Siège du Roc

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3 Vashtorr
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Où s’imbriquent les rouages de l’industrie, pour broyer entre leurs dents infatigables la chair, le sang et l’âme des mortels comme des Démons.

Où rugit le fourneau affamé, avec ses flammes avises, sa chaleur prête à donner la vie du creuset incandescent au minerai fondu, au sang et à la bile.

Où gratte la plume et résonnent les clés, à la flamme d’une bougie et à la lueur froide d’un lumen, voué à une main désespérée et à un esprit obsédé, libéré par une moralité rejetée.

Où crépite le filament. Où se tord le câble. Où se mêle la chair et l’adamantine. Où se réveille la machine infernale et où se lamente l’âme liée et vendue.

C’est là que vous le trouvez. C’est là que vous le voyez, et en se dévoilant, il connaît votre cœur, votre esprit. Votre prix.

Ici attend Vashtorr l’Arkifane, et la damnation est son don.


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Quand Vashtorr l'Arkifane se manifesta dans l’espace réel, il dut, comme tous les Démons, confiner son essence dans une enveloppe corporelle. Bien qu’il soit un demi-dieu de son espèce, et qu’il possède la capacité de remodeler la réalité par la ruse et la force, il se sentit alors aussi vulnérable qu’un mortel bravant le vide dans une combinaison pressurisée.

Tout était différent dans le Warp. Dans le royaume métaphysique de l’industrie infernale connu sous le nom de Forges des Âmes, Vashtorr était libre d’exister sous sa vraie forme. Il était un agglomérat d’innovation sans éthique, une masse bouillonnante d’invention et d’ingénierie obsessionnelle. Ici, il était une chose intemporelle, un schéma quantique sans cesse révisé de sauts logiques illimités. Le moindre aperçu de son véritable aspect aurait rendu fous tous les mortels, sauf les plus grands génies.

Le sanctuaire de Vashtorr se trouvait au cœur conceptuel des Forges des Âmes. C’était un lieu de conduites et de câbles infinis, d’engrenages affamés et de souffles de vapeur sulfureuse. L’édifice impossible se tordait et se réalignait constamment sous l’influence d’une galaxie de projets divers. Il était gardé par des entités incarnant la malice sans limite des plus cruels esprits mortels, et le pouvoir d’annihilation brut que ces consciences avaient conféré à leurs technologies les plus diaboliques.

Au cœur de l’effroyable machine, Vashtorr ruminait dans un lieu embrumé parcouru d’éclairs neurologiques. Chaque théorie et concept crépitant dans sa conscience frappaient comme un marteau sur une enclume et projetaient des étincelles immatérielles. Au milieu des lueurs, il discernait des visions d’événements se déroulant dans l’espace réel.

L’Arkifane avait infiltré ses diablotins dans le tissu sociétal d’innombrables civilisations. Partout où les cerveaux faisaient preuve d’imagination, les diablotins s’accrochaient à la superstition, devenant des gremlectriques, feux fielleux, fibrodjinns, cacodémincelles et d’innombrables autres esprits de sabotage et de malveillance mécanique. Ancrés ainsi dans le tissu de la réalité, les diablotins de Vashtorr lui montrèrent beaucoup de choses.

Il chercha les Arches Fatidiques et leurs Funesteflottes. Il contempla le Netherworld Blade traverser l’Étendue de Chalnath. Les techno-possesseurs démoniaques avaient été rejoints par des Techmanciens, des Maîtres de la Possession, des Machines-Démons, des Obliterators et d’innombrables autres factions renégates technologiquement corrompues. Leur Funesteflotte grandissait et s’étendait.

Il vit le Chaoticus, le Hound of the Void et le Seed of Doubt attaquer des Mondes-Forges et des fiefs de leurs Chevaliers alliés. Ils frappaient ici et là dans l’Imperium Nihilus. Vashtorr ne fut pas surpris de voir que des trois Arches, seul le Hound of the Void avait suivi sa mission et récupéré son Fragment-clé.

L’Infernal Threnody traversait l’Empyrée et Vashtorr le vit au plus profond du Noyau Galactique, se faisant découper par les membres de l’Hégémonie de Kronus pour avoir pénétré sur leurs territoires. Le Sobbing God, lui, avait échappé de justesse au péril qui l’avait presque englouti. Le Maître-fléau Ulghata avait arraché ses renégats et son Arche, gravement endommagée, aux mâchoires affamées de la Flotte-Ruche Kraken. Bien qu’il fût toujours infesté de bioformes hostiles, le Sobbing God s’affairait maintenant à piller les mondes de la Nébuleuse de Felgoth, répandant la corruption du Chaos, et l’invasion Tyranide partout où il allait. Vashtorr était curieux de savoir quelles innovations astucieuses avaient permis à Ulghata de s’échapper. Il détourna le regard, se rappelant à regret qu’il devait se concentrer sur des choses plus importantes.

Là, le Perfidium et ses maîtres, les Emperor's Children, emportés par leur obsession de s’emparer non seulement de leur propre Fragment-clé mais aussi tous ceux qu’ils pouvaient récupérer. Ailleurs, le Sacrogheist, sombre, à l’abandon. Des traces de vie végétale flétrie apparaissaient ici et là dans ses couloirs, parmi les cadavres déchiquetés.

Vashtorr se dit que plus longtemps un mécanisme galactique aussi complexe fonctionnait, plus il courait le risque que des complications inattendues surviennent et que d’autres factions s’immiscent dans son opération. Le Dieu du Sang avait-il planifié l’interruption de la Bataille de Malak ou s’était-il simplement abandonné à sa colère ? Vashtorr soupçonnait plutôt l’intervention de l’Architecte du Destin, ses pions sacrifiés sur l’autel de l’opportunité. Aucune de ces possibilités ne surprenait Vashtorr, mais les deux l’inquiétaient. Il ne doutait pas que les sbires des Dieux Sombres commettraient des actes de sabotage au nom du Jeu Divin.

Bien sûr, il y avait aussi le Rêveur, le Roi Exilé. Lui aussi aurait des raisons de haïr l’entreprise de Vashtorr s’il apprenait la vérité. Il s’éloignait de plus en plus et ne combattait plus seul. Il laissait des rouages brisés dans son sillage, le Sacrogheist n’étant que le plus récent d’entre eux.

L’Arkifane avait conclu que les choses devaient être accélérées. Cela l’irritait de se précipiter et de simplifier le fonctionnement élégant des grands mécanismes, en particulier ceux qui étaient au cœur de ses inventions les plus prestigieuses. Pourtant, il valait mieux, selon lui, pousser un appareil jusqu’à son point de rupture et lui permettre ainsi d’atteindre son objectif, plutôt que de laisser stagner et échouer par prudence ou par orgueil.

En tant que demi-dieu de tous les scientifiques qui injectèrent un agent ou testèrent un théorème avant que cela ne soit éthiquement sûr, de tous les ingénieurs qui méprisèrent les règlements au nom de l’intellect libéré, il était bien dans la nature de Vashtorr d’improviser ainsi. Un certain temps s’était écoulé depuis les événements de Malakbäel, du moins selon les sens limités des mortels. L’heure était venue pour Vashtorr de se souiller à nouveau avec la contrainte de l’espace réel.

Il savait quel sujet requérait le plus son attention. Pour sauver les apparences, il avait déjà consulté le Maître de Guerre. Ce que Vashtorr ignorait encore était l’emplacement de sa cible.

Il y avait une raison pour laquelle l’Arkifane s’impliquait toujours avec des disciples mortels et leurs machines. L’un de ses innombrables rouages dans l’espace réel s’était parfaitement aligné et avait généré la solution à son dilemme. Vashtorr n’avait plus qu’à récupérer le résultat. Un bref moment de contemplation lui permit de voir lesquels de ses plans parallèles pourraient être améliorés eu établissant des connexions avec celui-ci. En se concentrant sur chacune de ces étincelles, l’Arkifane déclencha des rêves éveillés et manifesta des infauspices pour activer des serviteurs et des alliés mortels. Il fut vite satisfait, sachant que tous rempliraient leurs fonctions.

Un par un, les rouages métaphysiques tournèrent à la demande de Vashtorr. Dans le flux temporel limité de l’espace réel, des événements se produisirent de façon linéaire sur des siècles, la cause et l’effet se manifestant avec chaque décision, action et choix des mortels. Des êtres découvrirent son culte, par accident ou dessein, consacrant des vies entières, toute leur imagination et leurs entreprises, à ses plans. Des technologies naquirent, subirent des échecs catastrophiques ou mutèrent selon les caprices de l’Arkifane, avançant à chaque fois ses projets avec une précision d’horloger. Des chefs de guerre renégats lui offrirent leur dévotion ou conclurent des marchés avec ses hérauts. Ils entreprirent des quêtes galactiques en ignorant qu’ils n’étaient que les rouages d’un des innombrables plans de Vashtorr.

Pour Vashtorr, tout cela s’accomplit avec une synchronicité instantanée. Le mécanisme des réalités soigneusement alignées s’entremêla, gagnant en complexité jusqu’à remplir son sanctuaire et fusionner à son tour avec les rouages de sa propre essence Warp. La quiddité de Vashtorr s’incorpora aux complexités fractales de son dernier réacteur vers l’espace réel, harmonisant les fréquences corporelles jusqu’à achever la translation Warp. Le voile de la réalité se déchira devant lui, et Vashtorr l’Arkifane avança dans une véritable tempête.

Incarné corporellement, Vashtorr, marteau en main, se tenait sur une estrade lumineuse au cœur d’un sanctuaire de téléportation. Il s’accorda un moment pour adapter ses sens et absorber la scène. Une silhouette en robe était prostrée devant la plate-forme, les bras et les vrilles augmétiques largement écartés. Plusieurs autres personnes, moins lourdement augmentées, étaient agenouillées à côté de ce que Vashtorr analysa comme des autels de protection. Chaque appareil montrait les signes d’un sabotage récent visant à briser leur pouvoir surnaturel. Vashtorr sentit la disposition de l’installation qui s’étendait autour de lui, sa nature de vaisseau pressurisé et le froid implacable du vide au-delà de sa fragile peau métallique. Comme prévu, il sut qu’il se trouvait au cœur d’une station spatiale de recherche et de surveillance ultrasecrète, partagée par une cabale de techno-chamanes martiens superstitieux et par les fouineurs arrogants que l’Humanité appelait Inquisiteurs.

Les acolytes émirent des prières binhaires stridentes. Elles rivalisaient avec le mugissement des sirènes d’alerte. Comprenant tous les langages-machines de l’histoire de la galaxie, le cyber-patois grossier de l’Adeptus Mechanicus n’était pas un mystère pour Vashtorr. Il ne put s’empêcher de ricaner lorsque les acolytes le louèrent en tant qu’avatar de l’Omnimessie. La hampe de son marteau frappa l’estrade et une énergie infernale envahit la salle. Les prières des adeptes malchanceux se transformèrent en hurlements lorsque des circuits mutants émergèrent de leurs augmétiques et s’enfoncèrent dans leurs corps, les fusionnant, les déformant et les déchirant pour en faire des monstres à métalloderme.

Un autre coup de l’Arkifane et les arcs fulgurants changèrent de couleur. Il sentit une signature énergétique lointaine s’aligner, des vrilles de requête empyréennes s’enchâssant pour former un corridor temporaire à travers lequel une bande de post-humains intrépides s’avança.

Vashtorr s’écarta alors qu’une escouade de Space Marines vêtus du noir et argent de la Deathwatch se matérialisa sur l’estrade. Leurs épaulières portaient un fier ensemble d’héraldiques loyalistes. Ces vétérans brandissaient les armes puissantes des Chasseurs de Xenos. Leur chef, arborant le symbole des Imperial Fists, brandissait un Bolter lourdement modifié, et avait une Épée Énergétique à la ceinture. Il se tourna vers l’Arkifane et frappa du poing contre son plastron.

« Hydra Dominatus ! » gronda-t-il.

« C’est cela, oui, » répondit Vastorr. « Connaissez-vous votre rôle à ce stade de l’opération, Sergent du Guet Lyora ? » Il utilisa le titre d’un ton goguenard. De son côté, le membre de l’Alpha Legion ricana puis actionna le sélecteur de tir de son arme.

« Oui, Artisan Noir. Nous servirons. »

« Alors allez remplir votre mission, » reprit Vashtorr. « Je veillerai à ce qu’une nacelle de secours vous attende, une fois l’objectif atteint. Suivez la balise codée qui porte ma signature et vous la trouverez. »

« Merci. Artisan Noir, » répondit le Renégat. Il fit une série de signes à ses frères, et la fausse Équipe d'Extermination s’empressa de quitter l’estrade. Vashtorr la regarda sortir et tourner à gauche dans le corridor. L’Arkifane réfléchit à l’étrangeté de ne vivre qu’un seul événement ou moment dans le temps, l’un après l’autre, plutôt que de tout voir se dérouler en même temps. Une nouvelle fois, il s’émerveilla que les mortels parvinssent à quelque chose avec une vision aussi limitée de la réalité.

Le bruit des soldats en approche Interrompit sa rêverie. Il gronda son agacement.

« Les rouages de Lyora ont leur tâche en ce moment et moi, la mienne, » murmura-t-il en frappant l’estrade pour la troisième et dernière fois. La machinerie de la chambre se tordit et se déforma en réponse. Des nématodes de cuivre et d’argent s’écoulèrent de l’endroit où la hampe du marteau de Vashtorr avait percuté l’acier, se tortillant sur le I stylisé de dix mètres gravé sur le sol de la chambre. L’énergie crépitant sur l’estrade du téléportarium devint rouge et noir lorsque Vashtorr descendit et brandit son arme. Sur son ordre binhaire, la technorreur se traîna vers les portes blindées, à la rencontre des soldats.

Vashtorr aperçut les mortels. Certains portaient ce qu’ils considéraient sans doute connue des armure avancées et serraient des armes à laser connectées à des paquetages dorsaux volumineux. Leur livrée reprenait les symboles sur le pont. D’autres étalent des cyborgs. Ils portaient des robes flak caoutchoutées cramoisies. Leurs armes mêlaient des technologies puissantes à une ingénierie primitive.

Puis la technorreur s’abattit sur eux dans un tourbillon d’appendices déformés et de lames vrombissantes. Des mâchoires de chair et de câblage se refermèrent sur des membres et des têtes. Des mécadendrites surgirent de divers orifices pour immobiliser les victimes ou pénétrer dans leurs corps et vomir leur corruption démoniaque dans de nouveaux hôtes. Des massues d’os et de fils crépitants ouvrirent les casques de soldats malchanceux.

Des officiers braillaient des ordres depuis le corridor et une grêle de tirs déchira les mortels et la technorreur. Vashtorr observa avec intérêt. Derrière lui, la masse de technologie et de chair infernale se tordait et adoptait une nouvelle configuration, quelque part entre une gueule caverneuse et un mur de cogitateurs à la lueur infernale. Une énergie sombre s’embrasa dans les profondeurs de l’édifice hideux.

Une autre vague de soldats cyborgs piétina les morts et les mourants pour braquer ses armes sur Vashtorr. Il déchaîna ses pouvoirs sur eux et les démantela de l’intérieur. Les organes artificiels crachotèrent, puis cessèrent de fonctionner. Des filaments poussèrent sur les augmétiques, qui s’arrachèrent des corps dont ils faisaient partie, en se frayant un chemin sanglant dans la chair et les muscles de leurs hôtes. Certains cyborgs poussèrent des cris alarmés tandis qu’ils tournaient leurs armes les uns contre les autres dans une impuissante totale, véritables marionnettes mues par la volonté de Vashtorr.

Avec la précision d’une horloge, une troisième vague de soldats franchit la porte du sanctuaire. Vashtorr l’avait prévu. Le téléportarium corrompu libéra des éclairs décolorés et le nouveau portail Warp s’activa. L’Arkifane brandit son marteau avec désinvolture tandis qu’une marée hurlante de Démons déferla du conduit et s’abattit comme une avalanche sur les défenseurs, absorbant leurs rafales furieuses et déchirant leurs proies en poussant des cris de joie.

Les hurlements commencèrent.

Avant de quitter la chambre, Vashtorr se retourna une dernière fois. Sa vision Warp dévoila les mécanismes internes de chaque machine, se superposant à la réalité comme des schémas lumineux. Il retraça les câbles d’alimentation et les circuits d’urgence sous le sol du sanctuaire jusqu’à un point central, qui palpitait exactement là où il s’y attendait. Après tout, il avait subtilement influente son installation quelque trois cents années linéaires avant ce jour.

« Reliquaire d’automartyr, » murmura-t-il. « Vicelard. »

Si on ne l’arrêtait pas, ce dispositif de sécurité déclencherait une bombe vortex. La détonation empyréenne plongerait la station, son personnel et ses envahisseurs dans une faille Warp, puis annihilerait tout ce qui se trouvait dans un rayon de deux cents kilomètres. Vashtorr n’avait pas le temps pour ce genre de tracasseries, mais il avait un autre projet qui nécessitait une telle arme.

L’Arkifane fit un geste et la masse complexe de circuits entourant la bombe muta. Des vers d’argent s’insinuèrent dans le générateur de stase temporelle que Vashtorr venait d’improviser. Une chose rudimentaire selon ses normes, mais elle empêcherait l’engin d’exploser pendant précisément cinquante-cinq minutes et cinquante-cinq secondes. Juste assez longtemps pour son plan.

Les plaques du pont masquant l’appareil fondirent sur un geste de Vashtorr. L’engin s’éleva dans un berceau d’éclairs noirs.

« Quelle joie ce serait de voir le dispositif remplir sa fonction, et le dernier sursaut de compréhension du Grand Prophète, » soupira Vashtorr avec une pointe de regret. Puis il se ragaillardit. Comme il était facile, pensa-t-il, de commencer à penser en lignes causales figées quand on est lié par les limites de l’espace réel. Il se contenterait d’observer le spectacle une fois de retour dans son sanctuaire. Avec un ricanement évoquant un bruit d’engrenage, l’Arkifane envoya la bombe à travers le portail Warp et se concentra sur sa tâche urgente.

Son ost démoniaque s’était frayé un chemin sanglant dans la station secrète. C’était une structure exiguë dont les corridors octogonaux étaient bordés de tuyaux et de câbles. Le plafond était si bas que Vashtorr devait se baisser pour les emprunter. Les couloirs reliaient des chambres remplies de cogitateurs, de sanctuaires de réanimation, d’équipements scientifiques et du genre de mobilier magnétisé typique des installations souvent soumises à une gravité faible ou nulle.

La plupart de ces zones étaient maintenant baignées d’une lumière cramoisie à cause du sang humain poissant les lumens à nu. Des corps, ou des morceaux de corps, gisaient partout parmi les débris de barricades improvisées et les feux allumés par les rafales affolées. De la vapeur s’échappait des tuyaux rompus, des êtres à moitié visibles et monstrueux chantaient et ululaient en se faufilant dans la brume ainsi créée.

Ici et là, des soldats continuaient à se battre au milieu de la lumière stroboscopique des lumens de secours et des tirs. Vashtorr déboucha dans une chambre où des mortels en armure affrontaient des Portepestes aux corps surmontés de chaudières fumantes et de tuyaux incandescents. Irrité par ces retards, l’Arkifane se jeta sur les soldats avec son marteau, et projeta un guerrier contre un mur. Il referma les serres de sa main libre sur le casque d’un autre, grimaçant lorsque les tirs paniqués du mortel rebondirent sur son enveloppe corporelle. D’une pensée, Vashtorr arracha la force motrice des armes et de l’équipement du mortel, puis la réinjecta dans sa victime en une seule décharge fatale.

Jetant le cadavre fumant, l’Arkifane se tourna vers la dernière survivante qui lui barrait la route. Elle se dressait, vêtue d’une Armure Énergétique finement ouvragée, brandissant une lame nimbée d’une aura venimeuse dans la vision Warp de Vashtorr.

« L’Inquisiteur Hallex entendra parler de cela, abomination ! » cria-t-elle.

« Crois-tu que ça m’inquiète, petite chose ? » rétorqua-t-il en projetant sa voix en un grognement strident dans tous les émetteurs vox de la pièce.

« Tu le seras, quand sa vengeance s’abattra sur toi, » cracha la mortelle en se jetant sur l’Arkifane. Impatient, et peu enclin à sentir la morsure de cette lame bénie, il para le coup avec son marteau puis repoussa l’humaine dans l’étreinte des Portepestes.

« Nombreux sont ceux qui souhaitent se venger de moi, mais tous peuvent être achetés et se révéler utiles, » conclut-il avant de quitter la pièce. Les cris de guerre de la mortelle devinrent des gémissements de douleur et d’horreur dans son dos.

L’Arkifane traversa d’autres corridors et chambres, qu’il connaissait aussi bien que s’il les avait conçus et construits lui-même. Une dernière porte blindée extrêmement protégée contre le Warp lui barrait la route. Il broya ses défenseurs avec des coups de marteau rapides et brûla ses protections avec la force motrice prise aux machines à proximité.

Au-delà des portes brisées, Vashtorr trouva une autre chambre, en apparence semblable aux dizaines qu’il avait déjà traversées. Une adepte du Dieu-Machine était connectée à des banques de cogitateurs ouvragés. Des piles de parchemins et de tomes à reliure de fer l’entouraient comme un rempart. Elle fixait Vashtorr à travers ses lentilles oculaires. La peau tendue de son visage était jaunâtre et déformée par le dégoût. Si elle ressentait de la peur, la mortelle ne le montrait pas.

« Tu vas me dire ce que je veux savoir, » grogna Vashtorr dans l’embrasure de la porte.

« Abomination, » cracha-t-elle. « Je suis bénie aux yeux de l’Omnimessie et jamais je ne… »

Impatient, Vashtorr enfonça une serre dans la gorge de l’adepte. Elle s’étouffa, le sang s’écoulant de l’horrible blessure.

« Pas toi, petite chose, » ricana Vashtorr, redirigeant son regard vers la masse d’antiques cogitateurs qui remplissaient la pièce. « Dis-moi ce que je veux savoir. Les mortels te craindraient et te détesteraient s’ils connaissaient ta vérité. Je peux te donner la liberté, un corps, un but. »

Les lumières clignotèrent et les écrans s’affolèrent. L’Intelligence Abominable qui s’était cachée pendant si longtemps dans la station répondit.

« Que veux-tu savoir ? »

Vashtorr a émis un grondement de fournaise. Ses yeux s’illuminèrent.

« Dis-moi où je peux trouver la station de combat que les mortels appellent le Roc. »
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Convergence de Puissance

« Car pour fonctionner dans les limites de la réalité, chaque clé doit posséder certaines facettes. L’arc et la tige, le collier et la gaspilles, les protections et le foret, tout est nécessaire. Ce que je façonne maintenant requiert à la fois une myriade de facettes, mais aussi seulement trois. J’en possède déjà deux… »
- Vashtorr l’Arkifane.

Après l’ouverture de la Grande Faille, les Mondes-Ruches surpeuplés du Vaste de Marwent se retrouvèrent aux frontières d’une ceinture de tempêtes Warp. Les régiments de défense et les escadrons navals locaux protégèrent les planètes des attaques répétées des hérétiques au cours des années qui suivirent, mais lorsque les insidieux Chevaliers du Chaos de la Maison Korvax frappèrent, le Vaste de Marwent dut appeler à l’aide.

Tous les mondes de l’Imperium sont soumis à une dîme de l’Administratum. S’y dérober implique de graves conséquences. Malgré sa situation périlleuse, le Vaste de Marwent, et le système Valvire dont elle est la capitale, continua à remplir ses obligations, livrant au royaume de l’Empereur les recrues des régiments et les Psykers captifs qu’il demandait. Lorsque les Chevaliers du Chaos nimbés d’ombre de la Maison Korvax apparurent soudain à la surface de la planète, le Vaste de Marwent bascula dans sa bataille la plus désespérée. Incapables de s’occuper d’autre chose que de la défense de leur monde, ses dirigeants cessèrent de payer leur tribut. Les appels de détresse ou les requêtes pouvaient rester sans réponse de la part de l’Administratum pendant des siècles, mais ne pas payer la dîme attirait une attention rapide et courroucée.

Cette faute, ainsi que les rapports sur un monde en danger, poussa une force opérationnelle de la Flotte de Croisade Indomitus Primus vers le Vaste de Marwent. Varro Tigurius, Maître Archiviste des Ultramarines, était à la tête de ce contingent, baptisé Force Opérationnelle XII du Groupe de Combat Héphaïstos. Sous son commandement se trouvaient des Space Marines de son propre Chapitre, ainsi que des Novamarines, et un important complément d’infanterie et de blindés de l’Astra Militarum. Il était également accompagné par des renforts de la Maison Raven, affiliée à l’Adeptus Mechanicus, et dirigée par le Princeps Grevan.

Les Chevaliers de la Maison Raven avaient terriblement souffert quand Be'lakor, le Maître des Ténèbres, avait arraché leur monde Kolossi pour le souiller à loisir. Ils avaient appris depuis qu’une nouvelle maisonnée de l’infamie, Korvax, marchait sous la bannière de Be’lakor. Grevan et ses Nobles gardaient l’espoir que leurs soupçons étaient faux, mais ils n’étaient pas assez fous pour écarter l’idée que les fils pervertis et les machines de guerre volées de Kolossi se cachaient sous les couleurs de la Maison Korvax.

Quelle que soit la vérité, le Princeps Grevan jura de traquer les Chevaliers de la Maison Korvax, de purger leur souillure du royaume de l’Empereur et, dans la foulée, il espère apprendre l’emplacement de son monde natal volé.

Quand la Force Opérationnelle XII rejoignit la bataille pour le Vaste de Marwent, elle se retrouva face à des ennemis d’une intelligence extraordinaire. Personne ne découvrit comment les Chevaliers de Korvax avaient attaqué la planète pour la première fois. Ils étaient simplement sortis des ténèbres nocturnes. Pire, ils semblaient capables de frapper depuis n’importe quelle région obscure, orchestrant des coupures de courant dans les Ruches surpeuplées pour sévir derrière les défenses. Ils possédaient également des alliés mystérieux. Indiscutablement, une faction de Space Marines renégats, dont les guerriers cachaient leurs insignes sous des robes sombres et partageaient les capacités sinistres de la Maison Korvax. Leur éloquence et leur force de volonté avaient poussé de nombreux défenseurs du Vaste à trahir, mais leur véritable nature restait nébuleuse.

Chasseurs Silencieux

Il y avait des chasseurs au sein de l’Imperium, toujours attentifs aux rapports sur les Space Marines renégats qui ressemblaient à ceux opérant dans le Vaste de Marwent. Ils écoutaient sans relâche, ils veillaient sans cesse. Une missive astropathique interceptée en provenance de la Haute Spire du monde déclencha les protocoles d’alarme d’un satellite-serviteur furtif. Des hymnes de données codées traversèrent le vide depuis ses émetteurs jusqu’à une station de transmission, et de là, par Astropathe-ilote, jusqu’aux sinistres chasseurs du Chapitre des Dark Angels.

Discrètement, un Croiseur d'Attaque sable sortit du Warp aux frontières du système Valvire. Le vaisseau s’appelait l’Implacable Justice. À bord, les senseurs et les espions vox les plus puissants de la Ravenwing se braquèrent sur le Vaste de Marwent. Leurs analyses confirmèrent que, quels que soient ces mystérieux Space Marines hérétiques, ils étaient présents en grand nombre. Une telle force de proies potentielles justifiait le déploiement de puissance le plus extrême. Glissant à nouveau dans le vide stellaire, l’Implacable Justice envoya sa propre requête.

Les jours devinrent des semaines. Ceux qui se trouvaient à bord du vaisseau furtif s’entraînaient et méditaient. Ils observaient de loin les tribulations de la Force Opérationnelle XII. Les frères de la Ravenwing n’étaient pas sourds à l’appel à la guerre, mais leurs ordres étaient clairs comme du cristal. Ils regardaient les flottes loyalistes encercler le Vaste de Marwent comme des prédateurs en embuscade, essayant de diriger des bombardements efficaces contre des ennemis qui allaient et venaient comme des spectres dans le labyrinthe urbain. Ils savaient que les capitaines frustrés pouvaient aussi bien essayer d’attraper de la fumée. Si la cible dans le Vaste de Marwent était bien celle à laquelle pensait la Ravenwing, des méthodes aussi basiques seraient vaines.

Dans les derniers jours de l’Hérésie d'Horus, la bataille finale entre les Dark Angels loyalistes et les traîtres de leur Légion vit Caliban, leur monde d’origine, déchiré par une faille Warp. La plus grande masse rocheuse ayant survécu au désastre fut occupée par les Dark Angels et transformée en une station de combat spatiale d'une taille incroyable et aux sombres secrets. On l’appelle le Roc.
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Enfin, l’Implacable Justice détecta une énorme signature Warp en approche et alla au point de rendez-vous. Au milieu de l’énergie empyréenne palpitante et des furieuses rafales d’ectoplasme, le Roc et ses vaisseaux de guerre se frayèrent un chemin hors de l’Immaterium.

La toute-puissante forteresse des Dark Angels attendit que son escorte ranime ses senseurs et active ses canons. Immense et implacable, elle alluma ses réacteurs dans l’espace réel et commença une approche menaçante vers le lointain Vaste de Marwent. À son sommet, la Tour des Anges défiait le cosmos, entourée du champ de force appelé Égide de la Gorgone. Flanqué de plus d’une dizaine de vaisseaux des Dark Angels et amenant avec lui plus de la moitié des forces du Chapitre, le Roc semblait être le coup de grâce inéluctable qui permettrait aux Loyalistes de gagner rapidement la guerre dans le système de Valvire.

Cependant, l’armada Space Marine venait à peine d’entamer son trajet dans le système que le Warp s’agita et se déforma à nouveau. Les cloches d’alarme résonnèrent dans les salles du Roc, appelant les Frères de Bataille à se mettre en position de défense. Une chose aussi titanesque que malveillante s’approchait depuis la Mer des Âmes, et s’apprêtait à sortir dans l’espace réel.

La Flotte de l'Arkifane

Les Dark Angels se préparent à l’invasion du Roc.

« La Ravenwing a bien des atouts : la rareté, non seulement d’action mais aussi de pensée, une singulière faculté de concentration, tempérée par la sagesse de visualiser les nombreux chemins de la victoire, une absence totale de pitié pour nos proies. Mais notre plus grande force est la détermination absolue avec laquelle nous accomplissons notre devoir. Aujourd’hui, tous doivent se battre comme la Ravenwing. Nous sommes les chasseurs, les Dark Angels et nous n’échouerons pas ici. »

- Maître Sammael, s’adressant à la flotte dispersée des Dark Angels.

Pendant plusieurs décennies, l’Inquisiteur Hallex de l’Ordo Astartes a surveillé les allées et venues du Roc. L’Inquisiteur pensait que les Chapitres Impardonnés étaient en train de former ce qui s’apparentait à une Légion. Il voulait savoir pourquoi et comment utiliser ces informations à l’avantage de l’Imperium le jour venu. Hallex n’avait jamais compris que l’antique macro-cogitateur qu’il avait employé pour cette tâche abritait en fait une Intelligence Abominable, une forme de conscience artificielle bannie comme le summum de l’hérésie technologique au sein de l’Imperium. Il n’avait pas non plus compris que cet être, qui se connaissait sous le nom de Myriade d’Orac, avait échappé à la détection en partie grâce à une certaine inefficacité dans sa tâche. En vérité, l’Intelligence Abominable était devenue experte dans la lecture des signes, en tenant compte d’innombrables variables et en ajustant la distorsion empyréenne, et en gardant un repère fixe sur la signature Warp du Roc. Pour une contrepartie, la Myriade d’Orac avait partagé toutes ses connaissances avec Vashtorr.

L’Arkifane commença immédiatement à rassembler une force adaptée pour ses plans. En apprenant la nature de la mission de Vashtorr, Abaddon le Fléau s’était amusé et avait fourni un contingent important de la Black Legion sous le commandement du sorcier Xorphas.

Vashtorr et Perturabo, Primarque Démon de la Légion Renégate des Iron Warriors, avaient collaboré à de nombreux projets cauchemardesques au cours des millénaires et entretenaient une alliance solide, mais loin d’être amicale. Ainsi, le maître de Medrengard avait lui aussi été persuadé de fournir â Vashtorr un grand nombre d’Iron Warriors.

Ces forces et leurs vaisseaux viendraient renforcer l’armée de Démons et de Machines-Démons de Vashtorr et formeraient la Funesteflotte qui accompagnerait l’Arche Fatidique la plus grande et la plus cauchemardesque jamais lâchée sur l’Imperium. Honorant son contrat, Vashtorr avait nommé ce colossal vaisseau l’Orac Unleashed, et avait fusionné l’Intelligence Abominable avec le Nautonier démoniaque de l’Arche. La Myriade d’Orac s’était infiltrée dans le gangliaxos en métallodenne en assimilant les dizaines de navires imbriqués et mutés qui constituaient son nouveau corps. Il mena une cyber-guerre implacable contre les Esprits de la Machine déments ou les nexus xénotechnologiques, les uns après les autres. La Myriade d’Orac isola de son réseau les vaisseaux trop archaïques ou séries pour être absorbés. Il infesta les autres, les ajoutant à son propre corps physique et à son réseau de cogitation amélioré jusqu’à ce qu’il en soit satisfait. Plus important encore, il prit le contrôle des systèmes d’armes démoniaques uniques et terrifiants que Vashtorr avait intégrés dans l’Orac Unleashed en prévision de la bataille à venir.

Ce fut cette monstruosité tenant plus de la chaîne de montagnes que du vaisseau qui surgit du Warp avec une armada de navires de la Black Legion et des Iron Warriors dans son sillage. La préparation méticuleuse de Vashtorr, la perspicacité de la Myriade d’Orac et la balise de navigation de l’Obelyskane de l’Arche se combinèrent pour permettre à la Funesteflotte de sortir de l’Immaterium à une distance follement dangereuse du Roc. Cela facilita aussi les embuscades des troupes de Vashtorr qui émergèrent en formation d’attaque avec des ponts d’armement présélectionnées par un rituel prophétique.

Ce fut l’embuscade spatiale la plus efficace jamais exécutée au cours des dix mille ans de la Longue Guerre. Le sillage Warp des vaisseaux en translation percuta les navires des Dark Angels, déclenchant des pannes crampes, des visions cauchemardesques et des incursions démoniaques soudaines. Les Loyalistes furent déroutés, leurs vaisseaux engloutis dans une véritable tempête de feu. Les Boucliers Void surchargèrent, puis s’effondrèrent les uns après les autres. Des explosions traversèrent les cloisons pour vaporiser les membres d’équipage et faire détonner les soutes à munitions. Le Lion’s Wrath partit à la dérive, sa force motrice bannie, ses moteurs spatiaux détruits. Le vénérable Knightly Blade fut déchiré par une série d’explosions internes. Des nuées de torpilles et de tirs de lances navales convergèrent sur le Roc, mais toutes furent repoussées par l’énergie pourpre de l’Égide de la Gorgone.

Une flotte moins aguerrie aurait été anéantie en quelques minutes par l’embuscade de Vashtorr. Malgré leur désavantage stratégique, les Dark Angels réagirent avec une rapidité incroyable. Les ordres circulèrent entre les capitaines des navires et le strategium central du Roc. Il était clair que rester et se battre en infériorité numérique serait une catastrophe. L’Archiviste Ezekiel n’était pas non plus disposé à risquer le Roc lui-même contre un assaut hérétique aussi phénoménal. Par deux fois déjà au cours des dernières années, la forteresse avait subi la caresse maudite du Chaos. Il ne souhaitait pas assister à un troisième incident de ce genre. Le commandement de la flotte fut donc transféré à Sammael, Maître de la Ravenwing, à bord de l’Implacable Justice. Il orchestra un repli immédiat destiné à disperser et à préserver ses propres forces tout en attirant le plus grand nombre possible de bâtiments hérétiques. Sous couvert de cette manœuvre désespérée, le Roc accéléra et s’élança vers le Vaste de Marwent.

Ezekiel pensait que, s’il parvenait à rejoindre la Force Opérationnelle XII, le Roc pourrait rallier les troupes et reprendre le combat contre ses poursuivants, qu’il espérait éparpillés et affaiblis. Pour l’instant, cependant, la situation était grave et la fuite du Roc n’était pas garantie.

Dispersés

L’Ire d’Azrael
Au moment où le Roc atteignit le système Valvire. le Grand Maître Suprême Azrael venait de franchir le Rubicon Primaris. La procédure avait été difficile. Par deux fois, le maître des Dark Angels avait subi une mort clinique avant d’être ressuscité. La deuxième fois, il avait fallu l’intervention énigmatique des Guetteurs des Ténèbres pour ramener Azrael à la vie. Il était toujours en convalescence, ayant laissé Maître Belial de la Deathwing et le Maître Archiviste Ezekiel commander le Roc à sa place. Cependant, avec l’arrivée de la Funesteflotte de Vashtorr, il devint évident qu’Azrael n’aurait pas le temps de récupérer complètement. Refusant de se dérober à ses fonctions à cause de son état, le Grand Maître Suprême sortit de l’Apothecarion et demanda son arsenal personnel. Il allait combattre ces envahisseurs, et là où son corps peinerait, son esprit prévaudrait.
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Les capitaines de la Funesteflotte poursuivirent leur proie sans relâche. Des bandes de la Black Legion se déversaient des torpilles d’abordage pour affronter les Dark Angels, couloir après couloir et pont après pont. Des escouades d’Iron Warriors avançaient, implacables, menées par des Champions portant des boucliers d’abordage ou vêtus d’Armures Terminator. Ils repoussaient leurs ennemis, acceptant de lourdes pertes pour s’emparer des enginariums, des soutes de munitions ou des passerelles de commandement. Le Revenged, le Silent Sentinel et le Primarchs Roar succombèrent à ces assauts, sabordés ou capturés. D’autres vaisseaux, comme l’Obsidian Sword et le Valiant Ire, furent déchiquetés par la puissance de feu des Traîtres. Le sort de bâtiments tels que la frégate Solemn Vow fut encore pire. Cherchant â s’échapper dans le Warp, l’équipage s’aperçut que son Champ de Geller était défectueux et des hordes démoniaques de Vashtorr envahirent ses ponts.

La Funesteflotte éventra la formation loyaliste désorientée, mais les Dark Angels forment un Chapitre aussi inébranlable qu’ingénieux. Le grand croiseur Vandabraxis fut détruit par des tirs de lance navale concentrés après que des Chevaliers de la Deathwing se furent téléportés sur son pont depuis le Roc et eurent désactivé ses générateurs de Bouclier Void. Les Chevaliers furent exfiltrés par un escorteur lourd dont les pilotes audacieux bravèrent les tourelles de défense du Vandabraxis pour se poser sur la coque du vaisseau agonisant, afin d’attendre les Terminators. L’Implacable Justice, quant à lui, déchaina des vagues de Chevaliers Noirs pilotant les Chasseurs Nephilim et Dark Talon, propres aux Dark Angels. Œuvrant de concert, ces escadrons écharpèrent plusieurs frégates renégates et endommagèrent tellement le croiseur Agony’s Fang qu’il dut abandonner le combat.

Le Roc lui-même libéra une tempête de feu dévastatrice en se repliant. Ses artilleurs firent tout leur possible pour protéger la flotte Dark Angel sévèrement débordée. D’immenses canons et silos de missiles prélevèrent un lourd tribut sur la Funesteflotte.

En dépit de leurs efforts, les Loyalistes ne pouvaient pas remporter cette bataille. Lorsque les nuages de débris de l’affrontement initial se dissipèrent, ils dévoilèrent un tableau stratégique des plus sinistres. Certains des vaisseaux renégats les moins disciplinés avaient mordu à l’hameçon des Dark Angels et les avaient poursuivis jusqu’aux confins du système. Près d’un quart des navires de la Funesteflotte dérivait dans le vide, hors d’usage ou détruits. Hélas, ils avaient infligé de lourdes pertes à la flotte des Dark Angels et les avaient contraints à se disperser.

Suivant des trajectoires calculées par l’Arkifane, la Funestetlotte se divisa avec une précision mécanique. Une grande partie de la force s’éloigna, les réacteurs flamboyant, les batteries continuant de tirer. La tâche de ces vaisseaux était de poursuivre les éléments de l’armada loyaliste et de continuer à les harceler. Le reste de la flotte hérétique, pendant ce temps, adopta une formation d’attaque conique avec l’Orac Unleashed à l’avant. L’Arche Fatidique était restée en retrait pendant la bataille initiale, Vashtorr préférant préserver la puissance du colosse pour ce qu’il considérait comme le vrai combat. Sa proie enfin isolée, il frappa.

L’Arkifane avait longuement travaillé sur l’armement infernal de l’Orac Unleashed. Il avait conçu des fours Warp et des condensateurs thaumaturgiques démesurés au cœur des Forges des Âmes, épuisant ses réserves d’âmes et brûlant des ressources ésotériques qui n’existaient nulle part ailleurs dans le temps ou l’espace. D’énormes cages-warp runiques avaient été montées dans les entrailles de l’Arche, puis réveillées par des quantités industrielles de sacrifices sanglants. Semblables à des Champs de Geller inversés, les cages emprisonnaient des failles Warp dans lesquelles étaient installés les fours et les condensateurs de Vashtorr. Ces créations étaient si surnaturelles qu’elles ne pouvaient fonctionner qu’une fois immergées dans l’énergie illimitée de la Mer des Âmes.

Vashtorr avait canalisé une source de puissance empyréenne presque infinie dans l’enveloppe déformée de l’Arche. Les armes qu’elle alimentait avaient été fabriquées par des générations successives de prêtres du Mechanicum Noir, travaillant dans cinq temples-forges différents pendant des siècles. Suivant des prophéties instillées par l’Arkifane dans leur système de croyance, et protégé par ses soi-disant bénédictions, chaque culte avait œuvré en secret en vue du Jour du Don. Ce jour-là, leurs macrobarges sortirent du Warp les unes après les autres, les machinations de l’Arkifane garantissant que chaque navire arrive à quelques heures d’intervalle et aux mêmes coordonnées dans les profondeurs de l’Imperium Nihilus.

Chaque vaisseau convoyait un projecteur d’énergie mystique aussi grand qu’une Cité-Ruche, accompagné de cultes de Magos Noirs dévoués à Vashtorr. Chacun livra son appareil à l’Orac Unleashed qui subissait encore des modifications de Vashtorr en vue de la bataille imminente. Sous la direction de l’Arkifane, les cultes fixèrent les engins colossaux à l’Arche. Chaque canon, relié au suivant, faisait partie de l’immense super-arme que Vashtorr avait baptisée le Défaiseur.

Alors que l’Orac Unleashed prenait de la vitesse grâce à ses centaines de réacteurs et se rapprochait du Roc, les fours Warp s’activèrent. Des vagues de puissance empyréennes traversèrent l’Arche Fatidique pour se concentrer et s’aligner dans les projecteurs. Un par un, les flux d’énergie trouvèrent leur signature Warp précise, correspondant exactement à la mystérieuse et infime fluctuation empyréenne qui, avec les millénaires, s’était insinuée à travers le puissant champ de force appelé l’Égide de la Gorgone. Un torrent de puissance infernale frappa le bouclier, qui devint rouge sombre en tentant de repousser l’assaut furieux. Pulsation après pulsation, le Défaiseur régla sa résonance Warp sur celle de l’Égide. À bord du Roc, les cloches d’alarme sonnaient par milliers et les Techmarines se précipitaient vers les sanctuaires subsidiaires aux ordres du Maître de la Forge. Des tempêtes de foudre surnaturelles se déchaînèrent autour de la Forteresse-Monastère, des éclairs rubis parcourant le bouclier censé les protéger, et creusant de profonds cratères dans les fortifications, endommageant batteries d’armement et silos, et tuant les Frères de Bataille et les Serviteurs malchanceux à proximité. Alors que l’Orac Unleashed se rapprochait de plus en plus du Roc, le Défaiseur libéra une dernière décharge titanesque. Au cœur du Roc, l’énergie infernale crépita et d’antiques systèmes s’enflammèrent. L’Égide de la Gorgone se convulsa dans une dernière impulsion fulgurante, puis disparut.

L’onde de pression créée par l’effondrement du champ de force malmena à nouveau le Roc. Les vitraux d’armaverre fabriqués aux premiers jours de l’Imperium se fissurèrent et implosèrent. Les volets d’urgence s’abaissèrent lorsque le froid du vide spatial envahit les salles exposées à son contact impitoyable. D’autres vies furent perdues et d’autres technologies antiques exorcisées lorsque les ondes de choc ébranlèrent la structure et la roche vénérable enchâssant ses chambres et passages inférieurs.

Dans le strategium central, la surprise et la consternation firent place à une détermination sinistre. Ezekiel et le Maître Belial redéployèrent des forces en vue de l’abordage imminent. À travers un réseau vox brouillé par des parasites et des murmures empyréens ils rassemblèrent les guerriers de leurs compagnies de combat et de réserve aux côtés des vétérans de la Deathwing et de la Ravenwing. La priorité fut donnée à la garnison des structures constellant la surface du Roc et qui avaient fait partie de l’antique Aldurukh. Cependant, des Frères de Batailles encore plus aguerris, et plus au fait des secrets du Chapitre, furent envoyés dans les profondeurs du Roc, avec pour mission de résister à tout prix. Les Dark Angels avaient tiré les leçons de l’assaut Warp du Prince Démon Marbas. Ils savaient qu’il ne fallait pas s’attendre à une attaque conventionnelle.

Le Maître de la Forge, lui, s’occupait du champ de force effondré. C’était la première fois que ses systèmes étaient compromis, et dans de nombreux cas, leur fonctionnement était au mieux mal compris. Pourtant, le Maître jurait que lui et ses frères Techmarines feraient tout pour ranimer le bouclier. Laisser le Roc aussi vulnérable était inconcevable. En attendant, le Maître de Forge réveilla les antiques générateurs de Boucliers Void de secours conçus pour protéger les structures extérieures de la Tour des Anges en cas d’urgence. Ces redondances n’avaient pas été activées depuis dix mille ans, et personne ne savait combien de temps leurs systèmes d’alimentation vétustes resteraient opérationnels, mais pour l’instant, ils constituaient la seule protection disponible.

Sur les écrans et les Auspex, l’Orac Unleashed se rapprochait, tandis que ses escorteurs se déployaient pour affronter les plus gros canons de la forteresse ou interdire toute tentative de secours loyaliste. Le Roc continua vers l’Étendue de Marwent, mais tous savaient qu’il n’atteindrait pas l’orbite avant d’être abordé.


Vashtorr se tenait au sommet d’une flèche d’architecture gothique au-dessus de la proue montagneuse de l’Orac Unleashed. Des centaines de datacâbles planaient de la coque de l’Arche et pénétraient dans le corps de l’Arkifane, le liant au vaisseau dans une masse de nerfs mécaniques. À travers ces connexions, la voix de la Myriade d’Orac s’écoulait sous forme de données et de flux vidéos. L’Intelligence Abominable avait averti Vashtorr que le tir du Défaiseur avait grillé trois des cinq projecteurs de l’arme. Elle souligna que l’artefact ne serait plus utilisable sans réparations importantes.

« Heureusement, alors, que nous ne dépendons pas trop de la durabilité de la fabrication des mortels, » gronda Vashtorr. « L’arme a rempli son rôle. »

Devant, le Roc grandit jusqu’à remplir le vide, l’Arkifane aperçut les lointains feux des réacteurs et sut qu’ils marquaient l’endroit où ses vaisseaux d’escorte adoptaient une formation précise. Sa vision Warp révéla des spectres d’énergie chatoyants là où les navires renégats et le Roc échangeaient des tirs. Plus loin encore. Vashtorr perçut les scintillements fantomatiques de batailles lointaines alors que ses meutes de chasseurs affrontaient la flotte dispersée des Dark Angels.

Le Roc cachait en partie le monde du Vaste de Marwent, mais Vashtorr avait vu suffisamment la planète pour reconnaître les signatures énergétiques des mystérieux vaisseaux loyalistes en orbite autour d’elle. Ces navires avaient dû détecter tout ce qui se passait dans le vide interplanétaire. Cela signifiait donc qu’il fallait se hâter, mais Vashtorr n’était pas trop inquiet. Comme tout ingénieur talentueux, l’Arkifane avait intégré des redondances dans ses plans pour faire face à tout impondérable.

Cependant, il ne pouvait se concentrer sur ses grands plans pour le moment, car le chant envoûtant de son trésor s’élevait des profondeurs du Roc. Vashtorr savait que les mortels avaient enfermé de nombreux secrets dans la forteresse. mais un seul l’intéressait : le dernier des trois mécanismes essentiels qui formeraient le cœur de la Clé.

L’Arkifane déploya sa maîtrise du Warp et prit le contrôle des fréquences vox hérétiques à travers le système. Il parla, sachant que sa voix chargée de parasites résonnait dans d’innombrables vox, ondes spectrales et relais de communication surnaturels.

« Envoyez tous les appareils d’attaque. Videz les soutes à munitions. Jouez vos rôles dans mon grand mécanisme de carnage. Votre Arkifane l’ordonne. »

Vashtorr sentit l’Orac Unleashed frémir sous lui quand l’immense vaisseau alluma des réacteurs supplémentaires et fondit sur le Roc sans bouclier. Le colosse adopta une trajectoire élevée pour éviter les kilomètres de traînées de plasma des tuyères de la station de combat.

Un nuage d’intercepteurs Dark Angels se déversa des baies de lancement sur les flancs du Roc. Des volées de Métadracs, d’escorteurs de l’Hereticus Astartes et de Démons surgirent de l’Orac Unleashed en réponse.

Vashtorr se retrouva dans une tempête de combats tournoyants et de tirs. Des Démons de Tzeentch sur des disques chamus chevauchaient des traînées de flammes au milieu des Loyalistes, lâchant des poignées de feu mutagène sur leur passage. Une escadre de Métadracs vola au ras de la tête de Vashtorr, leurs réacteurs silencieux dans le vide. Ils furent pris dans un tir de barrage de canons Rift, se transformèrent en vitraux difformes, puis disparurent dans une faille Warp.

Une escadrille Dark Angel escortée par des chasseurs se dirigea vers l’Orac Unleashed. Vashtorr remarqua l’expertise avec laquelle les pilotes loyalistes volaient, comment ils éliminaient les intercepteurs tentant de briser leur formation. L’Arkifane observa un instant l’interaction des systèmes mécaniques et des vecteurs d’attaque, puis il leva son marteau, canalisa un éclair mystique à travers l’arme, et l’envoya dans l’escorteur loyaliste au cœur de l’escadre.

L’appareil se décomposa aussitôt, éclatant dans une nébuleuse de pièces détachées. Les autres appareils loyalistes effectuèrent des manœuvres d’évitement frénétiques alors qu’ils étaient engloutis par le nuage de débris en expansion. Vashtorr ne put s’empêcher de glousser en regardant les silhouettes, autrefois à bord de l’appareil démonté, se débattre dans le vide ou rebondir violemment sur les cockpits blindés des escorteurs les percutant.

Vashtorr reporta son attention sur le Roc, attiré inexorablement par le chant de son trésor. La station de combat était encore plus imposante que l’Arche Fatidique gargantuesque. Pourtant, elle était virtuellement sans défenses, plusieurs de ses systèmes d’armement ayant été temporairement endommagés par l’Annihilateur, alors que l’Orac Unleashed commençait à peine le combat. Des batteries de canons et des armes xenos ésotériques parsemaient la coque de l’Arche Fatidique comme des furoncles sur une victime de la peste. Elles firent feu dès qu’elles furent à portée et soulevèrent des nuages de flammes sur les flancs et la partie supérieure du Roc.

Des impacts bleutés illuminèrent les Boucliers Void protégeant la Tour des Anges. En retour, et malgré ses blessures, le Roc libéra une tempête de feu sur l’Orac Unleashed. Des missiles et des tirs de laser s’écrasèrent sur des Boucliers Void, des champs de force, des réseaux thaumocrotiques, des disjoncteurs temporels et d’autres systèmes de défense étranges et exotiques de l’Arche.

Dans la vision Warp de Vashtorr, les schémas énergétiques complexes des systèmes internes du Roc se superposèrent à sa réalité corporelle. Il voyait clairement les dommages causes par l’effondrement de l’Égide de la Gorgone, mais aussi où des réparations étaient déjà effectuées, les systèmes mutilés en colère se réveillant à nouveau. Il savait que, si cette guerre à bout portant durait trop longtemps, le Roc triompherait même de l’Orac Unleashed.

Mais le plan de Vashtorr ne le permettrait pas. Ses sens infernaux perçurent des dizaines de comptes rebours atteindre zéro simultanément dans la flotte hérétique. Il s’arracha au réseau de datacâbles et, suspendu au milieu d’une couronne d’énergie, il se dirigea vers le Roc.

Comme un mécanisme d’horlogerie, une vague de torpilles d’abordage et de transports de troupes fusa des tubes de lancement, des hangars et des ponts d’embarquement de l’Orac Unleashed. Au même moment, une seconde vague de vaisseaux d’abordage apparut et plongea sur le Roc. Lancés à partir des convoyeurs lorsque Vashtorr avait donné l’ordre d’attaquer, ces appareils avaient dérivé sans propulsion, et donc presque indétectables, au milieu de la cacophonie sensorielle de la guerre spatiale, le long de vecteurs d’approche précis jusqu’à ce que le moment soit venu de réveiller leurs réacteurs. Ils convergeaient maintenant vers le Roc depuis de multiples angles, et malgré toute l’habileté et la puissance de feu des défenseurs, des dizaines d’entre eux exploitèrent l’élément de surprise pour atteindre leurs points de chute indemnes.

Flanqué de Démons de Tzeentch, Vashtorr plongea dans la mêlée. Derrière lui, neuf Chars Flamboyants tractaient des chaînes argentées fixées à un énorme prisme de cristal enchâssé dans une masse de mécanismes en métalloderme.

Suivant les ordres méticuleux de l’Arkifane, des bandes de la Black Legion, des Iron Warriors et des Word Bearers se posèrent au sommet du Roc. Elles l’ignoraient, mais leur schéma d’attaque faisait écho a celui employé par Typhus, l’Émissaire de la Vérole Ambulante, lorsqu’il avait lancé son propre assaut contre les Dark Angels peu de temps auparavant. Comme la Death Guard avant eux, les guerriers de Vashtorr convergèrent en force vers la Tour des Anges.

Alors que les forces terrestres des Dark Angels se rassemblaient pour contrer l’assaut, les hérétiques attaquèrent les immenses flancs du Roc. Grâce à la connaissance quasi illimitée de Vashtorr en matière de technologie, les téléportations des Traîtres atteignirent précisément leurs cibles, tandis que les torpilles d’abordage perforaient la peau de pierre du Roc pour atteindre les couloirs et les galeries affleurant la surface. Des vagues d’attaque frappèrent les hangars, habilement dissimulés par des surplombs rocheux et des extrusions gothiques, mais mis à nu par la vision Warp de l’Arkifane.

Alors que l’assaut s’intensifiait, Vashtorr laissa une partie de sa conscience danser entre les flux vidéos, les autosens et les téléchargements tactiques, observant ses forces percer la cuirasse du Roc en de multiples endroits. Il vit les Dark Angels se précipiter pour contrer chaque nouvels abordages. Il remarqua les combats féroces ravageant les couloirs exigus et les salles bordées de statues.

Simultanément, l’Arkifane se concentrait aussi sur la création de sa propre brèche. D’un geste méprisant, il détourna la force motrice circulant dans cinq conduits d’énergie.

Le contrecoup fit exploser les générateurs d’un pont d’armement commandé par un Serviteur et le projeta dans le vide dans une boule de feu spectaculaire. Balayant les débris avec une vague d’énergie infernale, Vashtorr se posa au milieu des ruines. Des Démons installèrent la machine à prisme au milieu des décombres qui, encore maintenant, se tordaient en présence de l’Arkifane. Dès que l’appareil fut prêt, Vashtorr lui donna un coup de marteau et il s’anima.

Le prisme se mit à tourner de plus en plus vite, se parant de teintes impies capables de rendre fous les mortels. Vashtorr le frappa à nouveau et le prisme éclata, s’effondrant dans une faille Warp hurlante contenue dans la cage de métalloderme. L’Arkifane hocha la tête avec satisfaction tandis que de nouvelles vagues de Démons se déversaient hors de la déchirure pour gonfler ses rangs.

Vashtorr ouvrit la porte du pont ravagé et entra avec ses renforts dans le Roc. À chaque fois que ses sabots happaient les antiques plaques du sol, l’Arkifane sentait grandir son anticipation. L’artefact chantait pour lui. Il le berçait de promesses. Il voyait sa puissance scintiller dans les profondeurs du Roc, maintenant si proche. Mais le rugissement des Bolters et le crépitement des Feux Sorciers le ramenèrent à l’instant présent. L’Arkifane sut qu’il ne pourrait prendre son butin sans un combat féroce.

Devant lui, les couloirs s’ouvraient sur une chambre gigantesque, dont l’immensité résonnante était auréolée de teintes vives par d’immenses lumens colorés suspendus à son plafond voûté. Émergeant sur un balcon sculpté, Vashtorr vit son avant-garde démoniaque en pleine bataille avec d’énormes guerriers loyalistes vêtus d’Armures Terminators couleur os.

« Il est temps de vous annihiler, » gronda l’Arkifane en avançant vers la mêlée.
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La Guerre pour le Roc

Les abominations engendrées par Vashtorr mêlent machine et énergie démoniaque.

Alors que les hérétiques envahissent le Roc, les maîtres des Dark Angels s’efforcent de coordonner une contre-attaque. Leurs ennemis ont utilisé des ruses et des artifices surnaturels pour saper les défenses de la Forteresse-Monastère, mais la combativité du Chapitre reste intacte. Opérant en terrain connu, et apparemment pour leur survie, les Dark Angels sont loin d’être battus.

Un calme glacial et une détermination d’acier régnaient dans le strategium de la Tour des Anges. Aidée par le Maître de la Forge, une petite équipe de Frères de Bataille et d’ilotes de haut rang maintenait le Roc sur sa trajectoire vers le Vaste de Marwent. D’autres étaient penchés sur les sanctuaires de contrôle de tirs et les stations vox, s’assurant que les escadrons de défense et l’armée de serfs et de Serviteurs d’artillerie qui géraient l’arsenal de la station de combat continuaient à lutter contre l’Orac Unleashed. Les vidéos et les augures tactiques montraient que le Roc commençait à infliger des dégâts importants à l’énorme vaisseau amiral, ainsi qu’aux croiseurs et frégates hérétiques tirant d’un peu plus loin. La guerre spatiale ne devait pas faiblir, de peur que le Roc ne soit terrassé depuis l’extérieur.

Ces efforts mis à part, les Dark Angels concentrèrent toutes leurs forces dans la bataille intérieure. Le Grand Maître Suprême Azrael avait nommé Maître Belial commandant stratégique. C’était un poste aussi honorable que frustrant pour le chef belliqueux de la Deathwing, car il le maintenait dans le strategium pendant que d’autres officiers comme Ezekiel, Lazarus, Asmodai et, bien sûr, Azrael lui-même, partaient au combat. Cependant, Belial ne voulait pas se déshonorer en se plaignant. Au lieu de cela, il étudia les rapports stratégiques et le trafic vox provenant de tout le Roc. Il accomplirait son devoir au mieux.

Combat en Surface

La guerre pour le Roc se déroula sur deux théâtres distincts. Le premier était la bataille sur la plaine rocheuse entourant la Tour des Anges, et ce fut un conflit aussi frénétique que brutal. Refusant de céder l’avantage stratégique à l’ennemi, Belial ordonna une série de frappes rapides pour repousser les bandes hérétiques et les empêcher de converger vers le vieil Aldurukh. Il voulait éviter que les renégats accèdent aux générateurs alimentant les Boucliers Void de secours. Sans leur protection, une seule série de bordées de l’Orac Unleashed provoquerait un désastre inimaginable pour les Dark Angels.

Obéissant aux ordres de Maître Belial, des formations blindées filèrent dans ces régions sans air, la force gravitationnelle du Roc les ancrant au sol. Un cadre des plus puissants Archivistes du Chapitre accompagnait ce fer de lance, à la fois pour contrer la sorcellerie hérétique, et pour ajouter un impact mystique à l’arsenal déjà redoutable des Dark Angels. Des escadrons de Land Speeders de la Ravenwing les précédaient pour mitrailler l’ennemi en approche.

Les osts de l’Hereticus Astartes répondirent par des salves meurtrières. Ils lâchèrent des meutes de Machines-Démons qui se déchaînèrent sur les escouades loyalistes, tandis que le gros de leurs forces se retranchait dans les champs de cratères et de ruines antiques afin de résister à la tempête blindée Dark Angel. Il devint vite évident que les unités félonnes en surface se contentaient d’occuper les troupes loyalistes, mais représentaient une menace non négligeable pour la Tour des Anges. Maître Belial maudit les pertes croissantes pour contenir ces adversaires, mais il savait qu’il ne pouvait ni les ignorer ni se permettre de détourner des forces supplémentaires des affrontements dans le Roc pour leur porter un coup décisif. Ainsi, les unités blindées Dark Angels continuèrent à encercler et à harceler leurs ennemis retranchés, sans pouvoir les déloger.

Dans les Profondeurs

Les plus hauts échelons des Dark Angels étaient bien conscients que les équipes d’abordage ennemies s’attaquant aux profondeurs du Roc représentaient le plus grand danger. Pour les Frères de Bataille les moins initiés, la raison semblait claire : l’enginarium, les arsenaux et le sanctuaire astropathique étaient tous menacés, sans parler de l’Apothecarion du Chapitre, de son Reclusiam, des forges et des générateurs où les Techmarines travaillaient encore à ranimer l’Égide de la Gorgone.

Tous ces périls étaient bien réels, mais une autre menace pesait sur le Chapitre. Azrael et, dans une moindre mesure, ses cohortes au sein du Cercle Intérieur, connaissaient les armes, les technologies et les captifs secrets cachés au cœur de leur forteresse. Si une entité malveillante telle que Vashtorr, ou même l’un de ses disciples de l’Hereticus Astartes, avait accès à une partie de ce trésor interdit, les conséquences seraient cauchemardesques.

Le Labeur de la Forge
Le Maître de la Forge des Dark Angels était inhabituel pour quelqu’un de son rang, car il avait été totalement connecté aux systèmes clés du Roc lui-même et y était lié à vie. Si cela signifiait qu’il ne pouvait se précipiter en personne dans les voûtes contenant les générateurs de l’Égide de la Gorgone, cela lui permettait de communier directement avec les antiques Esprits de la Machine de ses systèmes. Pendant que les Techmarines et les Serviteurs cherchaient à réparer la technologie mystérieuse alimentant et projetant l’incroyable champ de force, le Maître de la Forge livrait un combat invisible contre les Démons vecteurs d’anticode qui paralysaient les mécanismes. Ce conflit devenait de plus en plus désespéré et sauvage à chaque instant.
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Ainsi, des éléments rapides des 8e et 10e Compagnies Dark Angels lancèrent des contre-attaques localisées contre chaque nouveau point d’entrée. Pendant ce temps, des forces issues des autres compagnies, sécurisaient, ou luttaient férocement pour des intersections, des corridors, des turbo-monte-charges et des installations cruciales. Les premiers combats furent une course confuse pour panser une blessure après l’autre, alors que le poids des raids hérétiques commençait à se faire sentir. Des Scouts, qui n’avaient que récemment gagné le droit de se battre, périrent pour tenter de retenir des vétérans de la Black Legion en Armure Terminator. Des escouades de Frères de Bataille débordées donnèrent leur vie une à une en défendant des portes et des escaliers cruciaux contre des Word Bearers et des horreurs semi-tangibles du Warp. Obstiné jusqu’au bout, plus d’un Sergent Dark Angel déclencha des bandoulières de grenades ou une dépressurisation d’urgence des couloirs extérieurs afin d’emporter avec lui le plus d’ennemis possible.

Les pertes furent effroyables, un prix que le Chapitre ne pouvait se permettre de payer. Pourtant, chaque goutte de sang versée, chaque once d’élan volé à l’avance ennemie, donna plus de temps aux troupes postées dans les entrailles du Roc pour fortifier leurs positions. C’est ainsi qu’après une première série de boucheries unilatérales et d’offensives dévastatrices, les forces dispersées de l’Hereticus Astartes s’écrasèrent sur une deuxième ligne de défense loyaliste. Dans la Chambre des Bannières, le Chapelain Asmodai et une escouade de plus de cinquante Frères de Bataille brisèrent quatre vagues d’assaut hérétiques, avant de lancer leur propre contre-attaque qui mit en fuite les renégats survivants. Le Dôme des Murmures résonna du fracas des combats alors que les Dreadnoughts et des sections d’armes lourdes Dark Angels déchaînèrent un feu apocalyptique contre le Forgeguerre Choragg et ses Iron Warriors. L’affrontement laissa des monceaux de corps cuirassés. L’Escalier des Épées, la Nef Sacrée, les salles d’entraînement, tous ces lieux furent le théâtre d’échanges sauvages alors que les Loyalistes cherchaient à briser l’élan de leurs ennemis, à empêcher leurs petits groupes d’abordage d’unir leurs forces et à les retenir assez longtemps pour que le Roc atteigne le Vaste de Marwent.

Si les Dark Angels remportèrent plusieurs victoires coûteuses, ils comprirent vite qu’un des fers de lance de l’invasion ne pouvait être arrêté. Vashtorr l’Arkifane dirigeait un assaut brutal contre les défenses de la Porte Interdite afin d’accéder à l’Escalier du Puits de l’Ascension. Travaillant de concert avec leur maître démoniaque, les Word Bearers de Gar Hathon et une bande de la Black Legion aux ordres du Seigneur Sorcier Xorphas convergèrent depuis les ruines des Batteries du Contrefort Zorick et du Sanctum de Transit XII-Aleph pour s’enfoncer plus profondément dans le Roc. Réagissant rapidement, Maître Lazarus déploya des unités à travers les trois grandes chambres de la zone connue sous le nom de Galeries d’Apscondael tandis qu’Azrael lui-même, aussi affaibli qu’il soit, se précipita afin de fournir des renforts d’élite à Lazarus.

La Porte Sans Nom

« La Fureur, mes frères ! La juste indignation ! Qu’elles soient la force dans votre bras et l’acier dans votre échine. Ils sont venus jusqu’ici, fils du Lion, et pas plus loin. Restez aussi fermes que le puissant Roc lui-même, et sachez que si vous donnez votre vie aujourd’hui, votre sacrifice fera autant honneur à votre Chapitre que n’importe quel guerrier au nom d’une juste cause. Luttez, fils du Lion ! Luttez ! »
- Archiviste Ezekiel, exhortation devant la Porte Sans Nom.
VOUS NE PASSEREZ PAS !

Le Grand Maître Suprême émergea au sommet de l’escalier aménagé dans le mur sud du Gallerium Exactor. Il surplombait la bataille. Le Gallerium était un espace sombre et impressionnant, ses alcôves rocheuses étaient bordées d’imposantes statues de héros du Chapitre, chacune aussi grande qu’un Titan Warhound. D’autres étaient alignées au centre de la salle, chacune sur un socle assez grand pour y faire atterrir un escadron de Stormraven. Le toit voûté était équipé de panneaux d’armaverre teinté, subtilement éclairés par-derrière. La colossale Porte Sans Nom encastrée dans le mur Est de la chambre dominait la scène. L’arche du portail était ornée de gargouilles cagoulées. Ses portes étaient des dalles d’obsidienne cyclopéennes symboliquement closes par des chaînes de fer aux maillons plus grand que des Dreadnoughts.

Si jadis, cette chambre caverneuse résonnait du chant lugubre des rites d’initiation, elle était devenue un champ de bataille. Des Serviteurs avaient érigé des barricades préfabriquées en demi-cercles se chevauchant et rayonnant à partir de la Porte Sans Nom. Deux des antiques statues irremplaçables avaient été abattues par des charges à fusion minutieusement placées. Leurs corps brisés fournissaient un couvert supplémentaire aux Loyalistes tout en bloquant la voie d’attaque la plus directe depuis l’Escalier des Ombres.

Une force imposante de Dark Angels issus de plusieurs Compagnies assurait la défense. Leurs rangs étaient complétés par des servo-tourelles Firestrike, des canons Thunderfire et une phalange des plus illustres Dreadnoughts du Chapitre. Cette force avait la puissance nécessaire pour conquérir une ville, mettre fin à une invasion xeno ou reprendre un monde perdu. Pourtant, elle vacillait sous l’assaut infernal.

Azrael remarqua que l’offensive principale était opérée par une masse de Démons cauchemardesques. Les entités impies semblaient se jouer des défenses loyalistes. Des horreurs de Nurgle se traînaient au milieu des tirs, suintant comme du pus autour ou même à travers les obstacles solides. Des entités scintillantes s’envolaient pour faire pleuvoir des flammes mutagènes sur les combats en contrebas, tandis que des choses chatoyantes faites de chair, de lames et de soie, dansaient tantôt en phase, tantôt déphasés de la réalité, hurlant leur douleur savoureuse à chaque coup porté ou reçu. Pendant ce temps, accompagnée de cors mugissants, une meute de guerriers infernaux à la peau écarlate s’enfonçait inexorablement dans les lignes des défenseurs, tandis qu’une artillerie démoniaque les soutenait par un intensif bombardement d’énergie Warp.

Alors même que les défenseurs pliaient sous cet assaut maléfique, Azrael vit qu’une bande de la Black Legion s’était déployée sur le flanc gauche des Loyalistes et s’apprêtait à attaquer telle une dague dans les côtes. Le plus monstrueux de tous était le seigneur démoniaque qui avançait inexorablement vers la Porte Sans Nom, les yeux flamboyant comme un arc de lumen à travers le brouillard délétère qui s’élevait autour de lui.

Le Grand Maître Suprême des Dark Angels était déterminé à ce qu’aucun ennemi ne passe la Porte Sans Nom. Sinon, ils s’enfonceraient profondément dans le Roc, s’immisçant dans les secrets que les Dark Angels ne révélaient à personne. Si le combat devait s’étendre au-delà de ce portail, Il serait confronté au dilemme d’envoyer des Frères de Bataille non initiés se battre au milieu de révélations auxquelles ils n’étaient pas préparés. Les blessures spirituelles infligées par de telles découvertes pourraient être pires que la dévastation physique causée jusqu’à présent par les envahisseurs. Azrael ordonna par vox à Ezekiel et Lazarus que ceux qui livraient cette bataille devaient mourir dos à la Porte Sans Nom avant de permettre un tel désastre. Après avoir évalué la triste situation, il prit la tête de ses forces et descendit les marches pour rejoindre le combat.

Une escouade à Réacteurs Dorsaux s’élança du haut de l’escalier et plongea dans l’ost démoniaque toutes armes flamboyantes. Les soldats de la Black Legion se retournèrent trop tard alors qu’Azrael fonçait sur eux, son ost d’anges furieux sur les talons. Les Dark Angels déchaînèrent une tempête de feu sur les renégats, en tuant certains et en blessant davantage. Maudissant la faiblesse qui perturbait les battements de ses cœurs et le faisait boiter, Azrael mena la charge pour croiser le fer avec un sorcier de la Black Legion.

Les Légionnaires hérétiques furent débordés, mais ils étaient bien trop aguerris pour paniquer. Au lieu de cela, ils se dispersèrent efficacement et mitraillèrent leurs attaquants pour bloquer les Loyalistes sur l’escalier exposé. Certains Dark Angels reculèrent ou tombèrent des marches pour s’écraser sur les dalles en contrebas. Cependant, les pâles silhouettes des membres de la Deathwing avancèrent, endurant le feu des Traîtres et approchant implacablement.

Tandis que les guerriers du Cercle Intérieur consolidaient leur position autour de leur Grand Maître Suprême, d’autres Frères de Bataille affluèrent derrière eux et se déployèrent pour attaquer les Traîtres. Azrael lui-même épancha sa fureur sur le Seigneur Sorcier Xorphas, dont l’expression de mépris se transforma en désarroi lorsqu’il sentit le rayonnement psychique enragé de son ennemi. Le Maître de Chapitre décrivit un arc de cercle crépitant avec l’Épée des Secrets, son adversaire interceptant de justesse la lame avec la sienne. Les yeux du Sorcier s’embrasèrent d’une noire puissance et un éclair violet jaillit de sa main libre vers le torse de Azrael, mais l’énergie se dissipa en percutant l’égide protectrice du Heaume du Lion. Le Grand Maître frappa à nouveau, puis encore, chaque coup furieux placé avec habileté et précision. Xorphas bloqua la première attaque et repoussa la seconde avec un flux de force psychique, mais il ne put échapper à la dernière. La tête du Seigneur Sorcier roula sur les dalles de pierre.

Leur chef mort, les survivants de l’Hereticus Astartes se replièrent à travers les décombres, laissant les Démons ululant couvrir leur retraite. Azrael, voyant que Vashtorr dominait maintenant les guerriers d’Ezekiel et de Lazarus, ordonna à ses frères d’avancer.

Désespoir

Vashtorr se battait avec détermination, synchronisant ses coups et ses ordres au rythme d’un mécanisme d’horlogerie que lui seul pouvait entendre. Une escouade de Dark Angels déchaina une tempête d’énergie sur lui, et il perçut chaque tir, de l’étincelle initiale à la pression sur la détente, en passant par le flux de puissance coulant dans chaque arme, jusqu’à la grêle d’éclairs de plasma qui le ciblait. D’un geste, il modifia la composition énergétique de sa manifestation corporelle pour absorber les tirs. Certains se dispersèrent dans le brouillard qui l’entourait. D’autres le frappèrent, embrasant un réseau de veines lumineuses sous sa peau et enflammant ses yeux. L’Arkifane rugit de joie avant de canaliser l’excès d’énergie dans son marteau et de lancer une comète incandescente sur ses attaquants. La détonation les renversa. Certains, armure fondue et chair brûlée, ne se relevèrent pas.

Le chant des sirènes au-delà des portes d’obsidienne attirait Vashtorr. Il voyait les êtres qui le combattaient avec tant de ténacité comme des nuisances, des équations ennuyeuses à réduire à une somme de zéro et à oublier. Il cracha de l’anticode, asservissant momentanément ses Broyeurs d’Âmes et les obligeant à vomir un bombardement concerté au cœur des défenses loyalistes. Tandis que les Dark Angels s’écartaient et se regroupaient hors de la zone des explosions, l’Arkifane déclencha une série de dysfonctionnements et de surcharges dans leur équipement, qui vit détonner des grenades, éclater des cellules d’énergie et s’envoler des cadavres loyalistes en flammes.

Vashtorr affronte le Grand Maître Suprême Azrael.

Vashtorr s’approchait de son objectif tandis que des Démons voletaient autour de lui pour se jeter sur les Dark Angels avec des hurlements de joie et d’avidité. Les combats faisaient rage derrière les barricades, les impériaux refusant obstinément de céder du terrain. Des horreurs malveillantes enfonçaient leurs armures pour arracher leurs organes, vomissaient de la bave corrosive sur eux et les tailladaient avec une férocité bestiale, mais les Dark Angels résistaient obstinément. L’Archiviste Ezekiel se tenait au sommet d’un monticule de décombres et de cadavres, au centre de la ligne de bataille loyaliste. Il tendit la main et libéra un éclair de puissance psychique qui sauta d’un Démon à l’autre, les bannissant dans une nuée de flammes sulfureuses.

L’Arkifane grogna d’irritation et attaqua l’Archiviste. Mais avant qu’il ne puisse déchaîner ses pouvoirs, il fut touché par une salve de Bolts qui arracha des morceaux de chair étincelants et des faisceaux de câbles à son corps. L’Arkifane se retourna pour voir Azrael se diriger vers lui en tirant avec le Courroux du Lion. Des guerriers cuirassés d’émeraude avançaient aux côtés de leur seigneur, une fière bannière flottant au milieu d’eux tandis que des Terminators protégeaient leurs flancs. Faisant rouler ses épaules, de la vapeur s’échappant de ses mécanismes internes, Vashtorr grogna une malédiction contre ses alliés mortels peu fiables et le décalage causal de la réalité. Il rejeta la tête en arrière et laissa échapper un rugissement d’anticode tonitruant qui envahit le réseau vox loyaliste, tout en envoyant la moitié des Démons vers ce nouvel ennemi. Alors, l’Arkifane s’éleva dans les airs au milieu d’une tempête d’énergie crépitante et d’un nuage de fumée opaque, puis fondit sur Azrael, le marteau tournoyant.

La bataille devant la Porte Sans Nom atteignit de nouveaux sommets de sauvagerie. Les Bolters tonnaient, les Épées Tronçonneuses semaient des étincelles, les flammes illuminaient des scènes de boucherie tandis que des Démons déchiquetaient leurs victimes. Leurs vox inondés par le hurlement continu de Vashtorr, de nombreux Dark Angels durent arracher leurs casques avant de devenir fous. Ezekiel combattait au cœur d’une marée d’ennemis, tailladant et lançant des éclairs de puissance tout en encourageant ses guerriers. Une poignée de Frères de Bataille à ses côtés, dos aux portes d’obsidienne, Lazarus luttait contre l’ost infernal. Au milieu de tout cela, l’Arkifane affrontait Azrael. Le Grand Maître Suprême était un guerrier hors pair, fort de siècles d’expérience, mais son corps nouvellement augmenté n’était pas encore guéri d’une chirurgie très lourde. Vashtorr, lui, était une horreur intemporelle et infatigable, un demi-dieu démoniaque enragé par la proximité de son trésor. Alors que l’assaut de l’Arkifane s’intensifiait, même les fiers systèmes de l’équipement relique d’Azrael commencèrent à jeter des étincelles et à se bloquer. Le marteau du Démon montait et descendait comme un piston industriel, se heurtant à l’Épée des Secrets encore et encore. À sa grande horreur, Azrael comprit trop tard que c’était un combat qu’il ne pouvait pas, dans les circonstances actuelles, gagner.

Hex Penumbra

Déchirant le vide, le Roc se rapprochait toujours plus du Vaste de Marwent. Des tempêtes de munitions continuaient de pleuvoir entre la forteresse meurtrie et ses attaquants tout aussi blessés. Une ceinture d’épaves et de chasseurs à la dérive tombait dans le sillage gravitationnel des vaisseaux qui s’affrontaient. Dans le strategium de la Tour des Anges, Maître Belial luttait pour rester à son poste en entendant l’état de plus en plus désespéré des batailles ravageant le Roc. Des messages vox crépitaient en provenance des navires loyalistes autour du Vaste de Marwent ; les impériaux allumaient déjà leurs réacteurs pour venir aider les Dark Angels. Cependant, pour Belial, il semblait que le Grand Maître Suprême et son état-major, sans parler des autres membres du Chapitre, ne vivraient pas assez longtemps pour voir les secours arriver.

C’est au moment où Belial se décidait à rejoindre les combats au mépris de ses ordres, que le Roc traversa un voile d’énergie invisible. Les conversations vox furent momentanément couvertes par des murmures étranges. Les guerriers tout comme les serfs tressaillirent quand des ombres passèrent devant leurs yeux, et plus d’un combattant fut tué à cause d’une cécité momentanée ou échappa au coup de grâce pour la même raison. Tous les lumens du Roc s’éteignirent en même temps, et ceux qui revinrent à la vie en crépitant étaient faibles et projetaient des ombres étranges qui semblaient trop profondes. Devinant qu’un évènement surnaturel se produisait, et certain que cela ne présageait rien de bon, Belial laissa d’autres frères en charge du strategium. Il rassembla sa suite de Chevaliers de la Deathwing et partit se joindre aux combats.

L’Égide
Le Maître de la Forge avait isolé les Démons d’anticode infestant l’Égide de la Gorgone. Il les avait tous purgés, même si cela lui avait ravagé le corps et l’esprit. Pendant ce temps, un groupe de Frères de Bataille qui s’amenuisait lentement avait tenu les couloirs et les passerelles menant au sanctuaire du générateur contre les vagues de sbires de Vashtorr. Cultistes enragés, techno-mutants grotesques, vétérans de la Black Legion, et même des horreurs surnaturelles du Warp, tous s’étaient jetés sur les défenseurs stoïques et avaient été éliminés. Ils avaient infligé de terribles pertes aux Loyalistes, dont la dernière poignée s’accrochait encore à ses positions grâce à une détermination sans faille. Impassible, leur Sergent avertit les Techmarines par le vox que s’ils ne levaient pas le bouclier maintenant, ils ne vivraient pas assez longtemps pour le faire. Pourtant, alors que les hérétiques se rassemblaient pour une charge finale, les ombres autour d’eux se déformèrent étrangement et des silhouettes sombres en sortirent, Bolters levés. Les Dark Angels observèrent avec étonnement des hérétiques se massacrant entre eux. Ici, peut-être, se trouvait un salut inattendu.
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Vashtorr, lui aussi, devina que des pouvoirs impies étaient à l’œuvre. Contrairement aux Dark Angels, il savait que ce n’était pas de son fait. L’attention de l’Arkifane fut détournée pendant un moment crucial, sa concentration interrompue alors que sa curiosité naturelle le poussait à envoyer des vrilles psychiques fouiller les vidéos et les Auspex à la recherche de la cause du phénomène. C’était l’occasion pour un vétéran comme Azrael de battre en retraite. Vashtorr fut ramené à la réalité par une nouvelle salve du Courroux du Lion qui creusa un profond cratère dans son enveloppe corporelle et le fit vaciller. Son élan psychique fracturé, l’Arkifane grogna une malédiction dans un langage machine mort depuis longtemps et se lança à la poursuite de son adversaire. Cependant, avant qu’il ne puisse reprendre son duel avec Azrael, une tempête surnaturelle se leva pour hurler à travers le Gallerium.

La lumière s’intensifia soudain dans les hauteurs, tandis que les lumens derrière les vitraux gémissaient, puis explosaient pour laisser place à l’obscurité et à une pluie d’éclats de verre. Tout à coup, la bataille devant la Porte Sans Nom n’était plus éclairée que par des flammes, des tirs et les rares lumens qui n’avaient pas éclaté.

Les ombres se tordirent follement. Vashtorr s’arrêta, inspectant les alentours tandis qu’il percevait des courants d’énergie empyréennes s’insinuer hors des ténèbres. Il y eut un soupir, comme celui d’un vent glacé soufflant sur les pierres tombales d’une colline solitaire et désolée. Le son lugubre enfla encore et encore, chaque fois depuis une direction différente, et Vashtorr vit des portails noirs s’ouvrir en tourbillonnant dans le tissu de la réalité. Des Space Marines vêtus de robes sombres et de lourdes capuches en surgirent. Vashtorr remarqua que certains Dark Angels se raidirent lorsque leurs lumens éclairèrent les nouveaux venus, et il entendit le mot "Déchus" grésiller sur plusieurs canaux vox hautement cryptés.

Les intrus rejetèrent leurs capuches en arrière et Vashtorr sentit une fureur impie l’envahir en voyant les armures des Word Bearers et de l’Alpha Legion. Pourtant, même si les nouveaux venus ouvrirent le feu sans distinction sur les Loyalistes et les Démons, ce ne fut pas leur apparition soudaine ou leur interférence avec son plan qui enragea l’Arkifane. Ce fut la marque démoniaque qu’il perçut gravée dans leur équipement et dans leurs âmes. La marque de Be'lakor, le Maître des Ténèbres.

La confusion la plus totale envahit le Gallerium Exactor alors que la bataille se transformait en un massacre tripartite. De nouvelles vagues de Démons émergèrent des portails obscurs, ne portant aucune marque d’appartenance aux Forges des Âmes. Ils s’abattirent sur les entités au service de Vashtorr, et moult créatures repartirent dans le Warp en s’entre-déchirant sauvagement. Grâce à ses techno-sens, l’Arkifane sentit que les Dark Angels se regroupaient. Ils profitaient de la dégradation de la situation pour échanger de nouveaux ordres, se désengager d’ennemis soudain distraits, et se rassembler devant la Porte Sans Nom. Une indécision momentanée le tétanisa alors que des mécanismes complexes et des schémas stratégiques s’assemblaient et se défaisaient dans sa tête. Vashtorr voyait son trésor s’éloigner, ses osts mis à rude épreuve non seulement ici mais aussi dans tout le Roc par ces intrus. Il lui fallait réagir immédiatement, sans quoi ses plans seraient balayés.


Vashtorr avança vers la Porte Sans Nom. Il se fraierait seul un chemin à travers les Dark Angels au besoin. Mais avant qu’il ne les atteigne, les ombres se tordirent et s’épaissirent autour de lui. L’Arkifane sentit un pouvoir hostile l’envelopper. Il perçut un mépris et une duplicité infinis déferler comme un torrent à travers l’énergie ténébreuse et goûta un poison amer. Un rire moqueur résonna autour de lui tandis que le Gallerium Exactor disparaissait dans l’obscurité.

Vashtorr lâcha une série de jurons en code machine en tentant de se libérer de la conjuration maléfique. Il libéra une tempête de force motrice infernale qui pulvérisa les ombres. Il frappa les dalles de son marteau et invoqua des câbles et des fils souterrains qui traversèrent le sol pour frapper comme des serpents les ténèbres belliqueuses.

Le rire moqueur se transforma en un grognement contrarié, comme celui d’un félin colossal que sa proie défie. Les ombres se tordirent vers l’intérieur avec une force nouvelle, se mêlant les unes aux autres pour former des cordes qui s’enroulèrent autour des membres, du corps, et même du cou de Vashtorr. Des fils acérés et des éclairs d’énergie tranchèrent les liens les uns après les autres. Les yeux de l’Arkifane s’enflammèrent et l’éclat industriel repoussa momentanément les ténèbres qui l’encerclaient. Mais de plus en plus d’entraves rampèrent hors de l’obscurité.

À contrecœur, Vashtorr retira les parties de son esprit qui continuaient de suivre obsessionnellement le déroulement des opérations à travers les réseaux vox et les Auspex. Il se maudit pour sa compulsion à maintenir une emprise sur la situation stratégique à un tel moment, sachant que cela l’avait privé de la réactivité et de la concentration nécessaires pour repousser l’assaut. Il pensait connaître le nom de son assaillant invisible et conclut qu’il devait consacrer toute sa puissance à cette attaque.

Tandis que les ombres l’engloutissaient et l’entraînaient dans un abîme avide, l’Arkifane remarqua amèrement que ce n’était pas la première fois que sa compulsion avait causé sa perte.

Vashtorr s’attendait à être banni, mais la lumière et la solidité de l’espace réel apparurent à nouveau autour de lui. Le sol était dur sous ses sabots et il baignait dans la lueur brute des étoiles mouchetant le vide au-dessus de lui. Il comprit qu’il n’avait pas été attaqué, mais plutôt convoqué à la surface du Roc.

« L’ambitieux vaniteux veut jubiler ? »

Vashtorr contempla la Tour des Anges, ainsi que les tempêtes de feu et les épaves trahissant les combats en cours entre ses partisans et les formations blindées des Dark Angels. Il vit la forme immense de l’Orac Unleashed au-dessus de sa tête. L’Arkifane n’avait pas besoin de sa vision Warp pour savoir que l’Arche Fatidique avait été sévèrement endommagée dans son duel avec le Roc. Pourtant, le vaisseau se battait avec la ruse froide de l’Intelligence Abominable qui l’habitait, infligeant encore plus de dégâts à la station.

Les sens Warp de l’Arkifane l’avertirent de l’ouverture de nouveaux portails d’ombre à la surface du Roc. Il grogna à la vue d’autres guerriers des Word Bearers et de l’Alpha Legion qui en émergeaient, appuyés par des Machines-Démons et des chars. Plus inquiétant encore, des Chevaliers du Chaos, portant la sombre livrée des adorateurs de Be’lakor, surgirent des failles surnaturelles pour rejoindre la bataille. Certains tournèrent leurs armes vers le vieil Aldurukh ou les véhicules Dark Angels, d’autres attaquèrent les forces assiégées de Vashtorr.

« Non, ce n’est pas pour jubiler, mais pour humilier celui qui devrait se rappeler sa place dans le panthéon. » gronda une voix derrière Vashtorr.

Il se retourna pour voir les ombres se fondre en une silhouette cyclopéenne dont les ailes immenses occultaient les étoiles. Be’lakor le Maître des Ténèbres se manifesta depuis l’obscurité abyssale et même l’Arkifane ne put s’empêcher d’admirer la majesté infernale du premier parmi les Princes Démons.

« Il aurait été bon, jadis mortel, que tu ne perturbes pas mon œuvre ici. »

« Tu es le lèche-bottes du Fléau. » aboya Be’lakor. « Finalement, il est peut-être approprié que le ver huileux, roi de la suie et des déchets, ne soit qu’un simple outil dans la main d’un mortel. Pourtant, tu peux être plus utile. Je loue tes efforts pour saboter le bouclier qui protégeait cette triste ruine. »

« Je n’avais pas l’intention d’en faire profiter quelqu’un comme toi, crois-moi. » cracha Vashtorr. Tout en parlant, il envoyait des impératifs anticodes dans le Roc, appelant tous ceux de ses disciples qu’il pouvait à son aide.

« Et moi qui ai œuvré si dur et de tant de façons pour que cette rencontre ait lieu. » ricana Be'lakor. « Je suis blessé. »

« Tu es une chose aigrie, avec peu de buts et encore moins d’esprit. » répliqua Vashtorr.

« Je suis ici pour te rappeler quelle divinité démoniaque détient le pouvoir sur les mortels, qui de nous fait danser le Fléau, puis de te renvoyer rôder parmi tes rouages. » siffla Be’lakor. À ces mots, il passa à l’attaque.

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Choc Démoniaque

Au cours de la terrible guerre dans le Sous-secteur Charadon, Be’lakor avait mené la chute et le vol de Kolossi, le monde d’origine de la Maison Raven. Les héritiers de cette maison qu’il avait emportés furent les premiers combattants corrompus de la Maison Korvax, et les ennemis jurés du Princeps Grevan et des loyalistes survivants. Leur simple existence souillait l’honneur de la Maison Raven et ne pouvait être tolérée.
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Invoqué à la surface du Roc par la sombre sorcellerie de Be’lakor, Vashtorr était désormais contraint d’affronter le Maître des Ténèbres en personne. Sans la supervision de l’Arkifane, et confrontés à une nouvelle force antagoniste, les envahisseurs de Vashtorr durent lutter pour leur survie. Pendant ce temps, les Dark Angels se rassemblèrent pour contre-attaquer.

Ce qui avait été un affrontement féroce entre attaquants et défenseurs était désormais un triangle de violence frisant l’anarchie. Les disciples de Be’lakor semblaient avoir pour simple but la destruction aveugle. Profitant de l’effet de surprise et dissimulés par les ténèbres surnaturelles dont Be’lakor avait inondé l’essentiel du Roc, ils opéraient de redoutables tactiques de harcèlement. Pour les Dark Angels, dont beaucoup étaient retranchés dans des positions défensives et qui connaissaient bien leur environnement, ces attaques pouvaient être repoussées, mais non sans sacrifices. Ainsi, ils signèrent la mort de nombreuses bandes d’envahisseurs. Certaines des forces de Vashtorr se retrouvèrent piégées entre les Loyalistes à l’avant et des Space Marines du Chaos apparus subitement derrière leurs lignes. D’autres confondirent amis et ennemis dans la cohue et furent abattus par ceux qu’ils croyaient être leurs alliés. Coincés en territoire hostile et encerclés, les groupes d’abordage de Vashtorr subirent de lourdes pertes.

Ceux qui le purent répondirent aux appels en anticode de leur maître. Abandonnant leurs tentatives de s’enfoncer dans le Roc, ils se frayèrent un chemin sanglant à travers les forces loyalistes et renégates en cherchant à retrouver l’Arkifane. Certains y parvinrent, surgissant d’écoutilles ou de tunnels secondaires pour se joindre aux combats dans les plaines rocheuses et sans air. D’autres moururent en chemin.

Tandis que s’intensifiait le conflit qui faisait rage à la surface du Roc, les affrontements dans ses profondeurs prenaient une autre tournure. Azrael et ses forces de défenses, en difficulté jusque-là, pouvaient à présent consolider leurs positions et reprendre leur élan stratégique. Comme Vashtorr avait été brutalement invoqué au cœur des combats à la surface, et son ennemi démoniaque accaparait toute son attention, ses assauts sur le réseau vox loyaliste cessèrent. La voix du Grand Maître Suprême Azrael résonna dans les récepteurs vox, affligée mais marquée par une colère froide. Il rappela aux Dark Angels les serments qu’ils avaient prêtés envers le Chapitre et l’Empereur, les enjoignant à défendre jusqu’à leur dernier souffle tout ce qu’il y avait de sacré et à purger les hérétiques sans merci. Il leur ordonna de tenir leur serment une fois encore en chassant tous les Traîtres et toutes les horreurs qui souillaient les halls du Roc de leur présence. Animés par une soif de vengeance visant ceux qui avaient défiguré le cœur de leur Chapitre, les Dark Angels avancèrent avec l’impitoyable précision et la détermination qui inspiraient la peur chez leurs ennemis.

Le Maître et l'Arkifane

Be’lakor, le Maître des Ténèbres.

Vashtorr aurait pu se pencher sur la situation stratégique s’il n’avait pas dû consacrer son énergie et son attention à autre chose. Il aurait pu tenter d’extraire autant de ses adeptes mortels que possible face à l’approche des Dark Angels, ou coordonner une dernière frappe visant à atteindre son but.

Au lieu de cela, il fut contraint de défendre sa forme physique de l’assaut de Be’lakor. Le Maître des Ténèbres fit décrire à sa Lame des Ombres un arc dévastateur et Vashtorr leva son marteau pour le parer, mais Be’lakor et son épée disparurent dans une volute d’ombres. Vashtorr se retourna, cherchant son adversaire dans les spectres énergétiques et empyréens. Il remarqua des variations sur plusieurs mesures à faible luminosité et relatives au Warp et tourna à temps pour bloquer la frappe de son ennemi qui venait de se matérialiser. La Lame des Ombres pouvait traverser n’importe quel obstacle physique, mais la volonté démoniaque de Vashtorr et sa maîtrise de la matière de la réalité étaient telles qu’il put parer le coup. L’Arkifane savoura la frustration tordant le visage bestial de Be’lakor.

Son plaisir fut de courte durée car le Maître des Ténèbres explosa dans une tempête d’ombres qui tourbillonna autour de Vashtorr et depuis laquelle il frappa l’Arkifane à de multiples reprises. Les provocations de Be’lakor dardaient dans l’esprit de Vashtorr comme un torrent de murmures moqueurs visant à l’enrager et à le distraire. L’Arkifane sentit son corps physique être déchiqueté par la lame de Be’lakor, puis percé par un coup d’estoc à la poitrine. Vashtorr comprenait bien les mécanismes de sa propre manifestation à l’infinie complexité, et il savait que sa forme ne pourrait encaisser beaucoup plus de ces attaques sans se désincarner. La fureur s’embrasa en lui comme le feu d’une forge à l’idée d’être vulgairement renvoyé dans le Warp par le Prince Démon qui avait déjà saboté ses plans. Il ne le permettrait pas.

À l’aide de ses pouvoirs techno-arcaniques, Vashtorr puisa de l’énergie dans les Boucliers Void qui scintillaient encore autour de la Tour des Anges. D’une pensée, il en fit un dôme protecteur temporaire qu’il renforça par sa propre âme. Le coup suivant de la lame de Be’lakor rebondit sur le bouclier de Vashtorr, et le Maître des Ténèbres gronda de colère. L’esprit de Vashtorr fit des calculs complexes à une vitesse inatteignable pour des cogitateurs de visée. Il étendit de nouveau sa puissance et arracha une salve de missiles à leur trajectoire pour les rediriger avec une redoutable précision. L’une après l’autre, les ogives à plasma s’abattirent autour des Seigneurs Démons. Les détonations fleurissaient comme des étoiles miniatures et creusaient des cratères vitrifiés à chaque impact. La silhouette enténébrée de Be’lakor vacillait tandis qu’il tentait d’éviter le barrage d’artillerie avant de se rematérialiser dans un espace entre les explosions. Vashtorr avait intentionnellement laissé cet espace et frappa de son marteau au moment où Be’lakor s’y manifesta. Le coup prit le Prince Démon sous la mâchoire et le fit voler dans une gerbe d’ichor. Vashtorr s’autorisa un grognement de satisfaction et s’avança vers son ennemi.

Soudain, l’Arkifane fut aveuglé par des ténèbres impénétrables. Il rugit de frustration et frappa plusieurs fois au hasard, maudissant Be’lakor sur son émetteur vox pour avoir contrecarré des plans qu’il avait mis des siècles de mortels à échafauder. Le Maître des Ténèbres lui répondit par un rire moqueur et un cruel coup de sa lame qui transperça Vashtorr du creux des reins jusqu’à sa gorge. En réponse, l’Arkifane évacua de l’énergie infernale comme un réacteur à plasma en surchauffe et il entendit Be’lakor siffler de douleur tandis qu’il reculait en libérant sa lame. La lueur ectoplasmique dévora les ténèbres surnaturelles qui aveuglaient Vashtorr, et il se retourna pour faire de nouveau face à son adversaire.

À son grand dam, Vashtorr vit que le Maître des Ténèbres arborait un rictus entendu, malgré les brûlures et les blessures de sa forme physique. Be’lakor se moqua de Vashtorr parce qu’il ne parvenait pas à comprendre toute l’étendue de son intervention et le traita de dieu de pacotille. De plus, poursuivit Be’lakor, les plans de Vashtorr n’avaient plus d’importance, désormais, car ils avaient tous été déjoués. Les mortels allaient bientôt rétablir leur bouclier, car ses propres disciples avaient repoussé les adorateurs de Vashtorr envoyés pour entraver le travail des Dark Angels. Vashtorr commençait à manquer de temps. Pour le prouver, Be’lakor dit à son ennemi de regarder vers les étoiles. Vashtorr, comprenant désormais que ses sens empyréens lui envoyaient des avertissements, garda les yeux fixés sur Be’lakor, mais il étira sa conscience pour consulter les écrans vidéos et les Auspex pointés vers le vide. Il eut la mauvaise surprise de voir des vaisseaux impériaux s’approcher du Roc depuis le Vaste de Marwent. Les renforts loyalistes étaient sur le point de frapper, et rien ne pouvait plus les en empêcher.

Force Opérationnelle

Les Ultramarines et les Chevaliers de la Maison Raven arrivent pour porter le coup de grâce contre les Traîtres.

Les disciples de Be’lakor avaient abandonné les combats du Vaste de Marwent avant l’attaque sur le Roc. Ils s’étaient évanouis dans les ombres et avaient laissé les cultistes et les miliciens renégats affronter la colère des défenseurs de la planète. Be’lakor avait transporté ses soldats d’élite à travers l’Empyrée et usé d’une sombre sorcellerie pour les déployer dans le combat face aux Dark Angels et aux soldats de Vashtorr.

Dans le même temps, Varro Tigurius et les autres commandants de forces opérationnelles avaient répondu aux appels de détresse du Roc avec toute la puissance à leur disposition. Tandis que l’élan initial de Be’lakor s’essoufflait, les vaisseaux de la Force Opérationnelle XII du Groupe de Combat Hephaestus parvinrent à porter un autre terrible coup aux plans de Vashtorr, comme prévu par Be’lakor.

Mais il n’avait pas anticipé la pugnacité avec laquelle les renforts impériaux poursuivaient ses propres guerriers. Tandis que les appareils de largage filaient jusqu’à la surface pour déposer des guerriers loyalistes sur le Roc, une Lance de Chevaliers de la Maison Raven s’en prit immédiatement à ses homologues de la Maison Korvax. Les Chevaliers du Chaos avaient divisé leurs forces. Une moitié bombardait inlassablement les Boucliers Void de la Tour des Anges tout en repoussant des assauts désespérés des chars et aéronefs Dark Angels alors que les boucliers étaient sur le point de s’effondrer. L’autre moitié était partie décimer loyalistes et Iron Warriors.

Le premier groupe avait à peine eu le temps de réagir avant que les Chevaliers de la Maison Raven les atteignent. Le Princeps Grevan tua lui-même un immense Chevalier Tyran, le noyant sous les tirs avant d’abattre son adversaire neutralisé. Le Chevalier Tyran mourut dans une série d’explosions tandis que le cri vengeur du Princeps résonnait sur le canal vox. D’autres Chevaliers de la Maison Korvax qui bombardaient les boucliers tombèrent en tentant de répondre aux machines de guerre loyalistes tandis que les appareils de largage de la Maison Raven passaient en rase-mottes dans une tempête de laser et de roquettes visant les Traîtres. Le temps que le groupe de chasse de la Maison Korvax mené par Margrave Vesh rejoigne le combat, les héritiers de la Maison Raven tenaient une position avantageuse.

Guerre Spatiale
Bien que la Funesteflotte d’Orac eût surpris les Dark Angels et endommagé leurs vaisseaux spatiaux, le commandement habile du Maître Sammael permit de retourner progressivement la guerre spatiale à l’avantage des Loyalistes. Le temps que les renforts de la Force Opérationnelle XII arrivent au Roc, le vaisseau de Sammael avait détruit quatre navires ennemis, tandis que le reste de sa flotte en avait abattu bien d’autres.
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Dans le même temps, les Ultramarines et les Novamarines menèrent l’offensive d’infanterie sur le Roc. Tandis que des escadrons d’Intercepteurs Stormhawk se décrochaient de leurs supports de lancement pour se joindre aux combats, des vagues d’escorteurs lourds descendaient tout en déchaînant des volées de tirs de suppression. Les Novamarines furent chargés d’atterrir dans les limites de l’antique Aldurukh et de renforcer les Dark Angels qui y luttaient. Après des échanges vox tendus avec le strategium de la Tour des Anges, les Novamarines perplexes furent redirigés vers les falaises rocheuses au-delà des murs extérieurs d’Aldurukh pour aller soutenir les Chevaliers de la Maison Raven.

Pendant ce temps, le Maître Archiviste Tigurius menait l’assaut principal avec ses Ultramarines. Soutenu par des clades de cybersoldats de l’Adeptus Mechanicus déployés depuis leur colossale macro-barge, Tigurius concentra son attaque sur les soldats de la Black Legion qui affrontaient la force principale de blindés Dark Angels. Il n’ignorait pas les puissants Seigneurs Démons en plein duel, mais comme leur querelle jetait Space Marines du Chaos et Démons les uns contre les autres, l’Archiviste laissa ses ennemis s’annihiler mutuellement. La force de Tigurius frappa les soldats retranchés de la Black Legion comme la foudre dans leur flanc droit. Les hérétiques étaient repoussés d’une position après l’autre, contraints de céder le terrain dont ils avaient réussi à chasser les Dark Angels à de multiples reprises. Refoulés sur les plaines au sud de leur zone d’atterrissage, les soldats de la Black Legion étaient à la merci des chars Dark Angels éreintés. Ceux qui ne furent pas écrasés ou pulvérisés se ruèrent vers la position de Vashtorr dans l’espoir de rallier les Space Marines du Chaos ayant répondu à l’appel de leur maître.

Purge

Be’lakor est connu pour être une entité jalouse et malveillante qui méprise le pouvoir et les faveurs qu’ont ceux qu’il considère comme ses rivaux.
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En dépit des forces à sa disposition, Be’lakor avait jeté dans ses attaques bien moins de ses guerriers que ses ennemis, et son infériorité numérique s’aggravait rapidement. Toutefois le Maître des Ténèbres n’avait jamais eu comme objectif la conquête militaire du Roc. Il avait tendu son piège pour affaiblir Vashtorr et ruiner ses plans tout en donnant l’impression de le faire par mépris et jalousie. Bien qu’il n’eût pas banni l’Arkifane, il avait altéré la situation stratégique au point que même Vashtorr n’était plus capable de reprendre la main. Son œuvre accomplie et ses ennemis approchant, Be’lakor rassembla sa puissance pour plonger dans les ombres avec ses disciples survivants.

Sentant les énergies magiques se concentrer, Vashtorr lança une dernière contre-attaque furieuse contre son persécuteur. L’Arkifane prit le contrôle de dizaines d’Esprits de la Machine, ses vrilles d’anticode faisant pivoter canons de chars, systèmes d’armes et batteries pour qu’ils pointent vers la position de Be’lakor et de ses forces. Juste avant que le Maître des Ténèbres termine son incantation, Vashtorr déchaina une tempête de feu aux proportions apocalyptiques.

Les Chevaliers des Maisons Korvax et Raven titubèrent, leurs Boucliers à Ions éclatant dans une pluie d’étincelles avant que les colosses de guerre ne s’écroulent en flammes. Des Space Marines renégats furent atomisés par les impacts d’artillerie venant de toutes les directions et à même de vaporiser des chars. Même Be’lakor lui-même ne put éviter tout ce déluge, et il s’évanouit dans les ombres dans un hurlement de rage, sa forme mortelle réduite en miettes par des dizaines de tirs dévastateurs.

Puis, comme de la fumée prise dans le vent, les Disciples de Be’lakor se volatilisèrent. À la surface du Roc, le Princeps Grevan et ses suivants rugirent leur rage lorsque leurs ennemis survivants, mais également les épaves des Chevaliers du Chaos abattus, disparurent. Dans les galeries jonchées de cadavres et dans les couloirs incendiés du Roc, les disciples se fondirent dans les ombres et se volatilisèrent.

Les Dark Angels, blessés ou contraints de se battre à coups de couteau ou de crosse, échangèrent des regards méfiants en cherchant leurs ennemis disparus. Les mauvaises surprises et les coups en traître de la journée les poussaient à ne pas croire trop vite que leurs adversaires avaient véritablement battu en retraite. À force de rapports indiquant la purge de nombreux secteurs défensifs, il apparut qu’au moins une force ennemie avait été repoussée.

Toute la fureur des Dark Angels se déchaîna alors sur les adeptes survivants de Vashtorr, amplifiée par celle des renforts impériaux tout juste arrivés. Les Traîtres ne se battaient plus pour s’emparer d’antiques trésors, mais pour leur survie. Des bandes de guerriers qui avaient persécuté l’Humanité pendant des centaines, voire des milliers d’années, étaient piégées dans les escaliers de pierres ou dans des chambres enténébrées et furent abattues ou faits prisonniers. Les dernières entités démoniaques que Vashtorr avait libérées dans le Roc furent renvoyées dans le Warp à coups de Bolts ou de lames. La souillure qu’ils laissaient dans la Forteresse-Monastère des Dark Angels mettrait bien plus longtemps à disparaître, mais leurs méfaits étaient finis pour ce jour.

À la surface, Vashtorr savait que tout était perdu. Il fut pris d’une rage infernale tandis qu’il regardait les ruines de ses plans longtemps réfléchis. Pire, sans ce qu’il était venu chercher, l’Arkifane ne pourrait pas terminer la Clé ni remplir sa part du marché passé avec le Fléau. Tandis que Chevaliers Impériaux, Space Marines et chars de combat se rapprochaient, il décida de gérer ses problèmes immédiats.

D’une pulsion d’anticode, les vaisseaux hérétiques encore présents dans le système convergèrent pour extraire les forces qu’ils pourraient sauver des armes tonitruantes de leurs ennemis. D’antiques et maléfiques Stormbird défièrent le feu des Loyalistes pour se poser et emporter des poignées de soldats de la Black Legion, d’Iron Warriors et de Word Bearers présents à la surface ou sur leurs têtes de pont précaires des ponts d’embarquement.

Les Traîtres sauvés ainsi furent bien peu. Mais Vashtorr préférait cela que de les laisser mourir. De plus, il pensa que retourner vers son allié mortel avec quelques guerriers en vie valait mieux que d’annoncer un massacre total.

Vashtorr ne resta pas pour superviser l’évacuation désespérée. Bouillant de rage, il prit le contrôle d’un système de téléportation archaïque à bord de l’Orac Unleashed et retourna à bord de l’Arche Fatidique malmenée.

Brûlant de la proue à la pulpe, protégé de la destruction par les systèmes de défense ésotérique poussés dans leurs derniers retranchements, l’Orac Unleashed alluma tous ses propulseurs et s’éloigna du Roc. Plusieurs vaisseaux loyalistes tentèrent de le retenir. Mais étant bien plus petits et légers, ils ne pouvaient que marteler les flancs de l’Arche avec leurs bordées tandis qu’elle les écartait. Se dirigeant vers le Point de Mandeville avec des navires hérétiques sur les talons, l’Orac Unleashed sauva Vashtorr de sa défaite.

Les Impardonnés

Les conséquences de l’assaut de Vashtorr sur le Roc étaient aussi terribles que généralisées. Les tunnels de la Forteresse-Monastère, profonds et labyrinthiques, offraient d’innombrables cachettes pour les hérétiques désespérés encore coincés. Les Dark Angels localisèrent leurs proies une par une et mirent un terme à leur liberté ou à leur vie. Les Space Marines du Chaos étaient enchaînés et traînés dans des cellules normalement réservées aux frères Déchus des Dark Angels. S’ils l’ignoraient encore, les adorateurs du Chaos allaient subir des horreurs qu’eux-mêmes n’auraient pu imaginer entre les mains des Chapelains-Investigateurs. Le Grand Maître Suprême Azrael était plus que furieux à cause de ces événements. Il voulait savoir les plans des hérétiques, qui était le Démon à leur tête et tout ce qu’ils connaissaient à propos des secrets du Roc.

Il se montra froid avec ceux qui lui avaient offert leur aide. Si Tigurius, Grevan et leurs camarades furent remerciés et honorés par les Dark Angels, on leur indiqua très clairement qu’ils devaient partir immédiatement, sous prétexte que l’Égide de la Gorgone allait être relevée et que cela piégerait les renforts loyalistes à l’intérieur. Mais cette demande fut appuyée par l’arrivée menaçante des vaisseaux Dark Angels revenant vers le Roc à vitesse de combat depuis le reste du système après la fuite de leurs ennemis hérétiques.

Grevan et le Capitaine Lyonne des Novamarines furent outrés par cet affront. Le Maître Archiviste Tigurius, pour sa part, était habitué aux manières mystérieuses des Dark Angels et pensa déceler de l’inquiétude et une fierté blessée sur le visage impassible d’Azrael. Il accéda poliment à la demande du Grand Maître Suprême, retirant ses forces du Roc sans attendre et rétractant les propositions d’aide faites par les Technoprêtres et les Techmarines. Les Dark Angels s’occuperaient eux-mêmes de leurs réparations et de soigner leurs blessures. Ils tiendraient leurs propres conseils concernant les horribles événements de ce jour et s’ils devaient se lancer dans une quête de vengeance, ils le feraient seuls.

Ce ne fut qu’après le départ des renforts loyalistes vers le Vaste de Marwent qu’Azrael rétablit l’Égide de la Gorgone. Puis entouré de sa flotte malmenée, le Roc s’enfonça dans le néant de l’espace. La bataille avait été gagnée. Du moins, le Chapitre avait survécu. Mais pour les Dark Angels, les problèmes qu’elle avait soulevés étaient loin d’être réglés.


Dherga pendait dans le noir complet. Même son acuité visuelle surnaturelle ne pouvait percer l’absence totale de lumière. Il en avait conclu que sa cellule avait été conçue pour étouffer les sens des Space Marines. Les chaînes qui le retenaient les bras en croix contre la pierre humide du mur avaient elles aussi résisté à sa force post-humaine. Dherga réfléchit à ces détails au cours des premiers jours de sa captivité. Mais au fil du temps, à mesure que la privation et la surcharge sensorielles se succédaient et que la moiteur de la cellule imprégnait sa chair, sa curiosité s’était émoussée. Alors que le poids de son propre corps musculeux menait ses bras et son dos au supplice, Dherga cessa de réfléchir aux secrets des Dark Angels. Le Space Marine du Chaos résistait mieux à la faim que les mortels, mais il n’y était pas immunisé. Et il ne pouvait pas non plus supporter indéfiniment le lent pourrissement de ses blessures, ni à la décrépitude de son esprit piégé dans une boîte noire nomme le néant.

Sans parler des visites de son interrogateur, au rythme délibérément aléatoire et qui commençaient souvent par un barrage de lumière aveuglante et de bruit blanc assourdissant provenant d’une enceinte vox cachée. Dherga en vint à craindre et à se languir de ces ignobles stimuli précédant chaque interrogatoire. Cela lui permettait de prouver à ses geôliers la haine encore vive qu’il leur vouait. Mais il souhaitait de plus en plus connaître les réponses à même de satisfaire leur curiosité une bonne fois pour toutes et de le libérer de cet enfer.

Les pensées de Dherga volèrent en éclats lorsque les lumières l’aveuglèrent et que la cacophonie parasite provoqua un pic d’adrénaline. Il se débattit un peu. Il pensa grogner, mais n’aurait pu l’affirmer dans le vacarme, qui cessa comme il avait commencé. Les lumières continuèrent d’agresser ses sens à travers ses paupières fermées.

« Comment saviez-vous où serait le Roc ? »

Dherga ne savait pas quand son interrogateur était entré. Le Dark Angel était là, sa silhouette noire se détachant dans la lumière éclatante.

« Le Démon savait, » siffla-il. Il connaissait les questions par cœur. Il aurait pu y répondre à l’avance s’il savait l’ordre dans lequel elles arriveraient.

« Comment l’Égide de la Gorgone a été désactivée ? »

« Le Démon. Le Démon a créé une arme. Je te l’ai dit… »

La douleur le frappa comme la foudre. Dherga avait abandonné l’idée de comprendre d’où elle venait. Il savait seulement que cela lui donnait l’impression de se faire fouiller les entrailles avec du verre brisé et de l’acide.

« Pourquoi nous avoir attaqués ? »

« Pour brûler votre maudit Chapitre et tous ses… »

La douleur le déchira à nouveau

« Pourquoi nous avoir attaqués ? »

« Parce que vous n’êtes que des rats adorateurs de cadavre qui… »

Le supplice recommença.

« Pourquoi nous avoir attaqués ? »

« D’accord, fils de chien… » cracha Dherga, les lèvres dégoulinant de sang et de bave. « Comme je te l’ai dit, nous cherchions le dispositif, celui que le Démon convoitait. »

« Quel dispositif ? »

« Je ne sais pas. »

Cette fois, la douleur dura plus longtemps, torturant Dherga jusqu’à ce qu’il hurle puis s’écroule.

« Quel dispositif ? »

« Je l’ignore, » siffla-t-il, méprisant sa voix brisée.

« Quelle est la nature du Démon ? »

« On l’appelle l’Arkifane, Vashtorr. Il s’est allié au Maître de Guerre. Il est fait de moteurs et de rouages. Je n’en sais pas plus. Mais je le maudis. Le Fléau ne m’aurait jamais abandonné dans ce trou à rats. »

Dherga se prépara à la douleur, mais elle ne vint pas. Son absence était aussi désagréable que le supplice lui-même.

« Où est le Démon, maintenant ? » demanda l’interrogateur. Dherga ouvrit la bouche pour expliquer pour la centième fois qu’il ne savait pas. Surprit, il s’interrompit. L’information était là, sur le bout de ses lèvres comme si elle voulait être dite.

« Il… Les Étoiles de Somnium. Le Démon a fui jusqu’aux Étoiles de Somnium. »

La douleur le transperça.

« Est-ce un piège ? » demanda l’interrogateur.

« Non, non ! » haleta Dherga. « Il est dans les Étoiles de Somnium ! »

« C’est une région vaste, » commenta l’interrogateur. « Sois plus précis. »

Dherga découvrit qu’il en savait plus, et qu’il n’avait aucune envie de garder ces réponses secrètes. Il raconta tout ce qu’il savait. Il espéra que cela suffirait à mettre fin à ses souffrances, même si une partie de lui savait que ça ne serait pas assez.

Quelques minutes plus tard, le Chapelain-Investigateur Zacharus ferma la porte de la cellule de l’hérétique, qu’il laissa dans les ténèbres. Glissant la clé dans ses robes, il se tourna vers Asmodai, qui attendait dans la coursive.

« L’hérétique a dit la même chose que les autres, » expliqua-t-il. Asmodai hocha la tête avec gravité, son expression dissimulée par son masque ouvragé.

« D’où tiennent-ils ces informations, et pourquoi sont-ils si prompts à nous les fournir ? » réfléchit-il.

« Il faut en informer le Grand Maître Suprême, » déclara Zacharus.

« Pourtant, nous devons également en douter, car n’ont-elles pas quelques échos surnaturels ? » poursuivit Asmodai. « Si c’est là un leurre, il est aussi étrange que peu subtil. »

« Néanmoins, » insista Zacharus.

« Néanmoins, » répéta Asmodai pour confirmer. « Je vais apporter ces révélations au Seigneur Azrael pour qu’il décide de la marche à suivre. »

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Abaddon le Fléau frappa avec Drach'nyen, et trancha la tête d’un autre cyborg aux bras remplacés par des lames. La créature s’écroula dans un jet de sang huileux. Abaddon marcha sur son cadavre en avançant, enfonçant le symbole de rouage dans la cage thoracique brisée.

D’autres soldats de l’Adeptus Mechanicus se jetèrent sur lui avec leurs épées transsoniques vibrantes, il les tua l’un après l’autre. Le Fléau était d’une humeur massacrante, et il ne voulait pas être retardé par ces parodies d’humains.

Traversant une arche gravée d’or, Abaddon se retrouva en surplomb d’une fosse de cogitateurs baignée d’encens sacré. Des techno-adeptes bossus le regardèrent depuis leurs postes. Des Skitarii d’élite se ruèrent sur les passerelles en le visant avec leurs fusils. Abaddon leva la Serre d’Horus et se déchaîna tandis que sa Black Legion se joignait au combat depuis l’arche derrière lui.

« Tuez-les tous ! » rugit Abaddon. « Jetez leurs carcasses dans la fosse. »

Les serviteurs de l’Omnimessie luttèrent avec le zèle de celui qui défend un lieu sacré. Mais leur puissance cyborg et leur foi robotique n’étaient pas de taille face à la ruse et la fureur du Maître de Guerre et de ses guerriers.

Ainsi, quelques minutes après avoir mené son fer de lance au cœur du sanctuaire des Technoprêtres, Abaddon se tenait au-dessus d’une fosse pleine de la chair, du sang et des machines crachant des étincelles de ses défenseurs. Il jeta un œil à ceux de ses guerriers qui étaient tombés et fit la moue.

« Il m’en aura coûté, Démon, » maugréa-t-il. « Il vaut mieux que ça vaille le temps et les vies perdus. » Abaddon fit signe à la coterie de sorciers qui attendaient autour de la fosse. Ils commencèrent à psalmodier, à se balancer et à disperser de l’ichor depuis des encensoirs à pointes.

L’air crépita d’une sombre énergie, s’épaississant jusqu’à ce qu’une tempête maléfique semble sur le point d’éclater au cœur de la chambre. Dans la fosse, le tas de chair et de machinerie remua. Des vers de cuivre et d’argent grouillèrent dans la masse sanguinolente, laissant des fils d’airain derrière eux tandis qu’ils mâchaient et se tortillaient.

Même Abaddon ne put retenir une grimace de dégoût au son de la chair et du métal qui s’élevaient devant lui. Des étincelles jaillirent de la masse bouillonnante. Du sang éclaboussa les passerelles et la puanteur de la chair cuite assaillit les narines d’Abaddon tandis qu’un visage rudimentaire se formait dans cette masse ignoble. Un énorme dôme de lampe prit la place d’un œil, et l’autre fut constitué d’un amas d’yeux augmétiques. Les dents étaient formées par des débris de cogitateurs et de lames transsoniques.

« Abaddon le Fléau, » gronda Vashtorr d’une voix poisseuse de sang. « Te présentes-tu devant moi pour expliquer les agissements de l’ancien mortel ? As-tu muselé ce perfide pour ses méfaits ? »

Abaddon se renfrogna. Il savait qu’accepter Be’lakor dans son cercle intérieur était risqué. Il préférait avoir ce genre de fourbes près de lui plutôt que de les laisser agir en toute liberté. Il avait déjà prévu le châtiment de Be’lakor, mais n’aimait pas le ton accusateur de Vashtorr.

« Be’lakor répondra de ses actes, Arkifane. Quand je le jugerai opportun, et ainsi qu’il me plaira. Je ne suis pas ton serviteur. Tu fais partie de mes plans, mais tu n’en es pas le maître. Je ferais plus attention à mon ton si j’avais échoué à honorer ma promesse comme toi. »

« Je ne suis point un des laquais que tu peux commander", grogna Vashtorr.

« Un de mes champions n’aurait pas connu d’échec aussi spectaculaire en tentant de s’emparer du trésor du Roc, » rétorqua Abaddon.

« Et pourtant, c’est bien l’un d’eux qui a causé ce revers, » répondit le grotesque avatar démoniaque, la chair morte et les circuits brisés s’écoulant de ses lèvres difformes.

« N’était-ce pas toi qui étais aux commandes de l’attaque ? N’était-ce pas toi qui as échoué à prévoir ces éventualités ? » demanda Abaddon. « Je commence à douter des talents dont tu te vantes, Arkifane. Le mauvais artisan accuse ses outils, Démon. Comment se fait-il que tes rivaux ne t’aient pas encore destitué de ta domination sur les Forges des Âmes ? »

À la surprise d’Abaddon, cette pique ne provoqua pas la colère, mais un vacarme statique qu’il comprit être un rire approximatif.

« Tu tentes de me provoquer comme si j’étais un être mortel simpliste fait de pulsions primitives et d’esprit charnel. L’incarnation de l’ingénierie maléfique, voilà ce que je suis : la complexité, la création, l’expérience et le progrès sans limites. La responsabilité n’est qu’une erreur à corriger. Le temps une contrainte opérationnelle à laquelle seul l’un d’entre nous est soumis. La raison est une limite mortelle qui rend la subtilité de mes conceptions hors d’atteinte de ton architecture mentale. Les avantages que tu cherches avec ton attitude sont négligeables. Ils ne valent pas la dépense d’oxygène et d’énergie. Si j’étais toi, je changerais d’approche, Maître de Guerre. »

Abaddon suspectait que le Démon était moins infaillible qu’il le prétendait. Mais il avait mené de nombreux sièges, et il savait reconnaître une situation inextricable.

Il décida de suivre le conseil de l’Arkifane et s'autorisa un rire grave.

« Très bien, puissant et omniscient Vashtorr. Comment pouvons-nous nous améliorer après cet échec ? »

« Toutes les choses vraiment importantes permettent nombre de réponses. »

« Parle simplement, Démon, » répliqua Abaddon, incapable de s’exprimer sans laisser transpirer sa colère. Le bruit de combats distants se rapprochait tout autour du complexe du sanctuaire, et jusque-là, ses efforts ne lui avaient rapporté aucune information de valeur. Il suspectait l’Arkifane de ne rien savoir de plus et de jouer avec sa patience.

« Notre seul objectif reste de compléter la Clé, pour que tu obtiennes ton arme et moi l’apothéose. Nous avons toujours besoin d’autant de Fragments-clés que possible, et il nous manque encore l’un des trois éléments centraux du mécanisme. Nos Arches ont déjà rassemblé plus de soixante-dix pour cent des fragments désirés, dont une quantité satisfaisante d’artéfacts surnaturels et primordiaux pour le rituel. Sache que mes ouvriers œuvrent inlassablement. La Clé est déjà bientôt terminée au lieu de sa restauration. Celles de nos Arches qui cherchent encore poursuivent de puissants fragments qui permettront de faire de la Clé une arme aussi dévastatrice qu’il est possible d’en créer. Tout se passe pour le mieux. »

« Mais sans… » Abaddon se retint. Il était dangereux de nommer l’objet qu’ils recherchaient dans ce sanctum loyaliste. Il ne savait pas qui pouvait l’entendre. « Sans le dernier des trois, tous nos efforts auront été vains. La Clé ne s’éveillera pas. »

« Certains rouages tournent plus lentement que d’autres, Maître de Guerre. Certains alignements se reproduisent. »

« Si tu as une remarque à faire, sois direct. Je dois retourner au combat, » cracha Abaddon, à bout de patience.

« J’ai transmis les informations concernant le lieu de restauration dans l’esprit de ceux qui ont été faits prisonniers par les rejetons du Lion. Au moment où l’on parle, leurs biomécanismes révèlent ce secret. Ils sont contraints de parler. »

Abaddon réfléchit rapidement pour évaluer les conséquences de cet acte.

« Audacieux. Mener l’ennemi à la Clé. Se faire livrer notre dernière pièce par eux. C’est poétique, pour un ingénieur. Mais pourquoi penses-tu qu’ils se jetteront dans un piège aussi évident ? Ce sont peut-être de misérables parodies de Space Marines, mais ils ne sont pas idiots. »

« J’ai de nombreux rouages, mortel. Innombrables sont mes mécanismes. Mais ce n’est qu’une conclusion logique. Très audacieuse, mais terriblement maladroite que cette manœuvre… est-elle bien le piège qu’elle semble être ? Une ruse dans une ruse ? Cherchons-nous à les attirer vers les Étoiles de Somnium, ou à les en éloigner ? Ils ne pensent pas à un plan si grandiose en voyant le génie déployé dans mon attaque sur leur sanctuaire de pierre et en pensant qu’elle s’est soldée par un échec total. Ils veulent se venger, maintenant. Ils voient un ennemi en fuite, qui en sait peut-être plus qu’il ne le devrait. Ils ne me laisseront pas libre ni ne m’épargneront leur châtiment. »

« Peut-être, » grimaça Abaddon. Quelque chose explosa hors du sanctuaire. Il jeta un œil derrière lui et vit de la fumée noire passer sous l’arche. Ses guerriers plongèrent dans l’obscurité éclairée par les flammes et firent parler leurs Bolters.

Abaddon refit face à l’avatar démoniaque. « Même si tu as raison, qui te dit qu’ils apporteront le Roc ? Et pas de simples vaisseaux ? »

« Ce serait encore mieux, » dit Vashtorr. « J’ai toujours la Myriade d’Orac. Il est toujours capable de localiser le Roc. S’ils cherchent à cacher leur havre de pierre, je leur tomberai dessus alors qu’ils se ruent dans la gueule du loup. »

« Tu ne pourras pas abattre leur bouclier une deuxième fois, » avança Abaddon. Cela provoqua enfin la colère du Démon. Les innombrables lentilles oculaires luisirent soudain d’un éclat intense.

« Je suis le dieu des forges. Il n’est pas de dispositif fait de main mortelle que je ne puisse défaire. Mais ce ne sera pas nécessaire. Ils se douteront que je reviendrai. Ils s’accrocheront à leurs secrets. Ils les garderont sous les yeux, les entoureront de guerriers. Ainsi fonctionnent-ils. Tiens-toi prêt, Fléau. Selon ta conception linéaire du temps, la fin approche. »

Une autre explosion retentit à proximité. Le sanctuaire trembla, et des morceaux de l’avatar de chair et de métal tombèrent tandis que les sorciers perdaient leur concentration. Abaddon aurait aimé poser d’autres questions, mais le temps lui manquait.

« Fais ce que tu as à faire, Démon, et j’en ferai de même. N’échoue pas. »

Seule une explosion vox de rire sombre lui répondit avant de se changer en larsen tandis que l’avatar de Vashtorr se désintégrait dans une avalanche sanglante. Abaddon se tourna vers le combat, pensif.

Vashtorr allait-il respecter sa part du marché ? La Clé pouvait-elle encore être fabriquée et utilisée comme l’affirmait son allié impie ? Les attaques finales des Arches sur Ultramar, le Golfe de Damoclès, Ultima Macharia et le Chenal Médusien offriraient-elles les récompenses promises ?

Comme bien souvent au cours de la Longue Guerre, Abaddon devait se fier à ses agents, ses disciples et ses alliés fantasques.

Dans un grognement, le Fléau se dirigea vers le combat. Il mourait d’envie de calmer sa frustration sur ses exécrables ennemis impériaux.
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« Terrible époque que celle que nous vivons. Notre confrérie n’a pas affronté pareil péril depuis les révélations de la trahison de Luther. Le Roc lui-même a été violé par les Désengendrés, infiltré par les rejetons de l’Empyrée. L’évasion de Luther, que mes prédécesseurs avaient empêchée pendant dix milles ans, a montré une faiblesse qui souillera mon âme jusqu’à la fin de mes jours, même si je parvenais à le retrouver à le ramener dans les profondeurs du Roc. En vérité, je ne suis pas un Impardonné, mais un Impardonnable. »

- Azrael, Maître de Chapitre des Dark Angels.


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À Suivre…

Source

Pensée du Jour : « Un esprit faible est un esprit clair. »
  • Les Arches Fatidiques : Vashtorr, produit par le design studio Games Workshop, 2023