Dans une galaxie voilée par la guerre et les ténèbres, les Zoats figurent parmi les espèces les plus mystérieuses. Les agents de l’Imperium en rencontrent rarement, et ceux qui ont eu affaire eux n’ont rapporté que peu de choses.
Les Zoats sont des quadrupèdes de grande taille, écailleux et puissamment bâtis. À ce physique imposant s’ajoute une intelligence aigüe qui leur permet d’être à la fois technologiquement avancés et terriblement manipulateurs dans la poursuite de leurs objectifs. Ils ne sont évoqués que si rarement dans les annales de l’Imperium que ceux qui ont pour tâche d’évaluer la menace qu’ils représentent ne peuvent que spéculer sur leurs intentions et leurs buts. C’est une race nomade, si bien que certains Inquisiteurs en sont venus à affirmer qu’ils sont les derniers survivants d’une espèce en voie de disparition.
Il est arrivé de rencontrer des groupes de Zoats, mais la plupart des rapports ne font état que d’une seule de ces créatures, ce qui renforce l’idée de leur nombre infime, d’autant plus qu’aucune preuve n’a jamais été rapportée d'un monde Zoat, ni même d’une simple colonie. Un Zoat semble uniquement préoccupé par ses propres buts, bien que les xenologistes ne soient pas en mesure d’écarter la possibilité qu’ils œuvrent en fait dans l’accomplissement d’un objectif commun.
Les Zoats ont recours à la biotechnologie pour survivre, car une partie de leur métabolisme a besoin d’implants, et ils disposent en outre d’objets pour seconder leurs structures osseuses et musculaires. Quand ils se trouvent en territoire impérial, ils portent toujours des masques respiratoires. Beaucoup ont aussi des organes synthétiques afin d’assimiler les protéines étrangères. Ces implants sont constamment améliorés et minutieusement entretenus par le Zoat au cours de sa longue vie.
La technologie la plus inquiétante des Zoats est sans doute celle qui les aide à communiquer. Ces appareils de résonance psychique leur permettent de converser directement avec l’esprit de leurs interlocuteurs, afin de se faire parfaitement comprendre. Ceci, ajouté à leurs talents de persuasion, permet souvent aux Zoats d’atteindre des positions hiérarchiques élevées.
Ils sont souvent ambassadeurs, fondés de pouvoir ou marchands de données dans les zones sauvages, comme celles des Secteurs Frontaliers. En territoire impérial, un Zoat œuvre dans l’ombre, en poursuivant ses objectifs par le biais d’hommes de paille. C’est peut-être pour cela que dans l’Imperium, leur présence est perçue comme un mauvais présage, car lorsqu’une influence invisible et étrangère s’étend, il n’est pas rare que des sociétés entières y succombent.
Le Libre-Marchand Janus Draik a découvert le nom "Zoat" pour la première fois dans un livre de contes pour enfant, mais après avoir écumé sa bibliothèque pour trouver d’autres référence, il fut fasciné de voir ce nom apparaître dans un document bien plus troublant. Dans un livre d’archives confidentielles de l’Adeptus Ministorum, il est tombé sur une lettre du cardinal Dramitzi à son Archicardinal. Dans cette missive, il raconte sa dernière visite à un vieil ami, l’Archidiacre Comino :
- Il me coûte d’alourdir votre fardeau, mais je crains d’avoir de tristes nouvelles. Je me suis rendu au cathedrum d’Elpenor, comme vous l’aviez demandé, pour enquêter sur d’effroyables rumeurs. J’ai le regret de vous informer que ces rumeurs étaient fondées : tous les frères supérieurs ont été assassinés, ne laissant que les prêtres et les vicaires assistants pour assurer la tenue du diocèse. L’horreur de cette histoire ne m’a été révélée qu’une fois que je fus arrivé. Le meurtrier, toujours détenu dans la crypte, est l’Archidiacre Comino en personne. Il a tué ses propres prêtres, votre éminence ! J’aurais refusé d’y croire, mais plusieurs des meurtres ont été consignés par des Serviteurs, et j’ai vu les enregistrements. Ces images effroyables me hanteront jusqu’à la mort, éminence. Comino est devenu un animal. Le rumeur s’est répandu dans tout les communauté et déjà des signes d’insurrection se dessinent. Seule la révérence pour cet ordre général, et Comino en particulier, a permis de maintenir la paix civile jusqu’à présent. Je crains pour l’avenir de cette planète, émince.
- Comino devait être exécuté pour le lendemain de mon arrivée et, en dépit de l’horreur de ses actions, je me suis forcé à lui rendre visite et voir si je pouvais comprendre les raisons de sa déchéance.
- Il était méconnaissable, il insultait les ombres et répondait à des voix imaginaires, et j’ai compris qu’il avait simplement perdu l’esprit. C’est tragique, je le sais bien, mais c’est peut-être compréhensible, sur un monde aussi inhospitalier. Il babillait comme un ivrogne, passant d’un sujet à l’autre, mais j’ai remarqué un thème récurrent : il était obsédé par l’idée qu’on lui avait dérobé un grand trésor. Je lui ai demandé de qui il s’agissait et, après m’avoir adressé un regard méfiant, il m’a demandé si je l’avais. Je lui ai expliqué que j’ignorais de ce dont il parlait, et je l’ai convaincu de m’en dire plus, sentant que ce vol supposé était aux origines de sa folie. Il m’a répondu, d’un ton désespéré, qu’il avait reçu la visite d’un mystérieux pèlerin appelé Zoat. Il disait que Zoat était si obèse et difforme qu’ils dissimulait son corps dans ses robes et ne quittait pas la palanquin porté par ses serviteurs. Comino ne voyait que les mains de l’homme, et elles étaient couvertes d’épaisses écailles vertes.
- L’homme appelé Zoat donna à Comino un bracelet d’os en prétendant qu’il s’agissait des doigts de Sainte Lavenza. Zoat supplia alors l’Archidiacre Comino de les mettre en sécurité dans le cathedrum.
- Alors même qu’il était recroquevillé dans sa cellule, dans l’expectative de son exécution, le regarde de Comino s’illumina au souvenir du bracelet d’os. Il prétendait qu’il pouvait sentir le saint pouvoir qui en irradiait et qu’il ne pouvait pas le laisser dans le reliquaire. À la place, il l’enfila à son poignet lorsqu’il se mit au lit ce soir-là. À son réveil, Comino s’est rendu compte que le bracelet avait disparu. Il prétendait que Sainte Lavenza lui a alors parlé sur un ton de colère, lui disant que l’un des prêtres supérieurs était responsable.
- À ce stade, l’Archidiacre Comino devint si agité que les gardes durent lui administrer un sédatif, mais il semblerait que c’était cette voix, la voix des os, qui avait convaincu Comino de tuer ses coreligionnaires. Il était déjà convaincu que l’un d’eux avait volé la relique sacrée. À ma requête, les prêtres assistants ont écumé le cathedrum à la recherche d’un bracelet d’os, mais ils n’en trouvèrent aucune trace, et personne ne se rappelait la visite d’un pèlerin appelé Zoat.
- Le lendemain matin, alors que les manifestations au-delà du mur se faisaient plus bruyantes, l’Archidiacre a été exécuté. C’était une scène tragique et si je me remets pas en cause la sentence, je n’ai pris aucun plaisir à voir la mort d’un homme aussi dérangé.
- J’ai l’honneur de rester,
- Votre Grâce, votre plus dévoué serviteur,
- Cardinal Dramitzi
- Post-scriptum : Votre Grâce, une chose éminemment troublante et singulière vient de se produire. Nous sommes au lendemain matin de l’exécution, et alors que je m’apprêtais à vous faire parvenir cette missive, j’ai entendu dire qu’une autopsie aurait été pratiquée sur le corps de l’Archidiacre. C’est incroyable ! Ils ont trouvé le bracelet d’os ! Il était dans son bras. C’est à n’y a rien comprendre. Comme si son corps l’avait absorbé. Quelle horreur ! J’ai pris possession de la relique et je vous l’apporterai directement.
Cette histoire est perturbante de bien des manière. Est-ce une coïncidence que le mot "Zoat" apparaisse lors d’une description d’un "homme" aux écailles vertes et qui dissimule son apparence ? Difficile à croire. Ce bracelet d’os aurait il été utilisé comme un moyen de contrôle mental ? Pourrait-il être l’instigateur des insurrections qui ont par la suite mis à feu et à sang tout le secteur. Que ce soit le Cardinal Dramitzi ou l’Archicardinal, les deux sont morts dans le massacre.
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Sources
Pensée du Jour : « L’excuse est le refuge du faible. »
- Warhammer Quest : Blackstone Fortress - Alliance Fatale
- HINKS DARIUS, Liber Xenologis - Observations depuis une Forteresse Noire, Black Library, 2021