« Vol de Lethidia » : différence entre les versions

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[[Monde Vierge]] sauvage récemment assailli par une [[Flotte-Ruche Léviathan|Flotte Tyranide]], Lethidia représentait une récompense unique pour les Coteries toujours curieuses. Les [[Hémoncule]]s sont arrivés alors que [[Saim-Hann]] tentait de sauver les [[Aeldari]]s de la planète. Le plan des Coteries n’était pas seulement d’enlever l’ensemble de l’invasion [[Tyranide]], mais de réaliser quelque chose de bien plus grand…
[[Monde Vierge]] sauvage récemment assailli par une [[Flotte-Ruche Léviathan|Flotte Tyranide]], Lethidia représentait une récompense unique pour les Coteries toujours curieuses. Les [[Hémoncule]]s sont arrivés alors que [[Saim-Hann]] tentait de sauver les [[Aeldari]]s de la planète. Le plan des Coteries n’était pas seulement d’enlever l’ensemble de l’invasion [[Tyranide]], mais de réaliser quelque chose de bien plus grand…


Dans les premiers jours de l’année 999.M41, la [[Flotte-Ruche Léviathan]] envahit la planète arboricole de Lethidia, un Monde Vierge situé à la périphérie sud de la galaxie. Bien que la Flotte ait été l’hôte d’une variété de formes de vie sauriennes sauvages, elle n’avait aucune chance de survivre à la faim colossale d’une Flotte-Ruche. Lors de l’assaut du Léviathan, les Ruches allaient se gaver de l’abondante biomasse de la planète forestière, ainsi que des [[Exodite]]s qui s’occupaient de l’esprit du monde.
Dans les premiers jours de l’année 999.M41, la [[Flotte-Ruche Léviathan]] envahit la planète arboricole de Lethidia, un Monde Vierge situé à la périphérie sud de la galaxie. Bien que la Flotte ait été l’hôte d’une variété de formes de vie sauriennes sauvages, elle n’avait aucune chance de survivre à la faim colossale d’une Flotte-Ruche. Lors de l’assaut de Léviathan, les Ruches allaient se gaver de l’abondante biomasse de la planète forestière, ainsi que des [[Exodite]]s qui s’occupaient de l’esprit du monde.


Saim-Hann, un [[Vaisseau-Monde]] connu pour sa longue surveillance des mondes Exodites, avait surveillé attentivement l’apparition d’un tel événement. Les Asuryanis étaient tombés sur la planète quelques heures à peine après l’apparition des premières spores, leurs osts chevaucheurs de vent tuant les bêtes-mères Tyranides à l’aide de volées de [[Canon Shuriken|Canons Shuriken]] et de leurs [[Lance Énergétique|Lances Énergétiques]]. Bien qu’ils soient trop peu nombreux pour arrêter la conquête de l’engeance du vide, les Asuryanis de Saim-Hann ont décidé de sauver le plus grand nombre possible d’Exodites, qu’ils soient vivants ou morts.
Saim-Hann, un [[Vaisseau-Monde]] connu pour sa longue surveillance des Mondes Exodites, avait surveillé attentivement l’apparition d’un tel événement. Les [[Asuryani]]s étaient tombés sur la planète quelques heures à peine après l’apparition des premières spores, leurs osts chevaucheurs de vent tuant les bêtes-mères Tyranides à l’aide de volées de [[Canon Shuriken|Canons Shuriken]] et de leurs [[Lance Énergétique|Lances Énergétiques]]. Bien qu’ils soient trop peu nombreux pour arrêter la conquête de l’engeance du vide, les Asuryanis de Saim-Hann ont décidé de sauver le plus grand nombre possible d’Exodites, qu’ils soient vivants ou morts.


Tous les mondes Exodites sont traversés de tunnels de toile psychoactifs qui abritent les esprits de leurs défunts, une version cristalline des Circuits d’Infinité des Vaisseaux-Mondes. Les [[Spirite]]s de Saim-Hann avaient l’intention de transférer mystiquement les essences de ceux qui avaient rejoint l’esprit du monde de Lethidia dans leur propre vie après la mort, semblable aux limbes. De cette façon, ils sauveraient la planète en esprit, si ce n’est en corps.<ref>''Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - ''The Theft of Lethidia'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Tous les Mondes Exodites sont traversés de tunnels de toile psychoactifs qui abritent les esprits de leurs défunts, une version cristalline des Circuits d’Infinité des Vaisseaux-Mondes. Les [[Spirite]]s de Saim-Hann avaient l’intention de transférer mystiquement les essences de ceux qui avaient rejoint l’esprit du monde de Lethidia dans leur propre vie après la mort, semblable aux limbes. De cette façon, ils sauveraient la planète en esprit, si ce n’est en corps.<ref>''Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - ''The Theft of Lethidia'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>


===Les Gardiens de l'Au-Delà===
===Les Gardiens de l'Au-Delà===
Les Seigneurs de [[Commorragh]] sont toujours à l’affût d’informations juteuses. Leurs agents sont disséminés dans l’univers, parmi lesquels on trouve des pillards, des marginaux, des [[Arlequin]]s et des [[Mandragore]]s qui sautent d’une dimension à l’autre. Les Coteries n’ont pas tardé à avoir vent de l’invasion léthidienne.
Les Seigneurs de [[Commorragh]] sont toujours à l’affût d’informations juteuses. Leurs agents sont disséminés dans l’univers, parmi lesquels on trouve des pillards, des marginaux, des [[Arlequin]]s et des [[Mandragore]]s qui sautent d’une dimension à l’autre. Les Coteries n’ont pas tardé à avoir vent de l’invasion léthidienne.


L’idée d’un Monde Vierge sauvage nouvellement infesté par les Tyranides a suscité un grand émoi dans la ville souterraine. Comme les architectes de Commorragh l’ont prouvé il y a longtemps, là où il existe des corps intenses de pouvoir psychique, des exploits magnifiques peuvent être accomplis. Il suffisait de regarder les Ilmaea - les soleils captifs que les fondateurs de la Cité Crépusculaire avaient arrachés à l’espace réel - pour avoir la preuve de la suprématie des [[Drukhari]]s. Certains de ceux qui ont orchestré ces grands vols ont survécu en devenant les plus âgés et les plus influents de tous les Hémoncules.
L’idée d’un Monde Vierge sauvage nouvellement infesté par les Tyranides a suscité un grand émoi dans la ville souterraine. Comme les architectes de [[Commorragh]] l’ont prouvé il y a longtemps, là où il existe des corps intenses de pouvoir psychique, des exploits magnifiques peuvent être accomplis. Il suffisait de regarder les Ilmaea - les soleils captifs que les fondateurs de la Cité Crépusculaire avaient arrachés à l’espace réel - pour avoir la preuve de la suprématie des [[Drukhari]]s. Certains de ceux qui ont orchestré ces grands vols ont survécu en devenant les plus âgés et les plus influents de tous les Hémoncules.


L’intérêt de la Coterie n’était pas de nature bienveillante, car en se séparant des méthodes décadentes de l’ancien empire Aeldari, les lâches Exodites avaient perdu leur droit à la survie. Au contraire, il était plus proche de l’excitation que ressent un crypto-scientifique au seuil d’une percée. L’arrivée d’une nouvelle race dans la galaxie devait faire l’objet d’un examen approfondi, de préférence à la pointe d’un scalpel.
L’intérêt de la Coterie n’était pas de nature bienveillante, car en se séparant des méthodes décadentes de l’ancien empire Aeldari, les lâches Exodites avaient perdu leur droit à la survie. Au contraire, il était plus proche de l’excitation que ressent un crypto-scientifique au seuil d’une percée. L’arrivée d’une nouvelle race dans la galaxie devait faire l’objet d’un examen approfondi, de préférence à la pointe d’un scalpel.


Des Tyranides vivants avaient été capturés dans l’espace réel et ramenés à Commorragh à de nombreuses reprises par le passé, mais pas plus d’une poignée de couvées étaient parvenues intactes dans la ville souterraine. Ces bêtes extraterrestres surarmés étaient extrêmement violentes et se vendaient à prix d’or dans les arènes des Cultes [[Céraste]]s et dans les cercles d’Hémoncules. Jusqu’à présent, les tentatives des Coteries pour recréer ou synthétiser de la biomatière Tyranide s’étaient avérées infructueuses. Même le butin prélevé sur l’infortuné monde de Dûriel - des spécimens de deux Flottes-Ruches différentes que les Hémoncules avaient tenté de fusionner - avait été réduit à néant. Les Tyranides étaient faits d’une matière bien plus étrange que la chair et le sang, et leur race ne se laisserait pas facilement manipuler.
Des Tyranides vivants avaient été capturés dans l’espace réel et ramenés à Commorragh à de nombreuses reprises par le passé, mais pas plus d’une poignée de couvées étaient parvenues intactes dans la ville souterraine. Ces bêtes extraterrestres surarmés étaient extrêmement violentes et se vendaient à prix d’or dans les arènes des Cultes [[Céraste]]s et dans les cercles d’Hémoncules. Jusqu’à présent, les tentatives des Coteries pour recréer ou synthétiser de la biomatière Tyranide s’étaient avérées infructueuses. Même le butin prélevé sur l’infortuné monde de [[Bataille de Valedor|Dûriel]] - des spécimens de deux Flottes-Ruches différentes que les Hémoncules avaient tenté de fusionner - avait été réduit à néant. Les Tyranides étaient faits d’une matière bien plus étrange que la chair et le sang, et leur race ne se laisserait pas facilement manipuler.


C’est ce qui faisait l’attrait des Tyranides, car de nombreux Hémoncules en avaient assez de travailler avec une musculature banale et des systèmes circulatoires prévisibles. Ils aspiraient à quelque chose de plus exotique pour orner leurs murs - plus les formes étaient variées, mieux c’était. Les Tyranides, aussi adaptables qu’ils s’avéraient être, représentaient un corpus d’apprentissage si vaste dans ses myriades de formes et de capacités qu’ils ne s’ennuieraient jamais.
C’est ce qui faisait l’attrait des Tyranides, car de nombreux Hémoncules en avaient assez de travailler avec une musculature banale et des systèmes circulatoires prévisibles. Ils aspiraient à quelque chose de plus exotique pour orner leurs murs - plus les formes étaient variées, mieux c’était. Les Tyranides, aussi adaptables qu’ils s’avéraient être, représentaient un corpus d’apprentissage si vaste dans ses myriades de formes et de capacités qu’ils ne s’ennuieraient jamais.
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===Voler un Monde===
===Voler un Monde===
C’est l’ambition monstrueuse du maître Hémoncule [[Urien Rakarth]] qui a montré la voie aux Coteries. Enlever une couvée de Tyranides était une affaire assez simple - les cages runiques du [[Culte du Septième Malheur|Septième Malheur]] l’avaient prouvé - mais de tels enlèvements à petite échelle n’étaient dignes que de Commorrites de moindre importance. Avec un monde artisanal majeur si proche d’une planète qui avait encore un esprit du monde actif, Rakarth connaissait un moyen de voler toute l’invasion Tyranide dans la nuit.
C’est l’ambition monstrueuse du maître Hémoncule [[Urien Rakarth]] qui a montré la voie aux Coteries. Enlever une couvée de Tyranides était une affaire assez simple - les cages runiques du [[Culte du Septième Malheur|Septième Malheur]] l’avaient prouvé - mais de tels enlèvements à petite échelle n’étaient dignes que de Commorrites de moindre importance. Avec un Vaisseau Monde majeur si proche d’une planète qui avait encore un Esprit-Monde actif, Rakarth connaissait un moyen de voler toute l’invasion Tyranide dans la nuit.


En peu de temps, les Hémoncules travaillèrent ensemble avec un degré de coopération sans précédent. Le légendaire [[:Hémoncule#Carnaval de la Douleur|Carnaval de la Douleur]] serait accompagné de guerriers venus de tout Commorragh et d’ailleurs. Des [[Incube]]s mercenaires furent engagés, des faveurs demandées aux [[Kabale de Commorragh|Kabales]] et aux [[Culte Céraste|Cultes Cérastes]], et des alliés amenés d’autres dimensions. Pendant ce temps, les [[:Hémoncule#Les Némésines|Némésines]] et les Voyeurs de la Pénombre conspiraient pour planifier le chemin le plus efficace vers la disparition de la planète. Ils sont arrivés à la conclusion que le plan de Rakarth ne réussirait que s’ils pouvaient non seulement empêcher les envahisseurs Tyranides d’achever leur processus d’alimentation, mais aussi manipuler deux grandes portes de [[la Toile]]. Un tel portail se trouve à l’arrière de tous les Vaisseaux-Mondes Asuryaniss, dont Saim-Hann. Un autre portail se trouve dans le principal sanctuaire géomantique de chaque Monde Exodite.
En peu de temps, les Hémoncules travaillèrent ensemble avec un degré de coopération sans précédent. Le légendaire [[:Hémoncule#Carnaval de la Douleur|Carnaval de la Douleur]] serait accompagné de guerriers venus de tout Commorragh et d’ailleurs. Des [[Incube]]s mercenaires furent engagés, des faveurs demandées aux [[Kabale de Commorragh|Kabales]] et aux [[Culte Céraste|Cultes Cérastes]], et des alliés amenés d’autres dimensions. Pendant ce temps, les [[:Hémoncule#Les Némésines|Némésines]] et les Voyeurs de la Pénombre conspiraient pour planifier le chemin le plus efficace vers la disparition de la planète. Ils sont arrivés à la conclusion que le plan de Rakarth ne réussirait que s’ils pouvaient non seulement empêcher les envahisseurs Tyranides d’achever leur processus d’alimentation, mais aussi manipuler deux grandes portes de [[la Toile]]. Un tel portail se trouve à l’arrière de tous les Vaisseaux-Mondes Asuryanis, dont Saim-Hann. Un autre portail se trouve dans le principal sanctuaire géomantique de chaque Monde Exodite.


La récompense de Rakarth était à portée de main. Si les énergies de ces deux grands portails étaient déstabilisées alors qu’ils se trouvaient à proximité l’un de l’autre, la boucle de rétroaction qui en résulterait verrait les portes dimensionnelles s’ouvrir, s’élargir de plus en plus jusqu’à ce qu’elles soient assez grandes pour engloutir un monde. Une fois cette étape franchie, le passage de Lethidia dans la Toile nécessiterait une translocation planétaire.
La récompense de Rakarth était à portée de main. Si les énergies de ces deux grands portails étaient déstabilisées alors qu’ils se trouvaient à proximité l’un de l’autre, la boucle de rétroaction qui en résulterait verrait les portes dimensionnelles s’ouvrir, s’élargir de plus en plus jusqu’à ce qu’elles soient assez grandes pour engloutir un monde. Une fois cette étape franchie, le passage de Lethidia dans la Toile nécessiterait une translocation planétaire.


Un acte rendu possible par l’histoire de la Cité Crépusculaire elle-même. Après la vengeance du Suprême Suzerain [[Asdrubæl Vect]] contre l’[[Archonte]] Kelithresh, Asdrubæl Vect avait laissé un trou béant dans l’univers. Rakarth connaissait les voies de la Toile menant à la singularité apprivoisée de Vect - le véritable miracle serait de s’assurer que Lethidia soit transportée jusqu’à l’orbite de Commorragh sans déchirer le continuum espace-temps. Pour y parvenir, les brise-soleil de la Toile devraient être placés à des endroits géomantiques précis correspondant à des points nodaux du squelette cristallin de la planète. Cette tâche était si importante, si monumentale, que les Hémoncules ne la confieraient à personne d’autre. Les Seigneurs de la Coterie devaient se rendre en personne sur Lethidia.<ref>''Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - ''To Steal a World'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
Un acte rendu possible par l’histoire de la Cité Crépusculaire elle-même. Après la vengeance du Suprême Suzerain [[Asdrubæl Vect]] contre l’[[Archonte]] Kelithresh, Asdrubæl Vect avait laissé un trou béant dans l’univers. Rakarth connaissait les voies de la Toile menant à la singularité apprivoisée de Vect - le véritable miracle serait de s’assurer que Lethidia soit transportée jusqu’à l’orbite de Commorragh sans déchirer le continuum espace-temps. Pour y parvenir, les brise-soleil de la Toile devraient être placés à des endroits géomantiques précis correspondant à des points nodaux du squelette cristallin de la planète. Cette tâche était si importante, si monumentale, que les Hémoncules ne la confieraient à personne d’autre. Les Seigneurs de la Coterie devaient se rendre en personne sur Lethidia.<ref>''Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - ''To Steal a World'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>


===Le Banquet Refusé===
===Le Banquet Refusé===
L’alliance Commorrite a forcé son entrée dans l’espace réel par la grande porte de la Toile située à l’arrière du Vaisseau-Monde Saim-Hann. Alors que les Kabales et les Cultes Cérastes se réjouissaient de voir leurs cousins des Mondes Vierges utiliser leur grand portail sans autorisation, un vecteur d’assaut vertical était vital pour garantir un assaut surprise. Le ciel de Lethidia était recouvert d’une épaisse couche de spores Tyranides lancées par les Vaisseaux-Ruches en orbite basse. Les minuscules spores poussaient la biomasse du Monde Exodite à une croissance incontrôlable, tout comme un [[Agri-Monde]] engraisse son troupeau avant de commencer la boucherie.
L’alliance Commorrite a forcé son entrée dans l’espace réel par la grande porte de la Toile située à l’arrière du Vaisseau-Monde Saim-Hann. Alors que les Kabales et les Cultes Cérastes se réjouissaient de voir leurs cousins des Mondes Vierges utiliser leur grand portail sans autorisation, un vecteur d’assaut vertical était vital pour garantir un assaut surprise. Le ciel de Lethidia était recouvert d’une épaisse couche de spores Tyranides lancées par les Vaisseaux-Ruches en orbite basse. Les minuscules spores poussaient la biomasse du Monde Exodite à une croissance incontrôlable, tout comme un [[Agri-Monde]] engraisse son troupeau avant de commencer la boucherie.


Le paysage de Lethidia était parsemé de nombreux bassins de digestion. Comme l’avaient montré les [[Valedor|Derniers Jours de Dûriel]], une fois la conquête de la planète assurée, les bêtes dévorantes qui avaient mangé à leur faim se jetaient dans ces lacs bilieux dans un acte de suicide instinctif. De cette manière, les Tyranides réduisaient chaque parcelle de biomasse en une bouillie biologique que les Ruches drainaient ensuite de la surface. Les voyeurs de Penumbral avaient alerté leurs contacts dans les [[Coterie Corrompue|Corrompues]] de cette pratique, et les maîtres alchimistes s’étaient préparés en conséquence.
Le paysage de Lethidia était parsemé de nombreux bassins de digestion. Comme l’avaient montré les [[Valedor|Derniers Jours de Dûriel]], une fois la conquête de la planète assurée, les bêtes dévorantes qui avaient mangé à leur faim se jetaient dans ces lacs bilieux dans un acte de suicide instinctif. De cette manière, les Tyranides réduisaient chaque parcelle de biomasse en une bouillie biologique que les Flottes-Ruches drainaient ensuite de la surface. Les Voyeurs de Penumbral avaient alerté leurs contacts dans les [[Coterie Corrompue|Corrompues]] de cette pratique, et les maîtres alchimistes s’étaient préparés en conséquence.


Dissimulés par les nuages de spores, les Drukharis descendirent en grand nombre du grand portail de la Toile. Les bombardiers [[Korvide]] et les chasseurs à réaction [[Stymphale]] sillonnèrent le ciel de la planète par centaines. Leur passage était si rapide que les Tyranides ailés qui hantaient la brume de spores étaient dans l’impossibilité de les intercepter. Les pilotes prenaient un malin plaisir à trancher des têtes d’aliens avec le bout des ailes de leurs vaisseaux, mais aucun d’entre eux ne se détournait de sa véritable mission. Chaque fois qu’un bassin de digestion était détecté, ces vaisseaux à la trajectoire fléchée tiraient les missiles à nécrotoxine modifiés des Corrompues au milieu de chaque bourbier. Les détonations qui en résultaient rendaient instantanément inerte le contenu de la piscine. Les bêtes mangeuses tyranides qui avaient plongé dans chaque marasme digestif ne se dissolvaient pas comme l’avait prévu la Flotte-Ruche, mais flottaient dans une eau saumâtre inoffensive.
Dissimulés par les nuages de spores, les Drukharis descendirent en grand nombre du grand portail de la Toile. Les bombardiers [[Korvide]] et les chasseurs à réaction [[Stymphale]] sillonnèrent le ciel de la planète par centaines. Leur passage était si rapide que les Tyranides ailés qui hantaient la brume de spores étaient dans l’impossibilité de les intercepter. Les pilotes prenaient un malin plaisir à trancher des têtes d’aliens avec le bout des ailes de leurs vaisseaux, mais aucun d’entre eux ne se détournait de sa véritable mission. Chaque fois qu’un bassin de digestion était détecté, ces vaisseaux à la trajectoire fléchée tiraient les missiles à nécrotoxine modifiés des Corrompues au milieu de chaque bourbier. Les détonations qui en résultaient rendaient instantanément inerte le contenu de la piscine. Les bêtes mangeuses tyranides qui avaient plongé dans chaque marasme digestif ne se dissolvaient pas comme l’avait prévu la Flotte-Ruche, mais flottaient dans une eau saumâtre inoffensive.


Les Commorrites n’étaient pas les seuls Aeldaris à tourner autour des marées vivantes tyranides. Des traînées écarlates traversaient les forêts tandis que les [[Gardien du Vent|Gardiens du Vent]] de Saim-Hann envoyaient des Shurikens aux arêtes monomoléculaires qui tranchaient la végétation et les Tyranides. Chaque fois qu’un tunnelier extraterrestre surgissait pour s’attaquer aux Exodites protégeant leurs sanctuaires mégalithiques, des tribus entières de cavaliers sauvages de Saim-Hann interceptaient les essaims, tuant les monstres engendrés par le vide sans trop de pertes dans leurs rangs. D’agiles [[Motojet Aeldari|Motojets Aeldaris]] s’engouffraient ensuite dans les trous laissés à la surface de la planète par les attaques des Tyranides, zoomant dans des tunnels étroits et tortueux pour chasser les horreurs rampantes de la vague suivante. Une bataille similaire s’est déroulée dans les tunnels cristallins du réseau de toile de Lethidia, dont les étendues sacrées ont été tachées par des rivières de sang extraterrestre à mesure que les Asuryanis ont fait des ravages.
Les Commorrites n’étaient pas les seuls Aeldaris à tourner autour des marées vivantes Tyranides. Des traînées écarlates traversaient les forêts tandis que les [[Gardien du Vent|Gardiens du Vent]] de Saim-Hann envoyaient des Shurikens aux arêtes monomoléculaires qui tranchaient la végétation et les Tyranides. Chaque fois qu’un tunnelier extraterrestre surgissait pour s’attaquer aux Exodites protégeant leurs sanctuaires mégalithiques, des tribus entières de Cavaliers Sauvages de Saim-Hann interceptaient les essaims, tuant les monstres engendrés par le vide sans trop de pertes dans leurs rangs. D’agiles [[Motojet Aeldari|Motojets Aeldaris]] s’engouffraient ensuite dans les trous laissés à la surface de la planète par les attaques des Tyranides, zoomant dans des tunnels étroits et tortueux pour chasser les horreurs rampantes de la vague suivante. Une bataille similaire s’est déroulée dans les tunnels cristallins du réseau de la Toile de Lethidia, dont les étendues sacrées ont été tachées par des rivières de sang extraterrestre à mesure que les Asuryanis ont fait des ravages.


Tandis que les essaims tyranides se concentraient sur les Motojets de Saim-Hann et les [[Dragonnier]]s Exodites, Rakarth donna l’ordre de descendre. Les [[Saccageur]]s survolèrent bientôt la voûte terrestre, les artilleurs Gorgones détruisant les [[Gargouille Tyranide|Gargouilles]] qui s’approchaient pour les intercepter. Ici et là, des Tyranides de la taille de Bombardiers Korvide arrachèrent un écumeur du ciel, ses passagers tombant dans la canopée en contrebas. Les Hémoncules n’y prêtèrent guère attention.
Tandis que les essaims Tyranides se concentraient sur les Motojets de Saim-Hann et les [[Dragonnier]]s Exodites, Rakarth donna l’ordre de descendre. Les [[Saccageur]]s survolèrent bientôt la voûte terrestre, les artilleurs Gorgones détruisant les [[Gargouille Tyranide|Gargouilles]] qui s’approchaient pour les intercepter. Ici et là, des Tyranides de la taille de Bombardiers Korvide arrachèrent un écumeur du ciel, ses passagers tombant dans la canopée en contrebas. Les Hémoncules n’y prêtèrent guère attention.


Les Talos appartenant aux [[:Hémoncule#Les Cornucopiens Noirs|Cornucopiens Noirs]] avaient commencé leur récolte plus tôt que prévu. Désireux de s’emparer des meilleurs matériaux extraterrestres, leurs machines voleuses de cadavres étaient tombées du ciel directement sur la plus grande des bêtes dirigeante des Tyranides. De nombreuses [[Machine de Tourment Talos|Machines de Tourment]] ont été réduits à l’état d’épaves étincelantes et sanguinolentes, tandis que les Tyranides géants ripostaient à l’aide de fouets tendineux et d’épées sensitives. Certains Talos réussirent néanmoins leur mission viscérale, découpant leur proie en ciseaux et faisant flotter leurs composants dans un miroir macabre de la stratégie alimentaire de la Ruche.
Les Talos appartenant aux [[:Hémoncule#Les Cornucopiens Noirs|Cornucopiens Noirs]] avaient commencé leur récolte plus tôt que prévu. Désireux de s’emparer des meilleurs matériaux extraterrestres, leurs machines voleuses de cadavres étaient tombées du ciel directement sur la plus grande des bêtes dirigeante des Tyranides. De nombreuses [[Machine de Tourment Talos|Machines de Tourment]] ont été réduits à l’état d’épaves étincelantes et sanguinolentes, tandis que les Tyranides géants ripostaient à l’aide de fouets tendineux et d’épées sensitives. Certains Talos réussirent néanmoins leur mission viscérale, découpant leur proie en tranches et faisant flotter leurs composants comme un miroir macabre de la stratégie alimentaire de la Flotte-Ruche.


Bon nombre des Hémoncules qui étaient tombés sur la planète étaient consternés par l’efficacité avec laquelle les Drukharis avaient empêché les Tyranides de s’enfuir. Iridivyst, en particulier, se réjouissait de voir l’une de ses incarnations réduite à néant et subsumée par une race nouvelle et passionnante. Il pataugeait inconsolablement dans un bassin de digestion neutralisé, ses Gorgones aux muscles rouges repoussant les [[Hormagaunt]]s au bord du bourbier. Tandis que l’Hémoncule enfonçait sa brèche de toile dans la terre détrempée, un [[Haruspex]] s’approchait à grands pas, les mâchoires écartées. Les yeux d’Iridivyst brillèrent lorsque la monstrueuse bête dévoreuse déploya son grand gosier pour l’attraper et l’entraîner dans sa gueule hérissée d’épines. Les Gorgones de l’Épicurien hochèrent la tête de satisfaction tandis que les marées de [[Gaunts]] se refermaient sur eux, satisfaits de profiter de leur propre mort douloureuse maintenant que leur maître se dissolvait joyeusement à l’intérieur d’une horreur extragalactique.
Bon nombre des Hémoncules qui étaient tombés sur la planète étaient consternés par l’efficacité avec laquelle les Drukharis avaient empêché les Tyranides de s’enfuir. Iridivyst, en particulier, se réjouissait de voir l’une de ses incarnations réduite à néant et subsumée par une race nouvelle et passionnante. Il pataugeait inconsolablement dans un bassin de digestion neutralisé, ses Gorgones aux muscles rouges repoussant les [[Hormagaunt]]s au bord du bourbier. Tandis que l’Hémoncule enfonçait sa brèche de Toile dans la terre détrempée, un [[Haruspex]] s’approchait à grands pas, les mâchoires écartées. Les yeux d’Iridivyst brillèrent lorsque la monstrueuse bête dévoreuse déploya son grand gosier pour l’attraper et l’entraîner dans sa gueule hérissée d’épines. Les Gorgones de l’Épicurien hochèrent la tête de satisfaction tandis que les marées de [[Gaunts]] se refermaient sur eux, satisfaits de profiter de leur propre mort douloureuse maintenant que leur maître se dissolvait joyeusement à l’intérieur d’une horreur extragalactique.


Non loin de là, Xeryndtuil regardait, tel un père fier, ses [[Grotesque]]s déchirer les [[Guerrier Tyranide|Guerriers Tyranides]] qui arrivaient de tous les côtés. Les essaims avaient senti que les Hémoncules représentaient le véritable danger, et leurs chefs tentaient de les tuer à coups de bio-canons et de griffes. Malgré leur taille, les Tyranides ne progressaient guère. Xeryndtuil était entouré de ses derniers triomphes : une galerie d’art vivante qu’il appelait la Ruine de la Chair. Chaque fois qu’un membre tranchant de Tyranide s’enfonçait dans la large poitrine d’un Grotesque, la brute masquée arrachait simplement le membre incriminé avant d’abattre son attaquant dans une rafale de coups brutaux. Lorsqu’une bête à Canon Tyranide faisait jaillir un flot de scarabées fouisseurs, même les Grotesques à moitié dévorés s’élançaient à travers la volée pour tuer leurs ennemis. Mettant sa propre brèche en place, Xeryndtuil regarda autour de lui pour voir si l’un de ses camarades Hémoncules appréciait la scène.
Non loin de là, Xeryndtuil regardait, tel un père fier, ses [[Grotesque]]s déchirer les [[Guerrier Tyranide|Guerriers Tyranides]] qui arrivaient de tous les côtés. Les essaims avaient senti que les Hémoncules représentaient le véritable danger, et leurs chefs tentaient de les tuer à coups de bio-canons et de griffes. Malgré leur taille, les Tyranides ne progressaient guère. Xeryndtuil était entouré de ses derniers triomphes : une galerie d’art vivante qu’il appelait la Ruine de la Chair. Chaque fois qu’un membre tranchant de Tyranide s’enfonçait dans la large poitrine d’un Grotesque, la brute masquée arrachait simplement le membre incriminé avant d’abattre son attaquant dans une rafale de coups brutaux. Lorsqu’une bête à Canon Tyranide faisait jaillir un flot de scarabées fouisseurs, même les Grotesques à moitié dévorés s’élançaient à travers la volée pour tuer leurs ennemis. Mettant sa propre brèche en place, Xeryndtuil regarda autour de lui pour voir si l’un de ses camarades Hémoncules appréciait la scène.


Le Maestro Thrylemnis, toujours désireux d’impressionner son modèle Urien Rakarth, avait pour une fois donné la priorité à l’ordre du jour de la Coterie plutôt qu’à l’entretien de ses chères Machines de Tourments. Ce fut une grave erreur. Une paire de [[Lictor]]s surgit de sa cachette, les serres hérissées d’épines pointées vers la poitrine enfoncée de Thrylemnis. Dans un élan de vitesse, le Talos Synistrex s’interposa entre son créateur et la bête assassine Tyranide. Les griffes du Lictor se heurtèrent à la carapace impeccablement incurvée de la Machine de Tourment, l’entamant gravement et arrachant l’une de ses griffes de son torse poli. Non loin de là, Dextrisyn avait enroulé ses tentacules autour d’un adversaire du Lictor qui se tordait. L’engin parasite saignait d’une douzaine de blessures, et son siphon à esprit émettait un faible gémissement.
Le Maestro Thrylemnis, toujours désireux d’impressionner son modèle Urien Rakarth, avait pour une fois donné la priorité à l’ordre du jour de la Coterie plutôt qu’à l’entretien de ses chères Machines de Tourments. Ce fut une grave erreur. Une paire de [[Lictor]]s surgit de sa cachette, les serres hérissées d’épines pointées vers la poitrine enfoncée de Thrylemnis. Dans un élan de vitesse, le Talos Synistrex s’interposa entre son créateur et l’assassin Tyranide. Les griffes du Lictor se heurtèrent à la carapace impeccablement incurvée de la Machine de Tourment, l’entamant gravement et arrachant l’une de ses griffes de son torse poli. Non loin de là, Dextrisyn avait enroulé ses tentacules autour d’un adversaire du Lictor qui se tordait. L’engin parasite saignait d’une douzaine de blessures, et son siphon à esprit émettait un faible gémissement.


Thrylemnis hurla comme s’il avait été plongé dans du mercure en ébullition. Ses traits d’albâtre se tordirent tandis qu’il s’élançait vers l’avant, l’artisan pointilleux se transformant en une bête hargneuse et sifflante. L’Hémoncule plongea son ciseau dans le visage du Lictor le plus proche, ses lames coupant les vrilles nourricières avant de détacher la tête du corps. Le deuxième Lictor, qui s’était libéré de l’emprise de Dextrisyn, se tenait au-dessus du bassin aux yeux multiples du Maestru. La main de Thrylemnis se dirigea vers le haut et son [[Pistolet Éclateur]] s’enfonça dans la gorge du Tyranide, libérant un solvant si puissant que la bête assassine se dissolvait simplement comme une statuette de cire maintenue sous une flamme invisible.
Thrylemnis hurla comme s’il avait été plongé dans du mercure en ébullition. Ses traits d’albâtre se tordirent tandis qu’il s’élançait vers l’avant, l’artisan pointilleux se transformant en une bête hargneuse et sifflante. L’Hémoncule plongea son ciseau dans le visage du Lictor le plus proche, ses lames coupant les vrilles nourricières avant de détacher la tête du corps. Le deuxième Lictor, qui s’était libéré de l’emprise de Dextrisyn, se tenait au-dessus du bassin aux yeux multiples du Maestru. La main de Thrylemnis se dirigea vers le haut et son [[Pistolet Éclateur]] s’enfonça dans la gorge du Tyranide, libérant un solvant si puissant que la bête se dissolvait simplement comme une statuette de cire maintenue sous une flamme invisible.


Partout, les Tyranides se rapprochaient des Hémoncules qui enfonçaient leurs brèches cristallines dans la croûte terrestre. Les couvées de [[Carnifex]] étaient interceptées par des [[Cronos]] qui planaient juste hors de portée, leurs énergies maléfiques réduisant les bêtes destructrices à l’état d’enveloppes sèches et incolores. Les plus petites Coteries se jetaient par dizaines sur les terreurs au corps de serpent pour faire gagner quelques précieuses secondes à leurs maîtres. Les Gorgones se tenaient côte à côte, leurs Fusils Liquéfiants transformant les mers chitineuses de Gaunts en une bouillie inoffensive. Des nœuds de voraces se glissaient entre les jambes des escortes Gorgones pour s’approcher, mais au dernier moment, des Hémovores ophidien sortaient des robes de leurs maîtres pour les étrangler et les entraver.
Partout, les Tyranides se rapprochaient des Hémoncules qui enfonçaient leurs brèches cristallines dans la croûte terrestre. Les couvées de [[Carnifex]] étaient interceptées par des [[Cronos]] qui planaient juste hors de portée, leurs énergies maléfiques réduisant les bêtes destructrices à l’état d’enveloppes sèches et incolores. Les plus petites Coteries se jetaient par dizaines sur les terreurs au corps de serpent pour faire gagner quelques précieuses secondes à leurs maîtres. Les Gorgones se tenaient côte à côte, leurs [[Fusil Liquéfacteur|Fusils Liquéfacteurs]] transformant les mers chitineuses de Gaunts en une bouillie inoffensive. Des nœuds de voraces se glissaient entre les jambes des escortes Gorgones pour s’approcher, mais au dernier moment, des Hémovores ophidien sortaient des robes de leurs maîtres pour les étrangler et les entraver.


Rakarth, quant à lui, se dirigeait allègrement vers le sanctuaire du monde principal, les narines dilatées par les glorieux parfums de la guerre. Une bête de ponte [[Tervigon]] blessée se frayait un chemin à travers les gardes du corps de l’aîné des Hémoncules, des Tyranides de moindre importance se débattant dans son sillage. L’Acothyste de la cellule, Vigotrex, tira un rayon de son [[Ossefactor]] sur la carapace de la créature, mais le Tervigon sembla à peine le remarquer. Secouant sa tête masquée, le Gorgone tapa de nouveaux paramètres dans le transmuteur de l’arme et tira à nouveau. Cette fois, le Tervigon frémit et éclata dans une explosion d’épines chitineuses, ses petits couverts de fluide se contractant et tombant raides morts autour de lui.
Rakarth, quant à lui, se dirigeait allègrement vers le sanctuaire du monde principal, les narines dilatées par les glorieux parfums de la guerre. Une bête de ponte [[Tervigon]] blessée se frayait un chemin à travers les gardes du corps de l’aîné des Hémoncules, des Tyranides de moindre importance se débattant dans son sillage. L’Acothyste de la cellule, Vigotrex, tira un rayon de son [[Ossefactor]] sur la carapace de la créature, mais le Tervigon sembla à peine le remarquer. Secouant sa tête masquée, la Gorgone tapa de nouveaux paramètres dans le transmuteur de l’arme et tira à nouveau. Cette fois, le Tervigon frémit et éclata dans une explosion d’épines chitineuses, ses petits couverts de fluide se contractant et tombant raides morts autour de lui.


Rakarth ne se souciait guère de ces distractions corporelles. Dérivant au-dessus de la lèvre du gouffre qui contenait le sanctuaire mondial, il contempla impérieusement les Spirites Aeldaris qui psalmodiaient en contrebas. Les mégalithes cristallins de la Toile du sanctuaire étaient d’un blanc éclatant, et la silhouette majestueuse de Saim-Hann s’estompait en sympathie dans les hauteurs. L’heure était proche.
Rakarth ne se souciait guère de ces distractions corporelles. Dérivant au-dessus de la lèvre du gouffre qui contenait le sanctuaire mondial, il contempla impérieusement les Spirites Aeldaris qui psalmodiaient en contrebas. Les mégalithes cristallins de la Toile du sanctuaire étaient d’un blanc éclatant, et la silhouette majestueuse de Saim-Hann s’estompait en sympathie dans les hauteurs. L’heure était proche.


Brandissant un long doigt noueux, Rakarth ordonna aux Hémoncules à sa droite de s’approcher du bord de la fosse. Daolchu Xeve, un [[:Hémoncule#Les Nadiristes|Nadiriste]] squelettique enveloppé dans la peau encore vivante de sa dernière victime, plongea la main dans sa robe gémissante et en retira un Orbe de Désespoir scintillant. Xeve tendit la main, inclina les doigts et la laissa tomber. L’orbe gémit en tombant dans la fosse, heurtant la terre avec un bruit sourd.
Brandissant un long doigt noueux, Rakarth ordonna aux Hémoncules à sa droite de s’approcher du bord de la fosse. Daolchu Xeve, un [[:Hémoncule#Les Nadiristes|Nadiriste]] squelettique enveloppé dans la peau encore vivante de sa dernière victime, plongea la main dans sa robe gémissante et en retira un [[Orbe de Désespoir]] scintillant. Xeve tendit la main, inclina les doigts et la laissa tomber. L’orbe gémit en tombant dans la fosse, heurtant la terre avec un bruit sourd.


Un cri à fendre l’âme déchira l’air tandis que des millénaires d’angoisse s’échappaient de la sphère psychosensible. Comme un seul homme, les Spirites se mirent à convulser comme s’ils étaient électrocutés avant de s’effondrer sur le sol. Privé de gouvernance psychique, le transfert d’âme par lequel les voyants de Saim-Hann sauvaient les esprits ancestraux de la planète devint immédiatement incontrôlable. La lumière pulsée par les mégalithes du sanctuaire mondial devint aveuglante dans son intensité, tandis que les portails de la Toile au-dessus et au-dessous amplifiaient leurs propres énergies impossibles. Au même moment, les Hémoncules activèrent leurs brèches cristallines dans la Toile. Un filet de puissance éthérique crépita d’un pôle à l’autre, prenant la planète dans un piège métaphysique.
Un cri à fendre l’âme déchira l’air tandis que des millénaires d’angoisse s’échappaient de la sphère psychosensible. Comme un seul homme, les Spirites se mirent à convulser comme s’ils étaient électrocutés avant de s’effondrer sur le sol. Privé de gouvernance psychique, le transfert d’âme par lequel les voyants de Saim-Hann sauvaient les esprits ancestraux de la planète devint immédiatement incontrôlable. La lumière pulsée par les mégalithes du sanctuaire mondial devint aveuglante dans son intensité, tandis que les portails de la Toile au-dessus et au-dessous amplifiaient leurs propres énergies impossibles. Au même moment, les Hémoncules activèrent leurs brèches cristallines dans la Toile. Un filet de puissance éthérique crépita d’un pôle à l’autre, prenant la planète dans un piège métaphysique.
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===Le Butin de Guerre===
===Le Butin de Guerre===
Lorsque les Hémoncules regagnèrent leurs repaires, un nouveau corps céleste orbitait autour de l’étendue multidimensionnelle de Commorragh, sa translocation grandiose étant alimentée par la mort d’innombrables âmes exodites. Lethidia pendait comme une cataracte au-dessus de la Cité Crépusculaire, les couches extérieures de la planète étant riches non seulement en Tyranides mais aussi en esprits torturés des Asuryanis et des Exodites trop lents pour s’enfuir.
Lorsque les Hémoncules regagnèrent leurs repaires, un nouveau corps céleste orbitait autour de l’étendue multidimensionnelle de Commorragh, sa translocation grandiose étant alimentée par la mort d’innombrables âmes Exodites. Lethidia pendait comme une cataracte au-dessus de la Cité Crépusculaire, les couches extérieures de la planète étant riches non seulement en Tyranides mais aussi en esprits torturés des Asuryanis et des Exodites trop lents pour s’enfuir.


La planète volée n’était pas le seul héritage de la grande ambition de Rakarth. La déchirure du voile avait laissé une plaie béante dans la réalité, et une grande partie de la Toile avait été ouverte au royaume des terreurs que l’Humanité appelle le [[Warp]]. Saim-Hann était ébranlé par une invasion démoniaque à grande échelle qui se déversait par la brèche, et la vrille de la Flotte-Ruche Léviathan, privée de la puissance de son festin planétaire, était lentement déchirée par l’ost engendré par l’enfer qui apparaissait à l’intérieur de ses Bio-Vaisseaux.
La planète volée n’était pas le seul héritage de la grande ambition de Rakarth. La déchirure du voile avait laissé une plaie béante dans la réalité, et une grande partie de la Toile avait été ouverte au royaume des terreurs que l’Humanité appelle le [[Warp]]. Saim-Hann était ébranlé par une invasion démoniaque à grande échelle qui se déversait par la brèche, et la vrille de la Flotte-Ruche Léviathan, privée de la puissance de son festin planétaire, était lentement déchirée par l’ost engendré par l’enfer qui apparaissait à l’intérieur de ses Bio-Vaisseaux.


La galaxie était marquée à jamais et des millions d’âmes aeldaris avaient été plongées dans un véritable cauchemar. Pourtant, les Coteries avaient leur récompense. Il faudra attendre longtemps avant que les Seigneurs de la ville souterraine n’aient à nouveau à faire face à l’ennui.<ref>''Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - ''The Spoils of War'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>
La galaxie était marquée à jamais et des millions d’âmes Aeldaris avaient été plongées dans un véritable cauchemar. Pourtant, les Coteries avaient leur récompense. Il faudra attendre longtemps avant que les Seigneurs de la ville souterraine n’aient à nouveau à faire face à l’ennui.<ref>''Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - ''The Spoils of War'' ''(traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)''</ref>


==Source==
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[[Catégorie:Conflits Aeldaris]]
[[Catégorie:Conflits Asuryanis]]
[[Catégorie:Conflits Exodites]]
[[Catégorie:Conflits Tyranides]]
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[[Catégorie:Conflits Drukharis]]
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[[Catégorie:Batailles de la Galaxie]]
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Version actuelle datée du 20 mars 2024 à 06:39




Le Vol de Lethidia

Monde Vierge sauvage récemment assailli par une Flotte Tyranide, Lethidia représentait une récompense unique pour les Coteries toujours curieuses. Les Hémoncules sont arrivés alors que Saim-Hann tentait de sauver les Aeldaris de la planète. Le plan des Coteries n’était pas seulement d’enlever l’ensemble de l’invasion Tyranide, mais de réaliser quelque chose de bien plus grand…

Dans les premiers jours de l’année 999.M41, la Flotte-Ruche Léviathan envahit la planète arboricole de Lethidia, un Monde Vierge situé à la périphérie sud de la galaxie. Bien que la Flotte ait été l’hôte d’une variété de formes de vie sauriennes sauvages, elle n’avait aucune chance de survivre à la faim colossale d’une Flotte-Ruche. Lors de l’assaut de Léviathan, les Ruches allaient se gaver de l’abondante biomasse de la planète forestière, ainsi que des Exodites qui s’occupaient de l’esprit du monde.

Saim-Hann, un Vaisseau-Monde connu pour sa longue surveillance des Mondes Exodites, avait surveillé attentivement l’apparition d’un tel événement. Les Asuryanis étaient tombés sur la planète quelques heures à peine après l’apparition des premières spores, leurs osts chevaucheurs de vent tuant les bêtes-mères Tyranides à l’aide de volées de Canons Shuriken et de leurs Lances Énergétiques. Bien qu’ils soient trop peu nombreux pour arrêter la conquête de l’engeance du vide, les Asuryanis de Saim-Hann ont décidé de sauver le plus grand nombre possible d’Exodites, qu’ils soient vivants ou morts.

Tous les Mondes Exodites sont traversés de tunnels de toile psychoactifs qui abritent les esprits de leurs défunts, une version cristalline des Circuits d’Infinité des Vaisseaux-Mondes. Les Spirites de Saim-Hann avaient l’intention de transférer mystiquement les essences de ceux qui avaient rejoint l’esprit du monde de Lethidia dans leur propre vie après la mort, semblable aux limbes. De cette façon, ils sauveraient la planète en esprit, si ce n’est en corps.[1]

Les Gardiens de l'Au-Delà

Les Seigneurs de Commorragh sont toujours à l’affût d’informations juteuses. Leurs agents sont disséminés dans l’univers, parmi lesquels on trouve des pillards, des marginaux, des Arlequins et des Mandragores qui sautent d’une dimension à l’autre. Les Coteries n’ont pas tardé à avoir vent de l’invasion léthidienne.

L’idée d’un Monde Vierge sauvage nouvellement infesté par les Tyranides a suscité un grand émoi dans la ville souterraine. Comme les architectes de Commorragh l’ont prouvé il y a longtemps, là où il existe des corps intenses de pouvoir psychique, des exploits magnifiques peuvent être accomplis. Il suffisait de regarder les Ilmaea - les soleils captifs que les fondateurs de la Cité Crépusculaire avaient arrachés à l’espace réel - pour avoir la preuve de la suprématie des Drukharis. Certains de ceux qui ont orchestré ces grands vols ont survécu en devenant les plus âgés et les plus influents de tous les Hémoncules.

L’intérêt de la Coterie n’était pas de nature bienveillante, car en se séparant des méthodes décadentes de l’ancien empire Aeldari, les lâches Exodites avaient perdu leur droit à la survie. Au contraire, il était plus proche de l’excitation que ressent un crypto-scientifique au seuil d’une percée. L’arrivée d’une nouvelle race dans la galaxie devait faire l’objet d’un examen approfondi, de préférence à la pointe d’un scalpel.

Des Tyranides vivants avaient été capturés dans l’espace réel et ramenés à Commorragh à de nombreuses reprises par le passé, mais pas plus d’une poignée de couvées étaient parvenues intactes dans la ville souterraine. Ces bêtes extraterrestres surarmés étaient extrêmement violentes et se vendaient à prix d’or dans les arènes des Cultes Cérastes et dans les cercles d’Hémoncules. Jusqu’à présent, les tentatives des Coteries pour recréer ou synthétiser de la biomatière Tyranide s’étaient avérées infructueuses. Même le butin prélevé sur l’infortuné monde de Dûriel - des spécimens de deux Flottes-Ruches différentes que les Hémoncules avaient tenté de fusionner - avait été réduit à néant. Les Tyranides étaient faits d’une matière bien plus étrange que la chair et le sang, et leur race ne se laisserait pas facilement manipuler.

C’est ce qui faisait l’attrait des Tyranides, car de nombreux Hémoncules en avaient assez de travailler avec une musculature banale et des systèmes circulatoires prévisibles. Ils aspiraient à quelque chose de plus exotique pour orner leurs murs - plus les formes étaient variées, mieux c’était. Les Tyranides, aussi adaptables qu’ils s’avéraient être, représentaient un corpus d’apprentissage si vaste dans ses myriades de formes et de capacités qu’ils ne s’ennuieraient jamais.

Pour les Hémoncules, repousser indéfiniment l’ennui était la plus grande des récompenses. C’est pourquoi la ville souterraine brûlait d’une lueur d’espoir. Si les Coteries parvenaient à mettre la main sur un écosystème infesté de créatures autoreproductibles venues d’une autre galaxie, la variété qu’il représentait pourrait leur offrir une toile entièrement nouvelle sur laquelle opérer. Même si personne n’osait en parler, une telle idée était aussi proche du salut que les Hémoncules pouvaient l’être.[2]

Voler un Monde

C’est l’ambition monstrueuse du maître Hémoncule Urien Rakarth qui a montré la voie aux Coteries. Enlever une couvée de Tyranides était une affaire assez simple - les cages runiques du Septième Malheur l’avaient prouvé - mais de tels enlèvements à petite échelle n’étaient dignes que de Commorrites de moindre importance. Avec un Vaisseau Monde majeur si proche d’une planète qui avait encore un Esprit-Monde actif, Rakarth connaissait un moyen de voler toute l’invasion Tyranide dans la nuit.

En peu de temps, les Hémoncules travaillèrent ensemble avec un degré de coopération sans précédent. Le légendaire Carnaval de la Douleur serait accompagné de guerriers venus de tout Commorragh et d’ailleurs. Des Incubes mercenaires furent engagés, des faveurs demandées aux Kabales et aux Cultes Cérastes, et des alliés amenés d’autres dimensions. Pendant ce temps, les Némésines et les Voyeurs de la Pénombre conspiraient pour planifier le chemin le plus efficace vers la disparition de la planète. Ils sont arrivés à la conclusion que le plan de Rakarth ne réussirait que s’ils pouvaient non seulement empêcher les envahisseurs Tyranides d’achever leur processus d’alimentation, mais aussi manipuler deux grandes portes de la Toile. Un tel portail se trouve à l’arrière de tous les Vaisseaux-Mondes Asuryanis, dont Saim-Hann. Un autre portail se trouve dans le principal sanctuaire géomantique de chaque Monde Exodite.

La récompense de Rakarth était à portée de main. Si les énergies de ces deux grands portails étaient déstabilisées alors qu’ils se trouvaient à proximité l’un de l’autre, la boucle de rétroaction qui en résulterait verrait les portes dimensionnelles s’ouvrir, s’élargir de plus en plus jusqu’à ce qu’elles soient assez grandes pour engloutir un monde. Une fois cette étape franchie, le passage de Lethidia dans la Toile nécessiterait une translocation planétaire.

Un acte rendu possible par l’histoire de la Cité Crépusculaire elle-même. Après la vengeance du Suprême Suzerain Asdrubæl Vect contre l’Archonte Kelithresh, Asdrubæl Vect avait laissé un trou béant dans l’univers. Rakarth connaissait les voies de la Toile menant à la singularité apprivoisée de Vect - le véritable miracle serait de s’assurer que Lethidia soit transportée jusqu’à l’orbite de Commorragh sans déchirer le continuum espace-temps. Pour y parvenir, les brise-soleil de la Toile devraient être placés à des endroits géomantiques précis correspondant à des points nodaux du squelette cristallin de la planète. Cette tâche était si importante, si monumentale, que les Hémoncules ne la confieraient à personne d’autre. Les Seigneurs de la Coterie devaient se rendre en personne sur Lethidia.[3]

Le Banquet Refusé

L’alliance Commorrite a forcé son entrée dans l’espace réel par la grande porte de la Toile située à l’arrière du Vaisseau-Monde Saim-Hann. Alors que les Kabales et les Cultes Cérastes se réjouissaient de voir leurs cousins des Mondes Vierges utiliser leur grand portail sans autorisation, un vecteur d’assaut vertical était vital pour garantir un assaut surprise. Le ciel de Lethidia était recouvert d’une épaisse couche de spores Tyranides lancées par les Vaisseaux-Ruches en orbite basse. Les minuscules spores poussaient la biomasse du Monde Exodite à une croissance incontrôlable, tout comme un Agri-Monde engraisse son troupeau avant de commencer la boucherie.

Le paysage de Lethidia était parsemé de nombreux bassins de digestion. Comme l’avaient montré les Derniers Jours de Dûriel, une fois la conquête de la planète assurée, les bêtes dévorantes qui avaient mangé à leur faim se jetaient dans ces lacs bilieux dans un acte de suicide instinctif. De cette manière, les Tyranides réduisaient chaque parcelle de biomasse en une bouillie biologique que les Flottes-Ruches drainaient ensuite de la surface. Les Voyeurs de Penumbral avaient alerté leurs contacts dans les Corrompues de cette pratique, et les maîtres alchimistes s’étaient préparés en conséquence.

Dissimulés par les nuages de spores, les Drukharis descendirent en grand nombre du grand portail de la Toile. Les bombardiers Korvide et les chasseurs à réaction Stymphale sillonnèrent le ciel de la planète par centaines. Leur passage était si rapide que les Tyranides ailés qui hantaient la brume de spores étaient dans l’impossibilité de les intercepter. Les pilotes prenaient un malin plaisir à trancher des têtes d’aliens avec le bout des ailes de leurs vaisseaux, mais aucun d’entre eux ne se détournait de sa véritable mission. Chaque fois qu’un bassin de digestion était détecté, ces vaisseaux à la trajectoire fléchée tiraient les missiles à nécrotoxine modifiés des Corrompues au milieu de chaque bourbier. Les détonations qui en résultaient rendaient instantanément inerte le contenu de la piscine. Les bêtes mangeuses tyranides qui avaient plongé dans chaque marasme digestif ne se dissolvaient pas comme l’avait prévu la Flotte-Ruche, mais flottaient dans une eau saumâtre inoffensive.

Les Commorrites n’étaient pas les seuls Aeldaris à tourner autour des marées vivantes Tyranides. Des traînées écarlates traversaient les forêts tandis que les Gardiens du Vent de Saim-Hann envoyaient des Shurikens aux arêtes monomoléculaires qui tranchaient la végétation et les Tyranides. Chaque fois qu’un tunnelier extraterrestre surgissait pour s’attaquer aux Exodites protégeant leurs sanctuaires mégalithiques, des tribus entières de Cavaliers Sauvages de Saim-Hann interceptaient les essaims, tuant les monstres engendrés par le vide sans trop de pertes dans leurs rangs. D’agiles Motojets Aeldaris s’engouffraient ensuite dans les trous laissés à la surface de la planète par les attaques des Tyranides, zoomant dans des tunnels étroits et tortueux pour chasser les horreurs rampantes de la vague suivante. Une bataille similaire s’est déroulée dans les tunnels cristallins du réseau de la Toile de Lethidia, dont les étendues sacrées ont été tachées par des rivières de sang extraterrestre à mesure que les Asuryanis ont fait des ravages.

Tandis que les essaims Tyranides se concentraient sur les Motojets de Saim-Hann et les Dragonniers Exodites, Rakarth donna l’ordre de descendre. Les Saccageurs survolèrent bientôt la voûte terrestre, les artilleurs Gorgones détruisant les Gargouilles qui s’approchaient pour les intercepter. Ici et là, des Tyranides de la taille de Bombardiers Korvide arrachèrent un écumeur du ciel, ses passagers tombant dans la canopée en contrebas. Les Hémoncules n’y prêtèrent guère attention.

Les Talos appartenant aux Cornucopiens Noirs avaient commencé leur récolte plus tôt que prévu. Désireux de s’emparer des meilleurs matériaux extraterrestres, leurs machines voleuses de cadavres étaient tombées du ciel directement sur la plus grande des bêtes dirigeante des Tyranides. De nombreuses Machines de Tourment ont été réduits à l’état d’épaves étincelantes et sanguinolentes, tandis que les Tyranides géants ripostaient à l’aide de fouets tendineux et d’épées sensitives. Certains Talos réussirent néanmoins leur mission viscérale, découpant leur proie en tranches et faisant flotter leurs composants comme un miroir macabre de la stratégie alimentaire de la Flotte-Ruche.

Bon nombre des Hémoncules qui étaient tombés sur la planète étaient consternés par l’efficacité avec laquelle les Drukharis avaient empêché les Tyranides de s’enfuir. Iridivyst, en particulier, se réjouissait de voir l’une de ses incarnations réduite à néant et subsumée par une race nouvelle et passionnante. Il pataugeait inconsolablement dans un bassin de digestion neutralisé, ses Gorgones aux muscles rouges repoussant les Hormagaunts au bord du bourbier. Tandis que l’Hémoncule enfonçait sa brèche de Toile dans la terre détrempée, un Haruspex s’approchait à grands pas, les mâchoires écartées. Les yeux d’Iridivyst brillèrent lorsque la monstrueuse bête dévoreuse déploya son grand gosier pour l’attraper et l’entraîner dans sa gueule hérissée d’épines. Les Gorgones de l’Épicurien hochèrent la tête de satisfaction tandis que les marées de Gaunts se refermaient sur eux, satisfaits de profiter de leur propre mort douloureuse maintenant que leur maître se dissolvait joyeusement à l’intérieur d’une horreur extragalactique.

Non loin de là, Xeryndtuil regardait, tel un père fier, ses Grotesques déchirer les Guerriers Tyranides qui arrivaient de tous les côtés. Les essaims avaient senti que les Hémoncules représentaient le véritable danger, et leurs chefs tentaient de les tuer à coups de bio-canons et de griffes. Malgré leur taille, les Tyranides ne progressaient guère. Xeryndtuil était entouré de ses derniers triomphes : une galerie d’art vivante qu’il appelait la Ruine de la Chair. Chaque fois qu’un membre tranchant de Tyranide s’enfonçait dans la large poitrine d’un Grotesque, la brute masquée arrachait simplement le membre incriminé avant d’abattre son attaquant dans une rafale de coups brutaux. Lorsqu’une bête à Canon Tyranide faisait jaillir un flot de scarabées fouisseurs, même les Grotesques à moitié dévorés s’élançaient à travers la volée pour tuer leurs ennemis. Mettant sa propre brèche en place, Xeryndtuil regarda autour de lui pour voir si l’un de ses camarades Hémoncules appréciait la scène.

Le Maestro Thrylemnis, toujours désireux d’impressionner son modèle Urien Rakarth, avait pour une fois donné la priorité à l’ordre du jour de la Coterie plutôt qu’à l’entretien de ses chères Machines de Tourments. Ce fut une grave erreur. Une paire de Lictors surgit de sa cachette, les serres hérissées d’épines pointées vers la poitrine enfoncée de Thrylemnis. Dans un élan de vitesse, le Talos Synistrex s’interposa entre son créateur et l’assassin Tyranide. Les griffes du Lictor se heurtèrent à la carapace impeccablement incurvée de la Machine de Tourment, l’entamant gravement et arrachant l’une de ses griffes de son torse poli. Non loin de là, Dextrisyn avait enroulé ses tentacules autour d’un adversaire du Lictor qui se tordait. L’engin parasite saignait d’une douzaine de blessures, et son siphon à esprit émettait un faible gémissement.

Thrylemnis hurla comme s’il avait été plongé dans du mercure en ébullition. Ses traits d’albâtre se tordirent tandis qu’il s’élançait vers l’avant, l’artisan pointilleux se transformant en une bête hargneuse et sifflante. L’Hémoncule plongea son ciseau dans le visage du Lictor le plus proche, ses lames coupant les vrilles nourricières avant de détacher la tête du corps. Le deuxième Lictor, qui s’était libéré de l’emprise de Dextrisyn, se tenait au-dessus du bassin aux yeux multiples du Maestru. La main de Thrylemnis se dirigea vers le haut et son Pistolet Éclateur s’enfonça dans la gorge du Tyranide, libérant un solvant si puissant que la bête se dissolvait simplement comme une statuette de cire maintenue sous une flamme invisible.

Partout, les Tyranides se rapprochaient des Hémoncules qui enfonçaient leurs brèches cristallines dans la croûte terrestre. Les couvées de Carnifex étaient interceptées par des Cronos qui planaient juste hors de portée, leurs énergies maléfiques réduisant les bêtes destructrices à l’état d’enveloppes sèches et incolores. Les plus petites Coteries se jetaient par dizaines sur les terreurs au corps de serpent pour faire gagner quelques précieuses secondes à leurs maîtres. Les Gorgones se tenaient côte à côte, leurs Fusils Liquéfacteurs transformant les mers chitineuses de Gaunts en une bouillie inoffensive. Des nœuds de voraces se glissaient entre les jambes des escortes Gorgones pour s’approcher, mais au dernier moment, des Hémovores ophidien sortaient des robes de leurs maîtres pour les étrangler et les entraver.

Rakarth, quant à lui, se dirigeait allègrement vers le sanctuaire du monde principal, les narines dilatées par les glorieux parfums de la guerre. Une bête de ponte Tervigon blessée se frayait un chemin à travers les gardes du corps de l’aîné des Hémoncules, des Tyranides de moindre importance se débattant dans son sillage. L’Acothyste de la cellule, Vigotrex, tira un rayon de son Ossefactor sur la carapace de la créature, mais le Tervigon sembla à peine le remarquer. Secouant sa tête masquée, la Gorgone tapa de nouveaux paramètres dans le transmuteur de l’arme et tira à nouveau. Cette fois, le Tervigon frémit et éclata dans une explosion d’épines chitineuses, ses petits couverts de fluide se contractant et tombant raides morts autour de lui.

Rakarth ne se souciait guère de ces distractions corporelles. Dérivant au-dessus de la lèvre du gouffre qui contenait le sanctuaire mondial, il contempla impérieusement les Spirites Aeldaris qui psalmodiaient en contrebas. Les mégalithes cristallins de la Toile du sanctuaire étaient d’un blanc éclatant, et la silhouette majestueuse de Saim-Hann s’estompait en sympathie dans les hauteurs. L’heure était proche.

Brandissant un long doigt noueux, Rakarth ordonna aux Hémoncules à sa droite de s’approcher du bord de la fosse. Daolchu Xeve, un Nadiriste squelettique enveloppé dans la peau encore vivante de sa dernière victime, plongea la main dans sa robe gémissante et en retira un Orbe de Désespoir scintillant. Xeve tendit la main, inclina les doigts et la laissa tomber. L’orbe gémit en tombant dans la fosse, heurtant la terre avec un bruit sourd.

Un cri à fendre l’âme déchira l’air tandis que des millénaires d’angoisse s’échappaient de la sphère psychosensible. Comme un seul homme, les Spirites se mirent à convulser comme s’ils étaient électrocutés avant de s’effondrer sur le sol. Privé de gouvernance psychique, le transfert d’âme par lequel les voyants de Saim-Hann sauvaient les esprits ancestraux de la planète devint immédiatement incontrôlable. La lumière pulsée par les mégalithes du sanctuaire mondial devint aveuglante dans son intensité, tandis que les portails de la Toile au-dessus et au-dessous amplifiaient leurs propres énergies impossibles. Au même moment, les Hémoncules activèrent leurs brèches cristallines dans la Toile. Un filet de puissance éthérique crépita d’un pôle à l’autre, prenant la planète dans un piège métaphysique.

Rakarth porta un rubis incandescent à ses fines lèvres blanches et prononça un seul mot interdit. Dans toute la dimension du labyrinthe, d’anciens portails s’ouvrirent, tandis que d’autres se refermaient. L’espace d’un instant, un canal direct s’ouvrit entre le vortex captif et hurlant de Vect et le filet d’énergie qui entourait Lethidia. Lentement, incroyablement, la planète commença à se déformer, à scintiller et à bouger.

La planète trembla, hurla et, en un seul instant apocalyptique, disparut complètement.[4]

Le Butin de Guerre

Lorsque les Hémoncules regagnèrent leurs repaires, un nouveau corps céleste orbitait autour de l’étendue multidimensionnelle de Commorragh, sa translocation grandiose étant alimentée par la mort d’innombrables âmes Exodites. Lethidia pendait comme une cataracte au-dessus de la Cité Crépusculaire, les couches extérieures de la planète étant riches non seulement en Tyranides mais aussi en esprits torturés des Asuryanis et des Exodites trop lents pour s’enfuir.

La planète volée n’était pas le seul héritage de la grande ambition de Rakarth. La déchirure du voile avait laissé une plaie béante dans la réalité, et une grande partie de la Toile avait été ouverte au royaume des terreurs que l’Humanité appelle le Warp. Saim-Hann était ébranlé par une invasion démoniaque à grande échelle qui se déversait par la brèche, et la vrille de la Flotte-Ruche Léviathan, privée de la puissance de son festin planétaire, était lentement déchirée par l’ost engendré par l’enfer qui apparaissait à l’intérieur de ses Bio-Vaisseaux.

La galaxie était marquée à jamais et des millions d’âmes Aeldaris avaient été plongées dans un véritable cauchemar. Pourtant, les Coteries avaient leur récompense. Il faudra attendre longtemps avant que les Seigneurs de la ville souterraine n’aient à nouveau à faire face à l’ennui.[5]

Source

  • Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement
  1. Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - The Theft of Lethidia (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  2. Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - Watchers From Beyond (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  3. Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - To Steal a World (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  4. Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - The Banquet Denied (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  5. Haemonculus Covens : A Codex : Dark Eldar Supplement - The Spoils of War (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)