O'Shovah, Commandeur Farsight

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O’Shovah (ou Shas’O Vior’la Shovah Kais Mont’yr de son nom complet), Héros de Vior'la, Protégé de Puretide, Fléau des Peaux-Vertes, Traître avéré à la cause du Bien Suprême, dans son Exo-Armure XV-8 Crisis.
« Chacun doit trouver sa voie. Si ceux au cœur de notre empire avaient été témoins de la sauvagerie que recèle le néant, ils le sauraient. Les races sont tournées les unes contre les autres, aucune ne s’alliera avec ses rivales par refus de voir son ancien ennemi prospérer avec elle. Nous devrions en faire autant. »
- Attribué au Commandeur Farsight en 765.M41.

Les T'au sont une jeune race, mais leur ascension a été fulgurante. Leur empire naissant, situé sur la bordure orientale de la galaxie, a survécu aux invasions Orks aux Flottes-Ruches Tyranides, à une croisade impériale et n’a cessé de s’agrandir et d’intégrer de nouvelles races. Leur science et leur technologie sont également très avancées et permettent à leurs colonisateurs et à leurs explorateurs d’être bien équipés et capables de faire face à n’importe quelle menace. La société T’au est basée sur un système de castes de guerriers, de travailleurs, d’intermédiaires et de voyageurs regroupés en quatre éléments respectifs : le Feu, la Terre, l’Eau et l’Air. Elles sont dirigées par une cinquième caste, celle des Éthérés.

Au cours des derniers siècles ces castes se sont unies et ont ainsi pu étendre les frontières de leurs domaines et acquérir d’énormes richesses naturelles, mais la galaxie est pleine de dangers, et les T’au n’en ont pas encore découvert toutes les horreurs. Après la tentative avortée de la Croisade du Golfe de Damoclès en 742.M41, un Commandeur de la Caste du Feu, le Shas’O Vior’la Shovah Kais Mont’yr mena une force expéditionnaire qui fut coupée du reste de l’empire et établit une série de places fortes de l’autre côté du Golfe de Damoclès. Les raisons sous-jacentes de cette scission ont été débattues pendant des décennies par quelques universitaires de l’Imperium sans jamais vraiment déclencher un quelconque intérêt. Mais depuis, d’autres informations ont été révélées sur les actions du Commandeur Farsight et certains membres de l’Inquisition ont commencé à s’en inquiéter, y percevant une nouvelle menace à la toute-puissance de l’Empereur de l’Humanité.

Bien qu’à l’écart de la civilisation T’au, O’Shovah est une des figures les plus connues de cette jeune race. Vivant en autarcie dans les enclaves qu’il a créées, certains remettent en cause sa loyauté, pointant du doigt un comportement souvent en désaccord avec la philosophie T’au.

O’Shovah, ou Commandeur Farsight en langue humaine, était un grand héros de sa race. Ses exploits contre les Orks et son succès à protéger les autres castes des déprédations de ces Xenos le rendirent fameux. Mais depuis, O’Shovah est devenu un cas à part au sein de l’empire émergent des T’au.

C’est désormais un renégat, mis au ban d’une société prônant le sens du devoir et les causes communes pour avoir défié l’autorité de la classe dirigeante des "Aun".

Nul personnage de l’Histoire des T'au n’est aussi controversé que O’Shovah. Il est le plus célèbre guerrier de Vior'la, et a remporté ses plus grandes victoires contre les Orks dans les déserts d’oxydes d’Arkunahsa. C’est là, engoncé dans son Exo-Armure, qu’il mena une campagne magistrale contre une force plusieurs centaines de fois supérieure en nombre. L’entraînement de Farsight, assuré en grande partie par le Commandeur Puretide en personne, lui avait appris à tirer profit de la topographie du terrain, et à porter des coups rapides et décisifs à l’ennemi. O’Shovah dédaignait l’usage des tirs longue portée en faveur de tactiques plus agressives avec ses Guerriers de Feu. Ces derniers remportèrent de nombreuses fusillades, et le génie stratégique d’O’Shovah lui valut son titre de "Farsight".

Le Commandeur Farsight possède l’Équipement suivant :
  • La Lame de l’Aube : La Lame de l’Aube est un ancien artefact extraterrestre trouvé par O’Shovah sur le monde mort d’Arthas Moloch. Ses faces sculptées scintillent d’une énergie inconnue et sont parcourues d’arcs électriques.
    Le mystérieux artefact qu’O’Shovah ramassa sur Arthas Moloch est plus vieux que l’Imperium lui-même. Façonnée il y a des éons par l’étrange race qui peuplait ce monde maudit, la Lame de l’Aube a été forgée dans des matériaux inconnus des plus brillants esprits de la Caste de la Terre. Cette lame est si affûtée qu’elle peut trancher la roche, et depuis qu’elle a été récupérée et modifiée pour être utilisée au combat, elle est l’arme de prédilection d’O’Shovah pour les engagements rapprochés.
    À l’insu de Farsight, l’antique épée possède un sombre secret. Sa lame est faite d’un alliage chronophage - lorsque son porteur abrège une existence avec, l’espérance de vie naturelle arrachée à la victime est ajoutée à la sienne. O’Shovah est ainsi parvenu à vivre pendant près de trois siècles. Bien qu’il soupçonne la Lame de l’Aube d’être responsable d’une telle longévité, si Farsight finissait par découvrir le fond de cette horrible vérité, nul doute qu’il abrégerait sa propre vie sur l’instant au cours d’un suicide rituel.

Naissance d'un Héros

Le voyage de O’Shovah dans les étoiles commença dans le monde Sept de Vior’la. Au sein d’un peuple qui avait la réputation d’être colérique, le jeune guerrier avait en lui un feu qui allait un jour enflammer l’Empire T’au.

L’ascension fulgurante de O’Shovah dans les rangs de la Caste du Feu commença dans les dômes d’entraînement de Mont’yr. Comme c’était le protocole pour un jeune membre de la caste des guerriers, il a été inscrit dans les académies juniors de la planète dès qu’il pouvait marcher. Durant son entraînement, il montra rapidement être un aspirant sérieux et dévoué avec un appétit vorace pour l’information. Ses pairs étaient également doués, mais le jeune Shovah avait une étincelle de génie qui se démarquait de tous les autres T’au de sa génération. En quelques jours, il était devenu évident pour ses tuteurs qu’ils avaient plus qu’un simple Guerrier de Feu en leur sein.

Même dans sa jeunesse, Shovah était farouchement indépendant. Au cours de son premier tau’cyr de tutelle de base, le jeune étudiant avait organisé plusieurs raids d’enquête dans les centres d’inscription des écoles de formation du Mont’yr. Lorsque le jeune guerrier et ses compagnons d’entraînement furent finalement pris au piège par les gardes de l’établissement, il gonfla sa poitrine et exigea que les tuteurs lui enseignent le Code du Feu. Les trois premières fois que cela s’est produit, le jeune T’au fut sévèrement puni pour ses infractions. La quatrième fois, les tuteurs fatigués des académies cédèrent, et il fut pris dans le programme de dôme de bataille.

Shovah fut accepté pour la formation trois ans avant la date limite d’inscription. Par cet acte, le guerrier qui allait devenir O’Shovah avait entrepris le chemin qui allait apporter plusieurs guerres amères et coûteuses à la race T’au et presque détruire le Bien Suprême une fois pour toutes.[1]

Le Dôme de Bataille du Mont'yr

Avant même d’être connu sous le nom de Shovah, le tempérament martial du jeune Vior’lan fit l’objet de nombreuses discussions parmi les maîtres de l’Académie. Ses aptitudes physiques étaient bien au-dessus de la moyenne pour son âge - le Haut Commandement avait dit aux maîtres de s’y attendre, les accidents de naissance sont en effet rares dans la société T’au - mais ce qui s’est avéré vraiment remarquable, c’était sa capacité à retenir d’énormes quantités de données de chaque situation qu’il rencontrait.

L’aspirant Guerrier de Feu absorba et mémorisa toutes les facettes des académies d’entraînement dont il fut témoin, qu’il s’agisse des textes de l’académie, son environnement, ses rivaux, les armes avec lesquelles ils ont combattu, les simulations de zone de guerre du Dôme de Bataille du Mont’yr ou les règles qui les régissaient. Il pouvait réciter chaque volume du Code du Feu sacré de bout en bout, et il pris un plaisir tranquille à en démontrer violemment les principes physiques à tous ses camarades de classe qui l’ont défié. Il déchiffra même les codes de combat et les signaux utilisés par ses supérieurs, profitant de cette connaissance pour surveiller leurs communiqués secrets chaque fois qu’ils furent assez négligents pour employer ces chiffres en sa présence. Sa capacité d’utiliser les connaissances qu’il avait acquises de chaque expérience pour évaluer et prédire les actions de ceux qui l’entouraient était troublante, et lui a valu le surnom de Shoh, qui signifie "lumière intérieure" dans la langue T’au.

Bien qu’il était plus jeune de plusieurs années que la plupart des autres T’au dans le Dôme de Bataille, la mémoire eidétique de Shoh et sa détermination farouche lui valurent une série de scores parfaits dans les simulations de l’académie. Les séances d’entraînement devinrent le point culminant de la vie quotidienne du jeune guerrier. Chaque fois qu’il était plongé dans les paysages de guerre complexes conçus par ses tuteurs, Shoh trouvait un abri, passait quelques secondes à évaluer son environnement et les ressources disponibles, puis dirigeait son équipe en effectuant l’ensemble des manœuvres nécessaires pour accomplir sa tâche de la manière la plus efficace possible. Le nombre de victimes dans son équipe était si faible qu’il était sans précédent, et Shoh échappa aux fantômes hostiles des simulateurs chaque fois qu’il participait à un exercice de combat, même dans la fameuse Jungle aux Mille Yeux.

Au moment de la graduation de Shoh à la Caste du Feu, le légendaire Commandeur Puretide se faisait encore un point d’honneur d’initier personnellement autant de nouvelles recrues que possible dans les rangs. Le célèbre Commandeur était en mission militaire à Vior’la lorsque la génération de guerriers de Shoh fut intronisée, et au grand plaisir des guerriers de Mont’yr, il accepta d’être présent à la cérémonie. Au milieu de beaucoup de formules et de postures de politesse, les tuteurs de l’académie du Mont’yr parlèrent à Puretide de l’élève qu’ils appelaient Shoh, le premier guerrier à avoir été inscrit à l’académie à un si jeune âge.

Alors que le Commandeur Puretide conférait le rang de shas’la au prodige T’au, il demanda à Shoh comment il pouvait constamment remettre en question les pièges et les scénarios les plus sournois mis en place par ses tuteurs. Le jeune T’au a poliment expliqué qu’il avait l’habitude de penser aux plans qu’il mettrait en place s’il était un tuteur essayant de tester une équipe d’étudiants, et a ensuite réfléchi pour contrer ces plans du mieux qu’il pouvait. Des regards significatifs furent échangés entre les dignitaires rassemblés, mais rien d’autre n’a été dit à ce sujet à l’époque.

Deux rotations plus tard, les tuteurs qui avaient supervisé la génération d’étudiants de Shoh furent relevés de leurs fonctions et renvoyés en première ligne de l’effort de guerre des T’au. Shoh et ses camarades novices ont été envoyés dans la même zone de guerre, pleinement intronisé dans les rangs de la Caste du Feu et désireux de combattre contre les incursions des Arachens du Voile Occidental. Derrière des portes closes, le Commandeur Puretide et ses assistants discutèrent du fait que le savoir-faire et les prouesses militaires de Shoh étaient aussi prometteurs qu’ils l’avaient espéré. Pourtant, les véritables épreuves - celles de la volonté, et non de l’esprit - étaient encore à venir.[2]

En Route pour le Commandement

Shas’la Shoh a eu un grand impact sur l’esprit militaire de la Caste de Feu de Vior’la stationnée dans le Voile. Comme d’habitude, le jeune T’au a servi les quatre premières années de sa carrière en tant que membre d’une équipe de Guerriers de Feu dans un Cadres de Chasse. Cependant, les anciens tuteurs de Shoh avaient de vieux alliés au sein de la structure de commandement, des guerriers de leur propre génération. L’un d’entre eux en particulier, le féroce Sha’kan’thas, n’avait pas pris le jeune aspirant en pitié, rendant ses exercices ridicules. Il veillait à ce que son ancien élève soit affecté dans les zones de guerre les plus féroces de chaque engagement, et que Shoh soit toujours en première ligne. Si le guerrier prodige était vraiment né pour la gloire, il relèverait le défi et l’emporterait au nom du Bien Suprême. S’il tombait, qu’il en soit ainsi - toute l’affaire sur Mont’yr ne serait plus qu’un lointain souvenir.

Le jeune T’au s’est montré plus que capable pendant les purges perpétrées par la Caste du Feu envers la race des Arachens. Durant sa route vers la zone de guerre, Shoh mémorisa tous les faits que la Caste de l'Eau avait pu glaner dans ses rapports concernant les femelles Oestromystiques de cette race aux nombreuses jambes. Des informations que les diplomates avaient soigneusement accumulé puis envoyé à la Caste du Feu le jour même où les Arachens avaient formellement refusé de rejoindre le Bien Suprême. Avant que son équipe n’ait tiré un seul coup de Fusil à Impulsion, Shoh avait analysé en profondeur la doctrine de combat du genre masculin à pattes blanches des Arachens et en était venu à comprendre leurs étranges capacités martiales presque aussi bien que celles de sa propre caste.

Pendant les quatre années de guerre qu’il a passées en tant que shas’la, Shoh est devenu connu de tous les guerriers de son Cadre. Sa capacité à manier un Fusil à Impulsion à très courte portée lui a permis de repousser plusieurs attaques surprises d’Arachens, et il a toujours été prompt à s’emparer de tout avantage qu’il pouvait saisir. Il gagna rapidement la confiance de son officier supérieur, le Shas’ui Mon’oka, et plus tard son respect. Cela s’est transformé en gratitude éternelle lors de la Bataille de la Grande Toile, où Shoh tira le Shas’ui d’un piège, le sauvant des œufs des Oestromystiques et de l’horrible mort qui aurait autrement suivi.

À la fin de son service de Guerrier de Feu, ce sont les "suggestions" de Shoh qui ont constitué la grande majorité des plans de bataille de son unité. Fervent partisan du Bien Suprême, le Shas’ui Mon’oka recommanda ses troupes pour leur premier Rituel du Feu le plus tôt possible. Son supérieur, le Cadre Sabre de Feu, n’était que trop heureux de l’approuver. Très vite, le jeune guerrier T’au et son équipe ont été renvoyés à Vior’la pour une éventuelle promotion.

Le Rituel du Feu a été une expérience traumatisante. Un niveau élevé d’adversité était la norme pour les tests de passage à l’âge adulte de la caste des guerriers, mais il y en avaient certains dans l’école de formation qui se souvenaient de l’action involontaire de Shoh dans la chute de leurs anciens collègues, et souhaitaient le mettre à l’épreuve d’autant plus durement. Shoh fut poussé dans une obscurité complète, où lui et son équipe furent assaillis par de nombreuses horreurs sans nom qui défiaient toute classification ou compréhension. Même la vivacité d’esprit de Shoh était d’une utilité limitée et, à la fin, c’est le feu dans son âme qui assura son destin. Quand une gueule tentaculaire descendit en ronronnant pour mordiller son Shas’ui, Shoh se jeta la tête la première sur son chemin, et fut découpé en morceaux dans le processus.

Le guerrier T’au était mort ce jour-là, et pas pour la dernière fois. Quand Shoh fut ramené de son simulacoma, ses tuteurs l’informèrent que seuls ceux de son équipe qui étaient "morts" dans l’épreuve avaient réussi leurs rituels, et que son nouveau grade était celui de Shas’ui. Quand Shoh demanda ce qui était advenu à ceux n’ayant pas réussie leur rituels, sa question n’a été accueillie que par un silence total. Bien qu’une partie cachée de l’âme de Shoh s’interrogeait, sa joie d’être en vie et l’accomplissement de son désir le plus fervent étouffèrent temporairement toutes ses autres questions. Après tout, avoir le grade de Shas’ui était l’honneur dont Shoh avait toujours rêvé - le droit de piloter une Exo-Armure.[3]

Le Manteau du Héros

Bien qu’il soit retourné dans le Voile Occidental afin d’acquérir de l’expérience en tant que Shas’ui dans une escouade de Guerriers de Feu, il fallu moins d’un cycle complet avant que Shoh ne soit intronisé dans l’élite en armure des armées T’au. Ses maîtres étaient aussi curieux qu’il l’était de savoir si son acuité tactique exceptionnelle et son flair militaire se traduiraient par l’art du commandement des Exo-Armures. Ils ne furent pas déçus. Malheureusement, on ne pouvait pas en dire autant de Shoh.

En analysant des images de l’époque où il était un Guerrier de Feu, les maîtres de Shoh Vior’lan avaient remarqué une affinité marquée - voire un désir - d’action rapprochée dans la tactique du jeune T’au. Les commandants de la Castes du Feu qui avaient suivi ses progrès voulaient enseigner à Shoh la maîtrise de soi et la perspective d’un rôle de soutien. Le jour où le jeune prodige s’est présenté au Haut Commandement Shas’ar’tol, il a été immédiatement affecté aux pilotages spécialisés des Équipes Broadsides. C’est sous les auspices de l’ancien combattant Shas’vre Ob’lotai que Shoh a appris les rudiments du commandement des Exo-Armures et, ce faisant, d’une certaine retenue.

Au début, Shoh a été secrètement déçu par sa réaffectation aux derniers rangs de la guerre contre les Arachens. Il avait toujours rêvé de piloter une Exo-Armure Crisis, bien qu’il n’en ai rien dit. Pourtant, au fond de son cœur, il savait que l’effort de guerre était plus grand que ses propres désirs personnels. Il appliqua chaque partie de son esprit exceptionnel à maîtriser les systèmes de son XV88 Broadside, mémorisant les données de spécification et les rapports après action à chaque heure de veille qu’il passait en dehors de la matrice de pilotage de son Exo-Armure. En un seul cycle d’entraînement, Shoh obtenait plus de portée et de précision avec son Fusil Rail Lourd que Shas’vre Ob’lotai lui-même.

Dès que les programmes d’entraînement corrects furent observés, le Cadre de soutien d’Ob’lotai fut envoyé au Voile en toute hâte. Là, alors que son équipe faisait sauter les Oestromystiques géants les uns après les autres, Shoh gagna un nouveau surnom - le Jeune Bourreau. Bien que seul son mentor Ob’lotai s’en soit aperçu, les quatre années de combat à l’arrière des efforts du Cadre des Chasse ont été les moments les plus éprouvants de la vie de Shoh jusqu’ici. Posséder une armure et des armes au sommet de la technologie offensive, et devoir pourtant compter sur les plus jeunes, des guerriers plus légèrement blindés pour combattre à sa place - c’était une forme de torture que Shoh n’a jamais voulu répéter.

Quatre ans et un Vertigineux Procès par le Feu plus tard, Shoh vit son vœu s’accomplir. Parce qu’il avait servi assez longtemps et avec assez de distinction pour mériter le grade de Shas’vre, on lui confia le commandement d’une Exo-Armure Crisis XV8 à la fine pointe de la technologie. On s’attendait à ce qu’il maîtrise rapidement ses systèmes d’armes, car le Commandeur Dawnstone elle-même était sur le point de mener les guerriers de Vior’la dans les dernières actions de la Guerre du Voile, et elle avait besoin des meilleures troupes que la planète pouvait fournir à ses côtés.

Une période de bataille exceptionnellement sanglante s’est rapidement déroulée sous le Voile occidental, marquant Shoh physiquement et mentalement. Il perdit la majeure partie de sa jambe gauche à cause d’un essaim de Skitterlings qui s’est infiltré dans une partie endommagée de son Exo-Armure Crisis, et vit de nombreux camarades de confiance rencontrer des fins spectaculairement sanglantes, leurs Exo-Armures physiquement déchirées par les gigantesques et anciens Arachens. Cependant, l’agilité et l’habileté de Shoh au pilotage de l’Exo-Armure XV8 devinrent rapidement célèbres sous le commandement de Dawnstone. Il fut promu Saz’nami, prenant sa place aux côtés d’un de ses anciens tuteurs comme officier de protection rapprochée de son Commandeur.

Shoh prouva la confiance qu’elle avait placé en lui une dizaine de fois durant les engagements contre la très redoutée Trinité des Arachens au cœur de l’effort de guerre. Après avoir déroulé les modèles logiques des labyrinthes dans lesquels les Arachens faisaient leurs nids, Shoh conduisit son Commandeur au cœur du navire-cocon Arachen. Là, lui et le Commandeur Dawnstone lancèrent une frappe Mont'ka qui tua les membres de la Trinité et expulsa les Arachens du Voile Occidental une fois pour toutes.

Sur le chemin du retour vers Vior’la, la tragédie frappa. Alors qu’il était amarré avec le vaisseau cocon, le vaisseau amiral du Commandeur Dawnstone fut infesté de Skitterlings Arachens qui s’étaient déversés par les fentes et les conduits pour essaimer à travers ses couloirs éclairés en bleu. L’infestation tomba sur les membres du conseil de commandement des Guerriers de Feu alors qu’ils étaient engagés dans un débat, les attaquant alors qu’ils étaient désarmés et vêtus uniquement de leur tenue vestimentaire. Shoh retint l’essaim, utilisant son corps pour bloquer la porte de la chambre du mieux qu’il le pouvait pendant que son Commandeur et ses assistants s’échappaient. Shoh se tint ferme, alors même qu’il agonissait, le venin des Skitterlings lui transperçant la peau encore et encore jusqu’à ce que son corps eu un dernier spasme.

Shoh s’est réveillé dans une baie médicale dans les environs familiers du Dôme de Bataille de Mont’yr, visible à l’extérieur. Son corps était couvert de contusions psychosomatiques, mais aucun dommage permanent n’avait été fait. Dawnstone elle-même attendait à son chevet pour l’informer que l’attaque de Skitterling avait en fait été une Épreuve du Feu - tout l’événement était une simulation. Comme elle l’avait espéré, Shoh avait excellé dans son rôle de garde du corps, même sans son Exo-Armure sur laquelle compter. À la lumière de ce succès, il avait été promu Shas’el - un Commandeur en formation. Mieux encore, Shoh avait réussi dans ses fonctions avec tant de brio que le vénérable Commandeur Puretide lui-même avait accepté de le former aux arts de la guerre.[4]

Les Étudiants du Maître

Le Commandeur Farsight affronte les Peaux-Vertes.

Shoh a été transporté à Daly’th Prime, où il s’est rendu au sommet du Mont Kanji, siège de la tutelle de Puretide. Avec seulement son esprit et sa ténacité, le voyage sur le flanc de la montagne a été une épreuve épuisante en soi. Pourtant, en utilisant un système de poulies improvisées et le poids mort d’un lynx des neiges kanjian qu’il avait tué avec un lance-pierre de fortune, Shoh fit le voyage jusqu’à la face périlleuse de la montagne, kilomètre par kilomètre.

Peu de temps après avoir atteint le plus haut sommet, Shoh trouva le Commandeur Puretide en pleine méditation. L’ermite avait les jambes croisées dans un simple trône en vol stationnaire. Son vieux corps s’était atrophié, mais une dignité inébranlable brillait néanmoins à travers lui. Shoh avait entendu dire que le sage avait été paralysé par une blessure à la colonne vertébrale qu’il avait subie alors qu’il inspectait les colonies de l’autre côté du Golfe de Damoclès, mais il était assez poli pour ne pas demander - il était là pour la sagesse, pas pour un partenaire d’entraînement. Cependant, les coéquipiers de Shoh allaient devoir rivaliser avec le Mont Kanji pour façonner leur destin pendant de nombreuses années à venir.

Deux jeunes guerriers T’au, dont l’une s’est présentée plus tard sous le nom de Shaserra, étaient assis en pleine méditation devant Puretide, un compagnon aspirant au rang de Commandeur de la Caste de Feu, et l’autre un jeune guerrier taciturne mais talentueux connu sous le nom de Kais. À travers les épreuves qui allaient suivre, les trois aspirants devinrent aussi proches que des compagnons d’une Ta’lissera - même s’ils se livrèrent à une rivalité amère pour gagner l’approbation de leur vieux maître.

Chacun des élèves de Puretide avait un style de guerre différent et une philosophie distincte pour l’accompagner. La passion frémissante de Shoh et son désir de plonger dans le feu de la bataille l’ont vu aller vers le Mont’ka, ou "coup fatal", tandis que Shaserra était une spécialiste prudente et méticuleuse du "chasseur patient", Kauyon. Kais, un individu retiré et étrange, était inhabituel dans la mesure où il recherchait la maîtrise de la voie de la guerre du Monat. Son but était de devenir le parfait guerrier solitaire, une arme qui pourrait triompher dans n’importe quelle situation avec seulement le matériel à portée de main. Bien que Shoh ait régulièrement obtenu les meilleurs résultats dans les simulations d’entraînement, ses pairs n’étaient pas loin derrière. La compétition entre eux vit chacun s’efforcer de réussir aussi bien que dans n’importe quelle véritable zone de guerre, et, ce faisant, gagner le respect de leurs camarades de classe.

Le Commandeur Puretide maîtrisait depuis longtemps toutes les disciplines martiales des T’au, et plus encore. Au fil des ans, il perfectionna les capacités de ses élèves à des niveaux presque surhumains, tout en s’efforçant de leur faire apprécier les stratégies alternatives dont font preuves les sages. Lorsqu’on leur demanda de se battre à la manière d’un de leurs pairs, ils se sont assez bien débrouillés, mais en vérité, ils ne le faisaient que pour s’assurer l’approbation de leur maître. Chaque élève avait suivi sa propre, et avait du mal à s’en éloigner.[5]

Un à un, les guerriers T’au quittèrent Puretide, leurs études aussi complètes que le temps le leur permettait. Ils prirent leurs nouveaux noms et titres du sommet du Mont Kanji - le Commandeur O’Shoh, le Commandeur O’Shaserra et le Commandeur O’Kais. Bien qu’ils continueraient à se battre dans différentes zones de guerre à travers l’Empire T’au, les trois disciples de Puretide allaient marquer l’histoire.

La Guerre d'Arkunasha

La première et la plus grande victoire d’O’Shovah fut remportée dans l’oxy-désert aride d’Arkunasha. Lorsque la colonie T’au de la planète fut menacée, il mena ses Guerriers de Feu dans une défense exemplaire contre un ennemi qui lui était plusieurs fois supérieur en nombre. Profitant au maximum des immenses canyons qui traversaient le désert, O’Shovah força les Orks à ne combattre que des ombres alors que ses forces s’attaquaient aux éléments isolés, ce qui lui valus le surnom de "Farsight". Il est vrai que vers la fin de la guerre, O’Shovah fut à son tour encerclé et assiégé par un grand nombre d’Orks dans la forteresse naturelle des Terres d’Argap, mais même à ce moment là, ses Guerriers de Feu tinrent les montagnes durant des mois pour que les derniers colons puissent être évacués. Le Commandeur Farsight fut empli d’amertume par le coût en vies prélevé par les combats et critiqua ouvertement les autres Commandeurs pour leur incapacité à briser le siège des Orks. Ces derniers durent affronter les défenses d’O’Shovah qui les dispersa finalement et les écrasa seul l’année suivante.

La Croisade de Damoclès

Aux côtés des forces d’autres élèves de Puretide tels que le Commandeur O’Shaserra, les Cadres de Chasse de Farsight furent décisifs lors des contre-attaques qui repoussèrent les forces impériales du Sept Dal'yth, et au cours des batailles qui firent rage dans le Golfe de Damoclès. Ses tactiques prirent à contre-pied les forces impériales, qui ne savaient jamais là où le coup suivant serait porté. L’Empire T’au parvint finalement à chasser l’Imperium de Dal’yth, toutefois ce fut une guerre qui ébranla la société T’au. Jusqu’à cet événement, elle était convaincue de la supériorité de ses armées et de sa cause, pourtant elle venait de perdre des dizaines de planètes récemment conquises et avait même subi une attaque contre un de ses Septs. Les Éthérés nommèrent cette période le Nont’ka, "l’ère du questionnement". Réalisant que certains commençaient à douter de la légitimité du Bien Suprême, les Éthérés cherchèrent un héros capable de raviver la flamme de l’expansion et de remettre la destinée des T’au dans le droit chemin, afin d’assurer le triomphe du Bien Suprême.

L'Expédition Farsight

Shas’O Vior’la Shovah Kais Mont’yr, hors de son armure.

Suite à la victoire sur Dal’yth, le Haut Conseil des Éthérés ordonna de reconquérir les colonies perdues. Plusieurs Commandeurs de renom furent envisagés pour mener l’attaque, mais au final, ce furent les succès répétés de Farsight et sa capacité à obtenir des victoires rapides qui prévalurent. Les dirigeants Éthérés organisèrent une cérémonie en son honneur. Les efforts de propagande de la Caste de l'Eau furent mis au service de la coalition de Farsight, sans doute la plus vaste flotte de bâtiments de guerre, de navires de colonisation et de transports de troupes jamais rassemblée par les T’au.

La Caste de l’Eau n’eut nul besoin d’exagérer les exploits d’O’Shovah, car il établit durablement sa gloire au cours du conflit qui s’ensuivit. L’essentiel des forces de l’Humanité était parti affronter une nouvelle menace dans un autre secteur, si bien que les T’au reconquirent aisément les planètes perdues les unes après les autres. Faisant preuve d’un talent frisant la prescience, Farsight savait quand lancer l’assaut, et quand opter pour des embuscades ou des manœuvres magistrales. Jamais les T’au n’avaient été aussi soudés derrière un seul guerrier depuis les triomphes de Puretide.

Les Expéditions Farsight, ainsi qu’elles furent nommées, se heurtèrent ensuite à des difficultés, sous la forme de tribus Orks qui avaient profité de la guerre entre l’Imperium et les T’au pour agrandir leurs domaines et réduire en esclavage des populations entières. O’Shovah abandonna ses efforts de colonisation pour affronter les Peaux-Vertes, et emmena ses forces loin de leurs objectifs initiaux, entamant une guerre sur de nombreux systèmes qui dura plus d’une décennie. Les batailles firent rage bien au-delà des frontières de l’Empire T’au, toutefois Farsight refusait de faire marche arrière. Il remporta de nombreuses victoires, mais la rancœur grandit peu à peu dans son cœur, car il trouvait que sa force d’expédition ne recevait qu’au compte-gouttes les renforts demandés ; ses guerriers se rallièrent les uns après les autres à cet avis.

Les Enclaves Farsight

Pendant ce temps, sur T’au, le Haut Conseil des Éthérés débattait de ses futurs projets. Beaucoup se plaignaient de l’entêtement de Farsight, et ressentaient un fossé spirituel se creuser entre eux et le Commandeur, fossé qui n’avait rien à voir avec l’éloignement géographique. Enfin, Aun'Va en personne conclut qu’il était temps de rappeler Farsight et de le relever de ses fonctions, mais un nouveau désastre survint aux abords du Golfe de Damoclès, à l’occasion d’une bataille sur Arthas Moloch, un monde désertique constellé de monuments étranges et des temples en ruines d’une civilisation oubliée. Tous les Éthérés qui accompagnaient l’expédition de Farsight furent tués par un ennemi inconnu.

Sans se laisser abattre, Farsight repoussa les assauts de cet adversaire implacable, puis battit en retraite dans l’idée d’étudier ce qu’il avait appris sur cet ennemi avant de contre-attaquer. Cependant, les mystérieuses créatures disparurent aussi rapidement qu’elles étaient apparues. La planète semblait de nouveau libre, si bien que Farsight poursuivit son chemin et continua de harceler les Orks pour les empêcher de se regrouper. Ce faisant, il désobéit au protocole, car sans la présence d’un Éthéré pour le conseiller, un Commandeur a pour ordre de revenir immédiatement auprès du Haut Conseil afin de recevoir de nouvelles instructions.

Peu de temps après, Farsight se trouva hors de portée même des relais de communications les plus sophistiqués, loin des limites de l’Empire T’au. Les années passèrent sans aucun échange, jusqu’à ce que les T’au se persuadent que leur invincible Commandeur avait finalement été défait. Nul doute qu’il était mort sur une planète distante, loin de la lumière des étoiles de l’Empire T’au. Les castes de tous les Septs observèrent une minute de silence lorsque l’annonce de la mort du héros fut relayée dans tout l’Empire.

Pourtant, le Commandeur Farsight n’était pas mort. Il avait choisi de poursuivre sa croisade personnelle plutôt que de retourner au cœur de l’Empire T’au, et avait établi des lignes défensives à l’extrémité du Golfe de Damoclès, dans une région prohibée par les Éthérés. Aujourd’hui encore, des signaux sporadiques envoyés par des sondes parviennent au Haut Conseil et confirment l’existence des Enclaves Farsight. Certains indices - comme la signature thermique typique de l’Armure Crisis de Farsight et quelques captures d’images de mauvaise qualité - suggèrent que le Commandeur lui-même est encore en vie. S’il était avéré, ce fait serait mystérieux, car cela voudrait dire que Farsight est désormais âgé de plus de trois cents ans, bien plus que l’espérance de vie de n’importe quel T’au en dehors des Éthérés.

Des rumeurs se sont propagées dans l’Empire, racontant qu’O’Shovah aurait rallongé sa vie grâce à des procédés technologiques, ou que ses successeurs aient décidé d’assumer l’identité du légendaire Commandeur. Quelle que soit la vérité, le Haut Conseil des Éthérés considère O’Shovah comme un renégat, et a interdit tout contact avec le Commandeur renégat ou les rebelles qu’il dirige.

Une chose est sûre : l’enclave dissidente Farsight continue à maintenir une tradition militaire très importante basée sur la tradition du Sept Vior’la, la planète natale d’O’Shovah.

Héros ou Anti-Héros ?

« Ne craignez pas le combat rapproché ! Car si l’ennemi arrive suffisamment près pour ne plus subir votre puissance de feu, votre unique tactique aura échoué et sans tactique, c’est la bataille qui est perdue. »
- Attribué au Commandeur O’Shovah en 757.M41.

Tout d’abord, il a été prouvé que les forces de Farsight ont fréquemment agi en tant que mercenaires, vendant leurs redoutables compétences martiales à tous ceux prêts à fournir les matières premières qu’ils demandaient en échange. De plus, des espions au sein de l’Empire T’au rapportent que certains guerriers de la Caste du Feu sont des sympathisants du Commandeur et approuvent ses actions, arguant qu’il continue d’agir pour le Bien Suprême. Mais plus inquiétant, les planètes où la sécession a commencé ont un passé terrible, bien que méconnu.

L’Inquisition craint que O’Shovah et les colonies qu’il a implanté aient été corrompues d’une manière ou d’une autre. Les membres de l’Ordo Malleus tendent évidemment à penser à la marque maligne du Chaos, craignant une possession démoniaque, l’œuvre d’un artefact maudit, voire l’influence d’un conseiller asservi aux Dieux Obscurs. Ceux de l’Ordo Xenos prétendent que la responsabilité d’une race extraterrestre est tout aussi probable, après tout les Tyranides sont connus pour leur capacité à infiltrer des civilisations entières sans être jamais soupçonnés, et bien d’autres espèces Xenos, parasites, vampires ou symbiotes prenant le contrôle psychique de leur proie sont capables de subjuguer des races entières.

L’Ordo Hereticus voit dans les actions d’O’Shovah le comportement d’un être désabusé ayant perdu confiance dans l’idéologie des T’au. Il pense que quelque chose, ou quelqu’un, a amené Farsight à remettre en cause la hiérarchie qu’il servait. Pour quelque raison que ce soit, attrait du pouvoir, peur ou dégoût, il a pris la décision de devenir son propre maître et de trahir ses vœux. La trahison mène à l’hérésie, et l’Ordo craint que si Farsight a renié ses idéaux de son propre chef, autres T’au puissent également le faire et mener à des conséquences imprévisibles. Jusqu’à présent il n’y aurais pas eu de preuve de capacités psychiques chez les T’au, mais des changements aussi brutaux dans les motivations de l’un d’entre eux pourrait vraisemblablement indiquer l’émergence d’un tel phénomène chez cette race.

Des observateurs plus neutres disent simplement qu’O’Shovah continue de servir l’Empire. Un Commandeur agissant comme pirate, mercenaire ou renégat pour l’intérêt de ses supérieurs ne serait pas un fait nouveau, mais tous s’accordent à dire que la rébellion apparente d’O’Shovah est une séquelle de l’expansion trop rapide des T’au. Une expédition menée par Inquisiteur Artelles sur Arthas Moloch, là où tout aurait commencé, devrait apporter ces réponses à ces questions.

Pour de nombreux T’au, O’Shovah et ses mondes ne sont plus des entités de l’Empire. Farsight n’est qu’un soldat de plus parmi des milliers d’autres ayant disparu dans le néant pour ne plus en revenir. Mais en ces heures d’héroïsme pour les T’au, sa perte a obscurci irrémédiablement la gloire de beaucoup d’autres. Les rares à connaître l’existence des Enclaves Farsight n’en parlent presque jamais et lorsqu’ils le font, les sympathisants de O’Shovah rétorquent qu’il était impossible au Commandeur de franchir à nouveau le Golfe de Damoclès après avoir poursuivi les Orks pendant dix ans, jusque sur leurs bases. Ses détracteurs répondent alors que la Caste du Feu nourrit l’espoir d’évincer les Éthérés et de diriger l’Empire à leur place. Depuis quelques décennies, on ne sait presque rien des Enclaves, mais des rumeurs prétendent que les T’au rebelles seraient allés jusqu’à affronter leurs propres congénères de l’Empire. Cette idée même est bien évidemment insoutenable pour les serviteurs du Bien Suprême.

Vers : archives impériales
est 02/8301 Inquisitoria 8953/3932
Fichier : Mercenaires Extraterrestres T’au de la Bordure Orientale
Date d’entrée : 6284996M41
Autorisation : Inquisiteur Artelles
Auteur : Agent Ossneous
Transmis par : Vangor IX
Vecteur : Astropathe Primus Tien’Szar


Maître révéré, comme vous l’avez demandé, j’ai enquêté sur les rumeurs d’existence d’une faction dissidente au sein de l’Empire T’au et sur les opérations de mercenaires T’au dans le secteur Horst et dans le Golfe de Damoclès. Comme vous l’aviez supposé, ces deux histoires ont la même racine basée sur un Commandeur de la Caste du Feu influent nommé O’Shovah, ou Commandeur Farsight. Il semblerait que ce personnage se soit séparé du reste de la culture T’au et ait formé une nouvelle colonie. Comme vous le savez, l’Empire T’au à toujours été jusqu’à ce jour extrêmement cohérent sans aucune présence d’éléments dissidents. Cette nouvelle est donc particulièrement intrigante car elle serait la première preuve de la présence de traîtres ou d’hérétiques au sein de l’Empire T’au.

Des interrogatoires intensifs de plusieurs affréteurs et Libres-Marchands m’ont permis d’apprendre quelques informations complémentaires, bien que l’ensemble me soit encore un peu obscur. Il semblerait qu’à la suite de l’arrêt de la Croisade Damoclès, lorsque nos vaisseaux furent rappelés pour défendre l’Imperium contre la Flotte-Ruche Béhémoth, plusieurs corps expéditionnaires T’au furent envoyés pour reconquérir les colonies qui avaient été perdues. O’Shovah était le chef de l’une de ces forces et comme à l’accoutumée, plusieurs membres de la Caste des Éthérés faisaient aussi partie du voyage. L’expédition aurait rencontré de sérieuses difficultés avec une incursion Ork en maraude sur les frontières de l’Empire T’au. O’Shovah abandonna sa mission de colonisation et concentra ses efforts contre les Orks dans une campagne qui dura une décennie et l’entraîna sur des dizaines de mondes.

Les forces d’O’Shovah poussèrent leur progression sur plusieurs systèmes Orks dans le secteur de Damoclès et infligèrent l’Exterminatus sur ces mondes, mettant ainsi un terme à la menace. À ce moment là, le corps expéditionnaire était bien au-delà des frontières connues de l’Empire T’au mais il semble qu’O’Shovah ait décidé d’établir des colonies fortifiées dans ce secteur au lieu de rentrer vers l’espace T’au.

Témoignage du Capitaine Dalmuertus
++++ DÉBUT DE L’ENREGISTREMENT ++++
"C’est vrai, j’ai des contacts avec les T’au mais pour des Xenos, ils vous traitent plutôt bien. J’ai eu la chance de rencontrer ce marchand de la Caste de l’Eau appelé Por’ul [++ Note du Dialogus : eau/envoyé, désignation d’un rang T’au équivalent à nos légats ++]. C’est un gros buveur et un gros parleur et chaque fois que je vais sur T'au'n, on se voit pour négocier et discuter. Une fois, je lui ai parlé des rumeurs sur des mercenaires T’au mais il s’est tu immédiatement et n’a plus rien dit de la journée à ce sujet. Une autre fois, il était un peu ivre et amena le sujet de lui-même ; je pense qu’il devait se sentir coupable de ne pas m’en avoir parlé la première fois. Eh bien, il m’a dit que c’était pas bien d’entendre parler de T’au qui se battaient pour de l’argent et pas pour le Bien Suprême - c’est comme ça qu’ils appellent leur empire - et que les Aun [++ Note du Dialogus : membre de la Caste des Éthérés ++] devaient faire quelque chose contre ça. Il semblait coupable de me dire ça aussi mais il était vraiment fait, si vous voyez ce que je veux dire, et il continua à me parler du Commandeur Farsight. Il semble que ce Farsight fut autrefois un grand héros pour les T’au, il aurait combattu deux invasions Orks et aurait participe à la guerre contre la Marine Impériale lors de la Croisade de Damoclès. Lorsqu’elle fut terminée, Farsight mena une force expéditionnaire pour reconquérir les colonies perdues, l’une d’entre elles se trouvait sur un monde-artefact au bord du Golfe de Damoclès. Une chose terrible arriva lorsque l’expédition débarqua sur la planète. Un Drone messager fut intercepté et faisait état de nombreux combats mais ne mentionnait pas qui était l’adversaire. Pire encore, l’Aun de l’expédition semblait avoir trouvé la mort de manière mystérieuse. Après ça, il semblerait que Farsight soit parti combattre une autre invasion ork mais il ne revint jamais et nul n’entendit plus parler de l’expédition. Por’ul parla de rumeurs selon lesquelles le peuple de Farsight avait établi des colonies dans une zone que les Aun interdisent aux vaisseaux T’au. Il me dit que sans la présence d’un Aun, ils étaient en danger et qu’ils allaient régresser au niveau des barbares, "la Terreur" comme au temps où il n’y avait pas d’Aun et que chaque caste luttait contre les autres pour les dominer au lieu de travailler les unes avec les autres pour le Bien Suprême. Je lui ai dit que dans ces conditions, les colonies devaient probablement être menées par la Caste du Feu et il me répondit que c’était ce que voulait Farsight. Por’ul semblait vraiment contrarié à l’idée de voir la Caste du Feu diriger des colonies car cela impliquerait que Farsight ne cherche plus que la guerre. J’ai vu suffisamment de Guerriers de Feu et de vaisseaux T’au pour me dire que cela n’est pas une bonne nouvelle. Je sais que les Impériaux t’écoutent, Ossneous, et je pense qu’il serait bien de les tenir au courant de ce qui se passe ici dans le Golfe de Damoclès avant qu’il ne soit trop tard."
++++ FIN DE L’ENREGISTREMENT ++++

D’après mes recherches, ceci se serait produit vers 760.M41. J’ai obtenu le premier rapport parlant de la présence de mercenaires T’au aux côtés de pirates humains lors du sac de Penury IV en 7330763.M41. Ces rumeurs augmentèrent en nombre notamment vers 770-820 puis disparurent presque jusqu’à aujourd’hui. Si ces rumeurs sont fondées (avec les plus grandes réserves, bien entendu), ces mercenaires T’au auraient combattu aux côtés des Kroots, des Tarellians, de renégats humains, des Aeldaris, des Légions Hérétiques et même des Orks. Notre preuve la plus solide est la proposition d’assistance envoyée au Préfet Vertex lors de l’évacuation d’Aleph Sigma 5664994.M41 à l’occasion de l’attaque d’une petite Flotte-Ruche issue d’Ichar IV, la Flotte-Ruche Harbinger, je crois. Je soupçonne que plusieurs Libres-Marchands ont établi des routes commerciales avec l’Enclave Farsight mais ils restent silencieux à ce sujet. Je n’ai pas voulu insister pour ne pas les effrayer alors que nous risquons d’avoir besoin d’eux dans le futur pour en apprendre plus sur ces mercenaires.

Je n’ai rien pu apprendre sur les intentions actuelles d’O’Shovah s’il est encore en vie. Les circonstances de sa scission avec l’Empire T’au restent auréolées de mystère, à tel point que je pense même qu’une force manipule la vérité pour la maintenir cachée. La seule réelle preuve que j’ai obtenue m’a été amenée par un officier de Marine Marchande du nom de Dalmuertus, un individu qui parait-il me cherchait activement pour me parler de ce qu’il avait entendu. J’ai joint une transcription de son histoire pour que vous puissiez vous faire votre propre opinion. Je recommande toutefois que nous agissions rapidement pour tenter d’infiltrer cette enclave T’au et découvrir ce qui s’y prépare. Si le témoignage du Capitaine Dalmuertus se révèle vrai, O’Shovah aurait probablement été corrompu sur le monde-artefact mentionné plus haut. Il se pourrait bien que le Commandeur Farsight se révèle être une menace bien plus importante que celle de l’Empire T’au tout entier.

Votre dévoué serviteur

Ossneous


ADDENDUM AU RAPPORT FARSIGHT

[Priorité Sigma] SCELLÉ SUR ORDRE DE L’ORDO MALLEUS

Suite aux investigations zélées d’Ossneous, mes propres recherches auprès de sources plus ésotériques m’ont permis d’en découvrir plus au sujet de ce renégat T’au et de son influence maligne. Je suis fermement convaincu que le monde-artefact cité dans le rapport d’Ossneous n’est autre qu’Arthas Moloch, un Monde Mort situé à la périphérie du Golfe de Damoclès, purgé par les Space Marines des Scythes of the Emperor au 39e Millénaire. Malheureusement, une grande partie de l’histoire de ce Chapitre a été perdue par les frères depuis la destruction de leur monde natal de Sotha par la Flotte-Ruche Kraken, mais j’ai toutefois réussi à rassembler plusieurs indices.

Arthas Moloch aurait vraisemblablement abrité un culte du Chaos parmi les plus virulents de la Bordure Orientale, comptant comme membres des traîtres, des mutants et des hérétiques menés par l’Alpha Legion. C’était un véritable cancer qui infectait tout le secteur avant que les Scythes of the Emperor ne fassent s’abattre leur juste fureur. Mais la sombre histoire d’Arthas Moloch a commencé bien avant rétablissement de ce culte. Il n’est pas fait mention de sa découverte ni de sa conquête lors de la Grande Croisade, mais on sait qu’elle a subi le châtiment de l’Exterminatus peu après l’Hérésie d'Horus. Les Scythes of the Emperor ont fait état de ruines blasphématoires d’origine inconnue datant d’avant l’arrivée des humains sur Arthas Moloch.

Il apparaît que la venue de O’Shovah sur ce monde coïncide avec la mort des membres de la caste dirigeante de l’expédition et sa décision de ne pas réintégrer l’Empire T’au. Je crois qu’il a été influencé par les Dieux Sombres sur Arthas Moloch, et qu’il est devenu l’un de leurs serviteurs.

Si cette corruption devait s’étendre au reste de sa race, cela serait sans le moindre doute une menace terrible. Je vais continuer mes investigations, mais je demande par prudence l’envoi d’autres membres de l’Ordo afin qu’ils mènent leur propre enquête.

Par Sa Volonté

Inquisiteur Artelles

Les Huit

Les Huit regroupe les légendes vivantes des Enclaves Farsight. Menés par O’Shovah en personne, ces héros sont des guerriers de renom, d’incroyables pilotes d’Exo-Armures et d’authentiques maîtres de la guerre. Nuls gardes du corps ne pourraient être plus loyaux qu’eux envers Farsight.

Les Huit
Commandeur Farsight Commandeur Bravestorm Commandeur Brightsword Shas’o Sha’vastos
HuitFarsight.jpg HuitBravestorm.jpg HuitBrightsword.jpg HuitSha'vastos.jpg
Ce Commandeur renégat de la Caste du Feu est le Shas’o Vior’la Shovah Kais Mont’yr, ou plus simplement O’Shovah, le Commandeur Farsight. Au cours de sa vie anormalement longue, Farsight a été connu sous bien d’autres noms, car il était le plus doué des disciples du Commandeur Puretide. Il était ainsi le "Héros de Vior’la" ou encore le "Fléau des Peaux-Vertes". Après avoir fait sécession, il fut renommé "Le Traître Suprême", ou "Celui qui a renoncé au Bien Suprême". Mais pour les T’au des Enclaves Farsight, c’est un chef respecté qui saura mener son peuple à la grandeur. Le Commandeur Bravestorm fut relié à des systèmes de survie artificiels après avoir subi des blessures gravissimes lors de la Bataille de la Mesa de Tonnerre Noir sur Dal’yth. Depuis ce jour, ce T’au racorni et mutilé est enfermé dans son Exo-Armure, même si son cocon de survie a été depuis réinstallé dans un nouvel écrin, une armure XV8- 02 Crisis "Iridium". En dépit de ses malheurs, Bravestorm n’a perdu ni sa ferveur martiale, ni son esprit affûté. Bien peu peuvent l’égaler au combat, car il ne craint plus la mort depuis longtemps, et fait très souvent preuve d’une audace incroyable. Rares sont les pilotes d’Exo-Armures capables de délivrer un coup fatal avec autant d’efficacité que le Commandeur Brightsword. Armé d’une paire d’Éclateurs à Fusion, Brightsword mène par l’exemple sa Rapid Insertion Force, comme en témoignent ses nombreux exploits. Plusieurs guerriers ont porté avant lui le surnom de Brightsword, et le Commandeur est conscient de l’honneur qui lui est fait. Au combat, il choisit toujours la cible la plus résistante pour l’éliminer dès le début de la bataille, et jusqu’à présent, nul n’a jamais échappé à ses Éclateurs à Fusion. Il a déjà détruit d’immenses machines de guerre et des monstres énormes, et ses tactiques sont le reflet de celles d’O’Shovah lui-même. Le Commandeur Sha’vastos fut le premier guerrier de la Caste du Feu à recevoir une Puce Engrammatique de Puretide. Toutefois, celle-ci n’était qu’un prototype et subit une détérioration rapide. Plutôt que de voir ce guerrier loyal finir lobotomisé, Farsight le fit placer en stase jusqu’à ce qu’on trouve comment le soigner. Des décennies plus tard, O’Vesa trouva comment recalibrer la puce, et le Shas’o Sha’vastos put être réveillé. Depuis, ce génie tactique vole de victoire en victoire, car il semble toujours avoir une longueur d’avance sur ses adversaires.
Shas’o Arra’kon Shas’vre Broadside Ob’lotai 9-0 Sous-Commandeur Torchstar O’Vesa
HuitArra'kon.jpg HuitShas'vre.jpg HuitTorchstar.jpg HuitOvesa.jpg
Équipé d’une Crisis XV8-05 "Enforcer" et disposant de tout un arsenal d’armes antipersonnel, le Commandeur Arra’kon est capable de décimer en un instant tout un peloton d’infanterie. Laissant volontairement les grosses cibles à la charge du Commandeur Brightsword, Arra’kon part traquer les groupes de soldats. C’est un guerrier méticuleux qui encourage ses camarades à visionner leurs batailles afin de les analyser et d’affiner leurs stratégies. Même si nul ne le sait en dehors des Huit et de ses plus proches serviteurs, l’Exo-Armure Broadside Ob’lotai 9-0 n’est pas pilotée par une créature de chair et de sang. En réalité, elle est contrôlée par une IA mnémonique de dernière génération portant la mémoire engrammatique du Shas’vre Ob’lotai. Il y a bien longtemps, sous les dômes d’entraînement de la Caste du Feu, ce fut le Shas’vre Ob’lotai qui forma à l’art du pilotage celui qui deviendrait plus tard le Commandeur Farsight. Avec ses multi-traqueurs et ses scanners, Ob’lotai 9-0 est parfait pour fournir des tirs d’appui à ses camarades. Le Sous-Commandeur Torchstar a volontairement quitté l’Empire T’au pour se joindre à Farsight. Elle est la plus jeune membre des Huit, et la plus impétueuse. Armée de deux Lance-Flammes, cette guerrière de Vior’la fait souvent preuve de témérité au combat. Le dernier membre des Huit est O’Vesa. En réalité, ce n’est pas un Shas’vre, mais un ancien ami de Farsight et membre de la Caste de la Terre, qui a prolongé sa vie à l’aide de microdrones de son invention. Étant donné le côté traditionaliste de Farsight, le fait qu’il autorise un membre de la Caste de la Terre à piloter une Exo-Armure (qui plus est une Riptide) en dit long sur l’amitié qu’il partage avec O’Vesa. Beaucoup d’IA mises au point par O’Vesa sont intégrées à sa Riptide et compensent, en grande partie son manque de connaissances militaires, puisqu’il n’a jamais été entraîné dans les académies de la Caste du Feu.

Sources

Pensée du Jour : « L’excuse est le refuge du faible. »
  • Codex T'au Empire, V8
  • Codex Tau, V3
  • Farsight Enclaves - A Codex : Tau Empire Supplement
  • War Zone Damocles : Mont'Ka, 2015
  • White Dwarf N°116 (Décembre 2003)
  1. Farsight Enclaves - A Codex : Tau Empire Supplement, Chapter - A Warrior Born (traduit de l'anglais par Guilhem)
  2. Farsight Enclaves - A Codex : Tau Empire Supplement, Chapter - Battle Dome Mont'yr (traduit de l’anglais par Guilhem)
  3. Farsight Enclaves - A Codex : Tau Empire Supplement, Chapter - The Road to Command (traduit de l'anglais par Guilhem)
  4. Farsight Enclaves - A Codex : Tau Empire Supplement, Chapter - The Hero’s Mantle (traduit de l'anglais par Guilhem)
  5. Farsight Enclaves - A Codex : Tau Empire Supplement, Chapter - Students of the Master (traduit de l'anglais par Guilhem)