Les mystérieux Aeldaris étaient autrefois la plus puissante de toutes les races. Il y a des millénaires, leur orgueil provoqua un cataclysme qui éradiqua presque leur peuple. Désormais, ils doivent se battre de toutes leurs forces pour assurer leur survie.
Avant que l’Imperium de l’Humanité conquière les étoiles, ou même que les premiers hommes envoient des fusées dans l’espace, les Aeldaris régnaient sur la galaxie et se considéraient comme ses maîtres suprêmes. En dépit de leur puissance illimitée, le cœur de leur civilisation fut finalement déchiré par une catastrophe dont elle fut elle-même responsable, ce qui força les survivants à fuir à bord de gigantesques navires spatiaux nommés Vaisseaux-Mondes. Aujourd’hui, les Aeldaris luttent contre le destin et usent de leur technologie supérieure et de leurs talents innés pour éviter l’extinction.
Les Aeldaris sont une race extraterrestre très avancée et étrange, et justement crainte à travers toute la galaxie bien qu’elle soit en voie d’extinction. Une armée aeldari typique est composée d’unités spécialisées dans un aspect de la guerre. Lorsque tous ces éléments œuvrent de concert, ils sont virtuellement invincibles. Si elle est commandée habilement, une armée d’Aeldaris détruira ses adversaires en un battement de cœur !
Vestiges de la Chute
L’histoire du peuple des Aeldaris plonge ses racines dans les millénaires passés, lorsqu’ils étaient les maîtres des étoiles. Cependant, en dépit de leur splendeur et de leur puissance, les Aeldaris ont attiré sur eux une terrible malédiction qui détruisit leur empire, dont il ne reste plus aujourd’hui que les fragments d’une race au bord d’extinction.
Semblables à des joyaux éparpillés sur un suaire de velours, les Vaisseaux-Mondes flottent, isolés dans l’immensité sidérale. Loin de la chaleur de tout soleil, leurs dômes fixent les ténèbres infinies, leur surface translucide scintillant d’une lueur interne. Ils sont occupés par les rescapés du cataclysme qui a anéanti leur civilisation des milliers d’années auparavant. Ce sont les Aeldaris, une race presque éteinte, les survivants d’un peuple dont les rêves ont jadis remodelé des planètes et étouffé des soleils.
Les Aeldaris parcourent les étoiles depuis longtemps, et leur histoire englobe autant de gloire que d’infamie. À l’apogée de leur civilisation, leurs mondes étaient paradisiaques, leur puissance digne des dieux et leurs armées insurpassables. Au fil des siècles, leur statut de maîtres de la galaxie fit naître chez eux une arrogance qui finit par causer un cataclysme. Une partie de leur race échappa au désastre à bord d’immenses Vaisseaux-Mondes. D’autres Aeldaris s’établirent sur des planètes verdoyantes loin de leur empire, et plus encore se cachèrent dans des dimensions de leur propre confection. Mais nul ne put se soustraire au destin.
Les Enfants des Étoiles
Pour comprendre le naufrage de leur empire, il est nécessaire de connaitre la nature inconstante des Aeldaris. Au premier regard, ils sont semblables aux humains, mais cette ressemblance n’est que superficielle, car leur âme est bel et bien celle d’un extraterrestre. Leur silhouette est plus élancée et leurs traits plus fins. Leur peau d’albâtre est aussi immaculée que du marbre poli, mais cette délicatesse abrite une force insoupçonnable. Leurs oreilles sont pointues et leurs yeux en amande leur donnent un regard pénétrant qui tient plus du félin en chasse que de l’homme. Mais la différence fondamentale est la façon dont un Aeldari se meut, car l’élégance de ses gestes n’a rien d’humain. Cela se manifeste dans la grâce avec laquelle il combat et la dextérité avec laquelle il manipule ses armes. Chacun de ses coups est délusoire et ses réflexes sont foudroyants. Un Aeldari peut commencer un mouvement avec indolence pour l’achever avec une fulgurante accélération s’il le juge nécessaire.
Un examen plus approfondi de la physiologie des Aeldaris met en lumière leur nature singulière. Leur cœur bat presque deux fois plus vite que celui d’un humain et leur esprit traite les pensées et les émotions à une telle vitesse qu’ils feraient passer les génies les plus brillants de l’Humanité pour des idiots. Ils sont également doté d’une longévité exceptionnelle et peuvent jouir des plaisirs de l’existence pendant des millénaires, sans être affligés par la faiblesse ni par la maladie.
Au-delà de cette supériorité physique, tous les Aeldaris ont des facultés psychiques plus ou moins limitées. On dit que les anciens Aeldaris pouvaient lire les pensées en un instant, tandis que ceux qui avaient entraîné leur esprit pour la guerre étaient capables de broyer l’arme d’un ennemi d’un simple regard. Même la technologie complexe des Vaisseaux-Mondes est basée sur ingénierie psychotropique, la manipulation et même la création de la matière au moyen d’énergie psychique. Mais de telle facultés ont un prix.
L’esprit aeldari est bien plus sensible aux extrêmes que celui d’un humain. Pour un Aeldari, toutes les expériences se vivent à un degré élevé : les gratifications intellectuelles de l’étude, l’excitation de la bataille ainsi que tous les plaisirs et les sensations imaginables. Un Aeldari peut atteindre les plus hauts sommets de l’accomplissement, tout comme basculer dans l’abîme du doute. Sa capacitive à ressentir une joie transcendantale est contrebalancé par une capacité égale à éprouver un désespoir à fendre l’âme. La culture aeldari est imprégnée de cette intensité spirituelle, qui se manifeste sous la forme d’œuvres d’art et de musique sublimes, mais paradoxalement celle-ci a donné naissance à une noirceur qui menace de tous les submerger. Aucune créature, pas même un Aeldari, ne peut ressentir des émotions aussi intenses sans une stricte discipline, car un Aeldari qui succomberait à ses désirs sans retenue serait détruit. Tel fut le destin des anciens Aeldaris, dont la dépravation conduisit à la chute de toute leur race.
L’apparente perfection des Aeldaris est ainsi souvent éclipsée par leur orgueil. Il y a plus d’un million d’années, ils régnaient sans partage sur les étoiles et tenaient seuls les rênes de leur destin. Selon eux, cette place était légitime, et leur primauté ne pouvait être remise en question. Leur suffisance était justifiée, car aucune autre race n’avait menacé leur prospérité depuis des millénaires. Ils étaient convaincus qu’ils n’avaient plus rien à redouter de la galaxie, et ils étaient près d’avoir raison, mais le danger véritable vint de l’intérieur. En outre, lorsque la Chute des Aeldaris survint, elle prit une forme bien plus insidieuse, bien plus périlleuse qu’une invasion.
À l’apogée de leur civilisation, rien n’était hors d’atteinte des Aeldaris, et rien ne leur était interdit. L’antique race poursuivit sa glorieuse existence sans connaitre ni se soucier du funeste destin qui l’attendait. Les Aeldaris pliaient les étoiles à leur volonté, ils profitaient des merveilles de la galaxie et s’immergeaient sans cesse dans les sensations qui s’offraient à eux. Leur maîtrise technologique était telle qu’ils créaient des mondes selon leurs exigences, et même les astres vivaient et mourraient selon leurs caprices.
Sur des centaines de planètes idylliques disséminées dans le cosmos, les Aeldaris exploraient leurs désirs, en s’autorisant toutes les curiosités. Ils maîtrisèrent la dimension labyrinthique de la Toile, étendirent leurs royaumes jusqu’aux confins de la réalité et firent des découvertes sur l’univers, bien que ce savoir soit perdu depuis. Lorsque leurs corps finissaient par mourir, leurs esprits regagnaient paisiblement l’éther pour renaître, car le Warp n’était pas assoiffe d’âmes aeldaris comme il l’est maintenant.
Naturellement, les Aeldaris livraient de nombreuses guerres. La galaxie était jeune et abritait des races émergentes cherchant à établir leur propre domaine, et les Aeldaris affrontèrent les dynasties des Nécrons qui avaient ravagé des dizaines de systèmes stellaires et fauché des milliards de vies. La plupart de ces conflits furent cependant de courte durée, et la facilite avec laquelle les Aeldaris triomphaient renforçait leur sentiment de supériorité. Même la plus grande toutes les guerres, appelée Guerre Céleste, ne les affaiblit pas. Dans leur cœur, les Aeldaris étaient les souverains absolus, et nul n’aurait su mettre un terme à leur règne.
La Lente Décadence
Le cataclysme qui précipita la Chute des Aeldaris prit racine dans leur psyché collective, leur besoin irrépressible d’alimenter leurs passions et d’assouvir tous leurs caprices. Les Aeldaris étaient depuis longtemps libérés des contraintes de l’industrie et de l’agriculture. La société leur fournissait tout ce dont ils avaient besoin sans qu’ils aient à accomplir le moindre effort, leur laissant des siècles entiers pour contenter leur moindre désir. Aiguillonnés par une curiosité jamais satisfaite, nombre d’entre eux s’adonnèrent à leurs pulsions hédonistes les plus sombres. Des cultes exotiques se développèrent sur tous les mondes aeldaris, chacun dédié aux connaissances ésotériques ou au plaisir des sens.
Le noyau de la race commença à se refermer sur lui-même, les Aeldaris cherchant inexorablement des façons inédites d’explorer le spectre de leurs émotions et de leurs sensations. Une telle attitude était dangereusement décadente, et finit par corrompre l’âme du peuple aeldari. Cette quête des excès gangrena toute la société.
Parmi les hédonistes et les amateurs d’expériences nouvelles, certains atteignirent de nouveaux extrêmes dans leur poursuite de l’excès. Parmi eux se trouvaient de nombreux aristocrates, qui disposaient des ressources et du temps nécessaires à la récolte des fruits de la décadence. L’un après l’autre, les meneurs des sectes hédonistes qui prenaient peu à peu le contrôle de la société aeldari en vinrent à devenir obsédés par le pouvoir. Ils établirent leurs quartiers dans la dimension étrange appelée la Toile, car leur influence était telle qu’ils étaient à même d’ordonner la création de royaumes parallèles complets dans lesquels poursuivre leur œuvre dépravée. À l’insu de tous, ces seigneurs dilettantes crûrent en pouvoir et en importance, réunissant de plus en plus d’Aeldaris au sein de leurs cultes étranges.
L’activité des cultes du plaisir finit par dépasser la curiosité oisive et même l’addiction. Les Aeldaris des quatre coins de l’empire se vautrèrent dans la débauche sans la moindre retenue. Alors que ces cultes gagnaient de l’ampleur, la société aeldari se divisa. Certains réalisèrent la folie qui rongeait leur peuple et partirent pour fonder les colonies exodites, aux confins des domaines aeldaris. Tandis que leur civilisation basculait dans l’anarchie, quelques Aeldaris renoncèrent à leurs anciennes vies et prirent la direction du vide interstellaire à bord d’immenses Vaisseaux-Mondes, mais la plupart d’entre eux s’abandonnèrent à leurs vices.
Ceux qui restèrent furent déchirés par ces départs et la perte de leur candeur se changea en amertume. Le frère combattit le frère, et les tueurs sadiques rôdaient dans l’ombre pour satisfaire leur horrible appétit. Aucune vie n’était épargnée dans la poursuite de ces plaisirs pervers. La dépravation absolue s’empara de la race aeldari, et le sang coulait dans les rues, sous les rugissements de la foule. Leurs royaumes cachés dans la Toile - le réseau de tunnels qui s’étend entre l’espace réel et le Warp - devinrent de gigantesques palais de cupidité et de sadisme, et des mondes entiers furent remodelés pour assouvir les sensations les plus cruelles.
Alors que la corruption morale des Aeldaris les prenait en tenailles, les échos de leur extase et de leur agonie se répercutaient à travers l’espace et le temps. Dans la dimension parallèle du Warp, les reflets de toutes ces expériences commencèrent à s’agglomérer, car les courants de l’Empyrean peuvent prendre forme en s’agrégeant aux émotions fortes. Lentement, sans bruit, un dieu de l’excès grandit dans les profondeurs de l’Immaterium.
La Naissance d'un Dieu
Dans le Warp, les pensées et les émotions prospèrent et grandissent, nourries par des sentiments analogues, jusqu’à développer une conscience. Ces pensées deviennent alors des esprits plus ou moins puissants suivant l’intensité de leur source. C’est au sein des tourbillons d’énergie psychique de l’Empyrean que la corruption des Aeldaris prit corps à une échelle terrifiante, tandis que le flot des émotions brutes s’agglomérait en une conscience collective.
La malveillance de l’esprit insensé et immonde que les Aeldaris avaient éveillé à leur insu était inimaginable. Ce n’était nul autre que leur ombre, l’ombre de ce qu’ils étaient devenus, la noblesse et la fierté avilies par le vice et la perversité. Des mondes entiers étaient à feu et à sang, et tandis que les Aeldaris riaient, massacraient et dévoraient les restes de leurs victimes, la Grande Ennemie s’extirpait lentement de son sommeil. Ils comprirent trop tard qu’ils avaient créé un dieu à leur image, à la puissance immense, nourri de leurs plus noirs instincts. Nulle entité n’égalait l’horreur de Slaanesh, mais les Aeldaris ne prononcent pas ce nom, ils murmurent à la place Sai’lanthresh, que l’on peut traduire par "l’Assoiffée".
Quand la conscience divine de Slaanesh s’éveilla enfin, tous les Aeldaris sentirent la caresse de ses griffes sur leur âme. Dans un hurlement de puissance et de rage, Slaanesh naquit et une implosion psychique ébranla l’univers. Des milliards et des milliards d’Aeldaris hurlèrent de terreur avant de périr. En un battement de cœur, la civilisation ancestrale des Aeldaris fut soufflée comme une chandelle, engloutie par le Chaos. Les âmes des Aeldaris furent extirpées de leurs enveloppes charnelles et consumées en un instant par l’horreur qu’ils avaient engendrée. Inexorable dans son ascension, il dévora les anciens dieux des Aeldaris et éparpilla leurs restes aux quatre coins du Warp. Slaanesh s’enivra de cette première inspiration, puis tourna son regard empli de convoitise vers l’univers.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : Slaanesh
La Mort d'un Empire
L’épicentre de l’apocalypse psychique se trouvait au cœur même de l’empire aeldari. Les âmes de tous les Aeldaris dans un rayon de plusieurs milliers d’années-lumière furent absorbées par le Warp, ne laissant que des coquilles vides. Ceux qui avaient pressenti le cataclysme et fui à bord de Vaisseaux-Mondes furent aussi affectés et seuls les plus éloignés de l’épicentre en réchappèrent. Les Mondes Exodites demeurèrent relativement épargnés. En l’espace de quelques secondes, les Aeldaris étaient devenus un peuple condamné, conscient que son pire ennemi venait de naître et qu’il le pourchasserait pour l’éternité.
Les changements que subirent les Aeldaris piégés dans la Toile s’avérèrent néanmoins subtils. Leur essence spirituelle ne fut pas dévorée d’un coup, mais leur âme était peu à peu aspirée par le Warp, progressivement absorbée par Slaanesh, l’entité que les Aeldaris appellent l’Assoiffée. Les Aeldaris haïssent et craignent Slaanesh plus que tout, car ce sont eux qui lui ont donné vie, et pourtant elle attend, affamée, de l’autre côté du voile de la réalité, prête à les dévorer jusqu’au dernier. Les Aeldaris des Vaisseaux-Mondes ont appris à la priver de son emprise sur eux au moyen de Pierres-Esprits et du Circuit d’Infinité, mais ceux de la Toile sont devenus particulièrement habiles à ce que d’autres êtres souffrent à leur place.
Dans les temps qui suivirent la Chute, Asurmen rallia à lui les enfants éparpillés d’Eldanesh et d’Ulthanesh. Ils s’enfuirent sur les Vaisseaux-Monde, poursuivis par les ravages de l’Assoiffée. Asurmen savait que les enfants d’Eldanesh et d’Ulthanesh ne pourraient pas fuir pour toujours, car le dieu obscène qui était né de leurs désirs lubriques et de leurs cauchemars pervers faisait toujours partie d’eux-mêmes. Asurmen en conduisit une poignée jusqu’à un monde désolé, dénué de toute distraction et de toute tentation. Là, il fonda le temple d’Asur. Asurmen dédia sa vie à la préservation du domaine d’Asuryan, roi des dieux et médiateur des cieux, et enseigna à ses disciples d’arrêter d’adorer les dieux, car leur hédonisme les avait menés à la décadence et à la dépravation. L’impulsion destructrice de Khaine devait être tempérée par la sagesse et, ainsi, Asurmen leur apprit comment oublier la joie de tuer et l’excitation de la bataille. Au temple d’Asur, ses élèves développèrent chacun une technique de combat particulière afin de ne canaliser qu’une partie de la rage du Dieu à la Main Sanglante. Ils étaient les Asurya, les premiers Exarques. Lorsque la trahison d’Arhra détruisit le temple d’Asur, les Asurya rejoignirent les Vaisseaux-Monde afin de fonder de nouveaux temples pour perpétuer leurs disciplines martiales. Les Asurya créèrent la Voie du Guerrier. Les âges suivants les connaîtraient comme les Seigneurs Phénix, condamnés à ressusciter d’entre les morts jusqu’à ce que Fuegan Lance de Feu les convoque pour la Rhana Dandra, l’ultime bataille, mettant ainsi un terme aux enfants d’Eldanesh et d’Ulthanesh. |
L’onde psychique était concentrée sur les Aeldaris, mais des millions d’Humains, d’Orks et d’autres races en ressentirent également les effets. Le Warp convulsa et un ouragan cosmique balaya la galaxie. La trame de la réalité se déchira et le Warp infiltra l’univers matériel par cette fissure, changeant l’espoir en désespoir et le paradis en enfer. Les Psykers de toutes les races hurlèrent de douleur alors même que leur peuple mourait dans le sang et la folie.
Le gouffre s’étendit jusqu’à recouvrir l’ancien empire aeldari. Cette plaie béante dans la réalité, appelée l’Œil de la Terreur, ne s’est jamais refermée et était, jusqu’à l’ouverture et le déferlement des horreurs de la Grande Faille, la plus grande zone de toute la galaxie où se mêlent le Warp et l’univers matériel. Des entités démoniaques s’y nourrissent de l’énergie de l'Empyrean tandis que les Princes Démons et les adorateurs du Chaos règnent sur les anciens mondes des Aeldaris, devenus des planètes cauchemardesques de feu et de ténèbres.
Dix mille ans avant la Chute, le Warp était agité de tempêtes infernales, ce qui rendait quasiment impossible tout voyage interstellaire longue distance pour les vaisseaux des races plus jeunes. Après la naissance de Slaanesh, le Warp s’apaisa temporairement. Un nouvel équilibre s’était créé et Slaanesh rejoignit les rangs des Dieux du Chaos.
Les tempêtes Warp qui entouraient Terra se calmèrent et l’Empereur de l'Humanité put lancer sa Grande Croisade. Les mondes humains disséminés dans la galaxie s’unirent sous une même bannière et une nouvelle puissance émergea. Ainsi, la Chute des Aeldari annonça-t-elle l’ascension de l’Imperium, et la race humaine hérita des étoiles.
La Lutte pour la Survie
En engendrant Slaanesh à partir du Warp, les Aeldaris ont créé leur pire ennemi. En effet, l’Assoiffée a développé très tôt un goût immodéré pour les âmes aeldaris. Si les mânes des Aeldaris de jadis gagnaient paisiblement l’Empyrean afin de renaître, la mort n’est à présent qu’une promesse de tourments éternels, car l’appétit pervers de Slaanesh est insatiable. L’Assoiffée ne reposera pas tant qu’il y aura une âme aeldari dans la galaxie. Les Aeldaris sont condamnés. Ils ne le savent que trop bien.
À bord de leurs Vaisseaux-Mondes, dans les profondeurs de l’espace, les rescapés aeldaris se raccrochent aux vestiges de leur empire déchu. Ils se considèrent comme les véritables enfants d’Asuryan et préservent l’art et l’architecture de leur peuple, et transmettent leur histoire aux générations suivantes par le biais de chants, de danses, de récitals et de paraboles. À bord de leurs vaisseaux aux proportions continentales, ces fragments de la race aeldari voguent sur la mer étoilée en luttant pour tenir l’Assoiffée à distance. Ils y parviennent en premier lieu grâce à l’usage de Pierres-Esprits : lorsqu’un Asuryani meurt, son âme est capturée dans une pierre gardienne que chacun porte sur soi. Collectée sur le cadavre de l’Aeldari, la Pierre-Esprit est alors libérée dans le Circuit d’Infinité - le réseau d’énergie psychique qui parcourt le noyau de Moelle Spectrale que l’on trouve sur tous les Vaisseaux-Mondes. L’esprit survit ainsi, à l’abri des horreurs du Warp, et dans cette semi-conscience, les morts veillent sur les vivants.
Les habitants des Vaisseaux-Mondes ne furent pas les seuls Aeldaris à survivre à la Chute. Sur des planètes distantes et grouillant de vie sauvage, les Exodites se sont forgé une nouvelle existence. Le milieu inhospitalier dans lequel ils évoluent aide ainsi ces Aeldaris à rester concentrés sur le style de vie austère qu’ils ont choisi. Ils vivent en harmonie avec leurs mondes d’adoption, et lorsqu’un Exodite meurt, les esprits de la planète protègent son âme comme le fait le Circuit d’Infinité des Vaisseaux-Mondes. Ainsi, ces Aeldaris se battront avec vigueur et férocité pour défendre leurs foyers et conserver leur mode de vie autarcique.
Protégés aux tréfonds de la Toile dans leurs cités-royaumes, les Aeldaris qui s’étaient confinés dans leurs palais de débauche ont conservé le mode de vie dépravé qui mena à la Chute. Nommés les Drukharis, ils se moquent de ceux qui s’apitoient sur le sort de leur race depuis la sécurité relative de ce royaume crépusculaire niché entre l’univers matériel et le Warp. Même s’ils ne l’admettront jamais, ils savent au plus profond d’eux-mêmes que quoi qu’ils fassent, Slaanesh finira par ravir leur âme.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : les Asuryanis
Prédateurs de la Cité Crépusculaire
Les Aeldaris de la Toile se rendirent compte qu’ils pouvaient tenir Slaanesh en respect, du moment qu’ils s’adonnaient aux actes les plus vils et les plus décadents. L’agonie des autres nourrissait leur âme desséchée et conservait leur force, emplissant leur corps d’énergie surnaturelle. Du moment qu’ils parvenaient à s’en nourrir régulièrement, les Aeldaris de la Toile devinrent virtuellement immunisés au passage du temps. C’est ainsi que naquirent les Drukharis, une race de meurtriers cruels qui se nourrissent des souffrances des autres pour retarder le trépas de leur âme immortelle. Dix mille ans plus tard, au 41e Millénaire, la soif de Slaanesh continue de les tourmenter. Aucune issue n’est possible. Les Drukharis ont sans le savoir laissé passer l’opportunité d’une mort horrible mais miséricordieusement rapide pour une éternité de faim.
À ce jour, les Drukharis continuent d’écumer et de piller la galaxie depuis leurs royaumes cachés dans la Toile et sèment malheur et destruction avant de ramener des millions de prisonniers dans leur antre. Ils sont devenus experts dans l’art de la torture et de la dégradation, car plus ils prolongent l’agonie de leurs victimes plus grande est l’énergie qu’ils peuvent en tirer. Un Drukhari qui s’est récemment nourri des tourments des autres semble entouré d’une glaciale aura de puissance, son corps revigoré alors même que son âme continue de pourrir. Si en revanche il n’a pas pu se sustenter depuis longtemps, il n’est plus que l’ombre de lui-même, une silhouette malingre avide du moindre relent de douleur qui saura apaiser les crampes spirituelles causées par la faim.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : les Drukharis
La Fin des Temps
La faim dévorante d’un dieu cruel est une terrible menace, mais les Aeldaris doivent se maintenir dans une galaxie dont ils ne sont plus les maîtres. Dans le sillage sanglant de la Chute, l’Humanité a atteint la suprématie. L’Imperium a connu une ascension fulgurante, en conquérant la plus grande partie de la galaxie au nom de l’Empereur, son Dieu-cadavre. Il faut près d’un siècle à un Aeldari pour atteindre sa maturité, aussi ne peuvent-ils soutenir la croissance d’une race qui se multiplie à la vitesse de la vermine.
Les armées de l’Humanité ont brutalement laissé leur empreinte sur les étoiles tout en balayant maints dangers, et en ont éveillé davantage ce faisant. Les Aeldaris retrouvent leurs propres faiblesses dans l’Humanité, et ils redoutent l’amère destinée qu’elle récoltera en conséquence de ses guerres constantes et des riches émotions qui en résultent. Plus que jamais, les Dieux du Chaos sentent que l’heure de la moisson est venue, car la piètre volonté des hommes en fait des proies faciles.
L’agressivité aveugle de l’Imperium a aussi permis le développement des menaces posées par un certain nombre d’autres espèces primitives. Dépourvue de la prescience des Aeldaris, l’Humanité ne voit pas que chaque bataille menée contre les Orks ne fait que les renforcer. La race peau-verte est si prolifique que mains prophètes Asuryanis pensent qu’elle a atteint une masse critique, que sa population est telle qu’aucune purge ne peut plus avoir d’effet significatif. Si les tribus d’Orks unissaient leurs efforts, tous les subterfuges et la ruse des Aeldaris ne sauraient les empêcher de noyer la galaxie dans le sang.
Au cours des derniers millénaires, anciens et nouveaux ennemis ont crû en puissance. En premier lieu, les flottes d’invasions tyranides, qui ont traversé le vide sidéral en quête de nourriture. Chaque Vaisseau-Monde et chaque planète exodite représentent un grenier de biomasse très convoité par l’Esprit-Ruche. Depuis l’est galactique, les T'au - l’une des plus jeunes et, à bien des égards, des plus ignorantes races - mène une campagne doctrinale de conquête et de destruction, tandis que les Nécrons s’éveillent de leurs innombrables mondes sépultures. Ces antiques ennemis des Aeldaris dont la rivalité précède la chute ont hâte de reprendre leurs combats contre leurs rivaux affaiblis.
Éclipsant toute autre menace, les prophéties les plus sinistres des Aeldaris se sont accomplies lors de l’ouverture de la Grande Faille. Dans le sillage de cette déchirure de la réalité, des tempêtes Warp ont éclaté à travers la galaxie, permettant à une quantité d’esclaves des Dieux Sombres sans précédent de se répandre. Parmi la folie et les massacres de ces jours apocalyptiques, une nouvelle divinité aeldari est apparue. Si beaucoup ont prêté allégeance au Dieu de la Mort, d’autres s’interrogent sur les méthodes de ses adorateurs. Les Aeldaris n’avaient pas été si divisés et assaillis depuis la Chute, et pour ces survivants, la guerre demeure leur seul espoir. Les Enfants des Étoiles surpassent tous leurs ennemis par la technologie, la sagesse et le talent, mais le poids du nombre semble insurmontable. Cependant, la race aeldari est fière et déterminée à ce que la flamme de son peuple s’embrase une fois encore, plutôt qu’elle ne vacille et disparaisse.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : La Fracture de Biel-Tan
Le Dathedian
Peu avant la fin du 41e Millénaire, la Grande Faille coupa la galaxie en deux. Les Aeldaris nommèrent cet événement le Dathedian, et en raison de leur grande sensibilité psychique, le phénomène éthérique qui en découla les affecta plus que quiconque.
La Cicatrix Maledictum, cette plaie ouverte dans la trame de la réalité, accentua les divisions du peuple Aeldari. Après l’avènement de ce cataclysme céleste, les Vaisseaux-Mondes Aeldaris tentèrent d’entrer psychiquement en contact les uns avec les autres. Deux d’entre eux ne répondirent pas, et leurs traces spirituelles s’atténuèrent d’heure en heure. Certains Spirites Asuryanis pensent que leurs âmes servaient à alimenter Ynnead, et qu’ils avaient disparu à jamais.
Pour un empire aussi vaste que l’Imperium, ces pertes auraient été considérées comme acceptables, car le domaine de l’Humanité compte plus d’un million de mondes. Or, pour les Asuryanis, c’était une catastrophe. Un jour peut-être, les Vaisseaux-Mondes perdus reviendraient, à l’instar d’Altansar qui échappa aux mâchoires du Warp après l’odyssée du Seigneur Phénix Maugan Ra. Mais pour l’heure, ils n’étaient plus.
Loin d’unir les survivants contre le déferlement du Chaos qui dévastait la galaxie, cette immense perte instilla la défiance dans les cœurs des Aeldaris, dont les différentes factions étaient plus divisées que jamais. La géographie même rendait toute union difficile, car les Vaisseaux-Mondes étaient disséminés dans toute la galaxie, et même les sentiers Aeldaris à travers la Toile - ce labyrinthe de voies métaphysiques qui s’étirait entre l’espace réel et le Warp - étaient désormais ravagés par la fureur de l’Empyrée. Même si les Arlequins continuaient d’arpenter cet étrange non-royaume à leur guise et faisaient tout leur possible pour unir les Asuryanis et les Drukharis commorrites, le ressentiment et l’isolationnisme qui caractérisait depuis longtemps la race brisée des Aeldaris s’aggravèrent.
Dans les cœurs du peuple Aeldari, la blessure du Dathedian suppurait en silence. Aucune civilisation ne pouvait contempler un ciel mutilé par l’énergie Warp du Chaos sans en être affecté. Pour une race aussi sensible aux flux psychiques que les Aeldaris, la balafre dans la réalité résonnait comme une douleur sourde, un rappel constant de ce qu’ils avaient perdu. Peut-être n’aurait-elle jamais existé sans la formation de l’Œil de la Terreur, né du cataclysme provoqué par la naissance de Slaanesh. À travers la galaxie, Asuryanis et Drukharis se retrouvèrent tenaillés par la culpabilité, le doute et l’agressivité, et ils s’élancèrent au combat contre des vagues d’adeptes du Chaos dans l’espoir d’apaiser ces émotions négatives.
Une nouvelle ère de guerre commençait, les troubles internes cédant place à des frappes implacables contre des ennemis séculaires, de nouveaux adversaires et d’anciens alliés. Une grande partie de ces événements désastreux fut attribuée au mouvement Ynnari et, par association, à Biel-Tan. Là-bas, la population oscillait entre un soutien sans faille à Yvraine, chef des Ynnari, et l’indignation suscitée au lendemain de sa visitation - laquelle coïncidait avec l’invasion du Vaisseau-Monde par une horde féroce de Démons de Slaanesh et la rupture de son Circuit d’Infinité. Au milieu de cette catastrophe, un nouveau fil du destin fut découvert, censé ramener les Aeldaris à leur grandeur passée. La créature qu’Yvraine invoqua à partir de la Moelle Spectrale de Biel-Tan était une sorte d’avatar, et son existence même était la preuve qu’Ynnead s’était éveillé. Il y avait une chance pour que le Dieu qui Murmure puisse sauver leurs âmes de l’Assoiffée une fois pour toutes.
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : les Ynnari
Une Psyché en Feu
Hormis les sombres créatures de Commorragh, dont les pouvoirs ont été atrophiés, tous les Aeldaris possèdent un certain nombre de facultés psychiques.
Depuis que la Grande Faille a fendu la galaxie, ces dons ont bourgeonné de différentes manières. Les Grands Prophètes des Vaisseaux-Mondes ont tendance à considérer que ce bouleversement est dû fait que le Dathedian a introduit un énorme flot d’énergie éthérique dans la galaxie. Parmi tous les Aeldaris, les habitants des Vaisseaux-Mondes sont les plus sensibles à l’énergie psychique. Sans le système de la Voie - qui permet à un Asuryani de concentrer son esprit sur un seul objectif ou une seule compétence afin d’éviter les tentations - cette flambée d’activité psychique aurait pu les rendre fous. Cependant, la discipline de la Voie a été développée dans le but précis de transformer l’esprit Aeldari en une forteresse contre ce genre de déchaînement. Parmi toutes les civilisations de la galaxie, les Asuryanis sont ceux qui ont le mieux résisté à cette vague d’énergie psychique, car à de nombreux égards, ils y étaient préparés. Leur culture entière était basée sur la discipline, la protection et l’abnégation afin d’empêcher les pires excès de provoquer leur perte.
Les Asuryanis ayant arpenté la Voie Sorcière virent leurs visions prophétiques se renforcer, augmentant par là même leur capacité à décortiquer la trame du destin et à réagir en conséquence. Sur chaque Vaisseau-Monde, leurs Runes de Protection s’épuisaient à un rythme effarant, presque aussi vite qu’ils les recréaient à partir de matériel psycho-réactif. Mais pour l’heure, la menace psychique posée par leurs ennemis jurés démoniaques était tenue à l’écart.
Cet influx d’énergie psychique conféra de nouvelles facultés aux Asuryanis. Même les âmes les plus belliqueuses, qui favorisaient le physique au détriment du mental, virent leurs talents fleurir lorsqu’ils trouvaient l’équilibre parfait entre les deux. Les Guerriers Aspects canalisaient les échos du dieu de la guerre Khaine et en concentraient l’énergie résultante à travers les prismes de leurs glorieux Exarques. Lorsque des Banshees Huantes chargeaient en masse, le vent hurlait sa fureur avec elles ; lorsque des Scorpions Foudroyants se rassemblaient dans les ombres du champ de bataille, ils devenaient invisibles jusqu’au moment où ils bondissaient sur l’ennemi. Les Asuryanis avaient toujours employé ces pouvoirs au combat, mais à présent, ils se manifestaient d’une manière encore plus létale. Partout, le potentiel se muait en talent, le talent en maîtrise, la maîtrise en prouesse surnaturelle. Tout était prêt pour que le phénix sacré des Aeldaris reprenne son envol.
Sources
- THORPE GAV, La Voie du Guerrier, Black Library, 2012
- Codex Craftworlds, V8
- Codex Eldars, V6
- Codex Eldars Noirs, V6
- Warhammer 40 000 - Éveil Psychique : L'Essor du Phénix
- ↑ Informations issues de La Voie du Guerrier - Chapitre Quatorze - Guerre de THORPE GAV, Black Library, 2012 et résumées par Trazyn L'Infini.