Bataille pour le Cursus
Un Secret Révélé
Lors de la construction d’un tunnel de communication, les mineurs Tallarns tombèrent sur un bloc de roche noire très dure. Ils furent incapables d’entamer cette étrange matière qui ne ressemblait à rien de ce qu’ils connaissaient. Après quelques jours, ils décidèrent de dévier le tunnel. Mais lorsqu’ils commencèrent à contourner le bloc, ils découvrirent quelque chose de très curieux. Ils s’aperçurent que ce qu’ils avaient pris pour un bloc de roche naturel faisait en réalité partie d’une vaste construction enfouie sous le désert de soufre.
Les premières excavations révélèrent un immense mur, fait d’un matériau noir inconnu, dont la surface était sculptée d’étranges silhouettes entrelacées. Elles étaient de taille humaine mais leur forme ne l’était pas complètement, elles possédaient une espèce de grâce animale et des attitudes qui rendaient leur beauté encore plus perverse. Des excavateurs géants furent amenés sur le site. Petit à petit, après maints efforts, la construction fut enfin dégagée à l’air libre.
Les Tallarns découvrirent bientôt que le mur n’était pas droit mais formait un immense cercle. Les techniciens les plus habiles se relayèrent pour mettre à jour cet édifice inconnu, qui ressemblait à un anneau de près d’un kilomètre de diamètre.
Le Danger s'Éveille
Ce ne fut que lorsque l’anneau fut entièrement découvert que le désastre se produisit. Dans un hurlement déchirant, le cercle se mit à vibrer et à libérer de l’énergie pure, ses formes inertes semblèrent prendre de la substance et se transformer en chair gémissante. La ou quelques instants auparavant il n’y avait que des sculptures se tenaient à présent des créatures, des Aeldaris métamorphosés par un mal indicible et entremêlés par une ignoble sorcellerie dans une étreinte malsaine.
À l’intérieur du cercle lui-même, les ténèbres bouillonnaient, des étoiles se mirent à danser, des étoiles d’une autre dimension.
La Bibliothèque Interdite
Dans la Bibliothèque Interdite des Aeldaris, un veilleur frissonna en percevant un soudain afflux de pouvoir. Il laissa courir son esprit, à travers le temps et l’espace sur toutes les probabilités d’origine de cette menace et il trouva Tallarn.
Après si longtemps, il avait été redécouvert : le Cursus d’Alganar, une légende maléfique d’avant la Chute, un vortex d’une puissance incommensurable, l’une des trois mythiques Portes des Dieux.
Son esprit entra alors en contact avec les prophètes de sa race, en remontant les chemins qui reliaient les différents Vaisseaux-Mondes Asuryanis. Quand cette information arriverait aux prophètes, les Avatars de Khaine se réveilleraient. Et Khaine reconnaîtrait là l’œuvre de celui qui avait causé sa perte, Slaanesh, le Fléau des Aeldaris, le Prince du Chaos.
L'Assaut des Aeldaris
Les Aeldaris frappèrent depuis les airs, sans avertissements ni explications. Pour les Tallarns, il s’agissait la d’une agression caractérisée et injustifiée. Personne ne pouvait imaginer que la survie de la race Aeldari était mise en cause par l’étrange découverte. Pour les Aeldaris, le temps n’était pas à la discussion. Ils ne pouvaient pas savoir si les Tallarns étaient des alliés objectifs du Chaos ou si ces farouches habitants du désert n’étaient que de pauvres pions avec lesquels jouaient les dieux. Aussi loin qu’ils pouvaient envisager les événements, leur seule option était l’attaque et, si possible, la destruction du Cursus avant qu’il ne soit trop tard.
Les Tallarns se défendirent avec leur hargne habituelle. Des années de survie dans le désert de soufre avaient fait d’eux des combattants endurcis. Pour les Aeldaris, le désert représentait l’inconnu. Même les redoutables Guerriers Aspects tombaient à cause de la chaleur et les Gardiens mouraient en masse lors des raids éclairs des humains. Mais il était hors de question pour les Aeldaris d’abandonner leur attaque, ils ne pouvaient pas se le permettre. La survie de la galaxie pouvait en dépendre.
L'Éveil des Dieux Noirs
Mais il était trop tard. La porte qu’était le Cursus augmentait sa puissance à chaque minute. Sifflements et hurlements emplissaient le désert et une lumière aveuglante commençait à pulser en son centre. Lumière et étoiles s’entrechoquaient et des fontaines incandescentes illuminaient la nuit. Le rire des dieux résonnait dans les étendues sulfureuses, faisant trembler de la même peur Aeldaris et humains.
Les serviteurs du Chaos jaillirent du Cursus. Il y avait la des choses indescriptibles pour des humains. Des choses qui réveillaient les antiques terreurs des Aeldaris, êtres informes et bondissants dans lesquels couraient des flammes, corps constitués de pure énergie qui se divisaient et se reformaient en cascades multicolores, entités faites vaguement de chair, dont émanait une énergie incroyable et qui fouettaient l’air de leur langue, créatures aux longues jambes puissantes montées par des êtres fins et racés, beaux et repoussants à la fois. C’était comme si l’enfer déferlait sur Tallarn, et en vérité c’était ce qui se passait.
Les humains demandèrent une trêve et se précipitèrent vers les lignes Aeldaris ou d’étranges prophètes attendaient, assis. La vérité leur était enfin apparue. Les pierres runiques étaient éparpillées à même le sable. L’espoir pouvait naître de l’union. La division les conduirait à la destruction et à la damnation. Leurs destins si clairement révélés, Aeldaris et Tallarns joignirent leurs forces. Les deux armées battirent en retraite devant l’assaut du Chaos. Les pertes furent nombreuses dans la confusion du début, mais l’avance du Chaos fut ralentie par les techniques de guérilla des Tallarns. Les humains guidaient les Motojets Aeldaris à l’attaque et bientôt, Tallarns et Aeldaris furent en mesure de se regrouper.
À mesure que les hordes démoniaques s’éloignaient du Cursus, leurs pouvoirs faiblissaient, comme s’ils dépendaient de sa proximité. Et c’était bien le cas, car les ramifications d’énergie du Chaos sont longues mais tenues et seul le carnage et la victoire peuvent leur donner assez de substance pour maintenir le lien entre les dieux et leurs serviteurs.
Le Chaos Vaincu
Avec habileté et ruse, les Tallarns attirèrent les hordes du Chaos loin de leurs lignes. Choisissant leurs cibles avec soin, ils déclenchaient des attaques rapides, se retirant toujours avant que le Chaos ne puisse réagir. Cette tactique destinée à tarir l’énergie des forces du Chaos fonctionna encore mieux que n’auraient pu l’espérer les fils du désert.
Les prophètes Asuryanis virent les runes changer et les opportunités se développer. Les Démons s’évanouissaient rapidement. Leurs corps devenaient transparents, leurs hurlements faiblissaient. À présent, le temps était venu de frapper un grand coup.
Tallarns et Aeldaris jetèrent toutes les forces qui leur restait dans une charge furieuse contre les hordes du Chaos. De ce dernier effort jaillirait la victoire absolue ou une défaite totale. Les hordes du Chaos vacillèrent et les Démons semblèrent disparaître. Des craquements d’énergie fusèrent et les dernières étincelles d’énergie démoniaque s’évanouirent dans l’air lourd. Beaucoup étaient mort, humains ou Aeldaris, lacérés par des griffes, empoisonnés par les langues lascives ou éventrés par des dents acérées. De nombreuses Pierres-Esprits furent ramassées et de nombreux Tallarns furent emportés vers leurs dômes pour que leur eau soit transférée dans les réservoirs. Mais la victoire était là.
Une fois les Aeldaris repartis en paix, après que les deux races eurent échangé des promesses d’amitié, les Tallarns retournèrent vers le Cursus. Ils retrouvèrent la pierre noire à nouveau froide et inerte, comme s’ils venaient juste de la découvrir. Mais ils savaient que le pouvoir de la pierre n’était pas mort, tout juste en sommeil, attendant à nouveau son heure, prêt à répondre à l’appel de ses ténébreux maîtres.
Les Tallarns placèrent dans le cercle les étranges objets que leur avaient confie les Aeldaris et ensevelirent le Cursus sous des tonnes de sable sulfureux. Puis ils scellèrent le site sous une dalle de plasbéton et quittèrent à jamais cet endroit maudit.
Source
- Codex Garde Impériale, V2