Catégorie:Les Égarés et les Damnés

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Gardant la tête inclinée, Elkanah Orrmayne ne vit pas le Fléau passer mais sentit les ondes de fureur qui émanait de l’épée qu’il portait au fourreau. Il savait quel était le châtiment pour oser contempler le fils aîné du Chaos : les masses de muscles et de crocs qui suivaient l’armée des ténèbres au bout de leurs chaînes d’airain avaient eu tout leur content de chair de ceux qui osaient manquer à la règle. Lorsqu’il jugea qu’il pouvait lever la tête sans risque, il vit un géant en armure noire tachée de sang, dont le heaume était surmonté de lames. Devram Korda, Tyran de Sarora, Élu d’Abaddon, tenait une immense épée courbe à deux mains et conduisait un groupe de guerriers portant la même armure vers l’édifice en ruine. Elkanah savait qu’il s’agissait d’une église, du genre de celle où il se rendait jadis aveuglément avec le reste de son régiment. C’était avant la Révélation. Avant leur élévation au rang de soldats des Puissances du Warp. Il portait toujours l’uniforme qu’on lui avait remis le jour où il avait été contraint de rejoindre son régiment. Il avait toutefois appliqué un carré de tissu noir sur l’aigle impérial, orné d’un symbole calqué sur ceux qu’arboraient les Profanateurs.

Son casque d’acier était doté de cornes de fer et de gardes-joues courbes qui lui donnaient l’aspect d’un monstre grimaçant. Son bras droit s’était transformé en une pince et sa mâchoire inférieure, distendue, abritait d’impressionnants crocs. Le sol se mit à trembler comme l’une des machines arachnéennes passait près de lui, les pistons de ses jambes gémissant alors qu’il enjambait facilement les monceaux de gravats. Les runes gravées sur sa carlingue brûlaient d’un feu intérieur, et Elkanah sentit une bouffée de loyauté l’envahir. Il était encore surpris d’avoir passé tant d’année à adorer un cadavre desséché et indifférent à des années-lumière, alors qu’existait une source de puissance proche et sachant récompenser ceux qui la servaient. Il fut tiré de ses pensées par l’arrivée d’une horde de géants difformes, leurs grosses têtes ondulant au bout de longs cous reptiliens. Alors que le battement des tambours s’intensifiait, ils s’engouffrèrent dans le cloître qui bordait la basilique, et Elkanah s’en fut à leur suite.[1]


Les promesses insidieuses du Chaos corrompent tous ceux qui y prêtent l’oreille. Seuls les plus forts parmi ceux qui succombent à l’attrait des puissances obscures récoltent les faveurs des Dieux Sombres, les autres forment les rangs des Égarés et des Damnés : Apostats, Renégats, Mutants et Enfants du Chaos, condamnés à se battre et à mourir par milliers pour satisfaire les caprices de leurs maîtres.

Caractéristiques Physiques

« Il se peut qu’un hérétique entrevoie la vérité et cherche la rédemption, son passé peut lui être pardonné et ses fautes lavées dans la mort ; mais un traître ne pourra jamais connaitre le pardon, ni la paix, que ce soit dans cette vie ou au-delà. Il n’est rien de plus méprisable qu’un traître. »
- Cardinal Khrysdan.

Nombreux sont ceux à céder aux tentations du Chaos, qu’ils soient humains, d’origine extraterrestre, ou un horrible croisement des deux. Dans bien des cas il est même impossible de savoir ce qu’ils étaient auparavant car le Chaos corrompt irrémédiablement ceux qui s’y vouent, et fait de ses adorateurs des caricatures d’êtres vivants. Les kystes, plaies suintantes et autres excroissances malignes qu’ils arborent ne sont alors que les stigmates trop visibles de la faute qui souille leur âme. L’inévitable déchéance peut aussi bien être lente que survenir soudainement. Ceux qui ne se sont que récemment engagés sur les chemins tortueux du Chaos sont les moins atteints. Attirés par des promesses fallacieuses de richesse et de gloire, ces guerriers, pirates et autres renégats choisissent de se tourner contre leurs propres frères. Maints régiments de la Garde Impériale et maintes planètes ont trahi l’Imperium au cours de sa longue histoire pour devenir les plus détestables de ses ennemis.

Les Traîtres ne peuvent dissimuler que leurs déformations les moins voyantes. Ils utilisent souvent à cette fin des pièces d’armures ou de lourdes robes couplées à des heaumes, des masques ou des capuchons qui cachent leurs difformités. Ils se servent d’icônes blasphématoires et de runes interdites pour proclamer leur allégeance, comme s’ils pouvaient mettre de côté ou même se débarrasser de leur infamie à loisir, mais les véritables disciples du Chaos savent que leur damnation est éternelle. Des légions entières peuvent être constituées de ces félons, tels que les redoutables guerriers du Pacte du Sang, ou les Traîtres du 9e. Ces hordes sont souvent très bien équipées, et il est fréquent que des marcheurs, des tanks ornés d’inscriptions maudites ainsi que toutes sortes de véhicules blindés soutiennent l’avance de pelotons d’infanterie puissamment armés.

Ceux parmi eux qui vivent assez longtemps finissent par rejoindre les rangs des mutants dégénérés qui constituent l’ossature des plus vastes cohortes. Ces mutants arborent fièrement la marque de leurs divinités, sous forme de cornes, de pédoncules et d’autres bizarreries qui leur donnent l’aspect le plus bestial qui soit, et leur équipement est aussi décrépit que leur corps. Ces êtres ne cherchent pas à dissimuler leur nature mais au contraire de s’attirer les faveurs de leurs Dieux en faisant preuve de leur dévotion.

Il est possible de savoir à quelle divinité un renégat s’est consacré en observant les mutations dont il est affligé : les fidèles de Khorne, le Dieu du Sang, ont en général une musculature hypertrophiée, des cornes et sont souvent des créatures bestiales à l’aspect hirsute. Les adorateurs de Slaanesh, le Prince du Chaos, sont parfois dotés de tentacules sinueux et d’une livrée colorée. Les répugnants enfants de Nurgle étalent fièrement toutes les croûtes, souillures et autres suintements que l’on est en droit d’attendre des disciples du Seigneur des Épidémies. Les mutants soumis au bon vouloir de Tzeentch, l’Architecte du Changement, défient quant à eux toute description. Ce sont les plus susceptibles de perdre leurs traits humanoïdes et développer des ailes des tentacules ou des pseudopodes.

Les créatures les plus ravagées par les mutations n’ont plus rien d’humain. Ces mutants sont en général massifs et dotés de plusieurs membres, à tel point qu’il est impossible de savoir s’ils étaient jadis des hommes, des animaux, des extraterrestres ou s’ils sont un odieux amalgame de tout cela à la fois.

Monde Natal

« Notre heure est venue. Observez la plaie béante dans le ciel si vous en doutez encore. Combattez-nous par tous les moyens afin que nous savourions la morsure de chaque balle, de chaque coups de taille, comme vous savouriez un délicieux repas. Mais sachez ceci, et souvenez-vous-en lorsque les cieux nocturnes onduleront au-dessus de vos têtes : nous avons déjà gagné. »
- Hyperlogus Phaevra, Seigneur Sensorium du Silken Death.

Les légions des Égarés et des Damnés comprennent dans leurs rangs les Traîtres les plus dépravés et les mutants les plus vicieux qu’un monde dévolu au Chaos puisse engendrer. Il est communément admis que la plupart sont vomis par l’Œil de la Terreur, duquel l’Immaterium se déverse dans la galaxie en un torrent d’énergie Warp.

Les Monnaies des Hérétiques[2]

Au sein de l’Œil de la Terreur et du Maelström, la monnaie est soit liée au maître de tel ou tel monde (et garantie par sa fortune personnelle), soit pourvue d’une valeur intrinsèque (comme les pièces en métaux précieux ou les gemmes). Ceci signifie que les hérétiques vont sans doute avoir affaire à un déroutant florilège de pièces, jetons et billets au cours de leurs péripéties. Cela peut aller des éclats de Rubal d’Hyshabore (qui seraient des éclats prélevés sur le palais de cristal du Prince Démon en personne) aux billets sanglants qui servent de monnaie dans le dédale des Ombrelins, maculés d’une goutte de sang de chacun de leurs possesseurs. Certains territoires emploient même des monnaies impériales telles que le Trône. Il s’avère cependant plutôt dangereux de disposer de trop d’espèces de ce genre, car cela peut laisser entendre qu’on est un agent de l’Imperium. Quelle que soit la forme que prend la monnaie, ses effets demeurent les mêmes pour les Hérétiques qui achètent ou vendent de l’équipement et des marchandises.

Dans cette région de l’espace, les lois de la physique sont abolies et chaque planète est remodelée selon les caprices de la puissance qui la dirige. Tandis que les Space Marines des Légions Renégates d’Abaddon se préparent à lancer un nouveau raid ou une Croisade Noire sur l’Imperium, les esclaves les plus féroces, fanatiques religieux ou guerriers issus des meutes cannibales qui hantent les Mondes Démons se battent nuit et jour (ou plutôt leur équivalent dans ces royaumes pervertis) pour pouvoir embarquer dans un vaisseau de transport. Ils pensent que se battre pour la gloire du Chaos est un bon moyen d’être remarqué par un de ses Seigneurs, voire de s’attirer les faveurs d’une des Puissances de la Ruine. Et il s’agit plus que tout d’une chance inespérée d’échapper aux tourments éternels de l’Œil de la Terreur en regagnant l’univers matériel.

D’autres régions de l’espace sous la coupe du Chaos peuvent déchaîner de telles hordes contre la galaxie, que ce soient les repaires de pirates du Maelström, les planètes rebelles de l’Amas du Sabbat, ou les régions méconnues de la Bordure Orientale. Chaque grande incursion du Chaos vomit ses propres armées lorsque les guerriers les plus belliqueux, ambitieux et immoraux se regroupent pour se tailler une réputation ou mourir en essayant de le faire. Les Traîtres et les hérétiques rejoignent leurs vainqueurs, espérant survivre en servant un nouveau maître. Ceux-ci sont sacrifiés sans pitié au cours d’attaques suicides pour prouver leur valeur ou simplement lors de rituels sanglants s’ils n’ont rien d’autre à offrir que leurs âmes.

Premiers Contacts

« La possession représentait jadis neuf dixièmes du savoir. C’est encore le cas aujourd’hui, mais nous devons ignorer le dixième restant, qui jadis était humain. Le devoir exige que nous laissions de côte de telles considérations pour extirper le mal, que ce soit en acte ou en pensée. La complaisance est un crime. Mieux vaut périr que se soumettre. »
- Inquisiteur Enoch.

Les forces du Très Saint Empereur de l’Humanité ont eu à faire face pour la première fois au Chaos lors de la mythique Grande Croisade, quand les Légions nouvellement fondées de l’Adeptus Astartes, les Space Marines créés par l’Empereur Lui-même, libérèrent des milliers de mondes. Certains d’entre eux étaient tombés entre les griffes du Chaos et ils y trouvèrent d’horribles mutants grouillant tels la vermine, ainsi que des Possédés se comptant par centaines. Ces mondes furent purifiés par le fer et le feu, les temples et les icônes impies éradiqués grâce à des charges à fusion, et d’atroces cités vivantes écrasées par les bombardements orbitaux. Dans bien des cas ils furent entièrement dévastés par des commandants horrifiés par ce qu’ils avaient vu. Les habitants d’autres planètes se livraient à une hérésie bien plus subtile dans sa forme. Les fidèles de ces cultes étaient rusés et ils se joignirent à la Croisade de l’Empereur dans le but de convertir toujours plus d’hommes et de femmes à leurs écœurantes croyances et de rompre leur serment d’allégeance au moment le plus opportun.

La menace extraterrestre était à l’époque considérée comme la plus dangereuse qui soit, et les dangers que faisaient peser les entités du Warp et les Psykers non contrôlés n’étaient guère comprises par les serviteurs de l’Empereur, et ce en dépit de Ses avertissements. De nouveaux alliés étaient incorporés aux vastes Légions de l’Imperium naissant pour l’aide qu’ils pouvaient apporter à la libération de l’Humanité. Même certains mutants jugés aptes à servir avaient le droit de prospérer et même de combattre dans les rangs de la Garde Impériale. Cette pratique perdure de nos jours, bien que les exigences en matière de pureté génétique soient bien plus draconiennes qu’alors.

Alors que la Croisade s’enfonçait toujours plus loin dans la Bordure Orientale, les graines de la trahison étaient semées dans son sillage par des armées rebelles dirigées par des officiers de la Garde Impériale ou des Space Marines renégats avides de pouvoir cherchant à se bâtir un empire sur les mondes récemment libérés. Après des siècles de combats contre de tels Traîtres, le Chaos se manifesta à nouveau lors du cataclysmique épisode de l’Hérésie d’Horus quand l’Imperium fut déchiré par la guerre civile. En ces temps à moitié oubliés, les Égarés et les Damnés foulèrent même le sol sacré de Terra, et des millions d’entre eux périrent devant les murs du Palais de l’Empereur.

Depuis ces jours lointains l’Imperium a été continuellement harcelé par les Égarés et les Damnés, que ce soient des hordes de mutants scrofuleux ou des armées séditieuses, et en dépit des efforts de l’Inquisition et des forces Loyalistes, l’influence du Chaos demeure plus pernicieuse que jamais.

Elkanah Orrmayne vacilla lorsqu’un nouveau missile vint frapper les décombres derrière lesquels il s’abritait, soulevant un nuage de poussière, puis ses camarades mutés rugirent et gémirent en se relevant pour reprendre leur course au travers des ruines. L’ennemi était tout proche, il pouvait le sentir aussi clairement qu’il sentait l’odeur de mort et de sang. Il percevait l’énergie du Warp qui s’agglutinait dans l’air, une impression électrique qui faisait bruire son sang dans ses veines. Quelque chose s’apprêtait à passer des royaumes sacrés de l’Empyrean à la réalité, quelque chose de dangereux et de puissant.

Devant lui, les motards de la légion du Fléau zigzaguaient agilement entre les bâtiments effondrés, leurs armes crachant la mort et extorquant un chœur de cris à leurs victimes, perceptibles malgré les explosions qui saturaient l’air. Entre deux panaches de fumée, il vit la forme d’un étendard et la maudit. Des hommes arborant l’uniforme gris de l’ennemi se rassemblaient autour et il sentit sa haine se décupler en voyant le drapeau claquer au milieu du groupe. Baigné d’une lumière étrange, il représentait toutes les choses de sa vie précédente qu’il en était venu à haïr. Poussant un cri plus proche de celui d’un animal que d’un homme, il s’élança en direction du soldat qui le brandissait.

Capacités Martiales

Le faible sera toujours soumis au fort. Le fort lutte contre son destin là où le faible courbe l’échine et succombe. Nombreux sont les faibles et encore plus nombreuses sont leurs tentations. Méprisez les faibles qui se laissent diriger par le Démon ou le Renégat. N’ayez aucune pitié pour eux et ne vous laissez pas attendrir par leurs cris. La mort d’une centaine d’innocents est préférable à l’ire de l’Empereur si un seul d’entre eux accepte le Démon.
- Premier Livre de l’Endoctrinement.
Égarés et Damnés

Les forces du Chaos comprennent une multitude d’osts mineurs. Parmi eux se comptent les hordes de mutants bestiaux, les tribus pesantes d’Ogryns corrompus et les bandes de Chevaliers Impériaux renégats. Les plus mortelles de ces armées sont peut-être les plus insolites, celles qui sont capables de franchir les défenses des armées de l’Empereur-cadavre et de conquérir l’Imperium de l’intérieur. Les Apôtres Noirs prennent un malin plaisir à corrompre la soldatesque de l’Astra Militarum. L’Imperium regorge de combattants qui portent l’Aquila sur leur poitrine, mais dont le cœur nourrit un profond ressentiment. Affligés par la futilité des guerres livrées par l’Imperium et l’inhumanité du Departmento Munitorum, ces guerriers sont enclins à embrasser tout ce qui pourrait les libérer de cette tyrannie. En écoutant les fausses promesses des agents du Chaos, ils échangent l’érosion sans fin d’une dystopie délabrée contre une existence sanglante et intense en tant que séide des seigneurs de la haine.

Les capacités martiales des Égarés et des Damnés sont aussi diverses que les multiples visages du Chaos. Une force telle que les Traîtres du 9e, un détachement entier qui n’a que récemment changé d’allégeance, équivaut à un régiment entièrement équipé de la Garde Impériale, soutenu par des tanks Leman Russ, des pièces d’artillerie mobile Basilisk, des Sentinelles et toutes sortes de blindés. Même s’ils sont très bien équipés, les renégats tels que ceux-ci ne bénéficient pas d’un moral très élevé car les officiers supérieurs et les Commissaires formant les plus hauts échelons de la structure de commandement auront sans doute été tués dans les premières heures de la mutinerie. De telles forces sont cependant redoutables lors de batailles rangées où leur formidable puissance de feu peut entrer en action sans craindre de subir un assaut.

Les vastes hordes de mutants sont quant à elles faiblement équipées. Elles sont dotées d’un étrange attirail fait d’armes forgées sur des Mondes Démons, allant de Fusils Laser aux ornements baroques aux Autocanons, en passant par des Mitrailleuses Lourdes au canon en forme de gueule bestiale, ou encore des Lance-Flammes. Ils ne disposent pas d’armes lourdes et doivent compte sur le nombre pour espérer submerger leurs adversaires. Des meutes de mutants sont lâchées sur les lignes ennemies, sans tenir compte des pertes inévitables, et lors de tels assauts les Enfants du Chaos forment la pire des menaces, car ils possèdent la force et la férocité requises pour écraser même le plus déterminé des opposants.

Chaque armée des Égarés et des Damnés comprend un certain nombre de Possédés qui ont accepté de se livrer corps et âme aux entités du Warp. Pire encore, les chants des fidèles et les icônes indicibles qu’ils brandissent servent à invoquer des Démons, qui se repaissent du fracas de la bataille et des cris des mourants, et même la brèche la plus ténue leur livre le moyen de se manifester pour accomplir leur œuvre maléfique. Les serviteurs des puissances obscures sont souvent sacrifiés par milliers dans ce seul but.

Les Machines-Démons que l’on peut trouver à la pointe des assauts sont des adversaires plus terribles encore. Ces créations démentes sont le fruit de l’union de la forge et de la sorcellerie, des bêtes animées d’une vie infernale et conduites par une soif de sang démoniaque. De tels monstres sont bardés de canons, de Lance-Flammes et de missiles mais prennent aussi un plaisir pervers à déchiqueter leurs ennemis grâce à leurs griffes d’acier.

Si des Space Marines du Chaos sont présents, ce sont eux qui en théorie conduiront les opérations. Ils constituent une force d’élite et les éléments clés d’une hiérarchie sans pitié. La présence de tels vétérans de la Longue Guerre rend doublement dangereuse une armée de renégats, car leur science du combat et leur haine implacable confèrent aux hordes des Égarés et des Damnés une témérité et un zèle proprement effrayants.

Indice de Menace et Politique Impériale

« Nous sommes en guerre contre des forces qui dépassent notre compréhension. Nous ne pouvons faire montre de pitié pour ceux qui sont trop faibles pour adopter une conduite moralement acceptable. La pitié affaiblit notre détermination. Ignorez de telles pensées, car elles ne sont pas dignes d’Inquisiteurs au service de notre Empereur. Louez Son nom car nos actes sont le reflet de Sa volonté. »
- Inquisiteur Enoch.

Le Chaos est le plus grand péril auquel puisse être confronté l’Imperium, car sa corruption sème les graines de la guerre civile et pousse les serviteurs de l’Empereur à s’entre-tuer. Les Égarés et les Damnés pervertissent et avilissent tout ce qu’ils touchent. Parmi eux, aucun ne sont plus méprisables que les renégats, qui guettent le moment le plus opportun pour attaquer par surprise des cibles vulnérables avant de se retrancher dans une place forte de leur choix dans l’espoir d’échapper à leur châtiment. Bien souvent une campagne contre ces Traîtres se termine par un siège éprouvant, lorsque les forces Loyalistes doivent livrer des combats épuisants et coûteux en vies humaines pour purger des Ruches et des forteresses de leur présence et libérer ceux que les rebelles ont asservis.

Dans le cas d’insurrections populaires fomentées par des démagogues et des hérétiques, les adversaires sont moins militarisés mais plus nombreux, comprenant des hommes et des femmes de divers milieux, équipés de tout ce qu’ils auront pu trouver comme arme et armure. Les mutants et les classes opprimées de la société se rebellent facilement contre la loi impériale, présentant au monde le visage de résistants ou de guérilleros pour servir les sinistres desseins de leur véritable maître. Mais le pire cauchemar pour les serviteurs du Sauveur de l’Humanité est le soulèvement d’un Monde-Ruche civilisé, où les Traîtres se comptent par millions.

Certains rebelles fuient le juste courroux de l’Humanité en se réfugiant dans les régions les plus désolées des mondes qu’ils infestent pour mener des actions de guérilla, tendant des embuscades aux forces Loyalistes pendant des mois, voire des années. Dès qu’ils le peuvent, les Traîtres essaient de coordonner leurs actions avec les Légions Renégates, faisant coïncider leur révolte avec l’arrivée de vaisseaux du Chaos pour désorganiser les défenses Loyalistes et faciliter la victoire de leurs alliés.

Les agences impériales ne peuvent se permettre d’être indulgentes envers quelque forme de corruption chaotique que ce soit, car celle-ci doit être éradiquée par tous les moyens, aussi rapidement que possible. Même ceux qui ont assisté en tant que simples témoins à des événements impliquant les Dieux Sombres doivent être considérés avec suspicion car la moindre souillure peut s’étendre et entraîner la perte de systèmes planétaires entiers.


Elkanah Orrmayne fut parcouru d’un spasme douloureux et vomit un peu de sang tandis qu’un ruisseau de fluides rosâtres s’écoulait de sa cage thoracique disloquée. Ses poumons étaient déchiquetés, ses intestins répandus autour de lui dans la poussière. Là où les dieux du Chaos lui avaient accordé un bras en forme de lame ne subsistait plus qu’un moignon noirci, fumant et affreusement douloureux. Le renégat comprit que sa vie s’étiolait et ne put ressentir qu’amertume alors qu’il murmurait une dernière prière aux puissances de la Ruine : elles l’avaient bel et bien abandonné. Du coin de l’œil, il perçut l’éclat vif de la bannière qu’il avait aperçu plus tôt. Ses yeux s’emplirent de larmes et il rassembla ses dernières forces pour cracher dans sa direction.

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La chose était encore vivante. Contre toutes les lois naturelles, malgré son bras amputé et son abdomen ruiné, elle se refusait à mourir. Le Garde Impérial Haz Loker s’appuyait sur la crosse de son fusil et regardait avec une fascination malsaine la créature étalée à ses pieds.

Son uniforme sombre était couvert d’un sang épais, et si son casque avait été façonné pour figurer un visage monstrueux, la forme avait visiblement été jadis humaine. Haz s’agenouilla à côté du mutant et tira sur une pièce de tissu cousue sur son plastron. Elle s’arracha facilement, et il découvrit sous elle le symbole familier de l’Aquila, celui-là même qui ornait l’uniforme de la quasi-totalité des gardes impériaux de tout l’Imperium. Non seulement la créature avait autrefois été humaine, mais elle avait aussi combattu au nom de l’Empereur. Haz scruta les yeux du monstre, essayant d’y percevoir un indice sur les raisons qui l’avaient poussé à se détourner de la lumière divine de l’Empereur pour vénérer les Dieux Sombres. Il n’y vit rien d’autre qu’une haine dévorante, et réalisa qu’il était inutile de chercher à comprendre de telles choses. Il se releva et épaula son fusil laser, prêt à renvoyer l’abomination vers quelque enfer qui l’attende. Au moment où son doigt allait presser la détente, il se rendit compte que ce ne serait pas nécessaire. La force qui avait maintenu la créature en vie l’avait abandonnée, et le mutant était mort.

Sources

Pensée du Jour : « La belligérance alliée à la foi peut déplacer des montagnes. »
  • Index Malleus du White Dwarf N°113 (Septembre 2003)
  • Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Livre de Règles
  • Codex Marines du Chaos, V3 ; 2ème édition
  1. White Dwarf N°111 (Juillet 2003)
  2. Warhammer 40 000 JdR - Black Crusade : Livre de Règles