Schisme de Mars

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« Aujourd’hui est un grand jour, mes acolytes, conservez-en le souvenir éternellement. C’est aujourd’hui le jour où Mars et ses Mondes-Forges vont rejeter le joug de la tyrannie de l’Empereur. Lancez vos armées à l’attaque, et que les sables de notre planète se teintent de la couleur du sang ! »
- Fabricator-Général Kelbor-Hal.
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Le Schisme de Mars fut une guerre civile meurtrière, à la fois politique et théologique, qui éclata sur la Planète Rouge, cœur politique, spirituel et technologique du Mechanicum. Les factions loyalistes du Mechanicum et les traîtres du Mechanicum Noir s’entre-tuèrent dès le début de l’Hérésie d'Horus. Des millénaires plus tard, les détails de cette guerre fratricide sont gardés dans le secret par l’Adeptus Mechanicus, afin de conserver sa particularité dans l’actuel Imperium, et pour ne pas rouvrir les causes doctrinales et politiques de ce désastre alors que les terres dévastées et les ruines des Forges annihilés jonchent encore la Planète Rouge dix millénaires plus tard. Peu connaissent les détails de cette tragédie, gardés sous scellés. Néanmoins, cachés dans les profondeurs des cryptes martiennes, il est possible de comprendre les principaux événements qui ont bouleversé la Planète Rouge en parallèle avec les événements des débuts de la Grande Trahison.

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C’est le fardeau de la dévotion.

Dans sa sagesse, l’Empereur a mis fin à la folie de la religion, au poison du fanatisme qui avait gangrené Terra et l’avait plongée dans la Longue Nuit. Il imposa la raison et la Vérité Impériale à tous les royaumes qui lui étaient soumis.

Tous sauf un.

Sur Mars, l’ancienne malédiction persistait. Cachée dans les rituels byzantins et les traditions obtuses du Mechanicum, elle perdurait, et dans les entrailles des vastes Villes-Usines de la planète rouge, elle suppurait et se nourrissait de vieilles rancunes et de méfiance. C’est ici qu’Horus la trouverait, la nourrirait et, dans l’obscurité, la forgerait pour en faire un outil qui lui permettrait un jour de déverrouiller la plus puissante forteresse de la galaxie.

La dévotion à l’ancien credo de Mars, au passé sanglant plutôt qu’à l’avenir doré de l’Empereur, aveuglait tant de seigneurs du Mechanicum. Ils ne pouvaient supporter que leur culte tombe dans l’abîme de l’histoire et soit oublié, pour être remplacé par un nouvel ordre. Se languissant de l’époque où leurs ancêtres régnaient en maîtres dans une galaxie déchirée par la guerre, nombre d’entre eux jurèrent fidélité au Maître de Guerre, sans se soucier du prix à payer pour leur zèle aveugle.

Une fois de plus, l’humanité serait à la merci des fanatiques, de ceux qui préféraient voir la galaxie brûler plutôt que de laisser le passé derrière eux. Alors même que les braises de la Grande Croisade refroidissaient dans les plaines sanglantes d’Isstvan V, Mars s’apprêtait à entrer en guerre. Non pas pour renverser l’Empereur Tyran, ni pour introniser le Maître de Guerre, mais pour déchirer sa propre âme. Les enfants de la planète rouge se sont battus soit pour se libérer des chaînes de la raison, soit pour se débarrasser une fois pour toutes du manteau du mysticisme, sans se soucier de savoir qui dirigerait l’Imperium lorsque les armes se tairaient. Leur dévouement à la cause les a tellement aveuglés qu’ils n’ont pas vu la brèche qu’ils avaient ouverte dans l’armure autrefois impénétrable de Terra.

Je vous parlerai des actes qui ont été commis, car vous ne connaissez pas la vérité de ces années sombres. Je ne vous mentirai pas en vous disant que tout ce que nous avons fait était juste et approprié, car nous savons tous les deux que ce n’était pas le cas.

Est-ce ce qu’il fallait faire ?

Je vous présente ce dossier et vous demande de décider, de juger ceux d’entre nous qui ont vécu ces jours terribles.

Tel est le fardeau de l’Hérésie d'Horus.[1]

Le Schisme de Mars

« Ne vous laissez pas tromper par la froideur extérieure de ces Magos, car sous le voile du décorum, la politique du Mechanicum est aussi complexe que n’importe quel plan ou querelle de la Cour Impériale, et lorsque leur colère est vraiment soulevée, des mondes entiers brûlent dans leur fureur. »
- Mémorandum non attribué à l’Amiral Phoroc
Le Schisme de Mars.

Mars était pour le Mechanicum ce que Terra était pour l’humanité. À l’époque de la Grande Croisade, les Seigneurs de la planète rouge régnaient sur un vaste empire de Mondes-Forge allant de Phaeton dans le Segmentum Solar et Jupiter, dans le Système Sol, aux lointains M'Pandex et Gulgorahd. Même si les habitants de Mars s’efforçaient d’exercer leur pouvoir, leur domination n’était pas totale. Tout comme la domination de l’Empereur sur son vaste domaine était affaiblie par les distances entre les mondes, la domination de Mars l’était également. Malgré cela, les Mondes-Forges étaient unis par un dogme commun qui façonnait leur culture et leur organisation pour qu’elles se ressemblent superficiellement. Ce point commun était une obsession profondément ancrée pour le progrès technologique et une soif de connaître les mécanismes sur lesquels l’univers était construit, ce qui permettait au Mechanicum d’exister dans un état de cohésion, en dépit de sa nature féodale.

Mars elle-même était un microcosme de cette grande organisation, avec ses Cités-Forges, ses Temples-Forges et ses Ordres, fac-similés à l’échelle des Mondes-Forges qui existaient dans toute la galaxie. Ces vastes constructions couvraient la masse continentale ininterrompue de la planète rouge et s’élevaient dans son atmosphère poussiéreuse. Certaines, comme la Cité-Forge de Koriel Zeth, s’appuyaient sur des failles géologiques pour exploiter l’énergie du manteau magmatique de la planète, tandis que d’autres exploitaient la puissance de vastes réseaux de réacteurs gardés par leurs architectes dominateurs et les troupes qu’ils contrôlaient.

Les dirigeants de ces complexes de Forge, chacun étant un chef-d’œuvre d’ingénierie dépassant les capacités de l’ingéniosité commune, étaient tout aussi disparates dans leur quête de savoir et de maîtrise de l’inconnu. Souvent, ces objectifs les opposaient, voire les mettaient en conflit, car des voiles de secret et des subterfuges étaient mis en place pour tenter d’obtenir un avantage sur leurs pairs. À l’instar des relations entre les Mondes-Forges, une unité ténue s’est établie entre les dirigeants des différentes provinces et les Satrapes de Mars, car leur fidélité commune à Terra les liait les uns aux autres. En conséquence, les rivalités entre les facettes et les cultes du Mechanicum restèrent à l’état pur ; la longue histoire de Mars avait été émaillée de guerres et de destructions, mais la dévotion commune au Culte Mechanicus forçait une alliance, quelle que soit l’amertume avec laquelle elle était acceptée.

Avec l’éclatement de l’Hérésie d’Horus, le Mechanicum dut prendre une décision : prêter allégeance soit à l’Empereur et à l’Imperium, soit au Maître de Guerre et à sa rébellion. Horus, par l’intermédiaire de son envoyé Regulus, promit au Fabricator-Général Kelbor-Hal que le Mechanicum serait libéré des contraintes imposées par l’Empereur. Ils seraient à nouveau autorisés à pénétrer dans les voûtes cachées et proscrites afin d’approfondir leurs connaissances, à condition que leurs projets servent la cause du Maître de Guerre.

Ce faisant, ils creuseront entre eux des fossés plus profonds que ceux qui existaient auparavant. Des malentendus longtemps enfouis remontèrent à la surface lorsque les dirigeants du Mechanicum firent connaître leurs intentions et dévoilèrent leurs alliances. Tout comme l’Imperium de l’humanité, Mars a été divisé par des conflits internes. Les Seigneurs de la planète rouge rassemblèrent leurs Taghma, leurs armées de guerriers et leurs myriades de machines de guerre ; avec eux vinrent les Maisons de Chevaliers et les Legios de Titans, et ensemble ils marchèrent au combat, non pas unis pour faire face à un agresseur extérieur, mais pour manifester la fureur de générations de querelles et de rivalités dans une frénésie de destruction sans limites. Tout comme les Légions de Space Marines, l’Auxilia Solar et l’Excertus Imperialis dans son ensemble étaient divisés par des guerres intestines, le Mechanicum l’était également.[2]

++Carta Galactica++

++Circumspecta++
+Verum-Absolotum+

Mars : Le Monde Rouge

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++Spectaculum : Mars++

+001005.M31+
++EJ/601734/F/YD++
+Terrestre (I)
++Sub-tempéré
+++Ferreux
++++Monde-Forge Primus
++Notation++
+"Anneau de Fer" Anneau orbital non représenté - Chantiers navals, docks et manufactures à l’échelle magna équivalents à un Monde-Forge de niveau Zeta en termes de production.
+Vestiges de l’activité de terraformation et de la régression environnementale qui s’en est suivie.

+Des sous-strates archéologiques de grandes valeurs datant de plusieurs millénaires, avec des quantités significatives soit construites, soit récupérées pour les ressources - notez les niveaux élevés de matériaux trouvés en faible abondance géologique sur Mars, indiquant des quantités significatives d’importations intra et extrasolaire à une époque antérieure.[3]

Mars est le cœur de la puissance de l’Imperium. Ses innombrables Forges alimentent la faim inextinguible de la Grande Croisade et sont elles-mêmes alimentées par le butin inépuisable des mondes brisés et conquis à travers la galaxie. C’est le centre rituel du Mechanicum, le lieu de naissance du Culte Mechanicus et le domaine de son plus puissant potentat, le Fabricator-Général. C’est de son Temple-Forge que sont gérées les politiques de ce groupuscule secret de l’humanité et que sont envoyés les diktats aux Mondes-Forge dans les coins les plus reculés de la galaxie. Enfin, c’est l’une des plus grandes forteresses de l’Imperium, chacune de ses villes étant une citadelle et chaque usine une caserne. Ici attendent des millions de guerriers - de chair et de fer - et certaines des plus puissantes Legios Titaniques de l’Imperium, prêts à la défendre contre tout envahisseur assez téméraire pour oser la menacer.

C’est un monde inhospitalier, ravagé par des tempêtes de poussière qui font rage dans les plaines rouges et arides qui s’étendent d’un pôle à l’autre. Son air est imprégné de l’odeur de l’industrie et seuls les serviteurs les plus robustes, génétiquement modifiés, ou les adeptes augmentés peuvent le respirer longtemps ; rares sont ceux qui s’aventurent dans les vastes désolations en dehors des Cités-Forges. Chacune de ces vastes cités est le domaine de l’un des Archimagos de Mars, chaque habitant et chaque machine à l’intérieur de ses murs étant totalement soumis à la volonté de son maître. Pourtant, les Archimagos eux-mêmes ne se soucient pas de la dévotion de leurs sujets, mais uniquement de l’amélioration de leur art, comme une forme de culte au nom de l’Omnimessie. Ce sont ces seigneurs du Mechanicum qui gouvernent ce monde désolé, le Fabricator-Général étant placé au-dessus d’eux en tant qu’autorité ultime sur Mars.[4]

Le Prix de l'Hérésie

Mars a beaucoup souffert de la tourmente de l’Hérésie d’Horus, un malheur déclenché et perpétué non pas par des agents extérieurs, mais par ses propres gardiens. Afin de s’assurer que personne ne s’opposerait à lui lorsqu’il prendrait le parti d’Horus, le Fabricator-Général Kelbor-Hal déchaîna toutes les armes dont il disposait, ciblant toutes les forges dont le maître n’était pas loyal. Des explosions nucléaires, des phages toxiques et des essaims de drones chasseurs-tueurs furent lâchés sur une Mars mal préparée, et dans leur sillage arrivèrent les armées des Magos Traîtres et les vastes Titans de la Legio Mortis. Des villes entières ont été rayées de la carte, des montagnes ont été rasées et d’immenses pans de la planète ont été rendus inhabitables pendant des siècles. Mars, malgré sa valeur pour l’Imperium, ne sera pas épargnée et l’Hérésie d’Horus laissera à jamais sa marque sur la face rouge de ce monde.[5]

L'Avènement du Mechanicum Noir

« Ne pensez qu’à la guerre, à l’organisation de la puissance et à l’application de la discipline, le reste est en deçà de ce que l’on exige d’un commandant. »
- Le Primarque Perturabo.

La Grande Croisade de l’Empereur de l’Humanité poursuivit son expansion dans la galaxie au début du 31e Millénaire, ramenant un nombre sans cesse croissant de mondes humains sous le contrôle d’une seule autorité et mettant fin à l’isolement de l’Humanité depuis l’Ère des Luttes. Dès le début de cette conquête, l’Empereur avait conclu une alliance avec le Mechanicum de Mars, dont certains membres voyaient en Lui l’incarnation du Dieu-Machine. Cette alliance, connu sous le nom de Traité d'Olympus, liait les destinées du Trône et de la Forge pour constituer une union qui ne devait jamais être rompue. En échange du savoir faire technologique du Mechanicum, de ses armes, vaisseaux et machines de guerre nécessaires à la Grande Croisade, l’Empereur s’était engagé de ne pas intervenir sur les structures de la société martienne et à remettre aux Technoprêtres toutes les technologies que l’Imperium découvriraient durant Ses conquêtes.

Cette expansion prit fin avec la trahison d’Horus lors de l’Atrocité de Isstvan III. Le plus grand et le plus aimé des fils Primarques de l’Empereur bombarda des Space Marines dont la loyauté envers lui était suspecte sur le monde de Istvaan III. Comble du désastre, en plus de la Légion d’Horus, les Sons of Horus, trois autres Légions, les Emperor's Children, les World Eaters et la Death Guard faisaient parti de la conjuration, leurs Primarques respectifs ayant prêtés serment d’allégeance à Horus.

Mais la puissance militaire des Astartes ne pouvait suffire pour parvenir à renverser l’Empereur. Même avant le début des premières étapes de son insurrection planifiée, Horus savait qu’il devrait obtenir le soutien du Mechanicum s’il voulait s’emparer de l’Imperium. Les Technoprêtres étaient les seigneurs du savoir technologique de l’Humanité, leurs armes de qualité supérieure, leurs Legios Titaniques et leurs puissants Mondes-Forges alimentaient l’Imperium en armes, armures et véhicules.

Horus sut se fidéliser de nombreux Techoprêtres du Mechanicum après leur avoir promis les secrets de l’ancienne technologie des Schémas de Construction Standards qu’il avait récupéré sur les mondes de la Technocratie Aurétienne, récemment soumise par sa Légion. Mais cette alliance fut véritablement scellée avec ces martiens renégats que lorsque le Maître de Guerre promis au représentant du Mechanicum de sa flotte, Regulus, une plus grande autonomie politique à Mars et la levée de l’interdiction de l’Empereur sur les études des technologies interdites. Regulus accepta cet accord et après l’Atrocité de Istvaan III, il parti, au titre d’ambassadeur d’Horus, sur Mars en faire part au Fabricator-Général du Mechanicum, Kelbor-Hal.

Le climat sur Mars était tumultueux peu avant le déclenchement du conflit. Les différents Maître de Forge sur Mars ne cessaient de se disputer pour des affaires de pouvoir. Il existait des relations tendues entre les divers Magi qui gouvernaient Mars avec des épisodes sporadiques d’espionnage et de violence perpétrés contre les différentes Forges qui représentaient les principales puissances de Mars. Il y avait même des soupçons non confirmés que les différentes Legio Titaniques de la Collegia Titanica, les forces militaires les plus puissantes à la disposition du Mechanicum, avaient déjà choisi secrètement leurs camps en cas d’un potentiel conflit. En effet, une grande faction du Mechanicum dirigée par le Fabricator-Général, Kelbor-Hal, était persuadé que l’Empereur était une fausse idole et non le véritable Omnimessie, ce dernier devant se révéler ultérieurement. Plus important encore, Kelbor-Hal nourrissait un grand ressentiment contre l’Empereur pour avoir, à ses yeux, vassalisé Mars pour n’en faire qu’une simple fabrique d’armes destinée à nourrir les forces de la Grande Croisade et pour Son interdiction de certains types de recherches technologiques, notamment l’intelligence artificielle.

Le Fabricator-Général Kelbor-Hal

C’est dans ce contexte qu’arriva Regulus. Le représentant d’Horus présenta l’offre d’alliance du Maître de Guerre à Kelbor-Hal. En plus d’une autonomie accrue, et de la levée de l’interdiction de l’Empereur sur certaines technologies, Regulus convainquit le Fabricator-Général de soutenir le Maître de Guerre contre le régime autocratique de l’Empereur en lui offrant un présent de la part d’Horus : des codes d’accès lui permettant d’ouvrir un dépôt de connaissances interdites connu sous le nom de Cryptes de Moravec, que l’Empereur avait scellé en personne deux siècles plus tôt lors de Son arrivé sur Mars et de Son alliance avec le Mechanicum, retrouvant ce lieu secret dans les labyrinthes d’Olympus Mons, la plus grande et plus puissante Forge de Mars. Le fait que ce lieu de légende martienne, recelant un savoir extraordinaire, fut scellé et redissimulé par l’Empereur, avait enragé Kelbor-Hal. Ces cryptes contenaient d’innombrables artefacts technologiques qui avaient été façonnés ou corrompus par le pouvoir malfaisant du Chaos, artefacts que Moravec, un ancien sorcier de Terra exilé sur Mars il y a des siècles, avait créés grâce à des pactes impies passé avec les Puissances de la Ruine.

Aguiché par les savoirs interdits de Moravec, et souhaitant chasser l’Empereur de Mars, le Fabricator-Général accepta de s’allier avec Horus, s’engageant à aider les traîtres avec toute la technologie à sa disposition.

Lorsque les cryptes furent ouvertes, toutes sortes de connaissances et d’armes mystérieuses interdites qui avaient de toute évidence été souillées par l’influence corruptrice du Chaos furent découvertes à l’intérieur. Ce savoir permettait d’unir des machines avec l’énergie pure du Warp, créant des monstruosités non naturelles et malveillantes d’une époustouflante puissance. Kelbor-Hal et ses alliés mirent sur pied des troupes de Serviteurs et de machines corrompus et se préparèrent à lancer la désolation sur Mars.

De sa Forge d’Olympus Mons, le Fabricator-Général utilisa les millions de kilomètres de câbles de faisceaux de fibres optiques, de champs électriques nébuleux et grésillants, de réseaux sans fil et de conduits hololithiques - qui permettaient à l’information de circuler partout sur Mars et entre les Forges - pour propager des codes corrompus qui se répandirent dans les Forges et les temples de la Planète Rouge. Le code gangrené trouva le point faible de chaque Forge et déclencha une désastreuse cascade de pannes systèmes. Aucun recoin de Mars, ou presque, n’échappa au code corrompu dont l’ambition augmentait à mesure qu’il gagnait du terrain et qui finit par enserrer la planète dans une toile de malveillance toujours plus resserrée.

Les terribles effets de ce code sont trop nombreux à recenser, mais encore de nos jours, cette série de catastrophes meurtrières reste dans les mémoires sous le nom de Massacre des innocents. Nous pouvons évoquer quelques événements marquants qui souillèrent à jamais Mars durant ce massacre. Ainsi, à Sinus Sabaeus, des machines qui tournaient sans interruption depuis plus d’un siècle furent irrémédiablement paralysées et ne devaient plus jamais redémarrer. De même, dans les entrepôts de munitions de Tycho Brahe, une séquence de commandes devenue folle fit monter la température des cuves de prométhéum, provoquant une déflagration catastrophique qui dévasta les niveaux inférieurs des entrepôts, ainsi qu’un ouragan de flammes liquides qui s’épanouit dans le cratère, causant une série d’explosions dévastatrices qui ravagea la totalité des arsenaux, faisant sauter des milliards de tonnes de pièces d’artillerie et de munitions. Évoquons aussi le Mémorial Schiaparelli, une gigantesque pyramide renfermant un trésor de données non encore révélées datant des premiers âges dans lesquels l’Humanité avait commencé à acquérir la maîtrise des sciences ainsi que toutes sortes de sages grimoires recueillis au fil du temps, qui fut infecté par le code corrompu, effaçant vingt mille ans de savoir. Enfin, n’oublions pas les raffineries de produits chimiques de Vastitas Borealis, lorsque les vannes de dépressurisation s’ouvrirent et inondèrent les basses-ruches du bassin polaire septentrional, habitées par les ouvriers, les nuages mortels descendant lentement dans les bas-fonds de la ruche, tuant neuf cent mille personnes. Le code corrompu entreprit ensuite d’assassiner les Astropathes de Medusa Fossae en altérant le mélange gazeux de leurs respirateurs de manière à ce que chacun des Psykers finisse par inhaler du cyanure d’hydrogène pur. En quelques minutes, plus de six mille Astropathes trépassèrent après avoir poussé une plainte d’agonie collective qui fut ressentie jusque sous les voûtes des Cryptes impériales, sous la surface de Terra.

Mars plongea dans un silence absolu, car suite à l’infestation par le code corrompu, la communication à travers le monde et hors de la planète fut gravement perturbée et de nombreuses industries essentielles avaient été sabotées. Une période de confusion générale s’ensuivit, confusion exploitée par le Fabricator-Général et ses alliés pour rassembler leurs forces afin de s’assurer que l’ensemble de Mars soit fermement sous leur domination.

Cela s’avéra plus difficile que prévu. Plusieurs Forges de Mars restèrent relativement peu infectées par le code corrompu, isolées de l’assaut par leur adoption rapide d’une nouvelle technologie de réseau d’information numérique, beaucoup plus sécurisée, appelée Liaison Noosphérique, liée aux expérimentations de la Grande Adepte Koriel Zeth, expérimentation dont il ne reste malheureusement aucune trace et dont la nature restera à jamais un mystère. Parmi ces Forges, se trouvaient ainsi la propre Forge de Zeth, la Cité du Magma, les réacteur du canyon d’Ulysses Fossae d’Ipluvien Maximal et la Forge de Mondus Occulum du Fabricator-Supplétif Zagreus Kane - second hiérarchique du Mechanicum. Ces trois Maîtres de Forge allaient devenir les dirigeants des Technoprêtres restés fidèles à l’Empereur et mener la résistance à la nouvelle organisation de Kelbor-Hal, née de la corruption et de la trahison : le Mechanicum Noir.[6]

Tempestus Contre Mortis

Les Legios Titaniques de Mars étaient, et sont toujours, les plus puissantes forces militaires de la Planète Rouge - et même, aux yeux de beaucoup, de l’Imperium. Leurs allégeance fut toujours âprement disputé par les différents Adeptes du Mechanicum, et à l’heure du conflit civil, ces allégeances étaient plus que nécessaires. Alors qu’il lui manquait encore des prétextes pour déclencher la guerre contre les loyalistes, Kelbor-Hal et ses alliés tentèrent de provoquer les indécis, en recourant à divers actes de sabotage, d’assassinat et d’agression pure et simple. Un exemple de cette tactique fut lorsque la Legio Mortis, allié au Mechanicum Noir, envoya ses Titans provoquer la Legio Tempestus en entrant illégalement sur son territoire pour pousser la fière Legio à ouvrir le feu pour défendre son domaine. Cette tactique échoua, mais mis à jour les allégeances de deux des plus puissantes Legios Titaniques de Mars qui allaient marquer le conflit.[7]

Les Loyalistes se Préparent

En parallèle, Kelbor-Hal envoya Melgator, un membre du Mechanicum possédant une longue carrière comme ambassadeur, rencontrer Koriel Zeth dans la Cité du Magma afin de la rallier à la cause du Mechanicum Noir sous le mensonge que l’Empereur était responsable de la propagation du code corrompu afin de s’emparer totalement de Mars, ainsi - et surtout - pour découvrir comment la Forge de Zeth avait pu échapper à la corruption du dit code. Nous ignorons ce qui s’est dit entre les deux protagonistes, mais quoi qu’il en soit, Koriel Zeth se déclara ennemie de Kelbor-Hal et prépara ses forces à l’inévitable assaut. Elle pouvait compter notamment sur les Chevaliers de la Maison Taranis sous le commandement de ses seigneurs Taymon Verticorda et Caturix ainsi que sur la Legio Tempestus sous le commandement du Princeps Indias Cavalerio.[8]

Mars s'Embrase

Des Technoprêtres du Mechanicum Noir.

Les préparatifs du conflit par les forces renégates restent inconnus, les documents concernant ces traîtres ayant depuis longtemps été expurgé. Ce qui est néanmoins certains, c’est que le premier coup de la guerre civile martienne débuta véritablement lorsque le Fabricator-Général Kelbor-Hal ordonna à la Legio Titanique Magna de frapper la Forge du Magos Mattias Kefra qui était située dans la région de Sinus Sabaeus. Prise par surprise, la Forge de Kefra fut détruite en quelques minutes. Ce fut ensuite au tour de la Forge du Grand Magos Ahotep d’être rasé par une centaine de missiles nucléaires, les champignons atomiques ayant été visibles, dit-on, depuis l’espace. Les Titans en profitèrent pour régler leur querelle, comme aux confins des régions de Lunae Palus et d’Arcadia, lorsque le Princeps Ulriche, des Marcheurs de Mort, lança ses Titans contre la forteresse des Bolts de la Mort de Maxen Vledig, détruisant dix-neuf machines divines au cours de la première heure de combat tandis qu’à Athabasca Valles, les machines de guerre de la Legio Ignatum et des Burning Stars s’entre-tuèrent.

En parallèle, Kelbor-Hal envoya ses troupes composés de Skitarii corrompu par une science hérétique attaquer le cratère qui abritait les Forges d’Ipluvien Maximal, ce dernier parvenant à repousser pendant un temps les traîtres. Il est a noté, que ce fut la première fois que fut enregistré la présence d’armes connus couramment sous le terme de "Machines-Démons", amalgame du savoir du Mechanicum et des sombres pouvoirs du Warp - un blasphème envers l’Omnimessie !

Mais le Mechanicum Noir était actif sur l’ensemble de la planète, propageant l’horreur et la désolation. Dans la région d’Ismenius Lacus, les Forges glaciales qui s’y trouvaient furent prises pour cible par des roquettes contenant une souche mutante du Dévoreur de Vies, les micro-organismes viraux se propageant en tuant en quelques minutes des dizaines de milliers de personne avant que le virus se répandit ensuite dans l’atmosphère et dépeupla totalement les habs ouvrières de Deuteronilus Mensae où vivaient des millions de travailleurs avant de terminer sa propagation vers ceux qui se croyaient à l’abri derrière leurs boucliers de protection hermétiquement scellés. Sept heures après cette attaque bactériologique, quatorze millions de cadavres liquéfiés peuplaient Ismenius Lacus, la plus importante perte en vie humaine lors du Schisme.

Les combats se propagèrent aussi dans l’espace : l’immense chantier naval spatial qui encerclait la Planète Rouge fut secoué d’explosions et ravagé par les affrontements. Les factions loyales à Terra et celles partisanes d’Horus se massacrèrent collectivement, les vaisseaux du Mechanicum s’affrontant dans l’ombre de l’Anneau de Fer. L’épave incendiée du Mechanicum Gloriam, dont les réacteurs avaient été détruits lorsqu’il avait tenté d’échapper à une petite meute de frégates qui l’avaient pris en chasse en orbite basse, plongea comme une pierre vers la basilique du Saint Algorithme, à Cydonia Mensae, tuant les Technothéologiens et ravageant ses millions de kilomètres carrés de terrain et des milliards de prêtres dévoués. De nos jours, la chute du Mechanicum Gloriam apparaît toujours sur la surface de Mars, sous la forme du plus récent et du plus profond de tous les cratères d’impact, défigurant le visage de la Planète Rouge.

En plus des pertes humaines, la guerre civile provoqua la disparition d’immenses bibliothèques, du savoir des Adeptes dont la science et les immenses compétences avaient permis à la race humaine de se libérer de sa planète natale. Le Mechanicum régressa ainsi en terme de science et de savoir, et ne s’en est toujours pas remis malgré les millénaires passés.[9]

L'Assaut des Imperial Fists

Sur Terra, apprenant la rébellion qui s’était déclenché sur Mars grâce à Ipluvien Maximal, et encore sous le choc de la révélation de la trahison d’Horus et de l’Atrocité de Isstvan III, Malcador le Sigillite demanda à Rogal Dorn de reprendre la Planète Rouge. Dorn ordonna à son Premier Capitaine, Sigismund et au Capitaine Camba-Diaz de mener une force composée de quatre Compagnies de la VIIe Légion et de troupes auxiliaires de l’Armée Impériale pour sécuriser en priorité Mondus Occulum et Mondus Gamma - forges qui produisaient la plus grande partie des armures et des armes de l’Astartes.

Sigismund et Zagreus Kane évacuant la Forge Mondus Occulum.

Les Compagnies de Sigismund se posèrent à Mondus Occulum, principale productrice de matériel pour les Legiones Astartes et furent accueilli avec soulagement par Zagreus Kane qui les aida à assurer un transfert aussi organisé que possible des productions de la Forge vers les vaisseaux qui attendaient en orbite.

Mais les Imperial Fists commandés par Camba-Diaz connurent moins de chance à Mondus Gamma, Forge allié au Mechanicum Noir. Les Astartes durent batailler pour prendre le contrôle d’une partie de la Forge, mais finirent par être repoussé vers l’astroport, subissant de très lourdes pertes.

Conscient qu’il ne pourra conquérir Mondus Gamma ni tenir Mondus Occulum face aux armées du Mechanicum Noir, Sigismund ordonna de s’emparer d’une grande quantité de matériels tactiques pour les renvoyer sur Terra, expédiant plus de douze mille Armures Mark IV et deux fois plus d’armes.

Face à d’importantes troupes Skitarii ennemies et plus de soixante Titans de deux Legios Titaniques arrivant pour détruire la Forge de Mondus Occulum, le Premier Capitaine de la VIIe Légion ordonna la retraite générale malgré les protestations de Kane, désespéré de voir sa Forge tomber et par l’abandon de fait de Koriel Zeth et de Ipluvien Maximal à leur sort. Zagreus Kane, devenu aux yeux de Terra le nouveau Fabricator-Général, et le reste des loyalistes martiens partirent en exil sur Terra avec les Imperial Fists.

Avec la perte de Mondus Occulum, les Astartes partisans de l’Empereur perdirent toute chance de remplacer les armures et matériel des Astartes durant tout le reste de l’Hérésie.[10]

La Mort de l'Innocence

« Un crâne rouge sang, auréolé de fer barbelé - les dents du rouage grinceront et étincelleront, se déchirant elles-mêmes. »
- Déclaration finale de l’Astropathe [EXPURGÉ] du Chœur de Luna, 778004.M31.
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005.M31

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Tout a commencé par un silence.

Un silence terrible et accablant qui recouvrait la planète rouge et l’isolait entièrement du système solaire, laissant à l’Imperium peu d’indices sur les horreurs qui se déroulaient à sa surface. Sous ce voile, le Mechanicum qui avait prêté serment au Fabricator-Général et, à travers lui, à Horus, entreprirent une grande purge sanglante. Tous ceux qui refusaient de plier le genou devant le Maître de Guerre, qu’ils soient Hauts Magos ou simples Techno-Adeptes, furent brisés, certains tués par la lame d’un assassin, d’autres abattus par leurs propres serviteurs corrompus. Seule une poignée d’entre eux a échappé à la colère calculée du Fabricator Général Kelbor-Hal, ceux parmi les Magos dont les serviteurs sont restés loyaux et dont la puissance était suffisante pour tenir en échec n’importe quel assaut.

Le linceul de Codes Corrompus que Kelbor-Hal avait libéré cacha sa trahison pendant un certain temps, ses vrilles s’étendant à travers le réseau d’avant-postes du Mechanicum dans le système solaire, mais cela ne pouvait pas durer. Des signaux Vox frénétiques en provenance de Vénus furent la première alarme, marquant la mort des stations de contrôle climatique dans la haute atmosphère de ce monde. Ces avant-postes isolés du Mechanicum sont tombés du ciel tandis que les Technoprêtres qui s’y trouvaient s’entretuaient dans une fureur schismatique. Ce désastre fut suivi d’une avalanche de signaux de détresse en provenance de Sol, les adeptes de Mars se retournant les uns contre les autres avec une fureur soudaine et inattendue. Le Code Corrompu s’étendit jusqu’aux confins du système, où les stations de défense gelées disséminées dans la Ceinture de Kuiper se livrèrent à leur propre et brève guerre civile à coups de faisceaux de particules et de missiles guidés par des Servitors.

Au centre de cette toile de désastre se trouvait l’orbe rouge et silencieux de Mars. Toujours pragmatique, Rogal Dorn, le Sénéchal de Terra, ordonna la destruction de toutes les liaisons de données avec la planète rouge. Des unités de Destoyers Imperial Fists vêtus de noir rasèrent les modules de données et tuèrent les Technoprêtres qui s’y trouvaient, mettant ainsi fin à toutes les tentatives d’infiltration du Palais Impérial par les Codes Corrompus, un prix terrible à payés en vies humaines. Il avait appris que, alors que le chaos régnait dans le Système Sol, Horus avait hissé les drapeaux de la rébellion sur la lointaine Isstvan, et il ne pouvait que supposer que Mars avait succombé à la même folie et devait subir la même mesure de la colère de l’Empereur. Cependant, comme la majorité des légions loyalistes qui pouvaient être rassemblées étaient engagées dans la Flotte de Représailles d’Isstvan, Dorn n’avait plus grand-chose à envoyer sur Mars.

Au total, il ne pouvait envoyer que quatre compagnies de ses propres Imperial Fists, les seuls guerriers en qui il pouvait avoir une confiance implicite face à la trahison de son frère, ainsi que des troupes de soutien de l’Auxilia Solar. Enfin, trois douzaines de membres de la garde de l’Empereur, la Legio Custodes, sont venus compléter la force. Ces guerriers avaient été désignés par Malcador de la Cour impériale pour témoigner du sort qui avait frappé le foyer du Mechanicum, et pour symboliser l’autorité de l’Empereur, tant pour les serviteurs loyaux que pour les rebelles.

À la tête de cette force d’intervention, Dorn a placé deux de ses commandants les plus fidèles - le premier Capitaine Sigismund et le guerrier vétéran Camba Diaz. Réputé, même parmi les stoïques Imperial Fists, pour être un guerrier peu loquace et aux actions mesurées, Camba Diaz devait servir à tempérer l’infâme colère de Sigismund, qui portait le mandat de commandement au nom de Dorn. Leurs ordres étaient simples : prendre leurs guerriers et sécuriser les principaux sites de production sur Mars. Une fois la tête de pont assurée, ils devaient évaluer la situation et, si possible, passer à l’attaque pour reprendre la planète.[11]

Le Domaine de la Guerre

Le Détachement Spéciale de Mars[12]
Voici un compte-rendu complet des forces envoyées par Dorn sur Mars en 005.M31.

- Quatre compagnies des Imperial Fists (divisées en deux forces de combat commandées par les Capitaines Sigismund et Diaz).

- Une force ad hoc de la Legio Custodes (comptant seulement 32 guerriers, cette force a souvent été omise dans les documents historiques contemporains. D’après les registres restreints des Archives Impériales, cette force était sous le commandement nominal du Capitaine-Bouclier, Sola Morvae Arcas).

- Treize sous-cohortes des "Béliers de Saturne" (issues des 1e et 9e cohortes de l’Auxilia Solar, les "Béliers de Saturne", et placées sous le commandement général de la Maréchale-Légate, Mera Devallis).

- Quatre sous-cohortes de Grenadiers Jovien (issus de la 19e cohorte de l’Auxilia Solar, la "Nova Cramoisie", commandée par le Maréchal Serban Oachar).

Aucun vaisseau ne s’élèvera de l’orbite de Mars pour barrer le passage à la force d’intervention qui s’approche, car tout ce qui reste au-dessus de la planète rouge n’est qu’une épave brisée. L’Anneau de Fer, le vaste chantier naval qui encerclait Mars comme une ceinture, était en ruines et plusieurs de ses sections étaient enveloppées de flammes de Phosphex vacillantes qui brûlaient même dans le vide. Les quelques vaisseaux du Mechanicum encore capables de combattre avançaient lentement vers des refuges situés aux confins du système, et ne prêtaient guère attention aux vaisseaux impériaux qui s’approchaient et prenaient position en orbite haute au-dessus de la région entourant Olympus Mons. D’en haut, les guerriers de l’Empereur pouvaient voir que la planète rouge elle-même portait les cicatrices de la bataille, fraîches et terribles, sur son visage.

Des ruines fumantes se dressaient sur les plaines rouges de Mars, témoignant silencieusement de la férocité de la lutte menée, sous le regard des commandants impériaux. Dans le vaste cratère de Cassini, là où s’élevaient autrefois les grands chantiers du Haut Magos Ahotep, il n’y avait plus qu’une mer de feu nucléaire et les Temples-Forge de l’Ismenius Lacus étaient infestés par une souche tordue du Virus Dévoreur de Vie. Des Legios entières de Titans marchaient, se battaient et mouraient, et des millions de guerriers étaient déjà engagés dans la bataille - une force armée tellement supérieure à celle que Sigismund et Diaz avaient apportés que toute tentative de reprendre Mars dans son intégralité était vouée à l’échec.

Cependant, Sigismund, toujours belliqueux face à l’ennemi, n’accepte pas un retrait immédiat. Lors d’un conseil privé avec Camba Diaz et Arcas de la Garde, il dénonce la perfidie de ceux qui défient l’Empereur et son impuissance face à leur trahison. Arcas, dont le devoir les obligeait à protéger la personne de l’Empereur et non les domaines du Mechanicum, regarda la rage du Space Marine avec indifférence, mais Camba Diaz, imperturbable face à la fureur de son frère, proposa un moyen par lequel ils pourraient accomplir les ordres de Dorn et assouvir leur honneur à tous les deux. Partout dans les vaisseaux de leur petit escadron, les guerriers se précipitèrent vers leurs aéronefs, chacun se préparant au combat, car personne ne savait ce qui les attendait à la surface de Mars après la tragédie qui l’avait frappée.

Quelques heures après que l’ordre de largage ait été donné, les vaisseaux d’assaut firent irruption à travers les nuages chargés de cendres qui planaient sur le paysage martien. La première vague de vaisseaux portait tous l’emblème jaune des Imperial Fists, car Sigismund avait insisté pour qu’il soit le premier à débarquer. Deux compagnies entières des meilleurs guerriers de Dorn, la plupart vêtus d’encombrantes Armures Terminator, furent dégorgées par des Stormbirds aux abords de Mondus Occulum, la cité du Fabricator Locum Kane. Incertains de la loyauté du Magos Kane, les Imperial Fists se sont déployés en formation de combat avec Sigismund à leur tête, bannières déployées pour que tout le monde puisse voir leur allégeance.

Les Trésors de Mars[13]
Si Rogal Dorn plaçait la sécurité du système Sol et de son maître l’Empereur au-dessus de toute autre préoccupation, il y avait un butin sur Mars qu’il convoitait. Dans les Temples-Forge de Mondus Gamma et Mondus Occulum reposait une série complète d’Armures Énergétiques Mk VI, destinées aux guerriers des Legiones Astartes en première ligne dans toute la galaxie et désormais indispensables pour approvisionner les Légions restées loyales. Plus précieux encore, et secret connu seulement de Malcador, Dorn et des deux commandants de terrain, était la présence du modèle de conception du prototype d’Armure Énergétique Mk VII stocké dans les banques de Cogitateurs de la cité de Mondus Occulum du Fabricator Locum Kane. Pour ces trésors, Dorn était prêt à risquer la vie de ses guerriers et la sécurité du Système Sol, car au fond de lui, il craignait qu’Horus ne succombe pas à la flotte qu’il avait envoyée au nord. Il savait que cette guerre ne serait pas simple et qu’il aurait besoin de toutes les armes et de tous les atouts pour préserver l’Imperium qu’il avait construit au prix de son sang.

Alors que Sigismund attendait la réponse de Kane, Camba Diaz avait déjà reçu la sienne. Sur Mondus Gamma, le Magos Lukas Chrom avait annoncé sa fidélité à coup de canon, un véritable blizzard de faisceaux d’énergie fauchant le premier vaisseau de débarquement à s’approcher de son Temple-Forge. Le Capitaine Diaz détourna son vaisseau vers les hautes plaines du Solis Planum, le guerrier prudent hésitant à lancer ses effectifs limités à l’assaut des défenses d’un ennemi inconnu. Le débarquement à Ipluvien Maximal se déroula encore plus mal, car ce Temple-Forge était déjà assiégé et les Béliers de Saturne engagés dans l’assaut ne savaient pas quelles forces étaient amies et lesquelles étaient ennemies. Une bataille meurtrière à bout portant a éclaté au pied des murs du Temple-Forge, et les Auxilia Solar ont dû se défendre de tous côtés pendant plus d’une heure avant de pouvoir établir qu’Ipluvien Maximal et ses défenseurs se battaient pour l’Empereur.

Pendant une heure, Sigismund a écouté les signaux codés sur son Vox, traçant le flux de la bataille alors que la pénombre du soir grandissait autour de lui. Une fois ses alliés engagés dans la bataille, il mit en place ses propres troupes. Les Terminators dotés de Boucliers Tempête volumineux se mirent en marche pour se préparer à l’assaut et un trio de Dreadnoughts Léviathan se prépara à l’exercice du siège, tandis que les troupes moins nombreuses prenaient position à l’arrière. Avec la terrifiante efficacité qui caractérisait les Imperial Fists, les rangs se resserrèrent et se mirent en formation, les guerriers se déplaçant presque comme un seul homme, Sigismund s’apprêtant à leur donner l’ordre de combattre. Puis les portes de Mondus Occulum s’ouvrirent.[14]

Les Portes de l’Enfer

Taghmata Maximal Techno-Esclave
Mars 11.jpg

Adsecularis Techno-Esclaves Q72t51
Coterie Q72, Ipluvien-Distal Lacyraemarta Taghma,
Réserve de Défense Extremis, Taghmata Maximal
Défense d’Ipluvien Maximal

Alors que les sous-cohortes des Béliers de Saturne atterrissaient à quelques kilomètres du Temple-Forge d’Ipluvien Maximal, elles ne trouvèrent aucun signe d’allégeance évident parmi les constructions en détresse qui grouillaient dans la métropole industrielle. Le Techno-Esclave représenté ci-dessus n’est qu’un exemple d’unité loyaliste qui s’est engagée contre l’Auxilia Solar sous la direction d’engrammes de protection profondément enracinés, marquant les Béliers de Saturne comme un autre ost envahisseur. D’après le numéro de série de l’unité, le Taghma entier de cet esclave n’a pas été pris en compte dans le dernier recensement de la Taghmata Maximal, ce qui suggère que les dirigeants du Temple-Forge ont eu recours à la conscription massive de la main-d’œuvre hilote de la ville pour tenter de repousser le Mechanicum Noir.[15]

De l’autre côté du Noctis Labyrinthus, Camba Diaz continue le combat. Son premier débarquement ayant été repoussé, il n’avait pas l’intention de mener un assaut précipité ou mal planifié, mais comptait plutôt sur une stratégie minutieuse pour vaincre les défenses de l’Archimagos Chrom. Les Escouades d’Éclaireurs des Imperial Fists, dont l’héraldique jaune était noyée dans la poussière martienne rouge, ouvrirent le feu à partir de positions soigneusement choisies afin d’épingler les défenseurs sur les murs de Mondus Gamma. Les furieuses salves de Fulgurants n’ont pas endommagé les fortifications, mais ont abattu tous les Techno-Esclaves assez fous pour riposter, et ont couvert les équipes d’armes lourdes lorsqu’elles ont pris position. Une fois en place, les guerriers Imperial Fists équipés de Lance-Missiles et de Canons Laser tirèrent avec précision sur des tours d’artillerie soigneusement sélectionnées, ouvrant une faille petite mais critique dans les champs de tir superposés des défenses orbitales des défenseurs.

En l’espace de quelques instants, le ciel nocturne au-dessus de Mondus Gamma s’est embrasé, tandis qu’une centaine de Modules d’Atterrissage perforaient les nuages et s’enfonçaient dans la brèche ouverte dans les fortifications de la ville. S’écrasant dans l’enceinte extérieure du district oriental de Mondus Gamma, les modules dégorgèrent une compagnie complète d’Imperial Fists aguerris, un ost des meilleurs guerriers de l’Imperium prêts au combat. Des volées de Bolts à masse réactives déchiraient les Techno-Esclaves et les Automates Vorax à bout portant, réduisant en miettes les armures légères de ces troupes. Les Automates Domitar plus lourds représentaient une menace plus sérieuse, leur blindage en Céramite étant à l’épreuve des armes légères, mais leur mobilité limitée les laissait isolés tandis que les Imperial Fists se lançaient à l’assaut d’objectifs clés dans le district oriental.

La première à tomber fut la porte du mur extérieur, dont les portes blindées furent arrachées de leurs gonds par des Charges à Fusion avant que Camba Diaz ne mène les guerriers du débarquement initial au combat contre la masse de Techno-Esclaves qui attendaient à l’intérieur des murs. En second lieu, il y avait une série de macro-entrepôts le long de la bordure intérieure du district, de vastes structures remplies de conteneurs blindés qui constituaient des champs de bataille brutaux. Dans ces murs caverneux, les petites unités de Space Marines disposaient d’un avantage décisif sur les Automates Thanatar, capables de déborder et de confondre les programmes de combat limités de l’ennemi. De plus, ces immenses entrepôts étaient remplis de matériel destiné à grossir les rangs d’Horus, et les Imperial Fists n’ont pas tardé à retourner ces armes contre l’ennemi. En effet, la troisième cible à tomber, le relais de commandement des automates du district, l’a été sous les coups d’un escadron de chars de siège Vindicator aux couleurs vertes, dont l’équipage était désormais composé de guerriers Imperial Fists. Les chars ont détruit les fondations de la tour et empêché le commandant des Technoprêtres de mettre à jour les engrammes de contrôle de leurs automates.

En l’espace de quelques heures, Camba Diaz a franchi les murs de Mondus Gamma et pris le contrôle des districts orientaux. Les forces de défense du Mechanicum traître se repliaient, mortes ou rendues inopérantes, et ses guerriers s’étaient emparés d’un vaste trésor de munitions et de véhicules blindés, dont beaucoup avaient été immédiatement mis à contribution. Alors que le combat entrait dans une phase d’accalmie, le Capitaine Diaz ordonna aux Auxilia Solar de commencer leur débarquement et chargea d’autres guerriers de récupérer le matériel qu’il avait saisi à l’ennemi. À Mondus Gamma, il semble que les ordres de Dorn puissent être mis en pratique, qu’une victoire puisse être remportée sur le sol de Mars.[16]

De Sombres Présages

Alors que Camba Diaz se battait dans les murs de Mondus Gamma, Sigismund se tenait dans les couloirs de Mondus Occulum. Il n’a pas livré de grande bataille, mais a découvert que le Magos Kane était fermement attaché à l’Empereur et qu’il avait été invité dans la cité en tant qu’hôte d’honneur. Mondus Occulum avait connu peu de batailles depuis que le Code Corrompu avait rendu Mars silencieuse, la cité de Kane semblant épargnée par les ravages de la guerre dans un but inconnu. Celle-ci avait pris fin avec l’arrivée des guerriers de Sigismund, et les cadres de Myrmidons qui faisaient la renommée de Mondus Occulum subissaient désormais des attaques sporadiques tout au long du périmètre. Alors même que Sigismund et Kane tenaient conseil ensemble, ils reçurent des rapports faisant état d’explosions dans les raffineries extérieures, à l’autre bout de la cité, à la suite des attaques précédentes.

Les Automates de Bataille du Mondus Occulum n’étant pas adaptés aux changements rapides de tactique et de déploiement, Sigismund dirigea lui-même une centaine de ses Space Marines pour sécuriser le flanc de la cité. S’attendant à rencontrer une horde de Techno-Esclaves dont les armes ne représenteraient qu’une faible menace pour les Terminators des Space Marines lourdement blindés, Sigismund s’est lancé dans un assaut audacieux. Cependant, cette attaque échoua lorsque ses guerriers furent stoppés par les tirs précis des Bolters Némésis. Les Loyalistes échangèrent des coups de feu avec un ennemi qui leur était égal en termes de compétences et d’équipement, vêtu d’une Armure Énergétique bleu terne marquée du symbole d’une hydre - l’Alpha Legion. Ces guerriers auraient dû être leurs frères, car leur Primarque avait rejoint la Flotte de Représailles d’Isstvan que Dorn avait envoyée, et pourtant ils prenaient les armes contre les Imperial Fists sans hésiter.

Choqués au plus haut point, Sigismund et ses guerriers faiblirent un bref instant, pris sous le feu de tirs provenant de multiples angles, le sang de leurs compagnons Imperial Fists se répandant à présent sur la terre rouge martienne. Réveillé par la fureur, Sigismund fonça, furieux que des Space Marines osent entrer en guerre contre leur Empereur, ses gardes du corps tentant de le protéger avec leurs propres corps. Les tireurs d’élite de l’Alpha Legion, l’ayant attiré à découvert, prirent l’avantage et auraient pu tuer le Capitaine des Imperial Fists sans l’intervention d’une cohorte de Thallax de Kane, les cyborgs s’élançant à travers le paysage industriel enchevêtré avec une précision impossible pour déborder les traîtres. Pris en tenaille entre les tirs des Canons à Foudre des Thallax et la charge téméraire de Sigismund, l’Alpha Legion comprit qu’elle avait perdu l’avantage et abandonna sa position.

Lorsque Sigismund et ses hommes arrivèrent, il ne restait plus que des douilles et des traces d’explosion pour témoigner de la présence de l’ennemi. La cité était sécurisée, mais les Imperial Fists savaient pertinemment que l’Alpha Legion reviendrait et Sigismund craignait pour ses frères de la lointaine Isstvan - car si Alpharius s’était engagé auprès d’Horus, combien d’autres Primarques pouvaient être dans l’erreur ? Le devoir étant le seul remède à son inquiétude, il retourna auprès du Fabricator Locum Kane pour lui annoncer la sinistre nouvelle. En réponse, le loyal Archimagos mit en place toutes les défenses de sa cité pour protéger les forces impériales des effets du Code Corrompu et réveilla toute la puissance de son Taghmata, des rangs entiers d’Automates de Bataille silencieux et de chars ouvragés sortis de leur sommeil artificiel. Ces redoutables moyens de combat furent mis à la disposition de l’émissaire de Dorn pour la protection de Mondus Occulum, car si la flotte d’Isstvan avait échoué, les trésors de la cité seraient encore plus vitaux que Dorn ne l’avait d’abord cru.[17]

L'Œil du Cyclone

La Rancune Saturnienne[18]
L’ancienne rancune entre les habitants des sphères Saturnienne et Jovienne est légendaire. Tous deux sont des peuples fiers et indépendants, tous deux ont une longue tradition de bravoure martiale et d’expertise dans la guerre spatial, mais seul le peuple de Saturne a été honoré par l’Empereur et son royaume. C’est un sujet de discorde entre ceux qui auraient dû être des alliés fidèles et peu de généraux autorisent les guerriers de Saturne et de Jupiter à servir côte à côte, de peur qu’un conflit fratricide n’éclate au beau milieu de la bataille.

La rancune remonte aux derniers jours de la Longue Nuit, à la veille de la Grande Croisade dans la galaxie. Alors que l’Empereur étendait sa domination sur Sol et amenait ses guerriers sur les mondes extérieurs du système, il arriva d’abord sur Jupiter, où les guerriers Joviens opposèrent une résistance acharnée à ses Space Marines. L’entêtement des Joviens fut tel que Jupiter resta un champ de bataille pendant des années, tandis que Saturne ne connut que quelques batailles avant que les osts Saturniens ne voient la futilité de la résistance et ne plient le genou. Saturne et ses guerriers seraient célébrés pour leur habileté, l’ancien modèle des Hoplites du Vide qui avait évolué sur Jupiter et Saturne étant baptisé "Saturnien" en leur honneur et leur valant l’inimitié de leurs voisins qui prétendaient qu’il avait vu le jour sur Jupiter.

Même à l’époque de l’Hérésie d’Horus, près de deux siècles après l’Unification de Sol, la querelle se poursuit, car Jupiter et Saturne fournissent tous deux des guerriers à l’Auxilia Solar. Alors que les Béliers Saturniens ont acquis une réputation de dignité et de bravoure stoïque sous le feu, les Grenadiers Joviens sont tristement célèbres pour leur tempérament fougueux et leurs charges vaniteuses. Le fait que Dorn ait choisi d’inclure à la fois des Joviens et des Saturniens est peut-être emblématique du désespoir des forces impériales envoyées sur Mars, même si les commandants des Imperial Fists ont pris soin de les affecter à des zones de largage différentes.

Tandis que Kane et Sigismund passaient en revue l’armée avec laquelle ils allaient défendre l’emprise de l’Empereur sur Mars, le Capitaine Diaz faisait le point sur ses propres troupes. Il avait pris pied dans les murs de Mondus Gamma, mais au prix de vies humaines qu’il ne pouvait se permettre. Sur les deux compagnies qu’il avait débarquées, la dixième était maintenant perdue - près de deux cents Space Marines morts et une poignée de blessés. Les armes des guerriers du Mechanicum étaient telles que la moindre blessure était fatale, leurs canons expulsant des Bolts de flammes noires qui transperçaient les armures avec une fureur silencieuse, ou des jets de radiations suffisamment puissants pour faire pourrir la chair d’un Space Marine à l’intérieur même de son armure. La victoire sur Mondus Gamma était à portée de main, mais il faudrait plus de troupes pour consolider les gains que les Space Marines pourraient obtenir, et Camba Diaz engagea donc les dernières réserves de la force opérationnelle sur sa position.

Quarante mille guerriers des Grenadiers Joviens, organisés selon le modèle Auxilia Solar rendu célèbre par leurs anciens rivaux, les Béliers de Saturne, s’étaient posés à quatre-vingts kilomètres des murs de Mondus Gamma. Leurs engins lourds ne pouvaient pas risquer les canons asservis par les Serviteurs encore actifs sur Mondus Gamma, laissant l’infanterie se rassembler dans le Solis Planum, débarquant l’équipement lourd et formant leur Tercio avant de marcher à l’aide du Capitaine Diaz. Les Space Marines devraient rester seuls jusqu’à leur arrivée, mais Camba Diaz n’avait pas l’intention d’attendre sans rien faire que les Traîtres se remettent de leur premier assaut. Prenant ses guerriers d’élite, des Éclaireurs Imperial Fists dotés d’une variété d’Armes à Fusion mortelles capables de consumer même les armures en Céramite les plus denses, le Capitaine Diaz se mit en route pour gagner du temps et permettre à ses alliés de se rassembler.

Après avoir pris la mesure de son ennemi, le capitaine Diaz choisit ses cibles non pas pour leur valeur tactique, mais pour désorienter et distraire les algorithmes de combat limités des Automates de Lukas Chrom. À la jonction de transit 993G, Camba Diaz et cinquante Space Marines, à bord d’une paire de transports lourds Mastodon portant encore les couleurs des Sons of Horus, ont jeté la petite garnison de Techno-Esclaves dans un bref massacre à sens unique. Les Imperial Fists ont ensuite maintenu leur position pendant une demi-heure, alors que les protocoles de défense automatisés dirigeaient contre eux des patrouilles disparates d’Automates de Bataille Castellax et Vorax.

Ces guerriers de métal insensibles furent lancés contre les lignes de Space Marines, quelques-uns à la fois, pas plus d’une douzaine de gros automates par attaque. Bien qu’en infériorité numérique, les cohortes d’acier du Mechanicum firent tout de même des victimes, car seuls les tirs de Fusion ou les Lames Énergétiques parvenaient à percer avec certitude leur enveloppe de Céramite. Camba Diaz lui-même fut blessé par le Mortier à Plasma d’un imposant Automate Thanatar avant qu’il ne puisse lui sectionner les jambes et que ses guerriers ne l’achèvent à coups d’Armes Combinées. Avec le temps acheté dans le sang, les Imperial Fists ont piégé la jonction avec des Bombes à Fusion, la détruisant et paralysant la capacité des défenseurs à déployer leurs blindés lourds. Ce n’était là qu’une des dizaines d’attaques distinctes menées par les guerriers de Camba Diaz, mais toutes n’allaient pas se dérouler aussi bien. Pris en flagrant délit de sabotage de l’une des nombreuses centrales électriques auxiliaires, deux douzaines d’Imperial Fists furent submergés par une horde de Serviteurs de Combat modifiés, le Centurion qui les commandait choisissant de s’immoler lui-même et de détruire la centrale électrique alors que les armes de ses troupes épuisaient leurs munitions et que les Imperial Fists étaient débordés.

Ces morts ne furent pas vaines, car la stratégie de Camba Diaz avait plongé les défenseurs dans le chaos. Même si ses petites forces étaient largement supérieures en nombre, les ost des Automates de Bataille et des Techno-Esclaves s’avérèrent incapables de contrer ses attaques imprévisibles, car même si leurs armes étaient à la hauteur de n’importe quelle munition portée par les troupes de Diaz, ils ne pouvaient pas les utiliser en nombre suffisant pour stopper les Imperial Fists. La majeure partie de la force de Camba Diaz restait encore dans le district oriental et n’avait vu que des combats sporadiques, tenant facilement les dépôts de munitions dont ils s’étaient emparés. Au milieu des ruines d’un autre nexus de Cogitateurs, il semblait à Camba Diaz que la victoire sur Mars était peut-être encore à portée de main.[19]

Une Tempête à l’Horizon

Mars 20.jpg
Legio Mortis Titan Warlord,

Titan Warlord Modèle de Mars,
Prophète de Malheurs.

Faisant partie du groupe de Titans Mortis chargés d’achever la Destruction de Mondus Occulum, Prophète de Malheurs est arrivé au Temple-Forge du Fabricator Locum Kane, qui venait de terminer sa chasse aux Titans survivants de la Legio Agrivades dans les Désolations de l’Amazonis Planitia. Bien que la plupart de ses munitions soient épuisées et que sa carapace soit marquée et rongée par la bataille, la force du Titan dépassait de loin tout ce que les défenseurs loyalistes pouvaient lui opposer et une fois la fureur du Titan épuisée, Mondus Occulum ne serait plus qu’un tas de décombres fumants. Il est intéressant de noter que des récits ultérieurs font état d’un Warlord Mortis portant le titre Prophète de Malheurs, actif pendant la Campagne de Beta-Garmon. On ne sait toutefois pas s’il s’agit d’une indication de la destruction du Titan susmentionné, qui a entraîné la réattribution de son nom, ou d’un effort de la Legio Mortis pour dissimuler l’augmentation de ses effectifs au cours des dernières années de la Grande Croisade.

À Mondus Occulum, les Taghmas de Kane, désormais mobilisés pour la guerre dans leur totalité, ne firent face qu’à des assauts désordonnés. Des meutes de Techno-Esclaves désorganisés ont émergé des tempêtes hurlantes qui balayaient les terres désolées autour de Mondus Occulum pour se jeter sur les défenses de la cité avec un abandon suicidaire. Les bandes de Myrmidons portant l’emblème de Kane les déchiquetèrent avec les tirs de leurs batteries de canons, les rares qui parvinrent à atteindre les murs de la cité furent abattus par des Haches Énergétiques si grandes que seuls les Myrmidons améliorés pouvaient les manier, les Technoprêtres de Bataille étant parmi les rares serviteurs de Kane à accueillir la guerre maintenant qu’elle était arrivée. Pourtant, malgré la colère des Myrmidons, ces escarmouches et ces massacres n’étaient pas une véritable guerre et ne représentaient pas une menace réelle pour Mondus Occulum.

C’était comme si les forces traîtresses avaient été abandonnées par la volonté de leurs créateurs et laissées à elles-mêmes. Ni Kelbor-Hal, ni Lukas Chrom n’avaient adressé la moindre parole, ni la moindre menace, ni la moindre demande de reddition, et seuls les plus petits de leurs serviteurs avaient été libérés pour poursuivre leur guerre de trahison. Aucun des Loyalistes ne pouvait douter qu’une grande œuvre les avait attirés et que son but était très probablement leur destruction. Malgré cette menace, les forges de Mondus Occulum n’ont pas cessé de fonctionner alors que la bataille faisait rage à ses portes, et de ses factoria est sortie une marée ininterrompue d’armes et de machines de guerre destinées à être utilisées par les Legiones Astartes. Kane, toujours un homme de parole, n’accepterait aucun compromis dans ses obligations envers Dorn et l’Imperium. En tant qu’adepte du Culte Mechanicus, il avait l’intention d’utiliser chaque seconde au maximum, se battant non pas avec des Bolts et des lames, mais avec des manufactures et des codes de script.

Dix-huit heures s’écoulèrent, le grondement des fours et des usines noyant le bruit sporadique des canons et des missiles. Sigismund attendait impatiemment, partagé entre son désir de combattre les Traîtres et ses ordres de défendre la cité, jusqu’à ce que certains rapports filtrés par la Noosphère locale attirent son attention. Des captures d’images vacillantes et brouillées montraient de vastes armées de Techno-Esclaves se battant le long du périmètre de la cité, tandis que de vastes ombres se profilaient au loin, et parmi les escarmouches tentaculaires, on apercevait brièvement des armures bleues. Sigismund n’avait que faire des simples fantassins du Mechanicum ou des ombres vagues, mais sa fierté ne lui permettait pas d’ignorer la moindre chance de mettre l’Alpha Legion au pas. Rassemblant ses guerriers, il laissa Kane s’occuper des horaires de production et se lança dans la bataille.

À la limite ouest de Mondus Occulum, Sigismund et ses guerriers trouvèrent les défenses en plein chaos, les manipules de Gardiens Castellax de Kane avaient été éliminés par des frappes de précision et le périmètre extérieur avait été percé. Une horde de Techno-Esclaves misérables et d’Automata Vorax ensablés déferlait dans l’enceinte de la cité, des cohortes désespérées de Techno-Esclaves loyalistes se distinguant dans la masse des griffes métalliques en mouvement par l’éclat bleu actinique de leurs Fusils à Foudre alors qu’ils s’efforçaient de repousser l’ennemi. Menant ses guerriers au cœur de la bataille, Sigismund et sa phalange de Terminators résolus firent correspondre la puissance des lames et des jets de plasma avec l’artisanat des Magos traîtres et démontrèrent la puissance des Legiones Astartes. Cependant, pour chaque malheureux neuro-esclave qu’ils abattaient, deux autres s’avançaient pour faire face aux Imperial Fists - contrairement aux attaques précédentes, il ne s’agissait pas d’un raid aveugle, mais d’un assaut de grande envergure.

Au milieu de la mêlée, Sigismund ne trouva aucune bataille honorable, seulement un massacre sans fin et abrutissant, alors que les derniers automates et guerriers neuro-esclaves étaient abattus. Les créatures sans cervelle se battaient avec une monotonie abrutissante, ne cessant jamais le combat mais ne faisant pas le poids face aux compétences féroces des Legiones Astartes. L’Alpha Legion avait depuis longtemps gagné l’intérieur de la cité, laissant la masse de traîtres du Mechanicum retarder toute poursuite, brandissant le devoir comme une arme pour coincer Sigismund aux murs brisés du Mondus Occulum. Si les Imperial Fists se retiraient à la recherche des fils d’Alpharius, la cité de Kane pourrait s’avérer impossible à tenir, obligeant Sigismund et ses frères à tenir la horde à distance jusqu’à ce que les Myrmidons arrivent pour briser l’attaque avec leurs armes lourdes. Pendant une heure, ils se sont battus et n’ont perdu qu’une douzaine d’hommes en échange de centaines d’ennemis, puis le vent a tourné.

Un grondement soudain se fit entendre au loin, mais il ne s’agissait pas des canons des Technoprêtres de Kane, et une explosion brutale déchira une escouade entière de Huscarls Imperial Fists en Armure Terminator. Les ombres qui se profilaient à l’horizon, qui n’étaient plus masquées par la tempête ou les interférences du Code Corrompu, se révélèrent être les immenses Titans de guerre de la Legio Mortis. Encore distants de plusieurs kilomètres de la cité, ils pouvaient faire pleuvoir des tirs mortels sur les défenseurs, qui ne disposaient d’aucune arme ou machine de guerre capable de rivaliser avec la puissance écrasante des Titans. Sigismund n’éprouva aucune crainte à leur approche, mais il reçut un coup amer dans son orgueil en constatant qu’il ne pouvait même pas espérer retarder l’approche des Titans, ni tenir Mondus Occulum contre eux. Les Imperial Fists se replièrent sur les Temples-Forge au cœur de la cité, le rugissement de leurs Combi-Bolters marquant leur passage, afin d’annoncer au Fabricator Locum Kane que sa cité était condamnée.[20]

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La Bête Déchaînée

Ipluvien Maximal[21]
Tous les récits historiques sur les premières expéditions des Imperial Fists sur Mars ont toujours mis l’accent sur les combats de Mondus Gamma et Mondus Occulum. Peu d’érudits se sont penchés sur le carnage qui s’est déroulé à Ipluvien Maximal, pourtant emblématique à bien des égards de la guerre pour Mars - un massacre chaotique et totalement futile qui n’a eu pratiquement aucun effet stratégique sur la guerre en cours.

Alors que les Space Marines ont mené des combats limités sur Mondus Gamma et Mondus Occulum, les Béliers Saturnien d’Ipluvien Maximal ont subi de plein fouet la colère du Fabricator-Général. Des vastes complexes de forge de l’Olympus Mons sortit une telle marée de Techno-Esclaves et d’automates de combat que les plaines de Mars n’étaient plus rouges, mais une mer de fer sombre. Les défenseurs d’Ipluvien Maximal ont d’abord considéré les Auxilia Solar comme des ennemis, et bien qu’ils aient évité une bataille ouverte avec eux, ils se sont retrouvés à l’extérieur des murs de la ville lorsque le véritable ennemi est arrivé. Les volées de tirs lasers, qui caractérisent la discipline stoïque des régiments de l’Auxilia, leur ont permis de résister aux premières vagues, mais au fur et à mesure que la bataille avançait, les munitions ont commencé à manquer, les réserves limitées des Auxilia ayant été épuisées par le nombre de leurs adversaires.

La dernière communication confirmée des forces impériales à Ipluvien Maximal arriva alors même que Sigismund voyait approcher la fin de Mondus Occulum. Il s’agissait d’une courte salve de Vox très dégradée, dont le code d’identification était celui de la Maréchale-Légate Devallis, ce qui se traduisait par : « Les munitions sont presque épuisées, tous les Tercios ont subi de lourdes pertes. Notre position est intenable sans soutien - j’attaque avec toutes les forces disponibles… ». Bien que Sigismund et Kane aient tous deux tenté de contacter les Béliers via Vox et liaison noosphérique, ils ne recevraient aucune réponse. Ipluvien Maximal était tombé.

Alors que les Titans planaient sur Mondus Occulum, Camba Diaz s’est retrouvé face à une menace tout aussi terrible. Lukas Chrom avait révélé le travail qui l’avait éloigné du champ de bataille et libéré une horde de monstruosités tordues dans ses propres salles, des géants de métal qui ressemblaient à des Automates Castellax et Vorax, mais qui étaient mus par une nouvelle intelligence affamée et vicieuse. Ils ne se battaient pas du tout comme ces brutes de fer que le Capitaine Diaz avait vaincues encore et encore lors des batailles précédentes, ne suivant plus aveuglément les dictats d’algorithmes de combat limités, mais s’adaptant et apprenant au fur et à mesure qu’ils déchiraient son avant-garde isolée.

Le Capitaine Diaz se retrouva attiré dans une embuscade par des signaux Vox fortement corrompus sur les canaux des Imperial Fists, des automates maculés de sang utilisant les cadavres de Space Marines tombés au combat comme appât pour attirer le gros de l’avant-garde des Imperial Fists. Pris au piège par des monstres de fer qui utilisaient ses propres ruses contre lui, le Capitaine Diaz mena les Imperial Fists survivants dans une percée, dépensant leurs réserves de Bombes à Fusion pour se libérer de cet enfer de métal affamé. Sur les centaines de soldats que le Capitaine Diaz avait menés, à peine une cinquantaine parviendraient à regagner sans encombre le point d’appui des Imperial Fists dans le quartier est de Mondus Gamma.

Les escadrons de Predators, dont le blindage vert de mer contrastait fortement avec l’or orgueilleux de l’équipage, ouvraient le feu en une volée de tonnerre pour retenir la marée de métal qui déferlait, les canons lourds bloquant puis repoussant les Automates voraces, dont le nombre semblait bien supérieur à celui des défenseurs. Révélées maintenant en pleine bataille, les créations de Lukas Chrom mettaient en évidence les connaissances interdites qu’il avait exigées pour sa loyauté à la cause d’Horus. Chrom avait sacrifié tous ses autres serviteurs pour pouvoir rassembler ces monstres et tester leur puissance contre celle des Space Marines, opposant ainsi ses propres chefs-d’œuvre à ceux de l’Empereur dans une bataille ouverte.

Sans l’arrivée des Grenadiers Joviens, les Imperial Fists auraient péri dans le creuset de l’ambition de Chrom. L’habileté des Legiones Astartes n’avait rien à envier aux nouvelles créations meurtrières de Chrom, mais leur nombre était insuffisant face à la horde qui leur tombait dessus. Le génie génétique supérieur à l’origine des Space Marines avait demandé des années avant de porter ses fruits, tandis que Lukas Chrom avait produit une foule d’abominations de fer dans le court laps de temps de silence qui avait précédé la révolte de Mars. Des milliers d’Auxilia Solar arrivèrent enfin pour renforcer la défense, lançant des volées de rayons Volkites et de tirs lasers pour soutenir les canons des Imperial Fists et ralentir la horde qui déferlait sur eux. Les Sentinelles Aethon sortaient des Désolations pour lancer des volées de roquettes sur les Automates, tandis que les transports blindés Dracosans formaient des barricades de fortune à partir desquelles les défenseurs se battaient.

C’était une impasse brutale qui coûtait aux loyalistes des centaines de vies à chaque heure qui passait, et même s’ils n’infligeaient pas moins de dégâts à leur ennemi, les Automates ne cédaient pas. Camba Diaz ne pouvait pas abandonner les murs, car cela reviendrait à céder à l’ennemi les munitions et l’équipement qu’il avait capturés, mais il ne pouvait pas non plus tenir indéfiniment face au nombre des créations avilies de Lukas Chrom. Le cœur lourd face à la défaite, il donna l’ordre de commencer l’évacuation - ils ne tiendraient leur position que le temps de récupérer les éléments clés dont ils s’étaient emparés, et pas plus longtemps. Mondus Gamma était perdue pour l’Imperium et aucun effort qu’il pourrait faire maintenant ne pourrait changer cela.[22]

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La Colère de Mars

La Destruction de Mondus Occulum[23]
Épargnée par les pires effets de la contagion des Codes Corrompus déclenchée par Kelbor-Hal, Mondus Occulum - la Cité-Forge du Fabricator Locum Kane - est attaquée par les armées du Mechanicum Noir. Dans les dépôts d’approvisionnement de la vaste cité-forge se trouvent d’immenses quantités d’Armures Énergétique Space Marine, une ressource qui pourrait s’avérer vitale dans la guerre civile en cours. Alors que les forces traîtresses approchent, les ost de Taghmata Kane se rassemblent dans les faubourgs de Mondus Occulum, afin de gagner le plus de temps possible pour que le butin du Temple-Forge soit acheminée hors du monde.

Sous les canons de la Legio Mortis, Sigismund fut contraint de procéder à sa propre évacuation alors même que Camba Diaz était assailli par les créations de Lukas Chrom. Des rafales d’obus et d’immenses faisceaux d’énergie démolirent impunément des quartiers entiers de Mondus Occulum tandis que les Titans avançaient sur les défenses de Sigismund, leurs cors de guerre hurlant en guise de défi. Des escadrons de Thallax loyalistes bourdonnaient autour de leurs genoux comme des mouches impuissantes et même les armes les plus lourdes dont disposaient les Imperial Fists n’étaient guère plus que des irritants - ce n’était pas une bataille mais un massacre que les Princeps de la Legio Mortis faisaient durer pour leur propre amusement morbide.

Pourtant, dans la dépravation de son ennemi résidait le seul espoir de Sigismund et de Kane. Pendant que les Titans chassaient et tuaient les défenseurs, les Magos et les Servitors de Kane s’affairaient à charger des milliers d’Armures Mk VI et d’autres fournitures vitales à bord de navettes en attente. Chaque coup de canon titanesque au loin signalait la mort d’autres valeureux guerriers, mais aussi celle d’une nouvelle navette lancée vers le ciel, pour se mettre à l’abri dans les vaisseaux qui avaient amené Sigismund sur Mars.

Des escouades déterminées de guerriers à l’armure jaune attendaient au milieu des décombres de Mondus Occulum, tandis que la cité était rasée autour d’eux. Ils maintenaient le feu, ignorant les Titans et attendant le passage des Chevaliers qui les précédaient, lâchant des salves de missiles dans leur blindage arrière pour blesser les chiens de chasse de la Legio Mortis. Les Automates Thanatars aux couleurs de Kane s’abattirent sur les Chevaliers blessés, les détruisant par des salves de plasma et l’impact des Chargeurs-Choc. Mais même ces actes héroïques ne pouvaient que ralentir l’avancée des Traîtres, car les Chevaliers étaient la moindre de leurs armes.

Au cœur de la ruine, Sigismund menait son propre combat, déterminé à être le dernier guerrier à quitter la mêlée. Il avait déjà assisté à l’évacuation de Kane, bien que les deux en soient presque venus aux mains avant que l’Archimagos n’accepte la nécessité pour lui de fuir sa propre cité. Désormais, sans la main de Kane, les automates de son Taghmata étaient revenus à leur programmation de base, et les Automates Castellax et Thanatar survivants de Mondus Occulum s’étaient élancés dans un dernier assaut suicidaire. Ils ne se souciaient pas de leurs camarades qui étaient déchiquetés par les tirs de canon, ni de la futilité de leur assaut, mais ils déchiraient et déchiquetaient l’ennemi avant de tomber.

Sous le commandement de Sigismund, les Imperial Fists se retirèrent avec un stoïcisme mesuré et les armes à la main, infligeant un lourd tribut aux esclaves qui couraient devant les Titans et émoussant l’assaut des Chevaliers grâce à des embuscades et à un courage effronté. Tandis que ses guerriers et les derniers vestiges de la Taghmata de Kane repoussaient l’ennemi, Sigismund avait un dernier devoir à accomplir : la destruction du principal Temple de Données de Mondus Occulum pour s’assurer que les modèles Mk VII ne tombent pas entre les mains des Traîtres.

C’est là qu’il se retrouva enfin face à face avec l’Alpha Legion et le guerrier qui la dirigeait, les traîtres en pleine attaque surprise contre les Myrmidons qui veillaient sur la chambre forte. Les briseurs de serment étaient venus chercher les modèles de données, pensant que les Fils de Dorn les abandonneraient, eux et les quelques guerriers qui restaient pour les protéger, afin de sauver le gros de leurs forces et les stocks d’Armures Mk VI dans les coffres de Kane. Ils n’avaient pas prévu l’entêtement de Sigismund, et le champion de Dorn tonna dans leurs rangs pour soutenir les Myrmidons qui se tenaient en sentinelle au-dessus de la girouette.

Pour la première fois, l’Épée Noire faucha des Space Marines tandis que Sigismund se frayait un chemin parmi les fils d’Alpharius. Dans son dos, les formes brutes des Myrmidons lancèrent une salve foudroyante de tirs qui repoussa l’ennemi et donna à Sigismund le temps de frapper une fois avant d’être submergé. Animé par sa rage et sa frustration, Sigismund fonça sur son adversaire, clouant le guerrier à l’armure bleue aux murs brisés de la cité, tandis que les guerriers de moindre importance s’éparpillaient dans les ruines. Mais sa victoire n’était que vaine, car le rire moqueur du Préteur mourant de l’Alpha Legion lui apprit que les données avaient déjà été extraites par les Traîtres.

Sigismund quitta la cité mourante tandis que la Legio Mortis l’anéantissait dans une orgie de destruction qui les rendait aveugles aux guerriers de moindre importance qui se trouvaient à leurs pieds. Un signal codé envoya les dernières troupes vers leurs navettes, le laissant comme le dernier guerrier loyal à se tenir debout dans la cité, entouré seulement par les morts. D’un geste du poignet, Sigismund trancha la tête du traître vêtu de bleu et la laissa dans les cendres de Mars pour le regarder partir, intact et prêt à poursuivre la guerre sur d’autres champs de bataille.[24]

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Les Braises de l’Espoir

La navette de Sigismund a quitté la cité au moment où ses dernières tours tombaient, fuyant la colère des Titans avec un gros butin d’armures et de données à l’abri dans ses soutes. Le Capitaine Diaz, de l’autre côté du Syria Planum, l’a regardé partir avant de retourner à sa propre bataille désespérée. Ses guerriers ne bénéficiaient de l’aide d’aucun adepte du Mechanicum. En effet, Lukas Chrom avait retourné toute sa ville contre eux et ses systèmes et Cogitateurs les combattaient avec la même sombre ruse que la horde d’Automates distordus aux abords des murailles. Les lumières s’allumaient pour aveugler les défenseurs, ou tombaient dans une obscurité soudaine qui les laissait sans défense face aux Automates itinérants, tandis que les portes de sortie et les portes prétendument scellées laissaient échapper des hordes de drones altérés et de Techno-Esclaves sur les Loyalistes.

Le massacre des murs du quartier est ralenti le chargement des munitions et des machines de guerre capturées. Plus de canons ont été utilisés pour aider l’Auxilia Solar désespérée sur les barricades que pour charger les vaisseaux vulnérables cachés au-delà de la ville assiégée. Le gros des guerriers valides, Space Marines et Auxilia Solar confondus, luttant désormais pour tenir en échec les terrifiantes créations de Lukas Chrom, il ne restait plus grand monde pour récupérer le butin de guerre. Un trésor d’armures, de munitions et de machines de guerre était à leur portée, s’ils pouvaient trouver un moyen de le mettre à l’abri.

Camba Diaz était confronté à une terrible décision. La force et les compétences de ses Space Marines permettraient d’acheminer le matériel vital jusqu’aux aéronefs, mais laisseraient les Grenadiers Jovien à la merci de la horde enragée de Lukas Chrom. Pourtant, même la force combinée des Imperial Fists et de l’Auxilia Solar ne put arrêter la marée d’Automates, ne faisant que mourir ensemble dans une défaite futile mais honorable. Le Capitaine Diaz n’hésita pas, il donna l’ordre aux Imperial Fists de se replier et d’achever l’évacuation. Il savait que ses ordres avaient condamné des milliers de guerriers loyaux, mais les munitions qu’ils avaient sauvées pourraient bien faire la différence entre la victoire et la défaite dans une guerre bien plus importante que cette petite bataille.

Laissant les Grenadiers Jovien tenir les murs aussi longtemps qu’ils le pouvaient, les Imperial Fists récupérèrent le butin de Mondus Gamma. Ils se lancèrent dans le Solis Planum, poursuivis par les Stratos-Automates Vultarax hurlants qui descendaient du ciel pour les assaillir. Leur pénible retraite fut aggravée par la communication Vox qui les suivait, car les Grenadiers Jovien ne lançaient pas d’appels désespérés pour sauver leur vie, mais se mettaient à chanter les antiques chants funèbres de Jupiter. Le son de leur courageux défi alors qu’ils combattaient et mouraient tourmentait les Imperial Fists plus que la rancune de n’importe quel ennemi, et chacun des fils de Dorn souhaitait pouvoir abandonner son devoir et retourner vers le combat à leurs côtés.

À l’extrême limite du Solis Planum, en vue des aéronefs, Camba Diaz arrêta le dernier transport d’assaut Spartan capturé et se retourna pour faire un dernier salut. Seul le tonnerre des tirs de Bolter tenait les Vultarax à distance, et à travers les plaines, les hordes innombrables d’Automates de Chrom étaient si nombreuses qu’il pouvait à peine voir les dernières lueurs des tirs de lasers dans la ville lointaine. Camba Diaz craignit que les Joviens n’aient utilisés leurs dernières munitions avant d’être envahis. Pourtant, lorsqu’il retrouva la vue, il ne vit pas de ruines, mais plutôt une foule de guerriers dorés - car les Custodiens avaient surgi, se téléportant directement dans la bataille, un exploit que peu de gens pouvaient égaler, et s’étaient frayé un chemin à travers l’ost d’Automates.

Lukas Chrom avait créé un terrible amalgame de science et de puissance obscure dans ses Automates, mais ils ne pouvaient pas s’opposer à la propre garde de l’Empereur. Sola Arcas et ses guerriers formaient un rempart de lames énergétiques tournoyantes, chaque coup emportant la tête d’un Techno-Esclave ou un membre d’un Automate. Ils tinrent en échec une horde impossible à dénombrer tandis que les restes des forces joviennes se repliaient précipitamment à travers les Désolations. Même en retraite, les Auxilia Solar ont gardé leur courage, se repliant par section et tirant au fur et à mesure.

Le Capitaine Diaz ne pouvait pas abandonner des guerriers aussi courageux et fit signe aux vaisseaux chargés de décoller, ne retenant que les derniers. Déployant sa propre suite pour servir d’arrière-garde, Camba Diaz tint les vaisseaux restants contre tous les ennemis jusqu’à ce que les derniers Grenadiers Joviens soient à bord des vaisseaux ou morts sur les plaines de Mars. Tirant toujours sur les rampes d’embarquement, le Capitaine Diaz donna l’ordre final de l’expédition martienne et les vaisseaux se mirent en orbite. Un flash aveuglant marqua la fin de la bataille lorsque les guerriers de la Legio Custodes se téléportèrent, laissant derrière eux une masse d’Automates détruits et d’esclaves découpés, sans la moindre trace d’or parmi les ruines.[25]

Le Butin de la Victoire

Les Martyrs du Monde Rouge[26]
On sait peu de choses sur le sort final des Béliers Saturnien qui ont combattu à Ipluvien Maximal. Dans les premières heures de l’expédition, Sigismund et Camba Diaz ont reçu divers rapports faisant état de terribles batailles et de vastes hordes d’ennemis libérés des interminables catacombes situées sous l’Olympus Mons. Une fois que la présence des Traîtres sur Mars a été entièrement révélée et que Mondus Occulum et Mondus Gamma ont fait l’objet d’une attaque massive, toutes les communications avec l’Auxilia Solar affectée à Ipluvien Maximal ont cessé. Aucune navette ne s’éleva de cette ville lors de l’évacuation des Loyalistes, et aucun appel à l’aide ne parvint jamais aux Imperial Fists. Lors du retour de la force opérationnelle sur Terra, les guerriers des Béliers Saturnien qui avaient débarqué furent déclarés martyrs et honorés pour leur sacrifice, mais leur véritable sort ne fut connu que dans les dernières années de l’Hérésie d’Horus.

Les troupes impériales se sont regroupées en orbite, en lambeaux et meurtries. Elles avaient subi de lourdes pertes, mais avaient réussi là où des guerriers moins valeureux seraient tombés. Dans les cales de leurs vaisseaux se trouvaient des armures et des munitions en abondance, de quoi apaiser les craintes de Dorn quant à la défense de Terra et tenir à distance tout assaut immédiat des traîtres ayant prêté serment à Horus. Plus précieux encore, ils transportaient la dernière création de Mars, le Mk VII, et son architecte, le Fabricator Locum Kane, en sécurité à la Cour impériale.

Bien qu’ils n’aient pas réussi à chasser les Traîtres de Mars, ils avaient tiré de cette défaite une sorte de victoire. Ils disposaient des outils et des informations nécessaires pour armer toute expédition future et pour prévenir les Traîtres sur d’autres fronts, et ils étaient restés en vie pour se battre à nouveau sur d’autres champs de bataille. Comme l’avaient appris les Loyalistes laissés à l’abandon dans les plaines cendrées de la lointaine Isstvan V, la guerre qui avait commencé avec la Mort de l'Innocence ne serait ni rapide ni maîtrisée. Elle allait faire rage pendant plus d’une décennie et ravager toute la galaxie.

Ce qui avait commencé dans le silence ne s’achèverait que dans un tumulte assourdissant et une rage amère.[27]

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Taghmata Kane Thallax, Thallax Excoria-132, Excoria-13 Cohorte, Excoria Vulpaxis Taghma, Garnison de Mondus Occulum, Taghmata Kane, La Destruction de Mondus Occulum

En tant que "véritables" cyborgs, les cohortes de Thallaxii qui composaient la garnison du Temple-Forge Occulum jouaient un rôle essentiel dans la défense de la cité, agissant comme une force de contre-assaut rapide capable de s’adapter aux circonstances - ce qui dépasse de loin les contraintes du comportement programmé d’un Automate. Ainsi, les Thallaxii du Taghma de l’Excoria Vulpaxis furent parmi les seuls éléments de Taghmata Kane capables de répondre aux attaques soudaines et imprévisibles de l’Alpha Legion lors de l’assaut des Traîtres sur Mondus Occulum, leurs Canons à Foudre et leurs Fusils à Plasma repoussant les énigmatiques Légionnaires sur une demi-douzaine d’axes d’attaque.[28]

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Taghmata Chrom Thallax, Thallax 83/Psi-Phi-Rho, Cohorte 3/Psi, Phi-Rho Taghma, Groupe d’Interception de Mondus Gamma, Taghmata Chrom, L’Assaut sur Mondus Gamma

Identifiées à partir des données des capteurs de plusieurs véhicules de la Légion appropriés par la force de frappe de Camba Diaz, les cohortes Thallax du Taghmata Chrom n’ont été que très peu impliquées dans les phases initiales du raid loyaliste sur Mondus Gamma, ne semblant pas vouloir engager la force de frappe des Imperial Fists à toutes les occasions sauf deux. Avec le recul, ces deux escarmouches - au cours desquelles les Thallax renégats ont repoussé des Escouades de Traqueurs Imperial Fists - se sont déroulées à proximité d’endroits identifiés plus tard comme les modules de transit d’où les Automates corrompus de l’Archimagos Chrom allaient émerger. Un tel schéma pourrait suggérer que le suzerain du Mechanicum Noir avait tenté de contrôler la portée de l’assaut des Imperial Fists à distance, préparant peut-être le terrain pour un conflit qui satisferait plus adéquatement sa curiosité perverse.

Le Siège de la Cité du Magma

Délaissés par l’Imperium, Koriel Zeth et Ipluvien Maximal subirent l’implacable assaut du Mechanicum Noir. Refusant d’abandonner aux traîtres ses réacteurs, Maximal fit le choix de les faire sauter, se sacrifiant dans cet acte et irradiant le désert martien pour des dizaines de milliers d’années au passage.

La dernière bataille eu lieu au sein même de la Cité du Magma, voyant l’héroïque mais suicidaire charge des Chevaliers de la Maison Taranis à la Chaussée des Typhons mené par Verticorda et Caturix contre un océan de Skitarii et de Serviteurs corrompus. Verticorda parvint à tuer Melgator, qui dirigeait l’assaut, avant d’être détruit.

La Legio Tempestus affronta la Legio Mortis dans un combat âpres, marqué par la bravoure du Princeps Camulos dirigeant son Titan Deus Tempestus, qui fit chèrement payer aux Titans renégats leur assaut. Malheureusement, un par un, les Titans loyalistes furent détruits et le fier Princeps Camulos, dernier debout, se fit exploser pour éviter sa capture, marquant la fin de la sanglante bataille. Avec l’anéantissement de la Legio Tempestus et la disparition des Chevaliers de Taranis, les dernières forces qui s’opposaient encore réellement aux armées du Mechanicum Noir avaient disparu.

Pénétrant dans la Cité du Magma, les traîtres commirent un massacre qui fut épouvantable. Mais le dernier acte de cette guerre civile fut porté par Zeth elle-même. Mortellement blessée par une Technoassassin du Mechanicum Noir, elle désactiva, avant s’expirer, l’alimentation énergétique perpétuelle des boucliers qui protégeaient les colonnes qui plongeaient dans les profondeurs de la couche rocheuse de Mars et qui soutenaient tout le poids de l’île sur laquelle était bâtie la grande Forge. Les colonnes furent ainsi exposées à la chaleur incandescente du magma, le flot de roche liquide commençant à ronger l’adamantium qui les composait.

Un immense craquement grinçant résonna dans la cité ravagée et les traîtres qui se trouvaient à présent à l’intérieur virent la Cité du Magma s’affaisser sur elle-même. La lave incandescente se transforma en puissantes cascades et des rivières de roche en fusion envahirent les rues, consumant tout ce qu’elles rencontraient sur leur passage. Les troupes du Mechanicum Noir furent balayées par la marée montante de la lave. La Forge fut engloutie, permettant à un océan de magma de déferler hors de la cité emportant ceux qui tentaient de s’échapper à l’extérieur, notamment le dernier Titan Mortis survivant, l’Aquila Ignis. Quelques heures après l’apocalypse, les vestiges de la Cité du Magma sombrèrent finalement sous la surface du lac, emportant ses secrets et son savoir dans la tombe.

Au prix de ravages et de terribles pertes, le Mechanicum Noir était le maître de Mars, et le sera jusqu’à la fin de l’Hérésie d’Horus.[29]


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+++Grille Sensorielle Lantis planitia engagé…
///Décroissance du pronostic <0.11%
+++Lien externe noosphérique actif…
« Il n’y a de certitude dans la chair que la mort »
//Nœuds de liaison ascendante orbitale en cours de suivi
+++Investiguer l’archive en stase…

L’ère de l’innovation est terminée…

Après des millénaires de décadence technologique, de mondes effondrés dans la suspicion du progrès et de l’invention, il n’y a eu qu’une brève lueur. Pendant une poignée de décennies, les esprits les plus brillants de l’humanité se sont libérés de la peur de la nouveauté et ont créé des merveilles jamais vues auparavant, mais les bûchers de la guerre ont fauché leurs vies et leurs œuvres, et l’obscurité s’est à nouveau emparée d’eux.

C’est sur Mars qu’ont été réalisés les chefs-d’œuvre des plus grands artificiers de l’humanité, que les grands adeptes du Mechanicum se sont penchés à la fois sur les promesses de l’avenir et sur la sagesse du passé, mais tout cela n’a pas été fait. Alors que la trahison murmurée par Horus corrompait les Seigneurs de Mars, les graines de cette destruction ont été semées. Le désir de progrès a été remplacé par l’envie et l’avarice, qui se sont envenimées dans les cœurs de ceux que l’on appelle le « Mechanicum Noir », car ils étaient avides de tout ce que leurs rivaux avaient créé. L’ironie de ces jours sombres, c’est que cette même avidité allait finalement réduire à néant les innovations qu’ils cherchaient à voler, la convoitise du Mechanicum Noir écrasant tout ce qui était à sa portée.

La planète rouge brûlera dans le ciel de Terra, le bûcher apocryphe d’Alexandrie sera reconstruit pour une autre époque, et ce n’est qu’une fois ses braises refroidies par l’Hérésie d’Horus que l’on réalisera la véritable tragédie de sa chute. La stagnation et la décadence nous entourent, et chaque jour nous régressons un peu plus dans la superstition et la peur.

Il n’y avait pas de meilleur symbole des sommets que nous aurions pu atteindre que la Cité du Magma, et voici le récit de sa fin.

I.N.M

///Anomalie exo-planaire détectée
+++Attention/erreur d’écriture…
+++Attention/erreur d’écriture…
+++Attention/erreur d’écriture…[30]


Sables Pourpres

« Autrefois les voyants de l’ancienne Terra regardaient les planètes du Système Sol pour prédire leur destin, nous devons nous aussi évaluer Mars la rouillée et réfléchir au rôle qu’elle jouera dans la guerre à venir. »
- Erebus, premier Chapelain des Word Bearers.
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005.M31

« La Mort de l’Innocence est le nom que l’histoire a légué à la guerre brutale qui s’est déchaînée sur Mars au début de l’Hérésie d’Horus. Allumée par les ambitions de Kelbor-Hal, Fabricator-Général de Mars, et sa nouvelle allégeance au Maître de Guerre, une vague de sang et de pandémonium déferla sur la Planète Rouge. Des dizaines de millions de personnes ont été tuées dans les jours qui ont suivi, tandis que le cœur battant de l’innovation humaine s’embrasait et que des milliers d’années de sagesse se perdaient dans la conflagration.[31]
 »

Cela fait cinq ans qu’Horus Lupercal a accédé à la prééminence en tant que Maître de Guerre. Dans l’ombre, les structures de pouvoir de l’Imperium ont été subtilement réalignées, de sorte que des pans entiers de la Grande Croisade sont désormais directement liés à Horus plutôt qu’à l’Empereur. Parmi la hiérarchie ostensible des obligations féodales du Mechanicum, l’autonomie de facto de nombreux Mondes-Forges éloignés joue bien en faveur du Maître de Guerre, mais s’il a profité de l’éloignement de Terra de nombre de ces domaines pour s’assurer leur loyauté, il cherche également à obtenir l’allégeance de Mars elle-même.

Après avoir combattu avec les armées de l’Empereur dans les lointaines années de l’Unification, Mars et le Mechanicum en général restent un étrange partenaire de l’Imperium, leur souveraineté ténue reposant sur la fourniture du matériel nécessaire à la machine de guerre impériale. Nombreux sont ceux qui, sur la planète rouge, ont observé avec attention les technologies et les projets en cours de développement sur Terra, convaincus d’une accumulation progressive d’armes destinées à l’asservissement final du Culte Mechanicus, alors que la Grande Croisade touche à sa fin.

Anticipant une guerre qui se prépare dans l’ombre, certains élaborent leurs propres plans de sécession, proies faciles pour les tentations d’Horus qui approvisionne son camp en nouveaux partisans. À portée de vue de Terra, Mars est en proie à une tension croissante, et tandis que le Maître de Guerre baptise sa guerre civile dans le sang parmi les mondes d’Isstvan, la planète rouge se rapproche de plus en plus d’un carnage. C’est dans ce contexte précaire qu’un fils absent reviendra au Monde-Forge Primus, porté par un vaisseau de bronze et de chrome.

La Xe Légion ayant toujours été un proche allié du Mechanicum, le vaisseau Entropie se glissa dans son poste d’amarrage sur les quais de l’Anneau de Fer sans qu’on s’en aperçoive, bien que l’individu qu’il avait transporté jusqu’à la Planète Rouge parlait d’un objectif loin d’être habituel. Le Magister-Lictanex Regulus, l’envoyé du Mechanicum auprès du Maître de Guerre, était rentré en secret sur sa planète d’origine, envoyé par la 63e Flotte Expéditionnaire aux côtés d’une délégation d’Iron Hands fidèles à Horus pour mettre en place des événements qui marqueraient le visage de Mars pour l’éternité[32].

L'Inimitié de Mars

« Les alignements changent et de nouvelles puissances émergent de l’ombre, offrant leur aide à ceux qui ont la force de vision nécessaire pour en tenir compte. »
- Magister-Lictanex Regulus
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Depuis longtemps, le Maître de Guerre courtisait la confiance du Fabricator-Général, car Kelbor-Hal se trouvait au sommet de l’enchevêtrement d’allégeances et de féodalités du Mechanicum, et pour jouer son rôle de Maître de Guerre, Horus devait rester dans les bonnes grâces du suzerain de Mars. On ne saura jamais à quel moment précis la consolidation du pouvoir du Maître de Guerre naissant s’est transformée en pensées d’usurpation et de trahison, mais à la fin de la Grande Croisade, Horus avait chargé le Fabricator-Général de s’assurer que les armées de Mars étaient directement loyales à sa fonction. Alors qu’Horus se préparait à purger sa Légion de ceux qui n’étaient pas prêts à se retourner contre l’Empereur, le Magister-Lictanex Regulus remit à Kelbor-Hal une dernière demande capitale de la part du Maître de Guerre, qui avait déjà préparé le chemin du Fabricator-Général au bord du précipice de la sécession.

En échange de sa décision de se retourner contre l’Empereur et de se ranger du côté d’Horus dans sa guerre civile imminente, Regulus promettait à Kelbor-Hal une myriade de richesses, depuis de vénérables Schémas de Construction Standards pillés aux frontières de la Grande Croisade jusqu’à un retrait complet des interdictions de recherche imposées par l’Empereur. Plus important encore, Regulus avait apporté avec lui les moyens de déverrouiller les légendaires Cryptes de Moravec, enfouies sous le Temple-Forge de l’Olympus Mons du Fabricator-Général, mais dissimulées au Mechanicum par la main de l’Empereur la toute première fois qu’il avait posé le pied sur la planète rouge, près de deux cents ans plus tôt. Après avoir longtemps mijoté au bord non seulement d’un schisme interne mais aussi d’un conflit avec l’Imperium lui-même, la seule incertitude laissée à Mars alors que Kelbor-Hal fouillait avidement dans le trésor d’arcanes interdites qui lui était offert, était de savoir jusqu’où la planète rouge allait s’enfoncer dans les profondeurs du cauchemar.[33]

Chiens de Garde

Loin sous les immenses structures de l’Olympus Mons, les Cryptes de Moravec ont été ouvertes et, à l’intérieur, se cachent bien plus que de simples technologies. Fruit d’anciens pactes conclus avec des entités haineuses qui murmuraient dans les entrailles du Warp, les modèles contenus dans ce maudit trésor promettaient une puissance inouïe au Fabricator-Général, mais dès le moment où ils furent dévoilés, ils furent l’objet d’une lente corruption qui allait inéluctablement consumer tout ce qu’ils touchaient. C’était le Code Corrupteur, une cacophonie de données inutiles et délétères et de djinns de données apathiques, totalement incohérents pour la plupart de ceux qui auraient le malheur d’entrer en contact avec eux, mais inexorablement dirigés par une intelligence maligne tirée de l’au-delà du monde matériel. C’était une pourriture rampante qui menaçait de renverser tout ce que le Mechanicum avait créé, et Kelbor-Hal se jeta volontairement dans son étreinte pernicieuse.

Alors que Kelbor-Hal commençait à exploiter les ressources des cryptes pour renforcer les armées martiennes, ses subordonnés se préparaient au combat qu’ils savaient imminent, désireux de porter à leur paroxysme des querelles qui couvaient depuis longtemps. Si le Fabricator-Général avait manipulé, persuadé et contraint un grand nombre d’Archimagos de haut rang - sur la planète rouge et ailleurs - à entrer dans sa sphère d’influence, le Mechanicum était une structure ancienne dont les pouvoirs n’auraient jamais pu être entièrement bouleversés au cours des quelques années qui s’étaient écoulées depuis que le Maître de Guerre avait pris ses fonctions. Pour que la demande d’Horus soit satisfaite - que Mars se joigne à ses forces contre Terra - le Fabricator-Général devait débarrasser la planète des opposants à son règne. Le délégué de Kelbor-Hal, l’Archimandrite Orator Melgator, se rendit auprès des seigneurs de Mars susceptibles d’être persuadés avant que les feux de la guerre ne soient allumés. Mais là où aucune confiance n’était possible, les espions et les assassins du futur camp des renégats firent leur travail, sapant les défenses de ceux qui s’opposeraient à Kelbor-Hal et préparant le terrain pour ses armées.

Dans les Désolations, qui s’étendaient entre les forges du Quadrangle de Tharsis, de sombres créations libérées par Lukas Chrom pour s’infiltrer parmi les marginaux menaçaient de faire basculer prématurément ces tensions dans une guerre ouverte. La Machine Kaban, une création qui violait toutes les lois impériales interdisant la création d’une Intelligence Abominable, avait été lancée sur la voie de la destruction, accompagnée d’une secte de Technoprêtres Myrmidon pour signaler ses capacités et éliminer tout témoin. Alors que Melgator pratiquait l’art subtil de la conciliation avec les derniers Archimagos martiens susceptibles d’être ralliés à la cause des Traîtres, la trajectoire destructrice de la Machine Kaban la conduisit au sud-est d’Olympus Mons, dans le vaste canyon d’Ulysse Fossae et la chaîne de réacteurs nichée en son cœur. Là, la machine belliqueuse - rivalisant en taille et en puissance avec un Titan éclaireur - s’est attaquée à un trio de Chevaliers de la Maison Taranis en tentant de percer l’un des réacteurs en ébullition. Tandis que la suite de Myrmidons sans visage de la Machine Kaban faisait feu sur les Chevaliers et la foule de Serviteurs défensifs, les Nobles de Taranis s’efforçaient de déterminer la nature de leur ennemi, chaque seconde qui passait risquant de faire remonter un fil jusqu’à Lukas Chrom. Cependant, avant que les Nobles ne puissent faire une telle évaluation, la Machine Kaban brisa le réacteur avec un effet cataclysmique, anéantissant tout ce qui se trouvait à proximité, à l’exception des Chevaliers de Taranis, et disparut une fois de plus dans les Désolations.

Les récits de ces Chevaliers allaient intensifier les rivalités entre les forces militantes du Quadrangle de Tharsis les amenant près d’un bain de sang, les accusations fusant quant à l’identité de la Machine de Kaban, une escalade qui servit d’écran de fumée pratique alors que les Traîtres préparaient leurs forces pour conquérir Mars. Faisant fi du moratoire imposé par le Parlement martien, une douzaine de duels d’honneur entre les Maisons de Chevaliers de Morbidia et de Zavora se déroulèrent dans l’Acheron Fossae, et seuls trois d’entre eux se terminèrent sans la mort de l’un des participants - ou des deux. Dans les cieux poussiéreux de Tharsis, les délimitations de l’espace aérien sont devenues des substituts aux ambitions opposées des seigneurs de guerre du Mechanicum, des escadrons d’Exécuteurs pilotés par des Serviteurs forçant des flottes entières de transporteurs de marchandises à s’échouer dans les sables rouges tandis que leurs commandants appliquaient d’anciens traités territoriaux devenus obsolètes depuis bien longtemps. Dans les Désolations, des hordes de Serviteurs, des chasseurs sans cervelle, et d’Automates Vorax belliqueux s’affrontèrent en nombre toujours plus grand, les protocoles automatisés qui leur ordonnaient de fouiller les Désolations à la recherche de Cy-Carnivora sauvages fournissant un prétexte facile à ce conflit non autorisé, ces derniers ayant été libérés en masse par des Archimagos rivaux.[34]

La Mort de l'Innocence

Alors que les osts des Traîtres préparaient le terrain pour le conflit à venir, la corruption de la Lingua Diabolis qui avait été libérée des Cryptes de Moravec commença à se frayer un chemin sur Mars. Elle s’était déjà répandue dans les forges d’Olympus Mons, Kelbor-Hal transformant secrètement leur production en nouvelles armes de guerre tordues, les fumées empoisonnées de l’industrie qui flottaient toujours autour du Temple-Forge abritant désormais une tempête constante qui planait au-dessus de l’immense volcan comme un présage de malheur. Elle se répandit dans l’immensité de Mars, rampant le long des réseaux de données et infiltrant les convois, et lorsqu’elle atteignit les Temples-Forge et les installations du Mechanicum, elle déchaîna sa puissance débridée. D’anciens dépôts de données furent détruits, des systèmes de contrôle et des engrammes de ciblage corrompus, des réseaux de communication obstrués par des données inutiles hurlantes et des groupes entiers de Serviteurs et de Servos-Automatas lancés dans un déchaînement frénétique.

Chaque Temples-Forges touché par le Code Corrupteur a subi ce qui équivaut à des centaines d’actes de sabotage simultanés : alors que l’industrie s’est effondrée, de vastes sections de l’infrastructure ont été déchirées et des systèmes qui régulaient chaque aspect de la vie martienne ont été infectés. Par endroits, les réacteurs se sont soudainement mis à fondre, les contrôles environnementaux ont été dirigés pour massacrer des équipes entières de travailleurs et les systèmes de guidage automatisés ont envoyé des flottes de transporteurs de marchandises s’écraser au sol. La plupart des systèmes militaires étaient protégés par des couches secondaires de protocoles Égide qui les épargnaient suffisamment longtemps pour que les entrées de données externes soient coupées, mais même sans que les armes de Mars ne soient retournées contre elles-mêmes, la destruction déclenchée par le Code Corrupteur libéré sur la planète rouge était astronomique. En quelques minutes, le nombre de morts s’est élevé à plusieurs millions, un cataclysme qui a rapidement trouvé un nom commun sur les lèvres des Magos : la Mort de l’Innocence.

La ruine déclenchée par le Code Corrupteur n’était cependant pas aveugle, car tandis que ses ravages se déchaînaient sur les forges censées garder la foi en l’Empereur ou au contraire se tenir à l’écart du conflit à venir, le Djinn de Données malveillant infectait les rangs de ceux qui étaient loyaux à Kelbor-Hal d’une manière bien plus insidieuse. Ici, il semblait presque améliorer les systèmes qu’il touchait, bien qu’avec beaucoup plus de cas de fonctionnement erratique et de maléfices, et dans son sillage, ses bénéficiaires se voyaient attribuer un comportement subtilement plus cruel et plus belliqueux. En l’absence d’informations vérifiables, ces incohérences étaient simplement attribuées à la nature démente du code lui-même, bien qu’en réalité, alors que la vague de calamités déferlait sur Mars, un nouveau Mechanicum Noir s’était finalement établi dans l’ombre.[35]

Le Défi de Tharsis

« Je regrette beaucoup que nous vivions à une époque où l’on est fier des machines qui pensent et où l’on se méfie des gens qui essaient de le faire. »
- Koriel Zeth, Grande Adepte et Maîtresse de Forge de la Cité du Magma.
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Alors que les ennemis du Fabricator-Général subissaient mille coupures, les domaines voisins d’Olympus Mons se sont révélés étonnamment résistants à l’assaut clandestin. Les Temples-Forge de Koriel Zeth, Zagreus Kane et Ipluvien Maximal avaient tous été épargnés par la destruction totale observée ailleurs, chacun ayant bénéficié des technologies Noosphériques développées par la Grande Adepte Macrotek Zeth, qui ralentissaient et affaiblissaient le Code Corrupteur entrant suffisamment longtemps pour que les liens externes des métropoles soient rompus. Cette action a permis de limiter les dommages causés par le Code Corrupteur, bien que des vagues d’émeutes et de meurtres aient balayé les Temples-Forge dans son sillage, et les estimations ont prédit que l’infiltration initiale du Code Corrupteur prendrait des mois à être éliminée des systèmes périphériques par les Calculateurs-Logis et les épurateurs de données.

Se réunissant à distance, Zeth, Kane et Maximal s’accordèrent sur le fait que le fléau des données planétaires était très probablement le prélude à une attaque, même si la nature et l’auteur de cette attaque restaient incertains. Chacun décida d’appeler ses alliés aux armes, de se préparer à ce qui pourrait arriver, et alors même que la Grande Adepte Zeth apprenait l’arrivée d’un envoyé du Fabricator-Général, elle envoya des missives aux Chevaliers de Taranis et aux Titans de la Legio Tempestus pour leur demander de rester unis dans les ténèbres qui allaient s’abattre sur eux. En effet, au milieu des préparatifs de guerre du Mechanicum Noir, une importance cachée avait été accordée au Temple-Forge de Zeth à la Cité du Magma, sur l’insistance du Magister-Lictanex Regulus lui-même, et le moment était venu pour les Traîtres d’agir en conséquence.

Avec des mots mielleux et des menaces voilées, l’Archimandrite-Orateur Melgator interrogea d’abord Zeth sur les raisons de la résistance de sa forge à l’incursion du Code Corrupteur, laissant entendre qu’au-delà de son explication de la Noosphère, un nouveau projet qu’elle avait fait de grands efforts pour dissimuler pourrait en être responsable. En colère face à l’intrusion du Fabricator-Général dans ses propres affaires, la fureur de Zeth ne fit qu’augmenter lorsque Melgator dévoila les plans de Kelbor-Hal pour se retourner contre l’Imperium, l’envoyé affirmant que l’attaque du Code Corrupteur avait en fait été déclenchée par l’Empereur pour concrétiser son intention de longue date de soumettre enfin Mars. Repoussant la dernière tentative de Kelbor-Hal pour la rallier à sa cause, Zeth renvoya Melgator de son Temple-Forge, sachant pertinemment qu’une telle décision la mettrait sur la voie d’une guerre avec les armées du Fabricator-Général plus tôt que prévu. Dans une semaine, son affirmation se révélera exacte, car Melgator reviendra, les mots mielleux se transformant en venin.[36]

Le Décodeur Akashique

Malgré l’anéantissement presque total qui allait s’abattre sur la Cité du Magma, les armées de Kelbor-Hal s’étant rapprochées, la Grande Adepte Zeth s’assura que les détails de ce qui se déroulait sur Mars seraient préservés pour la prospérité. Utilisant les Liaisons Noosphérique qu’elle avait légués à ceux qui avaient gardé la foi en la Cité du Magma, Zeth distribua à une demi-douzaine de sites des documents sélectionnés dans les archives de sa cité. Parmi ceux-ci se trouvait une voûte obscure cachée dans les Fosses d’Oti, dont l’emplacement a été perdu dans le chaos du Schisme et n’a été découvert que lors de La Purge. La plupart des données qui y étaient conservées ont été utilisées pour établir la continuité de ce dossier, mais avec le recul dont nous disposons depuis la fin de l’Hérésie d’Horus, des documents secondaires relatifs à un projet caché et à long terme entrepris par Zeth pourraient mettre en lumière des schémas bien antérieurs à l’assaut du Mechanicum Noir sur la Cité du Magma.

Dans les dernières années de la Grande Croisade, les recherches de Zeth se sont orientées vers un moyen plus ésotérique d’acquérir de nouvelles connaissances. Baptisé "Décodeur Akashique et dérivé d’Archéotechnologies volées à Terra par des Magos martiens dans le passé, ce projet était censé (du moins en théorie) puiser dans un réservoir métaphysique de connaissances que l’on disait contenu dans le Warp. Pour mener à bien une telle Entreprise, il fallait siphonner l’énergie Æthérique brute - dans ce cas facilement fournie par l’Astronomican - en faisant appel à des milliers de Psykers en cage, qui plongeaient tous dans des domaines technologiques hautement restreints par la Maison Impériale elle-même.

L’acquisition des ressources nécessaires à la construction d’un tel appareil - que Zeth aurait achevé juste avant la Mort de l’Innocence - n’a pu se faire qu’avec l’approbation tacite de l’Imperium, car on sait que la Grande Adepte s’approvisionnait en Psykers dans les cales des Vaisseaux Noirs eux-mêmes. Cependant, compte tenu de l’intérêt que Regulus - et à travers lui, Horus - a porté aux travaux de Zeth lors du Schisme de Mars, une seconde possibilité s’offre à nous. Horus Lupercal aurait-il en fait utilisé sa position de Maître de Guerre pour fournir secrètement à Zeth les ressources dont elle avait besoin pour achever le Décodeur Akashique, caché à la porte même du Palais Impérial ? Une telle théorie expliquerait certainement les tentatives successives du Mechanicum Noir d’influencer, puis de subvertir, et enfin de conquérir le domaine de Zeth - chacune connue pour avoir été exhortée par Regulus - alors qu’ils étaient de plus en plus désespérés de s’emparer de la technologie qu’Horus s’était tant investi à faciliter.[37]

Les Crocs de l’Appât

« Les guerres ne se gagnent pas sur la quantité de sang versé mais sur l’endroit où il est versé ; le sacrifice de milliers de personnes pour ouvrir le flanc de l’ennemi vaut bien plus que le massacre de millions de personnes sur un champ de bataille sans nom. »
- Seigneur Maréchal Sirus Cain, 246e "l’Ost Solaire".

L’ost de l’Archimandrite-Orator Melgator descendit des cieux pollués de Mars, un macro-porteur à dos de scarabée se posant à mi-chemin de la Chaussée des Typhons bordée de statues qui constituait la seule voie d’accès à la Cité du Magma depuis le sud, enfermée dans une immense mer de lave. De l’intérieur marchaient les guerriers du Taghmata Melgator, de vastes phalanges de Techno-Esclaves et de sombres bandes de Myrmidon marquées par la corruption indélébile que leur avaient infligée les Cryptes de Moravec, et qui se manifestaient par des halos d’énergie bouillonnante et d’ichor de nanytes accrochés. A l’avant de cet ost passait un convoyeur Abeyant bien plus grand que la plupart des autres, un palanquin barbelé qui portait les formes malveillantes non seulement de Melgator mais aussi du Magister-Lictanex Regulus lui-même, la main du Maître de Guerre enfin révélée.

Au bord du précipice de la Porte de Vulkan qui gardait l’accès au Temple-Forge de Zeth, l’armée des Traîtres s’est déployée avec toute la pompe et la cérémonie de la royauté, chacun des deux Archimagos tenant en l’air une strophe baroque de leur fonction alors qu’ils prononçaient leur demande : que la Grande Adepte se rende à leur garde et attende d’être jugé devant Kelbor-Hal. À la porte de Zeth, ils proclamèrent des accusations de Techno-Hérésie, de défiance à ses obligations féodales envers le Fabricator-Général et d’apostasie contre l’Omnimessie divine, chaque accusation étant accompagnée d’une vague de Code Corrupteur hurlant qui cherchait à se frayer un chemin dans le réseau de défense de la Cité du Magma.

N’ayant pas réussi à convaincre Zeth de leur cause, il semblait que le Mechanicum Noir s’efforçait à présent d’arracher la Cité du Magma à son emprise par le biais de Djinns subversifs. Malgré la résistance du Temple-Forge à de tels effets, la proximité de la source du code et l’augmentation de la Cyberthéurgie occulte de Regulus s’avérèrent plus puissantes. L’une après l’autre, les myriades d’armes qui entouraient la porte de Vulkan s’éteignirent, la dernière batterie tremblant et s’éteignant juste au moment où les portes du vaste portail commençaient à s’ouvrir.

Taghma Sibilans[38]
Étrange fusion des forces Taghmata de l’Archimandrite-Orateur Melgator et des machines des Cryptes de Moravec, le Sibilans Taghma fut le premier d’une nouvelle race d’ost du Mechanicum Noir qui allait bientôt proliférer sur Mars. Apparemment dirigé par l’animus inconnus des Traqueurs de Scintillax à sa tête, le Taghma Sibilans a néanmoins suivi les directives de Melgator lors du Siège de la Cité du Magma avec une précision cruelle, abattant à la fois les guerriers du Taghmata Zeth et les Chevaliers étincelants de Taranis.

La Grande Adepte Macrotek Zeth sortit, la lumière froide de sa forge tranchant sur la lueur orangée qui embaumait le Lagon de Thaleia, et le tumulte de l’industrie incessante à l’intérieur du Temple-Forge rivalisant avec la cacophonie du Code Corrupteur. Pour les exigences du Mechanicum Noir, elle n’avait que du mépris, rejetant l’autorité de Kelbor-Hal à la lumière de sa trahison envers l’Empereur, mais alors que Melgator dirigeait ses troupes pour exécuter le jugement de Kelbor-Hal in absentia, l’Archimandrite-Orator se rendit compte de son erreur. Alors que la Porte de Vulkan s’ouvrait en grand, la silhouette de Zeth, éclairée par l’arrière, fut rejointe par une douzaine d’autres formes, chacune faisant trois fois la taille d’un char de combat. Les Chevaliers de Taranis avaient juré de défendre la Cité du Magma, et même si les défenses de la cité étaient inertes, cette seule bannière pouvait écraser la force des Traîtres. Une fois de plus, Regulus invoqua une vague de Code Corrupteur, mais les descendants de Taranis étaient préparés, et avec leurs systèmes coupés du code entrant, ils restèrent insensibles à l’assaut des Djinns de Données, faisant sonner leurs cornes de guerre en signe de mépris. Comme un seul homme, l’ost des Traîtres s’enfuit, Zeth tenant les Chevaliers de Taranis à distance dans l’espoir infime que la guerre puisse être évitée.

Après la retraite soudaine de Regulus et de Melgator, les feux de la guerre attisés depuis longtemps par le Mechanicum Noir allaient enfin se transformer en une conflagration dévorante. Sur Mars, les ost du Mechanicum Noir marchèrent à la guerre, tombant sur des armées et des Temples-Forge déjà affaiblis par les ravages de la Lingua Diabolis. Pour la plupart d’entre eux, ce n’était guère plus qu’un massacre, et tandis que la planète rouge brûlait autour d’elle, la Grande Adepte Zeth se préparait à ce qui ne pouvait être qu’un ultime défi.[39]

++Catalogia Mars : Cité du Magma - 005.M31 ++

Métropole tentaculaire dont l’immensité englobait des Cités-Ruches entières, le Temple-Forge de la Cité du Magma était niché le long du flanc sud-ouest de l’Arsia Mons, le plus méridional des trois volcans de Tharsis Montes dont l’agencement tranchait en diagonale le cœur du Quadrangle de Tharsis. Voisine des Temples-Forge d’Ipluvien Maximal au nord et de Mondus Gamma à l’est, la cité de la Grande Adepte Zeth était la plus petite de Tharsis, mais elle constituait un exemple tout à fait singulier de l’artisanat technologique du Mechanicum. L’ensemble du Temple-Forge servait à exploiter la puissance volcanique d’Arsia Mons, sa caldeira longtemps endormie étant ramenée à l’état de veille afin que sa chaleur et son minerai puissent alimenter l’industrie de la Cité du Magma, un exploit inégalé par les autres cités de Mars.[40]

Le Barrage d’Aetna

Pierre angulaire de l’infrastructure de la Cité du Magma alimentée par la lave, le Barrage d’Aetna est une construction d’une ampleur époustouflante, qui couvre peut-être un sixième de la caldeira d’Arsia Mons en circonférence et s’élève à des kilomètres au-dessus du Temple-Forge en hauteur. Un système d’écluses et de sas protégés par des Boucliers Répulsif permettait au barrage de contrôler le flux de lave provenant de la caldeira du volcan et de l’acheminer vers quatre aqueducs massifs, le surplus étant dirigé vers un colossal canal de lave qui contournait le flanc est du Temple-Forge pour se jeter dans le Lagon de Thaleia. À l’intérieur de la caldeira elle-même se trouvaient six immenses dérivations magmatiques, des générateurs gravitiques qui aspiraient le magma sous la peau de Mars et agitaient continuellement la mer de roches en fusion de la caldeira afin d’empêcher son refroidissement.[41]

Le Lagon de Thaleia

Outre le volcan cyclopéen autour duquel le Temple-Forge était niché, le Lagon de Thaleia était le plus important des sites de la Cité du Magma. Il s’agissait d’une vaste mer de lave qui s’étendait à l’est, au sud et au sud-ouest de la métropole de la Grande Adepte Zeth. Formé au fil des siècles par les surplus de lave provenant d’Arsia Mons, le Lagon de Thaleia était également rempli par la roche fondue provenant des canaux et aqueducs de lave qui traversaient les quartiers de la Cité du Magma, toute la lave d’Arsia Mons non récoltée pour son minerai s’échouant finalement dans l’étendue agitée du lagon. Les raffineries s’étendaient sur des kilomètres à partir de la rive sud du lagon, une toile d’araignée de canaux transportant la lave excédentaire dans une masse tentaculaire de collecteurs de minerai automatisés qui passaient au crible de vastes quantités de roches en fusion pour en extraire les matériaux les plus rares.

Le long de la rive nord de cette mer incandescente s’étendait le mur d’enceinte de la Cité du Magma, dont la base scintillait constamment sous l’effet des efforts d’un immense réseau de Boucliers Répulsif qui tenaient à distance la chaleur du Lagon de Thaleia. Le seul point de rupture dans cet édifice incurvé était un portail massif connu sous le nom de Porte de Vulkan, qui marquait l’extrémité nord-ouest de la Chaussée des Typhons, l’unique passage qui enjambait le Lagon de Thaleia et dont la largeur permettait à un groupe entier de Titans de se tenir à égale distance.

Les Sous-Domaines d’Arsia Mons : Port spatial, Entrepôts et Sous-Ruches

Partant de la pointe ouest du Lagon de Thaleia et s’incurvant vers le nord-est jusqu’aux contreforts de l’immense volcan qui leur a donné leur nom, le spatioport, les entrepôts et les Sous-Ruches d’Arsia Mons formaient une colossale zone industrielle à la limite nord de la Cité du Magma proprement dite. À l’extérieur se trouvaient les vastes plaines d’atterrissage du spatioport d’Arsia Mons, dont l’étendue permettait d’accueillir des flottes entières des plus grands modèles de macro-transporteurs de l’Imperium pour transporter les produits de la Cité du Magma en orbite.

Autour de ces installations d’interface orbitale se trouvaient des étendues quasi infinies de cours de stockage : des forêts d’empilements de conteneurs, de silos et de dépôts de provisions qui contenaient toutes sortes de ressources destinées à l’importation et à l’exportation depuis la Cité du Magma. Outre le spatioport d’Arsia Mons, l’ensemble de routes lev-mag à grande vitesse formant l’artère d’Aganippe constituait également la pierre angulaire de cette chaîne d’approvisionnement, nichée dans l’immense canyon de la Fosse d’Aganippe, à l’extrémité ouest de la Cité du Magma. S’étendant jusqu’au Temple-Forge du Fabricator-Général à Olympus Mons au nord, ainsi qu’aux Forges d’Ipluvien Maximal à l’est, ces routes de transit permettaient à chacune des trois Forges d’échanger des matières premières et des produits manufacturés spécialisés dans des quantités véritablement stupéfiantes.

La Cité du Magma proprement dite était séparée de cette région d’activité constante par les immenses formes des Ruches d’Arsia Mons, dont la plus grande rivalisait facilement avec une Cité-Ruche impériale entière. C’est là qu’étaient logés les milliards d’ouvriers du Temple-Forge, les énormes Ruches formant une défense naturelle entre la périphérie de la ville et le cœur du Temple-Forge, une ligne de défense faite de tranchées et de palissades les séparant des entrepôts qui s’étendaient au nord et à l’ouest.[42]

Quartiers Adjunct, Centralis et Primus

Entouré par le Lagon de Thaleia au sud et à l’est, par les Sous-Ruches d’Arsia Mons au nord-ouest et par le volcan colossal lui-même au nord-est, le cœur de la Cité du Magma était divisé en trois sous-domaines principaux, les Quartiers des Forges, au sein d’un réseau industriel de gigantesques Ziggourats-Forges et des Manufactorums fourmillantes. Chacune de ces divisions était isolée des Sous-Ruches d’Arsia Mons et des autres par une vaste muraille fortifiée : les Redoutes Adjunct, Centralis et Primus, dont les nombreuses défenses étaient directement alimentées par les aqueducs thermiques qui partaient du Barrage d’Aetna.

Les Quartiers des Forges Adjunct formaient la division la plus à l’ouest - et la plus grande - de la Cité du Magma proprement dite, voisins des Sous-Ruches d’Arsia Mons et consacrés aux arts de la forge les plus exigeants en main-d’œuvre en raison de la proximité du principal module d’habitation du Temple-Forge. À l’est se trouvaient les Quartiers des Forges Centralis, qui servaient également de casernes à une grande partie des Taghmata Zeth et constituaient la plus petite de ces trois subdivisions. Les Quartiers des Forges Primus constituaient la partie la plus orientale de la Cité du Magma, nichée au creux du Lagon de Thaleia et abritant les installations industrielles et scientifiques les plus avancées du Temple-Forge, dont la plupart s’étendaient profondément sous la surface de Mars.

Le Prytaneum, l’immense Ziggourat-Forge de la Grande Adepte Macrotek Zeth, trônait au cœur des Quartiers des Forges Primus et servait de dépôt illimité de l’artisanat de la forge et des techno-arcanes. Sur l’ensemble de ces quartiers de forge était tissée une toile de canaux souterrains, de canaux fermés et de réservoirs scellés qui distribuaient le flux de lave du Barrage d’Aetna sur l’ensemble du Temple-Forge, fournissant d’énormes quantités d’énergie et de matières premières à l’industrie incessante qui régnait à la Cité du Magma.[43]

Conquérants

« Le moment est venu ? Mes machines aspirent à faire de la Cité du Magma une ruine. »
- Princeps Penultima Camulos de la Legio Mortis

Moins 112 Heures Sidérales Terriennes

Le tonnerre des machines divines en marche annonçait le Siège de la Cité du Magma. Faisant trembler le sol et soulevant d’immenses panaches de poussière rouge dans leur sillage, les Titans de la Legio Mortis, la Demi-Legio "Admonitus", avancèrent sur la Cité du Magma depuis le nord, les ost auxiliaires les suivant à la trace comme des enfants effarouchés. Alors que les divisions de chars Krios et Triaros - les unités les plus éloignés du Taghmata Zeth - allumaient leurs moteurs et filaient vers le sud pour annoncer l’arrivée de l’ennemi, des munitions de la taille d’un arbre tombèrent du ciel, des cascades de Missiles Apocalypse s’abattant sur les chars comme la main d’une divinité courroucée. Une poignée de Krios furent assez rapides pour échapper à la salve annihilante, mais ils se virent immédiatement barrer le passage par des obus de Sismo-Canons qui s’écrasèrent sur les plaines rocheuses devant eux, l’onde de choc de leur impact brisant la terre et projetant les chars de tête comme s’ils n’étaient rien. Les maigres chars restants étaient des cibles faciles pour les tirs de Turbo-Lasers des Titans Mortis, mais ce barrage écrasant allait donner aux défenses extérieures de la Cité du Magma l’avertissement dont elles avaient besoin, et des communications par faisceaux étroits relayaient le sort des unités vers le Temple-Forge proprement dit. Mortis n’aurait aucune hésitation dans la conquête du domaine de Zeth, et là où la dévastation totale trouverait son chemin, elle serait déchaînée sans remords.

Mais même si le grondement du barrage des Titans s’estompait, la clameur demeurait, une profonde réverbération retentissant à l’ouest de l’avancée de la Demi-Legio, se répercutant sur les parois rocheuses de l’immense ravin Aganippe Fossa qui abritait l’extrémité sud de la toile des voies de transit de l’artère d’Aganippe.

Des centaines de wagons lev-mag, partis de la gare de triage de Gigas Sulci à Olympus Mons, se sont dirigés vers la Cité du Magma, chacun chargé de dizaines de Skitarii ayant prêté serment à Kelbor-Hal. Visant la Cité du Magma, ce module avait pour but d’anticiper l’arrivée de la Legio Mortis, en inondant les quartiers extérieurs de la ville d’une horde de guerriers zélés afin d’entraver la défense de la Grande Adepte Macrotek Zeth au moment où l’assaut proprement dit commencerait.

Alors que les wagons lev-mag traversaient à toute vitesse les limites du spatioport et des entrepôts de la Cité du Magma, le bourdonnement ascendant de leur passage fut accueilli par la libération d’un assourdissant coup de tonnerre d’énergie. Trois faisceaux scintillants ont traversé l’artère d’Aganippe depuis son extrémité sud, faisant fondre les rails magnétiques et provoquant des fractures de tension dans la roche à leur simple passage. Lorsqu’ils atteignirent l’avant du convoi lev-mag, il sembla qu’un nouveau volcan était entré en éruption à la surface de Mars. Un vaste dôme de minerai en fusion et de feu jaillit du point d’impact, projetant à un kilomètre dans les airs des éclats de wagons lev-mag anéantis et des morceaux de roche provenant des parois du canyon. Alors que l’onde de choc de l’explosion projetait les wagons les plus en arrière le long de l’artère, les parois d’Aganippe Fossa commencèrent à s’effondrer vers l’intérieur, enveloppant l’étendue en fusion où se trouvait le convoi de trains d’une vague de pierres brisées. Des milliers de Skitarii envoyés depuis Olympus Mons, aucun n’avait survécu, leur fin ayant également servi à dévaster complètement l’artère d’Aganippe qui servait de voie d’accès à la Cité. Alors que l’éclat de l’explosion diminuait progressivement, une chose était sûre : La Cité du Magma ne tomberait pas sans faire de bruit.[44]

Dieux de Tharsis

« Je voudrais entendre votre cri de reddition ou vous entendrez l’éclatement de vos murs. »
- Princeps Majoris Zekial, Legio Krytos.

Au nord-est du Temple-Forge de la Grande Adepte Macrotek Zeth, dans leur imposante forteresse de Pavonis Mons, les piliers de la Legio Mortis sur Mars avaient attendu que la planète brûle autour d’eux. Par endroits, des manipules ou des Titans solitaires de leur Legio avaient commandé des actes d’annihilation ciblés - dirigeant les Burning Stars, les Desolators et les Iron Fists dans l’éradication de la Legio Ignatum martienne, par exemple - mais c’est ici que leur force principale s’était attardée, attendant avec impatience les ordres qui leur permettraient de se déchaîner contre les vestiges de leurs anciens rivaux, la Legio Tempestus. Grâce à un accord secret avec le Fabricator-Général, le Princeps Penultima Camulos avait convenu que la force de sa Legio resterait pour assurer la subjugation de la région de Tharsis, ce qui impliquerait inévitablement une confrontation finale avec la Legio Tempestus.

L’ordre qui a mis les machines divines de Mortis sur le sentier de la guerre n’a pas dirigé les Têtes de Mort vers le nord-est, vers la demeure des Seigneurs des Tempêtes à Ascraeus Mons. Une attaque préventive et écrasante contre la Legio Tempestus aurait satisfait l’orgueil enflammé de Camulos et éliminé la plus grande menace loyaliste au cœur de la domination de Kelbor-Hal, mais une puissance supérieure à celle du Fabricator-Général était intervenue pour dévier le cours du destin. Horus Lupercal avait exigé que la Cité du Magma, si elle ne succombait pas aux subversions cybernétiques du Mechanicum Noir, soit conquise sans tarder, afin que l’œuvre de Zeth puisse être saisie et dérobée à Mars avant que l’étau de Terra ne se referme complètement sur la planète rouge.

À cette fin, le Princeps Penultima Camulos avait rassemblé une grande partie des forces de Mortis sur Mars en une Demi-Legio capable d’écraser les défenses de la Cité du Magma avec une rapidité et une certitude qui leur permettraient de poursuivre immédiatement leur vendetta contre les Seigneurs des Tempêtes. En leur absence, la forteresse des Têtes de Mort à Pavonis Mons n’était gardée que par deux manipules de Titans - ceux qui étaient encore en cours de réparation après leur dernier déploiement - bien qu’à leurs côtés se trouvaient l’unique machine divine de la Legio, de type Apocalypse, ainsi qu’une paire de Titans de combat lourds de type Warmaster, qui n’avaient encore jamais été mis au service de la Legio. Si la Legio Tempestus saisissait l’occasion de frapper Pavonis Mons, elle ne trouverait pas de cible facile, et si tout se déroulait comme prévu, Camulos et sa Demi-Legio reviendraient rapidement de leur conquête avec une contre-attaque écrasante.[45]

Les Signes Avant-Coureurs de la Ruine

« La force et le courage gagnent les batailles. La logistique gagne les guerres. »
- Archimagos Karmus de la Munitoria Logis

Commandant l’ensemble de la Legio Mortis sur Mars, le Princeps Penultima Camulos observait ce nouveau développement depuis le pont de l’immense Titan Aquila Ignis, le destin des Titans de Kelbor-Hal lui inspirant une certaine prudence malgré la hâte avec laquelle il souhaitait voir la Cité du Magma tomber. Devant sa Demi-Legio, les Bannières des Chevaliers de la Maison Morbidia et les sous-cohortes de l’avant-garde cybernétique défilaient, leurs capteurs sondant les abords de la Cité du Magma alors que la poussière rouge des Désolations laissait place aux limites du spatioport d’Arsia Mons et des parcs de stockage. Manœuvrant entre les piles de conteneurs, les silos caverneux et les cours de chargement silencieuses, ces formations avancées n’ont rencontré que peu de résistance coordonnée, bien que des foules de Serviteurs industriels avachis dans l’inactivité aient rappelé l’agitation incessante qui régnait habituellement dans le spatioport et les cours de stockage de la Cité du Magma. Par endroits, les manipules de Vultarax furent arrachés au ciel par les systèmes automatisés de défense aérienne qui lançaient des tirs de laser sur leur trajectoire, mais ces attaques étaient limitées au périmètre des vastes terrains d’atterrissage de la ville, chaque batterie étant rapidement détruite tandis que les manipules de Vorax et d’Arlatax balayaient le sol dans le sillage du Vultarax.

Ce n’est que lorsque les auxiliaires d’avant-garde des Têtes de Mort se sont dirigés vers les édifices des Sous-Ruches d’Arsia Mons que les défenseurs actifs de la métropole se sont manifestés. Ici, les tranchées et les palissades qui séparaient les Ruches du reste de la périphérie de la Cité formaient le premier rempart d’importance, et alors même que les balayages d’Auspex enregistraient le flamboiement des réacteurs des véhicules et le balbutiement des champs réfracteurs, des volées de plasma et des arcs de foudre couvraient le front de la ligne de défense des Cités-Ruches. Ayant abandonné l’étendue désordonnée des entrepôts après que des milliers d’analyses de Cogitateurs et de conflits simulés les eurent jugés pratiquement indéfendables, c’est ici que les sous-congrégations du Taghmata Zeth attendaient l’avant-garde des Traîtres.

Les escadrons de Krios concentrèrent leurs tirs sur les Chevaliers de Morbidia, les Canons à Foudre creusant des blessures dans les boucliers ioniques crépitants des Chevaliers, auxquels succédaient des salves de Fusil à Pulsar. Des phalanges de Techno-Esclaves presque aveugles sortirent des tranchées pour envahir les Vorax et les Arlatax, manipules d’Automates de combat très mobiles de l’Auxilia Mortis, les immobilisant pour que les Congrégations de Myrmidons Destructor les réduisent en pièces par des rafales de tirs de précision. Des serres d’Armigères Morbidia agiles ont vu le sol se dérober sous leurs pieds sous des barrages de Mortiers à Plasma, les cohortes d’Ursarax s’abattant sur eux alors que le bombardement des Thanatars faisait mouche. Le blindage renforcé des Chevaliers se déformait sous les explosions répétées, les armatures cybernétiques se rompaient au contact des faisceaux de conversion et les articulations des Armigères s’effondraient sous les coups de Gantelets Énergétique. Pendant un instant, il sembla que la première frappe des Loyalistes parmi les franges des Sous-Ruches d’Arsia Mons pourrait complètement submerger les éclaireurs du Mechanicum Noir.

Une ligne de réacteurs explosifs traçait le front défensif des Loyalistes alors que la première vague d’Auxilia Mortis mourait, mais lorsque les survivants de cette avant-garde de Traîtres se repliaient, ils provoquaient une ruine similaire. À travers de nouveaux panaches de fumée âcre, des flots de Canons Bolter Castigator et d’Autocanons Armigères déchirèrent les détachements d’infanterie des Sous-Congrégations. Des hordes d’esclaves Adsecularis furent réduites à l’état de cadavres et des Congrégations de Myrmidons tombèrent, méritant leur surnom de "Protecteurs du Mechanicum" en mourant pour défendre leur Temple-Forge. Contre les formes blindées des chars Krios et des Automates de Siège Thanatar des Loyalistes, les Chevaliers en retrait concentrèrent leurs armements les plus ésotériques, des singularités de Gravitons tordus déchirant les plaques et les coques blindées, tandis que le Pacte de Morbidia démontrait sa supériorité sur ces modèles de moindre importance.

Tandis que les Lances d’avant-garde de la Maison Morbidia exerçaient leurs sanglantes représailles - tentant de se retirer en préservant leur honneur alors que la moitié de leurs effectifs étaient réduits en cendres - les rangs cybernétiques des Auxilia Mortis en payaient le prix. La poignée de Magos Dominus et de Technoprêtres des sous-cohortes ayant été tués par la première fusillade des Loyalistes, les Automates qui avaient survécu restèrent entravés par leur programmation de base, contraints de continuer à se battre en vain plutôt que de se replier. En de nombreux endroits, les manipules de Vorax et d’Arlatax foncèrent en mêlée, les amenant directement sur la trajectoire des tirs des Chevaliers de la Maison Morbidia qui battaient en retraite, alors même qu’ils faisaient face aux tirs de barrage du Taghmata Zeth.

Alors que les derniers automates traîtres tombaient, un calme inquiétant régnait sur le front défensif, qui n’avait pas encore été brisé par les chiens de chasse de la Legio Mortis. Les éléments les plus éloignés du Taghmata Zeth profitèrent du répit qu’ils pouvaient, des Serviteurs Ravitailleurs sortant des Ruches les plus importantes pour remplacer les cellules énergétiques et les chargeurs de projectiles épuisés, traînant les formes déchiquetées des chars et des automates de siège à mesure qu’ils retournaient dans leurs sanctuaires. Les escadrons de blindés se repositionnèrent et les détachements de réserve avancèrent pour réparer les brèches dans la formation de la garnison, bien qu’à la suite de l’assaut de l’avant-garde des Traîtres, les lignes des défenseurs s’étaient visiblement clairsemées.[46]

Mars 31.jpg

Forces combattantes - Le Siège de la Cité du Magma

Détail des forces impliquées dans l’assaut des Traîtres sur la Cité du Magma, vers 005.M31.[47]

Forces du Maître de Guerre (Traître)

  • Principaux éléments du Haut Taghmata Excubitii

Issus des vastes domaines du Fabricator-Général Kelbor-Hal, y compris celui d’Olympus Mons, et incorporant le butin des Cryptes de Moravec (environ 110 000 combattants de grade alpha à gamma).

  • Les Taghmatas Taol

Issus du domaine de l’Archimagos Las Taol à Amazonis Mensa (environ 30 000 combattants de grade alpha à gamma).

  • Quatre Taghmas du Taghmata Melgator

Issus du domaine personnel de l’Archimandrite-Orator Melgator à Tyrrhenus Mons (environ 16 000 combattants de grade alpha à gamma).

  • Maison Epsilon de la Maison Morbidia du Mechanicum, composée de huit Lances (environ 72 Chevaliers).
  • La Maison X/003 de la Maison Vextrix du Mechanicum, composée de deux Lances (environ 21 Chevaliers).
  • Demi-Legio Admonitus de la Legio Mortis, comprenant neuf manipules de combat (environ 37 Titans de Combat).
  • Un Régiment de Secutarii Auxilia lié à la Legio Mortis (environ 150 000 Secutarii).
  • Trois cohortes de Cybernetica Auxilia liées à la Legio Mortis (environ 4 000 combattants des grades alpha à gamma).
  • Deux bataillons d’Autokrators liés à la Legio Mortis (environ 8 000 combattants de niveau alpha à gamma).
  • [Non confirmé] Un Myrmidex Taghma du Taghmata Regulus ; issu du sous-domaine du Magister-Lictanex Regulus de Tartarus Colles (environ 2 000 combattants de grade alpha à gamma).
  • Ordre Secundii [non confirmé] du Clan Ayreas des Iron Hands, assigné au Magister-Lictanex Regulus (environ 700 Légionnaires).[48]

Forces de l'Empereur (Loyalistes)

  • Les Taghmatas Zeth

Issus de la Cité du Magma et du domaine plus vaste de la Grande Adepte Macrotek Zeth autour d’Arsia Mons (environ 64 000 combattants de grade alpha à gamma).

  • Macro-Cohorte Exsomnis de la Legio Cybernetica (environ 18 000 combattants de grade alpha à gamma).
  • Le Rassemblement Gloriam de la Maison Taranis du Mechanicum, comprenant 24 Lances (environ 153 Chevaliers).
  • Le groupe de combat Cavalerio de la Legio Tempestus, comprenant sept manipules de combat (environ 25 Titans de Combat).
  • Deux régiments de Secutarii Auxilia liés à la Legio Tempestus (environ 220 000 Secutarii).
  • Deux cohortes de Cybernetica Auxilia liées à la Legio Tempestus (environ 2 500 combattants de grade alpha à gamma).
  • Un bataillon d’Autokrators lié à la Legio Tempestus (environ 5 000 combattants de niveau alpha à gamma).[49]

Là où les Machines Divines s'Aventurent

Le Princeps de la Legio Mortis avait senti le sang couler, et un par un, les manipules se détachèrent de la formation de marche ordonnée par la Demi-Legio "Admonitus" pour chasser dans la Cité. Les Titans Reaver et Warhound, plus agiles, ont pris l’approche la plus directe des Sous-Ruches d’Arsia Mons, tandis que les Titans Warbringer et Warlord, qui suivaient, ont été contraints de naviguer dans les principales artères. Les défenseurs de la Cité du Magma comptaient sur ce facteur.

Attirés dans les quartiers extérieurs de la ville, les Têtes de Morts furent assaillies par de nombreux actes de sabotage. Une poignée de Technoprêtres, dont les signatures thermiques étaient dissimulées au milieu d’une foule de Serviteurs apathiques, se servaient de mécanismes industriels plus gros que les Titans de Mortis pour tenter d’écraser les Titans qui traversaient les entrepôts et les terrains d’atterrissage abandonnés. À l’extrémité est du terrain d’atterrissage J/0-1, une rangée de grues de chargement qui séparait le spatioport de l’artère voisine s’anima soudain lorsque la Manipule Ruptura "Graviora Manent" défila en file indienne, les immenses grues heurtant les Titans en marche avec un élan catastrophique. Deux Reavers parmi le Manipule détectèrent suffisamment tôt la soudaine poussée d’énergie dans les actionneurs des grues pour briser ou écarter les bras oscillants au milieu de l’arc, tandis qu’une troisième grue se déchira sous l’effet de la tension du mouvement soudain et fulgurant. Le Warbringer du Princeps Seniores Hypatia chancela lorsque l’un des bras en mouvement heurta sa carapace la plus à droite, mais il s’en remit finalement indemne. Le dernier Warbringer du Manipule n’aura pas la même chance.

Passant à l’intérieur des Boucliers Void du Titan Némésis, un bras de grue chargé de condensateurs à arc volatile percuta l’arrière de l’engin avec une force météorique, perçant les chargeurs d’obus à du Sismo-Canon montés dans son exosquelette arrière et provoquant une explosion tumultueuse tandis que les munitions et les condensateurs explosaient dans un élan d’anéantissement synchronisé. La détonation déchira le torse du Warbringer, sectionnant les systèmes de refroidissement et les mécanismes de contrôle tandis que le corps du Titan s’ouvrait. Pendant d’interminables secondes, le Warbringer trébucha vers l’avant, de la fumée d’encre et des flammes lambda s’échappant de sa superstructure, avant que trois faisceaux lasers convergents ne s’abattent sur l’énorme brèche, un trio de Thanatar Calix réveillés au moment même où les grues s’étaient activées, frappant depuis une position dissimulée à près d’un kilomètre de distance. Le réacteur du Warbringer explosa dans une boule de feu atomique, un soleil miniature qui illumina la Cité du Magma et signala à une poignée de Technoprêtres loyalistes dissimulés de la même manière que ce serait leur seule occasion d’attaquer.

Tandis que les Titans de Mortis s’arrêtaient, voxant des demandes d’éclaircissement sur ce qui venait de se produire, une douzaine d’autres actes de sabotage éclatèrent autour d’eux. À l’extrémité sud de l’artère d’Aganippe, des Titans éclaireurs à la recherche des armes qui avaient anéanti les Protecteurs Skitarii de Kelbor-Hal virent leur propre poids se retourner contre eux lorsque les amortisseurs gravitiques destinés à faciliter le passage vers le ciel de macro-transporteurs colossaux furent inversés, écrasant un Dire Wolf et un Warhound au sol alors que la masse de chaque Titan était multipliée par trois. En quelques instants, deux Taghmata Zeth d’Ursarax s’abattirent sur les Titans affaiblis, après avoir masqué les émissions de leurs réacteurs miniatures au milieu d’une imposante pile de conteneurs d’expédition, et entreprirent de briser les systèmes les plus vulnérables des machines-divines. Alors que les compagnons du Titan se retournaient pour réagir, l’Ursarax sectionna les actionneurs des pattes du Warhound et déchira les émetteurs de boucliers du Dire Wolf, mais ils furent balayés quelques secondes plus tard par des Canons Inferno.

Ailleurs, un conduit de plasma surchargé a évacué du gaz surchauffé directement vers le flanc d’un Titan Warlord, faisant exploser le chargeur de son Canon Gatling et vaporisant d’énormes morceaux de blindage sur son côté gauche. Toutes les autres tentatives de sabotage ne causaient que des dégâts superficiels ou étaient entièrement repoussées par les Boucliers Voids des Titans Mortis, et si l’un d’entre eux avait été détruit et trois douloureusement mutilés, parmi la Demi-Legio "Admonitus" en général, ces attaques n’engendraient qu’une intention plus destructrice.

Le Princeps Penultima Camulos ordonna à ses manipules d’avant-garde de brûler leur chemin jusqu’aux Sous-Ruches d’Arsia Mons, aplanissant une voie vers l’avant avec des cascades de puissance de feu dans une tentative d’oblitérer tout saboteur caché. D’interminables volutes de fumée empoisonnée s’échappaient des silos chimiques éventrés et des incendies ravageaient les quartiers extérieurs de la Cité du Magma, tandis que la Legio Mortis marquait son passage par une dévastation totale.

Lorsque cette marée destructrice atteignait le cordon du Taghmata Zeth autour du périmètre des Sous-Ruches d’Arsia Mons, elle se déversait sur les défenseurs presque sans pause. Alors que les tirs coordonnés des sous-congrégations du Taghmata avaient déjà permis de submerger les boucliers ioniques des Chevaliers de la Maison Morbidia, même les réseaux de Boucliers Voids des Warhounds de Mortis s’avéraient être un obstacle bien plus redoutable. Alors que les Titans éclaireurs effaçaient des sections entières de la ligne loyaliste avec des cascades étincelantes d’énergie Volkite et des jets de plasma, seuls les tirs de soutien des emplacements d’artillerie séquestrés dans les Ruches les plus avancées pouvaient fournir une puissance de feu suffisante pour faire s’effondrer les Boucliers Voids d’un seul Warhound. Alors qu’il ne leur restait plus que quelques secondes avant d’être anéantis par l’avant-garde de Mortis, les derniers escadrons de Krios Venator des sous-congrégations de Taghmata poussèrent leurs condensateurs en surcharge pour bombarder l’engin en perdition de volées de tirs de Fusil Pulsar. Des escadrons entiers furent consumés par des détonations de plasma brûlant ou par leurs propres systèmes d’alimentation en flammes, mais après des moments douloureux, l’une des articulations du genou du Warhound finit par se rompre sous la fusillade, envoyant le Titan s’écraser au sol. La tête de la Machine éclaireuse ayant subi le plus gros de l’impact - écrasée sous le poids de son propre châssis - le Taghmata loyaliste eut juste le temps de signaler :

« ++ Machine Tuée ++ »

Avant que les homologues du Warhound ne prennent le dessus sur la défense loyaliste.

Marchant lourdement à l’arrière de l’avancée de la Demi-Legio Admonitus, l’Aquila Ignis commença enfin à apercevoir la Cité du Magma entre les formes immenses des Sous-Ruches d’Arsia Mons. Alors que des Titans plus lourds suivaient les Manipules d’avant-garde de Mortis, les emplacements de défense éparpillés entre les murs montagneux des Ruches ne reçurent qu’une attention superficielle, les armements secondaires et les armes défensives crachant des tirs sur les flancs des édifices tandis que les Titans défilaient sans être dérangés. Les machines divines des Traîtres étant obligées de traverser les vallées artificielles qui divisaient les Ruches, les défenseurs de la Cité du Magma tentèrent une dernière fois d’empêcher l’assaut inévitable des Titans Traîtres sur la Redoute Adjunct qui séparait ces quartiers extérieurs de l’étendue principale du Temple-Forge.

Les Titans de la Demi-Legio Admonitus sondaient la métropole devant eux, capturant des Pixs à longue portée qui laissaient entrevoir de lointaines lueurs de plaques de cobalt, suivies quelques instants plus tard par des relevés de puissance en forte hausse alors que les réacteurs hostiles s’éveillaient. Des machines Ordinatus dotés d’armements rivalisant avec ceux des Titans aperçurent les Titans de la Legio Mortis en approche dans les couloirs de tir délimités par les Ruches environnantes. Des faisceaux de lumière incandescente, des impulsions de force gravitationnelle et des ondes soniques se dirigèrent vers les machines des Têtes de Mort, déchirant le paysage urbain autour d’eux tandis qu’ils illuminaient les Boucliers Void des Titans en formant des couronnes arquées. Les Machines Divines étant momentanément aveuglées par leurs Boucliers Void rayonnants qui masquaient les vastes avenues ombragées devant elles, les Chevaliers de Taranis, en attente, se lancèrent dans la bataille, se ruant sur les flancs des Titans affaiblis.

Les machines de Mortis ne firent aucun cas des Chevaliers qui s’approchaient. Ayant été informé de la présence de la Maison Taranis à la Cité du Magma par l’Archimandrite-Orator Melgator, le Princeps de la Demi-Legio avait gardé les Chevaliers vassaux de Morbidia à portée de main pendant qu’ils traversaient la Cité. La plupart des Titans des Traîtres s’étaient contentés de rester sur place tandis que leurs homologues de Morbidia s’étaient précipités pour intervenir, impatients de prouver leurs prouesses martiales au vu des effectifs qu’ils avaient perdus dans les franges des Ruches. Deux Titans - un Reaver et un Dire Wolf - succombèrent aux Chevaliers loyalistes avant que leurs propres Serviteurs ne puissent intervenir, tirant à l’aveugle tandis que les Bannières des armures Questoris et Cerastus se déplaçaient à l’intérieur de leurs boucliers de vide et les démolissaient. Ailleurs, les Nobles de Taranis ont pris le dessus sur leurs Chevaliers rivaux avant d’être victimes des volées de tirs des machines de Mortis qui les attendaient. Certains ont déchaîné tout leur arsenal sur les loyalistes et les traîtres dès qu’il est devenu clair que les Chevaliers de Morbidia n’allaient pas remporter la victoire.

Tandis que les Chevaliers de Morbidia et de Taranis s’entredéchiraient, les Titans de Mortis tournèrent leur attention vers les machines Ordinatus. Alors que les Chevaliers loyalistes lançaient leur assaut, les énormes plateformes avaient tiré une seconde salve, déchirant les Boucliers Void des machines des Traîtres pour creuser de grandes fissures dans l’armure des Titans. Un seul Reaver était tombé, son torse déchiqueté par une cascade d’énergie gravitique, mais les Ordinatii allaient maintenant devoir faire face à la riposte de Mortis. Sans être gênés par le paysage urbain, les Titans Warbringer lancèrent des obus à trajectoire circulaire pour s’abattre sur les Ordinatus, les ondes sismiques de leur impact désalignant les systèmes de ciblage des Ordinatus chenillés tandis que les Titans qui avaient subi leurs premières attaques ripostaient. Les faisceaux des Canons Volcano et les tempêtes de tirs des Gatlings ont été repoussés par les boucliers et les blindages des Ordinatus, mais ces défenses avaient été conçues pour résister à un bref barrage de tirs de contre-batterie dans l’hypothèse où les armes des plateformes annihileraient toute résistance presque instantanément.

Face aux bombardements successifs, les boucliers vacillaient et s’effondraient avec des décharges d’énergie en forme de coup de fouet, les armatures squelettiques des plateformes n’étant qu’un obstacle dérisoire face aux armes apocalyptiques des Titans. Le dernier Ordinatus mourut dans une volée de tirs qui creusa un canyon en fusion à travers la Cité du Magma, alors que le Princeps Penultima Camulos libérait enfin le potentiel destructeur de l’Aquila Ignis. La puissance de cette fusillade était telle qu’à l’extrémité de sa trajectoire destructrice, une brèche avait été ouverte dans la plus extérieure des grandes murailles de la Cité du Magma, la Redoute Adjunct elle-même.

Aux pieds des Titans victorieux gisaient une cinquantaine de Chevaliers de Taranis, réduits à néant, tandis qu’à leurs côtés s’étalait la quasi-totalité des Chevaliers de la Maison Morbidia qui avaient survécu à la Demi-Legio. Les autres osts auxiliaires des Titans - Cybernetica, Secutarii et Autokratorii - balayaient la Cité dans le sillage des Têtes de Mort, anéantissant les poches de résistance trop insignifiantes pour justifier l’attention des Machines Divines. Alors que les Titans d’Admonitus arrivaient en vue de la redoute Adjunct, ils firent une pause, permettant aux machines les plus lourdes de leur arrière-garde de se rapprocher tandis que les Secutarii formaient des cordons défensifs autour de la poignée de titans abattus par les défenseurs de la Cité du Magma. Les Loyalistes avaient fait saigner le nez de la Legio Mortis, mais leur puissance était intacte et ils se tenaient maintenant aux portes du véritable domaine de la Grande Adepte Macrotek Zeth. Dans leur marche vers le Prytaneum, ils allaient traverser les interminables ateliers industriels qui avaient fait la renommée de la Cité du Magma : des Manufactorums grouillants et d’imposantes Ziggourats-Forges, toutes alimentées par le réseau d’aqueducs de lave qui s’étendait depuis l’insondable Barrage d’Aetna, sur le flanc sud de l’Arsia Mons.

La Demi-Legio Admonitus sortit de l’ombre des Sous-Ruches d’Arsia Mons en une seule phalange indomptable, les Manipules Fortis et Myrmidon en tête. D’innombrables batteries installées sur la redoute Adjunct déversaient des torrents de feu sur les machines des Mortis en approche, des Boules de Plasma et des rayons d’énergie tombant en cascade sur les Boucliers Void fusionnés des Titans Lourds tandis que la fureur volcanique de l’Arsia Mons alimentait les canons des défenseurs. Face à un ost de moindre importance, ce rempart aurait pu tenir, les fusillades incessantes réduisant à néant les Boucliers Void des Manipules des Renégats tandis que ceux de la Redoute repoussaient les tirs des machines Mortis. Mais peu d’édifices, même parmi les capacités de fabrication du Mechanicum martien, pouvaient résister à la colère d’un Titan, et les trois redoutes de la Cité du Magma n’étaient pas différentes. Aquila Ignis brûla les Boucliers Void du mur en moins d’une minute, la poussée de puissance écrasante provoquée par les émetteurs de bouclier de la redoute Adjunct tentant de contrer le barrage envoya une cascade électromagnétique sur toute la longueur du mur. Rupture après rupture, l’étendue de la Redoute était projetée vers l’arrière, dans les Quartiers de Forge adjacents, et par endroits, le canal de lave scellé qui courait parallèlement à la Redoute était percé, envoyant des ruisseaux destructeurs à travers la Cité avant que des fermetures automatisées n’arrêtent le flux à sa source. La redoute Adjunct, première des trois grandes murailles de la Cité du Magma, a été percée.[50]

Mechanicum 1.jpg

Dévasté par la Guerre

« Arrosez Mars de sang ! Que ses sables brillent d’un éclat cramoisi pour des millénaires encore ! »
- Proclamation griffonnée sur les murs de plusieurs des Sous-Ruches d’Arsia Mons suite à la Mort de l’Innocence.

Moins 38 Heures Sidérales Terriennes

De loin, les seigneurs de Mars ont observé la destruction gratuite causée par la Legio Mortis. Au sommet du Prytaneum, la Grande Adepte Macrotek Zeth contemplait la ruine qui engloutissait lentement son Temple-Forge, reflétant le sort des domaines de ses alliés à Ipluvien Maximal et Mondus Occulum. Le Mechanicum Noir avait fait de grands progrès dans son assaut, mais l’arme la plus importante pour la défense de la Cité du Magma n’avait pas encore été déclenchée.

Les premiers Titans Mortis à franchir la brèche de la Redoute Adjunct furent les Warhounds d’un Manipule Lupercal, qui se mirent immédiatement à réduire en miettes la partie la plus proche des Quartiers de Forge adjacents, tandis que de petits éléments de Taghmata qui les abritaient les harcelaient avec des rafales de feu. Les Manipules de Castellax lancèrent des volées de Bolters sur les Warhounds, la logique rudimentaire de leurs cortex cybernétiques étant indifférente à la puissance écrasante des machines divines, et bien qu’au début le volume de feu ait pu menacer de faire tomber une poignée de Boucliers Void des Titans, un seul tir de Destructeur à Plasma rendit les survivants inutiles. Insensibles aux armes légères qui leur restaient, les trois Warhounds mirent en pièces les Manufactorums et toute l’industrie avec une ferveur bestiale, qui ne servit cependant qu’à envelopper leurs assassins lorsque le Warhound de tête mourut. Des rayons Turbo-Laser sapèrent ses Boucliers Void et entamèrent son blindage, avant qu’une volée de missiles ne s’abatte sur la faille du Titan en une vague destructrice, déchirant son thorax en un instant. Pris au dépourvu, les deux Warhounds restants chargèrent vers le cadavre de leur homologue abattu, cherchant furieusement des retours d’Auspex au milieu de la fumée et des débris. Alors que leurs consoles s’illuminaient de la confirmation des relevés des capteurs, les Princeps Mortis se rendirent compte de leur erreur, mais il était bien trop tard. Avançant dans les ruines laissées par l’assaut des machines Mortis, les Titans de la Legio Tempestus firent retentir leurs cors de guerre avec rage et angoisse, suivis quelques instants plus tard par un maelström de tirs d’armes tandis que les Seigneurs des Tempêtes anéantissaient les Warhounds Mortis qui vacillaient. Aux commandes du Deus Tempestus - la première machine divine de la Legio Tempestus - Indias Cavalerio fit avancer sa Legio vers la bataille. Les Mortis auraient leur guerre après tout, mais elle se déroulerait selon les termes des Seigneurs des Tempêtes.

Dans les quartiers adjacents de la Cité du Magma, les Legios Titanesques s’affrontèrent dans des démonstrations de puissance cataclysmiques, mais tandis que les vendettas des Princeps et des machines divines se jouaient, d’autres forces s’activaient pour sécuriser la Cité du Magma à la périphérie. Surgissant dans le sillage de Mortis comme une ombre qui s’étend, un nouvel ost se pressait désormais dans les quartiers extérieurs de la Cité du Magma, des rangs serrés de Taghmata accompagnés d’une étrange masse de machines barbelées. En lieu et place de Kelbor-Hal lui-même, cette force sinistre était commandée par l’Archimagos Las Taol, l’un des nombreuses acolytes du Fabricator-Général, dont les Taghmata sortaient tout juste de leur conquête de Gordii Dorsum et marchaient vers la guerre aux côtés des guerriers de Kelbor-Hal, portant les stigmates de leur victoire.

Malgré cette apparence belliqueuse, l’Archimagos Taol avait été chargé par le Fabricator-Général de veiller à ce que les richesses technologiques de la Cité du Magma soient préservées autant que possible, même si elle observait maintenant avec une inquiétude croissante les dégâts laissés dans le sillage de Mortis dans les entrepôts et les terrains d’atterrissage d’Arsia Mons.

Repoussés par les Chevaliers de Taranis lors de l’assaut de la Porte de Vulkan, les osts Taghma de l’Archimandrite-Orator Melgator s’étaient reformés, attendant que la Maison des Chevaliers loyalistes soit inexorablement attirée vers le nord par la puissance pressante de la Legio Mortis. Rassemblant les réserves qu’il avait gardées cachées pendant que lui et le Magister-Lictanex Regulus avaient mis en place leur stratagème grotesque pour appréhender la Grande Adepte Macrotek Zeth, Melgator dirigea ses forces pour traverser la Chaussée des Typhons une fois de plus. Alors que ses hordes d’Adsecularis et leurs superviseurs Myrmidons marchaient, des constructions arachnides barbelées les accompagnaient, équipées de nouvelles armes redoutables et animées d’une intelligence différente de celle des Automates de la Legio Cybernetica. Ils étaient les fruits des Cryptes de Moravec, la première génération d’une race de machine de guerre qui était déjà produite en masse dans les forges d’Olympus Mons, et ils verraient la Chute de la Cité du Magma.

Alors que les défenses de la Porte de Vulkan faisaient pleuvoir les tirs sur les Taghma qui avançaient, ces énormes "Traqueurs" répondirent de la même manière. Des volées de tirs lasers stridents traversèrent les boucliers et les blindages, tandis que d’étranges armements segmentés crachaient des fissures dans la réalité sur les armes en place, déchirant tout ce qu’ils touchaient à mesure que la matière même qui formait l’univers matériel était siphonnée dans le Warp. Tandis que les machines de Melgator concentraient leur attention sur les défenses statiques de la Porte de Vulkan, des éléments du Taghmata Zeth cherchaient désespérément à réduire les rangs de son ost. Des centaines de Thallax et d’Ursarax descendirent du mur qui séparait les Quartiers de Forge de Primus de l’étendue brûlante du Lagon de Thaleia, se jetant sur la masse d’Adsecularis qui traversaient la Chaussée des Typhons. Des torrents de lasers détruisirent des dizaines de cyborgs, mais une fois que les Ursarax furent dans les rangs des Adsecularis, les techno-esclaves à moitié morts n’avaient plus beaucoup de moyens de défense. De grandes fissures apparurent dans la ligne des Traîtres sous les coups des cyborgs belliqueux, et là où des poches de Myrmidons Secutor plus compétents se déplaçaient pour contrer les gains des Loyalistes, des cohortes de Thallax aéroportés déchaînaient des volées d’éclairs et de tirs de plasma pour les clouer sur place. L’avancée des Traîtres avait été bloquée à mi-chemin de la Chaussée des Typhons, mais les défenses de la Porte de Vulkan tombaient les unes après les autres, chaque emplacement détruit rapprochant les Traqueurs du Mechanicum Noir de la lutte contre les cyborgs loyalistes, bloqués comme ils l’étaient et déjà assaillis par des vagues incessantes de techno-esclaves.

Les assauts du Mechanicum Noir au sud et au centre avaient été contrés par des contre-attaques loyalistes, et tandis que Zeth observait le flux de données de combat provenant de ces fronts jumeaux, elle songea à la horde de Mechanicum Noir qui avait suivi la Legio Mortis, sans doute dépassée dans sa marche sur la Cité du Magma alors que Camulos se hâtait d’achever sa tâche. C’était une force dont Zeth n’avait pas tenu compte, éclipsée par la Demi-Legio Admonitus lorsque les Titans de Mortis s’étaient abattus sur les défenses les plus septentrionales de la Cité du Magma. Elle disposait pourtant d’un nouvel ost, caché à l’est de l’Artère d’Aganippe depuis le début de la bataille, bien que son but ait été d’effectuer un dernier assaut pour arracher une petite victoire aux défenseurs, et non d’occuper un autre seigneur de guerre du Mechanicum Noir en mal de proies. Comme en réponse aux pensées de Zeth, la force de l’Archimagos Las Taol commença à se diviser, se répandant comme de l’encre dans les entrepôts d’Arsia Mons. Là où les réseaux d’Auspex des Titans avaient été inconscients, il semblait que les nouvelles machines tordues du Mechanicum Noir avaient senti la présence de l’ost de Zeth à l’est, et la masse de "Traqueurs" se tourna vers lui, accompagnée par les rangs meurtris du Taghmata Taol. Dans les cendres et la fumée, une autre ligne de bataille se dessine.[51]

Animus Inimica

Cohorte Cybernetica Exsomnis-Tertia[52]
En réponse à l’intelligence alarmante des machines traqueuses auxquelles ils étaient confrontés à la périphérie de la Cité du Magma, l’Archimagos Dominus de la Cohorte Cybernetica Exsomnis-Tertia aligna les automates de la cohorte en une séquence de phalanges, chacune centrée sur un Technoprêtre dont les soins Cyberthéurgique conféraient à leurs charges effrontées une plus grande polyvalence face à un ennemi aussi imprévisible.

Les Traqueurs Barbelés d’Olympus Mons traversèrent les entrepôts d’Arsia Mons, les sceaux de forge encore frais sur leurs carapaces imposantes, et tandis qu’une intelligence insondable les poussait à avancer, ils rencontrèrent des esprits tout aussi inhumains que les leurs. Devant eux, en une phalange rampante d’airain et de fer, se tenaient les automates de la Macro-Cohorte Exsomnis, un ost de guerre de la Legio Cybernetica dont le seul impératif était la conquête. Sur leurs flancs marchaient une cinquantaine de Chevaliers de la Maison Taranis, un bon tiers de ceux qui avaient atteint la Cité du Magma, et en leur centre rampaient les machines mêmes dont la fusillade avait annoncé l’ouverture du conflit. Trois machines Ordinatus - dont la puissance maléfique avait anéanti en un instant la horde de Skitarii de Kelbor-Hal - étaient enfin révélées, ayant attendu le passage de Legio Mortis pour déployer leur puissance une fois de plus.

Bloqué sur Mars depuis le début de la guerre civile, la Macro-Cohorte Exsomnis avait été attirée par le Temple-Forge de la Grande Adepte Macrotek Zeth pour la même raison que les nombreux pèlerins de la technologie qui en franchissaient les portes : pour assister à sa plus grande œuvre à ce jour, le Réseau Noosphérique. L’ost de l’Archimagos Dominus Quamar Arrkest serait le premier élément de la Legio Cybernetica à intégrer sa technologie dans ses propres systèmes, et des mois de travail progressif et précis avaient permis d’équiper chaque automate de la Macro-Cohorte d’une Interface Noosphérique. Grâce à ces mêmes Systèmes Noosphériques, la Macro-Cohorte Exsomnis a pu échapper aux assauts du Mechanicum Noir, et s’opposer aux forces des Traîtres dont la marée de Djinns de Données les avait assaillis, qu’ils aient été ou non la cible visée.

Victimes des Circonstances[53]
De part et d’autre, des liens de fidélité de longue date avaient amené les myriades d’armées martiennes à se battre, Zeth invoquant les robustes machines de Tempestus et de Taranis pour défendre son Temple-Forge, tandis que Kelbor-Hal avait ordonné à ses plus fidèles partisans de la démanteler. Mais tous ceux qui allaient verser du sang pour décider du sort de la cité n’avaient pas eu un choix aussi simple. La Macro-Cohorte Exsomnis de la Legio Cybernetica campait depuis un mois à la limite ouest du spatioport d’Arsia Mons, s’attardant à distance de la Cité du Magma dans l’attente d’un transit vers les étoiles. Lointaine et distante des Mondes-Forges du Mechanicum de par sa conception même, la Legio Cybernetica se diviserait en fonction de ses propres divisions internes dans la guerre à venir, beaucoup s’attachant aux loyautés de ceux avec qui ils ont servi pendant la Grande Croisade plutôt qu’aux alignements des Mondes-Forges du Mechanicum qui leur accordaient occasionnellement des provisions.

En l’occurrence, l’Archimagos Dominus Quamar Arrkest et la Macro-Cohorte Exsomnis qu’il dirigeait n’avaient pas été courtisés par le Mechanicum Noir de Kelbor-Hal et ne s’étaient pas non plus attiré un mépris particulier dans leurs rangs, si bien que lorsque la Mort de l’Innocence avait éclaté sur Mars, ils s’étaient retrouvés dans une position peu enviable. Alors que le ciel de Mars s’embrasait, la mort lente de l’Anneau de Fer et d’un grand nombre de vaisseaux en orbite avait réduit à néant toute perspective d’évasion de la planète rouge pour la Macro-Cohorte. Alors que la garnison de la Cité du Magma détectait la lente progression des armées des Traîtres, l’Archimagos Dominus Arrkest avait refusé de se laisser entraîner dans ce qu’il considérait pourtant comme un conflit doctrinal interne entre les ost de Mars. Adhérant à cette indépendance, qui constituait le fondement de la Legio Cybernetica, ce n’est qu’au moment où les ost de la Legio Mortis atteignirent les abords des entrepôts d’Arsia Mons que cette indifférence commença à se manifester.

L’avancée des Traîtres avait été précédée d’une vague de Lingua Diabolis en ébullition, dont les vrilles tentaient de percer une fois de plus le réseau de défense de la Cité du Magma, comme Melgator et Regulus l’avaient fait les jours précédents. Une fois de plus, la Noosphère de la Grande Adepte Macrotek Zeth avait contrecarré ses efforts, mais alors qu’elle était transmise par une poignée d’appareils non protégés, le Magos Dominus de la Macro-Cohorte Exsomnis identifia la nature incomparable de son code. Seul à être épargné par les ravages du Code Corrupteur grâce aux sous-systèmes Noosphériques récemment intégrés à leurs Automates, l’Archimagos Dominus Quamar Arrkest reconnut le Djinn de Données malveillant comme celui-là même qui les avait assaillis au cours des semaines précédentes. Acceptant que la marée initiale de code déchaîné lors de l’ouverture des Cryptes de Moravec n’était pas un simple accident, mais plutôt une attaque ciblée, Arrkest décida qu’une telle déclaration d’intention violente envers la Legio Cybernetica ne serait pas tolérée, et accéda finalement aux requêtes de Zeth qui demandait l’aide de la Macro-Cohorte Exsomnis pour la défense de son Temple-Forge.

Une fois de plus, les trois Ordinatii s’exprimèrent, d’immenses faisceaux de puissance s’élançant vers l’ost d’avant-garde des Traqueurs du Mechanicum Noir, mais ces ennemis n’étaient pas les automates pesants de la Legio Cybernetica. Tout comme les capteurs de la Demi-Legio Admonitus avaient détecté la montée en puissance des réacteurs des Ordinatus dans les Sous-Ruches d’Arsia Mons, les Traqueurs furent avertis de l’imminence de la volée par des pics d’énergie indéniables. En un instant, les machines s’étaient élancées et s’étaient écartées des couloirs de tir projetés par les rampants, les pattes arachnides colossales déplaçant même les plus grandes machines avec une rapidité cauchemardesque tandis que le trio d’Ordinatii faisait feu. Des dizaines de Traqueurs étaient encore pris dans l’explosion, tous anéantis en un instant à l’exception des plus grandes - même celles-là ne résistaient que là où les immenses faisceaux leur portaient un coup superficiel, l’énergie se frayant un chemin à travers leurs boucliers.

L’Archimagos Dominus Arrkest assista à ce spectacle avec une soudaine poussée d’effroi et de dégoût. Non seulement ces cyborgs avaient identifié les réacteurs des Ordinatii, mais elles avaient correctement utilisé ce stimulus pour prédire le barrage imminent des rampants, et avaient même été capables de le traiter et de réagir assez vite pour se jeter hors du chemin. Un tel raisonnement n’était pas inconnu des cortex cybernétiques les plus avancés intégrés aux divers Automates de la Legio Cybernetica, mais la vitesse de cognition et de réaction dépassait de loin les capacités de ces machines. Pour les Archimagos, qui avaient passé leur vie à administrer les automates de combat sanctifiés du Mechanicum, il n’y avait guère de doute quant à la nature de l’ennemi qu’ils affrontaient à présent, et une seul rafale-Vox codé porta ce verdict dans l’esprit de tous les Magos de la Macro-cohorte Exsomnis : ++Silica Animus++.

Une Intelligence Abominable.

En quelques instants, les subdivisions de la Macro-Cohorte Exsomnis se reformèrent, se repliant sur des protocoles défensifs face à un ennemi aussi imprévisible que dangereux. Mais les Traqueurs n’attendaient pas que les robots loyalistes stoppent leur progression. Les constructions du Mechanicum Noir avaient identifié les Ordinatii comme la menace la plus pressante, et se déplaçaient comme une seule entité malveillante pour les voir défaits. La plupart des ennemis ne disposant pas de Machines Titaniques auraient été largement surclassés par les Ordinatii, mais ces machines traqueuses étaient équipées d’armements sournois depuis longtemps proscrits par les lois de Mars. Les plus grands marcheurs de l’ost du Mechanicum Noir - les "Serperos" - déchaînaient des rafales d’énergie Æthérique pure, contournant et déstabilisant les batteries de boucliers des machines Ordinatus à l’aide de failles de distorsion miniaturisées qui déchiraient les superstructures massives des Ordinatus avec une facilité cauchemardesque.

Là où ces boucliers vacillaient et échouaient, des grappes de machines de soutien à distance de moindre importance déversaient des torrents de tirs de laser dans les ouvertures, des faisceaux d’énergie sectionnant les conduits d’alimentation et immolant les systèmes de ciblage, entravant les immenses armes des Ordinatii alors qu’elles se préparaient à faire feu une fois de plus. Tandis que les plateformes colossales vacillaient, le sol entre les deux ost commença à se remplir de machines grouillantes, des Traqueurs d’Assaut Errax avançant à une vitesse folle pour atteindre les machines avant qu’elles ne puissent faire feu. Les Manipules de Castellax sur les flancs des Ordinatii envoyèrent des volées de tirs réactifs sur les Traqueurs qui se précipitaient, mais comme une grande partie de la Macro-Cohorte Exsomnis était hors de position lors de son redéploiement, près d’une douzaine d’Errax atteignirent la ligne des Loyalistes.

Alors que les Errax étaient presque sur eux, l’Ordinatus le plus à gauche fit une ultime tentative pour repousser les Traqueurs, déchargeant son Canon Volcano malgré les alimentations et les condensateurs rompus par les tirs de barrage des Serperos et des Tenebrax. Des filets d’éclairs se mirent à tomber en cascade sur le châssis de la plateforme, suivis d’une soudaine flambée incandescente lorsque l’arme surchargea, immolant tout ce qui se trouvait dans un rayon de cent mètres. Lorsque l’éclat de la mort de l’arme s’estompa, un squelette carbonisé de métal fusionné trônait à la place de l’Ordinatus, sa mort furieuse ayant finalement détruit les boucliers de l’Ordinatus voisin juste au moment où l’Errax surgissait à portée de main des deux machines homologues.

L’une des plateformes étant déjà morte et l’autre totalement dépourvue de protection, la poignée d’Errax survivants se redirigea à la dernière seconde, convergeant vers l’Ordinatus le plus éloigné de l’explosion de son frère. À cette distance, la Machine n’avait rien pour la protéger du déchaînement des Traqueurs, les machines à Mécadendrites tourbillonnantes et les Découpeurs Laser coruscants découpant sa structure avec une précision méthodique. L’Ordinatus central subit le même sort, devenant l’unique cible des bombardements à distance des Traqueurs alors qu’il n’a plus de bouclier, les tirs lasers et les fissures d’irréalité déchirant sa structure jusqu’à ce qu’il s’effondre lentement dans un concert de métal hurlant.

Bien que la mort de ces trois chefs-d’œuvre de l’art du Mechanicum ait causé une grande douleur à l’Archimagos Dominus Quamar Arrkest, leur ruine avait permis au reste de l’ost loyaliste de gagner un temps précieux pour observer et se préparer pendant que les Ordinatii occupaient l’unique centre d’intérêt des Traqueurs. Alors que les machines Errax achevaient l’Ordinatus le plus à droite, des manipules de Domitar s’engouffrèrent dans leurs rangs, les Marteaux à Gravitons écrasant les carapaces des Traqueurs d’Assaut et brisant leurs jambes multiarticulées par des vagues de force gravitationnelle. En première ligne du déploiement de la Macro-Cohorte Exsomnis, des manipules d’Automates de combat Castellax s’étaient constitués en blocs défensifs, des grappes de Thanatar se profilant dans leur dos, armes amorcées et réacteurs atomiques dégageant de la chaleur. Tandis que les automates en mouvement redressaient leurs rangs, les Chevaliers de Taranis - répartis en une seule Lance sur chaque flanc de l’armée loyaliste - avait gagnés beaucoup de terrain, se lançant à l’assaut des flancs de l’ost, tout en se méfiant des Taghmata Taol qui se tenaient toujours derrière l’avancée des machines.[54]

Mechanicum 2.jpg

Conflagration

Les forces de la Macro-Cohorte Exsomnis étant enfin engagées, chaque ost mobilisé pour la défense ou la destruction de la Cité du Magma était désormais engagé dans une guerre acharnée et rapprochée. Sur la Chaussée des Typhons, les Taghmata Melgator s’étaient frayé un chemin à travers les manipules de Thallax et d’Ursarax lancés contre eux, et se tenaient suffisamment près de la porte de Vulkan pour que les Traqueurs Scintillax et Serperos en leur cœur commencent à bombarder le vaste édifice de salves d’énergie Æthérique. Pendant un instant, il sembla qu’une vaste faille avait été déchirée au centre du portail, mais bientôt les portes colossales s’ouvrirent, révélant une Lance de onze Chevaliers vêtus du bleu étincelant de Taranis - les deux Seigneurs commandants de la Maison et leur sauveteur qui avaient juré de défendre le Prytaneum jusqu’à la mort.

Au milieu de l’expansion industrielle du Temple-Forge, la vaillante charge des Seigneurs des Tempêtes avait infligé d’importants dégâts aux Titans de la Legio Mortis, mais face à leur plus grand nombre et à la puissance inéluctable de l’Aquila Ignis, le groupe de combat Cavalerio de la Legio Tempestus avait été contraint de reculer au-delà de la Redoute de Centralis. Alors que l’abri du mur massif offrait aux Titans assiégés un bref répit pour refroidir leurs réacteurs brûlants et rallumer leurs Boucliers Void, les Titans de Mortis avaient rapidement refait surface, transformant les Quartiers de Forge de Centralis en un champ de bataille d’une ampleur apocalyptique où s’affrontaient les machines divines.

À leurs pieds, les ost auxiliaires des Legios se battaient à leur tour, les divisions Cybernetica, Autokratorii et Secutarii se battant contre leurs homologues en miroir plutôt que d’affronter la majesté des Machines Titaniques elles-mêmes. Des escadrons d’Auxilia Mortis Karacnos envoyèrent des cascades apparemment sans fin d’obus de mortier irradiés dans les rangs de leurs ennemis, mais là où les guerriers Secutarii de la Legio Tempestus succombaient, leurs homologues cybernétiques avançaient imperturbablement, les automates de combat Domitar transformant les chars de l’Auxilia Mortis en sable avec des poussées de force gravitationnelle. Au-dessus, dans la fumée qui envahissait la cité, les manipules de Vultarax de l’Auxilia Mortis détenaient une supériorité aérienne totale, plongeant dans la zone industrielle pour mitrailler les chars et les automates vêtus de bleu de l’Auxilia Tempestus avec des arcs d’énergie crépitante, bien qu’ils soient progressivement éliminés par les canons des servo-automates incrustés dans les bâtiments environnants.

En infériorité numérique face aux machines de la Legio Mortis, la Legio Tempestus a uni ses forces à celles du dernier tiers des Chevaliers de Taranis, divisant ses manipules pour incorporer ces combattants. Dans les Manufactorums et les Ziggourats-Forges des Quartiers de Forge de Centralis, la Legio Tempestus maniait les Chevaliers de la même manière qu’elle aurait pu utiliser des Titans éclaireurs. Les Chevaliers de classe Cerastus étaient des tirailleurs agiles, sondant la ligne de Mortis et chargeant à bout portant tandis que les machines des Traîtres étaient tenues en échec par leurs adversaires titanesques. Les Acastus Porphyrions et Asterius apportaient une puissance de feu qui rivalisait avec celle des Titans, combattant en duel les Warhounds et les Dire Wolves ou combinant leur puissance avec celle des Seigneurs des Tempêtes contre les machines plus lourdes des Warlord et des Warbringer lorsque leurs Boucliers Void finissaient par céder. Les Chevaliers de Questoris - dont Taranis possédait un grand nombre d’armures des modèles Magaera et Styrix - concentraient leurs tirs sur les Boucliers Void des machines Mortis, la puissance de leurs canons étant insuffisante pour blesser l’armure inviolée des machines divines mais s’avérant plus que capable de mettre à rude épreuve les réseaux de Boucliers Void des machines les plus imposantes. Se retirant fréquemment dans l’enveloppe des boucliers des Tempestus pour échapper à la tempête de feu cataclysmique déclenchée par les Legios, ces Chevaliers servaient également de moyen de dissuasion et de dernière ligne de défense contre toute machine Mortis qui cherchait à frapper les Titans des Seigneurs des Tempêtes au corps-à-corps.

Demi-Manipule Aeterna[55]
Parmi les efforts les plus fructueux de la Legio Tempestus pour unir ses forces à celles des Chevaliers de Taranis dans la défense de la Cité du Magma, le Demi-Manipule Aeterna a obtenu un nombre de morts sans précédent dans les dernières heures de la bataille du Temple-Forge, mettant à terre deux machines entières de la Legio Mortis avant que la mort ne vienne frapper ses vaillants guerriers.

Par endroits, les Nobles de Taranis et les Princeps de la Legio Tempestus remportèrent de petites victoires. Le demi-manipule Aeterna a mis à terre un manipule entier de Corsaires de Mortis dans le précipice nord du champ de bataille de la Legio : en manœuvrant autour du bloc de Ziggourats-Forge de Centralis-Theta/R, le demi-manipule avait repéré son ennemi avec des manipules de Vultarax de l’Auxilia Tempestus volant à basse altitude avant de contrôler le terrain contre l’ennemi.

Deux des Reavers de Mortis furent bloqués par une charge de flanc des Cerastus Lancer et par le défi frontal du Reaver de la Legio Tempestus Arcadia Fortis, laissant le troisième Reaver du Manipule de Corsaire sans soutien alors qu’un escadron de Krios Venators et une Bannière de Chevaliers Questoris sortaient de l’ombre de l’imposante manufactoria sur son flanc. Alors que le Reaver Mortis se retournait pour faire face à cette menace apparemment dérisoire - ses vides s’illuminant d’une cascade de tirs - le Warhound de Tempestus Vulpus Rex émergea du colossal canal de drainage qui courait le long de la Ziggourat-Forge la plus proche, se rapprochant soudain des boucliers du Reaver pour rompre l’articulation de son genou gauche d’un tir de plasma à bout portant.

Se détournant de la machine renversée alors que la Bannière Questoris s’approchait pour tuer à bout portant, Vulpus Rex rejoignit Arcadia Fortis, faisant pencher la balance du combat en faveur de son compagnon, tandis que le Reaver que ce dernier avait défié faisait retentir son cor de guerre d’un cri indigné, les règles du duel "honorable" ayant été écartées par le Princeps Tempestus. Ce Reaver Mortis mourut de la même manière que son dernier homologue, coincé contre le terrain dense du Quartier des Forges alors qu’il tentait de se retirer du champ de bataille, tranché par des tirs de Turbo-Laser à bout portant alors que ses semblables étaient traversés par des Lances-Choc crépitantes. Ces actions, ainsi qu’une douzaine d’autres actions désespérées du Princeps des Seigneurs des Tempêtes, commencèrent lentement à égaliser le rapport de force entre les deux Legios, à l’exception d’un facteur écrasant : l’Aquila Ignis, qui se rapprochait de plus en plus à chaque instant. Le Grand Maître Indias Cavalerio - le "Seigneur des Tempêtes" lui-même - savait qu’au moment où l’Imperator franchirait la brèche qu’il avait ouverte dans la Redoute Centralis, le destin de sa Legio serait scellé.

Au nord du champ de bataille des Titans, l’Archimagos Las Taol avait conduit le Haut Taghmata Excubitii sans entrave à travers le chemin tracé par l’assaut de la Legio Mortis, se détournant vers les flancs massifs et inclinés de l’Arsia Mons une fois qu’ils avaient dépassé la Redoute Adjunct brisée. Pressant le pas vers l’est, l’ost du Mechanicum Noir avait atteint la base du volcan ranimé juste au moment où l’avant-garde des Têtes de Mort avait pénétré dans les Quartiers de Forge de Centralis - ne laissant que les quartiers autour du Prytaneum qui n’avaient pas encore été détruits. Parmi les racines de l’Arsia Mons, l’Archimagos Taol avait mis les Chevaliers de la Maison Vextrix au travail pour démolir les portes anti-explosion qui scellaient le tunnel d’accès de cinquante kilomètres qui s’étendait vers les profondeurs du Barrage d’Aetna. Construite pour permettre le passage d’énormes machines de construction à la genèse du barrage, la chaussée inclinée vers le ciel permettait aux transporteurs blindés de le Haut Taghmata Excubitii d’avancer à pleine vitesse, poussés à la célérité par les impératifs Binhariques de l’Archimagos Taol.

Tandis que Las Taol prenait la mesure de la ruine progressive de la Cité du Magma, la Grande Adepte Zeth faisait de même. Surveillant les nombreux fronts de bataille de son Temple-Forge en flammes, chaque algorithme et calcul prédictif exécuté par les Cogitateurs de son Strategium donnait le même résultat : la perspective de la victoire lui avait échappé. Chaque embuscade et chaque piège tendu avec soin aux Traîtres avait été conçu pour causer un maximum de dégâts et un minimum de pertes dans l’arsenal des défenseurs, mais la simple vérité était évidente : les forces déployées contre la Cité du Magma étaient trop importantes. Le dernier stratagème de Zeth avait été d’envoyer la Macro-Cohorte Exsomnis pour plonger vers le sud dans les derniers rangs de la Legio Mortis, les Chevaliers Taranis et les Ordinatii qui l’accompagnaient devant faire des ravages parmi les Titans endommagés placés à l’arrière-garde de la Demi-Legio Admonitus pendant que les cyborgs anéantissaient les auxiliaires des Têtes de Mort. Mais cet ost était désormais engagé dans une bataille imprévisible contre une force d’étranges nouvelles machines qui suivaient la Demi-Legio, et même s’il l’emportait, les Titans de la Legio Tempestus seraient certainement déjà morts.

De plus, les machinations du Mechanicum Noir se jouaient dans des voies plus subtiles dont Zeth ne parvenait pas à saisir pleinement l’objectif. L’Archimagos Taol et le Haut Taghmata Excubitii cherchaient à pénétrer dans les souterrains du Barrage d’Aetna, une opération qui préoccupait grandement la Grande Adepte Zeth, quelles que soient les intentions impénétrables de Taol, car la production du barrage alimentait non seulement l’arsenal défensif de la Cité du Magma, mais servait également de pierre angulaire à l’unique gambit restant à Zeth. Pendant ce temps, la Grande Adepte surveillait de près une poignée d’alertes de proximité provenant des profondeurs des substrats des Quartiers de Forge de Primus. Si les agents du Mechanicum Noir avaient réussi à infiltrer la dernière couche de défense entourant le Prytaneum, les trésors de technologie et de recherche de la Grande Adepte étaient en danger immédiat, une inquiétude d’autant plus grande que Zeth avait détecté des traces de Djinns de Données maléfiques sondant les limites des protocoles d’Égide de son sanctuaire. L’aspect le plus inquiétant était sans doute la corruption indéniable qui imprégnait cet assaut invisible, rappelant immédiatement la sombre Cyberthéurgie déclenchée par le Magister-Lictanex Regulus lors de l’assaut de la Porte de Vulkan.

Comme pour ponctuer l’évaluation morbide de la Grande Adepte Zeth, le ciel nocturne s’illumina de l’éclat d’un faux lever de soleil. À quatre cents kilomètres au nord de la Cité du Magma, la chaîne de réacteurs à fusion qui s’étendait sur toute la longueur des Temples-Forge - et qui culminait au Temple-Forge d’Ipluvien Maximal - explosa dans une cascade d’annihilation nucléaire. Même à cette distance, l’agonie des réacteurs a été ressentie à la périphérie du Temple-Forge de Zeth, l’onde de choc de leur disparition provoquant une brève tempête de sable dans les entrepôts d’Arsia Mons où les Traqueurs et les Automates s’affrontaient. Le Temple-Forge d’Ipluvien Maximal fut rayé de la carte en un instant, les plaines environnantes transformées en un amas de verre contaminé par la chaleur cauchemardesque de la tempête de feu. Au sommet du Prytaneum, Zeth prit un moment pour pleurer son ami et ses œuvres, effacées de la surface de Mars pour avoir refusé l’avarice de Kelbor-Hal, avant de se tourner vers sa propre tâche doloriste. Lorsque les laquais du Fabricator-Général avaient commis l’erreur d’essayer d’abord d’influencer sa loyauté, puis de subvertir le contrôle de son Temple-Forge, ils avaient révélé ce qu’une attaque surprise soudaine n’aurait pas fait : les Traîtres avaient clairement faim d’un butin au milieu de sa Cité, et elle était déterminée à suivre Ipluvien Maximal au mépris de la cupidité du Mechanicum Noir.[56]

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Traqueur de Combat Tenebrax "Archer"

D’un modèle et d’une fabrication initialement inconnus, cette machine a été identifiée pour la première fois par une division de sentinelles à longue portée de la Taghmata Zeth envoyée le long de l’artère d’Aganippe pour surveiller le transit autour du carrefour colossal où la route de l’artère se divise vers l’est en direction du Temple-Forge d’Ipluvien Maximal. Rencontré presque un jour avant l’assaut de Legio Mortis, des données précieuses sur la conception et les capacités du Traqueur ne sont pas parvenues à la Cité du Magma car la division de sentinelles de la Taghmata Zeth a été engagée et détruite quelques instants seulement après le premier contact.[57]

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Traqueur d’Assaut Errax "Boucher"

Le Magos Dominus de la Macro-Cohorte Exsomnis a tout de suite compris que les Traqueurs Errax, comme celui représenté ici, n’étaient pas de simples Automates, leur vitesse de mouvement et de réaction étant stupéfiante. Une fois engagés en mêlée, cette célérité s’avérait extrêmement dangereuse pour les simples robots, dont l’armement à courte portée était souvent trop lourd pour riposter.[58]

L’Apocalyspe de la Cité du Magma

« ++Les forces impériales se retirent de Mars++, ++Sauvez ce que vous pouvez++, ++Détruisez le reste++ »
-Dernière transmission du Fabricator Locum Kane depuis la surface de Mars.

856.005.M31 : 0 heure Sidérale Terrienne

Sur chaque front de la bataille, les commandants de la défense de la Cité du Magma reçurent la nouvelle de la décision de Zeth avec un stoïcisme inébranlable. Au nord de la ville, la charge courageuse de la Maison Taranis avait permis à la Macro-Cohorte Exsomnis d’arracher la victoire à l’ost des Traqueurs du Mechanicum Noir, bien qu’elle ait coûté plus de la moitié des automates de la Macro-Cohorte, ainsi qu’une douzaine de Chevaliers seulement. Dans son message, la Grande Adepte Zeth exhortait l’Archimagos Dominus Arrkest à faire tout son possible pour échapper aux limites de la Cité plutôt que de participer à sa perte. Mais alors que les Magos de la Legio Cybernetica tentaient de rassembler leurs automates dispersés, les rangs serrés du Taghmata Taol apparurent enfin au loin, à moitié enveloppés par les nappes de flammes qui recouvraient le champ de bataille. Après avoir assisté impassiblement à la mort violente des Traqueurs, l’ost d’Amazonis Mensa s’est mis en marche pour combattre un ennemi très affaibli, encore sous le choc de l’engagement précédent.

Dans les limites des Quartiers de Forge de Centralis, le Grand Maître Indias Cavalerio de la Legio Tempestus faisait le point sur son groupe de combat tout en digérant la nouvelle de la condamnation imminente de la Cité du Magma. Bien qu’elles soient parvenues à réduire les rangs des Têtes de Mort de telle sorte que les deux Legios étaient désormais à égalité (si l’on exclut l’inattaquable Aquila Ignis), les machines divines de la Legio Tempestus avaient payé un lourd tribut à leur exploit. Chacun d’entre eux portait des cicatrices incapacitantes, grandes et petites, et chacun avait consommé de grandes quantités de munitions tout en poussant progressivement ses réacteurs à chauffer de plus en plus. Face à eux, les machines des Traîtres avaient été épargnées par le coût de la bataille, leur armure était intacte et leurs armes ne demandaient qu’à faire couler le sang. Même sans tenir compte de la puissance cauchemardesque de l’Imperator de Camulos, la balance du destin penchait fermement en faveur de Mortis.

Le fait que chaque Titan survivant se soit battu jusqu’à sa destruction témoigne de la bravoure des Princeps et des Moderati des Seigneurs des Tempêtes. De même, l’orgueil démesuré des Têtes de Mort offrit à la Legio Tempestus mourante de nombreuses ouvertures pour lui infliger d’ultimes blessures malveillantes lors de sa chute. Alors qu’il pilotait l’Aquila Ignis jusqu’à la première brèche de la Redoute de Centralis, se tenant triomphalement au-dessus des machines des deux Legios, le Princeps Penultima Camulos refusa de participer au massacre, daignant seulement diriger son courroux vers le Deus Tempestus, découpant lentement le Titan Warlord de Cavalerio avec une cruauté délibérée. Alors que le poids des tirs de l’Imperator aurait sans aucun doute anéantis les Titans des Seigneurs des Tempêtes restants sans grand effort, ce refus de participer à leur exécution a vu les six autres machines Tempestus réussir à abattre une demi-douzaine de Titans Traîtres en guise de représailles.

Même lorsque l’Aquila Ignis se tourna vers la bataille plus large, alors que Camulos se déchaînait contre les pertes continues, les Têtes de Mort refusèrent de détruire complètement leur ennemi, cherchant à s’approprier les dernières machines des Seigneurs des Tempêtes loyalistes en guise de récompense tordue pour leur victoire. Les divisions de l’Auxilia Mortis Secutarii et Cybernetica s’attaquèrent aux derniers Titans Tempestus, rendus inopérants par les blessures qu’ils avaient subies. La plupart de leurs équipages étant morts ou mourants, les Titans Tempestus, stimulés par le sacrifice du Grand Maître Cavalerio, firent exploser leurs propres réacteurs, anéantissant des pans entiers de l’Auxilia Mortis et blessant les machines Mortis survivantes qui s’étaient attardées trop près. Cette dernière série de détonations calamiteuses mit fin à l’ancienne lignée de la Legio Tempestus sur Mars, mais comme le révéla la lumière déclinante des réacteurs, elle avait entraîné une grande partie de la Legio Mortis dans l’étreinte de la crypte, les Têtes de Mort qui avaient survécu étant entravées par les cicatrices fraîches infligées par la mort des machines Loyalistes.

Sur la travée de la Chaussée des Typhons jonchée de débris, les Seigneurs Commandants Verticorda et Caturix n’eurent guère l’occasion de réfléchir à la décision de Zeth de sacrifier la Cité du Magma, pris qu’ils étaient dans une bataille contre leur propre extinction. Leur nombre avait déjà été réduit à cinq Chevaliers, les Traqueurs maléfiques commandées par Melgator ayant concentré leurs tirs pour abattre les Chevaliers de Taranis les uns après les autres. Les Seigneurs Commandants et leur Bannière de sauvetage avaient creusé un fossé de plusieurs kilomètres dans la foule du Mechanicum Noir, déchiquetant des centaines de cyborgs qui grouillaient à leurs pieds, mais la distance gagnée leur avait coûté cher. Dans leur dos, trois Bannières d’Armiger Taranis se battaient désespérément aux côtés d’une vingtaine de chars du Taghmata Zeth pour empêcher la horde du Mechanicum Noir d’atteindre les flancs des Chevaliers, chaque minute écoulée voyant une nouvelle machine de guerre détruite alors que l’ost se pressait avec une violente ferveur.

Ces sacrifices diligents avaient permis aux Seigneurs Commandants de gagner le temps dont ils avaient besoin, et ils s’approchaient à présent des derniers rangs de l’ost traître, chaque Armure Chevalier survivante étant couverte de dommages superficiels et autres, se rapprochant des Traqueurs Serperos à longue portée qui avaient coûté la vie à certains des Nobles les plus loués de Taranis. Mais ce n’était pas la victoire contre ces nouvelles machines cauchemardesques que les maîtres de Taranis recherchaient, car ils savaient que même si les Traqueurs tombaient, l’ost restant les dominerait inévitablement. Au lieu de cela, les Seigneurs Commandants se concentrèrent sur le palanquin baroque et blindé qui se cachait derrière les constructions arachnides, la figure malveillante de l’Archimandrite-Orator Melgator y étant enfermée.

Auréolée par la lueur ambrée du Lagon de Thaleia, les chefs de la Maison Taranis firent une dernière charge. Devant les deux Seigneurs commandants, les trois survivants restants se frayèrent un chemin vers l’avant afin que leurs seigneurs puissent frapper juste. L’un d’eux tomba lorsque des Myrmidons Destructor à la robe sombre firent exploser son armure et brisèrent les actionneurs de ses jambes, un autre lorsque son cockpit fut déchiré par une fissure Æthérique hurlante. Le dernier Taranis en vie s’élança vers l’avant, son réacteur s’amorçant pour s’autodétruire alors même que le blindage se dissolvait sous une fusillade de tirs. Courant à moitié, s’effondrant à moitié dans la dernière phalange de Melgator, le Chevalier explosa dans une éruption aveuglante, creusant un canal à travers l’ost avec son dernier acte. Verticorda et Caturix mouraient à petit feu, leurs armures percées en une douzaine d’endroits et plusieurs systèmes au bord de la panne. Mais alors que le palanquin de Melgator tournait pesamment - l’Archimandrite-Orator réalisant bien trop tard le danger qui le guettait - quelques instants suffiraient. Les deux Seigneurs Commandants ouvrirent le feu en même temps, déclenchant une cascade de munitions en direction de Melgator. Le Champ Réfracteur de l’Archimandrite-Orator repoussa la salve pendant une fraction de seconde avant de céder, la fusillade soutenue immolant le seigneur du Mechanicum Noir avant qu’un cri ne puisse franchir ses lèvres.

Les Seigneurs Commandants Verticorda et Caturix moururent avec la sinistre récompense de l’honneur, criant leur défi alors que le Taghma de Melgator s’abattait sur eux en une marée bouillonnante. Le fait que Melgator soit mort en croyant qu’il était sur le point de remporter la victoire rendit la mort du Traître d’autant plus douce pour les maîtres de Taranis qui rendirent leur dernier soupir. La Cité du Magma tomberait, mais chaque once de satisfaction serait retirée à ses attaquants, le butin étincelant du Temple-Forge de la Grande Adepte Zeth serait réduit en cendres dans les mains des Traîtres.[59]

Les Mécanismes de la Ruine

« L’âme du Dieu Machine t’entoure. La puissance du Dieu Machine t’investit. La haine du Dieu Machine t’anime. Le Dieu Machine te donne la vie. Vis ! »
- La Litanie de l’Allumage.

Au cœur du Barrage d’Aetna, les Taghmata de Kelbor-Hal et la Grande Adepte Zeth se sont livrés à un combat à distance à courte portée. Après avoir pénétré sans encombre dans les entrailles du barrage montagneux, les Traîtres menés par l’Archimagos Las Taol s’efforçaient à présent de se frayer un chemin jusqu’au nexus de contrôle situé à son sommet, dans l’espoir de couper les défenses de la Cité du Magma de l’énergie abondante d’Arsia Mons, afin que les quartiers de forge Primus puissent être revendiqués intacts. Alors qu’en terrain libre, le nombre et l’équipement du Haut Taghmata Excubitii leur auraient donné un net avantage, dans les tunnels et les accès claustrophobes qui se frayaient un chemin à travers les rouages du barrage, la simple pression des corps et les innombrables points d’étranglement atténuaient considérablement cette supériorité. Par un cruel retournement de situation, cette masse enclavante allait à la fois prévenir Las Taol du plan mis en place par Zeth et l’empêcher d’avertir ses compatriotes de la Cité du Magma proprement dite.

Avec une telle proximité avec les immenses machines contrôlant l’écoulement de la lave dans le Temple-Forge, il était impossible d’ignorer l’activation soudaine et violente des mécanismes. Des écluses colossales conçues pour maintenir un flux d’énergie parfait pour l’industrie de la Cité du Magma gémirent lorsqu’elles furent complètement rétractées pour la première fois de leur histoire, des klaxons d’avertissement se turent un instant après qu’elles se soient mises à rugir, tous les dispositifs de sécurité ayant été neutralisés. En désespoir de cause, Las Taol réorienta soudain son assaut, se frayant un chemin jusqu’à la colonne d’échange thermique la plus proche à travers la masse de ses Manipules Castellax et Domitar, même si cela permit à des pans entiers de l’Excubitii Taghmata d’être encerclés et découpés en morceaux dans leur sillage. Elle envoya alors toute une congrégation de Thallax se frayer un chemin à l’intérieur de la colonne, soumettant immédiatement les cyborgs à des vagues de chaleur étouffante, la colonne absorbant l’énergie thermique pour maintenir la température interne du barrage.

S’élevant dans des traînées de feu, près de la moitié des Thallax n’ont pas survécu jusqu’au sommet du barrage, les cellules énergétiques et les grenades explosant spontanément, les circuits internes fusionnant et les rares composants biologiques des cyborgs bouillonnant dans leurs propres fluides. Ceux qui avaient survécu jusqu’à la hauteur de la colonne d’échange thermique suivirent sans relâche les directives de l’Archimagos Taol, faisant exploser les niveaux supérieurs du barrage et prenant d’assaut le nexus de contrôle avant que les défenseurs ne puissent se reformer et les repousser, cherchant à massacrer le personnel de commandement et à inverser la calamité que Zeth avait déclenchée avant que ses effets ne deviennent immuables. Avec une seule bombe à plasma, ce dernier effort de l’Archimagos Taol serait rendu futile, le sommet du barrage d’Aetna s’évaporant dans un éclair aveuglant au moment où le nexus de contrôle serait percé. Le dernier ordre donné par la Grande Adepte Zeth à la garnison Taghmata du barrage garantirait que la ruine imminente ne pourrait pas être annulée. Dans toute la Cité du Magma et ses environs, cette action soudaine et catastrophique se reflétait en une centaine d’endroits. Les écluses, les vannes de régulation et les dispositifs de débordement d’urgence s’ouvrirent simultanément, empêchant la lave de circuler librement dans les aqueducs thermiques de la ville. Dans tout le système de canaux et d’aqueducs, les émetteurs de boucliers qui empêchaient la lave de brûler les matériaux qu’elle contenait s’abîmèrent et moururent, leur défaillance déclenchant un concert de cris torturés tandis que le métal se déformait et fondait sous l’effet de la chaleur soudaine et pressante. Dans l’immense caldeira d’Arsia Mons, le réseau de dérivations magmatiques qui attiraient le magma des profondeurs du volcan inactif vers la surface s’est mis à fonctionner à plein régime. Des impulsions de force gravitationnelle ont soulevé la mer brûlante à l’intérieur du cratère et des torrents de lave ont été tirés, s’écoulant en rivières dans les bras de mer béants qui menaient à la Cité du Magma. Les mécanismes d’urgence et les systèmes d’alerte ayant été rendus inertes, la mort rampante qui commençait à engloutir la ville ne fut pas évidente pour tout le monde pendant les premiers instants qui suivirent le déclenchement de cette cascade désastreuse. Au milieu du tumulte de la bataille, les craquements et les gémissements des fragments de béton n’étaient qu’une note de plus dans la symphonie de la mort, le tremblement des fondations en train de se dissoudre ne faisant qu’accentuer les secousses des détonations de munitions. Mais bientôt, la vague de lave avait franchi les berges des canaux thermiques et des aqueducs de la cité, et des cascades de roche en fusion se faufilaient dans les rues de la Cité du Magma, leur passage déclenchant des brasiers soudains tandis que les silos à combustible se rompaient et que les stocks de munitions se noyaient.

Pour ceux qui se battaient dans les quartiers de la forge, là où les aqueducs de la ville étaient les plus denses, les canaux de lave débordants formaient désormais un labyrinthe brûlant qui promettait de les piéger dans le Temple-Forge en train de se noyer. Certains ost ont simplement continué à se battre alors que leur environnement devenait de plus en plus infernal, des cohortes de la Legio Cybernetica sans esprit, imperturbables face à l’anéantissement, alors même que les Magos qui les accompagnaient succombaient à l’enfer. Dans les Quartiers de Forge Centralis, les osts homologues des automates de combat de Mortis et de l’Auxilia Tempestus s’entredéchiraient dans un écho miniature de la violence qui avait abattu les Seigneurs des Tempêtes, les cyborgs en plein combat se transformant en statues calcinées avant d’être engloutis par la lave. Les éléments du Mechanicum Noir Autokratorii tentèrent de tirer parti de leur vitesse et de leur mobilité pour échapper à l’anéantissement, mais des vestiges du Taghmata Zeth s’interposèrent pour bloquer les chars en fuite, condamnant des centaines de chars Krios et Karacnos à subir le même sort que leur Temple-Forge mourant.

Presque aucun habitant de la Cité ne parvint à échapper à la marée de lave qui l’encerclait, mais les derniers Titans de la Demi-Legio Admonitus furent ceux qui parvinrent à s’enfuir le plus loin. Au début, les machines divines pouvaient se contenter d’enjamber les doigts rampants de la roche en fusion ou de marcher brièvement dans des flaques de lave peu profondes, leur Princeps repoussant la douleur psycho-stigmatique lorsque le métal des pieds blindés des vastes machines commençait à fusionner et à fondre. Mais plus les Titans avançaient, plus leur environnement devenait apocalyptique. Les canaux de drainage établis pour détourner la lave débordante en cas de dysfonctionnement ont débordé avec l’afflux massif du Barrage d’Aetna, provoquant la sortie de la roche en fusion non seulement des aqueducs et des canaux qui sillonnent les quartiers des forges, mais aussi des bulles qui surgissent sous les rues de la ville.

Par endroits, la lave, s’infiltrant dans les sous-sols du Temple-Forge, a provoqué l’affaissement et l’effondrement de pans entiers du sol. Une paire de machines Mortis a été engloutie par la Cité qui s’est fragmentée sous leur poids, les entraînant dans des gouffres de débris écrasants et de lave bouillonnante. La plupart d’entre eux furent simplement mis à terre alors que les flux de roches en fusion s’intensifiaient et devenaient de plus en plus rapides à mesure que la cascade du barrage d’Aetna prenait de l’ampleur. L’une après l’autre, les machines divines succombèrent à la chaleur, leurs pattes inférieures fondant et se brisant ou leurs réacteurs s’éteignant parce qu’ils ne parvenaient plus à contenir les températures croissantes, les deux résultats faisant basculer les Titans dans le déluge flamboyant.

C’est ce qui arriva à l’Aquila Ignis, dont les articulations des chevilles se rompirent sous l’effet de la fusion éclair de leurs actionneurs. Le mouvement d’une si vaste machine de guerre s’arrêtant si brusquement provoqua des ruptures massives dans la superstructure de l’Imperator qui s’effondra vers l’avant, cette même masse imparable pulvérisant le haut du corps du Titan qui s’écrasa dans la lave et le Lithobéton en contrebas. Tous les Titans qui avaient marché au combat dans les rues de la Cité du Magma allaient brûler.

Le Temple-Forge était embrasé de bout en bout. Les bûchers de guerre qui avaient marqué la Cité du Magma étaient désormais rejoints par des brasiers inextinguibles tandis que la lave commençait lentement à recouvrir toute la surface de la Cité. Des explosions en cascade ponctuaient le grondement constant de cette conflagration, tandis que les vastes murs et les Ziggourats-Forges de la Cité du Magma cédaient, leurs fondations étant rongées par d’irrépressibles rivières de roches en fusion. Alors que la lave saturait de plus en plus les sous-sols de la Cité du Magma, des pans entiers du Temple-Forge se cisaillèrent pour glisser dans l’étendue bouillonnante du Lagon de Thaleia. Les Quartiers de Forge Primus, qui avaient survécu à la bataille sans trop de dommages, se fragmentèrent lentement à mesure que leurs rues étaient déchirées par des gouffres béants de lave bouillonnante, le Prytaneum commençant régulièrement à s’enfoncer dans le lagon en expansion. Seuls les entrepôts d’Arsia Mons furent épargnés par la dévastation, les Ruches situées à leur périphérie servant en quelque sorte de coupe-feu contre les rivières de lave qui débordaient de l’aqueduc thermal le plus au nord, même si cette partie de la Cité était loin d’être immaculée en raison des ravages causés par la bataille.

Trois heures après l’annonce solennelle de la fin de la Cité du Magma par la Grande Adepte Zeth, le sommet du Prytaneum s’effondra sous la mer de lave qui avait englouti le Temple-Forge. Zeth elle-même brûla dans le même incendie, l’œuvre de sa vie et sa bibliothèque de connaissances étant toutes deux abandonnées dans le bûcher qui consumait la Cité du Magma. La plus haute structure de la ville s’étant effondrée, tout ce qui restait pour marquer la métropole autrefois grandiose était les domaines brûlés et marqués à sa périphérie, trop éloignés des coulées de lave s’échappant du barrage d’Aetna pour partager son sort. À l’intérieur du cratère gigantesque d’Arsia Mons, la surmultiplication soutenue des dérivations magmatiques a atteint sa conclusion inévitable lorsque les dispositifs arcaniques ont été déchirés par une boucle de rétroaction croissante d’impulsions gravitiques. Des ondes de choc ont déchiré le volcan, les entrées érodées par la lave du Barrage d’Aetna ont cédé sous la force de la cascade, renvoyant une grande partie du barrage dans la caldeira du volcan ou s’effondrant sur ses flancs montagneux. Alors que des parties du volcan se disloquaient et qu’un jet de lave s’élançait vers le ciel, il sembla un moment que l’ancienne montagne allait entrer à nouveau en éruption, mais les dérivations magmatiques ayant été détruites, le flux de roches en fusion cessa progressivement. Alors que les coulées rampantes qui sortaient du cadavre de la Cité du Magma s’arrêtaient à leur tour, la terre qui avait autrefois été le Temple-Forge de Zeth s’immobilisa enfin. A sa place s’étendait un paysage totalement étranger de roches ondulantes et refroidies, les vastes colonnes de vapeur et de fumée qu’elles dégageaient s’illuminant de cramoisi là où la chaleur étincelante du sang de Mars persistait encore.[60]

Braises et Cendres

« La grande ironie de notre obsession pour le progrès est qu’elle nous fournit toujours les outils les plus puissants pour régresser. »
- Technoarchéologue Yana Obadiah.

Plus 5 Heures de Temps Sidéral Terrien

Rares sont ceux qui ont vécu la fin de la Cité du Magma pour raconter directement son destin. Une grande partie du Taghmata Melgator fut engloutie par le Lagon de Thaleia lorsque le réservoir débordant fit s’effondrer la Chaussée des Typhons. Ceux qui restaient encore sur la rive sud du lagon se fragmentèrent tandis qu’une douzaine de Magos rivaux tentaient de prendre le contrôle de l’ost apathique. Dans les entrepôts d’Arsia Mons, les Taghmata Taol s’étaient repliés face à leur assaut, ayant reçu l’ordre de se retirer alors que leur Archimagos atteignait enfin le sommet du barrage d’Aetna et se désespérait de la destruction gratuite qui s’abattait sur la Cité du Magma. Taol elle-même s’échappa du barrage à temps pour éviter d’être écrasée par la fureur mourante des dérivations magmatiques, utilisant les Marteaux à Gravitons d’une douzaine de Domitar pour se frayer un chemin hors de la masse du barrage, bien qu’une grande partie du Haut Taghmata Excubitii fut écrasé dans son sillage lorsque cette voie d’évacuation précaire s’effondra sur elle-même. Parmi les défenseurs de la ville, seuls les restes de la Macro-Cohorte Exsomnis survivraient à la conflagration, leur nombre déjà réduit ayant été ramené à un cinquième de leur effectif de départ avant que les Taghmata Taol ne se retirent de la bataille. Privés de sanctuaire, les Magos solitaires menaient leurs charges d’Automates pourchassés par des cyborgs d’airain dans les désolations de Mars, parfois rejoints par les formes boiteuses des derniers Chevaliers de Taranis.

Le Synode des Magos de la Cité du Magma fut pratiquement anéanti, seuls les Technoprêtres et les Magos détachés ayant échappé à la disparition de leur forge d’origine. La plupart de ces orphelins connaîtront rapidement le même sort que leurs pairs morts avec la Cité du Magma, car les forces du Mechanicum Noir, en pleine ascension, écrasent méthodiquement les derniers survivants loyalistes sur Mars. Alors que les coulées de lave qui avaient enseveli le Temple-Forge se refroidissaient et que les fumées sulfureuses qui étouffaient le ciel se dissipaient, les derniers gardiens de l’immense trésor de connaissances et de savoirs de la Cité du Magma s’éteignirent en même temps. Malgré leur prétendu rêve d’un savoir débridé, libéré des restrictions imposées par l’Empereur, l’avarice du Mechanicum Noir avait fait disparaître l’un des plus grands dépôts de savoir et d’arcanes de Mars. La Cité du Magma elle-même était une merveille de technologie et un exemple éclatant de l’art du Mechanicum, car il a fallu des siècles de travail sans fin pour la façonner. D’ailleurs, Zeth elle-même aurait déclaré que le Décodeur Akashique verrait le vaste projet technologique qu’était la Cité du Magma enfin achevé, des générations de travail ayant été anéanties sur le point de porter leurs fruits alors que le Temple-Forge se consumait.[61]

Le Destin de Regulus

Absent lors de la bataille pour la Cité du Magma, le Magister-Lictanex Regulus avait échoué dans sa tentative d’appréhender la Grande Adepte Zeth et sa délégation s’était retirée sur le Planum Daedalia quelques jours avant le début du conflit. On sait que Regulus avait été le déclencheur de la bataille, exigeant des représailles rapides à la défiance de Zeth afin que les secrets technologiques de la Cité du Magma puissent être dérobés. Malgré l’habileté avec laquelle Regulus avait piégé les principaux Magos de Mars, cette urgence mettait en lumière l’intention de Regulus : les arcanes et les secrets du Temple-Forge quitteraient Mars avec le Magister-Lictanex, une manœuvre qui nécessitait une hâte immédiate alors que la certitude d’un blocus loyaliste de la Planète Rouge se rapprochait de plus en plus.

Après le nouvel assaut de Melgator contre la Chaussée des Typhons, le Magister-Lictanex était apparemment parti, ne jouant aucun rôle évident dans le conflit à venir. Le fait que le représentant d’Horus sur Mars ne se soit même pas impliqué dans le commandement stratégique de l’ost du Mechanicum Noir est clairement en contradiction avec la grande importance qu’il avait accordée à la conquête de la Cité du Magma, une énigme qui peut peut-être être résolue par une poignée de captures Pix fragmentaires datant des dernières étapes du Siège du Temple-Forge. Récupérées dans la même banque de données qui constitue la source principale de ce volume, les images en question souffrent de la dégradation qui caractérise les enregistrements transmis par voie Noosphérique au plus fort du conflit, lorsque plusieurs des liaisons Noosphériques du Temple-Forge ont été détruites. Malgré cette corruption des données, le contenu des images brosse un tableau plausible des activités du Magister-Lictanex pendant que la Cité du Magma brûlait.

Chaque image révèle une escarmouche se déroulant dans les Quartiers de Forge Primus de la Cité du Magma, qui auraient été épargnés par un conflit direct pendant que la bataille faisait rage. Toutes représentent des Légionnaires Space Marines vêtus d’armures de métal armé, aux prises avec les troupes de garnison des Taghmata Zeth. Une seule image révèle un groupe de Termite et de Foreuses de Siège Ordinatus Aktaeus surgissant des places en Rocbéton autour du Prytaneum, l’icône des Taghmata Regulus étant affichée le long du flanc de la plus grande machine. Une telle approche offrait certes la possibilité de percer directement les voûtes de la Grande Adepte Zeth situées sous la vaste Ziggourat-Forge, mais elle comportait aussi d’immenses risques. Les souterrains de la cité étaient sillonnés de canaux de lave fermés alimentant le cœur du Temple-Forge, et une approche par le sud - la dernière localisation connue de l’entourage de Regulus - nécessitait également le contournement souterrain du colossale Lagon de Thaleia. Si ces images peuvent être attribuées aux dernières étapes de la bataille pour la Cité du Magma - ce qui semble être la seule chronologie plausible - elles ont conduit le groupe des traîtres dangereusement près de la fin apocalyptique du Temple-Forge.

Le sort de ces légionnaires n’est pas clair, bien que l’arrivée de Regulus sur Mars en même temps que le Croiseur Super-Lourd Entropie du Clan Ayreas des Iron Hands rende leur identité évidente. Le fait que Regulus et les commandants du Clan Ayreas apparaissent dans le cercle rapproché d’Horus Lupercal au début et au milieu de l’Hérésie d’Horus suggère certainement que le Magister-Lictanex et une partie des traîtres Iron Hands se sont échappés de Mars peu de temps après la disparition de la Cité Magma. Si Regulus a dirigé les Légionnaires et son propre Taghma dans les profondeurs des quartiers de forge de Primus pour piller les trésors technologiques de la cité, comme on le soupçonne, on ne sait pas exactement ce qu’ils ont réussi à récupérer. On n’entendit plus parler du Décodeur Akashique, un appareil qui intéressait manifestement beaucoup le Maître de Guerre, mais les fruits des recherches Noosphériques de la Grande Adepte Zeth proliférèrent à travers les Osts du Mechanicum Noir à une vitesse stupéfiante.[62]

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Le Dominion

« Vous direz peut-être qu’il est impossible pour un homme de devenir comme la Machine. Je vous répondrai que seul le plus petit esprit s’efforce d’en comprendre les limites. »
- Zagreus Kane, Fabricator-Général en fonction.
La Purge de Tharsis[63]
Après la saisie ou la destruction des Temples-Forge Occulum, Ipluvien Maximal et la Cité du Magma, les forces de Kelbor-Hal se lancent à l’assaut des plus petites forteresses loyalistes disséminées dans le Quadrangle de Tharsis, les nouvelles machines "Traqueurs" du Mechanicum Noir étant au premier plan de chaque assaut majeur. De grandes quantités de cendres provenant de la destruction des Temples-Forge sont projetées vers le ciel par les fronts de tempête qui recouvrent Tharsis, les derniers combattants loyalistes affrontant les osts du Fabricator-Général au milieu d’un linceul étouffant qui les ensevelit au fur et à mesure qu’ils tombent.

Sans se soucier du coût effroyable en guerriers et en matériel que cela avait entraîné, les subordonnés de Kelbor-Hal avaient effacé l’un des plus grands foyers d’opposition à sa domination parmi les régions bordant la grande forge du Fabricator-Général, Olympus Mons. La disparition de la Cité du Magma avait également anéanti deux des plus puissants ost loyalistes de Mars, les Titans de la Legio Tempestus et les Chevaliers de la Maison Taranis, récompensés pour leur fidélité envers la Grande Adepte Zeth par un anéantissement total. Leurs propres forteresses tombèrent rapidement à leur tour, les Halls de Taranis nichés dans l’Arsia Chasmata s’effondrant au milieu des convulsions sismiques qui secouèrent l’Arsia Mons et la forteresse des Seigneurs des Tempêtes à Ascraeus Mons étant mise à sac par la Legio Mortis en colère. Avec le Temple-Forge d’Ipluvien Maximal également anéanti par la main de son maître et Mondus Occulum réduit en cendres par les Titans Mortis revenus de leurs conquêtes dans les confins de Mars, le Quadrangle de Tharsis était désormais entièrement sous le contrôle de Kelbor-Hal.

Pourtant, malgré les vastes étendues des Temples-Forges d’Olympus et de Mondus Gamma - la forteresse barbelée de Pavonis Mons se trouvant entre les deux - une grande partie du territoire nouvellement conquis par le Fabricator-Général n’était plus que ruines. L’étendue irradiée qui marquait la tombe d’Ipluvien Maximal et les champs de lave ondulants qui avaient englouti la Cité du Magma n’offraient même pas la récompense d’une charogne, exacerbant les pertes brutales nécessaires pour assurer la présence de Tharsis parmi les otages du Mechanicum Noir. En particulier, la destruction de la Demi-Legio Admonitus des Têtes de Mort fut un coup dur pour la Legio Mortis martienne, seul le vaste Canon Hellstorm de l’Aquila Ignis ayant survécu à la disparition de la Cité du Magma put être réaffecté. Après la disparition de la Cité du Magma, la Legio Mortis s’efforça de reconstruire ses effectifs sur Mars, les chantiers d’assemblage de titans d’Olympica Fossae travaillant sans relâche à la fabrication de nouvelles machines tandis que les Têtes de Mort se taillaient la part du lion parmi les épaves de Titans loyalistes sur la planète rouge.

Mais tandis que la Legio Mortis martienne pansait ses plaies, les pertes subies par le Mechanicum Noir n’avaient plus aucune importance aux yeux du Fabricator-Général, qui s’enfonçait toujours plus profondément avec ses acolytes dans les Cryptes de Moravec. La guerre ouverte qui avait déclenché le Schisme de Mars se refroidit tandis que les restes du Mechanicum loyal sur la planète rouge étaient rapidement réduits à l’état de résistants déchirés par la guerre. Alors même qu’ils purgeaient la base de connaissances qui avait préservé la technologie sur la planète rouge pendant des millénaires et qu’ils massacraient ceux qui avaient été à l’origine des plus grands succès du Mechanicum, les alliés de Kelbor-Hal se délectaient des connaissances occultes que le Fabricator-Général leur avait révélées. Coupée de ses planètes sœurs au cœur de Sol par l’inévitable blocus loyaliste, Mars s’enfonça de plus en plus dans les pratiques les plus abjectes autrefois interdites au Mechanicum. La planète elle-même devint inimitable alors que des codes malveillants et invisibles envahissaient les ondes et que d’innommables cyber-constructions rôdaient dans les Désolations. Mars était désormais le miroir des époques les plus odieuses de la Longue Nuit, un chancre suppurant au cœur du domaine des Loyalistes, attendant l’arrivée des légions d’Horus pour pouvoir enfin lâcher ses ignobles révélations sur la galaxie.[64]

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Convoyeur Blindé Triaros

Tout comme la Macro-Cohorte Exsomnis avait été progressivement équipé de systèmes Noosphériques au cours de son séjour à la périphérie de la Cité du Magma, il avait également été réapprovisionné pour les frontières de la Grande Croisade, doté d’une flotte de transporteurs blindés Triaros pour remplacer ses pertes au combat. Le véhicule ci-dessus en est un exemple, toujours vêtu de la congrégation de sa fabrication martienne plutôt que de la panoplie en airain d’Exsomnis, bien qu’il porte le symbole de la Congrégation Cybernetica à sa sortie de l’usine[65].

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Char de Combat Krios

Véhicules les plus nombreux parmi les bataillons d’Autokrators qui accompagnaient la Demi-Legio Admonitus, les chars de combat Krios comme celui représenté ici étaient principalement utilisés comme escortes blindées pour les phalanges de chars d’assaut Karacnos pendant le Siège de la Cité du Magma, défendant la lourde artillerie qui couvrait le Temple-Forge d’un mur rampant de grenaille irradiée. En tant que tels, ces Krios ont subi le plus gros de la colère de l’Auxilia Tempestus lorsque les deux divisions se sont battues en duel au milieu des quartiers de forge Centralis, bien qu’une traînée d’automates loyalistes et de Secutarii détruits ait précédé leur fin[66].

Sources

Pensée du Jour : « Quiconque dédaigne la bénédiction de l’Empereur renonce à tout espoir. »
  • McNEILL GRAHAM, Les Faux Dieux - Où l'Hérésie prend racine, Black Library, 2006
  • McNEILL GRAHAM, Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Black Library, 2009
  • Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : The Lathe Worlds
  • The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War
  • The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum
  1. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Preface, (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  2. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  3. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Spectaculum: Mars, Notation (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  4. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Carta Galactica, Mars: The Red World (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  5. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Schism of Mars, Carta Galactica, The Wages of Heresy (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  6. Informations issues de Les Faux Dieux - Où l'Hérésie prend racine, Partie IV : La Fin de la Croisade - Chapitre Dix-Huit Frères - Assassinat - Ce poète turbulent, Chapitre Dix-Neuf - Isolés - Alliés - Les Ailes de l’Aigle, de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2006
    Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Principia Mechanicum - 1.01 - 1.04 - 1.06 -1.07 - 1.08, Systemae Mechanicum - 2.01 - 2.02 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009
    Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : The Lathe Worlds - Chapter I : The Cult Mechanicus - The Arrival of the Omnissiah et résumées par Guilhem.
  7. Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Principia Mechanicum - 1.08, Systemae Mechanicum - 2.01 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
  8. Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Systemae Mechanicum - 2.03 - 2.05 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
  9. Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Origens Mechanicus - 3.01 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
  10. Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Origens Mechanicus - 3.01 - 3.03- 3.04 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
  11. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, 005.M31 (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  12. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Mars Taskforce (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  13. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Treasures of Mars (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  14. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Domain of War (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  15. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Taghmata Maximal Tech-Thrall (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  16. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Gates of Hell (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  17. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Grim Tidings (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  18. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Saturnine Grudge (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  19. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Eye of the Storm (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  20. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, A Storm on the Horizon (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  21. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Ipluvien Maximal (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  22. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Beast Unleashed (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  23. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Martian Civil War, The Razing of Mondus Occulum (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  24. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Wrath of Mars (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  25. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Embers of Hope (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  26. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Martyrs to the Red World (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  27. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, The Spoils of Victory (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  28. The Horus Heresy - Campaigns of The Age of Darkness : The Martian Civil War, Chapter The Death of Innocence, Taghmata Kane Thallax (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  29. Informations issues de Mechanicum - Le Savoir, c'est le Pouvoir, Origens Mechanicus - 3.04 - 3.05 - 3.06 de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2009 et résumées par Guilhem.
  30. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Introduction (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  31. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Crimson Sands, The Red Planet (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  32. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Crimson Sands, 005.M31 (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  33. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, 689.005.M31 (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  34. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, Baying Hounds (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  35. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, The Death of Innocence (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  36. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, Baying Hounds (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  37. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, The Akashic Reader (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  38. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Legion Imperialis Campaigns, Formations of Legend, Sibilans Taghma (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  39. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, Bared Fangs (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  40. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, ++Catalogia Mars : Magma City - 005.M31++ (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  41. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, Aetna's Dam (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  42. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, The Arsia Mons Subdomains : Spaceport, Storage Yards & Sub-Hives (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  43. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Enmity of Mars, Adjunct, Centralis & Primus Districts (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  44. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Minus 112 Hours Terran Sidereal (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  45. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Gods of Tharsis (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  46. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Harbringers of Ruin (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  47. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Combatant Forces of Magma City (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  48. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Combatant Forces of Magma City, Forces of the Warmaster (Traitor) (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  49. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Combatant Forces of Magma City, Forces of the Emperor (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  50. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Where God-Engines Tread (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  51. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum War-Scarred, Minus 38 Hours Terran Sidereal (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  52. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Conquerors, Formations of Legend, Exsomnis-Tertia Cybernetica Cohort (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  53. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum War-Scarred, Victims of Circumstance (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  54. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum War-Scarred, Animus Inimica (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  55. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Legions Imperialis Campaigns, Formations of Legend, Demi-Maniple Aeterna (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  56. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum War-Scarred, Conflagration (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  57. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum War-Scarred, Tenebrax "Archer" Battle Stalker (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  58. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum War-Scarred, Errax "Butcher" Assault Stalker (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  59. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Doom of Magma City, 856.005.M31 0 Hours Terran Sidereal (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  60. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Doom of Magma City, The Mechanisms of Ruin (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  61. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Embers and Ash, Plus 5 Hours Terran Sidereal (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  62. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Embers and Ash, The Fate of Regulus (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  63. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Embers and Ash, The Purge of Tharsis (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  64. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum Embers and Ash, Dominion (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  65. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Armies of Mars, Triaros Armoured Conveyor (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
  66. The Horus Heresy - Legions Imperialis : The Rise of the Dark Mechanicum The Armies of Mars, Krios Battle Tank (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)