Grégor Eisenhorn

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Univers

« …sinistre cauchemar d’un avenir lointain, où seule la guerre règne et où la galaxie est en flammes… »

« Dans les ténèbres, l'aveugle est le meilleur des guides. En cet âge de démence, faites confiance au fou pour vous montrer la voie. »

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Factions

« Je ne me soucie pas de qui connaîtra la vérité, maintenant, demain, ou dans dix mille ans. La loyauté porte en elle sa propre récompense. » - Lion El’Jonson

La galaxie gothique ravagée par la guerre du lointain futur grouille d’armées de l’Imperium, d’adorateurs des noirs dieux du Chaos et de peuples Xenos belliqueux, tous opposés dans le plus grand conflit que les étoiles elles-mêmes aient connu.
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Personnages

« L’univers est vaste et quoi qu’il advienne, nul ne se souviendra de vous… »

Les Héros et personnages illustres naissent des guerres et des tragédies, luttant et oeuvrant pour réaliser ou lutter contre leur destin, quand ce n'est celui d’un Monde entier ou de l'univers lui-même.

Vous trouverez ici une liste de quelques uns de ces personnages ayant laissé leur empreinte, aussi futile soit-elle, au milieu des conflits sans nombre du sombre univers de Warhammer 40.000.
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Batailles

« Dans l’obscurité, je serai la lumière.
Dans le doute, je garderai la foi.
Dans la rage, j'affinerai mon talent.
Dans la vengeance, je n'aurai nulle pitié.
Au cœur de la bataille, je n'aurai nulle peur.
Devant la mort, je n'aurai aucun regret... »

- Liturgie de Bataille des Blood Ravens


« La victoire n´exige nulle explication,
la défaite n´en admet aucune. »

- Doctrine militaire de l'Imperium
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« L’Omnimessie a rempli la galaxie de mystères afin que nous puissions les découvrir et pour nous rapprocher de Sa perfection. Les ignorer même en temps de guerre, est une hérésie. »

- Archimagos Belisarius Cawl.
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Jeux de Rôle

Liste des jeux de rôle papier connus mettant en scène l’univers de Warhammer 40.000, ainsi que les carrières (rôles) que des joueurs pourraient potentiellement interpréter en tant qu’Humain, Xenos ou Hérétique dans ce type de jeu.

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« Toute ma vie, j’ai eu la réputation d’être froid et insensible. Certains m’ont accusé d’être sans cœur, sans scrupule et même cruel. Mais je ne le suis pas. Je ne suis pas incapable de toute réponse émotionnelle ou de toute compassion. Cependant, je possède une volonté d’une force particulière, peut-être est-ce là ce que mes maîtres considèrent comme ma vertu cardinale. Tout au long de ma carrière, j’ai toujours su puiser dans cette capacité et elle toujours m’a bien servi, me permettant de m’endurcir afin de supporter stoïquement tout ce que cette misérable galaxie a pu me jeter au visage. Ressentir la douleur, la peur ou le chagrin serait m’accorder un luxe que je ne peux me permettre. »
- Grégor Eisenhorn.
L’Inquisiteur Grégor Eisenhorn, entouré de gauche à droite de Médéa Betancore, d’Harlon Nayl et de Beta Bequin.
Grégor Eisenhorn est un Inquisiteur de l’Ordo Xenos. Au début de sa carrière, c’était un Puritain de la faction des Amalathiens, mais l’idéologie inquisitoriale d’Eisenhorn a évolué au cours de sa carrière, devenant un Radical, se rapprochant de la philosophie des Xanthites, au point que d’autres membres de l’Inquisition le considèrent comme un possible hérétique. Eisenhorn a été déclaré officiellement traître à l’Imperium par l’Inquisition au moins deux fois au cours de sa carrière d’Inquisiteur, mais il s’est avéré être un serviteur vertueux de l’Empereur de l’Humanité dans les deux cas.

Originaire du monde de DeKere, Grégor Eisenhorn se révéla être un Psyker. Il deviendra un Acolyte de l’Inquisiteur Hapshant de l’Ordo Xenos et fut élevé au rang d’Inquisiteur très jeune.

Après s’être forgé une carrière stable et acquis une réputation d’homme compétent, Eisenhorn aura comme premier Acolyte le vieux savant Uber Aémos, anciennement au service de son maître Hapshant alors décédé, et son meilleur ami Midas Betancore, un pilote talentueux. L’essentiel de sa carrière se déroulera dans le Secteur Scarus, situé dans le Segmentum Obscurus.

Grégor Einsenhorn s’est retrouvé entraîné dans des événements qui allaient changer le cours de sa vie en 240.M41. Au cours de cette année, Eisenhorn a réussi à neutraliser le meurtrier de masse et Cultiste du Chaos Murdin Eyclone sur le monde d’Hubris, une enquête qui l’a amené à rencontrer deux personnes qui deviendront ses Acolytes et marqueront sa vie : le Castigateur Godwyn Fischig et surtout Alizebeth Bequin, une Intouchable dont il deviendra ami et surtout amoureux. La conclusion de sa traque d’Eyclone lui offrira des indices que le mettront sur la piste d’un ancien hérétique particulièrement monstrueux mais officiellement décédé, Pontius Glaw.

En suivant la piste de cette enquête, Eisenhorn rencontrera le capitaine d’un navire baptisé l’Essene, l’excentrique Tobias Maxilla, qui deviendra un allié durant sa longue carrière et qui l’emmènera sur le monde de Gudrun. L’Inquisiteur se retrouva mêlé à une cabale hérétique sur cette planète, cabale dirigée par la Maison Noble des Glaw, les descendants de Pontius Glaw, et sera même brièvement capturé et torturé par l’un de ses membres, Gorgone Locke. La cabale a finalement été brisée par une purge inquisitoriale complète menée par l’Inquisiteur Commodus Voke, qui fera alliance avec Eisenhorn pour mettre à bas les hérétiques. Eisenhorn parviendra à récupérer un dispositif connu sous le nom de "le Pontius" - un globe dur et froid - caché par la cabale, et qui s’avérera par la suite être un dispositif contenant les programmes cérébraux encodés de l’infâme hérétique Pontius Glaw ; l’un des plans de la cabale consistant à organiser sa résurrection. Eisenhorn a retenu Pontius Glaw en captivité et l’a interrogé régulièrement, établissant une étrange relation avec ce monstre étonnement cultivé et agréable, bien que ne cachant pas sa dévotion pour le Chaos - avant de choisir finalement de le faire incarcérer par le Magos Geard Bure de l’Adeptus Mechanicus. Cette décision allait finalement avoir des conséquences tragiques sur l’avenir d’Eisenhorn.

En suivant d’autres pistes de la purge de la cabale des Glaw, Grégor Eisenhorn a mené l’une de ses enquêtes les plus célèbres : l’affaire du Nécroteuque, un tome de la connaissance du Chaos extrêmement dangereux. Eisenhorn a suivi les survivants de la cabale hérétique de Gudrun - qui s’était même allié avec un malfaisant Space Marine du Chaos des Emperor's Children - jusqu’à une colonie habitée par les Saruthis, des Xenos mystérieux et corrompus. Les Saruthi étaient entrés en possession d’une copie du Nécroteuque et l’avaient traduit dans leur propre langue, créant ainsi deux versions de ce puissant tome du Chaos et un outil de traduction.

Les renégats furent éliminés et le tome humain du Nécroteuque écrit en Haut Gothique fut rapidement trouvé et détruit par Eisenhorn lui-même. Certains Inquisiteurs Radicaux y ont vu un acte hérétique et condamnèrent Eisenhorn pour cela. Cependant, la majorité du Conclave Inquisitorial local, dominé par les Puritains, ont soutenu la décision d’Eisenhorn de brûler le tome, mettant en minorité les Radicaux. Eisenhorn fut donc épargné par la censure et joua un rôle déterminant dans la planification d’un raid sur la planète mère des Saruthis, soutenu par une Équipe d'Extermination de la Deathwatch et au cours duquel les objets corrupteurs restants furent détruits. C’est au cours de cet assaut qu’Eisenhorn rencontra pour la première fois Cherubaël, un puissant Démon habitant un hôte humain et qui allait le tourmenter durant le reste de son existence.[1]

En 312.M41, le meilleur ami et Acolyte d’Eisenhorn, Midas Betancore, fut tué par l’hérétique Fayde Thuring lors d’une enquête. Thuring s’échappa et Eisenhorn s’engagea à garder un œil vigilant sur la jeune fille de Midas, Médéa. Des années plus tard, lorsqu’elle atteindra sa majorité, elle suivra la voie de son père et rejoindra la suite d’Eisenhorn en tant que pilote, se révélant aussi talentueuse que Midas.

En 338.M41, Grégor Eisenhorn eut pour apprenti le talentueux et charismatique Gideon Ravenor. C’est aussi à cette date qu’il entama l’enquête qui allait le rendre célèbre : l’élimination de l’Inquisiteur hérétique Quixos. L’enquête s’était déroulée à la suite du désastre que fut le Triomphe de Thracian Primaris au cours de laquelle un attentat cataclysmique frappa ce Monde-Ruche durant le défilé de troupes impériales revenant d’une croisade et où Ravenor fut horriblement blessé. Cette atrocité avait été planifié pour libérer plusieurs Psykers renégats de classe Alpha-Plus capturés durant la croisade et exposés comme trophée durant le défilé militaire. Les pertes furent énormes tant que militaires que civiles, et de nombreux Psykers libérés utilisèrent leurs pouvoirs pour commettre des horreurs et des tueries de masse avant d’être neutralisés.

Jurant de trouver le coupable, l’enquête d’Eisenhorn l’a conduit sur le monde d’Eechan, où se faisant passer pour des mutants, lui et son équipe ont découvert qu’un Inquisiteur, Lyko, était complice du plan qui avait libéré les Psykers. Lyko a été découvert en compagnie de l’hôte du Démon Cherubaël avant d’être tué durant une course-poursuite. Pris de court par la réapparition de Cherubaël, Eisenhorn concentra ses investigations sur la créature ce qui l’a conduit au Monde-Forteresse de Cadia. Il appris qu’un culte hérétique avait été neutralisé peu de temps avant son arrivée, culte ayant passé son temps à calculer les proportions des étranges Pylônes aux origines inconnues qui parsemaient la planète. Ses recherches lui permirent de faire le lien entre ce culte et Quixos, un célèbre Inquisiteur disparu depuis des décennies et qui était présumé mort. Quixos était le commanditaire de l’attentat sur Thracian Prime, son objectif ayant été de mettre la main sur de puissants Psykers.

Cependant, l’enquête d’Eisenhorn a été mise de côté pendant un certain temps par son arrestation par l’Inquisiteur Leonid Osma, ce dernier l’accusant d’avoir prétendument fréquenté des Démons. Après s’être échappé, il a été déclaré hors-la-loi par l’Inquisition et contraint d’agir en tant que renégat pour le reste de l’enquête. Grégor Eisenhorn a séjourné un temps avec son associé de l’Adeptus Mechanicus, Magos Geard Bure, sur le monde de Cinchare. Là, il retrouva et s’entretiendra avec son prisonnier, Pontius Glaw. Pendant cette période, il a vaincu un culte du Chaos qui existait sur le monde.

Eisenhorn rassembla ensuite un petit groupe d’intervention composé d’autres Inquisiteurs : son ami Titus Endor, le vieux Commodus Voke, Raum Grumman et Massimo Ricci. Leur révélant la survie de Quixos et son hérésie, il parvint à les convaincre d’agir ensemble. Ils traquèrent, trouvèrent et affrontèrent l’Inquisiteur renégat. Eisenhorn tua lui-même Quixos en duel singulier, découvrant au passage que le traître ambitionnait d’activer les Pylônes pour soi-disant refermer l’Œil de la Terreur. Eisenhorn récupérera son livre hérétique, le Malus Codicium, mais ne le révélera à personne. Au cours de l’élimination de Quixos, il bannira Cherubaël dans le Warp, le Démon recherchant en réalité ce bannissement de la main d’Eisenhorn, car il était sous l’emprise de Quixos et voulait la liberté. Eisenhorn fut ensuite innocenté de toutes les accusations portées contre lui à la fin de l’enquête.

En 345.M41, suite à ses lectures du Malus Codicium, Grégor Eisenhorn a réussi à invoquer secrètement le Démon Cherubaël et à le piéger dans l’univers physique pour l’interroger et l’étudier, s’engagent sur une voie plus sombre et dangereuse, ce qui l’éloignera de la doctrine puritaine pour le rapprocher de la voie radicale.[2]

C’est en l’an 386.M41 qu’Eisenhorn a pu venger la mort de Midas Betancore, mais cela lui coûta très cher. Ayant enfin retrouvé la trace de l’hérétique Fayde Thuring, il se rendit avec son équipe et un naïf Inquisiteur Puritain qui le vénérait, Bastian Verveuk, sur le monde de Dürer, afin de l’éliminer. Malheureusement, l’hérétique avait mis la main sur un Titan Warlord du Chaos dissimulé sur l’île de Miquol. Eisenhorn tenta un rituel psychique pour atteindre l’Esprit de la Machine corrompue du Titan dans l’espoir de le détruire, mais il échoua, le contre-coup du rituel plongeant Alizebeth Bequin dans un coma dont elle ne sortira pas. Acculé, Eisenhorn n’eut pas d’autre choix que t’invoquer Cherubaël grâce à ses connaissances du Malus Coficium, lui ordonnant de détruire le Titan qui avait éliminé une partie de ses Acolytes. Mais pour contrôler Cherubaël, Eisenhorn avait sacrifié Bastian Verveuk, utilisant son corps comme hôte pour l’entité démoniaque dans un rituel improvisé du Chaos. Ce méfait fut une étape importante sur le chemin de la damnation d’Eisenhorn.


Peu de temps après, Grégor Eisenhorn fut victime d’une attaque soigneusement planifiée par Pontius Glaw, qui s’était échappé de la captivité du Magos Bure, qu’il avait assassiné, après avoir acquis un nouveau corps entièrement mécanique, animé par le globe qui conservait sa conscience. Glaw avait décidé d’éliminer tous ceux au courant de sa survie, Eisenhorn en tête, tout en cherchant à mettre la main sur le Malus Coficium. Presque toutes les facettes de la vie d’Eisenhorn s’effondrèrent autour de lui, pratiquement tous ses Acolytes et amis se faisant assassiner par les sbires de Pontius. Sa carrière s’effondra, car il sera à nouveau déclaré par les Inquisiteurs Osma et Heldane comme un hérétique après que ces derniers découvrirent, à cause de Fischig qui espérait sauver l’âme d’Eisenhorn, les rituels hérétiques pratiqués via le Malus Coficium.

Son organisation brisée, de même que son propre corps, Eisenhorn fut finalement contacté par son ancien élève, Gideon Ravenor, devenu un brillant Inquisiteur malgré le fait que son enveloppe physique fut enfermé dans un dispositif de survie mobile. Avec l’aide de Ravenor, Eisenhorn a pu retrouver Pontius et l’éliminer pour de bon sur le monde de Ghül, là où un roi Démon, Yssarile avait été enterré avec sa "barque" - une sorte d’Arme-Démon - que Pontius voulait obtenir à son profit.

Cependant, l’affaire Pontius épuisera les ressources physiques d’Eisenhorn et il commencera à voyager avec Cherubaël comme compagnon permanent. Il disparaîtra après l’affaire Pontius.[3]

Le Glossia d’Eisenhorn[4]

L’Inquisiteur Grégor Eisenhorn utilisera toute sa vie le glossia, un code verbal officieux uniquement connu de lui et de ses plus proches collaborateurs. Pour communiquer en toute confidentialité, la plupart des Inquisiteurs développent leurs propres langages personnels, certains plus sophistiqués que d’autres. Le glossia d’Eisenhorn, dont il avait conçu les bases quelques années seulement après le début de sa carrière, était relativement complexe et avait évolué naturellement au fil de son utilisation. Mais en réalité, le glossia n’était pas si difficile que cela à comprendre. Il utilisait une symbolique subliminale et des "mots-concepts". Il n’y avait pas de mystère et ce fut la raison pour laquelle il fonctionna si bien comme code privé. Il ne nécessitait aucun cryptage - du moins, mathématique - susceptible d’être calculé et brisé. Il était idiomatique et instinctif. C’était une sorte d’impressionnisme verbal. Pour remplir sa fonction, il mettait à profit les mécanismes imprévisibles et incalculables de la poésie et de la familiarité. Il était arrivé, au cours de sa carrière que l’un des alliés ou serviteurs d’Eisenhorn lui envoie un message utilisant des termes dont ils ne s’étaient encore jamais servi. Pourtant, il les avait tout de même compris.

C’était une question de savoir-faire. Il suffisait de savoir comment utiliser un jargon commun et comment improviser à l’aide de celui-ci. Il s’appuyait sur des métaphores et des règles de construction de bases, bien sûr, mais la véritable force du glossia résidait dans sa nébuleuse imprécision. Dans ses tournures idiomatiques et ses sonorités, il se rapprochait de l’argot non-verbal instinctif des Ermenoès, qui ont remplacé le langage par de subtiles variations de couleur de peau. "Schéma dé à coudre", par exemple : "Schéma" indique une action ou un comportement et "Dé à coudre" qualifiait l’action, en indiquant la manière dont elle devrait être menée. Un dé à coudre était un petit capuchon de métal que vous pouvez utiliser pour protéger votre doigt des piqûres d’aiguille en reprisant un vêtement. Il ne saurait vous protéger d’une explosion atomique ou d’une horde de Génovores, naturellement. Mais en glossia, il symbolisait une protection contre des attaques rapprochées, perforantes et soudaines. C’était également un objet discret, parfaitement anodin.

Tout au long de sa carrière, Eisenhorn utilisera le code "Aubépine" ainsi qu’"Aiguillon" pour se désigner. Gideon Ravenor fut "Éperon", "Égide" fut de Midas Betancore puis sa fille, Médéa, Tobias Maxilla fut "Sanctuaire" et "Limier" fut Godwyn Fischig.

Jeunesse

Grand et large d’épaules, fort et déterminé, doté d’une volonté en adamantium, excellant duelliste, rasé de près et possédant des yeux sombres et une épaisse chevelure plus sombre encore - avant de finir chauve plus tard, - Grégor Eisenhorn est né en 198.M41, sur le Monde Impérial de DeKere. Se révélant être un Psyker, il fut enlevé à un très jeune âge par les Vaisseaux Noirs. Il étudiera dans un Schola Progenium et parviendra à devenir avec le temps un Acolyte de l’Inquisiteur Hapshant de l’Ordo Xenos, étudiant aux côtés de Titus Endor, un autre apprenti de son maître avec qui il développera une forte amitié.[5]

La Transgression de Maître Imus

Uber Aémos[6]
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Portant de lourdes lunettes augmentiques accrochées à son nez crochu et qui produisaient un léger cliquetis bourdonnant en ajustant leur mise au point, Uber Aémos était le savant de Grégor Eisenhorn et le plus ancien de tous les compagnons et servants de l’Inquisiteur. Il avait une tête chauve, une peau parcheminée qui était couverte de taches de vieillesse et un crâne ourlé d’un mince croissant de cheveux blancs. Ses lunettes augmentiques dissimulaient en partie son vénérable visage et il avait l’air parfois d’un insecte curieux, doté de gros yeux globuleux et de mandibules resserrées. À l’âge de quarante-deux ans, il avait contracté un mémovirus qui avait altéré ses fonctions cérébrales de façon permanente, en l’affectant de la compulsion de collecter des informations, sans distinction de nature, dès qu’il en avait l’occasion. C’était un toxicomane des données, pathologiquement obligé d’acquérir du savoir ce qui faisait de lui un compagnon exaspérant, facilement distrait et un savant accompli comme avaient pu le constater les quatre Inquisiteurs qu’il aura servis.

Aémos était entré au service d’Eisenhorn au cours du premier mois de sa carrière dans l’Inquisition et avait été légué par l’Inquisiteur Hapshant, qui était sur le point de mourir de vers cérébraux. En 240.M41, Aémos était âgé de deux cent soixante-dix-huit ans et il avait servi sous trois Inquisiteurs avant Eisenhorn. Il était toujours en vie grâce aux importantes améliorations bioniques de son système digestif, de son foie, de son système urinaire, de ses hanches et de sa jambe gauche.

Alors qu’il était encore au service d’Hapshant, il avait été blessé par une balle de mitrailleuse. En l’opérant, les chirurgiens avaient découvert un cancer chronique dans son abdomen, à un stade avancé, et qui n’avait jamais été diagnostiqué. Sans cette blessure, il serait mort en quelques semaines, mais grâce à elle, on avait découvert sa maladie et il avait été soigné, son corps ayant été reconstitué avec du plastique, de la céramite et des prothèses d’acier. Aémos faisait référence à cette épreuve comme à sa "blessure porte-bonheur" et portait toujours en pendentif, sur une chaîne accrochée à son cou maigre, la pointe tordue de la balle qui avait failli mettre fin à ses jours et qui l’avait sans aucun doute sauvé.

Encore Interrogateur au service de l’Inquisiteur Hapshant, Eisenhorn mena avec Titus Endor une enquête sur une entreprise se nommant Slocha & Daviov et Cie, sur le monde d’Hesperus. Slocha & Daviov et Cie était une illustre maison d’enchères faisant principalement commerce de meubles antiques, de soieries, de vaisselle de Sameter, de mannequins Brashin et d’œuvres d’art. L’un des propriétaires, Maître Slocha était soupçonné de, sous couvert des activités courantes de l’hôtel des ventes, participer à l’importation de textes illicites. Se doutant d’être suivi par l’Inquisition, Slocha tenta de piéger son comptable, un dénommé Johan Imus.

Johan Imus était un vieil homme extrêmement honnête et consciencieux dans sa tenue des comptes de l’entreprise. Maître Slocha manipula le registre tenu par Imus afin que celui-ci découvre un blanc dans le flux des comptes qui échappait à toute explication, comme s’il manquait une page ou deux à son registre, des pages de chiffres manquants et que pourtant, une page ou deux après, les totaux s’équilibraient à nouveau, de façon parfaitement homogène, comme si de rien n’était. Tentant de comprendre, Imus recalcula, pensant à la fin trouver ce qu’il nommait le Nombre de la Ruine, un nombre impossible, une abomination, une notation de pouvoir impur, le nombre du Warp. Persuadé d’avoir commis une terrible infraction, Imus fut terrifié, mais étant extrêmement loyal envers l’Imperium et honnête, il se rendit au bâtiment de l’Inquisition d’Hesperus afin de subir son châtiment, persuadé qu’il marchait vers sa mort. Grégor Eisenhorn le reçut dans son bureau, écoutant son histoire et la raison de sa venue avant de se voir demander par le comptable si sa mort sera indolore. Mais Eisenhorn lui demanda de lui montrer ce nombre. Terrifié, Imus s’exécuta et lorsqu’il donna la tablette à Eisenhorn, celui-ci utilisa ses pouvoirs psychiques pour lui faire croire qu’il s’embrasait, des flammes bleues, aussi ardentes qu’une torche de chalumeau, l’engloutissant, consumant sa peau, et ne laissant plus qu’un squelette noircie. Devant cette illusion qu’il prit pour la réalité, Imus paniqua et appela à l’aide. Eisenhorn le clama, lui expliquant que cela était nécessaire à son travail, c’est-à-dire lui faire peur pour faire tomber ses barrières et faux-semblants et ainsi mieux déceler la vérité en lui.

Eisenhorn bombarda ensuite le comptable de questions à un tel rythme que Maître Imus finit par s’en trouver passablement irrité, parfois, une nouvelle question lui étant adressée avant même qu’il ait achevé de répondre à la précédente.

À la nuit tombée, Eisenhorn sorti avec Imus, Titus Endor et un vieil homme avec des jambes bioniques se nommant Uber Aémos, un Acolyte de l’Inquisiteur Hapshant possédant une culture phénoménale. Ils annoncèrent à Imus qu’il allait inspecter son hab. Avant d’entrer dans le foyer de Maître Imus, Eisenhorn lui fit signer une décharge disant qu’il acceptait la fouille de sa résidence, et qu’il coopérait de son plein gré. Le hab fut mis sens dessus dessous, Endor trouvant dans la cuisine un bocal de caféine où étaient enfouies au fond six petites pilules, des yellodes, une substance prohibée car étant des amplificateurs mentaux. En règle générale, on les trouvait généralement dans des circonstances liées à des activités sectaires, utilisées en association avec des textes interdits et des connaissances déviantes. Un homme comme Imus ayant calculé le Nombre de la Ruine pouvait en consommer dans l’espoir de mieux l’appréhender et apprendre à le maîtriser. Johan Imus se défendit en assurant que cela ne lui appartenait pas. Eisenhorn lui demanda s’il affirmait que quelqu’un était venu chez lui et les avait cachées au fond de son pot de caféine, ce qu’Imus pensait être vrai. Eisenhorn prit les yellodes et demanda à Aémos et à Endor de quitter la pièce. Puis il demanda au pauvre comptable si le livre se nommant l’Ur-Saker lui appartenait. Ce ivre ne disait rien à Maître Imus, forçant Eisenhorn à lui expliquer qu’il s’agissait d’un ouvrage proscrit qui définissait la méthodologie de l’usage de drogues psychotropes pour atteindre un stade d’illumination gnomique, livre se trouvant alors dans sa chambre même…

Eisenhorn annonça que soit Johan Imus était un hérétique pratiquant, habité d’un désir pathologique d’être arrêté et condamné, soit un loyal sujet de l’Empereur à qui on avait tendu un piège afin de servir de bouc émissaire pour les crimes d’un autre. Utilisant de nouveau ses pouvoirs psychiques, il fit croire au pauvre homme qu’il avait devant lui un Interrogateur possédant un faciès avec un museau plein de larges dents plates, aiguisées et grinçantes, exhalant une haleine rance et méphitique, son horrible groin s’entrouvrant en déversant des filets de bave, comme prêt à arracher son visage d’un coup de mâchoire, des tentacules blafards jaillissant de sa gorge distendue pour fouetter l’air. Imus connut un long et déchirant cri de terreur pure, Eisenhorn s’excusant par la suite et demandant à Titus Endor et à Aémos de remettre un peu d’ordre. Eisenhorn partis, tandis que Titus Endor donna quelques vagues excuses pour pouvoir s’éclipser plus tard. Maître Imus eut donc Aémos pour compagnie et qui l’aida à se remettre de son expérience traumatique, jouant au régicide tout en discutant d’antiquités. Cette nuit-là, Grégor Eisenhorn avait, grâce à Maître Imus, la preuve que le vieil homme était innocent et que Maître Slocha était coupable. Il retrouva Slocha et l’exécuta avant de retourner chez Maître Imus pour récupérer Aémos et remercier le comptable de sa coopération.

Slocha & Daviov et Cie fut fermé et Eisenhorn convoqua trois jours plus tard Maître Imus pour lui expliquer les manigances de Maître Slocha qui avait placé l’Ur-Saker dans son hab pour l’inculper avant que son trafic d’œuvres illicite ne soient démantelé. L’honnêteté de Maître Imus lui avait sauvé la vie, mais le comptable se demandait ce qu’il allait devenir, son entreprise ayant été fermé, le privant de son emploi. Eisenhorn consentit à lui répondre sur les raisons qui l’avaient poussé à le terroriser, expliquant qu’il était un Psyker, don qui poussa Imus à lui demander s’il pouvait voir son avenir, ce qu'Eisenhorn ne put faire, n’étant pas devin.

Très très longtemps après cette affaire, Eisenhorn et Maître Imus se recroiseront, d’une certaine manière…[7]

Un Inquisiteur Puritain

Grégor Eisenhorn sera élevé au rang d’Inquisiteur en 222.M41, à l’âge incroyablement jeune de 24 ans. Sa première affaire judiciaire réussis concerna l’hérétique Lemete Syre bien que les détails restent inconnus.

En tant que membre dévoué de l’Inquisition de Sa très haute majesté l’Empereur-Dieu, Eisenhorn constata que sa philosophie tendait naturellement vers celle des Amalathiens, une philosophie Puritaine. Il aura les Radicaux en horreur, ne voyant en eux que des hérétiques en puissance - ce qui est ironique au vu de son évolution au cours de sa vie. Puritain par vocation et Amalathien par choix, la rigueur impitoyable de la philosophie monodominante l’avait souvent tenté, mais les usages de ses défenseurs manquaient cruellement de subtilité et n’étaient donc pas pour lui.[8]

La Regia Occulta d'Ignix

Grégor Eisenhorn, un Inquisiteur à la carrière exceptionnelle qui commence.
En 223.M41, le tout jeune Inquisiteur Eisenhorn opérait en solo. Même alors, à l’aube de sa carrière, on le regardait déjà avec un mélange de peur et de suspicion. Sa rosette, son titre d’Inquisiteur, ou la combinaison des deux, avait tendance à accaparer l’esprit des personnes qu’il rencontrait. Bien plus tard, cette attitude l’ennuiera, mais à l’époque, elle lui procurait une sorte de sentiment de puissance, assez vulgaire en fin de compte.

Il reçut pour mission d’être suppléant afin de remplacer l’Inquisiteur Flammel qui avait trouvé la mort dans un déplorable accident de transit Warp. Eisenhorn avait pour mission d’achever de couvrir la fin de sa tournée, qui devait passer à travers les mondes fiefs des Grands Amas, dans les régions de la frontière galactique interne du sous-secteur Helican. Cela dura six mois, et fut pour le jeune Inquisiteur perçu comme une tournée inquisitoriale pénible, car cela consistait principalement à jouer le rôle d’un magistrat itinérant : voyager de capitale planétaire en capitale planétaire, en inspectant les cas non élucidés accumulés par les autorités locales. Pour la plupart, il s’agissait d’affaires triviales, à peine dignes de l’attention des Ordos, comme des paniques déclenchées par la superstition ou des querelles mesquines. Lors d’une escale de huit semaines à New Bylar pendant laquelle Eisenhorn enquêta sur un ensemble de dossiers, il avait néanmoins réussi à mettre au jour un trafic de Psykers illégaux, de faible puissance cela dit.

Après New Bylar, il se rendit à Ignix, la moins importante et la plus reculée des colonies du fief. D’après les dires des locaux, il s’agissait du "trou le plus perdu de la galaxie". Ignix se révéla à la hauteur de sa réputation. C’était qu’une petite boule de roche humide, à la surface cannelée d’une incroyable quantité de ravins et de tranchées sinueuses creusés par l’érosion d’une éternité d’averses en provenance de ses mers déchaînées, au territoire divisé en comtés administratifs, chacun d’une superficie d’un million de kilomètres carrés. Sa capitale était Pied-à-Terre, une ville de belle taille, quoique morne, ainsi nommée en souvenir du fait qu’elle a été bâtie sur le site d’atterrissage des premiers colons. Ces derniers étaient principalement des mineurs, l’exploitation du minerai étant la seule occupation profitable qui puisse être pratiquée sur Ignix. Les colons s’étaient rapidement spécialisés dans le minage par voie d’eau, lavant et tamisant les sables des centaines de milliers de rivières de la planète - dont la plupart n’étaient que des écoulements temporaires qui bouillonnaient un jour et s’asséchaient le lendemain - en quête de métaux précieux. Arrivé à Pied-à-Terre, on assigna à Grégor Eisenhorn des quartiers dans un complexe résidentiel étouffant. Tous les jours, il se rendit au tribunal afin d’examiner les affaires en instance mais aucune ne méritait son attention, voir pas dignes de recevoir le coup de tampon des Ordos.

Puis quatre jours après son arrivée, le Ricanement débuta. C’était le nom que les habitants donnaient à un phénomène que l’on pourrait plus précisément dénommer "période de tempêtes électro-corporelles saisonnières" et qui étaient causées par l’action combinée des irrégularités de l’orbite d’Ignix et de la vigueur magnétique particulière de son étoile. Ces turbulences se déclenchaient à chaque cycle annuel et recouvraient l’hémisphère Nord d’une nappe électromagnétique constante, à l’éclat rougeâtre, tandis que des feux de Saint-Elme s’aggloméraient au sommet des toitures et des mâts. Les comms-vox en souffraient énormément et un bruit ininterrompu retentit dans l’atmosphère : un genre de petit rire sec à l’intonation malveillante… d’où son surnom. Certaines années, ces perturbations étaient bénignes, mais d’autres, elles étaient terribles, et l’année où Eisenhorn était arrivée était une mauvaise année. Le Ricanement fut féroce au point qu’il empêcha tout voyage par les airs, y compris les trajets de navettes entre le spatioport et les astronefs amarrés en orbite haute. Tout transfert vers et depuis Ignix s’en trouva provisoirement impossible et l’Inquisiteur se retrouva donc cloué au sol, jusqu’à ce que les tempêtes se calment. Et au final, elles durèrent trois semaines. Si Eisenhorn fut d’abord frappé par l’attrait du phénomène, le rire malin et obsédant devenait rapidement pénible et horripilant au possible. L’Inquisiteur eut très vite assez de recevoir des décharges d’électricité statique à chaque fois qu’il s’avisait de toucher ou d’attraper un objet métallique et il ne lui fallut pas longtemps pour saisir pourquoi feu l’Inquisiteur Flammel avait fait d’Ignix une destination de faible priorité dans son plan de tournée. N’ayant plus d’affaire à traiter, il attendit la fin du Ricanement, lisant, étudiant, et nouant des amitiés passagères avec quelques autres voyageurs échoués, surtout des marchands, logés dans la même résidence que lui.

Puis vers la fin de la première semaine d’immobilité forcée, on fit parvenir à Eisenhorn une lettre, de la part du commissaire du Comté de Jared, du nom de Mal Zelwyn, via un coursier moto - à cause de la panne vox généralisée - et que l’administrator de Pied-à-Terre, un vieux bonhomme du nom de Wagneer, lui remis en main propre. Zelwyn requérait son aide pour élucider deux meurtres dans sa municipalité, car il suspectait l’œuvre d’un culte et requérait une évaluation de l’Inquisiteur en tournée. La description du modus operandi intrigua Eisenhorn, les victimes ayant eu le crâne fracassé, mais ayant souffert post-mortem de profondes entailles et lacérations pratiquées d’une manière aléatoire. De plus, toutes les victimes avaient eu l’oreille gauche coupée. Il décida d’y aller, et fut emmené par la milice locale jusqu’au défilé par voie de terre, à bord d’un Centaur recouvert d’une bâche pour les protéger contre la pluie et sur les flancs desquels étaient accrochées d’imposantes bouées de flottaison jaunes, destinées à permettre de traverser les cours d’eau malgré les crues susceptibles de barrer le passage à tout moment. Au bout de douze heures de route, le Centaur atteignit l’autre côté du col, puis déposa Eisenhorn à Kulbrechville. Cette ville était un infâme agglomérat de taudis perdu au bout de nulle part, mais Eisenhorn continua sa route à bord d’un camion à huit roues motrices, lequel avait connu de meilleurs jours.

En arrivant au Comté-de-Jared, Grégor Eisenhorn ne put s’empêcher d’éprouver une certaine admiration pour le commissaire Maldar Zelwyn - un quarantenaire trapu à la tignasse en passe de se clairsemer et au visage orné d’une épaisse moustache broussailleuse - car bien que ce dernier souffrait de lacunes dans presque tous les domaines, il les compensait invariablement par son indéfectible optimisme. Zelwyn lui fit la visite de Comté-de-Jared en personne, et lui fit bien comprendre qu’il en était immensément fier. C’était un village, à califourchon sur une douzaine de bras de rivières, qui semblait n’être fait que de ponts, de terrasses et de plateformes en encorbellement. De hauts empilements d’habs y surplombaient d’abruptes cascades d’eau de pluie aux flots bouillonnants, qui rugissaient et clapotaient le long des canaux courant des collines à la mer, en traversant la ville. Tout en conduisant l’Inquisiteur Eisenhorn de l’autre côté du Pont-Le-Plus-Neuf, Zelwyn lui expliqua avec une immense fierté comment il avait supervisé sa construction, cinq ans auparavant, pour le plus grand bien de toute la communauté. Cette grande structure métallique connectait les résidences des marchands et facilitait la vie des commerçants locaux pour se déplacer jusqu’à leurs commerces. La rivière qu’il enjambait étant l’une des plus larges et des plus puissantes à traverser Comté-de-Jared, et l’édifice était équipé de sections mobiles qui pouvaient être relevées pour permettre le passage de bateaux de commerce et d’autres véhicules aquatiques qui circulaient au voisinage de la côte, entre le littoral et les entrepôts des docks. Bien que sa bourgade fût réellement au fin fond d’une planète déjà perdue au milieu de nulle part, Eisenhorn concéda que Zelwyn travaillait clairement d’arrache-pied à développer sa communauté et à subvenir aux besoins de ses administrés.

Le commissaire emmena Eisenhorn dans le district de la commercia, car c’était là que les victimes avaient été trouvées, tout en lui fournissant une carte des emplacements des corps, qui s’élevaient à présent à quatre. L’Inquisiteur appris de Zelwyn qu’il n’y avait pas de connexion entre les victimes, à part la zone dans laquelle elles travaillaient : un pousseur de chariots, un manutentionnaire, un employé aux ventes et une prostituée. Néanmoins, chacune des agressions avait eu lieu alors que le Pont-Le-Plus-Neuf était levé, et personne ne l’avait traversé pour se rendre au quartier des marchands, laissant alors supposé que le tueur vivait quelque part dans la commercia. Enfin, le commissaire insista pour faire valoir que ces assassinats n’étaient pas l’œuvre d’un tueur ordinaire, la prise de trophées pouvant être utilisés pour un usage rituel. Qui plus est, si un Inquisiteur était venu, c’est que cela ne pouvait être que ça ! Et pas parce que ce dernier s’ennuyait ferme dans ce trou perdu…

Eisenhorn examina les victimes dans la morgue municipale, déposées dans de grands congélateurs de stockage de mauvaise qualité. Au moyen de sondes et de lancettes, il pratiqua quelques relevés et préleva des échantillons sur les corps. Il nota que les entailles dans la chair étaient particulièrement hideuses, certaines étaient si profondes qu’elles ressemblaient à des marques de griffes et toutes s’étiraient comme des sourires joyeux, des bouches aux lèvres entrouvertes, remplies maintenant à ras bord de glace noire. Finalement, l’Inquisiteur conclut que cela était l’acte non pas d’un culte, mais d’un prédateur, un chasseur, car la prise de trophée était une excentricité de ces individus. Zelwyn fut quelque peu déçu de ne pas avoir vu juste et fut embêté d’avoir gêné un Inquisiteur pour cette affaire. Eisenhorn le rassura en soulignant qu’il avait rien de mieux à faire et qu’il était ravi de venir prêter main forte, n’appréciant pas plus les tueurs en série que le commissaire. Zelwyn en fut ravi.

Soudainement, un officier de la milice fit irruption dans la morgue et informa le commissaire qu’une nouvelle victime avait été trouvé. Ils prirent un véhicule et empruntèrent le Pont-Le-Plus-Neuf pour rallier les docks du commercia. La victime se nommait Lana Howey et était une prostituée. Son cadavre avait été laissé au rez-de-chaussée d’un entrepôt, non loin de l’allée principale de la commercia, nue, tordue dans une position peu naturelle, avec de profondes lacérations et l’oreille gauche coupée. Eisenhorn vit immédiatement que le corps était "frais" et que c’était l’œuvre du même chasseur. Il ordonna l’évacuation de la scène et l’établissement d’un périmètre de soixante mètres. Zelwyn insista pour rester malgré les avertissements d’Eisenhorn sur ce qui allait se passer, c’est-à-dire une auto séance, chose qu’il effectuera plus tard avec l’assistance d’un astrotélépathe qualifié pour éviter d’éventuelles séquelles. Il ordonna à Zelwyn de verrouiller la porte de l’entrepôt et de lui obéir au doigt et à l’œil. L’Inquisiteur s’agenouilla pour se pencher sur le corps mutilé et invoqua Lana Howey. L’air de l’entrepôt prit la texture froide et lustrée de l’hyper-réalité, la clarté de la lumière gagna en pureté et les petits détails du décor devinrent impossiblement nets. Une image rémanente de la défunte apparue aux yeux d’Eisenhorn, et lui répondit, tout en se comportant comme si l’Inquisiteur était un client d’une passe. Grégor Eisenhorn lui demanda qui l’avait tué, mais Lana Howey semblait ne pas comprendre jusqu’à ce qu’elle voit sa dépouille. C’est alors qu’elle montra ce qui c’était passé avant de s’estomper complètement.

Eisenhorn enleva son manteau de pluie et s’en servit pour couvrir le corps de la malheureuse avant de sortir avec le commissaire qui avait durant toute la séance résister tant bien que mal à s’enfuir en courant. En ressortant, il autorisa les hommes du commissaire de s’occuper du corps, récupérant son manteau au passage. Il informa Zelwyn que finalement, les événements qui c’étaient produits en ce lieu tombaient sous sa juridiction. Le responsable était ni un culte, ni un chasseur, mais une regia occulta, un passage entre le Materium et l’Immaterium. L’’Inquisiteur était persuadé qu’une regia occulta s’était ouverte à Comté-de-Jared, et qu’elle se trouvait du côté de la commercia. Rapidement, Zelwyn a interdit l’accès au pont et fit barricader ses routes de desserte par la milice. Eisenhorn montra ensuite au commissaire pourquoi le phénomène démarrait que quand le pont était relevé. Avec quatre hommes, armés de puissantes mitrailleuses de grade militaire, ils prirent position sur la rive de la commercia et ordonna qu’on fasse lever le pont. Dix minutes après, il y eut un craquement sec et une odeur d’ozone : une fourche électrique venait de jaillir du sommet de l’une des travées et la reliait à sa jumelle à la façon d’une décharge statique crépitant entre deux orbes isolés. Le filament luisant demeura en place, tressaillant et grésillant, comme une corde entortillée étincelante, attachée aux deux moitiés du pont levé : c’était le mécanisme clé de l’infernale regia occulta. Puis l’air s’écarta tel un rideau de théâtre pour laisser passer le coupable qui sembla se matérialiser hors de nulle part avant de descendre l’abrupte pente d’un pas pesant. C’était un énorme Ork armé d’un hachoir géant et d’un grand gourdin métallique.

Grégor Eisenhorn ordonna qu’il soit abattu, ce qui fut fait, le Peau-Verte s’effondrant à quelques pas du groupe armé. À son cou pendait une collection d’oreilles humaines plus ou moins fraîchement coupées, enfilées sur une cordelette. Zelwyn fut stupéfait, car cela faisait des générations que ce type de Xenos avait disparu dans ce sous-secteur. Eisenhorn lui expliqua que l’Ork était venu du lieu aléatoire auquel la regia occulta était connectée. 

Brutalement, l’Inquisiteur ressentit une brûlure qui se changea en une véritable agonie psychique. Un deuxième Ork venait de franchir le portail, extrêmement rapide et parvenant à atteindre le groupe d’Eisenhorn rapidement. Le Xenos massacra trois miliciens avant de foncer vers les bâtiments de la commercia. Toujours paralysé, Eisenhorn utilisa ses dons psychiques pour communiquer avec Zelwyn afin qu’il ordonne d’abaisser le pont, ce qui fut fait. La charge statique accumulée entre les travées s’épuisa, puis s’évanouit au moment où les parties opposées entraient en contact. La regia occulta à présent close, l’Inquisiteur retrouva ses capacités et prit en chasse l’Ork avec Zelwyn qui appela des unités en renfort. Tous pénétrèrent dans un entrepôt rempli de trémies à minerai obscur. Eisenhorn ouvrit la voie prudemment quand soudainement, l’Ork surgit des ombres pour empoigner par le cou le commissaire qu’il attira ensuite contre son poitrail de colosse avant de délicatement lui appliquer le tranchant de son hachoir géant sur le scalp de Zelwyn. Le Peau-Verte, blessé, était en train de négocier avec Eisenhorn : sa vie contre celle du commissaire. Sa fatigue le faisant hésiter à tenter de tirer pour abattre l’Ork, Grégor Eisenhorn préféra projeter sa conscience dans l’esprit paniqué du commissaire et qui serrait toujours son Pistolet Laser dans une main. Il lui fis appuyer sur la gâchette, transperçant le gigantesque pied droit de l’Ork. De surprise et de douleur, le Xenos se convulsa un instant, permettant à l’Inquisiteur de pendre le contrôle des fonctions motrices de Zelwyn, et de le faire se jeter en avant. Armé de son Tronsvasse, Eisenhorn vida son chargeur dans le torse du Peau-Verte qui survécut à deux chargeurs, mais périt lorsque, poussé par les impacts, il frappa une pile de bennes qui bascula sur lui et l’ensevelit sous une avalanche de minerai, de pierre, de scories, et de caisses en acier.

L’affaire conclue, Grégor Eisenhorn fit comprendre à Zelwyn, avec grande insistance, que plus jamais, au grand jamais, le Pont-Le-Plus-Neuf ne devrait être levé, puisque c’était précisément cette position, durant le Ricanement, qui produisait la combinaison de facteurs nécessaires à la manifestation de la regia occulta. En effet, il n’existait aucun moyen de refermer une regia occulta. Le commissaire fit alors démanteler la salle des machines et découpler les puissants vérins hydrauliques. Le jour de son départ, Zelwyn vient le voir, souhaitant ne jamais le revoir, dans le sens positif. Ils se serrèrent la main puis l’Inquisiteur Eisenhorn rejoignit un Centaur venu le chercher. Le Ricanement faiblissait, et il allait bientôt pouvoir quitter Ignix.

Mais bien que le Ricanement fût sur le point de se taire ce jour, il insista tout de même pour rire le dernier. Bien des années plus tard, vers la fin de sa vie, les intempéries d’Ignix devaient revenir hanter Grégor Eisenhorn…[9]

L'Affaire du Nécroteuque

La Traque et l'Exécution de Murdin Eyclone

« Aiguillon requiert Égide, bêtes frénétiques en aval. »
- Eisenhorn réquérant le soutien de Midas Betancore à bord de son chasseur.
Murdin Eyclone[10]

Murdin Eyclone fut tristement célèbre dans plus d’une douzaine de systèmes habités pour ses pouvoirs mentaux et la douceur hypnotique de sa voix, lui permettant d’hypnotiser des individus et les forcer à appliquer sa volonté. C’était un homme brillant, retors, l’un des plus dangereux Cultiste du Chaos qu’Eisenhorn n’avait jamais traqué. C’était un facilitateur, c’est-à-dire qu’il pensait que la meilleure façon de servir ses infâmes maîtres était de mettre ses considérables talents au service de tous les cultes et les sectes qui pouvaient en avoir l’usage. Il n’avait aucune véritable allégeance et s’efforçait de faciliter les grands desseins des autres. Il était venu sur le monde d’Hubris pour développer les plans de quelqu’un d’autre, mais trouvera la mort et sa machination échouera. Néanmoins, c’est à partir de son décès que l’Inquisiteur Eisenhorn remontera une piste qui le mènera à mettre à jour un terrible complot hérétique.

Il avait une flétrissure au-dessus de la fesse gauche, une ancienne marque du Chaos qu’Eyclone s’était fait tatouer vingt ans avant sa mort pour honorer ses maîtres d’alors, détail qu’Einsenhorn avait appris grâce à l’une de ses premières associées, Eemanda, brillante femme très belle et très audacieuse qui s’était "chargée" de découvrir cette caractéristique pour lui. Elle perdra la raison et sera enfermée dans un asile d’aliénés. Eyclone possédait six autres cicatrices de brûlure au laser marquant probablement l’emplacement d’anciens tatouages rituels, effacés après son départ des cultes concernés. Derrière l’oreille gauche, il avait un implant cutané en argent, façonné à l’image du Buboe Chaotica.

En 240.M41, l’Inquisiteur Eisenhorn, qui avait alors quarante-deux années standards dont dix-huit ans en exercice comme agent du Trône, mit fin à la traque d’un Cultiste du Chaos, Murdin Eyclone, qu’il pourchassait depuis six années. Cette traque fut éprouvante pour l’Inquisiteur qui, chaque jour, étudia les modes opératoires du renégat, allant jusqu’à rêver de lui chaque nuit. 

Arrivant depuis un vaisseau d’un négociant indépendant, Golkwin, Eisenhorn se retrouva sur un monde nommé Hubris, planète qui se caractérisait par le fait que les vingt-neuf mois de l’année lunaire voyait onze mois connaître la "dormance", où la quasi-totalité de la population était cryogénisée dans des cryptes glacées pour survivre à la période glaciale qui caractérisait cette période. Seules les silhouettes des Conservateurs d’Hubris patrouillaient le secteur des mausolées d’hibernation, s’assurant que leur peuple passerait sans incident la Dormance.

Débarquant depuis son chasseur dans un climat glacial et une nuit perpétuelle du fait du grand éloignement durant la Dormance du soleil d’Hubris, Eisenhorn avait appris la position d’Eyclone grâce au déchiffrage astropathique d’un message codé émanant du cultiste renégat, mais qui tua son Astropathe dans ses tentatives pour le transcrire. Il s’équipa d’une combinaison à réchauffement interne et de plusieurs épaisseurs de vêtements isolants, spécialement conçus pour les conditions extrêmes et le mauvais temps. Accompagné d’une de ses Acolytes, Lorès Vibben, qui le servait depuis cinq ans et demi, il se posa sur la plate-forme de la Pointe des Mausolées. Un message astropathique ayant prévenu les Conservateurs de son arrivée, ces derniers l’attendaient en bas de la passerelle de la plateforme avec des torchères. Il s’embarqua dans une voiture ayant la forme d’une pointe de flèche de vingt mètres de long et montée sur des patins en forme de skis et des chenilles cloutées. Un des trois Conservateurs qui faisait route avec l’Inquisiteur et son Acolyte lui donna une tablette cyberdata lui apprenant que sa voiture se dirigerait vers l’Hypogée Deux-Douze, un mausolée d’hibernation situé à l’extrémité ouest de la grande avenue Impériale d’Hubris et qui abritait douze mille cent quarante et un membres de l’élite souveraine de cette planète. Mais en arrivant, Eisenhorn découvrit devant l’entrée de l’Hypogée Deux-Douze les corps de quatre Conservateurs chargés de la surveillance. Avec Vibben, Grégor Eisenhorn pénétra dans le bâtiment, armé, trouvant un autre corps et découvrant de chaque côté, de grandes entrées qui donnaient accès aux silos d’hibernation. Dans toutes les directions, il apercevait des sarcophages alignés le long des immenses chambres aux murs de basalte lisse, rangées après rangées. Il se sépara de Vibben, chacun prenant une direction différente. Mais bien vite, Eisenhorn se rendit compte qu’un processus de décongélation avait commencé et dans leurs sarcophages d’hibernation, il aperçut les silhouettes qui commencèrent à remuer.

Lorès Vibben[11]

Lorès Vibben servait sous les ordres de l’Inquisiteur Gregor Eisenhorn depuis cinq ans et demi jusqu’à ce qu’elle meure en 240.M41 sur le monde d’Hubris en affrontant les sbires du Cultiste du Chaos Murdin Eyclone. Durant son service, elle avait sauvé la vie d’Eisenhorn à deux reprises et se considérait comme son aide de camp et sa garde du corps. Mais en vérité, elle était pour l’Inquisiteur plus un compagnon d’armes et une camarade qui lorsque qu’il l’avait recrutée dans les bidonvilles tribaux de Tornish. Il l’avait choisi pour ses compétences au combat et son énergie animale. Il en était venu à l’estimer tout autant pour son intelligence pénétrante, son humour léger et sa lucidité. Lorès Vibben était aussi une Psyker latente et Eisenhorn ressentira une sorte de bruit de fond psychique, quasiment subliminal, inconsciemment émis par son jeune esprit passionné.

Trois ans avant sa mort, Lorès Vibben prit un soir le pistolet de marine de type Scipion d’Eisenhorn. L’arme avait des finitions de chrome terni et une crosse incrustée d’ivoire. Il y avait dix balles dans le chargeur, de grosses choses à tête plate, très efficaces pour stopper un homme. Vibben avait arraché de sa crosse les plaques de céramite aux armes de l’Aquila impérial, dont le motif gravé à la machine était tout usé par le frottement de la main de l’Inquisiteur, et les avait remplacées par des plaques d’ivoire qu’elle avait gravées elle-même. C’était une pratique courante sur son monde natal, Tomish, avant qu’elle ne le quitte pour suivre son nouveau maître afin de voir à quoi ressemblaient les étoiles. Les nouvelles plaques ressemblaient à ces petits souvenirs en ivoire grossièrement ciselé que sculptaient les marins et chaque côté de la crosse arborait à présent un crâne humain assez mal dessiné, entrelacé d’une rose épineuse qui ressortait par l’une de ses orbites, d’où s’écoulaient de mélodramatiques gouttes de sang. Elle avait incrusté de petites gemmes écarlates dans les gouttes pour mettre l’accent sur leur nature et y grava le nom de Grégor Eisenhorn sur une banderole maladroitement exécutée, en dessous du crâne. L’Inquisiteur en rira, mais le jour où Vibben sera tuée, il se rendra compte de l’honneur qu’elle lui avait rendu par ce travail minutieux.

C’est à cet instant que le premier des acolytes d’Eyclone se jeta sur lui. L’Inquisiteur se débarrassa de lui en lui tranchant le cou avec son Épée Énergétique, une arme ancienne et gracieuse, bénie par le Prévôt d’Inx, avant de se retrouver à taillader d’autre ennemis surgissant des couloirs. L’Inquisiteur se rendit compte que ses ennemis étaient comme hypnotisé, agissant sous l’influence d’une suggestion psychique. Il entendit un furieux échange de coups de feu résonner dans les chambres ainsi que la voix sur son réseau vox de Vibben l’appelant à l’aide. Grégor Eisenhorn rejoignit Vibben pour la retrouver allonger sur le ventre, morte, entourée des corps de huit des sbires d’Eyclone. Cette mort l’affecta, mais après avoir regardé le cadavre de Vibben pendant un long moment, il s’empara de son pistolet et ouvrit un canal vox, utilisant un langage codé qu’il avait conçu dix années auparavant afin d’ordonner à un autre de ses Acolytes, Midas Betancore, pilote de son chasseur, de se tenir prêt à frapper. Puis il partit trouver Eyclone, se jurant de le tuer avec son arme dont Vibben avait autrefois sculpté les plaques de la crosse. Une forme d’hommage pour venger sa mort.

Grégor Eisenhorn traqua son ennemi dans le grand mausolée et entendit un terrible grondement sous les voûtes ruisselantes de l’Hypogée Deux-Douze, lui annonçant le réveil massif des douze mille cent quarante et un membre de la classe dirigeante de la planète pris au piège dans leurs sarcophages, leurs corps glacés endoloris par le mal de la Dormance alors que personne n’était là pour rouvrir leurs capsules et être prêts à leur donner l’assistance nécessaires pour survivre au froid glacial d’Hubris, ce qui allait les condamner à une mort terrible en quelques minutes. Tout en se demandant quelle signification ésotérique ce massacre de masse prendrait, l’Inquisiteur se dirigea vers la salle de contrôle principale tout en apprenant de Betancore de l’arrivée d’équipes d’intervention et de secours.

Sans qu’Eisenhorn ne s’en rende compte, un tir de laser le visa, et une fusillade débuta de nouveau entre lui et les sbires d’Eyclone, ce denier l’appelant et le menaçant de le tuer. Utilisant ses pouvoirs psychiques, Eisenhorn tenta de les utiliser pour forcer le chef renégat à sortir de sa cachette, ce qui échoua, à l’inverse de deux de ses porte-flingue que l’Inquisiteur élimina. Pourchassant Eyclone qui prenait la fuite, Eisenhorn traversa le mausolée, passant devant une succession de galeries en entendant les sons d’agonies de malheureux. Il frôla la mort lorsque en pénétrant dans une chambre, Eyclone surgit des ombres et lui tira dessus. Eisenhorn n’eut la vie sauve que grâce à un groupe d’individus entièrement nus qui firent irruption dans le corridor, - des pauvres hères qui étaient sortis de leur sommeil et courant pour trouver un abri face aux températures glaciales - trois se faisant taillés en pièces et un dernier, une femme, se retrouvant mutilée affreusement par le tir. Furieux, l’Inquisiteur continua sa traque, laissant la pauvre femme grièvement blessée, se refusant de l’achever pour éviter des ennuis judiciaires sur cette planète qui lui aurait fait perdre du temps et l’empêcher de sauver un bien plus grand nombre de vie. Néanmoins, il ne l’oubliera pas, lui arrivant dans le futur de rêver d’elle, de son sang et de son martyre.

Au milieu des réveillés condamnés, l’Inquisiteur avança, suivant un jeu de piste macabres fait des corps des innocents tués par le Cultiste du Chaos dans sa fuite désespérée. Il emprunta une cage d’escaliers et monta dans les hauteurs de l’édifice, couvrant chaque tournant de l’escalier comme Vibben lui avait enseigné. Eisenhorn arriva dans un immense local de cryogénérateur qui renfermait une énorme machine grondante très ancienne avec une tablette cyberdata qui maintenait ces cryogénérateurs en état de marche depuis des milliers d’années. L’Inquisiteur remarqua que les panneaux de protection de plusieurs lucarnes d’inspection avaient été forcés au moyen d’un levier et que les sceaux de cire marqués de formules lexmécaniques religieuses appliquées depuis des centaines d’années avaient été brisés ou avaient disparu. Il vit alors la cause du déclenchement du réveil des dormeurs de l’Hypogée Deux-Douze : un petit module de céramite, avec un écran digital runique qui brillait d’une lueur ambrée et reliée avec des fils à l’antique machine grondante. 

Élément important, Eisenhorn trouva sur une plate-forme de grillage métallique un coffre rectangulaire d’à peu près un mètre cinquante de longueur, posé sur quatre pieds en forme de pattes griffues et pourvu de poignées de transports de chaque côté. Le couvercle du coffre était ouvert et des dizaines de câbles et de fils en sortaient, serpentant jusqu’aux entrailles électromécaniques du cryogénérateur. À l’intérieur du coffre, il vit des circuits imprimés et des pièces mécaniques complexes, reliés par des faisceaux de câbles ainsi qu’un alvéole clairement destinée à recevoir un objet de la taille d’un poing fermé.

Puis il tua des sbires qui l’attaquèrent, utilisant même sa coercition mentale de Psyker pour déconcerter un ennemi. Tout en communiquant avec Betancore avant qu’il ne se positionne au bon endroit pour frapper, Grégor Eisenhorn était parvenu au niveau supérieur de la chambre et avait réussi à sortir sur une plate-forme d’atterrissage accrochée sur le flanc incliné de l’Hypogée Deux-Douze. Il trouva enfin Eyclone accompagné de huit membres de son culte, le renégat espérant embarquer à bord d’une navette orbitale qui les ramènerait en sécurité. Mais au lieu de voir apparaître leur navette, ils virent l’immense chasseur de combat de quatre-vingts mètres de long de l’Inquisiteur piloté par Betancore qui avait neutralisé depuis longtemps leur aéronef qui brûlait désormais au fond d’un cratère creusé dans le permafrost. Un déluge de feu réduisit en bouillie les renégats tandis qu’Eyclone s’était rué sur le sas de la plate-forme, se retrouvant nez à nez avec Eisenhorn qui poussa le canon du pistolet de Vibben à l’intérieur de sa bouche avant de lui griller la cervelle. Mais avant sa mort, Eyclone aura essayé de saisir quelque chose à sa ceinture, ce qui plus tard aura son importance.[12]

L'Énigme du "Pontius"

« Quel est votre nom ? »
« Lise B. »
« Le nom complet !
« Alizebeth Bequin ! »
- Premier échange entre Grégor Eisenhorn et Alizebeth Bequin
Midas Betancore[13]
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Midas Betancore était un homme impétueux et passionné et fut le meilleur ami de Grégor Eisenhorn. Glavien d’origine, il avait un visage mince à la peau sombre entouré de boucles brunes, indisciplinées, qui était habituellement sympathique et plein de malice. Il portait l’ancien uniforme des pilotes de chasse glaviens, un blouson de soie rouge cerise à revers ornés de broderies iridescentes. C’était en effet un talentueux pilote, mais il consommait des stupéfiants tel le cigalho qu’il fumait. Mais sa personnalité et ses talents en faisaient un atout précieux pour Eisenhorn.

Ses mains étaient incrustées de bio-circuits qui lui permettaient de ressentir toutes les subtilités du vol, de la puissance et de la manœuvrabilité infiniment mieux qu’Eisenhorn et bien mieux que la plupart des pilotes professionnels de l’Imperium. Il avait déjà testé les capacités de son chasseur jusqu’aux limites de sa résistance et savait exactement ce dont celui-ci était capable ou non.

Suite à l’exécution d’Eyclone, Einsenhorn retourna là où il avait trouvé le mystérieux coffre sur la plate-forme à l’intérieur de la chambre du cryogénérateur. Il y retrouva Uber Aémos, devenu son savant personnel, qui examinait le coffre avec intérêt avant de conclure qu’il s’agissait d’un codeur d’une conception exceptionnelle, ressemblant aux unités à impulsions mentales utilisées par l’Adeptus Mechanicus pour gérer la liaison entre le cerveau humain et le Dieu-Machine, une technologie illicite. Chose étrange, à l’intérieur du coffre, il semblait manquer quelque chose, comme un objet anguleux, d’une forme inhabituelle et qui possédait sa propre source d’énergie. L’analyse fut interrompue par l’arrivée en masse des Conservateurs du mausolée et des Technomages de la confrérie du cryogénérateur dans la salle de la machine et qui s’étaient attelés à superviser l’opération titanesque de tenter le sauvetage des Dormeurs de l’Hypogée Deux-Douze.

Rejoint par Betancore qui avait ramené le chasseur à la plate-forme de la Pointe des Mausolées et qui avait récupéré le corps de Lorès Vibben, un homme escorté de quatre Conservateurs et répondant au nom de Nissemay Carpel, Haut Conservateur de l’Hypogée Deux-Douze, arriva et ordonna l’arrestation d’Eisenhorn et de ses Acolytes.

Imperturbable, Eisenhorn annonça son titre d’Inquisiteur à Carpel et accepta de coopérer à toutes les enquêtes, rappelant néanmoins que nul n’avait le pouvoir de l’arrêter. Il comprenait que Carpel était sous le choc suite à la mort d’un si grand nombre de nobles de sa planète alors qu’ils avaient été confiés à ses bons soins. Alors que Betancore présenta aux Conservateurs subalternes un inventaire officiel des preuves à mettre sous scellés pour sa future inspection - c’est-à-dire le coffre et les cadavres d’Eyclone et de ses hommes - Eisenhorn quitta l’Hypogée Deux-Douze, faisant rouler sur un lit à roulettes le corps de Vibben avec l’aide de son fidèle pilote, rejoignant la plate-forme d’atterrissage sur laquelle il était arrivé, là où son chasseur l’attendait. Puis il se rendit dans le seul endroit actif durant la Dormance, le Dôme du Soleil. Son chasseur atterrit à l’intérieur de la ville qui paraissait faite de verre. Il demanda à son nouvel Astropathe, Lowink, de contacter le maître-marchand Golkwin afin de l’informer qu’il pouvait partir, son séjour sur Hubris étant plus long que prévu, puis de se mettre en relation avec l’Enclave Astropathicæ principale d’Hubris afin de leur demander le fichier complet récapitulant toutes les communications extraplanétaires enregistrées au cours des six dernières semaines. Il donnera en parallèle à Betancore la mission d’enquêter sur la présence de deux chaloupes marchandes et d’une vedette privée, chose rare sur Hubris à cette période particulière de l’année. Eisenhorn voulait savoir qui avait amené Eyclone et ses sbires sur Hubris. Il apprendra ainsi qu’un vaisseau interstellaire non enregistré était entré sur l’orbite d’Hubris et y était reparti après avoir déposé Eyclone, sans avoir été détecté par le réseau de surveillance planétaire.

Puis il fit un rapport détaillé pour Carpel afin de ne pas froisser l’administration planétaire, avant de se reposer, ne rêvant plus d’Eyclone pour la première fois en six ans. Mais à la place, il vit un homme très beau aux yeux vides qui contenaient une immensité d’espace, un infini sans étoiles. Cet Homme aux Yeux Blancs s’avérera être un Démon qui marquera son existence…

Enfin, accompagné d’Aémos, Eisenhorn se rendit au siège de l’organisation des Conservateurs, une flèche de verre située presque au centre de la ville, aux façades décorées d’un disque solaire frappé de l’aigle à deux têtes de l’Imperium. Il retrouva dans le hall central le Haut Conservateur Carpel assis sur un trône antigravitationnel, entouré de fonctionnaires et de quelques nobles. Il apprit la mort des douze mille cent quarante-deux personnes congelés dans l’Hypogée Deux-Douze. Sous les hurlements scandalisés de la chambre, Eisenhorn présenta ses condoléances, avant de remettre à sa place un noble récemment réveillé, Vernal Maypell, rappelant qu’il était venu pour déjouer les complots d’Eyclone et que s’il n’avait pas été là avec ses compagnons, le renégat aurait pu détruire plusieurs des mausolées d’hibernation. Mais chose étonnante, il apprit qu’à part son vaisseau, il n’y avait eu aucun enregistrement de l’arrivée de vaisseau interstellaire au cours des vingt derniers jours. L’Inquisiteur donna son rapport à Carpel, soulignant tous les sacrifices nécessaires pour appréhender Eyclone. Carpel le mena dans ses quartiers privés et sous la surveillance d’un membre de l’Adeptus Arbites, le Castigateur Godwyn Fischig, il réclama toute l’assistance nécessaire pour connaître l’identité des complices d’Eyclone et découvrir pour qui il travaillait. Carpel accepta à la condition qu’Eisenhorn lui donne un rapport sur ses découvertes et qu’il soit accompagné du Castigateur Fischig. L’Inquisiteur se doutait que Carpel voulait partager ses victoires pour pouvoir se présenter sous un jour favorable lorsque le reste de la population se réveillera et apprendra le désastre, mais il accepta.

Lowink[14]

Lowink fut un Astropathe au service d’Eisenhorn durant la fin de la traque d’Eyclone, son précédent Astropathe étant mort en essayant de déchiffrer un code-Warp six semaines auparavant. Lowink était un jeune homme légèrement empâté, dont les chairs flasques à l’aspect un peu malsain s’amollissaient déjà sur sa charpente fluette et l’on voyait bien que son corps commençait à se détériorer sous l’effet des exigences de l’existence des Psykers. Son crâne rasé était parsemé d’implants graisseux semblables à de courtes épines et il en avait également le long des avant-bras. Certains de ces implants étaient reliés à des câbles qui étaient tous étiquetés de parchemins et reliés au boîtier principal de communication installé au-dessus de sa couchette à l’intérieur du chasseur de l’Inquisiteur.

Avec Fischig, il se rendit dans la morgue, où le corps d’Eyclone reposait. La directrice de la morgue, une femme d’une soixantaine d’années se nommant Tutrone - une morticienne avec un implant bionique greffé dans une orbite oculaire et sa main droite équipée d’instruments en acier chirurgical étincelante - le reçut. L’Inquisiteur étudia le corps de son ennemi, mais ne trouvant rien de concluant, fouilla ses affaires personnelles, s’emparant de sa ceinture accueillant quatre petites poches à pression. Se rappelant qu’Eyclone avait essayé de prendre un objet avant de mourir au niveau de sa ceinture, Einsenhorn ouvrit les poches et trouva, en plus d’un cure-dent, une tablette cyberdata auquel il fallait un code pour accéder aux données. Alors qu’il s’apprêtait à partir en écoutant les remarques de Fischig sur sa haine du cultiste, Tutrone annonça avoir trouvé quelque chose dans sa main gauche, l’ouvrant avec ses scalpels et ses sondes les plus fins et constatant que l’ongle était en céramite, prouvant que c’était un implant. Mais il y avait une agrafe à la racine qui pouvait s’ouvrir avec un cure-dent. Comprenant le danger trop tard, Eisenhorn vit Tutrone débloquer l’agrafe, ouvrant l’ongle artificiel vers l’arrière et ce qui était dissimulé dans la cavité logée dans l’extrémité du doigt fut propulsé vers l’avant : un ver argenté, comme un morceau d’une chaîne de collier, qui s’envola dans les airs en scintillant.

Alizebeth Bequin[15]

D’une beauté exceptionnelle avec une bonne ossature, des lèvres charnues, un regard farouche et une longue chevelure brune, Alizebeth Bequin était une femme magnifique. Elle était née sur le monde de Bonaventure et voyagea dans le secteur, incapable de pouvoir s’établir quelque part car rejeté par tous. Elle possédait en effet une malédiction qui avait fait de sa vie un enfer : elle était une Intouchable, un être psychiquement négatif, dégageant une aura déplaisante qui l’environne, une perturbation qui déclenchait des réactions de peur et de révulsion chez ceux qu’elle rencontrait, ce qui expliquait le fait qu’elle n’avait jamais eu d’amis ou la possibilité de s’établir pour construire sa vie.

Quand elle rencontra Grégor Eisenhorn sur Hubris, elle était une prostituée. Objectivement, l’Inquisiteur se trouva devant une femme dont la beauté et la fougue auraient dû la lui rendre incontestablement désirable et pourtant, il avait presque envie de lui hurler de partir, de la chasser hors de sa vue, ressentant à son égard un dégoût instinctif et injustifié. Son contact physique accentuait encore son sentiment de révulsion irrationnelle. Étant un Psyker, l’aura d’Intouchable de Bequin était pour lui révulsant.

Mais conscient que les Intouchables étaient rares et pratiquement impossibles à créer artificiellement, Eisenhorn l’embauchera, car Bequin était un écho négatif dans le Warp qui l’immunisait quasiment contre les pouvoirs psychiques, ce qui en faisait, par conséquent, une puissante arme anti-Psykers.

Quand Eisenhorn lui apprendra sa réelle nature, elle en sera bouleversée et irritée, gémissant de désespoir, comprenant soudain la raison pour laquelle elle avait vécu toute sa vie sans amis, sans amour, à passer de déceptions en coups durs et que cette raison tenait à sa nature profonde.

Néanmoins, elle surmontera vite sa peine et se mettra au service d’Eisenhorn, parvenant grâce à l’Inquisiteur a véritablement construire sa vie et à développer une grande amitié avec Eisenhorn, s’intégrant très bien dans son équipe. Pour Eisenhorn, elle sera la femme de sa vie, et cet amour sera réciproque, mais platonique, car étant lui un Pysker et elle une Intouchable, ils ne pourront jamais aller plus loin.

Grossissant soudainement pour faire un mètre de long et plusieurs centimètres d’épaisseur, fait de segments de métal et ayant une tête en forme de cône dépourvu d’yeux avec une bouche sifflante, garnie de dents tranchantes comme des rasoirs, le ver bondit sur l’Inquisiteur qui le repoussa, le forçant à pénétrer à l’intérieur d’un cadavre de la morgue. Le cadavre se déchira en emplissant l’air d’un nuage de vapeur nauséabonde, puis le ver en sortit avant que l’arme de Fischig ne pulvérise le macchabée. Le ver disparu un moment avant de se rejeter sur l’Inquisiteur qui comprit que c’était ce qu’Eyclone avait voulu jeter sur lui avant de mourir. Dans sa fureur, Eisenhorn l’empala avec une lame entre les mâchoires, mais la chose avala la lame et progressa vers son poignée. La victoire vint lorsque Tutrone activa l’une des scies à os de sa main augmentique et lui trancha le cou. Eisenhorn ordonna par la suite à Fischig d’amener toutes les preuves de cette affaire dans son vaisseau.

Eisenhorn, accompagné du Castigateur Godwyn Fischig.
Il se rendit ensuite dans une cellule accueillant le seul survivant du groupe d’Eyclone, Hadam Bonzn, capturé et attaché. Bonzn ignorait qui était Eyclone, son dernier souvenir étant d’être allé à un bar situé sur son monde, Thracian Primaris. Il avait été hypnotisé et ignorait tout après quelques tortures avant de se faire exécuter le lendemain.

Plus tard, Aémos appris à Eisenhorn durant un repas dans un bistrot, qu’en examinant les délais de transmission qu’avait détectés Lowink dans les messages envoyés et reçus par Eyclone lorsqu’il était sur cette planète, seul trois mondes pouvaient entrer dans ce cadre : Thracian Primaris, Kobalt II et surtout Gudrun, l’un des tous premiers mondes marchands du secteur. Puis Betancore contacta Einsenhorn et lui appris que Lowink avait réussi à craquer certaines des anciennes transcriptions dans les semaines qui avaient précédé l’arrivée d’Eyclone, et où il était question de la livraison de quelque chose baptisé le Pontius.

Avec Feschig et Aémos, l’Inquisiteur décida de comprendre quelle était la nature de cette livraison et de ce Pontius. Il décida de se rendre à la terrasse du Dégel, là où se trouvait des négociants liés à cette livraison, à bord du speeder du Castigateur qui lui offrit un Fusil d'Assaut à sa demande. Ils mirent le cap vers les palais d’hiver des Hubrites les plus fortunés, installés sur le pourtour ouest du dôme du Soleil. Ils arrivèrent dans la terrasse du Dégel, un promontoire de luxueuses résidences de verre et de béton armé, bâties contre la courbe du dôme lui-même, se posant sur une large véranda, située à huit étages de hauteur. Laissant Aémos dans le speeder, Eisenhorn suivit Fischig. Cela le mena le long d’un large balcon afin de rejoindre la chambre numéro 12 011, découvrant que l’entrée était protégée par neuf rayons lasers indépendants des Arbites, mais qui furent désactivés par une demande de Fischig au centre de commandement des Arbitrators. L’Inquisiteur s’empara d’une carte-clé en plastique découvert dans les affaires d’Eyclone et la glissa dans le loquet, ouvrant la porte. Au son d’une musique orchestrale d’ambiance, ils débarquèrent en s’identifiant, mais furent accueillis par une salve de coups de feu. Fischig démarra une fusillade tandis qu’Eisenhorn monta une gouttière pour monter sur le balcon du second niveau. Il se retrouva dans une chambre et commença à étudier un vox-set portable posé sur une coiffeuse dorée afin de découvrir ce que le fichier d’enregistrement des communications contenait.

C’est alors qu’il vécut un moment crucial de son existence : une fille nue sortit d’une salle de bains et plongea à l’abri sous les couvertures de son lit quand elle vit l’Inquisiteur. Elle se nommait Alizebeth Bequin et marquerait à jamais sa vie.

Eisenhorn lui ordonna de se mettre à l’abri et de ne pas répondre lorsqu’une voix cria son nom depuis la salle de bain. Un homme de grande taille, nu et couvert de tatouages tira sur Eisenhorn qui en retour lui fit exploser le visage avec son Fusil d’Assaut. Puis il interrogea Bequin, qui se faisait appeler Lise B., découvrant qu’elle était une prostituée au dôme du Soleil. Puis Eisenhorn assomma d’un coup de crosse un autre homme en sortant de la chambre avant de se replier de nouveau face à l’assaut de deux autres tireurs. Sous les cris terrifiés de Bequin, Eisenhorn en tua un, mais fut sauvé du second par la fille qui l’élimina en plongeant une longue lame d’un couteau à cran d’arrêt dans sa nuque, espérant gagner une faveur de l’Inquisiteur pour ne pas avoir de problème. Descendant d’un étage, Eisenhorn retrouva Fischig qui avait tué cinq hommes et attaché un sixième dans un fauteuil à haut dossier. Le renégat blessé résista un moment aux pouvoirs psychiques d’Eisenhorn, mais finit par avouer qu’il se nommait Saemon Crates, originaire de Thracian Primaris et émissaire commercial pour la Guilde marchande franchisée de Sinésias, l’une des plus importantes compagnies commerciales de ce secteur. Il avait été invité par Namber Wylk, un négociant - le premier homme abattu par Eisenhorn dans la salle de bain - mais ignorait qui était Murdin Eyclone. Lorsque l’Inquisiteur lui demanda ce qu’était le Pontius, Crates fut pris d’une convulsion et décéda, Eyclone ayant intégré des sécurités dans son conditionnement. Puis l’appartement sauta, mais Eisenhorn eut la présence d’esprit d’agripper Fischig et de l’entraîner avec lui dans un roulé-boulé au travers de la porte de la terrasse, à l’instant même où le volet de sécurité contre les conditions climatiques de la planète s’abattait.

Les escouades de l’Arbites arrivées en renfort retrouvèrent Bequin qui fut mise en garde à vue sur les instructions de l’Inquisiteur. Eisenhorn revisita le lieu de l’attentat mais ne trouva rien, puis retourna dans son chasseur où Aémos avait trouvé un demi-million de citoyens portant le prénom de Pontius et deux cent mille de plus qui le portaient en deuxième prénom, avec encore quarante ou cinquante mille variantes orthographiques, sans parler des neuf mille marques déposées qui l’utilisaient ! Mais en analysant la tablette d’un vieux érudit, Grégor Eisenhorn vit un nom, celui d’un être malfaisant : Pontius Glaw, un hérétique tristement célèbre, mais mort depuis longtemps. [16]

En Route Vers Gudrun

« Bienvenue à bord de l’Essene, Inquisiteur. »
- Première phrase de bienvenue de Tobias Maxilla.
Pontius Glaw[17]

Pontius Glaw était mort depuis plus de deux cents ans quand Eisenhorn fit le lien entre son nom et l’affaire du "Pontius". Septième fils d’Oberon Glaw, l’un des grands patriarches de la lignée, il avait bâti une fortune grâce aux revenus du trafic d’esclaves et des combats de gladiateurs avant qu’un artefact ou un document ne lui tombe entre les mains, ou que les croyances étranges de certains des plus barbares des gladiateurs qu’il avait réduits en esclavage de l’atteigne, tombant, dans les pratiques hérétiques et blasphématoires. Pontius Glaw devint un adepte du Chaos, un adorateur des puissances les plus abominables et les plus obscènes qui hantent cette galaxie et il fonda une société secrète. Durant une quinzaine d’années, il se livra de plus en plus effrontément à des actes d’une vilenie inexprimable. Il finit par se faire massacrer en compagnie de ses séides, sur Lamsarrote, lors d’une purge inquisitoriale menée par le grand Absalom Angevin. La Maison Glaw participa à son élimination, dans une tentative désespérée pour démontrer qu’elle se désolidarisait de ses crimes, seul élément qui empêcha la famille tout entière de tomber avec lui. Néanmoins, Pontius Glaw était très loin d’avoir disparu et il marquera au fer rouge la vie d’Eisenhorn.

Eisenhorn décida de se rendre sur Gudrun et en attendant qu’un navire spatial vienne pour l’emmener, Bequin fut amenée dans son chasseur. Il s’est entretenu avec elle, écoutant le récit de sa vie difficile et découvrant qu’elle était en réalité une Intouchable dont la simple présence lui faisait mal, lui un Psyker. Bequin savait qu’elle ne pouvait plus rester sur Hubris, si bien qu’Eisenhorn lui proposa un arrangement : lui répondre aux sujets des hommes qui l’avaient engagé pour venir au 12 011, terrasse du Dégel - bien qu’elle en savait quasi rien - et en échange, il l’emmènerait sur Gudrun, voir même lui offrirait un travail. Bequin crut qu’elle devait assouvir ses désirs charnels, mais Eisenhorn la repoussa avec courtoisie, lui expliquant qu’elle fera partie de son équipe, conscient que sa nature d’Intouchable pouvait lui être utile comme arme anti-Psyker.

Il apprit de Betancore qu’un convoyeur, un vaisseau qui s’appelait l’Essene, commandé par un certain Tobias Maxilla, allait arriver dans l’orbite d’Hubris et qu’il acceptait de prendre l’Inquisiteur et son équipe à son bord, accueillant son chasseur dans sa soute avant de mettre le cap vers Gudrun.

Eisenhorn eut la surpris de voir Fischig débarquer dans son vaisseau, lui annonçant qu’il venait sur ordre de Carpel, le Haut Conservateur accordant la permission à l’Inquisiteur de partir afin de poursuivre son enquête à la condition qu’il emmène le Castigateur avec lui. Eisenhorn accepta afin de ne pas perdre son temps avec Carpel.

Il s’isola avec Lowink pour entrer dans une transe psychique afin d’analyser les objets d’Eyclone et de voir leur résonance dans le Warp. Durant le processus, il entendit le mot ou le nom "daesumnor" qu’il nota pour la suite de son enquête et dans l’espoir qu’Aémos trouve quelque chose, puis il analysa le mystérieux coffre d’Eyclone, y ressentant une présence froide, lointaine et dense, puissante, ténébreuse et déchirante. La liaison fut rompue et Eisenhorn et son Astropathe furent mal à l’aise devant la malveillance qui s’était dégagée du coffre.

Transe[18]

Eisenhorn pratiquait au sein de son chasseur, dans une cabine verrouillée, une demi-transe, une ancienne technique appris lorsque ses talents psychiques avaient été détectés par les tuteurs de l’Inquisition. En compagnie d’un Astropathe pour l’aider, il disposait des objets devant lui qui pouvaient se révéler être des indices importants. Dans le cas de son enquête, après la mort d’Eyclone par exemple, il mit des effets du renégat décédé, des objets collectés aux 12 011, terrasse du Dégel, et des pièces à conviction provenant de l’Hypogée. Puis l’Astropathe ouvra son esprit au Warp afin de filtrer la fureur de ses influx à travers son architecture mentale hautement évoluée, offrant à l’Inquisiteur un écho de son environnement, astropathiquement reproduit dans le Warp lui-même. Cela lui offrait le moyen d’observer les caractéristiques psychométriques des objets et de voir leurs signatures et leurs résonances dans le Warp.

Lorsque l’Essene arriva enfin en orbite le chasseur d’Eisenhorn s’envola, quittant Hubris. Il a atterri dans l’une des soutes de ce grand long-courrier commercial. En descendant, l’Inquisiteur rencontra le maître de l’Essene qui lui souhaita la bienvenue. Il se nommait Tobias Maxilla.

Maxilla et Eisenhorn sympathisèrent très vite dans un luxueux décor du salon de réception, avec boisson et amuse-gueule. Maxilla appris à l’Inquisiteur que Gudrun était une belle planète qui venait d’entamer un mois de festivités pour célébrer la création d’un nouveau régiment de la Garde Impériale.

Le voyage dans le Warp dura une semaine, au cours de laquelle Eisenhorn visita le musée de Maxilla. Là, le capitaine de l’Essene apprit à l’Inquisiteur qu’il avait menti à une question posée par Fischig peu avant, concernant Eyclone, expliquant qu’il avait reconnu le visage du traître que le Castigateur lui avait montré. Maxilla avait, lors de sa dernière escale sur Thracian Primaris, assisté à quelques réunions. Eyclone lui était apparu avec une bande de types à l’air patibulaire et Saemon Crates qui avait essayé de lui faire croire qu’Eyclone était accrédité par la Guilde Sinésias. Maxilla s’était vu proposer une somme convenable pour une traversée vers Gudrun, afin d’y prendre une cargaison pour l’amener à Hubris. Mais méfiant, le capitaine de l’Essene avait refusé.

Arrivant dans le système de Gudrun, l’Essene se plaça à la demande d’Eisenhorn à la périphérie du système, bien à l’écart des trajectoires commerciales locales encombrées qu’empruntaient la plupart des vaisseaux arrivant à Gudrun. Là, il put envoyer le corps de Vibben dans l’espace, un enterrement pour son Acolyte dont il regarda le corps s’éloigner dans le froid spatial au travers de l’épaisse vitre d’une baie de l’Essene. Puis sur le chemin du retour vers son chasseur, il avoua à Bequin sa nature d’Intouchable, ce qui bouleversa la jeune femme qui comprit pourquoi elle échouait à créer des relations dans la vie. Eisenhorn tenta de la réconforter lorsque Maxilla le contacta d’urgence pour l’inviter à le rejoindre sur le pont principal. L’Inquisiteur s’exécuta et vit depuis le pont d’immenses regroupements de vaisseaux en orbite de Gudrun.

Tobias Maxilla[19]

Tobias Maxilla était un vétéran parmi les navigateurs marchands qui parcourait les routes spatiales entre Thracian Primaris et les Grands Amas. Son visage était poudré de blanc et il portait un saphir sur la joue, en guise de mouche. Son imposante perruque à deux pointes était tissée de fils d’argent et il possédait de lourdes chevalières.

Quand Grégor Eisenhorn le rencontra la première fois dans l’orbite d’Hubris, il était en activité depuis cinquante ans avec son vaisseau, l’Essene. Au début de sa carrière, il avait commencé dans les produits de consommation en gros, puis qu’il s’était spécialisé dans les marchandises exotiques lorsque les grandes guildes franchisées avaient graduellement pris le contrôle du marché de gros. Maxilla avait accepté de convoyer l’Inquisiteur pour une somme relativement modeste, si l’on considérait le tarif qu’il aurait pu exiger - ayant été payé au moyen d’une lettre de crédit impériale.

En réalité, Maxilla vivait seul dans son vaisseau, son équipage étant seulement composé de Serviteurs, - chacun portant un masque d’or ciselé à l’image d’un visage humain d’une parfaite beauté classique. C’était un bavard avec de nobles manières, fier de sa réussite, mais qui se révéla être un excellent hôte, faisant visiter à Eisenhorn son musée exposant de belles pièces de tout genre. Eisenhorn découvrira vite qu’à partir de sa poitrine, Maxilla n’était pas humain, possédant un corps entièrement bionique et très sophistiqué, qui devait nécessairement être équipé de connexions neurales très élaborées.

Maxilla se révélera être un allié précieux pour Eisenhorn au cours de sa longue carrière, devenant le courtier favori de l’Inquisiteur ainsi qu’un réel ami qui lui restera fidèle et loyal jusqu’au bout.

Son vaisseau, l’Essene, était un long-courrier commercial, type Isolde classique. C’était un très beau navire, ressemblant à une tour colossale qui aurait été arrachée de ses fondations terrestres et qui dériverait paisiblement dans le vide. Il faisait à peu près trois kilomètres de long et sept cents mètres au moins dans sa plus grande largeur. À l’avant, il se terminait par une longue ogive effilée, semblable à une flèche de cathédrale faite de courbes gothiques superposées, barbelée d’épis et de crêtes couleur de bronze. Derrière ce museau tranchant, sa coque anguleuse s’élargissait pour former de robustes remparts de blindage rouge oxydé, enserrés et rivetés dans une armature de membrures d’acier noir. Des tourelles crénelées saillaient de son renflement dorsal et des mâts longs de cent mètres pointaient vers l’avant comme des défenses et d’autres mâts plus courts, pourvus de balises clignotantes, dépassaient de ses flancs et de son ventre. À l’arrière, la coque de ce mastodonte s’évasait pour abriter les cônes de quatre réacteurs noircis par la chaleur qui auraient chacun pu avaler une douzaine de chasseurs comme celui d’Einsenhorn en une seule fois.

Mais Maxilla lui appris qu’une inspection allait avoir lieu sur l’Essene, chose assez inhabituelle et qu’il voulait la présence d’Eisenhorn afin que la présence d’un Inquisiteur lui assure que rien ne soit saccagé. Bien que réticent à lui devoir une faveur, Eisenhorn accepta d’être présent pour le bon maintien de l’ordre. Une vedette de la Marine Impériale débarqua sur l’Essene et une douzaine de silhouettes imposantes et armées apparurent, tous vêtus de l’armure gris et noir de la sécurité navale, avec sur la poitrine l’écusson de la flotte Scarus. Leurs visages étaient dissimulés par leurs visières baissées et leurs respirateurs anatomiques en céramite moulée. Leur chef fit face à Tobias Maxilla, Eisenhorn et Fischig et annonça le début d’une inspection. Mais plein de soupçon devant les manières du chef, l’Inquisiteur lui fit remarquer qu’il ne s’était pas présenté à eux, tout en sortant son insigne impérial et lui annonçant son identité. Quand le chef entendit son nom, une fusillade démarra. Tous les soldats ouvrirent le feu, Eisenhorn et Fischig répliquant, soutenu par Maxilla qui tira avec une de ses bagues au doigt. Acculé dans le couloir, l’Inquisiteur Eisenhorn passa par une trappe, se retrouvant dans une étroite coursive technique permettant la maintenance des principaux mécanismes d’arrimage d’un sas. Poursuivi par ses agresseurs, il a atterri lourdement sur une plateforme, se retrouvant dans les entrailles de l’énorme mécanisme d’arrimage, mais fut blessé au bras lors d’une nouvelle fusillade. Descendu au fond du logement du titanesque mécanisme, il se retrouva face à un panneau de contrôle et tentant le tout pour le tout, il utilisa son insigne inquisitorial qui dissimulait une clé universelle miniaturisée dans son logement et la glissa dans la fente du terminal, l’enclenchant. Le mécanisme d’arrimage se désengagea, écrasant un soldat qui était sur ses talons, tandis que sur le pont au-dessus de lui, il y eut des déflagrations lorsque les énormes mécanismes passèrent de la position active à la position désengagée tuant deux des soldats ennemis. Dans sa manœuvre, il avait arraché la vedette des assaillants du flanc de l’Essene. Revenant dans les couloirs du navire, il fut rejoint par Betancore qui le sauva en abattant un ennemi dissimulé. Fishig avait été blessé ainsi que Maxilla, l’Inquisiteur découvrant que le capitaine du navire était à moitié bionique, mais qu’il survivra. Constatant que ces soldats étaient venus spécialement pour le tuer, l’Inquisiteur compris qu’il était mêlé à une conspiration importante.

Il reporta l’incident au commandement de la flotte Scarus par liaison astropathique confidentielle via l’Essene, entamant un dialogue vox avec les conseillers d’état-major de l’Amiral Lorpal Spatian qui envoya à bord le Procurateur Olm Madorthene, du Détachement disciplinaire de la flotte. C’était un homme sérieux et courtois qui désigna les agresseurs d’Eisenhorn de déserteurs issus des troupes enrôlées par la Garde suite au recrutement en cours sur Gudrun pour former le 50 Régiment de Fusiliers gudrunites en vue d’une croisade dans le sous-secteur Ophidian. Mais Eisenhorn avait vérifié le journal des communications de l’Essene et avait découvert que l’ordre de l’aborder était arrivé par lien astropathique et non par vox. Or, la vedette des déserteurs n’avait pas d’Astropathe, prouvant que quelqu’un avait guidé ses hommes vers lui pour le tuer spécifiquement, bien loin d’un simple concours de circonstance de déserteurs cherchant un navire au hasard pour fuir. Il obtint du Procurateur et de ses supérieurs qu’ils fassent croire qu’il avait été tué.

Laissant Fischig en convalescence avec Maxilla - qui accepta de l’attendre en échange d’un remboursent des pertes éventuelles de revenus - il partit avec le reste de son équipe, utilisant de nouveaux identifiants qui les faisait passer pour une délégation commerciale en provenance d’, spécialisée en semences génétiquement modifiées, et désireuse d’éveiller l’intérêt des nobles domaines de pour ses semences faciles à entretenir et insensibles aux nuisibles, maintenant que le recrutement militaire avait appauvri leurs bassins d’emploi.[20]

Un Conflit de Juridiction avec l'Inquisiteur Commodus Voke

« Nous avons un… conflit de juridiction. »
- Commodus Voke face à Grégor Eisenhorn.

Eisenhorn arriva dans la magnifique ville de Dorsay, se posant à Giova, l’astroport municipal de la cité située sur une île en face de Dorsay, avec Midas, Aémos et Bequin, déguisés en nobles négociants. Ils embarquèrent sur l’un des grav-skiffs, une longue embarcation à coussin d’air en forme de pointe de lance, et mirent le cap vers Dorsay, où ils prirent une suite au Dorsay Regency que Betancore piégea avec des détecteurs d’intrusion à charges incapacitantes intégrées.

Gudrun[21]

Gudrun était la capitale d’origine du Sous-secteur Helican, Secteur Scarus, Segmentum Obscurus. Fière de sa culture humaine depuis trois mille cinq cents ans, son gouvernement était féodal et contrôlé par de puissantes maisons aristocratiques dont l’influence et l’autorité s’étendaient sur trois douzaines d’autres mondes dans le Sous-secteur Helican. Si Thracian Primaris était une immense plaque tournante du commerce et de l’industrie, la plus peuplée et la plus productive de la région, Gudrun en était le cœur culturel et administratif. Selon les estimations, le total des fortunes combinées de ces maisons aristocratiques pouvait rivaliser avec les revenus commerciaux générés par la production des Ruches de Thracian. Gudurn perdra son statut de capitale au profit de Thracian Primaris suite à l’affaire du Nécroteuque.

Puis ils mirent le cap vers la Guilde marchande royale franchisée de Sinésias dans le district commercial de Dorsay, Bequin jouant le rôle de la femme aristocrate d’Eisenhorn à la perfection. Ils y furent accueillis par le chambellan de la Guilde. Eisenhorn se fit passer pour un dénommé Farchaval, marchand à Hesperus venu établir des accords commerciaux avec les grandes maisons de ce monde, pour l’importation et l’exportation de semences céréalières et qu’il espérait que la Guilde Sinésias pourrait lui offrir le service de courtage nécessaire. Il utilisa le nom de Saemon Crates, l’homme interrogé et exécuté par la suite sur Hubris, le faisant passer pour son contact commercial. Jouant son rôle, Bequin fit croire qu’ils étaient déjà en contact avec une autre Guilde, convainquant le Chambellan de leur faire un très bon accueil et d’organiser un rendez-vous au plus vite avec le représentant de la Guilde Sinésias qui arriva peu de temps après, un dénommé Macheles. Eisenhorn rejoua son numéro de négociant de céréales modifiées génétiquement qui pourrait très facilement être cultivée par les propriétaires terriens de la Guilde, faisant croire que d’autres guildes étaient déjà intéressées. Eisenhorn appris du représentant que les cultures d’origine Xenos n’étaient pas un problème - notant qu’une petite enquête inquisitoriale sur cette entorse à la loi devra être effectuée - et parvint à obtenir un rendez-vous avec la Maison Glaw qui était liée à la guilde.

Retournant au Dorsay Regency, une communication de Lowink lui apprit que Maxilla avait découvert que le vaisseau qui avait transporté Eyclone sur le trajet Gudrun-Hubris se trouvait en orbite, le Scaveleur, dont le commandant était un certain Effries Tanokbrey, qui se trouvait déjà sur la planète.

Il reçut plus tard un message lui confirmant son invitation dans la demeure de la Maison Glaw.


Commodus Voke[22]

Très vieux Inquisiteur lorsqu’Eisenhorn le rencontra, Commodus Voke avait un visage ridé et tanné qui ressemblait au noyau desséché d’un fruit. On pouvait deviner sa gorge à l’encolure de sa robe et déceler quelques signes des améliorations augmentiques qui devaient sans aucun doute soutenir son corps déformé par l’âge.

Commodus Voke était un grand Inquisiteur avec une réputation qui le précédait. C’était un intraitable Puritain par éthique, versant pratiquement dans la ligne la plus radicale des Monodominants. Il avait de remarquables capacités psychiques et on pense que ses croyances se rapprochaient de la doctrine Thorienne. Lors de son noviciat, trois cents ans avant sa rencontre avec Eisenhorn, il avait servi sous les ordres du légendaire Absalom Angevin et avait depuis joué un rôle clé dans certaines des purges les plus totales et impitoyables de toute l’histoire des secteurs. Il mena sous le commandement d’Angevin la purge au cours de laquelle Pontius Glaw avait été anéanti. Tout au long de sa carrière, il restera convaincu, comme son défunt maître avant lui, que la famille Glaw était corrompue. Alors qu’il menait une poursuite contre une secte sur Sader VII, il avait découvert des pistes suggérant que cette secte était sous la tutelle d’un culte plus important et quasiment indécelable, de même que plusieurs autres groupes mineurs. Un culte de grande envergure, très puissant, ancien et bien dissimulé, dont l’influence s’étendrait sur de nombreux mondes. Certaines de ses pistes le menèrent à Gudrun et le fait que ce monde était la planète ancestrale des Glaw constituait, à son avis, une coïncidence un peu trop belle. Tout cela le mènera à croiser la route d’Eisenhorn sur Gudrun.

Voke privilégiait les méthodes directes et agissait à découvert, car il considérait la furtivité, la coopération et les subterfuges comme des concepts dégradants - ce qui le mettait en totale opposition avec Eisenhorn sur cette question. Pour atteindre ses objectifs, il utilisait tout le poids de son statut, avec la terreur engendrée par celui-ci, afin de se rendre où bon lui semblait et exiger le maximum de tous ceux qu’il rencontrait. Selon l’expérience d’Eisenhorn, l’approche répressive et la politique de la terreur fermaient autant de portes qu’elles en enfonçaient.

Néanmoins, sans devenir des amis, Eisenhorn et Voke se respecteront et travailleront ensemble pour combattre les ennemis de l’Imperium, leurs méthodes se révélant au final complémentaires.

Mais ayant une journée avant de profiter de cette invitation, il se décida à trouver Effries Tanokbrey, envoyant un message officiel pour soi-disant faire une demande à louer ses services pour une traversée interplanétaire, via un drone qui s’envola du bureau des messages. Cela offrit à Eisenhorn et à son équipe un moyen de trouver rapidement le commandant du Scaveleur. Ils atteignirent un secteur connu pour ses tavernes et ses cabarets, l’Inquisiteur repérant sa cible qui renvoya le drone pour lui apprendre qu’il n’était pas à louer. Il suivit Tanokbrey et l’interpella, ne recevant de sa part qu’insultes et hostilités, mais dès que l’Inquisiteur prononça le nom de Murdin Eyclone, cela déclencha une bagarre, les hommes de Tanokbrey s’en prenant à Eisenhorn qui les assomma. Tanokbrey tenta de l’abattre avant de s’enfuir et de prendre un grav-skiff, Eisenhorn le poursuivant sur une moto anti-grav. Mais le fuyard déclencha la pagaille dans le canal où il fonçait, provoquant des incidents, notamment avec des chaloupes pleines de soldats qui tentèrent de l’accoster. Tanokbrey tira et reçut en échange des tirs provenant d’une vingtaine de Fusils Laser qui le réduisirent en charpie avec son embarcation volée, le générateur explosant, et faisant du défunt commandant du Scaveleur le premier trophée des jeunes conscrits du 50 de Fusiliers gudrunites.

Déçu devant son échec à mettre la main sur celui qui avait emmené Eyclone sur Hubris, Eisenhorn retourna dans sa chambre du Dorsay Regency lorsque Betancore le contacta pour l’informer d’une tentative d’intrusion. Il rejoignit son ami vers la porte principale alors que quelqu’un était en train de crocheter la serrure et lorsqu’elle s’entrouvrit, l’Inquisiteur vit que les intrus avaient neutralisé les charges incapacitantes. Une mince baguette télescopique s’étendit depuis l’étroite ouverture de la porte avec un senseur optique pour examiner la pièce. L’Inquisiteur prit la baguette et la tira énergiquement, attirant un homme qui s’étala à l’intérieur de la pièce. Une bagarre se déclencha entre cet intrus et Eisenhorn, mais prit rapidement fin quand un vieillard aux capacités psychiques neutralisa Betancore en le forçant à baisser ses armes avant de tenter de faire de même sur Eisenhorn, secondé par le premier intrus. L’Inquisiteur fut mis en difficulté, mais repris l’ascendant lorsqu’Aémos et Bequin arrivèrent, la présence psychiquement négative de la jeune femme annulant les énergies psychiques d’un seul coup, permettant la neutralisation définitive des deux intrus.

Le vieillard menaça Eisenhorn en lui annonçant être l’Inquisiteur Commudus Voke. Eisenhorn l’accueillit alors en lui annonçant à son tour son titre, Voke déclarant alors qu’ils étaient dans un conflit de juridiction. Voke expliqua qu’il était entré par effraction dans les appartements d’Eisenhorn suite à la mort d’Effries Tanokbrey. En effet, le vieux Inquisiteur menait depuis des mois une enquête très complexe sur Tanokbrey et était sur le point de le capturer lorsque Eisenhorn l’avait pourchassé, menant à la mort de sa proie. Après avoir découvert le nom de couverture d’Eisenhorn - Farchaval - Voke avait voulu mettre la main sur sa personne. Le sentiment de conflit d’intérêt a grandi entre eux lorsque Voke souligna qu’il était lui aussi intéressé par la Maison Glaw. Mais Eisenhorn lui proposa d’unir ses efforts aux siens, lui expliquant en substance les activités d’Eyclone sur Hubris et lui exposant la connexion avec la Maison Glaw et Gudrun par le lien du mystérieux Pontius. Cela éveilla l’intérêt du vieil homme, lui même enquêtant sur des sectes du secteur sous la férule d’une organisation plus importante ayant sa base sur Gudrun même. Il apprit à Eisenhorn qu’il observait des sectes depuis des mois et avait noté que leur comportement avait changé au moment approximatif des évènements sur Hubris. Malgré ses fouilles dans la demeure des Glaw qui avaient été coopératifs, Voke n’avait rien trouvé, mais Eisenhorn proposa de changer de méthode, car si les Glaw savaient que Voke était un Inquisiteur, il ignorait que le seigneur Farchaval en était un. Voke exigea que son apprenti, l’homme qui s’était battu avec Eisenhorn, vienne avec lui. Il se nommait Golesh Constantine Pheppos Heldane et devait servir d’observateur sur le terrain. Eisenhorn accepta. [23]

Le Pontius

La Famille Glaw[24]

La famille Glaw était une ancienne lignée, une noble dynastie très entreprenante qui jouait un rôle de premier plan dans le sous-secteur Helican depuis plus d’un millénaire. Leurs principaux intérêts et propriétés se trouvaient sur Gudrun. La Maison Glaw faisait également partie des actionnaires et des investisseurs les plus importants de la Guilde marchande royale franchisée de Sinésias. Mais surtout, elle cachait un terrible secret.

Le lendemain, accompagné de Bequin, d’Aémos, de Betancore et d’Heldane, Eisenhorn se rendit chez les Glaw pour sa réunion commerciale, emmené par la Guilde marchande royale franchisée de Sinésias via une navette atmosphérique. Il arriva dans la magnifique demeure aristocratique des Glaw, un corps de bâtiment principal à trois étages, de style néo-gothique, édifié au sommet d’une falaise et avec des murailles, assez grande pour loger la population d’une petite ville.

Débarquant dans la cour, entouré de serviteurs et gardé par les gardes des Glaw, Eisenhorn et sa suite furent escortés jusqu’à un atrium et rencontra Lady Fabrina Glaw qui lui souhaita la bienvenue et lui fit rapidement visiter le bâtiment principal. Au dîner qui accueillait plusieurs autres délégations commerciales, dans une salle de banquet aux proportions colossales, l’Inquisiteur observa Urisel Glaw, le commandant de la milice et son frère aîné, Oberon Glaw, seigneur en titre de la Maison Glaw. Assis à la troisième des cinq tables du dîner, il repérera un riche capitaine, un certain Gorgone Locke, ainsi qu’un administrateur de la Maison Glaw, Kowitz, un vieil Ecclésiarque du nom de Dazzo. Tous semblaient très proches de l’aristocratique famille.

Après le dîner, il rejoignit la suite qui lui avait été attribué, s’entretenant avec Betancore et Heldane qui avaient effectués des reconnaissances, posant des mouchards, des capteurs vox et quelques senseurs pix reliés à un réseau complexe de systèmes d’alarme, ce qui permis de leur prouver qu’il y avait des salles souterraines à lesquelles Voke n’avait pas eu accès lors de sa visite de la demeure des Glaw. Eisenhorn enfila une combinaison isolante en matière synthétique noir mat, s’équipa d’un harnais garni des poches de matériel et se faufila à l’extérieur, descendant le long d’une façade, avant de mettre le cap vers les hangars des vedettes, le repérage de Betancore et d’Heldane ayant indiqué un point d’accès au réseau des caves à cet endroit. Face à l’entrée, il vit un clavier lui demandant un code d’accès. Se fiant à son instinct, il tapa "daesumnor", le mot qu’il avait entendu lors de sa transe sur Hubris. Par miracle, la porte s’ouvrit, et l’Inquisiteur emprunta des couloirs se situant à dix mètres sous terre. S’approchant furtivement d’une pièce ressemblant à un salon, il entendit des voix et vit qu’il s’agissait d’Urisel Glaw, de Gorgone Locke et de deux inconnus. Il discutait de négociations entreprises avec des dénommés "Saruthis". Les laissant à leur débat, Eisenhorn continua son exploration, avant de débarquer dans une chambre ressemblant à une espèce de chapelle où il croisa dans l’ombre Kowitz qu’il assomma violemment. C’est là qu’il vit sur l’autel noir, façonné dans un unique bloc d’obsidienne une pierre vitreuse qui semblait luire d’un éclat intérieur. Un reliquaire incrusté de joyaux, d’à peu près trente centimètres de côté, était posé dessus. Soulevant délicatement le couvercle à l’aide d’une lame de couteau, Eisenhorn vit une sphère très élaborée, un morceau de quartz de forme irrégulière, de la taille d’un poing, incrusté de circuits d’or et de fils tressés de manière très complexe, comme une énorme gemme non taillée qui aurait été sertie dans une étrange monture.

C’était le Pontius.

Malheureusement, Kowitz se réveilla et pointa un Pistolet Laser droit sur lui, lui ordonnant de s’éloigner. Eisenhorn lui envoya un aiguillon psychique qui aurait dû l’abattre, mais à sa grande surprise, il ne passa rien. Jouant sur l’effet de surprise, l’Inquisiteur s’empara de son arme à feu et l’abattit, mais se rendit compte que Kowitz avait bloqué les codes d’accès, le piégeant dans un champ de force scintillant. Urisel Glaw et plusieurs hommes de sa milice apparurent de l’autre côté du champ de force. C’est alors que, venu de quelque part derrière lui, quelque chose de psychique, de ténébreux et de monstrueusement puissant se rua dans son esprit, le plongeant dans l’inconscience.

Eisenhorn se réveilla dans une cellule, ressentant une grande douleur, étendu, bras et jambes écartées, poignets et chevilles écorchés par des menottes qui le retenaient sur une énorme croix de bois. Urisel Glaw avait trouvé son insigne inquisitorial, lui déclarant ne pas avoir peur de l’Inquisition et qu’il avait enfermé ses camarades dans des cellules. L’Inquisiteur vit en face de lui Oberon Glaw, Gorgone Locke et un inconnu. Puis Locke s’avança vers lui, avec un gantelet de métal qui était une pénitence neurale strousiienne, provoquant des élancements de douleur et des spasmes à partir de points de pression du corps. Locke lui brûla quelques points de son visage.

Grégor Eisenhorn ne pourra alors plus jamais sourire durant des siècles suite à cette torture, mais retrouvera cette faculté suite à des évènements futurs.

Il se vengea en lui arrachant un morceau de sa lèvre inférieure avec sa bouche, mais Urisel Glaw ordonna qu’il reste en vie. La suite de l’interrogatoire fut effectuée par Oberon Glaw, Eisenhorn lui apprenant qu’il venait pour le Pontius, pensant les tuer de la même manière que Saemon Crates sur Hubris en prononçant ce mot, mais il ne se passa rien. Ces tortionnaires comprirent qu’il ignorait ce qu’était le Pontius, ni la nature de leur plan, mais le torturèrent quatre heures supplémentaires pour en être sûr.[25]

La Chute de la Maison Glaw

Grégor Eisenhorn se réveilla torse-nu dans une nouvelle cellule, en compagnie d’Aémos, de Bequin, d’Heldane, Macheles et quatre autres émissaires de la Guilde Sinésias qui l’avaient accompagné. Par chance, Betancore n’avait pas été capturé. Malgré son mépris qu’il exprimait pour sa personne, Heldane lui donna une capsule d’Admylladox, un anti-douleur qui éclaircissait l’esprit, car ils se trouvaient dans les arènes de la demeure Glaw… La grille de leur cellule s’ouvrit, et l’Inquisiteur avança dans un vaste amphithéâtre circulaire couvert d’un dôme élevé. Au-dessus du sommet d’un mur, il vit les membres de la Maison Glaw et leurs invités installés sur des gradins. L’arène accueillait quelques arbres, plantés çà et là, et un ou deux épaulements rocheux assez bas qui donnaient l’impression d’un paysage. Un râtelier d’armes rouillées se présenta à lui. Il s’empara d’une dague à garde en corbeille et d’une faux bizarrement recourbée à la lame découpée en dents de scie sur l’intérieur. Tout le groupe s’arma et un Carnodon - un prédateur originaire de Grundun qui mesurait six mètres et pesant plusieurs centaines de kilos - surgit de derrière un bouquet d’arbres. La bête déchiqueta Macheles alors qu’un second Carnodon apparut et fonça sur Eisenhorn qui l’esquiva. Il fonça sur une des bêtes qui avait vu Bequin et Aémos, lui abattant sa faux sur le dos, mais fini à terre avec une des énormes pattes du Carnodon l’écrasant et lui déchirant la poitrine. L’Inquisiteur s’en débarrassa en lui enfonçant la lame de sa dague au travers de ses deux mâchoires. Heldane en profita pour abattre une hache en plein sur le dos du grand carnivore, lui sectionnant l’épine dorsale avant de lui défoncer le crâne. Mais le second Carnodon s’en prit à l’apprenti de Voke et lui arracha la peau du crâne, lui labourant l’échine. Eisenhorn utilisa la lame recourbée de sa faux pour la planter dans le crâne. Mais il perdit son arme, mais fut aidé par Bequin qui lui lança un poignard par-dessus le dos de la créature. Il sauta sur le dos du monstre et lui planta le poignard dans le cou avant d’avoir l’idée de briser l’un des maillons de la chaîne qui retenait la bête. Libéré, le Carnodon s’attaqua au public, commettant un vrai massacre et déclenchant une fusillade avec les hommes de la milice des Glaw. D’une lance psychique rendue plus puissante par la rage et l’adrénaline, Eisenhorn tua un des gardes et prit son arme alors que la famille Glaw et ses lieutenants prenaient la fuite, à part Urisel Glaw. Le repérant, Eisenhorn tenta de l’atteindre, et fut couvert par Betancore apparu avec une arme, abattant des gardes pour défendre son ami Inquisiteur, parvenant même à toucher Urisel, qui s’échappa dans les tunnels de sa demeure. Eisenhorn le traqua, le retrouva et se battit contre lui, prenant le dessus tout en supportant une série d’injures hérétiques qui lui apprit l’allégeance des Glaw envers le Dieu du Chaos Slaanesh. Il l’assomma et l’attacha, Midas Betancore le rejoignant pour l’informer de l’assaut de soldats de la flotte de combat Scarus mené par Commodus Voke. Midas avait prévenu le vieux Inquisiteur lorsque Eisenhorn avait été capturé depuis le central de transmissions de la résidence Glaw.

La réaction de Voke avait été immédiate et dictatoriale quand il apprit que la famille Glaw séquestrait par la force un serviteur de l’Inquisition impériale et ses associés. Il avait fait mobiliser un détachement de troupes d’élite de la sécurité navale, l’opération recevant le nom de code "Pacification 505", 505 étant le marqueur topographique de la Maison Glaw. Quatre transports de débarquement blindés débarquèrent et grâce aux informations de Betancore qui avait fourni des détails logistiques, ainsi qu’une vision interne du déploiement de la milice, ils prirent d’assaut le domaine des Glaw et éliminèrent dans une bataille rangée les gardes du domaine, secondé par des Fusiliers gudrunites que l’on avait sortis de leurs baraquements et expédiés à l’intérieur des terres pour leur donner un petit avant-goût des combats avant leur départ de leur monde natal. Plusieurs navettes orbitales du domaine des Glaw tentèrent de s’enfuir, mais furent abattues par des chasseurs envoyés par la flotte. Il fut soupçonné que la famille Glaw avait péri lors du crash de l’une de ces navettes.

La Maison Glaw avait été purgée. [26]

L'Insurrection du Capitaine Estrum

Tu ne Souriras Plus Jamais[27]

Les tortures qu’avait subies Eisenhorn dans la résidence des Glaw de la main de Gorgone Locke lui brûlèrent quelques points de son visage. Une fois libéré, l’Inquisiteur se rendit dans un Hospice Impérial à Dorsay sur le monde de Gudrun sur le Grand Canal, pour y faire soigner ses innombrables plaies et meurtrissures. Mais l’acharnement de Locke avait laissé des cicatrices plus durables et plus profondes, son système nerveux ayant subi de nombreuses blessures neurologiques, dont un bon nombre serait irréparable. Les augmenticiens de l’Officio Medicalis pratiquèrent des opérations de microchirurgie sur les neurotransmetteurs lacérés de sa colonne vertébrale, de son thorax, de son tronc cérébral et de sa gorge. Ils implantèrent plus de soixante sections de nerfs et de ganglions artificiels, mais Grégor Eisenhorn avait perdu une bonne partie de la sensibilité de ses cinq sens et de celle de mon œsophage. Du côté gauche, ses réflexes étaient émoussés et rien n’avait pu être fait pour son visage. Les connexions nerveuses avaient été totalement ravagées et il pourra plus jamais sourire, ni d’ailleurs avoir beaucoup d’autres expressions. Son visage, impassible, ne sera plus qu’un masque de chair.

Bien que très longtemps après cette épreuve…

La résidence des hérétiques livrée aux flammes, Eisenhorn se remit des tortures subis, récupérant son insigne inquisitorial et ses affaires retrouvés par les forces impériales dans le domaine des Glaw.

Puis ce fut au tour de Commodus Voke de le retrouver, alors que la cinquantaine d’Acolyte du vieil Inquisiteur dépouillaient la noble maison des plus petits fragments pouvant servir de preuves. Eisenhorn lui montra le réseau des caves et le conduisit à la chambre du champ de force où Glaw l’avait pris au piège. Mais l’étrange artefact avait disparu de l’autel. Il en profita pour constater qu’il n’y avait plus le moindre signe d’écran psychique dans la pièce et en déduisit logiquement que c’était le Pontius lui-même qui était à l’origine de l’effet anti-Psyker qui l’avait neutralisé plus tôt.

Mais quand il parla à Voke des "Saruthis", mot qu’il avait entendu durant son infiltration dans les tunnels et prononcé par Urisel Glaw, ce dernier lui appris qu’il s’agissait d’une race Xenos vivant à la frange du sous-secteur, leur espace ayant été largement inexploré. Mais Voke était sûr d’avoir réglé l’affaire avec la destruction des Glaw, à l’inverse d’Eisenhorn.

Dix jours plus tard, de retour à Dorsay avec ses collègues, il travailla avec Aémos pour trouver des informations sur les complices des Glaw, notamment sur Locke qui s’avéra être un personnage mystérieux, presque mythique, dont le nom et la réputation étaient bien connus dans le sous-secteur Helican. Mais il fut impossible de trouver quoi que ce soit au sujet de ses origines, de sa carrière, de ses associés ou même de découvrir le nom de son vaisseau. Cet échec se répéta avec Dazzo, l’Ecclésiarchie n’ayant aucun homme de ce nom dans ses registres. Toutefois, Eisenhorn s’était souvenu avoir entendu durant le dîner de la part de Kowitz que Dazzo était lié à un ordre missionnaire financé par les Glaw sur Damask, une planète-frontière, située à l’extrême limite du territoire du sous-secteur Helican, se situant justement à quelques mois de traversée de la région inexplorée des énigmatiques Saruthis…

Avec son Astropathe Lowink, il récupéra l’image du visage de l’inconnu qui accompagnait Oberon Glaw et Gorgone Locke durant sa séance de torture, mais personne ne le reconnu. Mais le plus intrigant fut que l’image du Pontius lui confirma que cet étrange artefact était exactement de la taille et des dimensions désirées pour se loger dans la cavité du coffre d’Eyclone, récupéré à l’Hypogée Deux-Douze, confirmant qu’il s’agissait bien de l’objet qu’attendait Eyclone et la raison pour laquelle le massacre du mausolée d’hibernation avait eu lieu sur Hubris.

Alors que le Castigateur Fischig se remit de ses blessures et offrit à Eisenhorn une tablette antique d’une valeur inestimable, un recueil de poèmes édifiants composés par Juris Sathascine, vicaireconfesseur de l’un des Généraux de Macharius - un cadeau venant de Maxilla - la situation prit soudain une tournure beaucoup moins locale. Des nouvelles astropathiques informèrent la flotte de Scarus d’une série d’attentats à la bombe sur Thracian Primaris, le détournement et la destruction d’un transport de passagers en route pour Hesperus, une Ruche décimée par une toxine virale sur Messina. Pire, un cuirassé de quatre cent mille tonnes, l’Ultima Victrix, explosa à l’ancre, la déflagration endommageant quatre vaisseaux ancrés à son voisinage. L’explosion fut interprétée, à tort, comme un signe d’attaque ennemie par plusieurs éléments de la flotte et une escadre de frégates sous le commandement d’un Capitaine se nommant Estrum se lança à l’attaque, prenant pour des intrus plusieurs destroyers de l’avant-garde et ouvrant le feu. Les pertes furent sévères et Estrum plongea dans le Warp avec une escadre mobile de quinze vaisseaux. L’Amiral Spatian lui donna la chasse avec une flottille de huit croiseurs lourds, mais reviendra bredouille. Des enquêtes prouveront que l’Ultima Victix avait été saboté.

Eisenhorn fit le lien entre le culte de grande envergure dont lui avait parlé Voke et qui superviserait de nombreuses cellules et cabales dans le secteur, en déduisant que les Glaw dirigeaient cette conspiration bien qu’il soupçonnait l’existence d’une autorité plus élevée impliquée dans cette affaire. [28]

La Récupération du Pontius sur Damask

Le Schisme Hélicanien[29]

La destruction de la Maison Glaw déclencha une série d’attentats et de soulèvements dans les mondes du sous-secteur Helican. Des révoltes éclatèrent dans toute la périphérie de la capitale de Sameter tandis que deux gigantesques Ruches de Thracian Primaris entrèrent même en rébellion ouverte, les rebelles arborant les symboles du Chaos, ce qui reporta les projets de croisade dans le sous-secteur Ophidian tandis qu’Hesperus sombra dans la guerre civile. Les manuels d’histoire impériale feront référence à cette déplorable et scandaleuse période sous le nom de Schisme Hélicanien. Elle dura huit mois et fit des millions de victimes dans la guerre ouverte qui fit rage sur ces trois planètes, sans compter les centaines d’incidents moins importants qui éclatèrent sur d’autres planètes, y compris Gudrun. Abasourdies devant ces débordements sans précédent, les autorités furent frappées d’immobilisme, y compris les Inquisiteurs.

Les actions d’Eisenhorn pour mettre hors d’état de nuire les membres survivants des Glaw et leurs alliés mettront à terme à cette guerre civile.

Suite à la fuite du Capitaine Estrum, Grégor Eisenhorn alla rendre visite à Urisel Glaw qui était détenu à la Basilique impériale et où il subissait des tortures de la part de Voke. En arrivant sur les lieux, il rencontra son ami, l’Inquisiteur Titus Endor, qui lui apprit l’arrivée de nombreux autres collègues sur ordre du conclave du secteur, car des liens entre plusieurs affaires différentes pointèrent tous vers les Glaw.

Face à Urisel Glaw dont le corps avait été brisé, mais qui conservait le silence, Eisenhorn rencontra l’Inquisiteur Schongard qui lui expliqua que les sondes psychiques contre Urisel ne servaient à rien et que sa résistance était hors norme. Eisenhorn comprit que Glaw résistait, car il était convaincu qu’il recevra une récompense qui l’aidait à supporter les attentions prolongées des meilleurs tourmenteurs de l’Inquisition.

Mais dans les jours qui suivirent, le sous-secteur entier sombra dans une guerre civile suite à des soulèvements de cultistes, évènement qui sera connu comme le Schisme Hélicanien.

Bien décidé à mettre fin à cette folie, Eisenhorn et son équipe mirent le cap vers Damask.

Tobias Maxilla l’emmena vers Damask à bord de l’Essene et une fois arrivée en orbite, l’Inquisiteur débarqua sur cette planète, sur un plateau accueillant un pylône de lithociment qui commémorait l’atterrissage des tout premiers colons arrivés sur la planète il y a longtemps. Avec Midas et Fischig, il rassembla les pièces d’un landspeeder débarqué de la soute de son chasseur qui avait atterri à une distance raisonnable mais discrète des zones d’habitations locales. L’Inquisiteur ne s’était pas attendu à ce que Damask soit aussi dépeuplé, les colons ayant mystérieusement disparu. Utilisant le landspeeder, il se rendit avec ses deux compagnons vers les habitations des colons, laissant son chasseur sous la responsabilité du reste de son équipe. Après plusieurs kilomètres de route, l’équipe inquisitoriale trouva dans une étendue boueuse, près de la piste, les carcasses rouillées de deux engins agricoles à moitié enfouis dans le sol ainsi qu’une borne de silex taillé sur laquelle étaient inscrits les mots "Arpent de Gillian" en bas gothique. Ils avaient, sans s’en rendre compte, dépassé le village et y retournèrent, constatant l’absence des huit cents colons que les archives vielles de seulement cinq ans avec recensés. Ils trouvèrent une marque du Chaos à l’extrémité nord de la zone du village. Eisenhorn ordonna alors à ce qu’on le brûle.

Damask[30]

Ce monde du sous-secteur Helican était tavelé de traînées de couleur rouille et de forêts d’arbres globulaires ressemblant à des troupeaux de bestiaux bulbeux, déferlant tous ensemble contre les ondulations des étendues caillouteuses et produisant un bruit de bousculade cliquetante qui ressemblait à une rumeur de sabots tandis que des plumets de gaz s’élevaient au-dessus du troupeau d’arbres. Le paysage se résumait à des collines de silex noir, à d’épaisses forêts d’arbres globulaires, des lieues de buissons épineux, et des volcans grondants et couronnés de flammes, dont les émanations sulfureuses obscurcissaient le ciel de traînées brunâtres. Des régions de Damask étaient escarpées, avec des arbres enracinés qui étendaient des branches couvertes de sacs de gaz, comme des ballons de baudruche, qui leur donnaient l’air de lutter contre la gravité. Des Gobevents, de petits mammifères dotés d’ailes membraneuses, un peu semblables à des chauves-souris, peuplaient la planète de même que de grandes créatures sans tête, toutes en ailes déployées et en queue effilée, qui tournaient silencieusement sur les courants ascendants, comme d’immenses planeurs. Le paysage était déchiqueté, accidenté, avec une teinte bleutée due au silex et l’air était sombre et nauséabond. Au centre d’un plateau de Damask se trouvait un pylône de lithociment qui commémorait l’atterrissage des tout premiers colons arrivés sur la planète. Les inscriptions avaient été presque entièrement effacées par les éléments. Cinq établissements de colons s’y étaient installés, mais ils seront victimes de la malveillance des Glaw et de leur sombre allié.

Damask possédait quatorze satellites, la plus petite étant connue sous le nom d’Obol, un gros caillou cabossé, irrégulier, une pépite de nickel, de zinc et de sélénium de six cents kilomètres de diamètre dans sa plus grande largeur. Dépourvue d’atmosphère et criblée de cavités et de gorges, elle brillait d’un éclat vert chatoyant à la lumière de son étoile, ce qui accentuait encore le relief accidenté et les cratères de sa surface.

Puis Maxilla le contacta par vox, l’informant que ses scanners lui avaient révélé l’existence d’activités dans la région volcanique au sud de sa position. Reprenant le chasseur, l’équipe mit le cap vers les nouvelles coordonnées et arriva dans la zone volcanique étouffante de Damask. Reprenant le landspeeder, Eisenhorn et ses deux compagnons découvrirent une grande colonie à l’ombre d’un volcan, des machines, des générateurs et d’autres systèmes industriels, en fonctionnement sous des abris de toile de bâche. Ils repérèrent les restes de la colonie minière impériale originale, North Qualm, alors en ruine. Des gardes armés surveillaient des ouvriers exploités, le tout encadré de barrière de détecteurs de mouvement et de mines antipersonnel. Maxilla le contacta de nouveau pour l’informer qu’il se devait de se mettre à l’abri avec l’Essene pour ne pas être repéré, car douze vaisseaux étaient apparus du Warp et mettaient le cap vers Damask. Betancore découvrira plus tard qu’il s’agissait de la flotte régate du Capitaine Estrum.

Les choses se compliquèrent subitement lorsqu’un avec son scope, Eisenhorn vit au milieu des superviseurs hérétiques de la colonie un véritable monstre : un Space Marine du Chaos des Emperor’s Children.

Retournant au chasseur, ils furent accueillis par Bequin qui leur apprit avoir capturé un homme crasseux en haillons. Ce pauvre hère était venu avec deux autres hommes autour du chasseur pour espionner, avant de s’enfuir et que Bequin ne l’attrape. Eisenhorn utilisa ses capacités psychiques pour le forcer à lui parler, apprenant qu’il se nommait Tymas Rhizor, originaire de l’Arpent de Gillian. Parlant un proto-gothique difficile à comprendre, ce fut Aémos qui continua l’interrogatoire. Ils comprirent que Rhizor était un descendant des colons de Damask et que lui et son peuple avaient accueilli la mission religieuse sous l’autorité de Dazzo qui, avec des ingénieurs et géomètres, s’intéressa à l’exploitation des carrières de North Qualm. Peu à peu, les colons furent exploités dans les mines, dépeuplant les colonies avant qu’une maladie d’un autre monde ne les décime. Quand l’activité volcanique se déclencha, le reste de la population avait été mis en esclavage pour accélérer l’exploitation minière. Rhizor avait, avec d’autres, pris la fuite.

Comprenant que Dazzo recherchait quelque chose dans le volcan, au point de déclencher l’activité volcanique, l’Inquisiteur lui montra des images psychiques de Dazzo et de Locke. Rhizor les reconnut, apprenant à l’Inquisiteur même que l’inconnu qui accompagnant les hérétiques et qui avait participé à la torture d’Eisenhorn dans la demeure des Glaw se nommait Girolamo Malahite, chef des géomètres et des ingénieurs.

Rhizor se proposa de guider Eisenhorn dans les mines et les excavations, afin de les mener dans un réseau de cavernes qui permettent d’accéder aux galeries de la mine. Laissant Betancore dans le chasseur en cas d’évacuation immédiate, l’Inquisiteur retourna à North Qualm avec Rhizor, Fischig et Bequin en pleine nuit. Rhizor les mena dans une série de petits bassins peu profonds, à moitié remplis d’une eau chauffée par l’activité géothermique et leur montra une étroite cavité masquée par des épineux et des cycas. Empruntant le conduit volcanique, l’équipe avança et atteignit une galerie d’exploitation avec un étrange un vieux dallage fait d’une substance terne et métallique, les dalles s’emboîtant parfaitement les unes dans les autres, en dépit du fait qu’elles étaient d’une forme octogonale irrégulière et qu’elles n’étaient pas symétriques, avec certains côtés trop longs. Pourtant, elles s’adaptaient pour former un ensemble tout à fait homogène. Ils trouvèrent des vestiges d’anciennes constructions avec une roche dure, blanche, avec des particules de mica. Bequin les identifia comme étant les tombeaux armillaires, car sur son monde natal, Bonaventure, de tels sites existaient, construits par des races préhumaines. Eisenhorn fit alors le lien avec les Saruthis, soupçonnant que les hérétiques cherchaient des artefacts archéoxéniques, et qu’ils se trouvaient dans un ancien site culturel de ces Xenos.

Mandragore Carrion[31]

Mandragore était un Space Marine renégat des Emperor’s Children qui s’était allié avec la famille Glaw afin de mettre la main sur le Nécroteuque, un tome du Chaos mythique et très puissant. Son visage était un masque de haine, blanc et poudré, inexpressif. Ses yeux vides étaient entourés d’un halo de poudre d’or et de peintures dermales pourpres et il avait une bouche sèche, sans lèvres, aux dents incrustées de perles. Son visage, qui paraissait seulement partiellement humain, semblait avoir été suturé sur son crâne dont les parties visibles étaient faites de plaques d’or façonné. Il répandait une écœurante puanteur de décomposition organique et de parfum sirupeux.

Continuant leur chemin, ils atteignirent l’entrée d’une gigantesque caverne, apercevant les esclaves en plein travail. Il vit arriver Gorgone Locke et Girolamo Malahite qui étudiaient une plaque de bas-relief tandis que Locke démembrait avec une scie automatique un garde qui avait eu le malheur de faire tomber et de briser une de ses plaques. Ils suivirent, en remontant le tunnel, les deux traîtres jusqu’au grand atelier modulaire à l’extérieur, empruntant une ruelle en ruine de North Qualm. Il repéra le Capitaine Estrum, l’Ecclésiarque Dazzo et surtout Oberon Glaw. Mais plus terrifiant, ils virent la terrifiante masse du Space Marine du Chaos derrière lui. Glaw et le Marine du Chaos - qui se nommait Mandragore Carrion - se disputait tandis qu’Eisenhorn était littéralement hypnotisé face à son sentiment d’horreur pure en regardant ce monstrueux géant et les abominables incantations inhumaines qui étaient inscrites sur toute sa personne. Il vit Mangragore essayé de frapper Glaw, mais se faire repousser par Dazzo qui se révéla alors être un très puissant Psyker, lui ordonnant de respecter leur pacte impie.

Mais les choses se gâtèrent, car suite à cet échange qui avait rendu tout les humains malades et terrifiés, Grégor Eisenhorn constata que Bequin, prise de panique, s’était enfui. Privé de l’écran de son aura d’Intouchable, il était à présent repérable psychiquement par Dazzo, qui le décela immédiatement.

Les alarmes se déclenchèrent et les gardes se précipitèrent vers Eisenhorn et Fischig, qui tirèrent tout en s’enfuyant. Locke toucha à l’épaule gauche Eisenhorn tandis que Rhizor fut abattu. Pourchassé dans les ruines de North Qualm à travers les restes des habitations, il contacta par vox Betancore pour une évacuation immédiate. Alors qu’Eisenhorn fit exploser une habitation avec une grenade, il sentit les tentacules psychiques de Dazzo tentant de s’emparer de lui. Il retrouva Bequin en pleurs dans un vieil appentis de pierre après avoir regardé les runes et les symboles de l’infâme Armure du Chaos de Mandragore. Eisenhorn traîna Bequin avec l’aide de Fischig, tandis que Betancore approchait, signalant être poursuivi par des chasseurs ennemis. Ils se réfugièrent dans un bâtiment modulaire à travers une lucarne, et dans une pièce très bien meublée, servant de bureau ou de salon privé de l’un des superviseurs de grade supérieur, il retrouva le coffre contenant le Pontius dans des affaires appartement à Glaw. Et lorsque le bâtiment se retrouva encerclé par les Traîtres et que le Space Marine du Chaos défonça le mur pour les abattre, Eisenhorn leva une grenade et menaça de se faire sauter avec le Pontius. Oberon Glaw ordonna à tous de reculer, laissant l’Inquisiteur, Bequin et Fischig sortir avec la caisse dans une cour où Midas Betancore posa le chasseur. Eisenhorn lui ordonna de pointer ses canons sur lui et le coffret au niveau de la rampe d’accès pour couper toute envie des Traîtres de l’attaquer et de rappeler les intercepteurs ennemis menaçant son aéronef. Ses exigences furent acceptées, tant la peur de la destruction du Pontius animait Glaw. Mais se reprenant, les hérétiques étaient au final prêts à l’abattre et risquer la fin du Pontius, sachant que s’il laissait l’Inquisiteur partir, ils ne pourront plus le récupérer. Eisenhorn chuchota à Bequin et à Fischig de jeter la caisse quand il le leur dirait, ce qui fut fait rapidement. Immédiatement, le chasseur décolla en trombe sous les tirs.

Mais à l’insu de tous, Grégor Eisenhorn avait pris le Pontius avant cet échange et l’avait caché dans son manteau.

L’Inquisiteur rejoignit le cockpit, Betancore l’informant du retour des intercepteurs ennemis tandis que la flotte renégate se déplaçait également pour les empêcher de quitter le système. Betancore fonça vers la lune verdâtre de Damask, du nom d’Obol, six intercepteurs le traquant toujours. Arrivé à un kilomètre de la surface de la lune, Betancore exécuta une manœuvre suicidaire, frôlant à toute allure le sol lunaire avant de louvoyer entre des falaises et des collines, plongeant dans de profondes vallées arides abritées de la lumière du soleil. Leurs poursuivants n’avaient pas tenté de les suivre, et se redéployaient pour tenter de les encercler. Le chasseur ralentit, afin de pouvoir se retrouver derrière l’un des intercepteurs qui fut abattu, en enchaînant un deuxième, un troisième, un quatrième et un cinquième. Betancore simula une avarie, faisant croire que le chasseur était condamné, et simula une chute mortelle dans une profonde caverne à la base du canyon. Eisenhorn et ses Acolytes attendirent quarante heures, le temps que les hérétiques cessent leur recherche, convaincu in fine de la mort de l’Inquisiteur.

Lowink apprit à Eisenhorn le départ de la flotte renégate et le chasseur retourna rejoindre l’Essene qui était sorti de sa cachette dès que la flotte hérétique eut quitté le système. Les astronavigateurs de Maxilla avaient calculé que les hérétiques avaient mis le cap dans les territoires stellaires interdits des Saruthis. Eisenhorn envoya une demande d’assistance à Gudrun par voie astropathique, par l’intermédiaire de Lowink, résumant la situation aussi précisément que possible, en fournissant tous les détails et les hypothèses qu’il pouvait, avec l’espoir que des renforts arriveront.

Puis dans une soute vide enfouie dans les entrailles de l’Essene, le coffre d’Eyclone fut amené et Eisenhorn y introduisit le Pontius. Une fois qu’Aémos eut connecté des câbles, le globe s’avéra parfaitement adapté au coffre. Restant seul avec Aémos et Bequin pour se protéger de l’aura psychique du Pontius, le coffre d’Eyclone et les circuits intérieurs, se mirent à rougeoyer et en un instant, les surfaces intérieures de la soute furent recouvertes d’une fine couche de cristaux gelés qui scintillaient comme des diamants.

Alors Eisenhorn l’appela Pontius Glaw et une voix artificielle lui répondit…[32]

Discussion avec un Monstre

« Je sais que votre vie et votre intellect ont été préservés dans cet objet, Pontius Glaw. Je sais que vous attendez depuis deux siècles, pris au piège dans cet état de vie suspendue, prêt à tout pour retrouver votre intégrité. C’est cela que votre famille vous a promis, n’est-ce pas ? »
- Eisenhorn lors de son premier échange avec Pontius Glaw.
Un Monstre Érudit[33]

Grégor Eisenhorn découvrit lors de ses conversations avec Pontius Glaw un personnalité incroyablement cultivée, capable de parler d’astronavigation, de musique sacrée ecclésiarchique, d’architecture, de démographie stellaire, d’armes anciennes, de vin fin, etc. Il était capable de citer de mémoire de longs extraits des chapitres et des versets des textes impériaux, d’ouvrages de philosophie et de poésie, ainsi que des grands textes de la tradition ecclésiarchique. Son savoir pouvait rivaliser avec celui d’Aémos, mais, s’il s’abstenait de toute déclaration hérétique susceptible de le faire condamner, il s’abstenait également de proclamer une véritable loyauté envers le Trône de la Lumière. Il prenait part aux conversations d’une manière subjective et dépassionnée, ne tentant pas de déguiser ses sentiments et de jouer le rôle du loyal citoyen. Eisenhorn se rendra compte que cela rendait parfaitement compte que ceci donnait la mesure du respect qu’il lui portait. Il ne faisait pas insulte à intelligence de l’Inquisiteur en essayant de lui mentir.

Leur discussion d’histoire encore plus souvent que de politique et d’éthique montra encore sa culture immense, mais, pour aussi de l’enthousiasme, de l’appétit. Pontius Glaw ne posera jamais la question directement, mais il était clair qu’il avait grande envie d’apprendre tous les détails sur les événements advenu au cours des siècles écoulées depuis sa mort. Eisenhorn lui donnera quelques réponses et lui fera parfois, volontairement, la description de certains événements, de changements politiques marquants et de victoires impériales. Dès le départ, l’Inquisiteur avait décidé de ne mentionner aucune défaite ou perte impériale, afin de ne pas donner d’occasion à Glaw de se réjouir, forgeant l’image d’un Imperium beaucoup plus fort et plus sain qu’il ne l’avait jamais été. Mais même ainsi, Glaw sera enchanté, car ce fut pour lui de précieuses images d’une galaxie dont il avait été séparé depuis très longtemps.

Le Pontius était en réalité un appareil maléfique qui avait conservé la conscience de l’hérétique Pontius Glaw des siècles après sa mort. Pontius Glaw se rappelait des promesses d’Urisel Glaw qui avait promis de le ramener à la vie grâce au sacrifice de la noblesse d’Hubris afin que leurs énergies vitales soient injectées en lui au moyen de ce coffre et afin de lui donner le pouvoir de recréer un corps par lui-même. Glaw possédait des pouvoirs psychiques impressionnants, et tenta de tuer Eisenhorn qui eut la vie sauve grâce à l’aura d’Intouchable de Bequin.

Eisenhorn se présenta à lui, lui annonçant être son prisonnier et lui ordonnant de répondre à ses questions, sinon il s’assurera de sa désintégration. Il lui fit croire que sa famille était entre les mains de l’Inquisition et que le projet Hubris avait été abandonné à la dernière minute pour quelque chose d’autre. Mais Glaw se révéla être un être très intelligent, comprenant qu’Eisenhorn lui mentait. Un jeu s’étalant sur trente semaines allait se mettre en place entre eux, durant le trajet jusqu’à l’espace Saruthi, et qui avait pour enjeu de découvrir les projets des hérétiques Glaw et de leurs alliés.

Tous les jours de cette période, Eisenhorn se rendis dans la soute avec Aémos et Bequin. D’abord, Pontius Glaw les injuriait et leur envoyait des attaques psychiques bloqués par l’aura de Bequin, puis l’Inquisiteur changea de tactique et entrepris de discuter avec lui de tous les sujets qui lui venaient à l’esprit. Finalement, les discussions commencèrent et Grégor Eisenhorn eut la grande surprise de découvrir un être d’une fabuleuse culture, instruit dans de nombreux domaines.

Pontius Glaw avait soif de contacts avec le monde réel, vivant et plein d’animation. S’il resta sur ses gardes, Pontius Glaw se réjouissait clairement de ces conversations. Ils discutèrent de politique impériale et d’éthique, deux sujets sur lesquels Pontius se révéla d’une étonnante culture. Il ne s’égara jamais, ne se permit jamais de professer une croyance ou un concept qui puisse être qualifié de contraire aux principes de l’Imperium, comme s’il avait bien compris que l’aveu d’une telle opinion signifierait nécessairement la fin de son entente avec l’Inquisiteur. À l’occasion, Eisenhorn lui laissa même la possibilité de le faire, par des ouvertures dans la conversation qui lui fournissaient à la fois la latitude et la possibilité de critiquer les actions de l’Empereur-Dieu et le gouvernement de Terra. L’hérétique résista à la tentation, car il ne voulait pas risquer d’être privé de sa relation avec son geôlier.

Eisenhorn resta sur ses gardes face à la dangerosité qui émanait de Glaw et face à son intelligence brillante et pénétrante, pouvant se montrer charmant, plein d’esprit et formidablement cultivé. L’Inquisiteur mit donc en place un stratagème : il demanda à Alizebeth Bequin de jouer le rôle d’une traîtresse mécontente de son sort, rejoignant Pontius Glaw discrètement pour gagner peu à peu sa confiance. Elle joua son personnage avec beaucoup de patience et un talent pour la comédie subtilement dosé. Eisenhorn accentua la comédie en soulignant, quand il entrait dans la soute, que le coffre de Pontius Glaw semblait avoir été bougé. Bequin discuta avec Pontius en lui révélant les détails de guerres impériales et dépeignant un tableau moins prestigieux que ce qu’Eisenhorn - à dessin - avait raconté à Glaw.

Finalement, il avoua à Bequin que ses alliés hérétiques avaient pour but de retrouver un livre : le Nécroteuque.[34]

Les Saruthis[35]

En parallèle à ses discussions avec Pontius Glaw, Eisenhorn étudia les archives concernant les Saruthis. Peu de choses étaient connues de ces Xenos, car seulement une poignée de contacts officiellement avaient été enregistrés au cours des deux mille dernières années entre eux et l’Imperium. La seule certitude était que la culture saruthie était une culture Xenos très ancienne, coupée du reste de l’univers, mystérieuse, établie en dehors des limites de l’Imperium. Ils étaient techniquement évolués, matures et fermement implantés, mais rien n’étaient connus de leur type de culture, de leurs croyances, de leur langage.

Eisenhorn en apprit plus de Maxilla qui lui révéla que lorsqu’il était beaucoup plus jeune, il avait voyagé dans l’espace saruthi, à bord d’un vaisseau indépendant, le Promethean, sous les ordres du Capitaine Vaden Awl, qui avait cherché un accord commercial avec cette race inconnue, ou au moins parvenir à piller leurs trésors. Mais les Saruthis avaient joué des tours aux émissaires commerciaux mandatés par Awl, se cachant et les tourmentant à cause de leurs mondes qui étaient sinistres, déconcertants et déstabilisants à cause d’"angles". En effet, les Saruthis possédaient une architecture en mosaïque, irrégulières, octogonales, parfaitement imbriquées, ajustées de façon impossible, en dépit de leur forme.

Physiquement, les Saruthis ressemblaient à des araignées ou à des crustacés, mais les deux comparaisons n’étaient pas entièrement exactes. Leur corps était plat et gris, soutenu par cinq membres aux articulations placées de telle façon que la jointure médiane principale s’élevait plus haut que leur torse horizontal. Il n’y avait aucune symétrie dans l’agencement de leurs membres ou leur façon de se mouvoir. Ils se déplaçaient d’un pas irrégulier, sans ordre ni répétition et le seul fait de les voir marcher était dérangeant. Chacun de leurs membres - qui ressemblait abominablement à une main humaine à la peau grise - leur permettait de tenir une barre transversale dont était équipée chaque échasse argentée qu’ils tenaient grâce aux doigts terminant leurs membres et qui les surélevait encore à un mètre de plus au-dessus du sol. Leurs têtes étaient des objets oblongs posés sur d’épaisses colonnes de chair sans os s’élevant de la surface supérieure de leurs corps. Ils avaient de longs crânes, sans bouche ou yeux apparents, mais ils avaient une sorte de groin pourvu de plusieurs fentes semblables à des narines. La disposition de ces narines n’était pas plus symétrique que tout le reste, pas plus que la forme de leurs crânes, et leurs cous étaient décentrés par rapport à leur dos. C’étaient des êtres répugnants, détestables. Chaque créature faisait à peu près deux fois la masse d’un homme et était constituée d’une chair grise et luisante. Les Saruthis avaient une allure anormale, dans leur conformation physique, leurs mouvements, leurs formes. Chaque membre cliquetant, chaque tête oscillante, trahissait leur nature impie, montrant qu’ils étaient corrompus, détournés de toutes les grâces de la civilisation et de toute compréhension humaine des canons de l’esthétique. Leurs corps et leurs membres étaient si irréguliers qu’ils semblaient totalement illogiques, comme si, ainsi qu’il en était pour les arches et les dalles, la somme de leurs angles ne pouvait exister dans la réalité.

Mais le plus horrifiant était la méthode de communication des Saruthis avec les humains : leurs longs doigts caoutchouteux se tordaient et se contorsionnèrent, s’enroulant les uns aux autres pour composer la forme d’un visage humain et parlaient à travers la bouche de ce visage…

Le Pistage du Nécroteuque

Après trente semaines de voyage, l’Essene émergea dans l’espace réel, à l’intérieur du système désigné sous le nom de KCX- 1288 au sein de l’espace saruthi. Rapidement, le navire dû trouver un moyen de se mettre à l’abri de ce système hautement radioactif, l’étoile s’effondrant alors sur elle-même. L’Essene parvint à trouver le sillage laissé par la flotte des hérétiques qui s’avérera s’être divisée en deux, le gros de la troupe quittant le système tandis que l’autre groupe avait avancé à l’intérieur du système. Suivant cette dernière piste, l’Essene arriva dans l’un des mondes intérieurs, une sphère à moitié détruite, galeuse et dévastée et dont la surface était parsemée de croûte et de failles énormes. Se rapprochant très près de cette planète sans atmosphère, l’Essene repéra une immense blessure béante, large d’un millier de kilomètres, à la surface de ce monde. Malgré la dangerosité de la manœuvre, l’Essene pénétra à l’intérieur de la faille, se dirigeant vers le cœur de ce monde. Eisenhorn et ses alliés découvrirent alors des arceaux anguleux, une espèce d’arche de quatre-vingts kilomètres de largeur, au fil de leur progression et dont l’origine semblait clairement d’origine saruthie. L’Essene déboucha enfin dans un espace dégagé, naviguant tranquillement dans une douce et claire lumière vert pâle, à l’intérieur d’une cavité planétaire, le vaisseau se retrouvant confortablement stationné comme sur un ancrage gravitationnel dans cet espace tranquille et serein.

Le Nécroteuque[36]

Selon la légende, la dernière copie existante de cette œuvre abominable avait été détruite des millénaires auparavant. Excepté le fait qu’à un moment dans l’antiquité, par un moyen ou un autre, une copie de ce grimoire était tombée entre les mains de la race saruthie qui en avait fait une copie, copie qui faillit tomber entre les mains de la Famille Glaw si Eisenhorn n’était pas intervenu. Et à présent, ils se préparaient à le confier aux hérétiques impériaux de la famille Glaw.

On ignore le savoir qu’il contenait, mais c’était un livre capable de mener rapidement à la corruption, attirant celui qui s’en emparait à l’ouvrir en promettant des merveilles, les étoiles elles-mêmes et derrière elles, les mécanismes de la réalité, les rouages complexes et absolument parfaits d’une force naturelle transcendantale : le Chaos.

Une terre d’un genre ou d’un autre fut repérée en dessous du vaisseau. L’Inquisiteur Eisenhorn et son équipe - Aémos, Fischig, Betancore, Fischig et Lowink - mirent des scaphandres et embarquèrent dans le chasseur, descendant vers cette mystérieuse surface ressemblant à une mer d’une teinte vert pâle et baigné dans la brume et accueillant des rangée d’arches octogonales se dressant dans le sable, large de cinquante mètres. La "mer" n’était profonde que de quelques centimètres, avec des dalles en dessous qui étaient les mêmes que celles trouvées sur Damask.

Enlevant leurs casques des scaphandres après avoir compris que l’atmosphère était respirable, ils avancèrent dans ce lieu où le temps et l’espace ne voulaient rien dire, de même que les distances ou les profondeurs, recevant même des communications de Maxilla évoquant des conversations qu’Eisenhorn n’avait jamais eu avec lui. Passant la dernière arche, ils virent au loin deux frégates impériales et un vieux navire marchand flottant sur leurs ancres gravitationnelles.

Enfin, l’Inquisiteur et ses compagnons aperçurent des dizaines de soldats de la Garde Impériale des Fusiliers gudrunites s’enfuirent le long d’une crête, poursuivis par trois speeders blindés et une trentaine de soldats dans les armures noires de la sécurité navale, tirant sur les fuyards. Eisenhorn et ses Acolytes tirèrent sur les soldats en noir, aidés par les Gudrunites surpris de cette aide inattendue. Deux speeders furent abattus, le troisième s’enfuyant au loin.

Victorieux, l’Inquisiteur Eisenhorn s’est entretenu avec l’officier gudrunite, le Sergent Enil Jeruss, qui était persuadé que l’Inquisiteur et ses compagnons étaient l’avant-garde d’une flotte de secours. Les Fusiliers gudrunites avaient malgré eux été embarqué dans cette trahison de la flotte menée par le Capitaine Estrum et à la première occasion, il avait mené ses hommes pour s’enfuir. Jerrus apprit à Eisenhorn la présence dans ce monde d’Oberon Glaw, de Dazzo, de Locke, de Malahite et de Mandragore, entouré de centaines de gardes. Les Fusiliers gudrunites acceptèrent de rejoindre la cause de l’Inquisiteur, qui en plus de Fischig et d’un gudrunite du nom de Twane, se déguisèrent en soldat de la sécurité navale.

Le Sergent Enil Jeruss les guida vers un plateau au sommet aplati, dallé d’une mosaïque de pavés octogonaux dont la forme défiait toute logique, sous un ciel noir et piqueté d’étoiles. Là, se trouvaient les centaines de soldats et deux transports de troupes de la Marine Impériale, face à une rangée d’arches qui s’éloignait en direction des pics environnants. De là apparurent Dazzo et Malahite, accompagnés de neuf créatures ressemblant à des araignées ou à des crustacés, s’appuyant sur cinq membres et deux fois plus grosses qu’un homme. Oberon Glaw, Gorgone Locke, Estrum et Mandragore descendirent alors des véhicules pour aller se joindre à leurs camarades. Avec Fischig et Twane, Eisenhorn se mêlèrent à la foule, s’avançant suffisamment pour que l’Inquisiteur entende Oberon Glaw présenter des caisses aux Saruthis, Eisenhorn son visage dissimulé sous le casque, aidant même Locke à porter les caisses jusqu’aux Xenos. Parlant à travers un visage humain apparu depuis leurs mains, les Xenos exprimèrent leur satisfaction, puis d’autres Saruthis à la chair blanche et malsaine - des esclaves des Saruthis, - apparurent avec un coffre dans lequel Dazzo sorti un livre antique : le Nécroteuque.

Eisenhorn déclencha alors la panique, hurlant que les Saruthis attaquaient et déclenchant une fusillade, jouant sur le fait que tous les gardes étaient à leur point de rupture à cause de l’environnement malsain. Un chaos total s’installa, les soldats se tirant entre eux où contre les Saruthis qui répliquaient en tirant de leur gueule des rayons vaporisant tandis que Midas et Bequin menaient les Gudrunites à l’assaut, le Sergent Jeruss demandant à ses camarades de s’en prendre aux soldats de la Marine Impériale renégate. Eisenhorn tua d’une balle dans la tête le Capitaine Estrum. Quant à Dazzo, il perdit le Nécroteuque lorsqu’un formidable coup de l’une des échasses d’un Saruthi le renversa. Malahite s’en empara mais eut la jambe gauche coupée d’un tir d’Eisenhorn, qui enleva son casque pour faire comprendre au traître qu’il était fini. L’Inquisiteur prit le Nécroteuque et ressenti la malveillance brute qui tenta de le corrompre.

Ironiquement, Eisenhorn fut sauvé de la damnation du Nécroteuque lorsque Mandragore le catapulta dans les airs avant de le rater d’un cheveu avec sa Hache Tronçonneuse. Blessé, l’Inquisiteur fit appel à ses capacités psychiques pour détourner le coup suivant et tira son épée, esquivant et contrant les coups du Marine du Chaos, surpris de la difficulté qu’il avait à éliminer un simple mortel. Mis brutalement à terre par l’Emperor’s Children, l’Inquisiteur a survécu en lui laissant le Necroteuque et lorsque les doigts du Space Marine du Chaos se serrèrent autour du livre, il oublia toute notion du monde extérieur. Grégor Eisenhorn put ainsi le décapiter.

Le corps du Marine du Chaos se consuma immédiatement, crachant de longues langues de flammes d’un vert putride par la cavité du cou. Eisenhorn trancha la main du Space Marine renégat tenant le Nécroteuque et vit Oberon Glaw se diriger vers lui l’arme à la main. Mais Glaw périt lorsqu’une caisse de munitions posée sur l’un des transports de troupe incendiés prit feu et fit exploser le véhicule blindé dans une déflagration stupéfiante, projetant dans toutes les directions des fragments de blindage dont l’un transperça l’arrière du crâne du traître. Saisissant un lambeau de plaque de blindage, Eisenhorn ramassa le Nécroteuque et le laissa glisser à l’intérieur du corps de Mandragore, le détruisant pour de bon.

La bataille était terminée, et l’Imperium avait gagné. Malheureusement, Locke et Dazzo avaient réussi à s’enfuir. Mais cela fut compensé par la capture de Malahite. Les survivants rejoignirent au plus vite la sécurité de l’Essene tandis que l’environnement de ce monde était en train de s’aggraver, comme si ce lieu avait semblé se désagréger, un espace conçu par les Saruthis pour recevoir leurs invités humains avant de redevenir hors d’usage une fois le rendez-vous terminé, ne redevant qu’un ténébreux maelström de vapeurs d’arsenic et d’ammoniaque. Quant aux Saruthis, ils avaient fuient via une arche qui servait de moyen de communication afin de rejoindre un autre monde.

Enfin l’Essene parvint à rejoindre les limites du système KCX-1288, opérant la jonction avec le détachement spécial impérial en provenance de Gudrun qu’Eisenhorn avait contacté avant de pourchasser la flotte des hérétiques.[37]

Rapport Inquisitorial

« J’ai fait ce que n’importe lequel d’entre nous aurait fait, frère Molitor. Je l’ai brûlé. »
- Eisenhorn rapportant avoir détruit le Nécroteuque.

La flotte impériale qui émergea dans l’espace réel pour prêter assistance à Eisenhorn était accompagnée de croiseurs noirs de l’Inquisition. Eisenhorn, accompagnant Fischig qui avait été blessé durant les combats, et Malahite, furent transférés à bord du cuirassé Saint Scythus, ses collègues attendant son rapport. Il fut accueilli par Olm Madorthene qui lui apprit la fin du Schisme Hélicanien. Mais un homme plus important l’attendait : le Seigneur Inquisiteur Phlebas Alessandro Rorken, maître de l’Ordo Xenos du Sous-secteur Helican.

Le retrouvant dans une salle d’audience semblable à une chapelle au-dessous du pont principal du Saint Scythus, Eisenhorn fut accueillit par dix autres Inquisiteurs novices, par l’Amiral Spatian, Titus Endor, Commodus Voke accompagné d’Heldane - qui avait subi de terribles chirurgie au visage suite à sa mésaventure dans le domaine des Glaw, - l’Inquisiteur Schongard, l’Inquisiteur ultraradical Konrad Molitor, et un Space Marine de la Deathwatch, le Frère-Capitaine Cynewolf. Eisenhorn leur raconta son enquête et le but des hérétiques : la récupération du Nécroteuque, provoquant un tollé tant la légende de ce livre impie était connue de l’Inquisition. Eisenhorn parla de son affrontement avec les Xenos, son combat et sa victoire contre Mandragore - ce qui impressionna le Space Marine - et la fuite de Gorgone Locke et de Dazzo.

Quand Grégor Eisenhorn annonça avoir brûlé le Nécroteuque, les radicaux comme Molitor et Schongard se mirent à criailler au plus fort, se disputant avec Endor et Voke, leurs suites respectives se joignant au tapage sonore. Rorken imposa le calme, écoutant les protestataires accuser Eisenhorn d’avoir privé l’Inquisition d’une source d’information majeure en détruisant le Nécroteuque. Le débat prit fin lorsque Rorken félicita publiquement Eisenhorn, avant d’ordonner de traquer les derniers hérétiques. Les Astronavigateurs de l’Amiral Spatian parvinrent à calculer la trajectoire de la flotte hérétique : vers l’espace hors-la-loi de l’amas stellaire du Halo, à 56-Izar, en plein cœur du territoire des Saruthis.[38]

Les Révélations de Malahite

Mais les choses se compliquèrent lorsque qu’Eisenhorn rendit visite à Girolamo Malahite pour découvrir que l’Inquisiteur Konrad Molitor et ses trois Acolytes avait atrocement torturé le traître, épluchant chaque parcelle de sa peau. Lui potinant son pistolet sur le front, Eisenhorn demanda la raison pour laquelle "son" prisonnier était dans cet état. Malahite se justifia par le fait que l’urgence le commandait, mais Eisenhorn comprit qu’il espérait obtenir des secrets et les garder pour lui. Cela fut peine perdue, et malgré l’intervention des chirurgiens, Malahite décéda de ses blessures.

Cet incident provoqua le courroux du Seigneur Inquisiteur Rorken qui perdait la seule source d’information pour savoir ce que les hérétiques en fuite comptaient faire. Il ordonna à ce que le corps de Malahite soit transféré dans une grande chapelle située au milieu du navire. Rorken demanda à Eisenhorn de mener un rituel pour entrer en contact avec l’âme de Malahite et le faire parler. En compagnie de Lowink et d’une assemblée d’Astropathes, Eisenhorn accepta. Avec le corps de Malahite en stase et sous les yeux des Inquisiteurs et de la Deathwatch, le chœur astropathique commença à manipuler le Warp. Commodus Voke s’avança à la demande d’Eisenhorn afin de mêler leurs pouvoirs psychiques. Une fois la plainte des Astropathes suffisamment haute, le champ de stase s’abaissa et les deux Inquisiteurs touchèrent le visage du mort et envoyèrent leur esprit dans le Warp. L’Inquisiteur se retrouva à la base d’une colonne de fumée, entendant les hurlements poignants de l’infini et des milliards de milliards d’âmes. Dans une représentation psychique d’une mine, Eisenhorn et Voke retrouvèrent l’âme de Malahite, leur révélant être dans une représentation d’un monde où il avait commencé sa carrière d’archéoxénologue, devenant célèbre avant d’être invité par les Glaw et sombrer dans leurs machinations. Les deux Inquisiteurs proposèrent à Malahite de sauver son âme. Malahite révéla alors que les Saruthis possédaient autrefois un petit empire stellaire, mais que lorsque le Nécroteuque entra en leur possession, leur culture s’est corrompue, au point que le Nécroteuque fit partie intégrante de leurs âmes et de leurs esprits, imbriqués dans leur code génétique, ce qui causa, in fine leur effondrement. Ce fut Locke, travaillant pour les Glaw, qui avait établi le contact avec les Xenos. Un accord naquit : la restitution d’artefact des trésors restés sur les anciens mondes Saruthis contre le livre. Pire, les Glaw avaient passé un pacte avec les Emperor’s Children, et afin d’éviter leur courroux, les hérétiques survivants étaient partis s’emparer d’un autre Nécroteuque, la version en langage Saruthis !

Une fois terminée, Voke proposa la récompense à Malahite : détruire son âme afin de l’éviter de se faire dévorer sous peu par les Démons. Malahite rejeta l’offre et fit comprendre qu’il avait allongé l’histoire pour retenir le plus longtemps les âmes des deux Inquisiteurs afin de les mettre en danger. Un geyser de sang surgit du sol, des tentacules d’os et de chair semblables à des branches apparurent et se saisirent de Malahite souriant et le mirent en charpie.

La manifestation psychique du souvenir de ce monde de la bordure et de son site de fouilles vola en éclats, mais une gigantesque forme démoniaque prit sa place et Eisenhorn revint à lui après que Voke eût tenté de le protéger.

Revenant à lui, recouvert d’une sanie inhumaine et de la liqueur visqueuse de l’Immaterium, l’Inquisiteur vit que la chapelle était envahie par une horreur de fumées et d’ossements brûlants ayant remplacé le corps de Malahite. Ce Démon était revenu du Warp avec les deux Inquisiteurs. Trois Marines de la Deathwatch repoussèrent cette masse hurlante faite de membres osseux, jusqu’à ce que le Frère-Capitaine Cynewolf la massacre avec son Épée Tronçonneuse et que le Seigneur Inquisiteur ne la carbonise avec un Lance-Flammes.

Eisenhorn mit un mois à se remettre de cette traumatisante expérience, apprenant la mort de son Astropathe Lowink, son esprit s’étant éteint une semaine après le rituel. Ses Acolytes lui rendirent visite régulièrement, Midas venant lui jouer de la lyre et Bequin lui lisant des livres et apprenant très rapidement à jouer au régicide au point qu’Eisenhorn ne pourra plus jamais la battre. Mais ce fut la visite de Fischig qui le ravit, le Castigateur s’étant remis de ces terribles blessures sur le monde sathuri. L’Inquisiteur lui proposa une place permanente au sein de son équipe, Fischig acceptant avec joie. Lorsque ce fut enfin au tour de Voke de venir, affaibli après le rituel, le vieil Inquisiteur le remercia de l’avoir sauvé dans le Warp en l’appelant, lui permettant de revenir. Il fit promettre à Eisenhorn d’assurer la promotion d’Heldane au rang d’Inquisiteur s’il venait à mourir.[39]

La Purge de 56-Izar

Remis sur pied, Eisenhorn s’entraîna au vu de l’invasion de 56-Izar après que le Seigneur Inquisiteur Rorken ait annoncé qu’un Mandat Officiel d’Épuration contre 56-Izar avait été officialisé. Mais il fut ordonné une invasion terrestre pour s’assurer de la destruction de la seconde version du Nécroteuque, utilisant toutes les informations glanées sur les Saruthis et leur technologie pour mettre en place des simulations pour acclimater les forces d’intervention sachant les difficultés que l’environnement des Xenos provoquait pour les sens humains. Eisenhorn construisit une relation cordiale avec l’Archiviste Space Marine Brytnoth de la Deathwatch, qui respectait son courage suite à sa victoire contre Mandragore au point de lui offrir un Pistolet Bolter pour son usage personnel, un modèle compact, fabriqué à la main, revêtu d’acier mat vert. En parallèle, l’Inquisiteur Eisenhorn exigea de débarquer avec les survivants gudrunites qui avaient déjà vécu l’expérience désagréable de l’environnement saruthi.

Arrivant enfin dans l’orbite de 56-Izar, un monde orageux et translucide, les Impériaux constatèrent que la flotte hérétique avait lancé son offensive contre la planète. Une bataille spatiale débuta entre les renégats et les Impériaux tandis qu’un assaut planétaire débuta avec des centaines de navettes de débarquement, Inquisiteurs, Gardes et Space Marine menant la contre-invasion. Cent vingt mille fantassins d’élite, une moitié de brigades motorisées et soixante guerriers de la Deathwatch mirent pied sur de vastes continents de matière inorganique, parsemés de chaînes de montagnes cristallines et entourés d’océans chimiques inertes. Menés par Eisenhorn, Endor, Schongard, Molitor et Rorken, ils localisèrent les hérétiques qui concentraient leurs attaques sur trois structures Xenos. L’équipe d’Eisenhorn, baptisée Épuration Deux, était constituée de vingt fusiliers gudrunites, de Bequin, de Midas et de Frère Guilar, un Space Marine de la Deathwatch.

L’Inquisiteur débarqua dans un site entouré par une série de gigantesques lacs ou réservoirs contenant un liquide en feu, donnant naissance à des murailles de flammes qui montaient à des milliers de mètres vers le ciel. Le site était un édifice saruthi, de la taille d’une Ruche. Passant une arche, ils se retrouvèrent à l’intérieur de la structure, empruntant une passerelle argentée menant dans un jardin plein de végétaux luisants et luxuriants, qui prospéraient en abondance dans des cuves monumentales. Le combat débuta contre les troupes hérétiques présentes dans ce lieu. Les choses se compliquèrent avec l’apparition d’un Emperor’s Children. Frère Guilar l’affronta et après un très violent combat, en sortit vainqueur, éliminant le Space Marine du Chaos. Les hérétiques furent repoussés dans les recoins de l’édifice saruthi, Eisenhorn découvrant peu à peu les corps des Xenos massacrés par leurs esclaves qui s’étaient rebellés en profitant de l’invasion de la planète. Il mit enfin la main sur Dazzo, qui était à l’article de la mort suite à une bataille titanesque qui s’était déroulée, au milieu de milliers de morts, son corps criblé de balles. Il retrouva à côté de Dazo l’apprenti de Voke, Heldane, blessé, l’informant qu’Endor était parti à la poursuite de Locke en passant à travers une arche saruthi. Locke possédait un lexique, un convertisseur de langage pour traduire la langue saruthi, acquis grâce à la puissance psychique de Dazzo qui l’avait arraché à un convertisseur de langage d’appareil saruthi en même temps que la localisation du Nécroteuque Xenos. Eisenhorn partis à la poursuite de Locke et d’Endor en plongeant au travers de l’arche avec Bequin et Midas, avançant au cœur de cette construction dimensionnelle et arrivant dans une chambre sombre accueillant de nombreux bloc et piliers. Ici, Eisenhorn repéra enfin le Nécroteuque des Saruthis, un octaèdre bleu posé sur une plaque horizontale asymétrique elle-même posée sur une pierre levée. Il contacta Endor qui se trouvait dans la chambre, pris dans une fusillade avec Locke et quelques soldats hérétiques. Mais son ami fut sévèrement touché à la poitrine, obligeant Eisenhorn à le laisser au bon soin de Bequin et de mener à terme ce combat. Il affronta en duel Locke, duel qui prit fin lorsque des blocs d’un pilier s’effondrèrent sur l’hérétique, sectionnée à hauteur de hanche par sa lame énergétique.

S’apprêtant à mettre la main sur le Nécroteuque', Eisenhorn se retrouva paralysé lorsque l’Inquisiteur Konrad Molitor, accompagné de trois Acolytes dissimulés sous leurs capuchons, arriva dans la chambre, l’un de ses bras droits étant un Psyker ayant provoqué la paralysie d’Eisenhorn et de ses Acolytes. Molitor avait l’attention de s’emparer du Nécroteuque au nom de sa faction, et éliminer Eisenhorn en même temps pour garder secret ce vol, envoyant à la flotte le code Sanction Extremis droit sur le repaires des Xenos. Quand un des Acolytes de Molitor se rendit compte que le Nécroteuque était illisible, ce dernier fut furieux, mais rapidement, l’Acolyte Pysker perçu l’existence du décodeur de Dazzo et le prit dans la poche d’Eisenhorn. Mais de nouveau, ce fut Bequin qui sauva l’Inquisiteur grâce à son aura d’Intouchable, apparaissant à ses côtés et tirant sur Molitor et ses sbires. Acculé, Molitor envoya ses deux autres Acolytes, des Arco-flagellants armés de fouets électriques. Les deux monstruosités furent éliminées après un court et âpre combat, puis Eisenhorn et Bequin prirent la fuite, poursuivis par Molitor et son dernier Acolyte.

Quittant l’édifice Xenos et se retrouvant sur un toit en forme de coquillage, ils virent au loin les Impériaux quittant précipitamment la planète, un Exterminatus étant sur le point de frapper ce monde alors que déjà, la flotte impériale bombardait sans relâche les édifices Saruthis localisés. Rattrapé par Molitor et son séide, Eisenhorn lui tira des Bolts, le tuant.

Puis son Acolyte s’avança, indifférent aux balles et rejeta sa grande houppelande. Il était nu avec un visage accueillant de minuscules cornes résiduelles qui lui poussaient sur le front et ses yeux étaient entièrement blancs.

C’était un Possédé. Un Démon prisonnier dans un corps.[40]

La Rencontre avec Cherubaël

L’Homme aux Yeux Blancs[41]
Cherubaël.jpg
Tout au long de son enquête sur l’affaire du Nécroteuque, du monde d’Hubris à 56-Izar en passant par la Maison Glaw, Grégor Eisenhorn verra apparaître dans ses rêves un visage très beau, aux yeux blancs. Ce visage tentait à chaque fois de lui parler et se mit à hanter les pensées de l’Inquisiteur.

Quand il mènera la purge sur 56-Izar, Eisenhorn rencontrera enfin celui qu’il avait baptisé l’Homme aux Yeux Blancs, et qui s’avérera être un Possédé, un corps habité par un Démon nommé Cherubaël.

Eisenhorn et Cherubaël partageront un destin en commun, les deux se croisant et finissant au fil du temps par devenir des compagnons de voyage, pour le meilleur comme pour le pire. Surtout pour le pire.

« Soyons bien clairs, Grégor. Tu vas me donner ce décodeur. Ou bien tu me le donnes maintenant ou bien je vais venir jusqu’à toi pour le chercher. Et je briserai chacun des os de ton corps. Puis je violerai cette fille qui est à côté de toi. Et je fracasserai également tous les os de son corps. Ensuite, je traînerai vos carcasses agitées de spasmes jusqu’à la chambre qui se trouve là-dessous et je vous suspendrai tous les deux aux crochets qui s’y trouvent. Pour finir, je vous ferai subir mille morts en attendant que cet endroit ait été complètement rasé par le bombardement. »
- Chérubaël exprimant son affection envers Eisenhorn.

L’Homme aux yeux blancs, tenait toujours le Nécroteuque et demanda à Eisenhorn de lui donner le décodeur. Mais Eisenhorn insista pour connaître son nom, le Démon acceptant de le lui donner : Cherubaël.

Il lui demanda qui avait ordonné à Molitor de s’emparer du Nécroteuque et qui l’avait fait, mais Cherubaël perdit patience et le menaça de lui briser tous les os de son corps et de violer Bequin avant de pendre à des crochets leurs carcasses pour les torturer. Mais Grégor Eisenhorn insista, car il avait déjà vu en rêve Cherubaël, le Démon lui expliquant que le temps n’était pas tel que les humains se plaisaient à l’imaginer, et que ses rêves n’étaient que des cauchemars au sujet de choses encore en devenir. Il révéla avoir été invoqué par un de ses frères Inquisiteurs…

Leur discussion s’interrompit lorsqu’apparu le Frère-Capitaine Cynewolf, portant le corps blessé d’Endor, flanqué de Midas et d’un autre Deathwatch. En voyant Cherubaël, Cynewolf tira avec son Fulgurant, les projectiles incandescents se faisant seulement cueillir délicatement dans l’air par le Possédé. Eisenhorn en profita pour écraser sous ses yeux le traducteur, Cherubaël reconnaissait son courage avant de lui lancer le Nécroteuque Xenos qu’il attrapa. Le Possédé se jeta ensuite dans le vide et disparut dans le lac enflammé au-dessous de lui.

Alors qu’il restait très peu de temps avant l’Exterminatus, Eisenhorn et ses compagnons survivants furent sauvés lorsque son chasseur apparut au-dessus du toit du grand bâtiment, Fischig et Aémos le pilotant. Quittant l’orbite de 56-Izar, l’Inquisiteur regarda les bombes virales annihiler toute forme de vie.

Victorieux, et le Nécroteuque détruit, Eisenhorn prit un repos bien mérité sur le monde de Pamophrey dans une villa louée, au bord d’une plage. Néanmoins, Grégor Eisenhorn savait qu’il devait un jour découvrir la force qui se cachait derrière Molitor et son Possédé Cherubaël. Il trouvera la réponse des décennies plus tard.[42]

Quant à Pontius Glaw, Einsenhorn ne révélera à personne son existence, le confiant à la place à un de ses amis, le Magos Geard Bure, espérant que ce dernier parvient à arracher au moins ses secrets technologiques bien qu’il savait qu’il aurait dû remettre le Pontius à l’Ordo Hereticus, afin qu’il soit examiné puis détruit. Cela pèsera sur sa conscience et se révélera être au final la cause de sa chute.[43]

Sources

Pensée du Jour : « L’espoir est un luxe. »
  • ABNETT DAN, Eisenhorn - Xenos, Black Library, 2001
  • ABNETT DAN, Eisenhorn - Malleus, Black Library, 2001
  • ABNETT DAN, Eisenhorn - Hereticus, Black Library, 2002
  1. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre I - Une Réception Glaciale - Mort dans les Caveaux de la Dormance - Quelques Considérations sur le Puritanisme, Chapitre II - Le Réveil des Morts - La Colère de Betancore - Les Explications d’Aémos, Chapitre III -Nissemay Carpel - Une Lueur dans la Nuit Infinie - Le Pontius, Chapitre IV - Une Visite Éclair du Dôme du Soleil - 12 011, Terrasse du Dégel - L’Interrogatoire de Saemon Crates, Chapitre V - Des Pistes qui se Brouillent - Les Glaw de Gudrun - Des Compagnons Importuns, Chapitre VI - Divination par Auto-Séance - Un Rêve - Embarquement sur l’Essene, Chapitre VII - En Compagnie du Commandant de l’Essene - Un Adieu - Une Inspection, Chapitre VIII - Une Douzaine de Tueurs - Le Procurateur - Des Négociants venus d’Hesperus, Chapitre IX – Dorsay - Les Lois du Marché - À la Poursuite de Tanokbrey, Chapitre X - Un Conflit de Juridiction - La Maison Glaw - En Quête de Secrets, Chapitre XI - Révélations - Le Noble Sport - Pacification 505, Chapitre XII - Dans les Ruines d’une Grande Maison - Cris et Chuchotements - Insurrection, Chapitre XIII - Damask - North Qualm - Sanctuaire, Chapitre XIV - Une Histoire de l’Oppression - Le Renégat - Retour aux Collines de Flammes, Chapitre XV - À Découvert en Terrain Ennemi - Une Bataille Déséquilibrée - Évasion Aérienne, Chapitre XVI - Duel dans le Vide - Le Baroud d’Honneur de Betancore - Nouvelles Pistes, Chapitre XVII - Conversations - Spéculations sur un Motif Asymétrique - Trahison, Chapitre XVIII - KCX-1288 à la Lueur de l’Étoile à la Plume d’Oie - Dans la Blessure - La Flétrissure, Chapitre XIX - Le Rapport de Jeruss - Sur le Plateau - Le Grand Œuvre, Chapitre XX - La Confusion est mon Alliée - La Fureur de Mandragore - Contre Oberon, Chapitre XXI - Une Réunion au Sommet - Les Méditations de Lord Rorken - Les Secrets de Malahite, Chapitre XXII - Dans la Gueule du Warp - Une Purge Officielle - 56-izar, Chapitre XXIII - Incursion sur Incursion - Distorsions - Dans les Jardins des Saruthis, Chapitre XXIV - Épuration Deux se Lance dans l’Offensive - Une Révolution Silencieuse - Le Triomphe de Dazzo, Chapitre XXV - Le Nécroteuque Xenos - Le Jeu est Fini - L’Homme aux Yeux Blancs, Chapitre XXVI - Chérubaël - À Peu de Choses Près - Exterminatus - Épilogue - Pamophrey de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  2. Informations issues de Eisenhorn - Malleus, Chapitre I - Comment j’ai Découvert que j’Étais Mort - Le Feu et les Ténèbres. L’Antre de Sadia - Cet Importun de Tantalid, Chapitre II - Du Betancore tout Craché - Mes Amis Tombés - Une Convocation, Chapitre III - Le Monde-Capitale - Une Villa dans l’Océan - Des Intrus, au Passé et au Présent, Chapitre IV - Entre Amis - Rencontre avec Lord Rorken - Le Concile Apotropaïque, Chapitre V - Le Triomphe - À la Porte de Spatian - Panique dans les Rangs, Chapitre VI - Thracian Frappée par le Destin - Le Déchaînement du Chaos - Une Balle dans la Tête, Chapitre VII - Voke - Spéculations- Esarhaddon - À Travers l’Écran, Chapitre VIII - Dans l’Antre d’Esarhaddon - Lyko le Victorieux - Vestige Funèbre, Chapitre IX - Eechan, Six Semaines Plus Tard - Rencontre avec Phant - Des Poignards dans la Nuit, Chapitre X - Méditations au Sujet de Lyko - Après la Moisson - Le Plus Offrant, Chapitre XI - Face à Face - Pas de Témoins - Morts en Chaîne, Chapitre XII - À Cadia, par Tierces - Les Pylônes - Entretien avec Nève, Chapitre XIII - Retrouvailles - Les Beffrois de la Guerre - Le Début d’un Long et Lent Labeur, Chapitre XIV - La Promesse de l’hiver - Le Nom du Damné - Le Pylône de Kasr Gesh, Chapitre XV - Aubépine - Le Destin des Cadiens - Un Événement Totalement Inattendu, Chapitre XVI - Le Marteau des Sorciers - Trois Mois à la Carnificina - La Fuite de Cadia, Chapitre XVII - Une Étoile Vagabonde - Le Docteur Savine, Cora et Mr Horn - L’Annexe, Chapitre XVIII - Schéma Dé à Coudre - Dans les Profondeurs - Le Translithopède de Geard Bure, Chapitre XIX - Celui qui Marche à Travers les Pierres - Le Lith - Le Pensionnaire, Chapitre XX - Conversations avec un Damné - Bure, le Forgeguerre - Orbul Infanta, Chapitre XXI - Mort à Saint Ezra - La Longue Traque - Cinq pour une Confrérie, Chapitre XXII - Farness Beta - Chérubaël et Prophaniti - Quixos, Chapitre XXIII - L’Hérétique - Après le Combat, Chapitre XXIV - Hiver 345.M41 de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  3. Informations issues de Eisenhorn - Hereticus, Chapitre I - Le Cas Udwin Pridde - Les Bavardages de Verveuk - Un Parfum de Vengeance, Chapitre II - Le Sang bouillant des Betancore - Le Rapport de Fischig - En s’Armant pour la Bataille, Chapitre III - Miquol - Dürer, Station d’Écoute FDP 272 - Retournement de Situation, Chapitre IV - Cruor Vult - La Fuite devant le Géant - Un Coup Terriblement Risqué, Chapitre V - L’Échec de mon Plan - Que Verveuk Rôtisse en Enfer pour l’Éternité - L’Impensable, Chapitre VI - Combattre le Chaos par le Chaos - Le Prix - La Conséquence, Chapitre VII - L’Adieu à Miquol - Gudrun, mon Refuge - Ce qu’elle Aurait Désiré, Chapitre VIII - La Chute de la Maison Spaeton - Cours pour ta Vie - La Loyauté de Sastre, Chapitre IX - Le Chêne de la Tempête - En Revenant sur nos Pas - Midas Aurait été Fier de Moi, Chapitre X - À Terre - Le Docteur Berschilde de Ravello - Khanjar le Couperet, Chapitre XI - L’Adepte Cielo - Rubrique Nécrologique - Une Dangereuse Pitié, Chapitre XII - La Nuit, dans la Montagne - Le Trans-Atenates Express - La Réponse des Morts, Chapitre XIII - Locastre - Arrêt Complet - La Fin de la Ligne, Chapitre XIV - Barbarisator et les Janissaires - En Croisant le Fer avec Etrik - Apéritif entre Amis à New Gevae, Chapitre XV - Sanctum, Catharsis et Fischig - Teht uin sahPromody, Chapitre XVI - Survivre à Messina - Les Augures de Gideon - Rien n’est Éternel, Chapitre XVIII - Rendez-vous à Jeganda - Une Loyauté Mal Placée - Jusqu’au Dernier, à Mort, Chapitre XIX - Dans les Antichambres d’Yssarile - Les Versets Ténébreux - Au Nom du Très Saint Empereur-Dieu de ABNETT DAN, Black Library, 2002 et résumées par Guilhem.
  4. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre I - Une Réception Glaciale - Mort dans les Caveaux de la Dormance - Quelques Considérations sur le Puritanisme, Chapitre XIII - Damask - North Qualm - Sanctuaire de ABNETT DAN, Black Library, 2001
    Informations issues de Eisenhorn - Malleus, Chapitre I - Comment j’ai Découvert que j’Étais Mort - Le Feu et les Ténèbres - L’Antre de Sadia - Cet Importun de Tantalid, Chapitre III - Le Monde-Capitale - Une Villa dans l’Océan - Des Intrus, au Passé et au Présent, Chapitre XVIII - Schéma dé à Coudre - Dans les Profondeurs - Le Translithopède de Geard Bure de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  5. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre I - Une Réception Glaciale - Mort dans les Caveaux de la Dormance - Quelques Considérations sur le Puritanisme, Chapitre II - Le Réveil des Morts - La Colère de Betancore - Les Explications d’Aémos, Chapitre XI - Révélations - Le Noble Sport - Pacification 505 de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  6. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre II - Le Réveil des Morts - La Colère de Betancore - Les Explications d’Aémos de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  7. Informations issues de Magos et le Dossier Complet des Enquêtes Associées : La Transgression de Maître Imus de ABNETT DAN, Black Library, 2018 et résumées par Guilhem.
  8. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre I - Une Réception Glaciale - Mort dans les Caveaux de la Dormance - Quelques Considérations sur le Puritanisme, Chapitre II - Le Réveil des Morts - La Colère de Betancore - Les Explications d’Aémos de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  9. Informations issues de Magos et le Dossier Complet des Enquêtes Associées : Regia Occulta de ABNETT DAN, Black Library, 2018 et résumées par Guilhem.
  10. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre II - Le Réveil des Morts - La Colère de Betancore - Les Explications d’Aémos, Chapitre III - Nissemay Carpel - Une Lueur dans la Nuit Infinie - Le Pontius, Chapitre VI - Divination par Auto-Séance - Un Rêve - Embarquement sur l’Essene, Chapitre XVI - Duel dans le Vide - Le Baroud d’Honneur de Betancore - Nouvelles Pistes de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  11. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre I - Une Réception Glaciale - Mort dans les Caveaux de la Dormance - Quelques Considérations sur le Puritanisme, Chapitre VI - Divination par Auto-Séance - Un Rêve - Embarquement sur l’Essene, Chapitre III - Nissemay Carpel - Une Lueur dans la Nuit Infinie - Le Pontius de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  12. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre I - Une Réception Glaciale - Mort dans les Caveaux de la Dormance - Quelques Considérations sur le Puritanisme, Chapitre II - Le Réveil des Morts - La Colère de Betancore - Les Explications d’Aémos, Chapitre III - Nissemay Carpel - Une Lueur dans la Nuit Infinie - Le Pontius de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  13. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre I - Une Réception Glaciale - Mort dans les Caveaux de la Dormance - Quelques Considérations sur le Puritanisme, Chapitre II - Le Réveil des Morts - La Colère de Betancore - Les Explications d’Aémos, Chapitre III - Nissemay Carpel - Une Lueur dans la Nuit Infinie - Le Pontius, Chapitre VI - Divination par Auto-Séance - Un Rêve - Embarquement sur l’Essene de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  14. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre III - Nissemay Carpel - Une Lueur dans la Nuit Infinie - Le Pontius de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  15. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre V- Des Pistes qui se Brouillent - Les Glaw de Gudrun - Des Compagnons Importuns, Chapitre VII - En Compagnie du Commandant de l’Essene - Un Adieu - Une Inspection de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  16. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre III - Nissemay Carpel - Une Lueur dans la Nuit Infinie - Le Pontius, Chapitre IV - Une Visite Éclair du Dôme du Soleil, 12 011, Terrasse du Dégel, L’Interrogatoire de Saemon Crates, Chapitre V - Des Pistes qui se Brouillent - Les Glaw de Gudrun - Des Compagnons Importuns de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  17. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre V- Des Pistes qui se Brouillent - Les Glaw de Gudrun - Des Compagnons Importuns de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  18. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre V- Des Pistes qui se Brouillent - Les Glaw de Gudrun - Des Compagnons Importuns de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  19. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre VI - Divination par Auto-séance - Un Rêve - Embarquement sur l’Essene, Chapitre VII - En Compagnie du Commandant de l’Essene - Un Adieu - Une Inspection, Chapitre VIII - Une Douzaine de Tueurs - Le Procurateur - Des Négociants venus d’Hesperus de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  20. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre VI - Divination par Auto-séance - Un Rêve - Embarquement sur l’Essene, Chapitre VI - Divination par Auto-séance - Un Rêve - Embarquement sur l’Essene, Chapitre VII - En Compagnie du Commandant de l’Essene - Un Adieu - Une Inspection, Chapitre VIII - Une Douzaine de Tueurs - Le Procurateur - Des Négociants venus d’Hesperus de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  21. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre IX - Dorsay - Les Lois du Marché - À la Poursuite de Tanokbrey de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  22. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre X - Un Conflit de Juridiction - La Maison Glaw - En Quête de Secrets de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  23. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre IX - Dorsay - Les Lois du Marché - À la Poursuite de Tanokbrey, Chapitre X - Un Conflit de Juridiction - La Maison Glaw - En Quête de Secrets de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  24. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre V- Des Pistes qui se Brouillent - Les Glaw de Gudrun - Des Compagnons Importuns de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  25. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre X - Un Conflit de Juridiction - La Maison Glaw - En Quête de Secrets, Chapitre XI - Révélations - Le Noble Sport - Pacification 505 de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  26. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XI - Révélations - Le Noble Sport - Pacification 505 de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  27. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XII - Dans les Ruines d’une Grande Maison - Cris et Chuchotements - Insurrection de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  28. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XII - Dans les Ruines d’une Grande Maison - Cris et Chuchotements - Insurrection de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  29. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XII - Dans les Ruines d’une Grande Maison - Cris et Chuchotements - Insurrection de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  30. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XIII - Damask - North QualmSanctuaire, Chapitre XVI - Duel dans le Vide - Le Baroud d’Honneur de Betancore - Nouvelles Pistes de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  31. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XIV - Une Histoire de l’Oppression - Le Renégat - Retour aux Collines de Flammes de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  32. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XII - Dans les Ruines d’une Grande Maison - Cris et Chuchotements - Insurrection, Chapitre XIII - Damask - North Qualm - Sanctuaire, Chapitre XIV - Une Histoire de l’Oppression - Le Renégat - Retour aux Collines de Flammes, Chapitre XV - À Découvert en Terrain Ennemi - Une Bataille Déséquilibrée - Évasion Aérienne, Chapitre XVI - Duel dans le Vide - Le Baroud d’Honneur de Betancore - Nouvelles Pistes, Chapitre XXI - Une Réunion au Sommet - Les Méditations de Lord Rorken - Les Secrets de Malahite de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  33. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XVII - Conversations - Spéculations sur un Motif Asymétrique - Trahison de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  34. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XVI - Duel dans le Vide - Le Baroud d’Honneur de Betancore - Nouvelles Pistes, Chapitre XVII - Conversations - Spéculations sur un Motif Asymétrique - Trahison, Chapitre XVIII - KCX-1288 à la Lueur de l’Étoile à la Plume d’Oie - Dans la Blessure - La Flétrissure de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  35. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XVII - Conversations - Spéculations sur un Motif Asymétrique - Trahison, Chapitre XVIII - KCX-1288 à la Lueur de l’Étoile à la Plume d’Oie - Dans la Blessure, Chapitre XVIII - KCX-1288 à la Lueur de l’Étoile à la Plume d’Oie - Dans la Blessure - La Flétrissure, Chapitre XIX - Le Rapport de Jeruss - Sur le Plateau - Le Grand Œuvre de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  36. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XVIII - KCX-1288 à la Lueur de l’Étoile à la Plume d’Oie - Dans la Blessure - La Flétrissure de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  37. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XVIII - KCX-1288 à la Lueur de l’Étoile à la Plume d’Oie - Dans la Blessure - La Flétrissure, Chapitre XIX - Le Rapport de Jeruss - Sur le Plateau - Le Grand Œuvre, Chapitre XX - La Confusion est mon Alliée - La Fureur de Mandragore - Contre Oberon, Chapitre XXI - Une Réunion au Sommet - Les Méditations de Lord Rorken - Les Secrets de Malahite de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  38. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XXI - Une Réunion au Sommet - Les Méditations de Lord Rorken - Les Secrets de Malahite de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  39. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XXI - Une Réunion au Sommet - Les Méditations de Lord Rorken - Les Secrets de Malahite, Chapitre XXII - Dans la Gueule du Warp - Une Purge Officielle - 56-Izar de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  40. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XXI - Une Réunion au Sommet - Les Méditations de Lord Rorken - Les Secrets de Malahite, Chapitre XXII - Dans la Gueule du Warp - Une Purge Officielle - 56-Izar, Chapitre XXIII - Incursion sur Incursion, Distorsions - Dans les Jardins des Saruthis, Chapitre XXIV - Épuration Deux se Lance dans l’Offensive - Une Révolution Silencieuse - Le Triomphe de Dazzo, Chapitre XXV - Le Nécroteuque Xenos - Le Jeu est Fini - L’Homme aux Yeux Blancs de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  41. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XI - Révélations - Le Noble Sport - Pacification 505, Chapitre XII - Dans les Ruines d’une Grande Maison - Cris et Chuchotements - Insurrection, Chapitre XXII - Dans la Gueule du Warp - Une Purge Officielle - 56-Izar, Chapitre XXV - Le Nécroteuque Xenos - Le Jeu est Fini - L’Homme aux Yeux Blancs de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  42. Informations issues de Eisenhorn - Xenos, Chapitre XXVI - Chérubaël - À Peu de Choses Orès - Exterminatus, Épilogue de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.
  43. Informations issues de Eisenhorn - Malleus, Chapitre XX - Conversations avec un Damné - Bure, le Forgeguerre - Orbul Infanta de ABNETT DAN, Black Library, 2001 et résumées par Guilhem.