Contrôleur de la Tontine Noire

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Un Contrôleur de la Tonique Noire.

Une Tontine est un contrat viager de soutien mutuel signé par les membres d’une guilde ou d’une confrérie. Quand les signataires meurent, les survivants reçoivent des fonds. Les tontines sont une tradition généralement pratiquée par les pauvres : des ouvriers des manufactoria qui y apposent leur marque d’un doigt sanguinolent. Certains mettent en gage le peu qu’ils ont chez des usuriers et des membres de la guilde des marchands lors de la cérémonie de signature. Le remboursement intervient au fil des ans, à mesure que meurt un à un chacun des signataires. D’autres encore passent des contrats permettant à leurs cosignataires d’hériter de leurs maigres biens à leur mort.

Les Tontines Noires sont des caricatures de cette tradition initiées par les Puissances de la Déchéance. Il s’agit d’ententes meurtrières rédigées à l’aide de substances répugnantes sur de la peau humaine, et que passent des ignorants avec des Démons. Le contrat profite à des sorciers, le bien cédé dans ce cas étant l’âme des signataires. En lieu et place des employés de l’Administratum et des trônes sonnants et trébuchants, ce sont des Contrôleurs démoniaques qui se manifestent pour gratifier les signataires de pouvoirs du Warp.

La tristement célèbre Tontine Noire de la fabrique de verre Salsurius de l’extérieur de Tarsus fut signée par des milliers d’habitants des blocs de la zone calorifère au 5e siècle M41. Des Contrôleurs démoniaques se manifestaient chaque jour pour emporter une âme hurlante qui constituait le paiement des services rendus à un cercle fermé de membres de la guilde des fabricants de verre. Les sorciers hérétiques versaient quelques trônes aux frères ouvriers de chaque victime, faisant office de courtiers pour le Warp.

Un Démon envoyé pour exiger le prix d’une Tontine Noire se manifeste sous la forme d’une créature humanoïde mais répugnante dont la véritable apparence est dissimulée sous un manteau puant. De ses mains difformes, il tient une gaffe munie d’un crochet destiné à traîner la forme physique de ses victimes dans le Warp. L’accessoire n’est pas vraiment nécessaire, car le regard du Démon et les gargouillements ignobles de sa voix sont capables de faire basculer l’esprit de ses victimes afin de les soumettre à leur sort.

Les Contrôleurs démoniaques peuvent également se manifester pour défendre un contrat dont les intérêts sont menacés par des individus vertueux. Si des attaques prennent pour cible nombreux signataires ou les sorciers qui ont créé la tontine, vengeance du Warp s’accomplit ainsi. Si la Tontine implique des obligations supplémentaires, forcer les signataires ou les sorciers à violer ces termes provoque également le courroux des Contrôleurs. Il est possible de débattre avec les Contrôleurs - en haut gothique juridique - pour chercher des failles dans le contrat, mais les audacieux qui s’y risquent ne gagneront qu’un peu de temps. Qu’ils aient gain de cause ou non, le résultat sera le même, la seule différence étant qu’un Contrôleur massacrera avec encore plus de fureur ceux qui sont assez stupides pour oser les soumettre à un tel examen.

Extrait du journal de l’Inquisiteur Felroth Gelt : 3.988.781.M41

Le père Bors Vazliov. À le voir aujourd’hui on ne penserait pas un instant qu’il s’agissait d’une âme terne, que l’autorité rendait nerveuse, et propriété du sanctuaire de Myshken dans le district Oglef. Cependant, ce fut lui qui apporta une Tontine Noire empestant le Warp à ses supérieurs. Le parchemin maudit fait de peau humaine avait remonté toute la hiérarchie horrifiée des fonctionnaires jusqu’à arriver sous les yeux du sire évêque Fedyrov, et par conséquent à l’Ordo. Je passai donc en revue ces fonctionnaires en sens inverse, recherchant la source du contrat démoniaque.

Le sire évêque insista vigoureusement pour sceller le district Oglef et faire appel aux trente frères généraux de la Légion Pénale de Merov pour y injecter du gaz létal. Je rejetai immédiatement l’idée. Mon but était bien d’annihiler cette sorcellerie, pas de m’assurer qu’elle puisse aller ramper en lieu sûr pour resurgir par la suite. Par conséquent, je revins au district Oglef avec le père Vazliov, accompagné des transports banalisés contenant mes vas-Psykers. Les signataires de la Tontine Noire, membres souillés par le Warp des ouailles du père Vazliov furent identifiés pendant mon prêche. On fouilla leurs esprits obscurcis et coupables en quête du moindre indice désignant d’autres individus de ce genre qui n’auraient jamais mis le pied dans ce petit sanctuaire. Quant au sorcier, l’instigateur de la Tontine, on découvrit également son identité dans l’esprit des corrompus. Sa hutte se trouvait dans une forêt de conduits de ventilation d’air chaud abandonnés dans la région la plus basse du district.

Pendant que chacun des serfs qui avait cédé son âme était retenu dans le sanctuaire, bien gardé et en proie aux admonestations de Vazliov, l’adepte militant Enaetus, mes vas-Psykers et moi, nous nous rendîmes en dessous dans le but de percer le cœur même de cette pourriture souillée par le Warp.

Vivant au beau milieu des ossements des victimes dont il arrachait la peau pour en faire du parchemin, il hurla en nous voyant. Le sorcier invoqua des Démons, mais mon Fusil Radiant larda sa silhouette difforme de traits aveuglants. Mais soudain une lumière souillée de Warp apparut, et les contrôleurs démoniaques de la Tontine Noire s’avancèrent au moment même où le sorcier poussait son dernier soupir. Leur simple présence était comme une pelote d’épingles qui nous aurait transpercé le cerveau, et les rayons du Warp qui scintillaient derrière eux projetaient une lumière démente. Pendant que j’affrontais la manifestation démoniaque en dessous, la corruption du Warp enflait et grossissait au sein du sanctuaire. Le père Vazliov et le savant Kolcamun exhortèrent tous ceux qui étaient présents à prier pour leur pardon tandis que les portes du temple se mettaient à s’entrechoquer et que l’Aquila de l’autel versait des larmes de métal en fusion.

Les Démons, caricatures contrefaites et encapuchonnées des scribes contrôleurs de l’Administratum, munis de bâtons à l’extrémité crochue, étaient venus parce que la Tontine avait été transgressée par mes actes. Vils et courroucés, ils désiraient obtenir une compensation pour les âmes impériales qui leur avaient été refusées. Protégées par les Psykers et les pistolets sanctifiés, les âmes de mes suivants auraient été trop chères payées pour qu’ils envisagent de les prendre. En vomissant d’ignobles malédictions, les monstres empalèrent le sorcier et l’entraînèrent dans le Warp. Et tout fut terminé. J’appris par la suite que la souillure du Warp s’était évanouie dans le temple au même instant. Il fallut alors procéder à la purification nécessaire : purification par les flammes, destruction des parchemins de la Tontine et exécution des coupables. Et pourtant, je ne pus me résoudre à annihiler le père Vazliov, seule âme honnête qui avait accompli son devoir envers l’Empereur-Dieu. Je le pris donc dans ma suite, où il est demeuré jusqu’à ce jour.

Source

Pensée du Jour : « Le manque de conviction appelle la défaite. »
  • Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : Créatures et Anathèmes