Guerres de la Panacea

De Omnis Bibliotheca
Aller à :navigation, rechercher




Alors que l’influence de Vect ne faisait que croître, les Archontes des Kabales récemment formées demandèrent audience auprès de lui. Leurs mesquines intrigues et leurs sous-entendus l’ennuyaient. Même la célèbre beauté de Dame Aurelia Malys, la dernière Archonte à pénétrer dans la salle du trône, le laissa de marbre. Enfin, Vect convoqua tous ceux qui recherchaient ses faveurs et leur assigna une tâche impossible. La perte de la population d’un monde entier n’avait aucune importance pour l’Imperium des humains, car ces derniers se reproduisaient comme des mouches et étaient facilement remplaçables. Le défi que lança Vect à ses séides était d’une toute autre ampleur que détruire une planète ou même un système solaire : il s’agissait maintenant d’empoisonner l’Imperium entier et de revenir avec la preuve de l’acte.

Vect avait imaginé cette mission uniquement pour affaiblir les Kabales qui avaient le malheur de lui faire perdre son temps. Il ne s’attendait aucunement à ce que l’un des Archontes l’accomplissent, et leur mort éventuelle au cours de la tentative ne pouvait qu’être un bienfait supplémentaire.

Lorsque Vect détailla la tâche, Dame Malys s’autorisa un léger sourire. Tromper les peuples inférieurs était un jeu d’enfant pour elle, et si grand que fût l’Imperium, il restait tenu par de simples humains. Elle réunit la totalité de sa Kabale, la Langue Venimeuse, mobilisa sa flotte et se lança dans l’espace. Grâce à ses contacts avec les Arlequins de la Toile, elle avait appris qu’un Monde-Forge impérial avait vu ses défenses se multiplier, au détriment de celles des planètes voisines : les forces militaires du système entier étaient concentrées autour de lui, laissant les autres mondes sans protection.

Ainsi, la planète industrielle Verdigris IX, au cœur du Segmentum Obscurus, était à présent littéralement hérissée de batteries de défenses et de canons d’interception. Ses Ruches étaient surpeuplées de régiments de la Garde Impériale et de troupes de l’Adeptus Mechanicus, et les machines divines des Legios Titaniques arpentaient les déserts de cendres polluées ceignant les Ruches.

Il était manifeste que Verdigris abritait quelque chose d’extrêmement précieux, et seule Malys savait de quoi il s’agissait. Ses espions l’avaient informée que des archéotechniciens y avaient découvert une relique rare datant du zénith de l’Imperium, un "Schéma de Construction Standard" pouvant donner naissance à des avancées prodigieuses dans toute la galaxie. Tout SCS est d’une importance cruciale pour l’Imperium des hommes, mais celui-ci était un miracle médical à même de sauver des milliards de vies des affres du poison et de la maladie. Il avait reçu le nom de code "Panacea".

L'Appât

Un assaut conventionnel était hors de question. Le Grand Fabricator de la planète avait si bien fortifié son macrocomplexe qu’il pouvait remplir le ciel de métal en un instant, déchaînant des salves ininterrompues de balles et de rafales d’énergie qui aurait laminé une force de frappe Drukhari en un clin d’œil. Malys voulait récupérer le SCS en personne, mais elle ne pouvait y parvenir seule. Elle allait avoir besoin d’une diversion, conséquente qui plus est.

La flotte des Langues Venimeuses entra dans l’espace réel par le Golfe Ophidien et émergea sur les arrières d’une immense flotte Ork. L’armada de vaisseaux primitifs s’étendait dans toutes les directions, telle une gigantesque décharge d’épaves armées et blindées en orbite autour d’un Space Hulk. Malys ordonna à ses capitaines de désactiver leurs champs nocturnes et de faire feu à volonté. Cet ordre fut accueilli avec étonnement, dans le meilleur des cas, car les navires Orks était au moins cinquante fois plus nombreux, et certains commençaient déjà à virer de bord pour contrer la flottille Drukhari. Malys mena par l’exemple en dirigeant personnellement les canons de son vaisseau amiral et en détruisant successivement trois navires Orks. Ses capitaines lui emboîtèrent rapidement le pas, lançant des escadrilles de véloces bombardiers pour mener des frappes éclair contre les plus gros bâtiments. L’anarchie se répandit dans la flotte Ork alors que leurs pesants vaisseaux tentaient de manœuvrer pour intercepter les nouveaux venus qui s’en prenaient à ses arrières comme un banc de requins de métal.

Soudain, comme un seul homme, la flotte Drukhari se replia prestement. Les Orks, à présent échauffés pour un bon combat, organisèrent rapidement la poursuite, qui dura près d’une dizaine d’heures, les Drukharis restant tout juste hors de portée de leurs armes. Puis Verdigris apparut sur les écrans holographiques des Orks. Pris par leur élan, les Peaux-Vertes poursuivirent leur route et se jetèrent sur le macrocomplexe à la suite des Drukharis. Et juste au moment où les défenses terrestres de la planète illuminaient le ciel des traits rubis de leurs lasers, les Drukharis disparurent.

Les vaisseaux Orks s’abattirent sur Verdigris comme un gantelet de métal sur un visage non protégé. Des centaines de bâtiments furent transformés en épaves par des tirs de laser de défense, mais leur masse était telle qu’ils continuaient de tomber, et des mégatonnes de métal en flammes vinrent frapper le réseau de défense du macrocomplexe. Les Peaux-Vertes qui survécurent à la tempête de tirs s’extirpèrent des vestiges de leurs vaisseaux et se jetèrent sur les défenseurs. Dans les déserts de poussière bordant les Ruches, les Legio Titanicus se mobilisèrent pour intercepter les Orks, et le sol trembla sous leurs pas alors qu’elles pilonnaient les Orks infestant la Ruche. Hélas, le Space Hulk Pied de Gork vint crever les nuages. En un instant, les machines divines furent écrasées. Près de la moitié du macrocomplexe fut soufflée par l’explosion, ses armes d’interception réduites au silence et ses défenseurs jetés au sol.

Le Marteau de le Stylet

C’est alors que le ciel s’ouvrit. Dans une tempête d’éclairs de la couleur du jade apparut la flotte pirate de Dame Malys, l’élégance de ses navires contrastant avec la brutalité des appareils Orks. Les Kabalites déchaînèrent les enfers sur les humains comme sur les Peaux-Vertes et se repurent de leurs souffrances. Des monstres de métal se heurtèrent lorsque les Chariots d’Guerre des Orks engagèrent les chars d’assaut de la Garde Impériale, et des vaisseaux Orks continuaient à tomber sur la ville, chaque impact faisant trembler le sol. Alors que les bâtiments s’effondraient autour d’eux, les aéronefs Drukharis se glissèrent jusqu’au cœur du macrocomplexe, car Malys savait que son objectif y serait soigneusement caché. Des meutes d’Incubes se jetèrent au milieu des Gardes désorientés qui erraient dans la brèche, leurs champs de tourment émettant des vagues de douleur noire alors que les lames de leurs Klaives découpaient aisément la chair humaine. Au cœur de la ville, la curée commença. Malys et sa garde d’élite massacrèrent les Gardes et les Skitarii qui protégeaient le palais du Grand Fabricator, suivis par des centaines de Kabalites qui opposaient à chaque nouvelle contre-charge humaine des volées de tirs meurtriers.

Dame Malys avançait nonchalamment, comme si elle s’adonnait à une petite promenade au milieu des mêlées délirantes que ses manœuvres avaient déclenchées. Elle démembra personnellement les troupes de choc qui tenaient le saint des saints du macrocomplexe et ordonna à ses guerriers d’ouvrir la salle-forte qui renfermait le SCS. Mais celle-ci était déjà ouverte, son sas réduit à un amas de métal calciné. Des douilles de balles Orks couvraient le sol, et au cœur de la pièce était étalé le corps du Grand Fabricator, les jambes sectionnées sous les genoux. L’objectif avait disparu.

Malys entra dans une rage sanguinaire et tua plusieurs de ses soldats qu’elle suspecta instantanément de trahison. Ses plans se dérobaient sous elle. Le macrocomplexe, à présent au centre d’une bataille terrifiante, n’avais plus aucun intérêt. Seul le SCS importait. Mais il lui était impossible de réunir sa Kabale à présent que le festin avait commencé : tout n’était que chaos et confusion. Elle rassembla sa cour et ordonna aux aéronefs de cesser de s’en prendre aux humains pour à la place partir en reconnaissance. En quelques secondes, elle apprit qu’une colonne de blindés Orks quittait la cité pour retourner vers le Space Hulk qui s’était écrasé dans le désert. Elle appela son transport personnel et se lança à la poursuite des Peaux-Vertes.

Le récit du combat entre l’élite aéroportée de Malys et le convoi Ork est devenu célèbre dans les échelons de la Ville Haute. Une attaque frontale aurait été suicidaire, si bien que Malys encercla le convoi à bonne distance, éliminant ses escadrons d’escorte un par un. Lorsque les Orks tentèrent d’intercepter leurs assaillants, les antigrav Drukharis se replièrent dans les nuages, avant de plonger de nouveau pour frapper en un autre point de la colonne. Dans les cieux tourmentés, les Écumeurs affrontèrent en duel les primitives machines volantes des Orks, alors que les Fléaux abattaient méthodiquement les Chokboyz qui prenaient leur vol pour intercepter leurs assaillants. Heure après heure, la force de frappe grignota les effectifs adverses, si bien qu’une longue ligne de métal torturé et de corps vert partait à présent de la cité pour s’enfoncer dans le désert. Malys mena en personne l’ultime assaut, et sauta de son transport dans une nuée de robes soyeuses pour atterrir sur le toit métallique de la forteresse de bataille qui menait la colonne à présent très affaiblie. Ses guerriers suivirent son exemple, et si les Orks se battirent avec acharnement, les Drukharis s’étaient gorgés de souffrances et se mouvaient avec la rapidité de l’éclair. Rapidement, Malys récupéra le SCS sur le cadavre du gros Mek qui dirigeait l’opération. Les Drukharis se replièrent prestement, laissant le conflit se résoudre sans eux.

À son retour à Commorragh, Dame Malys ne se rendit pas tout de suite à la salle du trône de Vect, mais regagna ses appartements avec le SCS. Ses talons claquaient sévèrement sur le sol d’obsidienne de sa salle aux trophées alors qu’elle se dirigeait vers son propre trône, et elle ne s’arrêta que pour placer le SCS sur un piédestal de stase entre la tête momifiée d’un technosavant humain et les mains dorées de Sainte Cerulia la Juste. La nouvelle de son succès se répandit rapidement, car la rumeur ne dort jamais à Commorragh. Ce soir-là, Malys reçut une invitation personnelle de Vect, qui la conviait à souper à sa convenance - la réussite de ses plans avait impressionné même le Maître Suprême. C’est ainsi que Dame Malys se fit une place au sein du Cercle Intérieur d’Asdrubæl Vect.

Source

Pensée du Jour : « Celui qui n’est pas avec l’Empereur est contre Lui. »
  • Codex Eldars Noirs, V5