Sabotage du Système Sol

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L'Arrivée du Maître de Guerre

« Horus a bien influencé les Seigneurs de Mars, car la Planète Rouge était comme une lance pointée vers le cœur de l’Imperium, attendant l’ordre de son maître. »
- Maître-Huscarl Archamus des Imperial Fists.

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Comme cela avait commencé, tout se termina dans le silence.

Mars était depuis longtemps réduite au silence, bloquée par de vastes vaisseaux de combat et saturée d’interférences Vox destinées à étouffer le Code Corrompu du Mechanicum Noir, de peur qu’il n’infecte les autres mondes du Système Sol. Pourtant, ce silence était un réconfort pour Rogal Dorn, qui s’efforçait de préparer Terra à l’invasion désormais inévitable d’Horus. Au cours des années sombres qui suivirent l’échec de la Guerre de Beta-Garmon, la Chute de Lorin Alpha et l’Incendie de Vanaheim, Horus attendit aux portes de Sol. Il attendait une faille dans son armure afin de pouvoir rencontrer son père une dernière fois.

Mars pouvait être cette faille, la faille dans les plans de Dorn et le seul point que le Sénéchal de Terra ne pouvait ni plier à sa volonté, ni anéantir. Pourtant, tant qu’elle restait silencieuse et tranquille, elle ne représentait aucune menace pour ses défenses et Dorn n’osait pas provoquer les Magos traîtres qui se cachaient sous le linceul des interférences de signaux à sa surface, de peur de réveiller un serpent au cœur de son domaine rétréci. Non, le silence qui troublait Dorn ne venait pas de Mars, mais des confins du Système Sol, des rochers gelés et privés de lumière du Nuage d'Oort, où se trouvait la première couche des défenses de Sol.

C’est là, à l’endroit où les vaisseaux pouvaient le plus facilement passer du Warp à l’extrême limite de l’emprise de Sol, que se trouvaient de vastes bancs de satellites tueurs et de balises de détection exploités par des Serviteurs. Ces Automates à la dérive étaient prêts à s’activer à l’arrivée de tout vaisseau n’émettant pas les signaux Vox codés qui identifiaient les défenseurs de Sol, attendant avec des réseaux mortels de missiles, de canons à rayons et de relais d’alarme d’avertir Dorn de l’arrivée d’Horus. Sans ces systèmes d’alerte vitaux pour révéler et retarder toute attaque, Terra était vulnérable et cela, Dorn, en tant que Sénéchal désigné par l’Empereur, ne pouvait le tolérer.[1]

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Un Prix Payé dans le Sang

« Ensemble, nous avons banni l’ignorance de la Longue Nuit, mais tu m’as trahi, tu nous as tous trahis. Tu as volé le pouvoir aux Dieux et tu as menti à tes fils. »
- Horus Lupercal
L’Héritage d’Ararat[2]

Depuis le début de l’Hérésie d'Horus, la Legio Custodes s’était montrée de plus en plus belliqueuse dans l’exercice de ses fonctions. Elle était devenue à la fois de plus en plus prête à agir loin de la personne de l’Empereur et de plus en plus capable de le faire en grand nombre. Ce passage du statut de gardiens passifs à celui d’exécuteurs actifs s’était accompagné d’une méfiance croissante à l’égard des Space Marines de l’Empereur, qui avaient autrefois été son bras droit de confiance. Les guerriers de la Legio Custodes rejetèrent la responsabilité de l’Hérésie d’Horus sur les Legiones Astartes, voyant en eux la racine du péril de l’Empereur. Dans leurs rangs, beaucoup se souvenaient qu’ils avaient déjà été contraints de traiter avec des serviteurs malhonnêtes. Pourtant, contrairement aux Guerriers Tonnerre d’antan, l’Empereur n’avait ordonné aucune purge de ses Space Marines, et si les Legio Custodes ne désobéissaient pas aux ordres de leur maître, ils devenaient de plus en plus méfiants et indépendants à l’égard de ses Primarques.

Les craintes de Dorn furent confirmées par les Augures de l’Empereur et les compétences de l’Archimagos Zagreus Kane, qui s’était réfugié sur Terra après que Mars eut sombré dans la guerre et la trahison. En effet, une section clé des défenses du Système Extérieur était restée silencieuse, coupée d’une manière ou d’une autre du contrôle terranien, laissant le Système Sol vulnérable. Depuis la surface de Mars, longtemps cachée à ceux de Terra par un linceul d’interférences et de nuages cendrés caustiques, Kane détecta un rayon Cyberthéurgique d’une immense puissance qui reliait la planète rouge aux stations de contrôle distantes des défenses du Nuage d’Oort. La puissance de cette émanation de Code Corrompu concentré était telle que seul un immense appareil pouvait la projeter aussi loin à travers le système, sans aucun doute le produit d’années de travail par les artificiers corrompus du Mechanicum qui contrôlait maintenant Mars. La destruction de ce dispositif était désormais vitale pour la défense de Terra.

Cependant, une telle mission n’est pas une mince affaire. Les vastes batteries de canons des défenses orbitales de Terra, ne pouvait être braqué sur la Planète Rouge, car son orbite l’avait entraînée au-delà de la face du Soleil et hors de leur portée. De plus, l’Empereur avait interdit toute tentative d’anéantissement de Mars, car sans l’industrie martienne, l’Imperium était condamné, même si les Loyalistes l’emportaient dans la guerre contre Horus. L’anéantissement pur et simple étant interdit, il incomba aux guerriers de Terra de poursuivre la mission avec leurs propres compétences et au prix de leur sang, un sacrifice que les défenseurs de Terra ne pouvaient pas se permettre alors qu’Horus était aux portes de Sol.

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Sanguinius, Primarque des Blood Angels, allait apporter au Sénéchal de Terra une sinistre solution. La Légion du Seigneur de Baal avait beaucoup souffert de l’Hérésie d’Horus, d’abord à Signus, puis lors de la Campagne de Bêta-Garmon, mais ses rangs étaient désormais gonflés de guerriers Inductii. Il s’agissait de véritables guerriers des Legiones Astartes, puissants au combat et équipés d’|Armures Mk VI volées à Mars elle-même lors des premières batailles de l’Hérésie d’Horus, mais dépourvus de l’expérience irremplaçable des quelques Vétérans restants de la Grande Croisade. Cette différence vitale allait s’avérer leur talon d’Achille, car Dorn avait besoin de guerriers compétents, mais aussi sacrifiable. Il pouvait facilement remplacer les Inductii, mais il ne pouvait pas remplacer les guerriers vétérans qui se tenaient en première ligne de ses défenses. Le sang de ces guerriers nouvellement forgés serait utilisé pour colmater la brèche dans les défenses extérieures de Sol, et les Vétérans aguerris seraient conservés pour faire face à l’inévitable assaut d’Horus.

La 94e compagnie des Blood Angels serait le sacrifice de Sanguinius à la logique impitoyable de la guerre, soigneusement choisie par le Grand Ange pour ce rôle. La compagnie était dirigée par le guerrier vétéran Aster Crohne, qui s’était longtemps tenu à l’écart des faveurs de son maître, et se composait presque exclusivement de guerriers Inductii issus des camps de recrutement Terraniens. Dans leurs rangs, on ne trouvait qu’un seul guerrier de souche baalite, le Dreadnought Hamonah, un vétéran de la Bataille de Signus Prime dont la compagnie entière avait péri hormis un seul homme sur ce lointain champ de bataille. Seuls, les fils de Sanguinius avaient à peine assez de guerriers pour avoir une chance de réussir contre un ennemi inconnu, mais Dorn ne pouvait pas se permettre de perdre d’autres guerriers de l’ost sous son commandement. Parmi les osts des trois Légions rassemblées sur Terra, une multitude de propositions furent faites pour accompagner les quelques braves qui allaient se mettre en route. Camba Diaz, de la Légion de Dorn, offrit son expérience de la bataille sur Mars, tandis que Munokhoi, des White Scars, offrit ses sinistres compétences à la lame et au pistolet, pour ne citer que quelques-uns de ceux qui demandaient à se battre, mais Dorn refusa toutes ces demandes. Sur son ordre, plus aucune âme vivante ne pouvait être envoyer en dehors des défenses de Terra.[3]

Une Contingence en Or

« Pour vous, la peur est aussi inutile que le courage. Votre rôle est de conclure une décision prise il y a dix ans qui a mis toute une galaxie sur le sentier de la guerre, et que vous exerciez cette violence avec des cœurs inébranlables ou des appels à la pitié restera aussi peu mémorable que vos noms. »
- Extrait d’une littérature supprimée distribuée dans les quartiers hab-limitrophes du Palais Impérial.

Pourtant, Dorn n’était pas le seul seigneur de l’humanité sur Terra, et d’autres ont élaboré leurs propres plans pour assurer la sécurité de Terra. Autrefois distante, la Legio Custodes avait été remodelée dans les feux de l’Hérésie d’Horus et ne voulait plus laisser la sécurité de l’Imperium à des guerriers de moindre envergure. Elle n’était pas gênée par la politique de Dorn et ne tenait pas compte des plans des Space Marines ou de l’Armée Impériale. Ils n’obéissaient qu’aux ordres de l’Empereur lui-même, et avant sa descente aux niveaux inférieurs du palais, ses derniers ordres avaient été d’assurer la sécurité de Sol. Ainsi, sur ordre du Capitaine-Bouclier Sola Morvae Arcas et fort de l’autorité de Malcador le Sigillite, un Croiseur Doré fut préparé. Enveloppé d’une technologie relique qui le rendait invisible aux Augures des défenseurs de Terra et transportant une force de frappe composée des meilleurs guerriers de l’Empereur, le vaisseau s’éloigna discrètement de Terra.

Le vaisseau passa Mars sans s’arrêter, car le travail qu’on y faisait était réservé à de simples bouchers, et suivit le chemin funeste du rayon Cyberthéurgique qui émanait du Monde Rouge. Ils passèrent devant Jupiter et Saturne, où de vastes flottes de défense étaient en orbite, et devant la lointaine Neptune, et s’enfoncèrent dans les noires profondeurs de l’espace, incontestés et inaperçus. Passé l’attraction féroce du puits de gravité de Saturne, le Capitaine-Bouclier initia un saut Warp précis pour amener leur vaisseau aux confins du Système Solaire, un voyage qui aurait pris des semaines en propulsion plasmique. Aucune autre force n’aurait put se vanter d’avoir des Navigators assez habiles, ni un équipage assez résistant pour survivre à une telle manœuvre, mais la Legio Custodes avait accès à une technologie et à un entraînement qui dépassaient ceux de n’importe quelle autre force.

L’Arche du Silence[4]

Chef-d’œuvre de conception automate et de macro-ingénierie, l’Arca Silentia était à la fois un vaisseau spatial et une plate-forme de construction. Vaste construction de fer sombre, sa coque caverneuse avait la taille d’une petite lune et était recouverte des restes des astéroïdes qu’elle consommait pour se nourrir et des restes gelés des gaz et des liquides qu’elle excrétait en guise de déchets. Elle abritait une petite légion d’Automates, de petites créatures rampantes chargées de la réparation et de l’entretien et d’énormes monstruosités destinées à la construction et à la défense, toutes contrôlées par l’immense cortex cybernétique qui gouvernait l’Arca Silentia elle-même. C’était un esprit de ruche lié par un ensemble immuable d’engrammes pour accomplir une tâche solitaire : la propagation de satellites d’attaque parmi les astéroïdes du nuage d’Oort. Pendant près de deux siècles, il a accompli sa tâche solitaire loin du regard de ses créateurs, semant une multitude innombrable d’Automates-Satellites à travers les frontières extérieures de Sol, jusqu’à ce qu’un appel profane soit lancé depuis Mars pour subvertir cette merveille des forges martiennes.

Les guerriers de la Legio Custodes émergèrent du Warp à la lisière du Nuage d’Oort, leur ancien Croiseur relique, le Sojourn, ramené dans l’espace réel aussi près que possible du point de terminaison des transmissions du Code Corrompu. Étant donné la vaste étendue de ce vide noir et gelé, ils auraient pu chercher pendant des siècles sans rien trouver, mais cet espace sombre n’était pas silencieux. Les anciens scanners auguraux du Sojourn révélaient les chants Binhariques de centaines d’Automates tueurs reliés entre eux, dont les salves de codes ne pouvaient résister à la technologie de la garde de l’Empereur. D’autres données étaient enfouies dans les interminables rapports de balayage et les contrôles de maintenance. Certaines étaient des bavardages indéchiffrables, d’autres défiaient la logique, notamment des rapports sur des vaisseaux lointains émettant les signaux codés de la Première Légion, mais au centre de la toile de données se trouvaient les signaux de contrôle qui indiquaient la position de la station de commande de ce quadrant. Les Custodiens se mirent en route, suivant la piste invisible à travers le labyrinthe de lunes gelées jusqu’à son cœur noir.

Là, ils découvrirent l’Arca Silentia, un titanesque Automate conçu pour reproduire à l’infini des satellites de défense de type standard aux confins du Système Solaire, loin des yeux de toute créature vivante. Ce vaste léviathan de fer surgit des ténèbres glacées, bien plus grand que le vaisseau spatial doré et scintillant, et le saisit à l’aide de douzaines de bras manipulateurs bardés de Céramite. Enveloppé dans des nuages diffus d’interférences électromagnétiques et de plaques lumineuses, le Sojourn aurait dû être invisible pour n’importe quel Automate, mais l’Arca Silentia perçait ce voile ancien avec une facilité qui dénotait une influence malveillante.

À si courte distance, les canons du Sojourn étaient pratiquement inutiles, car des dizaines de kilomètres seulement les séparaient et tout tir d’obus les condamnerait tous les deux. Cependant, le Capitaine-Bouclier Arcas ne faiblit pas et donna l’ordre d’activer les téléporteurs du navire, envoyant non pas des obus mais les guerriers de la Legio Custodes. Toujours prêts au combat, le gros des effectifs du vaisseau, deux cents guerriers vêtus d’or, furent transportés dans les profondeurs de l’Arca Silentia et plongés directement dans un cauchemar à la forme sombre et hideuse. Alors que l’intérieur de l’Arca Silentia aurait dû être un labyrinthe serré de couloirs en fer et de tuyaux sinueux, les Custodiens se sont retrouvés dans un gosier charnu où la machine et la chair Warp ont fusionné. Pire encore, les Automates de moindre importance au sein de l’Arca Silentia avaient subi la même corruption, et même lorsqu’ils se matérialisaient, les guerriers de la Legio Custodes étaient accueillis par des griffes et des poutrelles tranchantes.

La Guerre Silencieuse[5]

Pendant plus d’une décennie, Mars s’est tenue à l’écart de Terra, son visage autrefois florissant caché à son ancien voisin. Les Magos avaient levé un linceul de Code Corrompu par une science interdite qu’aucun effort des Loyalistes ne pouvait percer, et un nuage de cendres marquait la guerre qu’ils menaient sur la surface cachée. Les navires des flottes impériales montaient la garde à distance sur le Monde Rouge, car son orbite n’était pas sûre et Dorn hésitait à provoquer l’ouverture d’une guerre contre ce qui se cachait sur Mars. Le Sénéchal de Terra n’avait pas les troupes nécessaires pour mener une coûteuse campagne terrestre de reconquête de Mars tout en maintenant une défense à toute épreuve de la Terre, et Dorn choisit donc d’isoler le domaine du Mechanicum.

Il laissa Mars aux mains des traîtres, mais veilla à ce qu’ils ne puissent pas la quitter en force - même s’il ne pouvait pas faire grand-chose pour empêcher les petits vaisseaux d’échapper au blocus. Seuls quelques raids épars furent menés sur le Monde Rouge, et peu d’entre eux furent couronnés de succès, car tous ceux qui foulèrent Mars durant ces années sombres ne trouvèrent que désolation et folie pour marquer le règne de ce que l’on appelle le Mechanicum Noir. La surface était jonchée de nouvelles et terribles structures et de détritus de batailles inconnues, de Titans morts et de villes ruinées par des armes que l’Empereur avait interdites depuis longtemps. C’était tous les cauchemars de la Longue Nuit qui renaissaient, un terrible avertissement de ce qui attendait tous les mondes de l’Imperium si Horus triomphait.

Leurs programmes de combat étant sous l’influence du code de Lukas Chrom, les Automates se jetèrent sur les Custodes comme des bêtes enragées. Une marée de métal hurlant s’abattit sur les Loyalistes, les imposants Castellax écrasant les Automates de moindre importance dans leur fureur aveugle, et les Vorax coupant à travers leurs propres alliés pour atteindre les envahisseurs. Malgré toute leur rage, les Automates ne faisaient pas le poids face aux meilleurs guerriers de l’Empereur, car l’armure d’or des Custodiens était à l’épreuve des armes les plus terribles du Mechanicum, et leurs lames transperçaient facilement l’armure des Automates corrompus. Disposés en une phalange lâche de lames étincelantes et d’éclairs Adrasites, les guerriers d’Arcas franchirent la zone d’émergence avec une aisance méprisante. Une centaine ou plus d’Automates furent brisés dans les premières minutes de la bataille. Au cours de cet échange frénétique, seul un Custodien tomba. La nature aberrante de la station Warp avait introduit de subtiles erreurs dans les routines de téléportation de la Legio Custodes, par ailleurs irréprochables, et un Custodien se matérialisa avec la jambe encastrée dans le mur du léviathan. Pourtant, même dans cet état, le guerrier condamné tailla et coupa tandis que les Automates sans âme le submergeaient, en abattant une demi-douzaine avant qu’ils ne le déchirent membre par membre. Les champions d’or restants de l’Empereur continuèrent à se battre, repoussant l’ennemi insensible grâce à leur habileté, mais les Automates corrompus ne faiblissaient pas, quel que soit le nombre d’entre eux qu’ils abattaient. Car l’Arca Silentia, conçue pour exister perpétuellement dans les ténèbres du système extérieur, envoya une marée de nouvelles créations depuis les infatigables forges automatisées qui se trouvaient en son cœur.

Ces nouvelles bêtes de métal étaient d’une race différente, plus grandes et plus cruelles que les Castellax qui gisaient brisés aux pieds des Custodiens. Nées de l’infection du Code Corrompu, elles jaillissaient des murs charnus comme une sorte de terrible parasite, encore fumant des feux de la forge. Leurs armes étaient couvertes de feux de balles et leurs canons crachaient des flammes hurlantes qui faisaient fondre même les armures d’or des Custodiens, et pour la première fois, la Garde de l’Empereur était mise à l’épreuve. Là où d’autres guerriers se seraient repliés pour se regrouper, la Legio Custodes chargea, lances gardiennes levées et cris de guerre retentissants.[6]

Le Monde Rouge

« Dans les premières heures de l’Hérésie d’Horus, les seigneurs du Mechanicum Noir se sont livrés à une destruction totale de tous ceux qui pouvaient s’opposer à eux. Ils lâchèrent des armes interdites depuis longtemps et réduisirent une grande partie de la surface de Mars à l’état de ruines. Les forces qui se battraient sur Mars dans les jours suivants le feraient dans les cendres explosées et irradiées de ses villes mortes.[7] »

Alors que les Custodiens luttaient pour leur vie dans les sombres profondeurs du Système Sol, les Blood Angels de la 94e Compagnie se rassemblaient sur la vaste étendue du spatioport de la Porte du Lion. Là où ils auraient dû trouver des aires d’atterrissage vides, à l’exception de leurs quelques vaisseaux d’atterrissage Thunderhawk, ils furent accueillis par le tonnerre du métal sur le métal, alors qu’une foule d’Automates de Batailles se préparaient à la guerre. La bannière de la Capita Aquilae flottait au-dessus d’eux, une cohorte de la célèbre Legio Cybernetica et un emblème depuis longtemps familier à Aster Crohne, mais leur présence était apparemment un défi aux ordres de Rogal Dorn. Aster Crohne fut accueilli par le Fabricator Locum Kane en personne, l’un des rares sur Terra dont l’influence égalait celle de Dorn. Maître de ceux qui, parmi les Mechanicum, étaient restés fidèles à l’Empereur, Kane ne s’entretint que brièvement avec le Préteur Crohne, et ne lui offrit que quelques paroles de sagesse :

« Le Seigneur Dorn a décrété qu’aucune âme ne quitterait la défense de Terra pour aider votre mission. Heureusement, j’ai de nombreux guerriers qui ne sont pas gênés par de tels inconvénients et j’ai été convaincu de les prêter à votre cause. »

Sur ce, Kane partit sans fanfare ni salut, laissant la cohorte d’Automates et son maître sous le commandement de Crohne. À la tête de la Capita Aquilae se trouvait l’Archimagos Domina Erane Shurol, qui avait autrefois combattu aux côtés des Blood Angels sur la surface ravagée de Signus Prime. Depuis cette bataille, son corps en ruine avait été reconstruit à l’aide d’Augmentiques, si bien qu’elle se tenait désormais sur quatre jambes puissantes, plus grande même qu’un Space Marine. C’est sans doute elle qui avait convaincu Kane de risquer l’ire de Dorn pour aider les Blood Angels, bien qu’elle ne montrât aucune émotion extérieure, comme c’était le cas pour les Technoprêtres de Mars.

Ensemble, les Blood Angels et la Legio Cybernetica constituaient une force de combat redoutable, bien que limitée. Les Inductii endoctrinés par l’hypnose et les Automates programmés se ressemblaient par la nature de leur entraînement et la puissance brute de leurs formes, redoutables sur le champ de bataille, mais dépendants des compétences de leurs chefs. Les guerriers les plus expérimentés, vétérans de la Grande Croisade et de l’Hérésie d’Horus, avaient reçu l’ordre de rester sur Terra et ce seraient ces recrues inexpérimentées et ces machines fraîchement forgées qui ramèneraient la guerre sur Mars.

La Logique de la Haine[8]

Lukas Chrom était depuis longtemps l’architecte des meilleurs Automates et Serviteurs de l’Imperium. Ses créations n’étaient limitées que par les restrictions imposées par la loi impériale et l’interdiction par l’Empereur de certains domaines de recherche. Lorsque Regulus offrit aux Traîtres un moyen de lever ces restrictions, au service d’Horus, l’Archimagos Chrom se vit accorder l’accès à une technologie qui dépassait tout ce dont disposaient les fidèles adeptes du Mechanicum, une technologie qui n’était pas limitée par les lois de l’univers physique.

Au cours des longues années d’isolement de Mars, il créa de nombreuses itérations de ce qui allait être plus largement connu sous le nom de Massacreurs Sanglants, un corps mécanique contrôlé non pas par un cortex cybernétique, mais par l’essence d’un Démon piégé dans son enveloppe. Pour tester ses créations, Chrom les lâcha sur la surface de Mars ravagée par la guerre, jugeant leur valeur à l’aune de la misère qu’ils semaient et des vies qu’ils prenaient. Il refit chaque génération successive pour en faire des tueurs plus efficaces et les relâcha pour qu’ils éliminent ceux qui les avaient précédés.

Les plus belles de ses créations étaient envoyées en contrebande dans des forges lointaines, à Xana, Cyclothrathe et Sarum, où d’autres Magos noirs fabriquaient leurs propres imitations. Les Massacreurs Sanglants optimisés allaient tourmenter l’Imperium pendant des siècles, bien après la fin de l’Hérésie d’Horus, et Mars serait longtemps infestée par les vestiges de son génie tordu. Car c’était là le résultat d’une dévotion aveugle au credo du Monde Rouge, de créer sans retenue ni limite, un fléau qui semait une quantité incalculable de morts simplement pour satisfaire l’ambition de Lukas Chrom.

Ils ne s’attardèrent pas plus longtemps sur Terra, embarquant pour Mars et traversant le gouffre spatial qui séparait les deux mondes. Pendant les longues années de la rébellion, Mars s’était repliée sur elle-même, dissimulant son visage sous un Code Corrompu et une tempête de cendres. Ses défenses orbitales étaient en ruine et silencieuses, et aucun vaisseau ne s’élevait pour défendre ses cieux - bien que Dorn ne risquât que quelques petits vaisseaux pour s’approcher du Monde Rouge, de peur de réveiller le Magos déchu et de déclencher une guerre ouverte. Les Loyalistes se déployèrent en toute hâte, les aéronefs plongeant dans les tempêtes qui encerclaient Mars pour découvrir que, comme ils s’y attendaient, Mars était loin d’être sans défense.

Les Codes Corrompus s’accrochèrent par des griffes invisibles aux systèmes des vaisseaux, obscurcissant leurs capteurs et bloquant les canaux Vox. Lukas Chrom et les autres Magos des Traîtres n’avaient pas chômé et avaient transformé le Code en une arme mortelle qui, avec une intelligence cruelle, détruisait les moteurs logiques des machines de guerre impériales et les rendait pratiquement inertes. En désespoir de cause, les pilotes firent s’écraser leur vaisseau dans les déserts martiens, à une certaine distance du point d’origine du projecteur de code caché de Lukas Chrom. Ils découvrirent alors que la surface de Mars avait beaucoup changé, que la plupart des villes étaient en ruines et que les marques de la guerre et de la destruction étaient omniprésentes. Alors que les survivants du crash, Automates et Inductii, s’efforçaient de se libérer et de rassembler ce qu’ils pouvaient, ils furent attaqués.

Une marée de machines horriblement augmentées s’est abattue sur eux, quittant le refuge des Habs en ruine et surgissant des sables rouillés. Poussés par des programmes de combat et des tactiques endoctrinées, les Space Marines et les Automates formèrent des rangs et ouvrirent le feu sans hésitation, pulvérisant les premiers ennemis qui les atteignirent. D’autres suivirent, chaque ost de machines de guerre défigurées ayant une forme subtilement différente de la précédente et étant aussi hostiles aux autres Automates qu’aux Loyalistes. Les engins multi-pattes et griffus couvrirent bientôt les plaines de Mars, une mêlée bouillonnante de métal en ébullition gouvernée uniquement par une haine qui les poussait à se jeter dans les canons des envahisseurs ou les griffes de leurs frères, sans se soucier de leur propre survie.

Malgré le nombre impressionnant d’ennemis qui cherchaient à les submerger, les lignes loyalistes tinrent bon. Les armes des guerriers nouvellement intronisés par Aster Crohne ont pulvérisé l’ennemi, tandis que les carapaces métalliques inviolables des Castellax de la Capita Aquilae les ont protégés des griffes des Automates corrompus. La volonté indomptable de l’Archimagos Shurol empêchait le cortex de ses Serviteurs de subir les effets du Code Corrompu, mais même ses talents ne parvenaient pas à protéger totalement les Automates sous son commandement. Les guerriers de métal de la Capita Aquilae se montrèrent de plus en plus cruels à mesure que la bataille avançait, immobilisant les Massacreurs Sanglants en leur arrachant les membres pour que les Inductii puissent les achever, ou bondissant vers l’avant pour engager l’ennemi à bout portant et menacer l’intégrité de la formation des Loyalistes.

Maison Taranis Questoris, Chevalier Styrix, Mors Iram.
Mars 21.jpg L’un des rares Chevaliers de la Maison Taranis à avoir échappé à la Catastrophe de la Cité du Magma au tout début du Schisme de Mars, Mors Iram a passé les longues années de l’Hérésie d’Horus à mener une guerre nomade aux confins de la Planète Rouge. Dérivant entre les enclaves loyalistes et les bandes de guerriers itinérants, la descendante de l’Armure de Styrix s’est engagée à servir tout ost dont elle jugeait la cause digne, prêtant la force de Mors Iram dans des actions de percée, des raids sanglants et des combats désespérés pour la survie avant de repartir de plus belle. Après le Siège de Terra, lorsque Rogal Dorn dirigea la colère des Loyalistes contre les traîtres du Mechanicum Martien, le Mors Iram retrouva ses compagnons Chevaliers de Taranis alors que des détachements éloignés regagnaient leur Monde d’Origine, bien qu’aucune des deux parties ne soit restée inchangée par les épreuves qu’elles avaient affrontées entre-temps.[9]

Les Space Marines étaient tout aussi affectés, en proie à des dysfonctionnements d’équipement alors qu’ils livraient la première vraie bataille de leur vie. Les Bolters nouvellement forgés ont connu des ratés catastrophiques, laissant de nombreux guerriers mutilés ou sans armes pour combattre, tandis que d’autres ont dû faire face à des erreurs de communication et de ciblage qui les ont amenés à tirer sur des cibles amies plutôt que sur l’ennemi. Malgré cela, ils tenaient leur position, mais il était évident pour le Préteur Crohne qu’ils ne pourraient pas le faire indéfiniment. Les dépenses en munitions et en vies humaines étaient si élevés, qu’elles rendraient impossible tout combat et ce en l’espace d’un jour rendant l’unité incapable de mener à bien la mission. Devant le choix entre l’anéantissement et la défaite, Crohne n’hésita pas et donna l’ordre d’abandonner le plan minutieux qui avait été décidé sur la lointaine Terra. Les carrés immobiles de guerriers en Armure Énergétique et d’Automates se dissolvaient, se transformant en formations défensives immobiles basées sur celles mises au point par les Imperial Fists en quelque chose de bien moins raffiné.

S’élançant vers l’avant, les Automates de la Capita Aquilae libéraient leur nouvelle agressivité dans une charge brutale, écartant l’ennemi au fur et à mesure qu’ils avançaient dans la masse brutale de Machines-Démons griffues qui se dressait devant eux. Les Inductii suivaient dans leur sillage, avançant en groupes dispersés qui s’attaquaient aux Automates endommagés et isolés laissés sur leur chemin et les achevaient avec des tirs à bout portant et des lames. Aucun général de l’ancienne Legiones Astartes n’aurait cautionné cette attaque, car elle défiait toute logique militaire et le prix à payer en vies humaines et en Automates détruits était atroce, mais en changeant le rythme de la bataille, Crohne s’était ouvert un chemin vers la victoire, sinon vers la survie. Les armes à feu et les poings métalliques volaient, le groupe de rouge et de gris fer se fraya un chemin à travers la horde d’ennemis, tous les guerriers qui s’éloignaient trop des rangs étant arrachés et déchirés par la masse de machines bestiales qui les encerclait.

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Libérée des griffes de l’ost aberrant de Chrom, la force d’Aster Crohne cherchait à poursuivre sa route vers sa cible, mais ne pouvait laisser l’ennemi dans son dos. Sans le nombre nécessaire pour écraser la marée incessante d’ennemis, ni le temps de les réduire par attrition, Aster Crohne était confronté à une nouvelle menace terrible. Pourtant, les guerriers qu’il avait formés avaient bien appris leur métier sanglant, et un Centurion portant le fier pourpre de la Légion de Sanguinius sortit des rangs. Le poing levé pour saluer une dernière fois son commandant et ses frères d’armes, le Centurion se retourna et plaça ses guerriers en ligne de défense. Cinquante canons se tenaient seuls face à une vaste foule d’ennemis, cherchant à gagner du temps pour permettre à leurs frères de s’échapper et d’achever la mission, leur première bataille devant désormais être la dernière.

Aster Crohne ne se retourna pas. En plus d’une décennie de guerre civile, il avait vu trop de derniers combats, trop de frères perdus dans la folie d’Horus, et au lieu de cela, il mena les guerriers qui avaient survécu vers l’avant, pour donner un sens à la mort de ceux qu’il laissait derrière lui. Le Préteur Crohne et le corps principal de l’ost s’enfonçaient dans les Désolations, suivant le Code Corrompu jusqu’à son cœur sombre et caché, sans être inquiétés par aucun ennemi. La sonnerie retentit pendant plus d’une heure, s’affaiblissant lentement à mesure que les munitions venaient à manquer, pour finalement s’éteindre, le silence marquant un hommage solennel à ceux qui étaient morts pour que leur sacrifice permette de rendre Terra sûre.[10]

La Fin du Sojourn

Aux confins glacés du Système Sol, une vaste explosion se produisit alors que des centaines de guerriers mouraient au nom de Terra, bien qu’elle fût si éloignée de la lumière de l’étoile qu’aucun habitant de ce monde ne la verrait. Le Capitaine-Bouclier et ses guerriers se battaient toujours dans les entrailles de l’Arca Silentia, horriblement modifié, mais ce vaste léviathan avait déchiré le Sojourn en deux, mettant fin aux vies de son valeureux équipage en un instant. L’influence du faisceau du Code Corrompu émanant de Mars avait complètement changé l’Arca Silentia, le déformant presque jusqu’à le rendre méconnaissable - il ressemblait désormais davantage à un horrible crustacé de fer lié à l’espace qu’à la solide Station de Combat qu’il avait été auparavant. Avec sa nouvelle puissance Æthérique, le Sojourn n’avait aucune chance de s’échapper et, maintenant qu’il avait été détruit, l’Arca Silentia commença à relayer le même signal qui l’avait corrompu, cherchant à mettre les satellites de guerre à sa portée au service de ses nouveaux maîtres.

À l’intérieur de l’énorme machine, la bataille contre les imposants Automates démoniaques ne fut guère plus fructueuse et bien plus qu’un seul cadavre doré gisait à présent dans l’Arca Silentia. Les Custodiens avaient rencontré ces monstruosités des années auparavant sur Mars, fruit des arts immondes du Mechanicum Noir, et les avaient baptisées "Decimators". Ces énormes Automates faisaient preuve d’une cruauté féroce qui démentait leur apparence de simples machines, et même les formidables compétences de la Garde de l’Empereur étaient mises à l’épreuve par leur puissance. Ce qui manquait aux Decimators en termes d’habileté, ils le compensaient en termes de force, les coups portés étant suffisants pour briser les armures d’or et broyer les membres.

Ce n’est qu’en travaillant en groupe que les Custodiens purent submerger et abattre les machines de guerre démoniaques, en tailladant et coupant les câbles exposés ou en faisant exploser les articulations avec des Armes Adrasites à courte portée. Cependant, chaque Decimator abattu n’était qu’un parmi une horde grandissante et chaque guerrier de la Legio Custodes tombé était irremplaçable, tout avantage détenu par les Loyalistes était temporaire et la défaite n’était qu’une question de temps.

Pendant des heures, les combats firent rage dans les entrailles charnues de l’Arca Silentia. Au début, les Custodiens se battaient comme un seul corps, les lances des gardiens tournoyant et tranchant à l’unisson et les lignes de combat se déplaçant à chaque charge des Automates corrompus. Lorsqu’un guerrier d’or était acculé par les mastodontes de fer hurlants, d’autres membres de la Legio Custodes intervenaient pour trancher les actionneurs de membres qui ressemblaient plus à de l’os qu’à de l’acier, ou pour couper les tuyaux hydrauliques qui laissaient échapper de l’ichor sanglant. Lorsque la pression des ennemis devint trop forte pour être retenue, les Custodiens rompirent la formation et se replièrent dans le labyrinthe de tunnels et de chambres de l’Arca Silentia. Dans les tunnels, l’ennemi ne pouvait les attaquer que quelques-uns à la fois, et la Garde Custodienne était bien plus agile que les lourds Decimators qui les poursuivaient.

Des silhouettes dorées solitaires attiraient les bandes de Decimators en furie dans les passages étroits, luttant avec une fureur inhumaine pour tenir jusqu’à ce que leurs compagnons puissent refermer le piège et tomber sur l’ennemi par derrière. Cependant, les Decimators n’étaient plus de simples Automates, ils n’étaient plus limités par des engrammes fabriqués, mais ils étaient mus par une intelligence cruelle et des pouvoirs maléfiques. Ils jaillissaient des murs pour tendre des embuscades aux Custodiens avant qu’ils ne puissent soulager leurs compagnons, et lâchaient d’astucieuses salves de flammes infâmes pour isoler certains guerriers, les griffes écrasantes déchirant ceux qui étaient pris au piège.

Alors que de plus en plus de guerriers d’or étaient brisés et rejetés par la foule des Decimators, toute tentative de reconquête et de nettoyage de la vaste Station Spatiale était rendue impossible. Le seul recours qui restait au Capitaine-Bouclier et à ses guerriers était la destruction de l’Arca Silentia et d’eux-mêmes par la même occasion. Chaque instant qui passait voyait la corruption s’installer plus profondément et le Code Corrompu se répandre dans les réseaux de défense du système extérieur, mais peut-être que la destruction de l’Arca Silentia permettrait d’arrêter ou même d’inverser cette affliction. Sans hésiter, même si la destruction du Sojourn ne leur laissait aucune chance, le Capitaine-Bouclier donna l’ordre de lancer une dernière charge, dans l’espoir de percer jusqu’au cœur de l’immense Station Spatiale.

Cependant, seules quelques dizaines de guerriers purent être contactés, l’étrange corruption qui s’était emparée de l’Arca Silentia réfractant et déformant les communications Vox. Des voix venues du passé rappelèrent au Capitaine-Bouclier les nombreuses pertes subies par l’Imperium - les Grenadiers Joviens de Mondus Gamma sacrifiés dans la déroute, les Salamanders sur Irece cherchant désespérément à sauver les Cités-Ruches en flammes et même des voix venues d’un futur inconnu appelant les codes chiffrés des Dark Angels. Tourmentés par les défaites passées et futures, Sola Arcas et les quelques guerriers d’or restants de la Legio Custodes poursuivirent leur route, déterminés à remporter pour l’Imperium une victoire qu’aucun autre guerrier ne pourrait obtenir.

L’Appel du Code Corrompu

Mars 27.jpg

Sur la lointaine planète Mars, Aster Crohne n’était pas moins tourmenté, car malgré le sacrifice de tant de braves guerriers, sa colonne n’avait guère progressé avant que l’ennemi ne revienne les harceler. La surface ruinée et brisée de Mars les combattait aussi vivement que les Automates sauvages qui hurlaient et aboyaient sur leurs traces - sa substance même sapait leurs forces et ralentissait leur avancée. Aujourd’hui, ils étaient encore plus ralentis car des bandes d’Automates en haillons qu’ils appelaient les Massacreurs Sanglants s’abattaient sur les unités les plus en arrière, les forçant à livrer des batailles courtes et vicieuses qui épuisaient leurs munitions limitées et vidaient leurs rangs d’un ou deux guerriers à chaque assaut. S’il ordonnait une halte, ils pourraient disperser les ennemis qui les accablaient, mais cela ne ferait que permettre à l’ost principal de se rapprocher et les éloignerait encore plus de leur objectif, aussi les Blood Angels et leurs cohortes de fer continuèrent-ils à avancer.

Le Code Corrompu était à la fois leur balise et leur malédiction, car il leur indiquait le chemin vers Lukas Chrom, mais c’est cette balise qui attirait l’ennemi vers eux. Il avait gagné en puissance depuis qu’il avait été diffusé durant les premières heures de l’Hérésie d’Horus, et désormais presque tous les canaux Vox et les réseaux de Cogitateurs du Monde Rouge résonnaient à sa cadence insensée. Même les guerriers de métal de la Capita Aquilae souffraient sous son emprise, leurs systèmes se dégradant lentement au fur et à mesure qu’ils étaient exposés et les dysfonctionnements devenant de plus en plus fréquents au fur et à mesure qu’ils avançaient. L’Archimagos Shurol discerna une tendance subtile dans le hurlement du Code Corrompu, sur les anciens canaux utilisés par les Ost de Pèlerins Skitarii. La source de ces signaux se trouvait directement sur leur trajectoire, et les forces impériales n’étaient pas les seules à l’avoir détectée. Un nouvel ost d’Automates Sauvages s’était lancé à la poursuite de l’insaisissable cryptogramme.

Il ne s’agissait pas d’une bande d’expérimentateurs rejetés, mais de la dernière et de la plus puissante des créations de Lukas Chrom. Même si les Massacreurs Sanglants ne montraient aucun signe de recherche de la colonne loyaliste, ils s’interposaient entre le Préteur Crohne et son objectif, et l’ordre fut donné de former des rangs de combat - il n’y aurait plus de fuite. Les Inductii, désormais aguerris au combat, avancèrent en rangs serrés, leurs flancs protégés par le Castellax de la Capita Aquilae. Une cuvette à ciel ouvert attendait au milieu des ruines, comme si elle avait été taillée dans les décombres pour tenter de forcer le passage afin d’y établir ses rangs, et les Blood Angels Inductii n’attendirent pas les ordres pour le faire. Alors même que leurs lignes se préparaient, les ennemis déboulèrent des ruines d’en face, sans se soucier du torrent de Bolts déchaîné par les Space Marines et sans se soucier des autres créatures de leur espèce abattus par des tirs bien placés.

Ce n’était pas de la vanité ou une rage aveugle, mais une confiance née du nombre, car les Massacreurs Sanglants arrivaient comme une marée de griffes métalliques, de nouvelles bêtes métalliques se débattant dans les ruines alors même que le front de leur charge s’approchait des lignes des Blood Angels. Les nouveaux guerriers Inductii ne faiblirent pas, même si les trous creusés dans les rangs ennemis par leurs volées étaient comblés par d’autres ennemis, et même si la cuvette de poussière se remplissait de constructions métalliques griffues plusieurs fois plus nombreuses qu’eux. Au dernier moment, un nouvel ordre retentit dans les rangs, les Bolters furent rangés d’un seul coup et les Épées Tronçonneuses dégainées, le rugissement des machines égalant presque le tonnerre des griffes de métal sur la Terre Rouge Martienne.

Quelques instants avant que la marée gris-fer n’enveloppe les rangs cramoisis, un nouveau son se joignit à la cacophonie de la bataille. Le hurlement des armes à énergie exotique déchira le tumulte, des explosions brûlantes et des arcs de lumière rampants jaillissant de positions dissimulées dans les ruines surplombant les plaines de poussière et balayant les Automates Sauvages. Le bavardage Binhaire sur les lignes Vox ouvertes signalait les nouveaux arrivants, et leur haine pour les Automates de Chrom indiquait leur loyauté : il s’agissait des Skitarii, liés non pas aux caprices d’un Magos en particulier, mais au Culte Mechanicus lui-même. Leur piège déjoué par un allié inattendu, les Skitarii déchaînèrent leur fureur sur l’Ost qui avait volé et ruiné leur monde. Ils récoltèrent un lourd tribut de l’ennemi, car de longues années de résistance leur avaient appris où placer au mieux leurs tirs pour détruire les machines de Lukas Chrom. La charge des bêtes faiblit sous les tirs experts des Skitarii, et des rangs des Blood Angels jaillirent les cris de guerre de Terra, ils s’élancèrent à leur tour dans une charge.

Les Automates à l’arrière subissaient le poids des faisceaux d’énergie des Skitarii, tandis que ceux des premiers rangs tombaient sous les Épées Tronçonneuse des Inductii. Un nuage de poussière rouge visible à des kilomètres à la ronde s’éleva au fur et à mesure que les deux forces se rencontraient au corps à corps, masquant l’avancée des Blood Angels et poussant Aster Crohne à retenir ses réserves et les Automates victimes de dysfonctionnements. Sa longue expérience des batailles dans la galaxie lui avait donné un sens aigu du danger, et le nuage qui s’élevait était un signal pour toutes les forces présentes dans la zone que la bataille avait été engagée. Ses craintes se concrétisèrent lorsqu’il entendit au loin des sons discordants qui lui firent grincer des dents, et qu’il vit surgir de l’obscurité et des cendres une forme véritablement massive. La plus grande de toutes les armes de guerre du Mechanicum, un Titan de Bataille, entièrement armé et bien au-delà de la capacité d’un Inductii ou d’un Castellax à le repousser. C’était pire encore, car son apparence même faisait mal aux yeux, sa forme autrefois glorieuse étant entachée d’étranges excroissances et d’icônes indistinctes de taille gigantesque gravées dans son armure, un roi massacreur qui avait erré dans les Désolations rouges pendant une décennie, ivre du meurtre du peuple de Mars et de la destruction de ses villes, corrompu par la Lingua Diabolus et des effusions de sang incessantes.

S’avançant vers la mêlée, le Titan sans nom ouvrit le feu et d’énormes explosions déchirèrent le champ de bataille. Des cadavres à l’armure rouge et des Automates déchiquetés volèrent dans les airs, chaque explosion emportant des dizaines de vies sans tenir compte de la bannière sous laquelle ils se battaient. Aster Crohne tenta en vain de lancer un signal de retraite, mais ses guerriers étaient trop inexpérimentés pour se retirer du combat maintenant qu’il avait été engagé. L’Archimagos Shurol rassembla les quelques Thanatars encore épargnés par l’infection du Code Corrompu parmi les Capita Aquilae, mais même ces Automates de Siège géants n’étaient que des jouets face à la puissance d’un Titan en colère, leurs Canons à Plasma ne représentant qu’une faible menace pour une telle machine de guerre. D’autres explosions se produisirent dans le champ de poussière, le bruit des impacts étant assourdissant et la pluie de terre rouge qui s’élevait dans leur sillage laissant les survivants s’agripper et se poignarder dans une brume rougeâtre. Un tiers de ses forces ne répondait plus à aucun signal, et ses dernières réserves n’attendaient que l’ordre d’attaquer, même si toutes les personnes présentes savaient qu’elles ne pourraient ni échapper à un seul Titan, ni le vaincre. Son seul regret étant de n’avoir pu mener à bien sa mission, Aster Crohne se leva pour donner son dernier ordre et le monde entier devint blanc.

Cachée sous des décombres à un kilomètre de distance, une plate-forme de tir Ordinatus dont l’équipage était composé de Skitarii loyalistes ouvrit le feu. Le faisceau d’énergie aveuglant qu’elle émettait frappa l’épaule du Titan alors qu’il atteignait la limite du champ de bataille et fit chanceler l’énorme engin. Il fut blessé, mais pas mortellement, et ses canons se détournèrent des Space Marines et des Automates à ses pieds pour se diriger vers l’Ordinatus lointain, dont la cachette avait été révélée.

Une rafale de code Binharique brutal retentit sur les canaux Vox des Loyalistes, mais les Space Marines en perdirent le sens jusqu’à ce que la voix augmentée de l’Archimagos Shurol s’écrie en gothique clair : « Distrayez-le ». Un Thanatar éructa du plasma et quelques guerriers dans les rangs des Blood Angels ouvrirent le feu avec des Canons Laser, des Missiles Antichar et des jets de plasma, et bien qu’ils ne causèrent pas de réels dégâts, ils attirèrent l’attention du Titan pendant quelques instants.

Alors même que ses canons s’alignaient sur le poste de commandement d’Aster Crohne, un second rayon jaillit de l’Ordinatus, frappant cette fois la tête du Titan. Dans un hurlement discordant qui fit vaciller même les Space Marines les plus aguerris, le Titan inconnu tomba, s’agenouillant avec un impact qui fit trembler le champ de bataille et bascula tête la première dans le tas de poussière.

L’impact final marqua la fin de la bataille, l’ost aberrant de Chrom s’enfuyant à la vue de l’effondrement du Titan. Mais les Loyalistes ne se réjouissaient guère, car trop de leurs frères étaient morts en combattant les Automates, et d’autres encore étaient maintenant écrasés sous les décombres du Titan. Les Skitarii ne s’arrêtèrent pas pour saluer leurs anciens alliés, de longues années de résistance solitaire les ayant rendus pragmatiques, ils ne s’arrêtèrent que le temps de piller les morts et de récupérer leurs Ordinatus désormais révélés avant de disparaître dans les Désolations rouges pour poursuivre leur combat. Ils n’accordèrent à Aster Crohne qu’une seule récompense pour la bravoure de ses guerriers, une fréquence du Code Corrompu qui les mènerait directement à Lukas Chrom et un avertissement selon lequel tout assaut contre lui était voué à l’échec.

Le départ des Skitarii s’avéra judicieux, car alors que les Space Marines tardaient à honorer leurs morts et à rassembler leurs blessés, la horde d’Automates à laquelle ils avaient échappé se rapprochait de leurs talons. Maintenant qu’ils étaient sur le point de remporter la victoire, ils se voyaient à nouveau refuser l’attaque, car ils ne pouvaient pas donner l’assaut en raison de la présence d’un ost qui les attendait à l’arrière. Ils devaient soit fuir dans les Désolations dans l’espoir de leur échapper, soit les disperser dans la bataille et risquer d’attirer encore plus d’ennemis, mais l’un ou l’autre choix signifierait probablement la fin de leur mission. L’Archimagos Shurol donna sa réponse à Crohne, car ses Automates ne pouvaient pas aller plus loin, déchirés qu’ils étaient par les effets délétères du Code Corrompu. Aster Crohne l’avait déjà sauvée des griffes de la mort, et cette dette allait maintenant être remboursée.

Les Capita Aquilae se mirent en rangs, leurs engrammes dégradés par l’influence constante du Code Corrupteur et leurs cohortes amoindries par les combats qui avaient frappé la force opérationnelle. Les anciennes bannières de la Legio Cybernetica furent hissées au-dessus d’eux, car ils ne voulaient plus se cacher, et ils prirent position autour du Titan Déchu - son cadavre étant désormais leur forteresse. Ce petit morceau de Mars avait été libéré des Traîtres, il appartenait à nouveau au véritable Mechanicum et était un endroit approprié pour la mort d’une Archimagos Domina. Shurol jura devant les rangs rassemblés des Blood Angels de le tenir au nom de l’Empereur jusqu’à leur retour, sans qu’aucune émotion ne transparaisse dans sa voix soigneusement modulée. Aster Crohne savait qu’il ne fallait pas faire de remontrances à un Archimagos du Mechanicum, car leur fierté n’avait rien à envier à celle de n’importe quel Space Marine. Au lieu de cela, il rassembla ce qui restait de la 94e Compagnie et se mit en marche.

Une fois de plus, les Blood Angels marchaient au rythme des armes lointaines, tandis qu’un autre allié était sacrifié sur l’autel de la victoire. Le grondement de leurs armes résonnait à travers les Désolations, chaque volée tonitruante étant une marque d’honneur et chaque explosion qui illuminait l’horizon un salut à leur bravoure. Privés d’une place dans la ligne de gloire, les nouveaux guerriers Inductii méditaient sur la nature de la guerre que la campagne de Mars leur avait révélée. Ce n’était pas la marche triomphale que les cours d’hypno-endoctrinement leur avaient inculquée, ni les souvenirs des anciens combattants qui leur murmuraient dans leurs rêves. C’était au contraire une chose amère de sacrifices et de pertes, de vies gâchées et de mondes brisés dépourvus de sens. Pourtant, ils continuaient à marcher, non pas parce qu’ils avaient cédé à l’apathie ou à la soif de sang, mais parce que la victoire leur permettait encore d’espérer quelque chose de plus grand.

L’aube brisa l’horizon monotone des Désolations après une nuit interminable et agitée. Les derniers grondements du sacrifice de Shurol résonnaient encore loin derrière la colonne des Blood Angels qui avançait péniblement, mais une nouvelle terreur se dressait devant eux. Ils avaient trouvé la forteresse de Lukas Chrom, l’origine de ses rafales de Code Corrompu et le lieu de reproduction de ses Automates Sauvages. De vastes marcheurs multi-pattes rivalisant en taille avec les plus grands Chars Super-Lourds les attendaient, le dos constellé d’émetteurs de signaux arcaniques éclipsant tous les canons que possédaient les Loyalistes, et à leurs pieds une vaste horde de Massacreurs Sanglants et de créations encore plus mortelles. Ces mastodontes mobiles, parmi les plus grands Automates jamais créés, étaient la cible de leur colère, mais ils semblaient dépasser de loin tout ce que la force d’intervention était en mesure de vaincre. Les Blood Angels, qui n’étaient plus que quelques centaines de guerriers cramoisis, se tenaient face à une mer d’Automates horribles nouvellement forgés, au milieu desquels se tenaient des géants.

Se souvenant du sacrifice de ses frères et alliés tombés au combat, Aster Crohne ne donna qu’un seul ordre aux guerriers qu’il avait entraînés et dirigés. Ils avaient prouvé qu’ils étaient les égaux de leurs ancêtres en matière d’honneur et d’habileté aux armes, et aucun n’hésita lorsqu’ils entendirent l’appel, car ils ne se tiendraient plus à l’écart, ce sacrifice serait le leur uniquement :

« Pour les morts, pour Sanguinius et pour l’Empereur ! Chargez ! »

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Au Cœur Des Ténèbres

L’Infection par le Code Corrompu[11]

Tout au long de l’Hérésie d’Horus, Mars a été en proie à des tempêtes de Code Corrompu, leur puissance augmentant et diminuant sans rime ni raison. Ceux qui étaient pris dans une telle tempête voyaient tous les appareils technologiques sujets à des défaillances ou à des corruptions - les armes se déclenchaient mal et les unités vocales émettaient des signaux fantômes. Même les créations sophistiquées telles que les Automates et les Dreadnoughts n’étaient pas à l’abri du Code Corrompu. L’influence insidieuse de cette maladie était telle qu’au fur et à mesure que la guerre s’éternisait et que de plus en plus de gens mouraient sur les sables rouges de Mars, le Code corrompu ne faisait qu’accroître son influence cruelle et maléfique.

Loin des désolations sanglantes de Mars, la Legio Custodes n’attendait que l’horreur au cœur de l’Arca Silentia. Ici, l’infection par le Code Corrompu avait provoqué une transformation plus complète que partout ailleurs, le fer et l’acier étant presque entièrement remplacés par la chair démoniaque et une puanteur rance qui faisait vomir même les Custodiens. Les Automates Corrompus qu’ils affrontaient étaient aussi avilis que n’importe quel ennemi combattu par les guerriers de Crohne sur Mars - des canons crachant de l’ichor et des griffes d’os remplaçant les artifices du Mechanicum qui les avaient autrefois ornés. Sortis des forges automatisées que les guerriers d’or de l’Empereur assiégeaient à présent, ces abominations naissantes étaient poussées au combat mais à moitié formées, à peine reconnaissables comme des Decimators ou toute autre création des forges martiennes. Gémissant de haine et de dépit, la dernière vague d’Automates Corrompus se mit à ramper pour combattre.

Ils cherchaient à submerger les envahisseurs par leur nombre et les pouvoirs fébriles du Warp que le Code Corrompu avait invoqués. Cette force obscure fut confrontée à l’art génétique du chef-d’œuvre de l’Empereur, la Legio Custodes, et fut jugée insuffisante. Les Custodiens survivants se frayèrent un chemin à travers la horde, menés par Sola Arcas dont les Lames Méridiennes jumelées exerçaient une vengeance mortelle sur l’ennemi. Les Automates squelettiques et semi-formés furent abattus en masse et les guerriers de la Legio Custodes découvrirent le cœur corrompu de l’Arca Silentia.

Il s’agissait d’une cage de fer, à l’intérieur de laquelle faisait rage un feu atomique, la fournaise alimentant à la fois la vaste Station et les forges qui donnaient naissance aux Automates souillés. Ce cœur, corrompu par les chuchotements sibilants de la Lingua Diabolus, était si immense qu’aucune lame ne pouvait le transpercer. Heureusement, les Custodiens vêtus d’or bénéficiaient non seulement des laboratoires de Terra, mais aussi de ses armureries. Sola Arcas et les Hetaeron d’élite se tournèrent vers l’ennemi pour le retenir, tandis que leurs compagnons sortaient des Bombes à Fusion pour percer la peau mutante du cœur. Les Custodiens ne se contentèrent pas d’un simple carnage, ils trouvèrent rapidement la configuration optimale pour placer les charges et les attacher à la chair Warp qui recouvrait le cœur de la station.

Arcas et les Hetaeron gagnèrent du temps avec leur sang, un exploit contre une horde qu’il est difficile d’estimer. Une douzaine de guerriers d’or gisaient sans vie, leurs corps déchirés par des griffes en partie osseuses et en partie ferreuses. Se déplaçant comme un seul corps, leur discipline sans faille, les Custodiens activèrent les Bombes à Fusion alors même qu’ils reprenaient le combat. Les lames étincelantes, les guerriers dorés survivants se frayèrent un chemin à travers la horde, sectionnant les membres métalliques des châssis et brisant les fragiles lentilles oculaires, cherchant à échapper au malheur qu’ils avaient infligé à l’Arca Silentia. Au portail d’entrée, ils s’arrêtèrent lorsque les Bombes à Fusion éclatèrent dans un blanc brûlant et déchirèrent le creuset atomique qu’était le cœur de la station - mais il ne mourut pas.

Presque comme si l’explosion l’avait libérée, l’énergie Warp libérée par les chuchotements insidieux du Code Corrompu jaillit. L’énergie putride se rassembla pour former un nouveau cœur, entièrement corrompu par la puissance du Warp et capable de diffuser le message empoisonné du Code à travers les Stations et les Satellites Tueurs du système extérieur. Pire encore, il vomit une nuée de créatures nées de l’Immaterium, de véritables Démons et non plus seulement les essences malfaisantes qui possédaient auparavant les Automates à bord de la station. Assaillis par une foule d’abominations à la peau cramoisie et aux cornes, les guerriers de la Legio Custodes, qui n’avaient plus aucun moyen de détruire la station, se trouvaient face à un ennemi qu’ils ne connaissaient pas : la défaite. Pourtant, le Capitaine-Bouclier ne se rendrait pas plus à cet ennemi éphémère qu’à n’importe quel ennemi de chair et de sang. Là où des guerriers moins expérimentés auraient pu céder au désespoir, les Custodiens se préparaient à une dernière charge futile, une mort sanglante valant bien mieux à leurs yeux que l’aveu d’un échec.

Les Signes Avant-Coureurs du Destin[12]

Alors que Terra et ses défenseurs attendaient leur sort, d’autres menaient une campagne acharnée pour leur venir en aide. À l’insu de tous, sauf peut-être de l’Empereur lui-même, toute la puissance des Space Wolves et des Dark Angels s’efforçait de percer les lignes des Traîtres et de pénétrer dans le Système Sol. Si une telle situation se produisait, toute attaque d’Horus serait vouée à l’échec, car la force de frappe de ces deux Légions, ajoutée à celle des guerriers déjà présents à Terra, ferait jeu égal avec l’ost d’Horus en termes d’habileté aux armes, si ce n’est en termes de nombre.

Parmi les flottes qui accoururent au secours de l’Empereur, les plus proches étaient celles de la Première Légion, car le le Lion avait divisé sa vaste armada en une série de flottes plus petites. Chacune d’entre elles était un poignard pointé vers le cœur des forces d’Horus, cherchant son propre chemin à travers les étendues méridionales de l’Imperium, puis vers Terra. Les avant-gardes de ces flottes, après avoir marqué et contourné Cthonia et d’autres avant-postes de l’ost traître, atteignirent Sol dans les derniers jours de 013.M31. Les quelques vaisseaux qui ont survécu aux marées traîtresses du Warp et aux Chasseurs-Tueurs envoyés par les Traîtres pour les tenir à distance n’ont pas été assez nombreux pour aider les Loyalistes dans une bataille ouverte, mais ce n’était pas leur tâche. Ils étaient un symbole, montrant que ceux qui se battaient pour l’Empereur n’étaient pas seuls, mais aussi une menace : si Horus osait s’en prendre à Terra, il paierait le prix fort pour son hubris.

Alors même que les quelques guerriers d’or restants formaient des rangs, un coin pitoyablement petit face à l’ost d’ennemis rassemblés contre eux, leur réseau Vox se remit à émettre. Réduit au silence par le Code Corrompu et la mort du Sojourn, personne ne s’attendaient à ce qu’il recommence à émettre et encore à moins à recevoir des communications, mais maintenant, il émettait le code de combat distinct de la Première Légion. Leur présence était tellement impossible que les guerriers de la Legio Custodes pensèrent qu’il s’agissait d’un signal fantôme ou d’une ruse du Code Corrompu, mais les balises de détection larguées par le Sojourn avant sa mort confirmèrent la transmission. Quelque part dans le noir glacial du vide, loin de la lumière de Sol, là où aucun vaisseau ne devrait se trouver, deux Destroyers de la flotte des Dark Angels ouvrirent le tissu de l’espace et jaillirent de l’Immaterium, attirés par l’éclat de la renaissance de l’Arca Silentia et prêts à se battre au nom de l’Empereur. Les Satellites d’Abattage et les Stations de Défense, désormais sous l’emprise de l’Arca Silentia possédé par le Code Corrompu, se tournèrent vers les nouveaux arrivants.

Les derniers vestiges de la force d’intervention de la Legio Custodes chargèrent, sans qu’aucun ordre n’ait besoin d’être donné car chaque guerrier connaissait son devoir et le prix qu’il exigeait désormais. Le Capitaine-Bouclier Arcas activa leur balise de localisation personnelle et envoya un court message Vox aux vaisseaux : « Ciblez ce signal et faites feu de toutes vos armes ». Un mince filet d’or rencontra la horde cramoisie qui déferlait et fut enveloppé, disparaissant presque de la vue tant l’ennemi était pressé, leur combat n’étant marqué que par l’éclair des Champs Énergétiques et les éclaboussures d’un ichor d’un autre monde, alors qu’ils livraient leur dernière bataille. Leur victoire se mesurait désormais au sang, le leur et celui de leurs ennemis, car tant qu’il continuerait à couler dans la bataille, le localisateur poursuivrait son appel. Il ne restait plus qu’à se battre jusqu’à ce que cet appel soit entendu.

Dans le vide silencieux, les Dark Angels menaient leur propre combat, se rapprochant à pleine vitesse lorsque les Satellites Tueurs environnants commencèrent à larguer des torpilles guidées par des Serviteurs et tirait avec des Macrocanons qui enflammaient et déformaient leurs Boucliers. Leurs propres batteries de canons répliquèrent, chaque tir oblitérant les petites Stations de Défense sans bouclier, mais faisant à peine une brèche dans l’essaim qui les encerclait, et les obus qui frappèrent l’Arca Silentia ne firent rien d’autre que d’irriter la station possédée. Une Torpille à Phosphex, guidée par d’inexorables engrammes automatiques, franchit les boucliers du vaisseau de tête, percuta son propulseur et l’envoya en vrille vers l’Arca Silentia. La station Warp et mutante tendit une vaste griffe de fer et d’os, empalant le vaisseau en détresse avant de le déchiqueter dans une pluie de débris.

Cependant, alors qu’une nouvelle gueule de fer s’ouvrait sur la coque charnue de la station pour rugir silencieusement sa victoire, le second Destroyer à la coque d’ébène fonça à bout portant et lança une salve de Torpilles sur le flanc du mastodonte, là où les pulsations de la balise des Custodes étaient les plus fortes. Des Torpilles Radioactives s’abattirent dans une rafale d’explosions actiniques, déchiquetant avec fureur les chairs nées du Warp et les armures de Céramite. Le flanc de l’Arca Silentia se déforma, crachant un flot d’effluves nauséabonds, de monstres cramoisis et d’Automates brisés, la station entière se convulsant alors que la destruction commençait à envelopper son cœur sombre. Le Destroyer survivant, endommagé et en flammes, se redressa et frôla la surface de la Station Démoniaque agonisante, tandis que son ventre scintillait de l’aura révélatrice d’une téléportation d’urgence.

Tirant sur ses moteurs jusqu’à ce qu’ils s’éteignent, le Destroyer survivant s’éloigna. Derrière lui, l’Arca Silentia se déforma et éclata, dévoré de l’intérieur lorsque la rupture du Warp en son centre se déstabilisa et le consuma dans des flammes cramoisies vacillantes. Avec la mort de l’énorme station enveloppée de chair, la transmission du Code Corrompu fut brusquement interrompue alors que la rétroaction Æthérique refluait vers la lointaine Mars, et les diverses sous-stations de défense revinrent aux protocoles d’urgence. Le vaisseau Dark Angels, dont les moteurs étaient morts et la coque rompue, n’a pas été détruit immédiatement car les protocoles de réinitialisation du réseau de défense l’ont reconnu comme ami, mais il a été condamné à une mort plus lente en dérivant hors du Nuage d’Oort, sans que personne n’ait conscience de son sacrifice ou de sa situation critique.

Le Sacrifice Final

Aster Crohne leva sa hache et l’abattit sur un nouveau Massacreur Sanglant, écrasant son armure de Céramite et mordant profondément dans ses entrailles de métal. Dans un cri strident qu’aucune machine ne devrait être capable d’émettre, l’Automate s’effondra, mais trois autres s’avancèrent pour prendre sa place. À ses côtés, les guerriers Inductii de la 94e compagnie pressaient le pas, mais ne parvenaient pas à faire face au nombre de leurs adversaires. Les vastes marcheurs qui continuaient à envoyer des Codes dans les cieux restaient hors de leur portée, les quelques canons à longue portée s’avérant inefficaces contre leurs Boucliers Void, et ils n’avaient reçu aucune nouvelle de l’Archimagos Shurol et de la Capita Aquilae depuis des heures. Malgré toutes les vies et le sang perdus sur le Monde Rouge, il semblait que la victoire resterait hors de leur portée.

Ce qui restait de la 94e compagnie était disposé en une étroite Phalange, leur unique Dreadnought menant la charge et les quelques canons d’artillerie qu’ils possédaient à l’arrière. Les salves de Bolter à bout portant et les poings écrasants d’Hammonah firent des ravages, mais ils furent contrés par le nombre d’ennemis, qui se battaient entre eux dans leur fureur d’atteindre les Space Marines. Les ordres n’étaient plus transmis que de bouche à oreille, et le Frère Dreadnought Hammonah faisait retentir les anciens hymnes de mort de Baal en guise de contrepoint aux chants Binhariques. La situation était désastreuse, mais les Blood Angels n’avaient pas abandonné tout espoir de victoire.

Chaque mort les rapprochait un peu plus de leur objectif et chaque Automate écrasé vidait un peu plus l’arsenal de l’ennemi. Stimulés par le chant incessant du Dreadnought Hammonah et l’exemple héroïque du Préteur Crohne, ils poursuivirent leur route, les Bolters rugissant sans relâche et les Épées Tronçonneuses émoussées par le blindage de l’ennemi. Presque comme une réponse à la détermination stoïque des guerriers loyalistes, l’écran de Blood Angels se sépara enfin - non pas sous l’effet de la fureur des Blood Angels, mais sur l’ordre de Lukas Chrom, l’Archimagos qui surveillait la bataille depuis son vaste Automate. Dans la horde qui s’était séparée, une nouvelle terreur fit son apparition : un Scorpion d'Airain, tout en membres, surmonté d’une queue massive dont la pointe était une arme à feu à plusieurs canons de fabrication arcanique, le tout revêtu d’une armure d’Airain terne.

Le grand Scorpion d’Airain se fraya un chemin à travers les Automates de moindre importance, écrasant et dispersant les Massacreurs Sanglants dans sa hâte d’atteindre les Space Marines. D’entre les immenses pinces à l’avant, le tonnerre d’un grand canon retentit, l’obus faisant un trou dans les rangs des Blood Angels, tandis que le claquement de son canon de queue fauchait encore d’autres vies. Les tirs de Bolter des Inductii ruisselaient sur son armure comme une pluie, ne faisant qu’irriter la machine de guerre démoniaque, cette énorme abomination ne ressemblant en rien à ce que leur hypno-endoctrinement les avait préparés à combattre. Aster Crohne s’élança vers l’avant, sa Hache-Tesson produisant des étincelles à chaque coup et sa bravoure soutenant la ligne, mais incapable de blesser l’horreur qui se dressait devant lui. L’abomination de métal saisit le Préteur d’un seul coup de griffe, prenant un cruel plaisir à écraser Crohne devant ses troupes, l’armure du Préteur grinçant et gémissant alors qu’elle était soumise à des contraintes bien au-delà de sa tolérance. L’une des spallières se brisa sous l’effort et son sang imprégna le sable de Mars, mais avant qu’Aster Crohne ne puisse connaître sa fin, Frère Hammonah s’empara de la Pince d’Airain qui le retenait.

Alors même qu’il rugissait le Chant du Sang, les servos d’Hammonah entonnèrent leur propre chant, poussés à la limite de leur force alors qu’il arrachait la Pince d’Airain de son support. Un autre Dreadnought, un Léviathan brutal, décocha une paire de Lances à Fusion Cycloniques sur le visage de la bête et l’énorme Automate-Scorpion se tordit dans sa frénésie de mort, ses membres s’agitant pour écraser d’autres Blood Angels sur le sol alors même qu’il mourait. La poussière rouge projetée dans le ciel par la mort de la bête d’Airain commença à retomber tandis qu’Aster Crohne se relevait en titubant, les côtes brisées et un bras mou à son côté, mais l’énorme cadavre d’Airain s’étendait devant lui. Autour du Préteur meurtri s’élevèrent quelques acclamations éparses, mais elles furent vite étouffées lorsque deux autres abominations d’Airain s’avancèrent pour garder les marcheurs en respect. Cela semblait être la fin, car la première bête de ce type les avait presque brisés, et deux suffiraient amplement à détruire les loyalistes restants. Plaçant sa Hache-Tesson dans son seul bras valide, Aster Crohne ignora la douleur qui l’étreignait pour se tenir droit face à la mort, tandis que les Inductii se rassemblaient, attendant l’ordre amer de charger et de mourir.

Alors même que le Préteur Crohne respirait péniblement, le ciel s’ouvrit, les denses tempêtes qui enveloppaient la haute atmosphère de Mars étant balayées par un flux de rétroaction Æthérique qui crépitait le long des faisceaux invisibles du Code Corrompu. Les vrilles d’énergie s’enroulèrent autour des grands marcheurs, s’échouant dans un énorme souffle d’énergie Æthérique qui mit les énormes Automates à genoux, dispersa les Massacreurs Sanglants et entraîna les Scorpions d’Airain dans une danse de douleur frémissante. Un silence soudain s’abattit sur le champ de bataille, le Code brûlé par le feedback, et même le chant incessant d’Hammonah se calma face à la fureur qui était descendue des cieux. C’est dans ce silence que rugit l’ordre d’Aster Crohne, non pas comme une capitulation brisée et lugubre face à la mort, mais comme un rugissement de détermination. Tous les Blood Angels encore capables de bouger se mirent à courir, s’engouffrant dans l’ouverture des lignes ennemies tandis que les Automates titubaient et s’agitaient dans l’agonie et la confusion. Coupés des chuchotements de contrôle du Code Corrompu, ils perdirent toute cohésion et devinrent des proies faciles pour les guerriers vengeurs de la 94e Compagnie.

Aster Crohne, d’une seule main et la douleur lui brûlant l’esprit, se hissa sur la superstructure du plus proche des marcheurs tombés au combat pour affronter enfin Lukas Chrom, afin que l’Archimagos renégat réponde de toutes les vies perdues à cause de sa folie. Il trouva le pont de commandement vide, à l’exception d’un cadre de Thallax magistralement travaillés sur lesquels il assouvit sa fureur. Ailleurs, ses guerriers avaient déversé leur rage sur l’ennemi, infligeant de lourdes pertes aux Automates de moindre importance, mais peu de dégâts aux immenses marcheurs qui portaient les émetteurs du Code Corrompu. Pire encore, le feedback avait commencé à s’atténuer et les Automates reprenaient lentement leurs esprits et commençaient à encercler les quelques guerriers à l’armure cramoisie qui avaient survécu. Les Inductii n’avaient que peu d’armes pour percer l’armure des Marcheurs Titanesques, et leur brève chance de victoire commençait à s’amenuiser. Depuis sa position au-dessus des Désolations, Aster Crohne observait les Blood Angels qui formaient de petits nœuds, se battant dos à dos alors que les Automates les enveloppaient une fois de plus et arrachaient les guerriers à leur formation pour les déchiqueter.

La bataille se serait arrêtée là sans le frère Hammonah. Le Dreadnought avait survécu à d’innombrables champs de bataille et était sorti de l’enfer de Signus Prime, mais il ne voulait plus assister au massacre de ses frères. Déchirant de ses poings blindés la peau d’un des Automates Titanesques, le Dreadnought mit à nu l’énorme générateur de plasma en son cœur et poussa un dernier cri dans l’ancienne langue de Baal avant de se jeter de tout son poids dans le blindage dense du générateur, perçant sa peau et le champ magnétique qui se trouvait en dessous. L’explosion aveugla les spectateurs à des kilomètres à la ronde et ne laissa que des débris et des cadavres carbonisés en guise de monument à la bataille qui avait coûté la vie à la 94e Compagnie. Aucun des vastes marcheurs projetant le signal ne survivra, le premier étant entièrement oblitéré par la détonation de son noyau, et le second étant brisé par la vague de souffle qui suivit, ses débris étant éparpillés sur les terres rouges de Mars.

Avec la destruction des émetteurs géants de Code Corrompu de Chrom, les sibilantes effluves de cette menace se limitèrent à nouveau à Mars et, dans les centres de commandement de Terra, le signal de contrôle des défenses extérieures s’effaça. Le Maître de Guerre n’aurait aucune faille dans l’armure de Sol à exploiter, et lorsque ses vaisseaux commenceraient à se déplacer vers les confins du système, ils tomberaient sous le feu des Stations de Défense mêmes qu’ils avaient espéré subvertir. Les sacrifices consentis sur Mars et ailleurs n’ont jamais pu empêcher l’Invasion d’Horus, aucune force ne pouvant désormais l’empêcher d’atteindre Terra et son Père, mais ils ont permis à Dorn et aux autres défenseurs de gagner un temps précieux. La bataille finale de l’Hérésie d’Horus, point culminant d’une décennie de guerre fratricide acharnée, venait enfin de commencer.

Les Récompenses de la Bravoure[13]

Après la conclusion historique de la Bataille de Terra et la Chute d’Horus, Dorn reviendrait sur Mars avec fureur. Il y exercerait une vengeance amère pour les vies perdues à cause de la trahison des Seigneurs de Mars, brisant des villes et détruisant à jamais l’héritage du Mechanicum Noir. Il découvrit que quelques Archimagos étaient restés loyaux, menant une guerre de l’ombre à la surface et sous la surface de leur monde, et ils se joignirent à lui dans sa croisade pour purifier la Planète Rouge. Nombre d’entre eux recevraient des honneurs et des grades élevés lorsque Kane, désormais détenteur du rang de Fabricator-Général, redonnerait au Mechanicum la place qui lui revient au sein de l’Imperium, et parmi eux, Dorn trouverait un survivant improbable. Aster Crohne, ayant désormais plus d’Augmentique que de chair, et un petit nombre de ses guerriers avaient survécu pour se réfugier chez les Pèlerins Skitarii, menant leur propre guerre alors même que Dorn se battait pour défendre Terra et son Empereur.

Cependant, du Croiseur Doré Sojourn et des guerriers de la Legio Custodes, il n’y avait aucune nouvelle, et dans le sinistre sillage de la dernière bataille pour Terra, peu de gens pouvaient être envoyés pour partir à leur recherche.


<Addenda : Fin du Devoir>[14]

Rapport déposé par le vaisseau de sauvetage du Mechanicum 09933SIGMA, force de récupération du système extérieur, 022.M31.

- Casus : Un seul vaisseau spatial récupéré à la limite de l’Espace Sol, dérivant en direction de la sortie du système. Pas d’énergie, pas de marquage externe et pas de code d’identification Vox. La coque est extrêmement endommagée, le vaisseau a été jugé trop peu utile pour être réparé et a été étiqueté pour être récupéré.

- Commentaire : Lors de la rupture de la coque, l’équipe de sauvetage a enregistré la mort de l’équipage, marquant plusieurs centaines d’officiers de bord et de Servitors aux couleurs de la Première Légion. Au centre du vaisseau, scellés dans le noyau blindé du sanctuaire du Navigator, trente-six Space Marines et dix-neuf guerriers de la Legio Custodes ont été retrouvés en suspension sus-an.

- Exitus : Le vaisseau est recatégorisé et prêt à être remorqué jusqu’à l’orbite de Saturne et les survivants récupérés pour être revivifiés.


Postscript

Dans les jours qui ont suivi la fin de l’Imperium, après qu’Horus ait été renversé, que ses armées aient été chassées de Terra et que l’Empereur ait reposé sur son Trône d’Or, Mars s’est reconstruite sur les cendres de sa propre démesure.

Elle n’était plus le bastion du progrès et de la science qu’elle avait été, car son innocence s’était éteinte dans le sang de millions de personnes. Elle ne s’efforçait plus d’améliorer l’Imperium grâce à de nouvelles connaissances, car ayant vu quelles terreurs pouvaient être libérées par une technologie sans entraves, l’Imperium avait enchaîné Mars alors même qu’il la reconstruisait. Aujourd’hui, elle est enchaînée au passé, car l’avenir doré que l’Empereur avait prévu a été noyé dans la même lave que celle qui a consumé la Cité du Magma.

On m’a dit qu’elle représentait le nouvel ordre de notre Imperium, les lois mises en place par l’Empereur, malgré son mépris pour la Vérité Impériale. Elle exalte le credo de l’Omnimessie, l’Empereur déifié, comme moyen de contrôle et oublie tout ce qui a été sacrifié pour apporter la vérité à l’Imperium. La Guerre Civile Martienne et l’Hérésie d’Horus auraient dû nous apprendre à nous surpasser, mais elles n’ont servi qu’à nous faire craindre les moyens mêmes de notre salut. Elles nous ont condamnés à un avenir sombre où il n’y a que la guerre.

Nous aurions pu prévenir tout ce qui nous est arrivé à l’Âge des Ténèbres, mais nous avons choisi de détourner le regard et, dans notre arrogance, nous l’avons fait naître : La Guerre Civile Martienne.[15]


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Taghmata Ursarax Cyclothrathien, Thallax MCCXCIV-Telethuz, Cohorte de l’Ennéade, Telethuz Taghma, Délégation du Tribunal Martien, Taghmata Cyclothrathien, Destruction de l’Anneau de Fer.

Une note de bas de page comparée au désastre qu’elle a précédé, la tentative de représailles du Mechanicum de Cyclothrathe par les adeptes de la forge de Mezoa a placé des délégations des deux Mondes-Forges sur l’Anneau de Fer de Mars juste avant la Mort de l’Innocence. L’ironie du rejet par Kelbor-Hal de la proposition de représailles avant même qu’elle n’atteigne le tribunal - rendant les deux délégations inutiles - est rendue sinistre par l’effusion de sang qui s’ensuivit. Alors que la vague de violence déclenchée par le Code Corrompu balayait à la fois la Planète Rouge et son anneau orbital, le Magos Lictanex Telethuz a reçu le prétexte dont il avait besoin pour déchaîner son Taghma contre ses homologues émissaires de Mezoa, les voies d’accès entre les postes d’amarrage des deux délégations n’ayant fait l’objet d’aucune surveillance, ce qui est révélateur. Les Ursarax, comme ceux de la Cohorte Ennead, se sont montrés brutalement capables d’affronter la poignée d’Automates Gardiens Scyllax de Mezoa, massacrant toute la délégation de Mezoa avant même qu’elle ne puisse désamarrer sa Caravelle Spatial.[16]

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Capita Aquilae, Automate de Siège Thanatar, Désignation 35-C-Phi, Manipule 5-C-Phi, Capita Aquilae, Détaché du Taghmata Kane, Le Prélude Martien.

Comptant parmi les dernières séries d’Automates produites par les forges de Mondus Occulum, le Thanatar 35-C-Phi fut mis à contribution dans la défense du Temple-Forge lors de l’éclatement du Schisme de Mars. Il n’avait pas encore été assigné à un ost destinataire et n’était vêtu que de l’habit cramoisi et du symbole de l’Opus Synodus de Mars. Le hasard a voulu qu’il quitte son monde d’origine parmi les restes du Taghmata de Kane lors de la Chute de Mondus Occulum, cédé à la subdivision Capita Aquilae de la Legio Cybernetica sur Terra où il est resté pendant près de huit ans, attendant l’assaut final d’Horus. Au lieu de cela, les marées du destin l’ont vu retourner sur Mars juste au moment de l’attaque des Traîtres sur Sol, son sort final n’étant pas enregistré alors que les forces de la Capita Aquilae se plaçaient entre la 94e Compagnie des Blood Angels et une mort certaine.[17]

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Mortis Auxilia Automate de Siège Thanatar, Désignation Postremis-Neuf, Manipule Postremis, Sous-Cohorte Ur-Lachesis, Cohorte Lachesis Cybernetica, Liée à la Legio Mortis, La Destruction de Mondus Occulum.

Comptée parmi la légendaire "Triade Ferrum Morgulis" et patronnée par le Fabricator-Général lui-même, la Legio Mortis pouvait faire appel à d’importantes ressources auxiliaires dans la poursuite de ses campagnes, dont une douzaine de cohortes de Cybernetica asservis. Un seul groupe de Titans Mortis ayant été envoyé pour participer à la destruction de Mondus Occulum - la force de la Legio sur Mars s’étant concentrée sur la Cité du Magma - un contingent disproportionné de cette "Auxilia Mortis" avait été déployé contre le Temple-Forge, balayant systématiquement la Cité à la recherche de tout ennemi considéré comme n’étant pas à la portée des Titans. La sous-cohorte Ur-lachesis, principalement composée d’Automates de Siège, a livré de violents combats dans les quartiers est du Mondus Occulum, cherchant à renverser une série de pylônes de défense aérienne qui avaient jusqu’à présent tenu à distance les intercepteurs du Mechanicum Noir lorsque les Loyalistes avaient mis en orbite le butin du Temple-Forge.[18]

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Chevalier Cerastus Atrapos, Égide Inébranlable, 8e Lance Du Fléau, Maison Vextrix, "Le Fléau d’Ipluvien"

Un nom d’infamie dans les archives de la Maison de Chevalier Zavora et de la Legio Titanique Agrivades, Égide Inébranlable a servi Kelbor-Hal en tant que chasseur sans pitié pendant les sinistres années de l’Hérésie d’Horus, parcourant les Sables Rouges de Mars à la recherche de tous ceux qui avaient échappé au jugement du Fabricator-Général. Au cours des premiers conflits du Schisme, le Chevalier de Vextrix fut envoyé pour superviser la désolation du Temple-Forge d’Ipluvien Maximal, que l’on pensait initialement détruit car l’Archimagos loyaliste avait poussé ses réacteurs à fusion jusqu’à leurs destruction plutôt que de les livrer aux Traîtres. Lorsque Égide Inébranlable a quitté le bûcher atomique en boitant, aux côtés de ses deux homologues Atropos – Devoir de Bravoure et Lance de Daxos - les descendants de Vextrix ont été personnellement honorés par Kelbor-Hal lui-même, qui aurait reçu la bénédiction de l’Omnimessie pour leur bravoure.[19]

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Source

  • The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War
  1. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, 013.M31 (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  2. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, The Legacy of Ararat (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  3. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, A Price Paid in Blood (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  4. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, The Arca Silentus (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  5. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, The Silent War (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  6. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, A Golden Contingency (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  7. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Mars Campaign, The Mars Civil War Campaign, The Remnant of War (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  8. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, The Logic of Hate (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  9. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, House Taranis Questoris Knight Styrix (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  10. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, The Red World (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  11. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Mars Campaign, The Mars Civil War Campaign, Scrap Code Infection (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  12. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, Harbingers of Fate (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  13. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, The Rewards of Valour (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  14. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, <Addenda: Duty's End> (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  15. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, Postscript (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  16. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, Cylcothrathine Taghmata Ursarax (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  17. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, Capita Aquilae Thanatar Siege-Automata (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  18. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, Mortis Auxilia Thanatar Siege-Automata (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  19. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Warmaster's Arrival, House Vextrix Cerastus Knight Atropos (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)