Histoire des Emperor's Children
- « Il y a une tragédie dans la perfection, comme le disaient les philosophes de l’Antiquité : elle est condamnée à l’échec, à devenir imparfaite. Plus on la saisit, plus elle devient imparfaite. La chute de tous ceux qui se sont retournés contre nous est une tragédie amère en soi, mais la chute des Emperor’s Children est une tragédie au sens le plus grand et le plus ancien du terme. Leur tragédie n’est pas qu’ils ont cherché la perfection, mais qu’ils n’ont jamais eu le pouvoir de l’atteindre, car ils ont toujours été imparfaits, brisés. Ils ont cherché une lumière lointaine qui était hors de leur portée et dans leur quête, ils sont tombés de si haut que la magnificence défectueuse qu’ils avaient si péniblement atteinte va pourrir dans nos mémoires. Les défauts étaient là, mes seigneurs. Elles ont toujours là. Nous étions aveugles à leur égard. Maintenant, nous devons voir à la fois la gloire qu’ils étaient et la ruine qu’ils sont devenus - nous avons ce devoir. »
- - Malcador le Sigillite s’adressant au Conseil de Charon.
Les Emperor's Children étaient la seule Légion à porter le nom de l’Empereur et son propre étendard - le Grand Aquila Palatin - qui leur avait été accordé de Sa propre main. Peu ont été aussi honorés parmi les Légions Space Marines et ont eu moins de raisons qu’eux de trahir un père. Au vu des louanges et des honneurs qui leur ont été accordés, peu d’individus pouvaient douter qu’ils étaient l’incarnation de ce que l’Empereur voulait que les Legiones Astartes soient : nobles dans leur action et leur aspect, excellant dans tous les domaines, forte, civilisée, ferme dans ses objectifs et fidèle à l’essentiel. De cette hauteur, ils se sont avilis par traîtrise pour devenir les plus basses et les plus viles des créatures, asservies à l’orgueil et consumées par des désirs qu’aucun pouvoir naturel ne pouvait satisfaire. L’histoire de leurs actes avant leur chute n’est pas simplement l’histoire de ce qu’ils étaient et de ce qu’ils ont accompli, mais comme pour d’autres qui sont devenus des Traîtres, une histoire de la façon dont ils ont façonnés leur propre malheur, car comme le disent les textes anciens, "l’orgueil précède la destruction", et ce proverbe a rarement été plus approprié que dans le cas de la IIIe Légion de Space Marines.
La trahison a changé les Emperor’s Children au point de les rendre méconnaissables, leur quête de la perfection étant devenue une faim d’excès, et l’ordre finalement équilibré de la structure de la Légion s’est corrompues jusqu’à ce qu’elle se brise. Ces changements et ces horreurs étaient encore à leurs commencements quand ils sont arrivés sur Isstvan III. À ce moment-là, le verni de leur passé était encore visible malgré la corruption sous-jacente.[1]
Origines : La Fraternité Martiale
La IIIe Légion a été créée aux côtés de leurs Légions frères au cours des dernières phases des Guerres d'Unification sur Terra, avec un grand nombre de ses premières recrues issues des cours et des populations vassales au sang bleu d’Europa. Les nobles d’Europa sélectionnaient les meilleurs de leur jeunesse et les offraient à l’Empereur en tribut suite à humiliation systématique au combat face aux régiments Tonnerres. Parmi eux se trouvaient des fils issus de chaque famille noble, ce qui, selon certains, aurait donné à la Légion son nom définitif, réaffirmé dans les années qui suivirent par son Primarque. Certains s’acquittaient à contrecœur de cette dîme, ni voyant qu’une simple prise d’otages, tandis que d’autres coopéraient avec le zèle de vrais convertis - la Maison Loculus de Komarg aurait par exemple envoyé tous ses fils au moment de sa capitulation, et aurait donné volontairement à la Légion le premier né de chaque génération suivante. Dans les décennies suivantes, d’autres dynasties terranes ont suivi l’exemple d’Europa, remplissant les rangs de la IIIe Légion avec la fleur de la jeunesse terrane qui semblait bien assortie au sang aristocratique de ses initiés, formant une confrérie martiale dont les ancêtres guerriers se perdaient dans les âges perdus.
La documentation sur la fondation de cette Légion est encore très abondante, et d’après les données, il est évident que la graine génétique de la Légion et son conditionnement ont produit des guerriers avec des physiques finement sculptés, un port noble, et des processus de pensée finement contrôlés, avec des tendances psychologiques orientées vers l’accomplissement personnel et la compétition pour prouver la supériorité individuelle. La seule anomalie enregistrée était l’incidence occasionnelle d’albinisme, et un changement de couleur de l’iris en violet chez certaines recrues. Des effets aussi mineurs du processus d’implantation et de conditionnement des gènes n’ont rien fait pour détourner l’aura de raffinement esthétique qui caractérisait la IIIe Légion, même dans les premières années, et elle était considérée comme un archétype à louer et qui était le modèle auquel on comparait les autres. Vêtus d’une Armure Énergétique ornée d’éclair et de rayons de soleil, ils étaient pour les humains qui suivaient la cause de l’Empereur les demi-dieux mythologiques faits chair et forgés dans l’acier.
Alors que le grand Aquila, dans ses variations, signifie à la fois l’Imperium de l’Humanité et la loyauté envers l’Empereur qui en est le maître, et il y a beaucoup d’allégorie liée à sa forme, pour les Emperor’s Children, il représentait également leurs propres actions, un honneur qui n’a jamais été accordé à une autre Légion. |
Dans ces premières guerres, la IIIe Légion semble avoir été utilisée pour soutenir notamment les actions de l’Armée Impériale naissante, et, dans de nombreux cas, de la mener directement au combat. Cela différait notamment de beaucoup de Légions fondée à l’époque qui étaient souvent déployées en masse en un tout unifiés et comme troupes de choc soutenues uniquement par des machines de guerre lourdes. Coordonner et diriger des troupes "de moindre importance" semblait naturel pour la IIIe Légion. Ces membres avaient une profonde capacité à comprendre les forces et les multiples faiblesses des diverses armées au service de l’Empereur et se sont inspirés des longues traditions des aristocraties militaires de Terra pour commander avec assurance et détermination. Le Déminage de l’Antarctique est, par exemple, marqué comme une victoire pour le Groupe Armée d’Antilles, mais en vérité, toute analyse détaillée du conflit révèle que c’est la IIIe Légion qui a mis en place la tactique et la stratégie de la campagne, et qui l’a menée à bien. De même, lorsque l’Ost de Bronze a pris Nadarin, c’était sous les yeux et avec l’aide de la IIIe Légion, et le Cinquième Soulèvement de Jove-Sat II s’est principalement fait maté par la Légion, bien que d’autres noms que figurent sur les tableaux d’honneur. Les exemples sont nombreux, et à travers eux, la IIIe Légion a prouvé sa superbe capacité à exécuter et à dépasser les intentions et les attentes de son Empereur en temps de guerre.
En raison également de son caractère singulier et de son allure, l’Empereur a également utilisé des membres de la IIIe Légion comme aquifères et écuyers dans des situations de très grand danger, une responsabilité que la Légion était fière d’accomplir. Portant l’étendard de l’Aigle Palatin de l’Empereur, les membres de la IIIe Légion accompagnaient les missions diplomatiques, les émissaires et les agents comme gardes du corps jusqu’au cœur de l’ennemi, et, au combat, ils portaient l’étendard et commandaient les armées de recrues récemment conquis comme instruments de la volonté de l’Empereur et de Son jugement si nécessaire. La vue du symbole de l’Empereur portée par l’un de ses guerriers favoris suffisait à maintenir la ligne chez de nombreux nouveaux alliés vacillants. Ces porte-drapeaux, et les gardes d’honneur qui les accompagnaient, ont symboliquement coloré leur armure avec le pourpre impérial pour marquer leur rang et leur mission.
Ainsi équipés, personne ne pouvait douter qu’ils étaient les élus de l’Empereur, et leur réputation et leur gloire étaient telles que, pendant un certain temps, il était devenu courant qu’ils portent les souhaits et les ordres de l’Empereur à d’autres Légions et des forces militaires dispersées dans l’Imperium naissant. La nature de la psychologie de la IIIe Légion signifiait qu’elle porterait le sens et l’intention précis de tout ordre sans déviation et jusqu’à son dernier souffle si nécessaire. Dans ce rôle, la IIIe Légion a assumé le rôle de la volonté de l’Empereur - aucune autre Légion ne fut autant honorée. D’autres ont aussi porté Ses paroles, mais à cette époque, la IIIe était Sa voix.[3]
La Crise des Semences Génétiques
Une grande tragédie marqua les premières décennies de l’existence de la IIIe Légion : la perte catastrophique de la quasi-totalité du stock génétique des Emperor’s Children. Cela s’est produit moins d’un an après le grand moment de triomphe en combattant aux côtés de l’Empereur à Proxima, et il s’agissait d’un tournant qui allait modifier à jamais l’avenir de la Légion.
Alors que les Guerres d’Unification de l’Empereur franchissaient les limites de Terra, la pacification des cultes génétiques de Luna et l’alliance avec Mars a permis à l’Imperium de produire et d’équiper de nouveaux Space Marines à un rythme sans précédent, et les Légions ont commencé à s’étendre pour répondre aux exigences de la guerre à travers les étoiles. Alors que les forges génétiques commençaient à implanter des recrues pour toutes les Légions, une partie de la réserve génétique de la IIIe Légion a été envoyée sur Luna pour y être établie. Ce qui s’est passé ensuite n’est pas clair. Certains prétendent que des éléments des cultes Selenars résistants encore à l’Imperium ont détourné un laser de défense et détruit le navire transportant les gènes de la IIIe Légion, tandis que des récits contradictoires racontent que le navire a perdu le contrôle et s’est écrasé alors qu’il tentait d’accoster, tandis que d’autres affirment qu’il a tout simplement disparu. Il serait facile, rétrospectivement, d’attribuer à ce désastre une conspiration cachée ou un acte malveillant et cette possibilité ne peut être écartée. La perte des stocks génétiques de la IIIe Légion a été un coup dur, mais elle n’aurait pas mis en danger la survie de la Légion si une deuxième calamité ne s’était pas produite rapidement.
Comme toutes les Légions, la IIIe récupérait les glandes progénoïdes de ses guerriers tombés au combat. À partir de ces organes, un nouvel ensemble de gènes pouvait être cultivé et un nouveau guerrier était créé pour remplacer celui qui était tombé au combat. Ce système n’était cependant pas parfait. La nature de la bataille, et la manière dont les Légionnaires tombaient ne permettait pas toujours une telle récupération. Pour s’assurer qu’il y ait toujours des organes prêts à être implantés dans les nouvelles recrues, une réserve de graines génétiques était gardée en sécurité sur Terra. Cette réserve d’urgence aurait dû permettre d’approvisionner la IIIe Légion en nouveaux guerriers. Même avec la perte des gènes envoyés vers Luna, la Légion aurait survécu et aurait grandi dans le temps ; la survie aurait dû être certaine. Mais en une seule nuit, cet espoir a été anéanti.
Il fut découvert qu’un fléau viral à action rapide avait soudainement infecté plusieurs des stocks génétiques sur Terra, sa cause et son origine étant inconnues. Fiévreusement, les Magos Biologis ont cherché à le contenir, car sa progression menaçait de faire perdre en quelques heures ce qui avait pris un siècle à construire, mais l’infection artificielle - et que beaucoup ont supposée être d’origine Xenos - a défié tout traitement, et seule l’intervention du génie incomparable de l’Empereur a permis de purger la souillure. Alors que de nombreuses Légions ont subi des pertes d’un montant inconnu, on a découvert que le fléau viral avait détruit le gène de la IIIe Légion dans son intégralité. À partir de ce moment, la IIIe Légion a commencé à mourir.
Alors que d’autres Légions ont grandi en taille et en gloire au fur et à mesure que la Grande Croisade gagnait en rythme, la IIIe Légion se flétrissait. La seule façon de remplacer les pertes était de faire appel aux glandes progénoïdes des morts. Sans le Primarque de la Légion, l’Empereur et Ses généticiens ne pouvaient reconstruire les réserves génétiques qu’avec une lenteur douloureuse. Alors que le processus de reconstruction progressait, les forces de la IIIe Légion diminuaient à chaque bataille. Il était devenu évident que la IIIe Légion serait tombée bien en dessous de sa force effective bien avant que ses réserves génétiques ne soient reconstituées. La fin de la Légion était inévitable.[4]
Le Salut de Chemos
La IIIe Légion fut sauvée par la découverte de son Primarque. Guidée par le hasard ou la sagesse de l’Empereur, la Grande Croisade est arrivée sur Chemos, oublié depuis longtemps. C’était un Monde Minier à la surface grise, où l’espoir était mince et la corvée la monnaie de la vie, avec un lent déclin de la population humaine isolée qui y vivait. Les privations étaient monnaie courante à Chemos et il y avait sans doute des épreuves à endurer, mais certains ont ironiquement observé que, comparé au sort d’autres enfants Primarques, Fulgrim était béni.
Dans ce monde morne, le Primarque Fulgrim avait grandi et s’était hissé à une position de pouvoir. Fulgrim lui-même avait la peau claire et les os fins, comme un ancien parangon de grâce. Des cheveux blancs cendrés encadraient un beau visage et ses yeux violets contenaient une étincelle de plaisir. Dans la guerre, la pensée, l’artisanat et la création, il excellait sans effort. Les détails de sa vie et l’influence de Chemos sur Fulgrim ont été racontés à plusieurs reprises par des mains diverses. Pour nos besoins, le fait le plus significatif est que Fulgrim était devenu un phare d’espoir parmi l’existence déclinante du peuple de Chemos. Sa présence avait entraîné une résurgence de l’artisanat, l’art et le raffinement intellectuel, et à force d’intelligence et de réalisations, il avait arrêté le déclin de ce monde misérable et l’avait mis sur la voie, peut-être pas de la grandeur, du moins à une amélioration de son sort. Cultivée sur un sol pierreux, cette quête de quelque chose de mieux n’atteindrait jamais de grandes hauteurs, mais la volonté de saisir la grandeur inspirée par Fulgrim était forte.
Les retrouvailles entre les fils et le père furent chaleureuses et l’entrée de Chemos dans le giron impérial s’est faite sans heurts et avec empressement. Bientôt, l’Empereur confia à Fulgrim la charge de la IIIe Légion mourante, qui ne comptait plus que deux cents membres et qui s’alignèrent devant lui. Ils étaient si peu nombreux que chacun d’entre eux portait l’étendard d’une Compagnie qui avait péri ou qui ne comptait plus qu’une poignée de guerriers. Fulgrim voyait-il un écho de la lutte de Chemos dans ses derniers fils génétiques ? Nous ne pouvons pas le savoir, mais à ce moment-là, il s’agenouilla devant sa propre Légion. Lorsqu’il s’est levé, il leur a parlé, racontant à ses fils génétiques leur destin, la façon dont ils devaient se débarrasser des malheurs du passé et s’élever à des sommets que d’autres n’osaient pas concevoir. « Vous êtes les élus de l’Empereur, Ses hérauts, Ses guerriers, Ses enfants, car ce n’est que le commencement, » décréta le Primarque. En entendant les paroles de Fulgrim, l’Empereur rebaptisa la IIIe Légion "les Emperor’s Children", ratifiant ainsi un nom connu depuis longtemps mais qui avait désormais force de décret. Le Collège de l’Officio Militaris enregistra ce changement et marqua leur panoplie de pourpre impériale avec l’éperon de la griffe comme emblème et l’Aquila Palatine, ayant le droit de le porter en tant qu’exécuteurs de la volonté impériale.
Les Emperor’s Children pouvaient commencer à se reconstruire. La découverte de Fulgrim a permis la synthèse rapide des stocks génétiques et Chemos a pu fournir la matière première des recrues. L’Empereur, peut-être satisfait de l’acceptation zélée de Fulgrim et de son peuple à rejoindre l’Imperium, décréta personnellement des ressources substantielles immédiatement mises à la disposition de la Légion. Certains membres du Conseil de Guerre conseillèrent de prendre de nouvelles recrues de différents mondes. À leurs yeux, il n’y avait pas grand-chose qui permettait de considérer les habitants de Chemos comme des recrues appropriées. Il leur manquait également la forte culture martiale commune aux mondes qui fournissaient les recrues pour les Legiones Astartes. Fulgrim rejeta ces objections ; les habitants de Chemos avaient le droit et la volonté de s’élever au-dessus de leurs origines - de devenir quelque chose de plus grand que leur passé leur avait permis d’être.
D’autres mondes ont cependant contribué à la reconstruction des Emperor’s Children. Sur Terra, certaines vieilles familles de la noblesse ont offert en tribut leur fils, et comme Fulgrim participait à la conformité des mondes humains, il devint habituel pour lui d’offrir à l’élite dirigeante la possibilité de donner leurs jeunes fils comme aspirants s’il les jugeait dignes. Fulgrim refusa rarement de tels hommages de fils nobles, malgré les paroles du Conseil de Guerre. Peut-être en était-il flatté.[5]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : Fulgrim
Les Frères des Loups
Même si les Emperor’s Children reprenaient des forces, ils étaient encore un vestige brisé par rapport à leurs frères des autres Légions. Les Emperor’s Children n’étaient plus que quelques centaines, alors que les Ultramarines avaient déjà été les premiers à franchir le cap des 100 000 Space Marines, et à côté d’eux, les grandes Légions comme les Imperial Fists et les Luna Wolves étaient assez nombreuses pour mener seules de multiples campagnes. Même la XXe Légion, jeune comme elle l’était et pourtant sans son Primarque, était plus nombreuse sur le terrain. Voyant la nécessité de favoriser le rétablissement des Emperor’s Children, l’Empereur demanda à Horus d’être le mentor de Fulgrim et de sa Légion. C’est ainsi que pendant plus d’une décennie, les Emperor’s Children et les Luna Wolves combattirent côte à côte.
Le lien de fraternité et de confiance forgé lors des combats entre Fulgrim et Horus, aussi inaltérables soient-ils, était devenu inébranlable.
Leurs hommes se sont également rapprochées, tout aussi différents dans leur tempérament mais égaux en compétences, les Légions et les Primarques semblaient se compléter. Là où Horus était rapide et intuitif, Fulgrim était patient et réfléchi. Là où les Luna Wolves étaient directs et brutaux, les Emperor’s Children étaient souples et subtils. Lorsque les Emperor’s Children se sont finalement éloignés pour être indépendant, ils étaient devenus les frères de serment des Luna Wolves ; c’était un lien que la trahison allait un jour corrompre pour en faire une chaîne qui allait assujettir leurs âmes.[6]
Orgueil et Chute
Une intensité passionnée avait emplit les Emperor’s Children dès l’instant où Fulgrim s’était agenouillé avec humilité devant eux. C’était comme si les réalisations du passé ne valaient plus rien pour eux, seul comptait un avenir, un futur dans lequel ils ne pouvaient supporter aucun échec. Ils poursuivirent leurs objectifs avec un dévouement total et une grande concentration. Les compétences guerrières étaient au centre de leurs préoccupations et ils n’acceptaient rien que l’autre ne puisse bénir. Lorsqu’une autre Légion excellait dans un détail de la guerre, les Emperor’s Children se mettaient en route pour apprendre ces compétences. Ils se consacraient entièrement à leur formation et à leurs études, les consommant entièrement jusqu’à ce qu’ils en atteignent la maîtrise. Une fois acquise une méthode éait évaluée et affinée.
Ce comportement a permis à Fulgrim de sourire lors du Conseil des Lames qui a suivi la destruction de l’empire Ork de Mirga, lorsque Roboute Guilliman a proclamé que les Emperor’s Children avaient démontré que leurs doctrines de contre-attaque étaient plus efficaces que celles des Ultramarines le jour de la bataille.
Aussi admirables que ces pratiques puissent paraître, elles ont eu un prix. Bien que leur conduite ait été exemplaire, à un moment donné, l’orgueil et le ressentiment ont pollué la noblesse.
La seule mesure de la réussite était de se comparer aux autres. Lorsqu’une autre Légion était honorée, on disait que les Emperor’s Children le prenait comme un encouragement à faire mieux et était une blessure à leur fierté. Lorsqu’ils ne parvenaient pas à enseigner la qualité d’une autre, cela créait de la jalousie. Lorsqu’ils excellaient, cela engendrait le mépris de ceux qu’ils avaient dépassés. Et peu importe le niveau auquel ils s’élevaient, peu importe ce qu’ils accomplissaient, ce n’était jamais assez. Les réalisations du passé étaient mortes pour eux. Leur soif de perfection était sans limite et ne pouvait jamais être assouvie. Les atrocités qui viendront plus tard le démontreront, mais les signes étaient là bien avant leur chute.
On ne sait pas à quel moment Fulgrim et les Emperor’s Children ont embrassé les ténèbres. Peut-être qu’Horus a corrompu Fulgrim après sa propre chute, ou peut-être que Fulgrim était déjà sur une pente descendante et que la trahison d’Horus a simplement éclipsé et actée la corruption existante, nous ne le saurons jamais. Certains parmi ceux qui servent l’Empereur désignent la purge par Fulgrim de la dangereuse espèce Xenos connue sous le nom de Laers comme l’acte qui l’a finalement condamné, car il y a des indications que des forces malveillantes ont utilisé cet événement pour piéger Fulgrim et commencer la corruption rapide des Emperor’s Children. C’est peut-être vrai, mais même si les Puissances de la Ruine ont utilisé les Laers pour semer leurs graines, elles n’ont pu fleurir que sur un sol fertile. En revanche, de nombreux Emperor’s Children ont conservé leur ancienne noblesse jusqu’à la fin. Qu’ils aient vu venir le malheur de leur Légion est un point discutable, mais qu’ils aient résisté à la souillure qui envahissait leurs frères est incontestable. Les cendres de Isstvan III sont la preuve inviolable du prix ultime à payer pour leur résistance et leur loyauté. Purgés de leur prétendue imperfection par un Primarque fou de ressentiment et devenu le jouet de forces obscures, ceux qui sont tombés sur Isstvan III, leurs serments inviolés, étaient la véritable âme d’une Légion que l’Empereur Lui-même a désignée comme Ses enfants.[7]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : la Grande Croisade
L'Hérésie d'Horus
Quand Horus qui croyait que l’Empereur était un faible se rebella, sept Légions entières de Space Marines pour ramener le Maître de Guerre dans le droit chemin, et le détruire si nécessaire furent envoyées. Peu avant, Fulgrim avait rencontré Horus pour lui demander de rendre compte pour ses actes, mais au lieu de cela, il succomba aux tentations du Primarque renégat. Le respect de Fulgrim pour Horus permit au Maître de Guerre d’affaiblir suffisamment sa volonté pour le faire succomber aux sombres pouvoirs du Chaos. La loyauté de Fulgrim envers Terra s’effondra, remplacée par un désir brûlant de détruire le faux Empereur qui empêchait l’Humanité d’atteindre le niveau de perfection dont il l’avait toujours cru capable. Séduit par les paroles d’Horus, Fulgrim crut en ses promesses d’une nouvelle Humanité qui pourrait s’élever vers l’apogée de sa civilisation et libérée des lois oppressantes de l’Empereur. Slaanesh susurra des douces paroles à l’oreille du Primarque des Emperor’s Children, lui promettant d’atteindre la perfection dans toute chose et de bâtir un Imperium plus parfait que jamais, un Imperium à son image. Finalement, Fulgrim se laissa séduire par ces promesses et embrassa pleinement son nouveau dieu.
Lorsque Fulgrim s’ouvrit au Chaos, ses Seigneurs Commandeurs le suivirent sans hésiter. Eux-même rencontrèrent leurs Capitaines, prêchant la gloire du Prince Noir et ces derniers transmirent à leur tour l’adoration de Slaanesh à leurs troupes, et ainsi de suite jusqu’à ce que la Légion tout entière eût renié l’Empereur. Les Emperor’s Children se tournèrent totalement vers Slaanesh, offrant au Prince du Chaos la même dévotion qu’ils montraient autrefois à l’Empereur. Slaanesh, accorda des visions de paradis aux Emperor’s Children, une galaxie de liberté ultime, où le mal n’avait plus sa place car chaque expérience était une source de plaisir. La perfection des Emperor’s Children devint un parfait hédonisme, sans aucune limite. Lorsque les Space Marines Loyalistes arrivèrent sur Isstvan V, les Emperor’s Children furent parmi les premiers à se dresser sur leur route, massacrant leurs anciens frères avec une joie malsaine lors du Massacre du Site d'Atterrissage.
Lorsqu’Horus entama le Siège de Terra, les Emperor’s Children étaient à ses côtés, mais ils ne prirent qu’une part réduite aux assauts contre le Palais Impérial car Fulgrim les envoya plutôt là où aucune force militaire ne se trouvait, mais où se cachaient des millions d’humains terrifiés. Des massacres rappela ceux qui s’étaient produits dans le système de Istvaan, mais à une échelle bien plus grande. Les Emperor’s Children se plongèrent dans des dépravations et des carnages bien plus grands avec une joie inhumaine.[8]
- Pour plus de détails, voir l’article dédié : l’Hérésie d'Horus
Après l'Hérésie
Horus affronta l’Empereur et fut vaincu en combat singulier. Avec sa mort, les Légions du Chaos se replièrent en désordre, et les Emperor’s Children furent obligés de fuir avec elles jusqu’à l’Œil de la Terreur où ils se cachèrent pour ruminer leur vengeance contre l’Imperium. Les Emperor’s Children arrivèrent rapidement à court d’esclaves et de victimes pour satisfaire leur débauche, et ils se tournèrent donc vers les esclaves et les serviteurs des autres Légions Renégates. Les guerres qui en résultèrent furent terriblement sanglantes, et les Emperor’s Children furent finalement écrasés par une coalition des autres Légions.
Nul ne sait ce qu’il advint de Fulgrim. Les ennemis de Slaanesh proclament qu’il fut tué durant les batailles contre les Légions du Chaos, mais on raconte au sein des survivants des Emperor’s Children qu’il fut récompensé pour sa dévotion à Slaanesh et qu’il fut élevé au rang de Prince Démon, disparaissant pour régner sur un Monde Démon.
Les Emperor’s Children, n’ayant plus de commandant, poursuivirent leur quête du plaisir ultime, se consolant de la destruction de leur Légion dans le carnage de la guerre, et s’alliant avec les bandes de d’adorateurs de Slaanesh pour exécuter de viles croisades. La plupart d’entre eux sont devenus des Marines du Vacarme. Certains Emperor’s Children sont devenus des Seigneurs de Guerre, essayant de recréer une Légion comme il en existait autrefois afin de se jeter sur l’Imperium dans une orgie de douleur et de mort. Les bandes d’Emperor’s Children sont fort heureusement rares, car il n’existe pas de pire destin dans notre galaxie que de tomber prisonnier entre leurs mains perverses.[9]
Médias Externes
Sources
- The Horus Heresy, Book One - Betrayal
- Index Astartes du White Dwarf N°84 (Avril 2001)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Emperor's Children (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Emperor's Children - The Palatine Aquila (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Emperor's Children - Origins : The Martial Brotherhood (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Emperor's Children - The Gene-Seed Crisis (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Emperor's Children - The Chemos Salvations (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Emperor's Children - Brothers to Wolves (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ The Horus Heresy, Book One - Betrayal, Chapter The Emperor's Children - Pride and Fall (traduit de l'anglais par Guilhem)
- ↑ Informations issues de l'Index Astartes du White Dwarf N°84 (Avril 2001) et résumées par Guilhem.
- ↑ Informations issues de l'Index Astartes du White Dwarf N°84 (Avril 2001) et résumées par Guilhem.