Astorthas l'Inconstant
Le pouvoir du changement dans sa forme la plus pure habite ce maître de la magie, enflant en lui au point de menacer de le consumer entièrement. On raconte que le regard de Tzeentch s’est posé sur Astorthas, mais si c’est le cas, nul ne sait encore si le Dieu du Changement récompensera les efforts du Sorcier par l’immortalité démoniaque ou par la folie des Rejetons du Chaos.
Aucune partie du corps d’Astorthas l’Inconstant ne reste la même plus de quelques secondes. Sa chair se transforme en une masse de tentacules, se couvre de plumes irisées ou d’écailles, ou se mue en un cristal bleuâtre qui s’écoule comme de l’eau avant de retourner à l’état de chair post-humaine. Ses yeux sont des myriades de globes oculaires, des orbes composites, ou des gouffres ténébreux. Il peut en avoir plusieurs, ou un seul, à l’instar de son père génétique. Sa voix est une cacophonie de sifflements, de grognements, de coassements et d’incantations obscures. Même ses pensées mutent sans cesse, le poussant à altérer ses plans selon des caprices soudains ou quelque inspiration divine.
Souillées par son seul contact, les armes d’Astorthas sont devenues d’instables aberrations biomécaniques. Son sceptre de sorcier est une véritable horreur, tout en chair palpitante, yeux exorbités et gueules écumantes. Quand il s’en sert pour canaliser le pouvoir du changement qui l’habite, le bâton projette des masses tremblotantes de tentacules gluants et d’éphémères appendices garnis de crocs qui engloutissent leurs victimes sous une véritable marée de chair. Leur contact écœurant transmet une terrible malédiction, qui transmute les êtres vivants aussi bien que les machines de guerre inertes en Rejetons du Chaos hurlants, qu’Astorthas ajoute ensuite à sa ménagerie de l’horreur. Les pouvoirs impies du sorcier attirent de nombreux Tzaangors, qui dirigent ses meutes de Rejetons au combat à raide d’aiguillons dorés. Le seul élément statique chez Astorthas est son armure richement ornementée. De façon perverse étant donné l’horreur qu’elle contient, elle est sculptée à l’image de celles des Rubricae : seuls les vrilles multicolores qui s’échappent occasionnellement de ses jointures trahissent le vortex de chairs rangées qu’elle dissimule. La vérité tapie dans les cœurs d’Astorthas est qu’il sait qu’il se trouve à l’orée d’un ultime changement, qu’il s’agisse de l’immortalité démoniaque ou de la damnation d’une métamorphose en Mutalithe à Vortex. En emprisonnant son corps dans une coquille d’adamantine, il espère conserver sa cohésion physique et spirituelle assez longtemps pour atteindre l’apothéose, et éviter la dégénérescence et la folie.
Source
- Codex Thousand Sons, V9