Frateris Militia
- « Ma très chère milice de fidèles, tu n’es pas revêtue du saint gilet pare-balles de la Garde Impériale. Tu ne portes pas la colère de l’Empereur à la pointe du canon d’un pieux Fusil Laser. Ces armes parmi les plus saintes de l’Imperium que tu ne possèdes pas, tu les remplaces par la ferveur et la foi. Aucune armée, aussi bien équipée soit-elle, ne saurait endurer le jugement de l’Empereur exercé par nos mains ! »
- - Abbé von Schteil lors du soulèvement des carrières de Veneris.
Les Sœurs de Bataille ne sont pas le seul recours du Ministorum pour éliminer les impurs, il peut également faire appel aux fidèles de l’Empereur. Après l’Âge de l'Apostasie et l'instauration du Décret de Passivité, il fut interdit à l’Ecclésiarchie d’avoir de nouveau des hommes en armes sous son autorité. Prenant cet édit au pied de la lettre, l’organisation le contourna en s’assurant les services des Ordres Militants de l’Adepta Sororitas, dont les membres n’étaient pas concernés étant donné leur sexe. Si ce statut a certes mené à la dissolution des grandes armées régulières dont disposait l’ancienne Ecclésiarchie, la formulation archaïque du décret a permis bien des abus au fil des siècles et seul un idiot affirmerait à présent que l’Ecclésiarchie n’est pas une puissance militaire, car cette interdiction n’empêche pas qu’en temps de grande nécessité les forces de l’Ecclésiarchie ou des Inquisiteurs de l’Ordo Hereticus fassent appel à la population pour servir leurs desseins, et il n’est pas rare que des bandes de fanatiques rejoignent leurs armées.
Lorsque de difficiles circonstances l’exigent (lors des guerres saintes ou des croisades par exemple), l’Ecclésiarchie est capable d’armer les hommes qui la servent, qu’il s’agisse de citoyen ordinaire ou de sectateurs de cultes impériaux qui prêchent la persécution de l’hérétique, du Xenos et de tout infidèle. Ses membres ne sont pas des soldats professionnels, et s’ils ne sont pas entraînés ou payés comme les membres d’un authentique corps militaire, ils sont néanmoins exemptés de leurs obligations habituelles tant qu’ils servent dans la milice. Une nuée de commis, de diacres, de vendeurs d’indulgences et autres fonctionnaires mineurs s’extrait alors des grands temples et cathédrales, armés de tout ce qu’ils ont pu trouver. Galvanisées par les discours des prêtres, des villes entières peuvent être amenées à combattre les ennemis de l’Ecclésiarchie. Équipés de bric et de broc, ces hommes marchent aux côtés des Sœurs de Bataille, le regard empli d’une lueur d’adoration. Leur foi est forte et ils parviennent souvent à accomplir de grandes et terribles choses au nom du Maître de l’Humanité.
Ceux qui témoignent une grande loyauté à l’égard de l’Ecclésiarchie peuvent avoir servi dans une Frateris Militia, et les Inquisiteurs comme les Cardinaux apprécient les individus susceptibles de faire profiter de leur expérience du combat les cellules d’Acolytes engagées sur le terrain.
Alors que les stratèges professionnels méprisent les Frateris Militia qu’ils considèrent comme des foules de gueux brandissant des fourches en raison de leur désorganisation, représentant un plus grand danger pour sa propre sécurité que pour les forces ennemies. On a néanmoins relevé des cas où les Frateris Militia firent leurs preuves à l’occasion de conflits d’ampleur réduite, accomplissant des actes d’un courage prodigieux au nom de l’Empereur. Ses vétérans se considèrent généralement comme de véritables frères, comme dans n’importe quelle autre armée. Sur de nombreux Mondes-Chapelles, les organisations d’anciens miliciens peuvent acquérir une grande puissance, car leurs membres sont très soudés et s’entraident.
En 799.M41, une Frateris Militia comptant un million d’individus s’assembla sur Maccabeus Quintus et, poussée à une rage sanguinaire par les exhortations du grand Hiérophante et son entourage de Prêtres Noirs, opéra une purge réussie des Pèlerins de Hayte qui ne fit que quelques milliers de victimes innocentes.
En 707.M41, la Frateris Militia écrasa littéralement le soulèvement des mineurs de marbre de Ventris en renversant une macrostatue de Saint Berevus haute de deux kilomètres sur les émeutiers.
Si la Militia n’est pas réputée pour son génie stratégique, en 681.M41 le Diacre Ollenburger et sa bande réussirent à créer une position défensive en faisant s’écraser leur transport de classe Jericho lourdement endommagé sur Faldon Kise, un monde en cours de colonisation. Cette force de seulement trois mille frères, équipée de simples pistolets et d’armes improvisées, parvint à repousser une attaque lancée par plus de dix mille adversaires.
Les Frateris Militia ne sont certes pas des troupes de soldats professionnels, mais sur de nombreux mondes, elles représentent néanmoins la principale force militaire et les Ecclésiastes de haut rang font régulièrement appel à elles afin de renforcer leurs régimes théocratiques. L’Inquisition est pour sa part partagée au sujet de cette organisation. D’un côté, les Inquisiteurs sont souvent inspirés par les actes déments de courage et de foi dont sont capables ces fidèles aussi mal entraînés que mal dirigés, et recrutent régulièrement des Acolytes parmi les survivants de ces guerres saintes vouées à un échec héroïque. En revanche, en tant qu’institution, l’Inquisition - et l’Ordo Hereticus en particulier - se rappelle encore du précédent historique de l’Âge de l’Apostasie, durant lequel les forces armées du Ministorum grossirent de façon démesurée.
- Rédemption par la douleur : La mort n’effraie pas les fanatiques et il est rare qu’ils battent en retraite. En fait, plus le combat est désespéré et meurtrier, plus ils seront enclins à se battre jusqu’au dernier.
Sources
- Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : Le Sang des Martyrs
- White Dwarf N°121 (Mai 2004)