Dieu-Machine

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« Ô Grand Vaisseau d’Honneur,

Que tes servomoteurs soient préservés de la défaillance.

Comme ton Esprit est préservé de l’Impureté.

Nous implorons le Dieu-Machine de veiller sur toi.

Et que l’affliction des Sept Perplexités ne troublent point tes pistons.

Que les onguents bénis coulent à flots, et puissent tes circuits rester divinement bénis. »
- Extrait du Chant de Consécration de la Nouvelle Machine.


Tout l’Adeptus Mechanicus vénère le Dieu-Machine d’une façon ou d’une autre. Cette pratique débuta avant la naissance de l’Imperium, lorsque les premiers colons martiens furent affligés par le rayonnement nocif du soleil. Les dévots du Culte de la Machine émergeant cherchèrent et mirent en application les moyens techniques permettant de protéger les colons, et bientôt, la technologie devint synonyme de vie. Les vérités découvertes furent inscrites dans le Temple de Toutes les Connaissances, et de grands monuments furent érigés à la gloire d’un nouveau dieu de métal. Au fil des millénaires, le culte prospéra jusqu’à prédominer. Il propagea la croyance selon laquelle chaque machine a un esprit, et que l’efficience et la perfection sont plus importants que l’émotion ou la spontanéité. Au sein de l’Adeptus Mechanicus, la plupart vénèrent l’Empereur sous l’aspect de l’Omnimessie, l’incarnation du Dieu-Machine, car il connaît et comprend tout, ce qui permet à leur credo de coexister avec celui de l’Ecclésiarchie. Or, certains voient l’Omnimessie comme un prophète mortel plutôt qu’un dieu. Ils croient en une divinité plus ancienne, qui se trouverait sur Mars, non sur Terra. Ces implications ont engendré un schisme latent qui menace de faire éclater une guerre de religion dévastatrice.

Le Clergé de Mars

Le Culte Mechanicus émerge du crépuscule naissant. La fumée de ses machinent mêle à celle de l’encens, et les voix de ses disciples scandent des prières sinistres. Il ne s’agit pas d’une force militaire à proprement parler, et encore moins d’une assemblée de saintes personnes, car les détachements du Culte Mechanicus forment des processions d’horreurs cybernétiques et d’automates sans âme. Chacun de ces êtres a accepté d’échanger son humanité pour devenir une arme vivante au service de ses maîtres inhumains. Le Culte Mechanicus ne promet ni le pardon, ni la pitié, ni même une chance de conversion, car il n’apporte que la mort sous des milliers de formes différentes, et chaque trépas est enregistré et analysé dans une quête de savoir éternelle.

Peut-être s’agit-il du genre de prêtres dont l’Humanité a le plus besoin, car elle se trouve au bord de l’abîme. La puissance de feu des Technoprêtres est suffisante pour repousser les ténèbres à jamais, et ils étendent l’influence de l’Omnimessie partout où ils se rendent, en illuminant les recoins de la galaxie avec le feu et le plasma chauffé à blanc. Ainsi, ce n’est pas une lumière de renouveau, mais de morts ; elle brûle les aberrations de l’univers pour les remplacer par une logique froide et implacable. Les pires ennemis des Technoprêtres sont ceux qui gardent jalousement des secrets pour les empêcher de tomber entre les mains des Mondes-Forges, ceux qui pactisent avec des machines diaboliques, et ceux qui tentent de barrer la route du Culte Mechanicus. Tous sont massacrés sans pitié.

C’est ainsi qu’une procession se rend d’une planète à l’autre, illuminant le ciel des décharges stroboscopiques d’énergies colossales. Des éclairs jaillissent des mains des fidèles et calcinent les incroyants. Des canons ésotériques broient l’ennemi, comme si leurs corps étaient écrasés par la main de l’Omnimessie en personne. Des éclairs d’énergie forment des soleils miniatures et des salves de phosphore crépitent en dévorant les armures et le chair en dessous. Ceux qui essaient malgré tout de résister à une telle puissance de feu doivent faire face à des automates immenses dont le métal inerte est animé d’un semblant de vie, et qui sont voués à conquérir et à détruire au nom de leurs maîtres.

Qu’il soit un esclave artilleur, un cyborg aristocrate ou une machine de mort sans âme, chaque disciple du Dieu-Machine avance d’un pas implacable et déterminé. Ces guerriers sont unis par une foi inébranlable, et sont équipés de la technologie la plus avancée que l’Imperium puisse produire. Chaque tir, chaque parole ne poursuit qu’un seul et même but : la suprématie du Dieu-Machine, même si cela signifie l’extermination de toutes les races qui croisent sa route divine.

Le Mystères des Nécrons

Il est des secrets qu’il vaut mieux laisser dormir car la galaxie n’en sera que plus sûre s’ils ne sont pas révélés. Des milliers de ces mystères sont archivés sur les kilomètres d’étagères du Librarium de l’Omnimessie de Mars, ainsi que dans les catacombes énigmatiques des Adeptes de Terra. Beaucoup sont intimement liés à l’histoire et à la structure de l’Imperium, c’est pourquoi la possession d’un tel savoir est automatiquement assortie d’une sentence de mort. D’autres sont encore moins manifestes, de dangereuses informations généralement noyées dans la masse des données traitées au cours de millénaires de bureaucratie impériale.

Une croyance de l’Humanité veut par exemple que les Orks et les Aeldaris soient les plus anciennes races extraterrestres de la galaxie. En effet, elles parcourent les étoiles depuis des millions d’années, bien avant que l’homme ne devienne l’espèce dominante sur le monde qui l’a vu naître. La vérité n’en est pas moins que d’autres races infiniment plus vieilles et plus malfaisantes les avaient précédées. Les Orks ne se remémorent pas ce genre de choses, leur mode de vie est fermement enraciné dans le présent et ils ne se soucient pas du passé. Les Aeldaris, eux, savent et se souviennent. Il y a bien longtemps, leur existence fut empoisonnée par cette connaissance au point qu’ils la dissimulèrent dans leurs légendes et la murèrent dans la Bibliothèque Interdite, un lieu qui existe hors de l’espace et du temps, dépositaire de leurs plus terribles secrets.

Les rapports sur les centaines de Mondes-Nécropoles découverts par les Explorators de l’Adeptus Mechanicus durant des millénaires illustrent ce même fait. La plupart se situent aux confins de notre galaxie, des planètes mortes sur lesquelles des alignements de structures cyclopéennes témoignent de la gloire depuis longtemps éteinte d’un peuple disparu. Ces titanesques et troublants édifices de pierre furent élevés avec l’aide d’une technologie qui a toujours excité la curiosité des Adeptes de Mars puisqu’ils n’ont pu la percer à jour. Leurs investigations ont peu apporté pour le prix qu’elles ont coûté en vies, mais les Hauts Magos insistent pour que des équipes continuent d’être dépêchées et que des rapports soient transmis. Certains murmurent que ces mondes sont loin d’être morts et que leurs habitants sans âge ne font qu’attendre que les millénaires s’écoulent, assoupis au cœur de chambres de stase dans l’attente d’un signe les appelant à se lever. Les Lexmécaniciens et les logisticiens de l’Adeptus Mechanicus en sauraient un peu plus s’ils menaient à bien la traduction des hiéroglyphes et des symboles gravés à l’intérieur des tombeaux scellés. Ils y trouveraient des passages expliquant que ces sites furent bâtis par les Nécrontyrs, une race dont l’amour aveugle pour la science a accompli des miracles bien avant que la Terre ne porte la vie. S’ils pouvaient lire les murs des sépultures, ils apprendraient peut-être que les Nécrontyrs découvrirent puis vénérèrent les C'tan immortels, et reçurent eux-mêmes le don de la vie éternelle. Toute l’horreur du temps où les C’tan régnèrent sur la galaxie ne peut être comprise que par ceux des Aeldaris qui ont accès à la Bibliothèque et ceux-ci ne souhaitent pas évoquer le sujet.

Il faut enfin compter avec le Dieu-Machine de l’Adeptus Mechanicus. Selon la théologie impériale, l’esprit sacré de l’Omnimessie révéré par les Technoprêtres de Mars n’est qu’une facette du Dieu-Empereur Immortel et le dogme est aussi catégorique sur ce sujet qu’il est rempli de louanges à la nature sacrée de la machine. Toutefois, les enregistrements les plus anciens et les plus jalousement gardés de l’Ordre de Mars parlent d’une période avant la venue de l’Empereur où les hommages étaient rendus à une divinité bien plus ancienne. À demi-mots, ils font référence à un savoir extraordinaire acquis durant l’Âge d’Or de la Technologie et expliquent comment ce même savoir finit par provoquer la décadence de l’Humanité lors de l’Ère des Luttes. Qu’une hérésie aussi abjecte ait pu exister au cœur même de l’Imperium est effrayant, mais les implications en seraient inimaginables si cela éclatait au grand jour.

Le dernier sceau de sécurité se déverrouilla dans un sifflement pneumatique, la porte massive pivota pesamment sur ses gonds grâce au système complexe de contrepoids et de suspenseurs qui rendait ce miracle possible. Le Techno-Adepte Phineus Roch recula pour éviter d’être écrasé contre le mur, pressant nerveusement d’une main le disque de données contre sa poitrine. Les gardes prétoriens qui l’encadraient avancèrent en maintenant leurs armes braquées sur lui, leur regard éteint déconcertant le jeune prêtre de l’Omnimessie. L’homme qu’il devait rencontrer était-il donc dangereux au point que ces précautions soient indispensables ? Un Adepte en robe écarlate, le visage masqué par la masse de ses implants cybernétiques, apparut dans l’encadrement de la porte, les mains jointes devant lui. Des Mécadendrites ondulaient au-dessus de ses épaules tels des serpents affamés.

Passant sa langue sur ses lèvres devenues subitement sèches et maudissant la matière organique qui le trahissait, Phineus se remémora les instructions que lui avait données son mentor, l’Archi-Magos Mordekai Holatas. Il revoyait la silhouette bouffie à jamais prisonnière de son temple-forge, ses ultimes composants charnels fusionnés avec les instruments de l’Omnimessie qui les maintenaient en vie. Comme son protecteur, il espérait gravir lui aussi un jour les échelons de la mécanisation pour sentir battre le cœur de la planète entière autour de lui, au diapason avec le rythme subtil des Esprits de la Machine qui résidaient dans les temples martiens. Il s’inclina devant l’Adepte de haut rang.

« Je suis venu questionner l’Adepte hérétique Corteswain, » annonça Phineus d’un ton qu’il espérait suffisamment déférent.« Il pourrait se trouver en possession d’éléments utiles à mon maître, qui souhaite faire la lumière sur plusieurs incidents récents. »

Phineus se sentait ravi d’avoir exprimé le but de sa mission par cette habile litote. Le détail de ces fameux incidents avait réveillé un souvenir dans la vaste banque de données qui faisait office de cerveau pour l’Archi-Magos, et c’est pour cela que Phineus avait été envoyé questionner un homme dont il n’avait jamais entendu parler et dont l’histoire lui était inconnue. Il se demanda brièvement de quelle hérésie l’Adepte avait bien pu se rendre coupable pour mériter pareille incarcération.

Son vis-à-vis acquiesça, il n’y avait de toute façon aucune autre raison de désirer venir en cet endroit. Il enjoignit Phineus à le suivre de la voix monocorde et grinçante d’une gorge qui n’était plus entièrement organique.

« Je suis l’Adepte Kurstobal, et vous allez devoir obéir à ces règles : ne vous approchez pas du champ de la cellule et n’enregistrez rien de ce que le prisonnier pourra vous dire, » l’avertit-il, tendant la main pour recevoir le disque de données de Phineus. Celui-ci le lui remit à contrecœur, du moins en apparence, car il savait que les modules implantés dans son cortex cérébral allaient se charger de conserver une trace de cette session bien mieux que le disque n’aurait pu le faire.

Phineus fit mine d’avancer, mais Kurstobal étendit brusquement ses Mécadendrites pour lui barrer le passage.

« La divination cybernétique indique que votre crâne renferme des implants interdits en ce lieu. Vous allez devoir les désactiver avant de pouvoir entrer. »

« Quoi ? » s’offusqua Phineus. « C’est scandaleux ! Je suis mandaté de la haute autorité de l’Archi-Magos Mordekai Holatas, Porteur de la Lumière Sacrée ! »

« Peu importe, tout le monde doit se plier aux règles. Désactivez-les immédiatement ou retournez d’où vous venez. »

Sachant qu’il n’avait pas le choix. Phineus désactiva les modules d’enregistrement d’une simple pensée. Kurstobal lui fit un signe de tête et lui indiqua une arche sculptée dans la pierre rouge, gravée de runes de confinement. Aucun appareillage mécanique n’allait pouvoir être utilisé dans cette enceinte sans que les geôliers de Corteswain ne s’en rendent compte. L’Archi-Magos ne serait pas satisfait.

Il passa lentement sous l’arche de pierre et sentit un frisson électrique parcourir sa chair tandis que les Esprits de la Machine présents dans son corps communiaient avec ceux de tout le complexe pénitentiaire. La lumière y était faible et ses globes oculaires étaient déjà poussés à leur niveau maximal. Au bout de la galerie, il voyait le reflet du champ qui empêchait l’hérétique d’aller prêcher son dogme aux masses. Phineus rassembla toute sa confiance en lui et remonta le corridor taillé dans la pierre de Mars. Il se retrouva debout devant la cellule de Corteswain.

Phineus ne savait pas à quoi s’attendre quand l’Archi-Magos Holatas rayait dépêché, juste qu’il devait en apprendre autant que possible de cet homme. La première impression qu’il eut de l’endroit le troubla : la cellule avait beau être parfaitement rangée, elle était plongée dans l’obscurité et on en distinguait à peine les murs, sur lesquels s’étalaient des lignes et des cercles qui se chevauchaient et se croisaient sans logique apparente. Il distingua l’homme qu’il était venu chercher, recroquevillé dans le coin le plus sombre. La lumière tenue du couloir éclairait quelques rares parcelles de peau plissée, striées de plusieurs marques de coups de fouet. Ses cheveux étaient ébouriffés, lui donnant l’air d’un animal sauvage.

« Tu l’as vu ? » cria-t-il sans se tourner vers Phineus.

« Vu ? » répéta Phineus. « Vu quoi ? »

« Celui qui Vit Au-delà, le Seigneur de la Folie, qui habite le monde à l’intérieur du monde. Celui qui a faim… Et qui se nourrit ! »

« Je ne comprends pas. De qui parlez-vous ? » demanda Phineus pour tenter de reprendre le contrôle de la conversation.

« Tu l’ignores? »

« Oui, mais peut-être pourriez-vous m’en parler. »

Corteswain partit d’un rire aigu et éclatant. « Attention, jeune Adepte, je pourrais te prendre au mot, et peut-être ne me remercieras-tu pas alors de t’avoir éclairé. Es-tu prêt à te libérer des chaînes de ton faux dieu et à déchirer ces abominations contre nature auxquelles tu t’accroches ? Le Dieu-Machine existe, mais c’est un imposteur ! Venu pour nous réduire tous en esclavage. »

Horrifié par cette hérésie, Phineus croisa les doigts en se concentrant sur l’image de la Divine Machine. Même démis de ses fonctions, comment un membre de l’Adeptus Mechanicus pouvait-il exprimer de tels blasphèmes ? Il recula de la cellule, joignit ses mains dans son dos et en vint au motif de sa venue.

« Adepte Corteswain, j’ai reçu pour mission de vous questionner à propos d’événements inhabituels, et j’en viens à penser que vous pourriez m’aider à y voir plus clair. »

« Événements ? Quel genre d’événements ? Où ? »

« Dans les confins nord-est du Segmentum Solar, à quelque neuf cents années-lumière sous le plan galactique. Plusieurs de nos avant-postes de recherche ont été attaqués, leur technologie dérobée, et les quelques survivants ont sombré dans la démence. Les Skitarii assignés à la protection des bases se sont apparemment tournés les uns contre les autres dans des accès de psychose.

Tout cela est vraiment très troublant. Nous ne sommes… Pour être tout à fait honnête, nous ne sommes pas sûrs de ce qui s’est produit. »

« Vous avez retrouvé des cadavres ? »

La voix de Corteswain paraissait maintenant plus calme et le désir d’en savoir plus focalisait les fragments de son esprit.

« Oui, plusieurs, bien que nos Genetors ne puissent expliquer la décrépitude prématurée de leurs chairs. C’est comme s’ils avaient été, pardonnez-moi l’imprécision de l’expression, drainés de leur vie. »

« Bien, je comprends. Tout a commencé, alors. Il m’a emmené dans son monde insensé et m’a rejeté. Je n’étais pas digne, vois-tu. J’étais sans doute souillé par nos grossières tentatives de reproduire l’image du Dieu-Machine. »

« Je ne comprends toujours pas. »

« Vraiment ? Laisse-moi t’éclairer, jeune Adepte innocent. Je faisais partie d’une équipe d’exploration de l’Adeptus Mechanicus sur un Monde Mort proche des Bordures Orientales, appelé Cthelmax. Nous avons parcouru ses profondeurs et y avons trouvé des merveilles, mais nous n’étions pas seuls. Les Émissaires de Celui qui Vit Au-delà nous y attendaient. J’ai été le seul survivant, mais je ne me suis réveillé que pour découvrir que javais été transporté loin de la lumière de l’Empereur. Devant mes yeux, des obélisques de métal vivant crachaient des arcs électriques et l’horizon s’élevait vers un soleil rouge qui paraissait tellement proche que j’aurais pu tendre la main pour le toucher. Il ressemblait à un œil malveillant qui vibrait dans son agonie et les machines se nourrissaient de sa lumière comme des parasites mécaniques obscènes. »

Un souvenir fit frissonner Corteswain, qui poursuivit néanmoins.

« J’ai vu le maître de ce domaine et c’est alors que j’ai su que j’étais condamné. Pas à mourir, comprends-moi bien, mais à prendre pleinement la mesure de notre insignifiance. Le Dieu-Machine… Il est partout, il se nourrit de nous. J’ai vu mes compagnons de Cthelmax donnés en pâture à la machine, leurs corps et leurs âmes réduits à leurs atomes constituants pour répondre à sa faim insatiable. Je ne sais pas bien pourquoi j’ai été rejeté, mais je sais en tout cas aujourd’hui que tout ce que nous pensons savoir est faux ! Le Dieu-Machine ne nous aime pas, il ne veut pas de notre adoration. Nous ne sommes que ses jouets, je ne veux plus porter sa marque ! »

Corteswain se retourna et avança en rampant bizarrement sur le sol vers la faible lumière. Phineus eut le souffle coupé par l’horrible spectacle du corps de son interlocuteur, hideusement déformé là où il avait arraché de sa chair les bénédictions du Dieu-Machine, et il remarqua que ses ongles et ses dents avaient été déracinés pour l’empêcher de s’ouvrir les veines. Les jambes de Corteswain s’arrêtaient à mi-cuisse en moignons noircis. Son torse n’était plus qu’une masse de tissus cicatrisés là où d’anciens implants avaient brûlé. Lorsque Corteswain releva la tête, Phineus recula devant son visage. Ses yeux avaient été retirés de leurs orbites et les cicatrices sur ses joues disaient qu’il s’était infligé ce traitement lui-même. Ce que Corteswain avait vu était-il si terrible pour qu’il ait souhaité s’infliger les tourments d’une telle mutilation ?

Horrifié, l’Adepte Phineus s’enfuit à toutes jambes, la voix haut perchée de Corteswain résonnant dans la galerie.

« Il a faim, jeune Adepte, il a faim ! » hurlait l’hérétique. « S’il tourne à nouveau son attention vers nous, c’est parce que pour lui, nous ne sommes que de la nourriture, tu entends ? De la nourriture ! »

Sources

Pensée du Jour : « L’hérésie naît de l’oisiveté. »
  • Codex Adeptus Mechanicus, V8
  • Codex Adeptus Mechanicus Cult Mechanicus, V7
  • Codex Adeptus Mechanicus Skitarii, V7
  • Codex Nécrons, V3