Catégorie:Slaanesh

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  • Sphère d’Influence : le Désir
  • Autres Titres : le Seigneur des Plaisirs, le Prince du Chaos, le Corrupteur, le Serpent Suprême, le Prince du Plaisir et de la Souffrance
  • Couleurs Sacrées : les couleurs sacrées du Seigneur des Plaisirs sont des tons pastel ou électriques, en particulier le violet et le doré, souvent assortis de manière tape-à-l’œil et contrastée.
  • Chiffre Sacré : le 6, la plupart de ses rites le mettent en œuvre, lui ou un de ses multiples, d’une façon ou d’une autre. Par exemple, le cercle d’adorateur idéal comprend six membres.
  • Animal Sacré : les animaux sacrés de Slaanesh comprennent crabes, serpents et salamandres. Ses adorateurs sont particulièrement attirés par les animaux qui semblent beaux et parfaits en tout point mais sont affligés de quelque défaut ou mutation hideuse.
  • Symboles : le symbole de Slaanesh mêle les symboles de l’homme et de la femme. Ses autres symboles comprennent des bustes hermaphrodites, des visages bestiaux, des pinces de crabe et le serpent lové.
  • Dieu Opposé : Khorne
  • Émotions associées : Désir et avarice


Le cœur des mortels abrite les sombres des tentations, et c’est en Slaanesh que ces désirs trouvent leur expression. Toute culture impose des conventions et contraintes, Slaanesh incarne la volonté de repousser ces limites toujours plus loin, de les renier pour s’abandonner à la violation consciente des mœurs civilisées.

Slaanesh est le plus jeune des quatre Dieux du Chaos. Connu sous une multitude de noms, dont Shornaal et Lanshor, le Seigneur des Plaisirs est le protecteur de tout ce qui est beau et séduisant, le seigneur de l’excès et des pulsions créatrices, dont les domaines d’influence englobent la musique, l’art et la passion. Inspiration et désir, Slaanesh est la grande muse, celui qui réalise les rêves. Il est la passion faite chair. Il est le plaisir incarné, depuis la satisfaction intellectuelle d’un problème résolu jusqu’à l’assouvissement des plus vils désirs. Son domaine est celui de la frustration et de l’agonie, des mortels qui luttent pour obtenir ce qu’ils convoitent. Il est l’excitation. Il est la souffrance. Il est la somme de toutes les sensations des mortels.

Les plaisirs sensuels de l’art, de la musique et de l’amour fascinent Slaanesh, et il est attiré par les mortels dotés de charisme et de beauté physique. Quand on doit positionner Slaanesh au sein du panthéon des Dieux du Chaos, beaucoup s’en tiennent à son rôle de séducteur, pourvoyeur de gratifications sexuelles. Mais Slaanesh ne se limite pas qu’aux plaisirs oisifs de la chair, car il est bien plus qu’une source vive de plaisirs pernicieux. Si c’était le cas, il n’apprécierait pas à ce point d’avoir autant de succès dans sa corruption immorale des habitants de l’Imperium. Il incarne l’expérience des sens. C’est le patron des artistes et des poètes. Il engendre le plaisir issu de l’esthétique, et s’avère une grande inspiration pour tous ceux qui créent et tirent du plaisir de leurs créations. Slaanesh se faufile dans l’imagination des mortels en les faisant réussir dans leurs entreprises, fournissant artificiellement l’énergie qui pousse l’artiste à poser son pinceau sur la toile, sa plume sur son parchemin. Le Prince du Chaos accorde le pouvoir d’exceller dans toutes choses, poussant ceux qui le servent bien au-delà des limites normales de la passion humaine, du désir et de l’obsession. Nul ne peut prétendre avoir rêvé de grandeur tant qu’ils n’ont pas rêvé de la puissance que Slaanesh peut accorder.

Naturellement, ce genre de sensibilité s’étend aussi au domaine charnel. Les expériences de l’esprit et l’assouvissement des désirs mentaux inspirent des besoins plus profonds et plus sinistres. Slaanesh suscite de nouveaux appétits en engourdissant les sens, poussant ses esclaves à chercher de nouvelles expériences plus étranges pour obtenir les mêmes frissons que ceux qu’ils ressentaient au début. Quand les plaisirs liés aux entreprises artistiques commencent à s’estomper, ses sujets se tournent vers le physique pour ressentir la même excitation, les mêmes sensations qu’auparavant. Là encore, leur sens s’habituent vite à ces stimulations trop banales et les poussent à des extrêmes dans leur recherche de la plus infime satisfaction. En un sens, la voie du corrupteur est une pente savonneuse : plus on sonde les miroitants plaisirs qu’accorde le Dieu, plus on a besoin d’atteindre de nouveaux sommets de passion.

Parmi les nombreux serviteurs des Puissances de la Ruine, les cultistes de Slaanesh sont peut-être les plus nombreux, pour une bonne raison. Slaanesh est un grand tentateur pour les mortels, saisissant chaque faiblesse morale et offrant une vie de plaisirs et d’excès. Les Cultes de Slaanesh sont répandues dans les niveaux les plus riches de la société, où les nobles indolents sont prêts à faire de grands efforts pour assouvir leurs désirs. Les adeptes de Slaanesh succombent à leurs besoins les plus sombres, menant une vie de plaisir et de douleur extrême, tout en incitant d’autres personnes à se joindre à leur cause. D’ailleurs, au contraire des autres Dieux du Chaos, Slaanesh n’hésite pas à aller courtiser les mortels pour s’emparer de leurs âmes. Son Palais des Plaisirs ne sert pas de demeure qu’à des Démons et des âmes damnées, mais aussi à des mortels qu’il soumet à la tentation.


Sensation sans Limites

« Bien sûr, mon peuple m’aime. Seuls les fous considéreraient le contraire ! Accélérez les travaux sur la Grande Galerie de la Statuaire, afin que tous puissent m’adorer même lorsque je ne suis pas avec eux. »
- Walash Prixetti, Gouverneur de Prixetti VII.

L’influence de Slaanesh peut se ressentir à travers la galaxie de multiples façons. La joie qu’un parent ressent à la naissance d’un enfant, la fierté qu’éprouve un commodore lorsque sa flotte exécute un plan de bataille astucieux, l’émoi du cœur d’un amoureux lorsqu’il est dans les bras d’un amant, l’élan de soulagement qui rappelle à un soldat combien il est bon d’être en vie après un accrochage inattendu - toutes ces sensations, à un certain niveau, plaisent au Maître des Délices. Elles ne sont pas suffisantes. Bien que le massacre des Aeldaris et sa traque des quelques survivants de leur race soient une source de grande joie pour Slaanesh, il a des désirs beaucoup plus grands à satisfaire.

Chaque respiration est une opportunité de respirer un nouveau parfum. Chaque verre levé est une occasion de savourer une nouvelle saveur. Sur chaque champ de bataille, chaque coup d’Épée Tronçonneuse peut susciter un cri de douleur jamais entendu auparavant. Depuis son palais étincelant, le Seigneur de l’Excès se délecte de chaque nouvelle sensation découverte. Il guide et dirige les habitants de la galaxie pour qu’ils avancent toujours plus loin vers de nouveaux sommets de sensations. Un dieu expérimente l’existence à un niveau bien au-delà de celui dont un mortel peut oser rêver, mais cela ne signifie pas que Slaanesh se contente de laisser la galaxie à elle-même. Il voit les étoiles, les planètes et bien sûr le tissu même de la réalité comme son jouet, qu’il faut piquer, pousser, déchirer et lier étroitement à sa volonté afin d’en extraire la moindre sensation possible dont il pourra profiter.

Ceux qui choisissent de le servir l’imitent du mieux qu’ils peuvent, limités comme ils le sont par la forme et l’imagination mortelles. Aux quatre coins de la galaxie, les adorateurs de Slaanesh passent leur temps à inventer de nouveaux délices et à se lancer des défis pour se créer des expériences que personne n’a jamais eues auparavant. Cela peut être quelque chose d’aussi fondamental que de susciter une nouvelle réaction à un enlacement charnel, ou d’aussi grandiosement ambitieux que de créer une œuvre d’art si profonde qu’elle fait pleurer tous ceux qui la contemplent. Les personnes vraiment inspirées, cependant, ont des scènes beaucoup plus grandes sur lesquelles jouer. Il y en a si peu qui ont eu le plaisir de voir des escouades entières de Space Marines s’évaporer sous le feu d’un Titan Subjugator. Encore moins nombreux sont ceux qui ont entendu un million de voix crier de peur et ensuite rien d’autre qu’un silence étouffant alors que des bombes d’acide nucléique dissolvaient la chair. La plupart n’ont pas la vision nécessaire pour créer des scénarios où ces délices peuvent être vécus. Il n’est probablement même pas possible que les plus grands excès soient réalisés dans le domaine mortel. Dans le Royaume du Chaos, cependant, tout est possible.[1]

La séduction par les Ténèbres…

Excès, Perfection et Obsession

Slaanesh gagne en puissance et en influence au sein du Royaume du Chaos en alimentant et nourrissant les émotions et les expériences extrêmes dans le royaume des mortels. Bien qu’aucun mortel ne puisse se prétendre à l’abri des tentations du Serpent Suprême, certains hommes sont plus susceptibles d’attirer son attention que d’autres.

La noblesse, en particulier, semble plus attirée par les cadeaux de Slaanesh. Sans la nécessité du labeur, juste à s’asseoir devant la nourriture sur la table, les nobles ont tout loisir de s’adonner à tous les passe-temps qu’ils désirent, et une vie de paresse est parsemé d’hameçons tout prêt à piéger une âme imprudente. Avec la richesse et une noble naissance vient la puissance, dont il est très facile d’abuser. Les nobles ont accès à des ressources que peu de personnes peuvent imaginer, y compris les bibliothèques de textes anciens et des trésors pleins d’objets inestimables. Quelles connaissances et reliques interdites rôdent dans ces lieux, attendant simplement de piéger l’âme du dilettante ?

Mais il n’y a pas que les membres de la noblesse qui cherchent les extrêmes de l’expérience. Alors que beaucoup pensent que Khorne, le Dieu du Sang, est le patron des guerriers, beaucoup de ces hommes implorent la faveur de Slaanesh. Bien que Khorne se complaît dans l’acte simple et direct de tuer, peu importe la façon de faire, Slaanesh cherche la perfection du coup fatal lui-même et l’expérience de la mise à mort. Les guerriers qui se tournent vers le Serpent Suprême le font afin de perfectionner leurs compétences martiale jusqu’à en faire une performance artistique, où chaque coup de lame est aussi délicat que la caresse d’un amant, et tout aussi exquis pour le tueur que la victime. Ces hommes vont vers des styles de combat toujours plus extrêmes, aspirant à maîtriser l’acte de tuer dans chacune de ses variations. Si certains guerriers cherchent à perfectionner leurs compétences, d’autres en viennent à se délecter de la cruauté de leur art, pour devenir des maîtres de la douleur et de la torture sous toutes ses formes.

Ceux qui recherchent de la connaissance sont également sensibles aux tentations du Prince du Chaos. On pourrait s’attendre à ce que la plupart des hommes se tournent vers Tzeentch pour les révélations qu’ils recherchent, mais ce n’est pas toujours le cas. Les savants qui deviennent obsédés par les détails d’une obscure sagesse sont entraînés à accomplir des actes de plus en plus extrêmes lorsque Slaanesh leur a accordé ses sinistres bénédictions. Il ne peut y avoir de connaissance trop terrible pour qu’ils ne puissent la supporter - ou du moins le croient-ils - et ils feront tous les sacrifices nécessaires à la poursuite incessante des enseignements dont ils rêvent. Ils atteignent inévitablement les limites de la connaissance qu’un esprit humain peut supporter, en particulier lorsqu’elle concerne les histoires secrètes de la galaxie et de sa création, et des forces qui sous-tendent la réalité. Nombres de ces savants déchus ont fini sur les bûchers purificateurs, baragouinant et divaguant à propos de divinités anonymes et d’endroits impossibles, leurs âmes et les esprits ravagés par la connaissance que leur a révélée leur sinistre Dieu.

Ceux qui servent parmi les divers organes de l’Ecclésiarchie sont particulièrement précieux pour Slaanesh, car le blasphème est l’un des nombreux concepts de son royaume. Rien n’est plus agréable pour le Serpent Suprême qu’un individu affichant une façade de pureté - en particulier s’il s’agit d’un prêtre - mais qui se délecte de pratiquer en secret les actes qu’il condamne au grand jour. Ainsi, les Inquisiteurs doivent régulièrement chercher dans leurs propres rangs - et celui du Culte de l’Empereur - des adeptes cachés du Prince du Chaos. D’innombrable dirigeants dont la sainteté semblait irréprochable ont été accusés d’hérésie et mis à mort lorsque la Marque de Slaanesh a été découverte sur leur corps.

Il existe de nombreux autres exemples de personnes conduites sur les chemins de la damnation par les sombres promesses du Prince du Chaos : des promesses de pouvoir qui les mèneront à la plus haute excellence. Les Psykers doivent toujours être vigilants contre le chant des sirènes de la connaissance et du pouvoir interdit. Les conseillers et les administrateurs sont eux aussi souvent tentés par le pouvoir qu’ils exercent, et ceux que l’on empêche d’exercer la pleine mesure de leurs capacités à cause d’une naissance parmi la populace sont d’autant plus enclins à vendre leur âme pour accéder à un statut que les nobles gardent jalousement. Le narcissique aspirera à embellir son visage pour rendre les autres mortels fous de désir, et l’artiste à créer des merveilles telles que les spectateurs voudront s’arracher eux-mêmes les yeux afin qu’ils ne soient jamais souillés par une vision moindre.

Invariablement, ceux qui jouissent même de la plus infime bénédiction du Serpent Suprême sont entraînés le long de la route de l’excès et leur damnation est inévitable. La cruelle réalité du Chaos est qu’il finit toujours par détruire tous ceux qui tentent de s’en servir, sauf pour les plus puissants de ses Champions. Peut-être plus que tous les autres Dieux du Chaos, Slaanesh se complaît dans ce processus, se glorifiant de la chute des Champions, même les plus puissant. Bien qu’ils ne le sachent pas, les excès des serviteurs de Slaanesh ne font qu’alimenter les feux de leur propre damnation éternelle.[2]



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Slaanesh, le Prince du Chaos

« Trouvez du plaisir à chaque instant, adonnez-vous à chaque caprice. Laissons les races inférieures sentir le fardeau de leurs vies grossières. Nous sommes au-delà de ces préoccupations ou inquiétudes. Chaque pouvoir doit être d’utilisé, chaque sensation à vivre. Nous sommes vraiment les maîtres de la galaxie et tous les autres n’existent que pour satisfaire nos curiosités. Nous avons gagné notre position de pouvoir. Laissez-nous goûter à jamais les fruits d’une telle réussite. Le temps lui-même se plie à notre commandement. Nous sommes éternels. »
- Traduction de Glyphes aeldaris trouvés parmi les ruines du Sanctuaire de la Grandeur Céleste.

Slaanesh est le Seigneur des Plaisirs, le Prince du Chaos qui se voue à la poursuite de toutes les jouissances matérielles et à la subversion de tout comportement convenable. Il est le Dieu de l’Obsession, le Maître de l’Excès en Toutes Choses, de la gourmandise à la luxure, en passant par la mégalomanie. Partout où les mortels se laissent gouverner par leurs désirs, le Prince du Chaos soumet à la tentation et se repaît d’un festin d’âmes.

Slaanesh fut engendré par l’orgueil et la décadence de l’antique race des Aeldaris. Au zénith de leur puissance, lorsque leur empire connaissait son apogée, les Aeldaris s’abandonnèrent à leurs sens et à leur conscience. Grâce à leur technologie très avancée, ils n’avaient pas besoin de travailler ni de faire la guerre, et consacraient donc leur vie à satisfaire leurs propres caprices. Au fil des générations, leur indolence ne fit que croître, tandis que dans le Warp, un nouveau Dieu du Chaos frémissait. Nourries des excès et des désirs des Aeldaris, les premières particules de Slaanesh commencèrent à s’amalgamer.

La forme endormie de Slaanesh s’abreuvait de la psyché débridée des Aeldaris, de leurs envies et de leurs rêves, de leurs arts et de leur quête de l’excellence. Inversement, à mesure que Slaanesh grandissait, ses songes envahissaient les âmes des Aeldaris et attisaient leurs désirs, les rapprochant de leur perte. La civilisation aeldari se réduisit bientôt à un ensemble de cultes hédonistes voués à assouvir les soifs physiques et spirituelles de leurs membres. Le sang souillait les statues décorant leurs places comme les foules de déments toxicomanes laissaient libre cours à leurs penchants pour la violence à même les rues. Au cours d’une nuit particulièrement dépravée, la débauche gonfla en un terrible crescendo qui déchira le cœur de l’empire aeldari, et le dévasta au-delà de tout espoir de reconstruction.

La Chute des Aeldaris fut annoncée par le cri primal de Slaanesh qui se réverbéra dans le Warp, signalant à tous la naissance du Prince et son avènement dans le Royaume du Chaos. L’implosion psychique causée par son apparition engloutit les mondes qui formaient le cœur de la civilisation aeldari, exterminant des milliards d’habitants et croquant un vaste de pan de la galaxie. Sa fureur était telle qu’elle renversa les barrières entre les mondes pour donner naissance à la tempête Warp permanente appelée l’Œil de la Terreur.

Slaanesh, Le Seigneur des Plaisirs, Le Prince des Délices, Le Corrupteur, Le Serpent.

Affamé, Slaanesh dévora les âmes des Aeldaris, et la race entière fut pratiquement éradiquée de la galaxie. Seule une poignée échappa à ce cruel destin, parmi lesquels les plus jeunes, que la dépravation de leurs aînés n’avait pas encore touchés, et quelques individus chanceux qui avaient pu se cacher du regard prédateur de Slaanesh. La plupart de ces survivants sont devenus les ennemis jurés du Prince du Chaos, mais il en est quelques-uns qui ont reproduit les cabales de leurs ancêtres et s’adonnent pleinement à la voie de l’excès. Telle est la perception des événements dans le monde matériel, mais dans le Warp, les choses sont différentes. Le Royaume du Chaos ne suit pas une chronologie fixe, il n’obéit pas à la séquence logique de la cause et de l’effet. L’essence de Slaanesh a toujours existé dans le Warp, et n’a jamais existé.

Manifestation

Il est dit que si un mortel devait apercevoir ne serait-ce qu’un aperçu fugace de la forme corporelle de Slaanesh, il perdrait tout sens de soi. Toute la vertu et la pureté auxquelles un individu a pu autrefois adhérer seraient mises de côté en un instant, remplacées par de pernicieux désirs d’abandon malsain, sombre et dépravé. Un mortel ainsi captivé deviendrait un participant volontaire à chaque acte de débauche que le Seigneur du Plaisir lui chuchoterait à l’oreille.

Peu de gens blâmeraient une âme ainsi piégée, car tous les récits de Slaanesh le décrivent comme la perfection incarnée. Divinement gracieux et ravissant, le corps élancé et élégant de cette divinité est hermaphrodite : mâle du côté gauche et femelle du côté droit, pour mieux défier l’ordre du monde. Contrairement aux autres Dieux du Chaos, c’est le seul à posséder un aspect engageant, celui d’un être svelte et élégant à la beauté androgyne envoûtante et diabolique, nimbé d’un charme palpable totalement irrésistible qui aspire les âmes des corps de ses ennemis, perdus dans les profondeurs de son regard langoureux. Stupéfiant et magnifique par certains côtés, il est extrêmement troublant et contre nature par d’autres. Slaanesh peut prendre une apparence masculine, féminine, hermaphrodite ou androgyne, mais il apparaît le plus souvent sous la forme d’un jeune homme imberbe empli de la sève de la jeunesse. Il est enjôleur comme seul un immortel peut l’être, désarmant d’innocence et ensorceleur dans ses moindres gestes. Sa chevelure flotte comme des vagues d’or pur, percée de deux cornes noires qui lui poussent au front. Il est vêtu d’une étincelante chemise de mailles bordée de velours et de joyaux à la beauté obscène. Dans sa main droite, il porte un sceptre de jade qu’il affirme être son plus précieux trésor.

Cette beauté extérieure masque cependant la cruauté et l’intention manipulatrice, car Slaanesh n’est pas intéressé par de simples compliments ou des mots de dévotion. Les adorateurs de Slaanesh utilisent les promesses, la ruse, la beauté et le charme comme des armes pour amener les autres à faire ce qu’ils veulent. Ils cherchent à dominer la volonté des autres afin d’atteindre leurs propres objectifs d’exploration des sensations, de repousser les limites de l’excès et d'atteindre la perfection. Ce sont tous des idéaux de leur dieu séducteur, et les dieux ont le pouvoir d’aller bien au-delà de ce qu'un mortel peut espérer atteindre. Slaanesh est parfait et beau, mais la perfection et la beauté ne sont rien d'autre que des outils qu'il utilise pour réaliser ses désirs et ses plans les plus sombres et les plus tortueux.[3]

Le Palais de Slaanesh

« Je me suis préparé à entrer dans son royaume, m’attendant à rencontrer des gardiens qui chercheraient à me déchiqueter avec des serres et des crocs. Au moins, je pensais que je trouverais des bastions pour m’empêcher de progresser. Je n’en ai trouvé aucun. La terre devant moi était ouverte et vierge. Ses champs brillaient comme de l’or et ses forêts portaient des fruits de saphirs et d’émeraudes. J’ai fait un pas dans cet endroit et j’ai tout de suite su que j’étais perdu aussi sûrement que si j’avais été empalé sur une pique de créancier. »
- Extrait du tome hérétique Les Confessions du Cardinal Wogalta

Peu de dieux accueillent les intrus dans leur empire, mais il en est un qui aime tenter les visiteurs de son domaine. Ceux qui osent pénétrer dans le fief du Prince du Chaos courent le risque de demeurer piégés pour l’éternité par les délices qui s’y trouvent. Il est divisé en six provinces, arrangées en cercles concentriques autour du Palais des Plaisirs. Le Royaume de Slaanesh peut passer pour un véritable éden, mais tout n’y est qu’illusion. Chaque cercle est non seulement une célébration des désirs de Slaanesh, mais aussi une véritable fortification. Un intrus ne peut en effet atteindre le Palais des Plaisirs qu’après avoir traversé les six cercles, chose que très peu d’êtres, mortels ou démoniaques, ont accomplie. Pourtant, parmi les visiteurs venus de l’univers matériel, il y en a un qui a marqué le souvenir de Slaanesh - un chevalier de l’Adeptus Astartes dont la volonté était aussi dure que l’adamantium.

La richesse des décorations ornant le premier cercle traversé par le chevalier dépassait les prétentions des plus grands empereurs. Des montagnes d’or s’élevaient jusqu’à des mosaïques de joyaux arc-en-ciel incrustées dans des voûtes de marbre, et le sol était recouvert de lingots et de diamants. Le chevalier marcha sans prêter attention aux misérables qui grouillaient là en s’évertuant à tenir le compte d’une infinité de pièces d’or. Leurs visages cireux se tordaient d’un sourire avare, jusqu’à ce que leurs tas s’écroulassent et qu’ils fussent forcés, au comble du désespoir, de tout recommencer. Chaque carrefour était paré de sculptures dorées, certaines figurant la beauté de Slaanesh, d’autres des Démons ou des mortels piégés dans une posture extatique. Les traces laissées dans la poussière de diamant au pied des statues trahissaient le fait qu’il s’agissait jadis d’êtres vivants. Le chevalier avait déjà renoncé aux richesses matérielles bien longtemps auparavant, et il s’avança sans toucher à la moindre pièce.

Il atteignit un rivage fait de dents en or, bordant un lac de vin sombre ponctué d’îles pâles - un archipel de dos de géants dont les bras formaient les ponts qui les reliaient. Le haut de chacune de leurs mains accueillait une table grinçant sous le poids d’un festin de roi. Là, il vit des mortels se bâfrer, incapable de satisfaire leur faim, pendant que d’autres semblaient vouloir vider le lac en le buvant. Des êtres obèses gémissaient de douleur en enfournant toujours plus de nourriture dans leurs bouches tachées de vin. Le chevalier pressa le pas, dégoûté par le spectacle des restes de ceux qui avaient tant mangé qu’ils avaient littéralement explosé.

Le voyageur poursuivit sa route au milieu de champs flavescents de blés doux, où de sveltes jeunes filles s’ébattaient à moitié nues, nimbées du musc hallucinogène des bêtes graciles qui caracolaient autour d’elles. Les traits et les formes de ces danseuses incroyablement sculpturales étaient parfaitement taillés pour satisfaire les goûts du spectateur. Le chevalier retint son souffle et ferma les yeux, car si les plaisirs de la chair étaient interdits à son ordre, une part de lui était toujours un homme. Les nymphes chantantes l’encerclèrent en frôlant son armure argentée et en murmurant toute la volupté qu’elles avaient à lui offrir, mais il ne céda point. Les têtes et les membres tranchés qui jonchaient le sol révélaient la vérité derrière les mensonges mielleux. Les paupières closes, il abattit les Démonettes séductrices les unes après les autres, laissant sa révulsion guider sa lame scintillante.

Après s’être frayé un chemin parmi les contours féminins des collines qui se dressaient devant lui, le chevalier surgit sur un balcon, où il fut accueilli par des rugissements d’adulation. Une armée de Space Marines si gigantesque que ses effectifs ne pouvaient être dénombrés l’attendait, alignée à perte de vue, enfiévrée et impatiente d’entendre sa harangue et ses commandements. Des gouverneurs planétaires hochaient la tête en un signe d’approbation obséquieuse, et les Hauts Seigneurs de Terra lui souriaient depuis leurs loges inférieures, l’exhortant à parler. Le chevalier reconnut un dirigeant croisé au cours de son existence mortelle, et plongea son regard dans celui de ce roi philosophe. Derrière le masque du pouvoir et de la confiance, il discerna une paranoïa acariâtre et éternelle ; son âme était rongée par la suspicion et par le doute. Le chevalier secoua la tête et s’en alla.

Épuisé par ces épreuves, le voyageur entra dans un bois paradisiaque et hypnotique, aux sentiers encadrés de buissons lourds de fleurs. La bise parfumée murmurait des histoires de gloires passées, rappelant au chevalier ceux qu’il avait exécutés au nom de l’Empereur. Des bassins d’eau claire renvoyaient son reflet, le dépeignant en saint auréolé de lumière, le visage serein, mais la lame dégoulinant de sang comme il fauchait les rangs démoniaques avec un art consommé. Le guerrier se détourna, troublé. Au loin, il distinguait des silhouettes torturées scrutant leur image dans la mare, immobilisées par une végétation qui s’insinuait dans leur chair. Le voyageur focalisa son esprit sur l’humilité de son ancienne cellule. Le dédale végétal se dessécha et se ratatina devant ses pieds, et le chevalier put continuer son périple.

Une plage infinie s’étendait devant le voyageur, dont l’esprit était bercé par des chœurs célestes et par le clapotis apaisant de la mer. Les muscles du chevalier imploraient le repos, ne serait-ce qu’un petit instant. La chaleur d’un soleil de fin d’après-midi calmait son âme et la douce marée commença à éroder son esprit. Ses yeux fatigués peinaient à rester ouverts, mais sa vue était encore assez claire pour discerner l’horrible évidence. Le sable blanc du bord de mer n’était autre que les ossements réduits en poudre de ceux qui s’étaient reposés là et qui avaient sombré dans un coma paresseux. Sa résolution restaurée, le chevalier reprit sa route vers le palais chatoyant qui se dressait à l’horizon.

Ce fut là, sous les élégantes flèches, que le voyageur parut devant le tout-puissant Slaanesh. La plastique et la séduction divines prirent la forme d’un jeune homme à la beauté androgyne - un éphèbe aux membres parfaitement dessinés et animés de la fraîcheur de la jeunesse. Le chevalier dégaina son épée runique et s’avança pour abattre le dieu. L’horreur s’empara de lui lorsqu’il s’aperçut qu’il en était incapable, désarmé par l’innocence du garçon qui se tenait devant lui, dont les manières étaient étrangement envoûtantes.

Aussi pure soit-elle, la flamme est éteinte par la vague. Cet unique moment de doute signa la perte du voyageur. Il tomba à genoux, la tête baissée, pour recevoir l’adoubement du Prince, qui scella son âme pour l’éternité.

L'Ennemi Intérieur

Certains disent que pour les mortels, il est impossible de poser le regard sur ce visage divin sans perdre son âme, car tous ceux qui le voient deviennent les esclaves volontaires du Prince du Chaos, s’abandonnant totalement à lui. La simple connaissance de l’existence de Slaanesh peut suffire à faire sombrer un monde dans la corruption et dans les dépravations interdites. Même la sainte Inquisition ignore l’étendue de son influence, car partout où il y a de l’envie et de la concupiscence, Slaanesh est là. Malgré tous les efforts de ses institutions, il est presque certain que l’Imperium est pourri jusqu’à la moelle, exactement comme l’empire aeldari avant sa chute. Combien de temps reste-t-il avant que l’Humanité subisse le même destin ?

Les cultes de Slaanesh sont prolifiques ; on les trouve aussi bien dans les Ruches que dans les pires trous perdus. Slaanesh offre beaucoup de plaisir et autant de souffrances. Il exauce chacun de vos rêves, qu’il s’agisse d’union charnelle ou de création de beaux sonnets. Patron des doux rêveurs et des envieux, il est étonnamment populaire et possède les âmes de nombreuses personnalités de l’Imperium. Slaanesh est bien mieux accepté dans le que la plupart des autres Dieux du Chaos. Si ses actes pervers dégoûtent la plupart des honnêtes gens, certains sont attirés par la liberté et les plaisirs charnels qu’il leur promet. Slaanesh est particulièrement populaire chez les nobles, bien que le citoyen lambda le prie parfois en secret pour oublier son existence sordide faite seulement de corvées et de servitude.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles Slaanesh est si populaire et détient un tel pouvoir. L’oppression morale est sans doute la principale. Avec une Ecclésiarchie monolithique, les habitants ont le sentiment d’être réprimés par les édits des temples, obligés de mener une vie qui ne cadre pas avec leurs envies et besoins. Ajoutez à cela les notions d’acceptabilité comportementale entretenues par les coutumes, et vous obtenez une société écrasée par l’oppression morale et éthique.

Les restrictions sociales ne sont sans doute pas les seules raisons pour lesquelles les gens se tournent vers le Chaos. L’Imperium est un endroit où le rang joue un rôle de premier plan, une nation de classes, mais le système est fluide. Il est vrai que les pauvres ont peu d’espoir de s’élever, mais un artiste peignant le portrait parfait pourra du jour au lendemain être catapulté sur le devant de la scène. De même, un poète à succès pourra passer le reste de ses jours dans le confort. Mais ces réussites sont rares. Du reste, il est beaucoup plus facile de tomber de son piédestal. Ainsi, un homme pourra être le Courtisan préféré du Gouverneur un jour, et pendu au gibet le lendemain. Ainsi, les individus ont beaucoup à gagner et à perdre ; tout dépendant de leur fortune, de leur talent et de leur capacité à convaincre leur prochain de leur valeur. Cela crée une pression et un stress énorme, et avec leur envie de réussir (ou tout simplement de survivre), beaucoup se tournent vers les forces des ténèbres pour y puiser inspiration et y trouver assistance. Étant donné que Slaanesh se propose de réaliser tous les rêves, certains s’adressent à lui lorsque leurs épreuves sont trop lourdes à supporter. Et Slaanesh répond le plus souvent présent. Plus il donne, plus les mortels en veulent. Un artiste qui se laisse tenter par ce Dieu Sombre trouvera sans doute l’inspiration nécessaire pour peindre un chef-d’œuvre, mais réalisera bien vite qu’il ne pourra renouveler l’expérience sans l’aide du Serpent Suprême. Il finira donc par se donner de plus en plus souvent au Maître des Plaisirs, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rien faire sans sentir sa caresse.

Les disciples de Slaanesh sont des pervers hédonistes, constitués du pire de ce que l’humanité a à offrir. On y trouve tout, du sadique au masochiste, tous se livrant aux pires vices pour un bref moment de frisson, l’accomplissement de tous leurs désirs en quelques instants. Le chiffre de Slaanesh étant le 6, ses cultes se réunissent habituellement par multiples de six. Nul n’est immunisé contre les charmes de Slaanesh ; il attire aussi bien les nobles que les roturiers. Durant leurs orgies perverses, ils tuent aussi souvent qu’ils se divertissent, invitant des étrangers à prendre part à leurs rituels hideux, durant lesquels ils les titillent à grand renfort de promesses, le tout atteignant son point culminant lorsque le convive sacrifie volontiers sa vie pour son nouveau Dieu.

Les Commandements

Slaanesh impose peu de choses à ses adorateurs si ce n’est de se vouer sans partage à la quête du plaisir et de l’hédonisme. Plus un disciple adore Slaanesh longtemps, plus il devient blasé et plus ses perversions doivent être répugnantes et choquantes pour stimuler ses sens émoussés. Voici quelques-uns des commandements de Slaanesh.

  • La quête des sensations est une fin en soi. Voir au-delà de ce qui est sûr et banal pour connaître les véritables plaisirs et douleurs inhérents à Slaanesh.
  • Glorifier Slaanesh en éveillant le désir chez tout un chacun. Ne faire aucune distinction de classe ni de statut. Il y a un enfant de Slaanesh qui sommeille en chacun.
  • Toute forme de plaisir honore Slaanesh. Qu’il soit intellectuel ou charnel, si un acte procure des sensations, il faut l’accomplir.
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Une Myriade d'Excès

« Le simple fait de tuer ne devrait jamais suffire. A quel point la sensation d’inhaler le brouillard créé lorsque vous faites vibrer le corps d’un ennemi jusqu’à ce qu’il se vaporise est-elle plus intense ? Comment peut-on expérimenter de façon plus complète tout ce qu’une personne peut vous offrir que lorsque vous la respirez en vous-même, ne laissant que son souvenir comme une partie de ce monde ? »
- Gilliax Gardien du Son, Techmancien des Emperor’s Children.
Laisse-toi faire…

Quelle sorte de mortel se laisse subjuguer par le chant des sirènes du Serpent Suprême et promettent leurs âmes à Slaanesh ? De nombreuses factions de l’Adeptus Ministorum et de l’Adeptus Terra incarnent la retenue et le refus des jouissances de base. Sachant que la voie la plus facile vers la corruption pour la plupart des citoyens impériaux est la liberté, ils imposent des règles strictes et, en fin de compte, une existence plus dure à leur peuple au sein de l’Imperium. Pour le plus grand bien et la défense de tout ce que l’Empereur a créé, ils dictent que chaque moment de la vie consciente d’un citoyen soit rempli de travail, de prière et de punition. Ils croient qu’un esprit laissé à la réflexion sur toute autre chose est susceptible d’errer vers des pensées et des désirs égoïstes. Pour se prémunir contre l’influence des Puissances de la Ruine, cela ne peut être permis. Il y a un risque dans cette approche du maintien de l’ordre, car c’est de là que naît facilement le Chaos. Les préoccupations impitoyables des Adeptes, les dures lois des gouverneurs planétaires et autres agents des lois impériales ont converti beaucoup de gens qui autrement n’auraient jamais embrassé Slaanesh. Un esprit accablé de difficultés et par un fardeau implacable n’a pas le temps de penser au péché, mais quand un moment vient, aussi fugace soit-il, il se détache des ténèbres de la vie telle une bougie brûlante de possibilités. Pour beaucoup de gens qui s’égarent, le péché n’est pas un acte entrepris dans un but de rébellion, mais plutôt comme un moyen de trouver un soulagement - un soulagement de la lutte constante, un soulagement des règles dogmatiques, un soulagement de la retenue. C’est ce soulagement que Slaanesh offre dans des quantités excessivement généreuses.

Slaanesh, donne moi le pouvoir
Pour rougir ma lame
Et je ferai que mes ennemis
Viennent à moi, contre leur volonté.
Regarde moi
Slaanesh !
Laisse moi te plaire !

Il n’y a pas que les opprimés de l’Imperium qui ressentent l’écrasement des difficultés dans une galaxie sombre et menaçante. La guerre est une présence constante à travers les étoiles. Un nombre illimité d’êtres s’affrontent pour des ressources limitées, créant des conflits et des luttes partout. Il y a même des hommes qui existent en marge de la domination impériale pour qui la vie n’est guère meilleure que s’ils étaient entièrement sous son joug. La dureté de la vie dans le centre impérial est écrasante, mais elle offre au moins un minimum de sécurité par rapport à l’existence aux frontières. La vie est dure et cruelle partout dans la galaxie, et il est très difficile de résister à toute chance de ressentir un certain confort, un fait que le Prince Noir exploite à son avantage à chaque occasion. Il suffit souvent d’un peu de gentillesse, d’un moment de joie, pour mettre une âme sur le chemin de la damnation.

Ce n’est pas seulement un répit dans la souffrance qui attire tant de gens vers leur damnation dans la perfide étreinte du Seigneur des Délices. Le confort n’est qu’une sensation parmi une myriade de possibilités. Qu’en est-il de ceux qui, comme les Aeldari d’autrefois, ont fait l’expérience de ce que signifie vivre une vie de luxe ? En dehors de la dureté des tourments quotidiens dont souffrent tant d’autres, les personnes qui ont le temps et les moyens trouvent souvent l’expérimentation attrayante. Les meilleurs aliments, les encens les plus exotiques, les spectacles musicaux des peuples anciens depuis longtemps disparus - ceux qui ont la richesse, le temps ou la volonté de le faire peuvent se procurer tout cela et plus encore.

Les nobles sont particulièrement enclins à se laisser séduire par les promesses de Slaanesh, grâce à une vie d’indolence sans entrave. Il est dit que la plupart des cultes d’adorateurs du Chaos qui existent à travers l’Imperium ont surgi entre coteries de nobles oisifs, des individus dont la décadence est passée du badinage égoïste à quelque chose de beaucoup plus sombre. Dans ces groupes, le frisson de l’indécence futile s’oriente trop facilement vers le blasphème manifeste et l’iconoclasme délibéré. De même, les esprits curieux peuvent facilement passer de l’exotisme à l’ésotérisme ; à partir de là, le chemin vers la poursuite de connaissances interdites est aussi rapide que condamnable. Ceux qui intriguent et complotent contre des rivaux ou des parents plus favorisée sont abusés par la promesse de pouvoirs extraordinaires, alors que les personnes atteintes de certaines faiblesses, réelles ou imaginaires, pourraient trouver un moyen de les surmonter, s’ils acceptent d’en payer le prix.

Lorsque les frasques de la noblesse paresseuse se transforment en poursuite active de pouvoir, les agents des Puissances de la Ruine sont prêts à offrir leurs conseils et à conduire les damnés toujours plus loin. Des étrangers encapuchonnés apparaissent au petit matin et parlent aux nobles aux yeux vitreux à propos de pouvoir et d’expériences que même eux n’ont jamais imaginées. Des missives sont écrites et des rituels effectués. Le sang est versé et pactes sont scellés. Les âmes sont échangés et des actes innommables effectuées. Du jour au lendemain, le groupe de nobles cherchant des distractions aux petits soucis de la vie quotidienne est devenus un culte, ses membres craignant d’être découvert par les Inquisiteurs qui ont soudainement apparu dans la ville. Avant même qu’ils ne le réalisent, les nobles sont devenus des dévots des Puissances de la Ruine, déjà intégrés dans les rangs innombrables des égarés et des damnés.

En vérité, la plupart de ceux qui entendent l’appel de Slaneesh mourront longtemps avant de pouvoir pleinement y répondre, car l’Inquisition est toujours vigilante. Certains sont consommés par leurs passions, buvant trop longuement au nectar de l’obsession, de sorte que leurs péchés deviennent évidents pour tous ceux autour d’eux. D’autres se trouvent dotés des marques de leur divinité, de sorte qu’ils doivent fuir avant que leur vraie nature ne soit révélée, mais la plupart d’entre eux seront des proies faciles pour les Hommes-Bêtes et autres habitants des bas-fond, et ils ne réaliseront jamais les visions qui hantent leurs rêves fiévreux. À moins que leurs sombres passions éclosent au sein d’un culte établi, la débauche qui s’empare d’eux signale invariablement leur pacte avec le Serpent Suprême aux yeux de tous, et rend leurs péchés impossibles à ignorer.

L’obsession n’est cependant pas l’apanage des riches ou des puissants. Un esprit et un corps qui n’ont pas accès au luxe peuvent prendre plaisir à des choses que les individus plus prospères ne remarqueraient même pas. Quelque chose d’aussi simple que le bruit du bois qui crépite dans un feu, ou la vue de la bave qui forme des motifs en s’imbibant dans un tissu, ou même le goût des ongles fraîchement coupés peut être le centre d’une obsession. Il suffit d’un désir de plus et d’une volonté de mettre de côté les contraintes et les limites. Les maisons voisines sont faites d’une grande quantité de bois qui peut brûler, et les gens qui s’y trouvent ont la bouche remplie de bave qu’on peut extraire par coercition, et les doigts ont beaucoup d’ongles à manger. C’est une chose simple à faire, surtout une fois que toute l’attention est portée sur l’obsession et que les autres considérations sont ignorées.

Cependant, quelle que soit l’envie, il y a des limites à ce qu’un mortel peut faire de ses obsessions. Il y a des actions et des sensations que seul un mental sombre aidé par de puissants alliés peut expérimenter. Avec les bonnes mutations, les doigts peuvent devenir des tentacules éthérés capables de passer à travers le crâne et d’absorber directement les souvenirs agréables des autres. Avec les bons dispositifs rituels infusés d’énergie Warp, un mortel audacieux peut distiller les craintes d’un captif torturé et créer une exquise libation que l’on ne trouve pas même dans la plus riche salle de banquet. En échange d’une chose aussi insignifiante qu’une âme, une personne peut recevoir le pouvoir de guérir instantanément n’importe quelle blessure, lui permettant de vivre encore et encore l’expérience de l’ablation de ses propres organes. Toutes ces sensations et bien d’autres encore sont ouvertes à ceux qui ont le désir d’embrasser l’obsession par le service au Maître de l’Excès.[4]

Les Plaisirs du Seigneur de la Tentation

Quand le Prince des Ténèbres déchira la réalité par son avènement, sa forme naissante ne connut que la faim et la cruauté. Il a consumé des milliards d’âmes Aeldari, se délectant de leur horreur alors qu’elles accueillaient la damnation éternelle au plus profond de son être. Il passa rapidement à d’autres tourments, non seulement en cherchant des moyens de dévorer le reste de la race qui lui avait donné vie, mais en prenant plaisir à cette tâche. La sensation de consommer ceux qui l’avaient créé était un plaisir que peu de gens peuvent comprendre. Depuis lors, il s’est efforcé de trouver de nouvelles joies pour combler les intervalles entre ses repas d’âme.

Il prend plaisir à la souffrance et à la douleur, et se prélasse dans l’adoration de ceux qu’il punit. Un tel être n’est cependant pas un être simple et ces plaisirs ne peuvent aller que jusqu’à satisfaire des désirs pieux. A travers ses disciples, Slaanesh expérimente continuellement de nouvelles sensations. Tous les êtres, qu’ils soient mortels ou démoniaques, ressentent de l’orgueil, en veulent plus, cherchent à s’améliorer ou sont obsédés par des désirs matériels et immatériels. Le Seigneur de l’Excès donne à ces êtres le pouvoir de réclamer ce qu’ils cherchent et, ce faisant, leur permet d’éprouver la sensation de la satisfaction. Le tour cruel que le Seigneur de l’Excès joue à tous ses disciples est qu’avec le pouvoir, il leur donne le désir d’en vouloir toujours plus. Il leur donne une dépendance aux sensations. Alors qu’ils se rassasient et deviennent à leur tour insatiables, il se lie à ses disciples et il ressent ce qu’ils ressentent. Chaque recul de Bolter qui secoue l’épaule d’un Space Marine du Chaos devient une caresse d’amoureux. Chaque rêve induit par la drogue est partagé comme un somptueux repas. Chaque envie malsaine du Prince des Ténèbres est, à un degré infime, transmise à ses disciples, les récompensant de leurs actions obsessionnelles et les incitant à de plus grandes actions.

Même les autres Dieux Ténébreux du Chaos peuvent satisfaire les désirs de Slaanesh, par les actions de leurs serviteurs. Un Berzerker qui tue au nom de Khorne est fier de sa réussite et tire satisfaction de son action sanglante, et Slaanesh ressent cette fierté et la volonté de plus grandes gloires. Un espion dont les actions renversent un régime est récompensé pour son service à Tzeentch, et se délecte de sa furtivité ; Slaanesh ressent cette étincelle et augmente le besoin du mortel de perfectionner ses capacités. Une victime malade de la peste qui tire sa force de Nurgle pour survivre trouve du réconfort, et Slaanesh alimente son amour de l’indolence et de la sérénité. De cette façon, les actions et les sensations de tous les êtres peuvent servir à nourrir les faims lascives du Prince Parfait.[5]

Les Champions du Dieu des Excès

« Vous pensez qu’il y a des limites à l’existence ? Mon Dieu m’a démontré le contraire et, à son service, j’ai connu des domaines où plaisirs et douleurs indescriptibles ne font qu’un. Venez avec moi, je vais vous montrer… »
- Lascivoux le Dévoreur, Sensati Extremis de la Ligue Barbelé

Dans toute la galaxie, des milliards d’âmes se livrent à Slaanesh par des actes de dévotion corrompus. Les hommes se jettent sur les autels de la dégradation ou portent les peaux de leurs proches dans l’espoir que leur seigneur en prenne note. Pour la plupart, c’est un effort futile car la plupart des actes de dépravation et de péché sont courants dans une vaste galaxie peuplée de fous et de dépravés. Il faut beaucoup plus pour attirer l’attention et être remarqué par un Dieu de l’Excès insidieux, et de véritables réalisations artistiques de douleur et de plaisir. Être reconnu comme la plus dévouée des âmes perverses exige un dévouement et des efforts bien au-delà de ce que la plupart des mortels peuvent accomplir. Ceux qui peuvent se rapprocher toujours plus de la dépravation parfaite, qui peuvent atteindre les plus grands niveaux d’excès, peuvent être reconnus comme des Champions dans les rangs des adeptes du Seigneur des Délicieux Tourments. Pour le reste, il n’y a pas de gloire, pas de récompense, seulement une mort ordinaire.

Une telle reconnaissance vient avec un prix que les élus sont heureux de payer. Leurs âmes sont confisquées, mais l’attrait d’une possible immortalité rend ce prix dérisoire, sans oublier que grand est l’attrait que suscite l’incarnation de la satisfaction sous toutes ses formes. Se tenir sur la grande scène avec le Seigneur de la Sensation, dans une vie à jamais dominée par des désirs inextinguibles, est le seul désir qui vaille la peine d’être satisfait, et ceux qui rejoignent Slaanesh succombent rapidement aux péchés de fierté et d’arrogance. Les sbires de Slaanesh sont toujours sensuels et exercent une étrange séduction malgré leurs mutations et mutilations répugnantes, leur forme mutante leur procure d’ailleurs une joie extatique et ils portent une armure accentuant les plus grotesques de leurs changements. Malgré leur apparence extravagante, ils conservent une certaine forme de sensualité, si bien que ceux qui les voient ressentent un mélange d’attirance et de dégoût.

Un Champion favorisé par le Serpent Suprême est un meneur charismatique et majestueux, adulé par les nombreux guerriers qu’il ne manque pas d’attirer à lui, et à mesure que ses buts personnels retiennent de plus en plus son attention, il se fait distant et froid, ce qui ne fait que renforcer l’adoration dont il est le sujet. Les Champions Slaaneshi sont immensément fiers des dons que leur accorde leur Dieu, dont une partie de la gloire rejaillit sur eux. Ces individus imposants au charme dépassant celui de la simple beauté physique se battent avec une grâce naturelle, une précision qui force l’émerveillement, et la seule présence enivrante de l’un d’entre eux pousse ses combattants à d’incroyables actes de sacrifice et de loyauté. Les préoccupations mortelles leur deviennent au bout d’un temps étrangères, ils abandonnent derrière eux la douleur, la peur, la fidélité et l’humanité pour ne plus se préoccuper que de satisfaire leur ambition. Ceux qui les suivent deviennent leurs instruments, tout juste bon à les adorer ou à être détruits.

Cependant, ceux qui servent longtemps le Serpent Suprême perdent toute inhibition imposée par la norme sociale. Ce qui leur était autrefois agréable devient banal, et ces disciples doivent chercher de nouvelles façons plus étranges et dépravées d’assouvir leurs appétits. Bientôt, même les expériences de la chair les plus débauchées perdent de leur attrait, et les adorateurs de Slaanesh doivent rechercher des sensations de douce agonie pour ressentir la moindre excitation. La décadence donne naissance à la perversion et la perversion devient abomination, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un besoin effréné et lancinant de ressentir quelque chose… quoi que ce soit.[6]

Une Fraternité Difficile

Il n’y a pas de paix dans le Royaume du Chaos, tout comme il n’y en a pas dans le monde des mortels, mais un équilibre précaire existe. Contrairement aux milliards d’âmes qui se battent continuellement pour le contrôle des ressources et pour la domination ascendante de leur race sur toutes les autres de la galaxie, les Dieux du Chaos reconnaissent qu’une forme de coopération est dans leur intérêt. La fraternité des Dieux Sombres est au mieux difficile, mais elle sert à accélérer la disparition du royaume des mortels. Les légions de soldats brutaux de Khorne forment une vague dévastatrice qui frappe son opposition avec férocité et zèle. Le Père de la Peste et ses hôtes répugnants affaiblissent continuellement les fondements de la galaxie, de la chair et de l’esprit, empêchant ses défenseurs de rassembler une force suffisante pour lancer une contre-attaque significative. Tzeentch, le Modeleur de Voies, sème la discorde et la confusion, dressant frère contre frère, souvent à leur insu, dans ses intrigues compliquées. Slaanesh, le Prince Noir, montre aux mortels ce qu’ils sont vraiment : des êtres égoïstes, égocentriques, petits et faibles, sans aucun moyen d’exercer un contrôle ou de rechercher un bien au-delà de leur propre satisfaction indulgent. Il met à nu leur inefficacité et reflète la corruption dans leurs cœurs.

Quand bien même Slaanesh est le moins puissant des quatre frères, les autres Dieux du Chaos le craignent secrètement (même si aucun d’entre eux ne le reconnaîtra ouvertement). Bien que Khorne, Nurgle et Tzeentch insufflent - respectivement - guerres, pestes et machinations dans le monde des hommes, Slaanesh gagne en puissance en alimentant les plus sombres pulsions de l’humanité, attisant les feux de tout ce qui pousse les mortels vers l’avant. En fin de compte, ce pouvoir est autonome, car l’hérésie engendre l’hérésie. Un jour, Khorne sera à court d’ennemis, le décompte de Nurgle pour les épidémies sera terminée, et les complots de Tzeentch parviendront à leur conclusion. Nul, cependant, ne peut imaginer un moment où les mortels sauront mettre de côté leurs plus sombres passions et leurs désirs égoïstes, et renonceront à ce qu’ils convoitent le plus. En vérité, le potentiel du Serpent Suprême est sans limite, car il est défini par les maux que les hommes peuvent rêver de s’infliger les uns aux autres.

Slaanesh se délecte de ses pouvoirs de corruption. Parfois, sa satisfaction incite ses frères divins à agir contre lui, car le Seigneur de l’Excès n’est pas lui-même à l’abri de la tentation. Depuis le moment de sa naissance, Slaanesh a pris une joie perverse à provoquer les autres, les faisant céder à leurs pulsions. Il s’immisce même dans les influences des autres Puissances de la Ruine lorsqu’il voit l’occasion de séduire d’autres adeptes mortels vers son chemin de plaisir. Cette lutte pour le contrôle des actions des mortels prend de nombreuses formes, amenant de la frustration et mettant à l’épreuve la fraternité. Aucun des Quatre, cependant, n’est aussi facilement provoqué que Khorne, qui est le seul Dieu à détester ouvertement Slaanesh, fulminant contre la décadence et la luxure dans laquelle se vautre son rival. Pour Khorne, les effusions de sang et les conflits sont le but ultime de l’existence, et les plaisirs indolents sont indignes d’attention. Pour Slaanesh, le conflit brutal est simplement un élément très mineur de l’existence, un simple jalon sur le chemin à savourer brièvement puis à dépasser pour éprouver d’autres sensations. Ainsi. alors qu’un fidèle du Dieu du Sang prévaudra par l’utilisation brutale de sa force, un serviteur de Slaanesh savourera chacune des délicates estafilades suscitées par sa lame, et ne libérera sa victime de ses égards que lorsqu’elle ne lui procurera plus aucun plaisir. Cependant, Nurgle et Tzeentch aussi ont des difficultés à supporter la présence du Prince du Chaos. Cela est en partie dû au fait qu’il incarne les excès des autres Dieux : Khorne et sa colère, Tzeentch et ses intrigues, Nurgle et son amour de la pestilence. Inconsciemment, ils réalisent que l’influence de Slaanesh devient de plus en plus forte, et que peut-être, un jour, la puissance du Prince du Chaos viendra à égaler la leur, voire à l’éclipser.

Un jour, cette fraternité malsaine pourrait se briser. Si cela devait arriver, il est probable que cela soit causé par les points de vues diamétralement opposés entre ces deux puissances. Khorne, peut-être, sa fourrure ensanglantée hérissée de la dernière insinuation insultante, s'élève du Trône d’Airain, et hache en main, mène ses forces contre son rival détesté. Slaanesh, ravi que son ennemi ait cédé à ses désirs, accueille les délices de l’affrontement qui s’ensuit. Même si Khorne devait étrangler le Seigneur du Plaisir jusqu’à ce que Slaanesh vacille au bord de l’oubli, la satisfaction finale serait pour le Prince des Ténèbres, car quoi de mieux que la sensation ultime d’un dieu sentant son propre dernier souffle passer à travers ses diaboliques lèvres souriantes ?[7]

Les enregistrements de vox suivants ont été découverts sur les lieux du crime. Voiceprint confirme qu’ils sont de Kellum Lim, résident du manoir détruit. Enquête en cours.

++++++

Entrée D235, H8.05:

Cela continue de me vexer. Moi, le meilleur maître gourmet que la ruche ait vu ! Même si cela me fait mal au palais, je dois noter le problème pour les gastronomes qui essaient de suivre mes traces. C’était un repas normal, six préparations correctes de chacun de mes plats préférés. Cette fois… ah, il me manque les mots. C’était sublime et irrésistible. C’était au-delà de tout description, bien que mes chefs insistent pour dire qu’ils avaient suivi à la lettre les consignes de préparation habituelles. Ce ne sont que des Ratlings, des voleurs, et qui savent peu de choses du bon dîner. Ils ont dû faire quelque chose. Les goûts… Je ne peux pas imaginer ne pas les revivre. J’essaye de récréer ce repas mais en vain. Je suis Kellum, maître gastronome, et je réussirai ! Je dois… rien n’a le même goût depuis cette nuit. Tout est fade, aucune saveur. Les repas sont vulgaires et indignes. Je crains de perdre mon temps si j’hésite. La perte pour la ruche serait stupéfiante.

Entrée D238, H2.11:

Je peux à peine contenir mon excitation. Mon esprit magnifique m’a perturbé dans mon sommeil ! C’était une odeur, quelque chose que j’avais dû détecter pendant la nuit, un fil conducteur de ce qui auparavant éblouissait mes sens. Mes rêves étaient remplis de fumée tourbillonnante qui s’enroulait et s’embrassait. Cela tourbillonnait autour de moi comme des ombres, les bras écartés et séduisants. Je connais la direction à suivre. Seuls mes maîtres parfumeurs auraient pu détecter un bouquet si délicat et apprécier l’odeur si parfaite qu’il produisait. Je dois cependant appeler à l’aide maintenant ; mes draps sont totalement déchirés. Mes luttes pour résoudre ce mystère ont dû être ardues.

Entrée D242, H13.47:

Les jours sont maintenant passé pour tenter de recréer l’arôme. Les Ratlings se plaignent, mais c’est tout ce qu’ils savent faire. Tout ce que je mange a le goût du sable, les vins celui de l’eau du bain. Mes soi-disant compagnons gourmets prennent nouvelle de ma santé. Même eux peuvent voir mon agonie. Ça ne peut pas continuer.

Entrée D243, H17.34:

Je l’ai. Les Ratlings étaient bien sûr à blâmer. Ils ont gardé l’information pour eux. Un des serviteurs de la cuisine, comment espéraient-ils garder cela secret ? Les nouvelles cicatrices sur son bras, aussi nettes que les plafonds de cristal au-dessus de moi. Il s’était brûlé contre la plaque brûlantes en acier inoxydable à côté des planches à découper. Je l’ai. Kellum l’emporte ! Bientôt, je vais à nouveau le capturer. Tout d’abord, je m’entraîne sur les Ratlings.

Entrée D263, H19.90:

Le dîner est sur le point de commencer. Tous mes rivaux, tous ceux qui pensent être mon égal, tous présents. Se sentant tous en sécurité et totalement inconscients. Je ne suis pas un mauvais chef ! Ce que je fais doit être fait, quelque chose d’aussi parfait que cela doit être fait. J’allume les feux et les regarde scintiller alors qu’ils consommaient dans la salle à manger. Je suis assis dans ma propre chambre, ma vaisselle devant moi, les conduits d’air fonctionnant parfaitement. Je peux sentir les premières touches de la fumée sublime se glisser sur mon premier plat. Le goût… c’est encore le mien.

H22.52:

Ce n’était pas suffisant. Mes larmes coulent sur mes joues cendrées. Le parfum… m’appelle. Il a besoin de moi. Cela doit venir de moi. Je comprends totalement maintenant. Je suis Kellum, le plus grand maître gourmet du siècle, après tout. Mais être le meilleur ne peut jamais suffire.

Registre des enquêtes, D281, H8.00:

Procédure d’examen initial. Toute l’aile semble brûlée. Deux sites d’allumage apparent détectés. Les corps dans la première aile sont morts depuis longtemps, mais une dissection plus poussée donnera un décompte plus exact. Aucune ne correspond au génome du résident K / Lim. Des correspondances partielles ont cependant été trouvées avec plusieurs autres personnages portés disparus.

L’autre aile avait moins de dégâts et des signes d’occupation récente, ainsi que des foyers de feux qui permettaient probablement à l’incendie de se propager. Plusieurs cadavres plus petits ont également été retrouvés. Le manoir a été scellé de l’intérieur, et nous n’avons aucun signe d’issue de sortie ni de Lim.

Il y avait des marques en lambeaux sur les murs et le plafond qui ressemblaient à de fines coupes d’Épée Tronçonneuse. Des glyphes inconnus sont également gravés dans la suie, des cercles épais reliés à des arcs jumelés. Les images de celles-ci ne sont pas numérisées correctement, je les réplique donc manuellement sur les données.

Des travaux Auspex supplémentaires sont nécessaires ici ; il y a une odeur inconnue dans l’air qui doit être identifiée.[8]

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Serviteurs de la Sensation

« Pouvons-nous jouer avec lui, maître ? Il semble tellement malheureux. Laissez-nous l’aider à sourire. S’il vous plaît ? Ou du moins, nous lui en découperons un sur le visage quand il cessera de crier. »
- Azeila, Séductrice de Slaanesh.
Une Démonette de Slaanesh.

Le Maître de l’Excès est un jeune dieu, bien que des concepts tels que l’âge ou la durée soient difficiles à appliquer à un être qui existe en dehors du temps linéaire. Néanmoins, cette jeunesse n’a pas entravé ses efforts pour gonfler les rangs de ses disciples mortels et de ses serviteurs démoniaques, ni limité le nombre de ceux qui se sont complètement livrés à lui. Les expériences interdites qu’il offre et les désirs secrets qu’il autorise à explorer ont un attrait que d’innombrables milliards de personnes trouvent irrésistible. Les disciples mortels ne peuvent jamais fusionner avec Slaanesh de la même manière que ses Démons, mais ils se jettent dans ses bras comme des serviteurs volontaires, cherchant jalousement ce que les Démons procurent naturellement : une union parfaite. Les tourbillons du Warp et les vents qui soufflent sur les planètes de l’espace réel portent les sombres promesses d’une joie avilie depuis les lèvres étincelantes du Seigneur des Délices jusqu’aux oreilles frémissantes de ceux qui sont trop désireux d’écouter et d’obéir. Les âmes mortelles réprimées et les démons vigoureux et enthousiastes entendent sa voix parfaite et aspirent à le servir, embrassant à la fois la douleur et le plaisir dans le désir d’être liés au service de Slaanesh, et en même temps se délecter d’une liberté jusque-là inconnue.[9]

Les Démons

Il est dit que pour chaque désir sombre ou désir interdit qu’un mortel a, le Royaume du Chaos engendre un démon de Slaanesh pour capturer la pensée perverse et lui donner forme. La décadente complaisance de la race Aeldari a donné naissance au Prince du Chaos, alors peut-être que cette idée blasphématoire s’applique aussi à ses petits Démons. La véracité de l’idée mise à part, il y a des raisons de craindre cette terrifiante possibilité : à peine hors de portée, griffant et grattant les frontières toujours plus faibles entre le plan matériel et le Royaume du Chaos, des légions de Démons attendent le moment où ils pourront se déchaîner sur le monde des mortels. S’ils le font, et si les Démons sont les rêves et les cauchemars manifestes des hommes, alors la réunion entre les hommes et les horreurs que leurs rêves ont engendrées est à juste titre redoutée par la plupart, et pourtant tant de personnes de part et d’autre des murs de la réalité y aspirent.

Les serviteurs démoniaques de Slaanesh prennent de nombreuses formes, des plus petites Démonettes à chaque Gardien des Secrets unique, et toutes les variations lascives mais horriblement mortelles entre les deux. Quelle que soit l’apparence du Démon, ses intentions malveillantes restent les mêmes : apporter l’excès glorieux sous toutes ses formes à une galaxie prête à l’embrasser. [10]

Bien que les démons de Slaanesh soient des créatures dépravées et immondes, ils sont à la fois terrifiants et beaux, enchantant ceux qui les regardent. Des régiments entiers sont connus pour avoir déposé leurs armes et être restés émerveillés alors qu’ils étaient impitoyablement massacrés. Des voix murmurantes émanent de ces forces horribles, corrompant tous ceux qui se trouvent sur leur chemin et bouleversant les pensées des Prêtres de l’Empereur, même les plus purs. Ces démons se délectent à jouer avec leurs proies, à séduire puis à démembrer ceux qui s’approchent avec des coups sauvages mais subtils, affinés à la perfection au cours des millénaires.

Même les serviteurs subalternes de Slaanesh dégagent une beauté hideuse. Alors que leurs corps, examinés isolément, sont des choses hideuses et perverses qui devraient faire vomir un homme, leurs mouvements exotiques et leurs paroles sensuelles peuvent submerger la détermination des hommes les plus forts. Ces créatures sadiques semblent souvent faibles et vulnérables en comparaison avec les autres armées démoniaques, mais elles peuvent être aussi vicieuses sur le champ de bataille que n’importe quel adepte de Khorne et aussi coriaces que n’importe quel adorateur de Nurgle. Ils s’efforcent de perfectionner l’art de la bataille, ne gaspillant aucune énergie à chaque coup gracieux. Le général qui choisit de sous-estimer Slaanesh est un idiot, car ses créatures sont aussi habiles à déformer l’esprit et l’âme qu’à causer des ravages sanglants sur le champ de bataille.

Les serviteurs les plus puissants de Slaanesh sont ses démons majeurs. Qu’ils aient servi leur maître pendant des éons ou qu’ils aient été nouvellement invoqués du Royaume du Chaos, de telles bêtes sont à la fois hideuses et belles à voir, tant est grande la profondeur de leur dépravation, mais aussi l’intensité de leurs dons. Pour Slaanesh, la guerre est encore une autre sensation, qui peut être accentuée par la victoire et le fait de provoquer l’agonie. Les démons majeurs de Slaanesh sont conçus pour trouver la gratification ultime dans l’art de tuer. Se déplaçant gracieusement sur le champ de bataille, ces créatures crient, gémissent et se tordent d’extase alors que le frisson de la bataille coule dans leurs veines. Le comportement de ces démons sur le champ de bataille est horrifiant à voir, consommant souvent de la chair crue, s’infligeant de la douleur pour provoquer une frénésie, accro à la sensation de destruction. Causer de la douleur est devenu un besoin fondamental pour ces démons et ils feront tout pour intensifier l’extase de la violence, mais nulle boucherie ne peut assouvir leur désir. Une fois que la dernière cruauté a été commise, ces infâmes serviteurs de Slaanesh aspirent immédiatement à leur prochaine dose, qui ne peut être trouvée qu’en provoquant une dévastation encore plus grande. Commandant une dévotion totale, ces créatures mènent de grandes armées à la guerre, salivant aux plaisirs indicibles à venir.[11]


Gardien des Secrets
Gardien des Secrets
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Prince Démon de Slaanesh
Prince Démon de Slaanesh
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Héraut de Slaanesh
Héraut de Slaanesh
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Tisserance
Tisserance
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Séductrice Infernale
Séductrice Infernale
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Épitome Tortueux
Épitome Tortueux
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Tourmenteuse
Tourmenteuse
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Démonette
Démonette
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Dame des Abysses
Dame des Abysses
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Calamité des Splendeurs Imparfaites
Calamité des Splendeurs
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Bête de Slaanesh
Bête de Slaanesh
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Monture de Slaanesh
Monture de Slaanesh
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Veneuse
Veneuse
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Char de Slaanesh
Char de Slaanesh
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Char Traqueur
Char Traqueur
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Char Traqueur Exalté
Char Traqueur Exalté
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Les Légions de l'Excès

Les Légions de l’Excès, où massacre et jouissance ne font qu’un…

Les Légions de l’Excès de Slaanesh frappent avec une grâce hypnotisante, formant un tourbillon de lames et de membres graciles. Leurs créatures sont aussi terrifiantes qu’envoûtantes. Les légions de Démons de Slaanesh varient en taille et poursuivent des objectifs variés, mais toutes désirent répandre la corruption de leur maître.

Slaanesh utilise la tentation et la promesse de plaisirs sans fin pour séduire les mortels aussi bien que les Démons, c’est pourquoi nombreux sont ceux qui tombent sous son emprise. Cependant, cette stratégie insidieuse prend du temps, et Slaanesh a parfois besoin de méthodes moins subtiles pour parvenir à ses fins. Lorsque les âmes des mortels doivent être fauchées an lieu d’être librement offertes, ou qu’il faut s’emparer d’un territoire dans l’Immaterium, Slaanesh fait appel à ses armées de Démons, appelées les Légions de l’Excès. Même si les forces de Slaanesh ne peuvent égaler la puissance brute des cohortes de Khorne, la résistance des Intendances de Nurgle ou la sorcellerie des osts de Tzeentch, elles font preuve d’une rapidité redoutable et inégalée, aussi bien dans l’Immaterium que dans l’univers réel.

Dieu extravagant et versatile, le Prince du Chaos encourage ces qualités chez ses généraux, les Gardiens des Secrets, le cœur des Légions de l’Excès. Il existe aussi des Légions de l’Excès menées par des Princes Démons, car Slaanesh considère ses anciens champions mortels avec plus d’estime que les autres Dieux du Chaos. Même si certains de ses généraux sont obsessifs et ne veulent commander qu’à un seul type de légion, la majorité sont prêts à changer si les circonstances ou leur humeur l’exigent.

Chaque type de Légion de l’Excès varie au niveau de sa composition et des tactiques qu’elle emploie. Les Légions Écorcheuses se livrent à une destruction aveugle, et leurs nombreuses Démonettes se complaisent dans de tels actes. Les Légions Chasseresses tuent rapidement, et sont organisées autour de cavalerie et de chars. Elles sont parfaites pour traquer des proies, car Slaanesh ne laisse jamais s’échapper les âmes qu’il convoite. Les flamboyantes Légions Glamiatrix se reposent grandement sur les pouvoirs psychiques et l’envoûtement. Les Légions Terreur sont des troupes de choc spécialisées dans les massacres sanglants, et connues pour libérer des barrages sensoriels qui désorientent leurs victimes. Les Légions de la Punitions Éternelles n’ont pas de spécialité, et utilisent toutes les damnations de Slaanesh, en ayant recours à la fois à la magie et à la tentation en plus de leurs talents martiaux.

Les plus étranges des Légions de l’Excès sont les Légions Courante. Pour elles, la bataille est une danse, et leurs Démons batifolent tout en abattant leurs ennemis lors de chorégraphies bizarres. Même si elles ne sont pas aussi rapides que les autres Légions de l’Excès, leur élégance et leur créativité leur accordent les faveurs de leur maître, plus facilement que si elles lançaient des assauts orthodoxes.

Dans la pyramide hiérarchique, les Hérauts et les Princes Démons se trouvent sous les Gardiens des Secrets, et mènent les cavalcades des légions. Il y a six formations de ce type dans chaque Légion, car il s’agit du chiffre sacré associé à Slaanesh. Les principaux membres d’une cavalcade sont les Démons Mineurs nommés Démonettes, les Damoiselles du Seigneur du Plaisir. Les cavalcades des légions qui favorisent la vitesse ou la force de frappe, comme les Légions Chasseresses ou Terreur, incluent souvent un grand nombre de Chars et de Chars Traqueurs Exaltés pour appuyer les Démonettes. Toute légion peut inclure des bêtes nommées Bêtes de Slaanesh, mais elles sont très répandues dans les Légions Glamiatrix et Terreur, et beaucoup moins dans les Légions Courante.

La Légion Slithertines

Menée par le Gardien des Secrets Kruult, la Mort Pâle, la Légion Slithertine est prépondérante parmi les Légions Écorcheuses qui lancèrent l’ultime assaut contre le Système Cadia. Ce fut une des six Légions de l’Excès qui constituait la Horde Décadente, une armée du Prince du Chaos menée par le Démon Majeur exalté Sidroh le sinueux. Voici ci-contre la composition de la Légion Slithertine quand elle pénétra dans l’espace réel.


  • La Promenade de Douleur

Menée par Dryzla Lashlok (Héraut de Slaanesh)
Cavalcade composée de deux meutes de Démonettes, deux meutes de Veneuses et deux Hellflayers
Cette cavalcade est gardée en réserve et attend le bon moment pour lancer une charge dévastatrice. Sur Macharia, ce fut elle qui perça les défenses du bastion du gouverneur.

  • Les Eviscerators

Menée par Scylza Eviscerator (Héraut de Slaanesh)
Cavalcade composée de cinq meutes de Démonettes et une meute de Veneuses
Lors de chaque bataille, les Eviscerators tentent de faire mieux que leurs rivales, la cavalcade de Maîtresse Azaela. Pour l’instant, elles ne sont pas parvenues à détrôner la favorite de Kruult, mais elles ne reculeront devant rien pour gagner les faveurs de leur Gardien des Secrets.

  • Vitesse de Mort

Menées par Lushcrix Lashtongue (Prince Démon)
Cavalcade composée de trois meutes de Démonettes, deux meutes de Veneuses et un Char Traqueur
Ce fut cette cavalcade qui traça un sillon écarlate dans la ruche Newfyndar sur Macharia. Rien de ce qui vit ou bouge n’est à l'abri des lames faucheuses de ces démons.

  • Les Damoiselles du Tourment

Menées par Maîtresse Azaela (Héraut de Slaanesh)
Cavalcade composée de six meutes de Démonettes
Lorsque Kruult se rend au combat, il est accompagné par les Damoiselles du Tourment. Pendant l’invasion de Cadia, elles se lassèrent de massacrer les défenseurs impériaux et se retournèrent contre l’Intendance de Slogoth Poxbelly. Les Démonettes de Maîtresse Azaela adorent combattre les serviteurs de Nurgle, et se décorent des tripes chaudes des Plaguebearers tout en dansant sur le champ de bataille corrompu et jonché de cadavres putréfiés.

  • Les Impalitors

Menées par Drizha Impaler (Héraut de Slaanesh)
Cavalcade composée de trois meutes de Démonettes, deux meutes de Bêtes de Slaanesh et d'un Char Traqueur Exalté
Elles ne cessent jamais de trancher, même les cadavres.

  • Hurlenfers

Menées par Ssskri Ssskra la Pince Luisante (Héraut de Slaanesh)
Cavalcade composée de trois meutes de Démonettes, une meute de Veneuses, une meute de Bêtes de Slaanesh et un Hellflayer
Avant de commencer leur orgie de violence, les Hurlenfers émettent des cris suraigus d’exaltation, au point que seuls les adversaires les plus courageux osent leur faire face. Leur courage ne leur est pourtant d’aucune utilité.

Les Mortels

Les mortels sont tous des créatures intrinsèquement faibles. Le désir est toujours présent, prêt à les conduire à l’erreur à chaque instant. C’est une chose naturelle d’en vouloir plus, de chercher mieux. Les mortels de toutes sortes recherchent constamment la richesse, le pouvoir, la situation, le plaisir, l’amusement, la paix, le confort, la justice - en fait, toutes les sortes de possession ou de satisfaction imaginables. Même si tout le reste est réprimé, il y a le désir d’un conformisme confortable ou d’un repos immuable, ou la volonté de transmettre quelque chose à la génération suivante, deux appels auxquels il est presque impossible de résister. Les rares personnes qui mettent de côté même ce besoin le plus primaire désirent toujours quelque chose, même si tout ce qu’elles recherchent est d’être plus fortes face à la tentation. Tous les êtres veulent quelque chose, et donc Slaanesh ne peut jamais être vaincu. Même ceux qui désirent ardemment sa défaite travaillent contre eux-mêmes et le renforcent en poursuivant cette même aspiration.

Le désir lui-même suffit à envoyer la plupart des mortels sur le chemin de la ruine qui se termine au service du Prince des Ténèbres. Une âme qui cherche à attirer la faveur et à entrer au service de Slaanesh doit aller au-delà du désir, cependant, et avoir soif d’excès. [12]

Les Space Marines du Chaos

« Vos gémissements sont pathétiques. Mes oreilles ont connu des chansons qui ont fait pleurer l’air de sang doux, telle était la béatitude. Il est clair que vous avez besoin de plus d’encouragement pour améliorer votre voix. »
- Draknus Fellbane, Consacré de l’Hôte Majestueux

La vie d’un Space Marine loyaliste est la définition même du déni. La négation de la luxure, la négation de la richesse, la négation de l’indépendance - la négation de soi en toutes choses. Pourtant, même un Space Marine résolu n’est pas sans désir. Il cherche la gloire, la fierté, la reconnaissance, la promotion, l’accomplissement. La dévotion d’un Space Marine à son Empereur est fervente à un degré que la plupart ne peuvent pas atteindre. Il dit des litanies à propos de son devoir des centaines de fois chaque jour. Toutes ses pensées sont consumées par la notion de devoir. Dans les recoins secrets d’un tel esprit, le déni et la dévotion s’entrelacent comme d’étranges et dangereux serpents. Les concepts conflictuels se battent pour la domination, créant un terrain de jeu fertile pour un dieu aussi sournois et malveillant que Slaanesh. L’une des grandes honte de l’Imperium, bien qu’elle soit assidûment cachée, est de savoir que par leur désir de servir l’Empereur en toutes choses, même les plus grands défenseurs de l’humanité s’ouvrent aux prédations des Puissances de la Ruine, et en particulier de Slaanesh. Quand un dieu affamé vient à appeler, même un bastion aussi fort que la volonté d’un Space Marine ne peut être sans désir, ce qui conduit à la défection.

Les événements de l’Hérésie d'Horus ont vu la plus importante vague de défection quitter l’Imperium pour se jeter dans les bras du Chaos, avec des légions entières, comme les Emperor's Children, transférant leur dévotion à un nouveau maître. Cependant, toutes les allégeances n’ont pas été bouleversées à ce moment précis, et la séduction continue. Les Word Bearers, par exemple, répandent la parole du Chaos, amenant de nouveaux paroissiens dans le giron des Puissances de la Ruine avec leur zèle excessif et leurs croyances obsessionnelles. Les Space Marines isolés, coupés de leur Empereur par les tempêtes Warp, ont un besoin indéniable de servir un être plus grand. Certains succombent à la tentation, abandonnent leur déni et se consacrent à un maître obscur qui leur permet d’exprimer leur dévouement excessif d’une manière qu’ils ne pouvaient pas imaginer auparavant. Pour un Space Marine du Chaos, le service à Slaanesh les libère d’un énorme fardeau. Le plaisir de vivre aux pieds du Prince des Ténèbres est une joie intense. Il accepte leurs formes presque parfaites dans son étreinte, les améliorant avec des dons de puissance et de mutation qui leur permettent d’exprimer leur dévotion de façon encore plus grande. C’est un cycle qui rend certains fous, mais une partie de leur esprit se délecte de la folie, car qu’est-ce que la folie si ce n’est le déliement complet de l’esprit ? Une dévotion excessive récolte des récompenses excessives, qui à leur tour encouragent une dévotion encore plus grande. C’est un cercle sinueux sans fin, se retournant sur lui-même indéfiniment, amenant les Space Marines plus près de la perfection à chaque itération.[13]

Les Mutants

Slaanesh a une préférence pour la perfection et pour les adeptes qui recherchent la perfection en eux-mêmes. Il récompense les êtres inférieurs qui chatouillent suffisamment sa fantaisie avec des dons de mutation, pour mieux tordre leurs formes en celles qui sont plus agréables à ses yeux langoureux. Dans chaque coin sombre de la galaxie, il y a des mutants qui ont commis des actes dignes d’être remarqués et qui ont senti le toucher du Seigneur des Désirs Retors. Une Sœur Supérieure ayant un trop grand goût pour le vin peut voir germer des bouches et des bras supplémentaires pour accélérer l’ingestion de ce fluide délectable. Sur un champ de bataille éloigné, un commissaire un peu trop zélé qui a excessivement tailladé des Gardes Impériaux en fuite peut constater que son épée et sa chair ne font plus qu’un, lui permettant d’éprouver directement la sensation de la pénétration corporelle à chaque poussée de lame. Ceux qui comprennent vraiment les grands dons qui leur ont été faits embrassent leurs formes augmentées, utilisant de nouveaux membres et orifices pour atteindre de nouveaux sommets de gloire narcissique. Ils ne se voient pas comme les créatures misérables et tordues que d’autres pourraient avoir.

La mutation est une récompense commune, un pas sur le chemin de la damnation. Les mortels ignorants qui craignent la grandeur s’attaquent souvent à ceux qui reçoivent de telles bénédictions, les mettant en pièces. Certains survivent et en recherchent d’autres avec de semblables altérations divinement élaborées. Ils forment des groupes contre nature ou adhèrent à des cultes qui voient leurs mutations pour ce qu’elles sont - des moyens d’établir de nouveaux paradigmes de perfection, et des marques de distinction pour le service rendu au Maitre des Tourments Bénis.[14]

Les Bandes de Guerre

Dernière Chanson[15]

L’Inquisiteur et ses laquais chargèrent à travers les ruines, mais Balthax n’avait aucune inquiétude. Il ne pouvait rien ressentir sinon anticiper, sachant que ce serait son chef-d’œuvre. Ses partisans gisaient autour de lui, épuisés par le rituel, mais il pouvait sentir le nouveau pouvoir vibrer à travers lui. Ils s’étaient cachés assez longtemps, jouant comme des ménestrels à travers la ville pendant qu’ils pratiquaient leur art. Ortiz les avait découverts, mais son apparition ne ferait que rendre le final encore plus enrichissant.

Un prêtre était devant la foule, sa torche tremblait alors qu’il criait une invective ennuyeuse. Balthax se contenta de pincer les lèvres et de lui envoyer un bisou. Sa langue formait des formes obscènes alors que l’air hurlait comme les captifs qu’il avait passés des semaines à torturer, et une vague de vibrations déchira la réalité alors qu’elle se dirigeait vers le prêtre plus rapidement qu’un tir laser. Sa caresse le frappa comme un coup de tonnerre. Les yeux écarquillés par la fureur disparurent, et le corps du prêtre sembla se dissoudre en morceaux de chair palpitante. Les autres furent soufflés au sol, les oreilles saignantes et les bras tremblants.

Balthax sourit et se dirigea vers eux. Il pouvait voir l’air environnant onduler avec de nouvelles teintes, comme le prométhéum sur l’eau. Il fredonna un peu, chaque note évoquant en lui de nouvelles émotions et de nouveaux désirs. Il rassembla son pouvoir pour offrir une autre bénédiction auditive et, à chaque pas, il pouvait sentir des griffes émerger du Royaume de la Chanson Bénite. Bientôt, il sut que les Damoiselles de l’Extase apparaîtraient et qu’une nouvelle chanson commencerait.

Tous les soldats qui renaissent au service impie des Dieux Sombres du Chaos n’ont pas le luxe d’être immédiatement entourés de partisans partageant leurs nouvelles visions sur l’ordre de la galaxie. Très souvent, l’inspiration menant à un tel changement est une expérience profondément personnelle, qui n’est ni appréciée ni partagée par ceux qui l’accompagnaient au moment de la révélation. Par exemple, un Garde peut découvrir que la beauté d’une boule de plasma irisée est tellement magnifique à regarder qu’il commence à tirer à l’aveuglette au lieu de viser ses ennemis. Cela peut conduire à l’isolement alors que le soldat fraîchement éclairé se dirige vers un nouveau destin, loin des esprits contraignants qui le commandaient. Pour pouvoir satisfaire ses désirs sans être tué pour ses actions, il doit trouver d’autres personnes partageant son amour pour son art. De cette façon, de nouvelles bandes dévouées à une même sensation se forment.

Les Space Marines du Chaos et autres mortels qui vénèrent Slaanesh voyagent à la recherche constante de nouveaux moyens de satisfaire leurs besoins. Bien que chacun ait une façon différente d’explorer les excès, ils savent qu’une alliance de fidèles est probablement leur meilleure chance de poursuivre leur propre attirance. C’est plus qu’une simple sécurité du nombre. Si un membre d’une bande est un Noise Marine, dont l’armement sonique crée des murs sonores visibles, et un autre, un Word Bearer dont la voix pourrait être portée plus loin grâce à ces ondes, lui offrant une nouvelle configuration et une nouvelle puissance, ils ont intérêts à travailler ensemble. De cette manière, les bandes de guerre dédiés à Slaanesh peuvent parfois avoir l’impression d’être des artistes errants, ses membres utilisant chacun les compétences des autres. Grâce à la combinaison de leurs pouvoirs et de leurs perversions, ces individus sont en mesure d’étendre leurs capacités et d’atteindre des niveaux totalement nouveaux d’expression excessive.

Le pur délire dans lequel ces guerriers sont plongés a de sombres ramifications pour la galaxie, et pour les Space Marines loyalistes en particulier. L’oppression du Dieu-Cadavre est encore plus prononcée, car il est confronté à la joie de ses nouvelles libertés. Pour cette raison, les guerriers font souvent leurs raids les plus brutaux contre les laquais de l’Empereur alors qu’ils viennent de connaître leur plus grande joie. Revigoré par les plaisirs profonds qu’ils ont éprouvés, et alimenté par une haine renouvelée pour les anciennes coutumes, un groupe de guerre dans un tel état fait naître une douleur glorieuse dans son sillage alors qu'il déchire des mondes.[16]

Les Cultes du Plaisir

Les Cultes du Plaisir, lieux où on oublie la souffrance de la vie quotidienne… en perdant son âme au passage.

Il y a d’innombrables façons de connaître la gloire de Slaanesh. Certains mortels sont tout simplement las de la souffrance qu’ils vivent quotidiennement dans une galaxie aussi impitoyable qu’implacable et veulent une sorte de récompense pour avoir enduré cette douleur incessante. D’autres jouissent déjà d’une vie de privilèges, mais refusent d’être satisfaits de ce qu’ils ont. Il y a même ceux qui ne semblent tout simplement pas pouvoir résister à certaines actions ou sensations, que ce soit en écoutant les cris des prisonniers suppliciés dans les chambres de torture, en chargeant leur corps de neurostims, ou en fixant obsessivement les murs d’une nuance particulière de mauve pendant des heures. Des plus grandes ambitions aux désirs les plus innocents en apparence, tout ce qui provoque le moindre plaisir chez un mortel est une ouverture par laquelle le Prince des Ténèbres fait sentir sa présence et son influence.

Ceux qui vénèrent le Prince du Chaos ont l’habitude de former des coteries, sectes et confréries secrètes, car, peut-être plus que pour les adeptes des autres Dieux du Chaos, leurs actions doivent rester cachées afin de perdurer. Les disciples de Slaanesh sont grégaires par nature, et leurs rituels exigent à la fois des victimes et un public, bien que cela soient souvent les même personnes qui remplissent ces deux rôles. En effet, aucun acte, aussi extrême ou blasphématoire qu’il puisse être, n’a vraiment de sens si personne n’en est témoin, que ce soit par d’autres adeptes de Slaanesh ou par les victimes involontaires justes avant de passer de vie à trépas.[17]

Un chef de culte intelligent sait comment transformer la douleur en désir, la perte en catharsis béate, et l’avidité en satisfaction. En fonction de la position que le chef occupe, trouver d’autres personnes à recruter pour sa cause peut être simple ou extrêmement difficile. Un officier qui occupe un avant-poste éloigné avec ses camarades, par exemple, pourrait facilement gagner des adeptes parmi les rangs sous son commandement. En échange de certaines faveurs, il offre des tâches et des promotions plus faciles. En marge de la galaxie, la vie est dure, et la morale est floue : des prises faciles pour un manipulateur habile. D’autres cultes peuvent avoir plus de mal à se développer et pourraient bénéficier de l’intervention directe d’une des Servantes de Slaanesh. Le chef de secte qui reçoit une telle aide le fait toujours en prenant de grands risques. Slaanesh peut accorder sa bénédiction mais exiger que le chef envoie un certain nombre d’âmes parfaitement torturées dans son royaume, ou entendre les gémissements de jouissance onduler à une tonalité précise pendant des jours, par exemple. Le fait de ne pas satisfaire les exigences de son dieu des ténèbres peut entraîner une existence éternelle de douleur infernale ou, pire encore, une effroyable insensibilisation.

Quel que soit l’endroit où un culte naît, comment il se développe ou quelles sont ses attaches particulières, tous les cultes de Slaanesh ont des thèmes communs : l’excès, la sensation et la perfection personnelle. Un culte peut essayer de trouver le ton parfait pour crier, un autre cherche le moyen le plus efficace de faire entrer le vin dans la circulation sanguine, et un autre pousse les limites de la quantité de peau qui peut être enlevée avant que le corps ne défaille. Ils cherchent tous à obtenir plus que ce qu’ils ont ou plus que ce qu’on leur a dit être possible. Un culte de Slaanesh est une étude dans l’obsession, tout comme leur Prince l’aurait fait. [18]

Les Pirates

Les pirates illustrent tout ce qu’il y a de glorieux et d’excessif dans la vie à l’intérieur d’un maelström tourbillonnant de Chaos. Ils vivent dans l’instant présent, prenant ce qu’ils veulent sans regret, que ce soit du pillage, des vies ou de l’amour, et rien de tout cela n’est jamais suffisant. Chaque jour est une nouvelle aventure, avec de nouvelles sensations à vivre et de nouveaux plaisirs à avoir. Les vents Æthériques remplissent leurs sens et même leur esprit, leur donnant une conscience et une connexion intense avec le monde qui les entoure et dont peu d’autres personnes sont conscientes que cela est même possible. Il n’est pas surprenant que Slaanesh trouve souvent des moyens de faciliter les exploits des pirates, en leur accordant des armes exotiques, des drogues qui modifient la réalité, des vaisseaux flamboyants et d’autres récompenses qu’ils peuvent utiliser pour poursuivre leurs obsessions sans entraves.

L’arrivée d’une bande de pirates remplit ceux qu’ils croisent d’un étrange mélange de crainte et d’anticipation. Leur réputation en matière d’actions excessives et d’actes de luxure est grande, mais la réalité est souvent au-delà même de ces imaginations. Rares sont les mortels, s’il en est, qui se perdent aussi complètement dans des actes de pure folie complaisante. Un capitaine peut voler un croiseur impérial et l’enfoncer dans la calotte glaciaire d’une planète, juste pour entendre les sons de la glace et du métal se déchirer dans un concert de destruction insensé. Un autre peut brûler un monde jusqu’à la croûte terrestre, pour en retirer un joyau étincelant qui lui fait envie sur un front squelettique encore fumant. Un autre encore pourrait faire exploser une étoile pour fournir le bon éclairage d’ambiance pour une liaison privée avec sa dernière obsession. Les histoires de familles capturées et vendues comme esclaves ou utilisées dans des festivités avilissantes et lascives dédiées à des dieux sinistres entourent de nombreux pirates comme les épaisses taches de leurs savoureux repas. Des hommes creux restent derrière, leur corps n’étant qu’une coquille vide après que leur âme ait été arrachée et utilisée comme combustible pour les vaisseaux de pillage offerts par les Démons.

Peu importe ce que disent les histoires, ou ce qu’il faut croire, de telles existences sont des exemples d’excès et de libertés que peu d’autres peuvent imaginer. Bien que beaucoup d’entre eux s’éteignent dans des flammes qui éclairent le Warp lui-même, certains pirates ont poursuivi leur ascension et sont devenus des légendes qui répandent autant une peur désespérée qu’un désir ardent à travers la galaxie.[19]

Sous sa Peau[20]

Le seigneur était assis sur une collection d'oreillers à pompons, complètement envoûté comme toujours. Sa danseuse préférée était au travail, ses bougies parfumées brûlant déjà bas après des heures exquises d'ondulations séduisantes autour de sa forme allongée. Shalla dansait, et chaque passage avait laissé un autre morceau de tissu de soie drapé autour de lui. Chaque longueur était imprégnée d'un mélange de sueur et de parfum, mais c'était la texture qui le faisait soupirer. C'était incroyablement doux et coulait comme de l'eau, mais il s'accrochait à la chair d'une manière indescriptible qu'il ne pouvait retrouver dans aucune autre chose. Il ne pouvait que se frotter contre sa peau, sachant et redoutant qu'après son départ, la matière ne serait plus jamais la même que lorsqu'elle dansait. Il avait parcouru la ruche, fait des raids sur les marchés obliques, imploré les Libres Marchands, mais rien n'était comparable.

Sa danse touchait à sa fin, et il se mit à pleurer. Il rassembla le matériel autour de lui, cherchant à en tirer toute la sensation qu'il pouvait avant l'achèvement. Elle le regardait avec des yeux qui le caressaient comme ses soies.

« Ah, mon seigneur, ne pleurez pas ainsi, » dit-elle, ses mots étaient gluants et épais. « Shalla a dansé pour beaucoup avant vous, et sait comment atteindre la pleine étreinte de mes tissus. » Elle se rapprocha de lui, une main derrière le dos.

« Vous devez les ressentir entièrement. Rien ne peut exister entre vous et eux. » Elle sortit une lame fine et brillante et la mit dans sa main avide. « Retirez la peau, et ressentez la sensation ultime. » Elle se retourna et se retira, souriant aux bruits humides de chair tranché et aux faibles gémissements qui remplissaient la pièce. Sa voix était un murmure. « Une autre offrande pour vous, mon Maître des Désirs Tourmentés. »

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Slaanesh et la Longue Guerre

« Notre Père nous a refusé de tels plaisirs. Il est juste que nous les partagions avec ses adeptes aveugles. »
- Delorial Eum des Emperor’s Children, avant les actes indicibles au sanctuaire de Saint-Killian.

La perfection est normalement un objectif impossible à atteindre. La vie est limitée et il y a tellement de choses que l’on peut faire tout au long de son parcours. Le temps avance sans cesse, saisissant des opportunités et les échangeant contre des échecs et des regrets. C’est la vérité de l’existence pour toutes les créatures du royaume des mortels. Il existe cependant des endroits où les règles qui régissent la réalité sont suspendues, où le temps peut être ralenti, arrêté ou même inversé. Les tempêtes Warp telles que l’Œil de la Terreur et le Vortex Hurlant sont de tels endroits. Au sein de ces domaines perfides, les anciens vétérans de la Longue Guerre vivent le temps différemment de ceux qui craignent d’y entrer. Le temps leur appartient de faire comme bon leur semble. Ils peuvent le dépenser pour perfectionner leurs compétences, préparer leur vengeance et pratiquer leurs arts meurtriers - et comme on dit, la pratique rend parfait.

Les Emperor’s Children et d’autres Space Marines que le Prince Noir a libérés des chaînes du dogme impérial ont eu des milliers d’années pour se délecter de leur liberté. Comme tous les guerriers qui ont combattu la tyrannie de l’Empereur, ces Space Marines du Chaos ont une haine ardente à l’égard du Maître de l’Humanité et de ses simples sbires. Contrairement à d’autres, ils ont trouvé du plaisir dans l’intensité de cette haine, ce qui leur a montré la valeur d’une existence dans les frontières entre l’espace réel et le Royaume du Chaos. Là, ils sont libres de s’attarder sur une émotion, de savourer les sensations des passions qu’ils ressentent. Ils peuvent s’exposer à de ravissants tourments, se plonger dans des distractions de débauche et expérimenter de nouvelles façons gratifiantes de poursuivre leur désir de vengeance. Ils laissent Khorne se contenter de tuer, ou Tzeentch avec ses sombres plans. Un guerrier de Slaanesh a beaucoup plus de choses intéressantes à faire à ses ennemis que de mettre fin à leurs jours, et dans les royaumes éternels, lui et ses sujets peuvent tout ressentir et expérimenter.[21]

Muse

Harkin marcha lentement parmi les corps. Il était nouveau dans la Garde Impériale bien qu’il ne fût pas étranger au bain de sang ; il avait dirigé les Razor Angels pendant des années avant d’être pris par une impressionnante rafle. Cependant, il ne restait plus grand-chose du 457e Desoleum ; il semblait que quelqu’un d’en haut en avait assez du combat et avait décidé de l’achever avec un bombardement orbital. Le fait que les deux camps aient été pris au piège ne semblait pas avoir été une préoccupation.

Il s’amusait bien. Les Xenos aeldaris étaient rapides, mais ne s’attendaient pas à ce qu’un humain tranche comme eux. Dans la confusion de la fumée et des coups de canon, personne ne remarqua qu’il traînait sa dernière victime sous un char en ruine pour en trancher un peu plus. C’était ce qui l’avait sauvé quand l’explosion avait eu lieu.

La fumée semblait se dissiper, mais il n’était pas sûr de ce qu’il voyait alors que les vrilles grises semblaient se disperser en filaments violets. Quelque chose bougeait, ressemblant plus à de la danse, dans la boue cramoisie. Sa forme était inhumaine, encore plus que les Xenos, mais il ne pouvait pas s’empêcher de regarder comme il ... non, elle, sauta de façon sinueuse d’un corps xenos à un autre. À chaque corps, elle fit un mouvement gracieux de ses énormes, mais agiles griffes, et du sang artériel jaillissait ou des membres tombèrent. Sa seule pause fut pour arracher une gemme arrondie et de la déposer dans sa bouche pleines de crocs. À chaque avalement extatique, l’air autour d’elle brillait comme la chaleur d’un moteur de réservoir. C’était la chose la plus captivante qu’il ait jamais vue.

Il y avait un mouvement à ses pieds. L’un des Xenos n’était pas aussi mort après tout, et avec un hurlement lugubre, il leva un pistolet vers la créature. Harkin n’avait qu’un couteau de combat, mais c’était suffisant pour couper la main de l’alien, puis sa tête. Personne ne pouvait le déranger. Il remarqua la petite pierre sur la poitrine ensanglantée et s’en empara.

Elle l’avait vu maintenant et dansait vers lui. Le sang de Harkin battait à ses oreilles au rythme de ses pas. Ses yeux étaient noirs, mais semblaient remplis de profondeurs impossibles. Sa lame tomba alors qu’il respirait son odeur et tout ce qu’il put penser à faire fut de lui offrir le joyau. De si près, il pouvait sentir l’air brûler sous l’effet de la chaleur de son désir alors qu’elle le laissait tomber dans sa large bouche. Puis ses lèvres se posèrent sur les siennes, partageant quelque chose que même sa plus grande tuerie ne pouvait égaler.

Quand il ouvrit les yeux, tout semblait gris. Elle était partie. L’air était clair et plat. Les morts étaient juste morts. Il pouvait entendre les chars s’approcher et appeler à se regrouper. Sa lame était toujours trempées de sang, mais il a dû perdre connaissance pendant les explosions. Puis il se lécha les lèvres et la saveur était là, pas aussi intense mais l’appelant pour plus. Il sourit, ses dents maintenant un peu plus pointues et s’éloigna vers une nouvelle proie.[22]

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Les Dons du Prince du Chaos

Vient à moi…

Ceux qui cherchent les bénédictions des quatre Puissances de la Ruine savent que chaque don qu’ils reçoivent peut être le dernier, car trop souvent, les hommes sont transformés en un esclave privé de volonté par le seul pouvoir de son Dieu tutélaire. Les mortels sont des choses fragiles pour les Puissances de la Ruine : tout comme un homme peut ne pas être capable d’attraper une mouche sans l’écraser entre ses doigts, les Puissances de la Ruine peuvent détruire le corps et l’âme d’un mortel par la plus banale des bénédictions. Bien sûr, Slaanesh étant le plus capricieux et le plus indécemment cruel des Dieux du Chaos, il tire un grand plaisir à provoquer de tels accidents, et n’a que faire si ses serviteurs aiment ou pas les dons qu’il accorde.

Malgré l’habileté du Prince Noir à transformer et corrompre la chair de ses adorateurs, c’est dans l’esprit et l’âme que les plus grands changements ont lieu. Les mutations physiques sont justes un effet secondaire quasiment inévitable de chaque contact avec le pouvoir du Chaos, mais ceux qui recherchent les dons de Slaanesh désirent quelque chose de bien plus puissant et profitable. Ils veulent non seulement la perfection dans tout ce qu’ils poursuivent, mais aussi dépasser la perfection et expérimenter tous les aspects d’un domaine, et ce jusqu’à ce qu’il soit totalement maîtrisé.

La Promesse de la Perfection

La perfection que les adorateurs de Slaaneh poursuivent est un anathème du monde des mortels, car pour les hommes normaux, ils apparaissent comme étant engagés dans une hideuse mauvaise blague, une quête absurde. Il y a un vaste gouffre entre ce que l’adorateur voit et ce qu’un spectateur innocent expérimente, à part si bien sûr le témoin est également béni des dons du Prince Noir. Par exemple, un musicien peut faire appel aux dons de Slaanesh pour produire un rythme exquis et des tons qu’aucun mortel n’a jamais entendus, et il éprouve une joie si extatique en les produisant qu’il ressent comme une fusion avec son mécène. Un simple mortel forcé d’être témoin de cette performance peut devenir complètement fou, son esprit incapable de trouver un sens à la cacophonie qu’il est forcé d’absorber, ses oreilles saignant des sons non naturels qu’il entend. Un artiste peut utiliser les dons de son mécène pour exposer une telle splendeur visuelle qu’aucun mortel n’ait jamais pu contempler, représentant une merveille de composition et d’équilibre, de concept et de perspective, de force et d’esprit. Un mortel forcé d’admirer cette œuvre d’art peut se retrouver à saigner des yeux à cause de l’atrocité exhibée devant lui, sa santé mentale détruite pour l’éternité. Un guerrier béni par les dons du Prince Noir bouge tellement vite qu’il apparaît comme flou, chaque coup artistiquement porté avec son épée mord la chair et répand le sang dont les giclures font des dessins qui réjouissent et inspirent les serviteurs de Slaanesh. L’hédoniste qui recherche constamment de nouvelles saveurs et odeurs, allant bien au-delà de ce qu’une personne décente considère comme comestible et obligeant les éventuels témoins à vomir de dégoût alors qu’il mange le plus infecte des banquets, l’air réjoui. Ces activés et d’innombrables autres passe-temps tombent dans le domaine du Prince Noir, et aucune expérience n’est au-delà de ses adorateurs.

Le Prix de l'Excès

Malgré les hauteurs impossibles auquel les serviteurs de Slaanesh aspirent, très peu ne dégringoleront pas pour se fracasser contre les rochers formés par leurs propres péchés. Le pouvoir du Chaos est le plus séducteur et la plus puissante des drogues : rien n’est plus addictif, ni ne s’attache autant aux âmes des mortels. Comme pour la plupart des drogues, les personnes dépendants sont condamnées à partir du moment où la première bouchée passe leurs lèvres. Ceux qui se dédient à Slaanesh cherchent à extraire du pouvoir de ce pacte, le pouvoir de les conduire à des extrémités que jamais ils ne pourraient atteindre autrement, mais le prix à payer est terrible. Au final, les adeptes expérimentent tout ce qu’il y a expérimenter, brisent tous les tabous, dépassent toutes les limitations des mortels, et s’imposent toutes les formes de souffrance que l’esprit et le corps d’un mortel peut endurer : tout ce qui reste c’est une coque sans âme, conduit par les désirs creux de quelqu’un qui a tout vu et sait qu’il ne reste plus rien à voir. Pour un temps, l’univers était un royaume de splendeurs infinies aux d’innombrables variations, mais maintenant, tout ce qui reste, c’est un vestige pâle, fané, déchiqueté, et dont toute joie a été totalement drainée. Pour un fidèle de Slaanesh, un tel destin est terrible et tous vont le connaitre, à moins que cela s’achève en apothéose, et qu’ils deviennent des Princes Démons.

On pourrait se demander ce que le Prince du Chaos gagne en exigeant un tel prix de ses fidèles serviteurs. Lorsque l’esprit mortel expérimente les extrêmes de l’émotion, le pouvoir de Slaanesh à l’intérieur des toujours changeants Royaumes du Chaos grandit, et cela au dépend d’un ou de ses trois autres semblables. Alors que son pouvoir grandit, ses territoires font de même, et il empiète alors sur les terres des autres Dieux. Ce processus se manifeste de bien des manières, par exemple, on peut assister au spectacle d’un milliard de Démonettes faisant des cabrioles sur les territoires des ennemis du Prince Noir, tuant les serviteurs rivaux avec des coups gracieux de leurs griffes aiguisées alors qu’elles chantent les louanges de leur maître.[23]

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Médias Externes

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Sources

Pensée du Jour : « L’hérésie naît de l’oisiveté. »
  • Codex Chaos Daemons, V8
  • Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess
  • Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : Livre de règles
  • Adaptation de Warhammer JdR - Le Tome de la Corruption
  • Adaptation de Warhammer JdR V3 - Liber Ecstatica
  1. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – Sensation Without Limitations (traduit de l'anglais par Guilhem)
  2. Warhammer JdR V3 - Liber Ecstatica : Excess, Perfection and Obsession (traduit de l'anglais par Christer)
  3. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – The Path of Temptation – An Ecess of Riches (traduit de l'anglais par Guilhem) ; et Warhammer JdR - Le Tome de la Corruption - Slaanesh
  4. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – Myriad Excesses (traduit de l'anglais par Guilhem) ; et Informations issues et adaptées de Warhammer JdR V3 - Liber Ecstatica - Chaos Cults of Slaanesh (traduit de l'anglais par Christer)
  5. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – Myriad Excesses – The Pleasures of The Lord of Sensation (traduit de l'anglais par Guilhem)
  6. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – Myriad Excesses – Champions of the God of Excess (traduit de l'anglais par Guilhem) ; et Informations issues et adaptées du Livre d’Armée des Guerriers du Chaos, V6
  7. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – Myriad Excesses – An Uneasy Brotherhood (traduit de l'anglais par Guilhem) ; et Informations issues et adaptées de Warhammer JdR V3 - Liber Ecstatica : the Prince of Pleasure (traduit de l'anglais par Christer)
  8. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh (traduit de l'anglais par Guilhem)
  9. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation (traduit de l'anglais par Guilhem)
  10. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation - Daemons (traduit de l'anglais par Guilhem)
  11. Warhammer JdR V3 - Liber Ecstatica - Slaves of Excess (traduit de l'anglais par Christer)
  12. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation - Mortals (traduit de l'anglais par Guilhem)
  13. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation – Chaos Space Marines (traduit de l'anglais par Guilhem)
  14. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation – Mutants (traduit de l'anglais par Guilhem)
  15. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation – Pleasure Cults (traduit de l'anglais par Guilhem)
  16. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation – Warbands (traduit de l'anglais par Guilhem)
  17. Warhammer JdR V3 - Liber Ecstatica - Chaos Cults of Slaanesh (traduit de l'anglais par Christer)
  18. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation – Pleasure Cults (traduit de l'anglais par Guilhem)
  19. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh - Servants of Sensation – Pirates (traduit de l'anglais par Guilhem)
  20. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – The Path of Temptation – An Excess of Adoration (traduit de l'anglais par Guilhem)
  21. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – Slaanesh and the Long War (traduit de l'anglais par Guilhem)
  22. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Tome of Excess - Chapter I : Slaanesh – Myriad Excesses (traduit de l'anglais par Guilhem)
  23. Warhammer JdR V3 - Liber Ecstatica : Gifts of Slaanesh (traduit de l'anglais par Christer)