Barabas Dantioch

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« J’étais là. Sur ce monde minuscule d’un système oublié, dans un lointain recoin de la galaxie : là où un puissant coup fut porté contre le Maître de Guerre renégat et son alliance des égarés et des damnés. Là-bas sur Damantyne la Petite. J’ai compté parmi les quelques-uns à s’être dressés contre beaucoup. J’ai été le frère qui répandit le sang de ses frères. Le fils à avoir trahi l’ordre de son père dévoyé. Et cet ordre était… "hérésie". »
- Barabas Dantioch.
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Barabas Dantioch, Maître de Forge de la 14e Grande Compagnie des Iron Warriors, le Gardien du Pharos.

Barabas Dantioch était un formidable Maître de Forge, un Commandant de Bataillon de la Légion Space Marine des Iron Warriors durant la Grande Croisade et les premiers jours de l’Hérésie d'Horus. Après être tombé en disgrâce auprès de son Primarque Perturabo, il a été relégué à exercer des fonctions de garnison sur le monde stérile de Damantyne la Petite, où il était responsable de la construction de la formidable forteresse connue sous le nom de Fort de la Misère. Là, il se forgea un masque de fer, qui recouvrit l’ensemble de son visage et de son crâne, une interprétation du symbole de sa Légion.

Quand ses frères fidèles à l’Architraître Maître de Guerre Horus sont venus à Damantyne la Petite pour informer Dantioch que sa forteresse serait utilisée comme zone de rassemblement et point de ravitaillement pour la campagne inévitable des Traîtres contre Terra, Dantioch refusa de rejoindre leur rébellion, déclarant sa fidélité à l’Empereur. À la suite d’un violent siège et d’une héroïque résistance qui fit rage pendant un peu plus d’une année terrane, la puissante forteresse est tombée aux mains des Traîtres Iron Warriors. Mais Dantioch et un petit contingent de Loyalistes ont réussi à se téléporter à bord du vaisseau de commandement des Traîtres, l’ont réquisitionné et se sont enfuis vers Ultramar. Là, il servira Roboute Guilliman qui le chargera de l’étude d’une mystérieuse technologie Xenos sur le monde de Sotha, baptisée le Pharos. Il parviendra à le faire fonctionner et à assurer aux Loyalistes un phare leur permettant de se diriger dans le Warp, alors que l’Astronomican était voilé par la Tempête de la Ruine déclenché sur Calth suite à la félonie suprême des Word Bearers.

Dantioch donnera finalement sa vie pour protéger le Pharos contre un important contingent de la Légion des Night Lords qui attaquera Sotha. Il sera reconnu et célébré par Roboute Guilliman comme un héros impérial, pour sa loyauté, sa dévotion et son héroïsme à la cause de l’Imperium. Son souvenir perdura dix mille ans après son trépas sur Sotha en temps que Premier Gardien du Pharos.

La Campagne des Profondeurs de Sak'Trada

Dantioch a combattu durant la Grande Croisade les ennemis de l’Humanité au sein des Iron Warriors, la IVe Legiones Astartes de l’Empereur, sous les ordres du Primarque Perturabo, le Seigneur de Fer. Il atteignit le poste convoité et prestigieux de Maître de Forge, commandant d’une Grande Compagnie de la Légion, la 14e. On ignore qu’elles furent ses faits d’armes, mais on sait qu’elle fut sa dernière campagne de la Grande Croisade : celle des Profondeurs de Sak'Trada, peu avant le déclenchement de l’Hérésie d’Horus. Cette campagne eut lieu en 999.M30 et se déroula très loin des frontières de l’Imperium. Perturabo s’était vu confier la tâche d’exterminer les Xenos Hruds qui y vivaient. Ce fut pour les Iron Warriors une énième guerre inutile, sans gloire et exténuante. Les Iron Warriors firent l’amère expérience de la technologie de distorsion temporelle extrêmement meurtrière des Hruds. Alors que Perturabo menait ses fils pour purger le système de Sak’Trada, Dantioch reçut pour mission du Primarque de tenir le Détroit stratégique de Vulpa, l’une des rares voies navigables entre les astres instables des Profondeurs de Sak’Trada. Les soleils au rayonnement froid de la zone brûlaient avec une grande volatilité et rejetaient sans crier gare des vagues de particules chargées d’énergie qui rendaient l’astrogation périlleuse. Dantioch tenait la forteresse bâtie sur le monde de Gholgis, un Monde Hostile où il fit face à plusieurs assauts meurtriers des Hruds pendant que le reste de la Légion menait une guerre ultra violente sur le monde de Gugann. Quand il était arrivé dans le Détroit stratégique de Vulpa, les terriers Hruds étaient encore de petite taille et avaient été aisément purgés. Une fois cette tâche accomplie, Dantioch s’était attelée à bâtir des fortifications destinées à servir de points d’accès pour les futures colonies et de haltes pour les flottes de ravitaillement de la Légion. Néanmoins les Hruds creusaient sous les murs, les faisant tomber en poussière grâce à leur technologie temporelle avant même d’avoir été dressés et aucun équipement ne marchait correctement. Peu à peu, les pertes furent de plus en plus lourdes, menant les forces de Dantioch au bord de l’extermination.

La campagne se termina par une catastrophe pour le Maître de Forge. Perturabo avait déclenché sur le monde de Gugann un appareil de stase suffisamment puissant pour contrebalancer l’aura entropique des Hruds. Cela fonctionna mais eut pour conséquence inattendu un exode massif des Hruds dans tout le système, et qui cumulant leur technologie de distorsion temporel, provoqua des pertes massives chez les Iron Hruds à cause des accélérations de vieillissement et de mort subite en leur sein. L’action de Perturabo mena Dantioch et sa Grande Compagnie au bout du gouffre. Les Hruds arrivèrent en nombre infini sur sa forteresse. En compagnie du barde-guerrier de la 14e Grande Compagnie, Vastopol, Dantioch mena la défense de sa forteresse sur Gholgis alors que les implants Astartes de ses guerriers défaillaient et les abandonnaient les uns après les autres. Certains de ses guerriers commençaient à voir trouble, d’autres étaient taraudés par l’arthrite ou la dégénérescence musculaire. Nuit après nuit, les Hruds se déversaient dans le système, toujours en plus grand nombre et chaque assaut érodait un peu plus la résistance de ses hommes. Les Xenos se déversaient comme un tsunami sur la forteresse, et même en dessous. Il était possible que les Hruds attaquaient volontairement la forteresse tout en fuyant, pour venger la purge de leurs terriers, mais il se pouvait tout aussi bien que les Iron Warriors se trouvaient simplement en travers de leurs incompréhensibles routes migratoires. Mais pour Dantioch, cela ne changea pas le fait que ces hommes commençaient à succomber à la vieillesse comme de vulgaires mortels. Dantioch lança un appel à l’attention de sa flotte en orbite, quatorze vaisseaux de guerre, toutes classes confondues, construits pour résister aux ravages du temps et qui encaissaient particulièrement bien les ondes entropiques nocturnes. Malheureusement, ce n’était pas le cas de leurs équipages. Bien que les nefs Hruds aient été incapables de se mesurer à la puissance des navires impériaux, les engagements à courte portée faisaient courir le risque de transformer tout le personnel de marine à bord en un ramassis de vieillards cacochymes. Tout comme la garnison, la flotte était exsangue et chaque heure irrégulière qui passait l’affaiblissait un peu plus.

Durant les combats, Dantioch affronta un Hrud qui lui bloquait le passage. De sa main libre, le Hrud effleura un instrument accroché à sa hanche et le temps ralentit, chaque seconde parut s’étirer plusieurs minutes et Dantioch voyait chaque Bolt progresser dans l’air, avançant très lentement. Le Hrud se jeta sur Dantioch et le toucha. C’était comme si la mort en personne l’avait effleuré et le Maître de Forge sentit la vie quitter son corps, absorbée par l’être infâme qui l’agrippait. Il retomba en arrière, tétanisé par la douleur et pris de violents soubresauts. Ses guerriers le sauvèrent à temps mais le métal de l’armure de Dantioch tintait et grinçait en refroidissant et il s’aperçut qu’une trace d’usure était apparue sur la céramite à nue de son brassard. Dantioch essaya de serrer le poing et grimaça de douleur car il avait les muscles endoloris et l’impression que ses os raclaient les uns contre les autres.

Gholgis tout entière frémit sous l’effet d’une brutale secousse. Les incursions à grande échelle des Xenos s’accompagnaient toujours de tremblements de terre et d’anomalies stellaires. Hors des remparts, les étendues désolées et poussiéreuses qui les entouraient, une horde de Hruds se déversait, si nombreux qu’au yeux de Dantioch, ils semblaient se mouvoir comme un liquide. Les canons et les obus pleuvaient sur les Xenos, mais ils se dégradaient très vite avant l’impact et ils détonnaient faiblement, ou leur fuselage se démantelait en vol, et seule une pluie de débris oxydés s’abattait sur les assaillants. Dantioch donna l’ordre à tous ses hommes de monter aux remparts pour repousser une escalade, bien que sa respiration était difficile et sa gorge irritée le tourmentait de plus en plus. Il fut saisi d’une quinte de toux qui, loin de le soulager, ne fit qu’empirer la douleur.

La situation était catastrophique. Au lieu d’essayer de monter en masse les remparts, les Hurds disparaissaient dans les crevasses du sol pour y emprunter la rivière souterraine, parvenant à pénétrer dans la forteresse. Les portes furent soufflées par une explosion qui propulsa les carcasses de plusieurs Légionnaires dans les airs et un contingent de guerriers Hruds a investi la brèche dans le mur. Les Légionnaires étaient trop lents à réagir, abrutis par une sénilité aussi soudaine que débilitante. Autour de Dantioch, la forteresse tombait en ruines, aussi sûrement que si on l’avait laissée à l’abandon pendant des millénaires. Des crevasses se creusaient spontanément dans la surface de la pierre de taille et les pièces de métal rouillaient et se brisaient. Le cœur mécanique de la forteresse manquait des battements et des alarmes retentissaient dans tous les quartiers. En plus des Hruds qui s’engouffraient par la grande porte, d’autres groupes d’ennemis s’attaquaient aux entrées plus petites pour tenter de franchir les murs par toutes les issues possibles. Les Hruds étaient dans tous les étages et ouvraient d’autres brèches dans la paroi de la falaise, derrière le chemin de ronde. Dantioch vit impuissant ses guerriers défaillirent, drainés de leur énergie vitale, épuisés par les effets pervers de la présence des Hruds.

Dantioch compris que la victoire était impossible et il ordonna la retraite générale. Il rejoignit la tour de garde avec les derniers survivants, qui servait à la fois de donjon et de poste de contrôle de la forteresse. Dantioch avait de plus en plus de moments d’égarement mais parvint à activer la balise d’extraction d’urgence de son armure pour envoyer un signal à l’Iron Ward, son croiseur amiral en orbite autour de Gholgis afin que des transports Stormbirds viennent voler à son secours. À ses derniers hommes, il ordonna la destruction de tout les appareils qui pourraient être utiles aux Hruds et embarqua avec le reste de sa Grad Compagnie sur un Stormbird. Dantioch regarda la surface de la planète s’éloigner sur les écrans placés dans la cabine, observant les Hruds continuer de se répandre sur la plaine et de disparaître sous terre pour rejoindre leur mystérieuse destination. Maintenant qu’il était loin des Hruds, il avait l’esprit plus clair, ressentant la honte de la défaite. Il allait devoir expliquer ce désastre à Perturabo…

De son côté, Perturabo avait vu sa flotte ravagée par l’exode des Hruds suite à sa manœuvre sur Gugann, ayant provoqué un effondrement temporel qui avait déclenché à son tour une vague temporelle qui avait faillit le tuer. La campagne était devenu une humiliante défaite. Dantioch fut reçut par Perturabo dans sa salle du trône à bord du vaisseau amiral du Primarque, l’Iron Blood. Ployant sous l’immense poids de la vieillesse, Dantioch avança lentement jusqu’au Seigneur de Fer. Il arrivait à ne pas boiter devant son Primarque, mais c’était tout juste. Il fut obligé de s’arrêter à mi-chemin, secoué d’une irrépressible quinte de toux et, à sa grande honte, constata qu’il lui était impossible de faire taire ses halètements, même après que les spasmes se soient calmés. Perturabo siégeait sur son trône, empli de colère et le regard accusateur, dominant Dantioch de toute sa hauteur. Le Seigneur de Fer fuit choqué de l’état pitoyable du Maître de Forge mais cela ne l’empêcha pas de tempêter sur Dantioch et sur la perte du Détroit de Vulpa. Dantioch se défendait, expliquant qu’il était impossible de faire face aux dizaines de millions d’Hruds avec le peu de forces qu’il commandait. Ses hommes avaient vieilli prématurément, lui même de 3000 ans. Dantioch souligna devant un Perturabo humilié que cette catastrophe trouvait son origine dans l’action du Primarque sur Gugann, qu’il avait effrayé les Hruds et déclenché une migration à grande échelle et qu’à présent, les Xenos menaçaient d’autres systèmes. Il supplia Perturabo d’abandonner cette campagne et qu’il était dans l’erreur en s’obstinant à poursuivre cette guerre, en dépit de tous les signes irréfutables. Dantioch crut que Perturabo allait le tuer sur-le-champ. Finalement, le Seigneur de Fer l’exila avec le reste de sa Grande Compagnie sur Damantyne la Petite et de tenir la planète tout en espérant à ne plus jamais avoir à contempler son visage. Brisé, Dantioch obéit et parti en exil.[1]

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Le Siège de Damantyne la Petite

Exilé sur Damantyne la Petite, Dantioch ne fut pas présent lors de la folie génocidaire de Perturabo sur Olympia, le monde natal des Iron Warriors, et ne fut pas complice du complot du Maître de Guerre sur Isstvan V qui verra sa Légion et son père génétique trahir l’Empereur et prendre par à la trahison d’Horus.

Isolé avec une trentaine d’Iron Warriors sur Damantyne la Petite, Dantioch était affaibli, réprimant sa quinte et ses convulsions. C’est durant cet exil qu’il enferma son visage et son crâne dans un masque de fer, forgé par lui-même. La plaque faciale était un ouvrage d’une beauté brutale, une interprétation du symbole de la Légion, la marque qui ornait son épaulière. Il se chuchotait que le Maître de Forge avait véritablement revêtu ce masque, tout juste retiré de la forge et encore luisant, pour le marteler à la bonne forme autour de son crâne rasé. Il avait ensuite, disait-on, plongé la tête dans l’eau glacée, en fixant ainsi à jamais en place le métal battu par-dessus ses traits tout aussi austères.

Dantioch avait haï Damantyne la Petite dès l’instant où il avait posé le pied sur ce caillou lugubre, et il avait instantanément senti que la planète le lui rendait bien. Tout ici lui donnait l’impression qu’il n’était pas le bienvenu, ce qui avait séduit la sensibilité tactique du Maître de Forge. Il pouvait employer à son avantage le caractère hostile de l’environnement damantyn. Damantyne était un petit planétoïde se trouvant situé dans un champ de débris encombré de roche, de métal et de glace tournoyants, qui l’avait fait paraître dangereux dès le premier abord. Bien que la planète possédât une gravité tolérable, rien ne vivait ici car rien ne pouvait vivre sur ce monde. L’atmosphère acide rongeait les blindages et les armures comme une bête affamée, en les épluchant rapidement, couche par couche, dans un effort de pouvoir dissoudre la chair et les tissus des Astartes qui se trouvaient en dessous. Même les mieux protégés ne pouvaient espérer survivre en surface plus de quelques minutes. Par quelque phénomène pervers des premiers jours de Damantyne, l’écorce planétaire était criblée de poches d’air, de cavités et de vastes espaces : un système de cavernes aux proportions ahurissantes et d’une folie labyrinthique. Dantioch avait choisi le cœur même de cette folie comme l’endroit parfait pour sa forteresse, dans un espace souterrain à la voûte si colossale qu’il possédait son propre climat rudimentaire. Pour Dantioch, le site avait revêtu d’une importance capitale. Le Maître de Forge avait dû faire exterminer les mégacéphalopodes - des monstres aux tentacules sinueux - qui menaçaient d’abattre toutes les structures que la IVe Légion tentait d’y ériger. Une fois la menace traquée et exterminée, Dantioch avait débuté la construction du Fort de la Misère et mis à l’ouvrage ses Apothicaires et ses conseillers du Mechanicum, afin de créer la main-d’œuvre qui édifierait sa méga-forteresse : une souche génétique d’esclaves-soldats, connus familièrement comme les Fils de Dantioch, des colosses abominables ayant construit le fort.

Le Fort de la Misère était une place imprenable, de conception unique et redoutable, nommée en l’honneur du malheur que Dantioch et ses hommes pourraient contempler si une armée ennemie se montrait jamais assez stupide pour la prendre d’assaut. Cette fortification répondait à un décret de l’Empereur en tant qu’élément de Sa stratégie, afin que les architectes de la Grande Croisade pussent veiller sur les domaines conquis et les nouveaux sujets d’un Imperium toujours grandissant. Beaucoup de ces redoutes, de ces châteaux et de ces fortins avaient été dessinés et bâtis par les frères Iron Warriors de Dantioch mais la galaxie n’avait cependant rien vu de comparable au Fort de la Misère et de cela, Dantioch en était sûr. Le Maître de Forge avait en effet doté le Fort de la Misère de toutes les fortifications structurelles modernes comme des ouvrages à cornes concentriques, des bunkers, des zones de mitraillage, des donjons en tambour, des emplacements d’artillerie et des tours d’armement. Le Fort de la Misère avait été taillé dans une gigantesque formation de roche conique dépassant de la voûte de la caverne. Dantioch avait immédiatement perçu le potentiel de ce relief de pierre, et confié à ses troupes la périlleuse tâche d’y tailler une citadelle inversée. Celle-ci pendait vers le bas, mais toutes ses salles, ses escaliers et son architecture intérieure étaient orientées vers le haut. Les flèches de communication et les spires des scanners, tout au bas de la forteresse surplombaient à plusieurs kilomètres de hauteur un grand lac naturel de prométhéum brut et bouillonnant remonté des profondeurs de la planète. Tout au sommet de la forteresse se trouvaient les cachots et les oubliettes, situés très haut dans le plafond de la caverne. La forteresse constituait une étude complète et monstrueuse en matière d’art du siège au 30e Millénaire.

Et puis un jour, tout s’effondra pour Dantioch. Un prêtre en habits de saphir et d’or arriva depuis Damantyne la Grande, la planète voisine, porteur de graves nouvelles. L’ecclésiaste expliqua que des marchands et des pirates, Xenos et humains empruntaient la route commerciale peu connue de Damantyne. Lors de ces derniers mois, ils avaient apporté avec eux de terribles nouvelles, lourdes de conséquences pour les Iron Warriors du Fort de la Misère : une guerre civile ravageait l’Imperium, la perte de Légions entières de Space Marines était à déplorer, et un Primarque avait été tué. Puis un autre élément est parvenu aux oreilles de Dantioch : Olympia, son monde d’origine et de la IVe Légion, avait été victime de la rébellion et du châtiment. La planète avait été rasée jusqu’à la roche de ses fondations, ses montagnes en flammes et tout son peuple réduit en esclavage. Puis arriva un Ultramarine, Tauro Nicodemus, un des quatre Tétraques - les dirigeants d’Ultramar aux côtés de Guilliman - et Champion de la XIIIe Légion. Nicodemus lui confirma la trahison d’Horus et de Perturabo, son Primarque, et que les Iron Warriors étaient coupables de rébellion, d’hérésie et de meurtre. Nicodemus lui demanda au nom de Guilliman de refuser au Maître de Guerre ses ressources et ses renforts, de tenir le terrain aussi longtemps que possible car pour le Primarque des Ultramarines, les efforts de quelques fidèles pouvaient ralentir l’avance du Traître afin de laisser le temps à l’Empereur de fortifier Terra. Guilliman avait vu en Dantioch un talentueux expert dans le domaine des sièges, appréciant sa réputation d’être un guerrier qui s’exprimait avec honnêteté et que l’histoire de ses démêlés avec Perturabo n’était pas un secret. Guilliman avait eu le sentiment qu’il pouvait se fier à cette même faiblesse chez Dantioch.

Dans un premier temps, Dantioch songea à faire éjecter en bas des remparts du fort l’Ultramarine car il n’était pas facile pour un Iron Warrior d’entendre évoquer la faiblesse de ses frères. Nicodemus se donna une chance de prouver ses dires, afin que Dantioch puisse être convaincu de ses accusations terribles. Cette chance arriva bien vite.

Le vaisseau Iron Warriors le Benthos à la tête de la 51e Expédition, contacta Dantioch et l’informa que le Maître de Forge Idriss Krendl, désormais nouveau commandant de la 14e Grande Compagnie des Iron Warriors, exigeait de le voir. Dantioch transmit au Benthos les coordonnées de la Porte Orphique pour y atterrir et envoya deux de ses Warhawks près de la surface en attente d’escorter ses invités. Il ordonna au Chapelain Zhnev, au Colonel Kruishank commandant les auxiliaires du fort - la 9e Garde des Adamantiphractes d’Angeloi - et à son ami Vastopol, devenu un Dreadnought de le rejoindre dans le Grand Reclusiam, la grand salle du Fort de la Misère, afin d’attendre les émissaire du Benthos. Avec son Palatin de Fer Tarrasch à ses côtés, Dantioch fit face à Idriss Krendl, à un adepte du Mechanicum, Grachuss, d’un Son of Horus, le Capitaine Hasdrubal Serapis et d’une garde d’honneur de quatre vétérans Astartes. Krendl expliqua que sur ordre de Perturabo et du Maître de Guerre, il prenait possession du Fort de la Misère. Dantioch le coupa en lui disant qu’il avait entendu des rumeurs perturbantes concernant Horus et le Seigneur de Fer. Krendl, plein d’arrogance, confirma qu’Horus s’était rebellé, que Perturabo le soutenait et que le Fort de la Misère était réquisitionné afin de préparer l’invasion contre le Système Sol.

Barabas Dantioch lors du Siège de Damantyne la Petite.

La franchise féroce de Krendl résonna dans le Grand Reclusiam et pendant un instant nul ne prit la parole, si grand fut le choc d’entendre proférer une hérésie aussi arrogante dans un lieu sacré. Krendl enfonça le clou en rappelant les échecs de Dantioch lors de la Campagne des Profondeurs de Sak’Trada et lui ordonna de rejoindre Perturabo afin de préparer le Siège du Palais Impérial. Mais Dantioch rejeta cette proposition, refusa de rétrocéder le Fort de la Misère et ses troupes et proclama son allégeance à l’Empereur. Les Traîtres songèrent à abattre Dantioch mais l’arrivé du Dreadnought Vastopol, dernier survivant Iron Warrior du Monde-Forteresse de Gholghis, avait été hâtivement repeint en noir afin de se fondre dans le haut-relief environnant et rester invisible aux Traîtres durant la rencontre. Vastopol tua de son arme deux Astartes de la garde d’honneur à bout portant, cloua un troisième renégat contre le mur de l’allée, d’un coup de l’appendice muni de griffes rattaché à son épaule et frappa le dernier Iron Warrior qui répandit le contenu de sa cage thoracique et son abdomen au sol. Krendl et le Son of Horus battirent en retraite, leurs visages déformés sous l’effet de la rage et de l’horreur alors que l’Adepte Grachuss fut soulever du sol entre les pointes des doigts de la griffe de Vastopol. Dantioch dit à Grachuss qu’il savait que le Maître de Forge Krendl l’avait amené pour cataloguer les fortifications afin de faire un compte-rendu de ses capacités de siège, avant que le Dreadnought fasse tourner vivement sur elle-même sa griffe autour de l’axe du poignet, et arracha la tête capuchonnée de l’adepte de ses épaules, qui tournèrent dans sa chute. Dantioch affirma à Krendl que sa place forte et ses hommes ne seront jamais à lui. Krendl lui promis que le Fort de la Misère tombera en une journée…

Une année plus tard, Dantioch et le Fort de la Misère résistaient encore et toujours à l’envahisseur.

Contre une nuée de Stormbirds, dégorgés par le croiseur Benthos et lourdement chargés de troupes et d’artillerie, Dantioch a tenu bon. Contre les Titans de la Legio Argentum envoyés contre les remparts, Dantioch a tenu bon. Contre l’artillerie sans nombre des Iron Warriors, Dantioch a tenu bon. Contre les Warhawks ennemis qui attaquaient la forteresse, Dantioch a tenu bon.

Le Maître de Forge ordonna que les pompes géantes du sol fussent enclenchées, et un lac de prométhéum brut déborda de ses berges, inondant le sol des immenses cavernes sous un flot noir et rageur, emportant le 4e Juntariens de Nadir-Maru, les auxiliaires mortels ennemis, et plus de pièces d’artillerie qu’on ne pouvait en compter dans une vague d’hydrocarbure et de mort. Lorsque les Traîtres marchèrent vers les pompes afin d’en saboter la mécanique, Dantioch ordonna que le feu fût mis autour d’eux à la surface huileuse du prométhéum. Le brasier fut si intense qu’il ne fit pas que cuire les Iron Warriors à l’intérieur de leurs armures, il amena dans la grotte une lumière telle que ces profondeurs n’en avaient jamais connue. Les guerriers, la 9e Garde des Adamantiphractes d’Angeloi du Colonel Kruishank et les Fils de Dantioch géno-engendrées affrontèrent sans répit les Juntariens de Nadir-Maru qui mettaient un pied sur le Fort de la Misère.

Sur Damantyne la Petite, peu ont tenu tête à beaucoup.

Barabas Dantioch vouait une confiance suprême à l’arrangement cauchemardesque de sa forteresse. Il avait dit à Idriss Krendl que le Fort de la Misère ne lui appartiendrait jamais. Même à ce stade, trois cent soixante-six jours terrans après le début de ce siège meurtrier, il pouvait compter sur la forteresse pour tenir sa parole. À présent que les Titans renégats et les machines de guerre du Mechanicum hantaient les grottes, que des vols de Warhawks venaient mitrailler en rase-mottes les tours de la citadelle et que les Astartes ennemis prenaient d’assaut ses remparts accidentés, Dantioch sut que la logique brute de la conception du fort et la roche dont il avait été sculpté ne lui feraient pas défaut. Le génie tactique de Dantioch s’étendait bien au-delà de l’architecture extérieure de la place forte car il était digne de son titre de Maître de Forge, prévoyant dans ses plans l’inéluctabilité de la défaite. Tôt ou tard, toutes les forteresses tombaient. Le vrai don d’un Maître de Forge était de retarder cette finalité autant que faire se pouvait. Les combats à l’intérieur du Fort de la Misère avaient été aussi sanglants que le massacre sur les remparts au-dehors. Néanmoins les pertes de Krendl furent assez importantes pour l’obliger à demander des renforts - alors qu’il avait été envoyé à Damantyne pour obtenir des renforts à fournir à Perturabo et à Horus Lupercal, pas pour dépenser les précieuses ressources en hommes du Maître de Guerre, ce qui en soi devait être assez embarrassant. Conscient qu’il ne pourra pas tenir éternellement le Fort de la Misère face à des troupes fraîches, et devant la quasi destruction de toutes ses forces armées, Dantioch activa la dernière partie de son plan.

Dantioch rejoignit l’étage inférieur d’un blockhaus - une redoute militaire -, passa ses gantelets le long de la surface du mur et commença à sonder la pierre en la cognant du bout des doigts. Le Maître de Forge était accompagné des derniers survivants, dont le Dreadnought Vastopol, son Palatin de Fer Tarrasch, le Frère-Sergent Ingoldt, les Frères Toledo et Baubistra, l’Ultramarine Nicodemus et le Chapelain Zhnev. Dantioch frappa de la main sur une section du mur du blockhaus avant que le Dreadnought enfonça la maçonnerie d’un coup d’épaule. La pierre et la poussière tombèrent en cascade autour de l’engin. En s’extrayant de l’ouverture grossière, Vastopol recula pour laisser passer les Astartes survivants. Au-delà de la brèche se présentait un escalier large à la pente prononcée, dont les marches de pierre couraient parallèlement au mur et montaient vers les fondations caverneuses au sommet du Fort de la Misère.

Dantioch et son groupe de survivants négocièrent les marches avec difficulté alors qu’elles tremblaient de plus belle sous leurs pieds et que des lézardes se formèrent au plafond et le long des murs de l’escalier. C’était l’Omnia Victrum de la Legio Argentum, un Titan de classe Imperator qui était en train d’affaiblir la face sud du fort avec ses canons et ses turbo-lasers avant d’y débarquer des troupes. Alors que Dantioch et son groupe se trouvaient parmi les fondations de la partie supérieure du Fort de la Misère, l’offensive d’artillerie de l’Omnia Victrum était en train de soumettre la citadelle à force de la pilonner, en la secouant jusqu’en son cœur. Les Traîtres s’étaient mis à poursuivre Dantioch et les Loyalistes. Empruntant un passage étroit à la suite de Dantioch et des survivants, le vénérable Vastopol se retrouva dans l’incapacité de passer le mur sud ; ses épaules blindées tournées en travers, prises entre les deux cloisons. Le Dreadnought était pris au piège, retenue par la roche, sa jambe endommagée incapable de trouver prise. Les tirs ennemis martelaient le blindage arrière du Dreadnought devenu qu’un mur d’adamantium et de céramite séparant le groupe de Dantioch et les Traîtres. Trois missiles frappèrent l’arrière du Dreadnought. Dantioch refusa d’abandonner son ami, suppliant Vastopol de l’aider à le faire sortir, ce que ce dernier fit en passant sa Griffes Énergétique au travers de la plaque de son sarcophage, l’arrachant et permettant à Dantioch d’accéder à sa capsule. Vastopol était à peine en vie, sa peau semblable à du parchemin était à la fois plissée et ratatinée, ses bras atrophiés et squelettiques, sans jambes et son torse n’étant plus qu’une cage d’os misérables, infestée de tubes d’assistance et de branchements à impulsions. Les Loyalistes s’enfuirent avec Vastopol, guidés par Dantioch qui les menèrent le long d’un l’escalier de roche. Au sommet de l’escalier, ils tombèrent sur une trappe de fer sertie dans le plafond du passage. Dantioch monta faiblement les dernières marches, et ordonna que la trappe fût déverrouillée et fit passer ses Iron Warriors au travers. La chambre qui s’ouvrait au-delà était grande et sombre et Dantioch ordonna de revêtir Vastopol d’une des armure entreposé dans cette pièce. Tauro Nicodemus lui demanda quel était son plan. Dantioch expliqua que le Fort de la Misère était perdu, néanmoins, il avait un dernier stratagème secret, une dernière issue à n’importe quel siège. Le plus ironique d’un siège expliqua-t-il, c’était que l’ennemi était le plus vulnérable quelques instants avant sa victoire, lorsque la recherche de son succès le faisait se disperser et s’engager au plus haut point. Dantioch allait capitaliser sur cela. La chambre où ils se trouvaient abritait deux équipements d’importance reliés à une console commune, un seul déclencheur pour les deux : un petit teleportarium (ainsi que les générateurs associés nécessaires pour alimenter un tel équipement) et un détonateur relié aux explosifs installés sur des points de faille stratégiques au sein des fondations. Le plan de Dantioch fut très simple : comme l’ennemi avait envoyé toute ses forces contre le Fort de la Misère, plus personne ne surveillait leur navire. Ils allaient se téléporter sur le Benthos et faire exploser le Fort de la Misère comme cadeau d’adieu aux Traîtres ! Avant de se téléporter, Dantioch ouvrit les fréquences intérieures de tous les étages, et les haut-parleurs de toute la citadelle, clamant à Idriss Krendl que cette forteresse ne servira pas les intérêts de Perturabo ou du Maître de Guerre parjure. Cependant, il avait eu tort en disant que le Fort de la Misère ne tomberait jamais. Il allait en effet "tomber"… Puis il se téléporta et le Fort de la Misère explosa, des détonations massives se propageant des failles stratégiques au sein des fondations. Le Fort de la Misère chuta littérale depuis le plafond de la caverne. Des trillions de tonnes de roche et d’architecture retorse tombant vers le sol, emportant avec eux les milliers d’Iron Warriors et de soldats impériaux renégats ayant œuvré à la défaite de la citadelle. Un ultime acte de défi, délivré par la gravité, les flammes et la pierre, écrasant sous elles, sous une montagne de chair et de décombres, le puissant Omnia Victrum et les machines ayant vaincu la forteresse.

Téléporté à bord du Benthos vidé de ses troupes et machines de guerre, Dantioch mena son groupe vers le pont, jouant sur le fait que les Astartes intimidaient les mortels de l’équipage. Les Space Marines ne croisaient pour l’essentiel que du personnel régimentaire, et la multitude de l’équipage du croiseur. Peu parmi ces mortels osaient laisser leur regard s’attarder sur les demi-dieux et leur périple jusqu’à la passerelle de commandement se produisit sans incident. La stratégie de Dantioch avait été si arrogante et exécutée de si façon si audacieuse que nul à bord du Benthos, pas même une seule seconde, n’envisageât qu’ils pussent être la cible d’une attaque. Leur arrivée silencieuse et inquiète à proximité du pont s’interrompit brutalement quand retentit le bruit inattendu d’une sirène de bord qui alerta le navire de la destruction du Fort de la Misère. Lorsque Dantioch atteignit le centre de commandement étendu du Benthos, il y trouva deux Iron Warriors se tenant en sentinelle et le seigneur commandant Warsang Gabroon, du 4e Juntariens de Nadir-Maru, ainsi qu’un groupe de trois Sons of Horus dont Hasdrubal Serapis. Tauro Nicodemus s’avança vers Hasdrubal Serapis qui ordonna d’abattre l’Ultramarine. Nicodemus décrocha l’imposant Bouclier Tempête de son épaulière et l’avait amené devant lui juste à temps pour parer les premiers Bolts des Space Marines renégats ; alors que les tirs s’écrasaient contre sa patine céruléenne, le Tétrarque en activa le champ protecteur. Rien ne semblait cependant devoir arrêter Nicodemus qui chargea les Sons of Horus. Il en tua et mit à sa merci Serpais. Dantioch annonça la défaite des Traîtres et l’équipage mortel du Benthos accepta l’autorité du Maître de Forge et le navire fut prit par les Loyalistes qui quittèrent Damantyne. Dantioch serra dans ses bras Vastopol mourant sur le pont et alors que son ami expirait, il exprima sa tristesse : son frère d’arme était mort et l’histoire de sa Légion touchait à sa fin, s’étant condamnée pour sa félonie. Nicodemus invita Dantioch à rejoindre Guilliman à Ultramar, sa droiture et son talent pouvant être de grands atouts pour les Loyalistes. Dantioch accepta.[2]

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Le Pharos

Barabas Dantioch durant son exil à Ultramar.

Pour son excellence en matière de siège et sa loyauté indéfectible à l’Empereur, Barabas Dantioch avait été recruté par les seigneurs d’Ultramar afin de les aider à concevoir et à défendre le plus grand plan d’urgence, et peut-être la seconde plus grande hérésie, que l’Imperium avait jamais connu : l’Imperium Secundus. Dantioch avait accepté de relever le défi et supposé qu’il serait employé à renforcer les défenses physiques de Macragge et d’autres mondes-clés d’Ultramar. Car tel était son point fort.

Alors Roboute Guilliman lui avait révélé les mystères longtemps tenus sous séquestre de Sotha, un monde reculé, proche des confins de la Bordure Orientale, presque à la limite du fief des Cinq Cents Mondes et de toute l’étendue des territoires impériaux. À une courte distance au-delà, en termes de déplacement par le Warp, se trouvaient la frontière de l’Ultima Segmentum et le bord de la galaxie humaine. Derrière ce périmètre de plus en plus clairsemé d’étoiles et de systèmes, il ne restait ensuite plus rien d’autre que le vide sombre et sans chaleur des gouffres intergalactiques.

Le mont Pharos, le plus haut de tous les sommets au sein des chaînes de montagnes majestueuses de la planète accueillait une agricolonie de taille réduite afin de soutenir la mission d’analyse des archéologues et des spécialistes en culture Xenos déployés sur le mont Pharos ainsi que toute une Compagnie dédiée d’Ultramarines, la 199e, comme garnison permanente. Car en ce lieu avait été découvert les systèmes antiques de vastes moteurs à pulsations quantiques, au fonctionnement presque insondable. Le Pharos avait été remarqué par les premiers topographes des flottes envoyées par Guilliman pour étendre les domaines de Macragge. C’était une immense structure d’origine Xenos qui pouvait potentiellement se révéler être beaucoup de choses, posséder diverses fonctions.

Dantioch avait réalisé que la survie d’une poche comme celle d’Ultramar reposait moins dans la fortification de ses défenses physiques que dans le renforcement de son mode d’opération et de fonctionnement.

Arrivé à Sotha, Dantioch travailla à l’intérieur de la montagne du Pharos et il fut convaincu peu à peu que l’appareil était la solution pour vaincre la Tempête de la Ruine la monumentale tempête Warp qui isolait Ultramar du reste de l’Imperium, crée par un rituel des Word Bearers durant la Bataille de Calth. Il passa donc neuf mois à œuvrer dans ce but, à déverrouiller les mystères de Sotha et à activer les secrets géologiques de la planète, dans la grande chambre enroulée au cœur de la montagne, connectées parfois par des salles plus petites ou par des couloirs courbes évoquant des tubes ou des vaisseaux sanguins, aux parois polies, lisses et incurvées, sans aucune ligne droite ni arête dure. Dès le premier instant de son arrivée pour l’inspection du Pharos, Dantioch avait compris que les chambres interconnectées n’avaient pas été conçues comme des lieux de résidence, du moins pas pour des créatures de dimensions humanoïdes. Entre les chambres existaient souvent des endroits pratiquement inaccessibles : des à-pics aux parois lisses, des déclivités prononcées. Pas d’escaliers, pas de pentes mesurées. Un lieu en particulier, une vaste caverne à trois lobes, presque de la forme d’un estomac, plongeait sur un tube poli profond de sept cents mètres, qui ouvrait à son tour sur le plafond d’une autre vaste salle, hémisphérique, haute de cent mètres. Dantioch avait allumé les moteurs à pulsation quantique profondément enfouis au cœur de la montagne. Il avait fallu à l’Iron Warrior deux semaines et des calculs astronomiques interminables pour régler l’édifice comme il le voulait. Puis finalement Dantioch avait réussit un premier démarrage du système et parvint après trois semaine de labeur à faire une avancée capitale : faire fonctionner un des éléments du Pharos qui était la communication instantanée sur des distances gigantesques.

Dantioch apparut devant Guilliman sur Macragge même, bien que toujours assis dans son fauteuil en bois à Sotha au sein même du Pharos à un demi-segmentum dans la Bordure Orientale. L’image de Barabas Dantioch semblait réelle, il n’y avait ni temps de décalage ni délai, l’image et les sons formant une présence entièrement accomplie, comme si l’Iron Warrior et le Primarque partageaient la même salle. L’image de Dantioch tendit une main et pressa du bout des doigts le sternum de Guilliman. Il y eut une infime résistance lorsque les doigts de Dantioch glissèrent dans la silhouette du Primarque, en faisant se propager une onde de lumière minuscule qui troubla l’image un instant. Mieux que tout, le Maître de Forge avait activité un nouveau phare perceptive dans le Warp par les Navigators afin de guider les navires perdus depuis que la Tempête de la Ruine avait voilé l'Astronomican.

Dantioch expliqua que le Pharos faisait partie d’un ancien système de navigation interstellaire. C’était à la fois un phare et une balise d’itinéraire, permettant également la communication instantanée à travers des distances inimaginables. Il ne l’a comprenait pas pleinement mais le Pharos impliquait certainement un principe d’entrelacs quantiques et contrairement à la technologie impériale qui faisait usage du Warp pour court-circuiter l’espace réel, ce fonctionnement quantique devait autrefois permettre la téléportation d’un site vers un autre, peut-être par le biais d’un réseau de portails. Dantioch reçut pour consigne d’utiliser le Pharos comme moyen de guider les vaisseaux vers Macragge afin de restaurer les communications et les moyens de déplacement. Une série d’essais et de tâtonnements plus tard permis de stabiliser de façon permanente l’image projeté de Dantioch et la Chapelle du Mémorial, adjacente à la bibliothèque de Ptoleme sur Macragge, fut dédiée à la communication régulière entre Dantioch et Guilliman.

Ainsi, de nombreux Loyalistes purent enfin trouver un refuge sur le monde natal des Ultramarines. Grâce au Pharos que Dantioch avait activé, Guilliman put songer à mettre en place l’Imperium Secundus, son projet politique censé créer un nouvel Imperium de l’Humanité sur Ultramar pour préserver le rêve de l’Empereur supposé mort.

Dantioch appendra plus tard de l’Archiviste Ultramarine Titus Prayto, proche conseillé de Guilliman l’arrivé de Lion El'Jonson et de vingt mille Dark Angels sur Macragge. Puis il fut informé qu’un Imperial Fist rescapé de la Bataille de Phall, le Capitaine Alexis Polux, voulait lui parler. Naturellement méfiant envers sa nature d’Iron Warrior, Polux expliqua à Dantioch que le Primarque Guilliman lui avait demandé d’aider à améliorer la sécurité et la défense de Macragge et de son système. Polux s’était fixé pour mission de déceler personnellement tous les défauts et les faiblesses potentielles… et que Dantioch en faisait partie. Polux voyait dans le masque de fer de Dantioch un moyen pour lui de se distancer de ses frères, mais le Maître de Forge lui expliqua qu’il ne voulait juste pas l’enlever et plutôt rappeler quels furent ses antécédents et ses origines. Il devait évoquer jusqu’où il était prêt à aller pour demeurer loyal, car son masque montrait qu’il portera à jamais la marque de l’opprobre, pour que personne n’oublie les liens qu’il a dû briser afin de rester fidèle. Dantioch proposa à l’Imperial Fist de travailler avec lui afin de rendre Macragge imprenable et que chaque jour, si nécessaire, il lui partagerait tous les plans et toutes les idées qui lui viendront, ainsi que tous les secrets de son art de la guerre, y compris les concepts que les Iron Warriors ont considéré comme du savoir privé depuis leur fondation. Polux accepta.

Plus tard, Macragge Civitas, la capitale de Macragge, fut plongé dans l’horreur. Lion El’Jonson avait gardé prisonnier sur son vaisseau amiral l’effrayant Primarque des Night Lords, Konrad Curze. Ce dernier, profitant de l’absence du Lion, rejoignit par surprise la surface de la planète, et commença à commettre des tueries afin d’attirer Guilliman et Jonson.

Dans la Chapelle du Mémorial, Dantioch apprit de Polux la traque du Night Haunter. Alors que l’Imperial Fist s’apprêtait à prendre congé pour aider ses frères, trois Ultramarines entrèrent soudain dans la chapelle, armes levées à l’affût de cibles potentielles. Ils les abaissèrent lorsqu’ils y virent Polux. Dantioch, toujours connecté, s’était relevé difficilement de son siège à haut dossier et s’était approché jusqu’au bord même du champ de transmission.

Soudainement, en regardant autour de lui, il cria de faire attention ! Tous les cierges de la chapelle furent brusquement soufflés. La pénombre s’installa, tissée des volutes de fumée grise montées des mèches. La plus grande proportion de lumière provenait à présent de la caverne polie sur Sotha, et tombait à travers le champ de communication sur la chapelle frappée par la nuit, illuminant l’endroit d’une façon singulière. Le Night Haunter était là… Les Ultramarines furent trucidés par l’ombre maléfique et insaisissable du Primarque, laissant Polux seul face à Curze sous les yeux impuissants de Dantioch. Le Maître de Forge hurla à Polux de fuir mais il était trop tard pour se replier. Voyant plus distinctement que Polux le Primarque qui évoluait dans le noir total, Dantioch guida l’Imperial Fist pour tirer sur le Primarque qui se déplaçait tout autour de Polux. Il vit l’Imperial Fist perdre son Pistolet Bolter et être malmené par Curze qui passait rapidement autour de lui pour lui assainir des coups de griffes, mais grâce à Dantioch, Polux pouvait se mouvoir et éviter certains coups surprises en suivant les instructions de l’Iron Warrior. Par l’aide de Dantioch, Polux parvint même à blesser Curze qui en retour défonça le visage du fils de Dorn avant de l’expédier au sol, aux pieds de l’image de Dantioch. Alors que Curze avançait pour faire saigner comme un goret Alexis Polux, l’Iron Warrior saisit le gantelet gauche de l’Imperial Fist et le tira avec une force immense, "l’amenant à lui", directement dans la salle du Pharos, instantanément téléporté comme si il avait juste traversé une pièce. Dantioch fut ébahi par ce prodigue technologique, mais n’avait pas de réponse sur comment cela avait été possible. Il observa avec Polux qu’il avait sauvé Konrad Curze qui tenta de le saisir avec ses griffes, mais leur consistance était celle de la fumée. Curze exigea de savoir comment Dantioch avait réussi. Le Maître de Forge rétorqua que c’était par la volonté des hommes de bien car lorsqu’ils se dressent ensemble contre l’infamie, la galaxie résiste avec eux. Cela fit rire Curze qui l’invita à venir pour qu’il le tue.

Mais Guilliman et le Lion apparurent à leur tour, l’épée à la main et sous les yeux de Dantioch, ils affrontèrent leur immonde frère. Mais Dantioch compris que Curze avait attiré ses frères dans ce lieu pour les piéger et les tuer. Le Night Haunter avait disséminées dans la Chapelle du Mémorial soixante-quinze grenades sur le pourtour des plafonds. Le Maître de Forge hurla aux Primarques de s’enfuir mais trop tard, la chapelle explosa.

Heureusement aux derniers instants, Dantioch et Polux avaient agrippés les Primarques et les avaient amenés à eux jusqu’à Sotha, comme ce fut le cas pour l’Imperial Fist. L’Iron Warrior aida Guilliman à se remettre debout, cependant qu’Alexis Polux se portait à l’aide du Lion. Dantioch expliqua à un Guilliman éberlué que le Pharos semblait posséder une conscience, les transportant à travers l’espace, à une distance inimaginable de Macragge. Le Lion exigea de repartir immédiatement mais Dantioch devait obtenir un certain temps pour rediriger et focaliser le dispositif. Devant l’hostilité du Lion à son encontre, Guilliman prit sa défense, suggérant à son "agréable" frère de s’adresser à lui sur un ton plus civilisé. Dantioch expliqua au Lion qu’à la différence de leur technologie Warp, le Pharos ne se sert pas de l’Immaterium pour raccourcir l’espace mais que cette installation a dû faire partie d’un réseau bien plus important qui existait autrefois. Le champ de communication lui fournissait déjà suffisamment de résonance empathique pour qu’il soit capable avec un certain succès de détecter Konrad Curze dans le noir et d’avertir Polux. Par la suite, lorsque sa vie s’est véritablement retrouvée en danger, Dantioch avait voulu le sauver, ce qu’il avait fait. Le champ empathique avait répondu à cette grande nécessité et lui avait permis de l’ouvrir.

Suite à ses explications, Dantioch mit plusieurs heures à ré-ouvrir un canal vers Macragge, parvenant à établir le contact avec l’Archiviste Prayto et les Ultramarines. Il leur apprit la survie des Primarques, leur présence sur Sotha et en retour, on lui expliqua la disparition du Night Haunter. Finalement Guilliman prit la mains du Lion et grâce à son désir de revenir sur Macragge, il se "téléporta" instantanément sur son monde avec son frère. Quant à Dantioch, il reçut l’aide de Polux qui souhaita rester sur Sotha avec lui pour mieux comprendre et démêler les mystères du Pharos.[3]

Avec Polux, avec qui il deviendra finalement ami, Dantioch continua à essayer de comprendre le fonctionnement du Pharos. Il ne se passait pas un jour sans qu’il découvrît un nouvel aspect fascinant de la matrice Xenos et observer son ami en maîtriser lentement le fonctionnement, ce qui le rendait encore plus satisfait, car pouvoir partager des secrets tels que ceux du Pharos doublait encore son plaisir. Avec l’Imperial Fist, il rechercha à contacter Terra avec l’appareil Xenos, pour confirmer la survie ou la destruction du Monde-Trône. Il encouragea le rigide Polux à imaginer que le Pharos comme un animal de monte, un destrier qui ne veut rien d’autre que courir et courir encore et qu’il fallait travailler avec lui pour le diriger se lier à lui, suivre sa direction et ainsi, il lui donnera ce dont il avait vraiment besoin. Polux s’exécuta et fit apparaître une planète lointaine depuis le champ de transmission du Pharos… mais il échoua. Dantioch ne se découragea pas, sachant, qu’il avait la charge d’un trésor ; il encouragea Polux à ressayer afin qu’il apprenne à utiliser le Pharos si jamais il devait arriver malheur au Maître de Forge. Polux réessaya, lâcha prise et parvint cette fois à faire apparaître son monde d’origine, Inwit, la planète la plus proche de Terra depuis le début de leurs expériences.

Polux ressaya encore et cette fois-ci, il vit le Primarque Rogal Dorn, penché sur une table ornementée où des tableaux et des plaques de données y étaient empilés. Mais Dantioch ne vit rien de tout cela et alors que les machines surchauffaient, l’image de Dorn cligna et disparut. Dantioch concéda que Polux avait vu le Prétorien de Terra, ce qui encouragea l’Imperial Fist à travailler plus intensivement sur le Pharos dans l’espoir de contacter Dorn.

Dantioch contacta plus tard Macragge pour faire son rapport, faisant face au Capitaine Ultramarine Casmir dans les ruines de la Chapelle du Mémorial, lui expliquant les derniers événements survenus durant les dernières expériences, tout en omettant de parler de l’apparition de Dorn, ne voulant en parler qu'à Guilliman en personne. Dantioch demanda si il devait rechercher d'autres phares opérants afin de pouvoir étendre la portée du nouvel Imperium ou cesser ses explorations pour préserver ce qu'il avait d’ores et déjà. Casmir décréta que seul Guilliman pouvait prendre la décision, mais il était de plus en plus accaparé par la gestion du nouvel Imperium Secundus, avec désormais Sanguinius Empereur de ce nouvel empire de l’Humanité.

Casmir laissa Dantioch avec le Consul Forsche, un membre du Sénat d’Ultramar afin de gérer "administrativement" l’Imperium Secundus. Le personnel de Dantioch s’était accoutumé à opérer les instruments du Mechanicum modérant la technologie Xenos, pour lui permettre de se concentrer sur la focalisation du faisceau de communication. Parfois, Polux prenait sa place. Trois autres guerriers étaient également entraînés à exécuter cette opération, mais aucun ne possédait la finesse que Dantioch avait développé. Il était assez facile à des vaisseaux de rejoindre Macragge en suivant la lumière du Pharos. Mais ils ne pouvaient pas aussi facilement s’en retourner vers chez eux, et Guilliman avait ainsi ordonné que le Pharos soit employé pour une communication directe avec ses fiefs. Celui-ci ne pouvait être focalisé que sur un seul lieu à la fois, il ne pouvait pas agir comme un lien entre deux parties tierces afin de les laisser ensuite régler leurs affaires entre elles. En conséquence de quoi tout le trafic administratif de l’Imperium Secundus passait par la grotte située au sommet du Mont Pharos. Dantioch et Guilliman avaient établi un horaire de communication fixe alloué à chacun des mondes, des avant-postes et à chacune des flottes d’Ultramar. Le système fonctionnait à un certain degré, mais les exigences de la guerre le perturbaient souvent. Si la communication en provenance de Sotha n’était pas attendue, des hérauts, postés à chaque point focal, devaient alors s’en aller quérir leurs maîtres. Les questions étaient ensuite émises, reçues, des réponses leur étaient faites, d’autres demandes réciproques étaient formulées et notées, le contact établi de nouveau avec Macragge, et l’affaire était alors transmise, discutée avec Forsche ou d’autres du Haut sénat, et entraînait des mesures prises si nécessaire. Cela prenait des heures mais tout cela valait toujours mieux que rien. Dantioch traitait aussi les doléances des Cinq Cents Mondes, les plus urgents se composaient d’appels à l’aide, de rapports d’incursions mineures de l’ennemi, et de niveaux dangereux d’incidences psychiques sur deux planètes. Souvent, les demandeurs se révélaient inquiets et en colère et tentaient de faire avouer à Dantioch la nature du dispositif que celui-ci utilisait, ne cessant de s’interroger sur sa provenance. Rarement les nouvelles étaient-elles bonnes.

Par le fait d’un hasard absolu, Dantioch était devenu ce pivot qui maintenait la cohésion d’Ultramar. Même pour un individu possédant sa volonté et son dévouement, la tâche se révélait mentalement épuisante.

Une fois ces questions de gestion résolues, l’Iron Warrior rejoignit Polux pour mettre en application une théorie. Suivant un chemin tortueux dans les profondeurs du Mont Pharos, rejoignant une section qu’il souhaitait inspecter, il emprunta une cavité noire qui ouvrait sur une seconde chambre identique, côte à côte. Dantioch se retrouva face à un générateur portable alimentant une lumière qui émettait un bourdonnement désagréable. Dantioch montra à Polux un mur de roche endommagée avec tout un réseau de fissures de pression qui rampaient sur la pierre. Le Pharos avait fait trembler toute la montagne lorsque Polux l’avait fait fonctionner. Il ordonna à un Serviteur de désactiver une lampe pour constater que la lumière des derniers rayons du jour sur la roche des reliefs montagneux se reflétait, s’intensifiait, et fut réémise au double de son intensité. Une radiance dorée courut à travers les cavités du Mont Pharos, coulant autour des angles de couloirs, se déversant le long des tubes, inondant le sol de vastes chambres et irradiant même depuis les creux insondables des fosses les plus profondes, pénétrant chaque centimètre des tunnels sans fin. Elle brilla plus fort en éclairant la grande salle mécanique des engins à pulsation quantique puis partir emplir la montagne du bas jusqu’en haut, à l’exception de quelques endroits. Plusieurs vides immenses existaient à l’intérieur de la montagne. La lumière ne venait pas ici, et vu de l’intérieur, le phénomène ne semblait pas du tout se produire. Dantioch n’arrivait pas à calculer comment cela était possible. Et cette impression de la lenteur de la lumière n’était pas une illusion : sa vitesse était inférieure à soixante-dix pour cent de sa propagation ordinaire. Il lui était impossible de déduire à partir des caractéristiques du phénomène leur raison ou leur cause. Pour Dantioch, c’était quelque chose de très beau. Comme le Maître de Forge l’avait découvert lors de ses dernières explorations, lorsque la lumière baignait son corps dans les tunnels, l’effet lénifiant du Mont Pharos était alors le plus fort, et il parvenait pendant un instant à oublier sa douleur. Le sentiment du caractère juste de ce qu’il accomplissait imprégnait Barabas Dantioch, ce qui était un baume pour son âme et son corps torturé. Dans son esprit, il se voyait découvrir tous les mystères du Pharos, ouvrait la voie au Fils Vengeur pour mettre fin à cette guerre et racheter par ses actes le nom de sa Légion…

Puis, alors que cette vague d’or s’écoulait par le tunnel jusque dans la chambre, une autre lumière se manifestait autour des bords des craquelures : un grésillement vert, émis par la matière minérale. L’événement cessa. La lumière diminua. Le grésillement verdâtre dura un instant de plus, puis disparut. Dantioch montra à Polux que les fissures avaient disparus, où du moins avaient perdu de leur profondeur. Le matériau du Pharos était auto-régénératif mais étrangement, cela n’apparaissait pas autour des altérations pratiquées par les impériaux comme les rivets d’ancrage où les forages. Était-ce parce qu’ils avaient causé ces dommages sciemment ? Plus troublant, l’extérieur de la montagne affichait tous les signes de l’érosion naturelle, mais aucun à l’intérieur, la roche noire ne présentant même pas une seule éraflure.

Mais tout prit fin lorsque Sotha fut attaqué par surprise…[4]

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La Mort d'un Héros

Des milliers de Night Lords sous le commandement de Krukesh le Pâle, rescapés de la Croisade de Thramas, dérivèrent dans l’espace quand ils aperçurent la lumière du Pharos, les poussant à attaquer par surprise la planète.

D’urgence, Dantioch contacta Guilliman aussitôt que la nouvelle de l’attaque atteignit ses oreilles. Accompagné de tous les Maîtres de Chapitre des Ultramarines présents sur Macragge, le Primarque écouta Dantioch expliquer que la 199e Compagnie des Ultramarines en garnison sur Sotha - la Compagnie Aegida - subissait une attaque d’une force conséquente de la VIIIe Légion, arrivée sur Sotha sans avoir été repérée, par la direction opposée au champ d’interférences du Pharos. Les Night Lords avaient pris la ville situé au abord du Mont Pharos ainsi que la station orbitale de la planète. En sous nombre, les Loyalistes s’étaient réfugiés et barricadés dans le Mont Pharos et les Night Lords commençaient à s’aventurer dans les cavernes inférieures. Guilliman regrettait de ne pas avoir fourni plus d’hommes à Dantioch, pensant qu’une trop grande force militaire aurait risqué d’appâter l’ennemi curieux devant un tel déploiement de force. Le Primarque soupçonnait un complot de Curze mais Dantioch ne le pensait pas - ce qui était juste. Il informa à Roboute Guilliman qu’il pouvait tenir un temps, car les Night Lords semblaient vouloir s’accaparer le Pharos, ne déchaînant pas de bombardement orbital afin d’éviter la destruction de la balise Xenos. Le Fils Vengeur voulut travers le champ de transmission avec autant d’hommes que possible, mais Dantioch et Polux lui demandèrent de renoncer car une poignée d’hommes et un Primarque ne changeraient rien à la situation. Qui plus est la machine était prévisible, et passer le champ de transmission n’était pas aussi, simple, ce que la tentative ratée du Capitaine Ultramarine Caspean prouva, passant à travers l’image de Dantioch qui eut la sensation fantomatique de quelque chose le traversant, comme il l’avait déjà eue de nombreuses fois avant que le système ne fût réglé. Une stratégie fut établie rapidement. Guilliman allait monter au plus vite une armée et une flotte pour rallier Sotha tandis que Dantioch se vit ordonner de contacter avec le Pharos le Capitaine Ultramarine Lucretius Corvo, Capitaine de la 90e Compagnie "Nova", qui se trouvait actuellement à Beremin avec six vaisseaux de ligne, deux Compagnies de la XIIIe Légion et une demi-Compagnie de Dark Angels. Grâce au chemin lumineux tracé par le Pharos, Corvo pourrait rejoindre l’Iron Warrior en dix-huit heures. L’Iron Warrior pouvait évoquer une promesse que Corvo avait faite à Guilliman, sans évoquer laquelle, pour porter du poids à sa demande d’aide. Dantioch reçut enfin pour consigne de mettre hors service toutes les machines du Mechanicum reliées aux engins quantiques pour empêcher les Night Lords d’utiliser le Pharos. Cela ferait perdre aux Loyalistes des mois de travail, mais cela valait mieux que de perdre la balise. Dantioch jura de faire de son mieux pour repousser les Traîtres, avec quatre-vingt Ultramarines, les quarante Gardiens de la Lumière de celle du Capitaine Polux, une poignée d’auxilia, un unique maniple de la Legio Cybernetica Thallaxii, et deux Automates de Bataille pour tenir toute une montagne pleine de trous contre dix à vingt mille Night Lords, revivant le siège du Fort de la Misère.

Barabas Dantioch parvint à contacter Lucretius Corvo, alors en pleine lecture sur le lutrin qu’il conservait dans sa pièce de jour, apparaissant devant le Capitaine surpris. Corvo reconnut Dantioch, la réputation de l’Iron Warrior le précédant. Dantioch lui expliqua la situation sur Sotha, évoquant la "promesse" qu’il avait fait à son Primarque. Corvo acquiesça et sa flotte quitta l’ancrage haut au-dessus de Beremin et se mit en route vers Sotha.

Mais la Défense de Sotha se déroula mal pour les Loyalistes. Polux fut capturé et les Traîtres envahirent la chambre du Pharos. Dantioch se retrouva face à un groupe de guerriers parés d’Armures Terminator Cataphractii qui parvinrent à se téléporter dans la salle du Pharos. L’un d’eux était à demi enfoui dans le sol, sa chair et son armure fusionnées à la roche. Un autre se dressait immobile, l’armure écrasée autour de lui. Un troisième était arrivé "à l’extérieur" de son armure, ses viscères fumants sur le dehors de sa peau tendue. Ils étaient encore neuf, huit vétérans, et un officier, tuant les derniers Ultramarines qui protégeaient Dantioch. Le meneur marcha vers l’Iron Warrior tout en examinant la salle, et se présenta comme étant Krukesh le Pâle, Kyroptera de la VIIIe Légion et champion dans la guerre contre le Faux Empereur. Le Maître de Forge fut fait prisonnier.

Les Night Lords constatèrent qu’ils ne pouvaient ôter l’armure du Maître de Forge sans risquer de le tuer, et utilisèrent donc leur talent sur ses interfaces neurales qui attaquaient son système nerveux à travers ses connections. Dantioch fut traîné devant le siège de bois au centre de l’estrade de réglage, et reçut l’ordre de s’agenouiller devant Krukesh le Pâle. Difficilement, il se mit à genoux. Sa tentative de se pencher un peu pour atténuer la tension sur ses articulations fut empêchée par ses tortionnaires, qui poussèrent vers le bas sur ses épaules. Le site du Pharos grouillait de Night Lords et plusieurs Techmarines se mêlaient des machines installées par le Mechanicum. Krukesh ordonna à Dantioch de faire fonctionner le Pharos mais le Maître de Forge se mura dans un silence de pierre. Krukesh avait déduit quelle était la fonction de ce dispositif et que si Dantioch l’aidait, il épargnerai la vie des Space Marines Loyalistes capturés. Devant le silence de Dantioch, Krukesh ordonna à un Atramentar qui se tenait près d’un Space Marine menotté de soulever sa botte du cou de l’autre, avant de l’abattre brutalement. La tête du Space Marine éclata dans un craquement humide. Le Maître de Forge ne dit toujours rien, si bien que Krukesh tua un autre Space Marine de son Pistolet Bolter. Il frappa régulièrement Dantioch qui résista dignement, lui parlant des horreurs actuelles dans la ville située aux abords du Mont Pharos capturée…

Tout à coup, le grondement lointain des moteurs à pulsation quantique se fit entendre, et tous les Night Lords présents levèrent leurs armes. Vers l’estrade de réglage du Pharos, une image se matérialisait à l’avant de la salle. Trouble, elle gagna en clarté tandis que Krukesh regardait. Il s’avança vers elle, et elle devint plus nette encore, jusqu’à ce qu’ils puissent tous observer la place du marché de Sothopolis, la ville que les Night Lords occupaient. La place du marché avait été transformée en site de torture. Des corps pendaient au bout de chaînes tendues à des poteaux, étaient cloués à des chevalets, ou pris dans des cadres suspendus à des gibets. Tous portaient les signes de mutilations horribles. De grandes cages renfermaient les quelques survivants de la cité. Leurs expressions étaient inertes, des portraits de l’accablement aux grands yeux écarquillés. Les atrocités auxquelles ils avaient assisté avaient anéanti toute leur raison. Krukesh fut fasciné alors que Dantioch regardait la scène, incrédule, ressentant à travers le champ empathique du Pharos la peur des citoyens, la terreur impuissante de ceux qui s’apprêtaient à mourir en souffrant le martyre.

Un choix se présentait au Maître de Forge : avouer à Krukesh que c’était lui-même qui avait activé le Pharos, ou bien mentir et conserver son utilité à ses yeux. Il affirma que c’était lui, pour épargner ces souffrances à ses camarades. Le Maître de Forge était effaré. Le Pharos avait perçu le désir de Krukesh de voir la place du marché et y avait obéi, en y répondant bien plus vite qu’il ne l’avait jamais fait pour Dantioch ; il avait fallu des mois au Maître de Forge pour réussir sa première mise en résonance. Mais son esprit était de fer : discipliné, peu pourvu en imagination que la logique froide avait remplacée. Les Night Lords ne connaissaient aucune retenue, et agissaient selon leurs désirs sans le moindre remords. Dantioch expliqua que c’était un phare, et qu’il permettait la communication instantanée. Krukesh se prit à croire qu’il pourrait communiquer avec Horus et réunifier sa Légion éclatée. Dantioch se promit intérieurement de détruire le monstrueux Night Lord. Krukesh ordonna que l’on le relève et l’invita à le rejoindre, passant du statut de prisonnier à trucider à de "grand esprit" et "ami". Dantioch vit de nouveaux tourments inimaginables infligés aux habitants de Sothopolis, la force des émotions qui en émanait faisant monter la bile dans la gorge de Dantioch qui vit les peaux écorchées d’hommes, de femmes et d’enfants.

Puis la vue changea, et la place du marché disparut, remplacé par l’une des zones où les combats avaient lieu, dans les versants du Mont Pharos. Un commandant Night Lord, Gendor Skraivok, se retrouva face à Dantioch et son geôlier. Krukesh expliqua à Skraivok le fonctionnement du Pharos. En retour, il apprit la débâcle des Loyalistes et la capture d’Alexis Polux qui fut présenté entravé à Krukesh qui en profita pour informer Dantioch que si il ne les aidait pas, l’Imperial Fist souffrirait…

Puis Krukesh espionna Magna Macragge Civitas, maîtrisant déjà le réglage du Pharos. Le Maître de Forge était réticent à l’aider mais Polux était accroché à une croix avec les autres captifs, et s’était révélé être un levier des plus efficaces pour l’obliger à coopérer. Skraivok avait eu le plaisir d’user de son couteau sur l’Imperial Fist, juste assez pour maintenir l’esprit de Dantioch sur sa tâche. Krukesh découvrit la présence et l’union des Ultramarines, des Blood Angels et des Dark Angels, salivant à l’idée d’apporter la nouvelle à Horus. Puis il chercha Sevatar, le Premier Capitaine de la VIIIe Légion disparut depuis Thramas, le voyant apparaître dans une pièce sombre, une cellule de détention de sécurité maximale, nu, un bâillon de métal ceignait la partie inférieure de son visage. Un autre anneau lui enserrait le cou, et ses bras étaient menottés derrière lui. Dantioch regarda Krukesh se moquer du Premier Capitaine qui lui lançait un regard sinistre avant de couper la communication. Dantioch se fit questionner sur les autres possibilités du Pharos. Le Maître de Forge lui répondit qu’il avait découvert toute ses fonctions mais Krukesh soupçonnait que le transport et le transférer de la matière aussi bien que les données étaient possibles, serrant la tête de Dantioch avant de le jeter en arrière, et de le frapper du pied et en lui ordonnant de localiser le Nightfall, le navire amiral de la VIIIe Légion afin de lui assurer la place de nouveau maître des Night Lords.

Mais Corvo arriva enfin avec sa flotte, engageant les Night Lords pour les chasser de Sotha.

Alors que les combats faisaient rage, Dantioch fut obligé d’ouvrir une communication avec le Nightfall pour sauver Polux des tortures des fils de Curze. Dantioch ajusta la machinerie, en ouvrant les conduits en grand, sollicitant les souvenirs de Krukesh sur le Nightfall. L’Iron Warrior réussit, alors que Polux était à deux doigts de se faire arracher le langue : la passerelle de commandement du sombre et sinistre cuirassé apparut. À bord du vaisseau, des hommes et des femmes travaillaient en silence à leurs stations, tous leurs gestes surveillés par des Night Lords bardés de leurs plaques sombres et des officiers humains hautains en uniformes du bleu le plus foncé. L’équipage et les guerriers à bord du Nightfall virent et entendirent Krukesh proclamer qu’il était désormais le nouveau maître de la VIIIe Légion et les prévenant de son arrivée à bord.

Dantioch manipula alors Krukesh, prétendant qu’il fallait qu’il le rejoigne sur l’estrade car le faisceau avait besoin d’être ancré de ce côté, qu’il devait être focalisé entre la salle du Pharos et le Nightfall, expliquant qu’il avait déjà fait ce genre de manœuvre. Krukesh tomba dans le panneau et Dantioch ouvrit les conduits à des niveaux inédits. La salle vibra. La pierre grinça. À l’intérieur des parois, les lueurs vertes attisées par le lever du soleil brillaient avec une intensité qu’il ne leur avait jamais vue, et dansaient d’agitation. Puis l’Iron Warrior invita Krukesh à marcher vers le Nightfall. Krukesh décrocha un crâne de sa chaîne parmi ses trophées et le lança vers le pont de commandement, où il vola en éclats en frappant une cloison sale, ce qui impression le Night Lord. Un tremblement de terre secoua la salle. Des étincelles sautèrent d’une console parmi la rangée, forçant Dantioch a demandé aux Night Lords de vite rejoindre le Nightfall. La pression était grande pour une projection à aussi longue portée. Krukesh fit signe à ses hommes de passer et Dantioch ferma les yeux, les paupières crispées, et se concentra, marmonnant alors une supplique silencieuse. Mais le Night Lord Skraivok comprit que c’était un piège mais bien trop tard.

Alors le Pharos entonna une fanfare d’apocalypse.

Les Bolts volèrent à nouveau soudainement vers le Nightfall. L’équipement fut arraché des tables. Les parchemins et les tranches de données s’envolèrent comme dans une tempête, attirés vers un vortex de lumière tournant autour du trou dans l’espace menant au pont de commandement du vaisseau-amiral. Le triomphe de Krukesh se mua en horreur. Il aboya des ordres que personne n’entendit, et leva son arme. L’un de ses gardes du corps Atramentar se retourna pour s’échapper. À peine eut-il soulevé un pied de l’estrade qu’il fut arraché du sol, et alla s’écraser contre les deux autres qui flanquaient Krukesh. Tous trois touchèrent le bord du champ et s’y retrouvèrent pris. Ils tournèrent et tournèrent dans les bras du vortex, leurs silhouettes déformées par les forces titanesques qu’exerçait sur elles le dispositif Xenos, et qui les démembrèrent. Le fauteuil de Dantioch fut arraché de ses supports, roula sur le sol et passa le portail à son tour. Les autres Night Lords autour de l’estrade de focalisation furent aspirés et tombèrent en hurlant dans la lumière. La vue sur le Nightfall s’était réduite à un cercle étroit, avalé par le tourbillon rugissant d’énergies inconnues et déchaînées. Des éclairs s’y agitaient, se projetaient à l’intérieur de la salle, se connectaient aux armures des guerriers et les faisaient éclater. Les pulsations quantiques hurlantes atteignirent leur point culminant. Une lumière verte monta de la roche et les derniers Night Lords hurlèrent, leurs yeux sensibles calcinés, et les tympans percés par le rugissement ambiant. Un nouveau mugissement semblable à un coup de trompe retentit par toutes les ouvertures de la montagne. Les éclats de lumière d’un vert actinique dessinèrent un halo autour du pic. Le Mont Pharos secouait sous la pleine puissance de ses moteurs quantiques, libérée pour la première fois depuis des temps immémoriaux. Des alarmes résonnaient depuis toute la mécanique impériale. Les consoles cédaient les unes après les autres sous la contrainte, et les étincelles qu’elles crachaient en gerbes rebondissaient sur le sol noir. Des lignes de câblages prirent feu. Le métal fondait. La montagne tremblait.

Les énergies passèrent à travers Dantioch en déchirant l’étoffe de son être. La sensation fut exaltante, car sa douleur permanente était oubliée, alors même qu’il se savait désintégré atome par atome.

Polux, sauvé vers le souffle qui attirait tout vers le champ de transmission relié au Nightfall, grâce aux bracelets qui l’entravait, hurla à l’Iron Warrior d’arrêter le Pharos sous peine de tout détruire. Les derniers Night Lords furent emportés, broyés et déchirés en morceaux à la bordure du champ d’interface, terrassés par les éclairs, ou écrasés contre les murs. Et il ne resta plus que Krukesh qui se tenait incliné dans sa puissante Armure Terminator, tête penchée pour parvenir à poser un pied devant l’autre. Incroyablement, il réussit à faire trois pas, les dents serrées, ses yeux noirs plissés dans la clarté éblouissante du Pharos. Dantioch se tourna en l’air vers Polux, regardant son ami dans les yeux une dernière fois, et inclina la tête. Puis il pivota vers la lumière du vortex et hurla sa souffrance, son besoin de voir les Night Lords être détruits, ce qui poussait le Pharos vers sa propre destruction. Les jambes de Krukesh furent balayées de sous lui. Les doigts de ses gantelets griffèrent le sol tandis que son corps était soulevé, catapulté dans le champ incandescent. Enfin, toutes les machines présentes explosèrent simultanément et en un battement de cœur, la lumière s’éteignit.

Barabas Dantioch s’effondra, l’armure fumante. Sa tête heurta violemment la roche, qui délogea son masque. Celui-ci retomba en plus loin en glissant au sol. Et tout fut soudain silencieux. Pour la première fois depuis des éons innombrables, les moteurs du Pharos se turent entièrement.

Polux rejoignit le Maître de Forge, s’agenouillant pour le prendre dans ses bras. Dantioch était encore vivant, des rides de douleur que rien n’aurait pu effacer étaient gravées sur son visage balafré. Ses yeux s’ouvrirent, rendus aveugles par l’éclat intense du Pharos, remerciant Alexis Polux pour la franche et grande amitié qu’il lui avait offert. La voix cassée de Dantioch révéla à l’Imperial Fist qu’il avait vu des choses dans la lumière, que l’Hérésie d’Horus n’était que le début de la fin… Il exprima sa fierté d’avoir fait son devoir et de ne plus avoir honte. Ses derniers mots furent « Gloire à l’Empereur de l’Humanité, toujours aimé de tous. Puisse Son rêve perdurer, si nous ne le pouvons pas. »

Un long souffle saccadé s’échappa de lui, et son visage s’immobilisa. Le corps de Dantioch s’affaissa dans les bras de Polux. L’Imperial Fist pencha la tête et pleura pour cet ennemi devenu son ami. Délicatement, il croisa les bras de Dantioch sur sa poitrine, comme il seyait à un champion des Légions, tombé au service de l’Imperium. Quand les guerriers d’Ultramar arrivèrent enfin, ils trouvèrent le Capitaine Polux dans son deuil, la tête toujours penchée.

Quand Roboute Guilliman arriva enfin sur Sotha, la flotte des Night Lords était en lambeaux et plusieurs milliers de leurs guerriers étaient tombé. Le Pharos était devenu quasi inutilisable et la colonie ravagée. Le Primarque retrouva Polux qui avait drapé le glorieux Maître de Forge dans une couverture sur ses épaules. Guilliman décréta de rendre un hommage pour les faits d’armes de Dantioch, comme il sied à un véritable héros de l’Imperium. Polux porta son ami sur le haut promontoire du Mont Pharos, vers une large plateforme du sommet où avait été préparé un bûcher de bois sec d’arbre vif. Il y posa dessus le corps du Maître de Forge Barabas Dantioch, sous les yeux des survivants de la Défense de Sotha et de Roboute Guilliman.

Le Primarque s’arrêta près du bûcher, constatant que Polux n’avait pas remis le masque de Dantioch. Polux expliqua que c’était un symbole de honte pour le Maître de Forge, qu’il le portait pour se rappeler constamment la trahison de sa Légion. Mais il n’y avait plus rien dont il devait avoir honte.

Guilliman présentât à Alexis Polux un flambeau d’or, où brûlait une flamme vive au bout de sa courbure. Polux demanda à ce que se soit le Fils Vengeur en personne qui fasse l’honneur à Barabas Dantioch de présider son départ. Guilliman accepta et jeta le flambeau profondément à l’intérieur du bûcher. Tous reculèrent lorsque le feu prit. Des langues de flammes s’enroulèrent autour du corps de Dantioch, noircissant son armure, caressant sa chair ravagée au milieu des piliers de fumée odorante qui l’emportèrent vers le haut.

Guilliman proclama Barabas Dantioch héros de l’Imperium et la Compagnie tira en l’air pour rendre hommage à celui qui avait rejeté la trahison et la félonie de son père et de ses frères, préférant la loyauté et l’honneur, même si cela lui avait tout pris.

Ainsi disparut Dantioch, héros de l’Imperium, son bûcher baignant ses compagnons de chaleur et de lumière.[5]

Héritage

Le souvenir de Barabas Dantioch perturba à Sotha. Sur ce monde, son casque de fer fut conservé comme une relique par Oberdeii, un Ultramarine qui était Scout durant la Défense de Sotha. Oberdeii deviendra Capitaine des Ultramarines et sera chargé du commandement de la 199e Compagnie avec pour mission de garder le Pharos et le secret qu’il contenait, acquérant le titre de Gardien du Pharos.

Barabas Dantioch resta connu comme étant le Premier Gardien du Pharos et comme un grand héros des guerres de la Grande Hérésie. Oberdeii déclara qu’il ne pouvait jamais espérer être aussi digne du titre de Gardien que l’Iron Warrior. Sous le masque se trouvaient trois bandes de parchemin décrépit, fixées avec de la cire qui n’était devenue qu’une simple contusion cramoisie décolorée sur la pierre. L’empreinte de l’Ultima de Macragge était à peine visible dans le sceau. C’était le serment de l’instant d’Oberdeii, écrit par la main du Primarque Roboute Guilliman, obligeant le Gardien Oberdeii à garder et de protéger le secret du Pharos. Mille ans après l’Hérésie, Oberdeii deviendra le premier Maître d’un Nouveau Chapitre de la Troisième Fondation, les Scythes of the Emperor.[6]

Le masque de Dantioch fut prit pour devenir un insigne d’office pour le rang le plus élevé du Chapitre, porté par tous les Gardiens du Pharos depuis la fondation du Chapitre, symbolisant la tête de mort et le sourire du faucheur qui inspirait les Scythes of the Emperor.[7]

À travers son masque, Barabas Dantioch continuait ainsi à servir l’Imperium.

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Sources

Pensée du Jour : « Le devoir inclut sa récompense. »
  • ABNETT DAN, Imperium Secundus - Une Lumière dans les Ténèbres, Black Library, 2014
  • GOULDING L.J., The Aegidan Oath, Black Library, 2016
  • GOULDING L.J., Slaughter at Giant's Coffin, Black Library, 2017
  • HALEY GUY, Pharos - Une Lumière s'Éteint, Black Library, 2016
  • HALEY GUY, Perturabo - Le Marteau d’Olympia, Black Library, 2017
  • SANDERS ROB, L'Âge des Ténèbres : Cœur de Fer, Black Library, 2011
  1. Informations issues de Perturabo - Le Marteau d'Olympia, Chapitre Deux - Dantioch, Chapitre Huit - Battu à Froid - Chapitre Dix - Migration, Chapitre Onze - Déshonneur de HALEY GUY, Black Library, 2013 et résumées par Guilhem.
  2. Informations issues de L'Âge des Ténèbres : Cœur de Fer de SANDERS ROB, Black Library, 2011 et résumées par Guilhem.
  3. Informations issues de Imperium Secundus - Une Lumière dans les Ténèbres, Chapitre Un - D’Abord, Les Apparitions, Chapitre Deux - Pharos, Chapitre Quinze - Tuez Toutes les Ombres, Chapitre Neuf Traître à l’Humanité, Chapitre Seize - Frères de Sang, Chapitre Dix-Huit - La Mort Déjouée de ABNETT DAN, Black Library, 2014 et résumées par Guilhem.
  4. Informations issues de Pharos - Une Lumière s'Éteint, Chapitre Sept - Site Primaire Alpha - Inwit - Visions du Père, Chapitre Dix - La Ruine du Mémorial - Les Cinq Cents - Miracle de HALEY GUY, Black Library, 2017 et résumées par Guilhem.
  5. Informations issues de Pharos - Une Lumière s'Éteint, Chapitre Dix-Sept - Maître de Macragge - Le Message de Dantioch -Nova, Chapitre Vingt-Trois - Des Voies Secrètes - Site Primaire Alpha - Maître de la Montagne, Chapitre Vingt-Cinq - La Montagne Enchaînée - Le Festival de la Chair - Illuminations Immondes, Chapitre Vingt-Six - Premier Capitaine - Élan - Offensive Planétaire, Chapitre Vingt-Neuf - Alpha - Ultra - Trahison, Chapitre Trente - Héros - Masque - Dernière Lueur, Chapitre Trente-et-Un - Répercussions - Héros de l’Imperium - Empereur Résurgent de HALEY GUY, Black Library, 2017 et résumées par Guilhem.
  6. Informations issues de The Aegidan Oath de GOULDING L.J., Black Library, 2016 et résumées par Guilhem.
  7. Informations issues de Slaughter at Giant's Coffin de GOULDING L.J., Black Library, 2017 et résumées par Guilhem.