Chasseurs d'Orks d'Armageddon
Dans les années qui suivirent la défaite du Boss de Guerre Ork Ghazghkull Thraka, le monde d’Armageddon commença à reconstruire ses Ruches dévastées et à reconstituer ses défenses. L’armée Ork avait été détruite, mais des hordes de Peaux-Vertes continuèrent de harceler sans cesse les forces Impériales.
Le chef du conseil militaire d’Armageddon, le Général Kurov, lança plusieurs campagnes xenocides afin d’anéantir de telles infestations, à l’intérieur des jungles équatoriales d’Armageddon et sur le monde glacé de Chosin. Les troupes impliquées dans de telles batailles subirent d’énormes pertes et beaucoup d’unités furent réduites au dixième de leur effectif opérationnel. Plutôt que de disperser ces soldats vers d’autres régiments, le Général Kurov décida d’utiliser la riche expérience des survivants et de les rassembler en régiments spécialisés dans la traque des Orks. Des soldats issus d’une douzaine de planètes différentes et n’ayant pratiquement aucune culture commune furent alors rassemblés dans des régiments spécialisés dans l’extermination de Peaux-Vertes.
La principale zone d’opération de ces unités allait être les profondeurs des jungles d’Armageddon où les Orks continuaient de proliférer en dépit de purges régulières. Ces Orks primitifs étaient à l’aise dès qu’il s’agissait de combattre dans la jungle, et il était très difficile de les entraîner dans des batailles rangées. Les régiments de Chasseurs d’Orks constituaient alors la base Cerbera au milieu de la jungle, bénéficiant ainsi d’une zone de ravitaillement et d’un camp d’entraînement. La chaleur moite et les conditions de vie particulièrement éprouvantes donnèrent à la base son surnom : "Enferville".
L’entraînement des Chasseurs d’Orks introduisait un large éventail de nouvelles techniques qui devaient être maîtrisées, telles la démolition, l’évasion, la survie et le renseignement. On attendait des recrues des Chasseurs d’Orks qu’ils deviennent des experts dans toutes les armes et toutes les techniques nécessaires pour chasser les Orks et se battre dans la jungle. Les Gardes Impériaux qui suivaient à l’entraînement se voyait remettre l’insigne des Chasseurs d’Orks, une petite broche en métal avec un symbole de tête Ork. Cela devint l’emblème du régiment et fut à l’origine de leur appellation officieuse : les Preneurs de Têtes.
La Bataille d'Enferville
Le type de combat qu’impliquait la chasse à l’Ork créa un nouveau type de soldat, combattant avec une sauvagerie et une ruse au moins égale à celles des Orks. Les Chasseurs d’Orks se forgèrent rapidement une réputation sanglante, divisant par deux le nombre de raids Orks en un mois. Ces combats étaient surtout des corps à corps et les Chasseurs d’Orks prirent part à quelques-unes des plus sanglantes batailles entre la deuxième et la troisième guerre d’Armageddon. Des unités d’autres régiments sont souvent envoyés à Enferville pour être formées par les sergents instructeurs des Chasseurs d’Orks. Ces derniers sont pourtant considérés avec dédain par d’autres régiments plus illustres qui ne voient en eux que des exterminateurs de vermines… en un peu mieux.
En 948.M41, quand une unité de Dragons Pyriens fut assignée à Enferville pour y subir un entraînement sur le combat de jungle, la rudesse, l’insubordination et le langage grossier des Chasseurs d’Orks scandalisa les nobles Dragons, si bien qu’ils abandonnèrent leur postes et retournèrent à leur base près de la Ruche Infernus. Les Dragons étaient alors responsables des patrouilles dans le secteur ouest de la base et, à la nuit tombée, une pluie d’obus de Lobbas s’abattit sur les positions impériales. Une énorme armée Ork s’était discrètement approchée en bénéficiant de la désaffection des patrouilles et attaquait Enferville avec une férocité terrifiante.
Les soldats se précipitèrent pour mettre en œuvre les systèmes de défense, mais il était trop tard, les Peaux-Vertes étaient déjà dans le périmètre. Ils s’enfoncèrent rapidement dans le camp et submergèrent les quelques défenseurs avant d’être arrêtés par un tir soutenu venant de bunker et de gourbis. Ils lancèrent assaut sur assaut, mais furent à chaque fois repoussés par de précis tirs de lasers. Alors qu’ils se préparaient à attaquer une fois de plus, une intense pluie de mousson se mit à tomber, transformant le sol en bourbier et faisant s’écrouler plusieurs bunkers de sac de sable. La visibilité chuta à moins de cinquante mètres, ce qui permit aux Orks d’acheminer des Rokettes qui vaporisèrent les bunkers les mieux protégés.
La pluie inonda les gourbis et les tranchées, la bataille tourna en une mêlée boueuse. Explosions et tirs de lasers éclairaient la nuit alors que les renforts accouraient d’autres parties du camp. Des centaines de cadavres Orks jonchaient le sol devant les défenseurs impériaux, mais les envahisseurs continuaient d’affluer. L’envergure et la sauvagerie de l’attaque Orks menaçait d’enfoncer les lignes des Chasseurs d’Orks. Il était nécessaire de trouver quelque chose de radical pour éviter un massacre.
Dans un élan quasi suicidaire, l’officier commandant Enferville, le Colonel Pertinax, ordonna aux mortiers lourds de la base d’arroser les lignes arrières des Orks et de raccourcir leur tirs graduellement jusqu’aux lignes Impériales. Le sol trembla lorsque les obus explosèrent parmi les Orks, balayant des bandes entières. Des douzaines d’autres furent disloqués lorsque l’enfer se déplaça vers le cœur de la horde verte (approchant même de très près des lignes impériales), mais rien ne semblait pouvoir arrêter les Orks. Un obus, peut-être guidé par la main de l’Empereur, s’écrasa alors exactement sur le Boss de Guerre Ork, le vaporisant instantanément.
Leur chef mort, les Orks perdirent soudain courage et s’enfuirent dans la jungle. Épuisés au-delà de ce qui est imaginable, les Chasseurs d’Orks n’engagèrent pas la poursuite et préférèrent consolider leurs défenses dans le cas où les Peaux-Vertes lanceraient une nouvelle attaque. Pendant cinq longues heures, les troupes Impériales restèrent en alerte maximale, mais les Orks avaient eu leur dose de combat pour la nuit, et il n’y eut pas d’autres attaque. Lorsque l’aube pointa et que la pluie cessa, l’ampleur du massacre apparut au grand jour. Plus de trois milles Orks décapités furent jetés dans une fosse commune avant d’être incinérés. La Bataille d’Enferville avait été gagnée, mais elle avait eu un coût. Plus de la moitié de la base avait été détruite et neuf cents Chasseurs d’Orks étaient morts au champ d’honneur.
Les officiers supérieurs des Chasseurs d’Orks voulurent engager une procédure disciplinaire contre les Pyriens qu’ils accusèrent de désertion. Ces régiments sont depuis de féroces rivaux.
En plus de l’équipement standard, chaque Chasseur d’Ork porte un "coupe-tête", une sorte de machette démesurée qui peut décapiter un Xenos d’un seul coup. L’aspect sauvage et les manières frustes des Chasseurs d’Orks les conduisent à être considérés comme à peine moins primitifs que leurs proies de prédilection. Loin d’être une réputation exagérée, les Chasseurs d’Orks ont en fait plusieurs fois été contraints de s’allier avec des Peaux-Vertes contre les Démons qui arpentent désormais la région. Cependant, une fois les abominations du Chaos détruites, survivants humains et Orks reprendront inévitablement leurs combats.
Sources
- White Dwarf N°77 (Septembre 2000)
- Codex Astra Militarum, V8