Endiguement d'Haephos

De Omnis Bibliotheca
Aller à :navigation, rechercher
La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.




<<Journal de Campagne de la Cinquième Sphère d’Expansion, rotaa 25>>

Nous ne pouvons pas échouer. Nous sommes l’espoir de notre peuple, l’espoir du Bien Suprême. Nous sommes le fer de la lance, les pionniers. Nous sommes allés là où aucun T’au n’aurait pensé s’aventurer.

Nous sommes au seuil d’une ère nouvelle. Alors que des ennemis ignorants mais implacables nous encerclaient, nous sommes restés forts et avons fait preuve de l’audace et de la ténacité caractéristiques de notre espèce.

Ceux de la Quatrième Sphère ont été les plus courageux. Ce qu’ils ont enduré… les risques qu’ils ont pris… pour finir par se retrouver seuls dans une zone sauvage de la galaxie…

Restaurer l’ordre et poser les fondations de notre civilisation dans l’Atoll de Nem’yar, sans savoir s’ils reverraient un jour l’empire, leur a demandé une conviction exemplaire. Nous devons nous en inspirer.

Mais ils ont changé. Ce que leur a coûté leur sacrifice est difficile à comprendre ; je ne peux donc pas condamner leurs actes.

++FIN DU MESSAGE++

Haephos était au bord de la rébellion. La Grande Faille avait semé la peur et la panique, car sa présence perturbante instillait un sentiment d’insécurité permanent. Tout contact avait été perdu avec le reste de l’Imperium mais la Gouverneur Zula Hatiar n’avait aucune raison de ne pas prévoir qu’elle aurait de nouveau un jour à payer la Dîme.

Haephos était un Monde Minier densément peuplé du Système Pekun. C’était une planète essentielle de cette région, qui avait déjà fourni des quantités prodigieuses de prométhéum et de métaux depuis des milliers d’années. Comme beaucoup de mondes impériaux, sa population avait grandement souffert depuis l’apparition de la Grande Faille. Une grande partie de la population s’en était remise aux démagogues et aux prophètes, dont le message de survie par le changement offrait un espoir que l’Imperium n’apportait plus.

Les régiments de défense planétaire d’Hatiar faisaient face à de plus en plus de mutations, et à des cultes voués à celui qu’ils appelaient "le Seigneur Cyclope". L’un d’eux, baptisé Les Serviteurs du Monarque Rouge, était responsable de dizaines d’atrocités, notamment l’Effondrement du Tunnel d’Eusebya, qui avait coûté la vie à plus de trente mille personnes. Pour leur part, les Cyclopéens, un culte dont les membres se crevaient rituellement un œil en l’honneur de leur divinité, avaient lancé une attaque contre le Spatioport Calixtos, retardant de plusieurs semaines les exportations de prométhéum.

Des événements terribles décrits par des témoins oculaires faisaient état d’actes de sorcellerie hérétique. Le Massacre de la Mine de Lascari, le Brasier de la Raffinerie Muliga et la Folie du Hab-bloc 27A n’étaient que quelques-unes des catastrophes dans une liste sans cesse croissante. Lorsque les Vaisseaux Noirs de l’Adeptus Astra Telepathica n’arrivèrent pas à la date escomptée, Haephos se retrouva avec des milliers de Psykers potentiellement dangereux à gérer. La Gouverneur y vit là une opportunité. Contre l’avis de ses conseillers, Zula Hatiar ordonna de libérer certains Psykers, à condition qu’ils l’aident à traquer les mutants et les sorciers qui se cachaient au sein de la plèbe. Ceux qui refusèrent cette offre furent tués.

La réussite initiale de cette traque surprit la Gouverneur elle-même. Grâce à l’assistance des Psykers, les Serviteurs du Monarque Rouge furent anéantis par quatre régiments de Phalangites Haephosiens dans les hab-blocs des quartiers sud-ouest de Zonora. Les mutants du nid de la Colonne Titanium 67 furent brûlés vifs par les Requins Terrestres du 99e de Catachan, et les Chasseurs de Diables du 343e furent stationnés temporairement sur la planète pour entraîner les régiments Haephosiens au combat dans la jungle. Les mines sous-marines de la Faille d’Anthemion furent le théâtre de combats violents entre le Culte des Chalkonides et plus de trente compagnies de Tritons Haephosiens. Aquanautes de combat renommés, les Tritons exterminèrent les hérétiques en quelques semaines et permirent de remettre les mines en fonctionnement.

Considérant ces succès, la Gouverneur pensait que la victoire était à sa portée, lorsqu’une migration violente de centaines de milliers de mutants fut détectée dans les énormes complexes souterrains du sous-continent Latinion. Vingt régiments de Phalangites Haephosiens furent envoyés, ainsi que sept régiments Klibanarii Haephosiens comptant des escadrons de Leman Russ, de chars lance-flammes Hellhound et de Sentinelles. Douze régiments extra-planétaires furent ajoutés pour livrer cette bataille qu’on envisageait glorieuse.

Les premiers mutants vociférants rencontrés par la force de frappe impériale furent rapidement broyés sous les chenilles des chars ou fauchés par les salves de Fusils Laser et de Bolters Lourds. Les nids et les masures furent nettoyés à coups de lance-flammes ou de nuages de toxines faisant fondre les chairs. Cependant, le nombre de mutants commença à peser, et ils contre-attaquèrent. Le fracas de la bataille résonnait dans les tunnels, aussi bien les plus étroits où seule l’infanterie pouvait s’engager, que les plus grands où progressaient les chars. Les canaux radios s’emplirent des hurlements de Gardes Impériaux démembrés par des créatures sauvages, ou d’équipages de chars appelant à l’aide alors que leur machine était engloutie par des vagues de vomi toxique. Les combats étaient encore plus intenses aux carrefours, aux stations de transit abandonnées et aux postes de surveillance. Ce fut aussi là que la nature de la guerre sur Haephos changea. La Gouverneur Hatiar comprit alors pourquoi les mutants combattaient avec autant de sauvagerie.

Ils fuyaient quelque chose. Quelque chose de pire que l’Astra Militarum était venu pour les déposséder de leurs domaines souterrains. Ces cultes avaient pris leur temps, et accru leurs forces avec une patience et une efficacité redoutables, au point de former une menace sans commune mesure avec les centaines de milliers de mutants d’Haephos. Les premières troupes impériales qui rencontrèrent ces nouveaux adversaires identifièrent des armes fabriquées avec du matériel de minage, des Tout-Terrain Achilles progressant rapidement, et des équipages humanoïdes utilisant des armes à tir rapide.

Ils attaquèrent à vue les troupes impériales, les prenant totalement par surprise. S’attendant à une victoire rapide contre un ennemi indiscipliné, les troupes d’Haephos furent obligées de se défendre face à une opposition bien organisée et équipée. Des pelotons entiers furent encerclés par des soldats pilotant des Chacals Atalans, et mis en pièces par des horreurs dont les bras multiples se terminaient par des griffes, et maniant du matériel de minage lourd. Des escadrons de Sentinelles furent assaillis par des créatures à la force colossale qui éventraient les cockpits et leurs pilotes.

Certains officiers impériaux étaient en position de rallier leurs troupes à temps afin de reprendre l’initiative. La compagnie de Leman Russ Demolisher des Briseurs de Bastions chargea un groupement de Concasseurs Goliath. Cela coûta la vie à tous les équipages des chars, mais freina un assaut qui aurait détruit l’essentiel des 5e et 6e compagnies du 12e des Riatov Grenadiers. La 2e compagnie de Hellhound du 81e des Klibanarii Haephosiens fonça pour secourir la Pekuni Hearthguard prise au piège, et attaqua avant tant de férocité qu’elle secourut ses camarades et incinéra des centaines de cultistes. Quelques-uns d’entre eux furent capturés, même si les soldats impériaux qui réussirent ce fait d’armes incroyable furent ultérieurement exécutés pour être entrés en contact avec l’ennemi sans y avoir été autorisés.

La bataille ne dura que quelques heures, car les Sectes Génovores battirent en retraite malgré leur avantage initial. La colonie de mutants avait été détruite, mais des dizaines de milliers de soldats impériaux étaient morts. Des centaines de chars avalent été perdus, et la fumée des épaves empoisonnait peu à peu l’air dans les tunnels. La Gouverneur Hatiar avait été privée de sa victoire finale et se trouvait sous le choc. Allant une fois encore à l’encontre de ses conseillers, elle retira ses troupes survivantes au lieu d’ordonner la poursuite, espérant que ce nouvel ennemi ne se manifesterait plus.

Ce ne fut pas le cas. Plusieurs insurrections éclatèrent bientôt partout sur Haephos. Elles avaient toutes les mêmes caractéristiques : des véhicules civils transformés en machines de guerre, transportant des monstres griffus et des soldats humanoïdes portant des combinaisons de mineurs et leur matériel. Toutes ces attaques se concentrèrent autour des spatioports de la planète, notamment Eletyrio, le plus grand de tous. Hatiar ne savait pas quelle intelligence supérieure dirigeait ces créatures, cependant même un imbécile pouvait s’apercevoir que toutes ces actions étaient coordonnées, et qu’elles avaient pour but de permettre à ces hordes de s’échapper. Hatiar était déterminée à les en empêcher, et ordonna à ses généraux de tenir les spatioports coûte que coûte. Elle ne pouvait pas prendre le risque que le reste de l’Imperium apprenne les horreurs qui se cachaient sur la planète dont elle avait la charge, et qu’elle avait laissé proliférer dans ses entrailles.

Eletyrio était aussi grand qu’une ville. Ses quais accueillaient des milliers de vaisseaux civils et militaires et grouillaient de Serviteurs, d’équipage affairés à leur travail et d’agents mystérieux de l’Adeptus Mechanicus. Des pistes de lancement immenses s’étiraient entre les entrepôts où s’accumulaient du fret destiné à l’export. Des citernes de carburant colossales alimentaient toutes les machines nécessaires au fonctionnement du spatioport. Partout déambulaient des ouvriers, notamment là où les ateliers résonnaient nuit et jour du grondement des machines-outils.

Mais ce fracas fut bientôt remplacé par celui d’une bataille. Des chants étranges et des ululements se mesuraient aux sermons enflammés des prêtres impériaux et aux serments de leurs soldats.

L’air s’emplit du crépitement des Fusils Laser, du rugissement des canons et de l’aboiement des Fusils à Pompe. Ce lieu de commerce et d’échange était devenu le théâtre d’affrontements sanglants. Là où auparavant, des marchands signaient des accords commerciaux, patrouillaient désormais des soldats impériaux cherchant à débusquer un ennemi insaisissable. Là où s’empilaient jadis des biens de toutes sortes, se cachaient dorénavant des Cultistes Génovores afin de tendre des embuscades. Des fusillades impitoyables éclataient quotidiennement, et la puanteur de l’industrie céda la place à celle des cadavres en décomposition.

Les viles créatures piégeaient les couloirs et avaient recours à toutes les tactiques de la guérilla urbaine. Des patrouilles tombèrent dans des embuscades et furent anéanties, les Gardes Impériaux étant déchiquetés à coups de griffes, et les colonnes blindées étant détruites par des mines antichars astucieusement dissimulées. Les pelotons d’infanterie rapportèrent avoir été attaqués de tous les côtés à la fois. Beaucoup se retrouvèrent pris sous des tirs croisés de fusils-mitrailleurs pendant que des monstres à la peau violette se ruaient sur eux pour les exterminer. D’autres ne furent assaillis que pendant quelques minutes avant que les attaquants rompent le combat et disparaissent sans laisser de traces. Bien souvent, les officiers étaient assassinés, et on retrouvait leurs cadavres avec une blessure à l’arme blanche en plein cœur, ou une balle de pistolet dans la tête.

Les mines et autres engins explosifs étaient aussi répandus que les mouches suceuses de sang dans les Marécages de Leont, et blessèrent des milliers de soldats. Les zones déminées étaient parfois redécouvertes piégées à peine quelques jours plus tard, et sans les discours d’encouragement des prêtres et des Commissaires, le moral aurait chuté de façon catastrophique.

Néanmoins, les forces de la Gouverneur n’étaient pas dénuées d’atouts. Elles bénéficiaient de la puissance industrielle de toute la planète, et disposaient donc d’effectifs colossaux et d’une puissance de feu phénoménale. Les généraux d’Hatiar cherchèrent à en tirer profit en attirant l’ennemi dans des batailles rangées de grande envergure, en se servant de petites forces de frappe comme leurres. Lorsqu’ils attaquaient des compagnies d’infanteries jouant le rôle d’appât, des couvains entiers étaient exterminés par des assauts fulgurants de Hellhound et de Valkyrie.

Les Haephosiens mobilisèrent des forces suffisantes pour couvrir des zones entières d’Eletyrio par des manœuvres tournantes gigantesques. Les régiments d’infanterie et les compagnies blindées se refermaient sur des pans du spatioport, afin que l’ennemi soit pris au piège. Même si ces batailles résultaient en lourdes pertes pour les forces d’Hatiar, car les cultistes combattaient alors avec la fureur d’animaux acculés, cette stratégie était efficace, et permettait d’envisager le succès final de cette bataille pour Eletyrio.

Cependant, les affrontements restaient féroces. Les cultistes étaient des adversaires très dangereux qui tuaient de nombreux soldats impériaux avant de succomber. Des brutes maniant des pics et des marteaux résistaient aux tirs d’armes légères tout en aplatissant leurs adversaires. Il advint même que tout un régiment de la Garde Taxarillian succombe à la malédiction des Xenos, et se retourne contre ses alliés de façon complètement inattendue. Il fallut des mois de combats acharnés pour en venir enfin à bout, et pendant ce laps de temps, d’autres unités durent elles aussi subir des purges, car la corruption, d’une manière ou d’une autre, s’était répandue des cultistes à des milliers de troupes impériales. Néanmoins, ce n’étaient que des contretemps mineurs, et les cultistes n’avaient plus nulle part où s’enfuir.

Eletyrio fut finalement sécurisé, même si des combats sporadiques se poursuivirent encore plusieurs mois après la déclaration de victoire officielle. Malheureusement, le spatioport était en ruine. La plupart des navires qu’il abritait détalent plus que des épaves. Même si les autres ports avaient eux aussi été libérés, il était peu probable qu’Haephos soit en mesure de s’acquitter de la dîme pendant des années. En dépit de cela, Hadar restait optimiste. Si la planète avait remporté cette bataille, elle pouvait encore en gagner d’autres. Elle était coupée du reste de l’Imperium depuis des années et la Gouverneur pensait que si cela ne changeait pas, elle serait en mesure de reconstruire ses infrastructures et de remplir son devoir une fois le contact rétabli. Mais alors qu’un sourire se dessinait sur son visage pour la première fois depuis des mois, elle reçut un message. Une flotte Xenos était en approche. C’étaient des T'au.

Renouer avec la Foi

Les T’au arrivèrent sur Haephos au plus fort des combats contre les Sectes Génovores. Ils firent leurs propositions diplomatiques à la Gouverneur Hatiar, expliquant qu’ils faisaient partie de la Caste de l'Eau, une des cinq composant leur espèce.

Ils identifièrent la menace sur la planète comme provenant des Sectes Génovores, et expliquèrent en détail comment les T’au les avaient engagés sur d’autres mondes. Ils étaient disposés à s’allier avec la Gouverneur pour détruire cette menace. À ce moment-là, Hatiar était désespérée. Tout ce en quoi elle croyait s’était effondré et ses armées étaient malmenées par des myriades d’ennemis. Les étoiles avaient changé de façon horrible et l’Imperium était muet.

La proposition des Xenos était tentante. Ils étaient persuasifs, et affirmaient que la victoire serait inéluctable, et offraient des promesses de paix et de prospérité. Pour sa part, Hatiar commençait à se demander ce que l’Imperium lui avait apporté jusqu’alors, et ce qu’il pourrait lui donner dans le futur. Elle était prête à accepter la proposition des T’au quand on l’informa qu’un prêtre impérial avait survécu miraculeusement à une bataille d’une ampleur cataclysmique. Ce prêtre évoquait des ennemis Xenos dotés d’un armement sophistiqué et d’armures de guerre imposantes. Ils avaient massacré avec aisance aussi bien les cultistes que les soldats impériaux.

En entendant cette nouvelle, Hatiar refusa l’offre des T’au, déclarant que sa loyauté allait à l’Empereur et à personne d’autre. Elle dénonça la duplicité des Xenos et jura de tous les éliminer de la surface d’Haephos, car elle considérait la survie du prêtre et son message comme en provenance de l’Empereur Lui-même. Sa foi avait été restaurée, et elle entreprit de mener sa campagne militaire avec une vigueur renouvelée.

Source

  • Warhammer 40 000 - Éveil Psychique : Le Bien Suprême