Ordre du Suaire d'Argent
- « Elles se sont abattues telles des gouttes de feu liquide ou de pluie d’argent, les rayons du soleil couchant se réfléchissant sur leur armure, sans même attendre l’ordre d’avance. Le vieux Garrink s’époumonait pour savoir qui le leur avait ordonné. Pas de réponse. Il ne restait rien du poste du poste de commandement. Il n’y avait aucun signe des anges de l’Empereur, hormis les cadavres ensanglantés de leurs ennemis »
- - Soldat Varius, 181e Brigantins Forenish.
Les Sœurs du Suaire d’Argent frappent les ennemis de l’Empereur avec la prestesse de la foudre. Elles sont réputées pour leur célérité au combat, et sont souvent les premières dans la mêlée, là où brille le plus leur foi en leur Saint protecteur.
- Point de Paroles, des Actes : Les Sœurs de l’Ordre du Suaire d’Argent croient fermement que le meilleur moyen de confirmer sa conviction est par l’audace. La guerre est donc le meilleur moyen de prouver leur inextinguible foi, car c’est l’occasion de châtier les ennemis de l’Empereur et de témoigner l’ampleur de leur dévotion.
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Le Suaire d’Argent a pour Matriarche Silvana, la première martyre et la plus mystérieuse des gardes du corps de Dominica. Elle n’a que brièvement servi à la tête de l’Ordre. Peu après qu’Alicia Dominica ait fondé l’Ordre du Calice d'Ébène, les Sœurs restantes du Couvent Prioris furent placées sous le commandement de Silvana, mais elle mourut après avoir été empoisonnée par un Cultiste de Parque, et la légende veut que son corps ait mystérieusement disparu après avoir reposé, intact, pendant une semaine dans le Sanctum du Couvent Prioris. Une trace argentée de son squelette resta imprimée sur son suaire, et celui-ci, en plus d’avoir donné son nom à l’Ordre, est l’une des plus puissantes reliques de la Sororité.
L’Ordre du Suaire d’Argent enseigne la primauté des actes sur les paroles pour assainir l’esprit et purger la souillure de la corruption qui afflige l’Imperium. Ce credo vient de l’exemple de Silvana, dont les actes de bravoure et de foi à l’Âge de l'Apostasie ont été largement documentés, alors qu’aucune transcription d’époque sur sa moindre parole ne nous est parvenue. Ses Sœurs s’astreignent à parler laconiquement et à observer de longues périodes de silence complet à l’entraînement. Cela ne s’applique pas aux prières et cantiques, et comme les membres des autres Ordres, elles chantent des hymnes à la purge vengeresse quand elles vont en guerre. Les Sœurs du Suaire d’Argent jugent préférable de servir concrètement leur Empereur-Dieu que de solliciter sa faveur divine.
Ignorant la peur et le doute, les Sœurs du Suaire d’Argent se jettent dans les plus rudes conflits, en tenant tête crânement à des ennemis très supérieurs en nombre et à des conditions de combat infernales. Elles évitent de formuler des stratagèmes grandiloquents et ne communiquent que rarement leur plan à leurs alliés, ce qui courrouce les généraux impériaux. Plus simplement, l’Ordre se fie davantage à la divine direction de l’Empereur qu’aux plans même savamment orchestrés de ses serviteurs faillibles. Les résultats qu’obtient le Suaire d’Argent font taire les critiques. Les guerrières d’argent se ruent sans hésiter vers les hordes Xenos, et leurs cathedrums d’invasion s’abattent implacablement sur des mondes vibrants de l’énergie du Chaos. Par leurs actions audacieuses et promptes, les combattantes Sororitas disloquent les formations défensives d’armées bien plus grandes, détruisent les monstrueuses batteries d’artillerie terrées à l’arrière, et réduisent à jamais au silence les Démagogues qui commandent les armées hérétiques. Les assauts éclair succèdent aux retraites prestement exécutées, et alors que l’ennemi est sous le coup de la confusion, les Sœurs du Suaire d’Argent se regroupent pour frapper de plus belle.
En s’impliquant aussi vigoureusement dans de telles offensives, les guerrières du Suaire d’Argent se retrouvent souvent coupées de leur soutien, cernées et surclassées en puissance de feu. Ce sont justement ces circonstances qui exaltent leur foi. Les Sœurs en appellent à la protection de Silvana, sûres que leur Sainte veille sur elles au combat. Les salves ricochent sur leur armure étincelante, les lames des brutes adverses les manquent, et les décharges d’énergie maléfique dévient miraculeusement. Fortes de leur divine conviction, les combattantes Sororitas mènent des luttes impossibles, et perdurent en plein carnage tout en tuant les ennemis un par un. Les Sœurs qui périssent sauvent souvent leur escouade par leur ultime geste, en se jetant dans la tourmente d’acier à l’image de leur Matriarche. On ne compte plus les légendes où les Sœurs du Suaire d’Argent reviennent de batailles que les logisticiens impériaux jugeaient suicidaires. La plus fameuse est l’assaut initial de la Croisade de Gyre, la première campagne de l’Ordre. On dit qu’une Commanderie se battit âprement sur la plaine de magma de Dvost Prime toute une année, en ne subissant qu’une poignée de pertes en échange de la prise de trois crânes de Techmanciens des Iron Warriors.
Du fait de leur prédilection pour les assauts répétés, les Sœurs du Suaire d’Argent disposent de certaines des troupes de choc les plus meurtrières et expérimentées de tout l’Adepta Sororitas. Les Commanderies de l’Ordre sont pour la plupart nanties de solides contingents d’escouades Dominions, qu’elles déploient en masse pour pratiquer une brèche dans la formation défensive de l’ennemi là où il ne s’y attend point, ou au contraire qu’elles détachent en petits groupes pour s’infiltrer dans les forteresses, macrobunkers et centres de commandement en territoire hostile. Ces Dominions dirigent d’ailleurs les rites votifs de l’Ordre, et leurs prières donnent le ton que reprennent les autres Sœurs présentes sur le champ de bataille.
Entre autres particularités de l’Ordre du Suaire d’Argent, on relève ses rites funèbres. Les membres d’autres Ordres pleurent leurs camarades en récitant des prières pour guider son âme vers l’Empereur, avant de jurer solennellement de tirer vengeance de l’ennemi, mais les Sœurs du Suaire d’Argent ne disent pas un mot. Chez elles, la mort se heurte au silence. Certains Érudits de l’Ecclésiarchie attribuent cela à une croyance de l’Ordre, comme quoi le martyre est un luxe, une dispense vis-à-vis du devoir sacré qui ne devrait survenir qu’une fois qu’il ne reste plus aucun ennemi à tuer. Les défuntes de l’Adepta Sororitas n’en sont pas moins traitées avec la plus grande dignité après la fin des combats. Les martyres quittent le champ de bataille au cours d’austères processions, on panse leurs plaies, on répare et lustre leur armure, et on les fait gésir sept jours dans le sanctuaire qu’elles servaient. Après cela, on évacue les corps, encore que personne d’extérieur à l’Ordre ne sache ce qu’il en advient ensuite.
Les sanctuaires du Suaire d’Argent se trouvent en majorité dans le volume d’espace adossé à cet agrégat de tempêtes Warp qu’on appelle la Grande Faille. Pendant la Noctis Aeterna, quand l’énergie du Chaos irradiait dans la galaxie et que la lueur du saint Astronomican s’éteignit temporairement, on a cru perdus nombre de ces Mondes Sanctuaires. Des maelströms hurlants englobèrent des sous-paroisses entières, tandis que d’innombrables autres mondes sous la garde de l’Ordre baignèrent dans l’aura corruptrice de la Cicatrix Maledictum. Quand le recoupement des cartes galactiques dévoila la magnitude de l’horreur, on estima que près de 80% des Sœurs du Suaire d’Argent avaient été englouties par le phénomène. Pourtant, dans les années éprouvantes qui suivirent, l’Ordre lutta sans faiblir contre les forces du Chaos en maraude. L’Adepta Sororitas surgit sans crier gare dans les zones de guerre tout au long de la Grande Faille, et frappe l’ennemi à une vitesse aveuglante. De nombreux Préceptoires qu’on avait cru perdus ont été depuis lors aperçus au combat, et si ces Sœurs n’ont fourni aucun témoignage sur le sort de leurs Mondes-Sanctuaires, elles se battent avec une haine inégalée contre les laquais des divinités obscures.
Source
- Codex Adepta Sororitas, V8
