la guerre les circonstances changent trop rapidement pour que l’on puisse se référer à un livre pour chaque décision. Sa vertu est de provoquer la réflexion et, à travers elle, la compréhension des principes fondamentaux de la guerre à employer par un bon commandant selon les besoins, ainsi que de donner aux officiers inexpérimentés une idée de la voie à suivre en cas de décision critique.[7]

Le Departmento Munitorum

« L’Empereur-Dieu nous fournit les outils dont nous avons besoin pour vaincre l’ennemi. Cependant, un commandant responsable doit toujours se rappeler de prendre soin de ces outils. L’utilisation imprudente des ressources peut gagner une bataille, mais une telle stratégie pourrait facilement perdre une guerre. »
- Seigneur Stellaire Macharius.

Garder l’Astra Militarum équipée et prête au combat est une tâche gigantesque, et l’Imperium équipe sans cesse les régiments nouvellement constitués pour alimenter les feux de la guerre. L’armement et l’équipement d’un régiment incombent en partie à son monde originel - au début tout du moins, beaucoup des possessions d’un Garde viendront de son monde natal, ou de mondes voisins en étroite alliance commerciale avec eux. Les uniformes, les armes personnelles et les armures portent souvent ces sceaux locaux et sont de conception locale. Ce n’est pas un hasard si la plupart des régiments mécanisés de la Garde Impériale, comme la célèbre Légion d’Acier d’Armageddon, où chaque peloton est équipé de transports de troupes blindés et d’un soutien entièrement mobile, viennent de ce type de mondes. Les mondes plus rustiques, ou les planètes de marigots sauvages, doivent souvent se contenter de ce qu’ils ont, les Gardes quittant leur monde avec un Fusil Laser abîmé (toujours taché du sang du précédent propriétaire) et un gilet pare-balles (qui semble ne pas avoir bien servi à son précédent propriétaire non plus). Certains régiments sont entassés sur leurs vaisseaux de transport, souvent à peine conscients qu’ils voyagent maintenant parmi les étoiles, portant encore des fourrures tribales et maniant des lances et des épées. Ces pauvres malheureux doivent récupérer ce qu’ils peuvent et se contenter des rejets d’autres régiments, jusqu’à ce qu’ils remportent des victoires et puissent ramasser du butin sur le champ de bataille.

En complément du kit souvent maigre que le monde d’origine d’un Garde juge bon de lui fournir, le Departmento Munitorum, le bras militaire de l’Administratum, peut fournir des ressources supplémentaires et un ravitaillement. Le Departmento Munitorum est la branche de l’Administratum qui est entre autres responsable de fournir les munitions, les machines de guerre, l’armement et le matériel de soutien essentiels aux forces de la Garde Impériale pour leur permettre de faire la guerre. C’est une bureaucratie tentaculaire responsable de l’acheminement et de la distribution des ressources militaires de l’Astra Militarum, une vaste organisation logistique qui s’étend dans tout l’Imperium, et sans les Adeptes et les Scribes du Departmento Munitorum, les armées de l’Astra Militarum seraient paralysées, et les appels à l’aide resteraient sans réponse. Les armadas de la Flotte Impériale ne pourraient pas intercepter les invasions, et les forces de l’Humanité seraient incapables de repousser les assauts de leurs ennemis. Lentement mais sûrement, les mondes isolés tomberaient jusqu’à ce que tout l’Imperium disparaisse.

Les Standards du Munitorum[8]

Le Departmento Munitorum étant la plus grande organisation de production et de répartition d’armes de la galaxie, il n’est pas étonnant que ses références aient défini les standards de l’Imperium. Ainsi, bien qu’il existe d’innombrables variantes du fusil laser classique, presque toutes fonctionnent d’une manière relativement commune, sur la base de la cellule énergétique standard de dix-neuf mégathules. Sans cette standardisation, la Garde ne pourrait pas combattre d’une façon efficace dans l’immense étendue de l’espace impérial. Les armes de l’Arsenal de l'Imperium sont pour la plupart des exemples de ces standards du Munitorum, et circulent en grandes quantités,mais il existe bien sûr des milliers de variations, utilisées aussi bien par les hommes de la Garde que par d’autres agents impériaux. Beaucoup sont des trophées pris sur l’ennemi, des modifications non autorisées ou des armes provenant des ruches, où abondent les customisations de ce genre. D’ordinaire, chaque Garde Impérial doit se débrouiller pour se procurer par lui-même des munitions non standard, que ce soit en les récupérant sur le champ de bataille ou par des échanges sous le manteau avec les officiers de terrain du Munitorum. Pour ces derniers, ces petits à-côtés sont généralement assez lucratifs, car dans l’esprit de beaucoup, posséder une telle arme de secours est souvent ce qui différencie un soldat vétéran d’un soldat mort.

Ses fonctions les plus importantes sont la collecte de taxes, et le recrutement ainsi que le transport de l’Astra Militarum entre les différentes zones de guerre, pour lequel elle se repose sur la Flotte Impériale. Des légions d’administrateurs traitent et font respecter les contrats d’ordres passés avec les Ruches et les Sacroforges des Mondes-Forges, assurant ainsi la sécurité de l’Imperium. Une grande partie de la bureaucratie qui encombre toute la Garde Impériale de paperasserie provient directement du Departmento Munitorum et de ses innombrables archives et compte-rendus de l’Armée Impériale. Lorsqu’un régiment est levé, l’Administratum enregistre son existence et rejoint des millions d’autres dans la liste des armées qui peuvent être appelées pour défendre l’Imperium contre ses ennemis. Des milliers et des milliers de Scribes et d’Adeptes travaillent sans relâche dans les couloirs sombres et profonds de l’Administratum pour tenir leurs dossiers aussi à jour que possible, en renvoyant leurs listes à Terra où le Departmento Munitorum peut les stocker et les rassembler. Chaque échelon du Departmento Munitorum est organisé au niveau du secteur et du sous-secteur. Ils sont assez autonomes pour réagir à des menaces intrasystèmes. Cela se révèle essentiel à cause des variations dans les délais de communications et des voyages Warp. La taille réduite d’un sous-secteur permet d’agir rapidement face à un danger émergent. Lorsqu’une attaque se produit, un corps d’armée est formé à partir des régiments de tous les mondes des systèmes voisins. Cependant, malgré son importance capitale, le Departmento Munitorum n’est guère plus qu’un organisme pesant. Déjà, avec les caprices du Warp et les distances véritablement énormes entre les mondes de l’Imperium, la plupart des messages mettent des années à parvenir à destination et encore des années pour que les réponses soient données, car même une fois reçue, une demande d’assistance militaire peut mettre des mois, des années voire des décennies à être satisfaite. Une telle requête doit remonter les échelons hiérarchiques avant d’arriver entre les mains de l’Adepte suffisamment haut placé pour prendre une décision depuis son poste-pupitre, à des milliers d’années-lumière du conflit. Un groupe d’armée composé de dizaines de régiments de Mordant et de Tremert fut levé pour éliminer une force Xenos inconnue sur la planète Hurspraxia, mais arriva un siècle trop tard et ne découvrit qu’un monde stérile.

Ainsi les dossiers du Departmento Munitorum sont souvent obsolètes et peuvent contenir à tout-moment des milliers de régiments n’existant plus ou en omettre des milliers d’autres qui ont été créés récemment. De nombreux régiments sont levés et détruits bien des années avant même que l’Administratum ne les enregistre. Quand il recrute un corps d’armée, le Departmento Munitorum est responsable de l’approvisionnement en munitions et recrues, de l’entraînement des troupes et du matériel médical et technique. Les méthodes permettant l’accomplissement de ces tâches donnent des résultats souvent difficiles à quantifier. Des centaines de milliers de soldats issus de dizaines de régiments répartis sur plusieurs planètes sont enrôlés et envoyés vers la zone de guerre appropriée. La nature imprévisible du Warp et les risques inhérents aux voyages spatiaux signifient qu’il n’est pas rare que des régiments entiers soient perdus ou détruits en cours de route. Certains sont retardés par des tempêtes Warp ou ressortent de l’Immaterium à des années-lumière de leur destination initiale. Le Departmento Munitorum doit donc acheminer un nombre considérable de troupes, véhicules et équipements pour s’assurer qu’il en arrive suffisamment sur la zone de guerre.

Cherchez toujours à combattre l’ennemi sur votre terrain. Si vous êtes meilleur au corps à corps, portez le combat sur un terrain dense qui vous sera favorable. Si vous possédez des armes à longue portée, alors combattez à distance. Si vous êtes plus nombreux, attaquez sur un large front. Utilisez vos réserves pour percer les lignes adverses au moment où elles faiblissent. Si vous être inférieurs en nombre, concentrez vos troupes afin que l’ennemi soit obligé d’affronter votre élite. Personne n’a jamais gagné de bataille sans tirer parti des faiblesses de l’ennemi.
- Tactica Imperium

Mais avec une organisation aussi vaste à l’œuvre derrière le soutien logistique de l’Astra Militarum, le manque d’informations actualisées n’est pas le seul péril qui peut influencer le ravitaillement et l’équipement des régiments. Avec tant de Scribes et d’Adeptes qui griffonnent sans fin, il n’est pas étonnant que des erreurs soient commises. Tout cela influe sur la capacité de la Garde Impériale à équiper ses troupes et à transporter le matériel là où il est nécessaire. Sur le terrain, surtout une fois qu’un régiment ne bénéficie plus du soutien immédiat de son monde fondateur, il doit souvent accepter l’aide qui lui est apportée. Dans des cas mineurs, il peut s’agir d’une escadre aérienne Valkyrie équipée de caisses de baïonnettes ou d’un peloton d’infanterie qui reçoit des obus de canons de chars pour les armes de leurs escouades de soutien. Dans les cas les plus extrêmes, les compagnies blindées peuvent se retrouver sans carburant ou se voir délivrer le mauvais type (du minerai de charbon pour les moteurs au prométhéum) ou de mauvaise qualité (comme du prométhéum non raffiné), ou des cargaisons de munitions pour des régiments complets qui ne sont pas utilisables (des munitions solides pour fusils laser ou des Bolts pour des Autocanon). Cela peut s’expliquer par le fait que les dix millions de cartouches pour autocanon étaient destinées à un régiment qui n’existe plus ou n’a jamais été mobilisé, mais qui s’est retrouvé dans les listes sans fin du Departmento Munitorum. La nature de l’Astra Militarum est telle que parfois, une guerre est gagnée ou perdue avant même qu’elle ne soit enregistrée ou que l’encre des ordres qui autorisent son soutien soit sèche.

Ainsi, lorsqu’on a affaire à tant de milliards de soldats et de matériel, un seul chiffre au mauvais endroit ou un régiment enregistré sur le mauvais formulaire peut avoir des conséquences massives et d’une portée considérable. Pour la plupart, la Garde Impériale est si grande qu’elle absorbe de telles erreurs : un régiment envoyé à des années-lumière de son segmentum d’origine pour combattre de l’autre côté de la galaxie fera néanmoins son devoir, alors qu’un régiment doté de seulement assez de Fusils Laser pour armer un soldat sur deux les enverra à la guerre par paires, jusqu’à ce que les pénuries ne soient plus là (d’une façon ou d’une autre). Parfois, cependant, les conséquences peuvent être plus dévastatrices. Il est possible que des régiments entiers soient oubliés, que leur existence soit emportée par la main négligente d’un Scribe de l’Administratum et laissée à leur sort, sans soutien, sur des mondes isolés. Cependant, à cause de, plutôt qu’en dépit de cela, l’Astra Militarum est une force largement débrouillarde et résistante, capable et toujours prête à exécuter ses ordres avec toutes les ressources dont elle dispose.[9]

La Dotation de Garde Régimentaire Standard

« Cette armure est un cadeau de l’Omnimessie. Si vous n’en prenez pas soin comme il vous l’a demandé, elle saura que vous l’avez laissé tomber et elle ne vous protégera pas. Faites attention aux rites, car votre vie en dépend. »
- Technoprêtre Obediah Arcseeker.
Dotation Standard Universelle

Il y a une sélection d’équipements communs dont tous les Gardes sont équipés d’une manière ou d’une autre. Bien que les détails spécifiques de ces articles puissent varier d’un monde à l’autre, et parfois même d’un soldat à l’autre (les rations d’un Ogryn sont très différentes en masse de celles distribuées à un Garde normal, humain, et les officiers de noble origine peuvent s’attendre à un régime alimentaire différent des blocs de nutrition artificielle donnés aux racailles des sous-ruches qu’ils commandent), leur existence n’est rarement, voire jamais, mise en doute. Ces articles forment le noyau de l’équipement initial d’un Garde, sont faciles à remplacer, à réparer ou à reconstituer, et il est de toute évidence essentiel de les posséder.

Les articles standards de la dotation sont les suivants :

  • Un uniforme
  • Un ensemble de matériel pour mauvais temps
  • Un fusil laser, et deux chargeurs
  • Un couteau
  • Un gilet pare-balles
  • Un sac à dos ou un sac à bandoulière
  • Un ensemble d’outils de base
  • Un kit de mess et une gourde d’eau
  • Une couverture et un sac de couchage
  • Un paquet de lampes rechargeables
  • Un kit de toilettage
  • Un ensemble de marques d’identification
  • Un Manuel du Garde Impérial
  • Des rations de survie au combat, deux semaines de ravitaillement
La modification non autorisée de l’équipement et des armes est un crime ! Si vous voyez quelqu’un modifier, sciemment ou non, un équipement impérial homologué, vous devez en informer immédiatement le Commissaire le plus proche !
Tout manquement à cette obligation est un crime puni par les articles militaires de la Garde Impériale.

Vous avez été prévenu.

Au cours des dernières étapes de sa formation de Garde Impérial, le Departmento Munitorum délivre une dotation standard à chaque membre de la Garde Impériale. Cela fournit à chaque soldat les nécessités dont il a besoin pour fonctionner comme un membre efficace de cette vaste force de combat. Bien sûr, cet équipement de base fournit exactement ce qui est nécessaire et rien de plus. De nombreux Gardes se mettent à la recherche d’équipement et de ravitaillement supplémentaires pour passer plus facilement leur temps sur les mondes hostiles de la galaxie. Bon nombre d’entre eux ont recours à des moyens extraordinaires pour acquérir de l’équipement supplémentaire. Pour certains d’entre eux, cela se traduit par des mentions élogieuses sur le champ de bataille et la preuve d’une compétence extrême pendant l’entraînement, ce qui peut les amener à jouer un rôle spécial au sein de leur unité ou à se regrouper dans une unité spécifique avec d’autres Gardes qui montrent les mêmes talents. Pour d’autres, ils pourraient compter sur des moyens moins savoureux pour s’assurer qu’ils ont l’équipement qu’ils estiment nécessaire pour faire leur travail sur une zone en guerre. Bien sûr, tout équipement est sujet à l’inspection des officiers et des commissaires, qui peuvent désapprouver et punir les excentricités individuelles, et peu de Gardes veulent finir du mauvais côté de pistolet bolter de leur Commissaire. On s’attend aussi à ce que les soldats entretiennent leur équipement selon des normes rigoureuses et tout équipement de base réglementaire peut faire l’objet d’inspections fréquentes.

Le contenu de cette dotation peut varier considérablement d’un régiment à l’autre en fonction de l’équipement qu’ils préfèrent et des protocoles normalisés, mais comme cet équipement est prédéterminé par leur régiment, un soldat ne peut le modifier à sa guise. À moins que celui-ci ne soit transféré dans un autre régiment, le contenu de cette dotation reste en grande partie fixe pour toute la durée de la carrière du soldat. Certains peuvent y voir un sérieux inconvénient. Ils préféreront peut-être adapter leurs techniques de combat en fonction des circonstances ou de leur propre situation, ce qui les laissera avec un sentiment de restriction par rapport aux contraintes de la dotation standard. Néanmoins, c’est la nature du service dans l’Astra Militarum. Bien sûr, il y a des choses qu’un Garde peut faire pour remédier à cette situation.

En fin de compte, la dotation standard devrait être considérée comme une ressource plutôt que comme une charge. Chaque fois qu’un soldat est en mesure d’accéder à un campement militaire fortifié, il peut réapprovisionner entièrement sa dotation à partir des magasins du régiment. Bien sûr, si un soldat utilise trois fusils laser par jour pendant plusieurs jours, il est probable que son commandant, le quartier-maître de la base et les Technoprêtres locaux lui demanderont quelques éclaircissements. Bien qu’une explication raisonnable puisse résoudre le problème, les conséquences pourraient être sérieuses si on ne peut pas fournir une.

De la même façon, cela peut offrir à un soldat plus pragmatique l’occasion d’acquérir de l’équipement de rechange - surtout s’il se trouve dans une base où il y a des membres d’autres régiments en poste. Lorsque les membres de ces autres régiments réapprovisionnent leur dotation standard, il y a certainement de nombreuses occasions de faire du commerce avec eux. De cette façon, un Garde pourrait obtenir un autre modèle d’arme, une variante d’équipement ou même des rations de campagne qui sont suffisamment différentes pour être considérées comme une friandise. Un approvisionnement suffisant de ces marchandises pourrait être encore plus avantageux lorsque le Garde se mettra à faire des affaires avec d’autres régiments à une date ultérieure.

Parallèlement, les soldats sont ultimement responsables de l’entretien et de la maintenance de tous les articles qui font partie de leur dotation standard. Chaque fois qu’ils ont besoin de réquisitionner un article de remplacement, ils doivent remplir les documents nécessaires. Comme c’est le cas pour tout document de ce genre, le remplir fait courir le risque d’un examen excessif par un officier supérieur, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner. Perdre ou endommager du matériel - ou se le faire voler - peut avoir des conséquences désagréables.

De plus, certains soldats peuvent recevoir du matériel qu’ils n’utiliseront jamais. Par exemple, chaque Garde reçoit le modèle standard de fusil laser de son régiment. Cela inclut les spécialistes qui peuvent toujours manier une autre arme, comme un fuseur ou un lance-grenades. Bien qu’il soit peu probable qu’ils sortent un jour le fusil laser de leur casier, ils doivent quand même l’entretenir et le préparer pour l’inspection en tout temps. Cela fait partie de la Doctrine Impériale standard. Les soldats doivent être prêts en toutes circonstances. Par conséquent, s’ils négligent d’exécuter les rituels d’entretien sur ces pièces d’équipement secondaires ou tertiaires, cela pourrait attirer l’attention de leurs officiers supérieurs.

Cependant, pour des raisons pratiques, cela signifie que toute pièce d’équipement qui fait partie de leur dotation régimentaire standard est toujours une option sur laquelle chaque Garde peut se reposer. Même si son équipement hautement spécialisé, bien-aimé et éprouvé au combat est détruit, il peut recourir à ses loyaux fusil laser et gilet pare-balles qui lui ont fidèlement servi pendant ses premières années. De cette façon, un membre de la Garde Impériale devrait toujours avoir l’équipement de base nécessaire pour être efficace au combat. Bien que ces choix ne soient peut-être pas leur première option, ils sont toujours une alternative disponible qui devrait leur permettre de continuer leur service au Dieu-Empereur.

De même, cela signifie que les munitions pour ce type d’équipement standard sont rarement un problème. À moins que les Gardes ne soient affectés à une mission loin du soutien impérial, ils devraient être en mesure de se réapprovisionner rapidement et à tout moment. Une visite au dépôt d’approvisionnement de la base fait partie de la procédure normale de chaque soldat quand il revient d’affectation et avant de s’embarquer sur la suivante. De cette façon, chaque soldat est prêt à partir en mission à l’improviste.[10]

Acquisition de Fournitures

Les besoins d’approvisionnement d’un régiment en service actif sont une autre affaire comparativement au moment où il a été initialement créé : les fournisseurs locaux, les marchands et les installations impériales font partie intégrante de l’équipement du régiment. Cependant, lorsqu’il est stationné ou se déplace dans des régions de la galaxie où la présence impériale n’est pas aussi bien établie, un régiment peut avoir à adopter d’autres méthodes pour obtenir du matériel essentiel. Toutes les méthodes décrites dans la présente section sont approuvées par les bureaux du Departmento Munitorum et toute personne qui les conteste doit être désignée aux Commissaires du régiment. En fonction de la nature du monde dans lequel ils se trouvent, les officiers du Departmento Munitorum et les commandants supérieurs du régiment peuvent recourir à trois moyens principaux :

1.
« Un plaisir de faire affaire avec vous… »
Sur les mondes où la présence impériale n’est pas complètement assurée, les fournitures peuvent être réquisitionnées par le régiment via le transfert de trônes gelts au commandant impérial des planètes. De tels transferts permettront le passage de biens et de services au régiment afin d’éviter que le commandant ne manque à son devoir envers l’Empereur. Pour un montant préalablement décidé, le Gouverneur doit autoriser l’envoi d’armes et de munitions, de nourriture et d’eau à la base de ravitaillement du régiment. En théorie, bien sûr, ces choses devraient être fournies de façon naturelle et systématique, mais le passage des trônes gelts aide souvent à faciliter de telles transactions et évite tout retard éventuel dans le réapprovisionnement. Lorsqu’on traite avec de telles planètes, il est souvent préférable d’obtenir de la monnaie locale pour payer les "intermédiaires" locaux qui peuvent aider à faciliter le processus de réapprovisionnement. Bien que ce soit une pratique déplaisante, de telles choses doivent parfois être endurées pour la plus grande gloire de l’Imperium. Une fois les provisions obtenues de cette façon, tous les trônes gelts dépensées doivent être enregistrées pour être ajoutées à la prochaine Dîme de la planète et seront réclamées par le Bureau des Dépenses Impérial.
2.
« C’est un honneur de vous être utile… »
Là où la présence impériale est établie, les fournitures dont le régiment a besoin peuvent être librement réquisitionnées et utilisées, car c’est le devoir honorable de chaque Gouverneur Planétaire d’approvisionner tous les régiments qui débarquent sur son monde. Faire moins que cela est un crime et lorsque les stocks le permettent, les fournitures doivent être transférées au dépôt du Departmento Munitorum du régiment demandeur, et ce, immédiatement après en avoir fait la demande. Équiper et nourrir les braves soldats de la Garde Impériale est un honneur qu’aucun Gouverneur Planétaire digne de ce nom n’ose refuser et ainsi, chaque fois qu’un régiment se déplace dans l’espace Impérial, il est assuré d’un accueil chaleureux et d’une chaîne de ravitaillement ininterrompue. Les officiers du Departmento Munitorum sont là pour aider du mieux qu’ils peuvent à s’occuper de ces questions et c’est une source de fierté de savoir que lorsque ces officiers prêtent leur autorité et leur aide, les fournitures et les bienvenues ne manquent pas.
3.
« Vous n’allez tout de même pas… AÏE ! »
Il y aura des occasions où un régiment de la Garde Impériale sera forcé de se rendre sur des mondes qui ne se considèrent pas comme faisant partie de l’Imperium ou qui sont si éloignés des centres d’autorité qu’ils se sentent habilités à refuser les demandes raisonnables d’un régiment de la Garde Impériale. De tels mondes doivent être considérés comme hostiles et le régiment est autorisé à prendre toutes les fournitures dont il a besoin sans paiement ni dette. Quiconque s’oppose à la réquisition par le régiment des fournitures dont il a besoin doit être considéré comme un ennemi et peut être attaqué librement par les gardes du régiment. En raison de la standardisation des approvisionnements et de l’équipement dans toute la galaxie, une grande partie de ce que l’on peut trouver sur n’importe quel monde humain conviendra aux armes et à l’équipement du régiment. La désignation d’un monde comme "hostile" est laissée à la discrétion du haut fonctionnaire du Departmento Munitorum en poste et il ne peut y avoir aucun recours ou révocation contre sa décision une fois qu’elle a été prise.[11]

Acquisition de Fournitures Pendant le Service Actif

Nous avons déjà vu comment un régiment peut s’approvisionner sur des mondes où il y a au moins un minimum de présence impériale, mais la lumière de l’Empereur doit parfois être amenée dans les coins sombres de la galaxie où Sa sainte illumination n’est pas encore parvenue. Dans ces endroits sans loi de l’Espace Sauvage, que doit donc faire un régiment ? Heureusement, le Departmento Munitorum a rassemblé une foule d’informations sur le sujet et l’expérience a montré comment procéder au mieux pour réquisitionner des fournisseurs et des Gardes alors que le régiment se déplace dans des régions de l’espace encore vierges de la gloire de l’Imperium.

Si un ennemi vient en nombre, comme les Orks le font habituellement, essayez de la canaliser vers un défilé ou un espace restreint, de façon à ce que leur multitude joue contre eux. Ceux massés feront obstacle à ceux placés derrière, alors que la poussée venant des rangs arrière empêchera les autres de battre de retraite ou de trouver un meilleur chemin.
- Tactica Imperium

C’est un fait que parfois un régiment se trouvera hors de portée d’un monde d’approvisionnement du Departmento Munitorum, et dans de tels cas le régiment devra employer sa propre initiative pour nourrir et approvisionner ses soldats. Lorsque des mondes capables de supporter la vie humaine sont trouvés, le Departmento Munitorun a habilité ses officiers à dépouiller la planète de tout ce qui peut aider le régiment à accomplir son devoir envers l’Imperium. Toute nourriture, eau potable ou tout autre objet jugé nécessaire peut être enlevé de la planète ou de toute forme de vie indigène qui pourrait les posséder. Grâce à la clairvoyance de l’Empereur et de l’Adeptus Mechanicus, qui ont rendu la technologie de l’Imperium remarquablement similaire dans toute la galaxie, il est souvent facile de découvrir des objets pouvant être utilisés par les régiments de la Garde Impériale.

Le Corps de Pionniers du Departmento Munitorum est une partie essentielle de toute expédition régimentaire dans les régions de l’espace où l’on sait qu’il y a un manque évident d’installations permettant le ravitaillement de la Garde Impériale, et comme les régiments de la Garde peuvent avoir à trouver des denrées alimentaires là où ils peuvent, ces denrées peuvent alors provenir de ceux qui ne sont pas prêts à s’en séparer. En pareil cas, chaque Garde est obligé de prendre par la force tout ce dont il a besoin pour satisfaire ses besoins essentiels de survie. Cette mentalité de "vivre sur la terre" est ce qui permet aux régiments de la Garde impériale d’opérer au-delà du filet de sécurité des installations d’approvisionnement du Departmemo Munitorum et n’accorde aucune aide à nos ennemis, car ils ne seront jamais hors de portée des armées de l’Empereur.

Cependant, une telle politique n’est pas sans risque et peut conduire à la montée d’insurgés se mobilisant dans une forme de guérilla. L’invasion désastreuse du Monde de Reynold (une planète du Segmentum Pacificus) a échoué précisément parce que le régiment chargé de le pacifier a été trop méticuleux en ce qui concerne le dépouillement des fournitures, n’en laissant aucune pour les indigènes. En conséquence, le Gouverneur Impérial rebelle a pu inciter les habitants à se soulever contre les armées de l’Empereur. Ces raids partisans furent si fructueux que le régiment entier dut être divisé en petites unités pour les traquer, ce qui émoussa considérablement la force de l’attaque frontale. Finalement, la planète fut pacifiée, mais uniquement en payant un prix en vies humaines beaucoup plus élevé que prévu. Il faut donc veiller à ce que lorsqu’un régiment dépouille une planète de ses ressources et prévoit d’y rester (soit en combattant activement à la surface de la planète, soit en la garnisonant simplement), il doit laisser le minimum requis pour permettre à la population de survivre. Le Bureau des Acquisitions Impériales a documenté que toute population qui parvient, quoique de façon très limitée, à satisfaire les demandes d’approvisionnement du Departmento Munitorum peut être manipulé par un leader charismatique capable de transformer ce qui devrait être fait de bonne grâce en quelque chose de malfaisant. Si les besoins d’approvisionnement du régiment sont si importants qu’ils exigent le dépouillement de la totalité des ressources de la planète, alors ces individus doivent être identifiés et éliminés avec un préjudice extrême.

« Cela fait des mois que je suis venu dans ce monde maudit pour faire mon devoir envers l’Empereur-Dieu. Je suis tout ce qui reste des gars de la Guilde des Fabricants, et le dernier de mes strates pour autant que je sache. Il n’y a pas de paix ici et ce que nous faisons ne sert à rien. J’ai combattu les Orks à maintes reprises et j’ai vu de quoi ils sont capables. J’ai combattu les rebelles ici, des traîtres sur lesquels je crache chaque fois que je leur mets un tir laser entre leurs omoplates de lâches. Il ne sert à rien d’enregistrer ce que je fais, car il n’y a aucune raison de le faire et aucun répit. Mais je suis un Garde Impérial, c’est mon devoir et mon honneur, et je servirai l’Empereur et apporterai la gloire à mon régiment tant qu’un seul souffle remplira mon corps. »

Il peut aussi arriver un moment où les besoins du régiment et les besoins de l’Imperium coïncident, lorsque l’on découvre un monde perdu de l’humanité qui est mûr pour accepter l’Imperium. Dans de tels cas, les représentants du Missionarius Galaxia (dont au moins un devrait voyager avec chaque flotte expéditionnaire) doivent commencer le processus d’assimilation de la culture locale dans l’Imperium. Par de telles mesures, les mondes qui auraient pu résister à la venue des armées de l’Empereur peuvent être persuadés de se séparer des denrées alimentaires de base et des besoins essentiels d’un régiment sans risque d’insurrection. La population de Thorian IV était l’un de ces mondes, sa population étant une branche perdue de l’humanité qui a été redécouverte par les Gardes des Cavaliers d’Ularn lorsqu’une tempête Warp a fait dévier leur navire d’une année-lumière de sa route. Les Missionnaires qui accompagnaient le régiment ont permis de convaincre la population que l’Empereur était présent dans leurs propres pratiques religieuses. Lorsque le reste du régiment arriva (une dizaine d’années plus tard, en raison de l’effet de distorsion temporelle de l’Immaterium), ils trouvèrent un monde aussi pieux que les autres et désireux de fournir des vivres et des recrues aux "Guerriers des Étoiles".

On peut donc constater qu’il existe de nombreux moyens d’obtenir des fournitures pendant le déplacement, soit par une négociation minutieuse avec les habitants locaux, soit en faisant appel aux droits et devoirs d’un commandant impérial, soit par la simple force. Quel que soit le moyen utilisé, on ne peut douter de la justesse de sa finalité car cela permet de servir l’Empereur et d’assurer le développement de l’Imperium. Il est du devoir même du Commandant de s’assurer que ses Gardes sont nourris, abreuvés et équipés des moyens nécessaires pour accomplir leur devoir envers l’Empereur et aucun prix n’est trop élevé pour payer une telle dévotion.[12]

Recrutement

« Peu m’importe de savoir de quel monde viennent mes soldats tant qu’ils servent avec une loyauté inébranlable. Leur devoir est de combattre et de mourir pour que l’Humanité puisse subsister, le mien est de m’assurer que l’ennemi se noie dans le sang de ces sacrifiés. »
- Seigneur Commissaire Barron Reed.
« OK vous autres, écoutez-moi je vais vous expliquer comment il faut se comporter dans la zone de combat. C’est très simple. Faites ce qu’on vous dit, gardez votre arme propre et baissez la tête. Et ne touchez à rien. »
- Sergent Flobbs « l’Audace », 23e Scintillien

Chaque Commandant Impérial, également nommé Seigneur Planétaire ou Gouverneur Impérial, est responsable de la défense de son monde. C’est un devoir crucial, car chaque planète doit être en mesure de se défendre contre les déprédations de la myriade de ses abominables ennemis pendant des mois, voire des années, avant que des renforts n’arrivent. Ainsi, les Seigneurs Planétaires ont à charge de recruter, équiper, entraîner et entretenir des armées. Sur certains mondes, ces dernières sont simplement une petite garnison ou une armée officielle. Sur d’autres, il s’agit de dizaines d’armées distinctes, de tribus ou de gangs de ruches, souvent antagonistes, mais qui s’unissent lorsqu’il est nécessaire de repousser un envahisseur. Dans tous les cas, ces forces ne quittent jamais le sol de leur planète.

Chacune de ces forces est un corps individuel au sein de l’Astra Militarum - un Militarum Regimentum à part entière. Libre à lui de défendre son monde et d’appliquer ses propres lois tant qu’elles n’entrent pas en conflit avec celles de l’Imperium, et tant que la dîme est honorée. Dans le cadre de la dîme annuelle, un Gouverneur Impérial à le devoir envoyer un dixième de ses armées, ou plus si le Departmento Munitorum le juge nécessaire, au combat pour les guerres de l’Empereur à travers la galaxie. Ce sont ces régiments offerts en tribut qui mènent les guerres de l’Astra Militarum. Le nombre exact de régiments levés dépend du niveau de dîme du monde en question et de la distance de la zone de guerre la plus proche. Pour un Monde-Ruche comme Armageddon, aux prises dans une guerre sans fin, il n’est pas rare que le recrutement s’élève à plus de cent millions d’hommes et plusieurs millions de chars, ce qui ne représente qu’une petite fraction d’une population totalisant plusieurs dizaines de milliards d’âmes. Un Agri-Monde isolé devra payer une dîme beaucoup moins élevée, dépassant rarement quelques millions d’hommes, même si cela reste une part non négligeable de la population. Dans tous les cas, si le tribut ne s’avère pas qualitativement ou quantitativement à la hauteur, le Gouverneur Impérial risque la condamnation à mort. C’est pour cette raison que les soldats sélectionnés pour rejoindre l’Astra Militarum font toujours (quand c’est possible) partie des troupes d’élite d’une planète.

La Garde Impériale est responsable de la défense des deux tiers environ de la galaxie contrôlée par l’humanité. Si les puissants Chapitres des Space Marines et de la Marine impériale jouent également leur rôle, c’est l’Astra Militarum qui porte le plus grand poids du combat et constitue souvent la première et la dernière ligne de défense pour des milliers de mondes qui ne peuvent compter sur l’aide d’aucune autre partie. En raison de cette tâche gigantesque, il y a presque autant d’Adeptes qu’il y a de Gardes, qui suivent tous les mouvements, la force de combat et le moral des régiments de la Garde Impériale. C’est une tâche sans fin car l’Astra Militarum est toujours en mouvement, ses troupes se déplacent toujours d’un monde à l’autre, de nouveaux régiments sont levés pour remplacer les régiments diminués ou détruits, et de nouvelles guerres et croisades exigent toujours plus de chair pour leurs hachoirs à viandes. Le Departmento Munitorum de l’Administratum supervise la mobilisation, le mouvement et la coordination de la Garde Impériale. Les Adeptes du Departmento Munitorum traitent toutes les questions concernant l’Astra Militarum et agissent selon la volonté des Seigneurs de Segmentum et des Hauts Seigneurs de Terra.

Toutes les demandes d’aide de et à la Garde Impériale doivent passer par le Departmento Munitorum, de même qu’elles président à la levée des régiments et à l’utilisation des hommes qui sont issus des dîmes planétaires à des fins militaires. Avant qu’un monde puisse recevoir de l’aide, leur demande doit être traitée et prise en compte, leurs besoins doivent être mis en balance avec ceux d’autres systèmes et d’autres demandes d’aide. Même si l’Astra Militarum est vaste, elle n’est pas inépuisable, et le Departmento Munitorum doit souvent choisir entre des mondes attaqués, parfois même si cela signifie sacrifier l’un pour que l’on puisse en sauver un autre. Les seigneurs et les officiers de la Garde Impériale ne sont pas non plus hors de portée du Departmento Munitorum, et leurs ordres de mobilisation de troupes ou de déploiement dans une certaine zone de guerre doivent généralement être autorisés par le Departmento, les dossiers conservés et les copies faites avant que les soldats soient autorisés à faire leur devoir. Sur le terrain ou dans le feu de l’action, un commandant peut généralement se considérer comme maître des événements, du moins dans la mesure où il peut donner des ordres à ses hommes et les faire exécuter sans dépendre inutilement du Departmento Munitorum, bien que les demandes de ravitaillement et de renforcement puissent être très lentes si le conflit n’a acquis qu’une priorité "faible" ou, comme souvent dans la lutte galactique que mène l’Astra Militarum, une nouvelle zone de guerre a pris de l’ampleur et des soldats se sont trouvés déroutés pour y faire face.

Pour pallier ce dernier problème, lorsqu’une guerre semble nécessiter un effort important pour être gagnée ou contenue, le Departmento Munitorum autorise la mobilisation de troupes en provenance des systèmes voisins, mobilisant et formant une large partie de la population locale pour aider les unités impériales existantes. Cela ira au-delà de la séquestration des forces protégeant les mondes locaux et, dans des cas extrêmes, peut signifier que des populations entières sont enrôlées pour agir comme troupes de première ligne. Cela peut être traumatisant pour certains mondes, comme ceux qui ne sont pas encore touchés par la présence du conflit local, où les hommes et les femmes doivent donner leur vie pour combattre pour des étrangers contre des ennemis dont ils ne connaissaient peut-être pas l’existence. Les équipes de recrutement du gouverneur arrivent soudainement dans les villages et emmènent tous les adultes valides, ne laissant que les plus jeunes et les plus âgés qui se demandent où sont passés leurs mères, pères, sœurs et frères. Certains gouverneurs peuvent s’irriter de la conscription massive d’une si grande partie de leur population, mais ils savent que cela fait partie des droits du Departmento Munitorum et ils préfèrent de loin conserver leur pouvoir (même avec des sujets moins nombreux) que refuser.

Le Manuel du Garde Impérial

Lors de leur recrutement, les Gardes Impériaux reçoivent un exemplaire du Manuel du Garde Impérial. Ce livre rassemble des sujets aussi divers et variés que l’entretien du fusil laser, les méthodes d’engagement des Orks au corps à corps et les plus importants points du règlement disciplinaire. Les Commissaires n’hésitent jamais à exécuter un Garde Impérial qui a perdu ou détérioré son manuel.

Les méthodes de recrutement varient d’une planète à l’autre. Sur le monde hostile de Catachan, on attend de chaque homme, femme et enfant qu’il serve parmi les Gardes de la Jungle et, par extension, dans l’Astra Militarum. Sur les Mondes-Ruches surpeuplés comme Alcatran, il n’est pas rare que des générations entières soient recrutées et envoyées combattre sur des planètes éloignées, les membres de gangs locaux se voyant donner le choix entre l’exécution sommaire ou l’enrôlement volontaire. Sur de nombreux mondes, le fait de servir au sein de la Garde Impériale est perçu comme un moyen de couvrir sa lignée de gloire. Beaucoup de jeunes pleins d’espoir des mondes industriels et des planètes-usines se ruent dans les bureaux de recrutement en espérant intégrer l’Astra Militarum et avoir une chance d’échapper à un avenir morne et oppressant d’ouvrier. Il n’est pas rare que les guerriers d’élite d’une planète soient en compétition pour obtenir une promotion au sein de l’Astra Militarum. Sur les mondes les plus sauvages, cela peut dégénérer en guerres tribales au prix de centaines, voire de milliers de vies.

Lors de leur création, les régiments sont identifiés par un numéro et le nom de leur monde d’origine. Par exemple, le 144e Cadien est le cent quarante-quatrième régiment à avoir été levé sur le Monde-Forteresse de Cadia. Il n’est pas rare que le numéro soit réutilisé après la destruction du régiment pour le régiment suivant recruté sur la même planète. Les recrues ont alors le devoir de faire honneur à leurs prédécesseurs et à leurs traditions. De fait, le 823e de Vintor sert encore l’Empereur de nos jours, bien qu’il ait été éradiqué plus de neuf fois en une seule décennie. De plus, les régiments reçoivent souvent des noms officieux relatifs à leurs traditions ou gagnés au champ d’honneur. Ainsi, le VIIe de Catachan, également appelé "Les Diables de Catachan", doit son nom au prédateur le plus redoutable des jungles fétides de ce monde hostile. Le 8e Cadien, "Les Fils du Seigneur Castellan", honore les exploits de leur ancien commandant, le Seigneur Castellan Ursarkar E. Creed.

Les uniformes et l’armement spécifique des Militarum Regimentos changent radicalement d’un monde à l’autre. Lors de son recrutement, un régiment est équipé comme les troupes de sa planète d’origine, chaque nouvelle recrue reçoit les mêmes uniformes et la même dotation, qu’il s’agisse d’un treillis moderne ou de protections primitives et des tatouages tribaux. Le seul équipement commun à travers la totalité de l’Astra Militarum est le fusil laser, car c’est une arme bon marché et facile à manufacturer, fiable et simple d’entretien. Elle est donc idéale pour équiper des troupes de masse, telles que les innombrables armées de l’Astra Militarum.

Un Premier Avant-Gout du Combat

Aucun commandant ne peut prédire avec précision comment les nouvelles troupes réagiront lorsqu’elles seront déployées pour la première fois au combat. Tout l’entraînement dans la galaxie ne peut pas vraiment prédire si un Garde va se battre ou fuir quand on le confrontera avec les horreurs de la guerre. Ceci peut être encore plus prononcé dans les formations de la Garde Impériale qui peuvent non seulement faire face à des combats pour la première fois, mais aussi à des monstres Xenos hideux ou à des Démons engendrés par le Warp dont le Garde n’avait même pas conscience avant leur apparition dans le viseur de son fusil laser. Les commandants surveillent toujours de près les régiments déployés pour la première fois et tenteront d’atténuer les problèmes que pourrait occasionner leur courage non éprouvé. Cela peut signifier la mise en place de commandants chevronnés ou la présence d’unités de vétérans sur le même front ou, avec des commandants particulièrement prudents, l’affectation de tels régiments dans des zones moins importantes du conflit ou sur la deuxième et troisième lignes de défense. Souvent cependant, un commandant n’aura pas d’autre choix que d’envoyer les troupes non éprouvées au cœur des combats, surtout s’il est désespéré ou s’il n’a rien d’autre sous la main que de nouvelles unités non testées. Dans un cas comme dans l’autre, chaque régiment doit faire face au combat pour la première fois et alors seulement, et seulement alors, ses chefs sauront quel genre de Gardes ils ont formé.

Une partie du mandat du Departmento Munitorum, en plus de fournir et de suppléer aux armes et aux équipements utilisés par les régiments, est de s’assurer que les régiments de l’Astra Militarum reçoivent au moins un minimum de formation. Bien que ce ne soit pas toujours possible, et que beaucoup de régiments neufs aient été plongés dans la bataille sans même avoir jamais tiré avec leurs armes, il est souhaitable de les mettre dans des conditions qui leur permettent de combattre, même si cela ne fait qu’augmenter légèrement leur espérance de vie. Bien qu’il n’y ait pas de spécifications précises sur ce qui constitue un régiment "entraîné", il existe d’innombrables textes sur le sujet. Le premier et le plus important niveau d’entraînement se produit lorsqu’un régiment est constitué sur un monde et qu’il est amené à passer du statut de racaille civile à celui de personnel militaire. La durée de ce processus et les compétences transmises (et le niveau de réussite) varient énormément d’un monde à l’autre. Certains ont la richesse et le pouvoir ainsi que la tradition militaire pour passer des mois ou même des années à transformer un individu en soldat et à le préparer pour son service. D’autres, en particulier les mondes sauvages ou éloignés, n’ont pas forcément le loisir de pouvoir en faire autant, et les recrues peuvent même ne pas savoir qu’elles sont des soldats jusqu’à ce qu’un fusil laser leur soit collé dans les mains et qu’on les pousse en direction de l’ennemi.

Le temps est toujours une source de tension pour la Garde Impériale et, compte tenu du nombre de guerres qu’elle doit mener et des immenses zones qu’elle doit défendre, les commandants ne peuvent généralement pas attendre des années que les nouvelles recrues soient formées, du moins pas autant qu’ils le voudraient. En raison de ce besoin et des demandes constantes de la part du Departmento Munitorum pour avoir plus d’hommes, une grande partie de la formation des Gardes se fait souvent lors du transit à bord des navires de transport de la Marine Impériale qui les conduisent de leur planète d’origine jusqu’à leur destination. Celui-ci est destiné à uniformiser les nombreux talents martiaux engendrés par ces différentes cultures afin de forger des guerriers dignes l’Astra Militarum. Dans les cales profondes de ces navires, les hommes s’entraîneront sans cesse à l’exercice et aux tactiques de leurs unités et escouades, formés au maniement des armes et des véhicules et endoctrinés dans le Culte Impérial. On enseigne aux officiers les bases du Tactica Imperium tandis que l’Officio Prefectus jauge leurs compétences. Le régiment bénéficie ainsi d’un entraînement de plusieurs semaines, où officiers et commissaires s’efforcent désespérément de préparer les soldats au combat avant leur première rencontre avec leurs adversaires et où il leur faudra lutter pour leur survie. Cette formation vise également à adapter et, si nécessaire, à rééduquer les nouvelles recrues en vue du choc psychologique inévitable qui les attend sur des planètes qui leur sont totalement étrangères. En effet, il est peu probable qu’un Garde Impérial originaire des spires d’une Cité-Ruche ait déjà contemplé le ciel, tandis que celui provenant d’un Agri-Monde n’aura jamais vu de Sanctum Basilica aussi grand qu’une montagne, ou n’aura jamais parcouru les ruelles labyrinthiques d’une ville-factorum.

Suivant le type d’officiers qui supervisent l’entraînement, les accidents et les pertes peuvent être fréquents, des hommes tués dans des exercices de tir réel ou "abattus" du fait de leur incompétence. On pense souvent qu’un peu de sang sur le terrain d’entraînement peut sauver beaucoup de sang sur le champ de bataille, et pour la perte de quelques-uns des membres les plus faibles d’une compagnie, le reste sera plus fort. Cela ne veut pas dire que le Departmento Munitorum tolère le gaspillage de ses ressources humaines, et de nombreux commandants préfèrent rassembler les soldats qui se sont montrés incompétents ou lâches pour les utiliser comme chair à canon sur le champ de bataille, où leur mort pourrait donner un petit avantage tactique aux véritables soldats.

Dans une armée, l’équilibre est la clé du succès. Un commandant qui place toute sa foi dans les seules armes lourdes sera pris à revers. Un commandant qui mise tout sur le corps à corps sans soutien perdra ses forces contre les tirs ennemis. Chaque élément doit travailler en harmonie avec les autres, afin que l’efficacité de l’armée soit supérieure à la somme de ses constituants.
- Tactica Imperium

Certaines recrues de l’Astra Militarum arrivent dans leurs régiments avec une certaine expérience du combat. Il peut s’agir d’entraînement martial, ou simplement de la conséquence de rudes conditions de vie. Les gangers des profondeurs cauchemardesques des Mondes-Ruches surpeuplés et les féroces guerriers primitifs des Mondes Sauvages sont deux des types les plus courants. Seuls les plus forts survivent aux guerres de gangs qui déchirent les Mondes-Ruches, aux conflits claniques des mondes féodaux ou aux prédateurs carnivores qui rôdent sur les mondes hostiles. Les deux peuvent faire d’excellents Gardes avec la bonne formation et le bon leadership, leurs compétences naturelles pour le combat et leur nature agressive se traduisant bien sur le champ de bataille. Cependant, ces personnes peuvent être difficiles à intégrer dans une structure disciplinaire et elles ont souvent du mal à se faire dicter ce qu’il faut faire. Ce problème n’est pas aidé par le fait que les autorités qui fournissent ces hommes et ces femmes préfèrent les envoyer à la Garde Impériale par bandes ou tribus entières, voyant là une chance de se débarrasser d’un problème pour que quelqu’un d’autre s’en charge. Cela signifie que les liens du gang et de la tribu sont intégrés au régiment et qu’un régiment composé de plusieurs tribus ou gangs du même monde peut ne pas oublier rapidement les rivalités qu’ils ont déjà eues ; les conflits internes peuvent être bien trop fréquents. Des commandants rusés et des Commissaires expérimentés ont appris des astuces pour tourner ces rivalités à leur avantage et formeront des compagnies composées uniquement des membres d’un gang ou d’une tribu, puis exploiteront la concurrence entre les compagnies pour les pousser à de plus grands exploits au combat. À défaut, certains commandants tenteront simplement d’éliminer le sentiment d’appartenance à un gang ou l’identité tribale de leurs recrues par des punitions et des mesures disciplinaires constantes, bien que cela soit moins souhaitable car cela les prive de leur avantage combatif qu’une vie marquée par les conflits et par la violence quotidienne leur a permis de gagner.[13]

Organisation Régimentaire

« La stratégie des commandants de la Garde Impériale consiste à envoyer des hommes sur l’ennemi, en croisant les doigts pour que celui-ci tombe à court de munitions avant qu’eux ne tombe à court de soldats. »
- Dutch Chardrah, exécuté par un Commissaire pour hérésie.

Chaque Militarum Regimentum est composé de divers régiments, levés sur la même planète. Leur culture et manière de combattre étant commune, les soldats, officiers et même les officiels du Departmento Munitorum utilisent indistinctement les termes "Militarum Regimentum" et "régiment". Ainsi, tous les gardes provenant de Cadia font partie du "Régiment Cadien". Sur leur monde d’origine, les Forces de Défense Planétaire sont divisées en bataillons, divisions, cohortes, milices, géno-groupes ou toutes autres sortes d’appellation, mais au sein de l’Astra Militarum, toutes sont considérés comme différentes formes de régiments.

Un champ de bataille à découvert est un piège mortel. À la guerre, une cible visible est une perte, aussi bien protégée soit-elle.
- Tactica Imperium

Un régiment est la formation militaire standard de la Garde Impériale et la méthode clé que le Departmento Munitorum utilise pour regrouper les troupes et les véhicules de combat en affectations gérables. Bien qu’il s’agisse d’un terme de commandement et que chaque fondation reçoive généralement une désignation portant le titre de régiment, il n’existe aucune norme quant à sa taille ou à sa disposition. Un régiment peut comprendre des centaines de milliers d’hommes ou des centaines de chars d’assaut, ou il peut ne compter qu’une poignée d’hommes, une seule compagnie d’une douzaine de véhicules ou une force symbolique similaire. De même, les régiments ne sont pas toujours composés de troupes de combat de première ligne - un régiment peut être un bataillon médical de personnel médical et de serviteurs ou une division logistique n’ayant rien de plus que des transports non armés et des conducteurs. Aux yeux du Departmento Munitorum, tous les régiments représentent une partie de la puissance de l’Astra Militarum, quelle que soit leur composition exacte, et il n’est pas rare que l’effectif papier de la Garde Impériale soit très différent de son effectif réel sur le terrain. Dans les grands récits de l’Administratum, des dizaines de régiments déployés dans une zone de guerre pourraient ressembler à une allocation massive de ressources et d’effectifs, mais si la plupart de ces régiments sont composés de formations de deuxième échelon ou de compagnies de soutien, la vérité sera tout autre.

Corps d’Armées Combinés[14]

Lorsqu’un régiment est créé, il est généralement constitué d’un seul type de formation de combat, c’est-à-dire l’infanterie, les blindés, les paras, etc. Par exemple, un régiment d’infanterie ne comportera que peu ou pas d’artillerie lourde, tandis que les régiments blindés ne posséderont que peu de réserves d’infanterie. Même si un monde fournit un nombre considérable d’infanterie aux côtés de chars et de véhicules d’artillerie, ceux-ci seront divisés en différents régiments en fonction du type de formation qu’ils sont. La réussite de l’Astra Militarum nécessite donc que les régiments œuvrent de concert. On pourrait penser à première vue que c’est une faiblesse, mais c’est surtout une précaution élémentaire.

Les raisons de ce phénomène remontent à l’époque de l’hérésie d’Horus et de la grande rébellion contre l’Empereur-Dieu. Pendant cette période, même les commandants de rang relativement bas de l’armée impériale avaient le contrôle des compagnies et des divisions d’hommes qui incorporaient des chars, de l’artillerie et des barges de bataille orbitales. Un seul régiment de ce genre dans l’Armée Impériale pouvait, à lui seul, détruire un monde entier. Quand une grande partie de l’Armée Impériale se rangea du côté d’Horus, ils emportèrent avec eux ces régiments d’armes combinées ainsi que leurs légions de véhicules blindés et de navires spatiaux. Dans les jours sombres qui suivirent la défaite d’Horus, les survivants s’assurèrent qu’aucun homme ne pourrait plus jamais commander un tel pouvoir, et si jamais une force venait à trahir, elle le ferait avec seulement quelques armes et effectifs et n’aurait pas accès aux unités de soutien dont elle aurait besoin pour mener une guerre à grande échelle.

Ainsi, en plus des nouvelles divisions de l’Armée Impériale, qui ont créé la Garde Impériale et la Marine Impériale, les régiments étaient limités dans le type de formations qu’ils pouvaient inclure. Pendant des milliers d’années, cette pratique a permis à la Garde Impériale de traiter plus facilement avec les traîtres. Une infanterie ou un régiment blindé qui se range du côté de l’ennemi, ou qui est corrompu par les Puissances de la Ruine, sera confronté à des combinaisons d’infanterie, de blindés, d’artillerie et de soutien naval, et sera fortement désavantagé tant sur le plan stratégique que tactique, comme quand le 15e Ocanan jura allégeance aux Dieux du Chaos, il ne put résister à l’alliance combinée du 17e blindé Cadien et du 110e aéroporté Elysien, car il ne possédait pas de blindés ou d’artillerie pour leur faire face.

Le facteur le plus déterminant dans la taille et la composition d’un régiment est son monde d’origine. Les régiments élevés sur des Mondes-Ruches ou des Mondes-Forges prospères auront généralement plus d’hommes à enrôler dans leurs rangs et plus de matériel pour les armer. Les mondes plus petits ou moins développés (ou avec des populations plus petites) auront des levées plus modestes et moins d’hommes à engager dans un seul régiment. Ainsi, les commandants perspicaces seront en mesure de juger du potentiel de combat d’un régiment en fonction de son monde d’origine et de planifier en conséquence. Les commandants savent aussi apprécier les troupes des Mondes Sauvages ou des Mondes-Chapelles, où la sauvagerie et le fanatisme peuvent représenter plus que les chiffres ne l’indiquent. D’autre part, les régiments de certains mondes deviendront un synonyme de mauvaise qualité et d’entraînement, soit à cause de la lie que leurs gouverneurs choisissent de dédier à l’Astra Militarum, soit simplement parce que leurs populations ne comptent pas de combattants valables, et leurs misérables Dîmes de militaires valent à peine le temps de formation et les moyens matériels que la Garde Impériale va consacrer à leur préparation.

Après le monde d’origine, la disposition d’un régiment sera en grande partie le résultat de son histoire de combat. Parce qu’il n’y a pas de taille exacte d’un régiment, il peut être difficile pour les commandants de l’Astra Militarum et le Departmento Munitorum d’évaluer sa force de combat exacte. Une fois qu’un régiment a été au combat pendant un certain temps, il est presque certain qu’il aura subi des pertes et que sa force initiale aura été réduite. Cependant, cela ne représente pas la même chose pour un régiment de cent mille hommes que pour un régiment de quelques centaines. À moins qu’un officier ne puisse déterminer directement l’effectif d’un régiment (en supposant qu’il se soucie de le préserver), l’intervention du Departmento Munitorum et du commandement consiste habituellement à l’envoyer au combat et à voir comment il va s’en sortir. En fin de compte, soit il échouera, ce qui entraînera le déploiement d’un autre régiment, soit il réussira, auquel cas il est clairement à la hauteur de sa tâche et devra être immédiatement redéployé sur le champ de bataille.

Au sein d’un régiment, les commandants diviseront leurs hommes et leurs véhicules en unités de combat plus petites et plus faciles à gérer, selon les coutumes et les pratiques de leur pays. Bien que les noms, les tailles et les rôles de ces unités de combat puissent varier considérablement, il existe trois formations assez communes que l’on retrouve dans la majorité des régiments de la Garde Impériale. Il s’agit de la compagnie, du peloton et de l’escouade, selon des ordonnances complexes détaillées dans le Tactica Imperium, chacune étant placée sous le commandement d’un officier supérieur. Le nombre de compagnies composant un régiment dépend de sa taille et des forces à la disposition de son commandant, mais peut varier de trois à plusieurs dizaines. Les compagnies sont elles-mêmes divisées entre trois et six pelotons. Un peloton consiste en une escouade de commandement et plusieurs escouades d’infanterie de dix hommes, les plus nombreuses unités combattantes d’une force de la Garde Impériale.

Les unités de soutien comme les pelotons d’armes lourdes, les chars, l’artillerie et les escouades d’Abhumains peuvent être rattachés à une compagnie pour une bataille ou même pour toute la durée d’une campagne. Il s’agit rarement d’additions permanentes, car elles sont effectuées de façons ad hoc par le chef de régiment. Il est commun, surtout au sein des régiments de blindés et d’artillerie, de diviser les compagnies et de les allouer à des forces d’infanterie, fournissant une importante puissance de feu aux pelotons tandis que ceux-ci protègent les véhicules. Lorsqu’elles servent auprès de ces unités pendant une période prolongée, il arrive qu’elles adoptent leur uniforme et leurs marquages régimentaires. Cela évite non seulement toute confusion de cible au milieu des combats, mais renforce aussi la camaraderie entre les soldats et les équipages, qui vivent et meurent ensemble au front.[15]

L'Anatomie d'un Régiment

En avant, pour Terra !
« Ces couleurs ont voyagé dans des mondes lointains sous des étoiles distantes, et sont revenues à maintes reprises pour voir de nouveaux régiments se constituer sous elles. Vous avez tous juré de préserver l'héritage de ces couleurs, et maintenant vous allez vous avancer dans Son Imperium en tant que 32e Long Couteau de Brontian. »
- Aegir Cullough, Force de Défense Brontian

La Garde Impériale est une organisation colossale, éclipsant toutes les autres forces militaires de l’Imperium par sa seule dimension en termes de personnel, et dont la complexité logistique et la signification universelle n’ont d’égal que la Marine impériale. On a prétendu que pour chaque étoile visible depuis la surface de la Sainte Terra, il y a cent millions de Gardes Impériaux qui font la guerre sur un monde distant au nom de l’Empereur, mais personne ne pourrait savoir combien il en existe vraiment à un moment ou à un autre, tant leur nombre est important et change rapidement. Cependant, ce qui est certain, c’est que chacune de ces âmes courageuses, et plus encore, doit se battre et mourir pour l’Imperium afin d’essayer de le préserver.

La question de la constitution et de l’armement des innombrables masses de Gardes est du ressort du Departmento Munitorum, département de l’Adeptus Administratum chargé de la logistique militaire de l’Imperium. Certains ont prétendu que le nombre de Scribes, d’Adeptes et autres fonctionnaires de l’administration, dont le devoir est de veiller à ce que l’Astra Militarum soit en mesure de mener leurs innombrables guerres, égalent ou même dépassent le nombre de membres de la Garde Impériale, ce qui est tout simplement déconcertant. Entre leurs mains se trouve la tâche incroyablement complexe de lever des armées d’un million de mondes, de les équiper d’une manière appropriée et de veiller à ce que chaque homme et chaque femme soient nourris, abreuvés et munis de munitions.

Tout cela se résume au régiment. Le régiment est l’élément constitutif de l’Astra Militarum, et la nature de chaque régiment définit comment il doit combattre, comment il doit être équipé et de quelle manière il est le mieux employé. Les régiments sont levés soit dans le cadre de la dîme selon laquelle tous les mondes contribuent à l’Imperium, soit, si nécessaire, à partir de mondes situés à une certaine distance d’une zone de guerre nouvellement ouverte. Rares sont les mondes de l’Imperium qui n’ont pas levé au moins un régiment de la Garde Impériale, l’écrasante majorité d’entre eux étant les mondes de forge exempts de dîme et les mondes des Adeptus Astartes, qui ont chacun leurs propres forces de combat particulières. Un Garde est défini en grande partie par le régiment auquel il appartient : sa mentalité, son entraînement et son équipement sont façonnés avant tout par le monde et le régiment dont il est issu, et ces facteurs le définiront pour toute sa carrière.

Bien que considéré comme tel par beaucoup au sein du Departmento Munitorum, un régiment n’est pas une masse uniforme de guerriers, égale en puissance et en utilité à tout autre régiment. Au contraire, la taille, la structure et le but des régiments varient énormément, allant de petits régiments blindés mortels à des régiments d’infanterie de siège d’une taille ahurissante. En vérité, le régiment est une chose difficile à définir, mais certains pourraient le classer ainsi : un régiment est l’unité opérationnelle de la Garde impériale, une formation restreinte des Gardes impériaux, tous formés et équipés pour opérer de manière unique, et tous issus d’une même planète. Tous les autres facteurs sont soumis aux variations locales et à la doctrine logistique dominante : parfois, tous les combattants provenant d’un même monde en un même moment ont été classifiés comme un seul régiment, créant des unités de millions de soldats, alors qu’en différents lieux et époques on a tenté de déterminer un nombre donné de combattants ou un effectif arbitrairement calculé pour former un régiment.[16]

Si vous êtes fort, feignez la faiblesse : si vous êtes faible, prétendez être fort. Quelles que soient vos positions, camouflez-les, et l’ennemi gaspillera son énergie à lutter contre ses propres fantômes.
- Tactica Imperium

Néanmoins, si la composition varie d’un régiment à l’autre, y compris au sein d’un même Militarum Regimentum, tous comportent une arborescence d’officier pour diriger les troupes au combat. Au sommet de chaque régiment de la Garde Impériale se trouve un seul officier, communément appelé Colonel, qui sert de commandant de première ligne. On s’attend traditionnellement à ce qu’un Colonel se rende sur le terrain avec ses hommes, dirigeant en personne et qu’il soit souvent accompagné de conseillers tels que des agents de liaison de la Marine Impériale, des Prêtres, des Psykers, des Technoprêtres et les redoutables Commissaires. Avides de gloire et d’honneurs, certains commandants établissent leurs quartiers généraux en première ligne et mènent personnellement leurs hommes au combat. Bannières et oriflammes vantant les hauts faits de l’officier sont exhibées par son entourage, afin de stimuler ses troupes et d’emplir ses ennemis de crainte. Toutefois, la plupart savent que leurs compétences sont trop précieuses pour être risquées au front. Ils s’entourent de conseillers et de servo-crânes portant des data-globes et des parchemins, et dirigent leurs troupes depuis la sécurité d’un vaisseau en orbite, d’un bunker de classe Proteus ou d’un blindé pesant de commandement.

Compagnies
Organisation de Compagnie de l'Astra Militarum.
(Cliquez pour agrandir)

Chaque régiment est généralement divisé en plusieurs compagnies, chacune étant commandée par un Capitaine ou un Major. Les compagnies sont généralement des unités composées de trois à six pelotons avec l’ajout de formations de soutien, et peut bien servir d’unité de combat à part entière, les compagnies individuelles se séparant généralement pour atteindre des objectifs distincts concernant la mission globale d’un régiment. Dans un peloton d’infanterie, il peut s’agir de plus de deux cents combattants de première ligne répartis en pelotons et escadrons, auxquels s’ajoutent des escadrons et pelotons d’armes lourdes, un état-major médical et des officiers de communication spécialisés. Pendant ce temps, dans une compagnie blindée, cela peut signifier plusieurs dizaines de chars ou de véhicules de combat avec un soutien mécanisé dédié comme des pelotons d’infanterie embarqué à bord de Chimères. C’est également au niveau des compagnies que les membres des alliés de l’Astra Militarum apparaissent le plus souvent, et que l’on peut trouver des Prêtres du Ministorum, des Technaugures de l’Adeptus Mechanicus ou des Psykers de la Scholastica Psykana.

Tout comme les régiments, les compagnies peuvent gagner beaucoup de prestige et d’honneur pour elles-mêmes si elles obtiennent de bons résultats au combat. Bien que la renommée d’un régiment puisse être connue au-delà de son monde d’origine, celle d’une compagnie est généralement limitée à son régiment d’appartenance. Pourtant, une compagnie célèbre peut vivre pendant des siècles dans l’histoire d’un monde et chaque Garde recruté pour un tel régiment aura entendu parler de ses exploits. Pour honorer ces compagnies, un régiment lui accorde souvent un statut spécial au sein du régiment et conserve son nom sur ses listes longtemps après la mort de ses membres originaux.[17]

Pelotons

Au sein de chaque compagnie, l’unité est divisée davantage. Le terme exact utilisé varie selon le type de compagnie, les compagnies de véhicules étant divisées en escadrons, l’infanterie opérant en pelotons, et l’artillerie en batteries. Chaque peloton, escadron ou batterie est généralement commandé par un Lieutenant, le plus jeune des officiers, qui vient d’entrer au service de l’Astra Militarum.

Les pelotons sont des unités composées d’environ une demi-douzaine d’escouades sous un seul commandant. Dans un peloton d’infanterie, cela peut inclure l’ajout d’escouades d’armes lourdes ou de troupes d’armes spéciales pour compléter la puissance de feu individuelle des d’escouades, tandis qu’un peloton blindé peut comprendre plusieurs chars ou pièces d’artillerie automotrices, avec peut-être l’ajout d’un véhicule de commandement ou de rétablissement. Alors qu’une escouade peut se voir attribuer des rôles spécifiques au sein d’une même action de combat, un peloton est une force tactiquement importante et se verra attribuer un rôle spécifique au sein d’une attaque ou d’une défense, ne comptant souvent que sur ses propres hommes et armes pour accomplir le travail. Les commandants de régiment considèrent que les pelotons sont capables de tenir bon sur le champ de bataille et qu’ils peuvent donc être envoyés loin du reste du régiment pour tenir une ligne de crête, surveiller un hab-block en ruines ou attaquer un point d’appui ennemi par eux-mêmes.

Les pelotons, comme les escouades, peuvent former des liens étroits au fil du temps, bien que cela soit moins probable étant donné que la disposition des escouades peut changer considérablement d’un engagement à l’autre. Cela s’explique en partie par le fait qu’un commandant peut souhaiter former des pelotons de différentes équipes d’armement et de troupes spécialisées, mais aussi par le fait que les pertes et l’attrition si courantes dans les formations de la Garde Impériale se font cruellement sentir au niveau des pelotons. Au cours de sa vie, un peloton se compose de nombreuses escouades et de nombreux remplaçants, des groupes de recrues fraîches étant réquisitionnées pour compenser les pertes subies. Les escouades de vétérans dans de tels pelotons se donnent rarement la peine d’en apprendre beaucoup sur leurs camarades, bien conscients que bientôt beaucoup des hommes au visage frais qui les rejoignent ne seront très prochainement plus que des cadavres.[18]

Escouades

L’élément le plus fondamental du régiment et sa plus petite unité opérationnelle est l’escouade. Dans un régiment d’infanterie, l’escouade se compose, en moyenne, de dix soldats, supervisée par un Sergent. Dans un régiment blindé ou d’artillerie, chaque escouade reçoit un seul véhicule ou pièce d’artillerie à contrôler, avec différents soldats servant comme artilleurs, chargeurs, conducteurs, observateurs et une variété d’autres rôles, selon leurs fonctions.

Depuis toujours, les commandants ont constaté que les escouades sont les éléments de base de leurs armées et qu’elles sont essentielles au succès sur le champ de bataille. Une bonne escouade peut battre un ennemi plusieurs fois plus nombreux en utilisant des tactiques intelligentes et des attaques ou défenses coordonnées, en flanquant ses ennemis, en les prenant dans des feux croisés, ou en leur tendant des embuscades mortelles. Tandis qu’une escouade fonctionnera en tant qu’élément d’une formation plus large qui comprendra de nombreux hommes, elle aura souvent ses propres objectifs au sein du tout, et les chefs qualifiés utiliseront de nombreuses escouades pour réaliser leurs objectifs. De même, dans les armées de Conscrits, les escouades peuvent n’être que de simples désignations, où la liste commence sur le tableau là où l’autre se termine, ses membres n’étant utilisés qu’en tant que partie de la masse des hommes, pour des attaques directes ou pour de rudimentaires actions de détention.

Identifiez vote cible. Concentrez votre tir dessus, à l’exclusion de toute autre. Quand elle est détruite, choisissez-en une autre. C’est ainsi que l’on s’assure la victoire.
- Tactica Imperium

Les escouades qui se battent ensemble et qui survivent pendant un certain temps formeront des liens étroits de camaraderie, car il y a peu de choses comme le combat pour nouer des liens, surtout quand il faut continuellement se protéger mutuellement du danger. Certains commandants, et certains Commissaires, voient ce lien comme un cancer de la moralité, et créent des distinctions entre les membres d’une armée qui devrait être une seule force unie sous le regard de l’Empereur-Dieu. Leur réaction est de démanteler des équipes qui ont trop longtemps servi ensemble ou de faire régulièrement passer des hommes d’une équipe à l’autre, de peur qu’ils ne deviennent trop familiers et ne commencent à se considérer comme uniques d’une certaine façon. Cependant, un commandant expérimenté reconnaît la valeur d’une escouade de vétérans, et plus d’un officier régimentaire est prêt à fermer les yeux sur des manquements disciplinaires ou un uniforme incorrect si cela signifie que l’escouade est plus efficace sur le champ de bataille.[19]

Régiments Mixtes

« C’est la guerre… une guerre avec tout en jeu. Peu importe le monde où vous êtes né, vous êtes ici pour défendre tous les mondes contre la myriade de menaces qui assaillent l’humanité de toutes parts. Quel que soit le régiment d’où vous venez, il est de votre devoir d’être en première ligne de ce conflit perpétuel contre une galaxie qui voudrait nous voir périr. Manquer à ce devoir est un blasphème contre Lui sur Terra et une trahison contre votre espèce. »
- Archi-Confesseur Theobard Maltis, Prosélytiseur-Militant du Front Spinward.

Si un régiment survit à une campagne, il est peu probable qu’il retourne un jour sur son monde d’origine. À la place, il sera assigné à une nouvelle zone de guerre. Alors que les pertes réduiront ses effectifs et qu’il deviendra trop petit pour un usage opérationnel réel, il sera amalgamé avec d’autres régiments existant afin de pouvoir continuer à se battre au nom de l’Empereur. Il s’agit d’une solution de rechange courante quand les renforts se font attendre sur le champ de bataille, et presque toujours, les régiments d’un même monde d’origine - ou tout du moins d’un même système - sont fusionnés de cette façon. Cependant, bien que l’écrasante majorité des régiments de la Garde Impériale soient uniformes au sein d’un Militarum Regimentum - chaque escouade, peloton et compagnie étant interchangeables avec les autres - il y en a quelques-uns qui diffèrent pour une raison ou une autre. Il y a deux raisons particulièrement communes à cette différence. La première est due à un clivage culturel fondamental dans le monde natal du régiment : souvent une différence entre les roturiers et les nobles dirigeants, ou entre les habitants des Ruches et les nomades techno-barbares des désolations à l’extérieur, ou toute autre dynamique insolite du genre.

Sacs Mortuaires[20]
« …et c'est là que j’ai réalisé qu’ils étaient morts, tous morts. Maintenant, leur visage est la seule chose que je vois quand je ferme les yeux. »
- Sergent Grortron Fel, derniers mots avant son exécution

C’est un fait établi que des hommes vont mourir à la guerre. Une fois qu’un commandant a assimilé ce concept, il est libre de toute contrainte dans sa façon de donner ses ordres et accepte que, par ses paroles, des soldats soient tués au service de l’Empereur. De cette façon, la mort ne devient pas une chose à craindre, mais à embrasser comme l’expression ultime d’une vie donnée pour un but supérieur. Cependant, étant donné la férocité de la plupart des zones de guerre dans lesquelles la Garde Impériale combattra, il est inévitable qu’un grand nombre d’hommes soient appelés à faire le sacrifice ultime. L’observation a montré que les Gardes se rebellent à l’idée de brûler les corps de ceux qui sont tombés au combat, et les Commissaires ont remarqué que le moral souffre lorsque les hommes sont obligés de creuser des fosses communes avant la bataille (on peut cependant louer ce genre de préparation).

Pour remédier à cette situation, le Departmento Munitorum approuve l’utilisation de sacs non poreux destinés à contenir les restes humains en vue de leur incinération ultérieure. Chaque sac mortuaire est fabriqué dans un matériau en vinyle robuste et résistant, avec des poignées pour faciliter le transport et des doublures scellées à la cire pour éviter les fuites. Au lendemain de la bataille, il est pratique d’utiliser des sacs mortuaires plats et scellés pour transporter les Gardes blessés (cependant, après le Premier Assaut sur Corinth, les soldats blessés ont refusé - par superstition - d’être transportés aux postes de triage sur des sacs mortuaires, ce qui a entraîné beaucoup plus de décès que ce qui aurait été le cas à l’origine). Chaque régiment est tenu d’avoir un stock de sacs mortuaires égal au nombre de Gardes en service dans ledit régiment, mais il est recommandé que ce stock soit gardé hors de la vue de ses soldats jusqu’à la fin des combats. Avant la Campagne de Médusa V, de vastes réserves de sacs mortuaires ont été constituées en prévision des millions de morts à venir et, bien qu’il ne s’agissait là que d’une estimation réaliste des pertes par le Departmento Munitorum, le Capitaine Cato Sicarius des Ultramarines a dénoncé cette pratique comme étant un grave coup porté au moral des troupes. Mais en fin de compte, la prévision du Departmento Munitorum s’est avérée exacte.

L’autre raison courante est la simple attrition : peu de régiments sont renforcés à partir de leurs mondes d’origine, mais les régiments décimés sont souvent fusionnés quand ils ne parviennent plus à atteindre une force de combat utile. Bien qu’il soit généralement préférable de fusionner deux régiments du même monde d’origine et de types similaires - même si cela peut prendre des mois ou des années, étant donné la distance qui sépare le régiment de son monde natal - ce n’est pas toujours possible ou pratique, et en de rares occasions, des régiments de différentes planètes ou issus de cultures très différentes peuvent être fusionnés. Les combinaisons qui en résultent peuvent être assez inhabituelles, et cela peut entraîner des problèmes de moral et de direction. Même lorsque deux régiments d’un même monde sont réunis, il peut y avoir des problèmes, surtout si l’un d’eux s’est déjà fait un nom. De nombreux commandants trouvent d’ailleurs que ces régiments ne valent même pas les rations qu’ils consomme, car l’indiscipline et l’insubordination réduisent considérablement leur qualité. Cependant, les généraux qui recherchent à tout prix la supériorité numérique ne se soucient pas de telles considérations. Certains officiers particulièrement habiles préfèrent même mener de tels régiments, car ils peuvent exploiter la diversité des talents et instiller une compétitivité positive entre les soldats.

Cette fusion de régiments peut se produire de nombreuses fois au cours de campagnes prolongées, laissant une poignée d’unités de vétérans hétéroclites et éclectiques là où existaient autrefois des dizaines de nouveaux régiments.[21]

Garnisons de la Garde Impériale

« Par ordre de l’Empereur et en reconnaissance des services rendus lors de la pacification de Betta-Hydropolis IX, le 23e Bruttiam est affecté à la garde et à la protection des citoyens et des possessions impériales dans le système de Xenthorp. Puisse l’Empereur les guider et les protéger dans leur devoir sacré. »

Même s’il est vrai que les régiments de la Garde Impériale sont souvent levés pour combattre dans des campagnes de grande envergure, lorsque (et quand) une campagne est en cours, les troupes qui y prennent part sont cantonnées dans un secteur proche des combat. Ces troupes agissent comme garnison pour protéger les habitants d’autres attaques pouvant survenir, étant ainsi utilisées d’abord comme troupes de libération d’une planète, puis comme colon de cette dernière comme toute véritable armée conquérante. Souvent, lorqu’un régiment a subi tellement de pertes que son intégration à une autre force impériale serait une perte de temps, il se verra sans doute assigner à un rôle de garnison, généralement sur la planète où il a combattu, sa sécurité et celle de ses habitants devenant ainsi son devoir sacré.

Dans ces circonstances, les régiments de l’Astra Militarum agissant comme garnisons protègent la population sur la planète ou dans le système récemment conquis et par conséquent en deviennent membres à part entière. Cette mission de garnison est essentielle, car après une guerre meurtrière, les Forces de Défense Planétaires sont systématiquement exsangues. Toute forme de gouvernement a été démantelée, si bien que les contingents de l’Astra Militarum sont bien souvent les seuls garants de la loi et endossent ce rôle pendant plusieurs décennies. En de rares circonstances, un régiment peut recevoir la garde d’une planète en guise de récompense. Les officiers deviennent alors des membres influents et fortunés de la société qu’ils protègent, et finissent souvent par former sa noblesse et sa classe dirigeante. En outre, comme souvent les colonies humaines sont de petites tailles (sur près d’un tiers des mondes impériaux, la population se compte en millier plutôt qu’en milliard), la taille d’une garnison est souvent de l’ordre de la compagnie ou du régiment, affecté sur place pour une défense planétaire locale.

Le rôle assigné à ce genre de formation réduite est à la fois moins importante et plus varié que dans le cas d’un gros dispositif purement militaire, comme des opérations de maintient de l’ordre ou d’éradication de petites expéditions Xenos, soit celles que l’on peut attendre de toute garnison en poste. Cela est compréhensible dans la mesure où ces unités ont traversé une campagne et que les effectifs s’en ressentent. Au fil du temps, des combats et des affectations, le régiment perd son apparence distinctive au niveau du matériel et de l’équipement, étant obligé de recourir aux disponibilités locales. Sans oublier que la pratique consistant à intégrer dans des régiments mieux pourvus ceux ayant perdu tous leurs officiers supérieurs ou dont les effectifs sont tombé en dessous du niveau d’engagement optimal fait qu’un régiment affecté à une garnison a des chances de ne plus ressembler du tout à ce qu’il était au moment où il a quitté son monde natal, des années auparavant.[22]

La Logistique du Régiment

« Par la grâce de l’Omnimessie, vous avez reçu cet outil sacré. Il est utilisé en son nom depuis 1500 ans. Gardez-le bien pour qu’il puisse continuer à servir à l’avenir. Il vaut bien plus que votre vie. Assurez-vous que vos camarades sachent que sa survie est au moins aussi importante que votre mission. »
- Technaugure Kierkegaard Phi IX

Chaque régiment de la Garde Impériale comprend un nombre important de soldats équipés d’une large gamme d’équipements. La simple question de l’hébergement, de l’alimentation et de la satisfaction des besoins de base de ces troupes nécessite des ressources substantielles. Bien entendu, leur fournir l’équipement adéquat pour s’engager dans des conflits prolongés ne fait que compliquer ces questions. Le Departmento Munitorum assume ostensiblement l’entière responsabilité des approvisionnements. Les Scribes et les Adeptes surmenés doivent constamment vérifier que l’équipement approprié est envoyé à chaque régiment afin qu’ils puissent fonctionner à un niveau acceptable d’efficacité.

« La Garde Impériale peut t’apprendre à te battre, mais elle ne t’apprendra pas à survivre. Ça, tu dois le découvrir par toi-même. La bonne nouvelle c’est que tu es déjà en train de le faire au moment où tu comprends la situation. Et si tu ne le fais pas, eh bien, tu ne vivra probablement pas assez longtemps pour le regretter. »
- Mercito Grant, vétéran.

Lorsqu’un régiment est levé pour la première fois, on s’attend à ce que sa planète d’origine fournisse suffisamment de provisions dans le cadre de sa Dîme militaire. Par conséquent, l’approvisionnement initial de denrées alimentaires, d’uniformes et de trousses normalisées qui sont distribués à chaque soldat correspond généralement à ceux utilisés dans le cadre de l’armée permanente de la planète. Le fusil laser est la seule exception à cette règle. Même sur les mondes où cette arme n’est pas couramment utilisée, les unités de l’Astra Militarum reçoivent une variante du fusil laser comme arme standard. Ce n’est qu’après qu’un régiment a reçu ces fournitures et suivi un entraînement au moins rudimentaire que la Dîme planétaire peut être considérée comme complète. Les différences entre les traditions militaires et les tendances culturelles des différents mondes d’origine conduisent aux variations substantielles qui sont observées entre les régiments de la Garde Impériale de différents systèmes.

Malheureusement, ces approvisionnements initiaux sont rarement suffisants pour maintenir un régiment grâce à une campagne prolongée. Les véhicules, les armes et le matériel se dégradent rapidement sur le champ de bataille. Les vivres s’épuisent rapidement alors que des milliers de soldats s’efforcent de rester dans des conditions de combat efficaces. En conséquence, le Departmento Munitorum doit continuer à expédier du matériel, avec l’aide de la marine impériale, dans les zones de guerre qui en ont besoin. Pour les mondes qui fournissent régulièrement des régiments comme Dîme, le ravitaillement supplémentaire peut dépasser leurs capacités. Au lieu de cela, la nourriture doit être tirée des mondes agricoles avec la production disponible, tandis que d’autres engins proviennent souvent de manufactorums. C’est pourquoi, au fil du temps, au fur et à mesure qu’un régiment est réapprovisionné, ses armes et son équipement peuvent commencer à montrer des variations.

Dans la pratique, les vastes réserves de nourriture, de carburant et de munitions nécessaires représentent un problème important pour tout régiment de l’Astra Militarum. Pour les faire durer, le rationnement est un facteur crucial. Les agents responsables de l’approvisionnement et de l’inventaire doivent veiller constamment à ce que tout le matériel soit réparti de façon responsable. Autrement, ces réserves pourraient s’épuiser rapidement, laissant un régiment incapable de fonctionner à son niveau d’efficacité prévu. Différents régiments ont recours à diverses politiques pour s’assurer que ces affectations sont effectuées de façon fiable. En fin de compte, cependant, il s’agit d’un système logistique qui garantit que les fournitures nécessaires sont disponibles en cas de besoin, mais qui ne peut pas être gaspillé.[23]

Un Garde Impérial est un serviteur assermenté de l’Empereur-Dieu. Sa vie appartient à l’Imperium et sera dépensée de la manière que ses commandants jugeront appropriée. Dans le même ordre d’idées, un Garde ne possède aucun de ses équipements. Au lieu de cela, tout lui est confié par le Departmento Munitorum. Pour cette raison, on ne peut s’attendre à ce qu’un soldat de la Garde Impériale achète du nouveau matériel ou reçoive une rémunération spéciale en échange de son service. Du moins, c’est ainsi que le système est censé fonctionner.

Dans la pratique, les choses fonctionnent un peu différemment. Chaque soldat reçoit une dotation standard qui correspond à l’équipement fourni à tous les membres de son régiment. En outre, du matériel spécialisé est fourni aux soldats qui ont des responsabilités particulières. Il peut s’agir d’une arme spéciale ou lourde, d’outils nécessaires pour une responsabilité spécifique, ou même d’un équipement approprié pour une mission ou un environnement spécifique. Une fois l’équipement remis, les soldats sont entièrement responsables de son entretien et de son retour, sur demande, dans un état pleinement opérationnel. Tout équipement perdu ou endommagé au cours de l’entraînement ou d’un conflit doit être pleinement justifié auprès du commandement régimentaire. Les conséquences de pertes jugées inacceptables peuvent être désagréables.

Souvent, les soldats peuvent souhaiter acquérir du matériel qui ne correspond pas aux spécifications normales de la mission. Parfois, il s’agit simplement d’avoir le meilleur équipement possible pour la situation. D’autres fois, quelque chose peut leur tomber dans les bras sans plus d’explications. La galaxie est énorme, et il y a d’innombrables champs de bataille avec des noms similaires ou même identiques. Les adeptes du Departmento Munitorum peuvent commettre des erreurs d’écriture et livrer quelque chose de totalement inapproprié. Si l’engin est assigné à une unité par les voies officielles, ce groupe doit en assumer l’entière responsabilité. Cependant, si les marchandises sont livrées sans trace écrite, les soldats pourraient être en mesure de les exploiter pour leurs propres besoins.[24]

Matériel Affecté à une Mission
Disponibilité

Malheureusement, les soldats n’ont pas toujours à leur disposition tous les équipements nécessaires. Dans certains cas, des types particuliers d’articles n’ont jamais été désignés pour être affectés à une zone de combat donnée. Dans d’autres, le Departmento Munitorum aurait pu expédier de vastes réserves d’un équipement inhabituel, pour des raisons que seuls leurs Adeptes pourraient espérer comprendre.

Au début de chaque mission, les commandants délivrent à chaque escouade un ensemble d’équipement que l’escouade reçoit en plus de son équipement standard et qui est destiné à l’aider à compléter ses paramètres de mission. Au minimum, cela devrait inclure tout l’équipement environnemental nécessaire à la survie dans la zone d’opérations de ladite mission. Souvent, les objectifs de la mission peuvent nécessiter de l’équipement supplémentaire qui ne fait pas partie de la dotation standard. Dans ces situations, les soldats devraient également recevoir l’équipement approprié pour permettre l’accomplissement de la tâche qui leur est confiée. Cependant, il n’est pas rare qu’une erreur d’écriture, une erreur de supervision du commandement ou un simple malentendu donne lieu à un équipement affecté à une mission qui ne correspond pas aux attentes de l’escouade.

Une fois que les soldats ont reçu de leur commandant une liste de l’équipement de mission attendu, ils peuvent commencer le processus d’acquisition. Dans chaque régiment, et sur chaque front de bataille, le processus de distribution du matériel est différent. Certains régiments utilisent des Scribes qui enregistrent méticuleusement tous les articles qui leur sont envoyés par le Departmento Munitorum, et les Gardes doivent se tenir debout dans une file monolithique, attendant leur tour pour demander de l’équipement ; alors que dans d’autres régiments, l’équipement envoyé du Departmento Munitorum peut simplement être déchargé en un énorme tas sur lequel des soldats cupides tireront le meilleur matériel.[25]

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Auxiliaires et Forces de Soutien

La puissance de l’Astra Militarum lui vient de la variété des nombreuses facettes de l’Humanité. En effet, servir la volonté de l’Empereur requiert une fois indéfectible, de la discipline et une vigilance constante.
« Haïssez-les, c’est tout ce que l’Empereur demande. »
- Derniers mots du Commissaire Roth.

Lorsque la Garde Impériale marche à la guerre, elle le fait avec la puissance de l’Imperium derrière elle et les serviteurs de l’Empereur qui la soutiennent. Les gardes honnêtes d’un régiment peuvent bien combattre dans les guerres de l’Imperium et affronter l’ennemi sur le champ de bataille, mais comment pourraient-ils lutter sans les nombreuses formations de soutien derrière eux, leur fournissant du matériel, maintenant leurs véhicules en état de marche, et protégeant leur foi et leur âme des choses qu’ils ne peuvent combattre avec leurs fusils laser ? Si la Garde Impériale est une organisation vaste et tentaculaire, qui comprend non seulement des régiments de Gardes, des escadrons de véhicules blindés de combat et des batteries d’artillerie, elle est aussi des légions de personnel de soutien. Ce sont ces hommes et ces femmes qui fournissent aux formations régimentaires de base des forces impériales une variété de compétences spécialisées et de soutien, sans lesquelles elles ne pourraient pas espérer fonctionner.

Chacune des grandes organisations de l’Imperium est présente aux côtés des régiments de la Garde Impériale, tout comme ils ont un intérêt direct à la pérennité de l’Imperium et à sa protection. L’Ecclesiarchie, également connue sous le nom d’Adeptus Ministorum ou Eglise de l’Empereur-Dieu, envoie des prêtres pour maintenir la force du Credo Impérial dans le coeur des Gardes Impériaux, tandis que l’Adeptus Mechanicus envoie des Technoprêtes, maîtres de l’ancienne et mystérieuse technologie de l’humanité, pour entretenir et réparer les véhicules de combat et les machines de guerre complexes. La Garde impériale utilise également des Abhumains pour leurs capacités uniques, comme les guerriers Ogryn massifs ou les petits Ratlings agiles. Les Psykers font également partie du support auquel un commandant peut faire appel ; formés par la Scholastica Psykana, ils sont souvent la seule protection dont dispose un régiment contre les attaques psychiques et leur seul moyen de les renvoyer contre l’ennemi. Face aux horreurs d’une galaxie qui ne souhaite que la chute de l’humanité, il incombe à ces unités auxiliaires d’assumer les tâches que les Gardes Impériaux ordinaires ne peuvent pas accomplir : entretenir leurs chars de combat, veiller à leur moralité et fournir une expertise spécialisée sur le champ de bataille en matière d’infiltration, d’appui-feu ou d’assaut.

C’est une grande et glorieuse vocation que d’aller à la guerre aux côtés des armées de l’Imperium, et alors que des myriades de soldats et de soutien sont constamment à l’œuvre sur le front, chacun sait que sans l’aide de ces forces de soutien, la Garde Impériale ne pourrait pas faire son travail. Contrairement aux diverses formations alliées avec lesquelles un régiment peut se retrouver à combattre, allant de formations de Forces de Défense Planétaire locales à peine formées et luttant pour leur survie à des détachements inquisitoriaux de l’ombre accaparés par leurs propres agendas, il s’agit de personnel de soutien dévoué intégré au régiment. Cet attachement permanent crée une étrange relation entre le Garde et de telles forces, mais qui mène souvent au respect et à l’admiration mutuels. Le Garde Impérial sait que, sans le Technaugure pour bénir sa Chimère, le Confesseur pour l’absoudre de ses péchés, ou l’Ogryn pour mener l’assaut, il ne survivra probablement pas longtemps aux rigueurs de la guerre.[26]

La Schola Progenium

La Schola Progenium élève les orphelins de tous les officiers impériaux de la galaxie. On leur apprend à vénérer l’Empereur et à ne rien désirer d’autre que le servir et consacrer leur vie à l’Imperium. Aucun manquement n’est toléré, et ils sont continuellement surveillés pour détecter tout signe de faiblesse. La plupart de ceux qui grandissent au sein de la Schola Progenium rejoignent suite l’Adeptus Terra. Certains sont recrutés par l’Inquisition, et les plus studieux et les plus zélés sont accueillis à bras ouverts par l’Ecclésiarchie.

Le Militarum Tempestus offre à ceux dont l’instinct de survie est naturellement développé des places au sein des compagnies d’élite des Tempestus Scions. L’entraînement qu’ils y reçoivent est alors à la hauteur de la réputation de ces soldats. Enfin, ceux qui ont des talents de meneur et dont la loyauté est indiscutable attirent l’attention de l’Officio Prefectus. Les Commissaires font le lien entre les officiers supérieurs et le Departmento Munitorum. Ce sont des individus inflexibles et froids qui ont pour tâche de s’assurer du courage, de la discipline et de la loyauté du régiment. Ils ont toute autorité pour punir et même exécuter un soldat ayant failli dans sa tâche. Les Commissaires ne proviennent pas de la même planète que le régiment dont ils ont la charge, et sont donc étrangers à ses traditions et à sa culture. Ils peuvent ainsi donner des avis dénués de toute subjectivité, tout au moins du point de vue de l’Imperium.

L'Adeptus Ministorum

« Certains se plaignent de la situation désespérée de l’Humanité. Ces hommes sans foi geignent à propos de la fin des temps et prédisent notre damnation. Je vous le dis, ce ne sont que des fous, des menteurs, des hérétiques, des oiseaux de mauvais augure. N’écoutez pas ces païens, mes frères, car ces jours sont glorieux. Réjouissez-vous car nous pouvons tous lutter au nom d’une juste cause et n’importe quel homme, si humble soit-il, peut gagner une gloire éternelle en offrant sa vie sous le regard bienveillant de l’Empereur. »
- Confesseur Huldwyn avant le Massacre de Black Creek.

Le rôle essentiel du glorieux Adeptus Ministorum, ou Ecclésiarchie, est de perpétuer la vénération de l’Empereur. Nulle part ailleurs cette mission n’est plus importante que dans les rangs innombrables des armées de l’Imperium. De nombreux hommes d’Église orbitent ainsi autour de l’Astra Militarum, où leur présence est indispensable, que ce soit sur le champ de bataille ou en dehors. Des horreurs sans nom tourmentent les soldats de l’Astra Militarum qui, pour la plupart, n’ont même pas le temps de s’acclimater aux voyages spatiaux avant d’affronter l’indescriptible hérésie du Xenos ou du traître. Les mutations et les abominations prolifèrent tandis que ces hommes meurent de façon atroce devant leurs camarades horrifiés. Souvent, les soldats de l’Astra Militarum doivent accomplir leur devoir sur des champs de bataille dont le simple spectacle est suffisamment apocalyptique pour ébranler la raison de l’être le plus brave. En de telles circonstances, la seule protection efficace pour l’âme est la foi aveugle.

Pour cette raison, le Ministorum maintient une présence conséquente dans les rangs de la Garde Impériale. Que ce soit en prêchant depuis la chaire ornementée d’un pont-sanctuaire, ou juchés sur des caisses de rations empilées en hâte dans le coin de la cantine, les prêtres du Ministorum ont une influence considérable sur la confiance et le courage des soldats qui leur sont confiés. Au début d’une campagne, la plupart des Gardes Impériaux sont entassés par milliers dans les soutes étroites d’un vaisseau spatial, cernés d’images et de bruits effrayants. Leur destination tient du mystère et de la rumeur. Ils savent qu’ils ne reverront jamais leur foyer ni leur famille. Le seul refuge de ces hommes se trouve dans les écritures impériales. De nombreux régiments nouvellement fondés s’accrocheront à leur religion comme un homme à la mer à sa bouée. Il incombe au Ministorum de façonner cette ferveur en quelque chose que le haut commandement pourra utiliser à son profit.

Lorsque des Gardes Impériaux éprouvent des doutes, le Ministorum doit impérativement veiller à ce qu’ils restent dans l’ignorance avant que les soldats ne se perdent dans les méandres périlleux de la spéculation. Si le plus léger signe de corruption Warp ou d’hérésie apparaît, que ce soit dans les rangs de l’Astra Militarum ou au dehors, il est du devoir du Ministorum de traiter le problème sans tarder. Rien ne saurait restaurer plus rapidement la foi d’un soldat que de regarder des sécessionnistes ou des mutants fouettés à mort et brûlés pour leurs péchés. Ces mesures sont certes radicales, mais nul ne saurait remettre en question le talent du Ministorum dans l’art de raffermir la foi, ni l’impact de ces spectacles sur le moral du Garde Impérial.

L'Adeptus Mechanicus

« Malgré les visions troublantes que la galaxie a fait danser devant mes yeux, les choses les plus étranges, je les ai observées dans nos rangs. Prenons les Technoprêtres, avec leurs yeux luisants, leurs câbles enchevêtrés et leur chair décatie. Penser qu’un homme puisse sciemment choisir un tel sort me fait grincer des dents. Et à cela s’ajoutent leurs mystères, car ils se tiennent toujours à l’écart. Traiter avec eux était plus délicat que de retirer une tique à bile de sa botte. Pour autant, mes gars n’auraient pas survécu un jour sans les robes rouges. Remettre les moteurs en état, réparer les systèmes d’armes, calmer les esprits de la machine en colère… Ces Technoprêtres, ils pouvaient traverser un rideau de flammes pour sauver un de leurs précieux chars, et n’avaient cure de l’équipage. »
- Extrait des mémoires compilées du Général Kurtis Hicks, IVe Groupe Armée de Catachan.

Les soldats de l’Astra Militarum ne sont pas les seuls éléments des armées de l’Imperium requérant le soutien de prêtres. L’Adeptus Mechanicus, incarnation de la maîtrise et du mysticisme technologique, veille en effet au remplacement et à la maintenance des innombrables machines de guerre employées par l’Astra Militarum. Sans l’apport des Technoprêtres, il n’y aurait aucun vaisseau pour transporter l’Astra Militarum d’un monde à l’autre, ni aucune arme pour tenir en respect les nombreux ennemis de l’Humanité.

On peut classer les véhicules et les équipements de l’Astra Militarum en deux catégories. La majorité est fabriquée à un rythme incessant et effréné sur des mondes industriels à travers tout l’Imperium. Certaines planètes sont spécialisées dans la production d’un type d’arme ou de véhicule particulier, telle Armageddon avec ses vastes Manufactorums de Chimères ou Sanctus Valorium, réputée pour ses fusils laser. D’autres, comme Parabellus III ou Kogen’s Toil, sont équipées pour produire les gammes de chars, d’armes et de munition nécessaires aux besoins militaires de l’Empereur. En guise de complément à cette marée perpétuelle de matériel de base, les Mondes-Forges du Mechanicus fournissent à l’occasion des machines plus difficiles à assembler, afin de soutenir leurs alliés impériaux. Ces véhicules incorporent les mystères les plus secrets de l’Omnimessie. Les gabarits de construction de ces machines sont parfois jalousement conservés au cœur d’un unique Monde-forge, voire ont été perdus, ce qui rend d’autant plus délicat le déploiement de ces reliques.

Au sein de l’Astra Militarum, les Technaugures sont les membres de l’Adeptus Mechanicus les plus connus. Ces saints hommes cybernétiques restent à l’écart des soldats, et ne se préoccupent que des esprits de la machine, des véhicules et des équipements de leur régiment d’adoption. Il leur incombe de s’assurer que les rites et rituels appropriés ont été appliqués avant qu’un char ou une pièce d’artillerie ne soit envoyé au combat, ainsi que de faire en sorte que la machine revienne intacte. Cependant, il existe des classes plus rares de Technoprêtres qui assistent l’Astra Militarum au combat. Des cognosavans tactiques siègent parmi les câbles sous les ponts des véhicules de commandement Leviathan et des adeptes logisticus coordonnent l’approvisionnement du Munitorum, leur harnais servo-scribe déversant des kilomètres de parchemins à l’heure. Les hololithes tactiques, les équipements de communication, les assistants serviteurs et d’innombrables atouts des hauts commandements sont fournis par le Mechanicus et continuent de fonctionner grâce au seul zèle des mystérieux Technoprêtres.

L'Inquisition

C’est au sein de cette gigantesque armée que les Inquisiteurs recrutent les muscles dont ils ont souvent besoin dans le cadre de leur travail, car quelle que soit la subtilité dont les Acolytes font preuve durant leurs enquêtes, tôt ou tard arrivera un moment où palabres, discrétion et ingéniosité devront laisser place à la force brute. Et c’est là qu’interviennent les Gardes. Mais comme chaque régiment est différent des autres, le concept de Garde est très variable : certains sont des commandos d’élite professionnels ; d’autres sont des membres endurcis de gangs originaires de mondes industriels obscurs, qui avaient sans doute déjà entamé une carrière de tueur avant d’incorporer la Garde ; et d’autres encore pourront parfaitement prendre la forme de barbares sanguinaires armés de haches s’ils sont issus d’un monde sauvage lointain. Quoi qu’il en soit, ce sont des individus coriaces et implacables, experts dans le maniement d’une multitude d’armes : tout ce qui va du simple fusil laser au fusil de tireur d’élite.

Les Inquisiteurs font principalement appel aux Gardes Impériaux pour leur expérience au combat et leur connaissance des armes, mais leur choix est souvent influencé par les compétences secondaires de l’Acolyte, qui trouvent également une application sur le terrain. Par exemple, les Gardes Impériaux sont généralement formés pour conduire et entretenir les véhicules, ont parfois des connaissances médicales ou logistiques, sans compter qu’il leur arrive de se montrer habiles en matière de communications.

Tous les Gardes Impériaux ne viennent pas nécessairement de la Garde Impériale, tout dépendant du rôle que compte leur faire jouer leur Inquisiteur. Ainsi, certains auront peut-être déjà croisé sa route alors qu’ils travaillaient pour une autre organisation. Certains sont de véritables mercenaires qui louent leurs services, et sont à un moment ou un autre de leur carrière obligés de travailler pour l’Inquisition. D’autres sont des truands des ruches qui ont eu la mauvaise idée de tendre une embuscade à l’Inquisiteur durant l’un de ses rares déplacements dans la sous-ruche. Quelle que soit son origine, le rôle du Garde Impérial consiste à se battre.

Militarum Auxilla

Lorsqu’elle s’envola pour la première fois parmi les étoiles, l’Humanité s’aventura dans les tréfonds de la galaxie. Des colonies furent établies sur des mondes aux environnements divers et inhabituels, qui altérèrent la constitution des humains. À l’issue de l’Ère des Luttes, lorsque l’Imperium reprit contact avec les graines éparpillées de l’Humanité, on découvrit des populations qui avaient évolué en des sous-espèces distinctes. De très rares espèces furent acceptées au sein de l’Imperium, malgré quelques réticences, mais les autres, horriblement altérées ou irrémédiablement hostiles, ne méritèrent qu’une prompte annihilation. Les Abhumains représentent des souches mutantes stables qui, bien qu’elles diffèrent considérablement de leurs ancêtres humains, sont jugées génétiquement saines et ne sont pas plus sujettes à d’autres mutations que la population humaine de base. Les Abhumains ont presque invariablement évolué dans l’isolement, ce qui a donné naissance à des planètes abhumaines particulières. Dans certains cas, des humains ordinaires sont depuis lors venus peupler ces mondes aux côtés des Abhumains, tandis que d’autres restent uniquement le domaine de la population abhumaine native.

Ces Abhumains ont rencontré une variété d’attitudes et de persécutions au cours des millénaires qui ont suivi la Grande Croisade, et les nombreuses croisades ultérieures de l’humanité ont redécouvert leurs mondes perdus. Alors que l’Adeptus Terra reconnaît soixante-treize souches abhumaines stables et leurs populations peu répandues constituent les régiments des Militarum Auxilla pour faire usage de leurs capacités particulières, les deux plus visibles étant principalement les Ogryns lourdauds et les Ratlings à la vue perçante.

Il est assez ironique que des régiments Abhumains doivent se battre et mourir pour défendre une population qui, dans l’ensemble, se méfie, méprise et même rejette ces régiments parce qu’ils n’adhèrent pas à la norme humaine. L’Ecclésiarchie prêche que la forme de l’Homme est sacrée, et que la mutation est un blasphème contre cette forme pure et un reflet de la corruption spirituelle. Bien qu’il y ait eu beaucoup de débats au cours des millénaires sur ce que sont exactement les Abhumains, la position officielle est qu’ils ne sont pas des Mutants mais, comme le mot le suggère, des souches divergentes de l’humanité. Cependant, l’acceptation des Abhumains reste difficile à concilier avec les enseignements de l’Adeptus Ministorum.

Les faibles effectifs et la spécialisation des Ogryns et des Ratlings font que leurs régiments sont disséminés parmi des formations conventionnelles de l’Astra Militarum. Les Abhumains sont souvent mal acceptés par leurs cousins génétiques, qui voient en leur altération une forme de dégénération proche de la mutation. Les Abhumains sont ainsi constamment surveillés par les Commissaires et le clergé pour parer à toute déviance. En outre, on leur apprend à rejeter leur nature et ils sont exhortés à atténuer cette honte en remplissant avec zèle leur devoir envers l’Empereur. Toutefois, les escouades d’Abhumains ont prouvé maintes fois leur utilité : des unités telles que les Magogg’s Radins Rifles de la Croisade Damocles, ou les Bullgryns du 88e Anark Zeta qui brisèrent le siège de Gregoria, ont acquis une grande renommée.

La Scholastica Psykana

« On nous dit de n’pas leur parler. En vérité, c’est l’ordre le plus facile qu’on pouvais espérer appliquer. Je pense même pas qu’ils puissent parler. Le seul que j’ai jamais vu, il se tenait à l’écart avec le capitaine et son unité ; tous dopés et planqués. Ils l’appellent notre "arme secrète", mais je l’ai jamais vu faire quoi que ce soit, ceci dit. Ils ont raconté qu’il a été utilisé à Krytos, mais si c’est le cas, je l’ai pas vu. Il a peut-être fait quelque chose pendant cette monstrueuse tempête de feu qui a ravagé l’ennemi. Quoi ? Comment ça "causé la tempête" ? Ferme-la ! Rien n’peut faire ça. »
- Scuttlebutt à bord du Wounds of Redemption.

Il est certaines personnes dont la valeur auprès de l’Astra Militarum dépasse la répugnance morale qu’ils suscitent. Les plus remarquables sont sans doute les Psykers de la Scholastica Psykana. Sans entraînement, un tel individu dont l’absence de contrôle et de dégoût de soi est une balise pour les Démons du Warp, constitue un danger pour tous. Pour parer à ce péril, les Vaisseaux Noirs de l’Inquisition sillonnent l’Imperium sans relâche, et recueillent les Psykers naissants et les sorciers avérés pour les ramener sur Terra afin de les évaluer et de les classer. Le sort de la plupart est d’alimenter les mécanismes occultes du Trône d’Or ou d’être reliés à la balise ardente de l’Astronomican. En revanche, les plus stables rejoindront les rangs de l’Astra Militarum en tant que Psykers Assermentés, Psykers Primaris ou Astropathes.

Les centres d’entraînement de la Scholastica Psykana sont dispersés dans l’Imperium, loin des systèmes peuplés et des anomalies Warp répertoriées. Ces installations sont pratiquement inviolables, car elles sont conçues à la fois pour garder les pensionnaires sous contrôle et pour repousser toute menace extérieure. Dans ces confinements psioniques, les Psykers assermentés méditent. Ils acquièrent la compréhension et la maîtrise de leurs capacités, et apprennent comment servir l’Imperium de leur mieux. Le conditionnement mental et spirituel de ces Psykers aptes au service s’accompagne d’un entraînement basique aux techniques de combat rapproché et de survie sur le champ de bataille. Mais c’est la dévastation psychique dont ils sont capables qui a valu à l’Astra Militarum tant de victoires.

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Déployés pour la Guerre

« Quelle importance que notre monde y perde une génération entière, si cela donne une chance aux générations futures ? »
- Commandeur Impérial Abrhest Kohlt au sujet de la conscription de masse de Durant III.
Un bon général ne mène pas ses armées à la destruction simplement parce qu’il sait que leur loyauté les fera obéir.
- Tactica Imperium

Chaque régiment impérial et une force de combat puissante, mais le potentiel meurtrier de l’Astra Militarum n’est atteint que lorsque les pelotons d’infanterie et les escadrons de chars sont déployés conjointement sur le champ de bataille. Fusils laser, obusiers et artillerie sont alors coordonnés en un feu dévastateur afin d’annihiler les ennemis de l’Humanité.

Le Tactica Imperium définit une base autour de laquelle s’organisent les structures de l’Astra Militarum et les escouades sont groupées en fonction de leur catégorie. Les pelotons d’infanterie sont réunis en compagnies d’infanterie, qui composeront un régiment d’infanterie. De même, les escadrons de char seront rassemblés en régiments de char qui formeront une compagnie de char. Toutefois, les aléas des combats font que ces théories structurelles ne sont que rarement applicables. À la place, les divers éléments de chaque régiment sont souvent réorganisés lors de déploiements plus flexibles et polyvalents.

Ordre de Bataille

Organisation Régimentaire.
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Les zones de guerre de l’Imperium sont aussi variées que nombreuses. Certaines sont des batailles usantes de force brute et d’attrition alors que d’autres requièrent feintes subtiles et redéploiements éclair. Un théâtre d’opérations mobilisera une colonne blindée pour traverser un désert, un autre nécessitera l’infiltration d’une Cité-ruche infestée d’hérétiques. La pluralité de la nature de l’Astra Militarum permet à ses effectifs d’être déployés efficacement contre la variété des ennemis de l’Humanité. Les éléments séparés d’un Militarum Regimentum sont puisés afin de composer une force de combat cohérente, et si un commandant parvient à louvoyer au cœur de la bureaucratie du Departmento Munitorum, il saura se tailler une armée adaptée à l’ennemi et à l’environnement rencontrés.

Une arborescence stricte d’officiers dirige ces forces au combat. Les conventions et les termes varient d’un régiment à l’autre. Habituellement, un régiment est sous les ordres d’un colonel, mais ces appellations peuvent varier suivant la culture militaire du lieu de recrutement des troupes. Un Militarum Regimentum peut être mené par un "Chevalier-commandeur" ou un "Chef Hetman", et un commandant de compagnie pourra porter le titre de "Taxiarchos" ou de "Marzban".

Lorsqu’une force polyvalente est constituée, les unités sont tirées de différents régiments et placées sous les ordres d’un officier supérieur, comme un colonel ou un capitaine. Ces formations peuvent varier en taille, d’unités d’une centaine de soldats et cinq ou six véhicules, à une force presque aussi vaste qu’un régiment. Certaines sont composées d’un mélange d’infanterie et de véhicules, mais elles peuvent aussi être spécialisées afin de remplir un rôle tactique bien précis. Un groupe de combat pourrait ainsi comprendre de l’infanterie motorisée à bord de Chimères et des pièces d’artillerie mobile, et avoir comme mission d’exploiter une brèche dans les lignes ennemie, ou bien être constitué d’une compagnie entière de Sentinelles venant épauler une force d’infanterie légère dans des combats de jungle. D’autres formations sont encore plus spécialisées, réunissant plusieurs escadrons de chars et d’artillerie pour compter une force blindée. Une formation "standard" peut comporter plusieurs compagnies d’infanterie soutenues de compagnies blindées, d’artillerie et d’appui. Déployée en détachements, chacune disposera de personnel et de matériel de soutien provenant d’une des branches du Departmento Munitorum, comme le Militarum Auxilla ou l’Officio Prefectus.

Parfois, une force plus légère de l’Astra Militarum sera nécessaire. Des détachements individuels sont alors déployés. Ces forces de petite échelle obéissent à la même structure de commandement que les formations plus grandes, sous la direction d’une Commandant, Chef de Char ou même d’un Seigneur Commissaire en guise d’officier de rang. De même, ces détachements peuvent comporter de l’infanterie, des chars, de l’artillerie en proportion diverse. Un tel détachement pourra être adapté pour engager tous types d’ennemis, ou être dédié à une cible spécifique.

Si un groupe de combat peut comporter plusieurs détachements, plusieurs groupes de combat peuvent être réunis en une immense force appelée corps d’armée. Ce type de force est alors placé sous les ordres d’un officier de haut rang, comme un général ou un maréchal, et ses effectifs peuvent englober des régiments en provenance de multiples Militarum Regimentos, parfois simplement deux ou trois, ou plusieurs centaines.

La méthode selon laquelle les forces sont affectées à une zone de combat est plus ou moins empirique, et les combattants sont envoyés par régiments entiers en un flot discontinu de milliers d’hommes à la moindre alerte. Les officiers de l’Astra Militarum sont familiers des aléas des voyages Warp et des retards ou pertes qu’ils entraînent parmi les forces envoyées à un point de ralliement. Autant que faire se peut, le nombre de régiments envoyés sur un théâtre d’opérations excédera largement l’effectif nécessaire à la victoire, afin d’augmenter les chances qu’assez de troupes arrivent à temps à destination. Un commandant en chef peut rarement composer sa stratégie avant de connaître avec exactitude les ressources à sa disposition. Il devra alors improviser son plan de bataille avec les troupes dont il dispose déjà. Il y parviendra, sans doute grâce à la polyvalence des doctrines de guerre impériales, mais plus vraisemblablement en déchaînant la colossale puissance humaine et matérielle en sa possession.

Avec de la persévérance, même l’outil le moins adapté peut permettre d’accomplir la tâche demandée, et surtout si l’officier en charge n’est pas avare avec les ressources mises à sa disposition.

Un corps d’armée opère de la même manière qu’un groupe de combat mais à une échelle plus grande. Précédés par le bombardement de centaines de pièces d’artillerie mobile Basilisk, des pelotons entiers de chars progressent, appuyés par plusieurs vagues d’infanterie. Là ou un groupe de combat est capable de traiter un objectif bien précis, un corps d’armée peut s’emparer de toute une planète et parfois même d’un système planétaire entier. Peu nombreux sont les ennemis de l’Imperium capables de s’opposer à une telle puissance.

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Les Régiments Célèbres de la Garde Impériale

L’Imperium compte un million de mondes, et les régiments levés sur chacune de ces planètes disposent d’une culture, d’un langage, d’un équipement et d’un style de combat qui leur est propre. À la bataille, ces différences tendent à s’effacer, et la camaraderie unifie rapidement les soldats qui vivent et meurent ensemble face à un ennemi commun.

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Médailles et Distinctions Honorifiques

« Un homme peut mourir, mais perdurera si son travail s’inscrit dans une œuvre plus vaste, car le temps évolue selon un courant d’actes oubliés, et les événements de grande importance ne sont que l’aboutissement d’une seule pensée bien placée. Comme tous les hommes doivent remercier les ancêtres dont le passé est obscurci, nous devons aussi endurer le présent afin que ceux qui suivent puissent perpétuer leurs efforts. »
- Le Carillon des Éons
Un bon soldat ne pose pas de question. Un bon officier n’éprouve pas de doute.
- Tactica Imperium

Les médailles et les distinctions honorifiques sont décernées pour des actes d’héroïsme et de bravoure, et il en existe trois grands types. Il y a les distinctions honorifiques impériales, que l’on retrouve dans toute la Garde impériale ; les distinctions honorifiques de campagne, qui sont décernées pour une action méritoire dans une croisade ou une action planétaire donnée ; et les récompenses régimentaires, qui sont uniques à chaque régiment et qui sont souvent décernées en reconnaissance de grades et d’engagements particuliers.

Distinctions Honorifiques Impériales

Les distinctions honorifiques impériales sont des citations qui sont reconnues, sous une forme ou une autre, dans tout l’Imperium. Il existe de nombreux systèmes de citations différents qui varient selon le Segmentum, le secteur, la croisade, la campagne, le régiment et la compagnie, dont certaines ont des traditions qui remontent à des milliers d’années. Cependant, les distinctions honorifiques présentées ici sont parmi les plus couramment utilisées et largement reconnues dans tout l’Imperium.

Crâne Ailé

Le crâne ailé est une ancienne mention élogieuse décernée aux officiers qui ont fait preuve d’un sens du commandement extraordinaire et inspirant.

  • Description : Habituellement présenté comme un crâne flanqué d’ailes, il est souvent accompagné d’un pochoir sur les épaules d’un commandant.
  • Décerné pour : Cet honneur est décerné à tout commandant dont le commandement a permis à lui seul de mener ses troupes à la victoire.

Croix de Macharius

La croix de Macharius est décernée pour l’application réussie et intelligente de la Tactica Imperialis. Les porteurs de cette médaille sont souvent recrutés dans l’état-major général des futures croisades ou campagnes, et leurs conseils tactiques sont très appréciés des commandants de campagne du seul fait qu’ils leur ont été décernés.

  • Description : Généralement présentée sous la forme d’une grande croix pattée, avec un centre flanqué de feuilles de laurier.
  • Décerné pour : Jamais décernée uniquement pour le courage, elle est décernée après tout combat où les officiers ont été victorieux principalement en raison de leur sens tactique brillant et novateur ; où ils ont réussi grâce à leur rapidité d’esprit, leur stratégie solide, leur prise de risques judicieuse et leur connaissance du champ de bataille.

Honorifica Imperialis

L’Honorifica Imperialis est une large catégorie de médailles pour bravoure. La médaille est titrée en fonction du secteur où elle a été décernée, de sorte qu’un Garde qui reçoit cet honneur sur la frange orientale reçoit une Ultima Honorifica. Ces récompenses sont parfois subdivisées en spécialités, comme l’Honorifica Imperialis Armourum, de sorte qu’un commandant de char qui reçoit cette médaille pour bravoure sur le terrain dans le secteur de Calixis reçoit l’Obscurus Honorifica Armourum. Elle peut également être accordée à des Technaugures, des Prêtres, ou tout autre personnes de l’Astra Militarum n’étant pas à proprement parler des Gardes Impériaux, elle est alors appelée l’Honorifica Imperiualis Mundanus.

  • Description : Habituellement présentée sous forme de crâne flanqué de feuilles de laurier.
  • Décerné pour : Héroïsme exceptionnel au combat.

Médaille Pourpre

La médaille pourpre est décernée aux membres de la Garde impériale qui ont subit les pires blessures sans jamais perdre leur foi en l’Empereur ou leur volonté de se battre pour Lui.

  • Description : Varie, mais est généralement présenté comme un crâne avec trois pierres rouges stylisées insérées en dessous.
  • Décerné pour : Continuer à combattre les ennemis de l’Imperium même après avoir subi de graves blessures.
« Pour ceux qui ont survécu. Pour ceux qui sont morts. »
- Inscription sur le Bouclier du Sacre.

Ruban Intrinsèque

Le ruban intrinsèque est attribué à une unité dans son ensemble pour avoir été le pivot d’une grande bataille, pour avoir tenu la ligne et avoir transformé la défaite en victoire par la seule détermination.

  • Description : Habituellement présenté sous forme de bande de laiton gravée avec un ruban tripartite.
  • Décerné pour : Avoir pris part à une bataille massive que l’Imperium aurait autrement perdue, à l’exception des actions héroïques de l’Escouade.

Triple Crâne

Le triple crâne est attribué aux unités qui ont subi des pertes massives en une seule action. Sa sœur, le Crâne d’or, est décerné à titre posthume à ceux qui sont tombés au combat.

  • Description : Généralement présenté comme une rangée de trois crânes.
  • Décerné pour : Décerné au reste de toute unité qui survit à une bataille après avoir subi plus de 66% de pertes.

Honneurs de Campagne

La Garde Impériale est incroyablement vaste, et de nombreuses récompenses et citations sont uniques à une région de l’espace donnée ou à une croisade ou campagne donnée. Voici un échantillon des distinctions honorifiques utilisées par l’Astra Militarum.

Médaille de Long Service des Tranchées

Cette médaille est une mention élogieuse qui a été décernée pour la première fois aux anciens combattants de la troisième guerre des Burgs, un conflit qui a donné lieu à des combats de tranchées vicieux et qui a duré plus de 150 ans. Seuls les Gardes les plus robustes et les plus tenaces ont survécu à ce conflit pour une période prolongée. Comme de nombreux anciens combattants de la guerre des Burgs sont devenus des commandants à part entière, ces médailles ont fini par être largement utilisées dans tout le sous-secteur.

  • Description : Deux piques croisées, suspendues à un ruban gris triangulaire.
  • Décerné pour : Avoir participé à un seul déploiement de tranchées d’une durée de deux mois ou plus.

L’Ordre de Saint-Kark

Il s’agit d’une Mention élogieuse de l’intendance, décernée pour le maintien de la discipline au-delà de l’appel du devoir. Cette médaille honore St. Kark, un commissaire particulièrement brutal et efficace de la Croisade Angevine.

  • Description : Médaille en laiton en forme de douille de Botler suspendue à un ruban cramoisi.
  • Décerné pour : Un dévouement sans faille au maintien de la discipline. Cette citation est décernée aux commissaires qui exécutent sur le terrain deux membres ou plus de l’unité pour prévenir une déroute lorsqu’ils sont engagés avec l’ennemi.

Lauriers Drusiens

Les lauriers drusiens sont décernés pour la défense de membres de haut rang de l’Ecclésiarchie, ou pour la participation à des actions visant à protéger des sanctuaires ou des artefacts particulièrement précieux ou vénérés.

  • Description : Un aigue-marine doré, flanqué de lauriers.
  • Décerné pour : La défense du personnel et des biens de l’Adeptus Ministorum.

Rouage de Het

Le rouage de Het est un exemple de l’une des très rares citations d’Adeptus Mechanicus, données par des représentants pour avoir correctement vénéré l’esprit de machine des véhicules et des équipements utilisés sur le champ de bataille.

  • Description : Un rouage Mechanicus, avec trois cercles travaillés dans le motif au-dessus du crâne.
  • Décerné pour : Une supplication efficace sous le feu. Cette mention est décernée pour un essai technique réussi visant à réparer un véhicule ou de l’équipement qui était essentiel au succès de l’unité plus tard dans le conflit.

Récompenses Régimentaires

Il y a d’innombrables médailles épinglées sur les uniformes des Gardes Impériaux à travers la galaxie, bien trop pour que l’on puisse les lister ici, chacune étant créée pour des Croisades et des engagements spécifiques.

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La Marine Impériale

Les gouverneurs locaux, Maîtres de Guerre et autres ayant l’interdiction de se constituer leur propre armada, la Marine Impériale détient pratiquement tous les croiseurs de l’Imperium, ce qui inclut certains des engins de destruction les plus puissants de toute la galaxie, parmi lesquels des cuirassés multimillénaires. Les vaisseaux de la Marine vont des petits escorteurs, accueillant quelques dizaines d’hommes d’équipage, aux immenses cuirassés de classe Emperor pouvant transporter plus de vingt mille âmes. La Marine comprend également des escadrons de chasseurs et de bombardiers, ainsi que des appareils de soutien au sol pour la Garde Impériale. Ses officiers sont en règle générale très traditionalistes et de caractère distingué. Les familles nobles de l’Imperium en comptent souvent dans leur arbre généalogique, et de nombreuses flottilles de combat sont même dominées par des dynasties navales.

L’élitisme est une vertu sur la plupart des vaisseaux, où la vie des officiers diffère tant de celle des machinistes et des hommes de peine. Habité de milliers d’hommes qui vivent et meurent à bord, et peuvent passer des décennies sans revoir un port d’attache, un croiseur de la Marine Impériale devient comme une société de plein droit, une cité volante. Les mutineries ne sont pas rares et les bataillons de sécurité sont une vue familière sur les ponts de tous les vaisseaux, leurs casques à visière noire et leurs fusils rappelant à tous que leur devoir envers l’Empereur est d’obéir.

La Marine est dépendante d’autres organisations. En tout premier lieu, ses vaisseaux anciens et complexes ne pourraient pas appareiller sans leur effectif de Technoprêtres capables d’apaiser les esprits de la machine ou d’entretenir une technologie trop vieille et mystérieuse pour être reproduite. La Marine dépend également du clergé de Mars pour ses réparations, ses améliorations et l’obtention de nouveaux vaisseaux. Il est courant qu’un vaisseau dispose d’un Astropathe à son bord, les communications étant essentielles à la défense de l’Imperium. De nombreux capitaines sont heureux de compter des aumôniers du Ministorum parmi leur équipage, répondant aux besoins spirituels des hommes qu’ils galvanisent par leurs sermons. Des Commissaires sont nommés sur les plus grands croiseurs pour y surveiller la fibre morale de l’équipage en traquant la révolte et l’impiété. Et chaque vaisseau abrite bien sûr un Navigator, dont la famille peut occuper des flèches entières se dressant dans l’espace depuis l’échine du vaisseau.

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Lexique de la Garde Impériale

  • Aimant-à-plomb, Monstre, Tordeur de Fourchettes : Termes péjoratifs désignant un Psyker Assermenté.
  • Aller Simple : Être désigné pour effectuer un assaut aéroporté: "Recevoir un aller simple".
  • Allumeur : Fuseur.
  • Amasec : Breuvage largement répandu et très alcoolisé distillé à base de vin. D’après l’Officio Medicae, il convient de le consommer avec modération.
  • Aquila/Signe de l’Aquila : Signe de dévotion à l’Imperium, exécuté en pressant ses mains contre sa poitrine, pouces liés, de façon évoquer la forme de l’aigle impérial.
  • Augmétique : Cybernétique/bionique, généralement dans le sens d’implants ou de soins médicaux.
  • Balai/balayette : Détecteur de mines portable.
  • Barrette de Lho : Drogue narcotique roulée en tube et fumée par les soldats. D’après l’Officio Medicae, elle peut provoquer des maladies respiratoires et nuit gravement à la santé.
  • La Bénédiction de l’Empereur : Euphémisme désignant l’euthanasie.
  • Bourreau, Garde-chiourme : Terme péjoratif désignant un Commissaire.
  • Brique : Idiot, terme péjoratif désignant les Ogryns.
  • Caméléon : Xénomorphe Tyranide de type Lictor.
  • Charge Tubulaire : Tube métallique d’une vingtaine de centimètres contenant un explosif utilisé pour les démolitions ou comme grenade.
  • Codifieur/Cogitateur/Logicateur : Appareil usant de l’Esprit de la Machine pour faire des calculs et des mesures complexes.
  • Colle : Punition infligée par un officier supérieur pour une infraction mineure (comme la possession de revues licencieuses).
  • Contraseptique : Mélange d’antiseptique et d’analgésique utilisé pour combatte toute infection.
  • Détobande : Ruban utilisé pour faire exploser des charges tubulaires (le délai avant explosion étant déterminé par la longueur du ruban). S'utilise comme détonateur polyvalent.
  • L’Empereur Nous Garde : Exclamation/refrain très répandu.
  • Faire un Yarrick : Prendre un trophée sur un ennemi vaincu.
  • Fycélène : Principal composant chimique des explosifs standards de la Garde Impériale.
  • Garde Fixe : Terme générique désignant les FDP ou un régiment de la Garde remplissant des obligations coloniales.
  • Gougnafier : Mot argotique désignant un Psyker Assermenté sans pouvoirs télépathiques.
  • Gros Malin : Sergent Ogryn doté de capacités intellectuelles chirurgicalement améliorées pour transmettre les ordres à ses camarades moins intelligents. Utilisé comme insulte contre quiconque a tendance à interpréter les ordres à la lettre, au détriment de ses subordonnés.
  • Hololithique : Désigne les images en trois dimensions.
  • Juvenat : Procédé Juvenat ou drogues Juvenat. Techniques visant à prolonger la jeunesse et la vitalité, très coûteuses et réservées aux officiers supérieurs ou aux membres de la noblesse impériale.
  • Long-las : Fusil laser modifié pour être utilisé par un sniper. Ce modèle à un canon plus long que le fusil standard.
  • Magnoculaires : Puissant appareil optique utilisé pour voir à de grandes distances. Peut être modifié pour inclure des indicateurs de portée, des senseurs thermiques, etc.
  • Micro-émetteur : Aussi appelés micro-lien,micro-intercom, il s’agit de petits émetteurs permettant aux soldats de communiquer sur le champ de bataille. Ils consistent généralement en une oreillette d’où une fine tige par vers la bouche. On n’en trouve qu’au sein des régiments issus des mondes civilisés et industrialisés.
  • Multipasse : Passe-partout universel.
  • Ne pas Avoir Fait ses Preuves : Euphémisme désignant l’exécution sommaire aux mains d’un Commissaire. « Il n’a pas fait ses preuves en première ligne… »
  • Obscura : Drogue illégale.
  • Peau-verte ou Vert : Ork.
  • Perdre son Jus : Mourir d’hémorragie avant que les secours n’arrivent.
  • Le Petit Guide du Fantassin Impérial : Manuel distribué à chaque Garde Impérial, contenant tous les aspects de leur office, qu’il s’agisse des pas cadencés, des techniques de combat, des prières et des hymnes.
  • Photopack : Une lampe et une petite batterie portables, pouvant être fixées sur le fusil laser à la place de la baïonnette.
  • Pict : Équivalent vidéo du vox.
  • Pioupiou : Bouclier Blanc, Conscrit, Cadet.
  • Planche Flak : Matériau polyvalent de défense et de réparation. Souvent appliqué à l’intérieur des murs d’une position défensive pour empêcher la maçonnerie délogée par les tirs ennemis de blesser ses occupants.
  • Plaque de Données : Appareil portable utilisé pour enregistrer et transmettre des informations, des images ou des ordres.
  • Prométhéum : Terme désignant un carburant et s’appliquant aussi au liquide hautement volatil et incendiaire utilisé pas les lance-flammes. Cette substance est conçue pour adhérer à la cible et la brûler rapidement. Le Prométhéum peut atteindre des températures extrêmement élevées en quelques secondes et est même capable de continuer à brûler sous l’eau.
  • Quatorze-dix-huit : Pelle standard pour creuser des tranchées.
  • Résidus : Escouade incomplète assemblée à partir des survivants d’escouades ayant subi des pertes.
  • Ressussitrex : Équipement de l’Officie Medicae incorporant un certain nombre d’appareils, généralement utilisé pour ranimer les patients souffrant d’arrêt cardiaque.
  • Discuter à la Catachan : Donner un coup de tête.
  • Scope : Ternie générique désignant une lunette de visée. Il peut s’agir de la lunette télescopique d’un long-las, ou des longues-vues utilisées par les officiers.
  • S’coué : Fou, un blessé par obus ayant gardé d’importantes séquelles.
  • Tactitable : Objet portable évoquant un chevalet permettant d’afficher des cartes tactiques hololithiques et des représentations tridimensionnelles des théâtres d’opérations.
  • Technaugure : Technoprêtre détaché par l’Adeptus Mechanieus pour veiller au bien être des Esprits de la Machine d’un régiment.
  • Tordu : Argot impérial désignant un mutant.
  • Baiseur de Tanks (Tanith) : Arme antichar portée sur l’épaule.
  • Tueur Hurleur : Xénomorphe Tyranide de type Carnifex.
  • La Verdure (Catachan) : Jungles. Monde hostile de type jungles.
  • Vox : Appareil de communication radio à longue portée, souvent porté sous forme de sac à dos.
  • Vox-Op : Désigne le membre d’un peloton ou d’une escouade entraîné à manier le vox, ainsi que d’autres appareils de communication.


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De la poussière et de la fumée obstruaient la rue, et au loin les détonations indistinctes de l’artillerie impériale s’entremêlaient en un roulement continu. Les gravats qui parsemaient le sol vibraient au passage des chenilles des chars tandis que le Lieutenant Ressoan faisait progresser son peloton du 175e Cadien sur les flancs des Leman Russ et du Hellhound, inspectant les bâtiments alentours. Des Orks auraient pu se cacher n’importe où, et suffisamment de chars avaient été perdus à cause de leurs infiltrateurs pour que la prudence soit de mise. Seul le Commissaire Daskim n’observait pas les ruines, ses yeux rivés sur Ressoan à l’affût du moindre signe de faiblesse ou de lâcheté. Le grondement sourd des moteurs des monstres d’acier se fit plus grave alors qu’ils s’arrêtaient une petite centaine de mètres avant une intersection. Une statue brisée et calcinée trônait sur un tas de gravats au centre du carrefour, des flammes vacillantes léchant son piédestal. Ressoan leva le poing et fit signe d’avancer, les sergents répercutèrent son ordre et les escouades reprirent leur progression. La trappe du Leman Russ de tête se souleva et un membre d’équipage prit position derrière le fulgurant monté en tourelle. Ressoan rejoignit le coin du bâtiment et s’accroupit pour jeter un coup d’œil furtif dans la rue qui courait perpendiculairement : une avenue de plus dévastée par les bombardements incessants des Orks et des impériaux, repaire potentiel pour ces satanés Kommandos et leurs redoutables lance-rokettes.

Comme pour répondre à ses pensées des flashs illuminèrent le bâtiment qui s’élevait face à lui. Des rokettes à la trajectoire hasardeuse partirent des fenêtres noircies et deux d’entre elles parvinrent à toucher miraculeusement le char le plus proche dans un fracas épouvantable. La première fut déviée par le blindage et s’envola vers le ciel avant d’exploser quelques mètres au-dessus de la tourelle, criblant d’éclat le servant du fulgurant. La seconde traversa une plaque de renfort fixée à la hâte et explosa à l’intérieur du véhicule.

Le char fut secoué par une série d’explosions et son carburant s’enflamma, projetant une onde de chaleur sur les gardes pourtant situés à plusieurs dizaines de mètres. Le Hellhound accéléra et dépassa la carcasse en flammes du Leman Russ.

« Dispersez-vous ! » hurla Ressoan en épaulant son fusil, « Feu à volonté ! »

Un missile tiré par une unité d’armes lourdes fusa vers le bâtiment et termina sa course dans une boule de feu aveuglante, immédiatement suivi d’une fusillade intense quand les gardes ouvrirent le feu. Des tirs d’armes de poing rudimentaires répondirent depuis l’immeuble et fauchèrent trois des hommes du peloton. Le Hellhound s’approcha de la façade en ignorant la mitraille et son canon Inferno pivota de façon menaçante vers les ouvertures. Derrière lui, les Leman Russ s’étaient mis en position et pointaient un à un leurs obusiers vers la position ennemie. Prévoyant ce qui allait arriver, le lieutenant s’élança en direction du bâtiment en criant « Foncez ! », et son peloton le suivit au moment où une immense langue de feu embrasa l’intérieur de l’édifice. Des particules incandescentes jaillirent au travers des croisées avant qu’une deuxième salve ne vienne baigner l’étage de prométhéum en fusion.

Des Orks transformés en torches vivantes se jetèrent par les fenêtres en hurlant, pour finir pulvérisés par les tirs des Leman Russ. Leurs obusiers martelèrent la structure de la construction, envoyant voler dans les airs de gros blocs de plasbéton. Les Peaux-Vertes qui vivaient encore malgré les flammes qui les dévoraient furent fauchés par les tirs de lasers des Gardes Impériaux. L’un des Xenos, d’une taille un peu plus importantes que les autres, se précipita en rugissant de défi malgré le feu qui le consumait. Il abattit de son poing massif les servants d’une arme lourde avant que sa boîte crânienne ne soit disloquée par un tir du pistolet de Ressoan. Il continua malgré tout d’avancer et éventra le Commissaire Daskim d’un revers de son Kikoup' démesuré avant qu’une rafale de Bolter Lourd n’en vienne finalement à bout.

Une fois la zone sécurisée, les chars se remirent en colonne et Ressoan ordonna que l’on récupère les armes et les munitions des morts. Il consulta ensuite la carte maculée de suie que son commandement lui avait fournie le matin même, et réalisa avec morosité qu’il leur restait encore deux autres carrefours à nettoyer avant d’atteindre leur objectif. Son regard s’assombrit et il donna à son peloton l’ordre de se remettre en route.

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Legs des Conquêtes

« J’ai vu des Orks aussi grands qu’une Sentinelles, qui pouvaient arracher la tête d’un homme d’un coup de poing. J’ai vu les Tyranides grouiller sur la crête de Shatterpeak, avec leurs lames, leurs crocs et leur acide qui f’sait fondre les chars. J’étais à Kalda City quand la tempête de feu s’est abattu, et j’ai combattu des adorateurs du Chaos si fanatiques de leur fausse religion qu’il continuaient de se battre alors qu’ils cuisaient comme des rations sur un feu de camp. Tout ça m’a appris une chose qui s’est toujours vérifiée. Peu importe que votre ennemi soit gros, fous ou surnaturel ; il ne peut pas vous tuer si vous le décapitez avec votre croc de Catachan. »
- Caporal « Razorback » Mahoney, XLIe Catachan.

Depuis l’aube de l’Imperium, les plus grands héros de l’Humanité ont porté des armes et des équipements d’une puissance extraordinaire. Certaines de ces reliques ont été perdues, d’autres sont conservées dans de grands temples où se pressent les pèlerins. Toutefois, quelques-unes sont encore utilisées par ceux qui affrontent les ennemis de l’Empereur en première ligne.

Bénédiction de l’Empereur

Cette arme est passée entre les mains d’une série de Commissaires particulièrement impitoyables. Il s’agit d’un pistolet Bolter craint par tous les soldats de la Garde Impériale. Son esprit de la machine simple mais violent est accusé d’un grand nombre d’accidents au combat. En dépit de sa mauvaise réputation, l’Officio Prefectus considère la Bénédiction de l’Empereur comme une relique capable de pressentir les actes de couardise avant qu’ils ne se produisent.

Lauriers du Commandement

Les Lauriers du Commandement sont un moyen efficace bien que controversé de s’assurer l’obéissance des soldats. Cette œuvre d’art abrite un bandeau à impulsions emphatiques, qui offre à son porteur un contrôle limité sur les actions d’individus ayant subi un endoctrinement préalable au moyen de suggestions subliminale. L’officier peut ainsi forcer le pires couards à lutter jusqu’au dernier et voir ses ordres exécutés en parfaite synchronisation.

Masque Mortuaire d’Ollanius

Ollanius le Pieux était le parangon du saint impérial. Il fut tué par nul autre que l’Archi-traître Horus. Au cours des millénaires qui ont suivi la mort d’Ollanius, son masque est devenu une relique vénérée. Celui qui le porte gagne la détermination et l’endurance du saint martyrisé. Le masque est un travail d’orfèvre, fabriqué en obsidienne et en bronze fumé, et représentant le visage agonisant d’un ange. On raconte qu’en présence d’hérétiques, il pleure des larmes de sang.

La Dague de Tu’Sakh

Tu’Sakh Khan du IIe Attilan Rough Riders était un commandant réputé pour sa ruse et son audace, avec une capacité surnaturelle à frapper au bon endroit, au bon moment. Sur son lit de mort, il demanda que sa dague ornementée soit confiée à un allié comme marque de respect. Depuis, cet honneur est devenu une tradition, chaque propriétaire présentant la dague à un commandant ami à son arrivée sur une nouvelle zone de guerre. Ils figurent nombreux à se sentir inspirés par l’esprit de Tu’Sakh, menant leurs homme dans des raids courageux au cœur du territoire ennemi.

Aquila de Kurov

Le général Kurov fut un des officiers les plus doués de l’histoire de la Garde Impériale. Quand il prit sa retraite, il enregistra des dizaines de traités tactiques qui furent retranscrits en holo-vox, et intégrés à un familier aviaire bicéphale appelé Aquila de Kurov. Un officier en possession de cet instrument prestigieux peut le consulter pour recevoir des conseils tactiques. La tête aveugle du familier récitera alors le enregistrements les plus appropriés en imitant la voix de stentor de Kurov, tandis que les yeux de la seconde projetteront une image holographique du général en train de transmettre son savoir.

Lame de Conquête

Le Maître de Guerre Macharius fut le plus grand Commandant Impérial à avoir jamais vécu, car il reconquit plus de mille planètes au nom de l’Empereur. Après sa mort, il fut canonisé, et les six lames de ses généraux furent déposées sur le couvercle de son sarcophage en signe de respect. Une seule d’entre elles sert de nouveau au combat. Celui qui la manie peut enflammer l’ardeur de ses hommes, qui ont l’impression de combattre sous les ordre de Macharius en personne.

Relique de la Défunte Cadia

Bien que Cadia fut détruite par la Treizième Croisade Noire, ses artéfacts les plus sacrés ont perduré. Les plus précieux des crânes et médailles des héros tombés résonnent d’une énergie revancharde et poussent ceux qui les entourent à des actes de vengeance.

Lame-Défense de Mamorph

Cette lame acérée a été trempée dans le sang d’un Mamorph Pesant. Les Gardes de la Jungle racontent que la force de la bête, capable d’éviscérer un Ogryn d’un coup de ses défenses, vit dans le tranchant de l’Épée.

Mk 45 de Pietrov

Le Commandant Wladislaw Pietrov était connu pour le massif pistolet Bolter Valhallan Mk 45 avec lequel il dispensait la justice - celui qui le brandit inspire respect et crainte à tous les Valhallans.

Armure de Graf Toschenko

Toschenko, célèbre parmi les Premiers Nés pour son opiniâtreté contre les T’au pendant la Croisade Nimbosa, portait une armure augmentique ornementée qui a depuis été transmise à une dizaine de fils spirituels.

Masque-crâne d’Acheron

Tenant quasiment du totem, le Masque-crâne a été porté par une série d’officiers de la Légion d’Acier - celui qui le coiffe abandonne son identité en faveur de la réputation d’un tueur de Xenos.

Griffe des Tigres du Désert

Utilisée par le célèbre Capitaine Al’rahem du 3e de Tallarn pour trancher la tête de l’Autarque Aeldari Kaliell, cette épée énergétique est l’œuvre de maîtres artisans qu’ils ornèrent d’emblèmes du désert.

Auto-Reliquaire Tactique de Tyberius

Installé dans le crâne recouvert d’or du Seigneur Commander Lucellin Tyberius, cet appareil contient un réseau de circuits psychiques ayant en mémoire tout le génie stratégique de l’éminent héros, ainsi que sa personnalité tonitruante. Porté par des moteurs gravitiques, le Reliquaire observe et commente les décisions de l’officier qu’il accompagne. S’il considère qu’un ordre est inapproprié, il peut court-circuiter le canal de commandement et beugler ses propres directives, à la grande exaspération de son propriétaire.

Ordre de l’Étoile de Fer de Mordian

Chaque Mordian est résolu et tenace, encore plus s’il a été décoré de l’Ordre de l’Étoile de Fer. Cette médaille est réputée posséder un fragment de la grâce protectrice de l’Empereur.

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Médias Externes

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Sources

Pensée du Jour : « Le devoir inclut sa récompense. »
  • Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règles (traduit de l'anglais par Christer)
  • Codex Astra Militarum, V8
  • Codex Garde Impériale, V5
  • Codex Garde Impériale, V3
  • Codex Garde Impériale, V3; 2ème édition
  • McNEILL GRAHAM, Imperial Munitorum Manual, Black Library, 2007
  • Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy
  • White Dwarf N° 112 (Août 2003)
  • White Dwarf N° 114 (Octobre 2003)
  1. White Dwarf N° 114 (Octobre 2003)
  2. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle War Without End (traduit de l'anglais par Christer)
  3. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Blood-soaked Stars and Broken Worlds (traduit de l'anglais par Christer)
  4. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Hammer of the Emperor (traduit de l'anglais par Christer)
  5. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Born in Battle (traduit de l'anglais par Christer)
  6. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Chain of Command (traduit de l'anglais par Christer)
  7. Codex Garde Impériale, V3; 2ème édition + Imperial Munitorum Manual - Tactica Imperium (traduit de l'anglais par Christer)
  8. Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : Traité Inquisitorial
  9. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle The God-Emperor’s Armoury (traduit de l'anglais par Christer)
  10. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Standard Regimental Guardsman Kit (traduit de l'anglais par Christer)
  11. Imperial Munitorum Manual - Acquisition of Supplies (traduit de l'anglais par Christer)
  12. Imperial Munitorum Manual - Acquisition of supplies while on active duty (traduit de l'anglais par Christer)
  13. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Mobilisation For War (traduit de l'anglais par Christer)
  14. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Combined Arms (p26) (traduit de l'anglais par Christer)
  15. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Anatomy of a Regiment (traduit de l'anglais par Christer)
  16. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Regiment Creation (traduit de l'anglais par Christer)
  17. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Company (traduit de l'anglais par Christer)
  18. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Platoon (traduit de l'anglais par Christer)
  19. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Squad (traduit de l'anglais par Christer)
  20. Imperial Munitorum Manual - Body Bags (traduit de l'anglais par Christer)
  21. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Hammer of the Emperor Mixed Regiments (traduit de l'anglais par Christer)
  22. White Dwarf N° 69 (Janvier 2000) : Défenseurs de l’Humanité + Warhammer 40 000 JdR - Only War : Hammer of the Emperor Mixed Regiments (traduit de l'anglais par Christer)
  23. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Regimental Logistics (traduit de l'anglais par Christer)
  24. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Logistics (traduit de l'anglais par Christer)
  25. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Mission Assignment Gear (traduit de l'anglais par Christer)
  26. Warhammer 40 000 JdR - Only War : Livre de Règle Auxiliaries and Support Forces (traduit de l'anglais par Christer)

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