L’immensité de l’Imperium rend vaine toute tentative d’établir une autorité au-delà de celle des Commandeurs Impériaux. Ils sont désignés par l’Adeptus Terra pour gouverner un ou plusieurs mondes au nom de l’Empereur. Ils doivent coopérer avec les autres serviteurs de l’Empereur et doivent contrôler toute mutation ou hérésie survenant dans leur domaine. Ils sont en fait libres d’interpréter les lois impériales comme ils veulent.
Au-dessus et en dessous de ces Gouverneurs Planétaires, d’énormes organisations tentent de contenir l’anarchie sournoise qui menace en permanence d’engloutir l’Imperium. Les innombrables clercs, scribes, logisticiens et fonctionnaires de l’Administratum font tout pour organiser un semblant d’ordre dans ce tumultueux empire, enregistrant, collectant et analysant des torrents d’informations provenant des coins les plus reculés de la galaxie.
Les régiments de la Garde Impériale, chacun fort de dizaines de milliers de soldats et de tanks, sont déplacés sur de nouvelles zones de combat chaque jour avec l’aide des logisticiens du Departmento Munitorum. Les Space Marines de l’Adeptus Astartes envoient leurs troupes d’élite lutter contre des monstres Xenos et des traîtres, poursuivant leur œuvre de guerre et étendant leur domination au nom de l’Empereur. Les antiques Adeptus Mechanicus dépêchent leurs flottes d’Explorators pour découvrir d’anciennes technologies destinées à leurs maîtres sur Mars, afin qu’ils les étudient et les décodent.
Les Technoprêtres poursuivent leur exploration de ce lointain passé remontant bien avant l’avènement de l’Empereur et le début des Guerres de Reconquête. Les chefs religieux du Ministorum de Terra, ou Ecclésiarchie comme on l’appelle, prêchent le Credo Impérial, la foi fervente en l’Empereur et l’ultime sacrifice envers l’Humanité et l’Imperium. Leurs Missionnaires et Sœurs de Bataille apportent la lumière de l’Empereur jusqu’aux mondes dont le genre humain n’a plus entendu parler depuis des millénaires. Les confesseurs zélés exhortent les honnêtes citoyens à pourchasser les hérétiques et les incroyants, et conduisent des chasses aux sorcières à travers les Cités-Ruches surpeuplées comme sur les planètes rurales.
Ce cocktail apparemment hasardeux de guerre et de politique, de foi et de châtiment est alimenté par la loyauté envers l’Empereur et le but commun de la survie de l’espèce. De complexes accords commerciaux et d’assistance régissent ces différents maillons au jour le jour, d’anciennes alliances et dettes sont échangées contre des faveurs et des biens. La lutte pour le pouvoir est acharnée, nul monde ou organisation au sein de l’Imperium ne peut espérer s’opposer seul aux horreurs qui menacent l’Humanité. Malgré les intrigues, les trahisons, le vital besoin de ressources et les guerres, l’Humanité lutte tout au long de son histoire sur une route qui la mènera à la destruction ou à l’accomplissement.
Âges de l'Humanité
- « Nous vivons certes un âge de ténèbres, mais nous avons la chance de ne pas être de ceux qui en connaîtront la fin. »
- - Général Valtor, IVe Dragons de Drovia.
L’histoire des âges de l’Humanité est obscure, cachée sous la poussière des éons et à moitié perdue dans les brumes du temps. Certains historitors poursuivent leur recherche de savoir, mais elle revient à brandir une chandelle vers un abîme de noirceur.
Ainsi, les historitors de l’Adeptus Administratum recherchent et rassemblent minutieusement la moindre bribe d’information concernant chaque planète de l’Imperium. Jadis, cette tâche servait peut-être un but, mais dorénavant, elle se résume à une accumulation de données incohérentes. Les scribes les copient sans réfléchir sur des parchemins, obnubilés par la crainte de mal retranscrire la plus petite lettre. La volonté et le savoir requis pour analyser ces informations ont disparu, les rares individus faisant preuve de curiosité étant considérés comme des excentriques, et souvent punis pour leur zèle.
Les plus vastes archives sont celles situées sous la surface de Terra, où les cryptes cyclopéennes s’étirent à perte de vue, et où s’empilent des montagnes de parchemins de données. Des processions de curators, de scribateurs et de bedeaux vont et viennent dans les allées à la lueur des chandelles tenues par des Servocrânes, en tentant de faire illusion quant à l’utilité de leurs tâches. En fait, au fil des siècles, les vérités originelles se sont retrouvées enfouies sous les écrits apocryphes des révisionnistes de l’Adeptus Ministorum, de l’Inquisition et même des Hauts Seigneurs de Terra.
L'Âge de Terra : M1-M15
On ne sait que peu de chose sur cette période en dehors du fait que l’Humanité y fit ses premiers pas vers les étoiles depuis Terra. Mars devint la première planète terraformée quand elle fut colonisée par des cartels industriels. La planète rouge devint synonyme d’expertise technique et d’avancée scientifique. Les colonies devaient être autosuffisantes à cause de leur éloignement de Terra.
L'Âge de la Technologie : M15-M25
Cette ère est parfois appelée le "Moyen-Âge Technologique". Peu d’archives complètes datent de cette époque, et elles sont souvent contradictoires. On sait qu’à partir de M18, l’Humanité découvrit le Warp et comment y pénétrer. Lentement, et suite à d’innombrables accidents, elle apprit à utiliser l’Immaterium pour effectuer des voyages plus rapides que la lumière. C’est également à cette époque que furent rencontrées les premières espèces extraterrestres.
Peu de temps après, l’Humanité mit au point et cultiva le gène du Navigator, une mutation contrôlée qui permettait à des pilotes humains d’effectuer des sauts dans le Warp bien plus longs qu’auparavant. Les familles de Navigators, contrôlées à l’origine par les cartels commerciaux et industriels, s’émancipèrent de leur tutelle à la fin de M19. À la fin de M20, l’Humanité avait proliféré et colonisé un grand nombre de systèmes solaires. Ce fut un âge d’or pour les progrès scientifiques. La technologie semblait pouvoir répondre à tous les besoins. Des machines intelligentes aidaient à la production civile et militaire, et permettaient d’atteindre des rendements phénoménaux. Le perfectionnement des Schémas de Construction Standards (SCS) favorisa la colonisation des planètes, qui atteignit les limites de la galaxie. Ce fut le pinacle du savoir humain, car toutes les planètes avaient accès aux technologies mises au point ailleurs dans la galaxie.
Jusqu’à la fin de cet âge, l’Humanité continua de se répandre et de s’individualiser. On relève les indices de nombreuses guerres, mais aucune ne fut assez grave pour menacer l’expansion humaine. Les archives citent des espèces Xenos qui sont depuis éteintes, et d’autres plus familières comme les Aeldaris et les Orks. Les échanges interplanétaires étaient fructueux, et de vastes flottes transportaient les denrées d’un bout à l’autre de la galaxie. Alors que les planètes commençaient à connaître des problèmes de surpopulation, l’invention du plastacier, du plasbéton, du ferrobéton et du rocbéton permit d’ériger des villes colossales, les ancêtres des Cités-Ruches.
Aussi rapide que fût l’ascension de l’Humanité, elle fut éclipsée par sa chute fulgurante. Ce déclin fut si soudain et complet qu’il ne reste aujourd’hui presque plus rien des colonies de jadis et des civilisations qu’elles engendrèrent. On ne peut que spéculer autour de quelques faits établis : les premiers Psykers humains sont cités à la fin de M22. Ils apparurent concomitamment sur presque toutes les planètes humaines. À la fin de M23, l’anarchie s’était répandue dans toute la galaxie. Les indices tendent vers des possessions démoniaques et des turbulences dans le Warp. Certains écrits parlent aussi d’une révolte des machines et d’une guerre terrible contre des armées robotiques. Qu’il s’agisse de faits ou de légendes, une chose est sûre : l’âge d’or de l’Humanité connut une fin aussi brutale que soudaine.
L'Ère des Luttes : M25-M30
Ce fut une époque marquée par des invasions de grande ampleur et des guerres sanglantes qui firent chuter l’Humanité. Des tempêtes Warp féroces isolèrent les colonies. Les grandes distances empêchèrent tout contact entre elles, et les rares mondes encore capables de communiquer se livrèrent des guerres territoriales sans merci.
Les cultures humaines désormais séparées se diversifièrent. L’Humanité elle-même évolua car des mutations apparurent fréquemment sur des planètes, donnant parfois naissance à des espèces à part entière, comme ce fut le cas pour les Abhumains. Les civilisations qui persécutèrent les Psykers furent celles qui s’en sortirent le mieux, alors que celles qui les choyèrent furent anéanties. Des merveilles de l’Âge de la Technologie furent perdues ou détruites dans les flammes de la guerre, d’autres tombèrent en décrépitude. L’Humanité fut mise à genoux, et cet état de fait perdura pendant près de six mille ans.
L’Ère des Luttes dura approximativement du 26e millénaire au début du 31e millénaire (c’est-à-dire approximativement de 25 000 à 30 000 ans après J.-C. - d’autres références aux dates sont données en termes de millénaires). Au cours de ces cinq mille ans, l’ancienne civilisation humaine pan-galactique du passé s’était effondrée et fut remplacée par plusieurs milliers de civilisations locales basées soit sur un seul système solaire, soit, à l’occasion, sur un petit secteur d’étoiles proches. La raison en était que le voyage Warp (le moyen par lequel les vaisseaux spatiaux voyageaient à travers la galaxie) était devenu dangereux et finalement impossible en raison de perturbations colossales dans l’Immaterium. Ces perturbations, connues sous le nom de tempêtes Warp, avaient été causées par la croissance de la puissance du Chaos Slaanesh. La Terre et les autres planètes du système solaire étaient incapables de communiquer avec les autres mondes humains, mais maintenaient le contact entre elles.
Pendant une grande partie de cette période, le pouvoir de Terra exerça une influence sur le système solaire, à d’autres moments, ce fut Mars ou Luna qui étaient dominantes. Pendant la majeure partie de cette époque, les différents mondes se sont trouvés en guerre. Au cours du 28e Millénaire, le gouvernement de Terra s’était complètement effondré et la planète s’était divisée en dizaines de nations en guerre. Après deux mille cinq cents ans de guerre continue, il ne restait plus grand-chose de la civilisation autrefois sophistiquée du passé. La planète était devenue un champ de bataille sur lequel se battaient les chefs de guerre techno-barbares et leurs hordes de guerriers. Ce fut une période sombre pour les habitants de Terra : une époque dominée par des dirigeants brutaux comme Kalagann de Ursh, le Cardinal Tang, et le plus infâme de tous, le mi-fou mi-génial Narthan Dune, Tyran de l’Empire Panpacifique.[1]
Lorsque l’Humanité sortit enfin des ténèbres, elle était changée à jamais. La science n’apportait plus de réponses car elle était source de crainte. La légende racontait qu’au cours de l’Ère des Luttes, un être reconstitua lentement une alliance après que les factions de Terra et de Mars eussent oublié leurs rancunes, et fut en mesure de lancer les Guerres d'Unification. Cet homme se nommait l’Empereur, et alors qu’Il se préparait à reconquérir la galaxie, une ultime explosion de tempêtes Warp secoua l’espace réel. Ce phénomène était d’une telle ampleur qu’il était mentionné sur des planètes partout dans la galaxie. Lorsqu’il cessa, il restait dans la galaxie une immense balafre d’énergies tourbillonnantes qu’on appellerait plus tard l’Œil de la Terreur.
Suite à cet apaisement soudain du Warp, l’Empereur et Ses Légions de Space Marines nouvellement formés purent entreprendre la Grande Croisade. En se servant du rayon psychique de l’Astronomican, les Navigators pouvaient tracer leurs itinéraires à travers le Warp pour couvrir rapidement de grandes distances. La Grande Croisade envoya des troupes tous azimuts et repoussa les nuées de Xenos et de créatures du Warp. L’Empereur reconquit de nombreuses colonies après des centaines de batailles, et retrouva ce faisant les Primarques perdus, des êtres surhumains qu’Il avait créés et dont le patrimoine génétique avait servi à fonder les Légions de Space Marines. Les Primarques avaient été dérobés par les Dieux Sombres alors qu’ils n’étaient que des embryons dans leurs modules de gestation. Ainsi, la Grande Croisade mit un terme aux souffrances de l’Ère des Luttes et annonça une période de prospérité.
De nombreuses mythologies humaines, anciennes ou issues de l’effondrement de la civilisation sur des milliers de mondes au cours de l’Ère des Luttes, parlent de légendaires guerres apocalyptiques menés par les dieux et dont les terribles armes ont été abandonnées sur les champs de batailles désertiques pour que leurs héritiers les trouvent. Beaucoup d’érudits comparent ces légendes à la chute des civilisations passées et à la découverte - ou la redécouverte - d’une technologie essentielle comme la poudre à canon, l’acier ou la force atomantique, mais jamais la construction mythique n’a été plus appropriée à la compréhension d’une telle redécouverte périlleuse que dans le cas des Terreurs Génétiques de Terra. À l’apogée de l’ancienne domination de l’Humanité durant le Moyen-Âge Technologique, la science humaine débridée et imprudemment puissante avait libéré les innombrables potentiels du génome humain. Elle commit les terribles crimes de l’hybridation transgénique, la fusion de la biologie humaine et alien, ce qui correspondait aux caprices des scientifiques de cette époque perdue. Les descendants de certains de ces travaux génétiques les plus stables du Moyen-Âge Technologique existent encore de nos jours tels que les Ogryns adaptés à la haute gravité et les Navigators sans lesquels les voyages spatiaux sur de longues distances seraient impossibles, tandis que d’autres sont heureusement morts depuis longtemps. Mais lorsque le Moyen-Âge Technologique se termina par une apocalypse de guerre et de terreur, alors que les maîtres combattaient leurs créations que nous connaissons maintenant dans la légende comme les "hommes de pierre et les hommes d’acier", et que l’anarchie et la destruction dues à l’émergence généralisée des Psykers firent s’effondrer la domination de l’Humanité, les armes des dieux furent vraiment abandonnées sur le champ de bataille. Nulle part ailleurs cela n’était plus vrai que sur Terra elle-même, siège et capitale de cet ancien empire, et entrepôt de ses secrets. Pendant des siècles, de tels redoutables mystères sommeillèrent ; dans des bunkers oubliés et des voûtes blindées se trouvaient les matériaux génétiques et les chambres autochirurgicales du Moyen-Âge Technologique, attendant que les ignorants et les assoiffés de pouvoir les réactivent de nouveaux à des fins sanglantes et mal attentionnées. Le résultat final de leurs redécouvertes inévitables a été un monde déjà plongé dans une anarchie violente et un effondrement de l’environnement rendu infiniment pire par les pouvoirs terrifiants de ces sciences antiques déchaînés. Cela allait de la guerre virale génétiquement adaptée, aux plans désespérés d’immortalité et de pouvoir achetés par le sang, jusqu’aux grotesques troupes de choc jadis humaines, poussées au combat par l’ambition de seigneurs de guerre dégénérés. Mutation, monstruosité, pogrom, maladie et morts inimaginables furent lâchés par la soif de conquête des seigneurs de guerre. Telle fut la longue nuit de Terra. Au moment de la venue de l’Empereur qui étouffa enfin l’interminable guerre, la modification et la greffe musculaire des guerriers étaient la monnaie commune au sein des tribus techno-barbares et des clans mercenaires qui dominaient une grande partie de la désolation de l’ancienne Terra, tandis que des Mutants et des Abhumains dégénérés, aux gènes corrompus, hantaient les ruines et les désolations au-delà des limites des petits empires. Les rejetons les plus extrêmes du Moyen-Âge Technologique étaient des légendes effrayantes qui hantaient, de manière bien trop réelle, les rêves des hommes, qu’il s’agisse des Excubari Vivamorphes de Cah’marg, qui abattaient les jeunes gens pour que leur "belle" chair soit greffée à leur propre corps défaillant, ou les horreurs cauchemardesques des clans Ghourmant des puits profonds de Detra-Merica, dont la terrible force et la longévité ne furent achetées qu’au prix d’une faim beaucoup plus aveugle et insatiable. C’était à la fois pour briser ces abominations immondes et les maîtres sans scrupules des chiens de guerre génétiquement modifiés, pour les voir purgés de Terra, que la Légion Tonnerre fut créée. C’était un acte de lutte contre le feu par le feu. Tout comme les Légions Space Marines furent un outil de conquête inégalé, façonné pour que l’Humanité puisse reconquérir les étoiles. De même que la Legio Custodes, un corps de protecteurs immortels et infatigables qui fut créé à l’image de demi-dieux des mythes, montant la garde sur le Maître de l’Humanité jusqu’à ce que les étoiles deviennent des orbes glacées. Seul l’Empereur, dans Sa sagesse, pouvait revendiquer l’héritage du génie génétique du Moyen-Âge Technologique, et l’utiliser pour forger des anges de chair et de sang là où des hommes inférieurs avaient créé des monstres mutilés et des messies imparfaits. Seul l’Empereur a pu contenir et véritablement contrôlé ce savoir, afin qu’il puisse atteindre son apothéose dans Ses propres œuvres. |
L'Âge de l'Empereur
La Grande Croisade
Des cendres de l’Ère des Luttes se dressa un meneur, celui que l’histoire ne retiendrait dès lors que comme l’Empereur. Ses origines ne sont plus connues aujourd’hui, mais ce fut sur Terre, en soumettant et en rassemblant les factions guerrières, qu’Il commença à forger l’empire galactique qui allait unir à nouveau la myriade des mondes de l’Humanité.
Dès ces prémices, l’Empereur S’entoura des guerriers génétiquement modifiés qui allaient devenir les Space Marines. Ces troupes surhumaines prirent facilement le dessus lors des Guerres d’Unification, soumirent tous leurs opposants terriens et forcèrent les Technoprêtres de Mars à demander la paix. Emportés par une ferveur zélée, ils furent les premiers à se référer à leur mission sous le terme de "croisade".
Alors même que la conquête de la Terre s’achevait, un événement cosmique survint : une onde de choc massive traversa le Warp, balayant les tempêtes qui avaient fait rage cinq mille ans durant. Les armées de l’Empereur pouvaient à présent prendre le chemin des étoiles, et la Grande Croisade venait de commencer.
Le système solaire fut la première région spatiale conquise par l’Empereur et Ses Légions Space Marines. Les envahisseurs extraterrestres furent chassés des lunes de Saturne et de Jupiter, dont les habitants humains libérés de l’esclavage furent rapatriés sur Terre.
Sous la direction du Mechanicum, une assemblée de technocrates, Mars avait développé une culture solide fondée sur le culte du Dieu-Machine, dédiée à l’étude et à la construction d’engins et de machines de tout type. L’Empereur n’attaqua pas ce monde, et préféra conclure une alliance avec ses dirigeants.
L’accès aux usines géantes de Mars Lui permit de considérablement augmenter la puissance de Ses soldats grâce à un équipement amélioré. Les Technoprêtres lui fournirent également les immenses croiseurs à propulsion Warp qui allaient transporter les Légions Space Marines et les gigantesques machines de guerre appelées Titans aux quatre coins de la galaxie.
Ainsi l’Empereur emmena-t-Il Ses Space Marines dans une mission pour libérer l’Humanité des extraterrestres et des Démons qui avaient failli causer sa perte. Les planètes furent reconquises les unes après les autres, et les oppresseurs d’hier mis en déroute ou anéantis dans une série de guerres épiques. Les mondes infectés par les créatures du Warp furent nettoyés sous les bombes virales et les Missiles Vortex de tirs orbitaux apocalyptiques.
Ce fut au fil de la Grande Croisade que les Space Marines retrouvèrent leurs Primarques. Les planètes sur lesquelles les Primarques avaient grandi et qu’ils dominaient devinrent le protectorat des Légions, où furent établis des bases permanentes depuis lesquelles il leur était possible de lancer des offensives contre pratiquement n’importe quel ennemi. La puissance de l’Imperium se trouvait à son apogée. Rien ni personne ne pouvait faire obstacle à l’Empereur et à Ses armées.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Grande Croisade
Le Mechanicum de Mars
Depuis des milliers d’années, Mars a été dirigée par l’étrange caste des Technoprêtres connue comme le Mechanicum, ou le Culte Mechanicus, les adorateurs du mystérieux Dieu-Machine. Cette secte religieuse y gagna sa position prépondérante durant les premiers siècles de l’Ère des Luttes. La planète entière s’est dès lors consacrée à l’étude et à la manufacture de machines de tout type concevables et de toute fonction.
Lorsque les orages Warp éclatèrent, Mars connut de façon subite la même période d’isolement que les autres mondes de l’Humanité. La Planète Rouge fut coupée de ses colonies, car ses Navigators n’étaient pas davantage que les autres en mesure de les rallier. Que Mars n’ait pas succombé alors à l’anarchie témoigne de la résolution des Technoprêtres et de la foi stoïque qu’ils placent dans le Dieu-Machine.
Au cours de l’Ère des Luttes, le Mechanicum parvint à envoyer des vaisseaux vers d’autres planètes disséminées autour de Sol. Ses adeptes concentrèrent essentiellement leur attention vers la Terre, berceau historique de la puissance de l’Humanité, car ils la savaient dépositaire de nombreux secrets que les autochtones barbares occupés à se battre seraient incapables d’employer par eux-mêmes.
Ainsi les Technoprêtres devinrent-ils des ennemis pour les tribus de la Terre soupçonneuses envers leur technologie, auxquelles ils cherchèrent pendant des siècles à soutirer des vestiges et à voler des échantillons technologiques.
Ils s’étaient également fixé pour but de comprendre quel destin avait frappé la galaxie, et de grands vaisseaux furent envoyés périodiquement dans le Warp dans l’espoir que certains trouveraient des explications. Il s’agissait là des premières flottes exploratrices de Mars. Au fil des siècles, des milliers de ces expéditions quittèrent la Planète Rouge. Bon nombre d’entre elles fondèrent les nouvelles colonies qui allaient devenir les Mondes-Forges, d’autres furent simplement perdues à jamais.
Quand l’Empereur a prit le pouvoir sur Terre, les Technoprêtres reconnurent en Lui un esprit semblable au leur, un homme qui savait la valeur de la science, de la machine et de l’avancée technologique. Lorsque la nouvelle de Son avènement parvint sur Mars, certains adeptes allèrent jusqu’à assimiler l’Empereur au Dieu-Machine et y virent l’accomplissement d’anciennes prophéties.
Une alliance fut établie avec le Mechanicum ; en échange du matériel pour Ses armées et de la gigantesque flotte de guerre qui transporterait Sa croisade vers les étoiles, l’Empereur promit de protéger les Technoprêtres et de respecter la souveraineté de leurs Mondes-Forges. De plus, Il délégua au service du Mechanicum six des Maisons de Navigators qui remplacèrent les leurs, éteintes depuis longtemps, afin que leurs vaisseaux pussent à nouveau emprunter le Warp en toute sécurité.
Un ambassadeur sur Terra fut nommé par le Mechanicum : le Fabricator-Général, auquel l’Empereur offrit respectueusement un siège à Son Conseil de Guerre.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Adeptus Mechanicus
Apothéose
- « Tu es comme un fils et ensemble nous avons conquis la galaxie. Maintenant, le temps est venu pour Moi de me retirer sur Terra. Mon travail en tant que soldat est terminé et passe maintenant entre tes mains car J’ai de grandes tâches à accomplir dans Mon sanctorum terrestre. Je te nomme Maître de Guerre et à partir de ce jour, toutes Mes armées et tout Mes généraux obéiront à tes ordres comme si ils venaient de Ma propre bouche.
- Mais Mes mots t’invitant à la prudence envers tes frères Primarques sont forts d’unité, de pensée et d’action. Ne cherche pas à les changer, mais utilise à bon escient leurs forces particulières. Vous avez beaucoup de travail à faire car il y a encore beaucoup de mondes à libérer, de nombreux peuples à sauver. Je place toute Ma confiance en toi. Saluez Horus ! Saluez le Maître de Guerre ! »
- - L’Empereur de l’Humanité - Le Triomphe d'Ullanor.
L’Empereur est le premier et le plus grand des Psykers humains, mais Il n’est pas le seul être qui possède de tels talents. En fait, il y a des personnes psychiquement capables dans chaque culture humaine et sur chaque monde à travers la galaxie. À chaque génération encore plus de Psykers naissent. Beaucoup de ces individus ne possèdent que des talents mineurs, apparemment inoffensifs, et un faible pouvoir surnaturel qui les distingue, mais indépendamment de sa mesure toutes les capacités psychiques ont un prix. Certains Psykers sont rendus fous par des rêves et des visions précognitifs. D’autres possèdent des talents incontrôlables et causent de terribles dommages sur eux-mêmes et sur ceux autour d’eux, et au pire deviennent des passages vivants pour le Warp et ses habitants cauchemardesques - et ce faisant condamnent peut-être un monde entier. Pour cette raison, de nombreux Psykers sont traités comme des sorciers et exécutés ou bannis à l’exil. L’Imperium organise la Dîme des Vaisseaux Noirs pour les rassembler et contrôler leur dangerosité. Le Paradoxe du Psyker était que, tout en constituant un réel danger pour l’Humanité, leur présence sous une forme ou une autre était tout à fait vitale et inhérente à la poursuite de la Grande Croisade. Sur le plan pratique, cela fut incarné par l’Empereur et, plus largement et de façon vitale, par les lignées des Navigators qui facilitent le voyage Warp à longue distance et les Astropathes qui rendent la communication interstellaire possible. Au cours de la Grande Croisade, d’autres Psykers ont été jugés assez forts pour être autorisés à opérer librement dans l’Imperium. Des tests rigoureux de la part des Vaisseaux Noirs ont permis d’isoler et de traiter de façon permanente les Psykers faibles ou fous, tandis que les Psykers les plus stables et les plus déterminés étaient ensuite répartis entre diverses organisations impériales et recevaient une "Sanction" de force. La majorité fut envoyée au Palais de l’Empereur pour subir le rituel de l’Unification des Âmes qui en ferait des Astropathes, tandis que d’autres découverts jeunes furent prises en charge par les Légions Space Marines pour être entraînées dans leurs nouveaux départements de Librarius. Les plus rares et les plus puissants se sont trouvés au service d’autres organisations impériales, plus secrètes, dont le linceul de mystère tient toujours.
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Après une série de victoires glorieuses qui marquèrent le point culminant de l’expansion de la Grande Croisade, l’Empereur décida qu’il était temps pour Lui de retourner sur Terra et de mettre en branle la prochaine étape de Son grand plan pour sauver l’Humanité. Il était persuadé que Ses fils, les Primarques, pouvaient mener à bien les campagnes militaires qu’Il avait entamées et poursuivre la Grande Croisade jusqu’à son terme. Il proclama que les Primarques et leurs Légions avaient fait leurs preuves à maintes reprises, et bientôt la galaxie serait complètement débarrassée des menaces extraterrestres et autres contre les mondes de l’Humanité.
Lors d’un grand triomphe sur Ullanor, autrefois le centre du dernier grand empire Ork qui menaçait le Segmentum Solar, l’Empereur décerna au Primarque Horus Lupercal le titre de Maître de Guerre et lui céda le contrôle de toutes les forces militaires de l’Imperium à Sa place. Les autres Primarques reçurent l’ordre de suivre Horus, de lui obéir et de terminer leur mission. Il y avait, dit-on, une certaine inquiétude parmi les Primarques dans le fait que l’Empereur avait décidé de ne plus combattre à leurs côtés, mais l’Empereur était aussi inflexible qu’Il était resté silencieux quant à ce qu’Il ferait à son retour à Terra.
L’Empereur retourna dans Son grand palais sur Terra et entama un grand travail sous un voile de secret auparavant inconnu. Il attira à Lui certains conseillers et Se retira dans les voûtes privées de Sa cité-forteresse. Horus quant à lui entra dans ses puissantes nouvelles fonctions avec délectation.
Il commença immédiatement à contacter les autres Primarques et à établir des plans pour la résolution de la Grande Croisade avec une hâte presque fiévreuse, sachant que certains respectaient son nouveau rang et sa nouvelle autorité, mais que d’autres seraient au mieux indifférents ou pire. Les Primarques les plus proches de lui étaient les Primarques Angron, Mortarion et Fulgrim. Plusieurs étaient consternés que l’Empereur ne se batte plus à leurs côtés et certains murmurèrent même qu’ils avaient été rejetés comme des outils n’ayant plus d’utilité. De telles sources, apocryphes ou non, qui survivent, prétendent qu’Angron était particulièrement amer et plus franc devant la tournure des événements - pas par rancœur envers l’élévation d’Horus, mais plutôt en vivant cela comme la seconde trahison de l’Empereur envers lui. Horus parla à chaque Primarque à la fois en privé et en public devant une assemblée des Légions, et là le Maître de Guerre Horus leur promit la victoire - il leur jura qu’il ne manquerait jamais à son commandement et ne les laisserait jamais sans leader tant qu’il respirerait.[4]
Le Conseil de Terra
Lors de Sa retraite sur Terra, l’Empereur appela à Ses côtés Malcador et la Cour et leur donna de nouveaux ordres. Ils ne devaient plus soutenir les campagnes militaires ; ceux-ci étaient maintenant en sécurité entre les mains de Ses Primarques et du nouveau Maître de Guerre Horus. L’Empereur avait besoin de temps et de toute Sa concentration pour Son prochain grand projet. À cette fin, l’Empereur convoqua le premier Conseil de Terra. Contrairement aux lointains membres du Conseil de Guerre, dont Horus était maintenant le chef, le Conseil de Terra s’occuperait des questions d’État, de l’établissement et du maintien de la Loi Impériale à travers la myriade de mondes de l’Imperium - où autrefois seul la conquête et la libération étaient à l’ordre du jour, maintenant la consolidation et l’organisation seraient la priorité. Malcador, le conseiller le plus fidèle de l’Empereur, fut nommé Premier Seigneur du Conseil qu’il dirigea en l’absence de l’Empereur et avec lui furent nommés au Conseil le Capitaine-Général des Custodiens Constantin Valdor et les chefs des divisions Astropathes et administratives de l’Imperium. Après avoir établi le nouveau corps dirigeant de l’Imperium, le Conseil de Terra, l’Empereur se réfugia dans Ses vastes laboratoires et ateliers sous le Palais Impérial dans lesquels d’importantes ressources commençaient à être consommées alors qu’Il commençait sérieusement à travailler sur un nouveau projet secret dont Il accorda la plus grande importance.
Le temps passa et dès que l’Empereur Se fut enfermé sous le Palais Impérial, silencieux et hors d’atteinte, la discorde et la méfiance commençaient à prendre racine dans l’Imperium. Beaucoup de Primarques ne cachèrent pas leurs effarements face aux nouvelles de la formation du Conseil de Terra et plus particulièrement par leur exclusion de ses rangs. Longtemps habitués au conseil rapproché de leur père et d’être au premier rang de Ses vassaux, ils se sont retrouvés soudainement exclus et avec peu d’expérience de la façon de faire face à ce renversement de faveur. Les moins stables des Primarques étaient indignés par le mépris qu’ils éprouvaient pour cet acte, les autres, même les plus vaillants, étaient inquiets et troublés par cette tournure des événements. Pour certains, cela semblait indiquer que l’Empereur était prêt à tourner le dos à Ses plus grands guerriers qui s’étaient battus et avaient saignés inlassablement à Son service pour donner du pouvoir aux petits administrateurs et à un adepte sycophante de Mars - aux mortels plutôt qu’à Ses fils immortels. Bien que l’on ne le sache pas alors, les langues miellées des Dieux Sombres murmuraient des paroles empoisonnées à certains Primarques, travaillant sur leur vanité et leur fierté pour les mener à leur perte et à la mort de milliards de personnes.[5]
L'Hérésie d'Horus
Le Poison du Doute
Malcador le Sigillite était un être d’une longévité extraordinaire, censé avoir accompagné l’Empereur depuis les premiers jours. En tant que Régent de Terra, il supervisait les détails de la gouvernance impériale, rôle qui ne fit que croître à mesure que l’Empereur se plongeait dans Son Grand Œuvre et que la Grande Croisade se propageait dans l’Imperium. D’aucuns disent que si l’Empereur veillait sur l’avenir de l’Humanité, Malcador protégeait son présent et son passé. Ce faisant, il fonda un grand nombre des institutions de l’Imperium, et créa plusieurs organisations, à la fois publiques et secrètes, pour encourager la préservation des cultures et de l’histoire de l’Humanité, ainsi que pour extirper de ce noble héritage tout aspect indigne de demeurer dans ses archives. Parmi les nombreux organismes contrôlés par le Régent figuraient les Commémorateurs, Itérateurs, Assassins, Élucidateurs et membres de l’Administratum.
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Horus Lupercal accomplit la volonté de l’Empereur avec dévouement, mais les Loyalistes qui survécurent plus tard aux jours de trahison pour en témoigner devinèrent que le Primarque s’est senti offensé et méprisé lorsque l’Empereur avait apparemment abandonné Ses Primarques. Il semble que l’honneur d’être Maître de Guerre, aussi grand soit-il, lui semblait une consolation vaine pour son "abandon" par son père spirituel, l’Empereur, et bien que pour un observateur "mortel" cela semble être une raison mesquine et étrange, l’acuité de celui-ci semble avoir été l’origine ce qui mena à la chute du Maître de Guerre.
Au fil du temps, les victoires d’Horus semblaient creuses, le sacrifice des Space Marines sous son commandement négligés et de plus en plus hors de propos pour un Empereur silencieux dont l’attention ne tournait plus autour de Ses fils autrefois favoris. L’autorité du Maître de Guerre n’était pas non plus incontestée ni respectée comme l’avait été celle de l’Empereur. Il sembla à Horus que plusieurs autres Primarques le jalousèrent pour son nouveau grade et remettaient fréquemment en question ses décisions, ou parvenaient à tranquillement interpréter ses ordres plus à leur convenance. De plus, les ressentiments et les rivalités qui existaient depuis longtemps entre certains Primarques éclatèrent en des disputes et affrontements qu’il ne put réprimer aussi facilement que l’aurait fait l’Empereur, développant encore sa colère. Au lieu d’affronter de front les dissidents, il n’a favorisé que ceux qu’il estimait le tenir en haute estime, ou du moins obéirait sans poser de questions et blâma l’Empereur pour ses ennuis croissants comme si tout avait été un stratagème délibéré pour le dénigrer et le voir échouer. Que cette paranoïa croissante et cette méchanceté soient passées inaperçues témoigne de la foi de l’Empereur dans Ses Primarques, une foi qui se révélera tragiquement déplacée dans le temps. Le Maître de Guerre poursuivait ses guerres et le doute et la malveillance qu’il nourrissait loin de Terra pris effet. Tandis que Terra filtrait les nouvelles des dernières paroles de l’Empereur et que l’Imperium commençait à se stratifier et à changer de plus en plus vite sans l’implication des Primarques, Horus et ses semblables apparaissaient de plus en plus éloignés de l’Homme qu’ils considéraient comme leur père. Et pour le Maître de Guerre, ses seules préoccupations devenaient de plus en plus l’achèvement de la conquête de la galaxie et le réconfort froid d’apporter toujours plus de gloire à ses Légions.
Le Destin du Maître de Guerre
La trahison d’Horus ne fut pas le fruit d’un caprice, pas plus qu’elle ne lui fut imposée par l’intervention de forces extérieures. La préparation requise pour entreprendre une guerre impliquant des millions de guerriers à travers des centaines de systèmes solaires; ainsi que tout le matériel nécessaire pour alimenter ces offensives, n’était pas une mince affaire mais une tache défiant les plus grands esprits militaires. Accomplir un tel exploit en secret et en l’espace de quelques mois était tout bonnement impossible, même pour un stratège aussi renommé qu’Horus Lupercal. Sa grande rébellion, qui détourna la moitié des Legiones Astartes, des dizaines de Mondes Forges et des milliards de guerriers de la Milice Impériale, fut l’œuvre d’un génie logistique et stratégique, et son élaboration demanda de longues années. La dague de l’Hérésie d’Horus avait été soigneusement affûtée avant d’être plongée dans le dos de l’Empereur. |
Aucunes archives ne sait quand fut le vrai tournant du destin d’Horus le Maître de Guerre - le moment où il s’est détourné de la lumière pour l’obscurité éternelle et qu’il a embrassé la damnation. Ces mots ténébreux seront détaillés ailleurs. Par un triste hasard ou par un destin funeste, il finit par mener les Sons of Horus dans les marais hantés de la lune de Davin, afin de répandre la lumière de l’Empereur sur cet orbe désolé, et on considère généralement que c’est ici que les dés furent jetés. Là, cerné par ses ennemis, Horus fut gravement blessé par une arme terrible et puissante, une lame ensorcelée dit-on, et sa plaie s’infecta, le plongeant dans une catalepsie dont nul ne parvient à le tirer. Nul ne peut dire si cela a simplement hâté le poison de la vanité qui coulait déjà dans son sang, ou qu’elle l’a affaibli afin qu’il puisse être corrompu, ou simplement versa-t-elle du carburant sur un feu noir qui brûlait déjà dans son âme ?
Les Sons of Horus étaient accablés par la perte de leur père génétique. Suivant les conseils d’Erebus, un Chapelain très respecté de la Légion des Word Bearers, les officiers supérieurs des Sons of Horus emmenèrent leur Primarque dans les Loges Guerrières de la lune de Davin pour y recevoir des soins. À l’insu des Space Marines, alors qu’Horus se remettait de sa blessure au plus profond du Temple du Serpent, les Puissances de la Ruine parlèrent au Maître de Guerre et firent avec lui un pacte. Ils lui promirent la galaxie pour son seul usage, le sang de son père étant le prix et sur des termes il leur jura fidélité. À partir de ce moment, le Chaos était son maître et il accepta l’enfer. Officiellement impressionné par le "miracle" accompli par les prêtres davinites, le Maître de Guerre répandit leur culte et les pratiques de leurs Loges Guerrières au sein de Sons of Horus et même des autres Légions, instillant en elles des pensées hérétiques sous couvert de raisons louables.[8]
Conspiration
Horus ne fut cependant pas le premier Primarque à succomber au Chaos. Ses frères étaient faillibles, et ils cédèrent aux avances des Dieux Sombres les uns après les autres : Lorgar, le seigneur doré des Word Bearers ; Konrad Curze, le Primarque des Night Lords, également appelé Night Haunter ; Angron, le bouillonnant Primarque des World Eaters ; Mortarion, le seigneur à la peau pâle de la Death Guard ; Magnus le Rouge, le Primarque cyclope des Thousand Sons, qui détruisit involontairement le grand-œuvre de l’Empereur ; Perturabo, le maître torturé des Iron Warriors ; Fulgrim des Emperor’s Children, qu’on croyait au-delà de tout soupçon ; et Alpharius de l’Alpha Legion, dont le rôle exact dans l’Hérésie reste auréolé de mystère. Cette liste de noms aurait dû rester gravée dans le marbre et glorifiée pour l’éternité, mais ces héros succombèrent aux promesses du Chaos et renièrent leur loyauté envers l’Empereur. Ils devinrent synonymes d’infamie, et la honte de leur trahison allait ternir à jamais l’histoire de l’Imperium. Certes, à l’origine, les Primarques eux-mêmes n’avaient pas conscience d’avoir sombré dans le Chaos, mais lorsqu’ils se rebellèrent, toutes leurs bonnes intentions furent balayées et leurs âmes furent englouties. Les Légions de Space Marines qui les suivaient sombrèrent dans la corruption à leur suite. Ce cancer se répandit également au sein de l’Armée Impériale et du Mechanicum, jusqu’au cœur des domaines de l’Empereur. |
Avec les graines de la ruine de l’Imperium planté sur le sol fertile qu’était le cœur du Maître de Guerre, il est maintenant certain qu’Horus commença presque immédiatement à tisser un plan de trahison complexe qui allait lentement porter ses fruits. Il utilisa son autorité pour envoyer dans des expéditions lointaines ceux auxquels il ne faisait pas confiance pour le soutenir dans le but ultime de son plan - une confrontation meurtrière avec l’Empereur sur Terra, tandis que pour d’autres, il chercha à les neutraliser par des intrigues et les saigner par la guerre. Il approcha aussi les Primarques auquel il pensait pouvoir faire confiance, ou du moins ceux dont l’amour envers l’Empereur n’avait jamais été fort. Il les rencontra tout à tour pour les corrompre. Pour le berserker Angron la question était des plus simple ; son ressentiment envers l’Empereur avait toujours été fort et à ses yeux, il considérait qu’il avait été à présent deux fois trahi, et la vengeance et le sang étaient ses seules demandes. Mortarion, au cœur sombre et à la pensée profonde, fut plus difficile à persuader, mais Horus trouva enfin une faille dans son armure. Il voyait l’Empereur corrompu par le pouvoir et devenir un nouveau tyran, plus puissant et plus persuasif que tout les autres, affaiblit et ivre de pouvoir, alors qu’Horus et les autres Primarques pouvaient forger un nouvel âge de justice et de liberté tout comme la mort suivait la vie, et ainsi Mortarion se retourna contre son deuxième père. Ce fut la chute de Fulgrim qui fut la plus dure et la plus terrible, lui et Horus avait combattu côte à côte tout au long de la Grande Croisade, et Horus le connaissait parfaitement ainsi que ses faiblesses. Les valeurs auquel Fulgrim accordait la plus grande importance, son honneur, sa quête de la perfection, son amour pour l’Empereur, furent perverties par Horus en des choses viles et cruelles, et sur la carcasse de la psyché brisée de Fulgrim, le Chaos se développa. Ainsi tous furent condamnés et cheminèrent vers un destin cauchemardesque que personne n’aurait pu deviner.
Les Primarques Angron, Mortarion et Fulgrim retournèrent vers leurs Légions et commencèrent à répandre leur hérésie, et la souillure maladive du Warp les suivait de prêt. Lentement, ils propagèrent secrètement la corruption à travers les rangs en utilisant les Loges Guerrières récemment adoptées par leurs Légions à l’instigation du Maître de Guerre, formant des sectes secrètes au sein des cultes. La loyauté des Légions Space Marines envers leurs Primarques est devenue à bien des égards leur propre faiblesse, un vecteur d’entrée de la corruption contre lequel les Space Marines n’avaient aucune défense et contre lequel ils succombèrent. La plupart, mais pas tous loin de là. Il y avait ceux dont les chuchotements des ténèbres tombaient dans l’oreille d’un sourd ; ceux dont le pragmatisme était tel qu’ils ne marcheraient pas aveuglément vers la damnation, et ceux pour qui l’Empereur était comme un dieu et dont la foi ne pouvait être contestée. Beaucoup d’entre eux étaient des hommes originaires de Terra, des vétérans de longue date qui avaient vu la Grande Croisade depuis ses débuts et dont les loyautés étaient antérieures à la découverte de leurs Primarques. D’autres étaient simplement des individualistes, difficiles à influencer.
La conspiration des ténèbres était cependant prudente dans sa planification, et elle se gardait bien de se révéler au grand jour. Le temps passait et la corruption se répandit secrètement, les Primarques repérèrent lesquels de leurs hommes n’étaient pas dignes de confiance et ces Space Marines dissidents furent destiné à périr, destin qui devait arriver sur Isstvan III.[9]
L'Hérésie se Répand
Ce fut une rébellion presque anodine dans le système Istvaan qui mit le feu aux poudres. Le commandeur planétaire abjura son serment prêté envers l’Imperium et déclara son indépendance. L’Empereur jugea qu’une telle offense devait être sévèrement punie pour éviter qu’une telle idéologie se propageât, et ordonna à Horus de mater la rébellion par tous les moyens nécessaires. Il ne savait pas encore quels changements subtils les Dieux du Chaos avaient opéré dans l’esprit du Maître de Guerre…
Horus prit la décision d’écraser les traîtres sans pitié et ordonna le lancement de bombes virales. Le virus dévora en quelques minutes les organismes vivants de la planète. Des cités et des continents entiers furent dévastés lorsque l’oxygène libéré par la décomposition accélérée de tous ces organismes entra en combustion dans l’atmosphère et recouvrit la surface de Istvaan III d’une tempête de feu gigantesque. Douze milliards de personnes périrent, et leur hurlement psychique masqua un instant la lueur de l’Astronomican. C’est à cet instant que les Dieux du Chaos surent qu’Horus leur appartenait.
Plus de cent compagnies des Emperor’s Children, de la Death Guard, des World Eaters et des Sons of Horus avaient déjà atterri à la surface de Istvaan III pour mater la rébellion lorsque le bombardement avait commencé. Horus s’était assuré que ces compagnies étaient presque entièrement constituées de Space Marines encore loyaux envers l’Empereur, car il souhaitait ainsi les exterminer par son acte perfide. Cependant, plus de deux tiers de ces guerriers survécurent au bombardement, car ils furent prévenus par des éléments encore loyaux restés à bord de la flotte d’Horus. Toujours aussi prompt à agir de façon impulsive, Angron, atterrit à la tête de cinquante compagnies de traîtres pour massacrer les survivants, donnant ainsi le coup d’envoi à la guerre civile.
Au même moment, le Capitaine Garro de la Death Guard, un Loyaliste, s’empara de la frégate Eisenstein, déterminé à quitter le système pour annoncer la nouvelle de la trahison. Il ne pouvait pas empêcher les atrocités qui allaient suivre, et avait donc décidé de s’enfuir, espérant atteindre Terra d’une façon ou d’une autre pour prévenir l’Empereur que le Maître de Guerre venait de déclencher une guerre fratricide.
L'Imperium Divisé
À travers tout l’Imperium, des armées entières se rebellèrent et des généraux renégats menèrent leurs troupes contre leurs anciens camarades. Sur Mars, les Technoprêtres des deux camps usèrent de technologies interdites et mutilèrent à tout jamais la surface de la Planète Rouge en utilisant des armes d’une puissance terrifiante. L’Imperium fut déchiré par la guerre civile lorsque les vieilles rivalités et les ambitions d’innombrables seigneurs planétaires provoquèrent la sécession de systèmes stellaires entiers.
L’Empereur comprit alors l’ampleur de la traîtrise d’Horus. Surmontant Sa consternation, Il ordonna à sept de Ses Légions de pourchasser le Maître de Guerre renégat et ses hommes, et de les exterminer. Mais l’hésitation du Maître de l’Humanité lui coûta cher : les Primarques restés loyaux perdirent de précieux mois à organiser la contre-attaque. Cela permit à Horus de raffermir son emprise sur la Bordure Orientale et d’entamer sa marche vers Terra.
Le Massacre du Site d'Atterrissage de Isstvan V
Les forces du Maître de Guerre s’étaient redéployées sur Isstvan V. C’est là que la première vague de Loyalistes atterrit. Selon le Mythos Angelica Mortis, les Légions de la Raven Guard, des Iron Hands et des Salamanders formaient l’avant-garde d’un assaut planétaire de grande envergure, qui fut toutefois balayé par une féroce contre-attaque des traîtres. Au moment où cette première vague était bloquée, dans l’incapacité d’établir une tête de pont, elle tenta une percée, mais s’aperçut alors que les Légions de la deuxième vague - les Iron Warriors, les Night Lords, les Word Bearers et l’Alpha Legion - les avaient trahi. Les Loyalistes furent attaqués de toutes parts, et bien peu échappèrent au massacre.
L’Imperium fut bientôt englouti par la guerre civile. À travers la galaxie, Loyalistes et Traîtres se battaient bec et ongles, plongés dans un conflit pour l’avenir de l’Humanité qui la verrait soit survivre, soit replonger dans un âge de ténèbres, ou pire, tomber définitivement sous le joug des Puissances de la Ruine. En dépit de ses Space Marines, de ses alliés démoniaques et de la moitié des Legios Titaniques, Horus savait que le temps jouait contre lui, et qu’il lui fallait frapper au cœur de l’Imperium pour remporter une victoire rapide. Sur Mars, ainsi que dans le reste du vaste Imperium, la guerre civile faisait rage.
Sur d’innombrables planètes luttaient des guerriers en proie à la frénésie du combat, ceux qui avaient juré fidélité à l’Empereur tentant de repousser les renégats ayant prêté allégeance au Maître de Guerre et, à travers lui, aux sombres divinités du Chaos. L’Imperium était à feu et à sang et connut certaines des plus grandes batailles de l’histoire de l’Humanité. Sur le Monde-Ruche de Thranx, plus d’un million de combattants périrent en une seule journée à la Bataille de Perdragor. Dans les déserts ardents de Tallarn, à la Saillie de Ka’an, pas moins de cinquante mille blindés prirent part à ce qui fut le plus important combat de chars de tous les temps. Lors des assauts orbitaux de Vanaheim, trois Cités-Ruches furent rasées par les forces rebelles en guise d’avertissement contre toute tentative de résistance, mais les défenseurs combattirent malgré tout jusqu’au dernier homme.
Tel un cancer, l’Hérésie se répandit dans l’Imperium, mais partout, des Loyalistes donnèrent leur vie pour en exciser le mal.
Les hordes d’Horus ne cessaient de grossir et se dirigeaient inexorablement vers le Segmentum Solar. Faisant preuve du génie tactique qui le caractérisait et qui faisait autrefois le malheur des ennemis de l’Imperium, le Maître de Guerre défit les armées Loyalistes envoyées contre lui les unes après les autres, et finit par lancer un assaut audacieux et parfaitement organisé contre Terra et le Palais de l’Empereur.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Hérésie d’Horus
L'Invasion de Terra
Le Siège du Palais de l’Empereur compte parmi les heures les plus sombres de l’histoire de l’Humanité, car c’est cœur même du royaume de l’Empereur que se joua le destin de la galaxie.
Depuis l’orbite, le Maître de Guerre observait avec satisfaction le déroulement opérations. Si le Palais finissait par tomber et que l’Empereur périssait, les Légions Loyalistes de toute la galaxie perdraient courage et la guerre serait gagnée sans le bouclier psychique projeté par l’Empereur, l’Humanité entière tomberait sans tarder aux mains du Chaos et Horus triompherait enfin. Néanmoins, s’il ne parvenait pas à l’emporter rapidement, des renforts allaient affluer des quatre coins de l’Imperium et son assaut avorterait. Il s’agissait donc de l’ultime bataille dont tout dépendait. Il se devait de réussir, et à ce moment, il lui sembla que la victoire était à portée de main.
La bataille fit rage dans le Palais, transformé en un atroce charnier.
La Bataille Finale
Horus se résolut à tenter un dernier acte désespéré de traîtrise qui lui permettrait tout de même de venir à bout de l’Empereur. Il ordonna que toutes les lignes de communication soient coupées afin que les défenseurs ne puissent pas apprendre l’arrivée des renforts, et il employa toute sa puissance psychique afin que l’Empereur n’en soit pas non plus averti. C’était une invitation doublée d’un défi personnel auquel il savait que l’Empereur, Se voyant offert une chance de détruire celui qui avait orchestré tout ce carnage, ne résisterait pas.
L’Empereur avait toujours été guide par Ses visions prophétiques, mais en cet instant, Il ne parvenait pas à prédire l’issue de la bataille. Il releva néanmoins le défi et Se téléporta sur la Barge de Bataille d’Horus avec ceux de Ses fils qui lui étaient restés loyaux : Sanguinius, Rogal Dorn et quelques guerriers.
Le félon utilisa ses pouvoirs pour séparer ses adversaires et chacun se retrouva transporté dans un endroit différent du vaisseau corrompu, ils réalisèrent alors l’étendue de la corruption d’Horus. Sanguinius se fraya un chemin droit vers le trône d’Horus où celui-ci offrit aux Blood Angels une chance de changer de camp. Sanguinius refusa, et Horus l’étrangla à mains nues au pied du trône sur lequel les Dieux du Chaos l’avaient assis.
L’Empereur trouva Horus peu de temps après et ce qui se produisit alors est entouré de légendes. L’Empereur Se retrouva face à face avec Son fils perdu, se rua à l’attaque, et le duel qui allait sceller le destin de l’Humanité s’engagea lorsque les deux êtres les plus puissants de l’histoire de l’Humanité s’affrontèrent, tant sur le plan physique que psychique, repoussant les limites de leurs corps et de leurs esprits. L’Empereur triompha mais Horus réussit à blesser grièvement l’Empereur. Cependant ce dernier parvint à surmonter la douleur et dans un dernier effort, Il transperça le corps du Maître de Guerre et déchira son âme, qui perdit toute résonance dans le Warp. Cet acte vida totalement le Maître de l’Humanité de Son énergie vitale et Il s’effondra, inerte. L’onde psychique que déclencha la mort du Maître de Guerre traversa le Warp, et sur Terra, les Démons se dématérialisèrent en hurlant tandis que les Primarques rebelles restèrent abasourdis. Leur maître venait de périr, or sans celui avait fomenté toute cette rébellion, il n’y avait plus personne pour maintenir la cohésion des forces renégates. Celles-ci se démoralisèrent rapidement, et lorsque la nouvelle de l’approche d’une flotte impériale se répandit, elles n’eurent d’autre choix que de fuir.
La Bataille pour Terra était terminée, tout comme l’Hérésie d’Horus qui avait enfin trouvé sa conclusion. L’Imperium était en lambeaux. Rogal Dorn retrouva le corps brisé de l’Empereur dans les ruines de la salle du trône du Maître de Guerre. Du bout des lèvres, le père de l’Humanité murmura ses instructions concernant la construction du Trône d'Or.
Alors qu’ils battaient en retraite vers l’Œil de la Terreur, les Traîtres préparaient déjà leur retour afin de mettre de nouveau la galaxie à feu et à sang. Le plus virulent d’entre eux n’était autre qu’Abaddon, le Capitaine de la Première Compagnie des Sons of Horus. Il avait emmené la dépouille du Maître de Guerre, et avec elle une inextinguible soif de revanche. Les Primarques rebelles et leurs Légions trouvèrent refuge au cœur de l’Œil de la Terreur.
L’Hérésie a beau être terminée, la Longue Guerre continua.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Bataille de Terra
Un Âge de Ténèbres
- « Nous nous dressons contre la marée du Chaos. Nul ne nous fera bouger ni ployer. Notre ennemi se fracassera contre la forteresse de notre indifférence. Ses os se briseront sur le rempart de notre mépris. Et lorsqu’il ne sera plus que poussière dans le vent, nous serons toujours debout. »
- - Capitaine Lydoro, 4e Compagnie Imperial Fists.
Une fois les Space Marines renégats chassés des murs du Palais de l’Empereur, les Légions Loyalistes étaient unies dans leur désir de se venger. Elles voulaient éliminer leurs frères qui s’étaient tournés vers les ténèbres, et les poursuivirent avec l’acharnement d’une meute de prédateurs. La période qui s’ensuivit fut appelée la Purge. Les Légions de Traîtres et leurs Primarques corrompus continuaient de se battre, non pas pour conquérir l’Imperium, mais pour survivre. Cette guerre fut si violente que par moments, la menace qu’elle faisait peser sur l’Imperium était aussi grave qu’au temps de l’Hérésie. Les affrontements de la Purge durèrent des années et épuisèrent les armées de Terra. Finalement, les Loyalistes traquèrent les Traîtres jusqu’aux abords de l’Œil de la Terreur. Ces derniers y pénétrèrent, et cette tempête Warp devint à la fois leur sanctuaire et leur prison, car la seule sortie stable passait par le Monde-Forteresse de Cadia. Cela n’empêcha pas les renégats de multiplier les raids au cours des siècles qui suivirent. Comme si la menace des Traîtres ne suffisait pas, l’Imperium dut faire face aux dangers posés par les Xenos. L’Humanité avait été épuisée par la guerre civile, et fut attaquée par les empires extraterrestres qu’elle avait jadis vaincus. L’Hérésie d’Horus avait précipité l’Imperium naissant du faîte de la gloire vers les abîmes de l’infamie, et dans un cycle de guerres éternel. |
Une nouvelle ère avait commencé, mais cette aube dorée n’allait pas déboucher sur le futur rayonnant que l’Empereur désirait pour l’Humanité. Le jeune Imperium fut en effet déchiré par la grande trahison de l’Hérésie d’Horus. L’orgueil humain et l’ambition prêtèrent le flanc aux machinations des Dieux Sombres. L’âge de lumière s’assombrit comme l’Humanité troquait la raison contre la superstition afin de survivre.
Les Légions de Space Marines armés par les usines de Mars formaient le fer de lance de la Grande Croisade. Soutenues par l’Armée Impériale, elles se révélèrent invincibles. Les Xenos et les créatures du Warp furent repoussés, et les planètes furent reprises les unes après les autres. Les campagnes militaires éloignaient toujours plus les armées de Terra, qui découvrirent successivement les vingt Primarques, qui rejoignirent la Grande Croisade à la tête de la Légion créée à leur image.
L’Empereur énonça trois principes inviolables au cours de ces conquêtes galactiques : la corruption génétique devait être éradiquée, les Psykers devaient être rassemblés, contrôlés et confiés aux agents impériaux pour être évalués. Enfin, les Xenos hostiles devaient être mis hors d’état de nuire. Triomphant sur tous les fronts, l’Imperium de l’Humanité devint rapidement le plus grand empire de la galaxie. L’Empereur jugea alors que la phase suivante de Ses plans pouvait avoir lieu, c’est pourquoi il confia le commandement des Légions de Space Marines à ses Primarques et retourna sur Terra. Horus, le Primarque des Luna Wolves (renommés plus tard Sons of Horus), fut nommé Maître de Guerre et prit la tête de la Grande Croisade.
La Grande Trahison
À l’aube de cette nouvelle ère pour l’Humanité, l’irréparable survint. Se détournant de l’Empereur et de Ses enseignements, le Maître de Guerre Horus commit la trahison ultime et embrassa la cause des Dieux Sombres. Investi par leurs pouvoirs, il déclencha une rébellion qui plongea la galaxie dans la guerre civile. Plus d’un tiers des forces militaires de l’Imperium se joignit à Horus, y compris la moitié des Légions de Space Marines. Les combats fratricides aux proportions titanesques qui s’ensuivirent donnèrent lieu à des mythes et à des rancunes qui perdurent aujourd’hui encore.
Cherchant à tuer l’Empereur, les Traîtres se frayèrent un chemin sanglant vers Terra et attaquèrent le Palais Impérial en hurlant de rage. Finalement, grâce à des actions héroïques, les Loyalistes renversèrent le cours de la bataille et Horus fut tué par l’Empereur, mais ce faisant, ce dernier fut mortellement blessé. Malgré tout, grâce à Sa volonté hors du commun, le Maître de l’Humanité parvint à survivre assez longtemps pour que Son corps brisé soit placé dans les machineries du Trône d’Or récemment achevé. Ainsi, au cœur du Palais Impérial, une technologie étrange permet à l’esprit de l’Empereur de perdurer afin qu’Il protège l’Humanité. Son enveloppe charnelle était désormais immobile, pourtant Il conservait toute la maîtrise de Ses immenses pouvoirs psychiques.
Le Coût de la Victoire
La survie de l’Imperium est étroitement liée à celle de l’Empereur, car seul Son esprit est assez fort pour diriger la lueur de l’Astronomican, dont l’énergie est assurée par les Psykers offerts en sacrifice par l’Adeptus Astronomica. En effet, l’effort nécessaire pour fournir l’énergie mentale qui alimente l’Astronomican finit par les consumer. Leur âme finit par s’étioler jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des cadavres desséchés. Un grand nombre de ces Psykers meurt quotidiennement, pourtant ce ne sont pas les seuls à consentir au sacrifice ultime. En effet, l’Empereur est incapable de se nourrir, de boire ou de respirer, et de toute façon Il serait incapable de survivre de cette façon. Au lieu de cela, Il doit se nourrir de l’énergie vitale autres humains, et Son appétit est insatiable…
De plus, un humain ordinaire ne peut satisfaire la faim de l’Empereur, car Ses victimes doivent être douées de pouvoirs psychiques. C’est notamment pour cette raison que l’Imperium est parcouru par des flottes de Vaisseaux Noirs qui récupèrent inlassablement des cargaisons de Psykers. Au cours de leur long voyage de retour vers la Terre, ces Psykers sont testés. Certains sont assez forts mentalement pour être recrutés par l’Adeptus Astronomica, toutefois un grand nombre sert l’Empereur d’une façon plus macabre. Ils seront offerts en pâture aux machineries étranges qui entourent le Maître de l’Humanité, afin que leurs âmes soient aspirées hors de leur corps au cours d’un processus lent et terriblement douloureux, mais qui est nécessaire pour que l’Empereur les absorbe. Des centaines, voire des milliers de Psykers meurent de cette façon quotidiennement afin que l’Empereur, l’Imperium et l’Humanité survivent.
Le rêve de l’Empereur de donner vie à un âge de lumière où l’Humanité serait libérée de la superstition et de l’ignorance a cédé la place à quelque chose de bien plus funeste. Même si l’Imperium a perduré, ce n’est que grâce à des lois oppressives appliquées en Son nom.
C’est ainsi qu’est né un âge de dictateurs et de déraison, de stagnation et d’aveuglement. La population a régressé dans l’obscurantisme religieux tandis que l’Empereur se tient immobile, sans que nul puisse deviner Ses pensées. Il étend Sa volonté sur plus d’un million de mondes, sans pour autant être en mesure de bouger le moindre de Ses muscles.
De Terribles Conséquences
Les combats sans merci de l’Hérésie d’Horus marquèrent le début d’un âge sanglant. Suite à la mort du Maître de Guerre, les Traîtres se dispersèrent et de nombreux conflits secondaires ravivèrent les flammes des combats. Le Nettoyage se poursuivit longtemps, et il fallut livrer des milliers de batailles pour que l’Imperium chancelant échappe définitivement au risque de l’annihilation. Suite à ces troubles, la hiérarchie de l’Imperium fut modifiée en profondeur. L’autorité suprême passa des mains de l’Empereur à celles d’un conseil agissant en Son nom. La suspicion fut à l’origine de bon nombre de ces changements, car on découvrit que beaucoup plus de planètes qu’on ne le pensait de prime abord avaient sombré dans la trahison. Les racines de la corruption étaient profondes et difficiles à arracher. La méfiance et la paranoïa s’installèrent et engendrèrent une ère de crainte et de doute.
Les changements affectèrent aussi les institutions militaires et gouvernementales. Les Legiones Astartes, qui avaient été indispensables pour assurer la victoire de l’Humanité pendant la Grande Croisade, furent divisées en entités nommées Chapitres. Cette transition fut orchestrée par Roboute Guilliman, le Primarque de la Légion des Ultramarines, afin de conserver la polyvalence des Space Marines sans que plus jamais la puissance de toute une Légion de cent mille Space Marines repose entre les mains d’un seul individu.
L’Armée Impériale fut elle aussi altérée. Elle comprenait auparavant les bâtiments de guerre qui parcouraient les étoiles, et qui transportaient les innombrables soldats chargés de guerroyer à la surface des planètes. Ces organisations formèrent respectivement la Marine Impériale et l’Astra Militarum. Il en fut ainsi dans toutes les institutions de l’Imperium, qui furent scindées, fractionnées. Un grand nombre de branches de l’Adeptus Administratum virent le jour, et il n’était pas rare que deux organisations indépendantes qui n’avaient pas mutuellement connaissance de leur existence soient chargées des mêmes missions. Ces mesures de sécurité donnèrent lieu à un système sibyllin secrètement chapeauté par la nouvellement formée et toute-puissante Inquisition, une organisation en marge de l’autorité impériale. Sa mission était de tout vérifier et de tout espionner afin de débusquer le moindre danger menaçant l’Humanité. Nul en dehors de l’Empereur ne pouvait échapper à son regard perçant.
L'Âge de l'Imperium
- « Oubliez la pitié, car c’est une faiblesse. Oubliez la compassion, car c’est une faiblesse. Oubliez l’espoir, car c’est une faiblesse. Lorsqu’il ne vous restera plus que la haine et la pureté de votre sens du devoir; alors vous serez forts. »
- - Sergent Golgaar, Compagnie Clanique Raukaan des Iron Hands.
Suite à l’Hérésie d’Horus, l’Humanité s’enlisa dans les organisations et les institutions de l’administration impériale. L’Empereur était arrivé au terme de Son existence physique, et ne survivait que grâce aux machineries du Trône d’Or et à des sacrifices humaines continuels. De plus en plus de Psykers apparaissaient et leur menace n’était régulée que par le biais d’une vigilance et d’un combat de tous les instants. Désormais, la guerre est partout et l’ombre du Warp s’étend.
Le Nettoyage/la Purge : M31
Tout le millénaire fut marqué par une immense campagne vengeresse à l’encontre des Traîtres hérétiques encore tapis dans la galaxie. Les forces Loyalistes, en grande partie menées par les Ultramarines et les Space Wolves, repoussèrent les renégats qui avaient survécu à la chute d’Horus. Beaucoup furent éliminés, y compris des milliers de régiments humains, des flottes stellaires de l’Armée Impériale, des Legios Titaniques et des cohortes du Mechanicum Noir, sans parler des traîtres Space Marines. Malgré tout, la majorité d'entre eux parvint à battre en retraite et à se réfugier dans l’Œil de la Terreur. Ils furent déclarés Excommunicate Traitoris et toute mention les concernant fut effacée des archives impériales.
Cependant, le Nettoyage était loin d’être terminé. Ce fut une époque de désillusion pour l’Imperium, car l’ampleur des trahisons perpétrées au cours de l’Hérésie d’Horus apparut au grand jour. Le nombre de planètes ayant aidé les Traîtres était bien plus grand que ce que les Loyalistes avaient imaginé. Certaines s’étaient vautrées ouvertement dans la corruption, d’autres avaient été trompées. La chasse aux sorcières prit des proportions délirantes. C’est au cours du Nettoyage qu’eurent lieu la Deuxième Fondation et la formation de l’Adeptus Astartes. Il s’agissait là d’une mesure de précaution parmi tant d’autres, afin que pareille trahison ne se reproduise jamais. La suspicion, le remords et la rancœur s’enracinèrent dans les esprits.
Attaques Xenos : M32
Avec tant de pertes dues aux batailles du millénaire précédent, l’Imperium n’était pas préparé à faire face à la menace des Xenos, qui devinrent de plus en plus agressifs et audacieux. Même les systèmes solaires jadis réputés inexpugnables furent assiégés. Pire encore, Roboute Guilliman, Primarque des Ultramarines et Haut Seigneur Commandeur de l'Imperium, fut mortellement blessé par le Primarque Démon Fulgrim.
Réunification : M32-34
Au cours de cet âge prospère, l’Adeptus Terra affirma son autorité sur les systèmes solaires les plus importants. Les chœurs astropathiques furent positionnés en des endroits stratégiques, avec des bases majeures sur les mondes les mieux défendus comme Armageddon, Bakka et Macragge. Le Culte Impérial devint la religion officielle et l’Ecclésiarchie mit en place des mesures de contrôle de la plèbe. Sans l’Empereur pour le guider, l’Imperium en était réduit à interpréter Sa volonté, et afin d’éviter les dissensions, des règles strictes furent établies. La crainte animait les plus hauts représentants de l’autorité, tandis que la population était gardée dans l’ignorance. Le régime impérial devint de plus en plus extrémiste.
Nova Terra Interregnum : M35-36
Ou l’Époque des Deux Empereurs. L’Ur-conseil de Nova Terra renia les Hauts Seigneurs de Terra et déclara son autorité sur tout le Segmentum Pacificus. Pendant neuf siècles, l’Imperium fut coupé en deux, au cours d’un âge marqué par de violentes guerres civiles, des différends sur les anciens accords commerciaux et l’éclatement des alliances de jadis. Des cultes voués au Chaos furent découverts derrière bon nombre des soulèvements, mais pas tous. Cependant, la corruption était si étendue que la 21e Fondation de Chapitres Space Marines connut de graves problèmes, au point qu’il fallut faire appel à l’Inquisition et aux Chevaliers Gris pour mettre fin à la menace qu’elle représentait.
L'Âge de l'Apostasie : M36
Au 36e Millénaire débuta une période sanguinaire longue de plusieurs décennies, au cours de laquelle non seulement l’Ecclésiarchie, mais l’Imperium tout entier, faillirent être réduits en charpie. Cette époque de peur et de damnation est connue sous de nombreux noms selon les mondes, mais les annales de l’Adeptus Ministorum l’ont baptisée l’Âge de l'Apostasie.
Usant de pots-de-vin, de chantage et d’assassinats, le tyran Goge Vandire usurpa la fonction d’Ecclésiarque et de Haut Seigneur de l’Administratum, s’assurant ainsi un degré d’autorité inédit. Depuis la chute de l’Empereur, personne n’avait contrôlé la bureaucratie tentaculaire qui régissait les millions de mondes de l’Imperium, et la foi qui maintenait l’Humanité unie contre ses ennemis. Grâce à cette influence, Vandire chercha à faire tomber l’Imperium sous sa coupe et donna naissance au Règne du Sang, au cours duquel des milliards d’individus périrent et des planètes entières brûlèrent.
Bien que la puissance combinée des forces engagées contre lui fût considérable, Vandire était loin d’être sans défense. Au début du Règne du Sang, le Haut Seigneur avait été informé par son réseau d’espions qu’une petite secte forte de cinq cents individus s’était établie sur l’Agri-Monde de San Leor. Baptisées Filles de l’Empereur, les membres de cette secte étaient vouées à préserver la vénération de l’Empereur et sa pureté intérieure. Elles étudiaient les arts anciens de la guerre et purgeaient leurs esprits de toute considération matérielle afin de mieux affûter leurs talents de guerrières tout au long de leur vie. Piqué par la curiosité, Vandire informa les Filles de l’Empereur qu’il les honorerait d’une visite ecclésiarcale. Lorsque Vandire arriva sur San Leor, les Filles de l’Empereur l’informèrent qu’elles ne le reconnaissaient pas comme représentant de l’Empereur-Dieu, ce qui provoqua une vague d’indignation au sein de sa suite. Mais le Haut Seigneur - qui n’avait pas encore succombé aux affres de la démence - avait préparé une démonstration pour prouver son statut. Il ordonna à l’un de ses gardes de lui tirer dessus pour montrer qu’il était protégé par la faveur de l’Empereur. Le garde tira avec son Pistolet Laser, et une fois l’éclat de lumière disparu, les Filles de l’Empereur constatèrent que Vandire était indemne et tombèrent à genoux. Comme Vandire s’en vanta plus tard à ses scribes, il avait deviné que cette secte isolée n’avait pas connaissance du champ de conversion produit par le Rosarius qu’il portait. Après avoir juré allégeance au Haut Seigneur, les Filles de l’Empereur devinrent les gardes du corps de l’Ecclésiarque. Leur culture de la pureté et de l’excellence martiale fut renforcée par de nouvelles formes d’armement, et leur dévouement à la protection de Vandire devint légendaire dans tout l’Imperium. Partout où la légitimité de Vandire en tant qu’Ecclésiarque était contestée, ces guerrières d’élite répliquaient sauvagement, et lorsque le Saint Synode du Ministorum conspira son assassinat, ses gardes du corps déboulèrent dans leurs quartiers, fermèrent les portes et émergèrent plusieurs heures plus tard avec la tête de tous les cardinaux présents. |
Le Règne du Sang dura des décennies. D’année en année, Vandire devenait de plus en plus psychotique, et le nombre de malheureux qui brûlèrent dans ses flammes explosa. Au summum de cette folie, une secte appelée la Confédération de la Lumière émergea sur le monde de Dimmamar. Menée par un inconnu du nom de Sebastian Thor, la secte dénonça la cruauté de Vandire et se mit à répandre un message d’espoir à travers l’Imperium - un message qui trouva un écho très favorable chez des peuples accablés par des années d’oppression sadique.
De Terra, Vandire envoya une force pour écraser la Confédération de la Lumière et exécuter Thor. Mais peu après son départ, la flotte tout entière fut détruite, déchiquetée par une tempête Warp extrêmement puissante dans une zone de l’espace encore connue sous le nom de Tempête de la Colère de l’Empereur. Affranchie de toute entrave, la Confédération de la Lumière put étendre son influence et gagner le soutien de nombreux systèmes prêts à rejoindre la rébellion contre le tyran. Grâce à ses talents d’orateur, Sebastian Thor rallia des millions de partisans, suffisamment pour rivaliser avec les troupes restées loyales à Vandire. Cependant, la délivrance ne vint que lorsque les Adeptes de Mars, les Space Marines et l’Adeptus Custodes décidèrent de s’allier à Thor. Des préparatifs furent entrepris en vue d’assaillir le Palais Ecclésiarcal, tandis que l’Adeptus Custodes attaquerait Vandire de l’arrière de ses lignes.
Lorsque les forces de Sebastian Thor assiégèrent le Palais Ecclésiarcal, la garde de Vandire repoussa les assaillants. Au fil des mois, les sections extérieures du palais furent réduites à l’état de gravats, mais le complexe abritant le trône du Haut Seigneur demeurait une forteresse impénétrable. Les guerrières de Vandire résistèrent à l’assaut, leur pugnacité nourrie par leur foi inaltérable envers l’Empereur et Son serviteur béni. Mais alors qu’elles s’échinaient à repousser les envahisseurs, une autre force assaillit le Palais Ecclésiarcal de l’intérieur.
En tant que gardiens de l’Empereur et du Trône d’Or, les membres de l’Adeptus Custodes possédaient une excellente connaissance du Palais Impérial, notamment de la grande aile abritant le Palais Ecclésiarcal. Un petit contingent de Custodians se fraya un chemin à travers le dédale de galeries secrètes qui s’étirait sous le palais et émergea non loin de la salle d’audience de Vandire. Là, ils furent confrontés à dix guerrières de la garde Ecclésiarcale. Le chef des Custodiens baissa les armes et tenta de convaincre les fidèles de Vandire que le Haut Seigneur était un ennemi de l’Humanité, de l’Imperium et de l’Empereur. Mais ces paroles ne parvinrent pas à convaincre les guerrières et le Custodien comprit qu’il ne lui restait plus qu’une option pour forger une alliance. Il invita les femmes dressées devant lui à le suivre à travers les tunnels sinueux jusqu’au lieu le plus sacré de toute la galaxie : la salle du Trône d’Or, où reposait l’Empereur. Les six gardes du corps allaient contempler ce que personne, hormis les Compagnons de l’Adeptus Custodes et les Primarques des Space Marines, n’avait jamais vu en six millénaires. Avant de s’y rendre, elles durent donc jurer de garder le secret sous peine d’être tuées.
Ce qu’elles virent dans cette salle ne fut jamais dévoilé, mais à leur sortie, leurs cœurs brûlaient d’une colère ardente. Elles rebroussèrent chemin à travers les tunnels, puis regagnèrent le Palais de l’Ecclésiarchie, où leur chef - Alicia Dominica - informa son ordre de l’insondable corruption du Haut Seigneur. Renonçant à leur devoir envers Vandire, les Filles de l’Empereur suivirent Dominica jusqu’à la salle où était confiné l’Ecclésiarque. Elles le trouvèrent plongé dans d’obscures études, abandonné par ses scribes, sa chambre en pagaille. À la vue de ses gardes du corps, Vandire se lança dans une tirade sanguinaire et leur ordonna de sortir massacrer les envahisseurs. Dominica le toisa d’un regard glacial, et par des paroles qui seraient plus tard gravées sur le sarcophage abritant sa dépouille, prononça sa sentence :
- « Tu as commis l’ultime hérésie. Non seulement tu t’es détourné de l’Empereur mais tu t’es éloigné de Sa lumière. Tu as profané Son nom. Tu as réduit en pièce la plus grande partie de Son œuvre. Tu as perverti et corrompu la voie qu’Il a tracée pour le genre humain. Comme tes propres décrets l’ont statué, il n’y a pas de salut pour un criminel de ta trempe. Je rejette ta suzeraineté. Tu marches dans l’obscurité. Tu n’es pas autorisé à vivre. Ta sentence a été trop longtemps différée. Maintenant, il est temps pour toi de mourir. »
Là-dessus, Dominica brandit son épée bien haut face à Goge Vandire. Le Haut Seigneur secoua la tête, l’air de ne rien comprendre, et rétorqua à son ancienne garde du corps qu’il était trop occupé pour mourir. Sur quoi, Dominica abattit la lame nimbée d’énergie et décapita le traître, tranchant dans un même geste le Rosarius qu’il portait depuis le jour de sa première rencontre avec les Filles de l’Empereur.
Le Règne du Sang s’éteignit en même temps que Vandire, mais il fallut des siècles pour mettre fin à l’Âge de l’Apostasie. Sebastian Thor fut jugé pour sédition, mais au regard de la pureté de ses intentions et de la haine qu’il vouait au tyran déchu, il fut non seulement reconnu innocent mais nommé Ecclésiarque. À la demande des autres Hauts Seigneurs de Terra, l’Adeptus Ministorum subit un grand nombre de changements, dont le plus radical fut la ratification du Décret de Passivité, qui interdisait à l’Ecclésiarchie d’entretenir une force « d’hommes en armes ». En vertu de cet édit, l’Ecclésiarchie fut forcée de renoncer à son commandement sur ses contingents et de céder le gros de ses armées à l’Astra Militarum et ses flottes à la Marine Impériale. Toutefois, Sebastian Thor déclara que les Filles de l’Empereur n’étaient pas concernées par le Décret. Il avait conscience que cette puissance militaire était nécessaire pour défendre la foi, si bien que les Filles furent incorporées au Ministorum et reçurent le nom d’Adepta Sororitas. Cette consécration provoqua le courroux des autres Hauts Seigneurs, mais ils n’avaient aucun moyen de s’opposer à l’Ecclésiarque fraîchement nommé ni aux pouvoirs qu’il détenait encore.
L’organisation la plus importante à émerger de l’Âge de l’Apostasie ne fut toutefois pas du fait de Thor, mais des maîtres secrets des Saints Ordres de l’Inquisition. Cette nouvelle organisation était l’Ordo Hereticus.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Âge de l'Apostasie
Rédemption : M37-41
La rébellion déclenchée par Horus l’Archi-hérétique n’a jamais cessé. Chaque année, la Longue Guerre, ainsi qu’est nommé ce conflit par les Légions de Traîtres qui l’initièrent et qui brûlent de l’achever, a continué dans tous les Segmentums. Les Légions de Traîtres soutiennent des cultes voués au Chaos et des rébellions dès qu’elles le peuvent, et assaillent régulièrement les mondes de l’Empereur. À treize reprises, Abaddon le Fléau a lancé des Croisades Noires, c’est-à-dire des invasions de grande ampleur où les factions du Chaos s’unissent momentanément contre leur ennemi juré. Cependant, la Longue Guerre n’a pas initié que des affrontements militaires. Des épidémies ont été propagées, des soulèvements iconoclastes ont été favorisés, et les cultes secrets prolifèrent au sein même de la bureaucratie impériale. |
Les péchés de l’Apostasie furent lavés dans le sang. Des génocides furent ordonnés par les Hauts Seigneurs de Terra en personne. Le Culte Impérial se répandit comme jamais auparavant, et les bûchers des hérétiques s’élevèrent sur des centaines de milliers de planètes. Plusieurs Croisades de Foi furent lancées et amenuisèrent considérablement les effectifs de la Garde Impériale et des Space Marines. L’exemple le plus flagrant de ces dérives se déroula au début de cette période, lorsque Saint Basillius déclara que trente Chapitres péchaient par manque de foi. Ces derniers eurent à choisir entre une destruction immédiate ou une croisade dans l’Œil de la Terreur. Tous firent ce second choix.
Les Conquêtes de Macharius : M41
La plupart des lexographes et des historitors impériaux considèrent cet événement comme la dernière des Croisades de Rédemption. C’est également celle qui connut le plus grand succès. Le Seigneur Stellaire Macharius rassembla la plus grande armée que la galaxie avait connue depuis que l’Empereur avait réuni Ses vingt Primarques au cours de la Grande Croisade. En sept années, les armées de Macharius reconquirent mille mondes dans la partie occidentale de la galaxie. Il s’aventura jusque dans les secteurs les plus reculés, là où même la Lumière de l’Empereur s’étiolait. Tout l’Imperium pleura Macharius lorsqu’il mourut et peu de temps après, les immenses territoires qu’il avait conquis se morcelèrent à cause des rivalités entre ses généraux. Cette guerre fut nommée l’Hérésie Macharienne et dura soixante-dix ans, et ne fut stoppée que grâce aux efforts combinés de plus de cent Chapitres de Space Marines.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Histoire du Secteur Macharien
Déclin : M41
Les armées impériales ayant été épuisées par les Croisades de Rédemption, de nombreux mondes frontaliers tombèrent aux mains des Orks, du Chaos et de diverses espèces extraterrestres. Afin de lutter contre l’anarchie, l’Adeptus Terra imposa des règles et des punitions toujours plus strictes, d’autant plus que les augures étaient funestes et annonçaient des remous dans le Warp, comme si une menace colossale s’y agitait.
Les Guerres Tyraniques : M41
Les Tyranides arrivèrent dans la galaxie, précipitant le début des Guerres Tyraniques. La Flotte-Ruche Béhémoth détruisit Tyran et le système Thandros avant d’être stoppée dans le Royaume d’Ultramar, au prix de lourdes pertes. D’autres Flottes-Ruches se manifestèrent ensuite, dont la Flotte-Ruche Kraken, qui ravagea le Vaisseau-Monde Aeldari Iyanden.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : les Guerres Tyraniques
La Grande Faille : M41
Une faille dans la réalité s’étirant sur tout le plan galactique apparut. Elle fut baptisée la Cicatrix Maledictum, la Voie Pourpre, la Gueule de la Ruine, la Balafre du Warp, le Dathedian, le Sourire de Gork et un millier d’autres noms. Elle recouvrit la galaxie de ténèbres et annonça le début d’une nouvelle époque.
L'Espoir Renaît
- « Dans une galaxie ceinte de ténèbres, c’est à nous d’apporter la lumière. Le flot du désespoir monte, et nous devons nous élever davantage. En une époque où la raison et l’espoir sont en déroute, nous devons tenir bon. Car nous sommes les épées de l’Empereur, les armes de Sa justice, qui libèrent et vengent en Son nom. Nous sommes l’Adeptus Astartes, les Anges de la Mort, et nous devons vaincre à tout prix. »
- - Rouboute Guilliman, Premier Discours sur Terra.
Lorsque la Cicatrix Maledictum naquit dans la tourmente et déchira la galaxie, elle suscita une vague de ténèbres qui recouvrit l’Imperium tel un suaire. Alors que cette obscurité impie engloutissait les systèmes solaires les uns après les autres, une poignée de héros se battit pour conserver la flamme de l’espoir. Les informations à propos de cette période sont fragmentaires, imprégnées de symbolisme et difficiles à ordonner à cause des distorsions temporelles, mais il est établi que les événements les plus décisifs se déroulèrent sur Cadia.
En unissant les factions disparates de l’Œil de la Terreur, Abaddon le Fléau dévasta une planète qui lui résistait depuis des millénaires. Les plus grands champions de l’Imperium s’opposèrent à lui. Parmi eux se trouvaient Belisarius Cawl, Sainte Célestine et l’Inquisitrice Katarinya Greyfax. Même s’ils donnèrent tout pour défendre Cadia, ils furent obligés de battre en retraite vers le monde glaciaire de Klaisus. Pendant ce temps, sur Cadia, Abaddon mit à bas les mystérieux pylônes géométriques qui jalonnaient les étendues sauvages et venteuses, affaiblissant ce faisant la barrière entre les mondes. En effet, ces mégalithes antiques avaient été érigés pour éviter que la matière brute du Chaos pénètre dans l’univers matériel. Ces mêmes destructions furent perpétrées par les agents d’Abaddon sur les planètes qui abritaient des structures identiques. La disparition de ces sceaux de protection permit aux tempêtes du Warp de couper la galaxie en deux.
Au même moment, la civilisation des Aeldaris connaissait ses plus grands troubles depuis des millénaires. La faction des Ynnari naquit parmi les populations des Vaisseaux-Mondes et de Drukharis. Elle vénérait Ynnead, une divinité récemment ressuscitée, car elle pensait qu’il l’aiderait à vaincre le Chaos et à rétablir la suprématie des Aeldaris. Poussés par le destin ou les circonstances, les Ynnari assistèrent Cawl, Célestine et Greyfax alors qu’ils étaient acculés. Ensemble, ces champions de la lumière échappèrent à leurs poursuivants et se réfugièrent à Ultramar.
En dépit des informations divergentes, une chose est sûre : dans la Forteresse de Hera sur Macragge, ces alliés de circonstance accomplirent un miracle en ressuscitant Roboute Guilliman, le Primarque des Ultramarines. Le Seigneur d’Ultramar repoussa les nuées d’hérétiques de son système solaire et les mit en déroute. Il se lança ensuite dans un pèlerinage. Sa flotte s’aventura dans le Warp alors même que les tempêtes qui allaient donner naissance à la Grande Faille grondaient autour d’elle. Elle affronta la fureur et les flammes, et Guilliman en personne vainquit les plus grands champions des quatre Dieux du Chaos avant d’arriver enfin sur Terra. Il communia ensuite seul avec son père, l’Empereur de l’Humanité, avant de ressortir de la salle du Trône d’Or, animé d’une volonté d’acier.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : Gathering Storm
Le Sombre Imperium
- « Allons-nous nous coucher tel l’agneau devant le loup, ou allons-nous nous opposer aux horreurs que la galaxie nous envoie avec dédain ? Ne tolérez pas que que les bêtes et les abominations d’outre-monde vivent dans notre Imperium ! »
- - Orthas Gregoran, Chef Démagogue du Synode Forian.
Dix mille ans se sont écoulés depuis que l’Empereur s’est assis sur le Trône d’Or - dix mille ans d’épreuves, de labeur, de pertes et d’horreurs. Pourtant, l’Humanité lutte, s’accroche à sa foi en l’Empereur-Dieu et l’espoir qu’un jour il la libérera. Si cela venait à se produire, il s’agirait d’un miracle à une échelle sans précédent pour l’histoire humaine, car les ténèbres qui enveloppent l’Imperium n’ont jamais été aussi épaisses.
La plupart des races intelligentes de la galaxie ont leur prophétie eschatologique, une ère où les étoiles s’éteindront et le vide consumera tout. La Rhana Dandra des Aeldaris, l’Évidage des Nicassars, la peur de l’Empire T'au de retomber dans les violences délétères du Mont’au, l’Humanité connaît tant de prédictions apocalyptiques qu’aucun érudit ne pourrait toutes les compiler en une seule vie. Elles ont toujours été empêchées ou contredites. Pourtant, tandis que le 41e Millénaire se précipitait vers ce qui semblait être une conclusion catastrophique, personne n’aurait blâmé les peuples de la galaxie d’y voir là la fin de toute chose.
La Grande Faille fit pire que séparer - elle le dédoubla, isolant Sanctus et Nihilus aussi comme un coup d’épée tranche la tête d’un guerrier. Ses tempêtes Warp engloutir des centaines de systèmes stellaires avec leurs innombrables indigènes. Elle déforma le flot du temps et de la causalité, et vomit une énergie incontrôlée dans le vide. L’Humanité fut, peut-être, la race la plus touchée, au regard de l’ampleur de son domaine et de sa dépendance à l’Astronomican qui la rendaient autrement plus vulnérable. Pour l’Adeptus Terra, les mondes perdus au-delà de la faille auraient tout aussi bien pu cesser d’exister, tout comme les ressources et les informations qu’ils fournissaient. Réciproquement, les citoyens assiégés des mondes perdus de l’Imperium Nihilus avaient tout lieu de croire qu’ils étaient les derniers humains en vie.
Ces fragments de l’Humanité auraient pu reprendre courage s’ils avaient pu voir comment tous continuaient leur combat. Pour chaque monde abandonné à la démence, au désespoir ou à la catastrophe, un autre se battait bec et ongles, allumant des bûchers de veille et entonnant des hymnes de défi contre les ténèbres du vide. Après tout, l’Humanité n’avait pas survécu à dix mille ans de lutte grâce à sa faiblesse ou sa résignation.
Les époques précédentes avaient trempé l’Imperium. Elles avaient instillé à la fois la force et la faiblesse aux ouailles de l’Empereur. L’ignorance de l’Humanité était de longue date une plaie ; l’innovation technologique aurait pu lui permettre de ressusciter pléthore de systèmes d’armes, de défense et de communications vitaux, voire de réparer les mécanismes défectueux du Trône d’Or. Avec une meilleure compréhension des dangers auxquels elle était confrontée, l’Humanité aurait pu s’adapter ou employer ces informations pour combattre les multiples menaces. Une race moins superstitieuse et ignorante aurait pu réagir plus promptement, plus activement, et s’adapter, et aurait peut-être même mis de côté ses préjugés pour faire cause commune avec les races Xenos les plus avenantes, et gagner ainsi de puissants alliés dans la guerre contre le Chaos.
Pourtant, l’ignorance, la peur et la superstition sont peut-être la grâce salvatrice de l’Imperium. Les masses opprimées fournissent une main-d’œuvre militaire et industrielle intarissable pour des besognes qui auraient poussé des populations plus dynamiques à la rébellion. Un trop grand savoir est dangereux face aux horreurs indicibles des antiques Nécrons ou des insidieux Démons du Chaos ; contre de tels ennemis, une foi aveugle est la lame la plus tranchante et le bouclier le plus indestructible. Le macabre édifice de l’Humanité est peut-être idéalement adapté pour survivre à ces heures sombres, mais alors à quel prix ?
Cela ne fait peut-être aucune différence. L’élan de la guerre galactique est indomptable, et l’échelle même des guerres de l’Imperium défie le contrôle ou l’entendement humain. Même les meilleurs des individus ne peuvent changer le cours des choses à ce stade ; embourbés dans les ténèbres et l’incertitude, ils ne peuvent rien faire de mieux que repousser les menaces au fur et à mesure, et empêcher le domaine de l’Empereur de se déliter sous la pression croissante.
La Noctis Aeterna
La tourmente de la création de la Grande Faille et des événements qui suivirent impliquent qu’aucune information entièrement fiable n’est connue à propos de cette période. Alors que des communications astropathiques limitées redevinrent possibles, les historitors et les chronotectes tentèrent d’interpréter les rapports qui affluaient. Le temps s’écoulait étrangement à cause des interférences de l’Immaterium dans le monde réel, et il passait plus vite dans certains secteurs que dans d’autres.
Alors que la réaction en chaîne de la Grande Faille éventrait la galaxie, des lames de fond d’énergie surnaturelle en jaillissaient par intermittence. Les tempêtes Warp engloutirent tout, et même les zones sauvages de la galaxie ne furent pas épargnées. Le million de planètes impériales fut coupé de la Lumière de l’Empereur comme l’Astronomican s’éteignait. Au cours de cette période, l’Imperium de l’Humanité cessa d’exister en tant qu’entité, car chaque planète était isolée, et n’était plus qu’une étincelle de raison perdue au milieu d’un ouragan de démence. L’anomalie Warp était d’une telle ampleur qu’aucun instrument impérial ne pouvait la mesurer. De fait, elle était plus vaste et plus redoutable que tout phénomène similaire ayant été enregistré depuis l’Ère des Luttes.
Au cours de la Grande Obscurité, comme on la nomma, toute communication astropathique à longue portée se révéla impossible. Le Warp était beaucoup trop agité pour laisser passer le moindre vaisseau, et les navires en transit furent détruits de la plus horrible des façons, ou subirent les pires turbulences jamais vécues par leurs équipages. Il est impossible de dire combien périrent au cours de ces événements tragiques. Ceux qui survécurent se retrouvèrent à des centaines d’années-lumière de leur destination à cause des caprices de l’Immaterium.
Les forces du Chaos arrivèrent dans le sillage des tempêtes, voire au cœur de celles-ci. Les armées démoniaques étaient à l’avant-garde, suivies de près par les Légions de Traîtres, les nuées de Renégats et les cultes qu’ils avaient asservis.
La Défense de Terra
Lorsque les premières tempêtes Warp éclatèrent au-dessus de la Sainte Terra, son ciel pollué prit une teinte écarlate. Dédaignant les plans de ses frères car il était avide de prouver sa supériorité, Khorne envoya quatre-vingt-huit cohortes de Démons à l’assaut du Palais de l’Empereur. Le Dieu du Sang voulait rafler toute la gloire en détruisant personnellement le Trône d’Or. Les nuages rouges au-dessus de la Porte du Lion se cristallisèrent bientôt sous la forme de hordes de Démons.
Les batteries de canons du Palais Impérial sont les plus redoutables de l’Imperium, pourtant elles ne purent stopper cette marée purpurine. Menés par Roboute Guilliman, le nouveau Seigneur Commandeur de l’Imperium, les Space Marines Primaris, l’Adeptus Custodes et les Sœurs du Silence combattirent côte à côte. Même si l’assaut désordonné du Chaos fut déjoué bien avant d’atteindre la Porte d’Éternité, les Hauts Seigneurs furent ébranlés par l’audace de l’ennemi. Sans la lueur de l’Astronomican, leurs machines ésotériques et leurs systèmes de protection ne suffisaient plus pour empêcher les Démons de se matérialiser sur Terra. Lorsqu’il eut vent de l’échec de son attaque, Khorne entra dans une rage si terrible que sa forteresse trembla. La chaleur de sa colère fut telle que les essences des huit Buveurs de Sang qui avaient mené l’assaut furent soufflées comme des chandelles dans la bise.
La Porte est Brisée
Cadia avait résisté longtemps et fièrement. C’était la porte infranchissable. Pendant l’Âge de l’Imperium, la Planète-Forteresse avait encaissé les plus violentes attaques du Chaos, qui tentait d’atteindre Terra. Cadia et les autres mondes fortifiés de son système étaient restés pendant des siècles la falaise contre laquelle s’étaient brisées toutes les vagues d’assaut jaillies de l’Œil de la Terreur. Cependant, dans le Sombre Imperium, nul ne savait d’où les forces du Chaos allaient arriver. La seule chose certaine, c’est qu’elles arriveraient tôt ou tard.
Même si Cadia fut finalement réduite en désolations couvertes de flammes par les assauts incessants d’Abaddon, les autres mondes du système combattirent vaillamment pour venir à bout des armées lancées contre eux. Le Grand Exode de Cadia avait vu d’innombrables défenses redéployées juste à temps sur ses planètes jumelles. Tous les domaines affectés par la Cicatrix Maledictum étaient ravagés par des tempêtes Warp capables de donner la mort de mille façons. Là où ces ouragans soufflaient le plus fort, les rejetons des Dieux Sombres émergeaient de l’éther et se jetaient sur les défenseurs de l’Humanité. Des centaines de batailles. Des milliards de morts. Le ciel de Belis Corona s’enflamma quand les flottes d’Abaddon affrontèrent la Marine Impériale stationnée dans le Segmentum Obscurus. Le Monde-Forge Agripinaa, dont les légions avaient été suffisamment courageuses pour lancer des raids dans l’Œil de la Terreur par le passé, fut assailli par des Techmanciens et leurs ménageries de Machines-Démons. Partout la guerre faisait rage tandis que les forces du Chaos chevauchaient la tourmente de la Grande Faille.
L'Heure des Damnés
Même si les communications étaient coupées, ils interceptèrent les appels à l’aide. Même si les voyages dans le Warp étaient impossibles, ils arrivaient de façon inattendue. Lorsque l’espoir avait disparu, ils surgissaient des ténèbres, cette légion de vengeance, cette confrérie de flammes. La Légion des Damnés apparut sur Baal, Armageddon, Antagonis et des centaines d’autres planètes. Ces guerriers laissant leurs Bolters et leurs Épées Tronçonneuses parler pour eux et infligeaient un châtiment terrible aux ennemis de l’Imperium avant de disparaître sans laisser de traces. L’heure des damnés était bel et bien arrivée…
Une Lueur dans les Ténèbres
Une lumière apparut dans le noir. D’abord un flash, puis des lueurs intermittentes. Finalement, les rayons de l’Astronomican pulsèrent de nouveau depuis la Sainte Terra. Ils percèrent le voile qui recouvrait la galaxie, sans toutefois parvenir à traverser la Grande Faille. La moitié nord-est de la galaxie pouvait à peine entrevoir la Lumière de l’Empereur, car la Cicatrix Maledictum l’engloutissait presque totalement. Maintenant que des communications pouvaient de nouveau traverser l’Immaterium, Terra reçut une telle quantité de messages terrifiés que la moitié des rares Astropathes ayant survécu plongèrent immédiatement dans la folie. Le nombre de planètes qui ne répondait pas, y compris dans la moitié de la galaxie où se trouvait, était alarmant. Presque la moitié des mille Chapitres de Space Marines restait injoignable, et au moins douze Mondes Chapitraux avaient été détruits pendant la Noctis Aeterna et les affrontements terribles qui avaient suivi. Certains Chapitres, comme les White Consuls, survécurent à la destruction de leur planète. D’autres périrent jusqu’au dernier, comme les Sky Sentinels, lorsque leur planète Pranagar fut envahie par Magnus le Rouge, le Primarque Démon des Thousand Sons.
Si jamais l’Imperium Nihilus parvient à renouer contact, le nombre de pertes enregistrées ne fera qu’augmenter tandis que les Hauts Seigneurs de Terra découvriront la sinistre vérité.
La Croisade Indomitus
Lorsqu’il atteignit Terra, le Primarque des Ultramarines Roboute Guilliman se présenta à son père, l’Empereur-Dieu de l’Humanité. Nul ne consigna ce qui se déroula derrière les portes closes de la salle du trône, mais l’on dit que Guilliman en sortit avec une résolution nouvelle dans le regard. Il ne resterait pas oisif alors que la Grande Faille empoisonnait les étoiles…
Même le Système Sol fut assiégé suite à l’ouverture de la Grande Faille ; seuls les efforts combinés de maintes armées impériales préservèrent le Monde-Trône et repoussèrent les ennemis de l’Humanité. Dès lors, Roboute Guilliman eut le temps de constater quelles forces restait-il à la machine de guerre impériale. Il comprit alors mieux que jamais la puissance que l’Imperium assailli pouvait néanmoins mobiliser lorsqu’il combattait à l’unisson. Ce fut cette force qu’il entreprit d’envoyer contre les horreurs révélées comme la Noctis Aeterna se retirait. On dit que Roboute Guilliman lutta chaque jour pour ne pas dégainer sa lame, rassembler son aréopage guerrier et se jeter dans le maelström des combats, tant il était consterné par l’état de l’Imperium et sa haine des traîtres. À la place, faisant la preuve de son talent proverbial pour rationaliser et compartimenter, Guilliman resta sur place pour mettre en branle un plan qui lui permettrait de remporter non pas une poignée de batailles, mais bien la guerre désespérée de l’Humanité pour sa survie.
Guilliman voyait le champ de bataille galactique avec une perspective supérieure à tout autre esprit mortel. En premier lieu, il admit que l’Imperium Sanctus devait être sécurisé avant qu’aucune pensée désespérée fût accordée à l’Imperium Nihilus. Dans un second temps, avec une froideur que certains jugèrent cruelle, il décréta que tous les mondes ne pouvaient être disputés ou sauvés. Si l’Imperium voulait avoir une chance de survivre, il devait rassembler sa force et l’appliquer avec méthode et réflexion. Ainsi commença la mobilisation des flottes de la Croisade Indomitus, la plus vaste entreprise militaire de l’histoire de l’Humanité depuis que la Grande Croisade avait quitté Terra dix mille ans auparavant.
La mobilisation ne s’achèverait pas en un jour, ni sans réticence ou difficulté. Guilliman s’assura le concours des Hauts Seigneurs assez aisément, car ils voyaient en son plan une chance de restaurer l’équilibre mental et la stabilité dans une galaxie plongée dans la démence. Le Primarques dut travailler plus dur pour obtenir l’appui de l’Adeptus Mechanicus, de l’Adeptus Custodes, des guildes de la Navis Nobilite, de l’imposante puissance bureaucratique de l’Adeptus Terra et de bien d’autres ordres. Il fit face à une résistance organisée, non seulement de certaines cellules d’adorateurs xénophiles ou chaotiques qui gangrenaient les sous-ruches de Terra, mais aussi de nobles intrigants et pompeux trop habitués à être les maîtres de leur domaine. Guilliman fut aussi implacable qu’impitoyable en écrasant ces obstacles - l’assaut diplomatique et militaire qu’il lâcha sur la moindre strate du Monde-Trône fut surnommé la Purge du Primarque, et bien qu’il ne se fit pas que des amis, il s’assura que la mobilisation des flottes de la Croisade Indomitus put se poursuivre à un rythme satisfaisant.
Après avoir défendu Terra, Roboute Guilliman rassembla une armada. Aidé par des éléments de l’Adeptus Custodes, un petit contingent de Sœurs du Silence et un ost de Space Marines Primaris issus de plusieurs Chapitres nouvellement fondés, le Primarque traça son itinéraire. Des forces de frappe d’une dizaine de Chapitres historiques et menés par les Imperial Fists ne tardèrent pas à se joindre à cette flotte. Des légendes furent bientôt forgées tandis que Guilliman vint à l’aide des planètes attaquées. Il brisa les sièges et dispersa aux quatre vents les envahisseurs, ravivant ainsi la flamme de l’espoir dans le cœur des défenseurs. La rumeur ne tarda pas à se répandre, car les planètes en mesure de transmettre des messages astropathiques annoncèrent le retour d’un héros mythique. Un demi-dieu de l’antiquité marchait de nouveau parmi les hommes.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Croisade Indomitus
La Résistance d'Armageddon
Pendant l’essentiel du millénaire, Armageddon avait été un champ de bataille. La planète avait d’abord été envahie par le Chaos, puis fut le site d’une guerre épique entre les hordes d’Orks de Ghazghkull Thraka et les forces de l’Imperium. Même si le tristement célèbre chef des Peaux-Vertes s’était finalement lassé et s’était rendu dans d’autres zones de guerre, le conflit se poursuivait. Les cyclones infernaux libérés par la Grande Faille ne stoppaient pas les combats, et ne faisaient qu’altérer leur nature. Au cours de la Noctis Aeterna, les renforts des deux camps avaient été coupé, et ceux qui se rendaient vers le système avaient purement et simplement disparu. Les troupes au sol sur Armageddon durent se battre non seulement contre leurs ennemis, mais aussi contre des vagues de Démons. Parfois, les défenseurs étaient en si mauvaise posture qu’Orks et humains s’unissaient pour combattre la menace démoniaque, mais de telles alliances ne duraient jamais longtemps.
Lorsque l’Astronomican réapparut et que les voyages travers l’Immaterium redevinrent envisageables, les renforts impériaux qui arrivèrent trouvèrent le paysage d’Armageddon totalement changé. Au plus fort des tempêtes Warp, les forces de Tzeentch et de Khorne s’étaient affrontées. Les Orks et les impériaux avaient battu en retraite tandis que des Démons gigantesques se battaient pour la suprématie. La moitié de la planète avait été transformée en un Monde Démon. Son paysage infernal se mélangeait aux édifices des Cités-Ruches en ruine. Les troupes impériales accompagnées par neuf Chapitres de Space Marines, dont les Salamanders, parvinrent à mettre fin au rituel qui aurait permis à Angron, le Primarque des World Eaters, de revenir sur cette planète qui avait jadis osé le défier.
Dévastation sur Baal
Après avoir sacrifié les Mondes-Boucliers du système Cryptus afin de ralentir l’avancée des Xenos, la planète Baal fut attaquée par la Flotte-Ruche Léviathan. Celle-ci restait imposante malgré de précédentes pertes considérables, au point qu’elle masquait les étoiles. Le Seigneur Commandeur Dante avait renforcé du mieux qu’il le pouvait les défenses du monde natal des Blood Angels, ainsi que celles de ses lunes. Convaincu que l’attaque était la meilleure des défenses, il avait ordonné des dizaines de frappes préventives pour ralentir, détourner ou affaiblir des centaines de vrilles de l’armada. Il avait également appelé tous les Chapitres successeurs des Blood Angels à ses côtés. Les Flesh Tearers furent les premiers à arriver, jusqu’à ce que tous les Chapitres successeurs à l’exception des Lamenters soient présents. Même les Knights of Blood, qui avaient été déclarés Excommunicate Traitoris par les Hauts Seigneurs de Terra, se présentèrent pour renforcer les défenses. Cela ne suffit pas.
La Flotte-Ruche Léviathan apprenait rapidement et ne pouvait tomber deux fois dans le même piège. Elle avança inexorablement en utilisant sa supériorité numérique pour dévorer toute vie dans le secteur avant d’assaillir Baal et ses lunes jumelles. Les dix-neuf premières vagues, chacune plus importantes que la précédente, furent repoussées, mais au prix de lourdes pertes chez les Blood Angels et leurs successeurs. Cinq Maîtres de Chapitre moururent au cours de ces combats, dont trois lors de la bataille du Dôme des Anges. Les Tyranides entreprirent de drainer la vie de Baal et de ses lunes, y compris celle des déserts irradiés de Baal Secundus. Puisque leurs défenses étaient en lambeaux et que leurs lunes étaient ravagées, les Space Marines se réfugièrent dans les ruines de l’immense Forteresse-Monastère des Blood Angels. Ils se préparèrent alors à un baroud d’honneur comme la vague d’assaut suivante approchait. Il semblait que la fin des Fils de Sanguinius était proche.
Ce fut à cet instant que la Grande Faille sépara la galaxie et que le système Baal fut balayé par des tempêtes éthériques. Aucune autre vague d’attaque ne provint de la Flotte-Ruche, mais pas un seul défenseur ne survécut sur la lune qui résistait encore. Néanmoins, il restait largement assez de Tyranides à la surface de Baal pour exterminer les troupes impériales. Même si toute victoire était impossible, Dante mena ses forces dans des combats d’arrière-garde de plus en plus désespérés. Lorsque le dernier cordon défensif fut brisé, les étoiles réapparurent. Les Tyranides s’aperçurent que leur Flotte-Ruche n’était plus là, et qu’à sa place se trouvait une flotte impériale. C’était celle de Roboute Guilliman et de sa croisade. Au bout de durs combats, Baal fut enfin débarrassée de la menace Xenos. Le Chapitre entreprit alors de reconstituer ses effectifs et de reconstruire sa planète, car on avait désespérément besoin de lui et de ses successeurs ailleurs dans la galaxie. Nul ne sait ce qui advint de Léviathan, même si des indices furent découverts sur la lune désormais désolée de Baal Prime. Des crânes de Xenos formaient des montagnes d’une taille colossale ayant la forme à huit branches du symbole du plus terrible et du plus ancien ennemi des Blood Angels : le redoutable Buveur de Sang Ka'Bandha.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Dévastation de Baal
L'Âge des Sorciers
L’ouverture de la Grande Faille a eu des effets flagrants et catastrophiques. Elle a aussi entraîné un péril insidieux, qui se répand lentement dans les étoiles et souille tout ce qu’il touche. Le Warp est resté ouvert comme une plaie à vif, les limites de l’espace réelle déchirées à une échelle inouïe. Il était inévitable que cette énergie suinte de ces lésions comme une sanie.
Après l’ouverture de la Grande Faille, les ténèbres de la Noctis Aeterna dissimulèrent bien des maux. Cataclysmes psychiques et incursions démoniaques consumèrent des dizaines de mondes. Lorsque les ténèbres se levèrent, l’Adeptus Terra, horrifié, obtint une image claire des terreurs ainsi déchaînées. Peu se rendaient compte que les phénomènes à l’œuvre n’étaient que les prémices de manifestations surnaturelles qui allaient infester cet âge sombre.
Les Asuryanis, les Aeldaris des Vaisseaux-Mondes, furent les premiers à prendre conscience de la réalité des événements. Chaque Asuryani possède ne serait-ce qu’une once de talent psychique, et c’est cette faculté, aiguisée de longue date, qui leur permit de prendre conscience de l’afflux d’énergie psychique émanant de la faille. Les habitants des Vaisseaux-Mondes avaient depuis longtemps appris à composer avec ce bienfait dangereux, bien conscients de ses dangers, et s’en gardant dans la mesure du possible.
Les plus visionnaires d’entre eux comprirent toutefois que cela ne serait pas le cas de l’Humanité. Ils cherchèrent à prévenir les représentants impériaux avec lesquels ils entretenaient des rapports ténus. L’Humanité est si omniprésente que si elle venait à subir une apocalypse psychique, tous les autres peuples de la galaxie en subiraient les conséquences. Les Xenos pouvaient avertir les agents de l’Imperium, mais pas les obliger à agir en fonction de ces informations ni à les diffuser. Ainsi, la vaste majorité de l’Humanité demeura ignorante du danger cependant qu’il commençait à se manifester.
Il y eut des signes, bien sûr, lisibles par ceux dotés de connaissances suffisantes. Les chasseurs de sorciers de l’Ordo Hereticus eurent à combattre contre un nombre croissant de Psykers humains aux intentions maléfiques. Les Vaisseaux Noirs furent remplis jusqu’au plat-bord, forcés à rentrer au port bien avant la fin de leur ronde. Même les Sœurs du Silence qui patrouillaient dans les cales durent combattre les féroces pouvoirs de leurs otages. L’Adeptus Arbites et les milices planétaires consignèrent une multitude de rapports évoquant des mutations psychiques. Dans nombre de cas, les conséquences effroyables s’ensuivirent bien avant que l’Imperium n’eût proposé son aide aux autorités locales.
Bien que leurs sujets eussent été anesthésiés par le labeur, un grand nombre des dirigeants et des défenseurs de l’Imperium durent admettre la vérité. L’évolution psychique de l’Humanité s’accélérait. On avança des théories sur les raisons de ce phénomène, toutes plus extravagantes les unes que les autres ; pour certains, c’était du fait de la Grande Faille, pour d’autres, l’érosion de la foi, d’aucuns évoquèrent des pestes psychiques orchestrées par les Xenos, voire l’Empereur Lui-même, qui cherchait à toucher Ses fidèles et à les imprégner de Sa puissance.
Dans le système Talledus, des masses de citoyens et de soldats impériaux manifestèrent des pouvoirs d’apparence divine ; ils héritèrent du surnom d’Humbles Saints et repoussèrent avec ce pouvoir les forces du Chaos, jusqu’à ce qu’il leur échappe avec des conséquences dramatiques. Sur les systèmes de la Balafre Rouge, les défenseurs impériaux gâchèrent un temps précieux à examiner des flots de réfugiés et à débusquer la sorcellerie au lieu d’affronter les Tyranides que fuyaient les expatriés.
Des Chapitres Space Marines s’efforcèrent de maîtriser l’influx de novices Psykers. L’Inquisition, comme les armées impériales dut affronter de nouveaux suzerains psychiques et autres divinités autoproclamées qui avaient renié leurs serments de loyauté. Le culte du Chaos se répandit alors que pouvoir et tentation se combinaient pour transformer le plus infime des larbins en magister de secte.
Saisissant enfin l’ampleur de la menace, les serviteurs de l’Empereur firent tout ce qu’ils purent pour la contrecarrer. On déclara des croisades. On purgea dans les flammes des colonies. En de rares cas, on condamna des mondes à la sanction effroyable de l’Exterminatus. Malgré tout, il devint de plus en plus flagrant que l’Humanité devrait supporter cette périlleuse évolution, ou bien être détruite.
Mais la menace qui planait sur l’Imperium n’était pas qu’intérieure. Caccumulation psychique affecta toutes les races de la galaxie ; même celles qui n’étaient pas douées psychiquement devinrent dangereusement instables, ou poussées à la violence par les phénomènes environnants. Les Orks, par exemple, devinrent plus agressifs qu’ils ne l’avaient été des millénaires durant. Ce fut comme si l’atmosphère gorgée d’énergie psychique les faisait sombrer dans une frénésie tribale. De plus en plus de leurs invasions migratoires - appelées Waaagh! - frappèrent l’espace impérial, poussées par la progression de tempêtes Warp voraces ou par des seigneurs de guerre braillards ; autour de ces derniers, des arcs d’énergie verte bondissaient et crépitaient dans le grondement du rire de dieux monstrueux.
Bien qu’entièrement dépourvus de présence psychique, les habitants de l’Empire T’au furent assaillis par des manifestations surnaturelles que leur science ne parvenait pas à expliquer. Déterminant que la cause de ces phénomènes cauchemardesques était humaine ou issue d’autres êtres sensibles au Warp, les T’au se firent plus intolérants à l’égard des autres peuples, et plus agressifs dans leur neutralisation. Les Tyranides demeurèrent immunisés à la caresse du Warp, leurs vrilles sinuant avec insouciance dans les régions les plus empyréennement instables pour frapper l’Imperium par surprise.
La réponse des Nécrons fut peut-être la plus effrayante et la plus dangereuse. Bien qu’ils ne soient pas Psykers eux-mêmes, les antiques androïdes pouvaient néanmoins perdre leurs mondes aux griffes des Démons et des cataclysmes ; une galaxie submergée par la démence métaphysique ne leur était d’aucun intérêt. Ainsi, ils mirent à l’œuvre leur savoir ésotérique afin de stabiliser - voire neutraliser - l’influence de l’Immaterium sur l’espace réel. Au cœur des horreurs nébuleuses de la Zone de Guerre Paria, l’Imperium eut un aperçu de la damnation qu’un tel effort déchaînerait : des colonies humaines dépourvues d’esprit ; des carcasses sans âmes aux yeux vitreux et fixes ; des mondes sauvés de la folie mais plongés dans une stérilité silencieuse. L’Imperium doit aussi résister à ce destin de toutes ses forces et de toute sa foi, car en affrontant la démence du Warp, les Nécrons risquent bien de condamner la galaxie à un sort plus terrible encore.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Éveil Psychique
Terra Riposte
Afin de reprendre l’initiative, une force de frappe fut rassemblée sur Terra, dont une armée entière de l’Adeptus Custodes.
Les Custod… +++CLASSIFIÉ+++ …Maître de l’Humanité.
Les Pandémies
Quelque chose de terrible jaillit des tempêtes Warp alors qu’elles tourbillonnaient vers le sud de l’Ultima Segmentum. Là où les graines de la corruption avaient été plantées par la Maladie Ambulante, la contamination ne tardait pas à se répandre. Ceux qui étaient morts de maladie se relevèrent pour s’en prendre aux vivants. Auparavant, ces cadavres ambulants pouvaient être anéantis, mais désormais, leur destruction provoquait l’irruption de hordes de Nurglings de leurs corps. Des Mondes-Ruches furent ravagés, et alors que la Grande Obscurité tombait, il semblait n’y avoir nulle échappatoire. Des cultes voués à la corruption fleurirent dans les ruines de la civilisation et invoquèrent les habitants du Royaume du Chaos.
Trois systèmes entiers tombèrent, donnant naissances aux Astres Fléaux, domaine de Nurgle. C’est de là que la Death Guard et les légions de la pestilence lancèrent des attaques contre les planètes environnantes. Le Primarque Démon Mortarion s’en prit même au Royaume d’Ultramar, la perle du Segmentum. Des bombardements méphitiques s’abattirent avec une telle violence que les Cités-Ruches devinrent des fosses communes et que les Agri-Mondes furent réduits en continents couverts de fange. Le Chaos était partout lorsque Roboute Guilliman revint. Son génie stratégique parvint à stabiliser les zones de guerre, et lors de sa contre-attaque de la campagne de la Lance d’Espandor, il réussit à gagner un temps précieux pour l’Imperium. Aux portes de Parmenio, Roboute vainquit le Démon Majeur Septicus et sa Garde Purulente. Sur Iax, jadis un magnifique Monde-Jardin, Guilliman et Mortarion s’affrontèrent en duel, mais le Primarque Démon finit par s’enfuir en couvrant sa retraite à l’aide d’un bombardement viral.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : les Guerres de la Peste
Pas d'Issue
Un passage s’ouvrant de façon intermittente fut découvert dans la Grande Faille, mais cela n’apporta guère de réconfort à l’Imperium. Malgré tout, la Cicatrix Maledictum avait au moins une ouverture, et peut-être plusieurs autres. Ce passage était proche de l’Œil de la Terreur, que les Navigators évitaient depuis la Grande Croisade, car cette région était dangereuse à cause de ses tempêtes et de ses anomalies incessantes. Toutefois, lorsque cette nébuleuse se calma, elle révéla le système Nachmund. Son tyran Kaligius régnait sur une maisonnée de Chevaliers déchus qu’on n’avait plus vus depuis l’Hérésie d’Horus. Déclarant que l’Antique Nuit était revenue, Kaligius rejeta les offres de l’Imperium et noua des pactes avec des renégats et des flottes de pirates. Depuis, certains navires ont réussi à traverser le Piège de Nachmund, mais beaucoup ont été détruits en essayant. Leurs épaves flottent désormais dans le vide.
Il n'y a que la Guerre
Alors que l’Imperium réalise peu à peu l’étendue des dégâts provoqués par la Grande Faille, il tente de s’adapter. Il n’y a plus de mondes-boucliers, plus de système-bastion. Chaque planète, y compris la Sainte Terra, est maintenant en première ligne pour la défense de l’Humanité.
Un âge déjà sombre empirait.
Médias Externes
Sources
- Warhammer 40K - Livre de Règles, V9
- Warhammer 40K - Livre de Règles, V8
- Warhammer 40K - Livre de Règles, V6
- Warhammer 40K - Livre de Règles, V3
- The Horus Heresy, Book One - Betrayal
- The Horus Heresy, Book Seven - Inferno
- The Horus Heresy - L'Âge des Ténèbres : Livre de Règles
- Warhammer 40 000 JdR - Rogue Trader : Livre de Règles
- Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy - Le Sang des Martyrs
- White Dwarf N°100 (Août 2002)
- White Dwarf (UK) N°129 (Septembre 1990)
- ↑ White Dwarf (UK) N°129 (Septembre 1990), Space Marine Armor described by Rick Priestley (traduit de l’anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book Seven - Inferno, Chapter The Legio Custodes - The Gene-terrors of Old Night (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Age of the Emperor - The Psyker Paradox (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter Age of Emperor - Apotheosis (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter Age of Emperor - The Council of Terra (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy - L'Âge des Ténèbres : Livre de Règles, Chapitre L'Imperium de l'Humanité - Le Régent de Terra
- ↑ The Horus Heresy - L'Âge des Ténèbres : Livre de Règles, Chapitre Un Âge de Ténèbres - Une Trahison Mûrie de Longue Date
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter Age of Emperor - The Canker of Doubt (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter Age of Emperor - Conspiracy (traduit de l'anglais par Guilhem)