Temple Eversor

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« Craignez-moi, car je suis votre Némésis. »
- Dictatus Eversor.

L’Eversor est probablement l’arme la plus horrible de l’Officio Assassinorum. Le Temple se spécialise dans les tactiques de choc et de terreur, instillant la peur du châtiment impérial dans les cœurs et les esprits de tous ceux qui occupent une position dominante. Les Assassins Eversor sont principalement utilisés contre les rebelles qui ont prévu d’agir contre l’Imperium avec une vaste force armée. Lorsqu’une longue guerre d’attrition, le point fort de l’Astra Militarum, est écartée (peut-être de crainte de ravager une planète de valeur) les Hauts Seigneurs autorisent parfois le déploiement d’un Assassin Eversor.

Un Eversor distille la force brute d’une équipe complète dans un seul corps, ainsi lui assigne-t-on rarement une cible unique. Sa mission sera d’arracher le cœur d’une opération rebelle, semer le désordre et la destruction. Une telle sauvagerie veille à ce que les chefs renégats soient éliminés sans qu’un successeur prenne la relève.

Afin de mieux orchestrer ces folies meurtrières, le Temple Eversor entraîne ses agents à être absolument sans pitié et complètement dévoués à l’Imperium. Il façonne ses conscrits en machines à tuer surhumaines, dont les corps sont poussés bien au-delà des capacités normalement permises. Une fois le processus achevé, le Temple ajoute des stimulants et des implants qui altèrent l’état d’esprit de l’Assassin, pour en exacerber les pulsions meurtrières.

Le seul moyen d’empêcher un Assassin Eversor d’accomplir un carnage est de le maintenir dans un état de conservation cryogénique jusqu’à ce qu’il soit requis pour une mission. Chaque Assassin Eversor est entreposé dans une cryo-crypte à bord d’un des nombreux vaisseaux que le Temple a disséminé dans l’Imperium. Ces navires sont en état d’alerte permanent, n’attendant qu’un ordre émanant des Hauts Seigneurs de Terra pour libérer leur cargaison mortelle.

Lorsqu’un Eversor est choisi pour une mission, il est transféré de la cryo-crypte jusqu’à un module de largage spécial, où des neuro-liens lui transmettent le détail de la mission tandis qu’il est encore en cryo-conservation. Le module est alors lâché sur la planète cible, tandis que l’Assassin est réanimé à distance depuis le vaisseau et que son corps est apprêté avec le nécessaire pour accomplir sa mission. Lorsque le module atterrit, l’Assassin est pleinement opérationnel et entame sa tâche funeste. Il est totalement inconscient du temps passé en cryo-stase ; il peut s’être écoulé des années, voire des siècles, mais pour l’Assassin, la fin de sa mission précédente et le début de la suivante ne sont séparés que d’un instant. Il sera prêt à satisfaire son désir de massacrer les ennemis de l’Imperium. Pour ce faire, il utilise les bolts et les toxines de Pistolet Executor, les coups d’Épée Énergétique, les incisions hypodermiques et les impulsions de neuro-gantelet, les déflagrations de Bombes à Fusion, les coups de poing et tout ce qu’il pourrait trouver. L’attaque d’un Eversor est si rapide et impitoyable que ses ennemis sont rarement au fait d’être pris pour cible : c’est-à-dire jusqu’à ce que les portes de leurs sanctuaires volent en éclat et que le masque de mort de l’Assassin émerge de l’obscurité en avançant dans leur direction.

Création d'un Monstre

Équipement du Temple Eversor.
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Les recrues du Temple Eversor sont invariablement choisies parmi les plus jeunes novices disponibles. En effet, seul un corps en développement peut accepter les altérations génétiques nécessaires. Le processus pour devenir un Eversor est long et difficile, les épreuves constantes, la manipulation génétique et les drogues changeant chaque Assassin en une machine de guerre vivante. Au départ, les résultats d’exercices d’entraînement sont évalués pour déterminer les altérations les plus adaptées. Après cela, les véritables expérimentations commencent.

Les maîtres du Temple Eversor et les Adeptes Medicus développent et adaptent constamment un programme spécial de génétique, de bio-implants et de dopants chimiques pour améliorer le corps de l’Assassin bien au-delà de ce que tout humain ordinaire pourrait atteindre. Les Adeptes Medicus effectuent la plupart de ces adaptations lorsqu’un Assassin est choisi pour le Temple Eversor. Le novice subit une reconstruction du squelette, ainsi qu’un accroissement de son endurance et de ses capacités de récupération afin de combattre des jours durant sans fatiguer. Une hypertrophie musculaire permet à l’Assassin une activité frénétique pendant plusieurs heures. Afin d’accompagner ces changements, l’Assassin reçoit un second cœur. Cela lui permet non seulement de survivre en cas de dégât à l’un d’eux, mais veille également à ce que les deux organes contribuent à faire circuler le sang au rythme excessif requis lorsque l’Assassin pousse ses capacités à leurs limites.

Si le corps de la recrue survit aux implants et modifications, son cortex est également amélioré par des lobopuces codées génétiquement. Elles amplifient l’état d’esprit de l’Assassin, changeant un simple dégoût pour l’ennemi en haine rageuse, ou le souhait de servir l’Imperium en détermination à accomplir la mission coûte que coûte. Des canaux d’adrénaline sont implantés et des électro-élixirs injectés, accélérant les fonctions cognitives et permettant à l’Assassin d’effectuer des calculs complexes et de prendre des décisions tactiques en quelques secondes.

Le processus qui change un être humain en machine à tuer améliorée n’est pas sans danger. De nombreux Assassins sont morts sur la table d’opération ou, le plus souvent, ont été victimes d’effets secondaires inattendus suite à leurs modifications corporelles. La plupart de ces effets sont connus des Adeptes Medicus et peuvent être contrés par des implants glandulaires qui alimentent constamment le sujet en agents compensatoires. Toutefois, le corps de chaque Assassin Eversor est en état d’agitation et de conflit permanent. Tant que l’Eversor vit, tout peut être gardé sous contrôle par son hyper-système immunitaire et son cortex amélioré, qui maintiennent une combinaison tolérable d’agents chimiques dans son corps.

Toutefois, si les cœurs de l’Assassin s’arrêtent ou que son cerveau ait une défaillance, les concoctions qui circulent en lui réagiront rapidement. Lorsque se détériore le contrôle de l’Assassin mourant sur son corps, il entre en combustion spontanée avec une telle violence que l’explosion subséquente peut tuer les individus à proximité. Ce n’est pas une chose que regrettent les Assassins, qui utiliseront toutes les armes à leur portée. Même dans la mort ils massacrent, car ce sont des tueurs véritables, qui savourent chaque meurtre qu’ils commettent.


Le vice-préfet Blake jeta un œil par-dessus l’épaule de l’un des techno-adeptes de la station de surveillance. L’écran était couvert de lignes orange et de caractères auxquels il ne comprenait rien.

« Des signes d’activité ? » demanda Blake en se redressant. Le techno-adepte se tourna pour le regarder, comme s’il venait juste de remarquer la présence de son supérieur.

Sa voix était froide et il parlait d’une manière hachée et mécanique. « Un objet tombant d’orbite a été signalé Maître. Probablement une météorite. Elle a touché le sol dans la vallée voisine. Le siège continue Maître. »

Satisfait de cette réponse, Blake partit faire son inspection matinale. Il se sentait en sécurité dans les montagnes. Le vrai danger se trouvait dans la ville de Selin, où les forces du préfet assiégeaient la forteresse des Arbites. Il y avait peu de chances que les forces de l’Empereur arrivent : le préfet Dalio s’était occupé personnellement des Astropathes. Cette station de surveillance était juste un exemple de l’attention que le préfet portait à chaque détail, une simple précaution.

Le soleil brillait doucement à travers la brume matinale, auréolant d’une lumière orange le bunker dont sortait le vice-préfet. Blake bailla avec ostentation et s’étira pour chasser la raideur qui avait envahi ses membres après six heures de service. La sentinelle, Horul, apparut au coin du bâtiment de plasbéton en se frottant les mains pour lutter contre le froid. Blake fit un signe de tête en guise de salut, mais ils n’échangèrent pas un mot, préférant ne pas troubler le silence de cette calme matinée. Tous deux demeurèrent immobiles pendant quelques minutes, perdus dans leurs pensées. Horul brisa le silence et tira Blake de sa rêverie.

« Qu’est-ce que c’était ? » demanda-t-il soudain en scrutant le brouillard.

« Quoi donc ? » répondit Blake, qui n’avait rien entendu.

« J’ai cru entendre quelque chose. Un grognement ou quelque chose comme ça. » expliqua Horul en dégainant son pistolet automatique.

« Un Ours ? Qui descend de la montagne, peut-être ? » suggéra nerveusement Blake d’une voix mal assurée, en dégainant son arme à son tour.

Un mouvement brusque sur leur gauche les fit se retourner en un éclair. Une silhouette noire venait de surgir de la brume. Son visage était un crâne grimaçant et l’une de ses mains était prolongée par des griffes chromées, tandis que l’autre brandissait une épée luisante. La chose se rua sur Horul en rugissant, lui arracha son pistolet d’un moulinet de sa lame et lui enfonça ses griffes dans la poitrine. Horul poussa un cri strident pendant une demi-seconde, avant de se taire en crachant du sang.

Blake courrait déjà vers la porte du bunker. Il composa précipitamment le code de la cryptoserrure et jeta un œil derrière lui. La créature souleva le corps d’Horul de sa main griffue et le jeta de côté, maculant son masque morbide de petites gouttes de sang. La porte s’ouvrit dans un sifflement et Blake se précipita à l’intérieur. Les loquets se mirent en place pour fermer la porte et le vice-préfet détruisit le mécanisme d’ouverture d’un tir de Pistolet Bolter, brisant le clavier de saisie en deux.

« Essaie d’entrer à présent, maudit ! » haleta Blake en courant dans le corridor vers la salle de commandement. Il atteignait l’extrémité du passage lorsqu’il entendit le bruit sourd de la mise à feu d’une Bombe à Fusion. Il se retourna à demi pour voir la porte blindée se tordre sur son chambranle d’acier renforcé. Dans un hurlement de métal déchiré, la porte fut arrachée et la fumée noire de la Bombe à Fusion se répandit par l’ouverture. Sans réfléchir, Blake déclencha l’alarme d’un coup de crosse sur le bouton d’urgence qui jouxtait l’entrée de la salle de commandement, faisant retentir le hurlement strident des sirènes dans tout le bunker. Tandis que la fumée se dissipait, Blake put discerner le crâne grimaçant qui le fixait de l’autre côté du corridor. Le monstre commença à courir vers lui à une vitesse incroyable, sans le quitter un seul instant des yeux.

Il n’était plus qu’à quelques mètres lorsque les gardes surgirent d’un couloir perpendiculaire. Le premier regardait dans la direction de Blake lorsque les griffes de la créature lui tranchèrent la tête. Le second émit un étrange couinement de terreur alors que les lames lui perforaient la poitrine. Blake faillit vomir lorsqu’il remarqua les quelques centimètres de métal qui dépassaient du dos du garde. Les tirs de pistolets emplirent le corridor et le mystérieux attaquant exécuta une roulade sous la grêle de balles et de rayons laser.

Blake le vit rengainer son épée et, en une fraction de seconde, saisir un pistolet complexe à double canon tout en se remettant debout. Blake recula dans la salle de commandement tandis que le monstre lâchait une rafale dans le corridor adjacent. Il tourna alors ses yeux luisants vers lui sans s’arrêter de tirer. C’est alors que Blake réalisa que le techno-adepte était en train de lui parler.

« …détecté multiples signaux en orbite Maître. Ce sont des vaisseaux de guerre impériaux. » conclut l’homme.

Blake ne répondit pas, comme hypnotisé par l’horreur qui progressait dans le corridor. Il remarqua que la créature portait sur elle des fioles de liquides de différentes couleurs et contempla avec une terrible fascination leur contenu se vider dans le corps de son assaillant. La chose frémit en laissant échapper un soupir à glacer le sang.

« Nous devons avertir le préfet Maître. » récita le techno-adepte à Blake ; mais sa voix semblait distante de plusieurs années lumières.

La Colère de l’Empereur n’était plus qu’à deux mètres de lui et il pouvait vraiment voir ses yeux pour la première fois. Deux puits de sang rouge le fixaient, deux braises pleines de rage, de haine et d’une soif de violence qu’il n’aurait jamais crue possible.

« Je crois qu’il est trop tard… » s’entendit murmurer Blake au techno-adepte.

Avec un sifflement inhumain, la bête bondit sur lui…

Sources

Pensée du Jour : « La mort n’est qu’une porte. »
  • Index Imperialis : Assassins, du White Dwarf N°268 (Mars 2019)
  • Codex Assassins, V3