La Raven Guard est spécialisée dans les frappes éclairs sur les arrières de l’ennemi, la guérilla et la contre-attaque rapide en réaction aux manœuvres adverses. Au cours de la Grande Croisade, cette Légion conquit de nombreux mondes considérés comme imprenables en orchestrant des frappes chirurgicales sur les points faibles des lignes ennemies. Suite à l’Hérésie d'Horus, la Raven Guard fut presque entièrement anéantie, et ce n’est qu’en prenant les mesures les plus désespérées qu’elle survécut.
- Frappe Chirurgicale : La Raven Guard excelle dans le déploiement de ses troupes à l’aide de Modules d’Atterrissage et de Thunderhawks.
- Prompte Réaction : Les Scouts de la Raven Guard sont entraînés pour infiltrer les forces ennemies et communiquer leurs positions au gros de l’armée.
- Véhicule en Nombre Limité : Depuis l’Hérésie d’Horus, la Raven Guard a appris à se fier aux talents de son infanterie et n’a jamais fait grand usage de véhicules blindés.
- Rancune Tenace : Les membres de la Raven Guard vouent une haine terrible à l’encontre des Légions qui les trahirent sur Isstvan V, ce qui obscurcit parfois leur jugement et entache leur réputation de discernement et de prévenance.
La Volonté des Ombres
- « Prenez garde, où que vous alliez. Nous sommes plus proches que vous le pensez, et nos lames sont toujours affûtées. »
- - Kayvaan Shrike, Maître des Ombres.
Les guerriers de la Raven Guard sont les maîtres de l’art de la guerre clandestine, accomplissant par la discrétion ce que d’autres ne peuvent faire qu’au prix d’une offensive coûteuse. Pour les fils de Corax, un assaut frontal est le point d’orgue d’une campagne plutôt que son commencement. Lorsque la bataille éclate au grand jour, les ennemis de la Raven Guard sont déjà désorganisés, avec leurs chefs assassinés, leurs fortifications sabotées et leurs lignes de ravitaillement en flammes.
Depuis sa création, la Raven Guard est plus subtile que les autres organisations de l’Adeptus Astartes. Ses guerriers goûtent peu la splendeur et l’héraldique ornementée des Ultramarines et des Blood Angels, ni les démonstrations de puissance des Imperial Fists. Même à l’époque de la Grande Croisade, là où les autres Légions étaient des parangons d’unification et de conquête, la XIXe Légion était la main secrète de l’Empereur, chargée de pourchasser ses ennemis dans l’ombre projetée par la lumière étincelante de Terra.
La Raven Guard emploie encore les mêmes méthodes. Assassinats, sabotage et désorientation sont ses armes de prédilection, qui telles des serres lacèrent le ventre exposé de l’ennemi tandis qu’il essaie d’affronter une menace qui s’est déjà évanouie. Dès lors, la guerre ouverte n’est que le coup de grâce, conduite jusqu’à sa conclusion une fois la proie épuisée par une succession de frappes furtives.
Sombre Héritage
Plus encore que les Chapitres de la Première Fondation, la Raven Guard a été façonnée par les enseignements de son Primarque et les conséquences de décisions prises il y a des milliers d’années de cela. Une grande partie de l’histoire du Chapitre est perdue, ensevelie sous la poussière des millénaires. En outre la Raven Guard ne préserve que les parties de son histoire qui peuvent être enseignées par endoctrinement, conservées dans des archives protégées par des champs de stase dans les profondeurs du monastère du Chapitre, ou héritées du génogerme de leur père. Toutefois, bien qu’un observateur puisse ne pas saisir le sens de ce qu’il voit, il lui suffit d’un coup d’œil aux Frères de Bataille de ce mystérieux Chapitre pour voir en eux les dignes fils de Corax.
Physiquement, bien qu’ils partagent la force posthumaine commune à tous les guerriers de l’Adeptus Astartes, les membres de la Raven Guard tendent à être grands et élancés, présentant souvent des joues creuses et un regard vigilant, comme s’ils étaient toujours aux aguets, ce que d’autres trouvent extrêmement troublant. Cet aspect troublant est encore renforcé par le fait que les Frères de Bataille du Chapitre ont généralement une peau si pâle que leurs veines sont apparentes, et des cheveux d’un noir de jais. Il est indubitable que ces caractéristiques physiques sont celles de Corax, bien que les seules images du Primarque qui sont parvenues jusqu’à nous sont des vitraux, des fresques héroïques ou d’imposantes statues créées par des artistes qui ne l’ont jamais vu de son vivant.
L’œuvre du Primarque se retrouve également dans les doctrines de combat et les méthodes de guerre de la Raven Guard. Grâce à la Triple Voie qui figure dans les traditions du Chapitre depuis des milliers d’années, les frères de la Raven Guard s’efforcent de maîtriser les disciplines de la précision vigilante, de l’embuscade soudaine et de la furtivité surnaturelle. Leurs vétérans sont inévitablement des experts dans ces techniques, ce qui leur permet de combattre tels des prédateurs ultimes qui frappent depuis les ombres pour saper les forces de l’ennemi avant que l’ennemi puisse se rendre compte que le combat a commencé.
La Raven Guard poursuit également l’héritage philosophique de son Primarque : Corax était un libérateur, qui ne cherchait pas à se couvrir de gloire mais à renverser les tyrans et sauver le genre humain. Mais on raconte aussi qu’il était réservé, discret, et fort peu enclin aux démonstrations de camaraderie qui venaient si naturellement à ses frères. Les guerriers de la Raven Guard ont hérité des bons côtés de leur géniteur comme des mauvais, et sont considérés par l’Imperium du 41e Millénaire comme des êtres mystérieux, suscitant aussi bien la crainte que l’espoir.
Mais la Raven Guard est également affectée par la légende noire de Corax. Durant les jours les plus sombres de l’Hérésie d’Horus, alors que la Raven Guard était brisée à la suite d’une monstrueuse traîtrise, Corax tenta d’utiliser une effroyable alchimie génétique pour modifier le génogerme de son Chapitre afin d’hyper-accélérer le développement des Space Marines et combler les pertes de la Légion. Les résultats furent si désastreux que même les propres archives de la Raven Guard à propos de cette tragédie sont au mieux fragmentaires, car les dossiers ont été rigoureusement effacés. Mais il n’en demeure pas moins qu’à l’heure actuelle, le génogerme du Chapitre est loin d’être stable. C’est la raison pour laquelle le processus de recrutement de la Raven Guard est lent et méticuleux, de sorte que le Chapitre est souvent en sous-effectifs.
Mais cela n’a jamais empêché la Raven Guard d’accomplir son devoir, les incitant au contraire à perfectionner leurs talents de guerriers furtifs. Ainsi, ils espèrent châtier leurs ennemis en les entraînant dans un combat inégal où leurs compétences leur donnent l’avantage, avant de les vaincre au moyen de frappes aériennes ciblées et d’embuscades mortelles.
Fils du Corbeau
Depuis sa création, la Raven Guard défend le genre humain sans jamais fléchir. Ses guerriers ne cherchent ni la gloire, ni les trophées. Ils poursuivent le but de Corax : délivrer l’Humanité de ses chaînes pour qu’elle accomplisse sa destinée. Depuis plus de dix mille ans, ils se battent pour que les mondes conquis par le genre humain soient libérés de l’hérésie, des Xenos, et surtout des despotes.
Mais la Raven Guard comporte aussi sa part d’ombre. Les fils de Corax ont hérité de son caractère, qui était déjà taciturne bien avant que son orgueil le perde, et leur nature introspective peut être autodestructrice.
Dans son ensemble, le Chapitre a une tendance à l’isolationnisme et à l’opacité, ne traitant avec les autres membres de l’Adeptus Astartes que lorsque les circonstances l’exigent, de sorte qu’ils sont peu appréciés de leurs alliés. De plus, nombre de guerriers de la Raven Guard entendent, à l’instar de Corax, les murmures des défunts, et ces voix se font plus fortes et plus nombreuses à mesure qu’ils passent du temps loin de la lumière. Certains guerriers sentent même sur l’épaule la main glacée de Frères de Bataille tombés depuis longtemps au combat, qui les supplient de s’impliquer davantage encore dans la lutte éternelle pour sauver l’âme du genre humain, de forger un avenir doré qui donnera un sens à leur sacrifice. Alors seulement le Chapitre pourra se délester de son fardeau et se fondre une dernière fois dans les ombres.
Réelles ou non, les voix des défunts demandent un futur qui ne peut être, car la guerre est la seule constante de la galaxie. Néanmoins, elles aiguillonnent sans cesse le Chapitre, qui plonge toujours plus loin dans l’incertitude de l’Ère Indomitus, à la poursuite des ennemis de l’Humanité qu’eux seuls peuvent vaincre.
En dépit de sa nature mystérieuse et de son goût pour le secret, la détermination de la Raven Guard est rarement mise en doute par ses alliés. Les ombres dont s’entourent ses guerriers dissimulent l’éclat de la foi la plus pure dans la cause de l’Empereur, ce qui leur donne la force d’agir, et apporte l’espoir à ceux pour qui ils combattent. Avec les horreurs de l’Imperium Nihilus, cet espoir est plus précieux que jamais. Sur d’innombrables planètes, les habitants répètent le même credo, avec la ferveur d’une prière : ne regardez plus les ombres avec crainte, mais avec espoir.
Origines : Les Griffes du Corbeau
- « Savoir exactement où frapper, afin d’infliger un maximum de dégâts avec un minimum de forces, telle est la clef de la victoire. »
- - Sergent Instructeur Alenpo. 4e Compagnie.
Concernant le passé de Corax, le Primarque de la Raven Guard, rien n’est tenu pour acquis. Les légendes de la Légion restent elles-mêmes vagues à propos du jeune homme au teint pâle qui grandit sur la lune riche en minerais mais désolée de Lycaeus. Cette lune orbitait autour de Kiavahr, une planète technologiquement avancée dont la surface était recouverte de tentaculaires réseaux de machineries et de forges-cathédrales. Lycaeus était peuplée d’exilés issus des planètes alentours, vivant dans des dômes de force rudimentaires afin de se protéger du vide interstellaire. Les technoguildes qui dirigeaient Kiavahr utilisaient les complexes miniers de Lycaeus comme terre d’exil pour les pires criminels et ceux qui ne remplissaient pas les quotas de production. Des superviseurs lourdement armés régissaient la lune depuis les hauteurs d’une montagne qui dominait les complexes miniers. En d’autres termes, être banni sur Lycaeus équivalait à une condamnation à mort.
D’anciens textes à demi effacés et conservés précieusement dans le Librarium de la Raven Guard racontent que les habitants de Lycaeus furent longtemps les esclaves de Kiavahr, forcés de travailler aux mines dans les pires conditions sous la menace de gardes armés jusqu’aux dents. Des accidents faisaient de nombreuses victimes et l’atmosphère polluée de la lune prélevait également un lourd tribut parmi les enfants des travailleurs. Une fois condamné à perpétuité sur Lycaeus, il n’y avait plus aucun moyen de s’échapper, aussi les esclaves priaient-ils l’Empereur pour qu’il leur envoie un sauveur. Celui-ci vint sous la forme d’un enfant dont la peau était aussi blanche que la neige.
Corvus Corax
Il existe de nombreuses histoires relatant la découverte de Corax, et il est peu probable qu’on sache un jour la vérité. Une de ces légendes raconte qu’au cours d’excavations sous un glacier, qui coûtèrent la vie à des centaines d’esclaves, on découvrit une salle cachée contenant l’enfant. Une autre parle d’une comète flamboyante qui s’abattit sur une montagne d’acier, et d’un enfant entouré d’un halo de lumière fantomatique émergeant indemne des décombres. Certains racontent également qu’un géant mourant confia le bébé aux esclaves et leur demanda de le protéger des Sombres. Quelles que furent les circonstances de sa découverte, les esclaves de Lycaeus prirent soin du bébé à la peau blanche et aux cheveux noirs, qu’ils nommèrent Corax, "le Sauveur". Ils cachèrent l’enfant à leurs geôliers et l’élevèrent comme l’un des leurs. En quelques années seulement, il vint à maturité, ce qui réjouit grandement les esclaves qui voyaient en lui leur sauveur envoyé par l’Empereur. Ils formèrent le jeune Primarque dans tous les domaines qu’ils purent, les origines variées des exilés brassant un vaste éventail de connaissances, mais par-dessus tout, Corax devint un expert en sabotage, démolition et meurtre. Ils lui enseignèrent également toutes les qualités nécessaires à un chef. Le Primarque s’avéra extrêmement rapide dans son apprentissage, tirant profit de sa force, de son intelligence et de son tempérament taciturne pour ingurgiter avec voracité toujours plus de savoir.
Depuis son plus jeune âge, Corax savait que sa destinée était de délivrer son peuple et, à mesure que les années passaient, il commença à construire les bases de leur future liberté. Les ressources des esclaves étant limités, il ne leur était possible que de fabriquer des armes basiques, mais ils en dissimulèrent un grand nombre en différents points stratégiques des complexes miniers. Corax organisa les esclaves en différentes escouades d’assaut, confiant leur commandement aux membres les plus compétents. Il engagea également une guerre psychologique contre les geôliers, organisant régulièrement des émeutes et des sabotages qui affaiblirent les ressources de la garnison et sapèrent le moral des gardes. Chaque événement fut calculé afin que la pression ne cesse de croître graduellement, jusqu’à ce que Lycaeus ne soit plus qu’un baril de poudre sur le point d’exploser.
Le moment venu, Corax et ses escouades frappèrent. D’imposantes machines de forage furent acheminées dans les rues jusqu’à des lieux clefs. Des équipes dotées de marteaux piqueurs et de scies laser sectionnèrent les lignes de communication ou de transmission de l’énergie, empêchant le ravitaillement des principales bases ennemies. Un des dômes les plus importants, celui qui renfermait l’essentiel de la puissance militaire des gardes de Lycaeus, fut brisé, exposant au vide ses occupants. Simultanément, Corax et ses meilleurs guerriers lancèrent un assaut contre la forteresse des geôliers et s’en emparèrent au terme d’une seule nuit de combats. Après des siècles de répression, aucune pitié ne fut accordée à ceux qui avaient oppressé et exécuté les esclaves.
Surprises par la chute de Lycaeus, les technoguildes envoyèrent des troupes écraser la rébellion. La guerre fut courte et meurtrière. Les forces de Corax utilisèrent des puits granitiques pour bombarder Kiavahr de containers remplis de charges atomiques bricolées, détruisant de vastes portions du paysage industriel de la planète. Lorsque les troupes de Kiavahr atterrirent sur la lune pour combattre, Corax les attendait avec ses guerriers. Le Primarque eut systématiquement un temps d’avance sur ses ennemis, orchestrant des frappes chirurgicales qui décimèrent leurs quartiers généraux et coupèrent leurs lignes d’approvisionnement, les obligeant à rester sur la défensive.
Corax obtint finalement la victoire lorsque les troupes de Kiavahr se replièrent et que l’économie de leur planète, privée de la manne minière de Lycaeus, s’effondra. La planète sombra dans l’anarchie tandis que les différentes technoguildes s’affrontaient pour le contrôle des ultimes ressources de la planète. Les habitants de Lycaeus célébrèrent leur victoire plusieurs jours durant et allèrent même jusqu’à rebaptiser leur lune "Délivrance".
Le rapport le plus complet concernant la Grande Croisade, le Speculum Historiale, ne raconte pas grand-chose au sujet des retrouvailles entre l’Empereur et Son fils Corax. Ce sont les Archivistes de la Raven Guard qui ont gardé trace de cet événement, même si comme toujours, il reste entouré de mystères. Il est dit qu’au cours des célébrations de la victoire, l’Empereur se rendit sur Délivrance et y trouva Corax qui l’attendait, curieux de rencontrer cet étranger qui venait d’atterrir seul sur son monde. L’Empereur parla avec Corax pendant un jour et une nuit, mais ce qu’ils se dirent restera à jamais un secret. À l’aube du second jour, Corax accepta de prendre sa place aux côtés de l’Empereur ainsi que le commandement de la Raven Guard. Il posa néanmoins une condition à son acceptation : que l’Empereur l’aide à instaurer la paix sur Kiavahr. La paix par la force des armes, certes, mais la paix tout de même. Déstabilisées par leur défaite contre Délivrance, les technoguildes furent rapidement anéanties. La production de minerai reprit bientôt sur Délivrance, mais suivant un régime hautement sophistiqué. De son côté, Kiavahr fut petit à petit reconstruite sous la férule de l’Imperium. La Tour Sombre qui avait été la résidence des oppresseurs devint la nouvelle forteresse de la Raven Guard et fut renommée le Pic du Corbeau.
Au cours de la Grande Croisade, Corax et sa Légion obtinrent certaines des victoires les plus fulgurantes de cette époque turbulente. Le Primarque n’avait pas oublié les méthodes auxquelles il avait été formé et il employa ses talents à bon escient tout au long de la croisade. Des planètes réputées imprenables tombèrent suite aux interventions de la Raven Guard. Assassinats, opérations secrètes à l’arrière des lignes ennemies et sabotage devinrent la marque de fabrique de la Légion, et dans ces domaines, aucune autre ne la surpassait. Corax devint un maître dans l’art de déceler les faiblesses des structures militaires d’une planète et d’intervenir en force à ces endroits même, mettant constamment sous pression les troupes ennemies. Ces méthodes requerraient rarement la totalité des forces de la Raven Guard, mais lorsque cela était nécessaire, Corax n’hésitait pas à envoyer tous ses guerriers au combat.
La Raven Guard acquit une réputation si terrifiante que le Maître de Guerre fit appel à elle en de nombreuses occasions, et on peut dire que si Horus totalisa un nombre incroyable de victoires, il le dut en partie à Corax et ses Space Marines. Les archives de la Raven Guard semblent anormalement pauvres en informations concernant cette période, aussi de nombreux historiens impériaux soupçonnent-ils le taciturne Corax de ne pas avoir porté dans son cœur Horus au tempérament plus sociable, le jugeant trop vantard et manipulateur. La légende raconte que lors d’une altercation qui dégénéra, ils en vinrent presque aux mains et l’effusion de sang ne fut évitée in extremis que lorsque Corax retira le commandement de sa Légion au Maître de Guerre.
Les deux Primarques ne se rencontrèrent plus jamais et quand l’Hérésie d’Horus déchira la galaxie, la Raven Guard se battait aux côtés des Iron Hands et des Salamanders. Les trois Légions reçurent l’ordre d’attaquer le quartier général d’Horus sur la planète Isstvan V et de le détruire sans autre forme de procès. Quatre Légions supplémentaires furent par la suite envoyées pour les soutenir, afin de renforcer les zones de débarquement et consolider le succès de l’invasion.
Ce n’est que par les nuits les plus sombres que les Prêtres des Runes Space Wolves acceptent de raconter la Saga du Garou, une histoire remontant aux années de la Reconquête, suite à la défaite d’Horus et des Légions Renégates. Autour d’un feu, ils s’assoient pour conter l’attaque du Palais de Jarelphi, qui fut l’une des batailles les plus sanglantes après la victoire sur Terra. Durant sa retraite, une force d’Iron Warriors trouva refuge sur le monde de Sergatama VI et arracha le contrôle de ses puissantes forteresses des mains des dirigeants. Commandés par un de leurs plus grands champions, les Iron Warriors transformèrent le somptueux Palais en un assemblage cauchemardesque de bunkers, de redoutes et de tranchées. Les jardins ornementaux qui firent jadis pâlir d’envie Prandium elle-même furent corrompus et couverts de fils barbelés et de mines. Plus d’un million de Gardes Impériaux assiégèrent le Palais, et les batailles qui eurent lieu furent brutales et sans merci, les renégats défendant chaque mètre de terrain avec ténacité. Mais l’une après l’autre, les portes menant au bastion central tombèrent, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une, séparant les Space Wolves de leurs ennemis. Mais les Iron Warriors ne sont pas réputés pour leur maîtrise des sièges pour rien, et malgré toute la bravoure affichée par les Fils de Russ, ceux-ci ne purent abattre l’ultime porte. À plusieurs reprises, deux puissants champions Iron Warriors repoussèrent à la tête de leurs guerriers les assauts des Space Wolves et il sembla que rien ne pourrait les déloger de leurs positions. À l’aube du centième jour de siège, des guerriers en armure noire arborant le symbole du corbeau surgirent des cieux et prirent d’assaut la porte, faisant avancer devant eux des créatures sauvages et furieuses. Horriblement déformés, les monstres émettaient des hurlements d’une telle sauvagerie que même le Space Wolves, se souvenant de la malédiction du Wulfen sommeillant au fond d’eux, furent glaces d’effroi. Rien ne pouvait contenir ces monstres, ni lames, ni bolts, et ils s’engouffrèrent à travers la porte, massacrant tout ce qui passait à portée de leurs griffes. Les Fils de Russ contemplèrent le massacre, alors que les bêtes et la Raven Guard se frayaient un chemin jusqu’au cœur du Palais et brisaient les défenses des Iron Warriors, dont une poignée à peine parvint à s’échapper, tandis que les autres étaient littéralement mis en pièces. Une fois la victoire acquise, la Raven Guard disparut aussi soudainement qu’elle était apparue, laissant derrière elle uniquement les corps de ceux qu’elle avait massacrés. Ce ne fut que de retour au Croc que les Space Wolves ayant assisté à cet événement en parlèrent, encore ne saura-t-on jamais s’ils éprouvèrent de la pitié ou de la révulsion pour ces êtres féroces qui portaient indubitablement en eux les vestiges de leur humanité. |
Horus s’était détourné de l’Empereur, mais il n’en avait pas pour autant perdu les talents qui lui avaient valu le titre de Maître de Guerre. Les Légions Loyalistes subirent de lourdes pertes lors de l’assaut d’Isstvan V, car les forces du Traître étaient solidement établies : au terme de combats sanglants, elles furent forcées de battre en retraite pour assurer la liaison avec celles qui étaient venues les soutenir. Les zones de débarquement avaient été fortifiées par les Iron Warriors, et lorsque les troupes alliées se replièrent, elles tombèrent sur un tir nourri déclenché par leurs anciens frères d’armes : Horus était parvenu à corrompre quatre des sept Légions envoyées contre lui. Prises entre deux feux, les Légions Loyalistes furent impitoyablement massacrées, et seule une poignée de survivants parvint à s’échapper et à prévenir l’Empereur de cette trahison à grande échelle.
Sa Légion quasi exterminée, Corax retourna sur Délivrance pour la reconstruire aussi vite que possible. Ce fut une période difficile car l’Imperium était à feu et à sang, sur le point de s’effondrer, et la nécessité de guerriers courageux se faisait plus que jamais sentir. Cette situation désespérée appelant des mesures désespérées, Corax s’enferma dans les pièces obscures de la bibliothèque du Pic du Corbeau pour y chercher dans ses tomes ancestraux une solution. Ses recherches le menèrent jusqu’à l’aube de la manipulation génétique, lorsque des techniques d’accélération du développement des zygotes étaient employées afin de créer les premiers guerriers améliorés qui aidèrent l’Empereur à pacifier Terra. Corax réalisa que ce procédé pouvait être modifié pour produire des Space Marines à une vitesse incroyable. Mais les anciens textes mettaient en garde contre les terribles dangers encourus, et bien qu’il eût conscience qu’il risquait de détruire ce qu’il restait de sa Légion, il ordonna de mettre en œuvre le procédé.
Rien ne peut être tenu pour certain quant aux premières créations. Les mémoires de la Raven Guard ont été scellés avec des sceaux d’une puissance indicible et aucun des membres du Chapitre, ni de ses Chapitres successeurs n’a jamais révélé ce qu’il se produisit alors. Les rapports issus d’autres sources sont rarissimes, d’autant qu’à cette époque, la Raven Guard avait tendance à éviter les autres Légions, préférant combattre seule et dans l’ombre. Les Prêtres des Runes Space Wolves se transmettent la "Saga du Garou", qui parle de monstres rendus quasiment fous de rage par leur soif de sang, envoyés au combat par leurs frères de la Raven Guard. Peut-être l’expérience des Space Wolves en la matière, à propos des Wulfen, explique-t-elle leur sympathie à regard de la Raven Guard ? Quoi qu’il en soit, à peine une de ces abominations sur dix était capable de tenir un botter, et parmi celles-ci, il ne devait pas y en avoir plus d’un pour cent dont la structure génétique fut suffisamment stable pour en faire un véritable Space Marine.
Corax reconstitua peu à peu ses effectifs et sa Légion put enfin prendre part à certains conflits. Le talent de la Raven Guard pour opérer en petit nombre sur les arrières des lignes ennemies compensait le manque de guerriers. L’aptitude de Corax à déceler les points faibles des défenses adverses et à les attaquer de façon aussi soudaine que radicale lui permit d’engager ses troupes uniquement dans les conflits qu’il avait choisis. De toute façon, la Raven Guard ne disposait pas du nombre nécessaire pour des opérations d’envergure et ce ne fut qu’un siècle après la fin de l’Hérésie que la Légion retrouva ses effectifs d’origine. Corax était parvenu à ses fins, certes, mais pas sans en payer le prix. Les dongeons du Pic du Corbeau résonnaient des hurlements des abominations créés par les Apothicaires. Il décréta que nul ne devait découvrir quel était le fardeau que la Légion avait dû accepter pour garantir sa survie et décida d’administrer lui-même la Paix de l’Empereur à chacun de ces malheureux.
Suite à l’Hérésie, Roboute Guilliman, le Primarque des Ultramarines, prit de facto la tête des forces armées de l’Imperium. L’un des premiers édits de son saint ouvrage, le Codex Astartes, fut la division des Légions Space Marines en forces de moindre envergure appelées Chapitres. Nombreux furent les Primarques à s’opposer à ce décret, mais Corax accueillit la décision avec bienveillance, car il savait Guilliman clairvoyant. C’est ainsi que la Raven Guard donna naissance à trois autres Chapitres : la Black Guard, les Revilers et les Raptors.
À l’image de l’ensemble de la vie de Corax, sa disparition est également entourée d’ombres. On raconte qu’à la suite de la division des Légions et au rétablissement de l’ordre Impérial dans la galaxie. Corax s’enferma dans la plus haute tour du Pic du Corbeau pour prier l’Empereur de le pardonner pour ce qu’il avait ordonné à ses Apothicaires de faire. Personne ne sait s’il reçut l’absolution qu’il demandait, mais un an jour pour jour après son exil dans la tour, Corax en émergea, l’air hagard et sauvage. Il quitta Délivrance le soir même pour une opération dans l’Œil de la Terreur et personne ne le revit. Les derniers mots qu’on l’entendit prononcer furent « jamais plus… »
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : Corvus Corax
Histoire de la Raven Guard
- « Tant de nos Chapitres frères tirent une grande fierté en endurant la fureur ennemie. Ils proclament leur résistance et leur endurance sous le feu adverse. Nous, de la Raven Guard, n’agissons pas ainsi. Nos ennemis sont morts bien avant d’avoir eu l’opportunité de nous faire subir cette épreuve inutile. »
- - Sergent Reiver Aklai Kor’Varis.
La Raven Guard est un Chapitre mystérieux spécialisé dans les opérations secrètes. Ses Space Marines sont les maîtres de la guerre invisible, car ils favorisent la discrétion et l’effet de surprise plutôt que la force brute et les assauts d’envergure. Depuis des milliers d’années, sur des milliers de mondes, la Raven Guard plane telle une ombre au-dessus des ennemis de l’Imperium, attendant le moment propice pour fondre dans leur dos et délivrer le coup fatal.
Le Libérateur
L’héritage génétique de chaque Space Marine de la Raven Guard est évident dans ses traits, car il partage la peau livide, les cheveux noir de jais et les yeux sombres de son Primarque. On ne sait que peu de choses à propos de la jeunesse de Corax, car il n’en parlait jamais. Les légendes de la Raven Guard disent que le jeune Primarque fut élevé dans un camp de travail forcé sur une lune dont les capacités de production rivalisaient avec celle d’un petit Monde-Forge. Les esclaves cachèrent le jeune Primarque, et lui enseignèrent comment passer inaperçu tout en déjouant les machinations des superviseurs et en évitant leurs coups de fouet. Lorsqu’il fut assez fort, Corax mena une rébellion contre ses maîtres tyranniques, avant de prendre le contrôle de la lune et de la rebaptiser Délivrance.
La rencontre entre Corax et l’Empereur est également méconnue, et aucune trace écrite n’existe à propos de leurs premiers échanges. On sait simplement que Corax accepta de prendre le commandement de la Légion de la Raven Guard et se joignit à l’Empereur afin de poursuivre en Son nom les combats de la Grande Croisade. Sous ses ordres, la Raven Guard devint experte dans les opérations d’assassinat, d’infiltration et de sabotage. Quand le Maître de Guerre Horus trahit l’Empereur, la Raven Guard fut une des Légions qui reçut pour mission d’attaquer le quartier général de l’Architraître sur Isstvan V. Cette bataille devait donner un avantage décisif au camp Loyaliste dès le début de l’Hérésie d’Horus, toutefois la Raven Guard tomba dans un piège et fut massacrée. Très peu de personnes dans l’Imperium auraient pu faire tomber Corax dans une telle embuscade, le Massacre du Site d’Atterrissage fut donc la preuve de la maîtrise tactique et de la ruse d’Horus. En une seule journée sanglante, la Raven Guard fut réduite à une fraction de ses effectifs. Cette bataille terrible allait avoir de profondes répercussions pour la Raven Guard au cours des millénaires suivants.
La Malédiction du Corbeau
Corax et les survivants de la Raven Guard qui s’échappèrent de Isstvan V retournèrent au Pic du Corbeau, la Forteresse-Monastère de la Légion située sur Délivrance. Ils avaient l’intention de reconstituer leurs forces. Ce fut une période difficile pour Corax, qui fut obligé d’avoir recours à des mesures désespérées pour sauver sa Légion. Utilisant des méthodes de réplication accélérées du patrimoine génétique de ses guerriers, en imitant celles que seul l’Empereur maîtrisait, Corax pensait être en mesure de combler rapidement les pertes de sa Légion. Cependant, un problème affreux survint, car peu de temps après leur création, ces Space Marines subissaient des mutations monstrueuses et débilitantes. La Raven Guard ne parle jamais de ces heures sombres, mais des rumeurs circulent à propos de cris inhumains qui résonnent dans les souterrains du Pic du Corbeau. Quoi qu’il en soit, cet échec hanta Corax à tout jamais, même si les processus qu’il utilisa ensuite lui permirent de reconstituer les effectifs de la Raven Guard et de reprendre le combat contre les forces d’Horus.
Suite à la défaite du Maître de Guerre, Corax accepta la décision de Guilliman de séparer les Légions en Chapitres, car il savait qu’une telle mesure était nécessaire pour protéger l’Imperium. Toutefois, la Raven Guard allait devoir affronter seule le futur, car Corax finit par disparaître, probablement rongé par les actes ignobles qu’il avait dû accomplir pour sauver sa Légion. Son destin exact est inconnu, reflétant en cela l’essentiel de sa vie.
Bien que la Raven Guard combatte régulièrement aux côtés d’autres Chapitres Space Marines, elle a souvent été accusée d’être trop secrète et de cacher ses réelles motivations et ses plans à ses alliés. Les guerriers de la Raven Guard ne parlent jamais pour ne rien dire ; ils préfèrent observer silencieusement, et attendre le bon moment pour agir. Beaucoup de leurs alliés trouvent leur mutisme et les regards froids qu’ils se contentent de lancer quand on les questionne proprement exaspérants. Cette attitude ne fait pas bon ménage avec la plupart des autres Chapitres Space Marines, notamment les White Scars, qui sont connus pour leur manque de tact et leur franc-parler. D’ailleurs, l’inimité entre les White Scars et la Raven Guard remonte à fort longtemps et la réconciliation semble inenvisageable. |
Quelques siècles après la disparition de Corax, le patrimoine génétique de la Raven Guard commença à se détériorer, sans doute à cause des méthodes de réplication accélérées utilisées par le passé. Plusieurs organes propres aux Space Marines cessèrent de fonctionner comme ils le devaient, et toute tentative visant à corriger ces problèmes se solda par des échecs. Par conséquent, il fallut récupérer une grande partie du matériel génétique de la Raven Guard conservé dans des banques sur Terra depuis la Deuxième Fondation. Cela affecta notablement le taux de recrutement, car le faible quantité de stock génétique pousse la Raven Guard à sélectionner méticuleusement ses aspirants, encore plus que les autres Chapitres. Les recrues passent plus de temps au sein de la 10e Compagnie, si bien que la Raven Guard part rarement au combat sans plusieurs Escouades de Scouts en soutien.
La Guerre des Ombres
En dépit de son incapacité à remplacer rapidement ses pertes, la Raven Guard refuse de diminuer le rythme de ses opérations militaires contre les ennemis de l’Imperium. Les campagnes les plus violentes forcent parfois le Chapitre à opérer en sous-effectifs pendant de longues années. Si des assauts directs ou des sacrifices sont inévitables, la Raven Guard y consent sans hésiter, et attaque avec tout l’arsenal propre à l’Adeptus Astartes dont elle dispose. Cependant, aux yeux de la Raven Guard, les prouesses tactiques et l’esprit d’initiative ont plus d’importance que la force brute, S’il est possible d’obtenir par un assassinat le même résultat qu’avec une bataille rangée, la Raven Guard préférera la première solution.
La Raven Guard tente de suivre les préceptes du Codex Astartes, même si ses effectifs limités et sa préférence pour les opérations discrètes dictent souvent le déploiement de ses forces, d’autant plus qu’elle se repose plus que les autres Chapitres sur ses escouades de Scouts. Elle utilise intensivement les groupes de réaction rapide, comme les Escouades d’Assauts équipées de Réacteurs Dorsaux et les Land Speeders, afin de frapper les points faibles de l’ennemi. Pour ces mêmes raisons, la Raven Guard dispose d’un parc important d’aéronefs et de Modules d’Atterrissage, alors que ses opérations discrètes limitent l’utilisation de véhicules lourds.
Pour plus de détails, voir l’article dédié : Histoire de la Raven Guard
Monde Natal : Délivrance et Kiavahr
- « Nous sommes les ombres qui s’agrègent autour de vous. Nous sommes les ténèbres qui se resserrent. Nous sommes les bruits de pas qui ne devraient être, la lame subitement sur votre cou, la peur qui vous étreint lorsqu’il est trop tard. Nous sommes la Raven Guard. Nous sommes la mort. »
- - Lieutenant Syras Ordin.
Le monde d’origine de la Raven Guard est la lune stérile maintenant connue sous le nom de Délivrance, elle-même étant le plus grand satellite du monde de Kiavahr. Dirigé tout au long de la Longue Nuit par des guildes impitoyables et retranchées qui contrôlaient tous les aspects de la société de Kiavahr, la surface de ce monde a été, il y a longtemps, récurée à l’explosif par des siècles, ou plus probablement des millénaires d’exploitation industrielle. Il était inévitable que la population ouvrière impitoyablement opprimée se rebelle contre un tel traitement, et ceux qui se soulevaient contre les guildes furent envoyés dans une prison sur la plus grande lune du monde, appelé à l’époque Lycaeus, à vivre ce qui restait de leur vie dans le travail forcé. Peu de temps après l’établissement de la lune prison, on découvrit sous sa surface une grande quantité de dépôts de minerai et les prisonniers devinrent esclaves, tous les efforts qu’ils consacrèrent servant à nourrir les industries du monde dont ils avaient été exilés et à promouvoir la richesse stupéfiante de l’élite dirigeante du pays. C’est au milieu de la caste des esclaves impitoyablement opprimés et maltraités de Lycaeus que Corvus Corax vint, et c’est par sa main que les guildes furent renversées. Rassemblant les esclaves contre les guildes, Corax libéra d’abord la lune de Lycaeus et, peu après, mis les guildes à genoux en déchaînant sur elles une partie de l’arsenal atomique stocké sur la surface de la lune.
Peu après la libération de la lune prison, Kiavahr fut mis en Conformité et la lune de Lycaeus fut rebaptisée Délivrance en l’honneur de sa libération sous le leadership de Corax. Le donjon central de la prison, appelé le Pic du Corbeau, devint le quartier général de la Legiones Astartes de la Raven Guard. Son revêtement extérieur rocheux était revêtu d’une armure de cuirassé et ses flancs escarpés étaient munis d’une puissance de feu suffisante pour abattre une flotte de guerre ennemie.
Devant la Grande Croisade en expansion, Kiavahr pris sa place comme monde de l’Imperium de l’Empereur. Bien que sa production n’ait pas été égale à celle d’un Monde-Forge à part entière du Mechanicum, avec l’aide des Technoprêtres de Mars, ses forges et manufactures produisaient et exportaient de grandes quantités de matériel ainsi qu’un certain nombre de machines et d’armes plus spécialisées requises pour la Légion de la Raven Guard. Les Artificiers des guildes ont tenté de garder leurs secrets les plus importants au Mechanicum avec un peu de succès et se sont accrochés à leur indépendance vis à vis de Mars. Après être restée autosuffisante tout au long de l’Ère des Luttes, Kiavahr n’a pas voulu céder ses secrets aux étrangers, la seule autorité qu’elle reconnaissait étant celle de la Raven Guard. De tous les domaines subsidiaires du Mechanicum, Kiavahr n’a entretenu de relations qu’avec un seul - Gryphonne IV. Les termes de cette relation restent flous, mais comme la Legio Gryphonicus combattit aux côtés de la Raven Guard pendant plusieurs de ses campagnes à grande échelle, on peut supposer qu’un pacte réciproque était, et peut-être reste encore, en place.[1]
Les Redoutes de Noiréchine
Contrairement à nombre de Chapitres, la Raven Guard garde des liens étroits avec les populations où elle recrute. Le Chapitre a longtemps puisé dans les ressources technologiques de Kiavahr et Délivrance, adaptant de nombreux Schémas de Construction Standardisés à ses besoins. En retour, les émissaires de la Raven Guard supervisent l’entraînement des forces de défense locale aux Redoutes de Noiréchine - un réseau de tranchées, de batteries Skyfire et de bastions qui entoure les mines et spatioports qui constellent la face noire de Délivrance.
Bien que les humains non augmentés ne puissent rivaliser avec des Space Marines, les tactiques furtives de la Raven Guard peuvent aisément être adaptées aux troupes normales de Délivrance. Pour capitaliser sur ce fait, la conception des Redoutes de Noiréchine comprend un dédale de places fortes dissimulées, de corridors secrets et de faux remparts qui permettent aux défenseurs de déjouer les manœuvres de l’ennemi sans trahir leur propre position.
Ces défenses garantissent que tout envahisseur éventuel subirait de lourdes pertes. C’est aussi bien, car le Secteur Forsarr où se trouve Délivrance fait face à de nombreux périls, depuis les Orks de la Waaagh! Garaghak jusqu’aux vrilles de la Flotte-Ruche Kraken. Le niveau de menace a encore augmenté depuis l’ouverture de la Grande Faille, et la vigilance est plus que jamais de mise.
Le Pic du Corbeau
La forteresse de la Raven Guard, le Pic du Corbeau, n’est autre que l’immense tour noire qui fut jadis le repaire des geôliers des esclaves. Il s’agit en fait de la plus imposante des structures naturelles de la planète. À la différence de beaucoup d’autres Chapitres, les membres de la Raven Guard sont assez proches de la population de la planète parmi laquelle ils choisissent leurs initiés, bien que ce ne soit pas leur unique source d’approvisionnement en nouvelles recrues. Les gens considèrent les Space Marines qui les côtoient comme la manifestation physique de la volonté de l’Empereur et le remercient chaque jour de leur présence parmi eux. Kiavahr est peuplée de milliards d’ouvriers habitant les Cités-Ruches qui couvrent sa surface et travaillant dans de gigantesques usines de production. Des siècles de pollution ininterrompue ont rendu l’atmosphère de la planète hautement toxique, le taux de mutation y est donc bien plus élevé que la moyenne. En règle générale, ce taux dépasse les limites de tolérance de l’Adeptus Ministorum, mais la quantité et la qualité du matériel produit par ces deux planètes rend les autorités plutôt indulgentes sur ce sujet.
Le Pic du Corbeau est la Forteresse-Monastère de la Raven Guard, dont les hautes flèches constituent une forteresse qui n’a rien à envier aux plus formidables places fortes du Segmentum Tempestus.
Néanmoins, lorsque Corax prit possession des lieux, il trouva des défenses en mauvais état. Il utilisa les tributs payés par les technoguildes survivantes et les ressources impériales pour restaurer le Pic du Corbeau, qui est depuis lors hérissé d’armes capables d’anéantir une flotte entière. Davantage qu’une démonstration de puissance militaire, la forteresse devint un symbole de l’espoir que Corax avait apporté, espoir qui en vint à définir toute la Raven Guard.
Mais les millénaires n’ont pas été cléments avec cette promesse d’espoir - à l’instar de Corax, qui n’est plus qu’une légende oubliée - et l’aspect du Pic du Corbeau reflète ce malaise. Il demeure inviolable, mais ses tours jadis resplendissantes sont noircies par les ans et rouillées, et ses immenses salles et terrains d’entraînement, n’accueillent désormais que quelques centaines de guerriers. Des sections entières de la forteresse sont couvertes de poussière, ou scellées depuis des années, et troublées seulement par le pas lugubre des Serviteurs dont les membres bioniques raclent le sol, tels le dernier souffle d’un guerrier à l’agonie.
Quiconque traverse ces lieux abandonnés ne peut que ressentir une présence lointaine et infiniment plus grande que soi. Les portes s’ouvrent et se ferment automatiquement. Des autels faiblement éclairés sont visibles de loin en loin, et l’air vicié pèse sur les poumons. D’aucuns prétendent que la forteresse serait vivante, sous le contrôle d’un Esprit de la Machine issu des ténèbres de l’Antique Nuit.
Mais ne voir dans le Pic du Corbeau que la relique pourrissante d’un âge d’or révolu serait une erreur. Ses murs ternis sont plus solides que jamais, et ses batteries d’armes lourdes sont toujours la promesse d’une destruction assurée pour tout assaillant. La Forteresse-Monastère semble décrépite parce que la Raven Guard n’a que faire des ornements. Peu leur chaut les statues et les récits pompeux des autres Chapitre. Elle privilégie la fonctionnalité, et en tant que terrain d’entraînement, forteresse et manifestation de l’héritage de son Primarque, le Pic du Corbeau comble tous les besoins des fils de Corax.
L'Aire
La plus haute tour du Pic du Corbeau est appelée l’Aire. C’est là que Corax avait établi ses quartiers, et rares sont ceux qui s’y sont aventurés depuis qu’il a disparu sans laisser de trace. Avant son départ, il y passa une année entière, cherchant l’absolution pour les horreurs génétiques qu’il avait créées. Rares sont ceux qui sont prêts à l’admettre, mais il était rongé par le chagrin et la culpabilité. Selon les mythes de la Raven Guard, Corax trouva la rédemption dans l’Œil de la Terreur, mais la véracité de cette histoire n’a pas encore été prouvée.
Peu de gens ont l’autorité ou le courage nécessaire pour désactiver les champs de stase de l’Aire et en parcourir les salles poussiéreuses, et même les seigneurs du Chapitre ne s’y rendent qu’en cas de nécessité absolue, afin de communier avec un écho de l’esprit de Corax. il est impossible d’affirmer qu’un tel écho existe, mais tous s’accordent à dire qu’une présence lugubre imprègne l’atmosphère de l’Aire. Les visiteurs ne révèlent jamais s’ils reçoivent une réponse à leurs suppliques, et n’évoquent pas non plus dans le détail les parchemins qui parsèment la chambre principale de l’Aire, se contentant de dire qu’ils sont couverts de textes écrits à l’encre noire, qui deviennent de plus en plus illisibles à mesure que le propos se fait incohérent.
L'Apothecarion Interdit
Dans un dédale de galeries creusé dans les profondeurs du Pic du Corbeau, à l’insu de tous sauf des plus grands vétérans du Chapitre, et inaccessible sans l’autorisation du Maître du Chapitre, se trouve l’Apothecarion de l’époque de l’Hérésie d’Horus. C’est là que les tentatives de Corax pour accélérer le développement de sa Légion atteignirent des sommets d’horreur, donnant naissance à des abominations démentes. Lorsque le Primarque prit enfin conscience des ravages que son orgueil avait causés, il ordonna que l’on abandonnât l’Apothecarion et interdit toute expérimentation. Puis il s’enferma dans le laboratoire condamné et délivra le Jugement de l’Empereur à chaque aberration difforme.
Les informations sur cette époque sont rares, car Corax ordonna la destruction de toutes les archives, mais on raconte que son ultime visite à l’Apothecarion le changea irrémédiablement, comme si la destruction de chaque tragique création lui avait arraché un fragment d’âme.
Les salles de l’Apothecarion furent purgées par le feu, puis les portes furent scellées et une nouvelle installation fut établie ailleurs. Mais les retombées psychiques des expériences du Primarque hantent l’ancien laboratoire, la souillure du tourment et de la trahison attirant des entités obscures de l’autre côté du voile de la réalité. Lors de la Nuit de la Lune Lointaine, lorsque Délivrance atteint son apogée annuel dans le ciel de Kiavahr, des hurlements bestiaux résonnent dans les couloirs de l’ancien Apothecarion, et les Vétérans de la 1ère Compagnie en gardent les portes.
La base d’opérations de la Raven Guard est la lune de Délivrance, dépourvue d’air et recouverte d’un dôme de force, qui orbite autour du monde technologiquement avancé de Kiavahr. Avant l’arrivée de Corax, la lune était une mine-prison nommée Lycaeus, utilisée comme décharge pour les criminels par les tyrans de Kiavahr. Un grand nombre de ces "criminels" n’étaient rien de plus que des critiques du régime mondial, ou des innocents envoyés sous de fausses accusations pour maintenir la main-d’œuvre des mines à plein régime. Être envoyé à Lycaeus, c’est être condamné à travailler jusqu’à la mort, et les habitants prient pour un sauveur. Ils crurent que leurs prières étaient exaucées lorsqu’un groupe de mineurs découvrit un étrange enfant à la peau aussi pâle que l’albâtre. Ils l’appelèrent Corax, "le sauveur". Corax grandit rapidement, apprenant tout ce qu’il pouvait des prisonniers, qui l’élevèrent et lui dirent chaque jour que son destin était de les sauver. Sous sa direction, les graines de la rébellion ont été semées : ses fidèles disciples ont caché des armes, attisé les émeutes, posé des explosifs et se sont entraînés aux techniques de guérilla. Le soulèvement final fut couronné de succès, Corax et ses partisans occupant l’immense Flèche depuis laquelle leurs suzerains les opprimaient. Les guildes technologiques de Kiavahr ne tardèrent pas à déclarer la guerre aux rebelles lycaean, mais c’était un conflit qu’ils étaient destinés à perdre. Corax s’empara des vastes réserves atomiques de la lune et les lâcha sur la planète. C’était un choix terrible, mais le jeune Primarque pensait que mettre fin à la guerre rapidement permettrait de sauver des milliards de vies, même si des millions d’entre elles étaient tuées. Après sa victoire, Corax renomma Lycaeus, Délivrance et s’empara de la tour colossale autrefois gouvernée par les guildes technologiques, qu’il baptisa le Pic du Corbeau. Lorsque l’Empereur découvrit le Primarque, le Pic du Corbeau devint la Forteresse-Monastère de la XIXe Légion, et le restera jusqu’au 41e millénaire. Kiavahr et Deliverance ont toujours fourni l’essentiel des besoins matériels du Chapitre, qu’il s’agisse d’armures, de munitions, de chars de combat ou d’équipements plus spécialisés produits grâce à la technologie que les techno-maîtres ont réussi à garder secrète sur Mars. Bien que leur monde soit totalement loyal et productif envers l’Imperium, les technos-guildes ne respectent vraiment que l’autorité de la Raven Guard. Les Space Marines n’ont pas fait grand-chose pour changer cette situation. La Raven Guard veille à ce que leur pays soit incroyablement bien protégé. Non seulement ils forment des armées de troupes de défense locales aux arts de la guerre secrète et irrégulière dans lesquels ils se spécialisent, mais ils ont également construit de vastes défenses qui rendraient toute attaque contre leur foyer presque suicidaire. Les redoutes de Noiréchine sont l’un des éléments des fortifications de Deliverance. Elles sont dotées de défenses statiques conventionnelles ainsi que d’un réseau labyrinthique de points d’appui cachés. La plus grande structure défensive de la Raven Guard est bien sûr le Pic du Corbeau. Ses pinacles qui percent le ciel ont été blindés avec des plaques d’Adamantium de plusieurs mètres d’épaisseur, des couches de boucliers Voids et d’innombrables batteries d’armes qui lui confèrent une puissance de feu suffisante pour engager une flotte entière. Ce n’est pourtant pas un site d’une beauté majestueuse. Son apparence est morne et décolorée, à tel point qu’un attaquant pourrait grandement sous-estimer sa force. Les Raven Guard n’y voient pas d’inconvénient. Ce n’est pas une confrérie qui aime les artifices, les mosaïques glorieuses ou les tapisseries à couper le souffle. Leur forteresse-monastère est aussi sombre, subtile et mortelle que leur primarque, et ils ne voudraient pas qu’il en soit autrement. Le Pic du Corbeau, qui abritait autrefois une légion, est aujourd’hui pratiquement à l’abandon. Une zone a toutefois été fermée de façon permanente. Il s’agit de l’Apothécarion interdit, ce lieu sombre où Corax a mené les expériences qui ont irrémédiablement endommagé le patrimoine génétique de la Raven Guard. Corax a non seulement fait détruire toutes les traces de ce qui s’est passé à l’intérieur, mais il a également purgé ses chambres avec du prométhium et scellé ses lourdes portes avec des moyens à la fois conventionnels et surnaturels. Pourtant, les actions de Corax, y compris le massacre des monstres qu’il avait créés, semblent avoir laissé une profonde empreinte psychique jusqu’à aujourd’hui. Cette empreinte est la plus forte lors de la Nuit de la Lune, lorsque Délivrance atteint son apogée annuelle. Les échos bestiaux hurlent dans les couloirs de l’Apothécarion interdit, et les vétérans de la Première Compagnie gardent ses entrées, de peur que les cris ne prennent une forme physique. |
Attribut Uniques du Chapitre
Les Rites de l’Ombre
Les Rites de l’Ombre enseignent que si l’ombre peut obscurcir et faire écran, elle contient aussi la vérité. Leur pratique est propre à la Raven Guard et à ses Successeurs. Les rites sont entourés de mystère, même pour la plupart des Frères de Bataille du Chapitre. En dehors d’une poignée de noms pour certains des Rites - la Queue du Corbeau, le Festin des Os, le Carillon Vide, l’Appel du Meurtre - la plupart des frères ne savent pas grand-chose de plus que le fait que tous se déroulent entièrement en Corspake, une langue secrète faite de gestes et de vox pips développée par les rebelles d’autrefois. Ceux qui réussissent les Rites de l’Ombre et qui ont également maîtrisé la Triple Voie de l’Ombre gagnent le droit de placer le préfixe "Ombre" devant leur rang. Bien qu’un guerrier doive avoir gagné ce titre pour diriger l’une des Compagnies du Chapitre, un frère de bataille de n’importe quel rang peut l’obtenir.[3]
La Marque de Sable
Une chose dont peu de Raven Guard parlent, et qu’aucun ne peut expliquer complètement, est une condition connue sous le nom de marque de sable (parfois appelée "cécité des cendres" dans les plus vieux tomes des archives du Pic du Corbeau). Les personnes touchées par ce phénomène, qui semble avoir affligé les fils génétiques de Corax depuis la fondation de la XIXe Légion, sont prises d’une étrange folie guerrière dans les moments de stress extrême, qui les pousse à se battre avec une détermination brutale, sans se soucier de leur propre vie. La plupart d’entre eux sont tués au combat peu après avoir souffert de cette affliction, et parmi ceux qui survivent, relativement peu retrouvent la raison. Pour tenter de contrôler la Marque de Sable, Corax mit au point la Voie Trifide. Il n’y est parvenu que partiellement : moins de frères de bataille ont succombé à la folie, mais une plus faible proportion d’entre eux s’en est remise. En effet, les yeux de ceux qui en sont atteints deviennent entièrement noirs, tout comme ceux du Primarque, et leur comportement reflète celui de Corax lorsqu’il a commencé à s’exiler de l’Imperium. Bien qu’il s’agisse en grande partie de spéculations, cette théorie est prise suffisamment au sérieux pour que les Raven Guard qui succombent à la marque de sable et survivent soient retenus à la fin de la bataille afin d’être examinés par les apothicaires du chapitre. Ces derniers cherchent un remède, mais travaillent en secret, car leur travail ressemble beaucoup trop à la manipulation des gènes de Corax.[4]
Doctrines de Combat
- « Nous jaillissons de l’ombre pour frapper, rapides et mortels comme le rapace, et lorsque l’ennemi tente de répliquer, l’ombre est retombée et il ne trouve plus rien. »
- - Credo de la Raven Guard.
La Raven Guard suit de près les principes du Codex Astartes, même si son application tactique diffère quelque peu. Elle dépend beaucoup de ses forces de reconnaissance, capables d’agir indépendamment pendant de longues périodes, ainsi que de ses équipes d’intervention rapide, comme celles équipées de Réacteurs Dorsaux. En règle générale, la Raven Guard déploie ses Escouades Tactiques à l’aide de modules d’atterrissage ou de Thunderhawks en fonction des informations rassemblées par les unités de reconnaissance. Cela signifie que le Chapitre ne se lance que rarement dans des attaques frontales, à moins que ce ne soit que la seule option. Bien que rares, les Dreadnoughts de la Raven Guard sont déployés de la même manière que le reste des forces. Cette approche tactique permet au Chapitre de rassembler rapidement ses combattants et pouvoir réagir sur le champ à toute tournure inattendue des opérations. Lorsque leurs effectifs étaient réduits durant l’Hérésie d’Horus, les membres de la Raven Guard sont devenus des experts en guérilla, et cette marque de fabrique a perduré jusqu’à nos jours, de sorte que le Chapitre n’utilise que très peu de véhicules blindés.
Organisation
- « Dans les ténèbres, tous les hommes sont égaux, sauf ceux qui s’y soumettent. »
- - Kayvaan Shrike, Maître de Chapitre de la Raven Guard.
Après le massacre de Istvaan V, la Raven Guard fut contrainte de se débrouiller avec ses vieilles armures et machines de guerre. Elle ne disposa tout simplement pas des ressources nécessaires pour ré équiper ses guerriers et, encore aujourd’hui, on trouve un pourcentage très élevé de vieux types d’armures dans ses rangs. Ceux qui les portent se considèrent comme bénis par leur Primarque et s’efforcent d’égaler ses prouesses. Les méthodes de combat de la Raven Guard sont légendaires et nombreux sont les Chapitres à en avoir étudié les techniques de déploiement rapide et d’entraînement spécialisé. En de nombreux cas où il avait été possible de rassembler un grand nombre d’informations sur l’ennemi, des interventions musclées "au bon endroit au bon moment" ont mis un terme à des rébellions avant même qu’elles n’aient le temps de prendre de l’ampleur.
Organisation et Structure d'une Unité au Sein de la Légion (Pré-Hérésie)
Même dans les jours précédant l’arrivée de Corvus Corax, la XIXe Légion était réputée pour son habileté en matière de frappes rapides et de retraites. Comme c’est le cas pour de nombreuses Légions, leur compétence s’était rapidement enracinée dans la Légion naissante au fur et à mesure qu’elle était de plus en plus employé, évitant les batailles de masse et les guerres d’attrition favorisées par les autres Légions. En plus de façonner la tactique de la XIXe Légion, cette tendance a également affecté son arsenal, qui s’est rapidement orientée vers les véhicules d’attaque légers et les armures qui favorisaient l’agilité et la discrétion au détriment de revêtement plus volumineux. Les premières Armures Terminator ne firent pas exception. Malgré la faveur accordée au projet Armure Tactique Dreadnought par Horus lui-même, dirigeant de la XIXe Légion en l’absence de leur Primarque, de nombreux guerriers de la XIXe étaient mal disposés envers les blindages Cataphractii qui les rendaient lents et encombrants. Certains adoptèrent leur utilisation, principalement les Chapitres qui avaient longtemps servi dans l’ombre des Compagnies de siège et d’assaut lourd des Luna Wolves, devenant des adeptes de l’assaut de choc à courte distance par transport aérien et déploiement par téléportation. Les Légionnaires de la XIXe Légion en sont venus à appeler ces détachements les Libérateurs, à la fois pour le carnage qu’ils commettaient contre l’ennemi et pour leur tendance à se déployer lorsque les assauts audacieux favorisés par la XIXe Légion s’enlisaient et menaçaient d’échouer. Horus lui-même est connu pour avoir honoré les Libérateurs attachés au Chapitre des Nomades Pâles pour la férocité de leur contre-attaque au Siège de Novas-Praxim, les incluant dans son entourage personnel jusqu’à ce que le Seigneur Corbeau réclame le commandement de sa Légion. Après le retour de Corvus Corax, les Libérateurs furent rarement sollicités par le Primarque. La plupart furent affectés à des flottes de Croisades lointaines et ceux qui restèrent aux côtés de Corax devinrent les avatars de sa colère soigneusement contrôlée, libérée lorsqu’un ennemi se montrait digne d’une destruction totale. |
La XIXe Légion a été fondée selon la vision de l’Empereur pour les armées de l’Humanité selon les structures de l’"Officio Militaris". La Légion était divisée en Chapitres, les Chapitres en Bataillons, les Bataillons en Compagnies et les Compagnies en Escouades. La plupart des Légionnaires se considéraient comme membres d’une Compagnie plutôt que d’un Chapitre, la Compagnie étant le niveau privilégié pour la plupart des opérations indépendantes. Dès leur formation, les officiers de la Légion ont délégué la responsabilité du commandement aux échelons inférieurs, ce qui a permis aux sous-commandants de prendre l’initiative et de prendre des décisions tactiques en fonction des besoins immédiats sans ingérence des échelons supérieurs de la chaîne de commandement. Cet état d’esprit était le résultat direct des pratiques des tribus Xeric, qui menaient leurs guerres contre des ennemis beaucoup plus nombreux, et qui pratiquaient un large éventail de tactiques non conventionnelles. Les unités individuelles avaient tendance à se situer tout en bas des échelons établies par l’architecte des armées de l’Empereur, mais chacune faisait partie d’un groupe de guerriers étroitement soudés, entraînés et équipés pour opérer seuls pendant de longues périodes. Ils étaient en mesure de vivre de la terre, puisant le peu de ressources dont ils avaient besoin dans leur environnement ou, lorsque l’occasion ou la nécessité l’exigeait, auprès d’ennemis vaincus.
Au fur et à mesure que la Légion prenait de l’expansion, ses rangs accueillirent la panoplie complète de machines de guerre créées pour les Legiones Astartes. Bien que ces sous-unités soient demeurées relativement compactes, la XIXe a intégrée de nombreuses autres formations dans sa structure, lui permettant de prendre sa place dans les osts de la Grande Croisade et d’affronter les innombrables ennemis de l’Humanité qui niaient le destin manifeste de l’Empereur à régner sur les étoiles. Tout en conservant son expertise en matière de furtivité et d’infiltration, la XIXe a intégrée des formations de chars de bataille, de machines de guerre super lourdes, d’artillerie, des véhicules d’assaut et des biens pour la flotte, maîtrisant chacun de ses domaines avec l’habileté conçue par le génie de l’Empereur. Néanmoins, la XIXe privilégiait un style de guerre axé sur la retraite rapide, le débordement, la mobilité et, lorsque cela était possible et souhaitable, la furtivité.
En termes d’unités spécialisées, il y a eu certaines formations que la XIXe a favorisé par rapport à d’autres. La Légion est citée dans plusieurs comptes rendus comme ayant plus d’escadrons de reconnaissance que beaucoup d’autres Légions, que chaque Légionnaire recevait une formation polyvalente pour remplir son rôle habituel, ainsi que celle des unités de reconnaissance. En effet, la frontière entre l’Escouade Tactique et l’Escouade de Reconnaissance semblait s’être estompée, les deux opérant souvent à l’aide de tactiques similaires et maniaient les mêmes équipements spécialisés.
Dès ses premiers jours, la Légion employa plus de Moritats que beaucoup d’autres. Ceux affectés à cette tâche étaient souvent considérés comme extrêmes dans leurs méthodes, même par le Xeric de sang-froid, et elles étaient souvent utilisées - de plein gré - pour entreprendre des missions dont on ne s’attendait pas à ce qu’ils reviennent. Il est probable que la Raven Guard participa à beaucoup plus d’opérations d’assassinats et de sabotages que ce que l’Ordre des Commémorateurs connaissait.
Assidûment, le nombre croissant de Commémorateurs accompagnant les Flottes Expéditionnaires n’a pu témoigner des victoires de la Légion qu’après qu’elles eurent été gagnées, les imagistes, les historiens et les poètes se voyant refuser la possibilité d’enregistrer la Raven Guard alors qu’elle faisait la guerre aux ennemis de l’Imperium.
Au lendemain du Concile de Nikaea, dont l’histoire n’indique pas la présence de Corax, la Raven Guard obéi à l’ordre de renoncer à l’emploi de Psykers et de dissoudre son Librarius. La plupart des Archivistes de la Légion furent réaffectés aux Compagnies de Ligne pour servir dans des rôles conventionnels, bien que certains aient pu servir dans les escadrons des Seekers ou comme Vigilators ou Moritats. On ne sait pas si ces guerriers ont obéi ou non au décret de Nikaea lorsqu’elles effectuaient de façon indépendante des missions qui ne furent pas archivés, et il est probable que la plupart ont été tuées sur le champ de bataille sanglant de la Dépression d’Urgall.[7]
Hiérarchie de Commandement de la Légion
Au lendemain du Massacre du Site d’Atterrissage, le nombre de Légionnaires de la Raven Guard sous le commandement direct de Corax ne dépassait pas 4 000 guerriers. Ces sombres survivants étaient pour la plupart ceux qui avaient grandi sur Délivrance et élevé dans les ranges de la Legiones Astartes, ceux qui avaient combattu dans l’enfer de Isstvan V et ceux qui étaient venus les sauver. En plus de ces Space Marines, il y avait plusieurs Chapitres de la Raven Guard attachés à des flottes de Croisades lointaines et diverses petites unités de garnison dispersées dans tout l’Imperium, principalement des guerriers Terrans de l’ancienne Légion qui mettraient des mois à revenir pour soutenir leur Légion. Mais le Seigneur Corbeau n’avait pas l’intention de se retirer de la lutte contre l’Architraître, et il réorganisa les restes en lambeaux de sa Légion pour tenter de les maintenir capables de combattre à un niveau stratégique. Incapable de conserver la division standard des Chapitres de l’ancien temps de la Légion, il a plutôt choisi de séparer ses guerriers survivants en divisions marquées par leur spécialisation au combat. Les Compagnies Tactiques rassemblées furent nommées les Serres, les Compagnies d’Assaut deviennent les Faucons et les escadrons de véhicules légers et de soutien aérien furent rebaptisés les Aigles. Dans les campagnes à venir, cette structure s’est révélée très souple, jouant sur les forces innées de la Raven Guard et lui permettant de redistribuer rapidement sa puissance de feu et ses capacités tactiques pour faire face à la menace de formations ennemies beaucoup plus importantes, même si pour beaucoup de ses contemporains cela était perçu comme peu efficace. |
En prenant le commandement de sa Légion, Corvus Corax mit en place des mesures pour codifier les méthodes de guerre qu’il avait employé contre les seigneurs esclavagistes de Lycaeus en une série de maximes tactiques et stratégiques par lesquelles la Raven Guard allait opérer. Dans l’ensemble, ces doctrines s’harmonisaient bien avec celles sous lesquelles la Légion avait déjà opéré tout au long de la Grande Croisade, facilitant ainsi cet aspect particulier de la prise de commandement par le Primarque. Il est à noter que dès qu’il en a été capable, Corax s’est assuré que la plupart de ses commandants supérieurs soient issus de Délivrance. En effet, plusieurs des plus proches conseillers du Primarque avaient servi à ses côtés en tant que jeunes combattants de la liberté pendant l’Insurrection de Lycaeus, ayant subi le processus d’implantation et de conditionnement pour en faire des guerriers de la Legiones Astartes. Après la coûteuse Bataille de la Porte Quarante-Deux, leur nombre a encore augmenté en faveur de ceux qui sont nés sur Délivrance, une poignée seulement de Terrans occupant encore des postes du haut commandement.
Le Primarque maintenait une chaîne de commandement relativement souple, et il était connu pour apprécier les conseils francs et honnêtes de ses officiers. Son attitude montrait clairement qu’il ne voulait pas être traité de la même manière que ses frères Primarques aînés. Alors qu’il était leur chef pendant le soulèvement des esclaves sur Lycaeus, les pairs de Corax insistaient pour qu’il soit surveillé par des gardes du corps de peur que les seigneurs supérieurs ou un autre élément voyou ne tentent de l’assassiner. Bien qu’il n’appréciait pas cette situation, Corax l’a permis, autant pour la tranquillité d’esprit de ses partisans que pour sa propre sécurité. Après s’être joint à sa Légion, les gardes du corps suivit, devenant une Garde d'Honneur informellement connue sous le nom de Gardiens de l’Ombre. Il a été dit qu’ils étaient toujours présents, bien que souvent invisibles lorsque leur Primarque partait en guerre, et que personne n’échappait à leur regard. En fait, une seule personne était capable de le faire, et c’était Corax lui-même, d’où l’ironie de dire que Corax était capable d’échapper à sa propre ombre s’il décidait de le faire.
Peut-être plus que tout autre Primarque, le Seigneur Corbeau opérait souvent seul, ou dirigeait de très petits groupes de guerriers triés sur le volet qui, de tous ses fils, possédaient des compétences comparables aux siennes - les Mor Dretha ou Maîtres des Ombres. Cette prédilection doit provenir au moins en partie de son époque de combattant de la liberté, où les circonstances dictaient que les petites cellules de rebelles étaient souvent plus efficaces que les grands nombres. Il n’était pas inhabituel pour Corax d’effectuer une reconnaissance étendue avant une bataille, alors que la plupart des Primarques laissaient de telles tâches à leurs guerriers. Corax est également connu pour avoir mené de petites forces d’infiltrations loin derrière les lignes ennemies, frappant de plein fouet le flanc d’une force ennemie, laissant ses officiers de ligne pour mener l’opération globale. Souvent, les actions de la force principale étaient en fait un stratagème pour détourner l’attention de l’ennemi de la mission même du Primarque, lui permettant de porter le coup de grâce et de gagner la bataille.[9]
Disposition de Guerre
Au moment de l’Atrocité de Isstvan III, la Légion de la Raven Guard était presque entièrement engagée dans des opérations en cours dans le système stellaire binaire Thetos-Groton. Lorsque les conditions qui régnaient enfin dans le Warp permirent au Seigneur Dorn sur Terra de contacter son frère Primarque par astro-télépathie et de l’informer des terribles événements qui se déroulaient dans le système de Isstvan, Corax ordonna à sa flotte de se mettre en mouvement immédiatement. Cependant, toute la Légion ne partit pas pour le système de Isstvan, le Primarque décidant qu’une portion devait retourner à Délivrance afin de la protéger contre une contre-attaque. Aucun des commandants supérieurs ne souhaitait s’absenter lorsque les Traîtres seront traduits en justice, et c’est par tirage au sort que l’on décida qui allait partir. Ainsi, environ 1000 Légionnaires, aux côtés de leurs alliés de l’Armée Impériale de la Cohorte Therion, partirent pour Délivrance, laissant un peu moins de 80 000 Raven Guards pour affronter le Maître de Guerre Horus et ses alliés sur Isstvan V.
Comme pour la plupart des Légions, il y avait d’autres éléments détachés pour servir ailleurs. Un petit nombre d’entre eux, pour la plupart des Terrans de la Légion d’antan, avaient été affectés à servir au-delà des limites de l’Imperium, certains dans des flottes indépendantes de "destruction nomade", d’autres rattachés à divers Libres-Marchands Militants ou à d’autres "loups solitaires". L’une de ces flottes était en fait commandée par l’ancien commandant de la Légion, le Seigneur de l’Ombre Arkhas Fal - sur ordre direct du Primarque lorsque Corax pris le commandement de la Raven Guard. On ne saura peut-être jamais ce qu’il est advenu du Seigneur de l’Ombre, de sa flotte et des autres éléments, et le fait que Corax semble n’avoir fait aucun effort pour les rappeler suggère qu’ils étaient considérés comme un corps à part du reste de la Légion.
Lorsque la Raven Guard s’est engagée sur le site d’atterrissage de Isstvan V, elle l’a fait avec toute ses forces, avec tous les actifs, tant en surface que dans l’espace. Les événements de la Bataille de la Porte Quarante-Deux avaient fait de la Raven Guard l’une des plus petites Légions, mais elle allait opérer aux côtés de six de ses Légions frères, du moins elle avait toutes les raisons de le croire. La vérité, telle qu’elle est décrite ailleurs dans ce récit, est tout autre. La Raven Guard perdit des dizaines de milliers de Légionnaires pendant la trahison qu’a été le Massacre du Site d’Atterrissage de Isstvan V, et à la fin des quatre-vingt-dix-huit jours qui ont suivi, elle ne pouvait rassembler qu’une fraction de ses effectifs antérieurs. En écartant le nombre inconnu de ceux qui opéraient seuls dans l’obscurité extérieure, la Raven Guard ne comptait plus qu’à peine 4 000 guerriers, y compris ceux envoyés en garnison sur Délivrance. Pour la première fois de sa glorieuse histoire, la Raven Guard fut véritablement rabaissés. Ce que l’avenir réserva à la Légion ne fut qu’une période d’épreuves et de malheurs.[10]
Organisation (Après l'Hérésie)
En dépit de son isolationnisme, la Raven Guard se conforme au Codex Astartes pour son organisation chapitrale. Alors que certains Primarques considéraient le grand traité de Roboute Guilliman avec suspicion, Corax l’adopta, car il voyait là un moyen de faire renaître sa Légion diminuée. Sa décision a toujours été respectée.
En dehors des Ultramarines, peu de Chapitres sont aussi respectueux du Codex Astartes que la Raven Guard. Refusant même le passage d’un aspirant outre les Compagnies de Réserve, pratique que certains Chapitres ont adopté au fil des millénaires, la Raven Guard respecte scrupuleusement les édits de Guilliman et ne fait que très rarement des exceptions.
Ainsi que le préconise le Codex, la Raven Guard est organisée en dix Compagnies, chacune comptant officiellement cent Frères de Bataille menés par un Capitaine des Ombres. Ces forces sont appuyées par des spécialistes comme des Apothicaires, des Chapelains et des Archivistes, ainsi que par les machines de guerre de l’Armurerie. Le seigneur de la Raven Guard est le Maître de Chapitre, qui porte le titre de Master des Ombres.
Particulièrement consciente de ses ressources limitées, la Raven Guard déploie rarement toute une Compagnie en un seul et même lieu. Elle utilise plutôt des forces autonomes et rapides appelées Serres, souvent composées de seulement une ou deux escouades et de quelques véhicules de soutien. Ainsi déployée, une Compagnie de la Raven Guard peut guerroyer sur plusieurs zones de combat à la fois, ses guerriers frappant depuis les ombres pour affaiblir l’ennemi, jusqu’au moment de porter le coup fatal.
La polyvalence de ces Serres permet à la Raven Guard de regrouper rapidement ses troupes si nécessaire, afin de former de plus vastes détachements en fonction des nécessités, qui peuvent ensuite de nouveau de scinder en groupes restreints selon les objectifs à atteindre. Ces redéploiements sont si rapides que l’ennemi surestime souvent les effectifs de la Raven Guard, d’autant plus que celle-ci maximise cet effet psychologique en altérant son héraldique pour semer la confusion et pour masquer la disposition de ses forces.
En dépit de la fluidité des déploiements de la Raven Guard, la structure des Compagnies est essentielle dans la manière qu’a le Chapitre de rassembler ses forces, car chacune obéit strictement aux recommandations couchées par écrit dans le Codex Astartes.
Ainsi, la 1ère Compagnie de la Raven Guard est composée des guerriers les plus expérimentés du Chapitre. Appelés Vétérans, ils ont connu des décennies, voire des siècles de guerres incessantes. Un Frère de Bataille ordinaire de la Raven Guard vaut une douzaine de soldats humains, et on dit qu’un Vétéran de la Première Compagnie est l’équivalent de plusieurs Space Marines moins expérimentés que lui. Ces troupes sont donc précieuses.
Les 2e, 3e, 4e et 5e Compagnies sont des Compagnies de Combat, et comprennent un mélange d’Escouades de Ligne, d’Appui-Feu et d’Appui Rapproché. Chaque Capitaine des Ombres dispose ainsi d’un large éventail d’outils tactiques, qu’il décide d’envoyer toute sa Compagnie de Combat à la guerre en une seule entité, ou qu’il la divise en détachements spécialisés.
Comme on peut s’y attendre de la part d’un Chapitre voué aux méthodes de combat discrètes et rapides, les Compagnies de Combat de la Raven Guard utilisent souvent des Armures Phobos, qui favorisent l’agilité au détriment de la protection. En plus des Armures Énergétiques Mk VI modèle Corvus, aux casques allongés caractéristiques, le grand nombre d’Armures Phobos au sein des Forces de Frappe de la Raven Guard donne à ces dernières une apparence aussi menaçante que furtive.
Comme tous les Chapitres Codex, les 6e, 7e, 8e et 9e Compagnies sont des Compagnies de Réserve. Ce sont des forces de combat autonomes, mais dont le rôle principal est d’appuyer et de renforcer les Compagnies de Combat, particulièrement lorsque celles-ci subissent des pertes.
En dehors des circonstances les plus exceptionnelles, un néophyte élevé au rang de Frère de Bataille passera par les Compagnies de Réserve, et apprendra à maîtriser toutes les armes et les tactiques possibles avant d’intégrer une Compagnie de Combat. Servant au sein des Escouades d’Appui-Feu de la 9e Compagnie, il intègre les préceptes de cible prioritaire et de tirs de saturation au nom de l’Empereur. Dans les Escouades d’Appui Rapproché de la 8e Compagnie, il apprend à canaliser sa férocité pour vaincre l’ennemi au corps à corps. Quand un Frère de Bataille rejoint les rangs des Compagnies de Réserve tactiques, il a acquis toutes les compétences nécessaires pour devenir un Space Marine à part entière. Il ne lui reste plus qu’à les affiner au cours de longues décennies de combats ininterrompus.
La 10e Compagnie est celle où les Frères de Bataille novices reçoivent leur baptême du feu, et où on leur enseigne les traditions et les doctrines de combat de leur Chapitre. Comparée à ses équivalents des autres Chapitres, la 10e Compagnie de la Raven Guard est notable pour la longue période que ses aspirants doivent passer avant de rejoindre les rangs des Compagnies de Réserve. Appelés les furtifs, les guerriers de la 10e Compagnie passent des années à pratiquer l’art de l’infiltration et du sabotage avant d’avoir l’honneur de recevoir la Carapace Noire. Cette Compagnie sert aussi de force de reconnaissance et d’assassinat, car elle accueille cent Primaris Vanguards prêts à agir à tout moment.
L’entraînement prolongé au sein de la 10e Compagnie sert aussi un autre but : le capital génétique de la Raven Guard est très réduit, c’est pourquoi ce Chapitre surveille chaque recrue de près, afin de s’assurer que tout néophyte est un ajout digne de l’héritage de Corax.
La 1ère Compagnie - Les Ailes Noires
- « L’ennemi invincible n’est qu’un mythe, invoqué par des esprits faibles pour masquer leur manque de détermination. Une vision. Un objectif. Un espoir. Volez-les à l’adversaire, une chose après l’autre s’il le faut, et la victoire s’ensuivra, aussi sûrement qu’une nuit glaciale cède la place à une aube nouvelle. »
- - Capitaine des Ombres Aethon Shaan.
L’accession aux rangs de la 1ère Compagnie permet aux vétérans de la Raven Guard d’arborer le symbole cruciforme traditionnel des Vétérans Space Marines. En dehors de cela, Corax n’accordait que peu d’importance aux atours et aux symboles honorifiques, surtout ceux qui n’offraient aucun avantage pratique au combat. Pour la Raven Guard, l’honneur est une question de force d’âme, et il est si bien enfoui qu’il n’attise pas les convoitises. Lorsque des vétérans de la 1ère Compagnie sont rattachés à des Forces de Frappe des autres Compagnies, ils abandonnent leurs symboles d’escouade usuels et adoptent les désignations des unités qu’ils appuient. Ainsi, des vétérans aidant la 4e Compagnie du Sergent Vétéran Oskaris seraient simplement nommés en tant que membres de l’escouade Oskaris, et adopteraient son numéro. |
Les Ailes Noires sont les plus puissants champions de la Raven Guard, célèbres pour leurs talents d’assassins. Bien des tyrans se pensaient à l’abri au milieu de leurs troupes, et ont pourtant péri des mains de la 1ère Compagnie, dont les vétérans frappent avec la force d’un éclair noir, avant de battre en retraite aussi soudainement qu’ils sont apparus.
Une des doctrines prédominantes de Corax était qu’un ennemi sans chef était un ennemi vaincu. Ce principe guide toujours les actions de la Première Compagnie de la Raven Guard, qui est passée maîtresse dans l’art de l’assassinat. Qu’il s’agisse d’une seule escouade déployée au sein d’une Force de Frappe ou de toute une Compagnie de Vétérans, les Ailes Noires cherchent à décapiter l’ennemi à la première occasion. C’est de cette façon que la 1ère Compagnie distille l’essence de la doctrine militaire de la Raven Guard: la victoire par le moyen le plus rapide et le plus efficace.
Afin d’accomplir cela, les Frères de Bataille des Ailes Noires favorisent un équipement qui leur permet de se déplacer rapidement et silencieusement sur le champ de bataille. Pour les Primaris de la Compagnie, cela signifie généralement revêtir l’Armure Phobos et s’en remettre à leur instinct pour esquiver les plus terribles attaques de l’ennemi. Ce n’est que lorsqu’elles s’attendent à une résistance acharnée que les Ailes Noires engoncent des Armures Terminator, et s’équipent le plus souvent de paires de Griffes Éclairs pour tailler en pièces les chefs adverses.
Pareillement, la 1ère Compagnie a souvent recours à des aéronefs rapides plutôt qu’à des véhicules terrestres pesants, car leurs missions reposent plus sur la vitesse que sur la puissance de feu. Il n’est pas rare que les Ailes Noires se rendent au combat accompagnées d’un escadron de Stormtalons pour les appuyer.
Quand elles ne sont pas sur le champ de bataille, les Ailes Noires ont un autre devoir, voilé de honte et de mystère : ce sont ces Space Marines qui gardent les entrées des Apothecarions et de la Nuit Sans Lune du Pic du Corbeau, afin que les créatures dont les hurlements bestiaux résonnent sans cesse ne puissent pas s’en échapper…
La 2e Compagnie - Les Portelombres
Les guerriers de la 2e Compagnie sont des parangons de la Raven Guard, versés dans l’art de la guerre discrète, mélangeant parfaitement la furtivité et l’agressivité. Les combattre revient à combattre des ombres.
Si les Ailes Noires sont les meilleurs assassins de la Raven Guard, les Portelombres sont l’incarnation des plus célèbres talents de leur Primarque. Pour les rejoindre, un Frère de Bataille doit faire ses preuves dans le domaine furtif de la guerre, tout autant que dans ses aspects les plus violents. Il doit maîtriser la Triple Voie de l’Ombre, et pressentir les mouvements de l’ennemi dans n’importe quelles conditions.
Les Frères de Bataille de la 2e Compagnie portent les ombres comme une seconde peau, et se déplacent dans un silence total, même avec leur équipement complet. Cependant, ils doivent aussi connaître les limites de la discrétion, et savoir quand lancer l’assaut, afin que la furtivité cède la place à la fureur.
Les Portelombres sont si doués que cela ne s’avère pas toujours nécessaire. Il n’est pas rare que leurs ennemis soient saignés à mort avant d’avoir pu comprendre ce qui leur arrivait, et au même moment, la 2e Compagnie est déjà en train d’engager d’autres cibles ou de capturer des objectifs.
Elle fait grand usage d’Infiltrators et de Reivers pour infiltrer les positions ennemies avant une attaque. Ces troupes d’insertion rapide sont idéales pour perturber les lignes de communications et saboter des positions stratégiques. Celles qui servent au sein de la 2e Compagnie excellent dans ces domaines.
Cette nouvelle génération de guerriers s’est avérée si efficace que le Capitaine des Ombres Solari a pour ambition d’aligner une force entièrement de type Vanguards, ce qui offrira au Chapitre une seconde formation Vanguard optionnelle en plus de celle qui se trouve déjà au sein de la 10e Compagnie. Cependant, on ne sait pas encore si une telle doctrine sera approuvée par le reste de l’état-major.
Le halo écarlate symbolise les nombreux sacrifices consentis par les Portelombres.
Les guerriers de la 2e Compagnie de la Raven Guard frappent de façon inattendue. Leurs ennemis sont pris dans des embuscades complexes, fruits d’un travail de désinformation et de diversion qui facilite la destruction des forces adverses.
La 3e Compagnie - Les Rôdeurs Fantômes
- « Sens-tu les serres de la Raven Guard se refermer sur ta gorge, Xenos orgueilleux ? Ne t’en fais pas. Ça sera vite terminé. »
- - Capitaine des Ombres Vordin Krayn, à la bataille d’Ulthwé’s Fall.
Comparés aux autres Compagnies de la Raven Guard, les Rôdeurs Fantômes de la 3e Compagnie sont peu subtils dans leurs actes et leurs stratagèmes. Ils se fient à des attaques d’une grande violence pour venir à bout de leurs ennemis.
Au cœur des enseignements de Corax se trouvait la Triple Voie de l’Ombre, souvent décrite comme un trident, ou une Griffe Éclairs à trois lames. Maîtriser un des trois aspects ouvrait la voie vers la victoire, en maîtriser deux rendait le triomphe probable, et maîtriser les trois précipitait de manière inévitable la défaite de l’adversaire. Dès le départ, les Compagnies de Combat du Chapitre furent fondées en se basant sur la Triple Voie. Les Compagnies 3 à 5 se spécialisèrent dans une branche, et leurs Frères de Bataille n’intégraient la 2e Compagnie que lorsqu’ils maîtrisaient totalement les trois aspects. Une telle promotion n’est pas systématique. Même parmi les fils de Corax, bien peu sont capables d’atteindre son talent, si bien que beaucoup passent toute leur carrière au sein de la même Compagnie. Ce sont des maîtres dans leur branche, mais ils ne parviennent jamais à dompter les difficultés des deux autres.
Les Rôdeurs Fantômes maîtrisent la Voie de l’Embuscade, l’enseignement le plus brutal et le plus direct de Corax. Leurs batailles sont livrées avec des escouades rapides qui encerclent et éradiquent l’ennemi au fur et à mesure, en se retirant avant de subir les contre-attaques. Des troupes de saut, des Land Speeders et des motos forment traditionnellement l’essentiel des escouades de la 3e Compagnie, qui pratique aussi intensivement les assauts par Modules d’Atterrissage.
Ces tactiques demandent de l’audace, voire de la témérité, particularismes qu’on trouve rarement au sein des autres confréries de la Raven Guard. Les Rôdeurs Fantômes sont considérés avec une certaine méfiance par le reste du Chapitre, qui dédaigne ses actions aussi précipitées que peu subtiles.
Toutefois, la Voie de l’Embuscade est nécessaire car elle contrebalance la tendance du reste de la Raven Guard à la pusillanimité. Cela se voit particulièrement lors des rares occasions où le Chapitre se déploie en masse. En ces occasions, la 3e Compagnie est à l’avant-garde, et perce une brèche dans les défenses ennemies, que les autres Frères de Bataille n’ont plus qu’à exploiter.
Ces engagements féroces expliquent pourquoi la 3e Compagnie est constamment en sous-effectifs, car le courage se paie au prix du sang. Néanmoins, on ne peut nier qu’un grand nombre de Maîtres de Chapitre étaient auparavant des Capitaines des Ombres des Rôdeurs Fantômes. Après tout, la bravoure est la monnaie qui permet de payer quotidiennement le coût de la survie de l’Humanité. Certes, la discrétion et la vigilance sont essentielles, mais il est souvent nécessaire de résoudre un problème à grand renfort d’Épée Tronçonneuse vrombissante.
La 4e Compagnie - Les Silencieux
« Avancez ! Ils vont bientôt revenir ! »
Le grondement de motos indiqua au lieutenant de Cadia Klurn que son avertissement arrivait trop tard. Un battement de cœur plus tard, les renégats de Khorne apparurent entre les troncs, silhouettes d’airain et de sang brandissant des haches tronçonneuses. « DU SANG POUR LE DIEU DU SANG ! » Des cris s’élevèrent et des tirs de laser paniqués illuminèrent les ténèbres. « En formation ! » hurla Klurn. « Tir en salve ! » Ses sergents relayèrent son ordre. Les Gardes Impériaux se rassemblèrent sous leurs drapeaux noircis et se mirent à tirer par salves coordonnées. L’héritage de Cadia n’était pas mort. Les cris d’un mourant se mêlèrent à ceux des enragés. Un renégat fut désintégré dans l’explosion de sa moto, mais les autres ne ralentirent pas. Les Cadiens allaient être noyés dans leur propre sang. Klurn tendit son Pistolet Bolter et tira, mais le projectile ricocha contre une épaulière en bronze. Il vit la Hache Tronçonneuse brandie, et sut qu’il n’aurait pas le temps de tirer une seconde fois. « DU SANG POUR LE… » Un tir céruléen perça la nuit. Son hurlement coupa net le cri de guerre du renégat, qui fut désarçonné et réduit à un cadavre brûlé. D’autres tirs s’ensuivirent. Klurn perçut comme une mélodie les tirs des incinérateurs à plasma. L’odeur de la chair brûlée envahit ses narines tandis qu’il tournait la tête vers la gauche. Des silhouettes en armures noires avançaient entre les arbres alors qu’elles n’étaient pas là quelques secondes plus tôt. Leurs tirs de plasma éradiquaient les motards de Khorne. Elles étaient suivies par un Repulsor au blindage incliné. Le Raven Guard dépassa les Cadiens en silence, en se fendant uniquement de quelques hochements de tête, soit en signe de respect, soit simplement pour signaler qu’elle avait bien noté la présence des Gardes Impériaux. Puis elle disparut dans les ombres, en ne laissant comme seules preuves de son passage que les cadavres calcinés de ses ennemis. |
La discrétion est le second chemin de la Triple Voie de l’Ombre et elle est vénérée plus que tout le reste par les Frères de Bataille de la 3e Compagnie. Ils sont passés maîtres dans l’art de se faufiler au milieu des positions ennemies, afin de se rapprocher de leurs objectifs et de précipiter la victoire de l’Imperium.
Tous les Frères de Bataille de la Raven Guard sont entraînés à frapper sans prévenir, en utilisant les ombres à leur avantage pour se rapprocher de l’ennemi, mais les guerriers de la 4e Compagnie ont élevé ce talent au rang d’art. Appelés les Silencieux, ils se faufilent sans bruit, et se fondent dans leur environnement. Ils s’inspirent en cela de leur Primarque, qui, dit-on, avait le don de se rendre virtuellement invisible quand on ne le regardait pas. Certes, un tel talent est inaccessible aux fils du Primarque, toutefois ce sont les Silencieux qui s’en approchent le plus discrètement.
Les Silencieux sont méthodiques, voire contemplatifs, dans leur approche de la guerre, et ils jugent les actions hâtives comme le pire des dangers. Leurs escouades tendent à se déployer dans des campagnes connues pour être longues et éreintantes, où les manœuvres importent plus que la violence des assauts. Une fois qu’ils sont lâchés, les Silencieux s’infiltrent derrière les lignes ennemies et mènent des opérations d’une précision chirurgicale.
Conformément à leur nom, les Silencieux ne parlent pas au combat. Ils attaquent sans cri de guerre, sans proférer d’ordres et sans parler dans leur vox pour éviter d’être détectés. Ils communiquent uniquement par le biais d’une gestuelle complexe, ou par des codes vox. Ces deux méthodes ont recours au Corspake, un langage secret qui descend de celui utilisé par les rebelles Lycaean, à l’époque de Corax. Lorsque le massacre est terminé, les Silencieux se retirent sans un bruit avec leurs morts, ne laissant comme seule trace de leur passage que les cadavres de leurs adversaires.
Les Silencieux sont spécialisés dans le combat d’infanterie, car leur approche discrète n’est pas adaptée pour les véhicules blindés. Même si tous les transports et chars de combat de la Raven Guard sont modifiés pour étouffer le son de leurs moteurs, ces altérations ne sont pas parfaites. De plus, les traces des chenilles ne sont pas faciles à camoufler. Lorsque la 4e Compagnie emploie des véhicules blindés, ils servent généralement de diversion pour masquer l’approche des fantassins.
Toutefois, en réponse aux heures sombres de l’Ère Indomitus, la 4e Compagnie s’est mise à utiliser intensivement des Repulsors, dont les générateurs antigrav compensent en partie les désavantages traditionnels des autres véhicules de transport. Quand les Silencieux vont en guerre, la colère des Repulsor Executioners s’exprime en même temps que celle des Bolters de l’infanterie.
Il peut paraître étrange que le Capitaine des Ombres de la 4e Compagnie soit aussi le Maître de la Flotte, car peu de choses sont plus imposantes et aussi peu discrètes qu’une Barge de Bataille et ses escorteurs. Cependant, cela s’est avéré judicieux à de nombreuses reprises au fil des millénaires. Opérant derrière les lignes ennemies, la 4e Compagnie est placée idéalement pour fournir des coordonnées de tirs pour les navires en orbite, afin de bombarder et détruire des défenses qui n’auraient pas été détectées en d’autres circonstances. Bien des traîtres se croyaient en sécurité derrière les murs de leurs forteresses, quand ils ont constaté que leurs Boucliers Void étaient désactivés au moment fatidique où les obus se mettaient à pleuvoir…
La 5e Compagnie - Les Veilleurs
Les Veilleurs privilégient la vigilance, le troisième chemin de la Triple Voie de l’Ombre, car ils considèrent que c’est l’héritage le plus essentiel de leur Primarque. À leurs yeux, les embuscades et la discrétion ne sont que des doctrines vides de sens si elles ne sont pas guidées par l’omniscience qu’apporte la vigilance. Ils se consacrent donc à la connaissance parfaite de l’ennemi.
Alors que la plupart des autres Primarques laissaient la reconnaissance aux soins de leurs guerriers, Corax s’en chargeait souvent personnellement, afin d’avoir une vision claire du combat à venir. Il inculqua ce principe à ses fils, et suite à la Deuxième Fondation, l’art de la reconnaissance fut attribué aux guerriers de la 5e Compagnie, qui prirent comme surnom les Veilleurs.
Depuis des points d’observation distants, les Veilleurs surveillent le champ de bataille avec un œil exercé, hérité de leur Primarque. Aucun détail ne leur échappe, au point que les infiltrateurs ennemis feraient aussi bien de progresser à découvert en tirant en l’air avec leurs armes.
De tels intrus sont traités avec une violence consommée, car les Veilleurs font usage de toute la panoplie de l’Armurerie de la Raven Guard. Des chars de combat et des harnais de guerre accompagnent couramment la 5e Compagnie à la guerre, et leurs tirs sont d’une précision incroyable. Ceux qui ne connaissent pas les méthodes de la 5e Compagnie attribuent cette précision à un don de précognition, mais la vérité est beaucoup plus prosaïque. Ces guerriers étudient intensivement l’adversaire pour être au fait de ses coutumes et de ses faiblesses, au point qu’ils n’ont aucun mal à prédire ses manœuvres et ses réactions.
S’il y a un coût inhérent à la poursuite de la Voir de la Vigilance, c’est la tendance à observer sans agir, à interpréter les événements qui se déroulent et à attendre le moment parfait pour agir, moment qui peut très bien ne jamais survenir. Ainsi, ceux qui se consacrent à la vigilance en viennent à imiter le trait le plus autodestructeur de leur Primarque : la recherche de réponses impossibles à trouver. Heureusement, certains Frères de Bataille n’intègrent la 5e Compagnie qu’après avoir servi dans les 3e et 4e Compagnies, et apportent des aptitudes de la Triple Voie qui contrebalancent les Veilleurs en cas de nécessité.
C’est aussi pour cette raison que la 5e Compagnie dispose du plus grand contingent de troupes de saut du Chapitre en dehors de la 8e Compagnie, et que son Capitaine des Ombres en prend invariablement le commandement. Ces Frères de Bataille peuvent atteindre des points stratégiques élevés, et leur présence rappelle aux Veilleurs que le premier devoir de l’Adeptus Astartes est d’agir, et que sa place est dans le creuset de la bataille. Lorsque ces guerriers se déploient, il vient un moment où le rugissement des armes est noyé par le hurlement des réacteurs dorsaux, quand les Veilleurs quittent leur poste d’observation pour se jeter dans la mêlée.
En plus de leurs devoirs au combat, les Veilleurs ont pour mission d’assurer la sécurité du Pic du Corbeau, et d’être à l’affût du retour de Corax. Un unique Frère de Bataille de la 5e Compagnie a assuré cette tâche en permanence depuis le jour où le Primarque a disparu, y compris pendant le tumulte des Croisades Noires et la lutte du Système Kiavahr contre les Tyranides et les Orks. Que cette veille dure depuis plus de dix mille ans sans résultat n’a aucune importance, car elle est tout autant symbolique que traditionnelle. Elle est en effet telle une flamme d’espoir au milieu des ténèbres qui engloutissent peu à peu la galaxie, brandie bien haut par un seul et unique gardien.
Depuis les premiers jours de l’existence de la Raven Guard, certains de ses guerriers ont été victimes d’une démence guerrière unique, une détermination à poursuivre la lutte sans souci d’auto-préservation, couplée à une incapacité à différencier les murmures des morts des paroles des vivants. Il est probable que cela soit dû à une faille dans le patrimoine génétique de Corax, car cette maladie se traduit par des yeux qui se noircissent entièrement, pareillement à ceux du Primarque. De plus, on a pu observer des similitudes troublantes avec le comportement étrange adopté par Corax peu avant son ultime départ de Délivrance. Cette forme de démence a été nommée la Marque Noire. Les effets de la Marque Noire ne sont pas forcément définitifs, et quelques Frères de Bataille qui survivent au combat voient disparaître ces symptômes. Néanmoins, pour la plupart, le besoin de tuer reste omniprésent. Au cours de la Grande Croisade, Corax organisa ces malades en unités de Tueurs de l’Ombre, des assassins et des troupes de choc qui vendaient chèrement leurs vies, afin que leur mort serve tout de même la cause de l’Empereur. Toutefois, suite aux énormes pertes subies par sa Légion sur Isstvan V, le Primarque ne pouvait plus se permettre de gaspiller les vies de ses guerriers. Il établit donc la Triple Voie de l’Ombre, afin que ses Frères de Bataille puissent se maîtriser et ne pas être affligés par la Marque Noire. Les efforts de Corax ne furent qu’un demi-succès. Même si l’établissement de la Triple Voie diminua le nombre de Frères de Bataille succombant à la Marque Noire, ceux qui en étaient affligés n’en ressortaient jamais. Ceux qui ne meurent pas au combat sont enfermés dans le Pic du Corbeau, où ils subissent des expériences et une vivisection tandis que les Apothicaires du Chapitre cherchent un remède, voire un moyen d’éradiquer la Marque Noire. Cette tare dans son patrimoine génétique qui afflige la Raven Guard depuis des millénaires est secrète, car nombreux sont ceux qui se révolteraient contre ces méthodes. |
La 6e Compagnie - Les Lames Noires
La 6e Compagnie a l’honneur de maintenir la tradition de lutte contre la tyrannie du Primarque. Elle se déploie pour contrer les ambitions des despotes, des démagogues et des faux prophètes qui cherchent à réduire l’Humanité en esclavage. Parmi toutes les Compagnies du Chapitre, la 6e est la plus éparpillée et la plus éloignée de Délivrance.
Dans la plupart des Chapitres, les Compagnies de Réserve ne servent qu’à remplacer les pertes des Compagnies de Combat, et reçoivent rarement des missions indépendantes. Ce n’est pas le cas au sein de la Raven Guard, dont les procédés de sélections très rigoureux produisent des réservistes capables de combattre sur n’importe quel théâtre de guerre, aussi efficacement que les Frères de Bataille des Compagnies de Combat. C’est donc le cas de la 6e Compagnie, les Lames Noires, dont la mission est d’infiltrer les planètes réduites en esclavage et de les ramener dans le giron de l’Imperium.
Le tyran peut prendre plusieurs formes. Certains sont des Gouverneurs Planétaires trop égoïstes pour gouverner dans l’intérêt de leur peuple. D’autres succombent aux tentations du Chaos, aux murmures des Cultes Genestealers ou aux fausses promesses des T’au. Les Lames Noires appliquent toujours le même remède: ces parasites doivent être détruits, jetés dans les flammes du châtiment pour servir d’exemple à ceux qui voudraient les imiter.
Les moyens utilisés varient d’une planète à l’autre. Si la corruption est centralisée, les Lames Noires ont recours aux assauts fulgurants typiques de l’Adeptus Astartes, en concentrant une énorme puissance de frappe contre un ennemi pris au dépourvu. Mais plus souvent, l’oppression est endémique, et doit être éradiquée à une échelle continentale, voire planétaire. Dans de tels cas, la 6e Compagnie se divise en plusieurs formations et met en place des actions de guérilla pour optimiser ses effectifs réduits. Concomitamment, des forces de résistance sont formées au niveau local, à partir du vivier de citoyens impériaux encore loyaux, afin qu’ils aident la Raven Guard et participent à la délivrance de leur monde. En effet, la Raven Guard ne peut rester indéfiniment sur une même planète, et s’assure qu’une population est capable de se défendre une fois qu’elle a été libérée.
Alors que le règne de l’Empereur est restauré, les Lames Noires disparaissent, et se redéploient sur d’autres mondes, sans prendre le temps de savourer leur victoire.
On a toujours besoin d’elles quelque part. Depuis l’ouverture de la Grande Faille et suite à la Noctis Aeterna, bien des mondes sont tombés aux mains de tyrans et de traîtres, par conséquent la 6e Compagnie est constamment en guerre. Elle frappe rapidement depuis les ombres, au point qu’elle est devenue synonyme de terreur pour ses ennemis. Elle n’a de cesse de favoriser le soulèvement des peuples afin qu’ils brisent leurs chaînes et reviennent dans la lumière de l’Empereur.
Les charges explosèrent au moment où le convoi du Culte Genestealer atteignait le milieu du pont. L’immense structure s’effondra dans le précipice qu’elle surplombait, emportant un Leman Russ avec elle. Les camions Goliath qui accompagnaient ce char tentèrent d’échapper à son destin, mais ils dérapèrent et tombèrent eux aussi, emportant des dizaines d’Hybrides voûtés qui tentaient vainement de se raccrocher aux pans de rocbéton en hurlant.
Le Lieutenant Primaris Solark observait la scène depuis la falaise et hocha la tête d’un air satisfait. Une campagne de désinformation et de retraites tactiques portait enfin ses fruits. Des tirs de laser fusèrent depuis l’autre extrémité du pont quand la Résistance Nasdreemi ouvrit le feu depuis ses positions cachées dans les rochers. Il y avait là quelques centaines de mineurs mal entraînés et pauvrement équipés. Ils ne représentaient pas une menace sérieuse pour le Culte de l’Absolution Griffue. Cependant, les Nasdreemi étaient prêts à se battre et c’était suffisant pour les rendre utiles. En dessous, le Primus des Cultistes hurlait de nouveaux ordres à sa horde, et l’aboiement des fusils automatiques répondit bientôt aux crissements des Fusils Laser. La tourelle d’un second Leman Russ commença à pivoter vers l’autre côté du pont. La Résistance n’avait rien pour s’opposer à ce monstre d’acier. Solark ouvrit son canal vox. « Maintenant. » Une tempête de Bolts éclata lorsque les frères de Solark dissimulés ouvrirent le feu depuis le bord de la route. Les Canons Laser des escouades Taelon et Kruark réduisirent le Leman Russ au silence avant qu’il puisse tirer. Solark via et tira lui aussi. Un énorme Aberrant s’effondra dans un geyser de sang épais. D’autres Hybrides se mirent à escalader les rochers de part et d’autre de la route pour éliminer cette poignée de Space Marines qui osait les défier. Toutefois, cette attaque ne visait pas à anéantir le culte : seul le Primus était visé. Éparpillées suite à l’explosion du pont, les forces du culte affrontaient les Nasdreemi au sud, et les Frères de Bataille de Solark et l’est et à l’ouest. Au nord, le Primus n’était plus protégé. « Frère Gaelar, la proie est à ta merci… » annonça Solark dans le vox. L’escouade de Motards du Sergent Gaelar surgit des cavernes au nord et descendit en trombe la pente vers la chaussée jonchée de cadavres. Le Primus se retourna et les aperçut, mais il n’aurait pas le temps de rameuter ses troupes. Un rare sourire passa sur les lèvres de Solark. La libération de Nasdreem se déroulait comme prévu. |
La 7e Compagnie - Les Murmuregriffes
Pour respecter les doctrines du Codex Astartes et de Corax lui-même, la Raven Guard emploie des variantes d’héraldique sur ses armures. Les Escouades de Ligne ont généralement la flèche codex sur l’épaulière droite, mais ce Chapitre utilise un grand nombre de façons de dénoter le numéro d’escouade, afin de semer la confusion chez l’adversaire. |
Les Murmuregriffes excellent dans la guérilla, et restent constamment en mouvement, qu’ils agissent seuls ou en soutien de leurs alliés, ils aiguillent habilement les forces adverses pour les faire tomber dans des pièges mortels.
Les guerriers de la 7e Compagnie utilisent de nombreux Land Speeders et autres aéronefs de l’armurerie du Chapitre afin de surprendre l’ennemi aussi bien par la ruse que par la vitesse. Corax enseignait que la rapidité et la discrétion peuvent souvent être interverties, car l’essentiel est que l’ennemi soit pris par surprise par un assaut lancé depuis des positions dissimulées, ou par une attaque si fulgurante qu’elle ne peut pas être contrée. Les Murmuregriffes préfèrent cette dernière méthode, et leurs escouades opèrent souvent en avant-garde pour engager des cibles d’opportunité et mettre en place des stratagèmes complexes.
Les rares occasions où le Chapitre de la Raven Guard combat ensemble, la 7e Compagnie opère aux côtés des Frères de Bataille néophytes et des spécialistes Vanguards de la 10e Compagnie, en formant une force d’assaut qui s’empare des points stratégiques et démantèle les lignes de ravitaillement adverses.
Cette relation se poursuit lors des engagements mineurs, où les groupes de la Compagnie de Scouts ont recours au sabotage, à l’assassinat et à l’embuscade pour ouvrir la voie aux guerriers de la 7e Compagnie.
Le lien martial entre ces deux Compagnies est si fort que certains vétérans des Murmuregriffes refusent d’intégrer une Compagnie de Combat et retournent au sein de la 10e Compagnie pour enseigner leur savoir et leurs compétences aux novices.
La 8e Compagnie - Les Invisibles
Au sein de nombreux Chapitres, les marquages d’appui rapproché ont beaucoup de variantes, plus que pour toute autre héraldique d’escouade. C’est dû en grande partie au tempérament féroce et orgueilleux des guerriers qui composent ces unités, et qui sont prompts à se jeter au combat pour se couvrir de gloire. Cela s’applique aussi à la Raven Guard, même si cette pratique est également mise à profit pour confondre l’ennemi. Il n’est pas rare que des escouades repeignent leurs marquages voire échangent leurs épaulières au beau milieu d’une campagne militaire afin que l’ennemi soit totalement désorienté quant au déploiement des forces de la Raven Guard. Il devient ainsi une proie facile. |
Conformément à la tradition de la Raven Guard, chaque Compagnie a été nommée par Corax lui-même. Le nom de la 8e Compagnie n’est donc pas dénué d’humour, car si les Invisibles peuvent effectivement l’être quand ils le désirent, leur présence est rarement ignorée à cause du vacarme de leurs Réacteurs Dorsaux.
La 8e Compagnie est la réserve de soutien rapproché de la Raven Guard, mais selon les coutumes du Chapitre, ses escouades livrent tout aussi souvent combat seules qu’en appui des Compagnies de Combat. De plus, alors que dans la plupart des Chapitres, la position d’un Frère de Bataille au sein des réserves d’assaut est considérée comme une partie temporaire mais essentielle de son entraînement, afin qu’il affine ses talents au corps à corps avant de poursuivre vers les 7e et 6e Compagnies, il n’est pas rare qu’un Frère de Bataille de la Raven Guard reste parmi les Invisibles jusqu’à ce qu’il connaisse la Paix de l’Empereur.
On ne peut nier que les fils de Corax partagent le goût de leur Primarque pour le combat avec Réacteurs Dorsaux. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux Frères de Bataille excellent au sein de la 8e Compagnie. Néanmoins, c’est également parmi eux qu’on trouve le plus grand nombre de cas de Marque Noire. Peut-être qu’à cause du lien indéfectible avec leur Primarque bien-aimé, ses fils ont tendance à reproduire sa folie.
Malgré cela, la 8e Compagnie fournit une réserve de guerriers taillés pour le corps à corps, versés dans l’art du combat rapide que favorisait Corax. Ils apprécient particulièrement les Griffes Éclairs, même s’ils sont tout aussi à l’aise avec des Épées Tronçonneuses, des Gantelets Énergétiques et n’importe quelle autre arme à disposition de l’Adeptus Astartes.
Leurs assauts sont aussi fulgurants que mortels. Ils perforent les défenses de l’adversaire et filent droit vers le cœur de son dispositif. Grâce au soutien des Inceptors, rien ne peut résister à une telle attaque.
Les Invisibles préfèrent utiliser des Réacteurs Dorsaux pour arriver rapidement au contact, et se déploient souvent à partir des baies de lancement d’aéronefs volant à basse altitude. Traditionnellement, leurs Réacteurs Dorsaux sont modifiés, non pas pour limiter le bruit qu’ils produisent, mais plutôt pour qu’il ressemble aux piaulements des rocs de Kiavahr en chasse. Ainsi, les Invisibles arrivent au combat précédé d’un chœur aussi monstrueux que terrifiant qui glace le sang de leurs adversaires et les pousse à fuir à toutes jambes.
Afin de justifier cette approche peu subtile de la guerre, la 8e Compagnie avance comme argument le fait que la vitesse et la férocité lui assurent de conserver l’initiative. Certes, Cette compagnie est celle dont le taux de pertes est invariablement le plus élevé, si bien que plus d’un officier du Chapitre s’est déjà offusqué de ses méthodes. Malgré cela, les Invisibles se raccrochent férocement à leurs traditions, et rappellent volontiers l’aphorisme "l’œil mort ne voit rien, et la langue inerte ne peut proférer aucun avertissement".
La 9e Compagnie - Les Mornechants
- « Pensez-vous qu’il a été facile pour les disciples de Corax de briser leurs chaînes ? Pensez vous qu’il a été facile de se battre nuit et jour pour libérer toute une planète, puis toute une galaxie ? Notre histoire est constellée d’épreuves, de trahisons et de vengeances. Vous allez apprendre ce que cela signifie vraiment pour la Raven Guard. »
- - Capitaine des Ombres Vos Delorn, aux novices de la 9e Compagnie.
Alors que les Escouades d’Appui-Feu de la Raven Guard arborent souvent une héraldique qui dévie du Codex Astartes, elles restent inhabituelles au sein de leur Chapitre car elles la modifient rarement d’une bataille à l’autre. Par là même, elles se démarquent des autres Compagnies, mais cela reste un acte de subterfuge qui vise à confondre l’ennemi : qui penserait qu’une partie du Chapitre va totalement dévier des pratiques du reste de la Raven Guard en matière ’héraldique ? |
Les Mornechants sont appelés ainsi en raison des mystiques de Kiavahr et de Délivrance qui clament des oraisons funèbres pour les mourants. Peu de noms de Compagnies sont aussi adaptés, car lorsque les Mornechants laissent parler leurs armes, de nombreuses âmes sont immédiatement précipitées dans l’oubli.
La 9e Compagnie de la Raven Guard est celle de réserve d’appui-feu. C’est là qu’arrivent la plupart des recrues après avoir terminé un entraînement harassant au sein de la 10e Compagnie. Elles adoptent alors les valeurs d’un Frère de Bataille et affinent leurs talents avec l’arsenal imposant du Chapitre.
Les Mornechants sont souvent rejoints par des guerriers incarcérés dans un sarcophage de Dreadnought. Ces héros apportent leur expérience et leur puissance de feu aux membres de la 9e Compagnie. Au sein de cette Compagnie, ces guerriers ancestraux servent souvent d’officiers en second, et tonnent des ordres par le biais d’émetteurs vox, afin de s’assurer que les Mornechants les moins expérimentés ont toujours un combattant vétéran pour les diriger et leur enseigner ce qu’il sait.
Appelé le Chœur par les Mornechants, la triade composée du Stormraven, du Dreadnought et de l’Escouade d’Appui-Feu a toujours été le socle sur lequel a été bâtie la doctrine tactique de la 9e Compagnie. Elle utilise cet outil pour apporter rapidement une énorme puissance de feu n’importe où sur le champ de bataille.
L’utilisation du Chœur a apporté de nombreuses victoires aux Mornechants, souvent face à un ennemi si pléthorique que l’Adeptus Terra avait déconseillé tout engagement. Par exemple, lors du Siège de Kantarel, un triple Chœur de la 9e Compagnie tint quarante kilomètres de côtes contre les Pirates du Drapo Rouj’, en se redéployant sans cesse pour empêcher les navires des Peaux-Vertes d’accoster. Plus de la moitié des Mornechants furent blessés ou tués, toutefois leur sacrifice ralentit suffisamment la progression des Orks afin que le 293ede Tallarn et le Chapitre des Fire Lords sécurisent la ligne de défense secondaire, ce qui permit de préserver les cryptes technologiques de Kantarel de toute profanation.
Le Capitaine des Ombres Delorn est le commandant de la 9e Compagnie. C’est un traditionaliste acharné, et le seul officier de haut rang du Chapitre qui s’oppose à la présence croissante des Primaris dans ses rangs. Il s’entêtera sans doute jusqu’à ce qu’une formation aussi efficace que le Chœur émerge, grâce aux possibilités infinies offertes par la sorcellerie génétique de Cawl. Au grand dam de ses pairs, Delorn est connu pour surveiller personnellement les Primaris sous ses ordres, et on affirme qu’il leur impose des standards ridiculement élevés dans l’espoir qu’ils ne parviennent pas à les atteindre.
De tels préjugés semblent totalement aberrants, surtout à une époque où même les Chapitres les plus obtus reconnaissent l’efficacité des Space Marines Primais, et font de leur mieux pour les intégrer rapidement à leurs effectifs. Cependant, l’obstination de Delorn n’est pas complètement contre-productive, car lorsque les Space Marines de la Raven Guard sous ses ordres quittent sa Compagnie pour en rejoindre une autre, ils figurent déjà parmi les guerriers les plus coriaces et les plus déterminés de leur Chapitre.
La 10e Compagnie - Les Furtifs
En plus des escouades de Scouts de la 10e Compagnie, il existe une force de cent Space Marines Vanguards, des spécialistes en Armure Phobos qui comprennent des Reivers, des Suppressors et des Infiltrators. En assassinant les commandants ennemis, en brouillant les communications et en sabotant les infrastructures de l’ennemi, ces guerriers Vanguards paralysent sa machine de guerre. Une fois que leurs victimes sont suffisamment affaiblies, les Vanguards frappent avec une violence inouïe afin de réduire rapidement à néant toute opposition. Les guerriers Vanguards de la 10e Compagnie sont si précieux que leur déploiement exact n’est généralement connu que de leur Capitaine des Ombres et du Master des Ombres en personne, car le secret est une force à lui seul. |
La 10e Compagnie est celle où tous les novices du Chapitre sont formés et observés attentivement. L’art de la dissimulation appris au sein de cette Compagnie imprègne chaque guerrier de la Raven Guard pour le restant de sa vie. Son entraînement fait de lui un véritable fils de Corax, aussi bien d’esprit que de corps.
La Raven Guard recrute en grade majorité sur Délivrance et Kiavahr, des planètes où Corax est devenu une légende. Servir au Pic du Corbeau est un grand honneur, même si beaucoup de recrues ne survivent pas à l’implantation du patrimoine génétique du Primarque. Celui-ci a en effet été partiellement souillé au fil des millénaires, c’est pourquoi le Chapitre ne peut faire preuve d’aucun manque de rigueur dans son processus de sélection.
Avant de recevoir l’héritage génétique de Corax, un néophyte doit passer de nombreuses épreuves sous les dômes de force de Délivrance et sur les étendues inhospitalières de Kiavahr. Recevoir cet héritage génétique, c’est devenir le détenteur du futur du Chapitre, il est donc nécessaire d’avoir conscience de la rareté et de l’honneur d’un tel privilège. C’est aussi un premier pas sur un chemin difficile et dangereux, car la Raven Guard attend des efforts constants de la part de ses néophytes. Les contingents de la 10e Compagnie, appelés Serres, sont souvent déployés au sein de Forces de Frappe afin d’agir de concert avec les Compagnies de Combat, en tant que détachements de reconnaissance et d’infiltration.
Appelés les Furtifs, les Scouts de la 10e Compagnie se faufilent derrière les lignes ennemies et indiquent les points faibles à leur état-major. De tels renseignements peuvent littéralement renverser le cours d’une guerre. Ces missions sont aussi un terrain d’entraînement idéal pour ceux qui cherchent à maîtriser l’art du camouflage et de la discrétion. Il n’est pas rare que les meilleurs Scouts se rendent au combat aux côtés de leurs camarades Vanguards. C’est alors une épreuve du feu pour les aspirants, qui vont à la bataille à bord de Land Speeder Storm ou sur des motos, afin de tenir le rythme de leurs camarades d’élite. Ils doivent foncer tête baissée dans les pires situations et en ressortir victorieux.
Ceux qui survivent à de telles opérations peuvent accéder à un entraînement avancé, jusqu’à passer l’ultime rite qui leur permettra de devenir des Frères de Bataille à part entière. Lorsqu’ils atteignent enfin ce but, ils ont le droit de célébrer leur réussite avec ceux qui les ont encadrés. Évidemment, ces célébrations sont de courte durée, car la Raven Guard n’aime guère que ses guerriers se glorifient de leurs accomplissements.
État-Major du Chapitre
Tous les Chapitres ont leurs propres traditions, et la Raven Guard ne fait pas exception à la règle. La plupart de ces rituels rendent hommage au Primarque disparu, ainsi qu’à l’Empereur, que la Raven Guard considère davantage comme une figure patriarcale que comme une divinité. D’autres rituels rappellent les cérémonies que des cultes martiaux conduisent dans tout l’Imperium. Mais les Rites des Ombres sont spécifiques à la Raven Guard et à ses successeurs. Préservés depuis l’époque de la Grande Croisade, ces rituels mystérieux enseignent que les ombres recèlent la vérité comme le mensonge ; le but de chaque rite est de séparer l’une de l’autre, et d’entrevoir des vérités jusqu’alors cachées - sur ses Frères de Bataille, la cause qu’il défend ou sur ses ennemis. Les Rites des Ombres se déroulent dans le silence le plus complet, en utilisant uniquement le Ramage, la langue des signes du Chapitre pour les questions et réponses traditionnelles de chaque cérémonie. L’Autel du Corbeau ; le Festin d’Ossements ; le Carillon Vide ; et même l’Appel du Meurtre, qui sert à réclamer vengeance à l’encontre du tueur d’un grand héros et ne peut être conduit que pendant la bataille. Tous se déroulent sans un mot, leurs secrets abrités d’éventuels témoins par un voile de silence. Il revient aux Capitaines des Ombres comme à leurs Chapelains de superviser ces rituels, car ils marchent parmi les ombres et sont les gardiens des mystères du Pic du Corbeau. Le terme "des Ombres" est un titre accordé aux Frères de Bataille qui ont passé avec succès les Rites des Ombres, et maîtrisé la Triple Voie, et a donc tissé des liens profonds avec le Primarque. Nul ne peut atteindre le rang de Capitaine sans une telle maîtrise, mais ce rang n’est pas un prérequis pour autant ; n’importe quel Frère de Bataille peut devenir un frère des ombres sitôt qu’il a fait la preuve de ses qualités. De fait, c’est un rang très courant chez la 2e Compagnie, les Portelombres. Ces guerriers sont très respectés par le reste du Chapitre, mais n’ont aucun statut particulier en dehors de celui accordé par leur rang. Ne faire qu’un avec les ombres est un don précieux, mais même au sein de la Raven Guard, cela ne remplace pas l’aptitude au commandement. |
Sous l’égide du Maître des Ombres, les commandants de la Raven Guard sont chargés de la gestion des forces combattantes du Pic du Corbeau, dans le respect des enseignements de Corax et en préservant le précieux génogerme du Chapitre.
Les seigneurs de la Raven Guard opèrent avec davantage d’autonomie que leurs homologues des autres Chapitres. Si les décisions du Maître des Ombres ne sauraient être remises en question, ceux qui servent sous ses ordres sont encouragés à faire preuve d’initiative faute de directives. Certains Chapitres considèrent cette approche peu conventionnelle comme anarchique, mais la Raven Guard en a tiré profit tout au long de dix millénaires de guerre. Là où d’autres forces seraient désorganisées si leur chef venait à périr au combat, il y a toujours un Capitaine des Ombres autonome prêt à assumer le rôle de commandant.
Cette philosophie s’étend à toute la hiérarchie de la Raven Guard : les Chapelains, les Archivistes et les Techmarines sont tous censés agir intuitivement sur le champ de bataille, et faire preuve du même instinct que Corax. Il est rare qu’une Force de Frappe ne commence les hostilités sans la sagesse spirituelle d’un Chapelain ou le talent d’un Techmarine pour apaiser une machine affligée, mais les détails précis de ces arrangements ne sont que très rarement imposés par l’état-major. Seuls les Apothicaires sont assignés officiellement - en raison du passé tumultueux du Chapitre, une grande importance est accordée à la perpétuation du génogerme par le prélèvement des glandes progénoïdes des guerriers tombés au champ d’honneur. À ce titre, la Raven Guard emploie un contingent d’Apothicaires plus important que celui des autres Chapitres.
Si, en théorie, le Maître des Ombres prend conseil auprès de ses Capitaines des Ombres et des membres les plus haut gradés du Reclusiam, du Librarius, de l’Apothecarion et de l’Armurerie, en pratique, il est rare qu’ils soient tous en un même lieu au même moment. Le conclave convoqué par Kayvaan Shrike où il décida de disséminer ses Frères de Bataille dans tout l’Imperium, fut la première réunion de ce type depuis près de deux siècles. À l’instar de nombre de Chapitres basés sur des flottes, les membres de la Raven Guard restent rarement longtemps au même endroit, et ses commandants pensent que les actes pèsent toujours davantage que les mots.
Néanmoins, la Raven Guard est une confrérie tout aussi soudée que les autres Chapitres de l’Adeptus Astartes, unie non seulement par l’héritage génétique de Corvus Corax, mais aussi par son désir impérieux de délivrer le genre humain de l’emprise des ténèbres. Et les frères de la Raven Guard sont prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour mener à bien leur mission.
Armurerie
Au cœur du Pic du Corbeau se niche l’Armurerie, où les chars de combat, les escorteurs, les armes et les exo-harnois du Chapitre sont entretenus par les Techmarines et une armée de Serviteurs. L’Armurerie est le conservatoire de l’histoire du Chapitre et la clef de son avenir, c’est par conséquent un lieu d’une grande importance spirituelle pour les fils de Corax.
En termes de pertes humaines et matérielles, l’Hérésie d’Horus fut proprement désastreuse pour la Raven Guard. Suite au massacre de Isstvan V, une quantité effroyable de véhicules et d’armement fut détruite ou abandonnée, au point que la Raven Guard et ses successeurs durent se rabattre sur d’anciens modèles d’armures et d’armes des siècles durant.
Après des années de labeur, les manufactorums et les forgerons de Kiavahr parvinrent à combler ces pertes, mais les pénuries récurrentes ont laissé des traces. Nombre des équipements les plus anciens affichent encore les traces de batailles anciennes, cicatrices révérées de Isstvan, Tolomos et Carinae, préservées afin que nul n’oublie les sacrifices du passé. Néanmoins, la maintenance est nécessaire pour que la Raven Guard mène ses missions à bien. Malgré l’estime du Chapitre pour les traces des batailles passée, celles-ci peuvent amoindrir les capacités furtives d’un véhicule.
Les artificiers de la Raven Guard effacent ces traces à regret, mais pour le Chapitre, la fonctionnalité l’emporte sur l’apparat.
Les plus anciennes machines de guerre de la Raven Guard quittent rarement les ténèbres. Elles sont préservées dans les hangars les plus secrets de l’Armurerie et ne sont utilisées qu’en cas de nécessité absolue, tels les esprits du passé invoqués pour contribuer aux faits d’armes des vivants.
En effet, les guerriers de la Raven Guard pensent que leurs défunts ne sont pas à jamais disparus, mais qu’ils attendent tapis dans des ombres que nulle lumière ne peut dissiper, jugeant les triomphes et les échecs de leurs successeurs. En utilisant les reliques de l’Armurerie au combat, les fils de Corax montrent à leurs prédécesseurs que des guerriers de valeur servent toujours la cause du Chapitre. Cela explique aussi pourquoi les guerriers de la Raven Guard vénèrent les sarcophages Dreadnought, car ces merveilles technologiques permettent aux combattants tombés au champ d’honneur de continuer à servir avec les vivants tout en ayant fait un pas de plus vers les ombres.
En dépit des fantômes et du poids des souvenirs, l’Armurerie bourdonne d’activité comparée au reste du Pic du Corbeau, car chaque bataille apporte son lot d’armures à restaurer, et l’armement comme le blindage d’adamantium des véhicules doivent être entretenus, et leurs Esprits de la Machine apaisés.
L’équipement des guerriers tombés au champ d’honneur est restauré avec le plus grand soin, afin de servir au mieux leurs successeurs dans la lutte incessante du Chapitre. C’est pourquoi l’Armurerie luit de l’éclat de la forge alors que le reste de la forteresse est plongé dans la pénombre, le fracas des marteaux et le rugissement des fourneaux évoquant un hymne à la gloire d’une guerre éternelle.
Recrutement
Les habitants de Deliverance ont toujours vénéré Corax pour les avoir libérés, et cette admiration et cette loyauté s’étendent à ses descendants. Au fil du temps, les habitants de Kiavahr ont fini par partager ces sentiments, en dépit de ce qu’ils ont subi de la part de Corax dans sa guerre contre les dirigeants oppressifs de la planète. En conséquence, la Raven Guard a toujours largement recruté dans son système d’origine et ses habitants ont volontiers donné leurs fils lorsque les Apothicaires, les Chapelains et les Archivistes du Chapitre cherchaient de nouveaux aspirants. Néanmoins, la Raven Guard recrute toujours sur d’autres mondes lorsqu’elle découvre des candidats adéquats.
Suite aux expériences ratées de Corax pendant l’Hérésie d’Horus, le réservoir de semences génétiques du chapitre a été à la fois épuisé et irrémédiablement endommagé. Les guerriers de la Raven Guard ne possèdent pas de Mucranoïde, l’implant qui permet à un Space Marine de transpirer, une substance qui recouvre la peau et offre une résistance à la chaleur et au froid extrêmes, ainsi qu’une protection dans le vide. Ils ne possèdent pas non plus de glandes de Betcher, qui permettent aux Space Marines de cracher un poison corrosif. En raison de l’instabilité et de la relative rareté de leur semence génétique, les Raven Guard considèrent le fait de se voir implanter leur matériel génétique comme un honneur et un fardeau incroyables à la fois. Ils n’accordent pas de telles choses à la légère, c’est pourquoi leurs cycles de recrutement sont plus lents que ceux des autres chapitres, et un grand nombre d’aspirants meurent avant d’avoir reçu un seul implant, tant les Raven Guard sont déterminés à ce que seuls les meilleurs reçoivent un tel cadeau.
La Raven Guard soumet les aspirants à d’innombrables épreuves dans les dômes de force de Délivrance et dans les Désolations Inhospitalières de Kiavahr. Les aspirants doivent faire face à des conditions mortelles avec peu de nourriture, d’eau ou de sommeil, doivent éviter et tuer des monstres et des mutants, et doivent apprendre la patience pour chasser des proies et éviter d’être repérés. L’une des épreuves est le test de l’Observateur. Il ne s’agit pas d’une épreuve physique, mais plutôt d’une épreuve visant à démontrer les capacités d’observation du candidat. Après être descendu dans les gangs de Kiavahr, il doit mémoriser autant de détails que possible, sur tous les sujets possibles. Les voies d’entrée et de sortie potentielles pour les missions d’assassinat et la couleur des haillons portés par un gamin des rues qui n’a fait qu’une brève apparition ne sont que deux exemples d’observations physiques. On attend également des aspirants qu’ils fassent des observations et des analyses morales, par exemple sur la personne qui vole pour nourrir sa famille affamée, sur l’Exécuteur qui laisse en liberté des petits délinquants en échange d’informations sur des gangs meurtriers, ou sur les fonctionnaires locaux qui acceptent des pots-de-vin pour pouvoir financer un certain type de bien public.
L’Épreuve de Justice plonge au cœur de l’esprit du candidat, pour voir si ses valeurs et sa personnalité correspondent vraiment à celles du chapitre - loyauté, liberté, courage et justice. Pour cette épreuve, dont beaucoup de Raven Guard se souviennent comme étant plus ardue que n’importe quel défi physique, l’aspirant est attaché à une chaise dans une obscurité quasi-totale. Un bibliothécaire plonge dans leur esprit pour lire leurs pensées et leurs sentiments, tandis qu’un Chapelain leur pose des dilemmes moraux de plus en plus complexes et leur présente des scénarios à multiples facettes en leur demandant ce qu’ils feraient dans la situation donnée. Il y a vraiment de bonnes et de mauvaises réponses à ces questions, et la présence d’un Archiviste dans l’esprit des aspirants garantit qu’aucun d’entre eux ne pourra jamais tenter de mentir au cours de l’interrogatoire. En effet, une simple tentative de malhonnêteté suffit pour qu’un candidat soit tué sur le champ, ou lobotomisé pour être utilisé comme Serviteur.
L’une des épreuves physiques auxquelles est soumis un aspirant s’appelle l’Épreuve du Spectre. Le candidat est lâché seul dans les Désolations, une vaste étendue de Kiavahr abritant des meutes de mutants et de monstres vicieux et prédateurs ayant un grand appétit de chair. Il doit parcourir en trois jours cent quatre-vingt-dix miles de ce territoire mortel sans se nourrir et sans se faire repérer par un prédateur indigène. Cette épreuve n’est qu’une des nombreuses qui permettent d’évaluer la capacité d’un aspirant à parcourir un terrain difficile à toute vitesse, tout en tenant compte de la furtivité et de la connaissance de la situation à tout moment. Les rares aspirants qui réussissent ces tests peuvent s’attendre à une longue période de service au sein de la Dixième Compagnie, passant des années à apprendre les arts de l’infiltration, du sabotage et de la guérilla.
Souvent, des contingents de Scouts - connus sous le nom de Pignons - sont déployés aux côtés des forces régulières du Chapitre dans le cadre d’opérations conjointes afin de perfectionner leurs compétences. Pour certains aspirants, ces batailles constituent le dernier rite de passage avant d’obtenir le droit de recevoir la carapace noire. Le processus long, douloureux et dangereux d’appartenance à la Dixième Compagnie produit des guerriers exceptionnels de la Compagnie de Réserve, dont les capacités et les compétences sont à peine inférieures à celles de leurs Frères de Bataille dans les Compagnies de Combat. La récompense pour avoir atteint ce niveau est le droit de choisir un nouveau nom, composé d’un nom de bataille et d’un nom d’honneur. Le premier est le plus souvent le nom d’un ancien champion du Chapitre, ce qui le rattache à l’histoire de la Raven Guard. Le second est généralement un mot de Kiavahran désignant une bête de chasse, une arme, un héros populaire ou tout autre élément approprié de la culture de Kiavahran, liant ainsi à jamais le guerrier à sa terre d’origine.[11]
Les Rocs de Kiavahr
L’un des rites de passage que les aspirants Chapelains du Chapitre entreprennent est la chasse rituelle d’un oiseau roc. Ce sont des oiseaux de proie féroces et rusés que l’on trouve dans les montagnes diagothiennes de Kiavahr et qui sont sacrés pour la Raven Guard. La longue ascension vers les hauts perchés où les rocs font leurs nids est extrêmement dangereuse en soi, et certains guerriers ne survivront pas à leur ascension des parois rocheuses tranchantes comme des lames de rasoir. On attend d’eux qu’ils tuent leur proie à mains nues et qu’ils ramènent son lourd cadavre sur les flancs brutaux de la montagne, jusqu’au Pic du Corbeau. À jamais, le Chapelain portera les os de sa proie, en l’honneur de la magnifique bête et aussi parce qu’ils croient que le port des os leur permettra de porter l’esprit de l’animal au combat et donnera au Chapelain une plus grande force pour guider correctement ses frères. Surpasser et vaincre une créature aussi puissante que le roc est un signe certain de l’habileté d’un guerrier au combat, de sa résolution, de sa résistance, de sa détermination et de la rapidité de sa pensée, ainsi qu’un symbole de son expérience des terribles dangers et de l’épuisement extrême. Ce sont des attributs vitaux qu’un Chapelain doit posséder s’il veut inspirer et commander avec la confiance de guerriers tels que la Raven Guard car comme tous les Space Marines, les Raven Guard pensent que ceux qui donnent des ordres doivent démontrer leur capacité à les exécuter.[12]
Un Chapitre en Guerre
Assassinat, embuscade, reconnaissance, sabotage, infiltration : telles sont les méthodes de combat des fils de Corax, maîtres des arts de l’ombre qui font le malheur des tyrans, des despotes et de tous les autres ennemis de l’Empereur. Pour les ennemis de la Raven Guard, aucun endroit n’est sûr, que ce soit sur les lignes de front ou à des kilomètres derrière elles, car au combat, chaque ombre peut dissimuler un tueur. Chaque battement de cils d’une sentinelle donne à un Space Marine le temps de se mettre en position idéale pour porter un coup mortel. La Raven Guard peut contourner les systèmes de sécurité et les sentinelles les plus vigilants et se battre pendant des années sans réapprovisionnement en détruisant les modules de communication, les lignes de ravitaillement et les dépôts de machines de guerre de l’ennemi. En soi, cela suffit à détruire des armées. Lorsque la Raven Guard forme, arme et dirige des guérilleros et des insurgés locaux, elle peut renverser des empires.
Pour les descendants de Corax, la guerre ouverte est le coup de grâce, le point culminant d’une longue campagne d’égarement et de raids rapides. Suivant les enseignements de leur primarque, qui a surmonté la supériorité numérique et matérielle des guildes technologiques de Kiavahr grâce à la ruse, aux prouesses tactiques et à l’initiative personnelle, ils savent que la puissance pure n’est pas garante de la victoire. Avec suffisamment de patience, ils peuvent déjouer et submerger même les ennemis les plus puissants, et ils pensent qu’un coup de serpe parfaitement synchronisé dans le cœur est un meilleur moyen de s’assurer la victoire qu’un conflit d’usure. La Raven Guard est spécialisée dans les attaques éclair, restant toujours en mouvement et gardant l’ennemi dans l’incertitude quant à son nombre et à ses déplacements. Toujours à la recherche des faiblesses de l’ennemi, ils frappent là où l’ennemi est le plus vulnérable, avec une précision mortelle, après une planification minutieuse.
Les tactiques et stratégies privilégiées par la Raven Guard se prêtent bien à l’utilisation intensive d’éclaireurs, de réacteurs dorsaux et, depuis l’apparition des Space Marines Primaris, de forces d’avant-garde telles que les Infiltrators et les Suppressors. Nombre de ces unités sont parfaitement adaptées à l’infiltration à pied, mais la Raven Guard est également passée maître dans l’art de la capsule d’assaut pour porter ses coups mortels, et ses flottes d’avions et de véhicules sont équipées de technologies furtives avancées pour s’assurer que l’ennemi ne se doute pas qu’il est attaqué, jusqu’à ce qu’il soit bien trop tard. Même les escouades d’appui-feu sont censées être des forces mobiles. Elles doivent toujours être en mouvement pour suivre leurs frères de bataille qui avancent rapidement et pour trouver de nouvelles positions de tir afin de fournir un tir de couverture punitif.
Le commandement décentralisé est le pilier central de la stratégie de la Raven Guard depuis des millénaires. Lors de son soulèvement, Corax ne pouvait pas être partout à la fois, et il était difficile d’acquérir des systèmes de communication fiables ; il devait donc faire confiance à ses lieutenants pour exécuter leurs ordres sans supervision. Il a donc dû faire confiance à ses lieutenants pour qu’ils exécutent leurs ordres sans supervision, ce qui a donné à ses commandants une grande flexibilité, non seulement pour exécuter leurs ordres comme ils l’entendaient, mais aussi pour faire face à des événements imprévus. Un autre avantage est que la perte d’un chef signifie souvent que les disciples de Corax, qu’ils soient mortels ou post-humains, sont tout à fait capables de mener un plan à son terme. L’importance que Corax accordait à un retour d’information honnête et sincère de la part de ses guerriers y contribue grandement. Tous les guerriers contribuant aux plans de bataille, chacun se les approprie et n’a donc pas besoin de la main d’un commandant pour les mettre en œuvre.
Bien que Corax ne s’oppose pas au Codex Astartes et qu’il soit ostensiblement un chapitre du Codex, dans la pratique, la Raven Guard se déploie rarement par compagnie, se battant plutôt en forces de frappe rapides appelées Griffes. Ces forces peuvent être aussi petites qu’une escouade, et peuvent être divisées ou fusionnées selon les besoins de la campagne. La Raven Guard applique également le "protocole Moritat". Lorsque ce protocole est appliqué, des guerriers sont envoyés dans des Zones de Guerre pour former les défenseurs locaux aux arts de la guerre secrète, ou s’embarquent pour des missions solitaires qui nécessitent tellement de secret et de furtivité que même une escouade de combat serait trop nombreuse. Toute force de la Raven Guard jouit d’une totale liberté tactique sans avoir à en référer à une autorité supérieure ; la seule contrainte pour la plupart est qu’un Apothicaire fera partie de presque toutes les forces. La vulnérabilité des gènes du chapitre est telle qu’ils ne peuvent se permettre de prendre des risques inutiles avec ce qu’ils ont, et c’est pourquoi la Raven Guard compte plus d’Apothicaires et d’Adeptes de l’Hélix que beaucoup d’autres Chapitres.[13]
La Reconquête de Safiniyus
C’est une bataille rare et désespérée qui réunit la quasi-totalité du Chapitre de la Raven Guard en guerre. La reconquête du monde minier de Safiniyus, riche en Prométhéum, au cours de l’ère Indomitus, tombé aux mains d’une bande de Night Lords dépravés et de leurs hordes de disciples mortels sadiques, a nécessité toutes les compétences subtiles et la force des fils de Corax pour aboutir à une victoire décisive. Quelques semaines à peine après que les traîtres et les hérétiques se soient emparés du monde vital, le maître de chapitre de la Raven Guard, Kayvaan Shrike, a introduit des centaines de ses guerriers sur la planète sans qu’on les voie. Grâce à ces guerriers et aux systèmes d’Augures très avancés intégrés aux vaisseaux de guerre du Chapitre, la Raven Guard a pu calculer où et quand frapper. Ils ont été forcés d’assister aux meurtres de dizaines de milliers d’innocents torturés, écorchés vifs et assassinés par les Night Lords et leurs partisans.
Mais ils savaient que s’ils agissaient trop tôt, ils seraient vaincus et que chaque âme de la population serait exterminée après avoir souffert une agonie insupportable. Pour sauver des milliards de personnes, ils devaient assister à la mort de millions d’autres. Au moment opportun, la Raven Guard attaqua les Night Lords par le bas, après s’être cachée dans les entrailles de vastes modules de stockage ou dans les ombres des mines les plus profondes, et elle attaqua par le haut, en lançant la bataille à bord de Thunderhawk ou en descendant rapidement par grav-chute et réacteurs dorsaux. Ils ont contré chaque mouvement des Night Lords, prédisant à l’avance leurs tactiques. Ils ont massacré des cultistes mortels dans leur sommeil, détruit des dépôts de munitions et libéré les captifs torturés des hérétiques. Les combats ont éclaté au sommet des Flèches de forage, à des centaines de mètres au-dessus des mers de prométhéum, ainsi que dans l’enceinte claustrophobe des couloirs de maintenance des centrales électriques, avec Shrike lui-même en première ligne. Sonnés par l’attaque soudaine de la Raven Guard, les Night Lords survivants s’enfuirent et, quelques semaines plus tard, les industries de Safiniyus étaient à nouveau pleinement opérationnelles.[14]
Héraldique de la Raven Guard
- « Peu importe la puissance des armes de l’adversaire s’il ne sait pas où diriger ses coups. Les ombres sont nos alliés mes frères, utilisez-les bien… »
- - Capitaine des Ombres Kylesh, avant la Purge de Shondor.
L’iconographie et les marquages de la Raven Guard adhèrent plus ou moins au Codex Astartes, avec quelques différences mineures. Toutefois, il est à noter que les guerriers de la Raven Guard opérant pour une longue période derrière les lignes ennemies ont pour habitude de masquer, voire d’effacer leurs marquages pour empocher toute identification par l’ennemi.
Le mode opératoire de la Raven Guard met l’accent sur l’obscurcissement et, bien que le Chapitre conserve des codes héraldiques formels largement alignés sur le Codex Astartes, il met l’accent, en temps de guerre, sur des principes qui permettent d’adapter les symboles afin de confondre l’ennemi. Ils puisent dans un large éventail d’iconographies qu’ils modifient librement sur le champ de bataille pour semer la confusion et dissimuler leur disposition à l’égard de l’ennemi. Le dédain de la Raven Guard pour les signes extérieurs de réussite ou de rang constitue un défi supplémentaire pour ses ennemis, qui ne parviennent souvent pas à identifier les commandants et les guerriers d’une importance particulière. Souvent, les ennemis de la Raven Guard surestiment largement les effectifs du chapitre, ce qui les amène à craindre, à paniquer et à prendre des décisions tactiques drastiques que les fils de Corax peuvent exploiter.
Historiquement, la Raven Guard préférait l’armure énergétique Mk VI "Corvus" à toute autre variante. L’armure elle-même a été nommée en l’honneur de la XIXe Légion et de Corax, à la suite d’une campagne d’essai durant la Grande Croisade au cours de laquelle ils ont utilisé ses caractéristiques avec un effet incroyable. La Raven Guard a apprécié l’agilité accrue, les systèmes d’acheminement de l’énergie et les détecteurs automatiques de l’armure, et a fait un certain nombre de suggestions pour améliorer encore ses capacités, qui ont été mises en œuvre par la suite. Les mêmes caractéristiques qu’ils appréciaient dans le Mk VI les ont amenés à utiliser largement l’armure Phobos Mk X depuis la fondation d’Ultima.[15]
Corvia
De nombreux guerriers de la Raven Guard portent sur eux des crânes de petits corbeaux, appelés Corvia. Ces oiseaux rapides, agiles et très vigilants sont originaires des forêts sombres de leur monde d’origine, Kiavahr, et sont chassés par les guerriers de la Raven Guard dans le cadre de leur initiation au Chapitre, pendant les quêtes spirituelles qu’ils s’imposent, ou même comme forme de méditation. Il faut des mois à un rejeton de Corax pour apprendre à capturer ces créatures à mains nues, mais la réussite démontre la furtivité, la patience et la détermination du guerrier. Ces totems sont considérés comme des symboles d’honneur. Si un guerrier de la Raven Guard tombe au combat, l’un de ses camarades survivants récupérera ses Corvia et les portera lui-même au combat pour honorer son frère de bataille mort avant de retourner à Kiavahr pour les enterrer.[16]
Symboles des Heaumes de la Légion de la Raven Guard[17]
Les symboles des heaumes sont utilisées pour faciliter l’identification rapide des personnages clés de la chaîne de commandement pendant l’anarchie des combats. Ils servent de support vital si des systèmes des Armures Énergétiques plus sophistiqués devaient être rendus inopérants par les dégâts causés par les combats. | |||||
Héraldique de la Légion de la Raven Guard[18] | |||
Escouade Tactique, |
Escouade Tactique Avec |
Escouade de Reconnaissance Avec |
Escouade d’Assaut |
Escouade Destroyer |
Escouade de Soutien |
Escouade Spéciale |
Élites de la Légion avec |
Variante Honorifique |
Haut Commandement Avec |
Commandant |
Commandant Avec |
Variante Escouade Tactique |
Commandant de Ligne |
Éclaireur de la Légion |
Vétéran Avec |
Héros du Chapitre
- « Bien que la Raven Guard soit une confrérie secrète et sombre, que nombre de ses alliés pourraient qualifier d’énigme, son engagement envers l’Imperium n’a jamais été remis en question. Leur volonté de vivre et de combattre dans l’ombre a permis d’écraser de nombreux ennemis de l’Empereur bien avant qu’ils ne deviennent des menaces réellement dangereuses, et de nombreux cultes naissants ont vu leurs membres déchiquetés par les serres méchamment acérées des guerriers de la Raven Guard au cœur de la nuit. Les fils de Corax sont cependant plus que des tueurs silencieux. Ils sont un symbole d’espoir. Ils aspirent à ce que l’humanité soit plus grande qu’elle ne l’est, et à la sortir des ténèbres - même si cela signifie que la Raven Guard elle-même doit rester à jamais dans l’ombre. »[19]
Kayvaan Shrike, Maître des Ombres
Shrike est le guerrier le plus compétent de la Raven Guard, un libérateur d’innombrables mondes et un justicier. Il maîtrise tous les éléments de la Triple Voie, mais c’est son exécution de la Voie de l’embuscade qui lui a permis de remporter ses plus grandes victoires. Sur le Monde Ruche de Targus VIII, en combattant les sauvages Orks en tant que Capitaine de l’Ombre de la Troisième Compagnie, il l’a démontré sans l’ombre d’un doute. En amont de l’invasion primaire, les guerriers des Peaux Vertes ont détruit des cibles prioritaires, et le Capitaine de l’Ombre a lui-même mené une frappe audacieuse sur un canon orbital colossal des Peaux Vertes, loin derrière les lignes ennemies. Les Raven Guard furent toutefois pris au piège lorsque les Thunderhawks chargés de les récupérer furent détruits. Ils sont restés en territoire Orks pendant deux ans, et les Peaux Vertes ne sont pas resté inactifs. Il mena une campagne de guérilla sans relâche, marquant des cibles pour les bombardements orbitaux, massacrant des patrouilles, faisant exploser des dépôts de carburant et détruisant des parcs de véhicules. Shrike a reçu le Laurel Imperialis pour ses actions, qu’il n’a accepté qu’au nom de ses guerriers tombés au combat.
C’est en faisant campagne contre les T’au dans la Frange orientale que Shrike fut déclaré Maître des Ombres. Après la mort du Maître de Chapitre Corvin Severax lors de la bataille de Prefectia, Shrike mena une mission audacieuse pour récupérer les semences génétiques des guerriers tombés au combat. Il a accepté la nomination de bonne grâce, mais en son for intérieur, il a un certain nombre de doutes. D’une part, il aspire à la liberté relative qu’offre le poste de Capitaine de Compagnie, mais il voit aussi en lui la même faiblesse - l’orgueil du guerrier - qui, selon lui, a contribué à la disparition de Severax. De plus, il pense que sa préférence pour les tactiques d’embuscade, qu’il a perfectionnées en tant que capitaine de la troisième compagnie, signifie qu’il n’a pas l’équilibre général de caractère et de tempérament dont il est sûr que la Raven Guard a besoin pour prospérer.
Bien qu’aucun autre frère de bataille du chapitre ne soit au courant, Shrike a l’intention de démissionner de son poste de Maître de Chapitre, mais pas avant d’avoir trouvé un digne successeur prêt à prendre sa place. Shrike sait que la plus grande irresponsabilité serait d’abandonner le Chapitre pour poursuivre ses propres objectifs. Les enfants de Corax sont les seuls à pouvoir continuer à se battre malgré la perte de leur chef grâce à leur prédilection et à leur entraînement avancé pour le commandement décentralisé, mais deux changements de commandement du Chapitre en si peu de temps, encore plus après que la Grande Faille a déchiré la galaxie, ce serait trop. Shrike a donc convoqué un conclave de tous les chefs de la Raven Guard au Pic du Corbeau. Ils se rassemblèrent pour apprendre qu’ils seraient dispersés à travers les étoiles. Shrike donna des ordres secrets à chacun d’entre eux avant de les envoyer en mission. Aucun d’entre eux ne sait dans quel but les tâches qui leur ont été confiées ont été créées, mais tous suivent néanmoins les ordres du Maître des Ombres sans poser de questions.
Les armes de Shrike sont les Griffes de Corbeau, une paire de Griffes Éclair fabriquée par Corax lui-même après l’Hérésie d’Horus pour remplir les armureries de sa Légion, qui étaient fortement épuisées. Shrike les a choisies après avoir remporté l’épreuve bicentenaire de furtivité et d’ingéniosité connue sous le nom de "Concours des ombres", dont le champion a l’honneur de choisir n’importe quel objet des coffres du Pic du Corbeau pour le garder pour lui. Les coffres renferment un très grand nombre d’armes de maître, dont beaucoup sont restées intactes pendant des millénaires. Parmi ces armes, citons la lance énergétique appelée Trident de sable, le Fulgurant, Cri du Rec, le fusil de précision, l’Allonge du Faucon, le pistolet à plasma, Rage de Kiavahr, et la Hache Énergétique, Bec de Faucon. Si l’impensable devait se produire et que Délivrance risquait de tomber, ses assaillants se retrouveraient face à ces œuvres d’art époustouflantes, entre les mains de guerriers déterminés de la Raven Guard, car ils n’auraient aucun scrupule à les utiliser en dernier recours.[20]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : Kayvaan Shrike
Corvin Severax
L’ancien maître de chapitre, prédécesseur de Shrike, a commandé la Raven Guard pendant quelque deux cents ans. Pendant cette période, le Chapitre a remporté de nombreuses victoires spectaculaires. Bien que la main de Severax ait été bien loin de ces événements, étant donné la prédilection de la Raven Guard pour la concentration de l’autorité au niveau le plus bas de la chaîne de commandement, l’engagement de Severax envers cet idéal et sa confiance en son efficacité ont porté leurs fruits pour l’Imperium. Severax était à tous égards l’archétype du Maître des Ombres, un élève assidu des leçons de Corax et une figure mystérieuse et énigmatique peu connue, même de ses propres guerriers. Il menait une grande partie de ses reconnaissances personnelles, tout comme le Primarque l’avait fait des millénaires auparavant. La maîtrise de Severax de la Triple Voie était pratiquement inégalée, ce qui a conduit certains admirateurs à affirmer qu’il était plus semblable au Seigneur Corbeau que n’importe quel autre Maître de Chapitre en dix mille ans. Néanmoins, il n’a pas échappé aux critiques de son vivant, certains l’accusant d’impatience, un défaut qui, selon eux, l’a conduit à sa perte.
La Bataille de Prefectia fut l’une des nombreuses menées par l’Imperium contre les T’au au cours des dernières années du quarantième millénaire et de la troisième sphère d’expansion de l’Empire t’au. La commandante t’au Shadowsun avait longtemps échappé aux groupes de chasseurs des White Scars et de la Raven Guard, et lorsque l’occasion se présenta de la tuer, Severax prépara une embuscade. Fidèle à sa nature, Severax se lança lui-même sur le terrain pour porter le coup de grâce et détruire la combinaison de combat Ghostkeel qu’il croyait pilotée par Shadowsun… mais il fut pris au dépourvu. La combinaison n’était qu’un leurre et, sa position ayant été révélée, les xénos l’ont piégée et lui ont ôté la vie.[21]
Croyances
- « Corax connaissait ses fils car ils se connaissait lui-même. Plus que tout autre Primarques, il connaissait ses limites et ses défauts, et il a tout fait pour nous en préserver. Ce fut son plus grand héritage. C’est pourquoi nous arpentons le Triple Voie qui protège nos âmes du chagrin et de la fureur de la marque de la zibeline. C’est pourquoi nous maîtrisons l’ombre, l’embuscade et la vigilance. C’est pourquoi nos ennemis n’entrevoient leur péril que lorsqu’ils n’ont aucun espoir d’en réchapper. »
- - Capitaine des Ombres Korvydae.
L’Empereur reste un personnage distant aux yeux des membres de la Raven Guard, ils le reconnaissent comme leur fondateur et maître de la galaxie, sans toutefois le vénérer autant que le font les autres Chapitres. En revanche, ils considèrent Corax comme leur père et leur chef, un grand homme capable de prendre des décisions difficiles lorsque cela s’impose. Le Chapitre est resté fidèle aux préceptes de son Primarque, et des enregistrements de sermons prononcés par Corax après ses batailles sont diffusés aux Space Marines en guise d’enseignement tactique. L’essentiel des doctrines de combat du Chapitre repose en fait sur l’analyse d’anciennes grandes batailles.
Pour les gradés de la Raven Guard, le sens tactique et celui de l’initiative sont plus importants que la force pure. S’il est possible de planter une dague directement dans le cœur de l’ennemi plutôt que s’engager dans un combat frontal, la Raven Guard n’hésitera pas une seconde. Toutefois, si seule cette seconde solution est envisageable, elle ne reculera pas devant son devoir. Ces croyances sont la source de frictions entre la Raven Guard et certains autres Chapitres, comme les Blood Angels, qu’ils considèrent comme brutaux et peu subtils.
Légende du Chapitre
La Disparition de Corvus Corax
On pense que le Primarque de la Raven Guard n’a pas été vu dans l’Imperium depuis la dissolution des Légions. La légende raconte qu’après avoir massacré les monstres qu’il avait créés dans sa tentative ratée de reconstruire sa Légion dévastée, Corax fut rongé par la culpabilité et l’angoisse. On raconte qu’il s’enferma dans les Eyriés, ses quartiers situés dans la plus haute tour du Pic du Corbeau, pendant une année entière, et que lorsqu’il en sortit enfin, le seul mot qu’il prononça avant de partir fut "plus jamais". La croyance la plus répandue veut qu’il soit parti pour l’Œil de la Terreur, espérant trouver une sorte de rédemption dans un exil qu’il s’était imposé, à la poursuite des traîtres qui ont détruit sa Légion et entraîné la ruine de l’Imperium tout entier.
À l’inverse, une histoire presque secrète, conservée dans le Librarius de la Raven Guard, affirme que Corax n’a en fait jamais quitté le Pic du Corbeau, et encore moins Délivrance. Elle prétend qu’il s’est enfermé en stase, attendant le moment où l’Empereur lui accorderait son pardon pour n’avoir pas su contenir la trahison qui s’est manifestée dans le système d’Isstvan. Parmi les récits les plus étranges, Corax s’est finalement transformé en un être d’ombre pure, une évolution de sa capacité à dissimuler sa présence aux yeux de tous, même lorsqu’il est apparemment complètement exposé.
Le destin de Corax étant inconnu, la Raven Guard veille encore aujourd’hui à ce qu’il revienne. Peu leur importe que cette veille se poursuive depuis dix mille ans sans le moindre indice, sans parler d’une apparition définitive. Ils savent que leur Primarque ne se laissera jamais voir, et que s’il souhaite leur échapper à jamais, il en est tout à fait capable. L’objectif de la veille est double. Tout d’abord, elle indique au Primarque, qui est peut-être encore en train d’observer, que la Raven Guard ne l’oubliera jamais, ni lui, ni ses enseignements. Deuxièmement, elle est une lueur d’espoir pour le Chapitre lui-même, une lueur qui va bien au-delà de la nécessité ou même de la tradition. Le fait que l’absence de Corax n’ait que peu perturbé le désir et la capacité de ses fils à accomplir leurs devoirs de guerriers de l’Empereur est une belle marque de l’enseignement de Corax, qui leur a toujours appris la valeur de la pensée et de l’action indépendantes.
Les Eyriés, bien sûr, se trouvent toujours au sommet du Pic du Corbeau. Rares sont ceux qui ont foulé ses couloirs noirs depuis que Corax aurait quitté Délivrance. À tout moment, le nombre d’individus qui ont l’autorité et le courage de désactiver les champs de stase qui préservent les chambres privées du Primarque, et qui sont présents sur Délivrance pour le faire, est infiniment petit. Ceux qui ont choisi de s’y rendre ressentent une présence troublante et inquiétante qui imprègne toute la zone et défie toute explication. Bien qu’ils parlent rarement de ce qu’ils vivent, ces guerriers ont, à l’occasion, partagé à voix basse avec leurs frères les plus anciens une idée de ce qu’ils ont vu là-bas : des parchemins, éparpillés dans les chambres, couverts de couches de gribouillis épais écrits à l’encre noire de jais. Toute tentative d’ordonner ces documents a abouti au même résultat : au fur et à mesure que le lecteur progresse dans les écrits, il constate que l’écriture tremblante devient non seulement plus illisible, mais que les idées et les pensées communiquées deviennent de plus en plus décousues et incompréhensibles. Peut-être qu’un jour, ces écrits auront un sens et que l’on découvrira le véritable destin de Corax.[22]
Patrimoine Génétique
Le patrimoine génétique de la Raven Guard est loin d’être stable et une grande partie du stock a été irrémédiablement endommagée, probablement la conséquence des techniques de maturation accélérée employées jadis. Le Chapitre est donc obligé d’importer depuis Terra l’essentiel du matériel génétique dont il a besoin et le cycle de recrutement de la Raven Guard est plus lent que celui de la plupart des autres Chapitres. Peu de jeunes guerriers se révèlent en mesure de supporter les transformations destinées à faire d’eux des Space Marines, ce qui limite les effectifs du Chapitre.
Les détériorations génétiques dont souffre le Chapitre ont pour conséquence le dysfonctionnement, voire l’inutilité de plusieurs des organes uniques dont sont pourvus les Space Marines. Par exemple, le Chapitre ne possède plus les zygotes nécessaires au développement du Murcanoïde ou de la Glande de Betcher, et le Mélanchrome a subit une mutation spécifique qui, au fil des ans, rend la peau des Space Marines toujours plus pâle. Certains parmi les plus vieux ont la peau aussi blanche que celle de leur Primarque, tandis que leurs yeux et leurs cheveux deviennent aussi noirs que le charbon.
Reliques du Pic du Corbeau
Les armureries de la Raven Guard abritent des artefacts qui appartiennent au Chapitre depuis des siècles, parfois même des millénaires. Seuls les héros les plus valeureux sont jugés dignes d’emporter une de ces reliques à la bataille.
- L'Armure des Ombres
L'origine de cette étrange armure est inconnue; certains murmurent qu’elle ne peut être de facture impériale. Ses plaques magnifiquement ouvragées glissent les unes contre les autres sans faire le moindre bruit, et son générateur émet à peine plus qu’un ronronnement. Plus curieux encore, un voile d’ombre semble suspendu autour du porteur, flottant comme de la fumée quand il se déplace et se rassemblant en une masse dense, impénétrable, quand il est immobile. L’Armure des Ombres a aidé plus d’un héros de la Raven Guard à traquer sa proie sans être vu, et à porter le coup fatal sans jamais être détecté.
- Ex Tenebris
Arme subtile et extrêmement dangereuse, Ex Tenebris est un bolter que l’on peut qualifier de chef-d’œuvre doté d’un étouffeur élaboré et hautement efficace qui rend ses tirs parfaitement silencieux. La rumeur veut qu’il fût forgé par Corax lui-même, conçu initialement comme un cadeau pour son frère imprévisible, le Night Haunter. Néanmoins, après que l’Hérésie d’Horus eut tourné les Légions des deux Primarques l’une contre l’autre, Ex Tenebris fut confié aux héros de la Raven Guard, afin de semer la terreur et la discorde chez l’ennemi.
- Nihilus
Avec son long canon lisse et son magasin modifié de main experte, il ne fait aucun doute que ce fusil de sniper est l’œuvre d’un grand artificier de la Raven Guard. Selon la tradition, cette arme doit être portée par la plus fine gâchette parmi les Sergents de la 10e Compagnie. Les mécanismes internes de ce fusil sinistre demeurent un mystère, mais les munitions qu’il tire jaillissent du canon telles des fléchettes d'ombre d’un noir d’encre, et explosent contre le blindage de leur cible avec une force incroyable. Un tir de Nihilus peut couper un space marine du Chaos en deux, voire réduire un char à l’état d’épave.
- Le Crâne de Corbeau de Korvaad
Sondek Korvaad est un personnage historique de la Raven Guard, célèbre pour son héroïsme. Après avoir donné sa vie pour sauver celle de son Capitaine, le crâne de corbeau gravé qu’il portait autour du cou fut récupéré et reconnu comme un talisman. Depuis ce jour, le Reclusiam le confie aux frères particulièrement valeureux, et s’il devait être perdu sur le champ de bataille, de grands efforts seraient consentis pour le retrouver.
- Fureur du Corbeau
A première vue, ce réacteur dorsal n ’est guère différent des autres exemplaires de l’armurerie de la Raven Guard, malgré une facture impressionnante comparée à celle des autres de son type. Cependant, une inspection plus poussée révèle des moteurs à plasma miniaturisés en lieu et place des statoréacteurs habituels. Une telle merveille de technologie dépasse désormais les connaissances même des meilleurs artificiers de l’imperium; elle confère au porteur une accélération fulgurante lorsqu’il enclenche les gaz. En outre, l’esprit de la machine du réacteur est très développé, et possède un tempérament belliqueux qui le rend encore plus dangereux en charge.
- Frappe Rapide et Meurtre
Telles les serres d’un monstrueux oiseau de proie, les griffes éclairs baptisées Frappe Rapide et Meurtre écharpent leurs victimes membre par membre. Ces armes sont si magnifiquement équilibrées que leur porteur peut lacérer même les fantassins les plus lourdement protégés à une vitesse foudroyante — une qualité très prisée par les guerriers de la Raven Guard.[23]
Chapitres Successeurs
Au fil des millénaires, l’Adeptus Terra a jugé bon de créer de moins en mois de Chapitres à partir du patrimoine génétique de la Raven Guard, car celui-ci a subi une dégradation lente, mais presque constante. Même s’il a été remanié par les artifices de l’Archmagos Cawl, le stock génétique issu de Corax reste très limité. Parmi tous les Chapitres encore capable de donner lieu à de nouvelles fondations, la Raven Guard est celle qui dispose du stock le moins important, il est donc vital que les Apothicaires du Chapitre prennent soin de collecter les progénoïdes de tous les guerriers tombés au combat.
Revilers
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Knights of the Raven
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Rift Stalkers
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Black Guard
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Raptors |
Necropolis Hawks | ||||||
Iron Ravens |
Death Spectres |
Les Chroniques des Ombres
Les informations sur les exploits de la Raven Guard sont rares dans l’Imperium, car les fils de Corax considèrent le secret comme une de leurs meilleures armes, et ne dévoilent leurs actions qu’à contrecœur. Toutefois, les archives confidentielles du Chapitre comptent d’innombrables honneurs de bataille accumulés en dix mille ans de service.
Les Chroniques des Ombres | ||
La Raven Guard joue un rôle de premier plan dans la destruction des Xenos infestant la lune jupitérienne de Lysithea. Après la campagne, nombre de vétérans sont rappelés dans les forges génétiques de l’Empereur, d’où ils ne ressortent jamais.
Durant la pacification de l’Amas d’Alcum-Sothos, Corax lance à contrecœur sa Légion dans un assaut frontal contre la Porte Quarante-deux. La Raven Guard subit des pertes catastrophiques et, tenant Horus pour responsable, Corax retire ses forces du commandement du Maître de Guerre.
La Raven Guard compte parmi les trois Légions Loyalistes brisées par la traîtrise d’Horus et les Primarques renégats. Néanmoins, elles continuent le combat bien après la fin de la bataille, freinant la progression des rebelles dans l’Imperium.
Les Drukharis de la Cabale de la Lame Noire attaquent la ville d'Heraclad pour capturer des prisonniers. Au lieu de cela, elle trouve la cité vidée de ses habitants, avec les 1ère et 6e Compagnies de la Raven Guard en embuscade. À l’aube, la Cabale a été détruite.
Le Capitaine des Ombres Kayvaan Shrike et la 3e Compagnie sont bloqués derrière les lignes ennemies lorsque leur transport est détruit. Ils livrent alors une guérilla qui handicape les Orks et met un terme à une guerre censée durer plusieurs décennies. |
Shrike se redéploie sur Quintus pour contrer l’Alpha Legion. La Raven Guard s’allie à contrecœur aux White Scars de Kor’sarro Khan. Malgré l’inimitié entre les deux Chapitres, la ruse de la Raven Guard et la férocité des White Scars s’avèrent une combinaison invincible. Le Prince Démon Voldorius est tué et Quintus retourne dans le giron impérial.
Après une mission de recherche et destruction infructueuse contre une force de la Raven Guard, l’Apôtre Noir Erelek des Word Bearers regagne la Forteresse de la Damnation pour se ravitailler et s’aperçoit qu’elle a été capturée par des Scouts Raven Guard. Les Word Bearers tentent de se replier, mais ils sont éliminés par des Stormravens.
La Flotte-Ruche Léviathan envahit Lonal et se heurte à la résistance des Dark Hunters. Ceux-ci ne le savent pas, mais la Raven Guard est également présente, et se sert des Dark Hunters comme leurre dans un piège de grande envergure, ce qui lui permet d’abattre douze créatures synapses et de désorganiser les Tyranides.
Lors d’une longue campagne contre les T’au, le Maître de Chapitre de la Raven Guard, Corvin Severax est victime des perfides tactique du Commandant Shadowsun et périt. Kayvaan Shrike succède à Severax, et prend sans hésiter le commandement des opérations de la Raven Guard.
Le monde minier de Safiniyus tombe entre les mains des Night Lords. Mais avant qu’ils puissent tirer profit de leur conquête, la Raven Guard intervient. |
Des forces Vanguards de Reivers, d’Infiltrators et de Suppressors sont larguées par Grav-Chutes pour s’emparer des centrales énergétiques tandis que des Inceptors et des Marines Tactique prennent le contrôle des spires de forage, affrontant les troupes d’assaut ennemies sur des plate formes surplombant les mers de prométhéum. Kayvaan Shrike conduit tellement de largages par Thunderhawk que l’ennemi en vient à croire qu’il est partout à la fois. Incapables de saper le moral des Marines avec leurs tactiques de terreur, les Night Lords tentent d’incendier les mers de prométhéum pour empêcher quiconque d’exploiter les ressources de Safiniyus. Après que les escorteurs de la Raven Guard ont abattu les torpilles incendiaires des hérétiques, les Night Lords se reconnaissent vaincus et fuient dans les ténèbres de l’Imperium Nihilus.
Des Vanguards de la 10e Compagnie rapportent un conflit entre les Imperial Fists et les Iron Hands sur Xalladin II, qui semblent ignorer la menace que fait peser la Waaagh! Boneskar. Kayvaan Shrike déploie en secret des troupes et découvre que les Iron Hands veulent reprendre une relique alimentant le bouclier planétaire de Xalladin, ce qui exposerait la population aux déprédations des Orks. Lorsque la situation s’envenime, Shrike entre en action. Il détruit la relique, éliminant la cause du contentieux et forçant ses frères de l’Astartes à œuvrer de conserve pour le salut de Xalladin. Alors que les Orks se rapprochent, la Raven Guard révèle enfin sa présence et se joint à Tor Garadon et au Révérend de Fer Feirros pour repousser la Waaagh! Boneskar. Malgré leurs soupçons, ni Garadon ni Feirros ne parviennent à prouver l’implication de Shrike dans la destruction inattendue du bouclier.
Kayvaan Shrike convoque un conclave de tous les officiers de la Raven Guard. Pour la première fois depuis des siècles, l’état-major du Chapitre se réunit au Pic du Corbeau pour offrir ses conseils au seigneur du Chapitre. Ironiquement, ils ne se retrouvent que pour apprendre qu’ils vont être dispersés dans tout l’Imperium, depuis le Segmentum Sanctus jusqu’à l’Imperium Nihilus. Chaque Capitaine des Ombres reçoit ses propres ordres secrets et part, mû par une sinistre détermination, accomplir une mission que seul le Maître de Chapitre Shrike connaît. |
Sources
- Codex Supplement Raven Guard, V8
- Codex Adeptus Astartes Space Marines, V8
- Codex Space Marines, V8 ; 2ème édition
- Warzone Damoclès: Kauyon V7 - Les Règles
- The Horus Heresy, Book Three - Extermination
- First Founding - Artbook
- Codex Space Marines, V6
- Codex Space Marines, V5
- Index Astartes du White Dwarf N°104 (Décembre 2002)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Fires of Heresy - The Raven Guard - Deliverance and Kiavahr (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Home World (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Unique Attributes of the Chapter - The Rites of Shadow (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Unique Attributes of the Chapter - The Sable Brand (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Introduction - The Trifold Path of Shadow (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Fires of Heresy - The Raven Guard - The Deliverers (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Fires of Heresy - The Raven Guard - Unit Organisation and Structure Within the Legion (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Fires of Heresy - The Raven Guard - A Shattered Legion (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Fires of Heresy - The Raven Guard - Legion Command Hierarchy (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Fires of Heresy - The Raven Guard - War Disposition (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Recruitment (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Recruitment - The Rocs of Kiavahr (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - The Chapter at War (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - The Chapter at War - The Reclamation of Safiniyus (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Heraldry and Uniform (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Heraldry and Uniform - Corvia (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard - Raven Guard Helm Marking (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book Three - Extermination, Chapter The Raven Guard - Raven Guard Legion Tactical Marking (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Final Toughts (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Heroes of the Chapter - Kayvaan Shrike, Master of Shadows (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Heroes of the Chapter - Corvin Severax (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ First Founding - Artbook, Chapter Raven Guard - Chapter Legend: The Disappearance of Corvus Corax (traduit de l'anglais par Trazyn l'Infini)
- ↑ Warzone Damoclès: Kauyon V7 - Les Règles, Relique du Pic du Corbeau
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