Destruction de Nostramo
- « J’accepte sur mes épaules le poids de ce mal nécessaire. Et je n’en ai pas peur, car je suis la peur incarnée. »
- - Konrad Curze.
Bien des années avant la trahison d’Horus, le comportement du Primarque Konrad Curze - dit le Roi Sombre - et de sa Légion, les Night Lords, inquiétait dans les plus hauts échelons de l’Imperium.
Retrouvé durant la Grande Croisade par l’Empereur sur le monde sinistre de Nostramo, Curze, s’adapta rapidement aux enseignements de l’Imperium, même s’il demeurait distant de ses frères Primarques, hormis Fulgrim qui parvient à devenir son confident. Ayant été le tuteur de Curze, le Primarque des Emperor's Children lui enseigna les doctrines complexes des Astartes. Curze les apprit avec une aisance étonnante puis fut adoubé comme guide spirituel et militaire des Night Lords, les héritiers de son génome, une Légion entière de fils qui attendaient le retour du père prodigue.
Pendant des années, les Night Lords menèrent une campagne impitoyable envers les ennemis de l’Humanité. Trop impitoyable. De nombreuses sources des archives de Terra datant de la fin de la Grande Croisade décrivent une VIIIe Légion totalement imperméable aux subtilités de la négociation et des pourparlers, et à qui il ne venait même pas à l’esprit de faire usage d’autre chose que la force la plus absolue. Cette stratégie porta néanmoins ses fruits au point que la seule mention de la présence des fils de Nostramo dans un système suffisait à garantir l’ordre, la loi et la dévotion envers l’Imperium.
Mais à force, les massacres systématiques furent source de plus en plus de contestations, même chez les Primarques. La folie de Konrad Curze commençait à le consumer, et elle sera subtilement instrumentalisé par Horus dans le futur pour convaincre Curze de le rejoindre dans sa rébellion.
L’histoire a retenu que le Primarque des Night Lords révéla sa trahison contre l’Empereur sur les sables noirs de Isstvan V. Mais pour d’autres, le premier acte de sécession du Roi Sombre et de ses Night Lords envers l’Imperium ne s’est pas passé sur Isstvan V, mais bien sur la planète où il a grandie, sur la planète qu’il a conquis, sur la planète qu’il a détruit…
Le jour où Konrad Curze est mort, et où le Night Haunter ressuscita à sa place fut le jour où il détruisit totalement Nostramo.
Pacification du Système de Cheraut
Pour de nombreux érudits, la Pacification de Cheraut fut le point de départ de la déchéance de Konrad Curze dont les méthodes brutales et l’application sauvage de sa vision du monde menèrent à une fuite en avant du sombre Primarque.
Avec l’aide des Emperor’s Children dirigés par Fulgrim et des Night Lords menés par Konrad Curze, les Imperial Fists de Rogal Dorn avaient brisé les défenses de la coalition humaine belligérante de Cheraut qui résistait à la venue de l’Imperium. Après huit mois de combats acharnés et sanglants, l’Imperium remportait la victoire, menant le système de Cheraut à la Conformité.
Mais si Dorn avait loué les mérites des Emperor’s Children, la conduite des Night Lords ne leur avait valu que sa colère. Les massacres et autres atrocités perpétrer par la VIIIe Légion menèrent à un conflit ouvert avec Dorn. La discorde avait atteint son paroxysme au milieu des ruines argentées d’Osmium où les bûchers funéraires des vaincus tachaient les cieux de noir. Curze avait ordonné à ses hommes d’exécuter les prisonniers lorsque Dorn avait pénétré dans son campement, horrifié par les actes de son frère ténébreux. Une violente dispute éclata entre les deux demi-dieux, Dorn exigeant le départ de Curze et de sa Légion, les accusant de planter les graines de la discorde tandis que Curze justifiait ses actes en soulignant que tel devait être le destin de ceux ayant porter les armes contre l’Imperium.
À ce stade, on peut souligner que les deux Primarques défendaient deux interprétations différentes de la Grande Croisade, Rogal Dorn comprenant que les prisonniers d’aujourd’hui seront les sujets de l’Empereur de demain, et que pour assurer l’autorité de l’Imperium dans le futur, le bienveillance devait être appliquée, au risque de mener à la rébellion et à l’instabilité. Mais pour Curze l’obéissance à l’Imperium devait naître de la peur du châtiment afin d’éviter que la corruption des "faibles" ne mène, selon lui, à la trahison. Curze appliquait la même politique que lorsqu’il était le dirigeant tyrannique de Nostramo avant sa redécouverte, politique basé sur les représailles sanglantes et la terreur. Le Roi Sombre aurait même, d’après certains témoignages, demandé à l’un des prisonniers de lui tirer dessus, promettant qu’aucun mal ne lui arriverait. Ce dernier ne exécuta que lorsque Curze lui tourna le dos. Par cet exemple détraqué, Curze soutient à son frère que lorsque on leur laissait une chance, les hommes choisissaient la voie de la dissension. Tant que ce prisonnier croyait qu’il serait puni, il n’osait pas tirer, mais il l’a fait dès qu’il s’est cru libéré des conséquences de son geste.
Ce qui arriva par la suite est mal documenté, mais ce qui est une certitude, c’est qu’après une violente altercation, Rogal arriva dans les appartements de Curze, enragé par les massacres de Cheraut, et par ce que Fulgrim lui aurait répété : des secrets que Curze avait confiés au Phénicien en toute confiance quelques jours avant la tragédie. Le Roi Sombre était connu pour les crises qui le frappait, certains murmurant qu’il voyait le futur et qu’il avait connaissance de l’Âge Sombre qui allait s’abattre sur la galaxie, et la guerre civile qui s’en suivrait. Cela n’est que supposition, mais ce que Fulgrim révéla à Dorn suffit à rendre furieux ce dernier. Tout dégénéra d’une manière ou d’une autre et le Prétorien se retrouva gravissimement blessés par Curze. Devant l’horreur de ce geste, le Roi Sombre fut consigné dans ses quartiers, gardés sur ordre de Fulgrim et Dorn par des Astartes issus de la Garde Phénicienne et des Imperial Fists, attendant le rétablissement du Primarque de la VIIe Légion.
Curze avait sûrement craint le jugement terrible qui risquait de s’abattre sur lui et ses fils, supposant - à juste titre - que tous ceux pour qui ses méthodes révulsaient, c’est à dire un peu prêt tout le monde, allaient chercher à se débarrasser de lui. Ces soupçons s’accentuèrent lorsqu’il appris qu’il était question que toute la VIIIe Légion soit rappelée vers Terra pour y rendre des comptes sur ses méthodes de guerre.
Mais une dernière nouvelle convainquit Curze de se détacher de l’Imperium, à la fois dégoûté par par ce qu’il appris et convaincu que cela prouvait le justesse de ses choix : Nostramo, son monde natal, était ravagé comme jamais par la corruption, le crime et l’anarchie.
Cette dernière nouvelle fut le déclencheur de l’évasion sanglante de Curze, qui massacra les sentinelles de ses quartiers avant d’ordonner à sa fidèle Légion de mettre le cap sur Nostramo, afin d’appliquer jusqu’au bout sa politique de terreur.[1]
La Destruction de Nostramo
L’anéantissement de Nostramo fut rapide et sans pitié, à l’image des Night Lords. Ce qui arriva à la planète ne nous est pas exactement connu en détails, mais les rapports et analyse faites par la flotte impériale envoyée par Rogal Dorn à la poursuite de Night Haunter ne laisse que peu de doutes sur la méthode choisi par les Night Lords pour détruire leur monde.
Nous pouvons déduire que l’orbe de Nostramo et sa lune irradiée, appelée Tenebor, furent encerclé par la flotte de Night Hauter. La planète fut par la suite visée par les rayons incandescents des canons innombrables des vaisseaux qui abattirent sur la planète. Convergeant entre elles et démultipliant leur puissance, les énergies assujetties se sont concentrées en un pilier de lumière. Le grand rayon avait sûrement dispersé l’obscurité qui entourait ce monde baignant les cieux d’une clarté inédite, alors même que la chaleur intense du bombardement embrasait l’atmosphère sur des kilomètres dans toutes les directions. Ce tir de pure énergie pénétra l’écorce d’adamantium de Nostramo par la fissure ancienne qu’avait ouverte l’arrivée du Primarque. Cette puissance inquantifiable plongea au travers des couches de la planète, jusqu’à en atteindre le noyau et déclencher une réaction cataclysmique telle que la galaxie en avait peu vu. Les plaques tectoniques s’écartelèrent et le cœur en fusion de la planète consuma l’atmosphère. Nostramo explosa, ne laissant plus qu’un champ d’astéroïde d’adamandium qui feront le bonheur des pirates, des miniers et du Mechanicus dans les millénaires qui suivront cette destruction.
L’onde de choc de cet acte terrifiant allait se réverbérer dans tout l’Imperium et entériner de fait la sécession des Night Lords avec l’Imperium, avant que ces derniers et leur sinistre Primarque ne s’engagent pleinement dans la trahison et le carnage.[2]
Sources
- McNEILL GRAHAM, Les Ombres de la Traîtrise : Le Roi Sombre, Black Libray, 2012
- Index Astartes du White Dwarf N°93 (Janvier 2002)
- ↑ Informations issues de Les Ombres de la Traîtrise : Le Roi Sombre, de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2013
Informations issues de l'Index Astartes du White Dwarf N°93 (Janvier 2002) résumées par Guilhem. - ↑ Informations issues de Les Ombres de la Traîtrise : Le Roi Sombre, de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2013
Informations issues de l'Index Astartes du White Dwarf N°93 (Janvier 2002) résumées par Guilhem.