Invasion de Sanctus Reach

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« Croisez-moi, maudissez-moi ou regardez-moi dans les yeux et je vous battrai à mort, juste pour vous donner une leçon. »
- Grukk Face-rippa
La Grande Invasion de Sanctus Reach.

Waaagh! de Grukk

Grukk Face-Rippa.

La Waaagh ! Grukk était une flotte grouillante d’envahisseurs Orks qui s’était frayé un chemin à travers Sanctus Reach. À sa tête se trouvait Grukk lui-même, un Boss de Guerre Ork à la réputation si sanglante que les Orks affluaient de partout pour combattre à ses côtés.

Le seigneur de guerre Ork Grukk est une brute de trois mètres de haut, pleine de muscles et de rage. Sa seule présence physique le rend intimidant, et sous sa peau marquée de cicatrices et de points de suture se cache un corps aussi dur que le fer. Même lorsqu’il n’est pas armé, il est terrifiant. Lorsqu’il revêt sa monstrueuse pince énergétique, Grukk devient pratiquement inarrêtable. Il est bien connu que Grukk entre dans une rage folle dès que son tempérament atteint ses limites, et il ne faut pas grand-chose pour l’énerver. Il a déjà saccagé un village entier parce qu’un gardien de grot avait renversé de l’huile de moteur sur son petit-déjeuner. Lorsqu’il était plus jeune, Grukk a tué Krugg le Tyran, Boss de guerre de sa tribu, pour s’emparer du pouvoir. Bien que de tels défis soient monnaie courante dans la société Ork, la brutalité de la bataille et la façon spectaculaire dont Grukk a achevé son ancien rival lui ont valu le surnom de "Face-Rippa" que l’on pourrait traduire par "Le Bouffeur de Visage".

Bien que les Orks de la tribu de Grukk ne l’admettent jamais, ils ont tous un peu peur de Grukk, et à juste titre. Personne ne veut perdre la face devant ses camarades, après tout. La Pince de Grukk est une machine hurlante et gémissante. elle est dotée d’une scie customisée et saillante que Grukk utilise pour faire honneur à son surnom aussi souvent qu’il le peut. Elle amplifie également sa force, qui passe de simplement impressionnante à tout à fait terrifiante.

Lors du Massacre de Black Gulch, Grukk a ouvert un Module d'Atterrissage défectueux pour atteindre les Space Marines qui se trouvaient à l’intérieur. Il a ensuite découpé les dix Adeptus Astartes en morceaux, un par un, dans une série de meurtres de plus en plus violents. Le sort est si ignoble que les commandants de la compagnie de combat ont autorisé une attaque de vengeance sur Grukk lui-même. Malgré d’importants dégâts, les Space Marines n’ont pu mener à bien leur mission. Grukk est toujours en vie aujourd’hui, bien que couvert d’un grotesque patchwork de cicatrices épaisses et noueuses. On ne peut pas en dire autant du Chapitre des Obsidian Glaives.

Bien que sa force soit légendaire, c’est la certitude absolue de Grukk qu’il ne peut pas perdre qui le rend si dangereux. Il a l’habitude de mener toutes les charges, quelles que soient les chances, et de massacrer publiquement tout Ork assez stupide pour remettre sa règle en question. Grukk est toujours incrusté du sang coagulé de ceux qu’il a tués. Il ne l’essuie jamais non plus, car il considère que le nettoyage ou la lessive sont des "travaux d’avorton". Ses partisans affirment qu’il n’a jamais perdu un combat, pas même une seule fois. C’est cette réputation sanglante - et l’habitude qu’a Grukk de peindre ses navires de sang - qui a valu à sa croisade de violence d’être connue de ses partisans sous le nom de Waaagh! Rouge.

Ce genre de renommée se répand comme une traînée de poudre dans la société Ork. Bien qu’il n’ait jamais épargné l’art du commandement, Grukk a involontairement déclenché une Waaagh ! qui s’est propagé d’un bout à l’autre de Sanctus Reach. Chaque semaine, des flottes Orks de tout le système de Sanctus Reach convergent vers la ligne de front, dans l’espoir d’apercevoir la Flotte en action. Beaucoup d’Orks qui arrivent dans le système croient que le boss de guerre Grukk est béni par Gork lui-même. À chaque bataille remportée par le boss de guerre Ork, la Waaagh ! de Grukk devient de plus en plus puissante. Il y a très peu de chances de l’arrêter avant qu’elle n’atteigne une masse critique et n’anéantisse une partie de l’espace impérial.[1]

Le Déchaînement de Grukk

Le Trajet de la Waaagh! de Grukk.

Sanctus

Primo Nova stellaire.

Sanctus est l’étoile au cœur du système Sanctus Reach. C’est actuellement l’un des corps stellaires les plus stables du secteur, même si ses éruptions solaires frappent chaque année la ville d’Obstiria.[2]

Obstiria

Monde d’origine des Obsidian Glaives
<Informations Classifiées - Ordo Redactus>.

Obstiria est un monde de roches noires et stériles, frappé par les radiations des éruptions solaires. Malgré ses conditions difficiles - ou peut-être à cause d’elles - Obstiria est le monde d’origine du chapitre des Obsidian Glaives. Le monde a été la première planète à subir les effets de la Waaagh! de Grukk. La majorité des membres du chapitre des Obsidian Glaives se sont mobilisés pour repousser la menace Ork, mais bien qu’ils aient tué des centaines de milliers de Peaux Vertes, des millions d’autres ont débarqué chaque jour sur Obstiria, jusqu’à ce que les Space Marines soient tués.[3]

Terendil

Monde-Paradis

Déclaré Perditas en 773.M32[4]

Ghul Jensen

Monde-Ruche
Population : > 200,000,000,000
Grade de la dîme : Decuma Particular - Exactis Extremis
Nombre total : 1 350
Aestimare : B50-E400

Le gouverneur de la planète, Ghul Jensen XXIV dit "le Dernier", a ordonné aux FDP de la planète de fortifier sa capitale, la Ruche Jensen, à l’exclusion de toute autre tâche. Son influence fut telle que son ordre fut respecté. Le redéploiement retarda de trois jours la destruction de la Ruche capitale, après que le reste de la planète eut été mis à sac.[5]

La Colère de Gork

Le vaisseau amiral Ork « Colère de Gork » est une gigantesque carcasse de ferraille, renforcée par de gigantesques plaques d’obsidienne récupérées sur la croûte d’Obstiria. Quelqu’un a dit un jour à Grukk que "le rouge va plus vite", mais dans l’esprit de Grukk, troquer de la peinture rouge est une perte de temps qui pourrait être consacrée à tuer des choses. Ses hordes repeignent leurs vaisseaux spatiaux après chaque bataille, non pas avec de la peinture, mais avec les membres encore sanguinolents de leurs ennemis tombés au combat. La Colère de Gork, éclaboussée de sang, s’est frayée un chemin à travers les étoiles avec un tel élan que ceux qui la suivent appellent le violent déchaînement de Grukk la " Waaagh rouge! "[6]

Malaghai Morca

Poste de commerce malhonnête
Population : > 5,000,000
Niveau de dîme : Solutio Tertius
Total : 600
Aestimare : D400-G40

Les Orks n’ont pas pu se battre sur Malaghai Morca - les vendeurs qui y habitaient étaient si bien connectés aux flottes du Libre-Marchand qu’ils ont eu le temps de fuir la planète avant que la Waaagh ! ne la mette à nu.[7]

Le Repos de Squire

Agri-Monde
Population : > 10,000,000
Niveau de dîme : Exactis Prima - Exactis Particular
Agrégat : 2 000
Aestimare : C500 -B50

Le Repos de Squire était autrefois un agri-monde paisible, mais depuis quelques années, il est en proie à des pillards Orks dont les navires lourdement armées portent le symbole du Jolly Ork à la proue. On pense que ces pillards formaient les avant-gardes de la Waaagh ! de Grukk.[8]

Alaric Prime

Monde Chevalier
Population : > 400 000 000
Grade de la dîme : Solutio Extremis
Agrégat : 400
Aestimare : C750-F1000

Alaric Prime se prépare à une guerre d’une ampleur inégalée. Bien que des renforts impériaux arrivent, les dirigeants d’Alaric Prime craignent que ce soit trop peu et trop tard.[9]

Tonnerre Lointain

Sanctus Reach 4.jpg

Alors que les planètes de Sanctus Reach s’effondraient une à une sous l’assaut de la Waaagh ! de Grukk, Alaric Prime s’est préparé à la guerre. La Flotte de Cadia et le monde de la Schola Progenium d’Edificus furent appelés à l’aide. En peu de temps, la planète fut fortifiée en vue de l’invasion à venir, bien que les anciennes maisons d’Alaric Prime fussent encore en proie à des conflits…

Le premier avertissement d’Alaric Prime concernant la menace des Peaux Vertes fut donné lors de l’équinoxe de 443998.M41, lorsque les deux astropathes de la Maison Kestren subirent le même traumatisme à minuit. Chacun des jumeaux décharnés avait vomi de l’ectoplasme vert au cours d’un terrible cauchemar. Pieds nus, ils s’étaient précipités dans les couloirs du château de Kestren, éclairés par des appliques, jusqu’à la chambre de leur maître, le Seigneur Gaulemort. Les Astropathes frissonnants bavardaient sur les mots des autres, mais chacun d’entre eux parlait d’un milliard de voix bestiales qui se rejoignaient dans un grand cri de guerre sans fin. Leurs spasmes s’aggravèrent et ils sombrèrent bientôt dans des rêves fiévreux.

Lorsque Gaulemort Kestren comprit l’importance de leur récit, il fut à deux doigts de paniquer. Tous les Seigneurs de l’Imperium redoutent que leurs assistants leur signalent l’arrivée d’une invasion xenos. Les astropathes de la maison Kestren n’avaient pas détecté n’importe quelle incursion, mais une Waaagh ! entier qui se dirigeait dans leur direction. Cette nuit-là, Gaulemort envoya des Servocrânes à toutes les Maisons de Chevaliers. En peu de temps, chacun des appareils en vol stationnaire avait fait entendre son avertissement dans la chambre vocale d’un Noble différent. Tous, sauf un, furent ignorés.[10]

Le Bouclier Brisé

« Deux choix : soit nous agissons maintenant, soit nous restons là à pourrir en attendant que les mâchoires de la bête se referment. La maison degallio choisit l’action ! armez-vous, fils d’Alaric ; rassemblez vos alliés. La guerre qui mettra fin à toutes les guerres est sur le point de commencer. »
- Seigneur Neru Degallio

Les maisons d’Alaric Prime étaient depuis longtemps divisées. De nombreuses lignées nobles avaient des querelles de longue date, et les années de tradition oppressive avaient engendré de fréquentes guerres civiles qui avaient ravagé tous les archipels et toutes les terres d’Alaric Prime, sans exception. Bien que le message de Gaulemort Kestren soit parvenu à chacun de ses destinataires, presque tous les rivaux du Seigneur Gaulemort avaient dédaigné son contenu, le considérant comme un bluff ou une tactique de distraction. Ils pensaient que le Seigneur Kestren voulait accroître son pouvoir, tandis que les autres seigneurs s’occupaient de leur propre défense.

Le Seigneur Neru, de la Maison Degallio, faisait exception à la règle. Ayant déjà piloté son chevalier contre les pirates Orks qui attaquaient le Repos de Squire, le vieux guerrier savait que la menace des Peaux Vertes était une réalité mortelle, capable de dominer même les Obsidian Glaives. Son propre astropathe s’était enfui en hurlant dans la nuit deux heures avant que le Servocrâne de Gaulemort ne dérive, ajoutant de la véracité aux affirmations d’invasion imminente. Le lendemain à l’aube, le Seigneur Neru rassembla ses nobles les plus fidèles dans la Rotonde Magnifique de son donjon. Une discussion animée s’engagea. Neru proposa qu’ils franchissent les portes scellées de la Montagne sacrée à la première occasion, en utilisant les anciennes technologies qui s’y trouvent pour appeler à l’aide.

Un tel plan d’action équivalait à un blasphème. Les chambellans de Degallio rappelèrent poliment à leur Seigneur que ce n’était pas pour rien que la Montagne sacrée avait été baptisée ainsi, car elle contenait des reliques datant de l’époque de la fondation des maisons chevaleresques, il y a plus de dix millénaires. De plus, la rumeur voulait que les portes de la montagne soient frappées d’une puissante malédiction. Aucun homme ne prendrait le risque d’attirer le malheur sur sa maison. Neru pensait qu’il n’avait pas le choix. Partout dans le monde, on apprenait que les astropathes de chaque maison tombaient dans un état de fugue, se griffant la peau et fulminant à propos de marées aux teintes vertes. Les maisons de chevaliers ne pouvaient pas résister à une Waaagh ! entière, même dans le cas improbable où elles parviendraient à réunir les peuples dispersés de la planète en une seule armée. Ils devaient percer les voûtes de la Montagne Sacrée ou mourir à petit feu lorsque l’invasion Ork frapperait à leur porte.

Les hommes du noble se turent, car les lois strictes d’Alaric Prime interdisaient de violer la terre sacrée. Seuls deux hommes de Neru osèrent prendre la parole pour soutenir son plan : son chevalier royal, Ursor Flammelame, et son égide, Sire Jedric du Bouclier noir. Secouant la tête, le Seigneur Degallio sortit en trombe de la Rotonde Magnifique et se dirigea directement vers la Chambre des Échos. Là, il s’installa dans son Trône Mechanicum et descendit dans le cortex de contrôle de son Chevalier personnel, le Gardien Blanc. L’antique machine de guerre se mit à vrombir, les protocoles de combat s’enclenchant tandis qu’elle se préparait à rejoindre le château de Kestren.

En l’espace d’une journée, Neru Degallio et son escorte de nobles se présentèrent devant la cour du Seigneur Gaulemort, éclairée aux chandelles. Malgré les protestations de ses conseillers, Gaulemort n’eut guère besoin d’être convaincu du bien-fondé de la proposition du Seigneur Neru. Ses propres astropathes avaient été complètement neutralisés par la vague psychique de l’énergie orkoïde, et il avait lui aussi entendu les légendes de l’archéotechnologie impérial au cœur de la Montagne sacrée.

Le soleil se leva le lendemain, tandis que Neru Degallio, aux commandes du Gardien Blanc, ordonnait à ses serviteurs de faire fondre les cloisons en Adamantium de la Montagne sacrée. Au plus profond des salles voûtées de la montagne, les nobles des Maisons Kestren et Degallio trouvèrent toutes sortes de technologies interdites qui comblaient le fossé entre la chair et le métal. Parmi les reliques se trouvait un astropathe ridé, prisonnier d’un champ de stase comme un poisson dans l’ambre, son crâne enflé faisant trois fois la taille de la tête d’un homme normal.

Sans hésiter, Neru Degallio désactiva le champ de stase qui retenait l’ancien astropathe figé dans le temps. Un cri psychique déchira les ténèbres, assommant les Nobles et hurlant dans l’espace. Le psyker mourut presque immédiatement, mais le Cogitateur poussiéreux de son berceau de stase indiqua qu’un appel de détresse avait été envoyé. Il ne restait plus qu’à attendre.[11]

Un Monde Transformé

Comme tous les Cadiens le savent, l’outil le plus important qu’un garde porte sur lui après son fusil laser est son outil de tranchée. Dans les dernières heures précédant l’arrivée des vaisseaux de rouille de Grukk, les hommes et les femmes de la 1651e Cadienne continuaient à creuser. Comme Stein le leur avait dit quelques heures auparavant, alors qu’il inspectait les défenses, « une pinte de sueur vaut une goutte de sang, alors creusez ces tranchées en profondeur ». Les fantassins de la Garde impériale seront très reconnaissants de leur labeur dans les semaines à venir.
Alaric Prime[12]
Sanctus Reach 5.jpg

La planète Alaric Prime est aussi attachée aux traditions et aux protocoles que n’importe quel autre monde de chevaliers, mais elle doit aussi supporter le fardeau de plusieurs milliers d’années de lois négligentes. Aucune loi n’a jamais été abrogée sur Alaric Prime. Il est illégal de bailler pendant la journée, de parler lorsqu’un noble est à portée de voix, et même de pointer les étoiles dans le ciel nocturne. Les lois archaïques d’Alaric Prime sont si nombreuses et si restrictives que les deux tiers de la population de la planète ont été incarcérés ou exilés par les Justiciers trop zélés attachés à chaque maison de chevaliers.

La majeure partie de la surface d’Alaric Prime est recouverte d’une solution sulfureuse visqueuse bien plus épaisse que l’eau de mer. Le continent principal d’Alaric Prime est connu sous le nom d’Île sacrée, chaque île qui l’entoure étant le domaine de l’une de ses maisons de chevaliers. Les îles qui forment le reste des terres habitables ne sont guère plus que des pénitenciers. Très peu de ceux qui sont emprisonnés sont réellement coupables de conduite malveillante, mais ceux qui sont criminels par nature prospèrent inévitablement dans les proto-sociétés sans foi ni loi qui en résultent.

Un mois de tension s’écoula. Les maisons de chevaliers de Velemestrin, Brahmica, Terryn et Kamata ont uni leurs voix pour condamner les maisons Kestren et Degallio pour leur présomption dans l’ouverture d’une brèche dans la Montagne sacrée, et la fragile diplomatie qui maintenait la trêve malaisée de la planète s’est rapidement effondrée.

Alors que les maisons étaient sur le point de se lancer dans une guerre ouverte, un message très ténu a retenti dans la chambre Vox de chaque donjon. Il s’agissait du signe sonore d’un certain Castellan Stein, un commandant cadien dont la flotte avait été chargée de renforcer Ghul Jensen. Bien que les Cadiens soient arrivés trop tard pour remplir leur mission première, ils avaient distancé les encombrants vaisseaux de la Waaagh! rouge et avaient ainsi pu renforcer les défenseurs d’Alaric Prime. En chemin, ils avaient rencontré un groupe de vaisseaux de guerre noire provenant de la planète Schola Progenium Edificus, qui s’était précipité pour répondre à l’appel de détresse astropathique.

Moins de deux semaines après la chute des atterrisseurs de l’Astra Militarum, Alaric Prime avait été transformée. Chacune de ses villes, forteresses et îles pénitentiaires avait été préparée pour la guerre, optimisée et renforcée par les stratèges cadiens. Des régiments de soldats disciplinés occupaient chaque ligne Aegis et chaque complexe de bunkers crénelés. Les maisons de chevaliers qui avaient réussi à mettre de côté leurs différends se profilaient en soutien, prêtes au combat. C’est ici que l’Imperium allait prendre position.[13]

La Waaagh ! Descend

Jakren Stein[14]
Sanctus Reach 6.jpg

Jakren Stein se tient debout parmi les officiers de Cadia, un commandant stoïque et rusé qui a le sens de la guerre et le goût du sang. Sa réputation a été durement acquise, bien que l’histoire de son ascension au pouvoir soit entachée de rumeurs. On murmure parmi les subalternes des régiments cadiens rivaux qu’au début de sa carrière, Stein a commandé une compagnie pour la défense de la Ruche Svard et a brutalement réprimé la rébellion des Sorschan. Au cours de la bataille des Crimson Deeps, sa compagnie aurait été encerclée par des forces rebelles supérieures qui auraient exigé sa reddition. Plutôt que de succomber, Stein est entré dans une rage folle, ordonnant une attaque immédiate qui a permis à sa compagnie de sortir de l’encerclement, mais en perdant neuf hommes sur dix. Depuis lors, Stein a caché son tempérament sombre à ses hommes.

Les maisons de chevaliers d’Alaric Prime se sont mises en marche pour renforcer les défenses de leur planète à la toute dernière occasion. Des millions de Gardes Impériaux hautement entraînés se tenaient déjà prêts à défendre la planète. Alaric Prime était devenue plus qu’un simple monde peuplé - c’était un symbole de la défiance de l’Imperium face à la menace Ork.

Malgré leurs réserves initiales, la plupart des nobles des maisons de chevalier furent impressionnés par l’approche pragmatique des Cadiens. L’officier responsable des défenses d’Alaric Prime était un chef irritable mais extrêmement compétent nommé Jakren Stein. Le Castellan Stein avait aboyé des ordres et intimidé ses opposants avec une telle constance qu’au moment où les Orks s’approchaient de la planète, ses escadrons Hydra et ses batteries Icarus pouvaient lancer un filet de puissance de feu dans le ciel au-dessus de tous les sites vitaux. Neru Degallio et le Seigneur Gaulemort ont plaisanté sur le fait que leurs Crânes-Messagers avaient intérêt à rouler sur le sol s’ils voulaient échapper à un Cadien à la gâchette irritable.

L’atmosphère générale sur la planète était au courage dans l’adversité - même les maisons continentales qui en voulaient encore à Degallio de leur avoir forcé la main se tenaient tranquilles tant que les Cadiens et les soldats de la Schola Progenium étaient dans les parages. Bien que les maisons de chevaliers des îles principales aient fait la trêve, un dangereux mécontentement couvait toujours parmi les maisons des îles mineures. De nombreux pactes et accords cachés avaient été conclus, dont plusieurs tournaient autour de l’extermination "accidentelle" des maisons Degallio et Kestren lorsque les combats commencèrent pour de bon. De nombreuses maisons insulaires avaient enrôlé des milliers de délinquants mineurs issus du système carcéral dans des régiments qu’elles avaient baptisés "Maison Militante". Ces compagnies indisciplinées et immorales étaient imprévisibles, mais même les Commissaires les plus stricts fermaient les yeux, conscients qu’ils auraient besoin de tous les hommes capables lorsque la Waaagh! frapperait à la porte.[15]

L’Orage Éclate

Les nuits s’enchaînent, la rumeur de l’invasion imminente s’est répandue d’un bout à l’autre de la planète, et les rumeurs se transforment en certitude à mesure que la population voit de ses propres yeux l’arrivée des envahisseurs. Il suffisait de lever les yeux après le coucher du soleil pour voir les points lumineux grossir à mesure que la flotte Ork approchait. Des centaines de nouvelles étoiles remplissaient le ciel, leurs fusées clignotant comme des pulsars. Les civils se dirent que les Cadiens avaient mis au point un système de défense qui permettrait d’anéantir facilement la flotte Ork. Comme pour confirmer cette supposition, les clichés pris par les cuirassés cadiens montraient une force d’invasion extrêmement délabrée. La plupart des vaisseaux, bien que contondants et redoutables dans leur aspect, n’étaient guère plus que des plaques de fer rouillées boulonnées au petit bonheur la chance. C’était un miracle qu’ils ne se soient pas effondrés lors des invasions d’Obstiria et de Ghul Jensen. Les nobles des Maisons Kamata et Terryn commencèrent à parier sur le chevalier qui tuerait le plus de vaisseaux si des Orks parvenaient à franchir le filet cadien. Neru Degallio secoua la tête, consterné, et les Cadiens gardèrent un silence sinistre sur la question. Sous-estimer les Orks, c’était se préparer à la mort.

Alors que le vaisseau Ork atteignait l’orbite basse, la terrible vérité de leur plan d’invasion devint évidente. Les canons laser Icarus des redoutes Firestorm répondirent aux ordres du Castellan Stein et le ciel nocturne se couvrit d’une lumière rouge. Presque tous les rayons laser atteignirent leur cible, mais presque tous s’évanouirent dans le néant. Les vaisseaux Orks se rapprochaient de plus en plus. Une couronne de feu sphérique se forma autour de chaque vaisseau Ork, l’énergie de l’entrée atmosphérique trahissant leur secret - un globe de force qui protégeait les vaisseaux de tout danger. Bien que leur construction physique soit épouvantable, les champs de force des vaisseaux xenos primitifs étaient pratiquement impénétrables.

Les bruits de guerre retentirent sur toute la planète tandis que les Nobles unissaient leurs esprits à la sensibilité mécanique de leurs Chevaliers. Les Cadiens poursuivirent leur attaque, envoyant des tirs massifs et des tirs laser dans le ciel. Un vaisseau Ork sur vingt fut transformé en comète flamboyante, se désintégrant au fur et à mesure, mais le reste d’entre eux s’écrasa à la surface d’Alaric Prime dans un hurlement torturé de moteurs. Le sol tremblait partout où les vaisseaux de rouille frappaient, stupéfiant même les grandes armures des chevaliers. Des rampes et des pont-levis géants descendirent des flancs de chaque vaisseau et, dans un rugissement qui glaça d’effroi tous ceux qui l’entendirent, les Orks commencèrent à se déverser.

Même les Cadiens furent étonnés par l’efficacité brutale avec laquelle les forces d’avant-garde des Orks s’étaient frayé un chemin jusqu’à la planète. La construction délabrée des vaisseaux de rouille, d’abord considérée comme une grande faiblesse, s’avérait maintenant un avantage. Des milliers de Peaux Vertes sortaient de chaque écoutille, de chaque trou et de chaque entrée, se piétinant les uns les autres dans leur hâte de lancer le premier assaut. Des véhicules fumants traversèrent les pont-levis rudimentaires. Dans chaque vaisseau rouillé, de gigantesques machines de guerre se frayaient un chemin à travers les plaques de la coque de leur transport pour s’abattre sur les plaines en contrebas. L’assaut initial des Orks s’était abattu sur la masse terrestre entourant la Montagne sacrée - la rumeur voulait que les Orks aient leurs propres Psykers, en quelque sorte, et qu’ils aient peut-être eux aussi entendu le cri de détresse psychique provenant des profondeurs du pic.

L’anneau de fortifications d’un millier de kilomètres autour de la Montagne sacrée était hérissé de canons lourds. Les points d’appui des macro-canons lançaient obus sur obus sur les Orks massés qui piétinaient et rugissaient dans l’ombre de leurs vaisseaux rouillés. Des quadri-canons laser explosaient les Dred Eud'la Mort et les Chariot d'Guerre qui se frayaient un chemin hors de la mêlée, et des bolters lourds aboyaient à un rythme mortel chaque fois que les Peaux Vertes en masse débordaient dans leur rayon d’action maximal. Explosion après explosion, le spectacle était assourdissant et aveuglant, et même les Cadiens les plus aguerris se protégeaient les yeux devant son intensité.

Quel que soit le carnage infligé par les lignes d’armes impériales, les Orks continuaient d’avancer. Ils se jetèrent sur les défenses impériales en une masse bouillonnante et hurlante. Leur grand rugissement de soif de sang était comme un mur de son en lui-même, un rugissement qui s’amplifiait à chaque seconde qui passait. Le claquement sec des volées de lasers s’ajoutait au bruit sourd des tirs d’armes lourdes lorsque les Orks arrivaient à portée des soldats cadiens de chaque redoute, mais cela ne suffisait pas à stopper la vague.

La charge des Orks fit l’effet d’un raz-de-marée. Les corps étaient projetés dans toutes les directions, les balles sifflaient et ricochaient dans tous les sens, et les gardes étaient accrochés aux murs et entraînés dans la masse bouillonnante de chair alien puante qui se trouvait en dessous. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les Orks se servaient les uns des autres comme de marchepieds, s’empilant les uns sur les autres dans leur hâte de faire couler le sang. La guerre pour Alaric Prime avait commencé.[16]

Guerre Aérienne[17]

Alors que les vaisseaux rouillés des Orks tombaient comme des comètes dans l’atmosphère, le Castellan Stein lança des escadrons de Thunderbolts pour tenter de les faire tomber du ciel. Depuis le sol, les Cadiens ne pouvaient qu’observer les traînées de condensation qui se formaient entre les vaisseaux ennemis dans la haute atmosphère. Ce qui ressemblait à un lent ballet de fumée et de flammes depuis le sol était un combat de chiens endiablé de près, les Thunderbolts se tordant et culbutant en combat aérien contre les Dakkajets Orks, leurs armes laissant des traces de feu brûlant dans l’air. En infériorité numérique, les Thunderbolts furent envoyés en spirale vers la terre, un par un, leurs armes ne faisant pas le poids face à la puissance brutale de l’assaut de Grukk.

Les Chevaliers Ripostent

Malgré leurs préparatifs intensifs, les défenseurs de la Garde impériale étaient ébranlés par l’intensité de l’attaque des Orks. Les nobles de chaque maisons de chevaliers s’élancèrent dans la mêlée à bord de leurs machines de guerre titanesques, déterminés à prouver leur valeur sur le terrain. Ils rencontrèrent leur égal lorsque les Orks révélèrent leur propre arme secrète…

Les pistons à vapeur gémirent et les boulons d’arrêt frémirent tandis que les machines de guerre revêtues d’Adamantium des nobles alariens se dirigeaient vers la horde d’Orks. Ensemble, les Chevaliers étaient plus de deux douzaines. Les principaux guerriers des Maisons Velemestrin et Brahmica se lancèrent dans la bataille derrière ceux du Seigneur Gaulemort Kestren, impatients de prouver leur valeur. Les canons de combat à tir rapide explosaient, chaque tir se superposant au suivant dans une fusillade qui faisait grincer des dents.

Les vagues d’Orks qui se jetaient en avant étaient projetées dans toutes les directions par chaque explosion. De grandes gerbes de sang cramoisi foncé jaillissaient dans l’air comme des feux d’artifice liquides partout où les obus des canons de combat faisaient mouche. Du haut des cockpits de leurs chevaliers paladins, les nobles de la maison Terryn haletaient comme des loups en chasse. Sire Dindh de la Maison Brahmica riait, au bord de l’hystérie, se délectant de la glorieuse libération de la bataille.

Du haut des remparts de leurs forteresses, les officiers cadiens observaient attentivement, voxant d’avant en arrière, la charge des défenseurs d’Alaric Prime. Les Chevaliers tuaient des dizaines et des dizaines de Xenos, et les missiles Ork qui fonçaient sur les Chevaliers explosaient prématurément sur leurs Boucliers Ioniques ou ricochaient sur leur épais blindage sans causer de réels dommages. Les nobles de la planète n’étaient manifestement pas étrangers à la guerre.

Les Paladins du Seigneur Gaulemort se lancèrent à l’assaut de l’amas de corps xenos, les pieds métalliques froids de leurs machines de guerre écrasant les peaux vertes dans la terre dès qu’un mouvement se faisait sentir. Des casques géants se balançaient de gauche à droite, scrutant la horde à la recherche des bannières et des totems qui indiquaient le leadership, tandis que les canons de combat tonnaient encore et encore. Les chevaliers errants des maisons Velemestrin et Brahmica arrivèrent dans leur sillage. Les canons lourds supprimaient les xénos ralliés sur leurs flancs, tandis que les canons thermiques lançaient de grandes colonnes de destruction dans les constructions de guerre Orks qui avaient survécu à l’assaut.

Travaillant de concert, les Chevaliers annihilèrent systématiquement les Orks en une large colonne qui déboucha directement sur la masse centrale de la marée verte en ébullition. Une traînée de destruction noircie et fumante s’étendait derrière eux tandis qu’ils écrasaient, dynamitaient et piétinaient leur chemin vers le cœur de la horde. Les Orks réagissaient, lentement d’abord, mais avec une cohésion croissante. Telle la séparation d’une grande mer, les Peaux Vertes contournaient le blitz avancé des Chevaliers, puis refluaient derrière eux, les coupant complètement des Cadiens et dirigeant leurs volées désordonnées sur le flanc et l’arrière de chaque machine.

Les vox-ordres hurlés par Stein crépitaient sur le réseau de chaque Noble. L’un après l’autre, ils furent volontairement mis en sourdine par les Chevaliers. C’était leur heure de tuer, et ils étaient proches de la gorge de leur proie. Les paladins de la maison Kestren plongèrent dans la horde, les boucliers ioniques reconfigurés pour protéger leurs arrières. Les Epées Tronçonneuses Reaper réduisirent en ferraille les Marcheurs Orks de mauvaise facture. De nombreux xénos s’enfuirent en désordre alors que les obus de canon de combat et les tirs des armes à fusion faisaient mouche parmi eux. Les Chevaliers d’avant-garde avaient atteint l’ombre du plus grand vaisseau de rouille, mais leur véritable proie n’apparaissait nulle part. Les machines de guerre étaient encerclées, et leur défi effronté n’avait pas encore été relevé avec force.[18]

L’Arrivée de Grukk

L’air s’emplit d’un cri strident de métal torturé lorsqu’un quart du flanc du vaisseau de rouille commence à s’ouvrir. Une plaque articulée de fer oxydé plus haute qu’un hab-block, le flanc tomba vers le bas, occultant le soleil pour les Chevaliers qui s’étaient approchés trop près du vaisseau. Six d’entre eux lancèrent leurs machines de guerre en marche arrière, écrasant les Orks sous leurs pieds alors qu’ils reculaient dans la foule. Le Chevalier aux bandes orange de Sire Vocus n’était pas aussi agile. Entravé par les Kramboyz de la horde de Peaux Vertes pyromanes, son pilote ne pouvait rien faire d’autre que de tirer au maximum avec son canon de combat, dans une tentative impuissante d’arrêter l’immense tonnage qui s’abattait sur lui.

La précieuse machine de guerre de Sire Vocus fut aplatie comme une boîte de rations sous un sabot. Le bruit sourd de la détonation du Chevalier se fit entendre une fraction de seconde avant que le flanc du vaisseau de rouille ne s’écrase au sol avec un énorme fracas. Une vague de poussière et de particules de fer éclata sur le champ de bataille, aveuglant Peaux Vertes et Chevaliers avant de s’abattre sur les lignes de défense cadiennes.

Rolundus Velemestrin entendait le sang battre dans ses oreilles alors qu’il se dirigeait vers le vaisseau de rouille dans son armure de chevalier, Gauntlet. Enfermé par des tubes et des vrilles dans l’étreinte de son Mechanicum, il regardait les Peaux Vertes d’en haut, ce qui lui donnait l’impression d’être un dieu vengeur. Alors qu’il s’approchait de la horde, il envoya un jet de pensée silencieux pour déclencher ses mitrailleuses lourdes. Les armes anciennes s’activèrent avec fracas, leur explosion staccato étant atténuée par les plaques vista du casque du chevalier.

Dehors, dans la fumée et le sang, les Orks étaient abattus par centaines. Beaucoup moururent en hurlant, écrasés par les pieds géants du chevalier. D’autres furent abattus par les balles des fusils à gros calibre, leurs propres tirs d’armes légères étincelant inutilement sur le blindage de la machine de guerre. Rolundus traversa la tempête, inconscient des attaques futiles des extraterrestres. Les icônes ambrées qui clignotaient sur sa verrière indiquaient la diminution des munitions des mitrailleuses et des flux des viseurs fantomatiques qui guidaient ses canons vers leurs cibles.

Ce n’est que lorsque l’ombre du vaisseau rouillé se profila au-dessus de lui que Rolundus prit réellement conscience de l’ampleur de la bataille. Il jeta un coup d’œil à travers la vista, se déplaçant pour superposer les runes de données qui défilaient et les informations neuronales qui affluaient dans son cerveau. Ses augures identifiaient des guerriers extraterrestres équipés d’armes lourdes qui se rapprochaient de toutes parts. Des bêtes de tête poussaient avec détermination des guerriers de moindre importance dans la ligne de mire de ses compagnons chevaliers, les talonnant de près. D’une impulsion brutale, Rolundus fit pivoter son canon de combat et fit feu, ses obus se brisant sur une foule d’Orks en rafale rapide.

Soudain, le Noble recula sous le choc lorsqu’une énorme pince d’acier sortit de la fumée et vint s’écraser sur la plaque avant du casque de son chevalier. Rolundus regarda avec horreur une fissure apparaître dans la voûte devant son visage, se propageant avec une lenteur douloureuse comme une toile d’araignée. Une fumée huileuse et une épaisse odeur de sang se répandirent soudain dans sa machine de guerre. L’espace d’une seconde, une effigie de guerre massive de l’Ork envahit le cockpit, son bras disqueuz’ vibrant levé pour frapper. Puis le monde éclata dans une lumière multicolore, et Rolundus Velemestrin n’était plus.

Comme un seul homme, les Orks rugirent leur approbation, se frappant la poitrine et se lançant à l’assaut tandis que les défenseurs assommés leur donnaient la chance dont ils avaient besoin. Leurs cibles étant cachées par la tempête de poussière, les volées serrées des Cadiens ne trouvèrent pas leur cible. La marée verte, à peine tenue en échec lors de la première charge, déferla sur les fortifications cadiennes avec la force d’une rivière qui rompt un barrage.

C’est là que les Orks ont été les plus meurtriers. Privés du soutien coordonné de leurs gros canons, les pelotons de l’Astra Militarum moururent les uns après les autres lorsque la charge des xénos fit mouche. Des tribus de barbares et de maniaques à la peau verte brisaient les têtes des cous et enfonçaient des haches à dents de chaîne dans les visages de leurs proies humaines en perdition. Les baïonnettes des Cadiens ralentissaient à peine les terreurs musclées qui rugissaient et mordaient au milieu d’eux. En l’espace d’une minute, l’avant-garde Ork avait ouvert une brèche dans la ligne cadienne. Des cadavres brisés et des armes lourdes réduites au silence furent projetés sur les pelotons qui se rassemblaient derrière, un défi barbare avant que la charge ne reprenne de plus belle.

Sur les flancs du vaisseau rouillé, les nuages ocre commençaient à s’éclaircir. Les Nobles survivants restèrent bouche bée, horrifiés par le rideau de poussière qui s’amincissait et laissait entrevoir une vision de destruction. Un dieu de la guerre Orkoïde, fait de métal et animé, sortait du vaisseau rouillé, sa carcasse titanesque n’étant que ventre et belligérance. La bête rouillée était si grande que les chevaliers qui l’entouraient ressemblaient à des mutants bossus affrontant un Ogryn en surpoids.

L’un des bras de l’effigie, un canon plus grand que n’importe lequel de ses adversaires, lança son défi. Le chevalier de Sire Faragheist fut projeté en arrière, son bouclier ionique surchargé et ses membres éparpillés dans les décombres. Le chevalier de Sire Luminer, répondant à l’appel de ses cors de guerre, s’élança sur la rampe improvisée du vaisseau rouillé et se plaça à portée de la bête. La lame de sa tronçonneuse Reaper s’enfonça profondément dans le ventre blindé de la bête, qui laissa échapper un geyser de vapeur huileuse. En réponse, la monstruosité lança une roquette peinte en spirale à bout portant. Elle déséquilibra l’armure de chevalier de Sire Luminer suffisamment longtemps pour que la bête puisse faire pivoter son grotesque bras tronçonneur dans un arc de cercle. Le chevalier de Luminer ne fut pas coupé en deux, mais plutôt mutilé et écrasé au-delà de toute possibilité de récupération. Il tomba à genoux un instant avant que la monstruosité Ork n’étripe son cadavre branlant en une douzaine de morceaux.[19]

Les Secrets de la Maison Kamata

L’histoire de Dyros, de la maison Kamata, est teintée de trahison, de disgrâce et de chagrin. Deuxième fils d’Hyram Kamata, Dyros a été élevé pour apporter la faveur à sa maison, l’une des élites choisies par Alaric Prime. Lorsque son frère aîné mourut, laissant à Dyros l’honneur de prendre la relève de son chevalier, le jeune homme n’en fut que plus déterminé à accomplir son devoir.

Cependant, lors du Rituel du Devenir, il entendit les murmures de son défunt frère depuis son Trône Mechanicum. Il apprit ainsi la vérité sur la mort de son frère aux mains de son père, ainsi que les profonds mensonges et la trahison qui se cachaient au cœur de sa maison. Dyros rompit immédiatement ses liens avec la maison Kamata, jurant d’accepter l’exil plutôt que de se battre aux côtés de son père, et devint un Chevalier Sans-Fief connu uniquement sous le nom de Lame de la Rédemption. Avec l’arrivée de Grukk et de la Waaagh! Rouge, Dyros est revenu des confins d’Alaric pour se battre pour son monde aux côtés des Chevaliers de Kestren et de Degallio.[20]

La Chute de la Maison Kestren

Chevaliers de la Maison Kestren.

La charge des chevaliers avait creusé un grand sillon dans la horde Ork, mais dans leur hâte de faire leurs preuves, ils s’étaient beaucoup trop étendus. L’ampleur de leur erreur ne devint évidente que lorsqu’une machine de guerre Ork débarqua du vaisseau amiral, Colère de Gork, toutes armes dehors. Le sort des maisons de chevaliers était déjà en jeu…

Tout autour, la horde de Peaux Vertes se rapprochait, leurs armes lourdes grossières visant les machines et l’arrière-train des chevaliers qui faisaient face à la bête de guerre. Les marcheurs restants encerclaient la monstruosité Ork, leurs boucliers ioniques crépitant de défi tandis qu’ils pilonnaient son torse et sa tête avec des obus de canon de combat. La peau de fer de la bête devait être plus épaisse que les murs d’un bastion pour survivre à une telle puissance de feu, mais elle y survécut. Le monstre s’avança, titubant sur ce qui restait de la rampe du navire avec l’agressivité idiote d’un bagarreur ivre. Faisant feu de tout bois avec son canon, il percuta le chevalier au plumage pourpre de Sire Falchine Kestren, renversant le marcheur par terre avant de lever un grand pied et d’enfoncer le heaume du chevalier profondément dans sa poitrine.

Le Seigneur Gaulemort poussa un cri de douleur et de défi, et fit tourner son chevalier pour qu’il se rapproche de l’arrière de la bête. Son canon thermique s’élança, réduisant les moteurs principaux de l’Ork à l’état de scories en fusion. La bête de guerre trépignait et frémissait en tentant d’affronter son bourreau, mais le canon du Chevalier fit feu une fois de plus, découpant le bras tronçonneur du monstre dans une gerbe de gobets incandescents. Un claquement sourd sortit de la tête du marcheur brutal. Le Seigneur recula de stupeur lorsqu’un Ork bondit de l’épaisse fumée entre les cornes de la bête de guerre et atterrit d’un coup sec sur le casque de son chevalier. Le patriarche fit feu avec les mitrailleuses lourdes de son chevalier, tirant à bout portant sur le Peaux Vertes maniaque qui s’accrochait à sa machine de guerre. Même à l’intérieur de son cockpit, il pouvait entendre les balles heurter la peau blindée du démon. En sueur et les yeux écarquillés, il ordonna à ses compagnons nobles de ne pas tirer et envoya une impulsion de pensée désespérée à son bouclier ionique. Des énergies électriques commencèrent à crépiter autour de l’armure de l’Ork, atteignant un crescendo mortel qui menaçait de griller le xénos vivant.

Sylvost Velemestrin ignora l’ordre de Gaulemort de ne pas tirer et intercepta la balle. Un obus de canon de combat s’écrasa sur le cockpit de Gaulemort avec une force explosive, faisant reculer son chevalier dont le bouclier ionique se dissipa. C’était l’occasion rêvée pour le boss de guerre Ork. Dans un hurlement déchirant, la carapace du chevalier du Seigneur Gaulemort fut arrachée. De la bave de Xenos éclaboussa le visage du noble tandis que l’Ork hurlait son triomphe à quelques mètres au-dessus de lui. Une Pince Énergétik' fumante s’élança vers le bas et arracha Gaulemort de son trône, son corps tressautant sauvagement et projetant des flots de sang alors qu’il était scié en deux. Tout autour, la horde verte scandait et hurlait "Grukk" encore et encore tandis que leur chef se gavait de la chair brûlante de son ennemi.

Moloris, le fils de Gaulemort, brandit sa tronçonneuse Reaper pour se venger. Cependant, alors qu’il passait devant l’effigie de guerre Ork, celle-ci se pencha brusquement sur la gauche, percutant le chevalier de Moloris et l’envoyant s’écraser au sol. En grognant, le chef de guerre Grukk sauta de la machine de guerre de Gaulemort pour atterrir devant Moloris qui s’était incliné. Des étincelles jaillirent lorsque la lame de scie de l’Ork cisailla le casque du chevalier de Kestren. Les servos s’étiraient et gémissaient tandis que Moloris se battait pour remettre son chevalier sur pied, mais il n’était pas assez rapide. Grukk donna un coup de tête à l’écran iconique de son cockpit qui était la seule chose entre lui et le noble Kestren. L’écran se brisa, et l’Ork enfonça une botte ferrée dans la poitrine du noble rondouillard - les côtes craquèrent et le sang gicla tandis que Grukk écrasait sous ses pieds les entrailles de son ennemi qui hurlait.

Ebranlés par la perte de leurs chefs, les Chevaliers Kestren survivants reculèrent en direction de la ligne de défense cadienne. En se concentrant sur la destruction de la bête de guerre, ils avaient laissé la horde Ork les engloutir complètement. Les extraterrestres grimpèrent sur les jambes de chaque chevalier, lançant des bombes dans les blocs moteurs et cisaillant les câbles avec des haches tronçonneuses. Sire Dindh, de la maison Brahmica, tomba à la renverse lorsqu’un rayon tracteur Ork trouva prise sur sa carapace, renversant son chevalier un instant avant qu’une foule de peaux vertes munies de chalumeaux ne se jette sur lui et ne le réduise en pièces. Oberstraus, de la maison Terryn, traversa la horde avant que son chevalier ne soit détruit par un tir chanceux de l’un des canons du vaisseau de rouille. La situation semblait désastreuse.[21]

L’Ost D’Acier

Il ne restait plus que trois Chevaliers lorsque le rugissement guttural des moteurs de chars emplit l’air. Trente blindés massifs franchirent les collines ondulantes à l’est des lignes de défense de la Garde impériale. La division blindée se déploya en éventail, lançant un bombardement roulant qui tomba juste derrière les Chevaliers restants. Les véhicules Orks encerclés furent projetés en l’air, ou bien projetés dans une pluie d’écrous, de boulons et de tôles de coque coupantes.

La horde Ork poussa un grand cri d’agression en fonçant tête baissée sur la ligne de chars. Les véhicules cadiens reculèrent calmement à la même vitesse que les Orks avançaient, les attirant dans la mâchoire de leurs canons. Les Orks qui avaient envahi les lignes de défense, voyant ce nouvel ennemi, abandonnèrent le peu de terrain qui leur restait et sprintèrent vers l’attaque qui convergeait vers le régiment blindé. Leur folle bravade s’avéra fatale lorsqu’un trio de chars à flammes Hellhound surgit de derrière les chars de combat, leurs nappes de feu liquide réduisant en cendres une foule après l’autre d’Orks en train de charger. En peu de temps, l’épaisse puanteur de la chair des Peaux Vertes en feu emplit l’air.

Bénéficiant d’un sursis, les pelotons cadiens restants se répartirent entre les lignes de défense, et les quelques chevaliers qui avaient échappé au désastre échangèrent des vox-signaux avec le laconique haut commandement cadien. Ils devaient se diriger vers le sud et se retrouver sur les rives de la rivière Bouillante. L’avant-garde Ork avait été émoussée, bien qu’à un coût énorme. Mais dans le processus, tous les chevaliers de la maison Kestren - y compris le Seigneur Gaulemort - avaient trouvé une mort violente et douloureuse.[22]

Le 1652e Cadien, « L’Ost D’Acier »

Silas Ovik.
Leman Russ Vanquisher personnel de Silas Ovik, Le Poing d’Ovik.

Malgré la création relativement tardive du 1652e Cadien, l’ost d’acier est l’un des régiments de chars les plus célèbres de Cadia. La cohésion et le respect mutuel qui lient ses escadrons leur permettent de fonctionner avec une efficacité maximale, soit en soutenant l’infanterie de la 1651e, soit en ajoutant leur puissance de feu aux barrages d’artillerie de la 1653e.[23]

Le Commandant de Chars Silas Ovik

Silas Ovik est un homme petit et compact que ses hommes prennent pour un demi-Ratling. Ovik répond à ces railleries en laissant parler ses états de service impeccables, car il a mené les blindés de Cadia à la victoire à maintes reprises. Le Leman Russ Vanquisher personnalisé d’Ovik, le Poing d’Ovik, a tué des centaines de machines de guerre au fil des siècles.[24]

Le Glaive de Creed

Glaive de Creed.

Le Leman Russ Punisher, connu sous le nom de « Glaive de Creed », est toujours le premier à se battre. C’est devenu une plaisanterie courante au sein de l’Ost d’Acier : si les membres de l’équipage du Glaive de Creed peuvent soudoyer, tromper, contraindre ou manigancer pour arriver au front quelques heures ou même quelques jours avant le reste de la compagnie, ils le feront. L’équipage affirme que cela est dû à la portée relativement courte de la mitrailleuse Punisher de leur char, une faucheuse de vies bien connue qui a fait beaucoup de victimes parmi les ennemis de l’Empereur au fil des ans. Ils prétendent qu’à moins d’être bloqués au début, il ne restera plus d’ennemis à tuer.[25]

Fierté de Cadia

Fierté de Cadia.

Le Leman Russ Vanquisher « Fierté de Cadia » est le char de commandement du colonel Threska, l’officier le plus gradé de la 1652e après Ovik lui-même. Threska a toujours cru qu’il fallait montrer l’exemple et son vénérable char incarne parfaitement son style de guerre impitoyable. Lors de l’offensive mondiale d’Ironcore, Fierté de Cadia a confirmé avoir tué une douzaine de blindés au cours de la première heure de combat.[26]

Puissance Indomptable

Puissance Indomptable

Puissance Indomptable, ou simplement "Vieil Indomptable" pour son équipage, a la réputation d’être une bête capricieuse et indisciplinée. Son esprit de la machine doit être constamment apaisé et il a l’habitude de s’éteindre pendant les exercices d’entraînement. Si une machine aussi acariâtre s’est retrouvée dans l’une des plus prestigieuses compagnies de chars de Cadia, c’est uniquement grâce à son impressionnant esprit guerrier. En effet, lorsque la bataille s’engage, le vieil indomptable se précipite vers des ennemis plus grands que lui, les tuant souvent d’un seul coup avec son canon démolisseur.

Bannière de l’Ost d’Acier.

La grande bannière de l’Ost d’Acier flotte au-dessus du char du régiment qui a tué le plus de véhicules lors de l’engagement précédent. Cette tradition assure une compétition amicale, et parfois de l’héroïsme, de la part des tankistes de l’Ost d’Acier.[27]

Les Têtes de Tonnerre

Têtes de Tonnerre.

Sans doute l’escadron de chars le plus élitiste de l’ost d’acier, les Têtes de Tonnerre ont été la colonne soutenant tout le régiment pendant plus de trois siècles, menant tous les assauts et servant de point d’ancrage à toutes les défenses. Les chars de cet honorable escadron ont servi depuis la fondation du 1652e ; les cicatrices et les honneurs gravés sur leurs coques peuvent être lus comme l’histoire du régiment lui-même. La concurrence pour une place de membre d’équipage du Tête de Tonnerre est à juste titre féroce, et seuls les tankistes qui ont mérité le Valedicto Imperialis sont pris en considération pour cette fonction distinguée.[28]

Le Faucheur Céleste

Faucheur Céleste.

Avant d’être rattaché à l’ost d’acier, l’Hydra Faucheur Céleste a été déployé aux côtés des régiments de troupes de choc pendant la campagne de Tellex, fournissant à l’infanterie cadienne la défense aérienne dont elle avait tant besoin contre les horreurs ailées de la Flotte Ruche Leviathan. Le rattachement du faucheur céleste au 1652e régiment était une réponse directe aux pertes subies par le célèbre régiment face aux avions Ork sur le Monde d’Orgath. Alors que certains des équipages de chars les plus vétérans de l’ost d’Acier considèrent le déploiement du Faucheur céleste comme un rappel constant de leur défaite, même ces critiques ont des raisons d’être reconnaissants de sa présence lorsque des bombardiers ennemis patrouillent dans les cieux.[29]

L’Enclume de Stein

Les Cadiens sont réputés pour la précision avec laquelle ils font la guerre, mais face à un ennemi aussi imprévisible que les Orks, même leur discipline a été mise à rude épreuve. Alors que des millions d’envahisseurs Orks s’échappaient de leurs vaisseaux de rouille, il devint évident que ce n’est qu’en isolant et en détruisant chaque élément de l’armée xenos que l’Imperium pouvait espérer remporter la victoire.

Depuis la coupole de son char, Silas Ovik regardait les Orks charger vers les ponts et se heurter aux champs de tirs superposés de son escadron. Vétéran de nombreuses batailles de chars contre les Orks, il reconnaît les damiers noirs et blancs distinctifs de leurs éléments avancés. Ils s’appelaient eux-mêmes les Goff, ou quelque chose d’approchant. Bien que ces bêtes ne fassent pas preuve de beaucoup d’esprit ou de tactique, Ovik ne savait que trop bien à quel point elles pouvaient être imparables lors d’une charge. Les Goffs aimaient se battre comme une avalanche de muscles à la peau verte, de bottes ferrées et de casques cornus contre lesquels peu d’ennemis pouvaient résister longtemps. Ovik avait vu plus d’une position impériale envahie par les Orks, les brutes sautant sur leurs morts pour atteindre l’ennemi. Alors qu’ils fonçaient vers les lignes de défense de Stein, les Goffs chantaient et hurlaient, leurs voix s’unissant pour former un grondement profond. Le chant se mêlait au martèlement de leurs bottes et remplissait l’air d’un mur de sons menaçants. Peu importe le nombre de fois qu’il l’entendit, ce son suffit à faire réfléchir Silas Ovik. Il ferait mieux de s’y mettre, pensa-t-il en fermant la coupole et en se plaçant au premier rang de la horde de xénos qui déferlait sur lui.

Le Castellan Stein connaissait bien le Tactica Imperium. La doctrine de guerre de cet ancien tome enseigne que lorsque l’ennemi arrive en grande horde, il est préférable de l’affronter en un point étroit, de sorte que son nombre ne puisse pas peser sur la balance. Le grand nombre de vaisseaux rouillés et les vastes plaines d’Alaric Prime l’avaient privé d’une telle stratégie. Stein avait donc prévu de repousser l’attaque Ork à partir d’une position défendue, en essayant de briser son élan avec un mur de tirs lasers. Une fois la horde d’un vaisseau rouillé neutralisée, il avait l’intention de se replier sur la Rivière Bouillante et d’utiliser ses grands ponts comme champs de bataille pour s’occuper de l’essaim du vaisseau rouillé suivant. Si tout se passait bien, ils déploieraient leur défense mobile sur tout le continent, livrant une bataille rangée où les Orks auraient du mal à faire face à leur nombre.

Cependant, les choses s’étaient plus que mal passées lors de l’engagement initial. Les événements calamiteux qui s’étaient déroulés entre les lignes impériales avaient permis à davantage d’Orks de se rassembler au sud de la Montagne sacrée. Désormais, l’horizon était noir de maraudeurs xenos, piétinant et criant avec une soif de combat sans limite. Les Sentinelles de reconnaissance avaient rapporté que de nombreux Peaux Vertes étaient engagés dans des opérations de récupération, transportant non seulement leurs propres débris vers les vaisseaux rouillés, mais aussi ceux des Chevaliers tombés au combat. Ce qu’il était advenu des pilotes, Stein n’aimait pas y penser.

Abaissant ses magnoculaires, le castellan secoua la tête en signe de déception. L’attaque des Orks avait été ralentie, mais pas du tout bloquée. Des Peaux Vertes sortaient encore de la coque du vaisseau titanesque et, sous le vent, une autre horde de milliers d’hommes s’était amassée. La foule de Peaux Vertes se dirigeait déjà vers eux, fusionnant avec les sauveteurs du côté au vent pour former une grande masse. L’ampleur de l’invasion Ork devenait terriblement claire. Stein fit un rapide calcul mental. Si chacun des vaisseaux rouillés qui se battaient en orbite basse contre les tirs d’artillerie contenait le même nombre de guerriers xenos que ceux qui se trouvaient déjà sur la planète, Alaric Prime serait perdue en moins d’une semaine.

Avec un effort de volonté, l’officier cadien ramena ses pensées sur la tâche à accomplir. Il y avait une extermination à mener, et avec la rivière bouillante comme allié, un grand tribut pourrait être prélevé sur la horde en approche. Tandis que le char de commandement du castellan envoyait des codes vox aux chars de combat et à l’artillerie des 1652e et 1653e Cadiens, son infanterie se constitua rapidement et efficacement en une formation que ses hommes appelaient " l’Enclume de Stein ". Les pelotons prennent position les uns après les autres sur les rives de la rivière, les armes lourdes en position et les munitions empilées.

Si les rapports des Valkyries de Stein étaient exacts, la mauvaise coordination de l’invasion Ork leur offrait encore une chance de la supprimer section par section. Le reste des forces de Grukk sur la planète pourrait être tenu et peut-être même brisé sur les rives de la rivière bouillante avant que les guerriers des vaisseaux de rouille les plus à l’est ne se dirigent vers le nord pour couper la route d’évacuation des Cadiens. Un tel exploit militaire nécessiterait une discipline impeccable et un timing parfait. Stein eut un mince sourire : c’étaient là des qualités que tous les hommes du 1651e Cadien possédaient dans une large mesure. Il y avait veillé lui-même.

Alors que les Cadiens effectuaient leurs derniers préparatifs sur les rives, le réseau-vox crépitait par intermittence de signes nautiques. Pour Stein, ces signes ne pouvaient provenir que d’une seule source. Il semblait que le Boss de Guerre Grukk était sur le point d’avoir sa propre surprise.[30]

La Pluie de la Mort

Dès que les Orks furent à portée de tir, les escadrons d’artillerie du 1653e Cadien ouvrirent le feu. Une pluie de munitions lourdes s’abattit sur la horde massée qui se dirigeait vers les rives du fleuve. Les Manticores tirèrent des roquettes explosives en arc de cercle, les Wyverns lancèrent des munitions qui emplissaient l’air d’éclats de rasoir, et les Basilisks firent une salve de trente coups de canon pour saluer le plan de bataille de Stein.

Le vacarme du barrage roulant était immense. Du point de vue de Stein, on aurait dit que les dieux eux-mêmes déchaînaient leur haine sur la horde xenos. Comme l’avait prévu le castellan, les masses d’Orks coururent vers l’avant au lieu de reculer, espérant se rapprocher de l’artillerie de la Garde impériale. C’était une stratégie courageuse, mais vraiment stupide. Une flottille de véhicules Orks délabrés arriva en vue, les traînées de poussière de leur passage les signalant clairement. L’un après l’autre, ils se retrouvèrent sous le feu des pelotons qui occupaient les bastions au-delà de la rivière, et l’un après l’autre, ils s’enflammèrent. Chaque fois qu’un groupe d’Orks s’approchait des rives de la Rivière Bouillante, une centaine de salves lasers s’enfonçaient dans leurs rangs jusqu’à ce que les Orks soient obligés d’enjamber les cadavres de leurs camarades pour avancer. Stein hocha la tête d’un air satisfait tandis que ses pelotons accomplissaient leur tâche sanglante.

Les signaux qui retentissaient sur le réseau-vox arrivaient si vite qu’il était difficile de les suivre. Les Cadiens stationnés au pont Zeta Sec avaient tiré leurs propres barrages d’artillerie sur l’armée de fer des Orks qui se dirigeait vers leur position, mais avec beaucoup moins d’effet - leurs détonations avaient été pratiquement annulées par les Champs de Force crépitants qui protégeaient les Orks de tout danger. Les pelotons riverains éliminaient les Orks à un rythme satisfaisant, mais la marée d’envahisseurs ne serait pas endiguée bien longtemps.

Il était temps que la deuxième phase du plan de bataille de Stein se mette en place. Alors que les fantassins Orks se dirigeaient vers les ponts, un trio de transports blindés Chimère s’élança sur les rampes des ponts de Zeta Sec et de Zeta Tert. Les véhicules formaient un mur d’acier, les Multi-Lasers allumés. Ils avaient à peine cessé de bouger que des escouades d’Ogryns débarquaient de l’intérieur et les dépassaient, chaque guerrier abhumain brandissant leur bouclier de brute tandis que la fusillade des Orks s’intensifiait.

Des balles grossières martelaient le mur de boucliers sans réel effet. Les Frags à Manche lancés n’ébranlaient pas les guerriers, leurs épaisses plaques d’armure absorbant chaque souffle. Les Chokboyz bondissaient vers eux, les fusées sifflant sur leur dos. Les grands Ogryns se contentèrent d’envoyer les bêtes dans la rivière, faisant jaillir des colonnes d’eau trouble là où elles explosaient. Dans les bastions situés à l’est du pont Zeta Tert, le Castellan Stein observait les efforts de ses abhumains avec une certaine fierté. La contre-attaque ogryn pouvait leur faire gagner tout le temps dont ils avaient besoin.

Le commissaire Palev hurla à l’escouade Taurogryns de tenir la ligne lorsque les premiers Orks percutèrent leurs boucliers. Palev pouvait presque sentir l’air trembler alors que les grands Abhumains tendaient leurs muscles pour retenir les Peaux Vertes. À mesure que les Orks avançaient, leurs Kikoup', leurs bottes et leurs poings martelaient les boucliers. Les Ogryns se replièrent, s’appuyant sur leurs pieds lourds et repoussant peu à peu la marée verte.

Par endroits, Palev vit un Ork passer par-dessus le mur de boucliers, mais ils furent rapidement repoussés au sol sous les coups de masse et les pieds lourds. Même lorsque la horde rugissante d’Orks s’élevait à plus d’une douzaine d’hommes, les Ogryns tenaient bon. Ils formaient un mur d’acier, de muscles et d’agressivité qu’aucune bande de Boyz ne pouvait espérer franchir.[31]

La Bataille des Ponts

La Bataille des Ponts.

La horde d’Orks qui s’était déversée des vaisseaux rouillés avait eu raison des Chevaliers envoyés contre eux, et les flammes de la soif de combat brûlaient dans les armées envahissantes des Peaux Vertes qui continuaient à avancer. L’Astra Militarum prit position aux ponts Zeta Sec et Zeta Tert, espérant engager la foule innombrable sur un front aussi étroit que possible.

Gholo Velemestrin observait les Orks qui tentaient de traverser la Rivière Bouillante, s’entassant sur les ponts ou sautant dans l’eau. Grâce aux plaques d’agrandissement situées sur l’auvent de son chevalier, il pouvait voir la bataille pour les ponts se dérouler lentement en dessous de lui. Le noble souriait sinistrement en regardant les extraterrestres se débattre et brûler dans l’eau sulfureuse de la rivière, se rappelant les vieilles histoires du sang de la montagne et des incendies toxiques qui brûlaient encore sous ses racines. L’une de ces histoires racontait que la rivière bouillante avait porté un autre nom, aujourd’hui perdu dans le temps, mais qu’elle était devenue toxique du jour au lendemain lorsque des envahisseurs étrangers avaient cherché à piller la montagne. Certains avaient marmonné que c’était une simple coïncidence que la rivière soit devenue toxique cette nuit-là, une fissure profonde ouverte par un tremblement de terre ayant libéré des produits chimiques virulents des profondeurs, coupant les pilleurs de leur navire et brûlant ceux qui avaient osé traverser. Gholo comprenait bien. En regardant la peau des Orks brûler et blanchir, il savait qu’il assistait à la vengeance de la Montagne sacrée.

L’avant-garde Ork, dans son empressement pour la guerre, plongea corps et âme dans la rivière et tenta de la traverser à la nage. Ils découvrirent rapidement pourquoi les habitants d’Alaric Prime l’appelaient la Rivière Bouillante - les cheminées sulfureuses qui bouillonnaient dans le lit de la rivière faisaient siffler des sections du cours d’eau avec des vapeurs toxiques et frémissantes. À la grande surprise des Cadiens postés sur les rives, les Peaux Vertes continuaient d’arriver là où un humain aurait été ébouillanté. De l’autre côté du large cours d’eau, les Orks se déversaient dans l’eau comme un troupeau de bêtes en furie, agitant leurs grands bras simiesques tout en se propulsant lentement dans le liquide bouillonnant.

La toxicité de l’eau ne tua qu’une petite partie des Orks, mais elle ralentit suffisamment les autres pour que leur mort soit presque certaine. Des milliers de rayons lasers rouge rubis brûlaient l’air tandis que les pelotons stationnés sur les rives ignoraient l’odeur d’œuf des vapeurs de soufre de la rivière et ouvraient le feu avec une précision bien rodée. En peu de temps, l’eau fut remplie de cadavres de Peaux Vertes fumants qui se heurtaient les uns aux autres en flottant vers l’embouchure béante du Grand Estuaire.[32]

La Grande Charge Rouge de Grukk

C’est alors que Grukk lui-même se lança dans la bataille. Son effigie de guerre ayant été réduite à une forteresse de ferraille par Gaulemort Velemestrin, le boss de guerre avait rejoint la ligne de front à bord d’un énorme chariot à cornes orné d’une gigantesque tête de taureau blanche. Le véhicule fut la cible d’une pluie de missiles et de tirs laser de la part des Cadiens postés de l’autre côté de la rivière, mais malgré les dizaines de plaques de blindage arrachées à son châssis, l’engin continua d’avancer. Il passa par-dessus les pièges à chars au bout du pont avant que sa gueule de métal ne s’ouvre avec fracas, dégorgeant un groupe d’Orks massifs. À leur tête se trouvait Grukk lui-même, sa Pince énergétik s’activant et sa voix s’élevant dans un rugissement bestial tandis que son énorme Squig d'Attak' bavait du sang humain entre ses mâchoires monstrueuses.

Stein et le reste du haut commandement cadien marmonnèrent sombrement devant ce nouveau développement, réaffectant leurs Valkyrie et Vendetta pour intercepter le commandant xenos avant qu’il n’atteigne la ligne cadienne. Au loin, des lumières clignotèrent et des colonnes de flammes éclairèrent la nuit tandis que les aéronefs lourds des régiments du Militarum Tempestus décollaient du nexus du Bouclier Céleste, les Taurox suivant leur sillage. Ils n’étaient qu’à quelques kilomètres, stationnés entre les ponts Zeta Sec et Zeta Tert, mais le boss de guerre était plus rapide. Écrasant les sous-fifres malchanceux sur son passage, il traversa la travée du pont sous un feu aveuglant de tirs lasers, la tête baissée comme un Grox-Taureau en train de charger.

Les Ogryns sur le pont placèrent leurs boucliers et se préparèrent à l’impact de l’élite Ork, mais Grukk avait pris son élan en boulet de canon. Il frappa la ligne des Ogryns avec une telle force que les énormes abhumains furent projetés au sol. Le boss de guerre commença à brandir son énorme Pince énergétik, non pas pour scier et écraser comme il l’avait fait contre les Chevaliers Impériaux quelques heures auparavant, mais pour l’utiliser comme une gigantesque massue de métal afin de réduire en bouillie les Ogryns qui chancelaient. Grunkt Gros Malin, le sergent de l’escouade Taurogryn, leva sa masse énergétique à deux mains et frappa la tête de Grukk d’un coup qui aurait décapité un Space Marine. Grukk fit un pas en arrière au moment critique avant de s’élancer vers l’avant pour frapper Grunkt à l’épaule sur le côté du pont. Les mugissements de l’Ogryn s’estompèrent tandis que la Rivière Bouillante l’entraînait vers le fond.

Les Ogryns furent renforcés par deux autres escouades de Taurogryns au moment où le garde du corps de Grukk faisait mouche. Chaque Nob était revêtu de l’armure la plus lourde que ses Meks pouvaient lui fournir. Une bagarre désordonnée, qui tenait plus de la lutte que de la mêlée, se répandit sur le pont. Les Valkyries et les Vendettas qui avaient débarqué du nexus Bouclier céleste tout proche passèrent au-dessus de nous, mais leurs camarades abhumains se mêlant aux Méganobz Orks, il était pratiquement impossible de trouver des solutions de tir décentes.

Derrière l’élite Ork arrivait un flot rugissant de guerriers Orks qui frappaient et scandaient, l’air s’embrasant sous l’effet de leur soif de combat. Deux d’entre elles atteignirent les Vendettas qui rugissaient au-dessus d’eux, frappant leurs moteurs et les envoyant valser hors de contrôle.

Les Cadiens postés de l’autre côté du pont concentrèrent leurs tirs et firent en sorte que chaque volée compte, tuant des centaines d’Orks et forçant ceux qui étaient derrière à se précipiter sur les cadavres de leurs camarades. Ils auraient tout aussi bien pu jeter des pierres contre les eaux d’un barrage en rupture. La marée verte déferla sur les Meganobz et les Ogryns au centre du pont et se déversa, Grukk et ses gardes du corps étant pratiquement invisibles tandis que les Orks se précipitaient et bondissaient de l’autre côté du pont. Les fusils lasers crachèrent, et à chaque seconde qui passait, une douzaine d’Orks de plus mouraient. Ce n’était pas suffisant.[33]

L’Attaque Stupéfiante

Si l’un d’entre vous pense à tirer avant que je n’en donne l’ordre, il vient de se porter volontaire pour une tâche permanente d’arrière-garde et de latrines en plus. Nous sommes les meilleurs soldats de l’Imperium, et l’honneur de Cadia repose sur vos épaules. L’Empereur-Dieu lui-même veille, alors ne vous avisez pas de tirer, pas avant d’avoir vu la pointe de leurs dents. Mais quand vous le ferez, laissez-les s’en donner à cœur joie !
- Sergent Dain Halban, 1651e régiment cadien, compagnie d’infanterie Epsilon.

Le Castellan Stein avait prévu cette éventualité, il s’y attendait même. Peloton par peloton, les Cadiens commencèrent à se retirer, leur rythme étant mesuré tandis qu’ils se déplaçaient vers de nouvelles positions prédéterminées sans parler ni ralentir leur cadence de tir. Leur précision et leur entraînement étaient tels que chaque soldat vidait son chargeur en même temps que le reste de son escouade, s’agenouillant pour recharger juste au moment où l’escouade derrière eux prenait le relais. Les Orks quittèrent la passerelle dans un amas de débris, beaucoup d’entre eux étant morts ou vivants, la horde s’étant effondrée dans sa hâte d’atteindre un corps à corps. Certains d’entre eux y parvinrent, déchirant les Cadiens qui se repliaient avec une telle force que les gardes ne purent s’échapper. Des Kikoup s’élevaient et tombaient, des membres étaient arrachés des corps et des têtes coupées en deux, la violence frénétique de la Waaagh! faisant des ravages.

Chaque fois qu’un peloton cadien tombait, les Orks triomphants levaient les yeux de leur travail sanglant pour se rendre compte qu’ils étaient exposés dans un champ de bataille dégagé. Les pelotons d’armes lourdes déployés à l’arrière de la ligne de la Garde ont lancé des bolts réactifs et des canons lasers sur les maraudeurs couverts de sang. Les corps des Orks frémissaient et étaient déchiquetés tandis que les gardes vengeaient leurs camarades avec une efficacité redoutable. Chaque fois qu’un groupe d’Orks atteignait la ligne cadienne, il se retrouvait rapidement dans le no man’s land. Quelques instants plus tard, elle était déchiquetée par les tirs de riposte des pelotons de soutien voisins. Le piège de Stein était bien tendu, et ses mâchoires faisaient des centaines de victimes parmi les xenos.[34]

La Rivière Devient Rouge

« Par les échos de la Grande Mer et de nos chevaliers ancêtres, Par le sang de notre sang et l’esprit d’Alaric, Que nos lames ne soient jamais sèches et nos armes jamais froides, Tant que les ennemis de l’homme marcheront sur l’île sacrée. »
-Serment de guerre de la Maison Degallio

Le point d’appui cadien situé à l’est de la rivière bouillante s’est avéré pratiquement inattaquable. Mais à ce moment-là, les chamans tribaux des Orks sont entrés dans la bataille. Quelques instants plus tard, la pagaille régnait lorsque les envahisseurs Orks surgirent de nulle part, tombant sur l’arrière des lignes du Castellan Stein et renversant le cours de la bataille d’un seul coup.

Les zones de déformation soigneusement positionnées par Stein avaient bloqué l’avancée des Orks à Zeta Tert comme à Zeta Sec. Les escouades de Taurogryns avaient fini par tomber sous les assauts de Grukk, et le nombre d’Orks chargeant sur les ponts s’était avéré pratiquement infini. Pourtant, la discipline des pelotons cadiens avait permis à leurs tactiques de retraite ordonnée de triompher encore et encore. Alors que les Orks s’engouffraient de l’autre côté de la rivière, les compagnies d’artillerie du 1653e envoyaient barrage après barrage sur la masse de chair verte, chaque explosion emportant un gros morceau de la horde. Stein acquiesce. Jusqu’à présent, pour chacun de ses hommes tombés, cinquante, voire soixante Orks jonchaient les têtes de pont de leurs cadavres.

C’est alors que survint un événement que le haut commandement cadien n’avait pas prévu. Des taches de lumière verte dérapaient et pétillaient dans les plaines derrière les lignes de la Garde impériale avant de se transformer en hémisphères scintillants de la taille d’un dôme d’habs. Les bulles éclatèrent avec un bruit sec et révélèrent une foule d’Orks, couverts de peinture de guerre bleue et tapant du pied à l’unisson en scandant "Nous V’là" encore et encore.

Les escadrons d’artillerie contemplaient avec stupeur les guerriers écumants qui s’étaient matérialisés à quelques centaines de mètres d’eux, les Psykers Xenos parmi eux brillant encore d’une faible lumière verte. Des tirs de lasers désordonnés abattirent une poignée de nouveaux arrivants, mais cela ne servit à rien. Les Orks grouillaient parmi l’artillerie statique, grimpant sur les rails et les plaques arrière pour attraper les tireurs paniqués qui tentaient désespérément de s’enfuir. C’était sans espoir. En quelques minutes, les positions des Basilics et des Wyverns furent envahies.

Stein fronça les sourcils lorsque les rapports vox de son artillerie se turent, et ordonna à son soutien aérien de revenir. Moins d’une minute plus tard, les Valkyries et les Vendettas du Tempestor Prime Whitlock arrivaient à nouveau, les Canons Laser éliminant les Orks ici et là à chaque passage. Les Orks étaient partout sur les batteries d’artillerie ; même les tirs de bolters lourds n’avaient que peu d’effet sur eux. Fait alarmant, le canon de chaque Basilisk avait été relevé au maximum.

De nombreux Basilisk capturés se heurtèrent les uns aux autres dans des crissements de métal ou tournèrent lentement sur place, mais pour la plupart, ils ouvrirent le feu. Les pièces d’artillerie volés par les pillards Orks aux couleurs bleutées lancèrent leurs charges dans le ciel, dans une série de détonations en staccato. Les obus s’envolèrent, traçant chacun une parabole dans les airs avant de retomber dans les rangs des pelotons cadiens qui se repliaient en contrebas.

La violence de ce barrage soudain détruisit toute cohésion dans la retraite cadienne. Chaque salve tuait une douzaine ou plus de soldats serrés qui se retiraient lentement de la ligne de front. Les gardes des rives étant occupés par le feu nourri soudain, les Orks qui avaient traversé la Rivière Bouillante à la nage furent libres de grimper sur les rives, leurs lames tenues entre leurs mâchoires aux dents acérées. En l’espace de quelques minutes, toute la ligne de bataille fut plongée dans la violence. Le retrait ordonné et discipliné des Cadiens se transformait rapidement en une véritable déroute.

Stein aboyait des ordres dans son vox, désespérant de restaurer les lambeaux de son plan de bataille et d’assurer la retraite prévue sur les flancs de la Montagne sacrée, lorsque son astropathe, Zeil, s’approcha de lui. L’appréhension se lisait sur son visage sans yeux. Stein fit signe à ses hommes de se taire tandis que Zeil bégayait son rapport. Deux autres hordes d’Orks étaient tombées sur la planète au sud-est. Il pouvait sentir un grondement sourd et menaçant au fond de son esprit qui lui disait que les armées de sauvages se déplaçaient pour couper leur ligne de fuite. Le réseau-vox crépitait de cris et de hurlements tandis que l’assaut des Orks redoublait d’intensité. Le Castellan Stein poussait un juron furieux lorsqu’il entendit sur le canal de communication une voix claire et bienvenue, calme et mesurée, lourde du poids des années.

« Ici le Seigneur Neru Degallio, qui demande l’autorisation de se joindre aux festivités. »

« Alors, allez-y, bon sang ! » s’écria Stein, les veines gonflées dans le cou.

Moins d’une minute plus tard, le sol se mit à trembler avec une telle violence que tout le haut commandement cadien fut presque jeté à terre. Tous les regards se tournèrent vers le sud pour constater que l’horizon avait poussé une profusion de tours et de Ruches. Au loin, une imposante falaise de métal se dirigea vers les forces de Zeta Tert, sa masse imposante faisant trembler le sol de révulsion.

L’île Degallio se heurta de plein fouet à l’embouchure du Grand Estuaire. Elle a obstrué le cours d’eau d’un kilomètre de large comme un bouchon scellant une bouteille. Des rampes géantes, aussi larges que les ponts fluviaux que les envahisseurs Orks étaient en train d’emprunter, s’abattirent sur la terre ferme. Des douzaines, voire des centaines de chevaliers impériaux marchaient sur leurs travées.

Les marcheurs géants avançaient au pas de course, remplissant l’horizon d’une poussière d’un rouge terne, se divisant en quatre sous-ensembles au fur et à mesure qu’ils avançaient. Deux des lances de Chevaliers prirent la rive ouest, s’avançant pour bombarder le goulot d’étranglement de plus en plus épais des Orks qui tentaient de traverser à Zeta Tert. Les deux autres groupes se dirigèrent vers l’est à toute vitesse, se plaçant sur une trajectoire d’interception pour couper les hordes Orks que Zeil avait détectées au sud-est. Le bruit sourd d’explosions lointaines résonnait dans les plaines tandis que les Chevaliers réduisaient en ferraille les véhicules de tête de chaque horde.

Stein poussa un lourd soupir de soulagement, remercia un instant l’Empereur avant de crier des instructions précises à chacun de ses commandements subsidiaires. Les ordres furent relayés dans les rangs sur un ton qui ne laissait place à aucune discussion.

Lentement, laborieusement, et au prix de nombreuses vies, les échelons cadiens rétablirent l’ordre. Les régiments du Militarum Tempestus commandés par le Tempestor Prime Whitlock arrivèrent à toute vitesse, débarquant des portes arrière de leurs Valkyries en plein vol. Activant leurs Grav-Chutes, les guerriers qui descendaient écrasèrent les Orks qui se rassemblaient autour des batteries d’artillerie avec des tirs de lasers très précis, tuant jusqu’au dernier des xénos avant même que leurs bottes ne touchent le sol.

Escouade par escouade, les Cadiens montèrent dans leurs transports Taurox et Chimera et commencèrent sérieusement leur retraite. Les tourelles de canon pivotèrent vers l’arrière pour tirer un flot de lasers et de projectiles solides sur la horde qui se déplaçait et tourbillonnait derrière eux, les xénos hurlant des obscénités dans leur sillage.

Le sergent Dain Halban cracha dans la terre et éjecta le chargeur usagé fumant de son Fusil Laser. Il hurla à son escouade de poursuivre leur retraite mesurée depuis la rivière, tandis que les hommes derrière eux tiraient en rythme sur les Orks qui avançaient. Les tirs d’artillerie s’abattaient sur leurs rangs serrés tandis que les xénos se rapprochaient pour traverser les ponts. Dain s’autorisa un sourire cruel en voyant les geysers de terre et les corps brisés des Orks projetés dans le ciel chaque fois qu’un obus faisait mouche. Grâce à des ordres clairs et à des années d’entraînement, ses hommes restèrent stoïques face à l’ennemi. Chaque homme et chaque femme tirait en rangs bien disciplinés, pas un seul tir de laser ne manquant sa cible.

Dain était sur le point d’ordonner à une autre vague de se replier en bon ordre lorsque l’artillerie se tut brusquement. Pendant un instant, au milieu du vacarme de la bataille, le sergent ne fut pas sûr de lui, perplexe quant à la raison pour laquelle Stein faisait taire les canons alors que les Orks continuaient d’avancer sur tous les fronts. Le son suivant qu’il entendit était sans équivoque, un sifflement descendant que tous les vétérans savaient redouter. Il hurla un avertissement une fraction de seconde seulement avant que le premier obus ne tombe sur la compagnie. En un instant, la ligne de tir et la retraite ordonnée du peloton de Dain furent brisées, et ce fut au tour des Orks de hurler et de se moquer alors que l’artillerie des Cadiens se retournait contre eux. Pendant quelques brefs instants chaotiques, Dain tenta de rallier ses hommes, de réorganiser les lignes et de poursuivre le repli, mais tout ordre fut balayé par un barrage d’obus tombant au hasard tout au long de la ligne cadienne. Au début, seuls quelques hommes se retournèrent et coururent, la panique déformant leurs visages dans leur fuite, mais en l’espace de moins d’une minute, la fragile formation cadienne s’effondra complètement. La retraite se transforma rapidement en déroute.

Les Orks avancent sans que les tirs de suppression des Cadiens ne ralentissent leur progression, et les éléments de l’arrière de la compagnie se retrouvent dans une mêlée désordonnée. Envahis par une marée verte hargneuse, les défenseurs d’Alaric tombaient sous les coups de lames grossières et de la force brute. Déterminé à mourir face à l’ennemi, Dain se retourna et vida son chargeur dans une grêle de tirs lasers. Alors que les attaquants Orks étaient presque sur lui, Dain se prépara à mourir, baïonnette levée, mais il fut projeté au sol par l’onde de choc de la détonation d’un obus de canon de combat. Assourdi et haletant dans la terre, Dain leva les yeux, stupéfait. Un chevalier impérial l’enjamba, occultant un instant la lumière des étoiles. La grande machine de guerre fonça sur les Orks, les moteurs rugissant comme un prédateur primitif prêt à se nourrir.[35]

Les Sauveurs de la Mer

L’arrivée de l’île Degallio n’est pas arrivée trop tôt, car les hordes de peaux vertes qui émergeaient des navires rouillés lointains étaient attirées par le bruit de la bataille comme des hommes affamés le sont par l’odeur de la viande fraîchement cuite. Alors que le Seigneur Degallio faisait sentir sa présence, la lutte pour la Rivière Bouillante reprit avec une ferveur renouvelée.

Les Lanciers d’Albâtre du Seigneur Neru Degallio, à pleine puissance et avec des munitions en réserve, chantèrent les joyeux hymnes de bataille de leur ancien ordre alors qu’ils fonçaient sur les envahisseurs Orks. Ils frappèrent la colonne de Grukk à Zeta Tert comme une Lance de Chevalier plongeant dans le cou d’une terrible Vouivre verte. Les canons thermiques réduisirent les Orks en brume surchauffée et les canons de combat à tir rapide creusèrent des entailles dans les rangs serrés, comme l’avait fait auparavant l’artillerie du 1653e Cadien. Le nombre de morts augmenta rapidement.

Le Seigneur Degallio lui-même mena un escadron de ses meilleurs Chevaliers à l’extrémité du pont, les boucliers ioniques reconfigurés de manière à s’interposer entre ses guerriers et les missiles qui jaillissaient en tire-bouchon de la horde dans leur direction. Avec une série de tirs précis de leurs canons thermiques, les lanciers firent fondre les solides poutres et poteaux qui élevaient le pont au-dessus des eaux bouillonnantes.

Leur plan était judicieux - bloquer les Orks du premier Vaisseau de Rouille d’un côté du Grand Estuaire pour permettre à leurs alliés cadiens de s’échapper - mais le pont avait résisté au passage des millénaires, et il ne tomberait pas facilement. Pire encore, les formes massives de Grukk et de ses Méganobz se frayaient un chemin à travers la horde et se dirigeaient vers eux à toute vitesse.

Le costume de chevalier du Seigneur Degallio, le Gardien Blanc, se fraya un chemin dans la foule. S’accroupissant avec un sifflement hydraulique, l’épée tronçonneuse du chevalier tournoya dans un arc horizontal à quelques mètres du sol. Des dizaines d’Orks furent réduits en ruines tandis que le bras du gardien avançait, mais la véritable cible de Degallio n’était pas les peaux vertes. Au maximum de l’arc, l’épée tronçonneuse du gardien s’enfonça dans le pilier central qui maintenait le pont, poussant un cri d’effort tandis que ses dents de titane s’enfonçaient dans le cœur de l’ouvrage. Les tirs concentrés des mitrailleuses lourdes de l’escorte de Degallio abattirent les Orks qui s’approchaient trop près de leur Seigneur, les retenant pendant quelques secondes vitales. Dans un grand cri métallique, Degallio poussa le canon de bataille de son chevalier sous le pont en ruine, à côté de son épée tronçonneuse, et tira à bout portant.

Lentement, miraculeusement, le gardien blanc souleva l’extrémité du pont Zeta Tert, tel un ancien demi-dieu alaricain accomplissant un tour de force mythique. Les gravats tombèrent en cascade, écrasant les Orks poussés dans la brèche alors que des centaines de leurs compagnons de tribu se battaient pour se mettre à portée de frappe du grand marcheur d’ivoire. Dans un énorme craquement de pierre, le pont bascula sur la droite, la moitié de sa longueur tombant dans les eaux sulfureuses de la rivière Bouillante. Des centaines d’Orks tombèrent avec lui. Grukk et sa suite lourdement armée, à quelques mètres seulement d’amener leurs Pinces énergétik’s au niveau du casque du Gardien Blanc, titubèrent un instant sur le côté avant de se jeter dans les profondeurs avec une grande éclaboussure. La horde Ork poussa un monstrueux hurlement de rage et de frustration. Le pont Zeta Tert, qui avait résisté à des milliers d’années d’érosion et aux coups de marteau de l’artillerie impériale, avait été détruit.[36]

La Lame de Fond est Stoppée

La vue de tant d’explosions sur la tête de pont de Zeta Tert avait agi comme un phare pour le gros de la horde Ork. Leurs canons rudimentaires envoyaient des obus de gros calibre en direction de l’escorte qui protégeait le Seigneur Neru pendant qu’il s’effondrait sur le pont. Alors que les gardes du corps Degallio s’efforçaient d’empêcher les fantassins Orks de submerger leur maître, quelques-uns des marcheurs Orks en approche touchèrent de plein fouet les Chevaliers aux accoutrements brillants, les mettant à genoux ou, dans le cas de Sire Betel Degallio, faisant exploser leur cible de manière spectaculaire lorsque le réacteur du marcheur entra en phase critique.

Le pont s’étant effondré et une nouvelle menace approchant à grands pas, le Seigneur Neru ordonna à ses Chevaliers de se rassembler dans le cours d’eau de la rivière Bouillante. Les Chevaliers reculèrent prudemment dans les eaux peu profondes de la rivière, un exploit d’agilité que les marcheurs Orks n’arriveraient pas à imiter. Les boucliers ioniques de type marine furent levés en formation pour former un bouclier d’énergie crépitant qui s’illuminait toutes les quelques secondes lorsque les obus Ork faisaient mouche.

C’est alors que les marcheurs xenos apparurent dans la poussière et la confusion de la bataille. Des effigies orkoïdes trapues avançaient sur des pattes à piston, donnant l’impression que la machine de guerre de Grukk avait engendré une couvée de monstres métalliques et les avait envoyés terminer ce qu’elle avait commencé. Des canons à tir massif d’une taille extrême pendaient comme des bras musclés de chacun des marcheurs humanoïdes, déversant un volume impressionnant de puissance de feu dans les rangs des Degallio. Les boucliers ioniques des lanciers d’albâtre déviaient ou faisaient exploser la plupart des tirs, mais ici et là, un obus se faufilait, explosant sur une cuisse blindée ou déchirant une carapace héraldique.

Le Seigneur Neru examina rapidement la situation depuis le pont en ruine. Des dizaines de ces maudits engins se dirigeaient à travers la fumée, et le détachement occidental de Degallio avait été réduit à moins de dix hommes dans les combats qui se déroulaient à la tête du pont. Pire encore, les Chevaliers essuyaient des tirs nourris de la part des Orks qui avaient combattu les Cadiens de l’autre côté de la rivière.

Les deux armées massives d’Orks n’ayant d’autre ennemi que les Degallio pour déverser leur fureur, les options du Seigneur Neru se réduisaient à vue d’œil. Il ordonna à sa lance de rompre la formation et de descendre le fleuve aussi vite que possible en formation en boîte, les boucliers ioniques des Chevaliers périphériques de chaque côté et ceux des Chevaliers les plus en arrière protégeant leurs arrières tandis qu’ils se dirigeaient à toute vitesse vers l’île Degallio. Sur les rives du fleuve, la horde d’Orks qui traînait les pieds faisait de son mieux pour suivre le rythme, mais les Chevaliers étaient les maîtres de leurs machines de guerre et avaient encore beaucoup de puissance à brûler.[37]

La Grande Île

Une flottille délabrée de véhicules Orks suivait les Chevaliers de Degallio, vrombissant le long de la rive. Ils virèrent de bord et firent des embardées en tirant des salves imprécises sur les lanciers du Seigneur Neru. Les véhicules poursuivaient les chevaliers éclaboussés et piétinant sur des kilomètres et des kilomètres, leur équipage poussant des cris et faisant des gestes grossiers tout en zoomant le long de la rivière. Des essaims d’aéronefs bourdonnants remontaient le cours d’eau en tirant des coups de feu, tels des moustiques géants harcelant leurs proies encombrantes. Si les Chevaliers se retournaient pour combattre, ils donneraient aux hordes qui les poursuivaient une chance de les rattraper, et cela ne pouvait pas être permis.

Le Seigneur Neru serra les dents tandis que le Chevalier de Sire Tetherine Degallio tombait à l’eau, la jambe arrachée de sa hanche par un tir chanceux de rokette. Ses chevaliers étaient si proches qu’il pouvait presque imaginer le baiser de la mer sur son visage. D’un moment à l’autre, les Orks allaient recevoir une douloureuse leçon.

Soudain, il y eut un craquement lointain, rapidement suivi d’une vaste colonne d’eau s’élevant sur leur flanc, qui consuma un trio de Kopters d’la Mort qui passaient en tourbillonnant devant les Chevaliers en retraite. Un instant plus tard, les berges de la rivière s’embrasèrent et des détonations se frayèrent un chemin à travers la poursuite des xénos avec une force impitoyable et implacable. Les débris résonnaient et se frayaient un chemin dans l’air, rebondissant sur les carapaces des Chevaliers et s’écrasant dans la poussière tandis que les véhicules Orks étaient réduits à l’état d’éclats incandescents. L’île Degallio elle-même s’était jointe au combat, ses canons longs étant à portée et suffisamment précis pour marteler les forces Orks sans mettre en danger leurs propres guerriers.

Grâce à l’immense puissance de feu de l’île de fer, les quelques véhicules Orks survivants s’enfoncèrent dans la nature, à la recherche de proies moins féroces. Les chevaliers du Seigneur Neru Degallio parcoururent les dernières centaines de mètres qui les séparaient de leur forteresse, un vaste hangar s’ouvrant dans les entrailles de l’île à mesure qu’ils s’en approchaient. La bataille du pont était terminée, et avec elle, l’élan de l’assaut de Grukk s’estompait.[38]

Les Poings d’Gork

KituléBoît’s.

Bien que lents et encombrants, les Gorkanautes connus sous le nom de "Les Poings d’Gork" comptent parmi les atouts les plus puissants de Grukk. Chacun d’entre eux a combattu sur une douzaine de mondes, et leurs coques rouillées sont parsemées des restes d’une grande variété d’espèces extraterrestres ainsi que du sang d’innombrables troupes impériales. [39]

KituléBoît’s

Drogg, le pilote du KituléBoît’s, a été écrasé par une Boît'Kitu après que son pilote Grot ait décidé de se venger de son ennemi juré. Drogg a survécu, de justesse. Il dépensa alors sa fortune pour acheter le Gorkanaut le plus puissant qu’il pouvait s’offrir avant d’écraser la Boît’Kitu incriminé, ainsi que tous les autres Boît’s de la tribu.[40]

Poing’d’blag

Poing’d’blag.

Poing’d’blag est piloté par un riche Deathskulls Nob appelé Bokk Doigluant. Il a volé la machine de guerre dans le seul but de s’assurer qu’il pouvait choisir le meilleur butin. Il ne se passe pas une semaine sans que Poing’d’blag ne soit équipé d’une puissance de feu encore plus grande, pillée sur les restes d’un autre champ de bataille dévasté. Bokk, un paria de l’empire de Charadon, est un voleur si efficace qu’il se qualifie lui-même d’"archilarceniste" de Charadon. La plupart de ses camarades ne comprennent pas la plaisanterie, bien sûr, mais cela n’empêche jamais le vieux Bokk de s’amuser. Cette personnalité joviale est toutefois mise de côté au combat, car Doigluant prend le combat très au sérieux. Le vieux Deathskull a peut-être volé Poing’d’blag pour arriver à ses fins, mais il s’est depuis attaché à sa monture blindée. En effet, il considère tout dommage causé au puissant marcheur comme une grave insulte personnelle, et concentre sa colère sur ceux qui osent lui tirer dessus. Inutile de dire qu’entre la puissance de feu du Gorkanaute et sa masse écrasante, peu d’ennemis vivent pour faire deux fois la même erreur…[41]

Tête’d’Mort.

Tête’d’Mort

Eul Tripe’Noir.

Le Gorkanaute connu sous le nom de Tête’d’Mort ne doit pas son nom à son casque de fer géant, mais au fait qu’au cours d’une bataille sur le monde canyon de Mongrel III, ses relais de communications pillées sont tombées en panne : le pilote inconscient a ignoré les conseils de ses camarades et a basculé directement dans un ravin.[42]

Eul Tripe’Noir

Griff’D’Gork.

Tripe’Noir est très ancien pour les Gorkanautes. Ce marcheur vétéran a gagné son nom après avoir arraché le ventre d’un bio-titan Hiérophante sur Vorpax Eliara. Depuis ce jour, la plaque frontale du Gorkanaute a été noircie par l’acide biologique Tyranide, tout comme le visage de son pilote, Gobshak.[43]

Griff’D’Gork

Griff’D’Gork est une affreuse brute mécanique dont le pilote, Rotgrubb, est un fervent adepte du plus brutal des dieux guerriers Orks. Sa griffe géante est toujours recouverte d’une nouvelle couche de peinture verte, car Rotgrubb affirme que la main droite de sa machine est l’instrument de Gork lui-même.[44]


Le Massacre de l’Horloge

L’impulsion choquante de l’assaut initial de la Waaagh! de Grukk avait été épuisé et les troupes impériales avaient consolidé leurs forces à la base de la Montagne Sacrée. Blessé et désireux de se venger, Grukk avait rassemblé une armée plus importante que ses deux précédentes forces combinées. Plus que jamais, les alliés impériaux étaient prêts à l’accueillir.

L’assaut de la maison Degallio avait permis aux Cadiens de gagner du temps pour se replier, comme le Castellan Stein l’avait initialement prévu. La 1651e Cadienne était montée à bord de ses transports, et tandis que les chevaliers du Seigneur Neru repoussaient les véhicules Orks vers le sud, le long des rives de la rivière Bouillante, les Cadiens avaient réussi à s’enfuir. Une épaisse couche de poussière recouvrait leurs traces alors qu’ils s’éloignaient de l’assaut des Orks aux ponts jumeaux de Zeta Sec et Zeta Tert, en direction du point de ralliement de la Montagne sacrée.

Stein savait pertinemment qu’à ce stade précoce de la guerre, le danger n’avait pas été totalement écarté, mais qu’il avait été contenu. Les possessions dispersées de la planète avaient limité les dégâts que les Orks avaient pu faire jusqu’à présent, et les actions menées contre le vaisseau amiral de Grukk et les ponts de la Rivière avaient tué des milliers d’Orks - peut-être même des dizaines de milliers. Pourtant, d’après les estimations du stratège de Stein, les xénos en maraude se comptaient par milliards.

Partout où un vaisseau de rouille avait atterri, les Orks se déployaient encore en grand nombre. Comme l’avait craint le castellan, leurs hordes convergeaient vers les panaches de fumée et de poussière soulevés par les batailles jusqu’à présent. À moins qu’un coup décisif ne soit bientôt porté pour briser les reins des hordes, les Cadiens et leurs alliés les chevaliers impériaux seraient encerclés, contraints à une guerre défensive où leur mobilité supérieure ne servirait pratiquement à rien.

Le réseau-vox de Stein s’ouvrit en grand. Son signal d’alarme parvint finalement aux barons des maisons de chevaliers restantes, et un consensus fut atteint. Les alliés devaient tendre une embuscade sur les pentes de la montagne, en utilisant ses sommets abruptes et son terrain accidenté pour ralentir l’avancée des Orks pendant que les gros canons de l’Astra Militarum et des maisons de chevaliers feraient des ravages. Stein lui-même serait à la tête des plus grands défenseurs, une démonstration de défi qui ne manquerait pas d’amener les boss Orks au combat et peut-être même d’attirer l’Ork lui-même sur la ligne de front, car l’adjudant psyker de Stein était certain que la brute était sortie vivante de la bataille de la Rivière Bouillante. Le castellan savait, grâce à ses batailles passées contre la menace verte, que tuer le chef d’une force Ork risquait de paralyser son moral et sa cohésion d’un seul coup. Mais c’était un pari risqué : là où les boss de chaque Waaagh! se rendaient, les attaques les plus dévastatrices suivaient à coup sûr.[45]

L’Arrivée de Gerantius

Alors que les heures d’attente s’éternisaient et que les Cadiens occupaient les pentes de la Montagne sacrée, le Seigneur Viashtu et le reste de la Maison Brahmica se mirent en marche. Ils étaient accompagnés des chevaliers de la maison Velemestrin et, à l’arrière, d’un marcheur lent que les chevaliers ne connaissaient que sous le nom de Gerantius. La créature était un chevalier, mais le vert et le bronze de sa structure témoignaient d’un âge immense qu’aucune vie mortelle n’aurait pu traverser. Stein s’approcha pour interroger le nouvel arrivant, mais ses appels stridents ne donnèrent aucune réponse.

Il y eut soudain une série de détonations lorsque l’artillerie stationnée sur l’éboulis juste en dessous de la position de Stein ouvrit le feu. Les hordes d’Orks étaient en vue, et le castellan avait donné au commandant de l’artillerie du 1653e l’ordre permanent de faire feu dès qu’elles seraient à portée de tir. Stein tourna sur son talon pour regarder la volée d’obus décrire un arc dans l’air jusqu’à leur point de fuite, s’épanouissant en un chapelet de nuages de poussière parmi les hordes grouillantes des contreforts en contrebas. Un instant plus tard, le grondement des explosions les atteint.

« A tous les canons, tirent à volonté », rugit Stein.

Son message fut relayé en amont et en aval de la ligne avec une efficacité éprouvée. Les Cadiens s’étaient retranchés sur les pentes fortifiées de la montagne, avec des champs de tir qui se chevauchaient et qui rappelaient au Castellan les Kasrs de son pays.

« C’est du classique », pensa le Castellan Stein. « Ce devrait être un véritable massacre. »

Bientôt, les pelotons ajoutèrent leurs armes lourdes à la fusillade. Les Orks en contrebas accéléraient, mais plus ils se rapprochaient, plus ils étaient confrontés à la force des pentes.

Stein regarda la colonne de chars vert foncé se mettre en formation de combat et hocha la tête. Il en reste beaucoup, pensa-t-il. Tout ce qu’il faut pour forcer une victoire rapide. Il avait déjà vu un commandement Ork s’effondrer, mais jamais d’un point de vue aussi parfait que celui-ci.

Se retournant vers son unité, Stein demanda à son officier vox d’envoyer son signal pour ce qui lui semblait être la cinquantième fois. Les interférences causées par la montagne n’aidaient pas. Ce qui se trouvait à l’intérieur de cet imposant sommet avait une signature électromagnétique qui rivalisait avec celle d’une Arche du Mechanicus.

Un grésillement strident se fit entendre sur le vox avant que Kavel ne l’accorde. Un accent alaricain épais et formel émergea des parasites.

«...rendez-vous. Cadien, ici le Seigneur Viashtu pour les Maisons Brahmica et Velemestrin, je vous demande plus de détails. Imperador Vidas.»

Stein se précipita et saisit le combiné du transmetteur. Point de rencontre Montagne Sacrée, coordonnées Sanguine-Six-Alpha-Deus-Trois.

Un bruit blanc emplit le vox pendant un moment. Des nuages de poussière parsemaient l’horizon, se rapprochant à une vitesse trompeuse. À en juger par leur nombre, il s’agissait sans aucun doute d’ennemis. Stein pouvait entendre le rugissement de la Waaagh ! en approche dans le vent ; ce n’était pas un son agréable.

« La Montagne Sacrée est… plutôt grande, Seigneur Stein », répondit-il timidement.

« Quoi ? Je répète : Sanguine-Six-Alpha... » cria Stein. C’est alors qu’un horrible soupçon se fit jour.

« Maison Brahmica, êtes-vous en train de me dire que vous ne comprenez pas les coordonnées de la grille impériale ? » Le réseau-vox émet des bruits statiques, mais rien de plus.

« Écoutez, » dit Stein en balayant du regard les alentours, « vous savez, la crête qui ressemble à un gros mamelon rouge ? Nous sommes à environ un kilomètre au sud-est de cette crête. »

« Ah, » dit le Seigneur Viashtu, « reçu et compris. Je transmettrai immédiatement aux Maisons Brahmica et Velemestrin. Ave Imperador. Oh, et Seigneur Stein ? Nous avons un… visiteur de marque parmi nous… »

Les Baneblades et les Stormhammers ajoutèrent leurs voix au vacarme infernal, puis les canons de combat des Chevaliers paladins des Maisons Brahmica et Velemestrin. La charge Ork se fragmenta, se transformant en un flot de véhicules en peau verte qui grondaient et rebondissaient sur les éboulis, mais ils furent abattus avec une efficacité clinique par les canons laser des troupes d’armes lourdes de Peaux Vertes. Les fusils laser se hérissaient derrière chaque escarpement et chaque bataillon, mais aucune des armes légères n’avait encore été tirée. Le volume de la puissance de feu lourde qui se déversait de la ligne de tir cadienne avait permis de s’assurer qu’aucun Ork n’était parvenu à portée de fusil.

Un mince picotement d’énergie non naturelle parcourut le cuir chevelu de Stein, et derrière lui, des bulles d’énergie d’un vert éclatant commencèrent à grésiller sur les éboulis. Des douzaines d’Orks se mirent à scintiller et à siffler là où les bulles éclataient, mais des centaines de fusils lasers étaient déjà pointés vers eux, et les Orks qui se téléportaient furent abattus par les tirs de volée des rangs de gardes qui se succédaient.

Sous les yeux de Stein, l’ancien chevalier Gerantius descendit la pente à grands pas, puis accéléra, avant de sauter dans les airs. Un tas de méganobz téléportés se matérialisa sous lui juste à temps pour qu’il atterrisse des deux pieds. Il écrasa la plupart d’entre eux dans une explosion de pierres détachées avant de vaporiser les autres avec un tir à bout portant de son canon thermique.

Stein pouvait entendre les cris d’encouragement et les applaudissements des autres nobles alariens sur le réseau-vox.

« Cessez de le féliciter et continuez à tirer ! » lança-t-il dans le vox.

Malgré l’héroïsme imprévisible des Chevaliers, le plan de bataille se déroulait comme une horloge. Les chasseurs à réaction Ork filaient dans le ciel en direction de leur position, mais l’Hydra de l’Ost d’Acier ne tarda pas à les bombarder d’une DCA qui les fit s’écrouler en flammes. Des Buggys Ork à gros pneus bondissaient le long des sentiers montagneux, chacun déchiqueté par les tirs de canon des transports Taurox qui formaient une ligne de feu sur les pentes inférieures. Un trio de mini-coptères à lames que les Orks utilisaient en tant qu’éclaireurs passa en rase-mottes, leurs canons faisant entendre leurs claquements. Gerantius s’élança d’un rocher et en écrasa deux du haut du ciel, tandis que sa mitrailleuse lourde pivotante abattit le troisième. Stein cligna des yeux, incrédule devant l’agilité de l’ancien marcheur.

Le nuage de poussière en contrebas se rapprochait, mais le terrain accidenté du flanc de la montagne obligeait les Peaux Vertes à attaquer au coup par coup. Deux autres chasseurs Orks furent chassés du ciel par les tirs de l’Hydra, tandis que des obus de mortier étaient lancés très haut par des Wyverns cadiens avant d’exploser en rafale. « La compulsion de la race Ork à s’engager dans la mêlée causera sa perte, » pensa Stein ; « il y veillera. »[46]

Un Ancien Allié

Lors de la première bataille de la Montagne Sacrée, l’apparition de Gerantius, le Chevalier Oublié, eut un effet puissant et dramatique sur les nobles présents. Chacun d’entre eux avait grandi en entendant des histoires sur le chevalier légendaire, des histoires qui leur avaient été racontées par leurs pères, leurs pairs et même chuchotées par les échos de leurs ancêtres depuis l’intérieur de leur Trône Mechanicum. La présence de l’ancien chevalier était telle qu’elle emplissait les nobles d’un but terrible et définitif : ils étaient résolus à détruire le boss de guerre Grukk et à mettre en déroute sa Waaagh! rouge pour avoir osé poser le pied sur leur monde.[47]

La Chute d’une Légende

Tandis que la bataille faisait rage sur les pentes de la Montagne Sacrée, les combats continuaient à se dérouler autour de la Rivière Bouillante et des navires rouillés échoués. Les Orks et les Gardes continuaient à se battre pour leur vie après la défaite du Boss de Guerre et l’intervention des Chevaliers d’Alaric.

Distraits par les événements sur la montagne, les Boss Orks furent pris par surprise par le Chevalier solitaire de la Maison Kamata qui émergea de la fumée et du brouillard de la bataille, chargeant à travers le terrain ouvert en direction de la Colère de Gork. Les gardes qui tenaient encore leurs positions de l’autre côté de la Rivière Bouillante poussèrent des cris de joie lorsque le chevalier traversa les lignes orks et se fraya un chemin à l’intérieur de l’imposant navire rouillé.

Le Sans-Fief Dyros Kamata était de retour. Il pénétra dans la cale du navire, où des Mékanos découpaient les restes des Chevaliers tombés lors de la charge de Kestren. Par-dessus le sifflement des brûleurs et le gémissement des scies, de faibles gémissements et plaintes humaines flottaient dans la cale du navire. Sous une grêle de tirs de ses lourds fusils, Dyros dégagea la chambre et entreprit de fouiller les épaves à la recherche de vivants.

Les envahisseurs Orks étaient de plus en plus nombreux à se jeter sur les positions défendues, mais jusqu’à présent, les Cadiens et leurs alliés chevaliers s’étaient montrés à la hauteur de la tâche en les repoussant. Alors que les pentes des montagnes étaient jonchées de cadavres fumants, Grukk lui-même entra dans la mêlée, et le chevalier Gerantius s’apprêta à l’arrêter.

Le sol trembla lorsqu’un trio de chariots Orks aux couleurs criardes remonta en grondant la pente sous les lignes cadiennes. Dans leur sillage arrivait la monstruosité à défenses qu’était le transport personnel de Grukk, protégé dans une certaine mesure par le mur de ferraille qui le précédait. Les missiles anti-char et les canons laser détruisaient les plaques de blindage ablatif, mais les Orks avaient anticipé une telle fusillade, qui ne les ralentissait guère.

Stein fit un geste des bras vers les nobles des maisons Velemestrin et Brahmica, et leurs chevaliers errants s’avancèrent en réponse. Les canons thermiques hurlèrent lorsque les chariots de guerre arrivèrent à portée de tir, percutant deux des trois chariots Orks et coupant le troisième de manière à ce qu’il dévie brusquement dans un ravin parsemé de rochers. Le transport de Grukk se fraya un chemin à travers les flammes de ses prédécesseurs, ses défenses incurvées envoyant de la ferraille dans toutes les directions. L’engin se dirigeait droit sur la position de Stein.

Sans crier gare, Gerantius changea de direction et percuta de biais le chariot Ork, l’envoyant s’écraser sur le côté. L’énorme véhicule dérapa sur la pente pendant quelques mètres avant de s’arrêter, ses passagers se répandant dans la poussière et se jetant vers les jambes de l’ancien chevalier qui avait renversé leur monture. Une silhouette imposante se trouvait parmi eux, la lumière scintillant de sa Pince géante en forme de scie.

« Équipes en avant, avancez et tirez, » dit Stein d’un ton sec. En réponse, trois escouades d’armes cadiennes se dévoilèrent derrière les rochers éparpillés autour de la position de Stein. Grukk s’approcha d’eux en titubant, hurlant son défi à travers des mâchoires ensanglantées.

Stein leva son Pistolet à Plasma et tira. La décharge atteignit le milieu de la poitrine de Grukk. Au même moment, les trois équipes d’armes spéciales ouvrirent le feu, un bruit sourd et le staccato emplit l’air tandis que les grenades krak tombaient autour du boss de guerre en une pluie explosive.

Grukk fut projeté de ses pieds lorsque les grenades firent mouche, ses rugissements étant étouffés par une série de détonations assourdissantes. La poussière, la pierre et le sang brûlé jaillirent dans l’air au milieu de bouffées de flammes aveuglantes. Un instant plus tard, le grand pied griffu de Gerantius se retourna en un coup de pied circulaire, faisant rouler l’épave du Chariot de Guerre du Boss de Guerre sur son corps brisé dans un ultime et retentissant fracas.

L’abattage spectaculaire du boss de guerre Ork avait été si explosif et, surtout, si public que pas un seul Cadien ou Ork n’avait pu manquer de le voir. Des vagues de consternation traversèrent les Orks au pied de la montagne.

« Maintenant ! » cria Stein, « chargez ! Pour Cadia et l’Empereur, chargez ! »

En réponse, un millier de Cadiens jaillirent des barricades et des rochers en poussant leur propre cri de guerre. Les tirs de laser illuminaient les pentes et les baïonnettes brillaient de mille feux. Dévalant les pentes, ils s’abattirent avec une force impressionnante sur l’avant-garde Ork qui vacillait. Peu d’entre eux atteignirent le combat qui s’ensuivit, car Stein avait parfaitement choisi son moment. Privés de leur grand chef, les Orks tournèrent les talons et battaient déjà en retraite lorsque les Cadiens frappèrent.

La bataille avait tourné au massacre. Avec la déroute de la ligne de front Ork, les xénos se mêlèrent dans la confusion. Ceux qui reculaient gênaient ceux qui essayaient d’avancer, tandis que ceux qui avançaient gênaient ceux qui essayaient de reculer. L’artillerie cadienne, postée en haut des pentes, pouvait difficilement trouver un environnement plus riche en cibles. Une pluie de munitions s’abattit sur la horde et des membres à la peau verte furent projetés dans les airs tandis que les Basilisks et les Wyverns de la Garde impériale effectuaient leurs barrages meurtriers à travers la horde. L’effondrement de la horde de Grukk fut tout aussi spectaculaire que Stein l’avait espéré. Il fit un grand sourire, fit craquer ses poings et donna l’ordre de poursuite[48]

L’Éclatement des Clans

Alors que les munitions pleuvaient et que la nouvelle de la mort de Grukk se répandait dans les masses grouillantes, la cohésion de l’invasion Ork commença à se briser. Castellan Stein et ses hommes virent la horde Ork éclater en une série d’échauffourées, puis de rixes, puis de véritables batailles, les Boss de chaque tribu se battant pour devenir le nouveau maître de la Waaagh ! sans chef et s’approprier l’invasion, alors même que les bombardements impériaux se poursuivaient. Avec la mort de Grukk, la bataille pour la Montagne sacrée était terminée, du moins pour l’instant.

Après avoir déferlé comme une vague sur le bastion de la Montagne sacrée, la horde d’Orks fut facilement dispersée au cours des jours suivants par les assauts déterminés des Cadiens et de leurs alliés chevaliers. Les actions de Stein après le siège ont été tout aussi inspirées que ses défenses en couches. À chaque bombardement et à chaque assaut du Militarum Tempestus, ils ont creusé un peu plus le fossé entre les clans et les tribus Ork, séparant délibérément ceux qui portaient des peintures de guerre bleues de ceux qui peignaient leurs véhicules en rouge, et séparant ceux qui étaient vêtus de noir et de blanc à damier de ceux qui portaient un jaune ostentatoire.

Le but de la nouvelle stratégie de l’Astra Militarum n’était pas d’exterminer les xénos, car les Orks se comptaient encore par milliards, mais de les diviser et de les déplacer. Le Castellan Stein pensait que s’il parvenait à diviser les clans Orks en armées distinctes, ceux-ci se battraient entre eux. Dans la bataille pour le leadership ultime qui s’ensuivrait, les tribus Orks en guerre feraient effectivement le travail des défenseurs à leur place.

Le Gros Mek Mogrok supervisait l’avancée de l’avant-garde du haut d’un Morkanaute réquisitionné. Se curant le nez, il regardait le boss de guerre Grukk et ses chariots de guerre se frayer un chemin sur le flanc de la montagne. « Cette brute stupide se dirigeait vers un piège humain, » songea Mogrok, en jetant un Squig dans sa gueule et en le croquant avec force. « Même un Snotling pouvait le voir. »

Le même vieux Grukk, toujours en train de charger. Son tempérament de brute l’avait mis en ébullition lors de la bataille des ponts. À sa décharge, il était revenu dans la mêlée bien assez tôt, trempé et pâle comme les tripes d’un Squiggoth, mais plus en colère que jamais. Seul un imbécile aurait contesté son droit à diriger à ce moment-là. Pourtant, un jour, ce sale caractère causerait la perte du Boss ; tous les autres Bad Moons de Mogrok étaient d’accord sur ce point.

Le Gros Mek avait le sentiment que ce jour arriverait aujourd’hui. D’autant plus qu’il avait personnellement désactivé le champ de force du véhicule de Grukk il y a moins d’une demi-heure et qu’il avait déclenché sa téléportation personnelle avant que le gros balourd ne puisse s’en apercevoir.

Mogrok fit tourner les antennes de son télescope et le cœur des lignes ennemies apparut en pleine lumière. Il y avait là le drapeau de la tapette, celui que le roi des zoms utilisait comme mât de commandement. Après la raclée que Grukk avait reçue aux ponts, le drapeau n’était plus qu’un chiffon rouge pour un tauro-grox, et les zoms le savaient. Bien sûr, le chariot de guerre de Grukk fonçait droit sur lui, percutant les débris de son escorte dans l’espoir d’un trophée. Le marcheur zom vert qui se trouvait à proximité avait d’autres idées. Mogrok gloussa lorsque la machine de guerre renversa le véhicule de Grukk sur le côté et commença à piétiner la suite qui s’en échappait.

« J’ai bien visé ce gros machin vert, Boss, » dit Dagogg, le compagnon Mek de Mogrok, en plissant les yeux dans le réticule de son Kanon Shokk.

« Tu veux que je lui donne un méchant Shokk ? »

« Non, » répondit Mogrok en grattant le sang séché sur l’extrémité de sa pince-piston. « Je pense que Grukk s’en occupe. »

Il y eut une série de détonations lorsque les tireurs du roi des zoms firent tomber Grukk de son piédestal. Le grand marcheur vert recula d’un pied, donna un coup de botte à l’épave du Boss de Guerre et la fit rouler sur le corps déchu de Grukk. À cette vue, un rugissement d’incrédulité se répandit sur le flanc de la montagne.

« Oh, là, je me suis trompé, quel désastre », dit Mogrok d’un air amusé. « Retourne au vaisseau, Dagz. Il est temps pour nous, les Meks, de leur montrer comment on fait. »[49]

Les Tribus Divisées

Après la chute de Grukk lors de la bataille de la Montagne sacrée, les chefs de clans Orks dispersés dans les armées d’invasion entamèrent une série de guerres civiles pour déterminer qui prendrait la tête à la place du Boss de Guerre vaincu. Plusieurs prétendants principaux étaient disséminés sur la planète, chacun s’acharnant sur son propre vaisseau de rouille afin de prendre de l’avance sur ses rivaux.[50]

Baddfrag, Le Boss des Tanks.

Baddfrag, Le Boss des Tanks

Baddfrag sait distinguer sa Chimère Mark 8 de Mars de sa Mark 6, et il n’hésite pas à faire la leçon à ses collègues Blood Axes sur le sujet. Il n’aime rien de plus que de montrer sa collection de chariots pillés au combat en lançant sur l’ennemi une tempête de puissance de feu rudimentaire mais efficace.[51]

Raddak, Truc’Bleu

Raddak, Truc’Bleu.

Les Deathskulls sont superstitieux, et Raddak Truc’Bleu l’est encore plus. En raison d’une pénurie de pigment bleu, il s’est battu sans sa peinture de guerre sur Obstiria et a perdu son bras au cours de la première heure. Depuis, il est couvert de peinture bleue "porte-bonheur" et exige la même chose de ses disciples.[52]

Aile’d’Mort, le Boss Volant

Aile’d’Mort, le Boss Volant.

Fondu de la vitesse avoué, Aile’d’Mort a vécu une expérience quasi religieuse sur le Monde Ruche de Ghul Jensen lorsqu’il a piloté un Dakkajet pour la première fois. Depuis ce jour, Aile’d’Mort a amassé une flotte délabrée d’appareils pillés et customisés qui suivent son sillage.[53]

Bogrot Bones

Bogrot Bones.

Bogrot est un sale tricheur et une légende parmi les clans de Waaagh! Grukk. Colporteur itinérant ayant l’œil pour les affaires louches, Bogrot chevauche son Squiggoth de compagnie à la tête d’une énorme caravane de ferraille qui possède plus d’artillerie Ork que le reste des tribus réunies.[54]

Gashrakk, le Brillant

Le Boss de Guerre Gashrakk est ce qu’il y a de plus rare : un Ork propre. Ancien second de Badrukk, il a été expulsé de l’armada du Kap'tain' parce qu’il était trop frimeur, ce qui n’est pas peu dire. Gashrakk a une compulsion inhabituelle pour posséder l’équipement le plus brillant et le plus récent qui lui tombe sous la main, et occupe ses hordes de Grots dans un cycle sans fin de polissage, de récurage et de repeinturage. Ses hommes aiment se vanter que leur Boss ne tire jamais deux fois avec la même arme. La plupart du temps, ils ont raison : Gashrakk dispose d’une équipe de Gretchin qui transportent une sélection de ses fusils personnalisés à la guerre, si bien qu’il n’a jamais à s’inquiéter de se répéter.

Gashrakk, le Brillant.

Malgré - ou peut-être à cause de - son besoin obsessionnel de se montrer, Gashrakk est une force sérieuse avec laquelle il faut compter. Les moindres actions du Bad Moon sont réfléchies à l’avance. Les plans de bataille sont soigneusement préparés pour assurer un maximum de spectacle. En effet, il n’est pas rare que Gashrakk refuse d’engager ses forces dans un combat s’il n’est pas sûr de gagner. Cette attitude est connue pour provoquer la grogne des Boyz de Gashrakk, mais le Boss maintient son groupe de guerre dans le droit chemin en les couvrant de butin.

De plus, la seule chose qu’un Bad Moon préfère à la frime, c’est de frapper la tête de ses ennemis pendant qu’il frime. La planification obsessionnelle de Gashrakk fait en sorte que, le plus souvent, c’est exactement ce que font ses partisans. Les autres Boss de Guerre Orks sur Alaric Prime se moquent du "vieux Gashrakk de dernière minute", car la bande du Brillant est connu pour n’arriver en trombe qu’une fois les vrais combats terminés et la victoire déjà assurée. Mais ce mépris n’est qu’une jalousie à peine voilée : les gars de Gashrakk ont tous les meilleurs équipements et semblent toujours être au bon endroit au bon moment pour s’emparer de la gloire.

Sans surprise, l’approche peu orthodoxe de Gashrakk en matière de guerre lui a permis d’accumuler des quantités astronomiques de richesses. Après tout, il est facile de s’approprier le butin par la force lorsque vos gars sont moins abîmés que les autres. Son groupe de combat compte des dizaines de Frimeurs et des centaines de Boyz plus riches que la moyenne. De plus, cette vaste masse de muscles est soutenue par un arsenal impressionnant de machines de guerre et d’engins meurtriers. De l’artillerie à profusion, des marcheurs de toutes les couleurs (jaune vif) et une flotte de Kamions et de chariots de guerre cimentent la puissance militaire de Gashrakk.[55]

Gros Rouge, l’Akkro

Gros Rouge, l’Akkro.
Drogg, le Boss Goff.

Le mystérieux Akkro connu seulement sous le nom de Gros Rouge est respecté par les fous de la Waaagh ! de Grukk. Plus grand qu’un Nob Goff adulte et marmonnant sans cesse, Gros Rouge vomit des éclairs verts sur tous ceux qui le défient, les réduisant en cendres.[56]

Drogg, le Boss Goff

Le psychopathe assoiffé de combat qui se fait appeler Drogg le Boss Goff est en lice pour prendre la tête des hordes Orks uniquement parce que son vaisseau rouillé est arrivé en retard. Ayant échappé au massacre de la Rivière Bouillante et de la Montagne Sacrée, la horde de Drogg est intacte et ne demande qu’à se battre.[57]

Waaagh! Mogrok

Gros Mek Mogrok.

À l’insu des autres Boss Orks qui se disputaient le leadership, il y en avait un parmi eux qui avait déjà une bonne longueur d’avance. Tandis que les autres clans et tribus se battaient entre eux, Gros Mek Mogrok et ses Bad Moonz mettaient déjà en œuvre leur plan pour entraîner les forces impériales dans la plus grande bataille qu’Alaric Prime n’ait jamais connue.

Big Mek Mogrok était un véritable connaisseur. C’était le genre d’Ork qui préférait construire une machine de guerre géante couverte de Dakka plutôt que de courir vers l’ennemi pêle-mêle et de se faire tirer dessus à la manière habituelle des Peaux Vertes. Bien qu’il ait souvent été accusé de « ne pas faire partie des Boyz », Mogrok est si doué pour créer de grandes et impressionnantes machines de guerre que même Grukk n’a pas été assez stupide pour lui refuser une place dans les hautes sphères de la tribu.

Bien qu’aucun des futurs boss de guerre Orks de la Waaagh! n’ait voulu l’admettre, Mogrok était depuis longtemps la force derrière le trône. C’est lui qui avait mis au point les champs énergétiques qui avaient permis à une armada de vaisseaux de rouille de se frayer un chemin à travers la faille Warp menant au système Alaric, des champs tellement puissants qu’ils pouvaient même repousser les lasers de défense sol-orbite des villes fortifiées des mondes ciblés. C’est Mogrok qui est à l’origine de la création des Gorkanautes mortels qui ont affronté les chevaliers impériaux à la Rivière bouillante, et c’est son génie intermittent qui a donné naissance aux Morkanautes cachés au cœur de sa horde personnelle.

Ce que peu d’envahisseurs Orks soupçonnaient, c’est que Mogrok attendait depuis de nombreuses années l’occasion d’usurper le pouvoir de Grukk. Mogrok avait intentionnellement dirigé la Waaagh! vers Obstiria, pensant qu’un chapitre de Space Marines défendant leur monde natal serait suffisamment féroce pour réduire Grukk à la portion congrue ou même, avec un peu de chance, le tuer une bonne fois pour toutes.

Étonnamment, la charge du Boss de Guerre avait été assez puissante pour briser la forteresse-monastère des Obsidian Glaives avant qu’ils ne puissent renverser la vapeur. Avec plusieurs milliards d’Orks tombant sur un millier de Space Marines dans une avalanche soudaine de violence, Grukk s’assura la victoire, et Mogrok fut contraint de garder son rôle d’arrière-plan pour un peu plus longtemps. Alaric Prime était la dernière chance pour Mogrok de voir Grukk abattu avant que la Waaagh! ne quitte le système en flammes, et le fastidieux voyage interstellaire vers le système suivant mit un frein à ses plans. Heureusement, les Chevaliers de la planète se montrèrent à la hauteur de la tâche, et le portail vers le véritable leadership s’ouvrit bientôt.

La première action de Mogrok après la chute de Grukk à la Montagne sacrée fut de rassembler ses forces sur son titanesque vaisseau rouillé, le Kro’d’Mork. À peine avait-il rassemblé sa horde de Mekboyz, de Pillards, de chariots de guerre et de marcheurs qu’il s’était mis en route à travers les plaines, en direction de la plus grande concentration d’humains qu’il pouvait trouver. Mogrok savait que les zoms avaient des idées bizarres sur qui et quoi méritait d’être protégé. Pour une raison ou une autre, plus le zom était grand et méchant, plus il était susceptible de venir en aide aux petits zoms lorsqu’ils avaient des ennuis. Les Space Marines en étaient la preuve, eux qui se battaient dès qu’une Waaagh! prenait un peu d’élan. C’était exactement le genre de choses qui agaçaient le Grand Mek à propos de ces faibles qui s’étaient répandus dans la galaxie - des faibles qui méritaient d’être massacrés, pas d’être sauvés. Mais c’était pour cela que Mork l’avait envoyé les réduire en poussière et s’emparer de leurs planètes.

Tandis que ses Boss de Guerre rivaux se battaient encore entre eux, Mogrok mena sa horde de Meks vers les formations massives d’infanterie humaine qui se frayaient un chemin à travers la savane vers un plateau de donjons crénelés au loin. « Des zoms, » pensa Mogrok ; tuer quelques milliers de ces faibles devrait être l’appât parfait pour amener les gros marcheurs impériaux à se battre - et, par la même occasion, attirer plus d’Orks avides de combats à se joindre à la lutte de Mogrok. Mais cette fois, ce sont les Orks qui ont tendu les pièges aux zoms, et non l’inverse. La horde de Mogrok avait plus qu’assez d’astuces pour venir à bout des plus gros robots de guerre des zoms, et de quelques centaines de chars d’assaut en plus.

Le Grand Mek sourit à pleines dents lorsque son télescope mit en évidence l’armée humaine qui marchait dans les plaines en contrebas. Avec tous les préparatifs qu’il avait mis en place, le résultat allait être très amusant.[58]

La Guerre du Ruzé

La tactique du marteau-pilon de la Waaagh! Grukk s’était attaqué au système de Sanctus Reach, mais avait échoué à la dernière étape. Les méthodes de son successeur, Mogrok, étaient inhabituelles pour son espèce : il préférait réfléchir d’abord, puis se battre ensuite. Comme les forces impériales étaient sur le point de le découvrir, ces méthodes pouvaient être d’une efficacité redoutable.

La première étape du grand plan de Mogrok était davantage axée sur l’état d’esprit des Orks que sur celui de leurs ennemis. Le Grand Mek comprenait les motivations de la race Ork et savait comment les utiliser à son avantage.

Pendant que les autres tribus se battaient entre elles, Mogrok avait l’intention de lancer une bataille suffisamment importante et impressionnante contre les forces humaines pour attirer l’attention des autres Orks. Les rivaux du Grand Mék s’en voudraient de ne pas avoir pensé au même plan et se dépêcheraient de se joindre au combat afin de prouver à leurs tribus qu’ils étaient eux aussi prêts à en découdre et qu’ils n’étaient pas une bande de mauviettes. Ce faisant, les tribus Ork rivales admettraient que Mogrok était le plus rapide et le plus fort d’entre eux.

Si le plan de Mogrok fonctionnait, et s’il parvenait à maintenir le nombre de ses victimes à un niveau élevé, il deviendrait de facto le nouveau boss de guerre de la Waaagh ! d’ici peu. Bien sûr, ce n’était que le début, mais Mogrok n’allait pas encore révéler l’ampleur de ses plans, pas même à son meilleur pote, le Médiko aux membres métalliques connu sous le nom de Quatr'Griffs, ou à ses collègues Gros Meks qui prenaient position sur toute la planète.[59]

La Gross’Ferraille

« Les zoms se croient les plus intelligents, ils élaborent des plans tortueux et tendent des pièges comme s’ils avaient inventé la guerre. C’est nous qui faisons la guerre ! Les Orks sont les meilleurs pour se battre, rapprochez-nous et nous réduirons tout en miettes. Tout ce dont les Boyz ont besoin, c’est d’un coup de pouce dans la bonne direction, et Mork fera le reste ! »
- Mogrok l’Ekrazeur

C’est ainsi que débuta une série de batailles de plus en plus inhabituelles qui se déroulèrent dans l’arrière-pays d’Alaric Prime. La première d’entre elles mit en évidence la ruse typique de Mogrok. Dans la savane vallonnée d’Auspice, loin à l’est de la Montagne sacrée, le sergent Fleiss, commandant en second de Stein, avait donné rendez-vous aux derniers chevaliers de la maison Brahmica. Des milliers de chars et des millions de fantassins traversaient les plaines en formation lâche, avec l’intention d’utiliser le château de la maison des chevaliers comme base d’opérations pendant qu’ils ratissaient le côté est du continent pour en extraire les peaux vertes.

Mogrok rassembla ses boyz et monta aux côtés de chacune des tribus qu’il pouvait soudoyer, tromper ou contraindre à l’accompagner. Un énorme groupe de véhicules blindés Orks traversa les plaines en direction des Cadiens, soulevant un nuage de poussière si grand qu’il pouvait être vu depuis les vaisseaux auguraux impériaux en orbite haute. Lorsque les soldats humains virent ce qui s’approchait d’eux, ils eurent tout le temps de s’y préparer. Ils déployèrent leurs armes lourdes et formèrent leurs compagnies de chars avec une efficacité éprouvée, se tournant pour faire face au mur de véhicules Ork qui arrivait tout en stockant des munitions pour un massacre. Sans couverture, les Peaux Vertes seraient facilement éliminées à distance - avec trois régiments complets de l’Astra Militarum à sa disposition, le sergent Fleiss était certain de pouvoir couvrir la savane de cadavres orks avant le coucher du soleil, sans perdre une seule vie cadienne.

Alors que le mur de véhicules Ork dépareillé se rapprochait de plus en plus, les équipes d’armes lourdes de la Garde impériale mirent au point leurs solutions de tir. Sur un ordre aboyé de Fleiss, ils firent feu de tout bois. Les missiles anti-char réduisirent les chariots en miettes les uns après les autres, les Autocanons aboyèrent un rythme insistant en déchiquetant les buggys et les kamions, et les faisceaux des canons laser lancèrent des éclairs d’un rouge brûlant sur les chariots de guerre à la mâchoire de fer. Encore et encore, des véhicules Orks furent renversés par la force de l’impact. La première vague de véhicules fut complètement détruite, s’arrêtant dans sa course effrénée et forçant ceux qui la suivaient à s’immobiliser. Il ne fallut pas longtemps avant que la deuxième vague ne soit éliminée à son tour.

Courant aussi vite qu’il le pouvait à travers le brouillard de poussière derrière les véhicules, Mogrok étouffa un ricanement diabolique. Les zoms avaient mordu à l’hameçon. Il avait personnellement promis à chacun des membres de la tribu des "Pneux d’Acier" un meilleur chariot avec plus de roues qu’ils ne pouvaient en compter s’ils lui prêtaient leur monture pour la journée. Il avait fallu se montrer convaincant et subir la pression des Mekanobz, les compagnons de Mogrok en armure lourde, mais le jeu en avait valu la chandelle. Les humains avaient bien écrasé les chariots de la tribu, formant un mur de ferraille à travers les plaines. Ce que les soldats humains ne savaient pas, c’est que les véhicules étaient vides de tout, à l’exception d’un petit rotor de direction et des pierres du désert que Mogrok avait placées sur chaque pédale d’accélérateur. Quant à ceux qui avaient choisi de désobéir à Mogrok et de rester dans leur siège de conducteur pour la grande charge, ils n’allaient pas être un problème plus longtemps.

Lorsque Grukk fut éliminé, ses fidèles Krâne-Nobz furent rapidement chassés par les partisans de Mogrok. Menés par le Boss-Nob Skrak, ils ont rassemblé les grots et les bizarreries qu’ils pouvaient mettre au pas, avant de partir à la recherche d’un nouvel endroit où planter leurs drapeaux. Quelques jours plus tard, les derniers survivants de cette tribu hétéroclite s’échouèrent sur les rives de l’île Boursouflé. Les esquifs qui les avaient amenés jusqu’à cet endroit isolé étaient en train de se désagréger, mais ils avaient rempli leur mission. Alors que les derniers Peaux Vertes remontaient la plage en trébuchant entre les cheminées de soufre sifflantes, leurs yeux rouges et perçants se posèrent sur les silhouettes lointaines des bâtiments zoms. Des choses à tuer, des choses à piller, et surtout pas de Mogrok - les gars de Grukk se sont lancés des rictus avant de partir à l’assaut.

L’avancée de la horde ork, qui marchait au pas, avait été complètement masquée par la casse linéaire de ferraille et les nuages de poussière et de fumée que les véhicules avaient laissés dans leur sillage. Le pilier de l’armée orque courait à toute allure vers les lignes humaines, les troupes les plus résistantes de Mogrok en tête. Les premiers à se frayer un chemin à travers le mur de ferraille furent les Pieds de Mork, les centaines de Dread Mob de Mogrok. Leur nombre était renforcé par les steam-dreads primitifs des Kogheads, impatients d’en découdre.

Derrière les Boît’kitu et les Dred Eud’la Mort se trouvaient les Mekanobz. Chaque fois que les missiles de l’armée zoms faisaient mouche, ils rebondissaient ou faisaient tomber les Nobz pour un instant, avant qu’ils ne se relèvent et reviennent dans la ligne. Derrière l’avant-garde de fer, les Deathskulls du Boss Raddak se précipitaient, la peinture bleue "chanceuse" dégoulinant encore des mâchoires et des plaques d’armure. Mogrok estimait que l’armure était probablement plus une source de chance que le pigment bleu, mais ils avaient accepté la charge, et cela lui suffisait.

Dans leur sillage venaient Mogrok lui-même et l’immense masse de Boyz en armure de fer qui couraient à ses côtés, leurs serviteurs Gretchin se chamaillant en s’accrochant à leurs casques en fer-tout en se dépêchant de suivre à l’arrière. Au total, la horde de blindés couvrait les plaines d’une marée de cris et de hurlements maniaques qui se dirigeaient vers les lignes cadiennes, hachoirs levés. La garde impériale tint bon, comme Mogrok l’avait prévu - les fiers humains étaient encore loin de se douter des dangers qui les guettaient. Les fusils lasers en masse firent des ravages, mais avec tant de brutes en armure à l’avant de la charge, seules les armes lourdes firent des dégâts considérables.

La horde de Mogrok a frappé avec la force d’un raz-de-marée, brisant les formations soigneusement déployées pour foncer dans les rangs à l’arrière. Avant la fin de l’heure, une douzaine de kilomètres carrés de savane ouverte avaient été plongés dans une bataille désespérée au corps à corps.[60]

L’Île Brulante[61]

L’île Brulante se trouve aux confins de la mer Étouffante et fait partie des rares mines en eaux profondes d’Alaric Prime. Lors de l’invasion des vaisseaux de rouille, un nombre important d’Orks ont débarqué sur l’île sous le couvert d’un terrible cyclone sulfurique qui avait poussé les ouvriers et la garnison de l’Astra Militarum à se réfugier sous terre. Il s’ensuivit une bataille vicieuse et sanglante au cours de laquelle les Cadiens, soutenus par la milice des bagnards et une poignée de Chevaliers, se battirent pour que les ports de l’île restent aux mains des Impériaux.

Aveuglés par le vent et la pluie acides, les deux camps ont échangé des coups de feu et effectué des sorties dans la tempête. L’infanterie a été forcée de se battre à bord de transports scellés, ou de se recroqueviller dans les abris qu’elle a pu trouver. Les fantassins exposés aux éléments furent tués en quelques heures, des pelotons entiers de Cadiens et des foules d’Orks déchaînés écorchés jusqu’à l’os par la pluie acide. Les chariots Ork et les chars de combat impériaux se fissuraient et fondaient sous l’averse vitriolique, leurs plaques de coque liquéfiées se mélangeant à la bouillie organique des passagers piégés à bord. Chaque heure apportait son lot d’horreurs, mais la bataille continuait. Seuls les Chevaliers semblaient immunisés contre la colère du cyclone, leurs coques spécialement traitées résistant à la pluie de soufre. Les puissantes machines de guerre foncèrent sur les lignes Orks à maintes reprises, brisant une vague d’attaque après l’autre malgré leurs pertes croissantes.

Cependant, même la bravoure des nobles de l’île et de leurs alliés cadiens ne suffit pas. L’un après l’autre, les ports tombèrent sous la menace des Peaux Vertes. Port Adamant fut le dernier à être envahi, les défenseurs de l’île luttant jusqu’au bout au milieu des galeries du Collesium Administrata qui s’effondraient. Sire Danforth, le dernier noble encore en vie sur l’île en feu, lança son chevalier au beau milieu de la horde ennemie. Alors que les vents cycloniques hurlaient autour de lui, Danforth hurla sa haine et tira jusqu’à épuisement de ses armes, mais même sa charge inspirée ne put l’emporter. Pris dans une tempête de rokettes et de salves d’énergie, le chevalier de Danforth explosa finalement, réduit à une boule de feu brûlante qui projetait des ombres et des lumières vacillantes sur les ruines du Collesium. Au final, il ne restait plus qu’une horde d’Orks hurlants, à la peau blanchie et balafrée par les pluies d’acide.

Le Vol des Morkanautes

Le premier des grands projets de Mogrok s’était déroulé sans accroc, mais il y en avait encore beaucoup d’autres à venir. Des ombres sombres s’abattent sur la savane tandis qu’un gigantesque vaisseau rouillé descend des nuages. Craignant le pire, les chars de DCA à l’arrière des armées impériales martelèrent le ciel jusqu’à épuisement de leurs réserves de munitions, mais leurs tirs de volée ne firent que chatouiller le ventre du gigantesque vaisseau spatial qui se profilait au-dessus d’eux.

Un sifflement strident se détacha un instant du fracas de la bataille avant que plusieurs énormes boules de ferraille ne tombent du ciel, éjectées sans cérémonie des sas du vaisseau rouillé qui les surplombait. Lors de la guerre pour Obstiria, Mogrok avait été très impressionné lorsque les hordes de Grukk avaient été frappées par les assauts orbitaux des Obsidian Glaives. Pourtant, les modules de ferraille qui sortaient des entrailles du vaisseau rouillé contenaient une cargaison bien plus inhabituelle que celle des surhommes de l’Adeptus Astartes.

S’abattant sur les échelons arrière des armées cadiennes, les boules de fer de la taille d’un immeuble éclatèrent, tuant des dizaines d’hommes à chaque impact. Dans un premier temps, les gardes, ébranlés, pensèrent que les blocs de métal mal peints n’étaient que des projectiles contondants et rien d’autre. Le véritable objectif du bombardement ne devint clair que lorsque certains des boules de fer commencèrent à s’animer. Les réparateurs-grots se précipitèrent des écoutilles qui avaient été exposées par les couches ablatives qui s’étaient détachées, profitant de la confusion pour remettre des plaques de métal en place à coups de marteau et pour souder des joints cassés.

Un à un, les Morkanautes qui avaient plongé dans les rangs cadiens crépitaient d’électricité verte et blanche et avançaient d’un pas hésitant. Les armes énergétiques bourdonnantes qui formaient leurs bras s’abaissèrent et lancèrent de grands éclairs dans les rangs cadiens, réduisant les hommes à l’état de moignons noircis chaque fois qu’elles atteignaient leur cible. Les chars de combat et les véhicules de transport bombardaient d’obus les monstres trapus qui s’étaient abattus sur l’arrière-garde cadienne, mais sans grand effet. Bien qu’elles ressemblent à la progéniture illicite d’un Krabouilleur sortis de l’atelier d’un Mek, ces bêtes avaient été construites pour durer.

Alors que le quartier général cadien aboyait des ordres frénétiques de réarmement et de réengagement, le vaisseau de rouille révéla le prochain de ses secrets. Des portes de hangar colossales s’ouvrirent à l’arrière du vaisseau géant, une profusion de grues magnétiques descendant une autre montagne de métal. La bête ressemblait à une divinité affreuse comme les Morkanautes qui se déchaînaient en bas, trois fois plus grande que le plus grand d’entre eux, et avec des armes à la hauteur. De son poste d’observation dans la ligne de front, Mogrok regardait avec une fierté paternelle Gungutz descendre lentement dans le combat. Comme il l’avait ordonné, la titanesque effigie de guerre ouvrit le feu bien avant que ses pieds pendants ne s’écrasent dans les plaines. De gigantesques boules d’énergie s’échappèrent de l’électrokannon crépitant qui lui tenait lieu de bras gauche. Certains firent même mouche dans les rangs impériaux en contrebas, ajoutant à la pagaille qui régnait dans les lignes humaines.

Au même moment, les marcheurs des zhoms sortaient du gigantesque château de pierre que Mogrok apercevait au loin, sur un plateau. Avec leur dos de scarabée et leurs longues jambes, ils avançaient à vive allure. Mogrok n’était pas du tout gêné. Les gros engins étaient écrasés par Gungutz - c’était évident, même à distance - et il leur réservait une mauvaise surprise. Le Grand Mék ricana, observant toujours les Chevaliers qui, distraitement, écrasaient un zom en train de hurler contre le sol à l’aide de leur grande épée. Leur dieu devait être bien chétif si ces petits marcheurs étaient des incarnations de l’Empereur-Dieu dont ils ne cessaient de parler.

Bien que l’attaque d’avant-garde de Grukk ait été vouée à l’échec dès le départ - Mogrok y avait veillé - elle avait au moins montré au Grand Mek ce que les marcheurs zoms pouvaient faire. Les machines de guerre martelaient leurs obus à longue portée sur la marée bouillonnante d’Orks qui se déversaient dans la savane, un flux constant de guerriers Peaux Vertes beuglants qui était même maintenant renforcé par les tribus des rivaux de Mogrok. Tirer des obus sur une horde d’Orks, c’est comme jeter des grenades dans une rivière dans l’espoir d’en arrêter le débit. Le Grand Mek scruta le ciel, mais il n’y avait aucun signe de son prochain atout pour l’instant. L’événement principal se déroulait devant lui.

Les marcheurs zhom se dirigeaient vers Gungutz par groupes de trois, le sol tremblant tandis qu’ils synchronisaient leur course d’attaque. C’est maintenant que le véritable test a lieu. Le Grand Mék porta son télescope à son bon œil, marmonnant une rapide prière à Mork pour que ses lieutenants se souviennent de ce qu’on leur avait dit la nuit précédant la bataille.[62]

Les Meks de Mork

Pour piloter un Morkanaute, un Gros Mek doit être à la fois Ruzé et Brikoleur, et cela vaut aussi pour les gars de Mogrok. Pendant la Waaagh ! rouge, Mogrok a rassemblé quelques-uns de ses meilleurs Gros Meks et les a lâchés sur les défenseurs d’Alaric Prime par le vecteur d’invasion le plus direct qu’il ait pu concevoir.[63]

Rokstik Pointes de fer

Tous les Meks aiment bricoler, mais Rokstik n’échappe pas à cet enthousiasme. Avec l’aide de son Médiko, le Mek a volé trois de ses quatre membres à d’autres Orks. Son Morkanaute est lui aussi un patchwork, dont les couleurs éclatantes témoignent de l’apport de nombreux "donateurs".[64]

Gutmash Festork

Être un Gros Mek est dangereux - même si l’ennemi ne vous atteint pas, vos propres machines pourraient le faire. Festork est "mort" et a été ramené à la vie plus de fois qu’il ne peut le compter (et encore, il ne sait pas très bien compter). Il marque désormais l’armure de son Morkanaute de ses propres "morts" plutôt que de ses meurtres.[65]

Midgit Mogok

D’une taille étonnamment petite pour un Ork, Midgit aurait été construit par Mogrok. Certains Orks pensent qu’il s’agit d’une expérience ratée visant à faire réfléchir un Morkanaute, tandis que d’autres pensent que c’est Mogrok qui a essayé de créer une autre version de lui-même.[66]

Gitfink, Crâne-Vide

Les Orks sont des pillards naturels et sont toujours à la recherche de trophées plus grands et plus beaux. Gitfink a poussé cela à l’extrême : tout ce qu’il piétine finit par être accroché à la coque de son Morkanaute. La collection de crânes, de plaques de coque et d’autres objets brillants s’entrechoque à chaque fois qu’il se déplace, laissant ses ennemis dans l’incertitude que quelque chose d’important se prépare pour eux. Comme en réponse, l’énorme kanon monté au centre du grand ventre de Gungutz fit un boom. Un double craquement résonna dans la plaine, et un bolas rotatif fait d’une chaîne d’amarrage et de deux boulets de canon de la taille d’un rocher s’élança vers l’extérieur. Il manqua les Chevaliers de près d’un kilomètre. Mogrok hurla, levant son méga-blasta customiser et transformant deux zoms lourdement armés en un désordre fusionné pour se donner bonne conscience. Tant pis pour cette idée.[67]

Attaque de L’Équipe de Démolition

Devant eux, les zoms menaient une attaque concertée et Mogrok fut contraint de se concentrer sur la tâche sérieuse qui consistait à casser des têtes. Le vacarme de la bataille est tel qu’il remarqua à peine le rugissement des moteurs à réaction qui signale l’arrivée du Boss Aile’d’Mort et de ses hommes. « Et ils s’appellent eux-mêmes les Fondus d’la vitesse », pensa Mogrok en frappant la cage thoracique d’un soldat humain écrasant ses poumons. « L’intérêt d’avoir son propre Dakkajet rouge n’est-il pas d’arriver de bonne heure ? »

L’un des cinglés aériens d’Aile'd'Mort est arrivé en rase-mottes. La boule de démolition géante que les Meks de Mogrok avaient enchaînée à son empennage creusait un sillon parmi les Orks et les humains sur son passage. « Imbécile, » pensa Mogrok, « il sera mort dans un instant. » En effet, le lourd morceau de métal s’accrocha à l’épave d’un char zhom que les Mekanobz venaient d’érafler. Une fraction de seconde plus tard, le câble se tendit, obligeant le zaviateur à piquer du nez dans la bataille en contrebas et à faire jaillir un panache de flammes grasses. Des dizaines de Blitza-Bombas de Aile’d’Mort en profitèrent pour mitrailler à bout portant. Ils décollèrent et descendirent à toute vitesse, nombre d’entre eux ne parvenant pas à se redresser à temps et percutant de plein fouet les rangs des Cadiens qui s’éparpillaient dans les plaines.

Dans le ciel, le reste des hommes de Aile’d’Mort s’en tenait plus ou moins au plan. Tandis que les marcheurs humains s’avançaient en martelant Gungutz de leurs canons, les jets Ork se dirigeaient vers eux à basse altitude, leurs boulets de démolition traînant derrière eux. En survolant directement chacun des marcheurs, les jets lâchèrent leurs lourdes cargaisons de fer, qui s’élancèrent et rebondirent inéluctablement à travers les lignes impériales. Plusieurs d’entre eux percutèrent les larges carapaces et les spalières des marcheurs des zoms, en renversant certains et en éventrant d’autres. Aile’d’Mort lui-même infligea un coup direct, le gigantesque morceau de fonte qu’il libéra de son câble s’écrasant directement sur le poste de commandement du marcheur en contrebas et le réduisant à l’état de ferraille.

Les Chevaliers encore debout se retournèrent et firent feu avec les armes automatiques à canon léger de leurs carapaces et les lance-obus bien plus redoutables de leurs bras. L’un des zaviateurs fut touché et son aile arrachée. Il tournoya sur lui-même avant d’aller s’écraser contre les murs du fort des zoms sur le plateau au loin. Mogrok se fraya un chemin à travers la mêlée qui l’entourait et grimpa sur la carcasse en ruine d’un char zom pour avoir une meilleure vue. À quelques centaines de mètres de là, un marcheur en armure rouge fonçait sur Gungutz dans la confusion, des lances d’énergie mortelle jaillissant du canon peint en spirale de son bras d’arme. L’une des décharges atteignit Gungutz en pleine tête, le vaporisant en un instant. L’effigie continua d’avancer, levant à nouveau ses armes. « Bien essayé, bande d’avortons », marmonna le Grand Mek alors qu’un double boom résonnait dans les plaines.

Cette fois, les chaînes-bolas fonctionnèrent comme Mogrok l’avait prévu, décrivant un arc horizontal qui arracha les jambes du chevalier et l’envoya s’écraser sur le sol. Les bolas poursuivirent leur route à travers les plaines, rebondissant et tirant dans des arcs fous avant d’arracher l’articulation du genou d’un autre marcheur et de l’envoyer lentement s’écraser dans la terre. La bataille battait son plein, et des centaines d’Orks supplémentaires se mêlaient à la mêlée. C’était plus qu’assez pour faire accourir le reste des tribus, et il y avait suffisamment de spectacle pour que les gars puissent en discuter plus tard. « Cela devrait suffire », pensa Mogrok en ouvrant un panneau sur le côté de son blasta de téléportation. Quelques ajustements adroits du câblage personnalisé de l’appareil permirent d’obtenir l’effet désiré, l’arme commençant à émettre un bourdonnement grave. « Voyons si un autre zog peut faire ça », se dit Mogrok en souriant, tandis qu’un faisceau de téléportation l’enveloppait. Les coordonnées étaient fixées, et Mogrok était en route. Il restait encore beaucoup de travail à faire.[68]

Les Îles Assiégées

La ruse de Dagogg en tant que Mek s’est manifestée dans le terrible carnage qu’il a provoqué au sein de la Waaagh! rouge. Lors de l’assaut contre les Space Marines Obsidian Glaives, c’est Dagogg qui a fait tomber les plateformes de défense orbitale du ciel en les projetant l’une contre l’autre à l’aide de son amplificateur Shokk (qui s’est toutefois rapidement brisé après cette démonstration de sa puissance impressionnante). Lors de la bataille terrestre qui suivit, et avec l’aide de son Fouettard, Grabber, il fut à l’origine du cauchemar qu’était la "pluie d’avorton". Malheureusement, il n’y eut qu’une poignée de survivants de part et d’autre pour raconter la ruse de Dagogg, et le Mék dut se contenter des sourires d’approbation de Grabber au lieu de l’acclamation générale qu’il estimait mériter.

Le saut de téléportation de Mogrok l’emporta vers les côtes, la bataille de la savane d’Auspice faisant rage dans son sillage. Les forces humaines tenteraient sans doute d’apporter leurs propres renforts à la bataille en empruntant les ponts naturels qui relient les principales îles d’Alaric Prime. Le Gros Mek ne pouvait pas permettre que cela se produise. Heureusement, il avait un plan astucieux. Alors que le jour se transformait en nuit et que le carnage dans la savane atteignait des sommets de plus en plus épiques, les chevaliers de la maison Velemestrin cherchèrent à franchir le fossé qui séparait leur île de l’Île sacrée. Il n’y avait qu’un seul point de passage à gué entre les deux masses terrestres, un endroit où un archipel d’énormes pierres plates dépassait de la mer. Cet endroit était connu des indigènes sous le nom de Chaussée des Chevaliers. Avec prudence, et en supposant que les marées soient favorables, un chevalier pouvait se frayer un chemin entre l’île Velemestrin et l’île Sacrée. Mogrok, qui avait investi beaucoup d’efforts et des millions d’Orks pour maintenir la savane à l’abri, s’était donné pour mission personnelle de veiller à ce qu’une telle chose ne se produise pas. Malheureusement, les forces dont il disposait étaient très limitées - littéralement, en fait.

Lorsque Mogrok apparut sur les falaises surplombant la Chaussée des Chevaliers, des centaines de Gretchin couraient en tous sens le long des rochers. Ils essayaient désespérément de monter les plaques de plates de gadgets électroniques que Mogrok avait confiées à leurs Fouettards la veille. Les plaques auraient dû être en place à l’heure qu’il est ; l’horizon était déjà parsemé des formes imposantes des marcheurs humains qui s’approchaient de la chaussée. Mogrok cracha une série de jurons qui auraient fait tressaillir un Goff. À ce rythme, rien ne les empêcherait de franchir la chaussée à temps.

Mogrok s’approcha en trombe du Fouettard le plus grand et le plus rustre qu’il put trouver et demanda ce qui prenait tant de temps. En guise de réponse, le vieil Ork grincheux se contenta d’agiter vaguement son bâton en direction d’un nœud de Gretchin qui luttait avec une plaque électrique sur un pont de corde fait de lattes de bois branlantes. Sous les yeux de Mogrok, le pont s’est mis à bouger et à se tordre sauvagement. La plaque de métal se jeta dans la mer, un groupe de Gretchin tombant à sa suite.

Grommelant sa déception, Mogrok poussa le Fouettard par-dessus le bord de la falaise et le regarda s’écraser sur les rochers en contrebas. Cela améliora un peu son humeur. Il continua à marcher dans la confusion, résolu à débusquer Mek Dagogg de l’endroit où il se cachait et à utiliser son fusil Shokk pour combattre.

Le temps que Mogrok trouve Dagogg, le premier des marcheurs humains s’était frayé un chemin à travers la Chaussée des Chevaliers, passant lentement d’une pierre plate à l’autre. Dagogg échappa de justesse aux coups de pistons de Mogrok lorsqu’il protesta qu’il n’avait pas dormi et qu’il visait simplement les yeux fermés en attendant que les cibles soient à portée de tir. Allumant son canon d’attaque Shokk, Dagogg demanda à son compagnon Fouettard, Grabber, d’approcher les Snotlings plus près.

Un coup de tonnerre l’interrompit lorsque le premier des Chevaliers traversant la chaussée tira un coup de canon à distance. L’obus explosa sur la paroi des falaises voisines, et Mogrok jura de consternation. Dagogg grommela qu’il ne fallait pas précipiter les choses, sa langue noire dépassant du coin de sa bouche tandis que les mèches tourbillonnantes du canon d’attaque shokk tournaient de plus en plus vite.

Un gros bruit sec, semblable à celui d’une bulle qui éclate, ponctua le son des vagues qui s’écrasaient, tandis qu’un trou scintillant dans la réalité apparaissait devant les hélices de l’arme. Le bruit fut rapidement suivi par le souffle du tube à vide à l’arrière du canon. Grabber, le fouettard, suivit le mouvement, rapprocha les Snotlings du canon et mit son Chien-Squig en action.

Mogrok plissa les yeux sur la chaussée pour voir un flot de Snotlings apparaître en plein vol à une vingtaine de pieds du Chevalier le plus proche, avant de tomber dans les vagues bouillonnantes en contrebas. Le Grand Mek grogna d’un air menaçant, ses basses menaçantes s’élevant sous le vacarme des Snotlings qui couinaient. « Je sais, je sais », dit l’artilleur avec irritation en ajustant les cadrans et en tournant les vis. « Grabber, fais entrer les avortons ici maintenant ! »

Le monde se remplit de bruit, de lumière et de douleur lorsqu’un obus de canon de combat explosa en plein milieu de la ferme des Snotling. Mogrok sentit la force de l’explosion le frapper comme la main de Gork, le projetant au bord de la falaise. Il eut à peine le temps de pousser un cri de terreur que le bâton de Grabber s’élançait, ses pinces à pointes s’enfonçant dans le métal piqué de l’armure de Mogrok et arrêtant sa chute vertigineuse. « Choppé ! » s’écria Grabber, en s’efforçant de tirer avec ses grots le poids de la méga armure de Mogrok jusqu’à ce qu’il soit à l’abri. « Le plus gros avorton que j’ai attrapé de toute la journée ! » À moitié assourdi par l’explosion, le Grand Mek laissa passer le commentaire. Il se mit en tête de trouver une nouvelle électrode pour le Fouettard, bien qu’il n’ait pas encore décidé quel bout de l’électrode il présenterait à Grabber en premier.

La Comète Gelée[69]

La comète gelée, dont les premières observations remontent à l’époque de la colonisation, illumine le ciel de Sanctus Reach depuis aussi longtemps que l’on s’en souvienne. Énorme boule de roches spatiales, la comète tire son nom des queues d’un blanc éclatant qui s’étendent dans son sillage, ressemblant pour le peuple d’Alaric à un vaste double glaçon dans le ciel. La comète effectue un lent circuit autour de Sanctus Reach, certaines années dérivant loin dans le vide, d’autres frôlant presque l’atmosphère des mondes du système. À l’époque de la Waaagh ! Rouge, la comète s’est approchée d’Alaric Prime, projetant un éclat fantomatique dans la nuit.

Sur la chaussée, l’un des chevaliers avait presque réussi à traverser. Encore ébranlé par sa fuite, Mogrok ne put que regarder le chevalier pointer son canon de combat droit sur lui. C’est alors que le marcheur géant posa son pied sur l’une des plaques électriques que les Gretchins avait réussi à mettre en place. Il y eut une soudaine explosion d’énergie verte sous le pied du chevalier, et la jambe du marcheur disparut pour réapparaître dix pieds plus loin sur la droite. Elle tomba dans les vagues, la gravité reprenant ses droits. Un instant plus tard, un obus émoussé siffla au-dessus de la tête de Dagogg, voguant inoffensivement au loin, alors que l’objectif de l’imposant guerrier était gâché. Alors que le marcheur commençait à dégringoler dans les vagues, Mogrok retrouva sa voix. Il poussa un cri de triomphe et se tourna vers Dagogg : « Les plaques fonctionnent ! Tu peux prendre la prochaine, Dagz, mais cette fois-ci, tu les auras dans la tête ! »

Malheureusement, presque tous les morveux qui avaient survécu à l’explosion du canon de combat s’étaient enfuis ou couraient en hurlant, poursuivis par le chien-squig de Grabber. Mogrok regarda frénétiquement autour de lui, à la recherche d’une solution de rechange. Son regard se posa sur plusieurs Kramboyz qui traînaient non loin de là, et un sourire diabolique se dessina sur le visage du Grand Mék. Mogrok cria « Prêt ? » quelques instants plus tard, et Dagogg répondit à sa question en levant le pouce. Alors que l’artilleur Mek appuie sur la barre de tir, les Kramboyz s’élancent, projetant une colonne de flammes rugissante directement dans le tube à vide.

À mi-chemin du détroit, le feu jaillit des oculaires du Chevalier le plus en vue. Il tomba à genoux avec fracas lorsque le canon d’attaque Shokk remplit son cockpit de flammes, mais son cadavre resta debout. La chaussée était bloquée - et avec elle, toute chance d’un renforcement rapide des forces impériales.

Signaux Cadiens Batt. Epsilon, Interception Vox 345b [Signal d’appel ALARIC]

«...Lance Vermillion progresse rapidement, Sire Versteran, la chaussée semble stable et dégagée… »

« Compris Sire Tormus, envoyez votre épée et votre bouclier, assurez-vous que la voie est libre… Ces maudites créatures ont l’habitude de se cacher parmi les rochers. »

« Sur mon honneur mon Seigneur, je vois du mouvement sur la falaise, et une sorte de… »

« Tormus ! Qu’est-ce que c’était que cet éclair ? Que se passe-t-il ? Tormus ! Réponds ! »

« PAR LES DENTS DE L’EMPEREUR ! MON VISAGE ! MON- »

[Fin de l’interception][70]

Les Kommandos de Kamata

Tandis que les plans de Mogrok provoquaient un carnage effréné à l’est de l’Île sacrée, son allié de la Hache de sang, Baddfrag le boss des tanks, sillonnait l’Île Kamata à la tête d’une colonne de deux cents chars lourds Orks. La collection d’armures impériales de Baddfrag avait presque doublé depuis qu’il était tombé sur Alaric Prime. Alors que le reste des Orks avait cherché un endroit dégagé pour rassembler leurs forces, Baddfrag avait dirigé son vaisseau, le Chopeur, vers la compagnie de chars impériaux en manœuvre dans le désert de Kamata.

Après la descente fulgurante du vaisseau, le Boss des Tanks avait ciblé les chars de combat qui avaient échappé à son attaque initiale avec les kanons de son vaisseau, les détruisant l’un après l’autre avant que ses précieux chariots ne s’élancent sur les sables. Une fois sa propre compagnie blindée déployée dans un périmètre défensif autour du Chopeur, les boyz de Baddfrag récupérèrent autant d’épaves en feu qu’ils le purent. Les Meks du Boss des tanks s’amusèrent comme des fous à reconstruire des chars Leman Russ de toutes sortes, ajoutant de la dakka et peignant des glyphes partout où ils le pouvaient. Malgré ses nouvelles acquisitions, Baddfrag ne parvint pas à s’approprier le désert.

Bien que les chevaliers défenseurs de l’île Kamata soient impliqués dans la guerre pour l’île sacrée, la compagnie de véhicules récupérés de Baddfrag était constamment dépassée par la compagnie d’artillerie de la Garde impériale stationnée autour de la grande oasis. Même son soutien aérien Blood Axe, les fameux Kommandos-Largués, avait perdu trop de leurs Chassa-Bombas à cause des tirs anti-aériens pour risquer un retour. Un périmètre d’épaves Ork encerclait l’oasis, chacune marquant la portée extrême des Canons Earthshaker et des autocanons Hydra qui la gardaient. Les Cadiens disposaient de suffisamment d’eau et d’ombre pour rester en position aussi longtemps que nécessaire, et les vastes étendues désertiques étaient si vastes qu’il était pratiquement impossible de couper leurs lignes d’approvisionnement en munitions. Même les Blood Axes, réputés pour leur ruse, ne savaient pas comment résoudre ce problème.

La percée s’est produite lorsqu’une bande de Kommandos qui rôdait dans les dunes s’est retrouvée sur le chemin d’une colonne de transports blindés Chimère qui se dirigeait vers le donjon de Kamata. Réalisant qu’ils étaient largement dépassés, les Kommandos se sont enfoncés dans les sables et se sont camouflés du mieux qu’ils pouvaient. En tant que Blood Axes, ils ont fait du bon travail - suffisamment pour que certains chars de la Garde s’arrêtent directement sur deux d’entre eux pendant que les équipages des chars massacraient les autres.

Inspirés par leur sursis face à Mork, les Kommandos chanceux se sont attachés au dessous des Chimères avec autant de bandoulières et de ceintures qu’ils le pouvaient. Lorsque les transports se remirent en route, les Orks s’accrochèrent pour survivre, et ils furent transportés à travers les dunes sur plusieurs kilomètres. Les Kommandos furent finalement secoués par leurs hôtes involontaires, et l’un d’eux fut écrasé par le char suivant de la colonne blindée dès qu’il fut libéré. L’autre s’est échappé et a regagné le camp de Baddfrag avec un sourire en coin.

Le lendemain à l’aube, trois autres groupes de Kommandos s’enfoncent dans le désert, chacun avec sa trousse enveloppée dans un sac de la couleur du sable. Ils cherchèrent pendant des jours les traces de chars des routes de ravitaillement impériales, contournant la Grande Oasis en prenant soin de ne pas s’approcher des épaves calcinées des précédentes attaques Ork. Ils finirent par trouver les traces d’une route de ravitaillement impériale en direction de l’oasis.

L’un après l’autre, les Kommandos s’enfoncèrent profondément dans les dunes, entre les deux bandes de roulement des chars. Le sable frémit de temps à autre, tandis qu’un Kommando réprime un gloussement joyeux. Il fallut près de deux jours pour qu’un convoi de ravitaillement impérial passe, et quand ce fut le cas, il allait dans la mauvaise direction. Plusieurs Kommandos s’accrochèrent tout de même au-dessous des chars et furent emportés vers l’Île Sacrée. Deux d’entre eux sont morts écrasés, ayant pris le mauvais parti de s’enfouir sous les traces de pas plutôt qu’entre elles. Cela a permis d’éliminer l’ivraie, car les Kommandos sont dotés de la plus rare des vertus Ork : la patience.

Lorsqu’un convoi de ravitaillement en direction de la Grande Oasis est finalement passé, chacun des Kommandos qui ne s’était pas égaré ou qui n’avait pas été piqué à mort par des brûleurs-scorpions s’est accroché au-dessous d’une Chimère, se délectant de la perspective gratifiante de quelques meurtres bien mérités. Lorsque le train de ravitaillement pénétra dans le périmètre de la Grande Oasis, les gardes cadiens lui firent signe d’avancer sans incident. Un oubli qui allait condamner toute l’île.[71]

La Bataille Pour L’Oasis

« Regardez ces zoms à l’allure verte, qui paradent en ligne comme une bande de Chokboyz. On dirait qu’ils ont des bâtons dans le cul. Attendez, je crois que j’ai une idée. Gobstrap, trouve-moi quelques cadavres de zoms. Ils n’auront plus jamais l’occasion de se balader sur le toit de leurs précieux chars… »

- Baddfrag, Boss des tanks, avant l’infiltration de Kamata.

Les Kommandos ont attendu la nuit sous leurs véhicules hôtes avant de passer à l’action, mais lorsqu’ils l’ont fait, c’était spectaculaire. Après avoir soigneusement semé des charges et des paquets de Frags à Manche à l’arrière de chacune des tentes d’intendance cadiennes, ils ont fait exploser les munitions de la compagnie d’artillerie dans une série d’explosions spectaculaires qui ont projeté des flammes et des nuages de champignons dans le ciel nocturne.

C’était le signal que le boss des tanks Baddfrag attendait. Sa forteresse de combat poussa un grognement menaçant en traversant les dunes en direction de l’oasis, entraînant dans son sillage deux cents véhicules pillés. Cette fois, le barrage d’artillerie qui s’abattit sur le coin blindé fut de courte durée. Baddfrag bavait d’impatience en voyant sa compagnie de chars la plus prisée se rapprocher pour tuer.

Elle est battue à plate couture par les forces aéroportées des Kommandos. Dix, quinze, vingt véhicules pillés bravèrent la tempête d’artillerie qui se dirigeait vers eux, leurs portes de soute s’ouvrant pour laisser sortir des dizaines de Kommandos. Chacun des Orks tira une rokette improvisée en tombant et descendit en tire-bouchon dans les rangs cadiens, ressemblant de loin à un feu d’artifice à l’envers. Beaucoup d’entre eux réussirent à atterrir, mais beaucoup d’autres retombèrent sur terre avec un bruit sourd, ou s’enfoncèrent comme des comètes brûlantes directement dans les eaux de l’oasis.

Au-dessus d’eux, les avions Orks et les Kopters d’la mort vrombissants étaient envoyés au sol en flammes par les chars de DCA Hydra et les canons intercepteurs Aegis des défenseurs cadiens. Mais avec une grande partie de leurs munitions parties en fumée et des Kommandos déchaînés dans leurs rangs, les schémas de tir cadiens étaient en lambeaux. Les explosions se succédaient à un rythme effréné ; ce qui n’était au départ qu’un raid de minuit se transformait en une véritable guerre.

Le soleil du matin se leva sur les restes fumants du 1645e régiment de soutien cadien, pas une âme vivante parmi eux. Baddfrag était déjà passé à autre chose. L’histoire de sa victoire se répandit de tribu en tribu, et il ne fallut pas longtemps pour que ses tactiques soient reprises dans toute l’île. Des chars capturés, des transports pillés et même des chevaliers volés parcoururent bientôt l’île Kamata. Les défenseurs impériaux ont un nouvel ennemi à prendre en compte : leur propre ferraille.[72]

Les Boyz de Mogrok

Bien qu’il n’inspire pas la même terreur que son imposant prédécesseur, Mogrok dispose d’un ensemble de tribus dévouées à son autorité. Parmi cette horde, Mogrok a trié sur le volet les plus inventifs ou les plus belliqueux pour en faire sa suite personnelle. Le Gros Mek Mogrok est le vétéran d’une centaine de batailles, dont la plupart ont été déclenchées par lui-même. Au fil des décennies, depuis qu’il a commencé à casser des têtes pour le plaisir et le profit, il a accumulé un grand nombre d’adeptes. Il ne s’agit pas des orks habituels, car Mogrok ne s’est jamais conformé aux normes de la société Peaux Vertes. Il s’agit plutôt des parias et des métalleux de la société Peaux Vertes, des ferrailleurs, des frimeurs, des pilleurs, des voleurs et des mécaniciens Ork. La créativité débridée dont font preuve les Meks de la horde de Mogrok signifie que ses Bad Moonz ne manquent jamais de grandes machines de guerre extrêmement dangereuses, des Bolters personnalisés portables aux Krabouilleurs des Mek qui réduisent l’ennemi en miettes à l’aide de bolts d’énergie verte.[73]

Les Mekanobz

Les Nobz du groupe armé de Mogrok sont si riches qu’ils sont toujours vêtus des meilleures armures que l’on puisse acheter. Les technologies utilisées sont si avancées - pour les Orks, en tout cas - que leurs porteurs ont dû apprendre à réparer des gadgets et à réinitialiser des morceaux, même en pleine bataille. Certains d’entre eux se considèrent même comme des Meks à part entière, bien qu’à côté de Mogrok, ils aient à peu près autant de connaissances mécaniques qu’un Snotling sans cervelle. Néanmoins, chacun d’entre eux comprend le principe fondamental du port d’une méga armure : se lancer aussi vite que possible et tuer tout ce que l’on peut attraper.[74]

Les Pneus d’Acier

Depuis la charge triomphale de leur chariot de guerre à roues "Gro’Jaune" lors de la Bataille de Black Gulch, les Pneus d’Acier se sont accrochés à l’idée que plus un chariot de guerre a de roues, plus il va vite. En raison de cette croyance, il n’est pas rare qu’un membre de la tribu de Mogrok se réveille un matin en découvrant son chariot favori soulevé sur une pile de rochers et ses roues mystérieusement absentes.[75]

Eul Zartilleurs

Pour Mogrok, se contenter de tirer sur l’ennemi est une occasion gâchée. Il est bien plus amusant de tester quelques nouvelles inventions, surtout si l’essai se solde par la destruction de l’ennemi en atomes. Les batteries des zartilleurs sont remplies des dernières inventions de leur maître, toutes sortes d’armes sauvages et potentiellement instables se bousculant dans leurs rangs. Il faut un type particulier de grot pour manier ces armes sans se faire exploser, mais là encore, c’est la moitié du plaisir…[76]

Eul Dakkaboyz

L’Ork Boy moyen ne demande rien d’autre que de se retrouver au corps à corps le plus rapidement possible. Cependant, Mogrok préfère que ses gars triés sur le volet aient un certain désir de dakka. Après tout, charger les canons ennemis fait partie d’un bon combat, mais les chances de victoire sont bien meilleures si l’on est capable de riposter. C’est pourquoi les Dakkaboyz manient tous les fusils les plus gros et les plus bruyants sur lesquels ils peuvent mettre la main. Cette tâche leur est facilitée par la combinaison de kro’s en abondance et par le patronage personnel de Mogrok. En effet, les Mekboyz de la Waaagh ! de Mogrok sont connus pour abandonner des travaux de customisation pour des Peaux Vertes d’autres tribus afin d’achever en premier le travail des Dakkaboyz. Il n’est donc pas surprenant que cela entraîne un ressentiment généralisé et une bonne dose de violence. Cependant, tant que les Dakkaboyz se battent à armes égales, Mogrok s’en moque éperdument.[77]

Les Kro’Kramés

Ce convoi de fous du volant plein de Prométhéum doit son nom à son rituel d’initiation qui consiste à boire un gallon de Prométhéum et à enflammer les éructations qui en résultent. Ce n’est pas leur seule particularité, car l’obsession de ces fous de la vitesse Bad Moonz est de ne faire qu’un avec leurs kamions. Ils pensent que plus ils sont en phase avec leurs véhicules, mieux ceux-ci fonctionnent. En raison de cette étrange croyance, les Orks des Kro’Kramés rugissent comme des moteurs de Kamions, décorent leur corps de pièces de moteur martelées et mangent même des groupes entiers de Squigs-Burettes avant la bataille. Pour toute autre race, un tel comportement serait au mieux excentrique, au pire physiquement dangereux. Cependant, les Orks étant des Orks, cette tentative grossière de synergie donne des résultats. Les kamions des Kro’Kramés mugissent comme des bêtes sauvages, réagissant au moindre geste de leurs pilotes et se révélant plus fiables que n’importe quel engin Ork n’a le droit de l’être.[78]

Les Pieds de Mork

Les Dred eud’la mort et les Boît’kitus des Bad Moonz de Mogrok sont connus collectivement sous le nom de Pieds de Mork, parce qu’ils sont aussi robustes que les Meks de Mogrok ont pu le faire. Grâce aux compètes de la "Lune des Dred" - des compétitions régulières que Mogrok organise (et gagne toujours) pour déterminer qui peut construire le plus de Dred Eud’la Mort au cours d’un seul cycle lunaire - ses hordes comptent tellement de ces marcheurs cliquetants et cracheurs de fumée que les Pieds de Mork sont souvent plus nombreux que les foules à la peau verte au sein de leurs tribus rivales.[79]

Le Grand Pillage

Alors que les grands projets de Mogrok battaient leur plein, la guerre produisit une montagne de ferraille que les clans devaient s’approprier. L’abondance de coques détruites donna aux Orks créatifs de nombreuses occasions de mettre au point de nouveaux engins, mais un bon nombre d’entre eux se firent frapper le crâne par les lieutenants de Mogrok au cours de l’opération - le temps était compté.

Deathskulls[80]

Les Deathskulls aiment piller un bon tas de ferraille autant qu’ils aiment tuer les anciens propriétaires. Lors de leur atterrissage sur Alaric Prime, leur vaisseau rouillé a été ravagé par des tirs d’armes à feu. Le réservoir de peinture bleue qu’ils avaient apporté pour enduire leur corps et tous les morceaux de métal qui se trouvaient sur leur chemin ont fini par jaillir des trous de balles comme le sang d’une créature de troupeau tombée au combat. De nombreux Deathskulls tentèrent d’endiguer les fuites avec leurs propres bras et même leurs corps, mais le mal était fait et la plupart de la peinture chanceuse était perdue.

Tout le monde considéra cela comme un mauvais présage. En quête de métal bleuté pour leurs machines de combat, les Deathskulls s’attaquèrent aux marcheurs cobalt de la maison Terryn, mais leurs ennemis ne se laissèrent pas faire facilement. Les Grots ont été dépêchés pour voler les gros canons bleus des Zartilleurs, les morceaux d’armure des Mekanobz et même la ferraille bleue des Pneus d’Acier. Les Deathskulls furent bientôt assez bien équipés, mais lorsque les autres clans reconnurent des morceaux de leurs anciens véhicules avec des insignes griffonnés à la hâte, les pugilats ne tardèrent pas à éclater. Pendant une grande partie des combats sur Alaric Prime, les Deathskulls durent se défendre contre les attaques de leurs semblables et des forces humaines - un signe clair, grogna Raddak, du mauvais présage qui s’annonçait.

Les forces humaines d’Alaric Prime ont pu constater que la réputation qu’avaient les Orks de détruire tout ce qui passait à leur portée n’était pas infondée. Pourtant, il existe des Peaux Vertes d’une nature exceptionnellement innovante qui considèrent la guerre comme un moment de création aussi bien que de destruction. Pour le plus grand plaisir de Mork, ils recyclent constamment les débris qu’ils peuvent récupérer afin de fabriquer encore plus d’armes et de bêtes de métal - et peut-être même de se battre au passage.

Le nombre de véhicules zoms en ruine s’accumulant, les Deathskulls et les Blood Axes se sont attelés à la création de nouvelles curiosités sur le champ de bataille, au cas par cas. Pendant les pauses entre les coups de feu, des vagues et des vagues de leurs boyz ont parcouru le champ de bataille à la recherche d’un bon vieux butin. En l’espace de quelques heures, toute une panoplie de nouveaux gadgets fantaisistes, comme on n’en avait jamais imaginé auparavant, a pu être aperçue en train de revenir dans la mêlée.

Les pneus d’acier, quant à eux, n’ont pas trouvé grand-chose à se mettre sous la dent. Certains ont eu la chance de tomber sur des épaves dignes de ce nom, et bon nombre de chars ont vu leurs bandes de roulement arrachées et remplacées par de grosses roues. Désireux de gagner en vitesse, les pneus d’acier modifièrent plusieurs kamions pour qu’ils portent autant de paires de pneus sur le dessus de leur châssis qu’il y en avait habituellement en dessous. Les Meks pensaient que si l’un de ces engins était renversé lors d’une bataille, il pourrait encore avancer en grondant.

Malheureusement, comme on s’en aperçut dans le feu de l’action, aucun Ork n’avait pensé à relier correctement ces autres roues aux essieux ou aux moteurs. Les quelques véhicules renversés par les tirs s’arrêtaient simplement au milieu du champ de bataille. Il n’était pas rare qu’un garde ou un bouclier blanc cadien stupéfait soit témoin de kamions renversés poussés dans la bataille par des mobs Orks grognant (et profondément mécontents). Très vite, ces mêmes troupes humaines se sont retrouvées au cœur de l’assaut en kamions le plus lent de l’histoire. Les pelotons de Dugin ont été submergés par les "pousseurs" de la tribu, des Boyz qui étaient plus désireux que jamais de se livrer à une bataille sanglante.

Les Pneus d’acier les plus entreprenants pillèrent les épaves des Sentinelles ou des imposants Chevaliers qui les avaient affrontés au combat. Malgré leur déception de voir que ces objets ne possédaient pas de roues dignes de ce nom, ils ne voulaient pas céder leur butin aux autres clans. Leur curiosité les amena rapidement à démonter toutes les plaques d’armure et tous les dispositifs internes afin de trouver un objet vaguement circulaire. Qu’il s’agisse d’un cadran ou d’un rouage, chaque objet rond fut collé sur le côté de leurs nouvelles acquisitions pour voir s’il les ferait avancer plus vite.

Bientôt, les Kamions-évolués, les Chariots-marcheurs et les Gross’Boîts marchèrent d’une démarche étonnamment maladroite vers la guerre. Les pneus d’acier étaient ravis, hurlant de rire lorsque les mouvements saccadés des chariots les faisaient basculer d’un côté ou de l’autre. De nombreuses bagarres ont éclaté avant même qu’ils n’entrent dans le vif du sujet. Lorsque les Peaux Vertes arrivèrent enfin, nombre de leurs engins s’avérèrent d’une utilité inattendue, permettant aux peaux vertes de traverser des terrains accidentés et de lancer des objets d’une grande hauteur.

Leur nouveau plaisir fut momentanément gâché lorsque Gashrakk le brillant passa en trombe à bord de sa nouvelle monture : une énorme et rutilante forteresse de combat à laquelle était attaché le casque d’un chevalier tombé au combat. Gashrakk lui-même était assis avec suffisance sur un trône central assemblé à partir de nombreux pots d’échappement brillants, et tandis que les Pneus d’acier regardaient avec envie, des équipes de Gretchin peignaient les plaques d’armure martelés sur les côtés avec de grandes rayures jaunes. Son métal hautement poli était si brillant que le soleil ardent d’Alaric s’y reflétait avec une intensité éblouissante, faisant dévier un Kamion-évolué de sa trajectoire et en envoyant un autre percuter le flanc d’un vaisseau rouillé à proximité. Gashrakk ne s’arrêta que pour rire, tapoter une grosse roue et lancer une obscénité avant de s’éloigner à toute vitesse, laissant les pneus d’acier poursuivre leurs routes dans un nuage de fumée et de poussière. Pourtant, les chariots fumants qui prenaient vie dans le veldt n’étaient guère plus que des distractions dans le cadre de l’effort de guerre. Derrière le chaos de la ligne de front, Mogrok travaille sur une invention qui pourrait détruire une île entière d’un seul coup.[81]

Kraz’Fer.

Kraz’Fer

Chariot de guerre des Deathskulls à la réputation dangereuse, Kraz’Fer est l’une des machines de guerre préférées de Raddak Truc’bleu. Sa notoriété est principalement due à son chef artilleur, un vieux Balaizboy borgne du nom de Wrecka. À l’origine, ce pillard noueux était un Mek qui fabriquait des pièces d’artillerie d’une précision inouïe. Cependant, une funeste pluie d’obus de canons de combat a laissé les Mek de Wrecka en ruines et le Mékano lui-même dans un état second. Les Peaux Vertes ont fait ce qu’ils ont pu - ou du moins, ce qu’ils ont pu faire - et le Peau Verte nouvellement bionique a trouvé une place dans l’équipage de Kraz’Fer. Il y excelle, mettant en pratique tout son savoir-faire en matière d’artillerie aux commandes du chariot de guerre. Wrecka est même capable de placer ses tirs de manière à paralyser les véhicules ennemis au lieu de les détruire complètement. Ses cibles sans défense sont laissées à la merci des gangs des pillards Deathskulls, une prime prête à être saisie.[82]

Hurlefort.

Hurlefort

L’équipage du Hurlefort fait paraître la plupart des Deathskulls respectables en comparaison. Cette bande de pique-assiettes est si irrémédiablement légère que même leurs propres camarades de clan ne leur font pas confiance, et ce pour de bonnes raisons. Hurlefort est, en fait, un agglomérat de composants piqués à d’innombrables autres chariots Peaux Vertes. Son châssis à lui seul est constitué de pièces provenant de pas moins de quatre autres chariots de guerre, de deux kamions de guerre et d’un Morkanaut réduit en miettes. Le moteur de Hurlefort est autant celui d’un dakkajet qu’une forteresse de combat, et ses chenilles proviennent d’une demi-douzaine de chars différents. Ses armes ont été volées à tant de contributeurs involontaires que la moitié de la tribu de Raddak Truc’Bleu en prendrait ombrage si la vérité était connue. Hurlefort est toujours rafistolé après chaque bataille, et si cela signifie que quelques autres équipages se retrouvent privés de gadgets vitaux dans le feu de l’action, c’est aussi une bonne occasion de rire.[83]

Porte'Mort

Porte’Mort.
Trouv’Bleu.

Un chariot de guerre qui fait exactement ce que son nom suggère.[84]

Trouv'Bleu

Traversant le ciel déchiré, le Dakkajet connu sous le nom de Trouv’bleu repère les meilleures épaves à piller et transmet leur position par radio aux Boyz en bas de l’échelle.[85]

Les Vaillants

Les combats sur Alaric Prime ont fait des millions de victimes. Si le 1652e régiment cadien a subi le plus gros de la colère des Orks, peu de gens parmi la population d’Alaric sont sortis indemnes du terrible creuset de la guerre. Les listes de ceux qui ont donné leur nom pour la défense d’Alaric s’étendent à l’infini dans les grandes salles de comptage des Nobles.[86]

Nobles D’Alaric Tombés au Combat

Béni soit son nom et ses actes, Goralan Helmast est tombé lors de la glorieuse charge de la Maison Kestren, pris lorsque son chevalier est tombé devant le boss de guerre Grukk, Alaric a maudit son âme. Bien que ses os aient été perdus par l’ennemi, son esprit vivra à jamais dans les pierres de son donjon et dans le sang de sa progéniture.

Tué lors de la tempête de soufre aux chute du Kraken, Kyrana Calestros a retenu une flottille Ork pendant la moitié d’un cycle, alors que la pluie et le vent toxiques dépouillaient son chevalier jusqu’à ses os. Ce n’est que lorsque sa voûte s’est fissurée et que sa chair s’est détachée de son crâne que ses armes se sont tues.

Longue vie à la mémoire de Phyne Degallio, progéniture privilégiée de notre Grand Seigneur de la Mer et habile à la lame comme à la lance. Pris par la traîtrise de l’ennemi alors qu’il défendait les citoyens de l’île des Cendres, il s’est noyé dans son chevalier et a été porté au fond de la mer par une effigie de guerre Orkoïde.

Rolundus Velemestrin a été assassiné dans son sommeil par d’immondes infiltrés xenos qui se sont glissés dans sa forteresse sous la surveillance négligente de ses serviteurs et de ses gardes maudits par les thuriféraires. Loué soit le noble qui, même privé de son chevalier, a terrassé de nombreux extraterrestres avant de succomber à ses blessures.
[87]

Morts Honorés de Cadia, Anno Meridian 232.443.998. M41, Alaric Prime

Cpt. P. Foyle 4531652b - Bataille de Hill Epsilon Kay 1216 – Traumatisme xenos important au corps à corps, identifié par des fragments d’uniforme et des insignes de grade.

Lt. 2nd C. Kern 9221652k - Zone d’atterrissage Primus ‘Vaisseau Rouillé’ - Partiellement consumé par un parasite xenos hostile (réf. b784k ‘Biter Squig’).

Lt. 3rd T. Roan 6761652d - Gamma Kay 229 Tête de pont de la rivière bouillante - Disparu lors de l’effondrement du pont et du déluge de pluie sulfurique qui s’en est suivi.

Cp. H. Breen 4431652b - Bataille du Port brûlant, campagne de l’Ile brûlante - Tué lors de la destruction des installations portuaires, corps irrécupérable (réf. Témoin 3511652c).

Cp. K. Darnelos 8211652k - Zone de débarquement Primus ‘vaisseau rouillé’ - Ecrasé par un engin allié lors d’une contre-attaque (réf. M77 ‘Chevalier’).

Lt. 1st S. Gerbin 6301652c - Bataille de la colline Epsilon Kay 1216 - Cause du décès : combustion psychique spontanée et rupture massive d’un organe (réf. b583y Psyker Ork).

Sgt. 1st E. Venks 9091652d – Iles des gardes Sanction pitié – Porté disparu lors de la disparition de la population locale de condamnés et des ressources de l’Astra Militarum.

Lt. 2nd Y. Torm 7291652e - Bataille de la colline Epsilon Kay 1216 - Tué par trahison dans les rangs, en appliquant par inadvertance l’édit de l’intendance (enquête en cours réf. colline Epsilon Exécuteurs).[88]

Serviteurs Automatisés de L’Imperium

Magos Terus Corgan - Tué lors de la bataille de la Rivière bouillante, le Magos Corgan est mort en défendant la position d’artillerie Cadienne 1653. Ne voulant pas abandonner un Basilic aux Peaux Vertes, Magos Corgan - que son nom soit béni par l’Omnimessie - a fait exploser un obus earth dans la brèche du canon, libérant son esprit machine et le sauvant ainsi de l’ennemi.

Astropathe Ascendant Seemus Neth - Euthanasié par le Commissaire Dyrk lors de la bataille de la colline Epsilon après avoir été contaminé par les spores psychiques xénos. Pour empêcher l’extraterrestre de piller son esprit, Seemus Neth a choisi le bolt bénie pour mettre fin à son tourment.

[Expurgé Par le Saint Ordre] - Pour des actions notables dans la [Citation Restreinte Ordo Xenos] mort et la ruine sur l’ennemi [Purgé des Archives] - Une seule balle de vengeance [Citation Restreinte Ordo Xenos] est morte dans une agonie silencieuse [Vaincue Par le Saint Ordre].

Cpt. Cobolt Laynce, 12e armée de l’air Cadienne - Tué lors d’un engagement au-dessus de la zone d’atterrissage Primus "vaisseau rouillé" - Après avoir subi des dommages importants à son Thunderbolt, le Cpt. Laynce a fait preuve d’une grande bravoure et de foi en l’Empereur, éperonnant un vaisseau rouillé avec son chasseur et désactivant définitivement ses canons dans le processus.[89]

Dyros, Le Chevalier Brûlé

« Bien que nous soyons fiers de nos chevaliers, nous ne sommes pas au-dessus des lois des hommes. Que tout tyran tremble devant moi s’il se croit à l’abri. Tant que je respirerai, les coupables seront punis, qu’il s’agisse d’un envahisseur xenos, d’un traître maudit ou d’un criminel de haute naissance.»
- Le sans-fief Dyros, s’adressant aux survivants de la maison Kamata.
Dyros, le Chevalier Brûlé.
Dos de Dyros.

Le Sans-fief connu sous le nom de Chevalier brûlé était autant une conséquence de la Waaagh! rouge qu’un combattant au sein de celle-ci. Ayant rejeté sa famille quelques mois à peine avant l’arrivée de Grukk et de ses hordes Orks, Dyros cherchait encore sa voie dans un monde qui lui était devenu étranger. Lorsqu’il avait appris le meurtre de son frère aîné par son père, il s’était débarrassé de ses obligations familiales. Du jour au lendemain, il rejeta le système de castes d’Alaric, prit son chevalier et se mit à voler de ses propres ailes. En brûlant les symboles de la maison Kamata dans la chaîne de volcans du Damatoi, Dyros s’est lancé dans l’arrière-pays, déterminé à réparer les torts causés à son frère par leur père, Hyram Kamata. La Waaagh! rouge lui a donné toutes les chances qu’il pouvait espérer. Dans le chaos de l’invasion, il retourna à l’ombre de la Montagne sacrée pour voir la dette de sang payée.

Guerrier habile et compétent, Dyros a contribué à désorganiser les forces Ork autour de la montagne et a tué des centaines de Peaux Vertes. Il choisit de ne pas se battre aux côtés des autres nobles, préférant frapper les unités de l’arrière ou l’artillerie Ork. Son chevalier solitaire était souvent vu par les gardes cadiens, sa coque brûlée masquée par la fumée et les flammes alors qu’il réduisait les chariots Orks en ferraille ou qu’il déchiquetait les rangs des Peaux Vertes avec son épée tronçonneuse. En l’espace de quelques cycles, la légende du chevalier brûlé s’était répandue parmi les forces impériales. Les gardes et les commandants isolés ou abandonnés aux marées de la guerre priaient pour qu’il apparaisse, leurs yeux scrutant l’horizon à la recherche de sa forme courbée caractéristique.

Les Cadiens ignoraient que Dyros ne se battait pas pour eux. Il se battait pour garder son monde libre, pour purger l’étranger et préserver son honneur, mais surtout pour se venger. Ce que personne ne pouvait savoir, c’est que lorsque Tyras, le frère de Dyros, avait péri dans son trône Mechanicum, une partie de son esprit était restée. C’est ce fragment de Tyras qui avait parlé à Dyros du dysfonctionnement mortel conçu par son père, de la folie qui régnait au cœur de sa maison et de la longue liste de crimes commis par Hyram. Si les mots n’ont pas suffi à convaincre Dyros, son frère a pu partager des visions de la folie de leur père par l’intermédiaire du Trône, ce qui a changé le jeune homme à jamais.

Dyros allait avoir l’occasion de se venger lors de la dernière bataille de la Montagne sacrée. Dans le chaos de la mêlée, le chevalier d’Hyram fut renversé par un Dakkajet qui s’écrasa. Dyros, qui se battait à l’avant-garde des forces impériales, vit son père tomber et se précipita à ses côtés. Lorsque Hyram leva les yeux pour voir quel Chevalier était venu à son secours, son regard tomba sur l’armure de Dyros. Un coup d’œil à l’insigne brûlé et, malgré sa folie, le patriarche sut que son heure était venue. Braquant son canon thermique sur le cockpit de son père, Dyros se laissa envahir par la rage et la haine de son frère. Une dernière impulsion mentale mit fin aux crimes de son père une fois pour toutes.

Bien que des dizaines d’autres nobles aient vu Dyros décapiter le chevalier de son père, aucun ne lui barra la route lorsqu’il quitta le champ de bataille, car chaque noble respecte le droit de régler ses dettes au sein de sa propre maison.[90]

Commandant de Char Silas Ovik

Fils bâtard d’une famille noble exilée pour vivre dans la nature, Silas Ovik a développé une nature sinistre, déterminée et distante, même pour un Cadien. Enfant, il a attiré l’attention des officiers de la Garde impériale après avoir abattu une bande de cultistes baveux qui attaquaient une colonie locale. Il s’est avéré que ce garçon avait appris tout seul à entretenir et même à améliorer le fusil laser qu’il avait utilisé avec tant d’efficacité lors de l’incident. Malgré l’aspect sauvage du garçon et sa petite taille, la valeur d’une telle initiative et d’un tel instinct n’est pas passée inaperçue.

En raison du temps passé à chasser dans les régions sauvages de Cadia, Ovik avait développé une étrange propension à attendre jusqu’au dernier moment, en étant absolument sûr de son coup avant d’appuyer sur la gâchette. Ses rivaux dans les brigades de cadets marmonnaient que cela trahissait des tendances suicidaires, mais ses officiers supérieurs reconnaissaient que cela dénotait un niveau inhabituel de calme et de concentration sous pression. Ils décidèrent que les compétences du jeune Ovik étaient parfaitement adaptées aux régiments de chars d’assaut.

En raison de sa petite taille, de son éducation et de son nez plutôt inhabituel, Ovik a reçu plus que sa part de moqueries - au fil des ans, beaucoup ont plaisanté sur le fait que le père d’Ovik était un Ratling. Mais il n’a jamais mordu à l’hameçon. Homme de peu de mots, il a plutôt gagné le respect de ses hommes en les laissant témoigner de ses talents de chasseur. Bien qu’il maîtrise toutes les variantes du Leman Russ, Ovik préfère commander depuis la coupole d’un Leman Russ Vanquisher, où il peut détruire les machines de guerre de loin, comme il chassait les bêtes sauvages lorsqu’il était enfant sur Cadia : un tir, un mort.

Grâce à son doigté et à sa vivacité d’esprit pour guider les tankistes sous son commandement, l’escadron d’Ovik s’est illustré en traquant les Machines-Démon qui avaient infesté Prosan lors des invasions belligérantes de 988.M41. Sa précision a permis de démanteler une à une les créations monstrueuses de l’armurier Vutos et de freiner l’élan qui aurait certainement entraîné la chute de la planète. Plus tard dans l’année, lors de l’incursion Ork sur Crisson Vael, il fut contraint de prendre le commandement après qu’une attaque aérienne suicidaire eut détruit le QG de commandement cadien. Là, il a dirigé deux escadrons de chars contre trois Krabouilleurs, déjouant et frustrant ses ennemis suffisamment longtemps pour que des renforts arrivent et les détruisent purement et simplement.

De telles démonstrations de cran, de nerf et d’intelligence ont valu à Ovik d’être promu au légendaire Ost d’acier du 1652e régiment cadien. Dans un régiment déjà réputé pour son haut niveau d’efficacité, les résultats d’Ovik depuis son arrivée sont tout à fait remarquables. En tant que commandant de l’Ost d’acier, il a mené à plusieurs reprises les armées cadiennes à la victoire depuis son Leman Russ Vanquisher, le Poing d’Ovik. Les autres tankistes sont fiers d’avoir combattu à ses côtés, et ses hommes lui obéissent sans broncher.[91]

Tempestor Prime Salem Whitlock

« Bon, écoutez tous. Vogstrau, Derkel, faites monter vos équipes et sécurisez un périmètre vertical. Escadron Shriver, vous assurez la couverture aérienne. Vendrel, Kleist, vous êtes avec moi. Resp à fond ; ces tunnels ne vont pas être faciles. Seigneur Brahmica - gardez ces portes fermées, même si vous devez les bloquer avec le cul de votre marcheur. Faites-le, c’est tout. Maintenant. »
- Salem Whitlock, avant la purge du donjon d’Alexei

Le Tempestor Prime Salem Whitlock est l’exemple même de l’officier de la Schola Progenium : audacieux, courageux et totalement dévoué à l’Imperium. Les honneurs personnels et le palmarès de Whitlock feraient honte à la plupart des officiers de carrière, et le respect qu’il inspire à ses hommes fait l’envie de n’importe quel commissaire. Le Tempestor Prime commande le 50e Aigles Kappic, la compagnie de Scions du Tempestus la plus coriace et la plus décorée de ce côté-ci du Segmentum Solar. Bien qu’ils ne forment qu’une seule compagnie, sous le commandement de Whitlock, ils valent plus qu’un régiment de gardes réguliers - et ils le savent. Si Whitlock et les Aigles ont un défaut, c’est celui de croire que leurs ordres seront respectés à la lettre, quelle que soit la personne à qui ils sont adressés.

Orphelin à l’âge de deux ans, Salem Whitlock a été élevé par la Schola Progenium sur le monde sanctuaire de Phrell. Durant sa jeunesse, sa détermination, sa loyauté dévote et son leadership naturel ont fait de lui un officier, et pendant de nombreuses années, on a cru qu’il était destiné à rejoindre le Commissariat. Cependant, en tant que cadet du Tempestus Scion, Whitlock a fait preuve d’un sens aigu de la tactique que ses abbés ont jugé plus adapté au commandement du Militarum Tempestus. Son ascension dans les rangs du Militarum Tempestus a été fulgurante.

En tant que Tempestor, Whitlock a mené l’assaut qui a mis fin au siège de la forteresse Hellstar, qui durait depuis dix ans. Son escouade a balayé la forteresse avec une efficacité impitoyable, abattant tous les cultistes qui s’y trouvaient en moins de quatre-vingts minutes. En tant que Tempestor Prime, Whitlock a orchestré les frappes qui ont paralysé un Ost de guerre Aeldaris à Telvarr Prime. Il a ensuite mené personnellement l’assaut contre le commandant des sorciers xenos, qu’il a tué tout en redéployant ses Valkyries et ses Vendettas pour couper la ligne de retraite de l’ost de guerre, ce qui a donné lieu à un âpre duel aérien que l’Astra Militarum a remporté à force d’attrition et de détermination.

Peu d’officiers de la Garde impériale peuvent coordonner les actions d’une compagnie entière avec autant d’aisance que le Tempestor Prime Whitlock. Ils sont encore moins nombreux à pouvoir le faire au cœur du combat, où l’on peut voir Whitlock aboyer des ordres tout en tirant des coups de feu avec son pistolet bolter. Whitlock insiste pour diriger depuis le front, en affrontant les mêmes dangers que ses hommes et en évaluant le champ de bataille de première main. C’est cette bravoure désintéressée qui mène les Aigles Kappic à la victoire, la même qualité qui les a vus au front lorsque le sort d’Alaric Prime était en jeu.[92]

La Griffe de Mork

Le Gros Mek Mogrok avait déjà marqué de son empreinte une douzaine de fronts de guerre, mais la véritable gloire de son plan d’assaut de la Montagne sacrée restait à venir. Lorsque le haut commandement cadien apprit qu’un planétoïde passant par Alaric Prime avait changé de trajectoire et se dirigeait désormais vers l’Île sacrée, un pari désespéré commença à se mettre en place…

Champs de Force Orks[93]

La technologie Ork semble fonctionner en grande partie parce que les Peaux Vertes y croient, et leurs champs de force ne sont pas différents. Les boucliers électriques comme ceux qui protègent les vaisseaux de la flotte de Peaux Vertes ne sont pas seulement alimentés par un ensemble de conduits et de compacteurs, mais aussi par l’inébranlable confiance en soi de la horde des peaux vertes. Les Orks à l’intérieur rient et lancent des insultes tandis que les obus et les missiles lourds explosent inoffensivement contre leur bouclier sifflant et pétillant.

À 30 milles au sud-est de la Montagne sacrée, Mogrok s’acharnait sur le Vaisseau rouillé, Grot Sale, avec une intensité sinistre. Jour et nuit, il s’était affairé avec sa grande pince et sa torche à souder, boulonnant certaines pièces et en arrachant d’autres. Ce n’est que lorsque le cône avant du vaisseau s’est détaché pour révéler une grande griffe tordue qu’un grognement collectif de compréhension s’est élevé parmi les Meks rassemblés autour de lui. Presque aussi haute qu’un Krabouilleur, la Griffe de Mork était couverte de compacteurs et d’étranges protubérances, tous reliés entre eux par un labyrinthe de câbles et de fils. D’un dernier coup de sa clé à courber, le Gros Mek activa l’étrange arme. Quelques instants plus tard, une lumière d’un vert éclatant pulsait autour de ses serres avant de jaillir dans le ciel. Au-dessus de la griffe géante, le faisceau d’énergie verdâtre sonda les ténèbres avant de s’enrouler comme un serpent autour des scintillements célestes de la Comète Gelée. Arrachant le débris stellaire à son ancienne orbite, l’appareil entraîna le rocher géant vers Alaric, le faisant chuter avec une terrible fatalité.[94]

Le Conseil du Castellan

Lorsque les vastes énergies de la nouvelle super-arme Ork prirent vie, des alarmes se déclenchèrent dans tout le réseau augural impérial. Des dizaines de servocrânes et de cogitateurs s’animèrent dans un brouhaha de chuchotements binaires. Depuis de minuscules astéroïdes et des amas de débris orbitaux, des yeux mécaniques cachés scrutaient la surface d’Alaric Prime. Scrutant le grand rayon tracteur, ils commencèrent à envoyer un flux de données vers la surface et les cogitateurs du quartier général cadien.

Stein parcourut les rapports de la tablette de données, relisant encore et encore les mêmes missives urgentes de ses commandants. Aussi difficile à croire que cela puisse paraître, il semblait que les Orks avaient construit une sorte de rayon tracteur orbital. Ils s’en servaient pour tirer vers le bas le corps céleste que les Alariens appelaient la comète gelée. Pire encore, si les rapports étaient exacts, la comète allait s’écraser au sommet de la montagne sacrée.

Stein et ses alliés convoquèrent un conseil d’urgence pour discuter de la marche à suivre. De nombreux nobles préconisèrent un assaut immédiat contre le rayon tracteur Ork, quitte à retirer des forces vitales d’autres fronts pour ce faire, tandis que les commandants de Stein préconisaient une attaque d’artillerie massive. À présent, Stein en savait assez sur les vaisseaux rouillés Orks pour être sûr qu’un assaut frontal contre les canons des envahisseurs équivaudrait à un suicide, tandis que toute attaque d’artillerie s’avérerait inutile contre leurs champs de force.

Whitlock, le Tempestor Prime, prit la parole. Il pensait qu’il y avait un point faible dans le champ, estimant que là où le faisceau du Kanon Trakteur sortait, il devait aussi y avoir un moyen d’entrer. Bien que la brèche soit trop petite pour qu’une Valkyrie puisse la franchir ou pour qu’un missile Deathstrike puisse frapper avec précision, elle était selon toute vraisemblance assez grande pour qu’un soldat puisse s’y glisser à l’aide d’une chute-gravitationnelle. Le Tempestor Prime était persuadé que s’ils parvenaient à entrer intacts, ses hommes pourraient détruire le générateur de champ de force de l’intérieur. Une fois le champ détruit, une unité aéroportée du Militarum Tempestus pourrait s’attaquer au canon tracteur lui-même et le détruire. Stein était d’accord, cela semble être leur meilleure chance. Une fois le canon tracteur désactivé, la comète pourrait, avec un peu de chance, dévier de sa trajectoire à temps, et peut-être même se placer en orbite autour de la planète au lieu de la percuter. C’était un mince espoir, mais ils n’auraient pas de seconde chance.[95]

Un Acte de Foi

La Griffe de Mork.

Quelques heures plus tard, la Valkyrie de Whitlock traversa la plaine à basse altitude, sous le couvert de l’obscurité. Le Tempestor Prime se pencha par l’ouverture de la porte, tandis que l’herbe rase passait en dessous. Dans l’obscurité, à côté de son propre vaisseau, deux autres ombres vagues signalaient le reste de son vol. Devant lui, il pouvait voir le crépitement chatoyant du champ de force Ork et le faisceau vert vif qui s’élevait dans le ciel nocturne. En se retournant, il pouvait voir la lumière rouge du cockpit éclairer les ombres de ses hommes. Il porta une main à sa mâchoire, actionnant son micro-vox et parlant avec les trois Valkyries en même temps.

« Cinq minutes avant contact. Escouade Secundus et Escouade Tertius, soyez en place et prêts quand ce champ descendra. Nous n’aurons qu’une seule chance. Escouade Primus, nous avons l’honneur d’entrer en premier. Préparez les grav-chutes pour le saut. »

Alors que les Valkyries se rapprochaient du dôme du champ de force Ork, le vaisseau de Whitlock décolla, grimpant vers l’ouverture invisible à son sommet. C’était une théorie assez solide - il devait y avoir une sorte d’espace autour du rayon du canon tracteur. C’était un risque calculé, mais c’est sur ce genre de pari qu’il avait bâti sa carrière.

Whitlock ne s’arrêta même pas lorsqu’il bondit dans l’obscurité. S’élançant vers le champ de force, le Tempestor Prime s’appuya sur le vent, visant le rayon vert flamboyant et l’anneau warp à peine visible qui l’entourait. Il eut à peine le temps de penser que les Orks ne savaient probablement pas qu’il y avait une faille dans leur champ de force que le rayon passa à côté de lui. Derrière lui, plusieurs autres Scions passèrent en chute libre par la brèche, les bras serrés le long du corps. Tous passèrent sans encombre, sauf Orrost, qui s’approcha trop près du rayon tracteur. Sa puissance irrésistible l’arracha à l’air comme un insecte attrapé par la langue d’un lézard, l’entraînant vers le bas et le vaporisant sur la griffe elle-même. Whitlock n’eut pas le temps de pleurer sa perte, car son grav-chute arrêta sa descente. Une fraction de seconde plus tard, ses bottes touchaient le sol, ses hommes se regroupant derrière lui.

« Voici la Griffe de Mork », a crié Mogrok aux Bad Moons rassemblés. « Il va bien écraser la montagne des zhommes ! »

Le Gros Mek actionna des interrupteurs et des leviers sur le panneau de commande de son énorme kanon trakteur, sous les hurlements d’approbation de la horde d’Orks qui se rassemblait. Les moteurs de l’engin s’animèrent en tremblant et en crachotant, et les câbles menant à la griffe se mirent à décrire des arcs d’énergie verdâtre. Debout aux côtés de Mogrok, Dagogg et Grabber regardaient le moteur de ferraille s’animer, les yeux écarquillés.

« C’est pour quoi faire ? » demanda Grabber en se grattant la tête.

Mogrok pointa un doigt vert noueux vers le ciel. En plissant les yeux, les deux autres Orks purent tout juste distinguer une tache pâle qui se frayait un chemin dans les cieux. Ajustant son œil bionique, Dagogg regarda de plus près. La tache se transforma en une comète gelée, dont la surface était recouverte de nuages de glace et de roche. Pendant qu’il regardait, un faisceau vert scintillant sortit de la griffe et enveloppa la comète. Avec une lenteur douloureuse, le satellite commença à grossir. À chaque instant, le faisceau craché par la griffe de Mogrok le rapprochait un peu plus d’Alaric Prime.

« Alors, comment tuer une montagne zom ? » dit Mogrok. « Eh bien, je pense qu’il faut commencer par lui jeter une autre montagne dessus. Si on fait tomber cette grande comète étincelante dans le combat, elle fera exploser tout ce qui n’est pas sous un champ de force. » « Assez parlé », dit le Gros Mék en ajustant sa ceinture à outils. « Je dois aller régler quelques problèmes. Ne laissez personne chercher des noises à moi ou à la Griffe, ou je vous fais bouillir dans l’huile ! »

Dagogg ne put qu’acquiescer en regardant la comète scintiller dans la lumière verte qui s’élevait dans les cieux. En affinant son œil bionique, il put voir qu’elle se dirigeait définitivement dans leur direction.

« Alors, qu’est-ce qu’elle fait encore, Dagz ? » dit Grabber, l’air encore plus confus que d’habitude.

« Ben, » dit Dagogg. « Tu sais comment on attrape les grottes avec son bâton et on les jette dans tous les sens pour s’amuser ? »

« Yep », répondit promptement Grabber, son bâton en forme de pince pour illustrer son propos.

« Eh bien, » répondit Dagogg en soupirant joyeusement. « C’est un peu comme ça, mais avec une lune. »[96]

Casse-Cous et Conflagrations

Après avoir identifié la source de l’étrange rayon tracteur qui rapprochait de plus en plus la Comète Gelée, les Scions de Tempestus, sous les ordres de Salem Whitlock, se sont dirigés à toute vitesse vers leur cible, un vaisseau de rouille. Attaquant sous le couvert de la nuit, ils montèrent un assaut à pleine puissance au cœur de la base Ork, avec pour mission de désactiver ses champs de force et de détruire le rayon tracteur.[97]

Grav-Chutes[98]

Le Militarum Tempestus dispose de l’un des meilleurs équipements de toutes les unités de l’Astra Militarum. Parmi ces équipements spécialisés figure le grav-chute, un dispositif anti-grav pour un seul homme qui permet à son porteur d’entrer dans la mêlée de façon dangereusement directe. Conçu à partir de l’ancienne technologie des suspenseurs, le parachute est doté d’un cogitateur intégré complexe qui utilise des augures pour détecter l’altitude et la vitesse. Le fait qu’un soldat ne sache jamais vraiment combien de temps durera cette charge, ni si elle se déclenchera à la bonne altitude, à chaque fois qu’il effectue un saut, témoigne de la bravoure des Scions du Tempestus.

Mission : Mettre Hors D’État de Nuire

Les Scions du Tempestus se glissèrent rapidement à travers le campement Ork, se déplaçant comme des ombres parmi les tas de ferraille et de débris. Le Tempestor Prime les conduisit vers une tour de DCA construite à la hâte, où un groupe de canons Orks protégeait à la fois le rayon tracteur et le générateur de champ de force qui le protégeait. Whitlock ordonna à la moitié de son escouade de se diriger vers le sommet de la tour, tandis qu’il mena les autres vers le générateur situé à la base de la structure.

Prenant les Orks par surprise, les Scions du Tempestus se frayèrent un chemin jusqu’au niveau inférieur de la tour. Dans la fumée et le chaos, les Impériaux pénétrèrent à l’intérieur de la structure chancelante, leurs tirs nourris fauchant tout ce qui bougeait. Même si aucun des Orks n’avait la moindre idée de l’origine de leurs assaillants, ils savaient reconnaître un combat lorsqu’ils en entendaient un. Les foules affluaient de toutes parts, attirées par le bruit du combat. Les Orks en sentinelle à l’intérieur de la tour tiraient sauvagement avec leurs Fling's dans l’espace confiné, les balles solides faisant des trous dans les murs rouillés ou ricochant dans des directions aléatoires.

Dagogg le Mek était en train de bricoler les canons au sommet de la tour lorsque le premier Scion chargea par-dessus le mur d’enceinte en contrebas, abattant le groupe de grots le plus proche d’une salve de lasers rouges. En grognant, le Mek s’occupa d’une pièce d’artillerie de sa propre invention, écartant les grots qui protestaient. Dans un gémissement et un bruit sec, le gros canon saisit l’un des zoms, le projetant en l’air et l’écrasant comme un insecte.

À peine le cadavre est-il tombé qu’une demi-douzaine d’autres prirent sa place, se déployant en éventail sur le pont inférieur des canons. Sous le fouet de Grabber, les grots tournèrent leurs armes vers les Scions du Tempestus et ouvrirent le feu. La tour s’illumina des éclairs des Kanons Zzap et du boum des Kanons. À si courte distance, la plupart des tirs ne furent pas cadrés, mais un autre Scion fut écrasé par un coup chanceux de la boule de force d’un Krach'Bulles.

Dans les entrailles de la tour, le Tempestor Prime Whitlock se fraya un chemin jusqu’à la salle des générateurs, repoussant des coups de Kikoup' sauvages et esquivant des tirs de fling enragés. Un imposant Ork Nob gardait les commandes. Le xénos adressa au Tempestor Prime un sourire aux dents cassées et fit craquer ses poings. Whitlock ne s’arrêta même pas et brandit son pistolet, oblitérant la tête du Nob d’une volée de bolts.

« Chargez ici, ici et ici », cria-t-il, et ses hommes placèrent rapidement leurs bombes. Dès que les Scions eurent obéi, ils se retirèrent de la pièce. Un battement de cœur plus tard, la tour trembla sous l’effet d’une explosion contenue lorsque les explosifs du générateur détonèrent.[99]

Mission : Détruire

Dans un craquement d’énergie assourdissant et un éclair vert vif, le champ de force s’effondra. Presque immédiatement, le bruit des moteurs annonça l’arrivée des renforts Valkyrie de Whitlock, presque invisibles dans l’obscurité alors qu’ils traversaient le ciel.

Toujours dans un état de confusion, les Orks tiraient sur tout ce qui bougeait. Les balles traçantes illuminaient l’obscurité. Dagogg avait coincé un groupe de Scions du Tempestus en contrebas, les grots essayant de les traîner dans la terre tandis que leurs armes clignotaient et pétaradaient. Entendant l’arrivée des Valkyries, Dagogg fit pivoter son Smasher vers le haut et scruta l’obscurité. Son œil bionique perça l’obscurité, s’ajustant jusqu’à ce qu’il puisse clairement voir la lueur révélatrice des moteurs d’avions impériaux. Attendant la dernière seconde possible, Dagogg tira avec son Smasher, dont le rayon gravimétrique s’étendit et enveloppa le vaisseau. Le gros canon se cabra tandis que le Mek projetait la Valkyrie capturée au sol. Un éclair de feu soudain marqua l’endroit où la Valkyrie s’écrasa sur le sol, ses restes brûlants tombant bout à bout sur le campement. Satisfait que les hommes de Grabber aient maîtrisé les zhoms en bas, Dagogg aligna le Smasha sur la seconde Valkyrie.

À mi-chemin de la tour, le Tempestor Prime Whitlock vit la première Valkyrie s’effondrer dans une boule de feu au moment où elle touchait le sol. « Bon sang, » cracha-t-il, « il faut abattre ces canons ! » Le Tempestor Prime s’élança, menant une fois de plus ses hommes sur la plate-forme d’artillerie. Les Scions du Tempestus montèrent les escaliers branlants jusqu’aux artilleurs Orks et aux chasseurs d’esclaves, se jetant dans la mêlée. Whitlock vit un gros et brutal Ork aligner son arme sur la Valkyrie qui lui restait et vida le chargeur de son pistolet bolter en direction de la bête, la forçant à plonger pour se mettre à couvert.

Tout autour de lui, des faisceaux d’énergie, des balles solides et des obus explosifs remplissaient l’air. Whitlock s’abrita derrière une pile de caisses brisées. Non loin de là, l’un de ses hommes sursauta violemment lorsqu’un canon zzap le transperça de part en part, tandis qu’un autre fut réduit en miettes par un coup de kannon. Les renforts orks affluaient à un rythme soutenu. Balayant la bataille d’un rapide coup d’œil, Whitlock donna l’ordre de battre en retraite. Les Scions du Tempestus survivants se replièrent sur le bord de la plate-forme de tir supérieure, esquivant les tirs avant de sauter dans l’obscurité. Dans leur sillage, les Orks hurlaient des insultes à l’encontre de l’ennemi en pleine retraite.

Alors qu’il tombait dans l’obscurité, Whitlock sortit le détonateur de sa ceinture, pressa la gâchette et déclencha la charge de la sacoche de bombe qu’il avait laissée appuyée contre la pile de caisses de munitions. Au-dessus et derrière lui, le ciel s’illumina tandis que la plate-forme de tir disparaissait dans un nuage de feu. Les Scions du Tempestus, dont les grav-chutes ralentissaient leur chute au dernier moment, se rassemblèrent en toute hâte autour du Tempestor Prime. « Cible primaire ouverte », voxa-t-il. « Je répète, la cible principale est ouverte ! ».

Les Scions de Tempestus se précipitèrent vers la limite du campement Ork. Derrière eux, les xénos se regroupaient en foule, hurlant, agitant leurs Chop'Snot et tirant sauvagement avec leurs fusils. Alors que Whitlock se préparait à un combat rapproché, la foule la plus proche disparut sous une salve de bolters lourds. Levant les yeux, il vit une Valkyrie arriver en rase-mottes, les mitrailleurs de la porte tirant sur les guerriers Orks rassemblés. Sautant dans la cabine, le Tempestor Prime regarda vers le vaisseau rouillé où le rayon tracteur ronronnait et vacillait toujours. Dans l’obscurité, une seule Valkyrie apparut, se mettant en formation avec le vaisseau de Whitlock tandis qu’ils montaient et filaient à travers la plaine. Le Tempestor Prime compta silencieusement dans sa tête.

L’éclair transforma la nuit en jour. Se cachant les yeux, Salem Whitlock s’autorisa un sourire en regardant le vaisseau rouillé se désagréger dans une spectaculaire conflagration de flammes vertes orangées.[100]

Le Béni et le Balafré

Le rayon tracteur avait été désactivé grâce aux efforts de Whitlock. La comète qui s’apprêtait à frapper la planète avait été déviée de sa trajectoire ; son point d’impact devait se situer dans la mer, au nord de l’île sacrée. Une attaque massive des Orks sur la Montagne sacrée était de toute façon en cours. Partout sur la planète, on se préparait à la bataille finale.[101]

Le Phare S’Allume

Le Castellan Stein rangea ses magnoculaires pour la dixième fois, les dents serrées par la frustration. Sa Chimère de commandement cahotait et roulait dans la savane en direction du centre de l’Île Sacrée, son passage étant si erratique qu’il était impossible de distinguer des détails à plus d’une dizaine de kilomètres de distance. Pourtant, c’était la route la plus directe vers leur destination.

Avec les hordes grouillantes d’Orks qui déferlaient sans contrôle sur plusieurs des plus grandes îles d’Alaric Prime, ce n’était qu’une question de temps avant que leurs convois de véhicules mal faits ne convergent. Tous les clans et toutes les tribus chercheraient désespérément à participer à la grande bataille qui briserait Alaric Prime une fois pour toutes. D’après les meilleurs calculs de l’augure, les envahisseurs convergeaient vers le plus grand point de repère de tous. À l’horizon, une grande colonne de fumée brune reliait la terre au ciel, une tornade immobile se détachant sur le firmament bleu foncé. En contrebas, la montagne sacrée, dont les nombreux pics et crêtes s’élançaient vers les étoiles du soir.

Les colonnes blindées se rapprochaient ; Stein pouvait à peine distinguer les étranges crêtes concentriques qui parsemaient les flancs de la montagne. Il avait perdu plusieurs de ses meilleurs pelotons à cet endroit lors de la bataille contre le seigneur de guerre Grukk, malgré tous ses efforts. Mais pour chaque garde impérial mort, une centaine d’Orks avaient été abattus. Dans les froides mathématiques de la guerre, c’était une grande victoire, que le Castellan Stein répéterait volontiers une douzaine de fois s’il le pouvait. Malheureusement, la traînée de fumée qu’ils avaient laissée dans le sillage de la bataille était de loin la plus grande de l’île sacrée, et elle s’était révélée être un phare pour les xenos et les défenseurs impériaux.

À en juger par les dizaines de traînées de poussière qui convergeaient vers la montagne depuis tout l’horizon, la protection des abords extérieurs du pic ne serait pas si simple cette fois-ci. À l’est, au sud, au sud-ouest, la distance entre chaque convoi xenos et la montagne elle-même était similaire, ce qui était inquiétant. Il avait vu les images relayées depuis l’orbite une douzaine de fois. Lues en séquence chronologique sur la tablette de données, elles donnaient l’impression qu’un nœud coulant de traînées de fumée se resserrait autour du cou de la Montagne sacrée.

« Ce n’est pas une coïncidence, » pensa Stein. « L’une de ces satanées choses coordonne tout cela. Celui qui a un cerveau ».

L’Augurium de commandement de la Chimère sonna trois fois, et Stein retourna dans la coupole pour examiner son écran. Les pics d’énergie qu’il détectait étaient immenses. Il y avait quelque chose dans les profondeurs de la montagne qui crépitait d’une quantité folle d’énergie potentielle, et les relevés augmentaient. Lors du conseil de guerre de la nuit dernière, les nobles alariens avaient insisté pour que le sommet soit défendu jusqu’au bout, bien qu’aucun d’entre eux n’ait été en mesure de lui donner une raison convaincante de le faire. Pourtant, ils avaient manifestement une idée derrière la tête. Zeil, l’astropathe de Stein, lui avait dit que la montagne brillait lorsqu’elle était observée avec la vue des sorciers. La nuit précédente, le moustachu Seigneur Neru de la Maison Degallio avait annoncé l’envoi d’un groupe de Chevaliers dans le ravin le plus à l’est de la montagne. N’ayant aucune autorité pour l’arrêter, Stein s’était contenté de hausser les épaules. Ils sont probablement en train de sacrifier des vierges au dieu Volcan en ce moment même.

Le froncement de sourcils anxieux de Neru Degallio luttait avec une grimace désapprobatrice pour le contrôle de ses sourcils. Le froncement de sourcils l’emporta. Alors qu’il était assis dans son armure de chevalier, sa consort était toujours sur la crête, son crâne argenté brillant dans le soleil du soir tandis qu’elle offrait l’une des plus grandes clés de la maison Degallio. Même dans ses habits d’apparat, elle paraissait minuscule et délicate à côté des cariatides qui encadraient la Porte sacrée.

« C’est lui qui devrait être à ses côtés », pensa Neru, « et non un autre chevalier - même si ce chevalier était le légendaire Gerantius ».

Neru soupira lourdement. En matière de devoir, il ne pouvait pas plus gagner un combat avec sa consort qu’il ne pouvait lutter à mains nues contre Gerantius. Au-dessus d’eux, la comète grossissait d’heure en heure et un sentiment d’imminence envahissait chaque maison et chaque régiment. Ce n’était pas le moment de s’enflammer, ni de faire des demi-mesures. Un boum étouffé retentit sur les pentes. Tiré de sa rêverie, Neru leva inconsciemment les armes du gardien blanc en guise de réponse, tandis que ses yeux scrutaient l’écran devant lui à la recherche de la source du bruit. Juste devant la Dame des Clés et son imposant compagnon, une ligne noire était apparue le long de la Porte Sacrée, partiellement dissimulée par la poussière soulevée par le mouvement d’un mécanisme aussi ancien. Dans un hurlement de banshee, les grandes portes cuivrées s’ouvrirent vers l’intérieur, un mètre, puis un mètre de plus. Puis elles se bloquèrent.

Gerantius s’avança, posa un genou dans les décombres et appuya une épaule blindée sur la plus proche, la forçant à s’ouvrir dans une pluie d’étincelles. L’ancien chevalier, rapetissé par les dimensions de l’immense portail, fit signe d’un élégant coup d’épée tronçonneuse à Dame Degallio d’entrer la première. Celle-ci fit une révérence élégante et ses séraphins-mites l’accompagnèrent à l’intérieur dans un halo flottant. Gerantius se redressa de toute sa hauteur et la suivit à grands pas, saluant brièvement les cariatides usagées qui gardaient la porte avant de disparaître dans l’obscurité.

Trois heures plus tard, le Seigneur Neru regardait toujours fixement la grande porte ouverte. Alors que le soleil commençait à se coucher, un grondement sourd secoua le firmament, faisant retentir les klaxons autour de son Trône Mechanicus. Le tremblement de terre devint de plus en plus intense, ses vibrations de plus en plus fortes, jusqu’à ce que le Gardien Blanc soit obligé de s’agenouiller pour garder l’équilibre. Des fissures apparaissaient à gauche et à droite, découpant des motifs étrangement réguliers sur la pierre desséchée et les éboulis.

La Montagne Sacrée se réveillait enfin.[102]

L’Homme et la Montagne

Stein observa avec stupéfaction les colonnes blindées de la Garde impériale qui se rapprochaient en grondant de la montagne. Le point de repère tout entier tremblait fortement, son contour se brouillait tandis que des rochers et des pierres détachées tombaient en cascade sur ses flancs. L’officier cadien ordonna l’arrêt complet - il ne voulait pas que ses hommes soient enterrés vivants. De grandes fissures et des lignes apparaissent sur toute la surface de la montagne. La montagne se débarrasse des éboulis et des gravats qui recouvrent ses flancs. Des formes angulaires et des dômes métallisés se révèlent dans chaque anneau concentrique qui ceinture ses sommets.

Des avalanches de pierres détachées dévalaient les pentes qui passaient d’abruptes à verticales, leurs débris tombant dans des gouffres aux parois abruptes qui s’ouvraient là où le chiendent avait roulé quelques instants auparavant. Les lignes de défense en métal piqué s’affranchissent de leur camouflage rocheux, les redoutes et les falaises révèlent des fortifications émoussées qui épousent si bien les lignes naturelles de la montagne qu’il n’est pas étonnant que Stein ne les ait pas repérées plus tôt. Des plaques de Permacier et de Plastobéton glissaient et s’enfonçaient dans des recoins cachés, tandis que des boucliers à tête d’aigle se déployaient autour de pièces d’artillerie dont l’alésage était si grand qu’un soldat pouvait s’y glisser avec de l’espace.

L’un après l’autre, les tankistes cadiens ouvraient les coupoles et les écoutilles de leurs chars et en sortaient avec une lenteur choquante, les yeux rivés sur la vision qui s’offrait à eux. Sans voix, ils regardaient la montagne se transformer en une forteresse géante qui faisait passer les célèbres kasrs cadiens pour des taupinières en comparaison. Une voix dans la tête de Stein s’éleva contre cette violation du protocole, mais il ne put détourner son attention pour ordonner à ses hommes de retourner dans leurs véhicules. Leur admiration était tout à fait compréhensible. Le pic se plie et se reconfigure, s’appuyant sur des plaques de roche comme une monstruosité préhistorique secouant la glace qui l’a piégé au cours des siècles. À ses pieds, un gouffre profond s’était ouvert dans le sol autour de sa circonférence, un gouffre qui se remplissait rapidement d’eau bouillante provenant des rivières souterraines situées en dessous. Un pont-levis géant sortait des crêtes orientales et s’étendait sur les douves nouvellement formées. Stein assistait à l’éclat militaire d’un peuple mort depuis longtemps.

C’est ce que Gerantius avait gardé. Voilà ce que les clés de Degallio permettaient de déverrouiller. Il n’est pas étonnant que les maisons de chevaliers le protègent tant, même si tant de millénaires se sont écoulés depuis sa construction qu’ils ne savent plus pourquoi. Alors que la poussière de l’éclosion commençait à se dissiper, Stein contemplait l’une des plus grandes merveilles de l’Imperium : le tombeau colossal du fondateur de la planète, si vaste et si militarisé qu’il pouvait protéger son monde dans la mort tout comme il l’avait fait de son vivant. Au-dessous de lui, dans les entrailles humides du Castellan, le Castellan entendit l’astropathe Zeil souffler deux mots d’émerveillement.

« Forteresse Alaric… »[103]

Le Calme Avant la Tempête

La Forteresse Alaric.

Se concentrant à nouveau sur la tâche à accomplir, le Castellan Stein aboya une série d’ordres dans le réseau de communication. Il avait déjà assigné mentalement les différents corps sous son contrôle aux divers remparts et redoutes entourant les flancs de la montagne, et ses hommes s’empressèrent d’obéir. À la tombée de la nuit, ses compagnies de chars avaient franchi la travée géante du pont-levis qui avait émergé sur le côté est de la vaste forteresse.

Le Baneblade, Ettin de fer, et son compagnon Shadowsword, Cyclope d’acier, prirent position de part et d’autre de la grande porte, dernière ligne de défense au cas où un assaut parviendrait à franchir les compagnies blindées qui bordaient le pont. Les chevaliers de la maison Velemestrin, Terryn et Kamata, qui avaient atteint la position des Cadiens quelques heures plus tôt, faisaient les cent pas à l’embouchure du pont, comme s’ils étaient impatients d’en découdre. La Garde Impériale utilise au mieux le temps qui lui est imparti avant que son artillerie ne soit à portée. Les artilleurs se familiarisent avec les armes de pointe et les installations antiaériennes. Les renforts inattendus des éléments criminels d’Alaric avaient été affectés à des positions défensives, chaque équipe d’Ogryn avait été briefée trois fois et chaque ligne de défense avait été renforcée par des débris et des cadavres.

La nuit tombait à mesure que les hordes d’Orks se rapprochaient, l’obscurité recouvrant l’horizon. Pourtant, les flancs des montagnes étaient illuminés comme par une pleine lune. La comète qui traversait la stratosphère au-dessus de la montagne devenait plus grande et plus brillante d’heure en heure. Whitlock avait désamorcé le rayon tracteur d’Ork qui l’avait rapprochée, mais l’élan du satellite était tel qu’il se dirigeait toujours vers la croûte de la planète. Stein se consolait en se disant que, grâce aux efforts de Whitlock, sa trajectoire projetée le ferait s’écraser dans l’océan au nord de l’île sacrée, et non sur le continent comme les Orks en avaient sans doute eu l’intention. Le raz-de-marée qui en résulterait serait désastreux pour les habitants des plaines, mais pas pour les guerriers des montagnes.

En fait, Stein était prudemment reconnaissant de l’arrivée de la comète - en plus de représenter une menace réelle pour les hordes Orks qui convergeraient sans aucun doute vers leur position, elle donnait à la Garde Impériale un peu plus de lumière pour travailler. L’Astropathe Zeil semblait penser le contraire, mais le castellan était à deux doigts de l’ignorer complètement. Son discours était devenu de plus en plus désespéré et erratique au cours des derniers jours, et il s’était même mis à parler d’inondations magiques, de guerriers de sang et de bêtes nobles dans son sommeil. Peut-être l’héraldique des maisons de chevaliers évoquait-elle des images vivantes dans son esprit troublé, peut-être y avait-il une énigme symbolique à résoudre. Il y avait suffisamment de travail à faire sans avoir à déchiffrer les cauchemars d’un psyker. Stein chassa cette idée de son esprit et se concentra sur la dispersion des forces pour la bataille à venir. Cette fois, il allait mettre fin à l’invasion pour de bon.[104]

L’Assaut Final

Par millions, les Orks convergent vers la Forteresse Alaric. Cette fois, leur avancée n’est pas la poussée belliqueuse et désordonnée typique du seigneur de guerre Grukk, mais une série de tactiques astucieusement élaborées qui conduisent les Orks jusqu’à la porte des défenseurs cadiens. Pire encore, la menace des cieux est loin d’être terminée…[105]

La Horde Approche

Les hommes de Stein sont encore en train d’étayer les défenses qui ont tremblé sur les pentes de la Montagne sacrée lorsque la masse vert-noir qui se dessine à l’horizon arrive à portée de vue. Une grande horde de marcheurs Orks menait l’assaut, allant de la taille des Ogryns à celle des blocs d’habs. Chacun brandissait ses armes, qu’il s’agisse de cisailles géantes, de tronçonneuses, de boulets de démolition, d’énormes scies à bûches, de perceuses de rochers ou d’une profusion de canons à gros calibre jaillissant de leurs épaules et de leurs bras. Chacun d’entre eux était doté d’une série de cornes enroulées autour de sa tête, crépitant d’une énergie à peine maîtrisée.

Au cœur de la horde de marcheurs se trouvait l’effigie géante que les nobles avaient rencontrée sur la Grande Savane, la ruine de sa tête manquante ayant été remplacée par la cabine défoncée d’un chariot de guerre blindé. Il était escorté de chaque côté par deux chevaliers impériaux capturés. Ils trébuchaient et titubaient comme des morts ramenés à la vie, les emblèmes héraldiques de leurs carapaces recouverts de grossières têtes de mort qui dégoulinaient de peinture bleue dans la poussière.

À l’est comme à l’ouest, les hordes d’Orks se répandaient autour des contreforts de la Montagne Sacrée. Stein regarda sa tablette de données avec consternation. Il recevait en direct les images des servo-crânes qui avaient réussi à atteindre l’orbite basse sans être paralysés par l’énergie de la comète en approche. La forteresse Alaric ressemblait à une île perdue dans une mer verte et noire de corps. Les tripes grondantes, le Castellan rongea l’extrémité de son bâton, luttant pour garder son calme face à l’ampleur de la tâche. Il ferait mieux de s’y mettre, murmura-t-il pour lui-même alors que les Orks arrivaient à portée de tir de l’artillerie.

Patience. Attendre une mort satisfaisante exigeait beaucoup de patience. Bien que Silas Ovik ait déjà abattu de nombreux véhicules peaux vertes, il avait toujours soif d’un véritable trophée. Il venait de trouver un spécimen digne de ce nom. Les Orks avaient complètement souillé un Baneblade. Le char super-lourd arborait une grande gueule de fer, d’énormes pots d’échappement et des griffes mécaniques sortant des flancs.

« Eh bien, » pensa Ovik, « si ces Orks devaient traiter la machine comme une bête, il allait devoir la tuer comme telle. »

« Commandant, » dit le vox, « le véhicule a fait ce que vous aviez dit et nous a suivis. Vous voulez qu’on s’en occupe, monsieur ? »

« Non. Il est à nous. »

« Cela risque de prendre du temps, monsieur. »

« C’est aussi bien que nous ayons le bon outil pour ce travail. »

Le Baneblade volé traversa la plaine en grondant et tira. L’obus explosa à quelques mètres de là, faisant trembler le Vanquisher.

Ovik sourit. « Nous allons commencer par enlever ça. »

À son commandement, le Poing d’Ovik gronda agilement parallèlement au Baneblade, et l’artilleur fit pivoter son canon. Une pause, un ordre, un tir, et au loin, la tourelle du Baneblade explosa. D’une manière ou d’une autre, la proie parvint à continuer d’avancer - vers eux.

« Monsieur, » cria le conducteur, « il va nous percuter ! »

« Préparez un autre tir, » répondit froidement Ovik.

Ils attendirent que le Baneblade paralysé se rapproche d’eux. Ovik resta sur ses positions, savourant le moment.

« J’attends les ordres, monsieur… »

Ovik ignora l’auspex qui carillonnait follement, se fiant à ses instincts les plus élémentaires. Il pouvait presque entendre les hurlements des Peaux Vertes avant de donner l’ordre.

Le Poing d’Ovik tira à bout portant, l’explosion anéantissant le véhicule volé. Lorsque la fumée se dissipa, il ne révéla guère plus qu’une carcasse en ruine, sans un Peau Verte en vue.

Stein donna à son assistant, le maître de l’artillerie, le signal de commencer le bombardement et se dirigea vers le parapet de la forteresse d’Aquila qui lui servait de base. En l’espace de quelques secondes, les Basilics stationnés sur les contreforts les plus bas de la montagne ont parlé. De grands panaches de fumée s’élevèrent de chacun de leurs canons earthshaker. Stein suivit les hautes paraboles de chaque escadron d’artillerie, approuvant d’un signe de tête que la volée suivante avait été tirée avant même que la première n’ait fait mouche.

Le sourire disparut de son visage lorsque la première série d’obus ralentit, puis s’arrêta dans son ascension à vingt mètres au-dessus des Orks, restant suspendus dans les airs comme s’ils s’étaient enfoncés dans une gelée épaisse et invisible. La deuxième volée s’abattit après la première, mais subit le même sort. Le Castellan leva ses magnoculaires, un horrible soupçon s’installant alors qu’une dispersion de munitions vivantes s’épaississait au-dessus de la horde d’Orks. Les cornes grésillantes attachées à chacun des marcheurs créaient-elles une sorte de champ électromagnétique qui repoussait les munitions aussi facilement qu’un pare-pluie en duralumin arrête une bourrasque d’acide ? Si c’était le cas, les Orks avaient privé les Cadiens de leur avantage à longue portée d’un seul coup.

Après une demi-heure de tirs d’artillerie impuissants, l’avant-garde Ork s’était élancée à une vitesse impressionnante. Des groupes de xénos hurlants avaient atteint le bord de la douve en ébullition à une douzaine d’endroits différents. En parcourant le dernier kilomètre, les équipes de canons avaient repéré quelques-unes des plus grosses grappes d’obus d’artillerie qui planaient encore au-dessus des marcheurs Orks. Les explosions en chaîne qui en avaient résulté avaient abattu des poches de véhicules Orks ici et là, mais il en restait des centaines, voire des milliers. Stein avait l’impression que toutes les tribus, tous les clans et toutes les foules d’Alaric Prime avaient convergé vers sa position au même moment.

Stein grommela sous son souffle. S’ils ne pouvaient pas faire pleuvoir des obus sur l’ennemi, ils allaient devoir le faire par une méthode plus directe. Le Castellan cracha un ordre dans son micro-vox, et les compagnies de chars de combat Leman Russ disposées le long de la douve en ébullition se mirent en position. Trois par trois, ils ouvrirent le feu, chaque obus soulevant un sillage de fumée blanche à travers la douve alors qu’il tonnait en direction de la horde d’Orks qui s’approchait. Plusieurs obus explosèrent dans les rangs des Peaux Vertes avec un bruit sourd et gratifiant, mais beaucoup d’autres explosèrent prématurément, les flammes s’épanouissant dans les hémisphères invisibles de la force. Des rires gutturaux s’élevèrent des plaines en contrebas, semblant se moquer des efforts pitoyables du Castellan pour réduire la horde. Quelque part, pensa Stein, il y avait un Mékano de guerre Ork qui suppliait qu’on le tue en priorité.[106]

La Bête Inarrêtable

Un obus d’artillerie à haut rendement descendit en sifflant du ciel, sa trajectoire l’amenant directement vers le visage levé de Mogrok. Le Mek actionna l’un des leviers de ses épaulettes et gloussa sombrement pour lui-même tandis que l’obus ralentissait, puis s’arrêtait complètement. Il s’éleva dans les airs à vingt mètres au-dessus de lui, un poing de métal refusant de frapper pour tuer. L’aimant à filet de Mogrok fonctionnait encore mieux qu’il ne l’avait espéré. Il ne voyait pas d’inconvénient à ce que les gros canons des zhoms balancent encore plus d’obus de son côté de la douve. Ils seraient réutilisés bien assez tôt.

Devant lui, les champs de bulles fonctionnaient assez bien, protégeant le reste des hommes des escadrons de chars à l’avant de la ligne des zhoms. Il ne restait plus qu’une mince bande de rivière à franchir avant qu’ils ne s’y enfoncent, et Mogrok avait déjà prévu de régler ce petit problème. Les caravanes de ferrailleurs de Bogrot Bones, le célèbre et irascible Boss de Guerre des Snakebites, se frayaient un chemin à travers les plaines de l’est. Poussés par les fouettards, ses Squiggoths se dirigeaient vers le bord de la rivière en ébullition et s’agenouillaient, les tas de bibelots inutiles et d’objets mal rouillés qu’ils transportaient sur leurs howdahs tombant en cascade dans les eaux bouillonnantes. Les wagons de chargement et les Trukks à plate-forme agissaient de la même manière, leur arrière-train soulevé par les pistons dispersant encore plus de déchets dans l’eau. Lentement mais sûrement, la douve commença à se remplir à son point le plus fin, une chaussée grossière de ferraille promettant de la traverser.

À quelques centaines de mètres à l’ouest, un trio de poseurs de mines anti-grav au nez camus suspendit le flanc d’un vaisseau rouillé, formant un pont grossier et prêt à être traversé par les hommes de Bogrot. Pendant ce temps, les fermes d’artillerie du Seigneur ferraille lançaient des projectiles solides sur les Cadiens qui se déplaçaient pour les intercepter, les forçant à garder la tête baissée. Avec l’approbation de Mogrok, tous les canons de la tribu Snakebites étaient maintenus en retrait, à l’élévation maximale ou simplement enfoncés dans le sol et pointés vers le haut. Ils avaient aussi leur rôle à jouer, mais pas tout de suite.

Une série de klaxons et de cornes retentit dans les plaines lorsque les Pneus d’acier découvrirent que les nouveaux véhicules rutilants que Mogrok avait construits pour eux n’avaient pas de freins. Le Grand Mek donna une tape dans le dos de Dagogg et le pointa du doigt tandis que toute la tribu se précipitait dans les eaux bouillonnantes des douves, leurs mugissements d’indignation s’élevant au-dessus du tonnerre des canons humains. Comme Mogrok l’avait prévu, les malheureux [Kulte d'la Vitesse|Fondus d’la Vitesse]] formèrent un autre point de passage à gué tandis que leurs chariots s’empilaient les uns sur les autres. Les Orks de tous bords commencèrent à sauter d’un véhicule en perdition à l’autre pour atteindre la rive opposée et commencer à tuer de près.

À l’ouest, le chef de char Baddfrag et ses chimères tant convoitées traversaient les douves par deux ou trois. À l’agréable surprise de Mogrok, les affirmations du Boss de Guerre selon lesquelles les chars zoms pouvaient traverser l’eau se confirmaient. Tout autour de la Forteresse Alaric, les Orks se rapprochaient des défenseurs zhoms. « Cette rivière sera rouge demain matin », se dit Mogrok, en prenant un Squig dans sa pogne et en l’inspectant un instant avant de le mordre à pleines dents. Les choses se réchauffaient gentiment. D’un moment à l’autre, les zoms allaient mordre à l’hameçon et sortir de leur cachette, prêts à être tués comme il se doit.[107]

Les Nobles S’Avancent

« Trois points de passage à gué à mon avis », dit Stein, lugubre.

À un demi-mile au-dessous de lui, des centaines d’Orks trébuchaient ou s’enfonçaient dans les eaux bouillonnantes des douves. D’une manière ou d’une autre, des centaines d’autres parvenaient à franchir les ponts de ferraille improvisés, portés par une combinaison de détermination acharnée, de soif de sang et de bravoure suicidaire. Les transports Taurox que les Scions du Tempestus avaient postés le long de la rive intérieure de la douve en ébullition abattaient les uns après les autres, mais en concentrant leur attention sur les Orks qui avaient déjà franchi le pont, ils laissaient à ceux qui n’étaient pas encore arrivés le temps nécessaire pour effectuer la traversée. Ils devaient contre-attaquer rapidement.

Le Castellan n’était visiblement pas le seul à être arrivé à la même conclusion. Les chevaliers survivants des maisons nobles alariciennes dévalaient les pentes dans de grandes gerbes d’éboulis. À leur tête, trois fers de lance de chevaliers de la maison Degallio, dont l’armure blanc cassé était clairement visible pour les amis comme pour les ennemis. Sur les pentes ouest, quatre chevaliers de la maison Terryn avaient formé un carré serré et se couvraient mutuellement. Alors qu’ils se rapprochaient des ponts improvisés des Orks, une volée après l’autre de rokettes s’élançait vers eux, percutant leurs boucliers ioniques dans une série de petites explosions.

« Essayez encore », pensa Stein, en regardant les Chevaliers frapper et renvoyer les Orks dans les eaux bouillonnantes de la douve. « Il en faudrait bien plus pour abattre les nobles de la maison Terryn ».

À l’extrémité du vaste pont-levis défendu par les Chars Super-Lourds de Stein, un contingent épars de Chevaliers Impériaux se déployait en éventail pour affronter les Orks qui tonnaient à travers les plaines. La bête noircie que les hommes avaient pris l’habitude d’appeler le Chevalier brûlé fut la première à atteindre les lignes ennemies. Alors que des obus d’artillerie Ork frappaient sa carapace sur sa gauche, le chevalier fit pivoter son bouclier ionique pour dévier le barrage, mais laissa son côté droit exposé à une gerbe de feu des Orks armés de lance-flammes qui se trouvaient à l’avant de la horde. Le marcheur continua à se battre, enveloppé de flammes.

À l’arrière se trouvait un chevalier dont l’héraldique indiquait que son pilote était Hyram, patriarche de la maison Kamata. Stein se dépêcha de voxer un avertissement lorsqu’il vit un aéronef Ork arriver en rase-mottes, une boule de métal rouillé traînant derrière lui. Cela ne fit aucune différence. L’avion sortit de son piqué trop tard, percutant de plein fouet le marcheur et les projetant tous deux dans la terre dans une colonne de feu horizontale. Devant lui, la silhouette enflammée du Chevalier brûlé fit demi-tour et revint vers son compagnon Noble, son bouclier ionique couvrant son arrière. À la grande surprise de Stein, après un instant d’hésitation, il abaissa son canon thermique et cracha du feu en plein dans le casque du pilote, le faisant exploser de l’intérieur.

Non loin de là, le chevalier dont l’héraldique l’identifiait comme Sylvost Velemestrin s’enfonçait jusqu’aux genoux dans des Orks rugissants. Chacun des Peaux Vertes maniait une grosse masse surmontée d’une fusée rudimentaire, et ils faisaient exploser manuellement leurs charges contre les points faibles du chevalier de Sylvost. Le marcheur agitait sauvagement ses bras, faisant retentir sa corne de guerre pour appeler à l’aide, comme l’avait fait le Seigneur Gaulemort Kestren quelques instants avant que Sylvost ne scelle son destin. Les chevaliers de plusieurs maisons se retournèrent, mais aucun d’entre eux ne fit plus que regarder Sylvost se faire démonter membre par membre.

Le réseau-vox de Degallio crépita au son d’une cloche. C’est ainsi que le fantôme de Gaulemort Kestren trouva le repos.[108]

L’Honneur et la Mort

Le Seigneur Degallio, la lame de fond, inclina la tête une seconde et réaccorda le vox de son Trône Mechanicum. Le Seigneur et maître de leurs alliés cadiens avait lâché un flot d’invectives qui aurait fait rougir un maître de chenil, hurlant que les Chevaliers étaient censés défendre le pont, et non régler de vieux comptes. Le pauvre homme n’avait manifestement qu’une compréhension rudimentaire de l’honneur et des forces qui hantaient les pentes de la forteresse Alaric.

Il était évident qu’il fallait écraser la bête infernale qui coordonnait l’invasion pour s’assurer la victoire. La maison Degallio s’était fait une spécialité d’abattre la bête en lui coupant la tête et en tuant le corps dans la foulée. Les triumvirats chevaleresques qu’il avait baptisés Lances d’albâtre étaient à la hauteur de la tâche. Avec le gardien blanc à leur tête, les meilleurs chevaliers de la maison Degallio allaient bientôt l’emporter.

Devant les chevaliers de Degallio, la figure légendaire de Gerantius se frayait un chemin dans les rangs des Orks, son bouclier s’illuminant rapidement en bloquant les tirs à droite et à gauche. L’ancien se dirigeait vers une quête personnelle, mais le gardien blanc le suivait comme un écuyer dévoué ; Degallio serait damné s’il laissait Gerantius partir sans soutien. La légende du mystérieux chevalier disait qu’il avait toujours défendu les intérêts d’Alaric Prime, et il y avait toutes les chances qu’il sache instinctivement ce qu’il fallait faire. S’il y avait effectivement un cerveau diabolique qui coordonnait l’assaut des Orks, le Seigneur Neru aimerait bien ne pas se diriger directement vers lui, et il avait l’intention d’être là pour la mise à mort. Il ne doutait pas de pouvoir éliminer la bête si elle était identifiée, et un rôle aussi important dans la victoire consoliderait sa position de patriarche d’Alaric Prime pour les décennies à venir.

Les vagues d’infanterie Ork qui bouillonnaient autour d’eux cédaient la place à des constructions plus grandes et toujours plus impressionnantes. Certains faisaient presque la même taille que les Chevaliers eux-mêmes, les machines de guerre ventrues qu’ils avaient rencontrées à l’ouest de la Rivière Bouillante. Degallio fit sauter la moitié supérieure de l’une des bêtes d’un coup de canon, révélant le torse du marcheur qui se trouvait derrière. Sur l’épaule de la prochaine effigie de Peaux Vertes se tenait un Mekano Ork à la tête métallique, hissant un étrange engin vrombissant qui tirait un rayon vert fantomatique en direction du casque de Gerantius. Le canon de combat de Degallio étant encore en train de se recharger, il tira par l’esprit un flot de balles de mitrailleuses sur l’artilleur Ork, mais ne fit qu’éclater quelques-unes des créatures rachitiques qui couraient aux pieds du Peau Verte.

Soudain, un cri terrible perça le rugissement de la bataille. Là où le rayon vert touchait le casque de Gerantius, sa lumière devenait blanche. Les vrilles de cette lumière remontaient jusqu’au mékano Ork lui-même, l’entraînant avec une demi-douzaine de ses avortons dans le tunnel aux émanations fantomatiques. Degallio observa avec fascination l’artilleur Ork se tordre et s’amincir, sa forme corporelle se mêlant à celle des créatures-esclaves hurlantes. Son corps incroyablement allongé était hérissé de petites mains crispées et de mâchoires horriblement distendues, avant que le tunnel de lumière ne disparaisse dans un bruit sec. Gerantius poursuivit sa route.[109]

Chaos Illimité

Du haut des remparts de la forteresse Alaric, Stein coordonnait des rafales de tirs d’interception sur les avions Ork et les hélicoptères monoplace qui bourdonnaient à travers les douves en ébullition. Des dizaines de ces appareils rudimentaires ont été abattus dans les flammes et la fumée huileuse, mais d’autres se dirigent toujours vers eux. Avec ses escadrons de Thunderbolt déployés contre les vaisseaux rouillés qui descendaient, seuls Whitlock et ses hommes disposaient d’une certaine supériorité aérienne.

Pire encore, les portes gardées par le Baneblade Ettin de fer et le Shadowsword Cyclope d’acier avaient essuyé plusieurs tirs de l’artillerie des Peaux Vertes et des marcheurs - les dégâts et les interférences électromagnétiques qui en avaient résulté les avaient bloquées à mi-chemin. À la surprise de Stein, des essaims de servo-crânes, tachés de vert-de-gris, avaient jailli sans crier gare et sans prévenir des sombres tunnels de la forteresse Alaric, leurs griffes claquantes et leurs coupeurs laser s’attaquant aux Orks qui s’étaient emparés du pont-levis.

« Une attaque courageuse », pensa Stein.

Mais de si petits atouts ne déconcerteraient pas longtemps les hordes de Peaux Vertes en pleine bagarre. Sur les pentes elles-mêmes, partout où les barrages d’artillerie Ork avaient détruit des morceaux des lignes de défense constituées de cadavres, les équipes Ogryn de Stein, préalablement briefées, comblaient les brèches. Leurs boucliers étaient enfermés dans un mur de métal et de chair qui repoussait tous les Peaux Vertes assez fous pour l’attaquer. À sa connaissance, aucune ligne n’avait encore été franchie, ce qui témoignait de la force d’âme terne mais efficace des Ogryns.

Les quelques secondes qui suivirent firent mentir les conclusions de Stein, car une foule de Kramboyz Orks maculés de Prométhéum se tenaient bien à l’écart des Ogryns et les trempaient dans les flammes. À leur décharge, les abhumains tinrent bon pendant près d’une minute entière avant de perdre leur sang-froid et de charger, les gourdins brandis et les visages gravement brûlés rugissant de colère. Stein savait ce qu’ils ressentaient. Malheureusement, les Orks ne tardèrent pas à prendre l’avantage, contournant les flancs de l’unité Ogryn et fonçant pêle-mêle sur les lignes de défense situées derrière.

Stein savait que ses plans comportaient suffisamment de redondances pour que de telles brèches mineures soient contenues et que les envahisseurs xenos soient exterminés par des pièges à feu disciplinés. Cependant, la vue de ce qui se dirigeait vers les cieux fit se contracter une griffe de glace autour de son cœur.

Partout sur ce monde, les vaisseaux rouillés Ork avaient été utilisés comme des forteresses prêtes à l’emploi par les envahisseurs Ork, et Stein avait supposé qu’ils s’échouaient comme les mégacétacés auxquels ils ressemblaient. Il s’était trompé. Un énorme vaisseau spatial Ork traversait le ciel dans une série de rafales et d’explosions, hissé une fois de plus par la science folle de la caste des Mékanos Peaux Vertes. Au grand effroi de Stein, le vaisseau se dirigeait vers une trajectoire d’interception en direction de la comète qui traversait déjà le ciel. Les Valkyries et les Vendettas du Tempestor Prime Whitlock avaient viré de bord pour l’intercepter, mais leurs tirs de canon laser à longue portée ne faisaient que brûler les plaques ablatives qui composaient la carapace de l’engin. Ce n’est qu’en abordant le vaisseau que Whitlock pouvait espérer en prendre le contrôle. Stein espérait encore pouvoir le neutraliser avant qu’il n’ait trop d’impact - si le castellan pouvait choisir des hommes pour la mission, les Scions du Tempestus de Castellan seraient en tête de liste.

Stein regarda le vaisseau du Militarum Tempestus s’approcher, montant de plus en plus haut vers le ventre du vaisseau rouillé. C’est alors qu’une chose terrible se produisit. Toutes les munitions non explosées qui avaient été capturées par les Peaux Vertes dans les plaines en contrebas s’élevèrent soudain dans les airs comme un seul homme, un rideau d’obus d’acier projeté par une main géante et invisible. Des dizaines de Taurox Prime furent arrachées aux flancs de la Forteresse Alaric et projetées dans les airs par la force ascendante du champ électromagnétique.

Au moment où la pluie de métal inversée atteignait la même altitude que les aéronefs de Whitlock, des faisceaux verts d’énergie crépitante s’envolèrent vers le ciel depuis l’arrière de la caravane de ferraille orkoïde. La chaîne de détonations qui en résulta illumina le ciel à des kilomètres à la ronde. Les morceaux brûlants des pelotons de Whitlock et des transports de Stein tombèrent du ciel pour s’enfoncer dans le chaos de la bataille qui faisait rage en contrebas.

Le cœur de Stein se serra lorsque, au-dessus des explosions encore en cours, le vaisseau rouillé en flammes s’éleva avec un élan terrible et inarrêtable, tel un météore en flammes à l’envers perçant la stratosphère d’une planète en feu. Le Castellan poussa un cri d’horreur lorsque le vaisseau en flammes devint blanc pendant une seconde, puis explosa juste à côté de la comète qui arrivait. Le ciel fut dévoré par un grand halo de flammes aveuglantes qui grondaient dans toutes les directions. Lorsque Stein reprit ses esprits, il s’aperçut que la force de l’explosion de plusieurs mégatonnes avait fait dévier la comète gelée de sa trajectoire au dernier moment. Elle se dirigeait droit vers le flanc blindé de la forteresse Alaric.[110]

Le Pied de Gork Descend

Guerre Total sur Alaric.

« Boucliers ! » hurla Stein dans son émetteur vox, « régiments 1651 à 1654, rentrez dans la montagne et levez tous les boucliers que vous pouvez trouver ! « 1655 à 1657, battez en retraite aussi vite que possible ! »

Alors même que le Castellan criait ces mots, il savait que cela ne servait à rien. Les Cadiens n’avaient aucune chance de résister à l’impact météorique du corps céleste qui arrivait sur leur position. Même les Chevaliers seraient anéantis par sa force divine. Les Orks disparaîtraient eux aussi de la surface de la planète, témoignage noir de leur besoin insensé de violence titanesque. Le désespoir s’insinua dans sa poitrine. Même les hommes qui parviendraient à pénétrer dans la montagne seraient enterrés vivants dans le tombeau même qu’ils tentaient de défendre. Un déclic se produit dans l’esprit de Stein.

« Annulez ces derniers ordres », rugit-il dans le vox. « Tous les Cadiens, tous les Ogryns, tous les Chevaliers, tout le personnel doit attaquer de toutes ses forces ! Vous êtes déjà morts, alors affrontez l’Empereur trempé dans le sang xenos. Pour Cadia ! Pour Alaric Prime ! Tuez-les tous ! »

Un grand rugissement retentit sur les pentes de la forteresse Alaric. Ce n’était pas le soulèvement guttural d’un guerrier Peaux Vertes, mais le cri rauque de dix mille guerriers humains unis dans une soif de sang désespérée. Le ciel s’embrasa d’un rouge dangereux tandis que les régiments massés des Cadiens chargeaient par-dessus leurs positions défensives vers les Orks qui se répandaient sur le pourtour des douves. Les bolts brûlaient les torses, les baïonnettes transperçaient les tripes et les poings gantés brisaient les crocs. Quelques secondes après l’ordre de Stein, tous les hommes et toutes les bêtes à moins d’un kilomètre de la forteresse étaient engagés dans un combat rapproché désespéré.

Sans crier gare, les Chevaliers se précipitèrent pour former un anneau d’un demi-mile autour du nœud le plus épais des forces de Stein. Ils n’étaient plus que deux douzaines, mais ils étaient unis dans leur objectif. Dans les plaines en contrebas, les Orks érigeaient de grands pylônes de force qui crépitaient lorsqu’ils étaient hissés dans les airs. Il restait à peine une minute avant que la forteresse ne soit écrasée. La comète flamboyait comme un soleil suicidaire.

Stein fit signe à sa Chimère de commandement qui se précipitait vers la ligne de front, se hissa à l’avant et dégaina son Épée Énergétique ornée. Devant lui se trouvait un groupe de soldats Orks, dont la plupart des sacs à dos avaient été enflammés par la chaleur de la comète. Le transport s’immobilisa, et Stein profita de son élan pour sauter en hurlant au milieu des guerriers xenos, sa lame tranchant la tête d’un cou épais, puis se logeant dans le crâne d’un autre, tandis que son pistolet à plasma explosait les tripes d’un troisième. Les cris et les hurlements de la bataille furent éclipsés par un rugissement omniprésent et une vague de chaleur qui emplit l’air d’une puanteur de cheveux brûlés.

Le monde s’emplit d’une lumière blanche aveuglante lorsque la comète s’abattit sur le sol. Tous les hommes, Orks et machines qui n’étaient pas protégés par un champ énergétique furent réduits en cendres en un instant. Un flanc entier de la Montagne Sacrée fut arraché, s’effondrant dans les douves bouillonnantes pour laisser à l’air libre les entrailles alvéolées du grand pic.

Rugissant de triomphe, les Orks survivants se déversèrent en une masse inarrêtable. La Montagne sacrée était tombée.[111]

Alors que de gros nuages de fumée s’enroulaient sur les pentes sud de la montagne, un éclair de lumière verte jaillit dans l’obscurité. Dans un craquement, plusieurs Orks Nobz et un troupeau de Gretchins à l’air terrifié se téléportèrent. Ils jetèrent des coups d’œil pressants autour d’eux, attentifs aux menaces potentielles, mais dans le sillage de l’impact de la comète, personne ne cherchait un petit groupe de Peaux Vertes de plus. Satisfaits que leur arrivée n’ait pas été remarquée, les Nobz se mirent en route, trottinant vers le haut de la colline, les grots se précipitant sur leurs talons. Au sommet d’une crête jonchée d’épaves, les Peaux Vertes s’arrêtèrent et regardèrent autour d’eux. Enfin, sur les gesticulations violentes de leur chef au casque de corne, les Nobz et les Grots descendirent sur un tas de ferraille particulièrement important d’où émergeait un tonneau de kanons rouillés comme repère.

Après le massacre de l’horloge, la guerre s’était poursuivie à un rythme qui ne laissait guère de temps pour le nettoyage. En fouillant frénétiquement dans les décombres, les peaux vertes trouvèrent bientôt le chariot de guerre de Grukk, toujours rouillé, à l’endroit où Peaux Vertes avait donné un coup de pied toutes ces semaines auparavant. C’est l’un des Nobz qui a trouvé l’or, soulevant une plaque de métal brisé et criant avec excitation à ses camarades de venir voir ce qu’il avait trouvé. Son grognement fut interrompu lorsqu’un poing vert massif, balafré et tremblant, surgit des décombres pour l’attraper par la gorge. Observant avec intérêt les luttes de l’Ork aux yeux globuleux, le Mékano grimaçant du groupe brandit une masse de fils, de lumières brillantes et de bidules en rotation. Les Peaux Vertes s’arc-boutèrent, plusieurs Grots se coincèrent les doigts dans les oreilles ou se pincèrent le nez, puis, dans un nouveau craquement assourdissant, toute la bande disparaît avec sa récompense miraculeuse…

Pendant ce temps, bercé dans les bras de Stein, l’astropathe Zeil crachait du sang sur ses vêtements. De l’équipe de commandement, seul l’officier vox de Stein était mort au moment de l’impact de la comète. Utilisant un protocole ancien que Stein ne comprendrait jamais, les chevaliers alariens avaient réuni leurs boucliers ioniques en un grand dôme d’égide qui avait protégé des centaines de Cadiens de la mort par incinération. Plusieurs de ces machines-martyrs géantes étaient maintenant des piliers de flammes qui illuminent le tableau infernal qui les entoure, alors que les effets de la collision avec la comète s’estompent.

Les Nobles morts d’Alaric Prime étaient en bonne compagnie. Des millions d’hommes et de femmes ont perdu la vie à l’instant où la comète gelée a frappé la forteresse. La montagne elle-même était gravement mutilée, son flanc ouvert au ciel.

De nombreuses tribus d’Orks avaient érigé leurs propres boucliers, les bulles qui les protégeaient jusqu’à présent n’ayant pas résisté à l’impact divin de la comète. Des milliers de bêtes se dirigeaient sans entrave vers la brèche dans le flanc de la montagne. Stein avait l’impression d’être mort à l’intérieur, même si son corps était encore en vie.

Zeil toussa à nouveau et montra le ciel. Stein leva les yeux. D’autres météorites, à ce qu’il semble, le coup de grâce. La flamme de l’espoir jaillit alors à nouveau dans sa poitrine.

Il s’agissait des traînées de condensation des capsules de largage impériales.[112]

En Route Pour L’Île Grêlée

Le monde chevalier d’Alaric Prime est pris dans la tourmente d’une guerre totale. Les peaux-vertes de la Waaagh! Rouge se sont abattus par milliards sur la planète, et ses défenseurs doivent lutter pour survivre. Mais alors que les forces impériales traversent leurs heures les plus sombres, une aide d’origine inattendue survient. Le ciel s’emplit d’appareils d’attaque plongeant en piqué, et les peaux-vertes comme les humains en sont stupéfaits. La guerre d’Alaric Prime est sur le point d’entrer dans une nouvelle phase mortelle, qui ravagera jusqu’à la moindre parcelle de la planète.

La Défense D’Alaric Prime

Lorsque la Waaagh! Rouge de Grukk Face-rippa attaqua Alaric Prime, elle se heurta aux immenses Chevaliers de la noblesse locale et aux austères Cadiens de l’Astra Militarum. Menées par des héros comme le castellan Stein et le seigneur Neru Degallio, les forces de l’Imperium se battirent bec et ongle pour chaque île volcanique et fleuve sulfureux. Les cadavres des martyrs couvrirent le sol de l’île Sacrée tels des dunes macabres. Mais les Orks avançaient toujours, et parvinrent au pied de la Montagne Sacrée.

Toutefois, le Boss de Guerre Grukk fut trahi par le rusé Gros Mek Mogrok, qui orchestra la chute de son chef et sa propre montée au pouvoir. La guerre se poursuivit, chaque camp prenant tour à tour l’ascendant sur l’autre. Toutefois, l’ingéniosité de Mogrok ne pouvait être surclassée. Les combats refluèrent à nouveau jusqu’à la Montagne Sacrée, et les peaux-vertes finirent par faire tomber un astéroïde gelé sur les défenseurs impériaux horrifiés pour les briser. Cependant, alors que tout espoir semblait perdu, le ciel s’embrasa, strié par les traînées de modules d’atterrissage impériaux. L’Adeptus Astartes avait répondu à l’appel à l’aide d’Alaric Prime. Les Space Wolves étaient venus.

En Quête de Gloire

Guerriers de Fenris, Il y a de la gloire à récolter sur le Monde en dessous ! Allons-nous rester plantés là pendant que d’autres ramassent les lauriers ? Pas question ! Nous allons les arracher aux corps démembrés de nos ennemis.
- Krom Œil de Dragon, à ses guerriers avant la seconde vague d’assaut sur Alaric Prime

La force de frappe Tempête Tranchante était l’incarnation vengeresse de Fenris, menée par trois des plus grands héros du chapitre. Le Vieux Loup et le Jeune Loup, Logan Grimnar et Ragnar Blackmane, étaient en première ligne de l’assaut sur l’île Sacrée, pendant que la seconde vague de Space Wolves était dirigée par le Seigneur Loup Krom Œil de Dragon. Toutefois, le caractériel Dragon n’était guère enchanté par son affectation. Il était fier, et que ce fut le cas où non, il perçut comme une offense le fait que Logan Grimnar le désigne commandant de la seconde vague. Depuis le dôme d’observation du croiseur d’attaque, Peau de Fer, Krom regardait s’éloigner les lueurs des modules de la première vague d’assaut, en broyant une coupe d’hydromel dans sa poigne de fer. Il prouverait au vieux loup que ce serait lui et non ce chiot de Ragnar Crinière Noire, qui s’illustrerait en première ligne lors de ce conflit.

Peu après, Œil de Dragon se trouvait dans le cockpit de son escorteur Thunderhawk, le Hurlement Vengeur. Montrant les crocs, il se tenait sur le pont qui cahotait comme un navire dans la tempête, tandis que l’appareil d’attaque super-lourd plongeait dans l’atmosphère d’Alaric Prime. La crème de la Grande Compagnie de Krom logeait dans le ventre de l’aéronef, qui était suivi d’un vol d’escorteurs et de navettes. Alors que les nuages laissaient apparaître l’île Sacrée, Krom se concentrait déjà sur les protocoles de déploiement et les stratégies d’attaque initiale. La seconde vague embarquait assez de chars et de guerriers pour écraser une armée bien supérieure en taille, ce qui était la ferme intention de Krom.

Soudain, son pilote, le Prêtre de Fer Alvard, appela Krom à le rejoindre. Il y avait un appel de détresse qui montait à travers le flot de badinage Fenrissien. Alors qu’il écoutait attentivement, un sourire féroce se dessina sur les lèvres du Seigneur-Loup. Il ordonna à ses troupes de se déployer pour soutenir l’attaque du Vieux Loup et fit virer son Thunderhawk au sud. Tandis que l’appareil filait, l’appel à l’aide résonnait toujours dans ses haut-parleurs. Une voix de Cadien implorait en répétant un seul nom infâme. "Je répète : renforts demandés sur l’île Grêlée, menace xenos de niveau écarlate. Je répète : le boss de guerre Grukk est ici…"

Grukk Face-Rippa[113][114]

Grukk est un maelstrom de violence, et son petit cerveau est obnubilé par des pensées malfaisantes. Les orks ne suivent pas Grukk parce que c'est un chef compétent ou un grand orateur, mais tout simplement parce qu’il est le plus gros et le plus méchant d’entre eux. Personne ne pourrait accuser Grukk d’être pusillanime, car son instinct le pousse à attaquer quiconque croise sa route, sans jamais réfléchir aux conséquences. Grukk est une force destructrice aussi redoutable qu’une catastrophe naturelle ; il ne laisse derrière, lui que des piles de corps démembrés. Sa force monstrueuse, son immunité à la douleur et à la peur, et son intellect tout entier voué à semer la mort, font de Grukk un ouragan de destruction sur le champ de bataille. De fait, le Boss de Guerre effraie tout autant ses propres guerriers que ses ennemis. Suite à sa résurrection apparente, les orks ont commencé à murmurer que même la mort a peur de Grukk. Cette possibilité improbable est pourtant si terrifiante qu’elle assure à Grukk la soumission de ses guerriers.

L’Ork qui conduisit la Waaagh! Rouge sur Alaric Prime était un véritable monstre. Violent et barbare même selon les standards des peaux-vertes, Grukk était un seigneur de guerre à la férocité inégalable, qui menait ses batailles en première ligne. Ce qui faisait défaut à Face-rippa en termes d’intellect, il le compensait par son charisme et son agressivité. Grukk incarnait la loi du plus fort - cette brute épaisse, armée d’une pince massive, criait plus fort et cognait plus dur que quiconque, et n’aurait pas su éviter un combat même si sa vie en dépendait. Grukk était une force de la nature, qui chargeait sans hésiter en dépit des balles et des rayons qui fusaient autour de lui. La scie circulaire nichée dans sa pince Energetik assurait au boss de guerre d’infliger des blessures fatales à chacun de ses coups, et il s’empressait de justifier son surnom dès qu’il en avait l’occasion. Si quelque chose se présentait à lui sur le champ de bataille, il pouvait le tuer (et l’aurait fait) et pour sa myriade de suivants, il était la réincarnation de Gork. Son approche directe signa toutefois sa perte, en le faisant tomber directement dans le piège de Mogrok, qui permit au Gros Mek de prendre la place de Grukk à la tête de la Waaagh! Rouge Mais toute la ruse de Mogrok ne suffit pas à blesser Grukk à mort autant qu’il l’aurait voulu…

Le Boss est de Retour

A cinquante milles environ au sud de l’île Sacrée se trouve l’île Grêlée, dont les plaines occidentales sont couvertes de Ferrobéton et d’imposantes architectures impériales, abritant le siège planétaire de l’Administratum au milieu de raffineries de soufre tentaculaires. À l’est, au-delà d’une chaîne volcanique bosselée appelée les Collines Creuses, le paysage se mue en étendue rocailleuse, en marécages de soufre fumant, et en bois-acides noueux. Les Cadiens du Castellan Stein avaient concentré leurs défenses sur l’ouest de l’Ile Grêlée, annexant plusieurs grands bâtiments avant de les renforcer pour créer la Forteresse 26. Toutefois, l’île Grêlée fut totalement épargnée durant les premières semaines du conflit sur Alaric Prime.

Tout changea lorsqu’une flottille rageuse d’embarcations improbables s’échoua au nord de l’île avec les derniers gars encore loyaux à Grukk. Bien qu’il ne reste aucun de ces orks pour en témoigner, les fidèles Krânes-Nobz de Grukk étaient des durs à cuire, les plus coriaces de tous, et avec une horde de grots pour absorber les tirs adverses, ils constituaient une menace qu’on ne pouvait prendre à la légère. Ils attaquèrent les défenseurs de l’île Grêlée avec une folie furieuse, ravagèrent les raffineries et repoussèrent les Cadiens derrière les murs renforcés de la Forteresse 26.

Après avoir traversé les terres, les Krânes-Nobz établirent leur campement sur le cap au sud de l’île. Ce promontoire imposant est surplombé d’un volcan large et voûté que les orks avaient appelé « la Gueule de Gork », un monstre renfrogné de pierre noire et de vapeurs épaisses qui se dressait hors de l’océan à deux encâblures au large de l’île. La puissance brute du volcan avait tant impressionné les Nobz qu’ils choisirent de bâtir la cité "Goff-Ville" dans son ombre. Derrière une triple clôture de barbelés, le cap abritait le complexe Génératorium de toute l’île Grêlée, et fournit aux orks des abris prêts à l’emploi tout en permettant à leurs Meks de construire une plateforme Téla-Tépula pleinement opérationnel.

Bien sûr, s’agissant d’orks, le statu quo ne fit pas long feu. Tandis que les zoms scrutaient derrière leurs murs d’acier, les Krânes-Nobz commencèrent à se battre entre eux pour déterminer qui serait le patron. Après une série de violents combats, de fusillades et de rixes, les Meks, craignant que les Nobz réduisent Goff-Ville en pièces, suggérèrent un compromis. A l’aide du Téla-Tépula, ils retourneraient à la grande montagne, là où Grukk s’était fait tabasser. Sur place, les Nobz n’auraient qu’à creuser à la recherche de la pince énergétik du boss, et celui qui la trouverait serait le nouveau Boss de Guerre. Les Krânes-Nobz étaient fous de joie - après tout, Grukk avait été l’ork le plus fort que ses gars n’avaient jamais vu, et celui qui récupérerait sa pince hériterait sûrement de sa puissance destructrice.

Ce fut sans doute la chance qui poussa les Krânes-Nobz à lancer leur mission Téla-Tépula fatidique au moment où ils le firent, ou peut-être bien la volonté de Gork. Quoi qu’il en soit, les peaux-vertes apparurent sur les versants de la Montagne Sacrée juste après l’impact de la météorite de Mogrok. Dissimulés par la fumée, ils passèrent inaperçus aux yeux des armées qui s’affrontaient, et purent creuser tranquillement à la recherche du corps de leur boss. Toutefois, ce qu’ils déterrèrent dépassa leurs espérances.

Les peaux-vertes de Goff-Ville retinrent leur souffle lorsque la lueur du Téla-Tépula mourut autour des Nobz revenus de leur mission. Leur excitation tourna vite à la surprise, lorsque le Boss de Guerre Grukk émergea du bloc, balafré et les yeux creux, mais néanmoins en vie. La résistance des orks dépasse de loin ce que la science impériale est en mesure d’expliquer - malgré les shrapnels, les brûlures de plasma et le fait qu’il était écrasé sous la carcasse d’un Chariot de Guerre, Grukk était resté dans un état comateux, sa vie ne tenant qu’à un fil. Si les impériaux s’étaient assurés du trépas du Boss de Guerre, peut-être auraient-ils pu mettre un terme à ses exactions pour de bon, mais le tumulte des combats n’avait pas laissé le temps d’inspecter les corps.

Ainsi Grukk n’avait-il pas été dérangé durant plusieurs jours, et son incroyable physiologie xenos lui avait permis de régénérer petit à petit. Enfin, lorsque les Nobz fouillèrent l’épave qui l’abritait, les yeux de Grukk s’ouvrirent d’un seul coup et sa rage bouillonnante reprit le dessus. A présent, alors qu’il laissait choir le Nob dont il venait de trancher la gorge et faisait jouer les serres rouillées et crépitantes de sa pince énergétik, Grukk balayait d’un regard furibond les peaux-vertes de Goff-Ville. Pendant un long moment, le silence régna tandis que les cervelles orkoïdes luttaient pour appréhender ce développement inattendu, avant que l’assemblée ne hurle “Waaagh!” à l’unisson. Le boss était de retour, et tous les malheureux zoms de l’île Grêlée n’allaient pas tarder à le savoir.

Moissonneuz'[115]

Cette monstrueuse pince énergétik’ a été arrachée du bras de l’ancien boss de Grukk avant que ce dernier la greffe à son propre membre. Elle est devenue l’arme emblématique de Grukk, et lui permet de déchiqueter le visage de ses adversaires avant de les réduire en un tas de viande hachée menu.

Hurlant aux Meks qu’ils lui apportent un nouveau Fling’, Grukk n’eut pas besoin de chercher où l’ennemi se trouvait. Il ragea en apprenant l’existence du fort des zoms avec ses gros murs hérissés de dakka. Nul ne pouvait résister à Grukk Face-rippa, et se terrer derrière des remparts n’y changerait rien. Pendant que Krom Œil de Dragon supervisait les préparatifs d’attaque de sa force, Grukk et sa tribu encerclaient la Forteresse 26. Les ruines autour de la position cadienne pullulaient de peaux-vertes et d’étranges machines de guerre tandis que Grukk allait donner l’assaut.

Salves D’Ouvertures

Le Seigneur Loup Krom Œil de Dragon est parti en chasse, avide d’ajouter un nouveau verset glorieux à sa saga déjà conséquente. Toutefois, son choix s’est porté sur le Boss de Guerre, Grukk Face-rippa, une proie extrêmement dangereuse. Tandis qu’ils se ruent à la bataille, portés par leurs bravades, Krom et ses guerriers vont rapidement découvrir que sous-estimer la menace peau-verte revient à charger tête baissée dans la gueule du loup.

La Fierté Avant la Chute

Les vagues se muaient en un mélange vacillant de gris, de noir et d’or tandis que le Hurlement Vengeur fondait sur la côte de l’île Grêlée. Le signal de détresse des cadiens devenait plus clair à mesure que le Thunderhawk approchait, avant d’être soudainement coupé par un cri et remplacé par des parasites, mais cela ne faisait aucune différence pour le Seigneur Loup Krom. Le vecteur d’attaque des Space Wolves était défini, et des lumières rouges clignotaient à l’intérieur de l’aéronef tandis que les guerriers se préparaient à combattre. Le Prêtre de Fer Alvard couvrit leurs cris de guerre, annonçant trente secondes avant le contact. Krom sentit ses deux coeurs battre plus fort en voyant le paysage urbain dévasté en dessous. Ce qui suivrait serait digne des sagas !

Moteurs hurlants, le Thunderhawk descendit au-dessus des restes calcinés d’habitations, et la Forteresse 26 surgit droit devant. Œil de Dragon vit une large place aux statues alignées qui grouillait de peaux-vertes, et un enchevêtrement de bâtiment interconnectés qui libérait des tirs de fusils laser sur la horde xenos. Il aperçut des marcheurs orkoïdes blindés se frayant un passage à travers les murs de la forteresse, et vit des flammes jaillir des fenêtres. Puis, une lumière verdâtre surgit des ruines et secoua le Thunderhawk comme si un géant l’avait percuté.

Krom fut renversé et s’écrasa dans le trône du copilote tandis que les hymnes d’alerte emplissaient le cockpit et qu’Alvard luttait contre ses commandes. Le Hurlement Vengeur fit alors une nouvelle embardée, piquant si brusquement que Krom heurta le plafond avec suffisamment de violence pour tuer un homme ordinaire. La vision du Seigneur Loup se brouilla et il perdit connaissance.

Tombé du Ciel

Krom reprit conscience, certain que des trolls des glaces s’étaient servi de son crâne comme d’une enclume. Une douleur le lançait derrière son œil bionique, et il avait un arrière-goût de soufre au fond de la gorge. Il se remit debout, et ses traits s’assombrirent lorsqu’il constata où il se trouvait. La lumière diffuse d’une fin d’après-midi filtrait sur lui à travers les branches tortueuses des bois acides. Une brume sulfureuse s’écoulait entre les troncs, en provenance des marais et ses volutes dansaient entre les jambes de ses Gardes Loups, ses Chasseurs Gris et ses Griffes Sanglantes qui pansaient quelques blessures légères ou se tenaient à l’affût. Un sillon dévasté entaillait les marécages acides et les bosquets denses, une tranchée profonde et sombre que remplissaient les eaux et qui menait à la silhouette malmenée du Hurlement Vengeur.

Krom Œil de Dragon[116]

Le Seigneur Loup Krom Œil de Dragon a toujours poussé la compétition à un degré extrême. Il cherche sans cesse à se mesurer à ses pairs, avide de se distinguer dans toutes sortes de tests ou d’épreuves. Sa force de volonté et son regard perçant sont si intenses qui lui ont valu le surnom d’Œil Féroce parmi ses frères. En outre, le caractère volcanique de Krom est notoire, et l’a conduit en maintes occasions à frapper les hommes assez stupides pour remettre ses décisions en cause. Cette attitude finit par être sanctionnée par Logan Grimnar et laissa un froid entre les deux seigneurs. Toutefois, en dépit de son impénitente férocité, Krom demeure un authentique héros de Fenris. Œil de Dragon a mené sa Grande Compagnie au cours d’une série de victoires dignes de saga, contre les ennemis les plus redoutables, comme lorsqu’il défie les Iron Warriors sur Haegral V, ou quand il aborda et captura le Space Hulk Prometheus Rising durant l’incursion de Balros. Krom punit l’échec, mais récompense tout haut fait qu’il considère comme tel, et sa Grande Compagnie comprend une Garde Loups tel que seule celle du Grand Loup la dépasse en taille et en prestige.

Krom secoua la tête pour s’éclaircir les sens et traversa la clairière jonchée d’équipements en beuglant qu’on lui fournisse une explication. L’austère Beoric Winterfang, le chef de meute de la Garde Loup, soutint sans fléchir la colère d’Œil-féroce. Le vétéran expliqua qu’ils avaient été abattus par une sorte d’artillerie peau-verte. Les armes ennemies avaient projeté un champ de force destiné à décrocher le Hurlement Vengeur du ciel pour le fracasser contre la Forteresse 26, et ce fut grâce au pilotage expert d’Alvard que les Space Wolves en réchappèrent. A l’impact, une grande partie de la coque du Thunderhawk avait été arrachée et son esprit de la machine se figea. Le Prêtre de fer dut lutter avec les commandes pour garder l’appareil en l’air, juste assez longtemps pour franchir les hauteurs fumantes des Collines Creuses, avant de perdre son combat contre la gravité lorsque l’escorteur laboura de son nez les environs des bois acides.

A l’instant même, le vénérable Prêtre de Fer et ses Serviteurs s’affairaient à réparer l’appareil, mais le Hurlement Vengeur avait connu des jours meilleurs. Il faudrait des heures, voire des jours pour le remettre en service. Krom maudit ces nouvelles, car il ne pouvait pas se permettre un tel retard. Le Seigneur Loup savait que le plus sage aurait été de rejoindre le gros des forces de Grimnar, mais sa fierté l’empêchait de s’y résoudre. Il était déjà mal vu d’avoir abandonné son rôle de commandant pour partir en quête de gloire personnelle. S’il appelait à présent ses alliés à l’aide, tandis qu’ils se trouvaient aux prises avec leurs ennemis, Krom Œil de Dragon et sa Grande Compagnie deviendraient la risée du chapitre. La punition pour un tel manquement serait certes sévère, mais sa réputation serait, elle, définitivement ruinée. Non, il sut qu’il ne pouvait réclamer de l’aide tel un fou errant dans le blizzard. Il lui faudrait se frayer un chemin jusqu’à la gloire. Krom ramènerait la tête de Grukk à l’issue d’un combat singulier, même s’il devrait traverser toute l’Ile Grêlée pour y parvenir.

Ainsi résolu, le Seigneur Loup aboya une série d’ordres, et répartit promptement ses hommes en deux groupes. Krom partirait sans tarder à la tête de sa fidèle Garde Loup et de ses Griffes Sanglantes têtes brûlées. Ils rejoindraient à pied la Forteresse 26, en effectuant une rapide marche de nuit à travers les Collines Creuses afin de tomber sur la bande de guerre de Grukk par l’est. Pendant ce temps, ses Chasseurs Gris, garderaient le site du crash, et protégeraient Alvard jusqu’à la fin des réparations. Dès que le Thunderhawk serait opérationnel, les deux forces se rejoindraient pour en finir une bonne fois pour toutes avec le Boss de Guerre Grukk.

Du Sang Dans la Brume

Après le départ de leur Seigneur Loup, les Chasseurs Gris de Krom s’établirent pour sécuriser le site. Réfléchis et consciencieux, les vétérans de Fenris établirent un périmètre autour de l’escorteur écrasé pendant qu’Alvard s’affairait dans le ventre de l’appareil alors que la lumière déclinante laissait place à la brume. Soudain, un éclair verdâtre illumina le brouillard au sud et l’odeur des orks assaillit les narines des fils de Russ. Le chef de meute Hengist Ironaxe réagit avec calme et ordonna par le réseau vox à ses frères de se déployer sur le flanc du Thunderhawk, pour protéger Alvard dans son travail. Leurs sens surhumains peinèrent à percer l’obscurité épaisse de la brume tandis que les Chasseurs Gris pointaient leurs armes dans la pénombre.

L’attaque survint avec une violence fulgurante. Les frères d’armes d’Ironaxe étaient immobiles tels des statues dans la brume, et l’instant d’après, la nuit s’animait de hurlements tandis que les Chasseurs Gris crachaient la mort avec leurs armes. Lokrir Coldeye, le fusilier plasma de l’escouade, fut le premier à ouvrir le feu lorsqu’il entendit des bruits de pas précipités. La brume luisit autour de lui comme une lanterne asur tandis que hurlait son arme à plasma, crachant des salves d’énergie dans les ténèbres. Lorsqu’elles éclatèrent parmi les ennemis, les décharges de plasma illuminèrent des Gretchins qui brandissaient en hurlant des lames rouillées et des pistolets cabossés. Les tirs de Lokrir réduisirent plusieurs peaux-vertes en cendres et firent fuir leurs camarades, mais il en arrivait de tous côtés.

Les Chasseurs Gris se dispersèrent, le rugissement de leurs armes absorbé par l’épais brouillard. Les grots geignirent et périrent par dizaines, leurs corps recouvrant le sol boueux. Les guerriers d’Ironaxe adaptèrent rapidement le meilleur schéma défensif face à une horde, et des volées de bolts fauchèrent impitoyablement l’ennemi. Une grêle de plomb féroce répliqua sur les Space Wolves, rebondissant sur leurs armures ou égratignant les troncs d’arbres. Puis dans un nouvel éclat d’énergie verdâtre, Grukk Face-rippa apparut accompagné d’une poignée de ses Krânes-Nobz les plus gros et les plus belliqueux, et se joignit aux festivités.

Hengist Ironaxe comprit que ses hommes étaient en péril à l’instant où le rugissement du Boss de Guerre résonna entre les arbres. Les Nobz foncèrent à travers le rideau de projectiles des Space Wolves, dont les explosions ne firent que ricocher sur les armures grossières des peaux vertes. Une brute épaisse chargea tête baissée, son casque à cornes précipitant un Fenrissien contre un tronc avec un craquement sec. Grukk s’abattit sur les Chasseurs Gris tel un bélier, son œil bouillonnant et la gueule grande ouverte, tandis qu’il libérait la frustration accumulée depuis plusieurs semaines sur ses infortunés ennemis. L’énorme peau-verte asséna un terrible coup qui catapulta le vieux Uller dans la boue dans une gerbe de sang et le bruit d’os brisés. Hengist hurla de rage et d’incrédulité à la perte du vétéran. Il visa la tête de Grukk avec son pistolet boiter et pressa la détente. A son grand étonnement, un des Krânes-Nobz intercepta le tir avec une furieuse abnégation. Le boit fit éclater le crâne de l’ork, mais ce fut une maigre consolation pour Ironaxe dont la vraie cible demeurait indemne.

Hengist n’était pas devenu chef de meute en gaspillant la vie de ses hommes, et tandis que d’autres Nobz surgissaient des ténèbres pour se joindre à la mêlée, il comprit que les Chasseurs Gris ne pourraient pas triompher. Le colossal Boss de Guerre ork était déjà en train de traverser le flanc du Hurlement Vengeur, en rugissant tandis qu’il refermait sa pince énergétik sur l’intraitable Prêtre de Fer Alvard. A peine la moitié des Chasseurs Gris était encore debout, et leurs cadavres ne seraient d’aucune utilité au seigneur Œil de Dragon. Maudissant son ennemi, Hengist ordonna à ses hommes de se replier. Brutalement et promptement, les Chasseurs Gris se libérèrent de leurs assaillants et battirent en retraite à l’ouest, dans les bois obscurs, sur les traces de leur Seigneur Loup. Des hurlements d’agonie les poursuivirent tels des esprits vengeurs, et s’estompèrent tandis que les Space Wolves se fondirent dans la brume sulfureuse, contraints d’abandonner les guerriers tombés.

Violentes Représailles

L’attaque de Téla-tépula du Boss de Guerre Grukk contre le Thunderhawk Space Wolf écrasé a réduit l’appareil à l’état d’épave et laissé morts la plupart de ses défenseurs. Cependant, la distorsion atmosphérique engendrée par l’impact de la météorite sur l’île Sacrée avait rendu inopérant le réseau vox à longue portée. Ainsi, le Seigneur Loup Krom se ruait à la chasse de l’ennemi peau-verte, sans savoir que nombre de ses frères de bataille gisaient morts dans son sillage.

La Marche sur la Forteresse 26

La froide lueur de l’aube éclaira Krom Œil de Dragon et ses guerriers tandis qu’ils émergeaient d’une ravine rocheuse au pied des Collines Creuses. Ils avaient cheminé de nuit sans se reposer, escaladant des rochers, et des versants aux vapeurs acides, se frayant un chemin au milieu des bassins sulfureux et bondissant par-dessus les crevasses abyssales. Après une telle marche, la plupart des soldats auraient été au mieux exténués, à condition d’avoir survécu aux divers dangers rencontrés. Pour un Space Marine, ce n’était qu’un inconvénient mineur — alors qu’ils se faufilaient dans les ruines obscures de la raffinerie, les Space Wolves étaient impatients de se battre. Ils n’allaient pas être déçus.

Dès qu’ils pénétrèrent dans la zone urbaine, la Garde Loup et les Griffes Sanglantes apprêtèrent leurs armes. Les Griffes Sanglantes ouvrirent la voie, humant l’air, l’oreille aux aguets, tandis qu’ils rôdaient parmi les ruines, en gardant un œil sur chaque embrasure dans la pénombre. Krom voyait à leurs frémissements à quel point les jeunes guerriers avaient hâte de se battre. Toutefois les féroces Griffes Sanglantes firent preuve de discipline, et agirent en avant des Terminators de la Garde Loup avec une maîtrise admirable. Environ une heure après que la force de Krom ait laissé les Collines Creuses derrière elle, le chef de meute des Griffes Sanglantes, Egil Redfist, indiqua par le réseau vox que les peaux-vertes avaient été localisés.

Boît'Kitus[117]

Si la technologie des orks est au mieux rudimentaire, ce qui leur tient lieu de médecine, dispensée par des lunatiques aux tendances sanguinaires appelés Médikos, est pire encore. Toutefois, en combinant leur chirurgie barbare et leurs artifices douteux, les peaux-vertes sont capables de créer de redoutables marcheurs blindés. Ces conceptions baroques sont aux Dreadnought space marines ce que les peintures rupestres sont à un vitrail, mais s’ils sont assez nombreux, ces Dred Eud’la Mort et Boît’Kitus peuvent répandre la destruction chez l’ennemi.

Tandis que les Dred Eud’la Mort sont pilotés par des orks déments, les Boît’Kitus, plus petites mais bien plus nombreuses, abritent chacune un Gretchin. Arrimées par un enchevêtrement de câbles, de branchement sous-cutanés et de sutures, ces petites créatures démembrées n’en sont pas moins ravies. Pour un grot, la vie est courte, cruelle et sans valeur, aussi les pilotes de Boît’Kitus se considèrent-ils chanceux au-delà de leurs rêves les plus fous. Haute de trois mètres, couverte de plaques de blindage et équipée de scies circulaires et d’armes antichars, chaque Boît’Kitu est un monstre mécanique sans comparaison avec le serviteur chétif et opprimé que son pilote fut jadis.

Krom ne fut guère surpris d’apprendre que la Forteresse 26 n’était plus, mais sentit néanmoins un pincement de regret en pensant que les braves cadiens avaient été submergés. Cette pointe de tristesse fut vite chassée par le besoin de se venger lorsque les Griffes Sanglantes rapportèrent la présence de l’ennemi dans les vestiges de la place forte. Accroupi parmi les ossements éparpillés d’un temple de l’Ecclésiarchie, la meute de Redfist avait aperçu des dizaines de Gretchins se déplaçant au milieu des ruines de la Forteresse 26. Aiguillés dans leurs travaux par des orks brutaux, les frêles peaux-vertes démontaient le site pièce par pièce. Des silhouettes plus larges se déplaçaient parmi les bandes éreintées de collecteurs de débris, celles de Boît’Kitus qui employaient leurs pinces et leurs scies pour découper la superstructure du fort. Le butin était amoncelé sur des charrettes et des traîneaux de fortune à un coin de la place, prêts à être tiré par les Boît’s une fois la moisson terminée.

En outre, il semblait que Grukk avait laissé sa satanée artillerie - celle qui avait abattu le Hurlement Vengeur - pour surveiller le pillage. Redfist rapporta que les étranges armes d’appui étaient retranchées dans les ruines à l’ouest de la place. Leurs équipages de grots semblaient distraits, se relaxant en braillant toutes sortes de moqueries à l’encontre des bandes laborieuses. Alors qu’il se rapprochait en traversant les rues jonchées de débris, sa Garde Loup sur ses talons, Krom s’octroya un sourire avide. Les peaux vertes se croyaient en sécurité. Il allait s’assurer qu’ils ne vivraient pas assez longtemps pour regretter leur erreur.

Les Mâchoires du Loup

Les armures ornées d’amulettes des Terminators de la Garde Loup de Krom étaient incroyablement puissantes. Elles fournissaient à ses guerriers la puissance de feu et la résistance d’un char d’assaut, en contrepartie d’une vélocité moindre - alors que la Garde Loup luttait à travers les ruines précédant la Forteresse 26, les Griffes Sanglantes devaient rester à couvert, attendant de se ruer sur l’ennemi. Krom ignorait le nombre et la disposition exacts de ses adversaires, et était conscient du danger posé par les pièces d’appui xenos — ce qui pouvait perforer un Thunderhawk aurait tôt fait de réduire à néant une armure énergétique.

Au lieu de risquer de précipiter ses guerriers avides de gloire au combat, Œil de Dragon ordonna aux Griffes Sanglantes de contourner le flanc ennemi. Ils iraient prendre une position depuis laquelle ils auraient une ligne de vue sur l’artillerie des orks, en évitant un contact direct avec l’ennemi. Ce n’est que lorsque Œil de Dragon et sa Garde Loup seraient prêts à frapper que les Griffes Sanglantes lanceraient leur attaque, en utilisant des grenades antichars pour mettre un terme aux pièces d’appui, avant de massacrer leurs équipages de servants. Le trépas explosif de l’artillerie ork serait le signal pour Krom de donner l’assaut, les deux escouades de Space Wolves se refermant sur la gorge de l’ennemi telles les mâchoires d’un loup à crinière noire. Le temps que la Garde Loup soit en position, le ciel s’était empli de nuages lourds et l’air semblait figé. La lumière du jour s’était atténuée et conférait à toute chose un aspect surréaliste, tandis que la brise avait faibli comme s’éteint la respiration d’un mourant. Une épaisse couche de cendres noires était accumulée au pied des bâtiments en ruine, et même les peaux-vertes au travail étaient traversés par le frisson qui précède un bouleversement.

Krom transmit à Egil Redfist un unique signal vox, auquel fit écho un chœur de hurlement. Le cri de guerre des Griffes Sanglantes fendit l’air et couvrit les bruits des grots laborieux - à travers tout le site, des yeux rouges s’écarquillèrent et des oreilles se plaquèrent en arrière. Quelques secondes plus tard, une série de détonations résonna à travers la place, des colonnes de feu et des éclairs verdâtres fendirent l’air tandis que les pièces d’appui des orks étaient mises hors d’état les unes après les autres. Puis la tuerie débuta. La Garde Loup se fraya un passage à travers un mur délabré et pénétra à l’est de la place parmi la poussière et les débris de Ferrobéton. Sans allonger le pas, chaque Terminator de la Garde Loup pressa la détente de son arme et répandit la mort dans les ruines infestées de grots. Il s’ensuivit une pagaille terrible, les gretchins courant dans toutes les directions tout en s’époumonant. Ses armes prêtes pour la curée, Krom était au premier rang de sa Garde Loup. Ces créatures serviles et peureuses n’étaient pas de dignes adversaires, mais des xenos crasseux néanmoins, des pillards qui avaient contribué au massacre des cadiens. Ils mourraient tous, et leurs cadavres pourriraient sur place.

La Garde Loup avait déjà progressé sans ralentir jusqu’aux limites de la Forteresse 26 lorsque l’ennemi sembla enfin se reprendre. Parmi les ruines, des orks aux énormes dents proéminentes et brandissant des piques crépitantes braillaient sur leurs sous-fifres pour qu’ils forment un semblant de ligne de bataille. Pendant ce temps les marcheurs orks avaient laissé choir leur cargaison et avançaient en faisant claquer leurs cisailles, leurs armes de tir levées. Ranek, le Terminator de la Garde Loup qui portait le Lance-Flammes Lourd le pointa sur la bande de grots la plus proche. Le sifflement de l’arme se mua en rugissement tandis qu’elle érigeait un mur de prométhéum enflammé au milieu des peaux-vertes, qui piaillaient tandis que leurs chairs se consumaient et qu’ils couraient en tous sens. Les autres guerriers de la Garde Loup faisaient hurler leurs bolters d’assaut, et les membres des grots et de leurs tortionnaires volaient dans des gerbes de sang.

Poussées par leurs superviseurs, de nouvelles bandes de Gretchins se pressaient parmi les ruines. Leurs armes Touillées pétaradaient tandis que les peaux-vertes tiraient frénétiquement sur leurs assaillants. Toutefois, les balles ne faisaient que ricocher sur les armures Terminator, et les bandes de grots étaient criblées de projectiles et massacrées l’une après l’autre tandis qu’elles tentaient de fuir. Puis, une soudaine volée de rokettes et de balles de plus gros calibre s’abattit sur la Garde Loup, et Jurgen Ironjaw fut fauché par un tir chanceux. Les fils de Fenris pivotèrent alors pour voir que les marcheurs arrivaient sur eux.

Garde Loup[118]

Les Space Wolves placent l’héroïsme et la gloire au-dessus de tout. Au sein des fils de Fenris, chacun chemine en fonction de son expérience, de ses capacités et de sa renommée, ainsi la promotion à un grade élevé va de pair avec une saga impressionnante. Il y a de nombreuses étapes par lesquelles doit passer un Space Wolf avant d’atteindre le rang de Seigneur Loup. Tout d’abord jeune recrue téméraire, il deviendra Griffe Sanglante, puis Chasseur Gris après avoir acquis ruse et sagesse. S’il se montre digne des guerriers les plus acclamés de sa Grande Compagnie, il pourra alors être accepté parmi une confrérie unique de vétérans baptisée Garde Loup.

Les membres de la Garde Loup manient des armes puissantes, sont souvent revêtus de précieuses armures Terminator et agissent en tant que lieutenants ou comme gardes du corps pour le compte de leur Seigneur Loup. En outre, si ce dernier vient à mourir, c’est parmi ces héros que sera choisi son successeur. Rejoindre les rangs de la Garde Loup est à la fois une distinction et un fardeau, car c’est vers ces vétérans endurcis que se tournent les fils de Fenris dans leurs heures les plus sombres. Néanmoins, la Garde Loup se montre à la hauteur de la tâche et constitue l’épine dorsale indestructible des forces du chapitre.

Les Boît’Kitus entraient enfin en lice, et Krom les accueillit. Hurlant de rage, le Seigneur Loup chargea tête baissée et la hache brandie sur la bande de marcheurs cliquetants. Il esquiva un coup de taille malhabile d’un bras mécanique à pince, et frappa trois fois la hanche de son assaillant. La jambe de la Boît’Kitu se sépara de son corps en projetant de l’huile, mais Krom était déjà en train de hacher le canon fumant d’un autre marcheur avant de lancer une grenade antichar dans la fente de vision. Il y eut une détonation étouffée, un jet de sang, et la machine chavira doucement contre un arbre tombé.

Le dernier marcheur chercha à se désengager, en pivotant maladroitement pour fuir le guerrier au regard fou. Il ne put guère s’éloigner. Krom leva sa hache et la lança. La lame se planta dans la chaudière de la machine avec une force terrible. La cuve éventrée laissa échapper des volutes de vapeur et vida son contenu bouillant dans l’habitacle de la Boît. Son pilote poussa des hurlements atroces, la plainte horrible atteignant des sommets avant de s’étouffer. Quelques instants plus tard, un fluide mousseux et gras se déversa des jointures rouillées du marcheur.

Krom arracha sa hache de l’épave maculée et reprit son souffle. Il leva les yeux et observa les combats autour de lui. Sa Garde Loup achevait les derniers grots, tandis que les Griffes Sanglantes, qui avaient chargé depuis l’ouest, avaient coupé toute échappatoire aux xenos. Enfin, pensa Krom, les choses concordaient avec ses plans. Il n’avait peut-être pas encore débusqué sa véritable proie, mais une bonne part des forces peaux-vertes avait été éradiquée. Un de ses Griffes Sanglantes était tombé, et un Terminator gravement blessé, mais ces pertes étaient tolérables. Mieux encore, sans leurs batteries d’artillerie, les orks ne pourraient plus s’en prendre à son Thunderhawk réparé lorsqu’il arriverait. Toutefois, lorsque la meute d’Hengist Ironaxe apparut un moment plus tard, le sourire victorieux de Krom laissa bien vite place à un rictus d’incrédulité.

La Bataille de Goff-Ville

La bataille de l’île Grêlée évoluant vers sa conclusion inéluctable, les Space Wolves fondent sur Goff-Ville avec la fureur de la tempête. Coupés du reste de la Force de Frappe Griffe Tonnerre et noyant la perte de tant de camarades de meute dans l’ivresse de la brutalité, les loups de Fenris ont soif de sang. Grukk leur offre volontiers ce combat, pour satisfaire ses propres tendances bellicistes - et ses Krânes-Nobz seront trop heureux d’ajouter quelques casques de Gros’Loups à leurs trophées !

Un Défi Audacieux

Grukk Face-rippa n’avait pas l’esprit le plus affûté de la bande. Toutefois, le fait d’avoir frôlé la mort d’aussi près l’avait conduit à reconsidérer les ruées en mêlée sans préparation. C’est pourquoi, suite à son attaque de Téla-tépula sur le site du crash des Gros’Loups, il avait refréné son envie de charger le reste des space marines. Au contraire, avec les survivants des Krânes-Nobz, il s’était retiré à Goff-Ville dans un grand éclair vert, couvert de sang et de trophées macabres. Là, Grukk avait tapé du poing et rameuté ses gars à grands renforts de beuglements, et veillé à ce que ses Meks fabriquent plein d’autres marcheurs. Il se disait que les Gros’Loups se pointeraient bientôt, dès qu’ils auraient compris ce qu’il avait fait à leurs potes, et il voulait que sa tribu d’adoption les attende de pied ferme.

Deux jours après la bataille dans les bois acides, quand Grukk entendit crier ses grots sentinelles, il sut que ses préparatifs n’avaient pas été vains. Pince énergétik ronronnante et Squig d’attaque écumant, Grukk sortit de sa hutte de boss. Alors qu’il traçait un sillon dans les débris de Ferrobéton en se dirigeant vers l’entrée de Goff-Ville, ses gars s’amassaient autour de lui, les Krânes-Nobz de Skrak éjectant les fouettards du vieux Rustgob et se faufilant entre les Boît’s de Krumpa. Grukk entendit la Gueule de Gork grogner dans son dos comme les tambours de guerre des dieux.

Chasseurs Gris[119]

Les Chasseurs Gris forment le pilier inébranlable de la Grande Compagnie de chaque Seigneur Loup. Ces guerriers compétents et polyvalents ont déjà affûté leurs crocs au sein des meutes de Griffes Sanglantes, et les années de bataille leur ont appris la patience et la sagesse. Cela ne fait pas des Chasseurs Gris des adversaires moins dangereux au corps à corps - ils restent des Space Wolves. Cela signifie plutôt qu’une meute de Chasseurs Gris est assez expérimentée pour déterminer quand charger, et quand tenir sa position et abattre l’ennemi de loin.

Ce sont les rangs des Chasseurs Gris qui fournissent les formations de vétérans : Long Crocs, Garde Loups et Scouts. Presque tous étaient des Chasseurs Gris avant d’adopter ou d’hériter de rôles plus spécialisés. C’est une des raisons qui pousse les Chasseurs Gris à s’appliquer à parfaire les compétences variées qu’exige la guerre. Ils savent pister l’ennemi dans le blizzard comme dans la jungle. Ils maîtrisent le maniement des armes de mêlée et des armements spéciaux (boiter, fusil à plasma, fuseur, lance-flammes). Mais leur qualité la plus importante est leur faculté de lire le flux et le reflux de la bataille, et de conserver le contrôle de soi en dépit de leur nature sauvage.

Le Seigneur Loup Krom ne fit aucun effort de discrétion en marchant sur Goff-Ville. Sa colère était trop grande. Lorsqu’il apprit la destruction de son Thunderhawk, il fallut que deux Garde Loup le retiennent de sauter à la gorge d’Hengist Ironaxe. Œil de Dragon redirigea alors sa fureur contre les orks. Il extirpa le dernier peau-verte survivant des ruines de la Forteresse 26, et entreprit de briser ses os un par un avec ses poings de céramite. L’Ork finit par pointer un doigt cassé et tremblant vers l’emplacement de la forteresse des peaux-vertes. Satisfait, le Seigneur Loup arracha la tête de l’esclavagiste et la ficha au bout d’une pique, puis donna immédiatement l’ordre de marche.

Tandis que les Space Wolves progressaient dans les ruines menant au cap sud, les nuages continuaient de s’assombrir. Le ciel était empli de gros bancs de fumée noire et de vapeur tourbillonnante dérivant du nord. Des éclairs d’un bleu aveuglant s’élançaient dans les nuées et chargeaient l’air d’électricité, au point de faire danser des feux de Saint-Elme sur les armes et armures. Les Space Wolves murmuraient qu’il s’agissait d’un signe, que la fureur de leur vengeance allait être nourrie par la force de la tempête. Krom Œil de Dragon resta muet - dans son esprit, la tempête apparaissait comme le reflet de son propre courroux, noir et terrible. Les deux phénomènes allaient exprimer leur pleine puissance, et le jugement allait s’abattre sur les défenseurs de Goff-Ville.

Krom et les Space Wolves survivants arrivèrent en vue de Goff-Ville deux heures avant l’aube, mais le ciel était si sombre qu’il aurait aussi bien pu être minuit. Les bâtiments délabrés du Génératorium se détachaient devant la masse rougeoyante du volcan au large. Ici et là, parmi les amoncellements de produits de pillages et les fils barbelés emmêlés, on distinguait des bandes de sauvages qui se préparaient au combat en piétinant d’impatience et en brandissant des armes grossières. Malgré le grondement des cieux d’orage, Œil de Dragon et ses suivants pouvaient entendre des cris de "Waaagh !" en provenance de la masse ennemie. Krom Œil Féroce finit par rompre son silence et se tourna pour s’adresser à ses guerriers. Au lieu d’un discours, il ordonna l’attaque et cria vengeance pour ses frères de meute défunts, en rejetant la tête en arrière et en poussant un hurlement repris par tous les membres du commandement. Le tonnerre rugit comme s’il répondait favorablement à la fureur des fils de Fenris, puis, au moment où le premier arc de foudre frappait le sol, les Space Wolves chargèrent.

Bataille Dans la Tempête

Krom VS Grukk.

Les fils de Fenris se frayèrent un chemin au milieu des ruines du cap et les peaux-vertes surgirent à leur rencontre. Les vagues s’écrasaient sur les rochers en contrebas et la tempête mugissait au-dessus de leurs têtes, lorsque les deux forces se heurtèrent à la périphérie de Goff-Ville. Poussés en avant par leurs cousins plus gros, les Fouettards de Rustgob s’affolèrent et couinèrent comme les éclairs fulminants zébraient le ciel. Les peaux-vertes chétifs tiraient des volées frénétiques ; un tir chanceux atteint l’œil d’un Griffe Sanglante en pleine charge. L’instant suivant, les frères de meutes du jeune guerrier se jetaient sur les Gretchins en hurlant de rage. Les grots furent réduits charpie en quelques secondes. Pendant ce temps, les Chasseurs Gris d’Hengist Ironaxe échangeaient des tirs avec les Boît’Kitus de Krumpa qui venaient de surgir des ruines du Génératorium. Des rokettes sifflantes et des boules de plasma étincelantes fusaient entre les deux unités. Un marcheur grot fut pris de spasmes explosifs comme il tombait à la renverse. Sven Threeclaw fut carbonisé par un tir énergétique dévorant. Les deux forces poursuivaient impitoyablement le combat.

Ce fut au centre de la ligne qu’eurent lieu les mêlées les plus féroces. Là, à l’ombre du dispositif énergisé du Téla-tépula, Krom Œil de Dragon conduisit ses Terminators de la Garde Loup contre Grukk Face-rippa et ses Krânes-Nobz. En se rapprochant, les escouades crachèrent des flammes qui vinrent lécher peau et armure. Un Nob aveuglé vint de lui-même à la rencontre d’un gantelet énergétique, qui fut arraché avec le bras du Garde Loup par un autre ork ; un coup de tête affublée d’un casque à cornes mit le Space Wolves à genoux. Ici une lame énergétique tranchait la chair verte. Là, une énorme tronçonneuse mordait dans une armure Terminator jusqu’à ce que les étincelles se muent en giclées de sang. Mais en matière de brutalité pure, Krom et Grukk étaient les maîtres.

Krom beugla sa soif de sang en se ruant sur son ennemi honni. Un éclair frappa le sol à quelques mètres du combat tandis que la hache de Krom arrachait des étincelles à la Pince démesurée de Face-rippa. Alors que son adversaire reculait, Grukk rugit en lançant un terrible coup de poing qui aurait séparé Krom en deux s’il l’avait touché. Or, la scie découpa le vide comme Grukk se fendait. Œil de Dragon saisit sa chance et poussa un cri victorieux en ajustant le coup fatal, et se retrouva jeté au sol par une boule orange toute de chair et de crocs. Proche de l’apoplexie, Œil Féroce arracha le Squig de Grukk de son plastron, et jura en voyant les entailles profondes et sanglantes que ses dents avaient creusées. Un voile noir descendit devant les yeux de Œil de Dragon, qui roula sur le côté par pur instinct, alors que la pince de Grukk ouvrait un cratère dans le rocbéton. Grukk mugit de frustration, qui vira à la douleur lorsque la hache du Seigneur Loup mordit dans les côtes de l’ork, produisant un affreux jet de sang. Pourtant, Krom hurla de souffrance à son tour comme le front de Grukk heurtait le sien en faisant craquer l’os et en renversant à nouveau le Seigneur Loup abasourdi. Grukk leva sa pince pour le coup de grâce, en affichant un rictus de triomphe.

Soudain, les Space Wolves survivants étaient là, repoussant les peaux-vertes avec force cris sauvages. Grukk vociféra comme les bolts martelaient son armure et le faisaient reculer parmi ses gars, le privant de sa victoire. Garde Loup, Griffes Sanglantes et Chasseurs Gris formèrent un cercle serré autour de leur seigneur blessé tandis que les orks se préparaient à revenir à la charge. Puis la scène fut illuminée par une aube fugitive, la foudre s’abattant sur le Téla-tépula. Les combattants alarmés regardèrent la construction de Mek scintiller et vaciller en émettant un grincement de mauvais augure. Grukk rugit de colère comme un de ses Meks pris de panique sortait une télécommande et tapait éperdument sur les boutons luminescents. Il y eut soudain une explosion de feu vert aveuglant, et lorsque le Boss de Guerre ork baissa le bras et cligna pour chasser l’éblouissement, le Téla-tépula - avec tous les Space Wolves à proximité - avait tout simplement disparu.

Nobz Orks[120]

Un ork assez gros, violent et cruel comprendra vite que son poids lui permet de bousculer les autres peaux-vertes. La plupart des orks et des grots suivront instinctivement ces brutes, et les nommeront chefs ou Nobz. Prendre les plus petits de haut a de nombreux avantages pour les Nobz, parmi lesquels la meilleure part de butin et le fait que les grots et les boyz se chamailleront pour lui rendre service. Néanmoins, privilèges et autorité s’accompagnent d’un défaut évident, qui est que chaque ork qui n’appartient pas encore à la caste des Nobz veut plus que tout en faire partie, la plupart des Nobz doivent répondre à un flot constant de défis, généralement par le biais de combats d’arène, où on se mutile jusqu’à la mort. Les Nobz en place ont non seulement survécu aux feux de la guerre, mais également aux intentions meurtrières de leurs propres sous-fifres. Entre leur arsenal mortel, leur cuir endurci et couturé de cicatrices, et leur instinct de tueur impitoyable, les Nobz comptent parmi les membres les plus dangereux d’une troupe d’orks. Ceux qui ne dirigent pas leur propre bande forment la suite du Boss de Guerre, et suivent leur chef beugleur dans les meilleures bastons tout en guettant l’opportunité de prendre le pouvoir.

Une Affaire en Suspens

L’énergie du Téla-tépula se dissipa, et les Space Wolves s’observèrent avec un regard halluciné. Ils se trouvaient dans un profond cratère, entouré des débris du téléporteur xenos. Les blessés, au nombre desquels figurait Œil de Dragon, grognaient de confusion. Beoric Winterfang leva les yeux vers un ciel d’aurore, et il les écarquilla lorsqu’il se rendit compte que son vox crépitait de voix. Des voix impériales. Winterfang ouvrit un canal pour émettre un salut général, et s’amusa de la surprise de ses interlocuteurs. Il semblait que, par chance, l’incident de l’appareil alien avait soustrait Krom Œil de Dragon et ses guerriers à un destin funeste pour les renvoyer dans la bataille. Beoric doutait que la perte de sa proie plairait à Œil-féroce, mais si la marée apporte parfois des objets, elle peut aussi les reprendre. Le Garde Loup haussa les épaules, releva son seigneur tombé, rallia les fils de Fenris survivants et se dirigea vers les lignes alliées. Dans le même temps, dans les ruines calcinées de Goff-Ville, Grukk enrageait et la tempête s’éloignait à l’horizon. Il avait perdu ses ennemis, son Téla-tépula, ainsi que sa patience. Le saccage de Grukk se calma comme les cris du Boss Nobz Skrak franchissaient le rideau de rage qui enveloppait son esprit. Face-rippa se rappela qu’il y avait encore un moyen de quitter l’île et de continuer la guerre. Il était temps de rafistoler le gros engin volant des Zoms…

La Grande Meute du Dragon

Le Seigneur Loup Dragongaze se rend, généralement au combat aux côtés d'une coterie de guerriers triés sur le volet. Ces meutes sont sélectionnées au sein des diverses forces de la Grande Compagnie de Krom, et comprennent généralement une meute de Griffes Sanglantes, une de Chasseurs Gris et une de Gardes Loups. Ainsi entouré, Krom est en mesure de constater les talents de ses plus jeunes guerriers, tout en s’assurant que les compétences de ses vétérans ne lui feront pas défaut. Menée par son féroce Seigneur Loup, l’Elite d’Œil Féroce combat avec détermination, en s’inspirant de l’agressivité de Krom lui-même. C’est un grand honneur d’être choisi pour rejoindre celte formation, et ceux qui en ont la chance combattent avec une ardeur farouche digne des héros des plus grandes sagas.

Garde Loup D'Œil Féroce

En dépit de ses travers, Krom inspire une loyauté sans faille à ses guerriers. Au sein de sa Grande Compagnie, la réussite entraîne de grandes récompenses, et chaque acte d’héroïsme se traduit par une place de choix parmi la Garde Loup. Ces guerriers respectent Krom malgré ses accès de colère, et sont tout aussi fiers que lui des victoires qu’ils remportent à ses côtés. La meute de Garde Loups qui a accompagné Krom à Vile Grêlée était menée par le terrifiant Beoric Winterfang. Ce guerrier vénérable combat pour son chapitre depuis plus de deux cents ans, et son calme glacial complète à merveille la fougue de son Seigneur Loup. Le reste de la meule de Beoric est composé de vétérans, tous équipés des meilleures armes et armures de leur chapitre.

Chasseurs Gris D'Hengist Ironaxe

La meute d’Hengist Ironaxe est d’une fiabilité sans faille. Ironaxe, en particulier, est renommé pour son sang-froid et sa détermination à toute épreuve. Ce furent ces qualités qui permirent à Ironaxe et à ses frères de tenir la porte ouest au cours du siège d’Angels’Folly : ils firent face à une marée de tyranides alors que les mécanismes de fermeture de la parte avaient été sabotés. Néanmoins, les Chasseurs Gris firent preuve de bravoure, et tinrent bon en dépit du danger. Ironaxe ordonna de déclencher une fusillade précise afin de freiner l’avance des tyranides. La tactique des Chasseurs Gris fut si efficace qu’ils gagnèrent suffisamment de temps pour qu’un bombardement orbital soit déchaîné contre les tyranides, ce qui dispersa la nuée et permit aux Impériaux de rester maîtres de la porte ouest.

Griffes Sanglantes D'Egil Redfist

Beaucoup de jeunes recrues rêvent de rejoindre la Grande Compagnie de Krom Dragon gaze. La réputation du Seigneur Loup le précède, et attire immanquablement les jeunes Griffes Sanglantes avides décrire leur propre saga. La meute d’Egil Redfist n’échappe pas à la règle, et s’est ralliée à la bannière d’Œil Féroce peu avant l’attaque d’Alaric Prime. Redfist lui-même a participé à des combats au cours de la dernière campagne de Krom, au cours desquels il a abattu un champion de la Death Guard avec, son gantelet énergétique. C’est donc logiquement que ses frères de meute se sont tournés vers lui pour les mener. Redfist a conscience d’être observé par Dragongaze et par ses Griffes Sanglantes, il est donc déterminé à se couvrir de gloire lors des batailles sur l’ile Grêlée.

Lé Zarracheurs de Grukk

Grukk adore combattre au corps à corps dès qu’il en a l’occasion. Il était autrefois un fan inconditionnel des gros chariots qui crachaient de la fumée, mais il a découvert depuis les joies de se rendre au coeur des combats en Téla-tépula. Inutile de préciser que là où va le boss, ses laquais le suivent, c’est pourquoi la tribu de Grukk a dû s’habituer aux vertiges, aux picotements étranges et à l’odeur de brûlé qui accompagne immanquablement tout saut à travers le Warp. Bien que ces sensations déplaisent fortement aux grots, les Nobz de Grukk sont presque aussi accros que ce dernier, et ont nommé en conséquence leur bande de tueurs "lé Zarracheurs". Cette formation percute l’ennemi avec la force d’un ouragan, les peaux-vertes et les marcheurs apparaissant comme surgis de nulle part pour semer la mort.

Les Boît’Kitus de Krumpa

Manquant d'orks à enfermer dans des Boît’Kitus, les Mékanos et les Médikos de Grukk se sont attelés à la fabrication de Boît’Kitus. Ces engins étant les machines à tuer les plus dangereuses sur l’île Grêlée (en dehors de Grukk, bien évidemment), on peut dire que les pilotes grots en ont eu pour leur argent. Ils avancent en grosses bandes, et provoquent d'importants troubles, et ont même démoli les huttes de plusieurs Krânes-Nobz, avant d'accuser leurs camarades grots ordinaires. Le meneur de ces brutes mécanisées se fait nommer Krumpa, et s'est érigé en chef de cette bande de matamores. Toutefois, en dépit de leurs déprédations, les Boît’Kitus se sont avérés essentielles lors de la destruction de la Forteresse 26 grâce à leurs armes, qui seront tout aussi terribles contre les loups de Fenris.

Un Monde Brisé

Les Space Wolves sont arrivés.

La mort a frappé le monde des Chevaliers d’Alaric Prime. La titanesque Waaagh ! d’Ork de Mogrok l’Ekrazeur, a déferlé sur la planète, écrasant les défenseurs et brûlant et pillant tout sur son passage. Mais la guerre ne fait que commencer.

Le Cerveau Avant Les Muscles[121]

Mogrok l’Ekrazeur était autrefois la puissance derrière le trône de la Waaagh ! de Grukk. Aujourd’hui, après avoir provoqué la chute de son ancien Boss, Mogrok règne en maître. C’est une chose rare, un Ork avec un plan (qui n’implique pas seulement de frapper les gens à coups de poing et de crier "Waaagh!"). L’Ekrazeur a usé d’astuces, de larcins, d’une planification gratuite et d’une bonne dose de violence pure pour humilier les défenseurs humains à maintes reprises. Aujourd’hui, il est sur le point de remporter une victoire qui consacrera le Gros Mek Mogrok comme le maître de la Waaagh ! une fois pour toutes. Alors que les défenseurs impériaux ne savent plus où donner de la tête, le Boss semble prêt à devenir le plus grand et le plus méchant des Boss de Guerre depuis Ghazghkull Mag Uruk Thraka.

La Waaagh ! de Grukk a frappé le système de Sanctus Reach comme un raz-de-marée. Des millions d’Orks se sont abattus sur Obstiria, le monde d’origine du chapitre des Obsidian Glaives, anéantissant les Space Marines en bloc. Le Monde Ruche de Ghul Jensen tomba ensuite, l’élan des Orks semblant inarrêtable. Enfin, leur chemin de destruction mena les Peaux Vertes à Alaric Prime, un monde ancien et caché de Chevaliers composé d’océans turbulents, d’îles verdoyantes et de pénitenciers sinistres et tentaculaires.

Avertis de la menace imminente par leurs astropathes, les maisons de chevaliers de Degallio et de Kestren ont décidé de passer à l’action. Ils pénétrèrent dans la montagne sacrée d’Alaric Prime et réussirent à utiliser les anciens secrets qu’elle renfermait pour lancer un appel à l’aide à l’Imperium. Bien que les répercussions de cet acte aient failli mener les maisons à la guerre civile, la situation fut désamorcée par l’arrivée de renforts cadiens. Le Castellan Stein conduisit une armée massive de régiments cadiens jusqu’à la surface d’Alaric Prime, leurs effectifs étant renforcés par une force de frappe de Scions Tempestus de la Schola Progenium.

Les forces de Stein se dispersèrent à la surface d’Alaric Prime, se retranchant rapidement et préparant leurs défenses contre l’arrivée des Orks. Le gros des forces cadiennes était concentré sur la principale masse continentale de la planète, l’île sacrée. Pendant ce temps, des forces plus modestes étaient envoyées en garnison sur les îles de Kamata, Brahmica et Velemestrin - qui jouxtaient l’Île Sacrée par des ponts naturels ou artificiels de plusieurs kilomètres de long - ainsi que sur les dizaines de petites plates-formes, d’installations minières, d’îles de raffinage et de complexes portuaires qui parsemaient les mers sulfureuses de la planète. Personne ne pouvait prédire avec précision où le premier coup des Orks allait tomber. Toute la planète devait être prête. Leurs régiments renforcés par la présence imminente des puissants chevaliers d’Alaric Prime, les défenseurs cadiens creusèrent profondément leurs tranchées et pointèrent leurs armes vers le ciel. Bientôt, de fausses étoiles illuminèrent les cieux tandis que les vaisseaux de rouille Ork entamaient leur approche tonitruante.[122]

Pluie De Rouille

Les Peaux Vertes tombèrent du ciel par millions. Leurs vaisseaux s’avérèrent rapidement enveloppés de bulles de force quasi impénétrables. Les vaisseaux de rouille plongèrent dans l’atmosphère d’Alaric Prime avant de s’écraser en masse sur Peaux Vertes pour y déverser des marées de peaux vertes hurlantes. Ce fut un coup de tête peu subtil d’une invasion planétaire, qui fit vaciller les défenseurs de la planète. Se croyant plus forts que leurs grossiers ennemis, les chevaliers de la maison Kestren foncèrent tête baissée sur la horde d’Orks. Malgré leur bravade, ils n’avaient pas prévu la férocité du seigneur de guerre Grukk Face-Rippa. Encerclée et dépassée, la charge de la maison Kestren alla de débâcle en massacre, les Chevaliers tombant les uns après les autres. Sans le soutien des Chevaliers, les lignes de front cadiennes furent rapidement submergées, et seule l’intervention du célèbre 1652e régiment de chars cadiens, l’"Ost d’Acier", empêcha un désastre total. Les Cadiens se replièrent en bon ordre, mais ne purent ignorer qu’une maison entière de chevaliers avait été perdue avant même que la guerre n’ait véritablement commencé.

Il fallait ralentir l’élan des Orks. Pour ce faire, le Castellan Stein mit en place une stratégie visant à attirer les Orks et à les réduire en morceaux. Tandis que les forces de l’Imperium sur les îles périphériques menaient des actions de maintien, Stein rencontra la poussée principale de la horde Ork alors qu’elle tentait de traverser les deux ponts sur la rivière Bouillante. Déployant ses régiments dans une formation connue dans tout le groupe d’armées sous le nom d’Enclume de Stein, le commandant cadien prévoyait d’attirer les Orks sur les ponts et de les massacrer en masse. La bataille qui s’ensuivit fut un véritable hachoir à viande. Les Orks moururent par milliers sous les bombardements de précision et les tirs d’armes légères. Les Taurogryns marchèrent sur les ponts, verrouillant les boucliers et fermant la porte à double tour face à la charge des Orks. Mais lorsque le seigneur de guerre Grukk s’élança dans la presse, les défenseurs impériaux commencèrent à perdre du terrain. Pire encore, une horde de Peaux Vertes traversa le fleuve à l’aide d’engins de guerre, tombant sur les positions d’artillerie impériales et tournant les canons vers les Cadiens en contrebas. Seule l’intervention de la maison Degallio sauva la situation, leur île-forteresse dégorgeant une force de frappe de chevaliers qui s’écrasa sur le flanc des Orks. Les chevaliers infligèrent d’affreuses pertes à la horde de Peaux Vertes, précipitant même Grukk et sa suite dans les eaux bouillonnantes de la Rivière Bouillante. Une fois les Cadiens repliés, les Chevaliers se replièrent.

La situation s’annonçait sombre pour les forces alariciennes, mais la trahison couvait dans les rangs des Orks. Lorsque les forces de l’Imperium se rallièrent sur les pentes de la Montagne sacrée, les hordes Orks subirent un coup terrible. Au plus fort de la bataille, le Boss de Guerre Grukk chargea une nouvelle fois, mais découvrit que quelqu’un avait désactivé le champ de force de son chariot de guerre personnel. Face à la colère des gardes du corps dévoués de Stein et de l’ancien chevalier Gerantius, Grukk a été pris dans une violente tempête de grenades et d’éclats de plasma, avant que son précieux véhicule ne soit renversé sur lui sans ménagement pour finir le travail.[123]

La Guerre de la Ruze

Un Castellan Qui N’a Pas Froid Aux Yeux[124]

Vétéran d’un nombre incalculable de batailles, Jakren Stein a affronté le pire de ce qu’une galaxie hostile peut lui réserver. Pourtant, la bataille pour Alaric Prime l’a mis à l’épreuve jusqu’à ses limites, spirituelles et mentales. Les Cadiens ne sont pas étrangers aux épreuves, leurs officiers sont entraînés à apporter des réponses stratégiques calculées, même dans les situations les plus désespérées. Les Cadiens n’ont pas pour habitude de gaspiller inutilement des soldats, mais ils ne sont pas non plus un peuple qui hésite à faire ce qui doit être fait. Cependant, la facture des bouchers d’Alaric Prime augmente de façon astronomique et la victoire ne semble toujours pas plus proche.

En Mogrok, Stein a trouvé un ennemi juré qui surpasse tout son entraînement et son expérience. Grukk était un monstrueux boucher, mais au moins il était prévisible. Depuis l’avènement de Mogrok, la guerre échappe au contrôle de Stein. Les tactiques de l’Ork sont tellement farfelues que les forces de l’Imperium ne peuvent que réagir. À chaque défaite, la frustration de Stein grandit, son tempérament dangereux se rapproche de la surface. À chaque nouveau rapport de pertes, son espoir s’effondre un peu plus.

Après la chute de Grukk, la horde Ork fut plongée dans le chaos. Les Orks n’avaient plus de chef et se battaient entre eux pour le pouvoir. Stein en profita pour isoler les hordes d’Orks les unes après les autres et les exterminer sans pitié. Mais les hommes de l’Imperium ne pouvaient pas savoir que, alors même qu’ils se croyaient ressuscités, ils faisaient le jeu de Mogrok l’Ekrazeur.

Ce sournois Gros Mek convoitait depuis longtemps le trône rouillé de Grukk, et il s’apprêtait maintenant à s’en emparer. Cette phase de la bataille pour Alaric Prime allait être connue sous le nom de Guerre de la Ruze, et les ruses orks se succédèrent. Le butin était au cœur des plans de Mogrok. Ses Pillards et ses Kramboyz rampaient comme des mouches sur chaque champ de bataille pour récupérer et recycler les carcasses de fer laissées dans le sillage de la guerre. Voyant en Mogrok le Boss qui déclenchait les meilleurs combats (et les gagnait), les tribus s’unirent derrière lui. Les forces de l’Imperium furent privées de renforts grâce à des embuscades et des pièges habilement tendus, tandis que les Kommandos Blood Axe frappaient les dépôts de munitions. Le pire, c’est que Mogrok était sur le point d’achever la fabrication d’une puissante super-arme : la Griffe de Mork. Cet engin a arraché un météore à son orbite autour de la planète et a commencé à l’attirer vers une trajectoire de collision avec l’Île sacrée.

Lors d’un raid désespéré des Tempestor Prime de Whitlock, la Griffe de Mork fut saboté, ce qui fit dévier le météore de sa trajectoire. Les forces impériales se replièrent sur la Montagne sacrée elle-même. Comme s’ils réagissaient à la détresse de leurs défenseurs, les systèmes de la montagne se réveillèrent pour révéler une puissante forteresse cachée sous ses flancs. Pendant ce temps, le socle rocheux se creusait d’un grand gouffre, ce nouveau fossé se remplissant rapidement de l’eau bouillante des rivières souterraines. Dans la nouvelle forteresse Alaric, les forces impériales pouvaient se mettre à l’abri de la tempête qui s’annonçait.

Alors que l’offensive finale des Orks commençait, les Cadiens et les chevaliers survivants se défendirent avec acharnement. Cependant, Mogrok avait préparé un dernier stratagème mortel, et les Cadiens ne purent que regarder avec horreur un vaisseau rouillé entrer en collision avec le météore plongeant. Ramené sur sa trajectoire initiale, le météore descendit en trombe et s’enfonça dans le flanc de la Montagne sacrée. Dans un souffle comparable à celui d’une torpille cyclonique, l’impact envoya une onde de choc tonitruante dans toutes les directions, massacrant des centaines de milliers de personnes de part et d’autre. Pourtant, même au milieu de cette dévastation, de nombreux combattants avaient survécu. Les soldats de l’Imperium abrités suffisamment profondément dans la Forteresse Alaric étaient protégés de la fureur de l’explosion. Ils s’accrochaient à leurs fusils laser et se regardaient les uns les autres avec des yeux écarquillés tandis que les couloirs tremblaient et que les lumières clignotaient follement.

À l’extérieur, les Chevaliers avaient réagi avec une noblesse désintéressée, engageant d’anciens protocoles qui projetaient un filet crépitant de bouclier ionique d’un marcheur à l’autre. Bien que plusieurs d’entre eux aient payé le prix ultime de cet acte héroïque, les autres ont tenu bon face à l’explosion, un grand nombre de leurs alliés cadiens étant protégés en leur sein. Quant aux Orks, Mogrok n’était pas du genre à lâcher un météore sur sa propre armée sans en prévoir les conséquences. Les Peaux Vertes étaient protégées par des dômes de force massifs sous lesquels ils se blottissaient à présent. Tandis que les survivants stupéfaits se relevaient, il était clair qu’il restait une puissante horde d’Orks. C’est alors qu’une nouvelle pluie d’étoiles filantes apparut, traversant la fumée. Alors qu’elles plongeaient vers la surface de la planète, les hurlements commencèrent à retentir et tout redevint feu et flamme.[125]

Un Monde en Guerre…

La Colère de Fenris

Alors que l’onde de choc de l’impact du météore s’estompe et que les survivants cadiens hébétés se remettent debout, ils sont plus que jamais dépassés en nombre par les envahisseurs Peaux Vertes. La situation semble sombre, mais à mesure que les traînées de condensation envahissent le ciel, il devient évident que la horde de Mogrok est sur le point d’être renversée de façon violente et choquante.[126]

La Fureur de Fenris

La Fureur de Fenris S’Abat.
« Fils de Fenris ! L’heure du sang a sonné ! C’est maintenant qu’il faut se battre ! A la fin de cette journée, chaque guerrier parmi vous aura un nouveau vers à ajouter à ses sagas ! Au nom de Russ et du Père de Tout, tuez-les tous ! »
- Ragnar Crinière Noire

Les cieux au-dessus de la Montagne sacrée bouillonnent d’une fumée aussi noire que la nuit. Une pluie de cendres s’abattait sur les combattants qui chancelaient, tandis que dans les plaines, de puissantes tempêtes de feu continuaient de faire rage. De grands monticules de décombres et d’épaves jonchaient les pieds de la montagne, s’élevant au-dessus d’une toile d’araignée de fissures et de crevasses d’où jaillissaient des nuages de fumées sulfureuses. C’est dans ce désert apocalyptique que les Fils de Russ ont plongé sur des traînées de feu.

Des dizaines de Modules Atterrissage gris-bleu plongèrent vers la Montagne Sacrée, luisant de la chaleur de la rentrée atmosphérique. Pendant leur chute, le réseau vox des Cadiens et les communications rudimentaires des Orks se mirent à gémir. De toutes les grilles de haut-parleurs et de toutes les cornes Vox jaillissait un hurlement glacial, dont le volume augmentait à mesure que les Modules d’Atterrissage se rapprochaient du sol. Le cri d’un millier de loups affamés traversa les hurlements des Peaux Vertes, attirant leurs regards vers le ciel, vers le malheur qui s’abattait sur eux, tandis que le hurlement tonitruant atteignait son crescendo. Quelques instants plus tard, le vaisseau d’assaut frappa.

Les propulseurs crachèrent des flammes, ralentissant au dernier moment la plongée fulgurante des Modules d’Atterrissage. La Céramite et le Plastacier s’écrasèrent contre la pierre avec une force capable de briser des os lorsque chaque engin percuta les flancs de la Montagne Sacrée. En contrebas, la horde verte de Mogrok poussa un rugissement monstrueux, un défi à la hauteur des hurlements des attaquants. En réponse, les boulons de verrouillage se détachèrent, les Modules d’Atterrissage s’ouvrirent et une avalanche d’armures énergétiques dévala le flanc de la montagne.

Les escouades de Griffes Sanglantes s’arrachèrent les unes après les autres à leurs entraves, poussant des hurlements de joie féroce en fonçant sur leurs ennemis. Ils bondissaient à travers des gouffres déchiquetés et plongeaient sans se soucier des pentes abruptes, aussi sûrs d’eux que les loups qui avaient donné leur nom à leur chapitre. À leur tête, une figure de légende. Ragnar Crinière Noire sprintait vers les Orks, son pelage noir comme la nuit flottant derrière lui et une lueur meurtrière dans les yeux. Derrière cette masse, des escouades de Longs Crocs se déplaçaient, leurs armes lourdes en bandoulière, à la recherche d’un point d’observation pour couvrir l’attaque. Dès qu’ils furent en position, les guerriers chevronnés déclenchèrent une fusillade vicieuse sur les Orks en contrebas. Des chars délabrés explosèrent, transpercés par des lances de lumière rubis, tandis que des missiles à fragmentation s’enfonçaient dans les masses compactes de Peaux Vertes pour exploser avec une force qui déchiquetait les chairs.

Galvanisée, la horde Ork s’élança à nouveau vers l’avant. Plusieurs milliers de Peaux Vertes se trouvaient encore aux pieds de la Montagne Sacrée, et ils s’élançaient à présent vers leurs ennemis avec une vigueur renouvelée. Pourtant, leurs efforts semblaient mal coordonnés, manquant de but et de cohésion. Les équipages des véhicules Ork s’efforçaient de redémarrer des moteurs rudimentaires étouffés par la cendre et la poussière. Les Peaux Vertes de plus petite taille se dispersaient dans toutes les directions, sans se soucier des soufflets de colère de leurs supérieurs qui les intimidaient. Voyant leur confusion, Castellan Stein sentit un regain d’espoir l’envahir. Face à la destruction de toute sa force, il avait laissé le désespoir le conduire à une folie passagère - maintenant, son entraînement et sa discipline reprenaient le dessus. Rempli d’un nouvel objectif, le commandant cadien commença à aboyer un flot régulier d’ordres. Ses forces consolidèrent rapidement leur position et commencèrent à déverser une tempête de feu sur leurs ennemis. Des cadavres d’Orks furent projetés en l’air lorsque les obus des canons de combat firent mouche, tandis que des volées de tirs de lasers tombaient sur les Peaux Vertes comme une pluie sifflante. Les Chevaliers dont les combinaisons fonctionnaient encore ajoutèrent leur propre colère au bombardement - des canons de combat à tir rapide et des canons thermiques rugirent, faisant exploser des trous sanglants dans la presse en ébullition.

Quelques instants plus tard, les Griffes de Russ frappèrent. Poussant des cris de guerre féroces, les Griffes Sanglantes de Ragnar Crinière Noire foncèrent sur leurs ennemis avec un fracas retentissant. Un rideau de tirs orks fit tomber plusieurs des jeunes guerriers au sang chaud, mais cela ne fit qu’ajouter à la rage des Space Wolves. Les épées et les haches décrivaient des arcs de cercle cramoisis, arrachant à chaque passage des membres et des têtes à d’infortunés Orks. Ragnar était un tourbillon de destruction au milieu de ses ennemis encombrants, se faufilant et esquivant tandis que les Orks s’acharnaient frénétiquement sur lui, en vain. Saisissant un énorme Ork à la gorge, Blackmane lui enfonça le crâne d’un seul coup de tête tonitruant. Toujours agrippé à son cadavre agonisant, il s’élança vers l’avant, utilisant le corps de l’Ork pour absorber une fusillade de balles grossières avant de le projeter sur le côté et d’enfoncer sa lame dans le cou de deux Boyz d’un seul coup. Autour de lui, ses frères se battaient avec la même férocité, inspirés par l’exemple de Ragnar pour des actes d’héroïsme et de violence toujours plus grands. Le sang giclait en arcs de cercle et le sol fut bientôt recouvert de corps verts mutilés lorsque la charge des Peaux Vertes brisa la ligne des peaux vertes.

Piégé à bord de son chevalier impuissant, le Seigneur Neru Degallio regardait la boucherie se dérouler avec stupeur et admiration. L’ampleur du carnage était à couper le souffle, la panique qui se répandait parmi les Peaux Vertes satisfaisante au-delà des mots. Il avait déjà vu les Obsidian Glaives au combat, mais leur façon précise et mesurée de faire la guerre ne ressemblait en rien à la férocité animale qui se déchaînait en bas. Alors que le combat se déroulait entre les jambes du Gardien Blanc, Degallio s’efforçait de réveiller l’esprit de son Chevalier endommagé, désespéré à l’idée de rejoindre le combat une fois de plus.

Bannière de Ragnar Crinière Noire.

Les Orks ne vivent que pour le combat, mais face à un tel châtiment, la horde de Mogrok commençait à perdre du terrain. De plus en plus de Peaux Vertes se jetaient dans la mêlée, mais les Griffes Sanglantes les abattaient aussi vite qu’elles arrivaient, et le barrage punitif des Longs Crocs prélevait un lourd tribut. Au fur et à mesure que les forces cadiennes se désengageaient, elles étaient en mesure de déployer une puissance de feu toujours plus importante, les Orks tombant devant leur fureur comme le blé devant la faux. Les artilleurs qui s’étaient réfugiés dans les profonds bunkers de la Montagne sacrée retournèrent au combat, des pneumo-élévateurs les ramenant à la surface, prêts à reprendre du service. Alors que les Basilisks et les Wyverns commençaient à faire pleuvoir des obus lourds et des éclats vicieux sur le carnage en contrebas, les Orks mouraient encore plus vite. Un sourire féroce s’afficha sur le visage du Castellan Stein tandis qu’il regardait l’ennemi commencer à s’effondrer.

L’Imperium pourrait encore gagner cette guerre, pensa-t-il.[127]

Les Grandes Compagnies[128]

Les Space Wolves sont connus pour leurs écarts par rapport au Codex Astartes, notamment en ce qui concerne la structure du chapitre. Les Space Wolves sont organisés en douze Grandes Compagnies. Ces confréries ont plus en commun avec une tribu de guerriers qu’avec une compagnie conventionnelle de Space Marines. Chacune est dirigée par l’un des douze héroïques Seigneurs Loups, et chaque Grande Compagnie peut varier énormément en taille et en composition.

La force qui est venue en aide aux défenseurs d’Alaric Prime comprenait des éléments des Grandes Compagnies de Ragnar Crinière Noire, de Krom Œil de Dragon et de l’actuel Grand Loup lui-même, Logan Grimnar. Ces puissants héros ont mené leurs guerriers en personne, déterminés à purger Alaric Prime et l’ensemble du système de Sanctus Reach de la souillure des Peaux Vertes une fois pour toutes.

Force de Frappe Tempête Tranchante

Un seul Space Marine est l’égal de douzaines d’ennemis de moindre importance. Certains membres des Fils de Russ affirment qu’un Space Wolf vaut encore plus. La foule que Logan Grimnar a conduite à Alaric Prime, désignée sous le nom de Force de Frappe Tempête Tranchante, comprenait plus de deux cents de ces valeureux guerriers, dont la crème s’est battue aux côtés du Vieux Loup.[129]

Le Groupe De Guerre De Krom Œil de Dragon

Chargé à l’origine de mener la deuxième vague de Space Wolves jusqu’à la surface d’Alaric Prime, Krom Œil de Dragon préféra rechercher sa propre gloire. Se détachant des forces d’invasion à bord de son Thunderhawk, l’arrogant Seigneur des loups partit à la recherche du Seigneur de guerre Grukk Face-Rippa en personne. Cette quête s’est soldée par un échec cuisant : Krom et ses guerriers triés sur le volet ont échappé de justesse à l’île Grêlée.

C’est pourquoi l’Œil Féroce et sa suite se battront plus que jamais lors de la bataille pour Alaric Prime. Des jeunes têtes brûlées des Griffes Sanglantes de Krom, en passant par ses Chasseurs gris, stables et fiables, jusqu’à sa Garde des loups, tous s’efforceraient de retrouver l’honneur perdu de leur Grande Compagnie. Pourtant, personne ne se battrait aussi durement que Krom lui-même : le goût amer de la honte lui collait à la peau et ne serait effacé que par l’hydromel mielleux d’une victoire bien remportée. Il ne pouvait en être autrement, car l’ego démesuré de Krom ne pouvait supporter davantage de dommages.[130]

La Garde des Loups de Logan Grimnar

Héros de mille champs de bataille et plus, le chef des Space Wolves reste un guerrier aussi puissant qu’il l’a toujours été. Chevauchant son char Stormrider, le Vieux Loup s’abat sur ses ennemis comme un coup de tonnerre. Il abat ses ennemis avec la joie sauvage d’un vrai fils de Russ, se battant avec une vigueur qui dément son grand âge. Pourtant, Grimnar est bien plus qu’un simple guerrier, car des siècles d’expérience lui confèrent une sagesse sans limite. Le vieux loup est un tacticien rusé, qui manie la puissance de son chapitre indiscipliné avec une habileté que peu de gens peuvent égaler.

Aux côtés de Logan Grimnar se bat sa Garde Loup dévouée. Constitués en escouades de vétérans en armure Terminator, chacun de ces Fenrissiens en mal de combat est un héros à part entière. Ensemble, ils forment une force d’une telle puissance de frappe que peu d’ennemis peuvent ralentir leur avancée, et encore moins les combattre à armes égales. Ensemble, les sagas de la Garde des loups de Grimnar racontent une histoire de gloire débridée qui prendrait de nombreuses années à être racontée.[131]

Les Honorés Anciens

Au plus profond du Croc dorment les Dreadnoughts des Space Wolves, chaque sarcophage regorgeant de souvenirs et de rêves glorieux. Ces valeureux anciens ne sont réveillés qu’en cas d’extrême nécessité, et uniquement sur ordre du Grand Loup lui-même. La majorité des pilotes de Dreadnought ont plusieurs siècles, mais les héros enterrés dans les Vénérables Dreadnoughts des Space Wolves peuvent compter leur âge en millénaires. Logan Grimnar garde souvent ces anciens à portée de main pendant les batailles, car non seulement leurs compétences au combat sont exceptionnelles, mais leur sagesse et leur perspicacité peuvent changer le cours de guerres entières.[132]

La Lance Tempête

Les Space Wolves disposent d’un vaste arsenal de chars de combat pour soutenir leurs opérations. La Force de Frappe Tempête Tranchante disposait d’un nombre important de ces mastodontes blindés, allant des fiables Rhinos aux Land Raiders massifs et grondants. Ces véhicules étaient collectivement connus au sein de la Force de Frappe sous le nom de Lance Tempête, et la Lance Tempête a joué un rôle central dans plusieurs des engagements rapides et percutants que les Space Wolves ont menés sur Alaric Prime. Fidèle à son surnom, ce puissant fer de lance a été lancé au cœur même des hordes d’Orks, déployant les guerriers de Fenris parmi leurs ennemis et balayant les ennemis de l’Imperium de la surface d’Alaric Prime.[133]

Les Griffes Sanglantes de Ragnar

Bien que riche de ses Chasseurs gris, de sa Garde des loups et de ses Longs crocs, la compagnie de Ragnar Crinière Noire a toujours été célèbre pour les exploits de ses Griffes Sanglantes. Malgré la rapidité sans précédent avec laquelle il a gravi les échelons, Ragnar lui-même est encore relativement jeune et plein de fougue, ce qui crée un sentiment de parenté avec les Griffes Sanglantes sous son commandement. C’est pour cette raison, plus que pour toute autre, que sa Grande Compagnie regorge toujours de meutes de Griffes Sanglantes aux yeux sauvages, désireux de gagner la gloire sous la bannière du Jeune Loup.

Les guerriers que Ragnar Crinière Noire a apportés à la Force de Tempête Tranchante reflètent cette tendance. Le prodige de Grimnar a veillé à ce que sa Garde personnelle de loups parte en guerre à ses côtés, soutenue par un noyau de Chasseurs gris et de Longs Crocs expérimentés. Mais le gros de sa force était constitué de Griffes Sanglantes, sur des motos ou dans les airs, Ils sont tous assoiffés de sang et prêts à écrire de nouveaux vers glorieux pour leurs sagas guerrières.[134]

De Retour au Bord du Gouffre

« Hé, Olaf. Tu vois le Shadowsword ? Oui, celui-là ! Combien d’autres en vois-tu, espèce d’idiot ? Trois tonneaux de Stout, que Skard et moi, on ramène ce vilain fils de troll sur le pont avant qu’il ne plonge dans l’abreuvoir des loups du monde. »
- Gunnar Redhammer, garde-loup de Logan Grimnar

Les Peaux Vertes sont ébranlées par l’offensive éclair des Space Wolves, mais elles continuent d’avancer en masse en mugissant. Alors que la bataille est en suspens, les portes de la Montagne sacrée sont à nouveau attaquées par les xénos. Le Castellan Stein avait chargé deux chars super lourds de garder la porte de la Forteresse Alaric - le Baneblade Ettin de Fer et son jumeau, un Shadowsword nommé Cyclope d’acier. Bien que les équipages des deux véhicules se soient battus avec honneur et distinction, l’Ettin de fer avait été éventré au plus fort de la bataille par une bande d’Orks lourdement blindés dont les poings étaient des scies rugissantes. Le commandant du Cyclope d’acier, Jens Paultzer, craignait que son char ne soit le suivant. Il avait donc ordonné à son conducteur de s’élancer sur le pont-levis avant la porte, afin de mettre un peu de distance entre son char et l’ennemi. C’est alors que le météore a frappé et que tout s’est transformé en lumière blanche et en tonnerre.

Paultzer reprit conscience en sursaut. Il aspire une bouffée d’air, puis recrache une bouffée de fumée épaisse et huileuse. Toussant et sifflant, le commandant se hisse à travers les fils étincelants et le métal déformé. Il recula lorsque le poids du cadavre de son artilleur tomba contre lui, puis il écarta le corps et déclencha l’ouverture de la trappe au-dessus du trône du tireur d’élite. De l’air frais inonda l’intérieur du réservoir en panne. Paultzer l’absorba comme un bon Amasec, se redressant et chassant le sang et l’huile de ses yeux pour essayer de faire le point. Au fur et à mesure que sa tête s’éclaircissait, il devenait évident que l’honorable cyclope, vétéran de dizaines d’engagements, était mort. Cependant, les yeux de Paultzer s’écarquillèrent d’horreur lorsqu’il prit conscience de sa propre situation.

Lors de l’impact du météore, de grands pans de la Montagne Sacrée s’étaient détachés et avaient dégringolé pour faire des ravages chez les attaquants comme chez les défenseurs. L’un de ces blocs, de la taille d’un atterrisseur, avait manqué de peu le cyclope d’acier, mais avait mordu le côté du pont-levis. À présent, le cyclope était impuissant, orienté dans le sens de la longueur du pont. Ses essieux avant pendaient au-dessus de la chute vertigineuse vers les eaux bouillonnantes en contrebas. Alors même que Paultzer tentait d’apaiser son vertige soudain, il pouvait entendre la superstructure du pont émettre des gémissements torturés, ses câbles chantant de tension alors qu’ils s’efforçaient de supporter plusieurs centaines de tonnes de chars d’assaut. Il observa nerveusement les nouvelles fissures qui se propageaient sur le béton à une vitesse alarmante.

Le souffle de la comète avait projeté les Orks en armure comme des jouets. Beaucoup d’entre eux avaient plongé du pont et étaient morts. Les autres étaient éparpillés près des portes de la forteresse, leurs formes couchées recouvertes d’une fine couche de cendres. Aujourd’hui, les Peaux Vertes s’agitent à nouveau. L’un après l’autre, ils se hissèrent sur leurs pieds, les servos gémissant en signe de protestation et les articulations abîmées produisant des étincelles. Les Orks aperçurent le cyclope d’acier et, au milieu des hurlements et du bruit des scies, s’avancèrent vers leur proie en détresse. Au même moment, d’autres Peaux Vertes déferlaient sur l’extrémité du pont-levis, suivies par des marcheurs qui crachaient de la fumée noire. Quelques-unes des brutes furent poussées hors des restes précaires du pont par leurs compagnons qui se bousculaient. Cependant, beaucoup d’autres se rapprochèrent, déterminés à achever le char de Paultzer avant de franchir les portes de la forteresse elle-même. Pris au piège, sans énergie ni échappatoire, Jens Paultzer dégaina son arme de poing et se prépara à mourir.

Le mugissement soudain des moteurs emplit l’air, suivi rapidement par des explosions fulgurantes. Le Cyclope se mit à tanguer de façon inquiétante lorsqu’un trio d’aéronefs Fenrissiens passa au-dessus de lui, leurs armes projetant une grêle de mort sur les Orks qui s’entassaient sur le pont. Des faisceaux hurlants d’énergie blanche comme la glace s’abattaient sur les marcheurs des Peaux Vertes, transperçant leur armure. Les tirs de riposte provenaient des coques des aéronefs, tandis que des roquettes rudimentaires tournaient en rond autour d’eux. Un nouveau courant descendant souleva une tempête de cendres soufflées par le vent qui obscurcit momentanément la vue de Paultzer. Des gyrophares traversèrent le brouillard et, soudain, une autre paire d’énormes vaisseaux gris-bleu se trouva là, à quelques mètres au-dessus de sa tête. Les rampes d’assaut s’ouvrirent en gémissant et des groupes de guerriers en armure massive sautèrent sur le pont, chacun provoquant une légère secousse à l’atterrissage. À leur tête se trouvait un personnage dont le nom était légendaire dans tout l’Imperium. Paultzer avait vu son portrait sur des statues, des holo-sanctuaires et même des tracts de propagande. Maintenant, au milieu de sa garde de loups en armure Terminator, formant un bouclier entre le char de Paultzer et les Orks aux dents en pointes qui cherchaient à le détruire, Logan Grimnar lui-même se joignait au combat.

Les Orks en armure ne s’arrêtèrent même pas. Ils se lancèrent à l’assaut du Grand Loup et de ses gardes du corps en faisant grogner leurs scies. Grimnar brandit sa hache massive et courut à leur rencontre. La grande lame s’abaissa, fauchant les jambes du Peaux Vertes de tête. Alors que la monstrueuse créature tombait en avant, les yeux exorbités par le choc, Grimnar esquiva et inversa le mouvement de sa lame pour transpercer le torse d’un autre Ork. Les tripes de Ropy se répandirent sur le pont alors que la brute tombait en deux, et les Terminators de Grimnar étaient à ses côtés. Paultzer poussa un cri en voyant un Fenrissien se prendre une paire de lames dans le visage, sa tête non casquée éclatant dans un blizzard de sang et d’os. Partout ailleurs, les gardes-loups et les Orks s’entrechoquaient, les Marteaux Tonnerre et les griffes des loups déchiquetant des plaques d’armure rudimentaires tandis que les scies Orks gémissaient en rongeant de l’Adamantium ou en dérapant sur des boucliers anti-tempête. Le combat était d’une brutalité choquante, mais les Fenrissiens prenaient rapidement le dessus.

Le cœur de Paultzer se mit à battre la chamade lorsqu’il sentit le cyclope d’acier faire une soudaine et inquiétante embardée. Il crut un instant qu’il allait plonger vers la mort malgré l’intervention des Space Wolves, et eut juste le temps de maudire sa chance, avant de réaliser que son Shadowsword glissait latéralement, à l’écart de la chute. En se penchant, la mâchoire du commandant s’ouvrit lorsqu’il aperçut une mêlée de silhouettes en armure Terminator, dont les puissantes épaules s’appuyaient sur le flanc du Cyclope d’acier. Pas à pas, les gardes-loups hissèrent lentement le Shadowsword sur un terrain plus sûr.

Torfin Daggerfist[135]
« C’était comme si les anges de l’Empereur étaient venus me sauver en personne. Moi, Vardin et Moss. Je ne savais pas qu’ils avaient survécu au crash à ce moment-là. Je vous le dis, ce sont les guerriers de Logan Grimnar qui m’ont sauvé ce jour-là, moi et le cyclope. Je n’ai jamais vu une bande de héros aussi noble et désintéressée, et je ne la reverrai jamais ! »
- Jens Paultzer, Chef de char du cyclope d’acier

Membre de longue date de la Garde des loups de Logan Grimnar, Torfin Daggerfist a vécu une histoire sanglante. En tant que mortel, Daggerfist souffrait d’une rage folle qui lui obscurcissait l’esprit dès qu’il s’agissait de combattre. Dans cet état, il s’avérait pratiquement inarrêtable, repoussant des blessures qui auraient abattu un ours de glace tout en infligeant de telles destructions aux corps de ses ennemis qu’il ne tarda pas à être choisi pour rejoindre les rangs des légendaires guerriers du ciel.

De nombreux prêtres-loups craignaient que Daggerfist ne succombe à la malédiction des Wulfens une fois le Canis Hélix implanté. Il allait leur prouver le contraire. Tout en maîtrisant la bête qui s’était déchaînée en lui lors de son test de Morkai, Torfin apprit également à domestiquer sa propre fureur innée. Sa rage était désormais liée à sa volonté, et non plus lui à celle-ci.

Cette réussite a fait de Torfin Daggerfist un guerrier mortel, capable de réveiller sa bête intérieure à tout moment ou de la calmer dès que cette fureur meurtrière n’est plus nécessaire. Lors de la bataille pour le pont de la Forteresse Alaric, Daggerfist a chargé aux côtés de son Seigneur, traçant un chemin de ruines rouges à travers les Orks avec ses griffes de loup trempées dans le sang. Sa conduite fut si héroïque que Grimnar lui donna l’honneur de porter sa bannière personnelle jusqu’à la fin de la campagne.

Le char de Paultzer ayant été écarté, les Terminators formèrent une ligne infranchissable sur la partie la plus étroite du pont. Insouciants du danger, ils s’arc-boutèrent et s’élancèrent vers la horde de Peaux Vertes qui s’approchait. Les canons d’assaut et les missiles cycloniques se frayèrent un chemin à travers les peaux vertes, tandis que les vaisseaux d’assaut des Space Wolves se retournaient en hurlant au-dessus des Orks, les mitraillant sans pitié. Face à cet ouragan de puissance de feu, les peaux vertes du pont se replièrent en désordre tandis que, près des portes, Peaux Vertes achevait le dernier de ses ennemis en armure d’un brutal coup de tête. Le Grand Loup se retourna et adressa à Paultzer un sourire en dents de scie. Tremblant de soulagement, le chef de char répondit par un salut sincère. Il s’affaissa ensuite dans l’écoutille du Cyclope d’acier pour commencer la sinistre recherche d’autres survivants à travers son char. Le pont était sécurisé, et Paultzer était sûr que les Space Wolves feraient payer aux Peaux Vertes toutes les vies qu’ils avaient prises.[136]

La Chaîne Renforcée

Alors que des vagues successives d’infanterie et de blindés Space Wolf s’abattent sur la planète, les forces Ork sont rapidement repoussées. Combinant leurs forces, les forces impériales entament une offensive de type rouleau compresseur pour reconquérir leur monde. Autour de la Montagne sacrée, les hordes de Mogrok se replient en désordre. Sauvés par l’assaut des Space Wolf, pilonnés sans relâche par la puissance de feu des Cadiens et des Chevaliers, les Orks n’en pouvaient plus. Des rivières de Peaux Vertes affolées s’éloignaient de la montagne dans toutes les directions, soulevant des nuages de poussière dans leur sillage. Les motos et les buggys filaient à toute allure, se faufilant entre les masses grouillantes d’Orks qui se battaient et se griffaient les uns les autres dans leur hâte de s’enfuir. Des marcheurs lourds se frayèrent un chemin à travers la retraite, laissant derrière eux des traînées de cadavres verts écrasés. Les guerriers de l’Imperium suivaient de près, le visage sombre, déversant leurs tirs sur les masses en retraite.

Le réseau vox impérial bourdonnait d’activité, les stratégies étant coordonnées et les structures de commandement réorganisées. Dès que Logan Grimnar est entré sur le terrain, il a pris le contrôle de l’ensemble du théâtre. Le Castellan Stein n’a pas perdu de temps pour s’annoncer au Grand Loup et lui demander des ordres, ajoutant : « Donnons à cette racaille de Peaux Vertes un bon coup de pied dans les dents, monsieur », ce qui a valu à Grimnar un rire tonitruant en guise de réponse.

Cette intégration rapide et volontaire n’a pas été entièrement reflétée par les chevaliers survivants d’Alaric Prime. Les équipes de récupération de Sacristains sillonnaient déjà le champ de bataille à bord de gros chariots de maintenance, mais pour l’instant, Neru Degallio restait enfermé dans la carapace impuissante et imposante de son chevalier. Sans son autorité, les guerriers survivants des maisons Velemestrin, Brahmica et Kamata étaient engagés dans un débat acharné pour savoir qui aurait l’honneur de répondre aux appels vox répétés - et de plus en plus impatients - du Grand Loup. C’est donc avec un souffle d’indignation collective que le chevalier brûlé Dyros Kamata, lassé des chamailleries de ses aînés, répondit à Grimnar par une offre ouverte d’allégeance au nom de toutes les maisons chevaleresques alariciennes. C’est Ragnar Crinière Noire qui a répondu à ce message, coupant court aux réactions choquées et aux protestations des autres chevaliers en demandant à Dyros de venir se battre à ses côtés en personne. Après tout, le sans-fief était manifestement un guerrier dans l’âme.[137]

Une Force Écrasante

Le Retour De L’Œil Féroce[138]

Trois jours après que la horde de Mogrok a été brisée au pied de la Montagne sacrée, Krom Oeil de Dragon et son groupe de guerre sont réapparus dans les lignes impériales. Menés par Beoric Winterfang et ses compagnons de meute de la Garde des loups, les Fenrissiens, meurtris, ont quitté le désert en portant leurs blessés et leurs morts. Le Seigneur Krom était parmi les premiers, s’appuyant sur l’épaule blindée de Beroic alors qu’il boitait. Pourtant, alors que ses partisans remontaient péniblement la rampe d’embarquement du Stormwolf venu les chercher, le regard volcanique de l’œil féroce osait remettre en question son échec sur l’île Grêlée.

Sur ordre de Grimnar, Krom et ses partisans furent ramenés à la Montagne Sacrée pour y récupérer et se réarmer. Le Vieux Loup refusa les appels de Œil de Dragon, poussant Krom à la fureur en lui disant qu’il était « trop occupé à diriger des héros pour passer du temps à dorloter des imbéciles ». Pourtant, bien qu’extérieurement Œil de Dragon restât violemment impénitent, il suivit néanmoins les ordres de son maître à la lettre. Krom et ses guerriers retournèrent à la Montagne sacrée, s’appropriant une série de chambres aux murs nus et se soumettant aux soins des prêtres-loups et des prêtres de Fer. Cependant, l’Œil Féroce jura que ses hommes reprendraient la guerre dès qu’ils le pourraient, avec ou sans la bénédiction du Vieux Loup.

Les questions de protocole résolues, les forces impériales se sont formées en plusieurs fers de lance rapides et ont quitté la Montagne sacrée. La structure de commandement des Orks semblait s’être entièrement effondrée, ce qui fit réfléchir Stein. Cependant, il se souvint d’un vieux proverbe cadien selon lequel un bon soldat ne dédaigne pas les dons de l’Empereur, et les fers de lance impériaux se frayèrent un chemin à travers les Orks en déroute avec une efficacité meurtrière.

Au sud, Gerantius mena une poussée vers la rivière bouillante. Accompagné d’un détachement de chevaliers Degallio et de plusieurs escouades de Space Wolves, le Chevalier Oublié fit passer les Orks devant lui comme de la vermine. Bien qu’il ne prononçât pas un mot, ses intentions étaient claires et ses actions mortelles. Les bolters crépitaient et les canons thermiques rugissaient tandis que l’attaque impériale se dirigeait vers le sud, soutenue par des escadrons de Stormfangs et de Land Speeders. Bientôt, une traînée d’épaves flamboyantes et de cadavres d’Orks s’étendit de la Montagne sacrée jusqu’aux rives de l’île Degallio.

D’autres fronts de bataille plus vastes s’étendaient au nord et à l’ouest, rejoignant au passage des poches éparses de résistance impériale. Les fortifications ont été nettoyées par le feu et reprises par la force. Les chars de combat cadiens ont exécuté des charges blindées aux côtés de groupes de motards pour chasser les Peaux Vertes des dépôts de munitions et des lignes de tranchées assiégées. La nouvelle selon laquelle le Tempestor Prime Salem Whitlock avait été retrouvé blessé mais vivant dans l’épave de sa Valkyrie en ruine a suscité des réjouissances discrètes au sein du commandement cadien.

Pendant ce temps, à l’est, le Seigneur loup Ragnar Crinière Noire et le Chevalier brûlé avançaient à toute vitesse, menant une force impériale combinée dans une avancée sanglante vers le pont de Velemestrin. Coordonnant la campagne depuis la voûte stratégique de la Montagne sacrée, Grimnar et Stein observaient l’avancée de leurs forces sur tous les fronts. Pour le Castellan, il semblait que pour la première fois depuis des jours, la victoire était à nouveau à portée de main de l’Imperium.[139]

L’Avancée Impériale

L'Avancée Impérial.

1) Le 1652e régiment cadien rompt les lignes xenos autour d’Hallengarth, et confirme la mort de trois créatures xénoformes de classe gargantuesque.

2) La meute de motards ref.Tueurs de Géants abat l’effigie de guerre xenos lors de la relève de l’avant-poste 377-Delta.

3) Forte résistance xenos le long de la ligne Sanctorum, l’avancée des Space Wolf est bloquée. Des pertes massives sont infligées aux xenos 0:22 après le contact avec Manticore (Indignant Spite). Reprise de l’avancée des Space Wolf 0:25 après le contact.

4) Artillerie xenos débordée par Sire Martaus Brahmica et des éléments de la 1657e infanterie cadienne / Aéronefs Space Wolves Stormfang.

5) Ragnar Crinière Noire mène la percée des fortifications xenos dans la vallée - réf. Porte Velemestrin – Le Sans-Fief Dyros dit "Chevalier Brûlé" confirme la mort d’un marcheur xénoforme de classe super-lourde.[140]

L’Attrait de Badrukk

L’arrivée des Space Wolves sur Alaric Prime a permis aux défenseurs de la planète de revenir du bord de la défaite. Cependant, les guerriers de Grimnar ont leurs propres raisons de venir dans Sanctus Reach : les loups de Fenris sont à l’affût. Lorsque la Tempête Tranchante est entrée dans le Bief de Sanctus, elle était à la recherche du rusé et mortel Kap’tain Badrukk. Ce n’est qu’une fois qu’ils se sont rendus dans le système que les Fenrissiens ont détecté l’appel de détresse astropathique d’Alaric Prime et se sont précipités pour apporter leur aide. Mais même alors, ils espéraient trouver leur proie sur le monde déchiré par les guerres, car les loups de Fenris n’abandonnent pas volontiers la chasse.

Quelques mois plus tôt, le règne de terreur de Badrukk avait commencé par une attaque contre Port Mourning, une station de l’espace lointain située au nord galactique de Sanctus Reach. Une frégate Space Wolf gravement endommagée y était en réparation. Badrukk frappa avec la fureur soudaine d’une avalanche, sa flotte de Flibuztiers anéantissant tout sur son passage. La Flotte ne reçut qu’un seul message astropathique, confus et désespéré, faisant état d’une prodigieuse flotte de pirates Orks et de cris de "Waaagh ! Badrukk" sur tous les vox de la station. Ce n’était que la première d’une série d’attaques contre les possessions et les forces des Space Wolf centrées autour de Sanctus Reach. Des centres d’entraînement furent détruits, des vaisseaux Space Wolf isolés tombèrent dans des embuscades et les mondes du protectorat Fenrissien furent réduits à l’état de charniers flamboyants. Le nom de Badrukk était toujours associé à ces atrocités, murmuré dans les appels à l’aide frénétiques ou barbouillé en gothique sur les décombres fumants que les Orks avaient laissés dans leur sillage. Mais c’est l’attaque du « Revanche de Magnir » qui a finalement provoqué la colère de Logan Grimnar.

La Boît’Zarbi[141]

Mogrok l’Ekrazeur a fait cause commune avec Kap'tain' Badrukk’ bien des mois avant que la Waaagh! Rouge ne s’abatte sur Alaric Prime. Les deux infâmes Peaux Vertes ont tenu une réunion secrète à bord du vaisseau de rouille de Mogrok, au cours de laquelle ils ont conclu des marchés, bu de l’alcool de champignon et élaboré des plans. Le Kap’tain’ reconnut rapidement le génie inhérent aux plans sournois de Mogrok, tandis que, de son côté, l’ambitieux Gros Mek voyait en Badrukk un allié pour qui aucune sale affaire n’était trop basse, ni aucun risque trop grand si un butin suffisant était en jeu.

Lorsque le Kaptain Badrukk retourna à son Kroiseur Kitu, il emmena avec lui un groupe des meilleurs Meks de Mogrok prêté par le Boss de Guerre, ainsi qu’un ancien artefact technologique que Mogrok avait récupéré dans les ruines d’un monde extraterrestre mort. Cet appareil lumineux, baptisé La Boît’Zarbi par les Peaux Vertes, pouvait lire et extrapoler les signatures Warp entrantes, et même forcer des cibles à sortir de l’Empyrée. Une fois cloué fermement au trône du Kaptain’, il lui permettrait de déclencher des embuscades mortelles avec une incroyable précision. En échange de ce cadeau royal, Mogrok ne demandait que quelques petites faveurs…

Le croiseur d’assaut « Revanche de Magnir » et ses escortes étaient en route pour soulager le siège de Brazen Halo lorsque son Navigateur s’est plaint de fluctuations sauvages dans les courants de l’Empyrée. Le chef de la Garde des loups, Kai Blackpelt, réagissant comme il l’entendait, ordonna une translation immédiate vers l’espace réel. Cependant, alors que les Space Wolf se frayaient un chemin à travers l’espace entre le Warp et le réel, les augures de proximité hurlèrent et des runes d’avertissement s’allumèrent. En embuscade, un anneau hérissé de vaisseaux de guerre Orks, la totalité de la flotte de Badrukk, s’apprêtait à frapper. Alors même que Blackpelt hurlait des ordres à son équipe de passerelle, des centaines d’impacts mineurs se produisaient sur la coque du Croiseur. Les Boucliers Void commencèrent à s’activer, mais il était déjà trop tard.

L’une après l’autre, les mines grabba construites par les Meks et qui parsemaient la coque du Vaisseau se mirent à bourdonner, projetant un vaste champ trakteur dans l’espace autour du Croiseur d’Assaut. Le champ énergétique - une anomalie gravitationnelle localisée d’une puissance colossale - arracha au Warp les vaisseaux d’escorte étroitement groupés qui avaient suivi le Revanche de Magnir et les entraîna à des vitesses suicidaires. L’un après l’autre, les vaisseaux d’escorte du Croiseur tombèrent sur ses flancs, s’écrasant comme des météorites. Le blindage de la coque se brisa, les flammes jaillirent et l’atmosphère s’évacua dans une tempête sifflante tandis que les vaisseaux Space Wolf étaient écrasés, impuissants, en une seule masse de métal paralysée. Des centaines de personnes périrent dans la furie catastrophique des collisions, mais le pire restait à venir. Alors que les mines grabba de courte durée se consumaient d’elles-mêmes, le Kap’tain’ ordonna un assaut d’abordage avec tout ce que sa flotte avait. Les Véssos Kikass’ et les Kroiseurs Kitu se heurtèrent aux roks et aux Véssos Kikraint à la mâchoire dure lorsque les navires Orks se jetèrent sur eux, déversant des milliers de Flibuztiers et de Frimeurs par les brèches de la coque mutilée du Revanche de Magnir.

Malgré les dégâts qu’ils avaient causés, les Orks se heurtèrent à une résistance farouche de la part des Space Wolves survivants. Casques verrouillés et pinces magnétiques enclenchées, les Fenrissiens foncèrent furieusement dans les couloirs où résonnait le cri de l’air qui s’échappait. Les lumières clignotaient, des étincelles grasses tombaient des panneaux brisés et la gravité fluctuait follement tandis que des Orks rugissants combattaient des Space Wolves hurlants dans des chambres tordues et déformées. Dans l’observatoire, plusieurs escouades de Chasseurs gris se sont retrouvées au milieu d’un blizzard d’éclats de cristal provenant du dôme de la galerie qui avait volé en éclats. Le sang, le verre et les corps tourbillonnaient en apesanteur tandis que la bataille faisait rage. Dans la salles des machines, les Meks de Badrukk ont mené une horde de pillards et de Kramboyz dans un déchaînement qui a entraîné la mort des défenseurs et le démantèlement des moteurs en l’espace de quelques heures.

Une douzaine de batailles mineures firent rage dans les couloirs et les chambres du Revanche de Magnir et de ce qui restait de ses vaisseaux frères, les Space Wolves organisant des embuscades désespérées et des charges folles dans les dents de l’ennemi. Pourtant, c’est dans la caverneuse chambre d’embarquement du croiseur d’assaut que la bataille allait se jouer, alors que Kai rencontrait Badrukk en plein combat. L’élite triée sur le volet par Blackpelt affrontait des centaines d’Orks hurlants, la distorsion gravitique permettant aux combattants de se battre furieusement sur le pont, les murs et même le plafond de la chambre d’embarquement.

Prudence Fenrissienne[142]

Logan Grimnar est un vétéran de centaines d’années de guerre. Il n’en reste pas moins un fils de Fenris et, une fois excité, son tempérament est terrible. Grimnar n’était pas assez idiot pour croire que le défi effronté de Kap'tain' Badrukk pouvait être autre chose que l’appât d’un piège grossier. Qu’à cela ne tienne, se dit Grimnar, il jouera le jeu de ce pirate. Cependant, Logan avait rassemblé une force de frappe de Space Wolves si puissante que lorsque les mâchoires du piège se refermeraient, elles le feraient sur une main de fer. Logan Grimnar avait l’intention d’atteindre la gorge de ce piège ork et de lui arracher les tripes, tout comme il espérait le faire avec Badrukk lui-même. Le dernier regret de l’Ork serait d’avoir mis Grimnar en colère.

Les canons des Space Wolves rugissaient, leurs lames chantaient, mais l’ennemi était tout simplement trop nombreux - et il pouvait submerger les loups de toutes les directions à la fois. Entouré d’une masse de ses meilleurs Frimeurs, Badrukk porta lui-même le coup de grâce. Les Flings de Lux' des Gitz grondèrent comme le tonnerre, remplissant la chambre de leur bruit et de leur lumière tandis que les obus, les roquettes et les explosions faisaient tomber les space wolves les uns après les autres. Alors même que Blackpelt menait une dernière charge, Badrukk fixa soigneusement le canon d’Eul’Rafaleur sur la garde des loups rugissante et pressa la gâchette.

Il s’écoula plus d’un mois avant qu’une force frénétique de vaisseaux Space Wolves ne franchisse le Warp et ne se précipite à l’aide du Revanche de Magnir. Ils trouvèrent le vaisseau encore écrasé avec ses escortes et flottant presque mort dans le vide de l’espace. Autour du Revenge s’étendait un champ de ruines et de cadavres de Space Wolf brûlés par le vide. Pourtant, les augures indiquaient toujours une conception de vie, clignotant faiblement sur le pont du croiseur d’assaut. C’est là que les Fenrissiens trouvèrent une insulte qu’ils ne pouvaient pas laisser passer. Attaché à son trône de commandement par de grossiers rivets, rasé et torturé, le chef de bataille Kai Blackpelt s’accrochait encore à la vie, son corps n’étant plus qu’une ruine de sang croûteux et de muscles écorchés. Il vivrait, semblait-il, mais à la seule force de sa volonté. Au-dessus de la forme estropiée du garde-loup, un hololithe chargé d’électricité statique jouait et rejouait, encore et encore. Il montrait la forme riante du Kap’tain’, frappant d’un poing orné de joyaux sa poitrine de gorille, puis lui faisant signe d’un air narquois.

Le message était clair : Venez et prenez-le.[143]

Mordre à l’Appât

« Même un Grot sait que le roi des Gros’Loups est le plus grand et le plus méchant Space Marine qui ait jamais existé. Il est plus grand qu’une Boît’Kitu, sa tête ressemble à celle d’un Squig Mordeur mais… plus poilue. Il a six bras et ils sont tous faits de fusils, de Kikoup et d’autres choses, et si vous lui tirez dessus, il s’en fiche parce qu’il est trop fort. Sa voix est si forte qu’il peut crier vers le ciel et le faire tomber, et s’il te donne un coup de poing, des morceaux de toi volent partout, comme lorsque Grogruk a mangé cette bombe à manche pour un défi. Même Gork et Mork pensent qu’il est assez dur, et si Mogrok ne l’attrape pas, je pense que l’un d’eux s’en chargera ensuite. »
- Nozbrog, Boyz Ork, à propos de Logan Grimnar

Les Orks battent en retraite, incapables de ralentir l’offensive impériale qui se fraye un chemin à travers l’Île sacrée. Mais Mogrok l’Ekrazeur n’est rien si ce n’est sournois, et les choses ne sont peut-être pas aussi simples qu’elles le paraissent pour les défenseurs d’Alaric Prime.

Les Gros’Loups[144]

Tous les Orks savent que pour obtenir une bonne bagarre, il faut se battre avec un Space Marine ou Gros’Bek comme les Orks les appellent à cause de certains casques qu'ils portent. Cependant, tout comme un connaisseur de vins fins peut apprécier le meilleur millésime de sa cave, les Orks les plus intelligents savent que certains des zoms sont bien plus amusants à combattre que d’autres. Après tout, se faire réduire en miettes à des centaines de mètres des lignes de front par une escouade d’Ultramarines n’a pas grand-chose à voir avec une bonne baston.

Pour Mogrok, le meilleur combat était celui contre les Space Wolves. Pour la simple et bonne raison que, de tous les Adeptus Astartes, les Space Wolves sont ceux qui ressemblent le plus aux Orks. Après tout, les Gros’Loups n’aiment rien de plus qu’une bonne bagarre. Ils adorent un bon Kikoup, aiment boire un verre ou trois et apprécient énormément de porter des dents et des morceaux de cadavres (ils sont magiques - demandez aux Bizarboyz). Qu’un tel comportement puisse servir un but plus noble ou être lié à une certaine noblesse sauvage n’avait aucune importance pour Mogrok - les Gros’Loups étaient les Space Marines qu’il voulait combattre, et personne d’autre ne ferait l’affaire !

Tout bien considéré, Mogrok était très satisfait de lui-même. Allongé sur un trône fumant fabriqué à partir d’un char d’assaut zom pillé, il se curait le nez avec une vis rouillée et se félicitait d’être décidément un sacré sournois. Lorsque, quelques jours plus tôt, Mogrok avait regardé vers le ciel au milieu de sa horde et avait vu les traînées de condensation des Modules Atterrissage sillonner le ciel, il n’avait pas paniqué. Loin de là. Au contraire, un grand et méchant sourire avait déformé ses traits déjà monstrueux, alors qu’il réalisait que les Zoms-loups étaient enfin là. Certes, il aurait pu attendre qu’il en finisse avec le premier groupe de zoms qu’il était en train d’assommer, mais il avait lâché un Rok entier sur ce groupe, alors quelle combativité pouvaient-ils encore avoir ? Voyant que sa véritable proie avait mordu à l’hameçon, Mogrok avait déclenché son Téla-tépula et s’était mis hors de portée, ainsi qu’une bonne poignée de ses Meks les plus loyaux et un groupe de Peaux Vertes à proximité. Il était maintenant assis dans sa salle du trône, au cœur de son vaisseau de rouille, écoutant les rapports de désastre et de pagaille les uns après les autres, tout en ayant l’impression d’être l’Ork le plus intelligent de la planète. Pourtant, il ne pouvait pas se prévaloir longtemps de son génie avant que les choses ne dégénèrent, et il semblait bien que les boyz étaient en train de prendre un sacré coup.

« Oui,» décida Mogrok avec un lourd soupir, il était probablement temps d’arrêter de respirer et de retourner au combat.

La salle du trône de Mogrok était remplie de Nobz, de Mek et de leurs acolytes, tous en train de se disputer pour savoir à quel point la guerre était mal engagée. S’asseyant brusquement en avant, Mogrok fit claquer sa griffe-piston contre le bras de son trône pour attirer l’attention de ses boyz. Comme cela ne fonctionnait pas, il désigna le plus bruyant des Nobz qui se trouvaient à proximité et lui tira une balle à bout portant dans le visage, pulvérisant la cervelle du malheureux Peaux Vertes sur un groupe de grots. Alors que les échos du coup de feu se répercutaient dans la salle du trône, un silence s’installa et tous les regards se tournèrent vers Mogrok. Celui-ci acquiesça fermement.

Une fois l’attention de son auditoire fermement assurée, Mogrok appela au calme. D’un ton qu’il espérait rassurant - ou du moins suffisamment intimidant - Mogrok expliqua que tout se déroulait comme prévu.

A cette annonce, il y eut une vague d’applaudissements qui se transforma lentement en grattage de tête et en quelques bagarres confuses. C’est Dagogg - dont la peau était encore brûlée et écaillée par la tentative des Kommandos zoms de le réduire en miettes - qui, le premier, a trouvé le courage de poser la question.

« Euh… Boss ? Je sais que c’est probablement sournois et tout, mais… heu… en quoi le fait de se faire pulvériser par les zoms compte pour "respekté eul’plan" ? »

Mogrok se tourna vers Dagogg avec un regard si vil qu’il aurait pu faire cailler de la bière de champignons, et se lança dans son explication. Il était évident pour toute personne dotée d’un demi-cerveau que Grukk allait finir par mordre plus qu’il ne pouvait mâcher. Pire, il risquait d’entraîner la Waaagh ! dans sa chute. Mogrok, encouragé par des hochements de tête plus hésitants que des regards perplexes, poursuivit son chemin. Il avait organisé le malheureux accident de Grukk ; saboter le champ de force personnalisé du chariot de guerre du seigneur de guerre avait été assez facile, et Grukk avait fait le reste sans que Mogrok n’ait besoin de lever le petit doigt. Après la disparition de Grukk, qui avait rassemblé la Waaagh! ? Mogrok. Qui avait organisé les meilleurs combats ? Mogrok. Qui dirigeait la Waaagh ! maintenant ? Mogrok.

Il fit face à une mer de regards vides. Au fond, on entendait des chamailleries qui semblaient porter sur la question de savoir qui avait le Fling le plus brillant. Mogrok joua avec la gâchette de son arme, puis se résolut à continuer.

« Pourquoi la Waaagh ! avait-elle attaqué ce monde, » demanda-t-il à son auditoire, bouche bée. « Non seulement parce qu’il était là, mais aussi parce que lui, Mogrok, avait dit à Grukk qu’il fallait le faire ». « Et pourquoi ? » demanda Mogrok à ses boyz, « aurait-il choisi cette planète en particulier ? »

Un Nob, qui se sentait particulièrement courageux, se gratta le derrière et prit la parole.

« Parce qu’elle était… grande ? Boss ? »

Un autre coup de feu, et les grots à l’arrière ont couiné alors qu’ils étaient aspergés de cervelle en bouillie pour la deuxième fois en autant de minutes.

Dans un gémissement de servos et d’engrenages, Mogrok se leva, sa voix s’élevant jusqu’à un mugissement furieux. Ils avaient attaqué ce monde parce qu’il était intelligent. Ils l’avaient attaqué parce que lui, Mogrok l’Ekrazeur, avait un plan si astucieux que Mork lui-même en aurait été impressionné. Tandis que la Waaagh ! s’enfonçait dans tout Alaric Prime, l’allié secret de Mogrok menait le roi des Gros’Loups droit sur eux. Ce n’était pas une surprise que les Gros’Loups soient venus, cela faisait partie du grand plan de Mogrok. Et maintenant que les Space Marines étaient là, Mogrok allait les écraser !

Une fois la tête du roi loup collée sur le mât de Mogrok, tous les Boyz sauraient qui est le Boss, et ce serait la plus grande Waaagh ! de tous les temps. Cette annonce fit éclater les sous-fifres de Mogrok en acclamations folles.

C’est plutôt ça, pensa Mogrok. Il est temps d’aller écraser quelques Gros’Loups comme il se doit.

Dans l’heure qui suivit, Gros Rouge - le chef des Akkros de Mogrok - et ses disciples Bizarboyz se balançaient et baragouinaient en envoyant des messages de réflexion à leurs homologues d’Alaric Prime. Les messagers du Kult d'la Vitesse partaient dans toutes les directions depuis le vaisseau rouillé de Mogrok, annonçant le plan de Kopters d’là mort et de buggies. Au fur et à mesure que la nouvelle se répandait, les Peaux Vertes commençaient à retrouver un semblant d’ordre. Le Boss promettait des renforts très bientôt, et un combat encore meilleur qu’auparavant, sans parler d’un butin suffisant pour faire tourner la tête de n’importe quel Mekboy. Bien que cela n’ait pas mis fin à la déroute, cela a au moins permis de tenir à distance certaines des plus grandes bandes de guerriers et de reprendre le combat. Pendant ce temps, les moteurs grondaient et rugissaient tandis que des Morkanautes et des chariots de guerre fraîchement construits sortaient par douzaines des ateliers des Meks.

Les grands ponts menant à l’île sacrée frémissaient sous les bottes de millions de peaux vertes qui, sur ordre de Peaux Vertes, abandonnaient les îles des maisons mineures et se dirigeaient vers le grand combat. Pendant ce temps, de Chutes de Kraken à l’île Gardienne, les Orks trop éloignés pour participer à l’action se sont jetés sur les défenseurs impériaux avec une vigueur nouvelle, déterminés à avoir leur propre grand combat et à attirer les renforts impériaux par la même occasion. Les mâchoires du piège encombrant de Mogrok étaient sur le point de se refermer sur Logan Grimnar. Oui, en effet, pensa Mogrok en se précipitant à bord de son tout nouveau chariot de guerre, tout se déroulait comme prévu.[145]

Les Mâchoires De La Bête

« Par le père de tout, ils sont comme une avalanche ! Cela fera une magnifique saga ! Gunnar, plus de ces immondes chars d’assaut forgés par les trolls, mettez les charges à fusion sur eux ! Meute, ici Ingvar, j’espère que vos lames ont soif. Et ne vous faites pas tuer, ou le Vieux Loup ne vous laissera jamais entendre la fin de l’histoire ! »
- Ingvar Stonebrow, chef de meute, défense de la forteresse 47

Renforcés par des milliers et des milliers de boyz, les Orks de l’Île sacrée ont repris le combat. Maintenant, avec la promesse du plus grand et du meilleur combat jamais organisé, ils contre-attaquent en force. Partout, la bataille fait rage alors qu’Alaric Prime brûle dans la fournaise d’une guerre que Mogrok entend mener jusqu’aux étoiles. L’évolution de la guerre pour Alaric Prime a été d’une soudaineté stupéfiante. Mogrok avait attendu juste assez longtemps pour que les forces impériales se dispersent, leur permettant de penser que ses armées étaient brisées et sans chef avant de les frapper durement de toutes parts. Le bruit courait que Mogrok allait s’en prendre au roi des Gros'Loups, et aucun Ork n’allait manquer un tel combat !

Autour du titanesque vaisseau rouillé de Mogrok, l’air crépitait d’énergie et d’une odeur d’ozone tandis que ses Meks mettaient en marche plusieurs énormes plates-formes Téla-tépula. Huant et rugissant d’excitation, de grandes masses d’Orks furent rassemblées par leurs Nobz renfrognés avant de disparaître dans d’aveuglants éclairs de lumière verte. Des Gorkanautes, des Morkanautes et même des Krabouilleurs se mirent en place, disparaissant à leur tour aux côtés d’escadrons entiers de chars fumigènes et d’innombrables Kanons d’Artilleurs. Chaque Téla-tépula enveloppait ses passagers dans une bulle de force incandescente avant de les projeter à travers le Warp pour apparaître (plus ou moins) en plein sur les lignes de front Orks. Ce type de déploiement, qui se fait au petit bonheur la chance, entraîne inévitablement des pertes. Cependant, pour chaque groupe téléporté dans la pierre ou chaque chariot de guerre largué à plusieurs centaines de mètres de hauteur, une autre tribu entière de guerriers était projetée au milieu ou même derrière les armées impériales, avec un effet dévastateur.[146]

Le Chaos Absolu

D’un bout à l’autre de la planète, les Orks en pleine résurgence frappaient les lignes impériales comme un ouragan. Dans les plaines de Lancepoint, une énorme brigade de blindés pillés s’est téléportée et a déferlé sur la Forteresse 47, qui faisait l’objet d’une lutte acharnée. En l’absence du chef de char Baddfrag, vraisemblablement réduit en miettes, Mogrok avait volé la majeure partie de la collection de chars de l’ancien Blood Axe et l’avait « améliorée ». L’essaim d’armures en déroute disposait désormais d’une pléthore terrifiante d’artillerie surdimensionnée, et se déchaîna sur les défenseurs impériaux de la forteresse avec un effet spectaculaire. Des éclairs crépitants dansaient le long des créneaux, réduisant en cendres les soldats cadiens à chaque tir. D’énormes obus bourrés d’explosifs s’abattaient sur le béton et le plastacier, creusant de grands cratères dans les défenses et faisant s’écrouler les murs dans des avalanches de poutrelles, de pierres et de cadavres.

Les défenseurs impériaux ripostèrent en faisant pleuvoir sur les chars Orks une pluie désespérée de tirs de canons lasers et de bolters lourds. Mais derrière les chariots, une marée de Peaux Vertes Ork déferlait, ceux-là même qui avaient été éjectés des défenses de la forteresse quelques heures plus tôt. Ils se déversaient à présent dans la Forteresse 47 sous les tirs de couverture des chars récemment téléportés, s’engouffrant dans les brèches et taillant en pièces les défenseurs qui s’y trouvaient. Bien qu’une poignée de Space Wolves ait courageusement tenté de s’élancer, ils ont également été repoussés alors que la bataille pour la forteresse s’intensifiait.

Pendant ce temps, les défenses situées le long de la crête de Mordred subissaient des attaques soudaines et massives. La crête servait de point de rassemblement pour les forces cadiennes et chevaleresques, mais elle fut plongée dans la bataille lorsque, au milieu de tempêtes d’éclairs verts, la horde de Goff de Drogg apparut tout autour des positions humaines. Pendant un instant, les forces impériales se sont crues renforcées lorsque la silhouette massive d’un vaisseau de combat Thunderhawk a été aperçue depuis le sud. Mais les acclamations se transformèrent en cris lorsque l’engin bombarda la crête d’une pluie dévastatrice de missiles et de bombes. A présent, les rentes grossièrement réparées sur la coque du Thunderhawk étaient clairement visibles, tout comme les glyphes de Goff barbouillés qui recouvraient sa coque. Alors que le Thunderhawk passait en rase-mottes au-dessus de la horde d’Orks, sa rampe d’assaut s’ouvrit en grand et une série de Peaux Vertes massives à l’armure noire s’élancèrent dans les airs.

Ils étaient menés par un monstre hurlant dont la silhouette - même à cette distance - était horriblement familière aux soldats cadiens. Lorsque les nouveaux arrivants s’écrasèrent sur le Boss de Guerre, une violence brève mais spectaculaire éclata et, pendant un instant, les défenseurs impériaux purent espérer que les Orks s’entre-déchireraient. Quelques instants plus tard, alors que la fumée et le sang embué se dissipaient, les ennemis se ruaient à nouveau vers l’avant, désormais menés par une figure cauchemardesque que les Cadiens avaient cru ne plus jamais revoir. Les fusils à laser crachaient et les canons thermiques rugissaient, mais rien ne pouvait étouffer le chant exubérant des Peaux Vertes « Grukk, Grukk, Grukk » qui déferlait sur la crête de Mordred comme une onde de choc. Quelques secondes plus tard, les Orks suivirent le mouvement, encerclant les bunkers en hordes hurlantes, lançant des frags à manche dans les soutes à munitions et grouillant autour des pieds des Chevaliers accablés. Au milieu d’eux, Grukk Face-Rippa et ses Krâne-Nobz fonçaient sur l’ennemi, les yeux rouges illuminés d’une joie sauvage alors que la Waaagh ! déferlait à nouveau autour d’eux.

Sur le pont de Brahmica, les dommages causés par les duels entre l’Hôte d’acier et les Orks ont été réduits à néant. Sous le feu nourri des Pillards Deathskull, des bandes de Meks déferlèrent sur le pont endommagé. Ils soudèrent des morceaux de vaisseau rouillé jusqu’à ce qu’il soit à nouveau praticable. Bientôt, dix mille Orks mugissants franchirent le pont et se dirigèrent vers les lignes arrière impériales.

Le sergent Willas Rafe, un vétéran, regardait avec horreur les Orks se déchaîner sur la crête de Mordred. Il avait reconnu le chef de guerre Ork dès qu’il avait vu l’énorme pince-scie se frayer un chemin dans le visage de l’autre chef Ork. Grukk était de retour, et le reste des Orks l’avait suivi sans broncher.

Il avait regardé Grukk s’enfoncer dans le combat, transformant les hommes en viande déchiquetée à chaque coup brutal. Une demi-centaine de vies avaient échoué entre les mains du Boss de Guerre quelques minutes après le début du combat. Tout ce qui se trouvait sur le chemin de Grukk et de ses Nobz mourait atrocement. Le monstrueux Ork avait même abattu un chevalier, sautant sur son pied et lui enfonçant sa pince énergétik dans l’articulation de la cheville dans une gerbe de flammes et d’étincelles. Alors que l’énorme marcheur s’écrasait dans des ruines enflammées, Rafe et ses vétérans réalisèrent que Grukk se dirigeait droit vers leur Bastion. Rafe hurla à ses hommes de tirer, visa le Nob le plus proche et tira à pleine puissance alors qu’il fonçait sur lui. Si Willas Rafe devait mourir, il emporterait quelques-uns de ces sales xénos avec lui avant de partir !

Ailleurs, les sires Vayn et Drometh Degallio se déplaçaient pour soutenir les forces Astartes chargées de sécuriser le spatioport de Teutonia. Alors qu’ils passaient entre les bureaux de l’Administratum et l’imposant Precinct Primus, les Chevaliers virent le sol exploser soudainement à leurs pieds. Des grappes de Grenades Kass’Tanks, enfouies dans les décombres de la chaussée, ont paralysé les deux Chevaliers à partir de la taille, les laissant bloqués et immobiles. Avant même que les échos des explosions ne s’éteignent, les bâtiments situés de part et d’autre des Chevaliers s’illuminèrent, les Kommandos Orks sortant de leur cachette pour déverser leurs tirs sur leurs proies en détresse. Mais alors que les Chevaliers s’efforçaient frénétiquement d’utiliser leurs armes contre leurs bourreaux, un nouveau hurlement retentit et une foule de Space Wolves se porta à leur secours. Les armes cliquèrent et les haches s’entrechoquèrent tandis que les Fenrissiens entamaient une bataille sanglante, pièce par pièce et étage par étage, pour nettoyer les Orks des bâtiments qu’ils avaient infestés.

En orbite, la petite flotte ork avait ses propres problèmes. Après avoir attiré les loups sur Alaric Prime, l’armada pirate de Badrukk s’était dissimulée dans un champ d’astéroïdes voisin et attendait. Aujourd’hui, ils s’apprêtaient à engager le combat avec leurs ennemis, qui étaient bien plus nombreux qu’eux. Les vaisseaux de guerre barbares allumèrent leurs moteurs et passèrent à l’attaque, émergeant de la ceinture d’astéroïdes avec leurs armes à feu. Partout, la bataille avait atteint une nouvelle intensité. Le sort d’Alaric Prime est sur le fil du rasoir.[147]

Les Décerv'leurs de Mogrok

Eul'Foudroyeur.

Bien que de nombreux chars de Badfragg aient été réduits à l’état de ferraille dans les plaines de la Montagne sacrée, beaucoup d’autres ont survécu. Mogrok et ses Meks se les ont appropriés et les ont personnalisés. Les meilleurs d’entre eux furent rassemblés au sein de la Brigade Blitz connue sous le nom de « Décerv'leurs de Mogrok », et lâchés une fois de plus sur les défenseurs d’Alaric Prime.[148]

Eul'Foudroyeur

Cette bête de somme est la propriété personnelle du Kommando Krashdakka, un Ork dont l’obsession pour les armes à feu frise la folie. Eul’Foudroyeur est équipé de suffisamment de canons lourds pour réduire un escadron entier de véhicules en ferraille, des armes qui sont constamment bricolées par Wrenchklaw, le compagnon Mekboy de Krashdakka. Au combat, Krashdakka a tendance à laisser le reste de la Brigade Blitz faire la course en tête, attendant son heure et laissant ses gars aligner les cibles les plus savoureuses dans leur champ de vision. Lorsque Eul’Foudroyeur ouvre le feu, il le fait dans un grand fracas, lançant une volée sifflante d’obus, de rokettes et de grenaille au milieu de l’ennemi et réduisant ses cibles malchanceuses en minuscules morceaux.[149]

Eul'Broyeur.

Eul'Broyeur

Se frayant un chemin jusqu’à l’avant du groupe, le chariot de guerre à hache de sang connu sous le nom de « Eul’Broyeur » mène les Puissants Décerveleurs de Mogrok dans toutes les batailles. Avec son énorme rouleau à pointes et son blindage en plaques, Eul’Broyeur est tout à fait capable d’abattre des barricades et de réduire l’infanterie ennemie en bouillie. En fait, son conducteur - un Peaux Vertes particulièrement vindicatif du nom de Kruncha - fait tout ce qu’il peut pour chasser les fantassins ennemis, poussant des hurlements de rire à chaque fois qu’une nouvelle victime hurlante disparaît sous le poids massif de son char d’assaut. Le fait qu’Eul’Broyeur ait été incendié, réduit à l’état d’épave et criblé de trous plus souvent que n’importe quel autre char de la Brigade Blitz témoigne de l’impatience de Kruncha à participer à la bataille. Pourtant, Kruncha sort toujours vivant de l’épave, et les Meks ne tardent pas à remettre Eul’Broyeur en état de marche (ils ont trop peur de son conducteur pour traîner les pieds!).[150]

Eul'Kraz'Kranes

Eul'Kraz'Kranes.

Véritable montagne d’armures et de fusils, Kraz’Kranes est le bien le plus précieux du Bad Moons Nob Mugrot Bokou'd'Kros. Avant chaque combat (et souvent à mi-parcours si le boss n’est pas satisfait de l’état de sa monture), Kraz’Kranes reçoit une nouvelle couche de peinture de la part de ses grots, qui le supportent depuis longtemps. Bien entendu, c’est exactement ce qu’aime Mugrot. Arrogant et rustre, le Boss du Kraz’Kranes est notoirement pointilleux sur les personnes qu’il laisse monter à bord de son précieux chariot de guerre. Même dans le feu de l’action, il est connu pour refuser de monter à bord à tous les Boyz de son clan, et même dans ce cas, il impose souvent la règle que seuls les Nobz et les Frimeurs puissent monter. Après tout, seuls les meilleurs méritent de partir au combat à bord d’un char si brillant que même Gork et Mork ne peuvent s’empêcher de le repérer, et Mugrot est plus qu’heureux de retourner les armes du Kraz’Kranes contre quiconque dit le contraire.[151]

La Chasse Aérienne

Aile’d’mort, Le Boss Du Ciel[152]

Aile’d’Mort a la réputation de voler comme un squig bigleux avec une grenade à manche dans le derrière. Le fait que ce cinglé ait échappé à plus de crashs qu’il ne peut en compter est considéré par d’autres comme une bénédiction de Mork. Cette croyance est si forte que ses zaviateurs portent des morceaux de ses Dakkajets accidentés comme porte-bonheur. En effet, plus d’une fois, Aile’d’Mort s’est retrouvé saboté ou même abattu par l’un de ses propres boyz qui avait perdu sa roue dentée ou son écrou de pignon porte-bonheur et qui devait en "acquérir" un nouveau !

Malgré tous ses défauts, Mogrok n’est pas dupe. Bien que ses forces fassent reculer la ligne de bataille impériale pas à pas, il sait que les Gros’loups sont des durs à cuire. Déterminé à amadouer ses ennemis, Mogrok fait appel aux zaviateurs. Sur les pistes d’atterrissage improvisées et les aérodromes capturés à travers Alaric Prime, les équipes au sol grotesques font des allers-retours incessants. Elles traînaient des tuyaux de carburant dégoulinants ou ployaient sous le poids de chariots rouillés chargés d’un tas de munitions qui vacillaient. Les pilotes Orks se dirigeaient vers leurs vaisseaux, baissant leurs lunettes de protection sur leurs yeux rouges et se vantant bruyamment du nombre de zoms qu’ils allaient tuer. Le rugissement guttural des statoréacteurs s’éleva jusqu’à un crescendo tonitruant tandis qu’un escadron après l’autre de vaisseaux d’attaque Ork se propulsait vers le ciel. Des centaines de Dakkajets s’élancèrent sans grâce dans les airs, le long des ailes des Krama-bombas et Blitza- Bombas. Les vaisseaux d’attaque en déroute roulèrent, s’inclinèrent et tentèrent (à moitié) de ne pas entrer en collision les uns avec les autres alors qu’ils mettaient le cap sur la Forteresse Alaric. L’armada aérienne Ork arrivait, et en dessous d’elle s’avançait la plus grande horde à s’être encore jamais abattue sur les défenseurs d’Alaric Prime. Depuis l’orbite, on avait l’impression qu’une grande vague verte déferlait sur les plaines, les îles se vidant au fur et à mesure que les envahisseurs se massaient pour porter le coup de grâce. Des centaines de milliers de Peaux Vertes déferlèrent du sud et de l’est, se dirigeant vers le front principal des Space Wolf. Mogrok lui-même les accompagnait, chevauchant au milieu d’eux sur le toit d’un imposant chariot de guerre. Cette monstrueuse bête de métal était équipée de batteries d’armes à énergie crépitante et soutenait l’immense mât de Mogrok par un réseau de treuils et de câbles.

Gros’Tueurs d’Bozrog’z[153]

La plupart des Orks considèrent les zaviateurs comme un peu fous, et aucun ne l’est plus que les barjots qui pilotent les Blitza-Bombas. Piquer du nez vers l’ennemi à une vitesse vertigineuse avec une demi-tonne d’explosifs attachés à ses ailes peut sembler une bonne chose, mais comme les Nobz Snakebite aiment particulièrement le dire, « Y a plus qu’le plaisir et les jeux jusqu’à ce que quelqu’un soit réduit en miettes ».

Cependant, les pilotes de l’escadron Blitza-Bombas, connu sous le nom de Gros’tueurs d’Bozrog’z, ont fait du bombardement en piqué une forme d’art. Légendaires pour leur côté tape-à-l’œil et leur manque de fair-play, les Gros’tueurs tournent en rond au-dessus du champ de bataille, évitant activement d’entrer en conflit avec d’autres avions ou des cibles au sol pendant qu’ils cherchent une victime convenable. Cette proie sera invariablement la plus grosse et la plus méchante chose du champ de bataille, mais une fois qu’elle se trouve dans la ligne de mire des Gros’tueurs, ses jours sont généralement comptés. En hurlant d’en haut, Bozrog et ses hommes volent presque nez à nez dans une formation suicidairement serrée, bien au-delà des compétences de la plupart des zaviateurs Orks. Suivant l’exemple de leur Boss, l’escadron entier largue toutes ses bombes en même temps. La victime est pilonnée par un trio d’explosions étroitement groupées qui font s’effondrer les boucliers et les douves, même dans les armures les plus épaisses, et font exploser les réserves de munitions et de carburant avec une force monstrueuse. Alors que les flammes s’élèvent dans le ciel derrière eux, les Gros’tueurs sont déjà repartis, à la recherche de leur prochaine cible malchanceuse.

Comme il se doit, le boss du ciel Aile’d’Mort dirigeait l’armada aérienne depuis le front. Il fut donc le premier à voir les avions impériaux se précipiter pour intercepter sa horde ailée. Des escadrons de canons Stormfang descendirent en piqué depuis la haute atmosphère, crachés depuis les baies de lancement des croiseurs d’assaut en difficulté. D’autres taches s’élevèrent en direction de la Montagne Sacrée, se transformant rapidement en Stormfangs, ainsi qu’en plusieurs ailes de Vendettas de la Marine Impériale. Alors que les forces terrestres commençaient à s’engager, Aile’d’Mort retroussa ses lèvres dans un grognement affamé et appuya ses pouces sur les gâchettes.

Les deux vagues d’avions s’entrechoquèrent comme des fronts de tempête furieux, des torrents de feu fendant le ciel au milieu de traînées de condensation enflammées et de métal en rotation. L’avantage numérique des Orks était considérable, mais les aéronefs Stormfang foncèrent sur eux, ne laissant aucune chance aux pilotes Peaux Vertes de réagir. Les Orks tiraient avec une joie furieuse, mais l’épais blindage frontal des aéronefs Fenrissiens repoussait leurs tirs comme de la neige battue. Les tirs de riposte fusaient, des faisceaux brûlants de lumière hivernale coupant les ailes et brisant les réservoirs de carburant avec une efficacité brutale. La densité du nombre d’Orks jouait en leur défaveur, et chaque mouvement et chaque esquive envoyait Dakkajets et Krama- Bombas se percuter les uns les autres. Alors que les Vendettas ajoutaient leurs canons laser au combat, des avions grossiers explosèrent en masse. Des vaisseaux Orks et Impériaux criblés de balles plongèrent du ciel dans un enchevêtrement flamboyant tandis que la guerre aérienne s’intensifiait.

Au sol, les Orks s’en sortaient mieux. De vastes escadrons de Krama-Bomba et de Blitza-Bomba descendirent en hurlant pour pilonner la ligne de bataille impériale avec des munitions explosives. Les Cadiens moururent en hurlant derrière leurs lignes de défense, consumés par des cratères de flammes affamés. Les Hydras ripostaient dans le ciel, leurs attaques étant soutenues par les missiles flak des Longs Crocs et par la colère des canons quadruples et des redoutes Firestorm. Malgré cela, les avions des Peaux Vertes continuaient à faire des ravages. Pendant ce temps, les forces terrestres de Ragnar Crinière Noire tenaient à peine les Orks à distance. Disposés le long d’une crête basse parsemée de fortifications parsemées de cratères, les Cadiens et les Space Wolves se tenaient côte à côte et déversaient leurs tirs sur la mer de Peaux Vertes qui déferlait sur eux. Des chevaliers se profilaient au-dessus, ajoutant leur puissance à ce bombardement désespéré. Les Orks avançaient par milliers, leurs armes à feu en feu et leurs chars d’assaut vétustes rugissant. Aux barricades, Crinière Noire se battait avec la véritable férocité fenrissienne, chaque coup et chaque tir abattant de nouveaux ennemis. Alors qu’un autre Ork tombait ensanglanter, Ragnar jeta un coup d’œil en l’air, un hurlement signifiant que les bombardiers en piqué Ork se rapprochaient. L’air s’emplit d’un gémissement sinistre, il y eut un flash aveuglant et tout devint blanc.[154]

Ragnar se relève, les oreilles bourdonnantes. Le Seigneur cracha du sang et leva les yeux pour voir une formation serrée de Bombas Orks s’élancer dans le maelström. Crinière Noire suivit leur trajectoire jusqu’à leur cible, et ses yeux s’écarquillèrent d’horreur quand son regard se posa sur le chevalier brûlé. Le bras gauche de Sire Dyros n’était plus qu’une ruine étincelante, à peine plus qu’un moignon mutilé. Mais c’était le torse et la tête de l’imposant chevalier qui avaient subi le pire. Tandis que le jeune Seigneur loup contemplait l’horreur de l’épave noircie par le feu qu’avait été le Chevalier brûlé, un grand cri de triomphe s’éleva de la horde d’Orks. Rien n’aurait pu survivre à cette explosion. Cette prise de conscience s’accompagna d’une furie déferlante, que Crinière Noire ne fut que trop heureux d’embrasser.[155]

Les Griffes Sanglantes

« Ragnar, garde ta position, c’est du suicide d’attaquer maintenant ! »
« Ragnar ? »
« Seigneur Crinière Noire, au nom de Russ et du père de tout, en tant que votre seigneur, je vous ordonne de tenir votre position ! Par Russ, il va charger… »
- Logan Grimnar, Forteresse Alaric Strategium Enregistrement Vox

Ragnar Crinière Noire est célèbre pour ses colères, sous l’emprise desquelles il entre dans une frénésie meurtrière insouciante. La perte de son allié a réveillé sa colère féroce, et il est sur le point de se déchaîner sur la horde Ork, avec des conséquences dévastatrices. Le hurlement furieux de Ragnar Crinière Noire retentit sur le vox et se répercuta sur toute la ligne. Le son s’éleva, lugubre et froid comme les vents de Fenris. Alors que Crinière Noire franchissait la ligne de défense, sa garde des loups et les Griffes Sanglantes de la meute d’Einar le suivaient de près. Incroyablement, la densité des Peaux Vertes fut repoussée vers l’arrière lorsque les Space Wolves firent mouche. Les Orks étant ébranlés, Ragnar et ses guerriers commencèrent à se frayer un chemin dans la foule. La fureur de Crinière Noire était incandescente, ses mouvements trop rapides pour être suivis à l’œil nu. La lame de givre du Seigneur des loups tranchait les têtes, coupait les membres et coupait les armes en deux dans une tempête de sang et de métal brisé.

Autour de lui, ses partisans se battaient pour ne pas se laisser distancer, leurs visages s’illuminant de la joie féroce de la bataille. De plus en plus de jeunes Space Wolves se joignaient à l’attaque, qui prenait de plus en plus d’ampleur. Les Meutes d’Assaut plongeaient d’en haut sur des traînées de flammes, les pistolets bolters s’enflammant tandis que leurs bottes s’écrasaient sur les visages renversés des Orks. Les Meutes de Motards sautèrent de la barricade, leurs roues brassant l’air pendant de longs instants avant qu’ils ne s’écrasent au milieu des Orks et ne commencent à se frayer un chemin vers leur Seigneur Loup. Les Cadiens faisaient feu de tout bois sur les flancs des Space Wolves, faisant ce qu’ils pouvaient pour les aider. Mais les Orks se comptaient toujours par centaines de milliers, et un seul regard sur les visages sinistres des Chasseurs Gris qui avaient tenu bon disait aux gardes impériaux tout ce qu’ils avaient besoin de savoir. L’air bouillonnait de duels aériens tandis qu’une mer d’Orks en délire s’avançait, serrant les rangs dans le sillage de l’assaut de Ragnar.

Tout cela échappait à Crinière Noire, car un brouillard rouge s’était installé dans son champ de vision. Rien de moins que le sang de tous les Orks d’Alaric Prime n’éteindrait sa fureur et, tandis que Ragnar se frayait un chemin, les Peaux Vertes s’effondraient devant lui. Sautant sur l’épave d’un char Ork en flammes, Crinière Noire aperçut la grande bannière ondulante du Boss de Guerre Ork. Elle s’élevait au-dessus de la horde, flanquée de marcheurs et d’une foule de Peaux Vertes aux armes étranges et lumineuses. Ragnar se serait bien passé que les dieux Orks eux-mêmes marchent aux côtés de son ennemi. Il fit un bond dans les rangs ennemis et commença à se frayer un nouveau chemin vers son ennemi.

Les Orks déchaînèrent tout ce qu’ils avaient sur ce Seigneur mortel et ses guerriers couverts de sang, mais les Space Wolves, embourbés dans la marée verte, constituaient des cibles difficiles à atteindre. Des boules de plasma coruscantes creusaient des cratères incandescents dans la horde et des vagues de force vibrantes réduisaient en bouillie des pans entiers de corps verts, mais les loups de Ragnar continuaient d’arriver. Les Motards des Tueurs de Géants d’Ornolf contournèrent le combat pour flanquer le marcheur ork le plus proche. Des faisceaux sifflants de fuseurs s’élancèrent, traversant l’armure de la machine de guerre pour toucher sa chaudière dans un grand nuage de feu et de vapeur brûlante. Alors que le marcheur s’envolait vers le ciel, Ragnar transperça de sa lame les derniers Orks qui lui barraient la route et, soudain, le seigneur de guerre xénos se trouva devant lui. L’imposant Peau Verte poussa un haussement d’épaules incongru et résigné, malmené par son armure massive, et se lança à l’assaut. La Griffe-Piston de l’Ork s’abattit sur la tête de Ragnar comme le météore qui s’était abattu sur la Montagne Sacrée, mais le Seigneur des loups s’écarta et planta la garde de sa lame dans le visage de l’Ork. Les dents volèrent tandis que son adversaire titubait sur le côté, avant de pousser un hurlement de rage et de s’élancer à nouveau, les servos et les engrenages gémissant furieusement. Ragnar attrapa le premier coup sur sa lame, chancelant sous sa force, puis repoussa l’élan suivant et permit à l’arme de l’Ork de s’enfoncer profondément dans le sol.

Avant que le Peaux Vertes surpris ne puisse réagir, Ragnar balaya sa lame et trancha le bras massivement blindé de son ennemi au niveau du coude. Le sang gicla et l’Ork recula d’un pas, avant de s’élancer avec un rugissement furieux pour mordre la gorge de Ragnar. D’un autre pas de côté rapide comme l’éclair, le jeune Seigneur des loups ramena sa lame autour de lui et arracha la tête de l’Ork de ses épaules. Ragnar rejeta la tête en arrière et poussa un autre hurlement sauvage qui fut repris par les guerriers autour de lui. Le Boss de guerre Ork était mort, mais la victoire de Crinière Noire risquait d’être de courte durée. Bien que certains aient fui à la chute de leur maître, des centaines d’Orks furieux continuaient à se presser de tous côtés, repoussant les Fenrissiens dans un cercle de plus en plus étroit. Les Space Wolves se battaient avec une fureur inébranlable, mais face à de telles forces et loin de tout soutien, ils n’avaient que peu de chances de survivre.[156]

Fenris[157]

Le monde mortel d’où viennent les Space Wolves dépasse l’imagination de la plupart des citoyens de l’Imperium. D’une beauté sauvage et imposante, Fenris n’en est pas moins un monde si mortel que seuls les plus forts peuvent y survivre. Les tribus humaines qui vivent à la surface de Fenris doivent mener une guerre constante contre des meutes de bêtes mortelles, entre elles et contre la planète elle-même, simplement pour survivre. Les Space Wolves recrutent parmi ces populations robustes et héritent d’elles leur jovial mépris de la mort.

La Fureur des Loups

Ragnar Crinière Noire et ses guerriers survivants sont seuls au milieu d’une mer d’ennemis. Coupés du monde, encerclés, perdant du terrain à chaque instant, ils ne pourront pas tenir longtemps. Cependant, les Space Wolves n’abandonneront pas les leurs, quelles que soient les circonstances.

Le stratège de la Montagne sacrée résonna d’un coup de tonnerre lorsque le poing de Logan Grimnar s’écrasa sur la table holographique. Les Sacristains et les Cadiens se figèrent de peur tandis que le Grand Loup contournait la table étincelante pour se dresser au-dessus du Castellan Stein. Au crédit du Cadien, Stein tint bon, même s’il semblait être un nain face au Grand Loup.

« Répétez, Castellan Stein ».

La voix de Grimnar était un dangereux grognement, auquel faisaient écho les grondements des deux énormes loups qui se cachaient dans son ombre. Stein déglutit et prit la parole dans ce silence soudain.

« Mon Seigneur Grimnar, avec tout le respect que je vous dois, vos guerriers sont perdus. Ils ont abandonné leur poste - au prix de nombreuses vies pour mes propres hommes - et ont chargé au beau milieu de la horde. Un Cadien ne se dérobe pas à son devoir, mais tenter un sauvetage maintenant ne ferait que détruire encore plus nos forces. Nous ne pouvons pas sauver Ragnar Crinière Noire, Seigneur Grimnar. C’est impossible. »

Bêtes Emprisonnés[158]

Tandis que la nouvelle de la bataille filtrait jusqu’à Krom, le Seigneur des loups rageait de son impuissance. Pourtant, lui et ses hommes n’étaient pas encore prêts pour la bataille. Aucun d’entre eux n’avait pu s’échapper de l’île grêlés sans blessure grave - Krom lui-même attendait toujours avec impatience que son crâne fracturé se ressoude - et leur équipement n’était guère en meilleur état. Tout en faisant les cent pas et en maudissant, l’Œil Féroce dut finalement admettre que ses actions avaient été plus qu’irréfléchies. Il n’aimait pas le jeune Crinière Noire, mais si la mort de Ragnar était placée sur ses épaules au même titre que la perte du Hurlement Vengeur, Œil de Dragon ne pourrait jamais vivre dans la honte.

Grimnar continua de fixer Stein pendant un long moment, le commandant cadien tremblant de peur devant lui. Puis le vieux loup se renfrogna et se détourna.

« Oui, c’est peut-être impossible, Stein, pour des petits hommes comme toi. Pour des petits hommes comme vous. »

Sur ce, Grimnar quitta le stratège à grands pas, ses loups monstrueux sur les talons. Même s’il bouillait de frustration, Logan n’abandonnerait pas Ragnar et ses partisans à leur sort. Tout en parcourant les couloirs de la forteresse Alaric, Grimnar prononça un flot ininterrompu d’ordres dans son micro-vox. Un frisson glacial parcourut l’échine du vieux loup lorsque les rapports lui parvinrent. Stormcaller avait prévu que Grimnar tiendrait ses meilleurs éléments à l’écart du combat, de peur qu’un tel désastre n’arrive au Jeune Loup. Pourtant, jeter un si grand nombre de ses propres gardes dans ce chaudron de guerre en ébullition sentait le désespoir. Beaucoup ne reviendraient pas d’une bataille contre de telles chances, mais il ne pouvait pas simplement laisser mourir son protégé à tête brûlée. Le cœur lourd, Grimnar grogna l’ordre.

Njal des Tempêtes s’agenouilla sur un tapis sanglant de peaux fraîchement écorchées, son souffle embrumant l’air glacé de la caverne. Dépouillée de sa carapace noire, la forme massive de Njal était festonnée d’amulettes runiques qui rampaient dans la lumière vacillante du wyrd. Autour de lui, des poignées de pierres runiques et des éclats de glace tachée de sang étaient éparpillés, dégageant une légère vapeur ectoplasmique que Njal aspirait à chaque fois qu’il respirait lentement. Il ferma les yeux et plongea son regard au cœur de la tempête, faisant passer sa conscience à travers la peau de la réalité comme une lame. Dans son esprit, une grande nappe d’entrailles bouillantes et tortillantes se déversait du ventre du Warp et s’étalait lentement devant lui. Passant au crible les déchets métaphysiques dans lesquels il nageait, Njal commença à lire les signes.

Des vagues fantomatiques de feu et de glace rampaient au ralenti sur les parois de la grotte. Les pierres runiques éparpillées s’élevaient lentement dans les airs, gravitant autour du psyker fenrissien comme des mondes autour d’une étoile. L’âme de Njal s’éloignait de son corps, mais ses lèvres bougeaient encore, les mots de la prophétie chuchotant entre elles. Planant sur son épaule, un Servocrâne lupin posa sa plume sur le parchemin et transcrivit mot pour mot la prédiction de Njal.

« Le jeune roi et le vieux… tous deux seront en danger… sur le monde des mers brûlantes… la haine engendre la haine, le sang engendre le sang… le loup plongera dans les mâchoires de la bête… mais les échos du Primarque se rassembleront comme un seul homme… ils hurleront vers un ciel de feu et de sang… et frapperont comme la colère de la tempête déchaînée… bien qu’un million de lames soient levées comme un seul homme… et que le meurtre s’abatte sur le monde… Russ protégera ses fils préférés… »

Les yeux de Njal s’ouvrirent, brillants d’une lumière bleu-blanc.

« Les armes de la colère, à elles seules, briseront la bête déchaînée », termina-t-il dans un souffle, puis il tomba à quatre pattes tandis que la lumière de ses yeux s’éteignait. Alors que Njal vomissait du sang et de la bile sur le tapis de peaux, des pierres runiques s’écrasèrent sur le sol glacé autour de lui. Chaque pierre était coupée en deux et brillait comme si elle avait été cueillie au cœur d’un feu.

Lentement, Njal se releva, ses sens surhumains le réorientant vers le plan matériel. Alors qu’il arrachait le parchemin de la prophétie à l’emprise du Servo-Crâne, l’étrange servitor émit un grognement de code machine. Njal l’écarta distraitement, fronçant les sourcils en lisant les mots qu’il avait prononcés. Des échos du Primarque ? Des puissantes reliques du chapitre à ses guerriers les plus féroces, chaque facette de l’existence des Space Wolves pouvait être considérée comme un écho de celle de Russ. Cependant, les échos les plus fidèles du Primarque étaient certainement les braves guerriers qui composaient la garde de Grimnar, car ils étaient tous de puissants héros. Grimnar et Crinière Noire devaient partir pour Sanctus Reach dans la journée. Avant leur départ, Stormcaller s’assurerait que son avertissement soit entendu.

Quelques minutes plus tard, un couple de Stormwolfs plongea dans la folie bouillonnante de la guerre aérienne. L’engin se dirigea droit vers l’éclat d’armure gris-bleu qui se trouvait au cœur de la horde verte d’Orks. Alors qu’ils s’approchaient de leur cible, des faisceaux de force verts et bourdonnants surgirent des Peaux Vertes et entraînèrent les deux vaisseaux d’assaut vers le sol. Les deux vaisseaux s’écrasèrent au milieu de la horde ork, laissant derrière eux une tempête de débris enflammés et de chair verte en bouillie, tandis qu’ils s’immobilisaient à des centaines de mètres des guerriers de Ragnar en déroute.

Les Orks convergèrent vers le vaisseau abattu. Soudain, la coque du Stormwolf le plus avancé se déforma comme si elle avait été frappée de l’intérieur. Les rivets sautèrent et un autre bruit retentit à l’intérieur du vaisseau, puis soudain la rampe d’assaut s’envola. Propulsée par un coup de poing puissant, l’énorme plaque d’adamantium fit une roue sanglante dans une foule d’Orks, et la Garde du Loup se lança à sa poursuite. Crocs baissés, les guerriers vétérans levèrent leurs fusils et ouvrirent le feu, dirigeant un dense rideau de tirs à bout portant sur la masse de Peaux Vertes. Les Orks, jusqu’alors concentrés sur les forces désespérées de Ragnar, se trouvaient maintenant attaqués sur deux fronts. A l’avant, les Griffes Sanglantes survivantes frappaient avec une fureur renouvelée, les pistolets rugissant et les lames s’élançant. Les Peaux Vertes poussèrent un puissant rugissement, car c’était le genre de combat pour lequel les Orks vivaient, mais ils mouraient maintenant plus rapidement à chaque instant, alors que la rampe du second Stormwolf s’enfonçait et que d’autres gardes-loups fonçaient tête baissée dans la masse bouillonnante d’ennemis. La bagarre était extrêmement brutale, les gardes-loups se battant avec la fureur froide de Fenris contre une marée apparemment innombrable. Un Terminator fut d’abord découpé en morceaux, puis un autre, et encore d’autres. Mais tandis que les Orks mouraient par centaines, le nombre de gardes-loups et de frères de Ragnar commençait à s’amenuiser.

Soudain, les deux forces des loups de l’espace ne firent plus qu’une, une poignée de Terminators de la Garde des loups se frayant un chemin à travers la dernière rangée d’Orks pour trouver les guerriers de Ragnar qui les attendaient au-delà. Des tas de cadavres d’Orks fumants couvraient le sol sur plusieurs mètres dans toutes les directions, l’ennemi reculant prudemment et rassemblant encore plus de forces avant de réessayer. L’héroïsme de la Garde du Loup avait permis aux Griffes Sanglantes d’avoir une chance de survie, mais pas plus. Les hommes de Ragnar étaient loin d’être sauvés.

Alors que sa tête tranchée rebondissait dans la boue et roulait sous son chariot de guerre, Mogrok serra les dents. Eh bien, pensa-t-il en s’immobilisant face contre terre dans la boue, ce n’était qu’une zoggerie typique. Il avait fait tout le travail, il avait tous les meilleurs plans. Et qu’est-ce qu’il a obtenu ? Un petit loup cinglé armé d’une grande épée s’est approché et a fait tomber sa tête. Cet imbécile allait être enterré sous ses Boyz pour ses ennuis, mais cela n’aidait pas vraiment Mogrok. Soudain, il roule sur lui-même, des doigts agrippés à son nez, à ses oreilles et à sa bouche. Mogrok eut l’impression fugace de voir des yeux rouges louches et un sourire narquois avant d’être poussé sans ménagement dans un sac malodorant.[159]

Le Grand Loup Frappe

La horde d’Orks sans chef commence à vaciller. Ragnar et ses guerriers survivants ont obtenu un sursis temporaire de la part de la Garde des loups, mais ils restent en grand péril. Dans les plaines de l’Ork, dans les cieux et même en orbite, les forces orks et impériales se livrent une bataille acharnée. C’est maintenant au Grand Loup de porter le coup de grâce.

Le Vieux Loup[160]
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Depuis plus de cinq cents ans, Logan Grimnar mène les Space Wolves au combat, mais le feu qui brûle dans son cœur est intact, tempéré par la sagesse, mais toujours aussi féroce.

Les Orks hésitaient. Certes, leurs avions noircissaient encore le ciel et leurs guerriers transformaient les plaines de l’île sacrée en une mer de corps verts. Pourtant, leur chef avait été tué, et les rapports des forces impériales laissaient entendre que la nouvelle devait se répandre dans les rangs des Peaux Vertes. Ici et là, des luttes intestines éclataient tandis que les Orks se retournaient les uns contre les autres sous les yeux des défenseurs cadiens. Des masses anarchiques de xénos déferlaient sur les plaines, devenant des proies faciles pour les canons de l’Imperium. Il restait cependant des centaines de milliers d’Orks sur le terrain, et d’autres affluaient encore des îles périphériques, attirés par la promesse d’une bataille. Des images de servocrânes montraient Crinière Noire et son petit groupe tenant toujours bon derrière un rempart de cadavres d’Orks, les quelques gardes-loups survivants renforçant leurs rangs. Les Peaux Vertes se massaient pour attaquer à nouveau la position du jeune Seigneur des loups, et en si grand nombre qu’il semblait peu probable que des Space Wolves puissent survivre. Le moment était venu de porter un coup décisif, avant que les Orks ne puissent retrouver leur cohésion ou leur élan. Heureusement pour l’Imperium, Logan Grimnar était en train de préparer une telle attaque.[161]

La Lance Tempête

Dans un grondement de tonnerre, les grandes portes de la Forteresse Alaric s’ouvrirent. De l’intérieur, un grondement de moteurs et un hurlement féroce se firent entendre, tandis que la puissance blindée des Space Wolves déferlait. Franchissant à toute allure le pont-levis fraîchement réparé de la Montagne sacrée, une colonne de chars de combat gris-bleu de l’Adeptus Astartes se dirigea vers les premières lignes. Les Land Raiders se bousculaient aux côtés des Rhinos rapides et des escadrons de Predators hargneux, avalant les kilomètres qui les séparaient du front. Les Vindicators crachaient de la fumée dans leur course. À la pointe de la lance, monté sur son char Stormrider, la hache Morkai brandie au-dessus de sa tête, Logan Grimnar montrait les crocs dans un sourire sauvage. Autour de lui, des meutes de gardes-loups montés sur des loups-tonnerre, leurs voix s’élevant dans des hurlements glaçants à l’instar de ceux de leur roi guerrier.

La charge de l’armure de Grimnar frappa les Orks comme une puissante lance. Les armes rugirent à profusion, les bolters lourds et les autocanons suturant les lignes de Peaux Vertes de leurs tirs, tandis que les canons laser crachaient et que les chars Orks explosaient dans des gerbes de flammes huileuses. Les Orks répondirent par une tempête de puissance de feu, des munitions rudimentaires produisant des gerbes d’étincelles en martelant les coques blindées. Ici et là, un tir perça - les chars Space Wolf s’immobilisèrent en crachant des flammes, ou basculèrent dans les airs lorsque des Squigs Bomb's explosèrent sous eux avec une force mortelle. Pourtant, rien ne pouvait arrêter Grimnar, dont la hache transperçait la chair verte à chaque coup. Les Cavaliers Tonnerres qui l’entouraient frappaient les lignes Ork comme un bélier, le poids et l’élan de leur charge les portant au plus profond de la horde. Soudain, le ciel s’emplit de cris et le monde s’embrasa lorsque les tirs d’artillerie d’Astra Militarum s’abattirent sur les Orks. Grimnar regarda un marcheur en ferraille se désagréger sous le bombardement, les morceaux enflammés de l’épave filant au loin pour réduire d’autres Orks en bouillie. Il grimaça et admit que Stein n’était peut-être pas complètement inutile après tout. Les ennemis faisaient de leur mieux pour riposter, se massant derrière les barricades capturées et déversant leurs tirs sur l’offensive des Space Wolf avec une férocité désespérée. Mais Stein déployait son tir de barrage vers l’extérieur, traçant un chemin de destruction à travers la horde d’Orks. Avec un hurlement de fureur, Logan Grimnar plongea dans le couloir de flammes ouvert par les canons de Stein.

Bannière Du Chapitre[162]
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Les plus grands exploits des Space Wolves sont commémorés sur la bannière de leur chapitre, un étendard lourd d’âge et de gloire qui a été porté dans les feux d’Alaric Prime à la tête de la charge des Space Wolves.

Une armée de Peaux Vertes s’apprêtait à envahir Ragnar Crinière Noire et ses guerriers survivants. La charge de Grimnar les fit vaciller. Le Grand Loup traversa les flammes du bombardement cadien, des chars rapides et des chevaliers bondissants surgissant sur ses talons. Leurs canons déversèrent un torrent de feu sur les Peaux Vertes, creusant d’énormes trous dans leurs lignes. Les Kanons d'Kampagn' Orks furent renversés, écrasés sous les chenilles des chars Space Wolf, tandis que leurs équipages grotesques s’éparpillaient en hurlant.

Alors que l’assaut des loups s’intensifiait, les derniers vestiges d’une ligne de bataille Ork cohérente s’effondrèrent. Privés de couverture, les Orks étaient des proies faciles. Les rhinos s’immobilisèrent, des meutes de chasseurs gris débarquèrent et repoussèrent les Orks avec des volées de tirs de bolter. Des jets de flammes balayaient les Peaux Vertes serrées les unes contre les autres, les transformant en torches rugissantes et vacillantes. Les canons laser déchiraient les chars Orks comme s’ils étaient faits de bois pourri. Alors que les Peaux Vertes tentaient de se regrouper pour lancer une contre-charge, Grimnar fonça au milieu d’eux. Les Orks disparurent sous son char dans un bruit sourd de viande broyés ou furent décapités par la hache Morkai. Les guerriers survivants de Crinière Noire applaudissaient à présent, sortant de derrière leur macabre rempart pour tailler et découper. Poursuivis par les tirs et les obus, les derniers Orks se brisèrent et s’enfuirent, s’éloignant de la position de Crinière Noire comme la marée montante. La victoire acquise, Grimnar arrêta Stormrider et en descendit d’un bond, la mine renfrognée. Ses deux Seigneurs loups s’étaient déshonorés depuis le début de cette guerre, et le Vieux Loup entendait bien s’occuper du premier d’entre eux dès maintenant.

Torvald abaissa enfin son marteau, laissant l’arme tomber de ses mains douloureuses. Elle atterrit avec un léger bruit sourd sur un tapis de corps xenos mutilés. Autour de lui, les Griffes Sanglantes et les Meutes d’Assaut survivants rassemblaient leurs blessés. Il ne restait plus que la moitié de leur effectif, et beaucoup de ceux qui étaient tombés ne se relèveraient jamais. Cette bataille avait été digne des sagas, mais le prix à payer avait été terrible. Torvald regarda le Seigneur Grimnar s’approcher de la montagne d’Orks tombés au combat, les bottes en armure du Grand Loup patinant dans le sang de la peau verte à chaque pas. Ragnar s’avança à sa rencontre. L’armure du jeune Seigneur loup était maculée de sang, brûlée et abîmée, mais son visage affichait une fierté farouche. Ce regard s’effaça avec une soudaineté choquante lorsque le poing en armure de Grimnar s’écrasa sur l’arête du nez de Crinière Noire. Le jeune guerrier s’écroula dans une gerbe de sang, les yeux écarquillés par le choc et l’indignation. Alors que Crinière Noire tentait de se relever, Logan Grimnar lui planta une botte sur le plastron et lui rugit en plein visage.

« Un seul mot, Ragnar, un seul mot sur l’honneur, la victoire ou les sagas, et je jure par le père de tout que je te battrai à mort ! Tu as abandonné ton poste et tu t’es imprégné du sang des tiens. Et ne me dis pas que tu as fait cela au nom d’un noble objectif. C’est ta colère qui t’a conduit ici, ton sale caractère et le désir juvénile de gloire d’un Jeune Chiot ! Regarde autour de toi, petit. Combien sont morts aujourd’hui pour que tu puisses rendre œil pour œil ? Tu t’es couvert de honte, Ragnar Crinière Noire. Maintenant, lève-toi et fais mieux ! »

Grimnar retira son pied et tendit un gantelet pour mettre Crinière Noire debout. Le jeune Seigneur des loups repoussa la main qu’on lui tendait, se leva d’un bond, tourna le dos et s’éloigna à grands pas. Torvald secoua la tête en se remettant à la recherche de ses compagnons tombés au combat. Comme s’ils n’avaient pas déjà assez d’ennemis.[163]

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L’Imperium Ascendant

« Vite, attrape Grukk ! C’est un sale boulot, les gars ! Mogrok a foutu la Waaagh! en l’air ! C’est le moment de trouver de nouvelles Têtes à mettre en place ! Mais… ne réveillez pas le Boss avant qu’il ne soit bien dégagé, hein ? »
-Skrak Kass-Têt', retraite de la crête de Mordred
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Dans le stratégium de la Montagne sacrée, la nouvelle du sauvetage de Ragnar fut accueillie avec une certaine réserve. Deux Technoprêtres avaient réussi à rétablir les fonctions de la table holographique endommagée, mais le moral des troupes était toujours aussi bas. Les officiers échangeaient des regards inquiets, jetant des coups d’œil nerveux vers les portes principales par crainte de l’énorme silhouette en armure qui risquait de les franchir à tout moment. Le Castellan se tenait raide devant l’écran clignotant de la table, observant les nuées d’icônes qui s’y succédaient avec une mine féroce. Malgré tous ses efforts, le commandant cadien s’était plusieurs fois emporté contre des subordonnés contraints d’annoncer une mauvaise nouvelle ou de demander des éclaircissements sur un ordre. Bien qu’il répugne à l’admettre, Stein avait été fortement ébranlé par sa rencontre avec le Grand Loup - pendant un moment, il avait même craint pour sa vie. Maintenant, avec le sauvetage du héros qu’il avait considéré comme mort, le commandant cadien craignait que toute erreur de jugement de sa part ne soit aggravée aux yeux des Space Wolves.

Peu importe que des centaines de ses propres gardes cadiens aient payé le prix de l’offensive vaniteuse de Ragnar et de son sursis - Stein savait mieux que quiconque que la vie de ses hommes était un bien de consommation courante, mais le sang cadien était une monnaie qu’il préférait dépenser de sa propre main et selon ses propres conditions. Pourtant, en regardant la bataille se poursuivre dans les plaines à l’est, le Castellan dut admettre que les Orks étaient en train de s’effondrer. Il était désormais confirmé que la charge folle de Ragnar Crinière Noire avait tué le boss de guerre des Orks - si son offensive avait été l’élan qui avait fait tomber la tête de la bête, l’attaque massive de Grimnar avait été le coup de lance dans les tripes qui l’avait achevée. Comme auparavant, lorsque les hommes de Stein avaient abattu le précédent chef de guerre de cette Waaagh! les Orks avaient été ébranlés et paniqués par la perte de leur chef. Cette fois, cependant, les xénos n’auraient pas l’occasion de se regrouper. Se détournant de la carte, Stein commença à aboyer des ordres, déterminé à prouver à ces seigneurs de Fenris que les hommes de Cadia ne rechignaient pas à faire le travail de l’Empereur.

Les ordres de Castellan Stein fusèrent du strategium, crépitant dans les cornes-vox ou répétés par des servo-crânes jacassant le long des lignes cadiennes. Des bannières furent brandies, des prêtres beuglèrent des exhortations et des commissaires s’avancèrent pour donner l’exemple. Comme un seul homme, les forces cadiennes commencèrent à avancer, baïonnettes au canon et fusils lasers en action. Silas Ovik et ses survivants allumèrent les moteurs de leurs chars de combat Leman Russ et commencèrent à avancer en pilonnant les masses d’Orks en désintégration. Deux missiles Deathstrike furent lancés depuis les pentes de la Montagne Sacrée, passant au-dessus des plaines dans un grondement semblable à la colère des dieux. Les avions Ork plongèrent et roulèrent désespérément pour éviter les énormes ogives qui plongeaient vers le champ de bataille, et lorsque les missiles frappèrent, ce fut comme si deux soleils jumeaux étaient nés au milieu de la horde de Mogrok. Des flammes brûlantes jaillirent dans toutes les directions, transformant la boue des plaines en verre noir et réduisant en nuages de cendres les Orks, les marcheurs et les chars d’assaut.

Le Présent de Morkai[164]
Hache de Morkai.

Les skjalds racontent comment Logan Grimnar rencontra pour la première fois la hache Morkai sur les champs ensanglantés d’Armageddon. Au cours de cette terrible guerre, on raconte que Grimnar a affronté un redoutable champion du dieu du sang Khorne lors d’une bataille ouverte. On dit que les deux puissants guerriers se sont battus en duel dans un cercle de sang et d’airain, sous un ciel rendu infernal par le feu et la fumée, et que le fracas de leurs coups était comme le tonnerre des étoiles filantes.

On raconte que le Seigneur Grimnar reçut de son adversaire un coup violent qui coupa sa propre arme en deux et le projeta au sol. Il gisait là, sur la pierre fissurée et les cendres, entouré de crânes fumants, tandis que son sang s’écoulait de son corps blessé. Pourtant, alors que le champion hérétique se tenait au-dessus de lui, victorieux, les skjalds affirment que le Seigneur Grimnar entendit les hurlements du Roi Loup Russ, et qu’il fut animé d’un dessein nouveau et sanglant.

Se relevant une fois de plus, le Seigneur Grimnar planta ses crocs puissants dans la gorge dénudée de son ennemi. La morsure du Grand Loup est celle de l’hiver lui-même, dit-on, et c’est ainsi que son ennemi fut défait et s’écrasa à son tour pour s’étendre dans une défaite sanglante. Le Seigneur Grimnar prit comme trophée la puissante hache de son ennemi, la présentant comme un cadeau de Morkai lui-même. Au grand dam de ses ennemis, le Grand Loup la fit reforger pour son usage, et il la manie toujours.

Assailli par les vaisseaux des Flibuztiers, tombant dans ses derniers retranchements au-dessus du champ de bataille, le croiseur d’assaut Space Wolf Kraken vida ses ponts de lancement. Alors même que leur vaisseau-mère rayait la haute atmosphère de débris enflammés, une autre vague de Modules d’Atterrissage et de canonnières Stormfang plongea dans la bataille. Les Modules dreadnoughts déversèrent dans la bataille des meutes hurlantes de fenrissiens vengeurs et des Dreadnoughts rugissants, tandis que les Stormfangs plongèrent dans la guerre aérienne en cours, leurs Lances Helfrost illuminant le ciel d’une lumière brûlante tandis qu’elles coupaient en deux les jets d’Atterrissage. Avec l’arrivée de nouveaux ennemis et l’effondrement de leurs forces terrestres, les pilotes Orks restants perdirent rapidement courage. Un instant, le ciel n’était plus qu’un maelström de combats de chiens et d’échange de tirs, et l’instant d’après, l’armada aérienne des Peaux Vertes se désintégrait comme un banc de poissons paniqués. Des avions de chasse délabrés filaient dans toutes les directions, se percutant ou tirant les uns sur les autres. Les forces aériennes impériales restantes se lancèrent à leur poursuite, et une pluie de ferraille flamboyante s’abattit sur les plaines en contrebas.

Partout, les Orks s’effondraient et les forces impériales avançaient triomphantes. Des groupes d’Orks se battaient encore avec une férocité désespérée, mais le vent avait bel et bien tourné. Sur le flanc sud des Peaux Vertes, Gerantius mena un groupe de Chevaliers et de Space Wolves à l’assaut de l’ennemi, enfonçant personnellement son épée tronçonneuse vert de gris dans la tête d’un imposant marcheur Ork et renversant la puissante machine de guerre. Autour des pieds du Chevalier Oublié, les Chasseurs Gris et les Longs Crocs déclenchèrent une tempête de feu dévastatrice qui repoussa et dispersa les Orks les uns après les autres. Le long de la crête de Mordred, une dernière poignée de Cadiens et de Space Wolves tenait encore bon dans des fortifications malmenées. De vastes foules d’Orks hurlaient et se battaient à l’extérieur, tandis que Grukk déchirait les murs blindés d’un imposant bastion, mugissant d’une rage insensée. Les derniers défenseurs s’apprêtaient à vendre chèrement leur vie, quand soudain des explosions retentirent au milieu de la masse Ork, et les Cadiens et les Fenrissiens furent projetés au sol. En se relevant pour regarder une fois de plus par les hublots blindés, les défenseurs stupéfaits virent des cratères flamboyants jonchés d’Orks morts, les survivants se repliant en désordre.

Les Taurogryns marchaient sur la crête, verrouillant les boucliers entre les barricades fumantes, tandis que des pelotons d’infanterie les suivaient dans leur sillage. Des équipes de mortiers se déployaient sous le vent de la ligne abhumaine, lançant des obus sur la horde de peaux vertes qui battait en retraite, alors même que le sol tremblait sous le pas des chevaliers de la maison Peaux Vertes. Le Boss de guerre Grukk chargea follement vers ces machines de guerre imposantes, jusqu’à ce qu’un obus Demolisher en chute libre explose directement à ses pieds. Le Boss de Guerre fut projeté en arrière, lacéré par des éclats d’obus et assommé par la déflagration. Alors même qu’un chevalier se profilait au-dessus de lui, le Thunderhawk pillé s’élança à nouveau, et une explosion de son canon massif envoya le marcheur super-lourd en arrière. Avant que d’autres forces impériales ne puissent intervenir, les derniers Nobz de Grukk rassemblèrent leur Boss en feu et le traînèrent à bord du vaisseau d’attaque, dont les moteurs le propulsèrent vers le ciel avant même que sa rampe ne soit complètement fermée. La dernière chance de Grukk de récupérer sa Waaagh! était morte sous les canons de la crête de Mordred. Il n’aurait pas d’autre chance de gloire, du moins pas sur Alaric Prime, et c’est ainsi que la Waaagh! fut privée du seul Ork qui aurait pu la maintenir en vie.

« Tous les escadrons s’engagent, avancez régulièrement et tirez pour l’effet. Têtes de tonnerre - vous êtes en première ligne. Messieurs, rayons ces sauvages verts de la carte une fois pour toutes.»
- Commandant Silas Ovik, 1652e régiment blindée de Cadia

Le plan de Mogrok avait échoué. Sur tous les fronts, les forces combinées de l’Imperium avançaient vers la victoire. La force des Orks se fragmentait en d’innombrables petites bandes, la Waaagh! de Mogrok se déchirait et fuyait dans toutes les directions pour échapper à la destruction. L’Imperium avait remporté une victoire sanglante sur les envahisseurs Orks, la horde de xénos étant irrémédiablement détruite. Les combats se poursuivirent tandis que les Orks reculaient - plusieurs milliers d’extraterrestres subsistaient encore et leur flotte continuait de se battre en orbite. Les défenseurs épuisés savaient que leur travail ne serait pas terminé tant que les Peaux Vertes n’auraient pas été traquées jusqu’au dernier et éradiquées comme la peste qu’elles étaient.

Griffes De Grimnar

Les Space Wolves constituent un chapitre de héros individualistes. Les plus grands de ces guerriers nés de la saga forment la Garde des loups de chaque Seigneur loup, et aucun n’a gagné une plus grande renommée que ceux de la Garde royale de Logan Grimnar lui-même.[165]

Ranulf Ironfang.

Ranulf Ironfang

Avec plus de quatre siècles de guerre à son actif, Ranulf a tout vu, tout fait, et en a tué la plupart. Sa lame de givre crépitante a goûté le sang de milliers de personnes, mais son plus grand ennemi - et celui qui a failli l’achever - était le champion du Chaos connu sous le nom de Cœur-du-Vide. Le traître a pris l’œil de Ranulf, mais l’ancien garde-loup a coupé le bras de son ennemi en échange. Cœur-du-Vide est toujours là, quelque part, et Croc-de-Fer jure qu’il y aura des comptes à rendre.[166]

Gunnar Redhammer.

Gunnar Redhammer

Les skjalds disent de Gunnar Redhammer que le cœur ardent d’une Griffe Sanglante bat toujours dans sa poitrine. Ce guerrier massif et sauvage a un tempérament qui ferait pâlir un troll des glaces, et il n’hésite jamais à se déchaîner. Bien qu’il doive, à l’occasion, être retenu par ses camarades à l’esprit plus froid, Redhammer fait honneur à son nom au combat. Gunnar trace un chemin rouge de ruine à travers ses ennemis à chaque coup de marteau Tonnerre.[167]

La Garde Royale De Logan

« Frappez maintenant, mes frères, et frappez fort. Chassez les Peaux Vertes de ce monde à coups de bolt et de lame, car il appartient au Père de Tout, pas à l’Ork. Ne laissez rien d’autre de ces xénos que leurs ossements éparpillés ! »
- Logan Grimnar, dans les plaines d’Alaric Prime

Tiré au combat sur son char, Stormrider, Logan Grimnar est une figure de proue qui inspire ses alliés et leur donne de la force. Le Grand Loup est l’un des héros les plus populaires et les plus connus de l’Imperium, son image étant immortalisée par des statues, des vitraux et des holos dans tout l’Imperium. Les victoires de Grimnar sont nombreuses et bien connues, et ses exploits sont célébrés dans des récits et des chansons par des cultures qui n’ont jamais entendu les mots Space Marine. Comme il sied à un si grand guerrier, le maître des Space Wolves part en guerre avec des héros innombrables à ses côtés. Cependant, même en si illustre compagnie, certains se distinguent comme de véritables légendes de leur temps.

Ulli Dragonsmote.

La plupart de ces puissants guerriers se retrouvent dans la Garde des loups de leur seigneur, ajoutant toujours plus de versets à leurs glorieuses sagas alors qu’ils plongent tête baissée dans les plus grandes batailles de leur époque. Cinq de ces guerriers forment la meute connue dans tout le Croc sous le nom de Griffes de Grimnar. Vêtus de lourdes armures de Terminator et maniant une redoutable panoplie d’armes, les Griffes de Grimnar s’enorgueillissent d’être à l’avant-garde des combats les plus féroces chaque fois que la compagnie de leur Seigneur part en guerre. Ils sont réputés pour le volume de leurs fanfaronnades et de leurs chansons à boire, presque autant que pour leur détermination inébranlable sur le champ de bataille.[168]

Ulli Dragonsmote

Skard Frostmane.

Dès son plus jeune âge, le guerrier qui allait être connu sous le nom de Dragonsmote était fasciné par le feu. Avant d’accéder aux rangs des guerriers du ciel, Ulli combattait les ennemis de sa tribu avec une hache enflammée, trempant sa lame dans de l’huile de kraken avant le combat et y mettant le feu. C’est ce spectacle qui a attiré l’attention d’Ulrik le Tueur le jour où Ulli a été choisi. Cette fascination pour le feu s’est maintenue pendant toute la période où Dragonsmote a été griffe de sang, puis chasseur gris, où il a manié la torche de son escouade avec une jubilation troublante. Lorsqu’il est entré dans la Garde du Loup, il a semblé tout à fait normal que cet éternel cracheur de feu ait l’honneur de porter le lance-flammes lourd de son escouade. C’est ce qu’il fait depuis, baignant ses ennemis dans une mort brûlante et répondant à leurs cris de douleur frénétiques par ses propres hurlements de joie.[169]

Skard Frostmane

Ingvarr Thunderbrow.

Frostmane a été nommé ainsi parce qu’il préférait se battre dans la fureur des neiges fenrissiennes. Expert en chasse et en pistage, Skard préfère se battre comme le loup-tonnerre, ses griffes de loup crépitantes remplaçant les pattes déchiquetées de sa bête totémique. Au combat, Frostmane encercle ses ennemis à la recherche d’un point faible, utilisant autant que possible des neiges ou des brumes épaisses pour dissimuler son approche.[170]

Ingvarr Thunderbrow

Les skjalds prétendent que Thunderbrow n’a jamais souri, ce que ses compagnons de meute croient volontiers. D’aspect sinistre, Thunderbrow parle rarement. Pourtant, les Griffes de Grimnar savent qu’elles peuvent compter sur leur compagnon de meute apparemment maussade, car il ne les laissera jamais, jamais, tomber. Ingvarr Thunderbrow est la colonne vertébrale de sa meute de vétérans, et le rugissement de son Bolter d’Assaut est une voix suffisante.[171]


La Chasse Commence

Au prix d’efforts héroïques et de pertes humaines considérables, les forces de l’Imperium ont brisé la Waaagh ! des Orks dans les plaines devant la Montagne sacrée. Mais alors que les Orks se dispersent, les cieux s’ouvrent et les pluies de soufre commencent à tomber.[172]

Le Feu Dans Le Ciel

Pendant que les armées de l’Imperium se battaient sur l’Île Sacrée, les Sacristains et les Prêtres de Fer de la Forteresse Alaric s’efforçaient de réveiller ses puissantes défenses orbitales. Des rituels complexes et à moitié remémorés ont été mis en œuvre et, inexorablement, leurs efforts ont porté leurs fruits. Alors même que la charge du Grand Loup fonçait tête baissée sur la horde de Peaux Vertes dans les plaines, d’énormes bobines de plasma se mirent à rugir sous la Montagne Sacrée. Des pistons hydrauliques de la taille de blocs hab s’élevaient et s’abaissaient dans l’obscurité, leur tonnerre allant crescendo tandis que des arcs d’énergie bondissaient entre des condensateurs monolithiques. La Montagne Sacrée trembla une fois de plus tandis que des trappes de cent pieds s’ouvraient, laissant place aux canons orbitaux forgés avant les jours de Longue Nuit. Dans toute la Forteresse Alaric, les klaxons retentirent et les voyants lumineux clignotèrent tandis que le personnel affolé se préparait au tir.

Le premier tir a projeté une lance de lumière aveuglante dans l’espace et a brûlé les nuages au-dessus du sommet de la montagne. En orbite, les équipages des Space Wolf et de la marine impériale poussèrent des cris d’allégresse lorsqu’un énorme croiseur Peaux Vertes fut frappé par le faisceau d’énergie. Le vaisseau se sépara en tremblant, ses deux moitiés s’éloignant dans un nuage d’explosions et de débris. Un deuxième tir suivit le premier, puis un troisième, chaque explosion monstrueuse éradiquant des pans entiers de vaisseaux spatiaux Ork délabrés. Tandis que les tirs continuaient à s’élever de la planète, les équipages Flibuztier restants comprirent que le combat s’était retourné contre eux. Les boyz du Kap’tain Badrukk, bien que toujours plus nombreux que la flotte impériale, tournèrent les talons et s’éparpillèrent à l’aide de leurs propulseurs fulgurants. Les croiseurs d’assaut des Space Wolves se lancèrent à leur poursuite, harcelant leurs ennemis qui fuyaient hors du système, tandis que les vaisseaux survivants de la Marine Impériale se regroupaient en un cordon de fortune et commençaient à effectuer des réparations d’urgence. Dans le chaos, au milieu des champs d’épaves en flammes, personne ne remarqua un croiseur Ork aux décorations somptueuses qui s’approchait d’une ceinture de débris et éteignait ses feux et ses moteurs.[173]

Le Loup Qui Traque

Le ciel d’Alaric Prime s’était déchiré au cours des semaines qui avaient suivi l’arrivée des Orks. Les vaisseaux de rouille, le météore, les Space Wolves, et maintenant les morceaux de débris orbitaux qui s’effondraient, tous avaient malmené l’atmosphère de la planète jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. D’épais bancs de nuages couleur chair s’amoncelaient au-dessus des îles et des océans d’Alaric Prime. Le tonnerre gronda, des éclairs titanesques jaillirent, et de grands rideaux sifflants de pluie sulfureuse et de cendres boueuses commencèrent à tomber. Bien qu’il ne soit pas aussi mortel que les chutes d’acide qui frappent les îles du sud, ce déluge sifflant ébouillante la chair avec le temps et engendre des mares et des rivières gris-noir de fluides corrosifs qui peuvent s’avérer mortels pour les imprudents.

Dans les plaines de l’île sacrée, Logan Grimnar se tenait au milieu d’une assemblée de chefs de meute, sans être gêné par la pluie acide qui s’échappait de son imposante plaque de Terminator. Les Space Wolves se tenaient à l’intérieur d’un cercle de chars d’assaut, leurs projecteurs repoussant la pénombre du soir. La lumière crue mettait en relief les ombres des Fenrissiens qui tenaient leur conseil de guerre. Le Seigneur Degallio et le Castellan Stein étaient également présents, mais sous la forme de spectres hololithiques qui hantaient la périphérie du cercle, vacillant à chaque rafale de vent et de pluie. Krom Œil de Dragon se tenait dans l’ombre, à la lisière du cercle, occupant cette place subalterne avec son œil unique rétréci, la pluie grésillant sur son visage sans qu’il s’en aperçoive. Grimnar et lui avaient échangé de brèves récriminations à la suite du sauvetage de Crinière Noire, en se parlant par vox alors que leurs transports se dirigeaient vers le point de rendez-vous.

Krom avait farouchement nié les accusations d’incompétence de son Seigneur et juré que la perte du Hurlement Vengeur était indépendante de sa volonté. S’il avait été autorisé à prendre la place qui lui revenait dans la vague initiale de l’attaque, il n’aurait pas eu besoin de chercher ses propres occasions de gloire. Grimnar avait compris qu’il ne parviendrait pas à faire admettre ouvertement son échec à l’Œil Féroce, mais que le Seigneur des loups connaissait ses propres échecs et serait avide de les expier. Ainsi, lorsque le Vieux Loup exposa son plan de bataille, il était certain que Krom et ses hommes ne ménageraient aucun effort pour le mener à bien, et réparer ainsi les dommages causés à leur réputation.

Grimnar expliqua à ses commandants que les Orks étaient brisés et dispersés, mais qu’ils infestaient toujours Alaric Prime par milliers. Pour le Grand Loup, il semblait évident que la force des Orks sur Alaric Prime résidait dans leur degré particulier d’ingéniosité, qui semblait provenir de la prépondérance des Meks Orks dans leurs rangs. Alors que la plupart des hordes Orks valorisent avant tout la force, ces Peaux Vertes semblent avoir un respect déconcertant pour la ruse. Cela leur a permis d’aveugler les défenseurs impériaux à maintes reprises grâce à des plans farfelus et des armes miracles imprévisibles. La caste des Mékanos Orks devait donc être traquée et exterminée, de peur que les Orks ne se regroupent autour d’un nouveau chef aussi imprévisible que le précédent.

La planète étant enveloppée de fumée, de poussière et de tempêtes féroces, il est pratiquement impossible de suivre les Orks à l’aide d’augures orbitaux ou d’éclaireurs aériens conventionnels. Au lieu de cela, les sens exceptionnels des Space Wolves seraient mis à contribution. Après tout, un éclaireur loup accompli pouvait traquer sa proie dans un blizzard fenrissien, alors qu’importait une petite pluie de soufre ? Les Mékanos Peaux Vertes laissaient derrière eux des traînées d’huile déversée, des épaves brûlées et l’odeur d’ozone crépitante de leurs armes étranges. Les traces de pas et de pneus piétinés montraient clairement le passage des véhicules Ork, tandis que les Peaux Vertes elles-mêmes créaient suffisamment de déchets et de tapage pour qu’un Griffe Sanglant ivre puisse sans doute les traquer. Grimnar annonça qu’il allait répartir ses guerriers en petites meutes de chasse dont le devoir serait de traquer les bandes d’Orks dispersées qui parcouraient maintenant les plaines et de les exterminer une à une. La pluie ne présentait aucun risque pour les métabolismes améliorés et les armures énergétiques des Space Wolves, leur offrant au contraire un excellent couvert pour traquer leur proie.

Les chevaliers, eux aussi, étaient à l’abri des conditions dangereuses. Le Seigneur Degallio, s’exprimant au nom des nobles survivants d’Alaric Prime, s’engagea à soutenir cette chasse. Les derniers détachements de Degallio, Velemestrin, Brahmica et les autres resteraient en arrière de l’avancée des Space Wolves, de peur que les cliquetis et les rugissements de leurs chevaliers n’alertent les Orks de leur danger. Ils formeraient une réserve solide et aideraient les Space Wolves à s’occuper des effigies de guerre des Peaux Vertes qu’ils rencontreraient.

Il ne restait plus que les Cadiens. Grimnar fit rapidement comprendre qu’il ne pensait pas que les soldats de l’Astra Militarum étaient adaptés à cette mission. Leurs chars étaient bruyants et leur avancée pesante, tandis que les soldats cadiens non protégés souffriraient rapidement de terribles brûlures dues à la pluie. De plus, déclara Grimnar - son regard froid s’attardant sur l’hologramme du Castellan Stein - les officiers cadiens s’étaient montrés un peu trop enclins à admettre la défaite. Par conséquent, les blindés cadiens et les hommes qui pouvaient être équipés de tenus de survie délivrées par le Munitorum suivraient l’avancée impériale en tant qu’arrière-garde.

Ils sécuriseraient les fortifications reprises par les Space Wolf et veilleraient à ce que les lignes de ravitaillement soient maintenues. Les forces qui n’étaient pas adaptées aux opérations par temps violent resteraient à la Montagne sacrée, où elles rempliraient des fonctions de garnison et participeraient aux réparations manuelles de la forteresse Alaric. En vérité, alors que son hologramme s’éteignait, le Castellan Stein était soulagé. Assis dans la coupole du Baneblade nommé « Gardien de la Porte », le Castellan se disait que les choses auraient pu être bien pires. Après avoir refusé de renforcer Crinière Noire, Stein s’attendait à être relevé de son commandement, voire à subir un châtiment barbare. Au lieu de cela, ses hommes seraient autorisés à faire leur devoir comme ils l’ont toujours fait, prouvant leur dévotion à l’Empereur en exécutant leurs ordres sans se plaindre. Mieux encore, on ne leur demanderait pas de combattre à proximité des guerriers fous de Grimnar, ni de perdre de bonnes vies cadiennes en poursuivant des objectifs que seuls les surhommes pouvaient espérer atteindre.

Les Cadiens avaient été les premiers à atteindre Alaric Prime et ils se battaient depuis plusieurs semaines. Laissons aux Space Wolves leur gloire, laissons-les écrire leurs sagas dans le sang et le feu. Les Cadiens allaient avancer sans relâche depuis la Montagne sacrée dans le sillage des Space Marines et s’emparer de chaque objectif au fur et à mesure qu’il se présenterait. Ils seraient le glacier de l’avalanche fenrissienne, leur avancée lente mais inéluctable. C’est ainsi qu’Alaric Prime serait enfin nettoyée de la menace Peaux Vertes, une bataille sanglante à la fois. Avec un sombre hochement de tête, Stein décrocha le combiné-vox de son support dans la coupole du Gardien. Alors qu’il commençait à donner ses ordres par-dessus le bruit de la pluie sur la coque, les dernières lueurs du jour disparurent du ciel.[174]

Le Sang et L’Huile

Le cap fixé, les forces impériales entrent à nouveau en action. Les meutes de loups se répandent dans les plaines de l’Île sacrée et au-delà, et partout dans Alaric Prime, les enclaves Orks sont traquées et détruites sans relâche.

La Fin D’une Effigie[175]

Alors que les Space Wolves parcouraient l’Île sacrée, le Gorkanaut Poing’d’Blag connut enfin une fin tragique. Traversant l’obscurité et la pluie à la poursuite d’éclaireurs loups qui le harcelaient, Poing’d’Blag s’est enfoncé de plein fouet dans un marais sulfureux et y est resté collé. Sur ses flancs et à l’arrière, des longs crocs et des éclaireurs-loups surgissaient de l’obscurité, canons lasers et fuseurs prêts à l’emploi. La nuit s’illumina lorsque Poing’d’Blag fut transpercé par une toile brûlante d’explosions d’énergie, avant d’exploser dans un puissant rugissement.

La machine de guerre impériale se déplaçait avec un but précis. Bien que divisés en petites meutes, les Space Wolves ouvraient la voie avec une détermination infatigable. Les éclaireurs-loups parcouraient inlassablement les plaines, ou montaient à bord des Stormwolves pour poursuivre leurs proies à travers les océans sulfureux. D’autres traversaient les prairies détrempées par la pluie, les loups fenrissiens rôdant à leurs trousses. Derrière eux, des meutes de Chasseurs gris et de Longs Crocs montés dans des transports grondants, prêts à avancer en rugissant et à apporter leur soutien au pied levé.

Les Orks se révélèrent des proies imprudentes. Les sens aiguisés des Space Wolves repérèrent facilement la puanteur huileuse des Orks. Tout au long de la première nuit de chasse et jusqu’à la pénombre détrempée de l’aube, les Space Wolves écrasèrent sans pitié les groupes de guerriers Peaux Vertes les uns après les autres. Les Loups-Tonnerre surgissaient des ténèbres pour envoyer les Orks choqués s’étaler dans la boue sanglante. Les crocs déchiraient la chair verte et les pistolets bolter rugissaient tandis que les bandes de xénos désorganisées étaient rapidement débordées.

Ici et là, le bruit des tirs d’armes à feu et des roquettes hurlantes parcourait les plaines tandis que les Orks se défendaient. Leurs canons surdimensionnés et leurs chars délabrés déversaient des grêles de feu dans l’obscurité, frappant les Space Wolves de plein fouet ou enflammant les chars et les Dreadnoughts dans des volutes de fumée et de flammes. Pourtant, les Fenrissiens continuaient d’avancer, les Loups solitaires se battant en duel avec les marcheurs Orks tandis que les éclaireurs loups encerclaient et abattaient des troupeaux paniqués d’artilleurs Gretchin. Au fil des heures et des jours, les Space Wolves s’aventurèrent de plus en plus loin, déclenchant des batailles féroces tandis qu’ils purgeaient la surface d’Alaric Prime par le feu et la lame.[176]

La Bête Sans Tête

Dans tout Alaric Prime, l’histoire était la même : les tribus Orks tombaient en désordre face à la puissance de l’Imperium qui avançait. Pourtant, la bataille n’aurait pas été aussi inégale si les Peaux Vertes avaient pu s’allier contre leur ennemi commun. Au lieu de cela, les Space Wolves furent conduits vers de nombreux groupes d’Orks par des bruits de tirs et des lames qui s’entrechoquaient, les Peaux Vertes se battant pour savoir qui prendrait le commandement. Mogrok était mort, il fallait un nouveau Boss, et soudain, tous les Peaux Vertes ayant quelques cicatrices à leur actif se mirent à avoir la folie des grandeurs. Une centaine de chefs de guerre autoproclamés avaient vu le jour en une nuit, du Zzapboss Gorgrok et de sa grosse batterie de méchants au Vieux Fouettard, un Snakebite traditionaliste qui s’était attiré le soutien immédiat des Orks les plus âgés en promettant de « mettre un terme à toutes ces nouvelles manigances ». Les lieutenants survivants de Mogrok firent de leur mieux pour peser de tout leur poids et maintenir la cohésion de la Waaagh ! mais en vain. Une rumeur a même circulé selon laquelle Grukk était sorti de la tombe, mais elle a été rapidement écartée en raison des luttes intestines incessantes.

Dans la ville en ruines de « Chutes de pentecôtes », Ragnar Crinière Noire tomba sur un campement de Meks Orks. Ces derniers avaient fortifié les vestiges de la ville avec des barricades en ferraille et des tours d’artillerie grinçantes, avant d’envoyer leurs hommes récupérer tous les chars, les buggies et les motos à portée de main. Les Orks tentaient encore frénétiquement de réparer leur brigade blitz délabrée lorsque les guerriers de Ragnar lancèrent un assaut hurlant. Les chevaliers de la maison Velemestren s’avancèrent pour soutenir l’offensive, la pluie battante faisant trembler leurs coques tandis que leurs canons faisaient des trous dans la palissade des Orks.

L’artillerie Ork rugissait et bourdonnait, projetant les Space Wolves dans les airs, les écrasant dans leur armure ou les oblitérant avec des sphères de force en cascade, mais Crinière Noire et sa garde de loups se rendirent maîtres des canons des Peaux Vertes et les Space Wolves déferlèrent sur la ville. Les Griffes Sanglantes survivantes de la meute d’Einar prirent leur sanglante revanche sur les Orks de la Chute de Pentecôte, tandis que Hrolf Longspear et ses Longs Crocs remplissaient la place de la ville avec les épaves en flammes de plusieurs dizaines de véhicules orks. Encore sous le coup de sa réprimande, Ragnar Crinière Noire a veillé à ce que pas un seul Ork ne quitte la ville en vie.

Sur l’île Kamata, au milieu des rochers et des arbres enchevêtrés des hauteurs du Mont-de-Fer, les pluies ont créé des cascades de boue et d’eau sulfureuse. Une escouade de Scouts détecta des traces d’huile de vidange et des paillettes de rouille orange oxydée dans les eaux de ruissellement. En demandant de l’aide par radio, ils suivirent le sentier le long des pentes boueuses, s’agrippant aux racines tordues et aux affleurements rocheux pour s’agripper. Bien sûr, à mesure qu’ils grimpaient, les éclaireurs-loups trouvaient de plus en plus de preuves de l’activité des Orks. Des tas de ferraille gisaient çà et là, cachant de petits Peaux Vertes qui furent rapidement réduits au silence par les Fenrissiens.

« Lecture d’un seul contact en provenance de la planète, cap 45-77-3… »

« Non monsieur, il semble s’agir d’un vaisseau de classe ‘Thunderhawk’ de l’Adeptus Astartes, mais il présente des anomalies… » « Vérification en cours sire… » « Oui monsieur, modifications structurelles et motifs de glyphes tribaux concordant avec les Orks, les données extraites indiquent la sous espèce Goff… » « Le vaisseau est hors de portée d’engagement, et il aura disparu depuis longtemps lorsque l’escadron Arrow atteindra le vecteur d’interception… » « Oui monsieur, juste un vaisseau, mais si nous redirigeons la batterie de lance avant… » « Non monsieur… non… observation enregistrée et rejetée, monsieur, oui. Mes excuses pour vous avoir dérangé. »

Kel Heng, officier d’ordonnance, Frégate de Classe Sword, Notre Dame de Feu, exécuté par la suite pour manquement au devoir.

Enfin, sur les plateaux les plus élevés, ils découvrirent un grand campement Ork, protégé du vent et de la pluie par des appentis en ferraille. Ici, des Meks Orks semblaient travailler sur une batterie de Manticores pillés. Plus d’une centaine d’Orks se tenaient maintenant en cercle autour de deux énormes Nobz en train de se battre. Ils criaient des encouragements tandis que les prétendants se battaient à mort. Les coordonnées Vox furent transmises et, en quelques minutes, le rugissement des moteurs emplit le ciel. Un trio de vaisseaux d’assaut Stormwolf traversa l’averse, les canons allumés, et leurs rampes s’ouvrirent pour dégorger Krom Œil de Dragon et le reste de ses hommes. Le campement Ork était éclairé par les éclairs des bouches à feu et le choc furieux des lames tandis que les Orks ripostaient, mais ils avaient été pris complètement au dépourvu. Dans une démonstration furieuse de prouesses, Krom et ses quelques élus massacrèrent les Peaux Vertes sans la moindre pitié. Ils hurlaient en tuant, chaque coup porté étant une nouvelle catharsis pour la bataille de l’île grêlés.

Derrière l’avancée des Space Wolves, les Cadiens se montraient dévoués. Des colonnes de Chimères et de Taurox se frayaient un chemin sous la pluie battante, convergeant vers chaque objectif sous les canons vigilants d’escadrons de Leman Russ et de chars Hydra Flak. Stein a bien réparti ses forces, laissant un minimum de garnisons pour tenir chaque objectif et s’assurant que des réserves importantes restent mobiles. À plusieurs reprises, les Cadiens exterminèrent des bandes d’Orks qui étaient passées entre les mailles du filet, mais certains hommes commencèrent prudemment à parler de victoire finale et durable. C’est alors que l’avancée atteignit le Pic de Ferraille et que tout changea avec une soudaineté choquante.[177]

La Chute et l’Ascension de Mogrok

Mogrok l’Ekrazeur, fléau d’Alaric Prime, dévot de Mork et seigneur de guerre de la Waaagh! est aussi mort que possible. Ou du moins, il l’est en grande partie. La défaite de Mogrok pourrait s’avérer moins que définitive, avec des conséquences catastrophiques.

Dans les hautes terres du nord de l’île sacrée, les restes d’un volcan éteint se dressent au-dessus des collines. Autrefois, ses flancs étaient densément boisés, et la terre autour de ses pieds était un patchwork de riches vignobles appartenant à la maison Kestren. Son ancienne caldeira, quant à elle, avait accueilli une installation impériale, abandonnée depuis des siècles mais toujours surveillée par des serviteurs-canons sans âme. Puis vinrent les Orks. Les vignobles avaient brûlé. Les forêts avaient été abattues pour servir de combustible ou pour construire des huttes rudimentaires et des enclos à Squigs, tandis que les canons des serviteurs avaient été submergés par les hordes de Peaux Vertes. Aujourd’hui, la montagne n’est plus qu’une ruine noircie, recouverte de grands amas de ferraille qui gémissent et claquent sous la pluie. La lèvre de la caldeira était entourée de murs de forteresse en fer rouillé, semblables à des dalles, parsemés de plates-formes de tir où les équipes grotesques frissonnaient et grognaient sous le couvert de bâches en lambeaux.

Derrière ces murs, la caldeira s’étendait en un large cratère de plusieurs kilomètres de diamètre, un cratère désormais rempli de fortifications barbouillées de glyphes, d’immenses tas de ferraille et d’un grouillant bidonville de huttes délabrées. Des chariots et des buggys circulaient sur le bord du cratère, tandis que les rues improvisées de Pic de Ferraille étaient envahies par des grots, des Orks et des marcheurs qui se bousculaient. La pluie tombait en nappes perpétuelles qui grésillaient en rencontrant la fumée et les étincelles d’innombrables feux et forges. Des milliers d’Orks s’étaient rassemblés au Pic de Ferraille, la plus grande concentration de Peaux Vertes sur Alaric Prime, et s’armaient pour affronter l’Imperium une fois de plus. Pourtant, à l’insu de la plupart des Boyz, leur plus grande arme était sur le point d’être achevée dans le cabinet peu éclairé de Doc Quatr’Griffs.

Le Médiko se pencha sur son travail sanglant, un sourire en coin étirant le tissu taché de sang de son masque chirurgical. Il jeta un regard évaluateur sur son patient, hocha la tête avec satisfaction et mit de côté son agrafeuse. S’étirant le dos, le docteur s’éloigna d’un pas prudent de la dalle avant de tendre la main et d’abaisser le grand levier à poignée rouge. Des paratonnerres télescopiques s’élevèrent dans le ciel au-dessus de son cabinet, se déployant avec un grincement rouillé, et en quelques instants, un grand rayon d’énergie frappa. Des reflets brûlants scintillèrent dans les lentilles des lunettes de Quatr’Griffs tandis que, sur la table, son patient se tortillait et commençait à brûler. Le Médiko ressentit un moment de malaise lorsque le cuir chevelu de son patient prit feu, emplissant la pièce d’une odeur nauséabonde de chair brûlée. Pourtant, son sourire en coin refit surface lorsque Mogrok l’Ekrazeur se redressa d’un coup, les yeux exorbités par la douleur et le choc, dans un rugissement strident. Les énormes agrafes qui enserraient son cou crépitaient encore d’énergie tandis que l’Ekrazeur balançait ses jambes flambant neuves hors de la dalle et titubait jusqu’à ses nouveaux pieds. L’un de ses bras s’élança, écrasant avec fracas un plateau d’outils sur le sol, et Mogrok poussa un nouveau rugissement avant de vomir un gros caillot de sang et de chair galeuse. Avec un sourire fou, Doc Quatr’Griffs se pencha à travers la porte de sa salle d’attente et beugla.

« Ohé les boyz, ça a marché ! Il est vivant ! Le Boss est vivant ! »[178]

Briser Des Têtes

Quelques heures plus tard, les lieutenants survivants de Mogrok se tenaient devant son nouveau trône, fléchissant sous le regard furieux de leur chef rafistolé. Le nouveau corps du Gros Mek avait été offert par un énorme Goff Nob, dont la coopération avait été assurée au moyen d’un gros rocher et de l’élément de surprise. Ce fait était dissimulé par la méga armure de Mogrok, récupérée et très abîmée. Pourtant, l’Ekrazeur se retrouva attaché à un corps qui n’était pas le sien, une sensation à la fois désagréable et étrangement excitante. Pire encore, sa Pince à piston faisait des siennes, et il était certain que son donneur de corps souffrait d’un méchant cas de Squigs-Gratt's. Tout cela n’était rien en comparaison des nouvelles qu’il avait reçues de ses subalternes. Le froncement de sourcils de l’Ekrazeur s’accentuait de seconde en seconde, tandis qu’il écoutait les excuses les unes après les autres. Il semblait que le Boss des Tanks Baddfrag, ayant survécu à la mort de son Baneblade customisé à la Montagne sacrée, s’était rapidement fait frapper - gravement - dans une bagarre avec Gros Rouge l’Akkro.

Gros Mek Ulgrut des Pieds de Gork s’est plaint que les zaviateurs du boss du ciel Aile’d’Mort avaient commencé à larguer des bombes sur ses Marcheurs, Aile’d’Mort lui-même assurant à Mogrok qu’il ne l’avait fait qu’en état de légitime défense « parce que ces Meks planifiaient quelque chose de sournois ». Les Kro’Kramés avait apparemment fait du bon boulot en battant une bande de loups jusqu’à ce que les gars de Skragrok leur sautent dessus, parce que Skragrok pensait que Grukk était de retour alors qu’il ne l’était pas, puis ils s’étaient tous fait écraser par une bande de grands marcheurs zoms.

Tout cela se poursuivit jusqu’à ce que Mogrok finisse par craquer. S’élançant de son trône avec un rugissement, le seigneur de guerre furieux saisit la tête de Gros Mek Ulgrut avec sa pince à piston étincelante et l’arracha dans une pluie de sang. Alors que le cadavre d’Ulgrut basculait sur le côté, Mogrok s’approchait de Raddak Truc’Bleu, le blasta du téléport gémissant à pleine puissance. La panique s’empara des subordonnés de Mogrok, plusieurs d’entre eux saisissant leurs armes tandis que d’autres se précipitaient vers la porte. Le boss du ciel Aile’d’Mort était presque libre lorsqu’une seconde silhouette apparut dans l’embrasure de la porte. Le zaviateur eut juste le temps d’apercevoir un Peau Verte massif, revêtu d’un manteau d’armure, orné d’or et de glyphes étincelants. Puis le canon du Rafaleur se fraya un chemin entre ses orteils, des coups de feu retentirent et l’arrière de son crâne éclata dans un nuage de sang et d’os. Le Kap’tain Badrukk éjecta du bout de son fusil le cadavre qui se tortillait et s’est jeté à l’eau, son Frimeur sur les talons. Les anciens lieutenants de Mogrok se battaient frénétiquement mais, en infériorité numérique et en armes, ils n’allaient pas tenir longtemps.

Lorsque la poussière retomba, les épaules de Mogrok se soulevèrent sous l’effet de l’effort. Il était couvert de sang de la tête aux pieds. La tête coupée de Gros Rouge l’Akkro était serrée dans ses poings charnus, la langue pendante et les yeux dégoulinant d’étincelles vertes. Kap’tain Badrukk et ses hommes se tenaient à l’écart, observant leur employeur d’un œil inquisiteur, au cas où sa fureur ne serait pas tout à fait retombée. Doc Quatr’Griffs sortit prudemment de l’endroit où il avait "inspecté" l’arrière du trône de Mogrok et se racla nerveusement la gorge.

« Je vais vous dire Boss, il y a une bonne nouvelle. Le vieux Dagz a travaillé sur quelque chose qui devrait vous plaire.

Quelques minutes plus tard, Mogrok traversait le bidonville animé de Pic de Ferraille, les peaux Vertes s’écartant de son chemin avec des regards étonnés.

C’est vrai ! » beugla-t-il en marchant sous la pluie sifflante, « Mogrok n’est pas mort ! Je suis toujours le Boss et ceci est toujours ma Waaagh ! Faites passer le mot - tous ceux qui ne veulent pas avoir le pied de Mork dans le derrière feraient mieux d’venir à Pic de Ferraille et de faire la queue, parce que je reprends cette planète ! »

Doc Quatr’Griffs se dépêcha d’avancer, pataugeant dans les flaques d’eau et esquivant entre les motos qui grondaient et les squigs qui claquaient. Il mena son Boss de Guerre vers l’ancien complexe impérial, écartant les grottes de son chemin à coups de pied. Derrière venaient Badrukk et ses hommes, le Kap’tain se tenant à l’épaule de Mogrok et affichant sa meilleure mine renfrognée face aux Boyz qui s’ébahissaient autour de lui. Mogrok avait bien payé pour les services de Badrukk jusqu’à présent, et ses plans étaient bien supérieurs à ceux du tyran Ork typique. L’Ekrazeur n’avait pas encore payé son dernier Kro, le Kap’tain aurait parié son bon œil là-dessus, et il comptait bien rester du côté charitable de Mogrok tant que le butin continuerait d’affluer.

Les Orks avaient infesté l’installation, cannibalisant ses systèmes et couvrant ses fortifications de glyphes et de pointes. Mogrok et sa suite s’enfoncèrent dans des couloirs enfumés, éclairés par des lumières vacillantes, encombrés de ferraille et de grots. Enfin, ils débouchèrent dans un espace souterrain caverneux, une chambre massive qui s’étendait dans la pénombre. Des portiques rouillés pendaient en un réseau disparate au-dessus d’un énorme silo d’où jaillissaient les nez des plus gros missiles que Mogrok ait jamais vus. Lentement, son visage se tordit en un horrible rictus, une lumière désordonnée s’allumant dans ses yeux alors qu’il se penchait par-dessus la balustrade pour contempler les armes en contrebas. Une armée d’huileurs grots était à l’œuvre dans toute la chambre, les Mekanos hurlant des instructions ou s’acharnant avec des torches de soudage et des marteaux. Beaucoup étaient suspendus aux portiques rouillés, les grots se balançant dans de périlleux harnais de corde tandis qu’ils travaillaient à la personnalisation des ogives.

Mogrok trouva Dagz plongé jusqu’aux coudes dans un panneau de contrôle situé au plus haut niveau des portiques. Le vieux Mek était entouré d’un tas d’outils et de bobines de câbles, mais il afficha un large sourire lorsqu’il vit la forme imposante de Mogrok se dresser au-dessus de lui. Les missiles, expliqua-t-il avec une excitation fébrile, étaient dotés de ce que les zoms appelaient des ogives "vorteks" - il lui restait encore pas mal de bricolage à faire, mais dès qu’il aurait donné à ce silo la dernière touche, ils auraient une arme capable d’envoyer tous les zoms de la planète dans les bras de leur dieu chétif. Le sourire de Mogrok à cette nouvelle était si diabolique qu’il aurait pu effrayer un Boss Goff - il en finirait avec les Gros’Loups et conquerrait Alaric Prime, même s’il devait faire exploser toute la planète pour y parvenir.[179]

Eul Kro’noir[180]

Eul Kro’noir, le Kroizeur Kitu du Kap’tain’ Badrukk, est un monstre absolu. Personnalisé au-delà des limites du raisonnable, le vaisseau est doté d’une proue éperonneuse à la mâchoire crochue capable de déchirer un cuirassé impérial en deux. Les baies de lancement des Fighta-Bombas et des vaisseaux d’assaut se disputent l’espace de la coque du Kro’noir avec des batteries crépitantes d’armes à énergie surdimensionnées. L’intérieur du vaisseau est tout aussi surchargé, ses couloirs enchevêtrés et ses chambres peintes de couleurs vives abritant des merveilles telles que des générateurs de bouclier du vide récupérés, des cales caverneuses débordant de butin et même un réseau de Téla-tépula entièrement fonctionnel qui s’avère souvent très utile.

Les Boyz de Badrukk

« Bon, les fils de squigs qui se prennent la tête, les zoms vont passer cette crête d’une minute à l’autre et ils ont plus de brillants et de médailles sur eux qu’un tas de butin de Bad Moon. Préparez vos Flings', car plus vite ils seront morts, plus vite nous serons riches ! »

- Kap’tain’ Badrukk
Kap'Tain' Badrukk.
Krokrâne.

Kap’tain’ Badrukk est le Kap’tain le plus méchant, le plus ruzé et le plus puissant qui soit. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait attiré une équipe à sa mesure. Les Frimeurs de Badrukk ont les plus gros flingues, les Véhicules les plus brillants et les tempéraments les plus méchants de tous les Frimeurs du coin. Ce sont les meilleurs, les plus méchants, et ils le savent ![181]

Kap'Tain' Badrukk

Nazrakk Eul Sournois.

Pirate accompli qui sillonne les routes de l’espace depuis des années, Badrukk est bien plus qu’un simple voyou. Outre son talent pour la violence, le Kap’tain’ a un œil avisé pour le butin et un sens de la Ruze à mille lieues à la ronde. Il fidélise ses hommes en les couvrant de butin quand l’occasion se présente, et en utilisant des mots durs et des démonstrations de violence spectaculaires quand ce n’est pas le cas. Le seul véritable défaut de Badrukk (outre un ego de la taille du derrière de Gork) est son amour pour son arme à feu massive, "Eul Rafaleur". Les radiations qui se dégagent de ce terrifiant engin peuvent cuire un Snotling, et ont laissé Badrukk avec plus que quelques dents déchaussées et une lueur inquiétante. Pourtant, le Kap’tain’ ne partirait pas en guerre armé de quoi que ce soit d’autre, et il est probable qu’il continuera à réduire ses ennemis en miettes avec le Rafaleur jusqu’au jour où il le fera pour lui aussi.[182]

Krokrâne

Maniaque notoire n’ayant aucun seuil de tolérance à la douleur, le frimeur connu sous le nom de Krokrâne est une sorte de mascotte pour les gars de Badrukk. Qu’il s’agisse de boire de l’eau bouillante de champignons ou de se frayer un chemin à coups de tête à travers les portes des cloisons, une fois que Krokrâne s’est mis en tête de faire quelque chose, il le fait, quelle que soit la quantité de sang qu’il fait couler dans le processus. La physiologie des Orks est assez miraculeuse, mais toutes ces punitions ont fait des ravages - dans les bons jours, Krokrâne sait à peu près qui il est et où il se trouve, et il lui faut souvent pointer l’ennemi du doigt avant d’appuyer sur la gâchette. Néanmoins, avec son arme en ferraille, Krokrâne ne manque pas d’allure, et il est toujours bon pour arrêter quelques balles.[183]

Snagga Eul Frappeur.
Grogg Eul Flingueur.

Nazrakk Eul Sournois

Zograt Eul Gros Dakka.

Réputés pour sa capacité à récupérer tous les butins des ennemis qu’ils ont capturés, Nazrakk n’épargne personne. Même les autres frimeurs sont nerveux face à ce monstre aux yeux globuleux et n’osent pas lui tourner le dos.[184]

Snagga Eul Frappeur

Snagga a perdu son œil préféré à cause d’un tireur d’élite Catachan lors du raid de gravesprawl. Depuis, il voue une véritable haine aux snipers. Rien ne fait plus plaisir à Snagga que d’abattre ces ordures en masse.[185]

Grogg Eul Flingueur

Lorsque Grogg s’est trouvé insatisfait de son Fling’ de Lux’, il a décidé de battre à mort son compagnon Razbog et de lui piquer le sien à la place. Grogg pense que cela a plutôt bien fonctionné, et il emporte toujours le vieux crâne de Razbog au combat « pour la chance ».[186]

Zograt Eul Gros Dakka

Zograt aime le vacarme des armes à tir rapide plus que tout dans sa vie simple et violente. Son Fling’de Lux’ a été réglé pour faire un vacarme épouvantable lorsqu’il tire, et Zograt est (sans surprise) devenu profondément sourd.[187]

La Bataille du Pic de Ferraille

Alors que l’avancée impériale se dirige vers les hautes terres du nord de l’île sacrée, la résistance des Peaux Vertes s’intensifie soudainement. Se rendant compte que les xénos se rassemblent autour du Pic de Ferraille, Grimnar ordonne une attaque immédiate pour écraser les Orks.

La Restauration[188]

Les Chevaliers d’Alaric Prime ont subi de terribles dommages lors des combats pour l’Île Sacrée. Malgré cela, les nobles ont réclamé de l’action, haranguant les Sacristains avec des demandes impossibles à satisfaire. Ils devaient être à l’avant-garde de la libération de leur monde, et non pas rester à l’arrière. Les Sacristains firent de leur mieux pour répondre à ces demandes, rafistolant du mieux qu’ils pouvaient les armures de chevalier des nobles. Les armures furent soudées, les armes réparées et l’héraldique minutieusement repeinte. Chaque jour, de nouveaux chevaliers repartaient au combat. Mais l’empressement des nobles alariens était tel que de nombreuses armures de chevaliers retournèrent au combat avant que les boucliers, les armes ou même des pans entiers d’armure n’aient pu être réparés. Au cours des combats qui suivirent, nombre de ces combinaisons de chevaliers compromises furent terriblement malmenées, des reliques intemporelles de l’Omnimessie réduites à l’état de ferraille au nom de la fierté blessée de leurs pilotes.

À mesure que les meutes de Space Wolves s’enfonçaient dans les hautes terres du nord, elles signalaient une augmentation rapide de l’activité des Peaux Vertes. Les Orks retrouvaient leur cohésion et érigeaient des fortifications branlantes pour résister à l’avancée impériale. Des patrouilles anarchiques de Peaux Vertes parcouraient les collines, trop nombreuses pour que les forces dispersées des Space Wolf puissent s’y engager sans risquer de subir de lourdes pertes. Au lieu de cela, ils restèrent en retrait, suivant un énorme afflux d’Orks qui se déversaient dans les hautes terres du nord depuis toutes les directions. Il devint rapidement évident que les Peaux Vertes se rassemblaient autour du sommet fortifié d’un volcan éteint, et que leur nombre augmentait de jour en jour.

Logan Grimnar n’avait pas l’intention de laisser les peaux vertes reconstituer leurs forces. L’initiative appartenait à l’Imperium, et elle le resterait. Bien que les forces impériales soient dispersées, le Grand Loup savait que tout retard ne ferait que donner plus de temps aux Peaux Vertes pour se rassembler et se multiplier. Commandant le rassemblement immédiat de toutes les forces disponibles, Grimnar se prépara à lancer l’assaut. Pendant un jour et une nuit, une vallée abritée au sud du volcan servit de point de rassemblement impérial. Les Stormwolfs survolèrent les collines pour amener Krom Œil de Dragon et son groupe victorieux au point de rassemblement, tandis que les chars fenrissiens remontaient les cols en grondant à travers des rideaux de pluie sulfureuse. Le gardien blanc et ses chevaliers pénétrèrent dans le campement, la tête haute. Les guerriers de Crinière Noire répondirent eux aussi à l’appel, rôdant dans les ombres du soir qui s’allongeaient, les poils hérissés. Enfin, alors que la nuit tombait sur les hauts plateaux, Grimnar jugea ses forces suffisantes. Bien que l’avance de la Garde impériale soit toujours à la traîne, le Grand Loup n’attendra pas plus longtemps. Sautant à bord de Stormrider, Grimnar signala l’attaque par un long hurlement vers les cieux déchirés par la tempête.[189]

Le Dernier Combat de Mogrok

« Frères ! Chevaliers ! Honorables seigneurs ! Aujourd’hui, nous ne sommes pas des hommes de la maison Brahmica ou de la maison Degallio. Aujourd’hui, nous sommes des chevaliers d’Alaric Prime ! Nous marcherons sur l’Ork et renverserons ses murs ! Nous nous vengerons de tous les maux que nous avons subis au cours de cette guerre ! Aujourd’hui, nous remportons la victoire ! En avant, Sires, pour l’Empereur ! ».
- Seigneur Neru Degallio, bataille du Pic de Ferraille

L’avancée impériale fut fulgurante. Les Space Wolves et leurs alliés chevaliers traversèrent les vestiges calcinés des vignobles de la maison Kestren dans une course effrénée, écrasant au passage les patrouilles malchanceuses de motos et de buggys des Peaux Vertes. Autour des pieds du volcan, la nuit était éclairée par de soudaines explosions et des flammes bondissantes, des faisceaux brûlants de lumière rouge et blanche traversant l’obscurité tandis qu’ils détruisaient les barricades et les tours de guet.

L’effet de surprise est total : des sentinelles assoupies sont immolées et des groupes de huttes sont écrasés par des chars Space Wolf en pleine course. Les forces impériales se frayèrent un chemin à travers les campements Orks éparpillés sur les pentes, surgissant de l’obscurité les armes à la main. Les Peaux Vertes paniquées s’éparpillèrent devant eux et furent fauchées dans leur course. En quelques minutes, les Space Wolves s’approchèrent des murs de la forteresse qui entourait la caldeira. Là, les combats s’intensifièrent. L’alarme avait déjà été déclenchée, et des Grots frénétiques tournaient les manettes de klaxons rouillés jusqu’à ce que leurs hurlements emplissent l’air. Les générateurs se mettent en marche, les projecteurs éclairent la silhouette de l’ennemi qui s’avance. Du haut des tours de guet et des tremplins le long des murs, l’artillerie Ork commença à tirer, des obus sifflants et des décharges d’énergie s’abattant sur les chars des Space Wolf. Des foules de peaux vertes transportaient des armes lourdes sur des échelles branlantes, se répandant le long des parapets pour déverser une grêle de feu sur les forces de Peaux Vertes. Les Land Raiders, les Rhinos et les Razorbacks s’immobilisèrent, des escouades de guerriers fenrissiens s’empilant et se mettant à l’abri parmi les tas de ferraille qui parsemaient les pentes. Ils ripostèrent avec une efficacité brutale, des grêles d’obus réactifs de masse et de missiles fragiles projetant les défenseurs vers l’arrière des murs dans des gerbes de sang.

À l’intérieur de la colonie, les Orks se précipitaient d’un côté et de l’autre en foules grouillantes, luttant pour atteindre leurs armes, leurs véhicules, ou simplement pour charger vers les murs. Au grondement sourd du tonnerre s’ajoutèrent les coups creux de l’artillerie Ork tirant à l’aveugle depuis l’intérieur de la colonie. La plupart de leurs tirs passaient à côté, les obus tombant malencontreusement à côté et explosant au milieu des défenseurs Orks serrés les uns contre les autres avec un effet dévastateur. Pourtant, un obus tomba au milieu des Longs Crocs de la compagnie de Ragnar Crinière Noire, soufflant plusieurs vétérans fenrissiens dans une gerbe de flammes, tandis qu’une salve chanceuse frappa le chevalier Degallio de Sire Tormolos, passant par-dessus son bouclier ionique et mettant son chevalier à genoux.

« Allez, bande d’avortons puants, les zoms sont juste à l’extérieur des murs ! Vous allez les laisser entrer ici et nous massacrer, ou vous allez leur donner un bon coup de pied ? Allez les gars, Waaagh! ».
- Boss Zogdrok, bataille du Pic de Ferraille

Grimnar était cependant un général trop avisé pour laisser son attaque être bloquée par l’imposant rempart des Orks. Les Vindicators et les Chevaliers s’avancèrent, bombardant les murs de fer obus après obus. Les canonnières Stormfang passaient au-dessus de leurs têtes, surgissant de l’obscurité en hurlant pour arroser les créneaux d’un feu dévastateur. Le Seigneur Degallio s’avança sous la pluie battante, les rokettes explosant inoffensivement contre son bouclier vacillant. Beuglant sa haine contre les extraterrestres qui avaient ravagé son monde, Neru leva haut son épée tronçonneuse Reaper et l’abattit sur le mur devant lui. Des dents rugissantes traversèrent le fer de plusieurs mètres d’épaisseur dans un hurlement déchirant. Des étincelles tombèrent en cascade le long de la paroi, tandis que les Peaux Vertes se jetaient en hurlant depuis les remparts. Degallio fit glisser sa lame vers le bas, s’appuyant sur les jambes de son chevalier blindée, tandis qu’il ouvrait une grande brèche dans le mur. Reculant d’un pas, la lame rougeoyante, le gardien blanc leva sa puissant jambe et donna un grand coup de pied. Dans un gémissement et un fracas déchirant, un pan entier du mur se déforma vers l’intérieur, son propre poids l’entraînant dans une avalanche grinçante au ralenti. Des Orks furent écrasés et mutilés à mesure que la brèche s’élargissait, puis le gardien blanc fut passé au travers. Le Seigneur Degallio beugla des jurons en tirant sur ses ennemis, et un autre coup de bélier envoya un chariot de guerre s’écraser bout à bout dans le village en contrebas. Les griffes sanglantes se déversaient entre les pieds du gardien blanc, Krom Œil de Dragon au milieu d’eux et les chasseurs gris sur leurs talons, tandis qu’ils fonçaient vers les foules d’Orks qui se précipitaient à leur rencontre.

De grandes masses de Peaux Vertes sortaient maintenant de la colonie, grimpant le long de la pente rocheuse de la caldeira, armes au poing. Ils hurlaient leur colère et leur soif de sang tandis qu’une autre section du mur de la forteresse s’effondrait dans la fumée et les flammes, les obus des Vindicators la détruisant. Des rues de Pic de Ferraille jaillirent des hordes de marcheurs et de chars Orks, répondant au défi des Space Wolves par une charge téméraire. Les deux armées s’entrechoquèrent, déversant leur fureur et leur désespoir l’une sur l’autre dans une démonstration de violence dévastatrice. Le sang coulait à flots, se mêlant à la pluie qui sifflait sur la bataille depuis le ciel.[190]

La Catastrophe Frappe

Les choses ne vont pas bien pour Mogrok. Ses grands projets sont en ruine, sa Waaagh! est pratiquement anéantie et les forces de l’Imperium ont fait irruption dans les rues du pic de ferraille. Cependant, il dispose d’une dernière arme.

Eul Blitz[191]

Boss Brogg était un redoutable Blood Axe Nob, anciennement l’un des principaux larbins du boss des chars Baddfrag. Lorsque Mogrok a réclamé pour lui le reste du parc blindé de Baddfrag, Brogg a impressionné le seigneur de guerre Gros Mek par son mélange détourné de ruze et de calcul de base. Mogrok a confié à Brogg la responsabilité de ses "Puissants Décerveleurs", avec pour instruction explicite de "donner un bon coup de pied aux zoms et de ne pas se faire exploser comme l’a fait cet abruti de Baddfrag".

Lorsque la bataille du Pic de Feraille a commencé, la plupart des chariots de Brogg étaient garés à l’ouest du vieux silo. Après s’être concerté, Brogg a orienté ses équipes dans la bonne direction et a commencé à bombarder les forces impériales avec détermination. Dès le début, cependant, Brogg a eu un mauvais pressentiment à propos de ce combat. Lorsqu’il apprit que les zoms avaient franchi les murs, le tankiste Blood Axe sut qu’il était temps de se retirer. Monté sur son chariot de guerre personnel, Brogg dirigea plus de quarante chars déglingués dans une fuite en avant à travers les lignes impériales. L’attaque ne s’arrêtait pour rien, écrasant tous ceux qui étaient trop lents pour s’échapper sous des rouleaux à pointes tandis que les artilleurs des chariots tiraient sur les cibles qui passaient. Bien qu’ils aient laissé une traînée d’épaves noircies dans leur sillage, près de la moitié des véhicules de Brogg s’échappèrent par une brèche dans les murs du nord. Ils dévalèrent les pentes du volcan et disparurent dans la nuit dans un nuage de fumée noire.

Mogrok l’Ekrazeur se tenait près de l’épave d’un Kamion en flammes, tirant sur les Gros’Loups qui remontaient la rue. Autour de lui, accroupis derrière des barricades de fortune et des tas d’épaves, Kap’tain’ Badrukk et ses Frimeurs donnaient du dakka. Le bruit de leurs canons était assourdissant et le désordre qu’ils faisaient subir à l’ennemi en train de charger était impressionnant. Pourtant, alors que les obus et les explosions d’énergie gémissaient autour de lui, Mogrok dut admettre que les choses n’allaient pas très bien. Les zoms repoussaient ses boyz vers le haut du pic de ferraille, et de plus en plus d’Orks tombaient. Le vacarme était stupéfiant, un grondement constant d’explosions, de cris, de coups de feu et de mugissements, se répercutant dans la caldeira jusqu’à ce qu’on ait l’impression que la montagne entière était sur le point de s’écrouler. C’était même le cas par endroits : les tas de ferraille et d’ordures qui remplissaient le village tremblaient à chaque explosion, beaucoup s’effondrant dans des avalanches rugissantes de ferraille qui consumaient les attaquants et les défenseurs.

Les Orks jetaient tout ce qu’ils avaient dans la bataille, des foules de Boyz chargeant dans les dents des canons ennemis tandis que les pillards et les chariots de guerre pulvérisaient le feu sur tout ce qui n’était pas vert. Les obus d’artillerie passaient au-dessus de nos têtes, explosant avec force dans les rues avoisinantes pour projeter des geysers de ferraille et de sang dans l’air. Pourtant, les zoms continuaient d’avancer, les crocs dressés dans des grognements furieux. Les dreads des Gros’Loups arpentaient les rues enchevêtrées, la pluie et les balles frappant leurs boucliers tandis que leurs choppas mettaient à terre des poignées entières de Boyz à chaque coup. Les Gros’Loups chevauchant des loups encore plus gros étaient de retour, ceux qui se battaient comme des Squigs Mordeurs enragés ; partout où ils fonçaient dans le combat, les Orks étaient déchirés membre par membre ou taillés en pièces sanglantes en un rien de temps. Aile’d’mort n’avait pas laissé beaucoup de zaviateurs à Mogrok, et les rares qu’il avait se faisaient laminer par les avions ennemis. Alors même qu’il regardait, un autre Dakkajet s’enflamma au-dessus de lui, filant follement vers le bas pour ricocher sur le bouclier lumineux de l’un des énormes marcheurs zoms.

Derrière Castel, un Morkanaute tournait le coin de sa rue, ses pas faisant sauter et éclabousser les flaques d’eau tandis que ses blastas crachaient une mort brûlante. De manière alarmante, l’imposant marcheur laissait échapper des flammes de sa chaudière, boitait gravement et il lui manquait la moitié de la tête. Alors que les Gros’Loups plongeaient pour se mettre à l’abri, l’un de leurs gros chars d’assaut arriva en trombe entre eux et envoya un obus massif dans les entrailles du Morkanaute. Mogrok fut projeté de ses pieds alors que le monstre de métal s’envolait, l’explosion aplatissant un ensemble de huttes et envoyant des débris enflammés rebondir dans la rue. Les servos gémissant, Mogrok se remit debout et chancela rapidement lorsqu’un trio de tirs frappa son torse blindé. Poussant un cri de guerre, Kap’tain’ Badrukk sortit de son couvert, son énorme rafaleur tirant une série de balles incandescentes qui arrachèrent le bras d’un Gros’loup et le firent basculer sur ses pieds. Le Flibuztier attrapa Mogrok et le traîna derrière une barricade, ses dents en or se dévoilant dans un sourire crispé par l’effort.

« N’allez pas vous faire butter maintenant, Boss. Du moins, pas avant que je n’obtienne les Kros que vous me devez ! »

Le tank du Gros’loup tira à nouveau, vaporisant plusieurs frimeurs malchanceux alors qu’il commençait à rouler vers l’avant. C’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase - Mogrok n’était pas arrivé là où il en était aujourd’hui en menant des batailles qu’il ne pouvait pas gagner, et il n’allait pas commencer à le faire maintenant. Il se retourna et s’éloigna en criant à Badrukk et à ses hommes de le suivre. Il ne lui restait plus qu’une arme pour égaliser les chances, et il serait damné s’il ne l’utilisait pas.[192]

Mesures Désespérées

Le silo était dans un état de chaos absolu. Lorsque Mogrok fit irruption, il vit des Meks grouiller partout, travaillant frénétiquement tandis que les Grots s’élançaient et criaient autour d’eux. Les explosions des obus impériaux secouaient la chambre, faisant vaciller les lumières et tomber les Gretchin en couinant des corniches dans le vide. Prenant d’assaut le portique supérieur avec Badrukk et ses hommes derrière lui, Mogrok cria pour appeler Dagz. Le Mek surgit de derrière un amas de câbles enchevêtrés, ses yeux rouges louches agrandis en soucoupes sanglantes par ses lourdes lunettes.

« Très bien Boss, comment se déroule le combat ? »

Mogrok se renfrogna et saisit le maigre Mekboy par la gorge.

« Comment crois-tu que ça va se passer, Dagz ? C’est l’heure des super-rokettes, c’est comme ça que ça se passe ! »

Dagz s’agrippa, en sifflant, à la Pince-piston de Mogrok, qui, à contrecœur, le relâcha suffisamment pour qu’il puisse croasser une réponse.

« Bien, Boss, bien sûr, pas de soucis… Sauf qu’ils ne sont pas encore tout à fait prêts… »

Le nez de Dagz produisit un horrible bruit de craquement lorsque Mogrok le réduisit en bouillie.

« Désolé Dagz, je n’ai pas bien compris. Ça doit être tout le vacarme que ces zoms font en explosant tous mes gars. Maintenant, est-ce que les rokettes sont prêtes ? »

Dagz fit un signe de tête frénétique et s’agita sur un panneau de commande proche. Avec un grognement, Mogrok laissa tomber le Mekboy haletant et appuya sa Griffe-Piston sur le gros bouton rouge. Immédiatement, les lumières d’urgence se mirent à clignoter et des écrans blindés anti-explosion s’abattirent autour des portiques d’observation. Mogrok regarda à travers le hublot en verre armé les flammes s’allumer dans les profondeurs et le silo entier se mit à trembler follement. Les Grots et les Gros Meks s’éparpillèrent, se précipitant vers les sorties tandis que d’autres grands volets métalliques s’enfonçaient dans le sol.

Des corps verts s’entassaient contre les portes scellées, s’agrippant les uns aux autres dans leur tentative désespérée de s’échapper. Badrukk et ses hommes poussèrent un murmure impressionné lorsqu’une vaste trappe métallique s’ouvrit au-dessus d’eux, entraînant dans sa chute la ferraille, les Squigs et les Orks qui s’agitaient, tandis que le sol se dérobait sous eux. Dans un grondement sourd, les rokettes commencèrent à décoller, s’élevant au milieu d’une tempête de feu. Ils dépassèrent le portique d’observation, les yeux de Mogrok s’illuminant des feux de leurs réacteurs.

Une Arme De Dernier Recours[193]
Sanctus Reach 64.jpg

La technologie vortex est peut-être l’arme la plus dangereuse dont dispose un commandant du 41ème millénaire. Capable de percer une brèche dans l’Immaterium, une telle arme warp détruit les murs entre l’espace réel et le Warp. Un vortex hurlant est libéré, une tempête d’irréalité qui dévore toute matière sur son passage. L’effet sur tout ce qui est pris dans cette faille est catastrophique - partout où le vortex se propage, il efface tout simplement la réalité dans son sillage. Guerriers en armure, chars d’assaut, puissantes machines de guerre, forteresses et vaisseaux spatiaux, tous peuvent être dévorés par les attentions voraces d’une ogive vortex. Une fois qu’une telle brèche est ouverte, elle ne peut être refermée volontairement et doit suivre son cours destructeur jusqu’à ce qu’elle s’effondre d’elle-même. Plus d’une bataille a été gagnée pour l’Imperium grâce à l’utilisation d’armes à vortex, mais les vainqueurs ont ensuite été attaqués par les armes mêmes qu’ils avaient déployées. Il va sans dire que ces risques signifient que l’utilisation d’armes à vortex doit être approuvée par les plus hautes autorités disponibles, et seulement dans les circonstances les plus désastreuses. Il n’en va pas de même pour les Orks, dont le respect pour les conséquences d’armes aussi dangereuses est bien inférieur à l’enthousiasme qu’ils éprouvent pour leurs effets. C’est là tout le danger de combattre les Peaux Vertes, car comment faire face à un ennemi qui déploie des armes potentiellement apocalyptiques juste pour le plaisir ?

S’élançant vers le ciel, les rokettes s’enfoncèrent dans l’obscurité et la pluie, tandis que les Orks en contrebas poussaient des cris de joie devant le déchaînement de leur super-arme. Soudain, l’une des super rokettes bascula sur le côté et s’écrasa sur celle à côté. Il y eut un flash monstrueux et aveuglant, une série de coups de tonnerre, puis un terrible hurlement de sciage, la réalité se déchirant. Les mâchoires desserrées, Mogrok, Dagogg, Badrukk et ses acolytes observèrent avec stupéfaction les ratés spectaculaires des ogives à vortex. Au-dessus du silo, une faille Warp brûlante et rouge sang se propagea comme des fissures à travers la substance du ciel. Des éclairs cramoisis jaillirent et rugirent, et les nuages passèrent du noir au rouge. Alors que la pluie battante se transformait en sang chaud au-dessus du Pic de Ferraille, la matière brute du Chaos commença à pleuvoir sur la bataille en contrebas.

« Eh bien, Dagz, » marmonna Mogrok, « je crois que nous venons de briser la planète ! »

Dagogg acquiesça d’un signe de tête muet, regardant avec stupéfaction la brèche qui s’élargissait. Le silo tremblait à nouveau, mais une brume cuivrée commençait à s’échapper des murs brûlés. Mogrok se tourna vers le Kap’tain’ Badrukk.

« Tu as toujours ton Téla-tépula sur ton Kroizeur ? »

Le Kap’tain’ acquiesça, sortant un appareil lumineux de son manteau.

« Ça va te coûter cher, Mogrok. Moi et les gars, on ne travaille pas gratuitement. »

Mogrok afficha son plus beau sourire.

« Tous les mondes, et toutes les Waaaghs! »

Kap’tain’ Badrukk poussa un énorme soupir et appuya sa paume sur le bouton qu’il tenait dans sa main. Dans un éclair de lumière verte, les Orks de la galerie d’observation disparurent de la surface d’Alaric Prime. Quelques instants plus tard, l’enfer se déchaînait.[194]

Les Lames De Khorne

« Très bien les gars, je ne sais pas ce que c’est que ces doigts rouges, mais ils viennent d’agir pour les boyz de Roglod, alors je dis qu’il faut leur donner un bon coup de pied ! Sortez vos hachoirs, suivez-moi, et le dernier mort est un grot ! Waaaaaaaagh! »
- Grudzot, Goff Nob, bataille du Pic de Ferraille.

Une brèche dans le Warp s’est ouverte au-dessus du Pic de Ferraille et s’élargit de seconde en seconde. Bien que les Orks soient pratiquement vaincus, les défenseurs d’Alaric Prime n’ont aucune chance de répit car un nouvel ennemi mortel est sur le point de rejoindre la guerre. Alors que la faille Warp s’élargissait, dévorant le ciel, tout le pic de Ferraille se mit à trembler. Le sol se tordait et se fissurait, de la vapeur rouge sang s’échappait des fissures dans le sol de la caldeira. Le sang chaud tombait en bourrasques sifflantes, s’accumulant sous les pieds jusqu’à ce que les forces orks et impériales pataugent dans le sang jusqu’aux genoux. Un coup de vent commença à hurler depuis l’embouchure de la faille, chaud comme une fournaise et chargé d’une puanteur cuivrée. Alors qu’il balayait le campement Ork, les montagnes de ferraille et de débris se mirent à se tordre et à se tordre.

Des crânes béants s’extirpèrent des tas de ferraille, comme des asticots qui s’entrechoquent. Le métal lui-même fondait et s’entrechoquait, prenant la couleur du laiton. D’innombrables Peaux Vertes brûlèrent atrocement dans la marée métallique, tandis que leurs huttes, leurs tas de ferraille, et même leurs chars et leurs marcheurs commençaient à se transformer en laiton en fusion et à s’écouler vers le haut. Une cascade d’airain déferla dans le ciel au-dessus du pic de ferraille, grésillant et sifflant sous la pluie sanglante. Lorsque sa pointe rencontra le bord de la faille, le laiton en fusion trembla et commença à se tordre. Plusieurs centaines de milliers de litres de boue métallique fumante se répandirent, décrivirent des arcs de cercle et se durcirent en un pont tout-puissant qui s’éleva du volcan et disparut dans le Warp lui-même. Cette vaste et impossible construction était hérissée de pointes sur lesquelles d’innombrables crânes grinçaient et gémissaient. Sa travée était gravée de runes démoniaques flamboyantes, et sa surface reflétait la folie bouillonnante du Warp. Le pont était assez large pour accueillir une armée, et tandis qu’Orks et humains le contemplaient avec stupéfaction, des milliers d’yeux haineux et incandescents apparurent, les fixant depuis les profondeurs de la faille. Des mugissements retentirent, un tonnerre couvrit tous les autres sons, et la colère du Dieu du Sang s’abattit sur le monde meurtri d’Alaric Prime.[195]

Une Tempête De Colère

Une pluie de crânes enflammés de la taille d’un rocher s’échappa de la brèche. Là où ils frappaient, les crânes de démons explosaient avec une force monstrueuse, projetant des nappes de sang, de chair et de métal dans toutes les directions. Des éclats d’os de la taille d’un poing arrachèrent les Orks de leurs pieds, leurs corps s’enfonçant dans la boue. Les cors de guerre d’airain retentirent, leurs explosions roulant dans le ciel, et les légions de Khorne se déversèrent sur le pont d’airain.

Ils étaient précédés d’une puissante armée de Chasseurs de sang, dont la bousculade produisait de grasses étincelles de bronze en tonnant vers les Orks en contrebas. Dans le sillage des Équarrisseurs arrivaient des Machines-Démons, des Trônes de Sang, des Canons à Crânes et des Broyeurs d’Âmes, dont les pistons sifflaient et s’agitaient en s’élançant depuis la brèche. Les canons à crâne se déployèrent sur le pont en batteries effrontées et commencèrent à arroser le pic de ferraille de leurs tirs. Entre les canons hargneux des Démons jaillissaient des Sanguinaires dont on ne compte plus le nombre, hurlant leur soif de sang en s’élançant vers l’ennemi. La brèche grinça et crépita, crachant de grandes volées de Furies hurlantes qui sortirent en tourbillonnant pour engloutir les Orks dans un tourbillon de griffes et de crocs. Dans une vaste marée rouge, les Démons s’engouffrèrent dans la caldeira sanguinolente et le massacre commença pour de bon. Un instant, les restes de la horde de Mogrok s’étaient battus comme jamais contre les Gros Loups. L’instant d’après, les légions effrontées du Warp s’abattaient sur eux, lames tranchantes à la main. La plupart des armées se seraient brisées sur-le-champ, mais les Peaux Vertes ont levé les yeux vers ce nouvel ennemi, ont hurlé "Waaagh!" à pleins poumons et ont chargé à leur tour. Une horde de Goff Boyz rencontra les Démons au pied du pont, et le sang gicla en masse tandis que les deux forces s’affrontaient.

Les Equarisseurs percutèrent les Orks en rangs serrés avec une force qui brisait les os, les corps verts disparaissant sous les sabots d’airain. Les lames de l’enfer arrachaient les têtes orks des épaules musclées à chaque coup, mais les Orks ripostaient avec la fureur d’un ennemi qui n’a plus rien à perdre. Les Kikoup's tailladaient la chair des Démons, les automatik’s rugissaient en transperçant les armures d’airain. Les derniers Goff Nobz étaient au cœur de la bataille, leurs pieds plantés sur le pont lui-même et leurs pince énergétik’ se balançant dans des arcs brutaux. Un uppercut tonitruant prit un Juggernaut sous la mâchoire, le projetant dans les airs pour qu’il s’écrase sur son cavalier rugissant. Un autre Nob referma son poing autour de la taille d’un héraut de Khorne hargneux, coupant en deux le monstre sanguinaire alors même que la lame du Démon s’enfonçait dans son cou. Pendant un long et glorieux moment, les Peaux Vertes tinrent l’embouchure du pont avec une détermination sanguinaire, puis les Trônes de Crâne s’écrasèrent en une vague déferlante et les Peaux Vertes furent balayées.

Vengeance[196]

Il y a des centaines d’années, sur les champs brûlants d’Armageddon, Logan Grimnar a subi la colère du Dieu du Sang. Les plus puissants champions de Khorne avaient été vaincus par la puissance combinée des Space Wolves et des Chevaliers gris, et le grand Angron lui-même avait été banni dans le Warp avec la garde d’honneur de dizaines de Buveurs de Sang qui s’était battue à ses côtés. Grimnar venait d’être promu Grand Loup quelques mois avant le début de la bataille, mais c’est grâce à son génie stratégique et à son héroïsme sans faille que les légions du Chaos ont été tenues à distance suffisamment longtemps pour que les serviteurs de Khorne soient mis en échec. C’est Grimnar qui a tué l’un des plus puissants seigneurs des World Eaters, revendiquant sa hache comme prise de guerre. C’est Grimnar qui a été salué comme le grand vainqueur d’Armageddon. C’est sur Grimnar que l’œil du courroux de Khorne s’était posé, et dont le crâne était désormais le plus convoité par le Dieu du Sang.

Le temps s’écoule différemment dans le Warp, les jours passent en années, les décennies en instants. Pendant ce temps, le désir de vengeance de Khorne grondait dans l’Immaterium, s’enflammant et forgeant des légions de Démons dont le seul but était de l’assouvir. Des marchés ont été conclus, de puissantes entités ont été enveloppées d’airain et de feu et se tiennent prêtes, en rangs serrés, à obéir aux ordres de leur maître. Alors que les cieux s’ouvraient au-dessus d’Alaric Prime et que le Warp s’y engouffrait, le Dieu du Sang saisit sa chance. Le fléau de Grimnar était lâché sur le monde. La dette de sang allait être réglée. Les Démons se déversèrent alors dans les ruines du Pic de Ferraille, massacrant sur leur passage. Les équipages de Mekanos se précipitèrent pour tourner leurs armes, poussant des cris de terreur alors qu’ils étaient envahis par des Démons hurlants. Les derniers chariots traversèrent la presse en grondant, les armes rugissantes, jusqu’à ce qu’ils soient écrasés ou déchiquetés par des broyeurs d’âmes hurlants. Des bandes de Bad Moonz se pressaient dos à dos en cercles de plus en plus étroits, les fusils à pompe dans les poings, tandis que les douilles s’accumulaient à leurs pieds. Pourtant, les Démons déferlèrent en une vague inarrêtable, et les poches de résistance des Orks furent massacrées une à une.

Un seul Morkanaute tenta de s’échapper du massacre. Des crânes enflammés se heurtaient à son champ de force, et la machine se fraya un chemin dans la bataille, entraînant dans son sillage une masse désespérée d’Orks et de Grots. Alors que le Morkanaute remontait une rue jonchée de débris en direction du mur, il fonça droit sur les canons des Space Wolves qui l’attendaient. Des canons lasers jaillirent, perçant l’énergie et les armures rouillées. La chaudière du marcheur explosa, propulsant sa tête dans les airs alors même que son corps en forme de dalle se renversait sur les Orks qui se trouvaient derrière lui. Les Boyz survivants tentèrent une charge désespérée, mais ils furent réduits en pièces en quelques instants.

Les Fenrissiens n’eurent pas le temps de se réjouir. De l’arrière des Orks massacrés surgit une armée rouge sang, dont les yeux de Démon brûlaient de fureur en chargeant. Les forces impériales s’étaient repliées pendant que les Démons massacraient les Orks. Elles avaient préparé leurs positions du mieux qu’elles pouvaient, attendant que leurs ennemis s’épuisent les uns les autres dans le maelström de la violence. Aujourd’hui, les Orks avaient disparu, massacrés jusqu’au dernier, et les défenseurs d’Alaric Prime étaient les prochains.[197]

Marée Meurtrière

Une armée de Démons a traversé le Warp et s’est abattue sur le pic de ferraille, avec l’intention de tuer tous les êtres vivants de la planète. Si les Space Wolves et leurs alliés ne parviennent pas à contenir l’incursion démoniaque ici, tout aura été fait en vain car le Warp se répandra sur Alaric Prime et détruira tout ce qu’ils ont sauvé si durement.

Né Du Massacre[198]

Le premier Démon à faire irruption dans la faille au-dessus du Pic de Ferraille fut le Héraut connu sous le nom de « Né du Massacre », une entité née des actes d’un assassin particulièrement meurtrier. Connu sous le nom de « Lame d’airain », ce tueur dérangé louait ses services à des chefs de culte et à des démagogues dans tout le système de Lonereach, son seul prix étant le crâne de ceux qu’il tuait. Lame d’airain dédiait chacun de ses meurtres au Dieu du Sang, s’approchant de ses victimes par la subtilité et le silence avant de les massacrer avec une violence inouïe. À chaque marque tuée, son sanctuaire crânien grandissait jusqu’à ce que, dans un dernier acte de dévouement aveugle, lame d’airain plonge ses poignards dans sa propre gorge, baignant le sanctuaire de sang. À ce moment précis, « Né du Massacre » se mit à hurler dans le Warp. L’horreur furieuse était née de la force vitale non seulement de lame d’airain, mais aussi de ses nombreuses victimes. Ces esprits contradictoires emplissaient le démon d’un dégoût sans direction et d’un besoin désespéré de violence qui ne pourrait jamais être assouvi. C’est ainsi que le héraut se fraya rapidement un chemin jusqu’à la seigneurie sur ses pairs meurtriers, et s’appropria le puissant Trône des Crânes. Alors que le pont d’airain frémissait au-dessus du pic de ferraille, le chariot démoniaque de Démon jaillit du Warp à la tête même de l’armée de Khorne, son maître ayant l’intention de tuer tous les mortels qui se trouvaient en bas.

Les sbires de Khorne avaient récolté un bilan sanglant des Orks du pic de ferraille. Des milliers de crânes avaient déjà été revendiqués, du sang versé par gallon pour tourbillonner au milieu des épaves en flammes et des débris renversés. La marée de Démon continuait de se déverser sur le pont d’airain, les lames maléfiques serrées dans des poings en forme de serres. Au-dessus d’eux, la faille pulsait et s’élargissait, frémissant et hurlant en se nourrissant des âmes des morts. De ses profondeurs, d’autres Démons commencèrent à affluer, entités opportunistes et prédateurs du Warp saisissant leur chance de pénétrer le royaume des mortels et de s’en nourrir.

Les Démons de Tzeentch s’élancèrent dans le ciel alaricain, Hurleurs et Disques chevauchant des queues de comète de flammes tourbillonnantes. Des taches nacrées apparurent sur le champ de bataille, dansant et se propageant comme le début d’une migraine monstrueuse, avant de s’ouvrir en rideaux vaporeux et frondeurs pour révéler les Démons de Slaanesh. Enfin, des formes putrescentes et grumeleuses surgirent de la boue et du sang qui se répandaient sur le sol de la caldeira. Serrant des lames rouillées et suintant de tous leurs pores, les Démons de Nurgle s’avancèrent en titubant pour se joindre au combat.

Les Space Wolves observèrent cette terrible scène avec une consternation croissante. Nombre d’entre eux avaient déjà affronté les serviteurs des Puissances de la Ruine, et même ceux qui ne l’avaient pas fait connaissaient suffisamment les contes pour reconnaître la menace qui pesait sur eux.

Les chevaliers alariens n’étaient pas aussi bien informés, bombardant les Space Wolves et les uns les autres de cris d’alarme frénétiques. Comment un ennemi aussi monstrueux pouvait-il apparaître si soudainement et en si grand nombre ? Quelles étaient ces abominations ? Devaient-ils rester debout et se battre, ou se replier et chercher des renforts ? Alors même qu’ils parlaient, les chevaliers furent horrifiés d’entendre leurs canaux vocaux se brouiller avec le bourdonnement d’un milliard de mouches. Les voix se dédoublaient et répétaient des échos contradictoires, ou dégénéraient en rugissements bestiaux qu’aucune gorge humaine ne pouvait émettre. Derrière tout cela s’élevait un baragouin et un babil ignobles qui étouffaient progressivement les communications par leur vacarme exaspérant.

Logan Grimnar se coupa de tous les canaux vox à la fois, hurlant son message à toutes les forces impériales présentes sur Alaric Prime. Le Grand Ennemi était là, les horreurs du Chaos se déchaînaient. Il fallait maintenant faire preuve d’un courage, d’une foi et d’une force plus grands que ceux dont les défenseurs du monde avaient fait preuve jusqu’à présent. Grimnar ordonna à toutes les forces disponibles de se hâter vers la caldeira. Pourtant, alors même que ses mots résonnaient, le vox fut noyé dans un déluge de cris de folie. Quelqu’un avait-il entendu les ordres de Grimnar ? Les secours étaient-ils en route ? Alors que le Grand Loup essuyait la pluie sanglante de ses yeux, il ne pouvait en être sûr.[199]

Les Dieux Sombres ont Leur Dû

« Un monde d’hommes à l’intérieur d’eux-mêmes, bien à l’abri sur des trônes fantômes. »
« Une bouche sur un cœur enflammé, transformé depuis longtemps en pierres noircies. »
« Une blessure longtemps ressentie à l’orgueil effronté, Les chiens ont enragé le maître. »
« Une horde de lames pour réclamer la dette, Et nous venons après en dégringolant. »
- Inscription trouvée sur le visage de Sire Thaniel Degallio après la bataille du Pic de Ferraille.

Les fenrissiens et les chevaliers observaient la marée infernale qui montait en dessous d’eux. C’était comme si l’ancien volcan avait repris vie, mais dans sa fureur maladive, il crachait du sang et des Démons à la place de la lave. Derrière les barricades capturées, les guerriers impériaux serraient leurs armes, retenant leur propre soif de combat de peur qu’elle ne les défasse. Bientôt, le combat s’engagea, comme Grimnar l’avait prévu. Dans un hurlement à faire perdre la raison, les Démons levèrent leurs armes et chargèrent. Ils se dirigèrent comme une marée vers le mince cordon de Space Wolves qui entourait la caldeira. Des horreurs insensées issues des cauchemars les plus sombres de l’humanité se bousculaient les unes les autres dans leur hâte de goûter à la chair des mortels. À leur tête, dépassant largement en nombre leurs cousins nouvellement arrivés, se trouvaient les Démons de Khorne, couverts de sang, le meurtre dans leurs yeux flamboyants.

Les Space Wolves ouvrirent le feu avec toutes leurs armes, une pluie de bolts à réaction massive s’abattant sur la vague de chair démoniaque qui arrivait. Les tirs transperçaient les corps et les crânes, explosant avec une force qui faisait craquer les os. Les Démons furent projetés de leurs pieds fourchus dans des giclées de sang contre nature, des membres furent projetés dans les airs, arrachés à des corps éphémères. Les explosions de plasma et les rayons de givre balayaient la horde qui arrivait, creusant des trous dans les rangs des Démons, tandis que les obus de Vindicator et les canons laser réduisaient les machines-Démons en ruines.

La horde contre nature continuait d’avancer, gagnant du terrain à chaque seconde. Ici, un fer de lance de Juggernauts essuyait les tirs des Space Wolves et fonçait tête baissée sur leurs barricades. Là, un mur de Portepestes aux épaules affaissées s’avançait dans la tempête de tirs, leur chair corpulente déchirée et abîmée, mais leurs corps avançaient toujours en titubant. Les chevaliers bombardaient l’ennemi, les dents et les yeux sauvages de leurs pilotes. Les fantômes de leurs trônes Mechanicum connaissaient cet ennemi, et ils murmuraient des mots d’encouragement et d’avertissement à leurs pilotes vivants au milieu de ferventes prières.

Mais cela ne suffisait pas face à l’armée innombrable qui déferlait sur le pont d’airain. Les canons à crânes crachaient et rugissaient, leurs munitions d’un autre monde s’abattant sur les lignes des Space Wolves dans des pluies de flammes. Les broyeurs d’âmes crachaient des boules de flegme grésillant qui dévoraient les armures et la chair avec facilité, ou bien crachaient de grands jets de balles forgées par l’enfer sur les pentes de la caldeira pour déchiqueter les barricades et les plaques d’acier. Des chars tzenntchien flamboyants passaient au-dessus des têtes, se faufilant entre les aéronefs survivantes des Space Wolves pour faire pleuvoir des flammes Warp multicolores sur les forces impériales.

Malgré tout, les Space Wolves et les Chevaliers continuaient à se battre, la pluie sanglante faisant gicler leurs armures et grésillant contre leur chair. Leurs armes rugissaient et crachaient jusqu’à ce que leurs canons soient brûlants et leurs munitions épuisées. Les longs crocs portaient sur leurs épaules des armes lourdes usagées, les balançant dans des arcs brutaux pour frapper leurs ennemis hurlants et les mettre à genoux. L’armée contre nature continuait d’avancer, de plus en plus nombreuse, bondissant et grimpant sur les pentes de la caldeira.

Les Space Wolves hurlaient des défis à leurs ennemis, sautant les barricades pour rencontrer les Démons, épées tronçonneuses en marche. Menés par le Seigneur Krom, hurlant et les yeux fous, les Griffes Sanglantes survivantes dévalèrent les pentes, s’enfonçant dans une masse de sanguinaires qui déferlaient, leurs lames brandies. Derrière eux, des Gardes Loups vêtus d’armures Terminator encombrantes, les fusils chantant la mort, les lames de givre crépitant. Les Démons surgissaient toujours d’en bas, ensevelissant les Chasseurs Gris, les Griffes Sanglantes et les Gardes Loups sous leur masse énorme et monstrueuse. Ils déchiraient les Dreadnoughts, transperçaient la coque des chars, escaladaient les jambes des chevaliers et commençaient à submerger leurs ennemis désespérés.

La Marée de Démons

La horde d’horreurs d’un autre monde qui inonda le Pic de Ferraille était moins une armée qu’un océan. D’innombrables régiments de guerriers infernaux portaient la colère de leurs dieux sur la plaine des mortels, chacun rivalisant pour s’approprier plus d’âmes pour son protecteur que le suivant. Parmi cette puissante foule, certaines bandes de Démons se distinguaient par leur férocité et leur mortalité.[200]

L’Ost Vengeur

L’Ost Vengeur, une masse grouillante de Sanguinaires à l’aspect sanglants, constitue le cœur de la marée de démons. Tous les Démons de cette troupe sont nés de la soif de vengeance du Dieu du Sang à l’égard de Logan Grimnar. Ils étaient nés de la matière première du Warp, son nom brûlant déjà sur leurs lèvres. Lorsque les Sanguinaires prenaient la parole, c’était toujours pour proclamer leur haine du Grand Loup et se vanter auprès de leurs compagnons d’être ceux qui s’empareraient de son crâne. Ils n’avaient faim que de l’âme de Grimnar, ils n’avaient soif que de son sang, mais ils massacreraient tous ceux qui s’interposeraient entre eux et leur proie. Lorsque le voile se déchira au-dessus du Pic de Ferraille et que leur chance se présenta enfin, l’Ost Vengeur fonça en hurlant dans la mêlée, chaque fibre de ses formes non naturelles s’efforçant d’atteindre et de massacrer le seigneur des Space Wolves.[201]

Le Mangeur de Crânes

Cette imposante entité démoniaque occupait autrefois une place d’honneur au pied du trône de Khorne. Pendant des temps immémoriaux, le Mangeur de crânes a dirigé de grandes armées de Démons au nom de son maître, écrasant les hordes de Démons des autres dieux aussi souvent que les hôtes infortunés des ennemis mortels. Pendant les Guerres polychromes, c’est le Mangeur de crânes qui s’est frayé un chemin à travers un réseau de sorcellerie et des vagues d’ennemis pour dévaster une partie du labyrinthe de cristal de Tzeentch. Sur Corvosia, le Dévoreur de crânes s’est montré à la hauteur de son épithète monstrueuse en tranchant et en dévorant les têtes de tous les membres de l’ecclésiarchie corvosienne en une seule nuit. Le Démon est tombé en disgrâce lors de la première guerre d’Armageddon : il faisait partie de la puissante garde d’honneur d’Angron et n’a pas réussi à protéger le Primarque Démon des attentions vengeresses des Chevaliers gris. Banni dans le Warp, le Démon enragé a vu son essence entravée par des chaînes effrontées, car son dieu était très mécontent de son échec. Lié à une Enveloppe Insensible de laiton et d’os, le Mangeur de crânes fut condamné à croupir à jamais dans une puissante prison, rendu fou par son besoin de vengeance et sa fureur d’avoir échoué. Pourtant, le Mangeur de Crânes allait se voir offrir une chance de se racheter par son Seigneur courroucé, et son emprisonnement ne durerait pas éternellement.[202]

Les Inarrêtables

Les équarrisseurs, qui se faisaient appeler les Inarrêtables, étaient un groupe élitiste. Pour rejoindre cette confrérie de Démons sanguinaires, l’aspirant devait d’abord sauter à califourchon sur son nouveau destrier et se rendre directement dans le pustuleux jardin de Nurgle. Là, il devait franchir les frontières de ce royaume rance en piétinant tout ce qui se trouvait sur son chemin. Ce n’est qu’en se lançant dans un déchaînement de folie à travers le jardin sacré de Nurgle et en en revenant indemne que l’équarrisseur pouvait se considérer comme l’un des Inarrêtables.[203]

La Tempête de Bordel

Lorsque la marée de démons attaqua, les cieux se remplirent de créatures hurlantes décidés à faire des ravages. Parmi eux se trouvaient des chariots ardents de Tzeentch : une étrange bande de chasseurs démoniaques qui s’est baptisée la Tempête de bordel. S’élançant sur les thermiques impossibles de l’Empyrée, ces entités prédatrices chevauchaient les bords des tempêtes du Warp. Toujours à l’affût des vaisseaux mortels pris dans la trajectoire de la tempête, ces chariots gibbeux s’abattaient sur ces vaisseaux désespérés et endommagés, fouettant leurs champs Geller défaillants de flammes sorcières avant de déchiqueter les vaisseaux en détresse et de se nourrir des âmes qui s’y trouvaient. Sur le plan mortel, leurs méthodes étaient à peu près les mêmes, s’élevant au-dessus du champ de bataille en meutes caquetantes et bavardes avant de descendre pour achever ceux qui semblaient suffisamment affaiblis ou en danger d’être submergés.[204]

Les Chagrinés

Ost immonde d’horreurs fétides, les chagrinés comptaient parmi les plus vils de leur espèce. Resplendissant des nombreuses bénédictions de Nurgle, ces porteurs de Pestes se sont rassemblés autour des prières non exaucées de ceux qui avaient contracté les fléaux les plus virulents de Nurgle. Ils étaient attirés par le déversement de fluides vitaux contaminés dans le royaume des mortels, cherchant toujours à se vautrer dans les concoctions les plus nauséabondes que l’on puisse imaginer. Ils s’en imprégnaient avant de récolter des âmes mortelles pour alimenter le contenu de leurs ventres gonflés. Une fois qu’ils avaient atteint un nombre suffisant d’âmes et que le mélange d’âmes bouillonnait follement en eux, les chagrinés s’évanouissaient à nouveau, retournant à la demeure pourrie de Nurgle. Là, ils se tiendraient en files ordonnées, évacuant l’excès gazeux de leur voyage de recherche de nourriture dans un chœur infâme, tout en avançant lentement et patiemment. Lorsque chacun des chagrinés atteignait le début de sa file d’attente, il vomissait sa saleté fraîchement recueillie dans le chaudron de Nurgle, chacun ajoutant ses propres ingrédients au mélange océanique d’immondices afin que son maître puisse engendrer de nouveaux fléaux qui viendraient s’ajouter à son nombre. Tel est le cercle de la vie que le grand-père Nurgle embrasse avec tant de joie et que ses ennemis s’efforcent de ne pas rejoindre…[205]

Dans la Brèche

Des Démons innombrables bouillonnent à l’embouchure de la brèche, une marée sans fin que les forces impériales ne peuvent retenir que pendant un temps limité. Logan Grimnar sait qu’il ne faut pas laisser les hordes du Chaos se libérer et que la brèche doit être refermée avant que l’irréparable ne soit commis, mais pour cela, les Space Wolves doivent prendre le combat à bras-le-corps.

Les Griffes Dégainées[206]

Pendant de longs moments, alors que la marée de Démons se déversait sur les barricades, les Space Wolves et les Chevaliers luttèrent désespérément pour la retenir. Une mer bouillonnante de griffes claquantes et de lames sanglantes se heurtait aux minces lignes impériales, et il semblait impossible que les Démons n’y parviennent pas.

C’est pourtant à ce moment-là que la meute de gardes-loups connue sous le nom de Griffes de Grimnar prouva véritablement sa valeur. Ranulf Ironfang et Ingvarr Thunderbrow se tenaient dos à dos, les Lames de Givre et les Poings Tronçonneurs découpant les Démons par douzaines. Skard Frostmane se frayait un chemin à travers le chaos, éventrant un sanguinaire qui tentait de grimper sur le tibia d’un chevalier, là plantant ses lames crépitantes dans le dos d’un héraut de Slaanesh et déchirant le monstre en deux. Pendant ce temps, Ulli Dragonsmote et Gunnar Redhammer se battaient comme des dieux de la guerre fenrissiens, massacrant leurs ennemis artificiels à coups de flammes et de coups de marteau tonitruants. C’est sur le point d’appui de la défense héroïque de cette meute que la bataille allait basculer, et leurs noms allaient apparaître en premier dans la saga qui s’ensuivit.

De l’autre côté du champ de bataille, le réseau vox impérial se mit à crépiter. Au-dessus du vacarme infernal, la voix de Logan Grimnar retentit une fois de plus, claire et froide. Tous ceux qui pouvaient atteindre les Seigneurs Loups devaient les rejoindre et attaquer. Les guerriers trop éloignés pour participer à l’offensive devaient continuer à se battre, en s’efforçant d’éloigner les Démons du portail. Ses ordres donnés, Grimnar sauta à nouveau sur Stormrider et lança un cri de guerre dans les cieux ensanglantés. Ses frères lui répondirent, les voix s’élevant en un chœur féroce jusqu’à ce que, pendant un bref et glorieux instant, leurs hurlements résonnent au-dessus des cris et des hurlements de la horde de Démons. Puis le son fut à nouveau englouti, noyé dans une cacophonie de damnation, tandis que les Space Wolves luttaient pour leur vie.

En quête de gloire et de rédemption, Krom Œil de Dragon mena la charge. Il fonça sur l’ennemi, ses meilleurs éléments sur ses talons, hurlant leur fureur au fur et à mesure du combat. Les horreurs démoniaques reculèrent d’indignation lorsque les poings maillés de la Garde du Loup de Krom les percutèrent, les flammes et les lames crépitantes transformant les corps empyrique en bave vaporisée. Krom se battait à l’avant, sa hache était une tempête sanglante et tourbillonnante qui ouvrait la voie à ses guerriers. À un moment, une marée inarrêtable de démons s’apprêtait à briser la ligne des loups. L’instant d’après, comme les premières pierres d’une avalanche tonitruante, Krom et ses guerriers se lançaient à l’assaut de la horde démoniaque, ouvrant un chemin que Grimnar et Crinière Noire suivaient rapidement.

Griffes sanglantes, Chasseurs gris, Dreadnoughts, Terminators : tous s’élançaient dans les dents de l’ennemi tandis que leur attaque s’accélérait. Les Démons tombaient maintenant comme le blé devant une faux, complètement déstabilisés par la témérité des mortels. Les bolters lourds et les canons d’assaut rugissaient, déversant des torrents de feu sur l’ennemi pour lui ouvrir la voie. Poussant des hurlements d’exaltation, les Space Wolves accélérèrent le pas à mesure qu’ils prenaient de l’élan - les Land Raiders se frayèrent un chemin au milieu des ennemis tandis que les meutes de motards rugissaient autour d’eux, armes à la main. Les Stormwolfs et Stormfangs survivants se formèrent au-dessus de l’attaque, leurs tirs tendus balayant encore plus de Démons hors du chemin des Space Wolves. Les Fenrissiens se mirent à courir, puis à charger dans les rues du Pic de Ferraille. Comme la proue d’un long navire, ils s’enfonçaient dans les rangs des ennemis, se rapprochant à chaque pas du pont d’airain. Grimnar se battait maintenant à la pointe de la lance, Stormrider était porté par une vague déferlante de loups monstrueux. Les Chevaliers marchaient à leurs côtés, les figures imposantes du Gardien Blanc et du Chevalier Oublié menant les survivants dans une dernière charge glorieuse.

Ragnar Crinière Noire grogna en abattant un autre monstre grotesque. Il aperçut Krom qui se battait furieusement avec une meute de gigantesques chiens de khorne rouges, mais les deux Seigneurs loups furent séparés et Ragnar fut soudain dégagé. Les genoux du jeune loup étaient couverts de sang, de cadavres de Peaux Vertes, et devant lui, le pont d’airain s’élevait dans le ciel. Dans son dos, les dernières griffes sanglantes se frayaient un chemin à travers la foule, l’un des prêtres des runes à leur tête. Les yeux du prêtre étincelèrent de puissance et un éclair jaillit de son poing, réduisant à l’état de vapeur une masse de Démons en train de charger.

Une grande forme sombre passa au-dessus d’eux et, dans un puissant éclaboussement, le pied du Gardien Blanc s’abattit plusieurs mètres plus loin. Ragnar grimaça en voyant les Chevaliers enjamber les Space Wolves et former une ligne au pied du pont. Une pluie sanglante détrempait les puissants marcheurs, coulant dans des tunnels le long de leurs armures brillantes et grésillant en vapeur sanguine contre leurs boucliers ioniques. Pourtant, ils rayonnaient de défi et de puissance. Leurs canons étaient allumés, un tonnerre staccato constant. Les explosions se succédaient sur le pont d’airain, chaque souffle anéantissant des Démons par douzaines. Même si la horde se pressait autour des Space Wolves, forçant leur charge insoutenable à se concentrer sur des poches isolées, il semblait que les Chevaliers pourraient endiguer la marée démoniaque.[207]

Le Mangeur De Crânes

Soudain, la faille se mit à pulser d’une lumière infernale, et un rugissement effronté jaillit de ses profondeurs. Quelque chose d’immense bougea au sommet du pont, une ombre gigantesque s’agitant dans la brume de chaleur. Sorti du Warp, le Mangeur de Crânes roulait, une Machine-Démon si vaste qu’elle occupait presque toute la largeur du pont. L’imposant Seigneur des Crânes poussa un rugissement assourdissant, leva son canon forgé par les démons et ouvrit le feu. Les canons de la puissante arme hurlèrent en tournant de plus en plus vite, les bouches à feu s’illuminant de flammes infernales. La pluie de tirs s’abattait sur les boucliers des Chevaliers, les faisant flamboyer et clignoter. Le chevalier de Sire Thaniel Degallio trébucha, mis à genoux alors que son bouclier s’embrasait d’impacts. Le noble poussa un dernier cri de défi avant que son bouclier n’explose, le torrent de feu perforant le torse de son chevalier et le projetant au sol en flammes.

Le Dévoreur de Crânes avança, ses moteurs rugissant tandis qu’il écrasait les broyeurs d’âmes et les canons à crânes brisés. La Machine-Démon super-lourde continuait de faire feu sur les Chevaliers qui avançaient, leurs propres tirs détruisant des morceaux de l’armure du monstre, mais sans parvenir à stopper sa progression. Sire Galhain Degallio tomba ensuite, son chevalier trébuchant comme un ivrogne avant d’exploser dans une spectaculaire boule de feu chauffée à blanc. Neru Degallio riposta, s’avançant pour tenter de prendre le Seigneur des Crânes par le flanc, mais son puissant couperet décrivit un arc de cercle météorique et repoussa le Gardien Blanc dans une masse de Démons. Gerantius s’approcha du monstre, mais il fut entouré d’une nuée de broyeurs d’âmes. L’épée tronçonneuse de faucheur du Chevalier Oublié transperça les bêtes qui s’entrechoquaient, mais elles avaient réussi à émousser son attaque. Un seul chevalier de la maison Degallio, celui de Sire Furian, se retrouva seul face au mangeur de crânes, mais pas pour longtemps. Dans un rugissement furieux, la machine de guerre de Khorne fonça sur le chevalier malchanceux, Furian reculant en tentant de faire jouer son canon thermique. Il y eut un terrible grincement lorsque le couperet du Seigneur des Crânes pulvérisa le casque du Chevalier, puis le marcheur tué de Furian fut envoyé s’écraser sur le sol ensanglanté. La maison Degallio tomba en même temps que Furian. Seul leur chef restait, luttant contre une marée montante d’ennemis Démons, des larmes de chagrin furieux striant son visage.

Stormrider balaya la bataille du Pic de Ferraille. Les yeux de Logan Grimnar se rétrécirent tandis qu’il observait la scène de dévastation qui s’offrait à lui. Trois Chevaliers étaient à terre, de la fumée et des flammes s’échappant de leurs corps déchiquetés. Le Chevalier Oublié et le Gardien Blanc étaient tous deux sous pression, des Machines-Démons de moindre importance et des hordes de Sanguinaires enragées tourbillonnant autour d’eux. Au pied du pont d’airain se dressait une énorme monstruosité - le Seigneur des Crânes tournait déjà ses canons vers Crinière Noire et ses guerriers, dont les tirs de riposte résonnaient sur sa carapace blindée.

Grimnar serra fermement la hache Morkai et montra ses crocs en signe de défi : « Très bien, monstre. Tu veux te battre ? Écrivons une saga, toi et moi… »[208]

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La Prophétie S’accomplit

Le Mangeur de Crânes est en liberté, une Machine-Démon meurtrière et imposante qui cherche à massacrer tout ce qui se trouve sur son chemin et à s’approprier le crâne de Logan Grimnar pour en faire don à son dieu. Après la défaite des Chevaliers, c’est aux Seigneurs de Fenris qu’il incombe de tuer la bête.

Alors que les chevaliers de la maison Degallio tombaient les uns après les autres, le Seigneur Oeil de Dragon se battait pour empêcher la Force de Frappe Tranchante de subir le même sort. L’espace d’un instant, lorsqu’il vit Ragnar se diriger vers le pont d’airain, Krom eut envie de le suivre, de rivaliser avec le petit loup pour la gloire qui l’attendait à cet endroit. Pourtant, il savait où menait ce chemin, il revoyait le Hurlement vengeur brisé et les visages des guerriers qu’il avait perdus sur l’Île grêlés. Non, les skjalds ne chanteraient pas que Krom Œil de Dragon avait abandonné sa famille pour la couronne pleine de vide d’un imbécile. Au lieu de cela, il abattit le dernier des chiens à écailles rouges et à collier de cuivre qui l’assiégeaient, et se brancha sur le vox. Beuglant sur le babillage démoniaque, Krom ordonna aux Fenrissiens survivants de se mettre en formation défensive, menaçant de s’attirer les foudres de quiconque chercherait la gloire au détriment de la vie. Les Space Wolves survivraient à cette folie, jura Krom, sinon leurs spectres lui rendraient des comptes dans l’au-delà !

La bataille au pied du pont d’airain tournait rapidement au désavantage des guerriers de l’Imperium. La marée démoniaque avaient été repoussés par l’offensive des Space Wolves, mais ils se lançaient à nouveau à l’assaut des Fenrissien assiégés. Les Space Wolves se battaient dos à dos, en cercles de plus en plus serrés, contre un ennemi écrasant. Dans le même temps, le Dévoreur de Crânes se déchaînait de plus en plus, son énorme canon gatling détruisant les chars et les Space Marines. Les Chevaliers avaient été abattus, ou étaient encerclés et sur le point d’être débordés. Pourtant, tant que Logan Grimnar vivrait, il ne tolérerait jamais la défaite.

Dans un hurlement à faire trembler les os, Grimnar fit avancer Stormrider, à travers les gouttes de pluie sanglante qui tombaient, entre les cadavres flamboyants de Chevaliers autrefois fiers. Alors que des éclairs pourpres explosaient au-dessus de sa tête, le noble Seigneur des loups s’élança sur le Mangeur de Crânes, lame en main. La Machine-Démon vit arriver Grimnar, son regard brûlant s’accrochant à celui du Grand Loup, et elle se retourna pensivement pour répondre à sa charge. Le couperet de la bête s’abattit, aussi rapide qu’une lame de guillotine, et ne fit que soulever une grande gerbe d’eau sanglante lorsque Stormrider s’écarta. L’élan de Logan fit mouche, la hache Morkai déchirant l’armure de la Machine-Démon dans une gerbe de sang bouillante. Alors que Stormrider passait, les Loups Tonnerre de Grimnar s’enfonçant dans les eaux sanglantes avec une détermination macabre, le Mangeur de Crânes hurla sa rage vers les cieux. Du laiton en fusion et de la vapeur jaillissaient de la longue entaille taillée par la hache Morkai. Pourtant, alors que Grimnar s’élançait vers l’arrière pour une nouvelle passe, son ennemi était prêt.

La lame du Seigneur des loups transperça une fois de plus la peau du Mangeur de Crânes, mais en retour, le plat du couperet du monstre s’abattit sur Stormrider comme un bélier. Le char fut projeté dans les airs, s’écrasant dans un enchevêtrement de traces et de loups enragés. Le Grand Loup, quant à lui, fut projeté de côté, roulant jusqu’à s’arrêter au pied du pont d’airain. Grimnar se releva en grognant tout bas dans sa gorge, avant d’être à nouveau écrasé par une grêle de balles chauffées à la forge qui s’abattaient sur son armure. Cette fois, le Vieux Loup fut plus lent à se relever, du sang s’échappant des déchirures de sa plaque Terminator. Alors qu’il saisissait à deux mains le manche de la hache Morkai, il se rendit compte que le Mangeur de Crânes était sur lui. Le puissant couperet s’abattit sur la garde de Grimnar, les dents en bataille, lui assénant un, deux, trois coups. Le Seigneur des Loups bloqua le premier coup, les dents tronçonneuses de la taille d’un crâne crachant comme des éclats d’obus alors que les deux lames s’entrechoquaient. Le deuxième impact, cependant, mit le Vieux Loup à genoux, et le troisième le projeta sur le dos. Avec un cri de triomphe, le Mangeur de Crânes roula vers l’avant pour écraser Logan Grimnar sous ses pattes.[209]

Dans les Mâchoires des Fauves

Soudain, un bolt bleu-gris jaillit de nulle part, frappant la forme de Grimnar comme un éclair. Ragnar Crinière Noire roula avec son Seigneur, et tous deux tombèrent hors de la trajectoire de la Machine-Démon et se retrouvèrent dans les eaux sanglantes avec une éclaboussure. Le mangeur de crânes hurla, apoplectique de rage, à la recherche de sa petite proie. Ils étaient là, émergeant du lac sanguin, lames prêtes à l’emploi. Le Jeune Loup et le Vieux. Le Grand Khorne voulait le crâne de l’ancien, il avait levé une légion entière de Démons simplement pour s’en emparer. Pourtant, c’est le Mangeur de Crânes qui trancherait la tête de cet ancien, car lui aussi connaissait son visage d’antan et le haïssait par-dessus tout. Le Mangeur de Crânes se retourna pour faire face à ses ennemis une fois de plus, ses puissantes chenilles faisant jaillir le sang en gerbes. Il leva haut son couperet, mit ses monstrueux canons en joue et s’apprêta à les faire disparaître de l’existence.

Un cri aigu et sifflant fit se redresser la tête de l’immense Machine-Démon, une fraction de seconde avant qu’une explosion enflammée n’éclate contre sa poitrine. Le mangeur de crânes poussa un rugissement d’indignation, qui fut interrompu par un nouveau trio d’explosions tonitruantes qui le firent reculer et fissurer son plastron d’airain. En grinçant des dents, la Machine-Démon lutta contre cette tempête de feu inattendue, mais d’autres obus tombaient, des explosions éclataient sur toute sa vaste carcasse. L’une des explosions engloutit le poignet du mangeur de crânes, lui tranchant la main dans une gerbe de sang. Alors même que son couperet s’écrasait, d’autres explosions percèrent le corps de la Machine-Démon. Elles brisèrent les cuves pressurisées de sang qui alimentaient son cœur de fournaise, elles déformèrent les canons de son bras armé. La Machine-Démon remontait le pont, broyant ses propres guerriers sous ses chenilles. Pourtant, les obus se heurtaient toujours à sa structure.

Alors que leur destin s’éloignait, Grimnar et Crinière Noire cherchèrent la source de leur sauvetage. Le Grand Loup fut le premier à les voir et, à la grande surprise de Crinière Noire, il se mit à rire. Des vagues courageuses de Cadiens, avec une compagnie de chars de combat Leman Russ en tête, passèrent en rugissant par-dessus le rebord de la caldeira, déferlant à travers les murs déchirés du Pic de Ferraille. C’est le tonnerre combiné des canons des chars qui avait fait reculer le mangeur de crânes. En ce moment même, leurs obus faisaient mouche, démembrant peu à peu la Machine-Démon tétanisée.

« Les échos du Primarque se rassembleront comme un seul homme », déclara Grimnar en secouant la tête. « Russ protégera ses fils préférés ».

Alors que les chars de combat Leman Russ avançaient et continuaient leur barrage furieux, Logan Grimnar se mit à rire de plus belle.

Le Castellan Stein s’agrippa au bord de la coupole tandis que ,Gardien de la Porte, franchissait la montée au milieu d’une masse de Cadiens en train de charger. Alors que le Baneblade roulait à travers une brèche dans le mur des Peaux Vertes, l’expression de Stein trahissait son horreur face à la scène de chaos qui s’étalait en dessous de lui. La caldeira tout entière n’était plus qu’une mer de folie, des démons sortis des cauchemars les plus sombres étaient sur le point d’envahir les Space Wolves dans une mousson de sang. Stein eut mal aux yeux en voyant l’affreuse déchirure de la réalité, le pont de laiton rongé par les runes, le lac de sang en ébullition. Pourtant, il serra les dents, lutta contre son dégoût et commença à aboyer des ordres par-dessus le bavardage dément du vox. Le Castellan se força à absorber et à disséquer la scène qui s’offrait à lui tandis qu’il cherchait une cible convenable. Là, au cœur de la bataille, se trouvait une sorte de machine de guerre super-lourde. Les hommes d’Ovik lui faisaient vivre un enfer, une pluie d’obus de canon de combat s’abattant sur sa forme blindée, mais il n’était toujours pas mort.

« Eh bien, » pensa Stein, « il était possible d’y remédier. »

Se laissant tomber dans la coupole et claquant l’écoutille, il se mit en rapport avec son sénéchal d’artillerie.

« Cette abomination de classe super-lourde sur la passerelle. Vous la voyez ? »

Stein acquiesca à la réponse balbutiante de son sénéchal.

« Peu importe, sergent Retzler, concentrez-vous. Ce monstre. Tuez-le. Tout de suite. »

Stein regarda l’écran de son augure vert qui se brouillait tandis que le Gardien de Porte tremblait de recul. Stein eut le souffle coupé, puis l’obus du canon principal de son Baneblade fit mouche et fit exploser la tête de sa cible en une seule et spectaculaire explosion. La Machine-Démon s’immobilisa, secouée par des explosions secondaires, tandis que l’équipage du Baneblade poussait des cris de joie.

« Un beau tir, sergent, bon travail. »

En bas, fixant la bête tuée, Castellan Stein avait aperçu les silhouettes lointaines de Grimnar et de Crinière Noire. Il s’autorisa un mince sourire en réalisant que ses forces avaient sauvé les Seigneurs loups au bon moment.

« C’est vrai, messieurs, » se dit-il à voix basse, « l’Empereur protège, mais il le fait avec de l’acier cadien. »[210]

Colère Déchaînée

« Gorsk, envoie un frag dans ce cratère, tout de suite ! Menler, Zemsky, couvrez-vous à droite ! Lesk, où est ce putain de lance-flammes ? Continuez à prier les gars, on les repousse ! Attendez… là-haut sur le pont… c’est quoi ce truc au nom de l’empereur ? »
- Sgt Kollermann, Cadian 1655e régiment d’infanterie, bataille du pic de ferraille.

Les Cadiens sont arrivés et ont abattu le mangeur de crânes. Vague après vague, l’infanterie et les blindés de l’Astra Militarum se déversent dans la caldeira, et leur assaut soudain fit vaciller la Marée Démoniaque. Grâce à ses innombrables chars et soldats, l’Imperium a une chance de repousser l’ennemi et de sauver Alaric Prime une fois pour toutes.

Chantant de ferventes prières à l’empereur, les Cadiens déferlèrent sur l’ost démoniaque. Au premier rang se trouvaient les escouades d’Ogryn et les Scions Tempestus, Salem Whitlock fraîchement sorti de son lit médical et avançant au milieu d’eux d’un air de défi. Derrière eux, des pelotons d’infanterie se pressaient aux côtés de leurs chimères et de leurs taurox, tandis que les Véhicules blindés faisaient feu de tout bois. Les chars Leman Russ du 1652e avaient tracé un chemin de ruine à travers l’ennemi, un chemin que le reste de la force cadienne suivait à présent. Sur la crête, les batteries de Wyverns, Manticores et Basilisks maintenaient un bombardement tonitruant. Elles faisaient feu sur les Démons en rangs serrés, soulevant un rideau rampant d’explosions qui massacraient les ennemis par centaines et ouvraient la voie à l’avancée impériale. Au milieu de la force cadienne, le Gardien de la porte avança, flanqué de Chevaliers des Maisons Brahmica et Velemestrin arrivés tardivement. Cette masse super lourde écrasa tout ce qui était assez puissant pour résister à l’avancée cadienne, ses tirs vaporisant les Buveurs de Sang et réduisant les Broyeurs d’âmes à l’état de scories fumantes.

Alors que les Démons vacillaient, les Space Wolves survivants se jetèrent sur eux avec une vigueur nouvelle. Les lames s’élevaient et s’abaissaient, les lance-flammes rugissaient et les pistolets bolters épuisés vidaient leurs derniers chargeurs dans la chair des Démons. C’est alors que l’Œil féroce lâcha ses guerriers, leur hurlant de charger, de se battre, de tuer. Le Seigneur Krom donnait l’exemple, son sourire en coin et son œil unique écarquillé par la soif de meurtre déversaient toute leur fureur sur l’ennemi chancelant. Pendant ce temps, Grimnar et Crinière Noire s’étaient portés au secours du gardien blanc. Ils étaient en train de se frayer un chemin à travers les Démons qui assaillaient Neru Degallio.

Le Chevalier Oublié, quant à lui, s’était occupé de ses propres maux - bien qu’il boitât à cause d’une profonde entaille dans une jambe, et qu’il évacuât de la fumée par plusieurs déchirures vicieuses dans son armure, Gerantius avait tué jusqu’au dernier de ses attaquants. En ce moment même, le chevalier vert-de-gris se traînait vers le pont d’airain, les armes levées en signe de défi. L’ost semblait vaciller, se fondre dans la réalité, tandis que les nuages passaient de plus en plus vite au-dessus de sa tête. Le portail se rétrécissait visiblement à mesure que les forces de l’Imperium prenaient le dessus, et pendant un moment, des acclamations commencèrent à retentir au-dessus des lignes impériales. Puis, avec une soudaineté stupéfiante, l’épave encore en flammes du Seigneur des Crânes éclata. Des morceaux d’épave en feu de la taille d’un char d’assaut s’envolèrent dans toutes les directions, projetés au loin par la violence d’une vaste forme sombre. Un hurlement de pure fureur parcourut le champ de bataille lorsque le véritable Mangeur de Crânes, autrefois emprisonné dans le cadre de la Machine-Démon, se libéra. Le Buveur de Sang libéré battit ses ailes rouge sang dans un bruit de tonnerre et s’envola dans les cieux.[211]

Le Combat Final

S’envolant entre les éclairs rouges qui dansaient, la pluie sanglante qui s’abattait sur sa monstrueuse carcasse, le Mangeur de Crânes exultait de sa liberté. La grande bête rugit une fois de plus et, sur le champ de bataille, les hommes tremblent de peur. En bas, le Démon aperçut sa proie, Logan Grimnar, qui se battait furieusement au milieu d’une foule d’autres créatures du Warp. Hurlant sa colère, le Buveur de Sang replia ses ailes et tomba comme un météore effronté. Il percuta le lac avec une force monstrueuse, un geyser de sang s’élevant vers le ciel à l’impact. Alors même que la vague de son atterrissage roulait vers l’extérieur, le Mangeur de Crânes courait, ses muscles énormes pompant comme des pistons et le propulsant vers son ennemi. Un Dreadnought des Space Wolves s’apprêta à bloquer la charge du buveur de sang, mais la hache du Démon transperça le bouclier du Dreadnought et l’ancien qui se trouvait derrière d’un seul coup. Des gardes-loups enragés, à cheval sur de monstrueux loups-tonnerre, se jetèrent sur la trajectoire du Démon, mais leurs lames se brisèrent en frappant la peau du buveur de sang. En retour, le mangeur de crânes fit tomber un fenrissien de son destrier d’un coup de fouet, avant d’en décapiter deux autres dans une rafale de coups. Une pluie d’obus de chars de combat cadiens tomba directement sur le Buveur de Sang alors qu’il se débarrassait des corps des gardes-loups tombés au combat, mais lorsque la fumée se dissipa, il s’éloigna des flammes sans être touché.

Grimnar, de nouveau monté sur Stormrider, vit le mangeur de crânes foncer sur lui, apparemment immunisé contre les tirs et les lames. Soudain, se rappelant les sombres origines de la hache Morkai, Logan entendit à nouveau les derniers mots de la prophétie de Njal.

Seules les armes de la colère pourront briser la bête déchaînée. L’espoir naissant dans son cœur, Grimnar jeta un coup d’œil au jeune Seigneur loup qui se battait à ses côtés.

« Ragnar, peux-tu occuper la bête pour moi ? »

Toujours aussi intrépide, Ragnar adressa à son seigneur un sourire féroce.

« S’il veut me tuer, Vieux Loup, il doit d’abord m’attraper ! »

Sur ce, Crinière Noire s’élança dans un sprint effréné, fonçant droit sur le Démon déchaîné.

Alors que Crinière Noire fonçait, le buveur de sang émit un ricanement semblable à celui d’un cuivre martelé. Il mugit un défi, puis, rapide comme l’éclair, abattit sa hache sur le cou de Ragnar. Le Seigneur des loups esquiva le coup, rejetant la tête et les épaules en arrière et glissant à genoux sous la lame qui s’élançait. Reprenant pied, Crinière Noire fit pleuvoir des coups sur la poitrine du Démon, des étincelles jaillissant dans le sang qui baignait les tibias des combattants. Le mangeur de crânes tournoyait et trépignait, ses sabots s’abattant avec la force d’une masse pour écraser cet ennemi agile. Crinière Noire contournait chaque attaque, s’écartant d’un coup de hache titanesque du buveur de sang avec un rire moqueur. D’un coup de poignet, le Démon envoya son fouet dans tous les sens, s’emparant de la cheville de Crinière Noire et le faisant tomber de ses pieds. Alors que le Seigneur tombait, le buveur de sang s’élança dans les airs, la hache levée, prêt à le couper en deux.

Mais le coup ne tomba jamais - alors que le mangeur de crânes s’élevait à l’apogée de son saut, Stormrider surgit de la pluie battante et sanglante. La hache Morkai, autrefois lame du Dieu du Sang, scintilla en un seul arc étincelant. Elle se faufila entre les muscles et les plaques d’airain, tranchant le cou du Démon dans une explosion de sang flamboyant. Les yeux exorbités par une incrédulité furieuse, la gueule grande ouverte dans un rugissement silencieux, la tête du Mangeur de Crânes tomba de ses épaules et s’éclaboussa dans le brouillard. Comme un seul homme, sa puissante horde de Démons rejeta la tête en arrière et hurla. Aussi soudainement qu’ils étaient apparus, les Démons tremblèrent comme une bobine d’image défectueuse, puis disparurent comme un seul homme. Le silence ahurissant qu’ils laissèrent derrière eux était assourdissant. Puis les acclamations commencèrent.

Ragnar Crinière Noire jaillit de sous les eaux sanglantes, crachant une bouche pleine de sang. Ses crocs blanchissaient sur son visage rougeâtre, tandis qu’il observait la scène qui l’entourait. Au-dessus, le portail s’effondrait sur lui-même, se froissant comme une feuille de parchemin jusqu’à ce qu’il disparaisse complètement. Coupé des énergies de soutien du Warp, le pont d’airain s’affaissait, se transformant rapidement en métal en fusion et s’effondrant. Les Démons eux-mêmes avaient disparu, brûlés comme une brume matinale, laissant une armée impériale très affaiblie au milieu des cadavres. Même la pluie sanglante s’était arrêtée, les nuages se déchirant en lambeaux au milieu d’un vent violent et balayant. Tandis que Ragnar observait la scène, des rayons de lumière blafards tombaient à travers les fentes du firmament pour illuminer les décombres du pic de la Ferraille.

Une ombre tomba sur Crinière Noire, qui leva les yeux vers les yeux bleus glacés de Logan Grimnar. Le vieux loup sourit à Ragnar, un sourire douloureux mais victorieux. Il tendit une main armurée, paume ouverte - cette fois, Ragnar saisit le poignet de son seigneur dans une poigne de guerrier, et Logan hissa le jeune Seigneur des loups sur ses pieds.

« Un geste pour les sagas, hein mon Seigneur ? » grimaça Ragnar, crachant une nouvelle gorgée de sang.

Grimnar hocha lentement la tête, observant le carnage qui les entourait.

« Oui, Ragnar, un geste pour les sagas. Mais… Je me demande quel prix ce monde pourrait encore payer pour notre gloire… »[212]

Dans le sillage de la guerre

De grandes parties d’Alaric Prime sont en ruines. Les cieux du monde sont étouffés, ses habitants sont confrontés à des décennies d’hiver cendré. Plus des deux tiers de la population alariciennes sont mortes. Malgré tout, Alaric Prime doit faire face à une dernière épreuve.

Un Mal Nécessaire[213]

Le royaume de l’Empereur connaît de nombreuses menaces, mais aucune n’est plus mortelle que celle des Démons. Ces êtres malveillants sont déterminés à détruire les races mortelles de la galaxie et utiliseront tous les moyens à leur disposition pour parvenir à leurs fins. L’une des armes les plus puissantes de l’arsenal d’un Démon est sa propre présence. L’essence du Démon est omniprésente, et il est presque impossible de résister à son influence corruptrice. Tous ceux qui sont exposés au moindre soupçon de Démon doivent donc être considérés comme suspects. Des régiments entiers de l’Astra Militarum, des familles entières de chevaliers, voire les populations de mondes entiers, tous doivent être exterminés sans pitié au moindre soupçon de contamination. C’est aux impitoyables inquisiteurs de l’Ordo Malleus qu’incombe la tâche de mettre en œuvre de telles purges.

Alaric Prime se tenait debout, ensanglanté mais indemne. L’infrastructure et la population de la planète avaient beaucoup souffert, et des bandes d’Orks infestaient toujours les endroits les plus sauvages du monde, mais la victoire n’en restait pas moins une victoire. Les efforts des Space Wolves, de l’Astra Militarum et des maisons de chevaliers d’Alaric ont permis d’anéantir la puissance des envahisseurs Orks et de contenir l’incident mortel qui s’est produit au sommet du Pic de la Ferraille, l’âme de la planète ayant été sauvée en même temps que son corps. L’impact de la guerre sur les maisons nobles d’Alaric Prime a été considérable. La maison Kestren avait disparu, massacrée par les Orks. Pire encore, de l’ancienne grande maison Degallio, il ne restait plus que le Seigneur Neru, qui s’était éloigné en silence de la bataille du Pic de Ferraille avec son Gardien Blanc en ruine. Dans les jours qui suivirent, Neru Degallio quitta son monde sans un mot, sa honte et son chagrin étant si grands qu’il ne pouvait envisager de rentrer chez lui. Très vite, un nouveau chevalier Sans Fief - se faisant appeler le Gardien Blanc - commença à se forger une nouvelle et sanglante légende dans le sous-secteur, mais on ne le reverrait plus jamais sur Alaric Prime.

Les survivants des Maisons Velemestrin, Brahmica et Kamata s’engouffrèrent dans la brèche du pouvoir. Ces trois maisons avaient souffert pour le salut de leur monde, et la bataille leur avait enseigné la dure leçon de l’unité ou de la mort. Revendiquant les possessions de Kestren et de Degallio, les maisons survivantes prirent les rênes du pouvoir. Des rumeurs persistaient sur la formidable consort de Degallio, la Dame des Clés, qui avait disparu à la suite d’un mystérieux attentat à la bombe, laissant derrière elle un vœu de vengeance sanglant. Le temps manquait cependant pour la retrouver, car de nombreuses guerres de moindre importance devaient être menées dans les mois à venir. Outre les traces persistantes de l’ancienne grande Waaagh!, les îles d’Alaric étaient désormais pleines de bandes de prisonniers évadés, des hommes désespérés qui se battraient avec acharnement pour conserver leur liberté. Les Chevaliers allaient devoir traquer chaque menace et la détruire à leur tour. Par nécessité, de nombreuses lois archaïques ont été abrogées, libérant ainsi une grande partie de la population survivante, qui s’est mise au travail pour éliminer les détritus de la guerre et reconstruire à neuf.

Quelques chevaliers alariens survivants avaient été témoins de l’incursion démoniaque lors de la bataille du Pic de Ferraille - ces individus avaient été tenus au secret ce jour-là par nul autre que Logan Grimnar lui-même. Pourtant, chacun avait trouvé sa propre façon de faire face aux choses monstrueuses qu’il avait vues, la plupart s’en remettant à leur foi avec une ferveur nouvelle qui était étonnamment contagieuse. En peu de temps, ces soi-disant chevaliers saints devinrent les sources d’une résurgence du credo impérial dans leur monde. De nouveaux sanctuaires surgirent des ruines, et le peuple se rassembla pour chanter les louanges de l’Empereur et de l’Omnimessie.

Quant aux fenrissiens et à leurs alliés cadiens, ils ont réussi à se réconcilier. Au cours d’une grande cérémonie à l’ombre de la Montagne Sacrée, le Castellan Stein et ses officiers survivants ont été officiellement honorés par les Seigneurs Grimnar, Œil de Dragon et Crinière Noire. Le Grand Loup a sombrement remercié un Stein à l’air ahuri pour son sauvetage opportun, avant d’éclater de rire et d’insister pour que l’ensemble du corps de commandement cadien se joigne à ses hommes dans leurs réjouissances de la victoire. Bien que plusieurs officiers aient été temporairement hospitalisés, les liens de loyauté entre les Cadiens de Stein et les Space Wolves ont été renforcés plus que jamais.

Très vite, de nouveaux ordres de déploiement parviennent aux deux factions impériales, les incitant à rejoindre leurs vaisseaux et à s’enfoncer dans les étoiles. Cependant, quelques Sacristains perplexes furent témoins d’un dernier spectacle le jour du départ des Loups. Alors que le Chevalier Oublié traversait le pont-levis de la Forteresse Alaric, retournant une fois de plus à son sommeil éternel, le Seigneur Grimnar émergea du portail obscur devant lui. Des témoins affirmèrent que Gerantius s’arrêta un moment, se penchant sur le Grand Loup, comme si les deux hommes étaient engagés dans une conversation sérieuse. Une telle chose était bien sûr inouïe, et donc impossible. Pourtant, alors que Grimnar s’éloignait pour embarquer sur le dernier Stormwolf et que Gerantius retournait dans les ténèbres de sa montagne, certains observaient, murmuraient et s’interrogeaient.

Sanctus Reach 66.jpg

L’obscurité de l’espace s’étendait comme une tapisserie de velours sur l’un des murs de la passerelle, scintillant d’innombrables pointes de lumière. Mais c’est l’une d’entre elles en particulier qui attira son attention. D’une perle de luminescence, la forme grossit sur l’écran, devenant d’abord un orbe, puis trop vite une planète. Nimbée de turbulents bancs de nuages, enveloppée de grands enchevêtrements d’épaves d’origine impériale et xénos, Alaric Prime flottait devant elle. De si haut, elle paraissait paisible. Blessé, certes, mais plus déchiré par la guerre. Pourtant, ce monde avait connu le contact du Démon, et c’est pour cela qu’il devait mourir. Elle ne tirait aucun plaisir de cet acte, car elle n’était pas aussi assoiffée de sang que beaucoup d’autres membres de son ordre.

Cependant, la corruption du monde demeurait un fait, comme en témoignaient les anomalies qui affectaient le credo religieux qui s’était répandu si rapidement au sein de la population. Déjà, son vaisseau se mettait en orbite, sa coque noire et élégante étant invisible à tous les capteurs, sauf aux plus complexes, une charge de torpilles cycloniques étant chargée et prête à faire pleuvoir la mort définitive et purificatrice sur le monde mortel. Alors qu’elle attendait le moment de donner l’ordre, elle étudia une fois de plus les rapports de ses agents. Les Cadiens avaient déjà été déroutés, leurs navigateurs détournés de leur route par un chant de sirène dans le Warp. Ils se dirigeraient vers une zone morte de l’espace, pour se retrouver contenus par ses loyaux serviteurs. Les soldats de Cadia n’étaient peut-être que de simples gardes impériaux, mais ils étaient au-dessus du lot et, si elle le pouvait, ils ne seraient pas tous perdus. La plupart d’entre eux ne survivraient pas aux rituels de purification, mais elle gardait l’espoir de pouvoir récupérer le personnel le plus utile. Ses agents avaient suggéré les noms de Whitlock et d’Ovik en particulier.

Un carillon silencieux l’informa de l’état de préparation de son équipage. Il ne lui restait plus qu’à donner l’ordre et à confier les âmes de ceux qui se trouvaient en bas à la miséricorde de l’empereur immortel. Mais avant qu’elle ne puisse parler, des alarmes commencèrent à retentir sur la passerelle. Ses yeux s’écarquillèrent lorsque le timonier signala plusieurs faisceaux vacillants de tirs de lance traversant l’espace à bâbord.

« Des tirs de Semonce, » pensa-t-elle.

Au milieu d’un grondement statique, le champ d’étoiles disparut, remplacé par l’image vacillante d’un guerrier barbare et couvert de crocs.

« Ce monde est sous la protection des Space Wolves, par décret du Grand Loup Logan Grimnar en personne. Il a été revendiqué comme prise de guerre et protectorat des fils de Fenris. Toute tentative de nuire au monde ou à ses peuples sera considérée comme un acte d’hostilité ouverte. Mon Seigneur a bien appris les Leçons d’Armageddon, inquisitrice. J’ai trois vaisseaux sous mon commandement. Sur le monde d’en bas, il y a des armes qui vous balaieraient du ciel, dirigées par quelqu’un qui ne se soucie que de la défense de son peuple. S’il vous plaît, donnez-nous une raison de vous combattre. »

L’inquisitrice secoua la tête en réponse au regard interrogateur de son maître d’armes. Comme les loups qui font passer l’honneur avant le bon sens. Ce monde était un chancre qu’il ne fallait pas laisser s’envenimer, et pourtant son auspex confirmait les dires du loup de l’espace. Combattre ce jour serait mourir, et laisser son devoir inachevé. Prenant une respiration apaisante, elle ordonna à son timonier de se retirer et de mettre le cap sur Bakka. Que les loups se croient victorieux pour l’instant. L’affaire était loin d’être close.[214]

Sources

Pensée du Jour : « L’Innocent doit être sacrifié afin de punir le Coupable. »
  • Sanctus Reach: The Red Waaagh!
  • Sanctus Reach: Stormclaw
  • Sanctus Reach: Hour of the Wolf
  1. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Waaagh! Grukk (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  2. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Sanctus (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  3. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Obstiria (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  4. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Terendil (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  5. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Ghul Jensen (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  6. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Wrath of Gork (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  7. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Malaghai Morca (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  8. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Squire's Rest (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  9. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Alaric Prime (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  10. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Distant Thunder (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  11. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Broken Shield (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  12. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Alaric Prime (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  13. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, A World Transformed (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  14. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Jakren Stein (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  15. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Waaagh! Descends (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  16. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Storm Breaks (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  17. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Air War (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  18. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Knights Strike Back (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  19. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Coming of Grukk (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  20. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Secrets of House Kamata (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  21. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Fall of House Kestren (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  22. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Steel Host (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  23. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Cadian 1652ND, The Steel Host (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  24. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Tank Commander Silas Ovik (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  25. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Creed's Glaive (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  26. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Pride of Cadia (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  27. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Indomitable Might (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  28. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Thunderheads (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  29. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Sky-Reaper (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  30. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Stein's Anvil (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  31. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Rain of Death (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  32. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Battle of the Bridges (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  33. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Grukk's Big Red Charge (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  34. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Staggering Strike (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  35. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The River Runs Red (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  36. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Saviours From The Sea (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  37. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Seablade Outmatched (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  38. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Great Island (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  39. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Fists of Gork (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  40. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Kankilla (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  41. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Blagfist (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  42. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Deffhead (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  43. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Black Gut (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  44. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Gorkspunch (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  45. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Clockwork Massacre (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  46. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Coming of Gerantius (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  47. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, An Ancient Ally (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  48. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Fall of a Legend (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  49. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Breaking of the Clans (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  50. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Tribes Divided (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  51. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Baddfrag The Tank Boss (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  52. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Raddak Bluefinga (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  53. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Skyboss Wingnutz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  54. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Bogrot Bones (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  55. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Gashrakk Da Flash (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  56. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Big Redd da Warphead (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  57. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Goffboss Drogg (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  58. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Waagh! Mogrok (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  59. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The War of Kunnin (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  60. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Big Scrap (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  61. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Smouldering Isle (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  62. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Flight of the Morkanauts (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  63. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Mork's Meks (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  64. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Rokstik Ironstitch (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  65. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Gutmash Festork (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  66. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Midgit Mogok (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  67. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Gitfink Hollowskull (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  68. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Attack of the Wreckin' Krew (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  69. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Frozen Comet (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  70. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Isles Under Siege (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  71. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Kamata Kommandos (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  72. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Battle for the Oasis (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  73. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Mogrok's Ladz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  74. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, ' (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  75. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Wheel Steelaz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  76. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Kannon Krez (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  77. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Dakkaboyz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  78. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Burning' Teef (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  79. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Feet of Mork (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  80. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Deathskulls (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  81. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Great Lootin' Spree (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  82. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Skrapsmasha (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  83. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Da Rumblefort (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  84. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Deffbringa (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  85. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Blue Funda (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  86. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Valiant (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  87. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Fallen Nobles of Alaric (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  88. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Honoured Dead of Cadia, Anno Meridian 232.443.998.M41 Alaric Prime (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  89. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Automourned Servants of the Imperium (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  90. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Dyros, The Scorched Knight (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  91. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Tank Commander Silas Ovik (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  92. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Tempestor Prime Salem Whitlock (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  93. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Ork Force Fields (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  94. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Klaw of Mork (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  95. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Castellan's Council (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  96. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, A Leap of Faith (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  97. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Daredevils and Detonations (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  98. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Grav-Chutes (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  99. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Mission: Disable (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  100. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Mission: Destroy (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  101. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Sacred and The Scarred (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  102. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Beacon Lit (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  103. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Man and the Mountain (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  104. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Calm Before the Storm (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  105. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, ' (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  106. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Horde Approaches (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  107. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Beast Unstoppable (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  108. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Nobles Sally Forth (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  109. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Honour and Death (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  110. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, Mayhem Unbound (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  111. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Foot of Gork Descends (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  112. Sanctus Reach - The Red Waaagh!, The Foot of Gork Descends (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  113. Sanctus Reach - Stormclaw, Grukk Face-Rippa
  114. Sanctus Reach - Stormclaw, Grukk Face-Rippa, Fléau de Sanctus Reach
  115. Sanctus Reach - Stormclaw, Kados de Gork et de Mork, Git-Rippa
  116. Sanctus Reach - Stormclaw, Krom Dragon Gaze
  117. Sanctus Reach - Stormclaw, Killa Kans
  118. Sanctus Reach - Stormclaw, Garde Loup
  119. Sanctus Reach - Stormclaw, Grey Hunters
  120. Sanctus Reach - Stormclaw, Nobz Orks
  121. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Brainz Over Brawn (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  122. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, A World Beset (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  123. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Rain of Rust (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  124. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, A Castellan Unbowed (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  125. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The War of Kunnin (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  126. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Wrath of Fenris (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  127. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Fury of Fenris (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  128. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Great Companies (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  129. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Strike Force Stormclaw (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  130. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Krom Dragongaze's Warband (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  131. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Logan Grimnar's Wolf Guard (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  132. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Honoured Ancients (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  133. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Stormspear (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  134. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Ragnar's Blood Claws (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  135. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Torfin Daggerfist (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  136. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Back From the Brink (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  137. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Chain Reforged (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  138. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Fierce-Eye's Return (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  139. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Overwhelming Force (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  140. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Bait is Taken (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  141. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Weirdbox (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  142. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Fenrisian Caution (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  143. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Badryukk's Lure (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  144. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Da Wolf Boyz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  145. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Bait is Taken (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  146. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Jaws of the Beast (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  147. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Absolute Mayhem (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  148. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Mogrok's Mighty Manglerz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  149. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Da Lungbursta (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  150. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Da Killgrinda (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  151. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Da SkullSmasha (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  152. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Skyboss Wingnutz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  153. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Bozrog'z Bigkillaz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  154. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Sky Hunt (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  155. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Sky Hunt (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  156. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Blooded Claws (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  157. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Fenris (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  158. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Caged Beasts (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  159. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Fury of Wolves (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  160. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Old Wolf (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  161. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Great Wolf Strikes (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  162. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Chapter Banner (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  163. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Stormspear (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  164. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Morkai's Gift (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  165. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Claws of Grimnar (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  166. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Ranulf Ironfang (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  167. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Gunnar Redhammer (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  168. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Logan's Kingsguard (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  169. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Ulli Dragonsmote (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  170. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Skard Frostmane (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  171. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Ingvarr Thunderbrow (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  172. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Hunt Begins (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  173. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Fire in the Skies (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  174. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Stalking Wolf (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  175. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, End of an Effigy (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  176. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Blood and Oil (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  177. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Headless Beast (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  178. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Fall and Rise of Mogrok (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  179. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Breakin' Heads (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  180. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Da Blacktoof (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  181. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Badrukk's Boyz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  182. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Kaptin Badrukk (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  183. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Tuffskull (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  184. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Nasty Nazrakk (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  185. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Snagga Badstomp (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  186. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Grogg Gitblasta (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  187. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Zograt Dakkaskrag (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  188. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Restoration (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  189. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Battle of Scrap Peak (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  190. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Mogrok's Last Stand (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  191. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Da Blitz (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  192. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Disaster Strike (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  193. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, A Weapon of Last Resort (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  194. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Desperate Measures (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  195. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Blades of Khorne (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  196. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Vengeance (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  197. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, A Storm of Wrath (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  198. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Born of Slaughter (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  199. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Murdertide (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  200. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Daemontide (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  201. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Vengeful Host (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  202. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Eater of Skulls (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  203. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Unstoppable (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  204. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Bedlam Storm (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  205. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Sorrowborn (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  206. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Claws Unsheathed (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  207. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Into The Breach (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  208. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Eater of Skulls (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  209. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Prophecy Fulfilled (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  210. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Unchained Wrath (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  211. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, Unchained Wrath (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  212. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, The Final Fight (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  213. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, A Necessary Evil (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)
  214. Sanctus Reach - Hour of the Wolf, ' (traduit de l’anglais par Trazyn l'infini)