Histoire de la Raven Guard

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« Le Premier Axiome de la Victoire est d’être ailleurs que là où l’ennemi désire que vous soyez.
Le Premier Axiome de la Furtivité est d’être ailleurs que là où l’ennemi croit que vous êtes.
Le Premier Axiome de la Liberté est que la justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est la tyrannie. »
- Corvus Corax, Axiomes de la Legiones Astartes de la Raven Guard.

Nommée en l’honneur d’un oiseau terrien considéré par de nombreuses cultures comme le héraut du destin et le messager de la mort, la Raven Guard a servi fidèlement l’Empereur tout au long des Guerres d'Unification et de la Grande Croisade.

Dès le début, les guerriers de la XIXe Légion étaient connus pour être des chasseurs rusés et patients, capables d’attendre leur heure jusqu’à ce que le moment soit venu de frapper. Lorsque la Légion a été unie à son Primarque - Corvus Corax, le Seigneur Corbeau, le Libérateur, elle a adopté une forme de guerre illustrant la rapidité, la discrétion et la précision, qui a été codifiée dans sa doctrine. Sous la direction du Primarque à la peau d’ivoire, aux yeux d’ombre et aux cheveux zibelin, la XIXe Légion a gravé son nom dans les annales de la Grande Croisade.

Cependant, comme le racontent les histoires tragiques de notre époque, les gloires de la Légion devaient être dispersées sur les sables noirs de Isstvan V, et l’Imperium fut presque privé de l’un de ses plus grands champions.[1]

Origines : La Main Cachée de l'Empereur

La XIXe Légion.

Si l’on considère l’époque calamiteuse que l’Humanité a traversée, rares sont ceux qui peuvent prétendre ne connaître qu’une fraction de la vision de l’Empereur pour la galaxie. Certains soutiennent que chacune des grandes Légions a été créée avec un rôle spécifique à l’esprit, et cette affirmation est certainement confirmée par les actes et le comportement de beaucoup d’entre elles. Les Imperial Fists étaient à bien des égards les fidèles prétoriens et champions de l’Empereur, tandis que les Ultramarines étaient ses osts dévoués et resplendissants. C’est à la XIXe Légion que reviendrait le rôle de la main cachée de l’Empereur, sentinelles vengeresses contre ceux qui préféraient fuir plutôt que de plier le genou devant leur nouveau maître.

S’inspirant du comportement des Techno-barbares parmi lesquels elle allait recruter, la proto-Légion démontra rapidement ses compétences en matière de reconnaissance et d’identification des cibles, ainsi que sa capacité à passer de la vigilance impénétrable à l’attaque rapide en un clin d’œil. Ses Légionnaires faisaient la guerre en s’infiltrant, en étudiant leur ennemi et, lorsque le moment était venu, en frappant du côté le moins attendu et en tuant l’ennemi dans un assaut sanglant, mais bref.

Face à la venue de l’Empereur, certains des ennemis de l’Unification décidèrent bêtement de rester debout et de se battre, de refuser son destin manifeste, jusqu’au moment où la XIXe se révéla. L’arme déjà levée sur la tempe de la cible sans qu’elle ne voie l’approche de son assassin, la plupart des ennemis capitulèrent. Sans jamais faire preuve d’une cruauté aveugle, les émissaires de l’Empereur avertissaient la cible de son destin imminent et lui offraient le choix : s’agenouiller ou mourir. La plupart ont choisi de servir, mais beaucoup ont refusé, et c’est ainsi que la XIXe a été libéré. Émergeant de l’ombre, elle attaquait sans prévenir, ses méthodes lui permettant d’affronter des ennemis bien plus nombreux qu’elle. Privées de leurs chefs, la plupart des armées ennemies s’effondraient en peu de temps. Lorsque ce n’était pas le cas, la XIXe se retirait à nouveau dans les ombres, mais pas pour battre en retraite. Au contraire, elle a attaqué à nouveau d’un autre côté, saignant son ennemi à blanc et lui refusant toute chance de contre-attaquer, de se regrouper ou de prendre l’initiative.

Il est impossible de savoir avec certitude combien de batailles ont été gagnées de cette manière au cours des dernières années des Guerres d’Unification, car si souvent la main de la XIXe Légion restait cachée même après que la bataille ait été gagnée. Ce n’est que bien plus tard, après que la Légion ait été unie à son Primarque, qu’elle est apparue à la lumière, mais même alors, la Raven Guard évitait les lauriers et courtisait rarement l’adulation.

Les similitudes entre la Raven Guard connue dans les histoires ultérieures de la Grande Croisade et la XIXe Légion avant son unification avec Corax sont claires, mais une grande partie de l’histoire reste inconnue. On sait que l’Empereur a recruté les premiers Légionnaires de la XIXeLégion dans un certain nombre de régions de la Vieille Terre, la majorité provenant des tribus Xériques des Champs de Poussière d’Asie. Ces peuples guerriers, sauvages mais technologiquement avancés, se faisaient constamment la guerre entre eux et contre le Bloc Yndonésique voisin, bien plus important, avec une fureur implacable, luttant sans cesse pour la possession des maigres ressources naturelles. Une fois mises au pas par l’Empereur et ses Guerriers Tonnerre, les tribus furent forcées de livrer leurs fils aînés aux forges génétiques de l’Empereur, et lors de leur ascension dans la Legiones Astartes naissante, ces mêmes fils furent ensuite utilisés pour assurer et imposer la Conformité continue de leur famille fractionnée. Les guerriers Xériques s’avérèrent bien adaptés à la vision de l’Empereur, même si certains observèrent leur propension à la cruauté lorsqu’ils recevaient l’ordre d’attaquer ainsi qu’une attitude dédaigneuse envers ceux qu’ils considéraient comme faibles. La culture des peuples Xériques exigeait qu’un ennemi vaincu soit surveillé d’un œil froid et omniscient et que toute velléité de récidive soit totalement écrasée, de peur que les subjugués ne se soulèvent en force contre le vainqueur. Le XIXe a hérité de cet état d’esprit et, associé à l’héritage des Legiones Astartes, il est devenu l’une de ses caractéristiques les plus distinctives.

L’une des premières campagnes d’unification à laquelle la XIXe a participé a été la conquête de la région d’Asie centrale, dont une grande partie était dirigée par le tyran Kalagann d’Ursh. Peu de comptes rendus détaillés subsistent, mais on sait que la XIXe a joué son rôle dans cette campagne d’une manière qui servira de modèle opérationnel jusqu’au moment où elle sera uni à son Primarque. Après une phase initiale au cours de laquelle les cibles clés et les éléments faibles des armées d’Ursh ont été identifiés, la XIXe s’est insinué dans toute la région, de petits groupes de combat prenant position pour frapper lorsque l’ordre était donné. Lorsque l’attaque a eu lieu, elle a été rapide, écrasante et menée avec une efficacité froide et impitoyable. Les seigneurs de guerre de Kalagann furent terrassés et la XIXe rassembla leurs armées vaincues dans un vaste camp de prisonniers au cœur de la région centrale asiatique dévastée. Il est dit que Kalagann a utilisé toutes sortes d’armes forgées par des Psykers au cours de cette campagne et que la XIXe naissant a fait les frais des pires d’entre elles. Il est certain que de nombreux vétérans de cette époque ont été touchés par une obscurité dont ils ne se sont jamais remis, certains sacrifiant leur vie au combat dans des charges suicidaires tandis que d’autres sont devenus les précurseurs solitaires des Moritats.

Ayant gagné de nombreux honneurs au combat pendant l’Unification de la Vieille Terre, la XIXe a été engagée dans des opérations au sein du Système Sol. Lorsque les osts de l’Empereur rencontrèrent la présence de Xenos qui tenaient sous leur emprise de nombreuses colonies du vide de la chaîne jovienne, la XIXe fut chargée de parcourir la lune de Lysithea. Si les archives des batailles précédentes sont incomplètes, celles relatives à celle-ci sont quasi inexistantes. Quoi qu’il se soit passé sur ce minuscule satellite, les Xenos ont été annihilés et la victoire a été revendiquée, mais seulement au prix de la vie des colons et d’un grand nombre de membres de la XIXe. De nombreux vétérans de la campagne de la Purge de Lysithea ont été rappelés par les maîtres des forges génétiques de l’Empereur, pour ne plus jamais retourner dans leur Légion. Il est impossible de deviner les horreurs qu’ils ont endurées, ou peut-être même perpétrées, et il n’existe certainement aucun cas similaire de Légionnaires retirés du service de cette manière. Pendant des décennies, nombre de ceux qui ont participé à cette bataille ont porté sur leur armure l’ancienne rune jovienne, surmontée du chiffre X, en souvenir de leur victoire et de leur perte. Bien plus tard, le symbole ne fut plus visible que sur la surface métallique des Dreadnoughts de la Raven Guard, et parmi eux, le Capitaine des Ombres Vholtari, qui a joué un rôle déterminant dans la défaite des Xenos qui infestaient la chaîne jovienne. C’est en raison des blessures qu’il a subies lors de cette bataille finale qu’il a été enterré dans le sarcophage blindé d’un puissant Dreadnought de classe Furibundus, et a servi pendant plusieurs décennies avant de mourir sur le champ de Bataille de la Porte Quarante-Deux.[2]

Dans l'Ombre des Loups

La XIXe Légion a été créée à la fin des Guerres d’Unification, mais il a fallu attendre près de deux siècles pour qu’elle soit unie à son Primarque. À l’inverse, la Légion des Luna Wolves avait été unie à son père génétique - Horus - très tôt. Il n’était pas rare, lors de ces premières campagnes, que la XIXe combatte aux côtés des Luna Wolves, celui qui porterait un jour le manteau de Maître de Guerre en venant à apprécier énormément les compétences des fils des Champs de Poussière, et les deux Légions servaient bien ensemble, leurs natures étant complémentaires. Lorsque les Luna Wolves lançaient leurs assauts soudains et écrasants, la XIXe était déjà en position, bloquant les lignes de retraite et abattant tout ennemi qui tentait de s’échapper. Les rares qui parvenaient à percer les lignes étaient traqués sans relâche et les captifs étaient rassemblés pour être surveillés par les Légionnaires jusqu’à ce qu’ils soient déclarés mis en Conformité. La capacité de ses guerriers à passer d’un regard froid et impassible à une action rapide et brutale fit bientôt de la Légion un sujet de crainte pour ceux qui refusaient l’unité.

Lorsque Horus dirigeait sa Légion lors des premières campagnes de la Grande Croisade, il demandait souvent à la XIXe de servir aux côtés de ses Luna Wolves. En ces premiers jours, de nombreux mondes ont rejeté l’illumination et la Conformité, et la lame de la XIXe était là pour frapper, descendant sans être vue, presque avant qu’on lui en donne l’ordre. D’autres ont accepté leur place dans le nouvel ordre galactique avec grâce et sagesse, et la lame a donc été retirée, sa présence n’étant même pas remarquée.

Avec le temps, Horus en vint à apprécier grandement la XIXe. Alors que les rangs des Luna Wolves se sont gonflés de recrues venues de Cthonia, la XIXe est restée relativement petite. Certains ont observé qu’Horus traitait la XIXe plus comme un chapitre de sa propre Légion que comme une entité ayant sa propre identité et son propre destin à forger. Alors que les Luna Wolves ont développé leur propre culture, fruit de leur héritage terran et de la culture des gangs sauvages de Cthonia, la XIXe est resté proche de ses racines terranes, son comportement ne s’écartant pas de celui des tribus sauvages Xériques. Leur armure est restée grise, bien que l’on ait observé que de nombreux légionnaires appliquaient des peintures de guerre faites de poussière asiatique sur leur visage à la veille d’une bataille. C’est pour cette raison, entre autres, que les Luna Wolves ont attribué plusieurs titres à la XIXe, dont les plus courants furent "Nomades Pâles" et "Vêtus de Poussière".

En dehors de leurs marques tribales, l’apparence des membres Da la XIXe était remarquable à d’autres égards. Sous l’effet de la semence génétique due la XIXe, certains ont vu leur peau devenir anormalement pâle, tandis que d’autres ont vu leurs cheveux, déjà foncés, devenir noirs comme la nuit. Chez un petit nombre d’entre eux, leurs yeux sont devenus entièrement noirs, leur donnant un aspect effrayant qui convenait à leur allure impénétrable et vigilante. Ce n’est que plus tard, avec l’arrivée du Primarque de la Légion, que l’importance de ces caractéristiques devint connue et s’imposa pleinement à tous les guerriers.[3]

L'Arrivée du Corbeau

Lorsque les Primarques naissants furent dispersés dans la galaxie, Corax se matérialisa dans une chambre sans lumière, loin sous la surface d’une lune stérile appelée Lycaeus. Au-dessus de la caverne se trouvait un puissant glacier, et le Primarque n’aurait peut-être jamais été découvert sans l’arrivée d’une équipe de mineurs lycéens à la recherche d’un filon minéral. Pour certains, l’apparition des mineurs quelques minutes après que le jeune Corax ait pris conscience indique que de plus grandes puissances étaient à l’œuvre. Quelle que soit la vérité, le Primarque a été recueilli par les esclaves et caché des cruels surveillants de la mine.

Comme c’est le cas pour de nombreux Primarques, Corax a mûri dans un laps de temps anormalement court, ce phénomène ne faisant que confirmer la conviction des esclaves qu’il représentait un grand cadeau pour leur peuple. Ce sont eux qui l’ont baptisé , en utilisant leur mot pour "sauveur" ou "libérateur" en prévision de ses futures actions. Créé avec une richesse de connaissances déjà imprimées dans son esprit, le jeune Primarque avait néanmoins beaucoup à apprendre de ses protecteurs. De nombreux prisonniers étaient des radicaux condamnés pour avoir défendu des opinions contraires aux intérêts des guildes qui régissaient Kiavahr, la planète autour de laquelle gravitait Lycaeus, des notions de justice et de dignité humaine qui n’avaient pas leur place dans leur régime brutal. Corax a juré à ses protecteurs qu’il les libérerait de leur cruelle existence. Heureusement pour Corax et pour l’Imperium en général, les mentors du jeune Primarque lui conseillèrent de se méfier des signes manifestes de défiance ou des quêtes de vengeance précipitées. De ces hommes et femmes courageux et sages, il apprit à attendre son heure et à observer ses ennemis, à utiliser ses facultés surhumaines et génétiques pour planifier à l’avance le jour où il prendrait la tête du soulèvement et renverserait les seigneurs esclavagistes détestés de Lycaeus.

C’est à cette époque que Corax a appris à utiliser les capacités dont il avait été doté. Se déplaçant d’une cachette à l’autre, ayant constamment une longueur d’avance sur les gardiens sans cœur et aux mains sanglantes, il n’a jamais été découvert. Même lorsqu’il se trouvait directement dans la ligne de mire d’un ennemi, il parvenait à éviter d’être repéré en faisant en sorte qu’un observateur ne le voie pas. À la longue, Corax a pu utiliser cette étrange capacité pour aller là où aucun autre esclave de la prison ne pouvait aller, se déplaçant sans être vu, sous le regard dur des gardes. Il y avait des limites à cette capacité, comme Corax l’a découvert à ses dépens ; les auspex et autres méthodes artificielles de détection restaient capables de le voir. Il semblait que ce soit l’esprit de l’observateur qui était en quelque sorte trompé pour ignorer la présence du Primarque s’il le voulait.

Lorsque Corax atteignit sa majorité, le règne des guildes prit fin, bien que les surveillants ne le sachent que lorsqu’il fut trop tard pour éviter leur perte. Corax mena une campagne magistralement conçue qui saigna à blanc les autorités pénitentiaires, emmenant de petites cellules de combattants de la liberté dans toute une série de missions, certaines pour voler des armes, d’autres des munitions, d’autres encore pour saboter des systèmes clés afin qu’ils tombent en panne au moment de son choix. Ce moment est finalement arrivé et Corax a pris la tête du soulèvement qui a permis de briser les chaînes de plusieurs siècles d’oppression. Dans une bataille nécessairement sanglante, Corax et ses compagnons combattants de la liberté ont pris la prison. L’effusion de sang fut importante, car tous les esclaves-prisonniers n’avaient pas été emprisonnés pour leurs idéaux radicaux ; beaucoup étaient des tueurs condamnés et pire encore, le Primarque forcé par la nécessité d’utiliser leurs capacités de combat et d’ignorer leurs crimes précédents, à condition qu’ils ne les répètent jamais une fois leur esclavage terminé.

Dans une autre convergence de grands événements, c’est au lendemain de la libération de la lune prison de Lycaeus et des premières salves du bombardement atomique de Kiavahr que l’Empereur est arrivé pour réclamer Son fils perdu. Cependant, contrairement aux événements qui ont entouré tant d’autres rencontres de ce type, l’Empereur est venu seul, et le jour suivant, Il est reparti seul. Bien qu’il soit connu que le Maître de l’Humanité et le Primarque de la XIXe ont parlé pendant de longues heures, ce qui s’est passé entre eux reste un sujet de conjecture. Avec le recul, certains ont affirmé que l’Empereur a parlé à Corax de choses que les hommes, et même d’autres Primarques, n’étaient pas encore prêts à entendre, de la vérité sur les pouvoirs qui bouillonnent dans le Warp et des ténèbres à venir. Il est certain que lorsque l’honneur de la trahison du Maître de Guerre s’est révélé, Corax semblait avoir été prévenu de certains éléments, bien qu’il n’ait transmis ces connaissances à ses forces que lorsqu’elles en avaient besoin et étaient prêtes à les assimiler. Quelle que soit la vérité, on sait qu’une chose s’est passée entre le père et le fils cette nuit-là. L’Empereur laissa Corax accomplir sa mission et vaincre les guildes de Kiavahr. Ce n’est que plus tard qu’il serait prêt à assumer le commandement de sa Légion. C’était comme si en laissant Corax libérer Kiavahr par lui-même, l’Empereur s’assurait que le Primarque apprenait et assimilait la leçon la plus vitale de la guerre. L’Empereur partit, laissant Son fils accomplir sa tâche en utilisant seulement les armes qu’il avait à portée de main. Ces armes se sont avérées être un stock de bombes atomiques et de charges minières que les maîtres de Kiavahr avaient caché sur Lycaeus, les croyant à l’abri des multitudes qu’ils gouvernaient. Dans leur orgueil, les guildes n’ont jamais imaginé que les esclaves mineurs pourraient un jour se libérer de leurs chaînes et réclamer ces armes comme les leurs.

Alors même que les guildes cherchaient à lancer une contre-attaque contre les combattants de la liberté, Corax savait quel ordre terrible il devait donner. Utilisant le puits gravitationnel qui reliait Kiavahr et sa lune, le Primarque s’engagea dans un bombardement à grande échelle des vastes cités manufacturières. Alors même que les feux atomiques fleurissaient sur la surface de Kiavahr, Corax démontra qu’en tuant des milliers de personnes, des millions seraient sauvées. Certains diront plus tard que c’était la leçon que l’Empereur voulait que Corax apprenne, et qui lui permettrait de tempérer sa nature face aux nombreux défis que seuls les Primarques des Legiones Astartes peuvent pleinement comprendre.

Leurs plus grands cités décimés, les guildes n’avaient d’autre choix que de capituler. Kiavahr fut libérée et Lycaeus a été rebaptisé Délivrance. Le Primarque avait été confronté à la plus terrible des leçons de la guerre : souvent, les innocents doivent souffrir pour le bien de tous. C’était une vérité que l’Empereur connaissait bien, et que l’Humanité dans son ensemble allait expérimenter à une échelle sans précédent en l’espace d’un siècle.[4]

  • Pour plus de détails, voir l’article dédié : Corvus Corax

Sous la Bannière du Corbeau

Lorsque le Seigneur Corbeau prit le commandement de sa Légion, la Grande Croisade était vieille de plus d’un siècle. Corax imposa rapidement le style de guerre qu’il avait perfectionné sur Lycaeus à celui qui avait fini par définir la XIXe, mêlant la discrétion et la ruse à la vigilance et à la rapidité. C’est au cours de ces premières années qu’une grande partie du comportement indigène de l’ancien XIXe, en particulier les manières plus froides des tribus Xériques, ont été purgée. La Légion avait si souvent servi dans des forces d’oppression, de répression et d’occupation que Corax voyait dans certains Terrans quelque chose de semblable aux esclavagistes de Lycaeus. Plusieurs des officiers les plus hauts gradés de la Légion furent déplacés ou réaffectés à des rôles de non-commandement, notamment le Seigneur Arkhas Fal, qui avait commandé la XIXe pendant trois décennies avant l’arrivée du Seigneur Corbeau.

Sous la direction du Primarque, distillée dans une série de mantras de combat, la Raven Guard a développé ses compétences à des niveaux préternaturels. Corax est même connu pour avoir battu Roboute Guilliman dans la strategio-simulacre notoirement éprouvante de son frère Primarque, en utilisant plusieurs types de troupes non conventionnelles que son frère-Primarque n’avait jamais affrontées auparavant, y compris les précurseurs des Moritat. Corax n’a battu son frère que trois fois de cette manière, et une fois que le maître des Ultramarines a compris la leçon et ajusté ses tactiques, le Seigneur Corbeau ne le battra plus jamais.

Pendant sa restructuration, la Légion a commandé plusieurs innovations aux forges de Mars, toutes astucieusement forgées pour renforcer sa maîtrise des arts de la furtivité et de la vitesse. Alors que le Thunderhawk est entré en service, la Raven Guard s’est procuré une variante connue sous le nom de Shadowhawk, dotée de toutes sortes de technologies qui la rendent invisible à tous, sauf aux auspex les plus sensibles. En outre, la Légion a obtenu l’accès au Whispercutter, un aéronef à cellule ouverte construit autour d’une turbine gravitationnelle et capable de larguer dix Légionnaires dans une zone de guerre dans le silence le plus complet et avec pratiquement aucune chance de détection. Cette technologie n’a pas été créée par le Mechanicum martien ni par aucun des Mondes-Forges, mais par les maîtres artisans de Kiavahr qui servaient autrefois les guildes. Utilisant des éléments de machines inconnus du courant principal du Mechanicum, les artificiers des guildes ont créé toutes sortes de systèmes à la demande de la Raven Guard et, en même temps, les Techmarines de la Légion ont été initiés à ces mystères, bien qu’il ait été spéculé que les Kiavahrens auraient pu être déclarés parias par les seigneurs jaloux de Mars, sans le patronage d’un corps aussi auguste que la Legiones Astartes et le Primarque Corax.[5]

Une fois ces obstacles éliminés, et grâce à un afflux de nouvelles recrues originaires du monde d’adoption de Corax, Lycaeus - rebaptisé Délivrance - le Primarque a accéléré ses efforts de réorganisation. Bien que la Raven Guard nouvellement nommée conservât sa réputation en matière de guerre éclair, elle se concentra sur les opérations de libération, car Çorax cherchait avant tout à délivrer les populations de leur servitude ; comme il l’avait fait sur Délivrance.

Par ses actions, Corax fut aussi satisfait qu’un être aussi introspectif pouvait l’être, car il avait façonné la Raven Guard à son image, qui était devenue un atout unique dans la Grande Croisade de l’Empereur.

Dans les derniers moments de la Grande Croisade, la Raven Guard subit un premier revers important. Au cours de la libération de l’Amas d’Akum-Sothos, le Maître de Guerre Horus ordonna à la Légion de Corax de lancer un assaut frontal contre la forteresse nommée Porte Quarante-Deux un engagement fatidique commémoré plus tard sous le nom de Chute du Corbeau par la Raven Guard. Corax protesta contre ce gaspillage de vies humaines, mais la stratégie de désorientation qu’il suggéra fut rejetée. Quand Perturabo et Leman Russ se rangèrent à l’avis d’Horus, Corax n’eut pas d’autre choix que d’ordonner l’assaut.

Comme il l’avait prédit, la Raven Guard subit de lourdes pertes. Bien qu’Horus s’attribuât les mérites de cette victoire, la Raven Guard avait été diminuée au point de devenir la plus petites des Légions, ce qui ne manquerait pas d’influer sur le cours de la rébellion à venir. Toutefois, Corax fit la preuve de sa remarquable clairvoyance en trouvant un moyen d’exploiter cette tragédie. Après avoir évalué le coût de l’assaut, il décida que la majeure partie de l’assaut serait conduite par les plus belliqueux de ses fils les héritiers des tribus Xériques plutôt que les natifs de Délivrance. Ainsi, la Légion qui émergea de cette offensive cauchemardesque était une force plus disciplinée que jamais, dont les guerriers partageaient les buts et la vision stratégique du Primarque.

De plus, le massacre de la Porte Quarante-Deux avait purgé des rangs de la Raven Guard la plupart de ceux qui avaient vénéré Horus. Dans les terribles années qui suivirent, cela permit d’éloigner la Légion des griffes du Maître de Guerre. Néanmoins, cela ne permit pas de préserver la Raven Guard des conséquences de l’orgueil d’Horus. Quelques années plus tard, le Maître de Guerre faillit exterminer totalement, les fils de Corax.[6]

L'Hérésie d'Horus

La Purge du Secteur de Scalland[7]

Un engagement de deux ans à travers un secteur de l’espace revendiqué par les restes de la race Aeldari brisée, la campagne de Scalland devait servir de test de terrain original pour les mille premiers ensembles de l’armure prototype qui serait plus tard désignée comme MkVI, bien qu’à l’époque elle portait la désignation provisoire MkV. De petites quantités de l’Armure MkV avaient déjà été soumises aux Légions des Iron Warriors et des Salamanders, et toutes deux avaient exprimé des réserves quant au manque de blindage lourd par rapport aux marques précédentes, poussant à la révision de la MkV pour un rôle d’assaut lourd. Il a été jugé qu’un essai de combat de masse était nécessaire pour déterminer l’efficacité de la conception originale avant de l’abandonner éventuellement. La politique interne au sein des différents commandements de la Légion a vu cet honneur accordé à la Raven Guard, réduite en nombre après les combats sanglants dans l’Amas d’Akum-Sothos. Les spéculations de l’époque suggèrent qu’une faction parmi les Primarques et les commandants de Légion, dirigée par Perturabo, voulait que cette affectation à une Légion en sous-effectif sonne le glas de l’Armure MkVI, conduisant à son remplacement par une conception plus robuste.

Si c’était le cas, le plan devait se retourner contre eux de manière spectaculaire, car la Raven Guard s’est admirablement comportée sur les Mondes Vierges verdoyants des Aeldaris du Secteur Scalland, utilisant les autodétecteurs avancés et l’agilité de la nouvelle armure pour traquer les Xenos dans une série d’attaques de type guérilla qui ont décimé leurs forces militaires déjà affaiblies. Le succès des combats dans le secteur, qui ont finalement vu l’expulsion des Aeldaris et la revendication par l’Imperium de ses mondes riches, est tel que non seulement l’Armure MkVI fut approuvée pour le développement final, mais la majorité des améliorations suggérées par la Raven Guard furent adoptées. La nouvelle armure, plus tard surnommée Armure Corvus en l’honneur de la Raven Guard, a été mise en production à grande échelle quelques mois seulement avant le déclenchement de la rébellion d’Horus contre l’Empereur, redésignée comme MkVI pour tenir compte de l’inclusion des nombreuses modifications et réparations provisoires sur le terrain dans l’ordre de bataille des Legiones Astartes.

Durant l’Hérésie d'Horus, la Raven Guard demeura indéfectiblement loyale à l’Empereur et à son plan pour le genre humain. La Légion en paya le prix fort, car elle compta parmi les trois Légions martyres du Massacre du Site d'Atterrissage De Isstvan V, qui marqua le prologue sanglant d’une guerre civile qui ébranlerait les fondations même de l’Imperium.

L’Histoire ne dit pas si Horus chercha à s’attirer le soutien de Corax comme il le fit avec d’autres Primarques. Le massacre de la Chute du Corbeau avait éloigné les deux hommes car Corax, dans un accès de colère inhabituel de sa part, avait juré de ne jamais plus servir sous les ordres d’Horus. Toutefois, il est peu probable qu’Horus ne fît aucun effort pour séduire la XIXe Légion, car il tenait ses capacités en haute estime. Gagner la Raven Guard à sa cause aurait été un triomphe, car leurs aptitudes en matière d’opérations secrètes auraient été un atout majeur dans l’arsenal du Maître de Guerre. Néanmoins, il n’existe aucune preuve de tentatives de corruption.

Ce qui est certain, c’est que Corax fit rapidement passer ses autres devoirs au second plan pour répondre aux atrocités de Isstvan III. Sitôt qu’il reçut le message astrotélépathique de Rogal Dorn, Corax dépêcha environ quatre-vingt mille frères de la Raven Guard dans le Système de Isstvan. Si la Légion de Corax n’avait pas encore comblé toutes les pertes subies à la Chute du Corbeau, elle n’en demeurait pas moins une machine de guerre redoutable, et un des meilleurs atouts dans le jeu de Dorn. Corax confia la défense de Délivrance à un millier de guerriers, pour parer à un avenir incertain.[8]

Les Cendres de Isstvan

Au total, Dorn mobilisa huit Légions pour écraser Horus et les trois Primarques renégats. Huit Légions contre quatre, qui étaient grandement diminuées après avoir éliminé les Loyalistes dans leurs rangs. Une telle démonstration de force aurait dû écraser sans pitié la rébellion avant qu’elle eût vraiment commencé.

Malheureusement, les apparences étaient trompeuses. Les Night Lords, les Iron Warriors, les Word Bearers et l’Alpha Legion vinrent sur Isstvan non pour déposer Horus, mais pour le rejoindre. Pire, les Imperial Fists furent séparés de leurs frères par les périls de l’Immaterium. Ainsi, lorsque la flotte punitive atteignit enfin Isstvan V, il ne restait que trois Légions Loyalistes. Sous l’impétueux commandement de Ferrus Manus et avec l’appui d’éléments de l’Armée Impériale, les Iron Hands, la Raven Guard et les Salamanders lancèrent le premier assaut contre les positions d’Horus. Les mots manquent pour décrire les massacres de ces premières heures, où les champs désolés offrirent une sinistre moisson de cadavres. Mille héros et autant de monstres se révélèrent, en ce jour avant de périr sur une terre gorgée-de sang quelques minutes plus tard. Mètre après mètre, Ferrus Manus conduisit ses Iron Hands droit dans l’ouragan de feu déchaîné par les renégats, gagnant du terrain par sa ténacité et sa fureur autant que par la force des armes. Corax mena un assaut sur le flanc droit, tandis que les Salamanders de Vulkan affrontaient les horreurs maladives sur la gauche. Le retard des quatre autres Légions et le fait quelles érigeassent des positions fortifiées dans le dos des Loyalistes aurait dû susciter de légitimes soupçons, mais dans la confusion ambiante, même Corax manqua les signes avant-coureurs du désastre. Au lieu de cela, il considéra ses doutes comme un écho de la tragédie de la Porte Quarante-Deux, car les deux batailles partageaient de nombreuses similitudes.[9]

Les Traîtres se Dévoilent

Confrontés à la trahison de ceux qu’ils considéraient comme leurs frères, la Raven Guard, les Iron Hands et les Salamanders se tinrent côte à côte sur Isstvan V et se battirent vaillamment, non dans l’espoir de triompher, mais pour survivre et, qui sait, pouvoir un jour se venger.

L’offensive des renforts félons fut impitoyable. La Raven Guard, en sous-effectifs avant même le début de la bataille, était alors pratiquement à court de munitions, et sous les coups de non pas une, mais deux Légions Renégates fraîchement débarquées. Alors même que Ferrus Manus était décapité par la lame de Fulgrim, et que les Night Lords s’en prenaient au flanc nord mal défendu de Corax, les Word Bearers investirent la zone d’atterrissage de la Raven Guard et frappèrent avec une sauvagerie fratricide inégalée.

À ce moment, quelque chose se brisa en Corax. Il se jeta sur ces nouveaux assaillants, abattant un grand nombre de Word Bearers fanatiques avant de se retrouver face à Lorgar, leur perfide Primarque, qu’il blessa grièvement. Seule l’intervention de Konrad Curze, Primarque des Night Lords, permit à Lorgar d’avoir la vie sauve. Face à la férocité de son assaut, Corax n’eut d’autre choix que de se replier ou de périr avec sa Légion condamnée.

Les Frères de Bataille de la Raven Guard se battirent comme des lions, alors même que leurs munitions s’amenuisaient et que la force les abandonnait à chaque revers de griffe ou d’Épée Tronçonneuse, car il n’était plus question de victoire, mais de survie pure et simple. Ferrus Manus et ses Iron Hands n’étaient plus. Vulkan avait disparu et les Salamanders étaient débordés. Consumé par la honte et la rage, Corax rallia tous les survivants qu’il put trouver et franchit le périmètre ennemi.

Tandis que ses ennemis saluaient la tombée de la nuit en poussant d’effroyables rugissements de victoire, Corax s’enfuit dans les ténèbres en jurant de se venger de ceux qui étaient naguère encore ses frères. Malgré les pertes effroyables qu’elle avait subies, sa Légion n’abandonnerait pas la lutte de sitôt.[10]

La Longue Guerre

La bataille était perdue, mais la guerre continuait. Sur les quatre-vingt mille guerriers de la Raven Guard venus sur Isstvan, il ne restait qu’entre deux et trois mille survivants. Néanmoins, pendant quatre-vingt-dix-huit jours et autant de nuits, Corax mena une campagne d’embuscades et de sabotage qui greva l’effort de guerre renégat. Ils attaquèrent des convois blindés et massacrèrent ceux qui profanaient les dépouilles des défunts ; ils interrompirent les rituels hérétiques les plus noirs et éliminèrent les bandes en maraude. Mais une telle résistance ne pouvait durer bien longtemps. Privée de tout renfort et en infériorité numérique, la Raven Guard se retrouva entre les mâchoires d’un piège qui se refermait peu à peu.

Enfin, alors qu’ils étaient cernés de toutes parts et que tout semblait perdu, l’aide arriva de la lointaine Délivrance. Alors que l’étau des renégats se resserrait, une flotte d’appareils de débarquement traversa les cieux tourmentés et enleva le Primarque et les survivants épuisés de Isstvan V. La Raven Guard avait été au bord de l’extinction, mais elle survivrait - et n’oublierait pas de sitôt.[11]

Répercussions

Bien que sa Légion naguère puissante ne comptât plus que quelques milliers de combattants, Corax était bien décidé à ce qu’elle contribue à la chute d’Horus. Le Primarque désirait plus que tout se venger des responsables du Massacre du Site d’Atterrissage. Hélas, les pertes en termes de génogerme, d’hommes et de matériel étaient si lourdes que rejoindre le conflit au plus vite signerait l’arrêt de mort de la Raven Guard.

Corax prit des mesures désespérées. Dans le but de combler ses pertes aussi vite que possible, il tenta de reproduire le processus génétique par lequel l’Empereur avait créé l’Adeptus Astartes. Ses réussites furent peu nombreuses, et il créa des abominations difformes bien plus souvent qu’il n’obtint de "véritables" Space Marines. La plupart de ses créatures pouvaient à peine manier un Bolter, et toutes étaient frappées de démence à cause du processus de création imparfait qu’elles avaient enduré. Même si ces mesures permirent à la Raven Guard de jouer un rôle non négligeable dans l’Hérésie, le génogerme de la Légion en fut à jamais détérioré. L’esprit de Corax, consumé par l’enchaînement des désastres et des défaites, finit par se briser devant les conséquences ignobles de ses propres efforts.

Mais la Raven Guard poursuivit la lutte. Même en sous-effectifs et manquant de tout, les talents particuliers de ses guerriers leur permirent de contribuer à l’effort de guerre impérial là où d’autres auraient sans doute marqué le pas. N’étant plus en mesure de servir de point d’ancrage pour l’assaut ou la défense lors d’engagements à grande échelle, ils recoururent aux stratagèmes qui leur avaient si bien réussi lors de la Grande Croisade : frapper depuis les ombres sans être vus ni soupçonnés. Ainsi, la Légion reconstitua lentement mais sûrement ses effectifs. Mais à mesure que le conflit s’enlisait, la Raven Guard et son Primarque furent contraints de se plonger dans les ombres, dans tous les sens du terme, et livrer des batailles secondaires tandis que le sort de la galaxie se jouait ailleurs.

Les blessures de la Raven Guard furent si durables qu’à l’époque de la Deuxième Fondation, lorsque les anciennes Légions furent divisées en Chapitres, la XIXe, ne donna naissance qu’à quatre d’entre eux : la Black Guard, les Revilers, les Raptors et la Raven Guard.

Corax ne se remit quant à lui jamais des horreurs qu’il avait infligées à ses fils. Fou de chagrin et cherchant en vain le pardon que lui seul pouvait s’accorder, il quitta Délivrance pour une destination inconnue.

Nul ne sait s’il finit par trouver la paix, mais la vérité est peut-être ce que croit la Raven Guard - que Corax se trouve toujours quelque part dans les étoiles, et qu’il reviendra un jour pour réparer les torts du passé.[12]

Après l'Hérésie

« Nous sommes les ombres qui s'agrègent autour de vous. Nous sommes les ténèbres qui se resserrent. Nous sommes les bruits de pas qui ne devraient être, la lame subitement sur votre cou, la peur qui vous étreint lorsqu’il est trop tard. Nous sommes la Raven Guard. Nous sommes la mort. »
- Lieutenant Syras Ordin.

Après l’Hérésie d’Horus, la Raven Guard est devenu un Chapitre sombre et mystérieux spécialisé dans les opérations secrètes. Ces Space Marines sont des maîtres de la guerre cachée, car ils livrent leurs combats en usant de discrétion et de rapidité. Depuis des milliers d’années, et sur des milliers de planètes, ils ont traqué les ennemis de l’Imperium telles des ombres mortelles, attendant toujours le meilleur moment pour délivrer un coup fatal avant de disparaître dans les ténèbres.

La Libération de Quintus

Rivaux de Longue Date

Les rancunes sont tenaces dans un Imperium éternellement en guerre, surtout celles qui concernent des Chapitres rivaux de l’Adeptus Astartes. Certaines sont brèves et triviales, tandis que d’autres s’étalent sur des millénaires et peuvent aisément mener au désastre. L’inimitié entre les Dark Angels et les Space Wolves en est un exemple extrême, et si la Raven Guard n’a pas suscité de rancœurs de cette ampleur, il serait faux de dire que le Chapitre n’a jamais suscité la colère d’autres Space Marines. Agir dans l’ombre ne peut qu’inspirer la méfiance, et la Raven Guard est un Chapitre notoirement peu enclin à tisser des liens étroits avec quiconque. Pis, leur habitude d’apparaître au combat sans prévenir, et de disparaître sitôt les combats finis, ne peut manquer d’entretenir les rumeurs les plus folles.

Par exemple, les guerriers du Chapitre des Invaders n’ont jamais pardonné à la Raven Guard d’avoir percé les défenses de la Forteresse Douloureuse sur Kamilla III et d’avoir décapité le roi-pirate Aeldari Ildariss. Les Invaders poursuivaient en effet Ildariss depuis de nombreuses années, et furent fort marris d’être devancés par une Force de Frappe qui avait atterri sur la planète quelques heures avant de porter le coup fatal. La querelle entre la Raven Guard et les Flesh Tearers fut, quant à elle, causée par une série de rencontres durant la Campagne de Targus, où seule la menace des armes de la Raven Guard mit un terme au carnage aveugle commis sur l’ordre du sanguinaire Capitaine Krael. Le fait que des éléments de la 2e Compagnie de la Raven Guard aient discrètement suivi Krael et ses forces pendant des mois pour s’assurer qu’il ne récidive pas ne fit rien pour apaiser les tensions.

Mais tout cela n’est rien comparé à la rivalité qu’entretient la Raven Guard avec les White Scars. Les érudits peuvent citer des dizaines de transgressions sur des champs de bataille communs pour expliquer ces frictions, depuis l’Assaut sur la Ruche Lin-Mei jusqu’à la Dernière Marche des Mondes Saphir, ou même l’Opération Chronos - ou un Chapelain de la Raven Guard possédé par un Asservisseur fut ignominieusement exécuté par un guerrier de Chogoris.

Cependant, les racines de cette rivalité ne sont pas à chercher dans les détails, mais plutôt dans les caractères des deux Chapitres. La Raven Guard voit les White Scars comme des braillards sans aucune finesse, et les guerriers des plaines de Chogoris n’éprouvent que du dédain pour "l’art des pleutres" que professent les fils de Corax. Les bravades des White Scars sont le summum de la témérité inutile, tandis que l’humilité de la Raven Guard est perçue comme feinte, et donc comme la pire forme d’arrogance qui soit.

Ainsi, quel que soit le nombre de victoires que les deux Chapitres partagent, la méfiance est de mise, qui ne s’efface qu’au plus fort des combats, ou la cause commune et les devoirs partagés prennent le pas sur tout le reste.

Durant son mandat de Capitaine des Ombres de la 3e Compagnie, Kayvaan Shrike se fit un nom en affrontant les Orks des Astres de Jagal, et notamment les hordes de la Waaagh! Skullkrak. Mais alors que la marée Peau-Verte refluait, des Scouts de la 10e Compagnie alertèrent Shrike d’une nouvelle menace se profilant sur un monde voisin.

La planète désolée de Quintus était un bastion contre les Orks des Astres de Jagal pendant de nombreux siècles, mais une mission de reconnaissance des néophytes de la 10e Compagnie de la Raven Guard indiqua que la planète était en grand danger. Par l’intimidation et de fausses promesses, le Prince Démon Kernax Voldorius entendait soumettre les défenseurs de Quintus à l’Alpha Legion. Les Scouts, ne purent de déterminer les projets de Voldorius, mais Shrike en avait assez entendu ; la Raven Guard avait appris des millénaires plus tôt le terrible prix de l’inaction face à l’Alpha Legion. En outre, la perte de Quintus risquait de laisser le champ libre aux Orks de Jagal, et rendre caducs les efforts du Chapitre.

Confiant la défense de Targus VIII aux résistants, Shrike initie cap sur Quintus. Ses Thunderhawks furtifs franchirent les défenses orbitales sans être détectés.

Agissant avec la vigilance et la subtilité caractéristiques de la Raven Guard, la 3e Compagnie confirma que la situation se détériorait rapidement. L’Alpha Legion était plus profondément enracinée que prévu, il n’y avait plus de résistance à proprement parler, et la planète entière s’était soumise à la volonté de Voldorius.

Ne s’arrêtant que pour ordonner aux Scouts de quitter Quintus et informer l’Imperium de la situation, Shrike dressa bientôt les plans d’une campagne pour contenir l’Alpha Legion dans l’attente de renforts. Il avait à peine commencé lorsque ses frères détectèrent l’arrivée d’un autre Thunderhawk suivant le même vecteur d’approche que les forces de Shrike, mais avec beaucoup moins de discrétion. La Raven Guard n’avait pas été la seule à le repérer, car des cultistes se mobilisaient pour intercepter le vaisseau après son atterrissage. Toutefois, leur embuscade n’eut jamais lieu. Alors que le Thunderhawk approchait du site d’atterrissage, Shrike lança un assaut qui élimina les cultistes avant qu’ils aient le temps de tirer le moindre coup de feu. Ainsi, lorsque les White Scars débarquèrent, ce fut au milieu de leurs alliés plutôt que leurs ennemis.

Kor'sarro Khan, Capitaine de la 3e Compagnie des White Scars, fut toutefois loin de se réjouir de la présence de la Raven Guard dans ce qui était selon lui sa zone de combat, et encore moins réjoui par le ton calme sur lequel on lui détailla les erreurs que son Thunderhawk avait commises lors de sa phase d’approche. Cela faisait dix ans qu’il pourchassait Kernax Voldorius pour lui faire payer ses crimes, et l’idée que Shrike puisse lui ravir la victoire lui répugnait. Il ne s’inclina que lorsqu’on lui eut fourni la preuve que les forces réunies sur Quintus étaient trop nombreuses pour qu’une Compagnie de Combat les affrontât seule. Malgré leur méfiance réciproque, les deux officiers commencèrent à échafauder un plan d’action.

Le matin suivant, avant l’aube, Shrike lança à la tête de sa compagnie une attaque surprise contre une batterie de défense orbitale à l’ouest de Mankarra. La majeure partie du complexe était déjà entre les mains des Space Marines quand Kernax Voldorius, comprenant le danger, mobilisa la moitié de ses Alpha Légionnaires et la garnison de Mankarra en renfort. Mais le plan de Shrike et Kor’sarro était sans faille. Alors que les renforts ennemis approchaient de la compagnie de Shrike, les White Scars sortirent de leurs cachettes dans les cavernes sud et assaillirent les forces du Chaos. Lorsque Shrike et ses hommes se joignirent à la mêlée, l’issue de la bataille ne fit plus de doute.

Shrike et Kor’sarro n’eurent pas le temps de fêter leur victoire. Voldorius et ses partisans contrôlaient encore Mankarra et, si on leur en laissait le temps, ils pourraient renforcer leurs défenses. Laissant quelques guerriers en arrière pour garder le complexe de défense orbitale, les White Scars embarquèrent dans leurs Rhino et les guerriers de la Raven Guard dans leurs Thunderhawks. Ces derniers tirèrent une salve de Missiles Hellstrilce, qui détruisirent une section importante des fortifications extérieures de Mankarra, et avant que les renégats puissent réagir, les White Scars furent dans l’enceigne de la ville.

Frappant rapidement depuis les ombres, la Raven Guard prend en embuscade et déjoue ses ennemis, coupant les voies de ravitaillement et tuant les commandants avant de porter son attention sur les cibles désorientées qui restent.

L’Alpha Legion refusa de céder du terrain, se battant pour chaque rue et chaque barricade. Leurs ruses étaient si élaborées que s’ils avaient lutté seuls, les White Scars ou la Raven Guard seraient tombés dans une dizaine de pièges retors. Set le la combinaison de leurs instincts de chasse, de leur furtivité et de leur vitesse leur permit de déjouer toutes les embûches, non sans en payer le prix fort. Alors que les cadavres s’empilaient, Kernax Voldorius se prépara à l’affrontement final contre Kor’sarro et Shrike. Mais rien ne semblait pouvoir empêcher la vengeance de l’Adeptus Astartes. Au mépris de sa propre vie, Shrike se jeta sur le Prince Démon, clouant avec ses griffes la brute contre une statue. Kor’sarro porta un coup terrible à la bête et lui trancha la tête, mettant ainsi un terme à son influence pernicieuse sur la réalité.

Ne souhaitant guère mener un combat urbain, les White Scars combattirent depuis leurs transports, ne débarquant que pour lancer des attaques éclair. Les motards fonçaient à travers les rues, frappant partout où les défenseurs pouvaient être pris en défaut. La Raven Guard de Shrike profita de la confusion pour progresser, submergea les points de défense où l’ennemi était occupé par la férocité de l’offensive des White Scars.

Un mois plus tard, Quintus était sous la garde d’une armée de l’Astra Militarum de Tallarn, aussi les chemins de Kor’sarro et Shrike se séparèrent. Shrike regagna la zone de guerre l’argus, et Kor’sarro Khan fit son retour triomphal sur Chogoris, Chacun avait gagné le respect de l’autre, ainsi peut-être que les premiers signes d’une fraternité rétablie entre des Chapitres dont la rivalité n’avait que trop duré.[13]

Zone de Guerre Damoclès

Au cours de l’année impériale 997.M41, le jeune Empire T'au de la Bordure Orientale prépara une nouvelle Sphère d’Expansion. Sous la direction du Commandeur Shadowsun, ils investirent le Golfe de Damoclès dans le but d’imposer les préceptes hérétiques du Bien Suprême sur des planètes qui appartenaient de plein droit à l’Imperium.

L’offensive T’au avait été planifiée et coordonnée avec le plus grand soin. Shadowsun, disciple du célèbre Commandeur Puretide, avait bien appris ses leçons, évitant les mondes fortifiés pour se concentrer sur des cibles moins préparées. Des dizaines de mondes tombèrent ainsi face aux troupes bien entraînées de Shadowsun. Certains se rendirent sans combattre, séduites par les fausses promesses des extraterrestres. Ce fut cette dernière caractéristique, plus que toute autre, qui entraîna la Raven Guard dans le conflit, car les fils de Corax abhorrent la servitude sous toutes ses formes. Bien que les paroles mielleuses et les présents des T’au semblassent sincères, la Raven Guard savait que leur générosité cachait quelque chose. Aussi, le Maître des Ombres Corvin Severax mena la totalité de son Chapitre à travers les courants du Warp pour atteindre au plus vite la Bordure Orientale.

Lorsqu’il atteignit le Golfe de Damoclès, Severax comprit que la campagne serait longue et ardue et il se joignit aux forces qui se rassemblaient sur Agrellan.

La Bataille d’Agrellan fut la première fois depuis des décennies que la totalité de la Raven Guard était mobilisée pour une campagne. Mais les T’au avaient des raisons d’être confiants, car Shadowsun avait dressé ses plans de bataille avec soin. Tandis que la Raven Guard abreuvait les plaines arides du sang des shas’la et que les White Scars se consacraient à la traque de la disciple de Puretide, des soulèvements dans la population d’Agrellan firent tomber plusieurs Ruches sous la coupe des Xenos. Bientôt, seule la capitale Agrellan Prime tenait encore bon.

Les défenseurs parvinrent à se replier grâce à Severax, qui dépêcha la Raven Guard pour les aider. Grâce à des actions de désorientation et des embuscades, la Raven Guard gagna quelques heures pour transformer la chute d’Agrellan en une défaite plutôt qu’un massacre.

Les T’au visèrent ensuite le Monde-Forteresse de Prefectia. Alors que des troupes impériales fraîches convergeaient sur Prefectia, la Raven Guard lança, comme sur Agrellan, des opérations pour ralentir l’ennemi, mais à plus grande échelle. Ces attaques suivaient une stratégie élaborée par Corvin Severax, qui poussait les guerriers de son Chapitre aux limites de leurs capacités. Mais le sinistre Maître des Ombres ne fut pas déçu par sa Raven Guard. Bien que dispersée sur toute la zone de guerre, les forces de frappe représentant souvent moins d’une demi-compagnie, la Raven Guard devint une source d’ennuis constants pour Shadowsun, la privant de renforts dans les moments les plus critiques.

Kayvaan Shrike était alors le bras droit de Severax qui lui confia la direction de l’effort de guerre, selon son style inimitable. De fait, il semblait que les adversaires de Shrike partageaient l’admiration de Severax. Des holographies de propagande retrouvées sur Jorax montrent que la tête de Shrike était mise à prix, et l’âge de chaque tirage était indiqué par l’augmentation de la somme offerte. Lorsque les T’au eurent, enfin atteint Prefectia et que Severax eut ordonné à son Chapitre de participer à sa défense, la région grouillait de mercenaires Kroots impatients de rafler la récompense promise pour l’élimination de Shrike et ses Capitaines des Ombres.

Sous les ordres de Severax, la Raven Guard avait stoppé l’avance de forces plusieurs fois supérieures en nombre. Bien que les groupes de combat déployés par l’Imperium fussent mis en difficulté par la détermination et l’esprit de sacrifice des T’au, la Raven Guard avait fait honneur à l’héritage de Corvus Corax.[14]

La Chute de Prefectia

Portant des armures aussi noires que la nuit, la Raven Guard maîtrise à la perfection l’art de l’embuscade et de la guérilla.

La défense impériale du Golfe de Damoclès fut une suite de batailles désespérées. Il en fut ainsi au cours de toute la lutte pour le contrôle de Prefectia - bien que ce fût un Monde-Forteresse établi de longue date, ses effectifs avaient été fortement diminués par les conflits qui faisaient rage dans la Bordure Orientale. L’heure de sa propre chute était venue.

Lorsque la Raven Guard atteignit Prefectia, elle comprit que la planète n’était pas plus préparée face aux Xenos qu’Agrellan. Mais le Chapitre aurait l’honneur de porter le premier coup contre les envahisseurs.

Se dissimulant parmi les panaches de fumée volcanique, une escadrille d’escorteurs de la Raven Guard attaqua l’avant-garde de l’invasion T’au. Ils abattirent des dizaines de transports Xenos, dont l’Orca personnel de l’honorable Éthéré Aun’Do. Le Capitaine des Ombres Solaq de la vigilante 5e Compagnie fut chargé de capturer ce chef spirituel, mais il se retrouva sous un feu plus intense que prévu. Aun’Do put s’enfuir au prix du sacrifice de nombreux Guerriers de Feu, et la Raven Guard avait une fois de plus appris aux T’au à se méfier des ombres.

Alors que la bataille gagnait en intensité, Corvin Severax divisa une fois de plus son Chapitre en plusieurs Forces de Frappe pour affronter un ennemi d’ores et déjà présent en nombre sur Prefectia. Il s’appuya à nouveau sur Shrike, lui confiant la défense des complexes électrominiers des Cicatrices Méridionales tandis que Severax dirigeait la majeure partie des forces de la Raven Guard au nord. Ce déploiement plaçait à nouveau la 3e Compagnie de Shrike à proximité des White Scars de Kor’sarro Khan. La présence de Shadowsun dans la zone avait été confirmée plusieurs fois, et le Khan était bien décidé à lui trancher la tête, ce qu’il n’avait pas réussi à faire sur Voltoris.

Néanmoins, les guerriers de la Raven Guard combattirent rarement aux côtés des White Scars, ni d’aucun autre défenseur de Prefectia. L’expérience leur avait appris que les transmissions vox pouvaient être facilement interceptées, aussi ils communiquaient rarement leurs véritables intentions à leurs alliés, et allèrent jusqu’à leur transmettre de fausses informations afin de tromper les Tau qui espionnaient leurs fréquences. Cela ne fit que dégrader les relations déjà tendues entre la Raven Guard et les autres défenseurs, car ils étaient souvent venus à l’aide des fils de Corax sans savoir que ces derniers poursuivaient leurs propres objectifs.

S’il avait été possible de diriger la défense de Prefectia depuis les ombres, la planète ne serait jamais tombée. Face à un adversaire supérieur en nombre, la Raven Guard rôdait dans les ténèbres tels des spectres vengeurs. Lorsque les T’au les pourchassèrent dans les rues dévastées de la Ruche Atlassi, ils devinrent à leur insu les proies de la Raven Guard. Le moindre mouvement dans les ombres était la promesse d’une mort atroce pour les Xenos.

Les fils de Corax avaient été créés pour mener des opérations furtives, centrées sur le subterfuge et l’érosion subtile des forces ennemies, et ils ne le cédaient à personne dans ce domaine. Chaque feinte, chaque retraite contrôlée servait à tendre une nouvelle embuscade. Chaque patrouille de la Caste de l'Air était éliminée par les canons des Escorteurs Raven Guard nichés dans les flèches en ruine des Ruches.

Durant tout ce temps, Shadowsun ne fit aucun effort pour cacher sa présence. Elle défiait ainsi les Impériaux, et chaque officier ennemi qu’elle éliminait ne faisait que renforcer sa propre légende. Corvin Severax perdit patience face aux échecs de Kor’sarro Khan, et il conduisit personnellement une attaque contre Shadowsun. Les membres de la serre d’assaut de Severax fondirent des cieux cachés par la brume, et actionnèrent leurs réacteurs dorsaux au dernier moment, pour que le bruit leurs turbines n’alerte pas l’ennemi, une technique éprouvée de la Raven Guard, que les vétérans de Severax la maîtrisaient parfaitement.

Repérant ce qu’il pensait être l’Exo-Armure Ghostkeel de Shadowsun, Severax abattit sa cible, mais il fut sectionné en deux par le tir d’une autre Ghostkeel. Le Maître de Chapitre s’évanouit sans regret dans les ombres, croyant sa mission accomplie. Malheureusement, le guerrier qu’il avait tué n’était qu’un leurre, alors que Shadowsun pilotait la Ghostkeel qui l’avait terrassé.

La mort du Maître de Chapitre fut un tournant décisif dans la guerre. La retraite impériale qui s’ensuivit fut longue et sanglante, et l’état-major décida d’incinérer toute une région de l’espace, sacrifiant son territoire pour empêcher les T’au d’en prendre le contrôle. Le feu atomique anéantit indistinctement des milliards d’êtres vivants. Mais si le genre humain pouvait se permettre de telles pertes, il n’en allait pas de même des T’au, et la Troisième Sphère d’Expansion fut stoppée.

Malgré tout, Shadowsun se réjouit de la mort de Severax. Mais cette victoire s’avéra éphémère, car Kayvaan Shrike prit la place de Severax en tant que Maître des Ombres, et jura que jamais plus son Chapitre ne serait surclassé par les T’au. Il inculqua à la Raven Guard les leçons durement apprises dans le Golfe de Damoclès. Le Chapitre avait été durement éprouvé, comme il l’avait déjà été auparavant. Mais une fois encore, les fils de Corax reviendraient, plus forts que jamais.[15]

Sources

Pensée du Jour : « Admettre la défaite est un blasphème envers l’Empereur. »
  • The Horus Heresy, Book Three - Extermination
  • Codex Supplement Raven Guard, V8
  1. The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard (traduit de l’anglais par Guilhem)
  2. The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard - Origins : The Hidden Hand of the Emperor (traduit de l’anglais par Guilhem)
  3. The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard - In the Shadow of Wolves (traduit de l’anglais par Guilhem)
  4. The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard - The Coming of the Raven (traduit de l’anglais par Guilhem)
  5. The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard - Under the Raven’s Banner (traduit de l’anglais par Guilhem)
  6. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - L'Ascension de la Raven Guard et résumées par Guilhem.
  7. The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard - The Scouring of the Scalland Sector (traduit de l’anglais par Guilhem)
  8. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - L'Ascension de la Raven Guard et résumées par Guilhem.
  9. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - L'Ascension de la Raven Guard et résumées par Guilhem.
  10. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - L'Ascension de la Raven Guard et résumées par Guilhem.
  11. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - L'Ascension de la Raven Guard et résumées par Guilhem.
  12. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - L'Ascension de la Raven Guard et résumées par Guilhem.
  13. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - La Libération de Quintus et résumées par Guilhem.
  14. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - Zone de Guerre Damoclès et résumées par Guilhem.
  15. Informations issues du Codex Supplement Raven Guard, V8 - La Chute de Prefectia et résumées par Guilhem.