Catégorie:Mutants

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Plus que la menace des armées de guerriers en armure noire descendant du ciel ou que celle des cultistes qui dévoient les fibres morales des sujets de l’Empereur, c’est la perspective de mutation qui terrifie les habitants de l’Imperium. Il s’agit tout simplement de la menace la plus personnelle que posent les Sombres Puissances, l’érosion de l’être au profit de l’infamie effervescente du Chaos.

Les fondements de la nature humaine sont perpétuellement menacés par les Mutants et Psykers. Corrompu dans sa chair, le Mutant représente pour l’Ordo Hereticus une déviance de la norme physique et une possible corruption du Chaos. C’est une idée courante de penser que la mutation est souvent le prélude à la corruption spirituelle et à la dépravation, aussi sûrement qu’une charogne attire la vermine. Selon la Lex Imperialis et les déclarations du Credo du Ministorum, être un Mutant c’est ne plus appartenir au genre humain. C’est être maudit et devenir un ennemi du simple fait d’exister.

De nombreux Mutants, qui sont plus justement classés comme Abhumains parce que leurs corps ont été déformés par des générations de pollution industrielle ou d’exposition à des biosphères Xenos et sont par conséquent vierges de toute corruption par le Warp, n’échappent pas pour autant à la suspicion et sont souvent les victimes d’un zèle fanatique. Mais les factions plus mesurées et rationnelles de l’Ordo Hereticus savent faire la distinction et préfèrent ne pas perdre leur temps à rafler quelques rebuts chimiques alors que de vrais déviants se dissimulent peut-être derrière les murs de quelque riche demeure. Ces éléments préconisent une approche pragmatique faite de maintien de l’ordre brutal et de vigilance. D’autres à l’approche plus puritaine préfèrent la solution plus simple qui consiste à les éliminer tous… juste au cas où. Cette façon de procéder rencontre une résistance farouche peut transformer ces Inquisiteurs en puissants ennemis pour des mondes dont les économies entières reposent sur une sous-classe de travailleurs Abhumains pour survivre et prospérer. Dans l’ensemble et pour le bien du vaste Imperium, l’approche pragmatique du contrôle et de la répression des Mutants l’emporte. Toutefois, quand une corruption Warp ou une rébellion pointe son nez, les pouvoirs des Saints Ordos lâchent les chiens de l’Empereur, et ce sont alors des mondes entiers qui peuvent se couvrir de bûchers où des milliers de gens sont éliminées au cours de pogroms et d’autodafés.

Des marées verruqueuses de Mutants suivent souvent un individu charismatique qui a su les rassembler, car ces malheureux rebuts de l’Humanité peuvent facilement être manipulés par un orateur doué ou un Psyker influent. Elles sont utiles à des individus aussi méprisables dans leurs rêves de domination, et ces créatures pathétiques traînent alors leurs carcasses déformées au combat pour enfin se venger des humiliations subies.

Mutants et Abhumains

Les enseignements du Credo Impérial mettent souvent en garde contre le danger de la mutation. Il est souvent dit que l’Empereur créa l’Humanité en la dotant d’une forme parfaite, par conséquent toute déviation des normes physiques est une indication d’impuretés intérieures. Certains pensent que cette doctrine est tout à fait juste, car il est bien connu que là où le nombre de mutations augmente, l’apparition de Psykers dans la population a tendance aussi à augmenter. D’autres prétendent qu’elles sont le résultat d’une corruption mentale, d’une intervention Xenos ou d’une pollution chimique.

Les mutations ont tendance à prendre deux formes. La première est spontanée et peut arriver à tout moment de la vie. Il n’y a souvent aucune cause discernable et ceux qui sont touchés déploient de grands efforts pour dissimuler ces stigmates. Si elle peut être cachée, l’individu mènera une vie relativement normale. Par contre, si elle est si manifeste qu’elle ne peut être dissimulée, le Mutant devra sans doute fuir sa communauté et chercher d’autres personnes comme lui pour commencer une nouvelle vie. De nombreuses planètes possèdent des lois très strictes concernant les mutations. Elles peuvent être quadrillées par des "patrouilles de pureté"', qui conduisent des raids arbitraires dans les lieux de travail et les habitations, ou mettent en place des barrages filtrants dans les rues, afin d’identifier les Mutants. Seuls ceux qui ont le pouvoir politique ou la fortune pour éviter de telles inspections ont des chances d’y échapper. Les maisons nobles les plus influentes sont le sujet de rumeurs accablantes concernant les horreurs génétiques qu’elles ont la réputation d’engendrer.

La seconde forme de mutation est celle qui, avec le temps, s’est stabilisée et qui, jusqu’à un certain degré, est reconnue et tolérée. Ces Mutants sont souvent appelés des Abhumains. Certaines populations sont grandes et musclées, d’autres râblées et robustes. Au fil des millénaires, ces traits se sont tellement exagérés que de nouveaux chaînons de génome humain se sont établis, souvent exacerbés par une ingénierie génétique quelconque. Il n’est pas rare que des explorateurs opérant aux limites de l’Imperium découvrent des populations perdues depuis des temps immémoriaux, et qui ont développé des caractéristiques physiques inhabituelles. Si la société en question a délibérément opéré une sélection, de telles caractéristiques peuvent être devenues la norme. Cela peut inclure une peau à la couleur étrange, des marques sur le corps, des membres hypertrophiés ou additionnels, la capacité de voir dans le noir, de respirer sous l’eau ou n’importe quel autre trait, parmi des milliers, pouvant être considéré comme une mutation. Le destin de ceux marqués de la sorte est d’être annihilés par des puritains vengeurs, bien qu’il arrive souvent qu’une poignée de survivants soit enlevée par des Inquisiteurs curieux, des Technoprêtres ou autres, pour des recherches futures.

La réaction face aux mutations varie grandement à travers l’Imperium. Sur certains mondes, on ne tolère pas la moindre divergence, et même des Mutants stabilisés comme les Ogryns peuvent être abattus à vue. D’autres abritent de grandes populations de Mutants, tout en bas de l’échelle sociale, qui sont assignées aux tâches que personne d’autre ne veut faire. Il ne doit pas être considéré que le niveau de civilisation rende plus tolérant, ni que les sauvages d’un monde primitif soient plus ou moins à même d’accepter la présence d’un Mutant qu’un noble cultivé. La superstition règne à tous les niveaux sociaux de l’Imperium, depuis les Hauts Seigneurs de Terra jusqu’au plus humble des serfs.

L’attitude des Mutants eux-mêmes par rapport au Credo Impérial varie du tout au tout, en fonction du degré auquel on les autorise à y accéder. Des Prêcheurs sont souvent envoyés sur les planètes où une large population de Mutants est acceptée, parfois en guise de punition par leurs supérieurs, mais parfois aussi parce qu’ils veulent vraiment aider les Abhumains. Leurs sermons prennent souvent la forme d’interminables diatribes, expliquant aux Mutants qu’ils sont souillés et anormaux, qu’ils ont beaucoup de chance d’être autorisés à simplement exister, et qu’ils doivent le mériter par leur labeur. Dans le cas des populations Abhumaines utiles à l’Imperium, comme les Ogryns et les Ratlings servant dans la Garde Impériale, on fait appel à une version bien plus simplifiée du Credo Impérial qui met en avant les vertus du service et la récompense tout en laissant de côté les doctrines plus problématiques ou complexes. En fait, il a été observé que l’esprit enfantin d’un Ogryn peut être facilement incité à de grands actes de bravoure par les admonestations d’un Prêcheur doué. Les Commissaires de la Garde Impériale sont d’ailleurs dans ce but particulièrement enclins à les provoquer.

Les Rébellions de Mutants et les Cultes de Sorciers dans l'Imperium

L’existence de populations de Mutants "acceptées" (quand la corruption du Warp n’est pas en cause) a toujours été une question à double tranchant pour les autorités de l’Imperium. Ces malheureux sont souvent essentiels dans le système économique, mais représentent en même temps un problème pour l’ordre public et un réservoir disponible pour les rébellions, les émeutes et les cultes. L’histoire de nombreux mondes est émaillée de ce type d’insurrections, qui sont toujours des événements âpres et violents.

Alors que sur la plupart des mondes la loi impériale et le Credo du Ministorum protègent les citoyens impériaux des pires excès de l’oppression, ceux qui ne sont pas classifiés comme pleinement humains ne bénéficient pas de cette protection contre la brutalité et l’exploitation des classes dirigeantes. La situation est encore aggravée par le fait que la plupart des citoyens impériaux "normaux" craignent les Mutants qu’ils considèrent comme des êtres impurs, non naturels et intrinsèquement corrompus, ce qui engendre en retour une haine farouche chez les Mutants ainsi rejetés.

Les Mutants sont souvent exilés dans des environnements infernaux comme les profondeurs des mines irradiées de Sepheris Secundus ou les vapeurs étouffantes des usines chimiques de Solomon. Dénigrés, exploités et exclus des conforts de la société, les populations Mutantes et Abhumaines constituent un terreau fertile pour toutes sortes de croyances hérétiques. Tout ce qui offre une parcelle de consolation, de reconnaissance, ou une chance de rendre les coups à leurs oppresseurs, trouvera facilement chez eux des candidats à la conversion.

Les plus dangereuses de ces sectes clandestines et proscrites ont à leur tête des Wyrdlins et des Sorciers. Les Mutants, notamment sur les mondes où il existe une influence du Warp chronique, ont une probabilité supérieure d’engendrer des Psykers potentiels que la population humaine ordinaire de leur monde d’origine. Ce problème est exacerbé par le fait qu’il est bien plus facile de dissimuler ses dons de Psyker parmi la population mutante chez qui les altérations physiques et mentales sont monnaie courante, sans compter l’antipathie générale des castes abhumaines à l’égard des autorités. De plus, la plupart de ceux qui refusent d’embarquer à bord des Vaisseaux Noirs sont contraints de fuir pour se terrer dans les friches industrielles ou dans les ténèbres de la sous-ruche. Et, au regard de la vie dangereuse et effrayante qui les attend, il est normal que leurs pouvoirs grandissent s’ils parviennent à survivre, traqués et harcelés, tandis qu’alimentée par leurs épreuves grandit aussi leur haine de l’Imperium.

Si certains renégats et Sorciers retournent à un état solitaire et quasiment bestial, de nombreux Mutants sorciers rassemblent autour d’eux des fidèles et fondent des cultes autour de leur personne. Sur les Mondes Sauvages ou Féodaux isolés, ces cultes de sorciers sont une source de terreur, enveloppés dans les superstitions et le folklore. Dans la clameur grouillante du cœur de l’Imperium, ces Sorciers se réfugient généralement dans les profondeurs et soumettent par l’étalage brutal de leurs pouvoirs des rebuts, des abominations et des proscrits.

Dans des cas plus rares (et si le Psyker est assez rusé et puissant), les plus dangereux d’entre eux réussiront à infiltrer la Ruche au-dessus. Bien que réduits en nombre comme en étendue, les cultes de Sorciers peuvent se révéler extrêmement dangereux si on les laisse prospérer impunément, ajoutant de la force à un soulèvement de mutants ou devenant une porte d’entrée pour des horreurs de l’au-delà.

Sources

Pensée du Jour : « La chair est le miroir de l’âme. Leur apparence difforme te révélera leur hérésie. »
  • Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : Disciples des Dieux Sombres
  • Warhammer 40 000 JdR - Dark Heresy : Le Sang des Martyrs