Bac à sable

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Dans les Ténèbres du 41ème Millénaire

Le Prince Démon Marbas enleva Luther lors du sombre événement de la Noctis Aeterna. À cette époque, Luther n’avait toujours pas dévoilé le secret de la survie du Lion à ses geôliers, malgré sa prétendue rédemption. Mais peu de temps après la libération de Luther, le Lion arpenta de nouveau la galaxie. Bien sûr, comme aucun être ne possède tous les éléments de cette énigme complexe, personne n’a véritablement compris l’étrange concomitance de ces événements ni ce qu’elle pourrait impliquer.

À l’heure actuelle, le Lion n’a aucune idée de ce qui l’a tiré de son sommeil millénaire et placé sur les sentiers obscurs de la forêt. Quelle qu’en soit l’explication, la résurrection apparente d’El’ Jonson a fait de lui un être différent de ce qu’il était avant la chute de Caliban. Il a vieilli pendant sa convalescence, pour autant que ce soit possible pour un Primarque à moitié divin. Mais plus que cela, aux yeux de quiconque a connu l’El’Jonson de jadis, êtres bien rares en M41, il est désormais plus surnaturel et perturbant. Parfois, essentiellement lorsqu’il se plonge dans une contemplation morose ou qu’il est pris d’une grande fureur, les ombres semblent s’épaissir autour du Lion, comme pour faire écho à son humeur, et même être prises d’une certaine agitation. Les personnes que le regard du Lion a captivées rapportent avoir été prises d’une peur presque surnaturelle, qu’elles décrivent comme la sensation d’être des proies perdues dans une forêt sombre et étouffante tandis que des créatures invisibles et prédatrices tournaient autour d’elles dans les ténèbres.

L’aptitude miraculeuse la plus étrange du Lion est sa capacité à convoquer une forêt surnaturelle. En ouvrant le voile apparemment à volonté, El’ Jonson traverse un royaume de brumes dérivantes et de forêts éthérées dépourvues de sentiers, bourdonnant de l’écho spirituel des étendues sauvages antiques de l’ancienne Caliban. Ces traversées laissent d’étranges traces dans leur sillage. Des broussailles caractéristiques surgissent du Ferrobéton, du métal et même de la chair et des os, puis fanent en un néant ectoplasmique.

En empruntant ces chemins forestiers, le Lion est capable de traverser de grandes distances interplanétaires en quelques jours. Parfois, il emmène d’autres personnes avec lui sur ces sentiers d’ombres mouvantes, mais c’est un voyage périlleux pour tout autre que lui. Ces individus doivent en outre garder le secret sur ce qu’ils voient lors de ces épopées ésotériques. Ces traversées ne mènent pas toujours le Lion à la destination qu’il souhaitait initialement rejoindre. Elles peuvent lui faire atteindre son but au terme d’un parcours tortueux et ponctué de quêtes sur différents mondes. Parfois, elles ne le conduisent pas du tout à son objectif initial. Mais étrangement, elles le font émerger dans la réalité là où sa présence est la plus nécessaire et où son intervention peut repousser la marée du Chaos. La puissance responsable de ces coups du sort reste encore inconnue.

Qu’il voyage par ses passages ésotériques ou de façon plus conventionnelle sur les vaisseaux des Impardonnés, le Lion évolue loin du Roc. Parfois, il se charge d’abattre les champions du Chaos et leurs monstrueux partisans, ou d’accomplir des tâches mystérieuses dont il garde la nature et le but pour lui. D’autres fois, il sort des ombres pour mener au combat un de ses Chapitres successeurs en personne.

Où qu’il rôde et quel que soit son but, le Lion ne décide pas toujours de révéler sa présence à ses propres fils génétiques. Avec l’aide des Guetteurs des Ténèbres, il s’est montré capable d’échapper à l’attention même des Space Marines, observant en silence, tapi dans les ténèbres. Ses disciples ignorent ce qu’il épie et les objectifs qu’il poursuit. Il n’a d’ailleurs montré aucune intention d’organiser de grandes croisades comme Roboute Guilliman. Mais le simple fait de savoir qu’à n’importe quel moment, leur Primarque peut être présent ou surgir des ombres pour les mener à de glorieuses victoires s’est avéré être une grande source de motivation pour les Impardonnés.

Le Primarque Eveillé

Lorsqu’il décide d’abandonner l’anonymat et de se rendre au combat, Lion El’Jonson est aussi terrifiant qu’inspirant. C’est un demi-dieu déchaîné, un parangon chevaleresque aussi habile dans le commandement de grandes armées lors de conflits planétaires que dans le maniement de ses propres armes lors de duels avec les plus terribles ennemis.

Dans une main, le Lion manie la lame Féale, dont le champ énergétique crépite lorsqu’elle fend l’air. Chaque coup qu’El’Jonson porte avec cette arme possède la puissance d’une météorite et une précision chirurgicale. Lorsqu’il se défend, il l’emploie pour tisser une tapisserie impénétrable de parades habiles et rapides qui anéantit les attaques des plus féroces adversaires.

Dans son autre main, le Lion porte le Bouclier de l’Empereur. Ce rempart d’adamantine et de céramite est non seulement assez robuste pour bloquer un obus de char, mais il inclut également un générateur de champ de conversion de magnifique facture. Lorsqu’un coup suffisamment puissant frappe le Bouclier de l’Empereur, sa fureur est capturée et renvoyée à l’assaillant dans une décharge d’énergie aveuglante.

Dans un holster à sa hanche, le Lion porte l’Arma Luminis. Cette puissante arme à énergie est un pistolet si gros que seul un Primarque peut l’utiliser. Il est capable de transpercer un char ennemi de part en part ou de réduire une cloison renforcée à l’état de ruine fondue.

Malgré cet équipement unique, ce sont l’implacable volonté et les formidables talents martiaux du Lion qui font de lui un guerrier si redoutable. Il lit le champ de bataille comme un livre ouvert, et agit au combat tel un prédateur, identifiant les faiblesses de l’adversaire en un coup d’oeil, et devinant les tentatives les plus habiles de le contourner ou de le devancer. Il connaît les forces de ses alliés autant que celles de ses ennemis et évalue même les engagements les plus confus pour trouver le meilleur moyen de gagner.

Le Cercle le Plus Intime

Le Lion occupe une place unique au sein du Chapitre des Dark Angels et de l’organisation générale des Impardonnés. Lui seul a connaissance de tous les savoirs cloisonnés, brouillés et parfois même interdits que les Dark Angels ont jamais possédés. Il est au-dessus du Grand Maître Suprême. Toutes les portes et chambres du Roc s’ouvrent à lui. Aucun mystère n’échappe à son regard.

El’Jonson possède deux sanctums personnels dans la colossale forteresse de bataille des Dark Angels. L’un est une immense chambre austère au plafond voûté et drapée de bannières dans les étages supérieurs du Roc. Des Dark Angels encapuchonnés servent de gardes d’honneur stoïques dans ce lieu caverneux lorsque le Primarque écoute les doléances de commandants impériaux et établit de grandes stratégies sur l’estrade d’holocartes taillée dans un bloc de marbre qui trône au centre de la pièce.

Comme il sied au Primarque des Impardonnés, l’autre repaire du Lion dans le Roc est secret. Son emplacement n’est connu que des plus hauts dignitaires du Cercle Intérieur. Même eux doivent accomplir l’énigmatique Rite de la Porte Dérobée avant que ce sanctum intérieur ne leur soit révélé, et ils ne peuvent généralement y entrer que sur invitation expresse d’El’Jonson. Le sanctum secret se trouve dans les profondeurs du Roc et se compose d’une série de chambres de pierre interconnectées où des ombres se faufilent et une fine brume tapisse le sol. On y voit souvent des Guetteurs des Ténèbres, s’affairant à de mystérieuses tâches ou déambulant dans l’obscurité. La chambre privée du Lion est imprégnée d’un sentiment de vigilance qui perturbe même les Grand Maîtres. Peut-être plus étrange encore, le mobilier et les décorations épars sont émaillés de plantes grimpantes épineuses et de taillis jaillissant entre les dalles ou s’accrochant aux murs et aux plafonds, ce qui prête aux chambres du Lion des airs de cavernes forestières surnaturelles.

C’est au cœur de ce sanctum, au-delà du Portail du Chagrin Pénombral et de la Salle des Coursives, que seuls les Grands Maîtres Suprêmes ont été autorisés à franchir, que le Lion tient ses véritables conseils. Il y rencontre Azrael, Ezekiel, Belial et d’autres sur ce qui se rapproche le plus possible pour eux d’un pied d’égalité. Des problèmes aussi importants que secrets y sont discutés. Les sujets qui y sont abordés sont à même de changer le destin du Chapitre des Dark Angels, des Impardonnés, et même de l’Imperium de l’Humanité. Bien souvent, même ces vétérans illustres, conscients de secrets qui anéantiraient les âmes d’humains plus faibles, sortent de ces réunions pâles et perturbés. A plusieurs reprises, les membres du Cercle Intérieur ont entendu le Lion échanger avec d’autres visiteurs tandis qu’ils attendaient une audience avec leur Primarque. Ces échanges feutrés sont inintelligibles même pour des sens post-humains, mais quelque chose dans ces murmures leur provoque des frissons de malaise. Quand leur seigneur les fait entrer, les mystérieux interlocuteurs ont disparu.

En réalité, bien qu’il parle souvent de stratégie avec les maîtres du Cercle Intérieur, Lion El’Jonson garde le silence sur certains problèmes secrets. L’évasion de Luther est l’un de ces sujets. La cellule lugubre du fugitif se trouve au-delà des chambres du Lion, et le Primarque s’y rend parfois, les yeux fermés et la respiration lente comme s’il écoutait les échos de celui qui a gratté ces murs pendant tant de siècles. Il n’a pas dit ce qu’il pensait de l’évasion de Luther ni s’il cherchait son ancien mentor, que ce soit pour le condamner ou l’absoudre, pas même au Grand Maître Suprême Azrael. Le Lion ne montre pas le moindre signe d’inquiétude quant aux sombres secrets que Luther ou les autres Déchus pourraient révéler. Il semble qu’il ne craigne pas la censure des autres agents de l’Imperium, sinon des membres du Cercle Intérieur.

En effet, le Lion ne fait aucun secret du mépris qu’il éprouve vis-à-vis de ce que le royaume de son père est devenu au fil des millénaires écoulés depuis la Grande Croisade. Il sert toujours l’Empereur et se soucie du destin de l’Humanité. Cependant, Lion El’Jonson est écœuré par ce qu’il a entrevu de l’Imperium bouffi, bureaucratique et profondément superstitieux de M41. Il n’a que peu de temps à gaspiller auprès des adeptes grandiloquents et vaniteux qui jouissent de tant de pouvoir sur les vies du peuple, et encore moins auprès de l’Ecclésiarchie et de leur Credo Impérial. Si Roboute Guilliman a fait la preuve de sa volonté d’exploiter les structures politiques et socio-administratives de l’Imperium à ses propres fins, le Lion semble les ignorer complètement. Le Primarque réserve son temps et son respect à ceux qui triment et qui combattent pour protéger le Royaume de l’Empereur. Plus d’une anecdote décrit le Chevalier de Nihilus choisissant de s’adresser aux soldats plutôt qu’aux gouverneurs pompeux ou aux prêtres superficiels. En effet, rares sont les officiels assez imbus de leur propre personne et arrogants pour trouver la volonté de contredire un Primarque. Ainsi, à plusieurs reprises, la venue du Lion a provoqué des changements de régime aussi rapides que radicaux, des chefs héréditaires ou inefficaces se voyant remplacés par ceux dont les actes sont motivés par la loyauté plutôt que par l’ambition politique.


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Le Frère Infiltrator Koharial émergea de sa cachette parmi les ruines et ouvrit le feu au signal de son Sergent. Ses camarades l'imitèrent, le Sergent Zachath et ses Infiltrators déchaînant leurs carabines bolters sur les nuées de Tyranides.

Les ruines du complexe de sanctuaires étaient noyées dans l'obscurité, et les ombres étaient épaissies par la chape de nuages bas. Une pluie pourpre, chargée de spores, cinglait les rues, tandis qu'une brume luminescente voilait le sol, si dense et saturée de radiations qu'elle perturbait les autosens des Space Marines. Au milieu de cette purée de pois, la nuée de Tyranides semblait fusionner en un unique organisme chitineux aux yeux noirs vides et aux serres acérées.

Cette vision aurait suffi à épouvanter n'importe quel soldat non augmenté. Pourtant, Koharial plaça ses tirs avec une précision redoutable. Les bolts filèrent à travers le brouillard, les têtes et les membres xénos éclatant sous les impacts.

« Ici Herse, contact hostile », transmit le Sergent Zachath sur le réseau vox de la force de frappe. « Conditions météo difficiles, nos auguroscopes sont HS, mais le gros de la force ennemie attaque selon les vecteurs prévus. »

« Cible alpha confirmée? » demanda Maître Lazarus.

« Pas encore », répondit Zachath alors. que Koharial et ses frères tiraient sans relâche. Les Tyranides formaient une masse informe et ondulante à moitié cachée par la pluie, la brume et la pénombre. Leur avant-garde se ruait inlassablement dans la fusillade des Infiltrators, en piétinant leurs propres morts. Des bêtes ripostèrent, éclaboussant les positions des Dark Angels de projectiles acides. Des pans de maçonnerie et de céramite grésillèrent. Derrière Koharial, Frère Natham se mit à vomir et s'effondra, la plaque faciale de son casque réduire à une horreur bouillonnante.

« Bien reçu, Herse. Soutien en approche ». répondit Maître Lazarus. Son calme glacial tranchait avec la sauvagerie qui s'intensifiait autour de Koharial. Des scans d'auspex signalèrent des centaines de xénos déferlant sur la position des Infiltrators telle une avalanche, apportant la promesse de la mort. Koharial les ignora. Il connaissait son devoir.

Dans un grondement de propulseurs, une escadre de Storm Speeder zébra le ciel en crachant des projectiles et des roquettes dans la nuée. Tandis qu'ils s'éloignaient des ruines, ils émirent un nuage d'étoiles phosphorescentes qui éclaira le champ de bataille telle une scène de damnation.

Koharial ne put retenir un grognement de choc face à l'ampleur et à l'horreur de la nuée dévoilée. L'ennemi ressemblait à un raz de marée de malveillance prêt à s'écraser sur sa position. Il était sûr que ses frères de bataille et lui seraient emportés par cette marée xéno. Soudain, au milieu de la nuée, il aperçut un groupe de bêtes colossales, dotées de serres acérées et de queues grosses comme des massues. Des Carnifex, songea-t-il, des Tueurs-hurleurs, et derrière eux...

« Cible alpha confirmée », transmit le Sergent Zachath alors que les bioformes bondissaient sur les Infiltrators avant d'être abattues par des tirs de bolter à bout portant. « Authentification visuelle d'un Tyran des Ruches. »

« Herse, repliez-vous! », ordonna la voix de Maître Lazarus. « Tueur de Bête, ouvrez le feu. »

« Retirez-vous ! » aboya Sergent Zachath. « Séquence de tirs Tumulte, Point de ralliement Bastion. »

Koharial et ses frères de bataille sortirent de leur couvert en tirant tous azimuts pour couvrir leur retraite Des corps tyranides explosèrent dans un bruit humide. Des éclats de chitine ricochèrent sur l'armure de Koharial. Il visa un trio de bêtes avec des lames en guise de bras qui essayaient de submerger Frère Béloth, et les pulvérisa, permettant à l'Infiltrator de se dégager et de rejoindre la retraite. Frère Atarial n'eut pas cette chance. D'immenses serres transpercèrent sa gorge et sa poitrine, et il s'effondra avant de disparaître sous la masse tyranide.

Les Infiltrators survivants coururent sous la pluie battante, bondissant par-dessus les gravats et les murets tout en s'efforçant de devancer la vague de monstres qui les talonnaient. Fonçant dans un cimetière, Koharial entendit ses semelles crisser, et se demanda s'il marchait sur du verre ou des os. L'espace d'un instant, il se dit que la frappe de Lazarus viendrait trop tard, et que les os de ses frères finiraient disséminés ici même. Mais il chassa cette idée avec dégoût et continua de courir.

il y eut un fracas et une lumière aveuglante lorsque la force principale des Dark Angels - qui avait patienté en position d'embuscade - ouvrit le feu en masse. Les mâchoires de la contre-attaque de Maître Lazarus se refermèrent sur la nuée tyranide, qui se jetait sur l'appât de l'Escouade Zachath. Des dizaines de xénos disparurent dans la grêle de tirs. Des chars avancèrent, leurs lumens fendant la pluie alors que leurs canons tiraient. Des salves de plasma et de missiles illuminèrent le ciel, lâchées depuis des emplacements de soutien parmi les ruines.

Conscients du rôle qu'ils avaient à jouer, Koharial et ses camarades rejoignirent les positions qu'on leur avait assignées, et ajoutèrent leurs tirs à la canonnade. L'Infiltrator éprouva une pointe de satisfaction lorsque des pans entiers d'organismes guerriers furent réduits à une brume sanguinolente. Le revirement de situation fut si soudain que la nuée xéno recula telle une bête blessée à la lisière du combat.

Tout à coup, des bruits de pas retentissants et des rugissements monstrueux se firent entendre, et les trois Tueurs-hurleurs enfoncèrent la ligne des Dark Angels tels des béliers vivants. Ils étaient suivis du Tyran des Ruches, sa présence insidieuse galvanisant la nuée alors que ses bio-armes crachaient des pointes barbelées sur les positions des Space Marines. Les Tyranides redoublèrent d'ardeur, se ruant dans le déluge de tirs et se jetant au combat rapproché.

En réponse, comme surgi des ombres, le Lion apparut. Féale luisait tel un fanal dans l'obscurité. Le Bouclier de l'Empereur vibrait de puissance. Un groupe de Compagnons du Cercle Intérieur flanquait le Primarque en guise de garde d'honneur.

À cette vue, malgré la pluie torrentielle et la brume phosphorescente, les coeurs jumeaux de Koharial s'emballèrent. Il oublia presque de continuer de tirer tandis qu'il regardait le Lion se ruer sur le couvain de Carnifex en faisant tournoyer Féale. Le Primarque para la frappe d'une serre gigantesque, qui s'écrasa contre le Bouclier de l'Empereur. Le Tueur-hurleur qui l'avait attaqué recula alors que la force de l'impact reconvertie jaillissait du bouclier en une onde de choc d'eau de pluie et de brume. Avant que l'alien colossal ait pu s'éloigner, le Lion pénétra sa garde avec une rapidité fulgurante, et plongea Féale dans l'oeil du Tueur-hurleur. El'Jonson fit pivoter sa lame et la dégagea d'un geste sec. Sa victime tituba, puis s'écroula, une gerbe d'ichor jaillissant de son visage dévasté.

Un nouveau Tueur-hurleur se jeta au milieu des Compagnons du Cercle Intérieur. Ses membres affûtés cueillirent l'un des guerriers et le projetèrent à travers un mur. Une bouffée de bio-plasma immola un autre. Cependant, les sacrifices des frères de bataille permirent à leurs camarades d'encercler la bête et de planter leurs lames dans son corps.

Dans un hurlement, le troisième Tueur-hurleur se rua sur le Lion, cherchant à l'enserrer dans une étreinte mortelle. Le Primarque recula, puis para avec sa lame et son bouclier, attirant le monstre dans les tirs croisés de ses guerriers et de leur soutien blindé. Le déluge qui en résulta annihila le Carnifex, et le Lion bondit par-dessus sa carcasse luisante en direction de sa véritable proie.

Pendant plusieurs secondes, Frère Koharial oublia de tirer, les yeux rivés sur le duel entre le Lion et le Tyran des Ruches. Fer et os s'entrechoquèrent à plusieurs reprises. Alors que la bataille faisait rage entre le chevalier et son ennemi monstrueux, il eut l'impression qu'elle s'estompait, comme perdue sous les branches d'une forêt spectrale. Les cris des bêtes et le fracas des tirs sonnaient creux à ses oreilles. Son corps lui parut distant, comme s'il était spectateur lui-même. Seul le duel du Lion lui paraissait clair et réel, les brumes tourbillonnantes lui donnant l'aspect d'une scène mythique. Avec une brutalité époustouflante, le Primarque trancha le bras armé de son ennemi. Le Tyran des Ruches hurla et projeta son fouet autour de la gorge d'El Jonson. Koharial poussa un cri d'horreur en voyant le sang du Primarque se mêler à la pluie qui martelait son plastron richement orné. Cependant, le Lion sembla n'y prêter aucune attention, et enfonça son bouclier dans le torse de son ennemi, brisant la chitine, broyant les organes et forçant le monstre à reculer. Féale tournoyant dans sa main, le Lion plongea la lame à travers le fouet, qui se rompit comme un tendon, avant de ramener le bras en arrière et de trancher la tête du Tyran des Ruches.

L'alien monstrueux resta debout pendant plusieurs secondes insupportables, de l'ichor jaillissant du moignon de son cou. Puis il s'effondra en un tas de viande sous la pluie. Sa mort eut l'effet d'une décharge électrique sur les Tyranides aux abois. L'élan de leur assaut se brisa. Les créatures poussèrent des cris suraigus, claquant des mâchoires en direction de leurs congénères, ou s'envolant dans des battements d'ailes désespérés. Le moral de Koharial bondit lorsque le Lion se retourna vers ses guerriers en brandissant Féale.

« Chargez, mes fils! » rugit le Primarque. « Repoussez cette nuée monstrueuse! Pour l'Empereur! »

Sur quoi, il pivota, blessé mais toujours pugnace, et plongea dans la masse chancelante des Tyranides. Entonnant des litanies de loyauté et de haine, les Dark Angels se jetèrent dans la mêlée, Koharial tirant de sa carabine bolter alors que le Lion menait les Dark Angels à la victoire.