Histoire des World Eaters

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« J’ai voyagé dans les sombres étoiles noires pendant cinq fois la durée de vie d’un homme ordinaire, bien avant que notre glorieux Empereur ne fasse de moi l’un des siens, et je vous dis ceci : des monstres rampent sur les surfaces éclatés d’une myriade de mondes innombrables - des créatures si immondes qu’elles arrêteraient le cœur d’un homme juste en les regardant, et ce n’est que le début du véritable cauchemar, car aucun esprit mortel ne peut englober la méchanceté du Xenos sous toutes ses formes et dans tous ses desseins.
Alors, pourquoi devrait-il surprendre le sage que dans une telle galaxie de terreur, l’Humanité ait besoin de ses propres monstres - si nous voulons survivre ? »
- Capitaine Kalako Jag Oarlock, Libre-Marchand assermenté. Attaché comme éclaireur à la "Sanglante" 13e Flotte Expéditionnaire.

La trahison de ceux qui devaient tourner le dos à l’Empereur est souvent choquante et presque incroyable, même avec le recul des années et la partielle clarté qu’il confère. Avec la fausse clarté du recul, et dans de nombreux cas, elle dépeint une tragédie d’une chute de la grâce. Mais en vérité, l’histoire de la XIIe Légion ne pourrait être narrée comme un récit tragique, tant les World Eaters étaient déjà des monstres bien avant qu’Horus ne soit corrompu ; monstres qu’ils sont restés. Toutefois, ils ont maintenant abandonné le peu de retenue qu’il leur restait au moment où ils furent dépouillés de leur Humanité. De toutes les Légions Space Marines de la Grande Croisade, aucune n’était aussi sauvage et redoutée. Car si d’autres, comme les Night Lords, pouvaient à juste titre prétendre avoir mis les mondes en Conformité par la seule peur, et d’autres encore, comme les White Scars et les Space Wolves, pouvaient descendre sans prévenir et laisser un monde brûler dans leur sillage, le fait que les World Eaters soit affecté à une campagne ne signifiait qu’une chose pour l’ennemi : l’extermination. L’extermination n’était pas une bombe virale ou un incendie atomique, mais une Hache Tronçonneuse et un Bolt de Bolter - des mondes noyés un par un dans le sang de leurs habitants.[1]

Origines : Un Mal Nécessaire

La XIIe.

Les sources qui ont survécu au Siège de Terra concernant les origines et la formation de la XIIe Légion des Legiones Astartes sont au mieux fragmentaires. La compilation de cette archive dossier nécessite de s’appuyer en majeure partie sur des sources informelles, issues de ceux ayant combattu à leurs côtés, et sur des récits apocryphes, transmis par ceux qui ont eu raison de craindre et d’en vouloir à cette Légion des plus redoutables.

En ce qui concerne les origines terranes de la XIIe, il semblerait qu’il n’y ait pas eu de préjugé particulier quant à la tribu ou à la ville-État d’où provenait l’afflux initial de recrues comme cela a pu être le cas pour d’autres Légions. Il existe cependant des indices tentant d’utiliser le dépistage psychologique pour repérer la recrue la plus agressive et la plus compétitive dans le cadre d’un programme expérimental de présélection qui a peut-être également permis d’accueillir une poignée d’entre eux dans d’autres Légions. Que ce soit vrai ou simplement une supposition formée par la suite pour s’adapter aux faits établis, il est évident, d’après les documents qui subsistent, que la XIIe a été dès le départ considérée comme une force hautement agressive, ses guerriers ayant le sang chaud et un caractère sauvage.

Lors du premier engagement enregistré de la Légion, elle fut utilisée dans la Libération de Sa’afrik comme fer de lance avec ses troupes de choc, organisant des assauts d’anéantissement direct sur les forces ennemies, à la fois en bataille ouverte et sur les positions fortifiées, et capables de mener l’assaut malgré le nombre alors relativement réduit de ces guerriers mais contrebalancé par leur pur courage et leur fureur. Cependant, la Légion naissante, après ses premières batailles, semble avoir été largement tenue en réserve par l’Empereur durant les dernières Guerres d'Unification et jusqu’à la reconquête du Système Sol, peut-être en cas de retournement soudain des fortunes de guerre, ou comme menace voilée, gardée comme arme à déclencher en cas de déloyauté parmi les propres forces de l’Empereur. Pendant cette période, la XIIe fut maintenu dans un état de préparation constant, s’entraînant sans relâche et augmentant régulièrement son nombre et, dans les occasions où elle fut amené au combat, elle s’exécuta avec une sauvagerie presque joyeuse, déchirant tout ennemi qu’il lui fut donné de combattre sans pitié ni faiblir, indépendamment de ses propres pertes et sans se soucier des risques. On pense que c’est à cette époque que l’Empereur Lui-même a surnommé la XIIe Légion Ses "Chiens de Guerre/War Hounds" pour rendre hommage à la sauvagerie et à la ténacité avec lesquelles ces membres se battaient pour pacifier les tentaculaires Ruches Cephic, et c’est par fierté que le chien rouge est devenu l’insigne de guerre de la Légion.

L’un des rares témoignages de première main se trouve dans les mémoires de guerre du Bachar-Colonel Alves Scorn du XXIIe régiment terran de Dracos (qui deviendra plus tard célèbre en tant que Commandant Impérial du Proximal Secundus), qui a combattu aux côtés de la XIIe pendant l’Insurrection de Cerberus.

Les forces d’insurrection avaient massacré les castes dirigeantes de la colonie pénitentiaire de l’astéroïde creusé et, dans le sillage du soulèvement, les quelque 3 000 000 d’habitants de Cerberus, liés par contrat, s’étaient soulevés dans une révolte anarchique, dans un état de violence collective et d’émeutes quasi-continues. Les premières tentatives d’imposer l’ordre par les troupes terranes avaient été remises en question lorsqu’il est apparu que parmi les insurgés se trouvait un cadre renégat hors-la-loi des Guerriers Tonnerre - que l’on croyait morts depuis longtemps - se faisant appeler le Dait’Tar. De nombreuses Légions de Space Marine ayant déjà été assignées aux premières Flottes Expéditionnaires et en route vers les étoiles, l’Empereur Lui-même envoya ses War Hounds sur Cerberus (et il semble que l’ironie de la chose ne lui ait pas échappé) avec l’instruction explicite de reprendre la colonie de Cerberus et d’appliquer la colère de l’Empereur à ceux qui l’avaient défié.

À 0300 heures, heure terrane sidérale, les War Hounds de la XIIe Légion ont attaqué de multiples points d’accès à la surface de l’astéroïde, et à 0800 heures, un signal a été reçu du préteur-commandant Calyb Hax de la XIIe Légion, indiquant que Cerberus-Primary avait été remis en Conformité. Lorsque le chef de la deuxième vague en attente lui a demandé combien de prisonniers devaient être transférés en détention, Hax a répondu qu’il n’avait pas reçu l’ordre d’en faire…

Alves Scorn, dont le commandement avait fait partie de la deuxième vague, a dirigé son régiment dans la sombre tâche de nettoyer les lieux après l’assaut des War Hounds, en traquant les survivants qui se cachaient dans le dédale de couloirs et de passages, dont il s’est avéré qu’ils étaient peu nombreux. Par la suite, il a consigné ses expériences dans son journal, et a enregistré plus d’une fois la découverte de la carcasse d’un Guerrier Tonnerre, souvent entouré de trois ou quatre Astartes morts, de points d’étranglement et de postes de défense transformés en charniers ensanglantés, et de dizaines d’insurgés abattus par derrière alors qu’ils fuyaient dans une panique aveugle, leurs armes abandonnées. Le Colonel Bashat a résumé son expérience par le commentaire suivant, malheureusement prophétique :

« Je ne doute pas de la sagesse de mon Empereur à créer un mal nécessaire comme ces guerriers terrifiants, ni de leur efficacité au combat. Cependant, j’espère toujours que, bien que je passe ma vie à faire la guerre pour la libération de l’Humanité, je ne verrai plus jamais une boucherie aussi inhumaine que celle dont j’ai été témoin dans les salles de Cerberus. »[2]

La 13e Sanglante

Au cours des premières décennies de la Grande Croisade, et alors que les premiers Primarques étaient trouvés, la XIIe Légion fut temporairement divisée en plusieurs sous-commandements indépendants, chacun fort de plusieurs milliers de Space Marines. Le plus important d’entre eux, avec quelque 8 000 War Hounds, ainsi que des éléments d’assaut et de soutien de la flotte, fut désigné comme la 13e Flotte Expéditionnaire, ou la "13e Sanglante", comme on l’appela plus tard.

Ces détachements ont été envoyés comme réserve mobile là où les combats étaient les plus féroces sur les lignes de front de la Grande Croisade. Ils y ont servi comme troupes d’assaut de première ligne dans de glorieuses campagnes aux côtés des Space Wolves, des Iron Warriors et des Dark Angels. Ailleurs, ils fournissaient souvent des tirs d’assaut pour les grandes formations de l’Armée Impériale dans les zones de guerre où une impasse avait été atteinte, brisant une difficulté stratégique en un seul coup éclair qui faisant vaciller l’ennemi. À cette époque, les War Hounds ont acquis une réputation de victoire, bien qu’à un prix - et on disait que chaque assaut qu’ils menaient ne se terminait que d’une seule des deux façons suivantes : un massacre victorieux ou un simple massacre, l’un ou l’autre ne laissant pas l’ennemi en état de résister davantage. Si efficaces qu’ils furent, beaucoup de ceux qui se battaient à leurs côtés les trouvaient également imprévisibles, excessifs et dangereux pour tout ce qui se trouvait sur leur chemin, combattant ou non. Des rumeurs ont commencé à circuler selon lesquelles ils avaient passé au fil de l’épée des régiments auxiliaires humains qu’ils considéraient comme défaillants sous leur bannière, et qu’ils gardaient une certaine distance avec les autres Legiones Astartes avec lesquelles ils servaient. Des étrangers remarquèrent qu’un code de discipline exceptionnellement sévère était appliqué dans les rangs par les officiers de la Légion et était en effet nécessaire, car les War Hounds eux-mêmes pouvaient s’avérer fractionnés, et les effusions de sang entre frères étaient loin d’être rares.

De plus en plus, les guerriers de la XIIe étaient considérés par le Conseil de Guerre comme étant plus adaptés à une utilisation contre des cibles où l’annihilation était l’objectif plutôt que la Conformité ou la libération, une tâche à laquelle ils semblaient éminemment adaptés. Au fur et à mesure que les Légions grandissaient et que beaucoup d’entre elles étaient réunies avec leurs Primarques, la tâche de renforcement devint moins importante et les War Hounds furent à nouveau réunis sous la bannière de la "13e Sanglante" aux côtés de diverses unités qui, comme les War Hounds, avaient acquis une sombre réputation de violence effrénée plutôt que de discipline militaire, ou qui étaient autrement jugées inutilisables pour des actions où les dommages collatéraux devaient être réduits au minimum et où le but était la libération plutôt que la destruction. Ce rassemblement, centré sur le dur monde volcanique du Bodt, qui avait été pris par les War Hounds comme terrain d’entraînement quelques années auparavant, comprenait des régiments de chasseurs de têtes sauvages du monde entier incorporés dans l’Armée Impériale et des Abhumains bruts à la limite de la déviance génétique tolérée. À cela s’ajoutaient des unités telles que les Titans de la Legio Audax autour desquels un voile de suspicion s’était abattu depuis les massacres de Lorin Alpha, et les clans de Numen Gun, des techno-barbares nomades qui avaient lutté avec acharnement contre la Conformité pendant des années avant leur récente et réticente incorporation dans l’Imperium. En voyant les rapports du rassemblement à Bodt, le Primarque Sanguinius aurait fait la remarque apocryphe suivante :

« L’Empereur a rassemblé un carnaval de monstres pour Son amusement, bien que je doute que ceux sur qui Il les lâche voient la plaisanterie. »

Avec le recul, il est maintenant clair que cette armée sanglante était constituée pour une raison très particulière, et qu’elle n’attendait qu’un nouveau maître pour la commander.[3]

Un Primarque Colérique

Angron, Primarque des World Eaters.

Une grande partie de la découverte du Primarque Angron reste inconnue du grand public. Il existe en effet des preuves que ces informations, y compris le vrai nom du monde où il a été trouvé, étaient connues mais qu’elles étaient gardées secrètes sur ordre de l’Empereur ou de Ses proches. Ce que l’on sait est l’histoire d’une éducation brutale, d’une violence meurtrière et de la soif de sang de dirigeants oisifs rendus corrompus par le pouvoir absolu, et finalement de la révolte d’Angron contre eux. Il est également largement rapporté que son acceptation de l’intervention de l’Empereur n’a pas été facile, mais les traces exactes de la forme que cette antipathie a prise et de la manière dont elle a été résolue sont une question de rumeurs et de conjectures sans preuves. Ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que la première réaction d’Angron face à sa nouvelle situation a été la rage, et l’on dit que pendant un certain temps, tout War Hound qui se présentait devant lui était condamné à une mort effroyable. Il est certain qu’à cette époque, le maître de la Légion des War Hounds, Ibram Gheer - un général respecté qui avait commandé la XIIe pendant près de trois décennies - a disparu sans qu’aucune explication ne fut donnée par sa Légion taciturne sur son absence.

Le Seigneur des Sables Rouges[4]

La plupart des histoires racontées sur les débuts d’Angron le situent dans un monde inconnu, technologiquement avancé, que certaines sources placent dans l’Ultima Segmentum. Des détails contradictoires de cette découverte placent le jeune Primarque gravement blessé et entouré de bêtes prédatrices massacrées ou des corps de guerriers Xenos qu’il avait tué, mais s’accordent à dire que ceux qui l’ont trouvé étaient au service des maîtres humains du monde, une élite dirigeante décadente et vicieuse pour qui le sport basé sur le sang humain était le plus grand art et le principal divertissement. C’est à ces jeux meurtriers que le jeune Primarque fut lié par les esclavagistes et les maîtres des gladiateurs, d’abord comme une nouveauté appelée à mourir, mais bientôt comme un champion favori qui s’éleva rapidement pour devenir le plus grand gladiateur que le monde ait jamais connu. Il était évident que les maîtres d’esclaves utilisaient des améliorations biochimiques et cyber-chirurgicales ainsi qu’un entraînement impitoyable et brutal pour "améliorer" leur matériel de combat. Angron ne devait pas faire exception à la règle et, bien que sa physiologie de Primarque ait beaucoup résisté, ils ont réussi à implanter profondément dans son tronc cérébral des dispositifs psycho-chirurgicaux pour augmenter son agressivité à des niveaux inhumains et le transformer en une bête surhumaine, un tueur comme ils n’en avaient jamais vu auparavant, Angron - le Seigneur des Sables Rouges.

Ses "maîtres" ne savaient pas, ou peut-être ne s’en souciaient-ils pas, qu’ils étaient aussi sûrs de leur pouvoir que de leur supériorité, mais une amertume et un ressentiment brûlaient dans le cœur d’Angron envers ses ravisseurs, alors que sa seule camaraderie était celle avec les guerriers gladiateurs avec lesquels il combattait. Longtemps, il avait préparé la rébellion et la vengeance, et bientôt il brisa ses liens et mena une révolte sanglante, mise en scène au milieu des plus grands Jeux de la Mort que l’arène avait connus depuis des générations. Avec ses proches gladiateurs qui se sont ralliés à lui, il s’est frayé un chemin dans l’arène, a massacré ses ravisseurs et dirigea une bande violente à travers les colonies et les villes qui sont tombées devant son chemin. Mais malgré la victoire arrachée à l’issue d’un combat acharné, et malgré la supériorité des armes à distance de l’élite de la planète, la révolte d’Angron était finalement vouée à l’échec et il le savait. Lui et son armée d’esclaves, aussi puissants soient-ils individuellement, étaient tout simplement trop peu nombreux pour affronter tout un monde qui leur était opposé et étaient lentement épuisés par l’usure, la maladie et la faim. Déterminés comme des frères et sœurs à se tenir debout et à mourir dans une bataille honorable plutôt que d’être pris vivants, et poursuivis maintenant par cinq armées, chacune dépassant en nombre la sienne de dix contre un, Angron et ses partisans montèrent dans les hautes montagnes pour préparer une fin sanglante afin de repousser l’ennemi - au moins pour un temps - et attendre leur bataille finale.

Loin au-dessus, l’Empereur observa avec fierté Angron mener sa révolte, mais Il avait décidé d’intervenir, refusant d’accepter la mort de Son fils au combat, sans savoir à quel point la cause était résolue et honorable. En confrontant Angron et en lui offrant une place à Ses côtés, Il a été surpris de se voir essuyer un refus et être rejeté ; Angron avait juré de vivre et de mourir avec ses disciples et c’était exactement ce qu’il avait l’intention de faire. Mais l’Empereur ne l’accepta pas, et la nuit précédant l’assaut final, Il téléporta de force le Primarque enragé pour l’éloigner du massacre qui suivit, alors que les esclaves rebelles étaient massacrés jusqu’au dernier homme et à la dernière femme. C’était un acte qu’Angron ne pardonnerait jamais à l’Empereur, et une tache sur l’honneur du Primarque qui ne s’effacerait jamais mais s’envenimerait en une blessure profonde de l’âme.

Ce qui s’est passé ensuite, lorsqu’Angron a rapidement pris la tête de sa Légion, montre bien qu’un certain compromis avait été fait, même s’il avait été sanglant. Sur le monde de sa jeunesse, Angron avait mené une force rebelle qui fut connue sous le nom de Dévoreurs de Cités en raison de sa colère et de sa violence. En leur hommage, la Légion était devenu les Dévoreurs de Mondes.

On parle beaucoup de la puissance physique d’Angron - plus grande encore, dit-on, que celle de ses compagnons Primarques - de sa fureur berserker, de son amour presque fou de la violence et de son tempérament amer et colérique, mais peu de commentaires sur ce qui était clairement une intelligence naturelle, un charisme redoutable et une force de conviction qui le caractérisaient aussi comme le post-humain qu’il était. Pour ses Légionnaires, le personnage mutilé, sanglant, puant et courroucé qui était maintenant leur maître était rapidement devenu une sorte de messie sauvage ; un guerrier plus grand que tous ceux qu’ils avaient connu, un exemple d’un idéal brutal d’honneur et de combat qui chantait à leur âme. Angron devint pour eux leur premier maître, déplaçant pour beaucoup la loyauté qu’ils avaient envers leur Empereur, devenant leur juge, leur général et un conquérant dont ils suivraient la bannière au plus profond de l’enfer.

Prenant la tête de sa Légion sur le terrain de rassemblement de Bodt, Angron a rapidement apporté de nombreux changements à ses forces, ses "World Eaters" comme on les appelait à présent. En cela, il semble qu’on lui ait donné une liberté étonnante pour un Primarque nouvellement investi - pas pour Angron d’une période d’observation d’un de ses frères pendant qu’il apprenait le commandement, ou même du temps passé dans la compagnie de son père nouvellement trouvé, au lieu de cela il a reçu une licence ; il semble simplement avoir pris en charge son ost et avec une énergie belliqueuse il l’a préparé pour la guerre. Le régime de discipline et d’entraînement que la XIIe Légion avait respecté dans le passé avait toujours été considéré comme l’un des plus durs de toutes les Légions, mais ce n’était que l’ombre de ce qui s’est passé sous la direction et la réforme d’Angron. Le conflit était la seule mesure et le seul juge, et l’entraînement au-delà de ses éléments les plus fondamentaux était aussi réel que n’importe quelle guerre ou bataille dans laquelle un World Eater se trouvait - sang rouge qui coule à flot, balles réelles et lames dénudées, fosses de combat et combats de gladiateurs. Chacun portait désormais des cicatrices qui permettaient de compter les leçons apprises au milieu de la chaleur et des sables volcaniques amers, et ceux qui échouaient ne vivaient pas assez longtemps pour réessayer.

La culture au sein de la Légion a évolué vers des mœurs et des valeurs toujours plus violentes et sanguinaires, qui ont rapidement trouvé un écho dans l’évolution des rites et des cérémonies de la Légion. Les traditions viriles de la Vieille Terra, qui n’ont jamais été très fortes chez les War Hounds qui s’enorgueillissaient de leur fureur et de leur courage par-dessus tout, ont complètement disparu et ont été remplacées par le code rouge de boucherie et de compétition sauvage propre à Angron. Lorsque les World Eaters quittèrent Bodt sous la direction de leur nouveau maître pour la première fois, c’était sous le symbole d’une grande gueule en fange prête à écraser un monde porteur de vie, une image qui allait s’avérer tout à fait appropriée pour décrire ce qui allait suivre.

Les planètes sur lesquelles les World Eaters sont tombés n’ont pas seulement été écrasées, elles ont été complètement détruites. Là où l’on avait autrefois trouvé une résistance, il ne restait plus que des mondes cimetière à la place - des planètes non seulement brûlées ou dynamitées d’en haut, mais massacrées dans leurs rues et leurs palais, leurs usines et leurs forteresses. Les villes sont restées debout comme des cimetières silencieux à moitié délabrés commémorant les os blanchis et les taches de sang qui jonchaient leurs espaces délabrés et sans vie. La Légion des World Eaters est devenue synonyme de violence effrénée et de massacre à grande échelle, évitée par nombre de ses membres en raison de leurs excès et chuchotée dans la peur par ceux qui, en théorie, devaient être protéger par eux.

Sous le commandement d’Angron, les empires Orks de Blitzklaw et de Neverlight furent exterminés par les World Eaters, tout comme les Khraves de Serreak-17 où d’autres avaient échoué avant eux. Dans l’un des triomphes les plus célèbres de son règne, la Légion a pris au piège le Vaisseau-Monde Asuryani de Tuonoetar qui vieux de cent millénaires et l’a purgé de toute vie dans une campagne d’attrition brutale, sa vaste et vide carcasse en os spectral envoyée se précipiter enfin dans un ancien soleil bouffi. Les mondes humains et Abhumains ne furent pas non plus épargnés par la colère de la Légion : Suse, Cwydion, Jubal, Badlanding et une douzaine d’autres sont tous tombés devant ces Anges de la Mort et, plus d’une fois, les systèmes planétaires non en Conformité capitulaient devant la rumeur de l’approche des World Eaters, leur légende si puissante s’étant développée.

Cette légende a donné lieu à de sombres récits d’atrocités et de destruction gratuite qui ont gelé le sang des commandants impériaux, même endurcis, et ont suscité l’inquiétude même au niveau du Conseil de Guerre et des autres Primarques. Parmi leurs détracteurs, Roboute Guilliman, le Primarque des Ultramarines, qui a combattu aux côtés d’Angron et de sa Légion pendant la Purge d’Ariggata, a vu de ses propres yeux le bain de sang qu’ils avaient laissé à la suite de leur attaque sur la Citadelle de Basalte, où la dernière résistance de ce monde humain non en Conformité avait pris position. Guilliman avait vu le bélier de cadavres que les World Eaters avait été utilisée pour finalement ouvrir une brèche dans la puissante forteresse et l’horreur vengeresse que les Space Marines avaient pratiquée en son sein et qui l’avait rendu malades. Mais la Légion des World Eaters, bien que sans amis, avait néanmoins ses partisans dont les plus célèbres étaient Horus Lupercal des Luna Wolves qui défendait leurs capacités martiales et les considérait comme un atout inestimable pour la Grande Croisade, tandis que Jaghatai Khan des White Scars louait de façon plus cryptique la force et la pureté de leur but, et mettait ses frères Primarques au défi : « …de ne pas juger ceux qui se trouvent sur un chemin sur lequel les vents du destin ont décrété qu’ils ne pourront jamais marcher. »

Les World Eaters durant la Croisade des Ombres, une campagne de l’Hérésie d’Horus.

Au fur et à mesure que la Grande Croisade avançait, ils furent de plus en plus nombreux dans l’Armée Impériale à chuchoter qu’Angron était fou et que sa Légion l’avait suivi dans sa folie. Ces chuchotements se sont ouvertement exprimés sous forme de mécontentement généralisé et de demandes de censure lorsque des histoires ont commencé à circuler selon lesquelles Angron avait ordonné à son Apothicaire de pratiquer une psychochirurgie généralisée après que le tristement célèbre Carnage de Ghenna ait été révélé. Cette action, entreprise à l’instigation d’Angron, a eu pour résultat que toute la population planétaire qui s’était rebellée contre son commandant impérial en place avait été anéantie en une seule nuit d’effusion de sang extraordinaire. Les cris psychiques des mourants auraient été entendus par des Astropathes à un demi-secteur de distance.

Après Ghenna, l’Empereur fut poussé à agir et appela Angron devant Lui pour le réprimander, ordonnant la fin de cette opération interdite dans la Légion et donnant aux World Eaters l’ordre de partir vers les franges nord de l’espace connu, pour y harceler et affronter des vagues de Xenos, loin des mondes centraux de l’Imperium. Cette période d’exil pouvait-être perçue comme une punition, mais pour les World Eaters au contraire, ce n’était qu’une subtile justification de leur acte et il reste douteux qu’ils aient, dans quelque mesure que ce soit, cessé les rites et pratiques obscurs qui leur avaient été interdits. Plus tard, souhaitant à nouveau ramener les World Eaters au bercail, l’Empereur se tourna vers Horus, alors son fils favori et récemment nommé Maître de Guerre, lui demandant d’affronter et de défier Angron, de servir de mentor et de travailler avec son frère Primarque et de le ramener dans le rang. Ce fut une terrible et grave erreur de calcul, car Horus était lui-même corrompu par le Warp et dans le cœur courroucé d’Angron, l’amertume devint vite une trahison.[5]

  • Pour plus de détails, voir l’article dédié : Angron

L'Hérésie d'Horus

« Une fois leur trahison révélée au grand jour, les World Eaters s’abandonnèrent à leur soif de sang pour ne servir aucune autre ambition que la leur. Aux côtés des Word Bearers de Lorgar, ils assaillirent le royaume d’Ultramar, et à bien des égards, cette alliance contribua à l’apothéose démoniaque d’Angron. Les World Eaters passèrent les populations de dizaines de mondes au fil de la hache répandant des océans de sang. Leur plongée dans la folie furieuse fut telle qu’on pense que la Légion n’aurait jamais au Siège de Terra si Horus n’avait pas ordonné expressément qu’on y conduise Angron. Sur place, les World Eaters combattirent avec une frénésie inégalée. Ils tuèrent des millions de défenseurs impériaux et détruisirent des compagnies entières de chars, et malgré tout, pas un seul d’entre eux ne put se vanter d’approcher, même de loin, le bilan meurtrier de leur Primarque Démon. »
- Rubeyrus Redarga, auteur des "Récits des Légions Traitresses".
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Horus avait trouvé en Angron un guerrier aigri, consumé par le ressentiment, il lui fut donc facile d’utiliser ses faiblesses. Le désir de vengeance d’Angron contre l’Empereur offrit facilement au Maître de Guerre la fidélité d’Angron pour l’aider à le renverser. Quand l’Hérésie d'Horus éclata, les World Eaters furent parmi les tous premiers à rallier Horus. Ils participèrent à l’Atrocité de Isstvan III et au Massacre du Site d'Atterrissage. Leur plus importante contribution fut la Croisade des Ombres où aux côtés des Word Bearers, ils ravagèrent l’empire des Ultramarines, Ultramar. La finalité de cette campagne se joua sur Nuceria, le monde d’origine d’Angron, où ils exterminèrent jusqu’au dernier enfant la population de ce monde et à la suite à cela, Angron fut démonifié en Prince Démon de Khorne, damnant les World Eaters qui à partir de ce jour, devinrent les guerriers du Dieu du Sang.

Ils se frayèrent un chemin sanglant à travers la galaxie jusqu’à Terra, buvant le sang de leurs victimes et prenant leurs crânes en l’honneur de leur nouveau maître et arrivé sur le Monde-Trône aux cotés des forces d’Horus, les World Eaters furent guidés par la forme corrompue d’Angron. Malgré leur assaut dévastateur, la victoire finale leur fut ravie, car Horus précipita les événements en abaissant les défenses de sa Barge afin de provoquer l’Empereur en combat singulier. Ce dernier releva le défi et engagea le Traître dans un affrontement qui allait décider du destin de la galaxie. Les deux adversaires s’affrontèrent dans toutes les dimensions, physiques, spirituelles et psychiques, jusqu’à ce que l’Empereur finisse par tuer Horus au prix de Sa propre humanité. Privé de sa tête, l’ost du Chaos se désagrégea et fuit Terra. Angron et ses guerriers furent les derniers à partir, s’enfuyant dans l’Œil de la Terreur.[6]

La Bataille de Skalathrax

« Les World Eaters battirent en retraite de Terra en renâclant, puis se dirigèrent vers l’Œil de la Terreur en laissant un sillage sanglant derrière eux. Leurs rituels dépravés les fortifiaient, et les rapprochaient lentement de Khorne et de ses Démons. Alors que de plus en plus d’officiers de la Légion devenaient de véritables champions de Khorne, toute forme de discipline s’évapora. Finalement, lors de la terrible Bataille de Skalathrax, Khârn le Félon, l’ancien Écuyer d’Angron et le plus puissant des Champions Exaltés de Khorne, s’en prit à ses propres frères avec une telle violence que toute la Légion se disloqua au cours d’une bataille fratricide. Lorsque la fumée des combats se dissipa, la Légion était divisée en centaines de bandes de guerre composées de bouchers psychotiques. Dix mille ans plus tard, certaines de ces bandes comptent plusieurs centaines de membres, alors que d’autres ne sont composées que d’un seul champion et d’une poignée de guerriers. »[7]
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En dépit du carnage et de la destruction infligés, les Traîtres furent finalement défaits. Les World Eaters survivants se frayèrent un chemin jusqu’à l’Œil de la Terreur, à l’instar de bien d’autres. Pendant ce temps, une vaste portion de la Légion fut séparée d’Angron dans des circonstances énigmatiques. Les guerriers étaient privés de ressources et de renforts. Leurs astronefs étaient endommagés après les féroces combats autour de Terra et leur retraite. Les Griffes du Bouchers ne cessaient de fouailler dans l’esprit des World Eaters et la Légion y succombait de plus en plus. Nombre des guerriers concernés étaient exécutés pour préserver leurs frères. D’autres étaient emprisonnés ou entravés, seulement pour être lâchés sur l’ennemi en cas de besoin. Certains furent même vivisequés de force et incarcérés dans des sarcophages Dreadnought. Non seulement l’acte permettait de juguler la rage quand elle était nécessaire, mais le châssis de Dreadnought l’amplifiait, rendant les marcheurs de guerre des World Eaters plus dangereux encore que leurs semblables.

Quand Khârn fut grièvement blessé pendant le Siège de Terra, des éléments des World Eaters évacuèrent son corps à bord d’un vaisseau rejoignant la flotte malmenée de la XIIe Légion pour quitter l’orbite de Terra. Dés lors, la cohésion de la Légion n’était plus maintenue que par un sens liminal de fraternité, et la conviction qu’elle serait détruite par ses ennemis si elle venait à se disperser. Divers capitaines et seigneurs de guerre se disputèrent le commandement, et les querelles étaient monnaie courante. Ces tensions dégénèrent quand les World Eaters affrontèrent une force supérieure en nombre d’Emperor's Children sur un monde anonyme. Certains des membres de la XIIe souhaitaient la guerre avec leurs anciens compagnons de traîtrise, d’autres voulaient se replier. Ce fut alors que Khârn se réveilla de son coma. En dépit de pourparlers initiaux, les négociations cédèrent à la violence sur toute la surface du monde, que Khârn baptisa Skalathrax. En Nagrakali, la langue vernaculaire des World Eaters, le mot signifie "Lieu de Jugement" ou simplement "Destruction".

La campagne sanglante s’étira en longueur. Chaque nuit, Skalathrax devenait si glaciale que même les Légionnaires ne pouvaient survivre, et chaque camp était obligé de cesser le feu pour s’abriter. En dépit des effectifs supérieurs dont jouissaient les Emperor’s Children, le carnage tourna en faveur des World Eaters et de leur Fureur Aveugle. Néanmoins, Khârn bouillait de frustration ; les Griffes lui faisait perdre tout contrôle. Dans ce qu’on appela plus tard "La Nuit de la Démence", alors que la victoire était à portée de main, Khârn se retourna contre ses géno-frères. Hurlant de fureur, il empoigna un Lance-Flammes et écuma les lignes des World Eaters pour chasser de leur couvert les Légionnaires et les pousser à reprendre le combat. Les flammes se répandirent, enveloppant toujours plus de positions des World Eaters. Ceux qui cherchaient à l’arrêter succombaient de façon sanglante aux dents vrombissantes de la Carnassière. D’autres exaltés par Khârn, se jetèrent sur leurs frères pour les pousser à attaquer les Emperor’s Children. En succombant aux Griffes et en répandant autant de sang, Khârn incitait toujours plus de World Eaters à sombrer dans une folie furieuse. Les frères se tournant contre leurs frères, la Légion des World Eaters perdit toute cohésion. Certaines formations disparurent dans le carnage, d’autres s’abandonnèrent à la folie, furent tués par la IIIe Légion ou périrent dans les tempêtes de glace.

Même les détachements World Eaters déployés trop loin pour être affectés par Khârn firent face au dilemme en apprenant le vent de démence qui engloutissait la Légion. Certains se retirèrent sur-le-champ, peu désireux d’être annihilés en vain. D’autres se jetèrent dans la mêlée contre les Emperor’s Children où que possible. Les combats fratricides décimèrent des dizaines de compagnies et de bandes dans lesquels certains guerriers souhaitaient rester contre l’avis des autres. Grâce aux exactions de Khârn, en une nuit, la Légion des World Eaters se fractura et se dispersa à jamais. Désormais, des individus, des escouades et des bandes s’en prendraient à la galaxie sans autre soutient qu’eux-mêmes.[8]

Le 41e Millénaire

Au fil des dix millénaires qui ont suivis l’Hérésie d’Horus, la Légion Renégate des World Eaters s’est faite toujours plus sanguinaire. Guerriers comme officiers s’étant abandonnés à leurs pulsions homicides, il ne reste plus grand-chose de la hiérarchie de la Légion. Les Griffes du Boucher corrompus par le Warp et les expériences millénaires ont rendu les Légionnaires de la XIIe méconnaissables. Ils n’ont plus cure de rien, sinon du frisson du massacre, et s’enorgueillissent de leur rôle d’élus de Khorne, même si pour certains, ce culte s’accompagne d’une fierté martiale et d’un courage insensé. Quand les World Eaters combattent consumés par leur soif de sang, leur sens de la cohésion s’effondre pour les laisser se disperser sur le champ de bataille et collecter des crânes pour leur divinité. En raison de leurs implants crâniens, qui ont rendus indissociables les notions de meurtre et de plaisir, rares sont ceux qui maîtrisent leurs pulsions. Au repos, les Griffes torturent les World Eaters.

La douleur s’enfonce dans leur cortex comme un poignard rouillé qui gratte, tourne et fouaille dans leur crâne. Seul le carnage peut rassasier la faim des implants des World Eaters, et jamais longtemps. L’implant ne se tait qu’à la mort du guerrier. Leur désir de tuer au nom de Khorne est tel que la majorité des Fils d’Angron ne prennent pas le temps de nettoyer leurs armures ou leurs armes. Les efforts d’entretien les élémentaires sont un gâchis d'énergie. Ainsi, la plupart des Space Marines des World Eaters sont nappés de couches de sang séché, leurs harnois sont usés, écaillés, cabossés et leurs lames à jamais encroûtées de chair putréfiée et d’entrailles. Même les chars de combat des World Eaters, hérissés de pointes, de lames et d’instruments de torture, sont couverts de sang, de viscères et d’ossements.

Les World Eaters n’opèrent pas depuis une seule base ou un monde. Leurs dizaines de bandes frappent depuis n’importe quel astronef sur lesquels elles posent leurs gantelets sanguinolents, et elles sont toujours en quête du prochain massacre. Certaines, dépourvues de vaisseau ou d’occasion de faire main basse sur un navire embarquent au service d’un Seigneur du Chaos qui leur promet une chance de se battre au nom de Khorne. Au combat, les fils d’Angron privilégient les armes de corps à corps brutales, en particulier les épées et les Haches Tronçonneuses, dont les dents vrombissantes peuvent dévorer aussi bien les armures que les os ou le Lithobéton. La galaxie compte peu de combattants aussi sauvages que les World Eaters, qui lutteront à mains nues s’il le faut. Leur colère, alimentée par les battements des Griffes comme par la corruption du Warp, les pousse à la frénésie, et leurs coups déchiquettent les membres et fracassent les boucliers. La plupart des World Eaters ont pour seul but d’offrir des crânes à Khorne, et certains portent des couteaux et des cimeterres dans ce seul but. Dans les moments les plus extrêmes, les Légionnaires des World Eaters ont la réputation de retourner leurs lames contre leurs camarades, voire contre eux-mêmes, pour répandre le sang au nom de leur déité.

Chaque bande de World Eaters recrute à sa façon. Peu d’entre elles ont accès aux installations fixes dont peuvent jouir les Chapitres Space Marines Loyalistes ou les bandes plus organisées de l’Hereticus Astartes, et au fil des siècles, leur génogerme est devenu horriblement corrompu. Certaines bandes de la XIIe Légion se sont enfoncées si profondément dans la soif de sang qu’ils ne se préoccupent plus de remplacer les pertes et sont condamnés à l’extinction. Celles qui conservent suffisamment d’esprit pour renouveler leurs rangs utilisent souvent les capacités de ceux qu’on appelle collectivement les "[Chirurgiens-Berzerks|Chirurgien-Berzerk]]". Héritiers du savoir des Apothicaires et des Techmarines qui ont développé les Griffes du Boucher, ces individus ont perfectionné toutes sortes de techniques sanguinaires pour façonner de nouveaux Légionnaires. Forts de dix milles ans d’expérience avec les Griffes du Boucher, ils savent en amplifier les effets, qu’ils combinent souvent aux techniques d’intronisation de recrues employés pendant la Grande Croisade, et optimisées par des méthodes interdites acquises après Isstvan V. Ils sont aussi versés dans la pratique hideuse des pactes démoniaques, et savent soumettre le Warp lors de leurs procédure macabre. Les guerriers qu’ils créent sont à peine plus que des monstres affranchis des concepts de peur, de douleur ou de mort. Les Chirurgiens-Berzerks opèrent sur toute la galaxie, au service de divers Seigneurs du Chaos dans le but de leur créer des maniaques homicides qu’ils peuvent lâcher sur un caprice. Certaines bandes accroissent leurs effectifs en utilisant des dévots de Khorne extérieurs à la Légion, soumis eux aussi aux interventions des Chirurgiens-Berzerks, un processus qu’ils voient comme une apothéose qui les rapproche de leur dieu sanguinaire.[9]

Une Galaxie Noyée Dans le Sang

Les bandes des World Eaters étant dispersées et mues par une soif de sang inextinguible, il existe peu d’endroits dans la galaxie qui n’a pas été un jour ou l’autre victime de ces bouchers déments. Des Astres Saillants à l’Ouest à l’Amas de Formund à l’est, des Maleterres Polariennes à l’extrême nord à l’éminence sud du Voile, les World Eaters ont massacré. Des centaines de mondes se sont vus privés de vie par les guerriers élus de Khorne, qui ont empilé des montagnes de crânes jusqu’à effleurer la stratosphère. Dans toute la galaxie, des navire fantômes appartenant à toutes les espèces intelligentes dérivent, constellés des cratères laissés par les appareils d’abordage des dévots de Khorne. À leur bord, les explorateurs et les patrouilles navales y découvrent de véritables charniers, Des cadavres déchiquetés et des membres amputés jonchent les salles et les corridors, les murs sont incrustés de sang et de viscères congelés, et la rune macabre de Khorne est barbouillée sur la coque des vaisseaux avec le sang des vaincus.

Il n’y a pas que l’Imperium qui connaît et craint les World Eaters. Pour les T'au, ils sont les "Vior’mont’he" que les lexicographes impériaux traduisent par "Dévoreurs Assoiffés de Sang". Pour les Aeldaris, ils sont parfois appelés les "Maelanshe Atherakhia", que l’on peut traduire par "Ceux qui répandent le Sang de Tous" ou encore "Fléaux de Toutes Vies", des traductions humaines qui ne restituent pas pleinement l’effroi et le mépris dont est capable la complexe langue xeno. Avec l’ouverture de la Grande Faille et les terribles bouleversements qu’elle a entraînés, les World Eaters sont plus actifs que jamais. Les fils d’Angron ont fait partie des huit fers de lance de la Soi-disant Croisade de Sang, voguant sur les tempêtes Warp d’un monde à l’autre pour ne laisser que le carnage dans leur sillage. La piste de sang qu’ils ont laissé a attiré des Cultistes, des Démons enragés et des Spaces Marines du Chaos de toutes trempes. Des dizaines de bandes de World Eaters ont enflé sous le nombre de recrues, de partisans et d’esclaves. La XIIe Légion n’avait pas autant de puissance depuis l’Hérésie d’Horus. La galaxie elle-même tremble à l’idée de ce dont ils sont à présent capables, et de ce qu’il se passerait si les World Eaters s’unissaient à nouveau, même temporairement.[10]

Sources

Pensée du Jour : « Que reste-t-il quand on perd courage ? »
  • The Horus Heresy, Book One - Betrayal
  • COUNTER BEN, La Galaxie en Flammes - Où l'Hérésie se Révèle, Black Library, 2006
  • DEMBSKI-BOWDEN AARON, Félon - Du sang pour le Dieu du Sang, Black Library, 2013
  • McNEILL GRAHAM, Fulgrim - Portrait d’une Trahison, Black Library, 2007
  • Index Astartes du White Dwarf N°96 (Avril 2002)
  • Index Hereticus: World Eaters du White Dwarf N°477 (Juin 2022)
  1. The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The World Eaters (traduit de l'anglais par Guilhem)
  2. The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The World Eaters - Origins : "A Necessary Evil" (traduit de l'anglais par Guilhem)
  3. The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The World Eaters - The Bloody 13th" (traduit de l'anglais par Guilhem)
  4. The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The World Eaters - The Lord of the Red Sands (traduit de l'anglais par Guilhem)
  5. The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The World Eaters - The Primarch of Wrath (traduit de l'anglais par Guilhem)
  6. Informations issues de La Galaxie en Flammes - Où l'Hérésie se Révèle, Chapitre Trois - Horus sur son Trône - La Sainte est en Danger - Istvaan III, Chapitre Treize - Maggard - Factions - Les Luna Wolves, Chapitre Quinze - Beaucoup de Prodiges - De Vieux Amis - L’Échec Parfait, Chapitre Dix-Sept - Vaincre, c’est Survivre - Dies Irae - La Fin de COUNTER BEN, Black Library, 2006
    Informations issues de Fulgrim - Portrait d’une Trahison, Partie V : Le Dernier Phénix - Chapitre Vingt-Trois - La Bataille d’Istvaan V, Chapitre Vingt-Quatre - Des Frères aux Mains Sales, Chapitre Vingt-Cinq - Massacre - Démon - Le Dernier Phénix de McNEILL GRAHAM, Black Library, 2007
    Informations issues de Félon - Du Sang pour le Dieu du Sang, Chapitre Un - L’Archiprêtre et le Sorcier - Armatura - La Chanson du Warp, Chapitre Deux - À Peine Humains - Guerriers et Croisés - Brisés sur la Même Enclume, Chapitre Trois - Pris par les Griffes - La Guerre du Vide - Un Rouge Croyant, un Blanc sans Foi, Chapitre Quatre - Enterré Vivant - Communion - Le Carrefour de Valika, Chapitre Cinq - La Reine d’Ambre - Dans son Impériale Sagesse - Ils Acclament, mon Princeps, Chapitre Six - Griffes d’Ursus - Répit - Carnassière, Chapitre Neuf - Éveil - Fureur - La Chute du Titan, Chapitre Dix - Le Carnage de Ghenna - La Guerre est Terminée - Achèvement, Chapitre Onze - La Fin d’Armatura - Triarii - Retour, Chapitre Douze - Les Meneurs des Légions - Mon Frère, mon Ennemi - Saler la Terre, Chapitre Dix-Sept - Des Voix dans la Nuit - La Leçon de Russ - Le Warp, Chapitre Dix-Huit - Les Champs d’Ossements - Félon - Un Ordre Simple, Chapitre Dix-Neuf, Le Regard Mort - Perpétuel - Une Guerre de Réflexion, Chapitre Vingt, Du Sang dans le Vide - Appel à la Triarii - Il va Mourir Ici, Chapitre Vingt-Un - La Marque de Calth - Une Rédemption Ignorée - Crescendo, Chapitre Vingt-Deux, Il va Mourir sur ce Monde - Les Griffes des Loups d’Ambre - Une Pluie de Sang, Chapitre Vingt-Trois, Le Bras du Destin - Sorti des Flammes - Du sang pour le Dieu du Sang, ÉPILOGUE I, ÉPILOGUE III de DEMBSKI-BOWDEN AARON, Black Library, 2013
    Informations issues de l’Index Astartes du White Dwarf N°96 (Avril 2002) et résumées par Guilhem.
  7. Informations issues de l’Index Astartes du White Dwarf N°96 (Avril 2002) et résumées par Guilhem.
  8. Index Hereticus : World Eaters, Skalathrax, White Dwarf 477
  9. Index Hereticus : World Eaters, Le 41e Millénaire, White Dwarf 477
  10. Index Hereticus : World Eaters, Une Galaxie Noyée dans le Sang, White Dwarf 477