Oretti
Il y a bien des leçons que l’Humanité pourrait à tirer des Xeno-espèces, et pas seulement celles qu’elles souhaiteraient lui enseigner : pour survivre, il faut croître. Les empires galactiques revêtent bien des formes, mais nombre d’entre eux connaissent le même destin : invasions et effondrement engendré par l’arrogance et la négligence de leurs dirigeants.
Les Oretti n’ont jamais eu d’empire à proprement parler. Ils étaient jadis les maîtres de leur propre système et n’ont jamais cherché à conquérir plus de territoires. Il s’agit d’une Xeno-espèce humano-insectoïde aux membres articulés allongés et à l’épaisse carapace. Ils sont hideux à regarder, munis de sabots et de grappes d’yeux, mais ils sont en vérité inoffensifs. Ils ne s’intéressent pas à la guerre et leurs armes projettent de faibles faisceaux de particules que la plupart des armures peuvent dévier.
Aussi hideux soient-ils, les Oretti étaient jadis une fière civilisation nantie d’un monde paradisiaque. Ils bâtissaient d’immenses temples-toiles appelés hanamets qui regorgeaient d’art sacré somptueux ; ils ont même développé des astronefs capables de quitter leur système. Ils ont créé tout cela sans velléités de soumission ou d’impérialisme. Leur credo était pacifique, et lorsqu’ils rencontraient d’autres espèces, ils les accueillaient en camarades et leur offraient de commercer.
Peut-être que dans une autre galaxie, il y aurait des endroits où les Oretti auraient survécu et prospéré en gagnant le respect grâce à leur nature pacifique. Mais pas ici. Pas dans cette galaxie. Le monde des Oretti a été envahi par chaque flotte de passage, leur population décimée et leurs hanamets rasés. Finalement, voyant qu’ils étaient au bord de l’extinction, les Orreti ont fui leur monde à bord de leurs rares astronefs restants. Cette race autrefois fière n’est plus qu’un ramassis de pillards et de charognards vêtus de haillons et survivant en récupérant tout ce qu’ils peuvent de Mondes Morts.
Dans la Xenographia Universalis, Wolfenbüttel cite une Libre-Marchande qui prétend avoir rencontré les derniers survivants de cette race à l’agonie. Wolfenbüttel raconte comment ils ont troqué avec la Libre-Marchande en lui offrant des métaux précieux qu’ils avaient récupérés dans les ruines d’Helorum Secundus. En échange, ils souhaitaient un itinéraire vers un système où ils échapperaient à la persécution. La Libre-Marchande a fait exactement ce que son devoir lui ordonnait : elle a pris les métaux et menti aux Xenos hérétiques pour les envoyer à une mort quasi certaine dans la Nébuleuse de Messone. Si les Oretti avaient fait les bons choix quelques milliers d’années auparavant, peut-être est-ce l’Humanité qu’ils auraient vu les supplier de la même manière.
Lorsque le Libre-Marchand Janus Draik arrivé dans les Marches Occidentales, il a rencontré un marchand qui prétendait avoir vu des Xenos très semblables aux descriptions que faisait Wolfenbüttel des Orreti, mis à part le fait qu’ils étaient lourdement armés et bien plus belliqueux. Peut-être s’agitait-il d’une coïncidence ou bien les Oretti ont finalement renié leur pacifisme pour retenir la leçon : la seule manière de coexister est de conquérir.[1]
Médias Externes
Source
- HINKS DARIUS, Liber Xenologis - Observations depuis une Forteresse Noire, Black Library, 2021
- ↑ Informations issues de Liber Xenologis - Observations depuis une Forteresse Noire - Oretti de HINKS DARIUS, Black Library, 2021 et résumées par Guilhem.